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Les clefs d'une vie avec Marie Do

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-04-21##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité, vous êtes entrée dans la danse avec l'espoir de donner un grand coup de balai à votre passé.
00:10Ça n'a pas empêché la poussière de jouer un rôle clé dans votre parcours.
00:13Vous êtes aujourd'hui passée de la barre au code barre. Bonjour Marie-Dos.
00:17Bonjour Jacques, je suis impressionnée. Quelle belle entrée en matière.
00:22Alors, on vous connaît peu alors que vous avez un parcours incroyable.
00:25Vous publiez un roman qui s'appelle Partir chez M.E.O., un éditeur belge.
00:30On va évoquer ce roman.
00:32Mais surtout, votre parcours, encore une fois, assez méconnu et plein de rebondissements et de succès.
00:37Et la première date que j'ai trouvée, alors elle ne vous concerne pas directement, mais elle est importante.
00:42Le 30 mars 1958, la compagnie Alvin Ellis à New York se produit pour la première fois avec ce morceau.
00:55Blue suit, j'étais pas née, mais blue suit exactement.
01:04Il se trouve que ce jour-là, la compagnie se présente dans une association de jeunes juifs
01:11et donne son premier spectacle à New York.
01:13Je ne le savais absolument pas.
01:15Et Alvin Ellis est un grand chorégraphe qui a découvert la danse, je crois, lorsqu'il a vu un spectacle des ballets russes de Diaghilev.
01:23Il est devenu chorégraphe, il est mort à 58 ans, il avait créé 79 ballets.
01:28Et puis, cette compagnie, ça a été le départ de votre vie.
01:32Ah mais Alvin, pour moi, déjà, c'était un peu plus qu'un chorégraphe.
01:36Il se trouvait que je ne connaissais pas mon père noir, que ma mère est blanche, bretonne et russe.
01:41Et que je suis née sans père.
01:43Et Alvin, pour moi, a été une forme de père spirituel et idéalisé.
01:48Et on a eu un peu un coup de foot mutuel, puisqu'il m'a engagée à 19 ans, sans audition, sans rien.
01:54Il m'a amenée de France, Paris, jusqu'à New York.
01:57Et j'ai su bien plus tard qu'Alvin avait eu la même histoire que moi.
02:00Lui-même n'avait pas connu son père.
02:02Alors, il se trouve que la compagnie Alvin Ellis, pour celles et ceux qui ne connaissent pas la danse,
02:06ça a révolutionné la chorégraphie.
02:08Oui, c'était plus important que ça.
02:10Ce n'est pas seulement la chorégraphie.
02:11La compagnie d'Alvin Ellis était aussi presque un message,
02:15comme quoi les danseurs afro-américains pouvaient être extrêmement performants et brillants,
02:20et dansaient plusieurs styles.
02:21Donc, il y avait à la fois un message chorégraphique, mais aussi un message politique.
02:26Oui, ce qui était tout à fait nouveau pour l'époque.
02:28Absolument.
02:29En 1958, on ne parlait même pas encore de ce sujet.
02:33Mais quand c'est né, ça ne parlait même pas de ce sujet.
02:35Et en plus, Alvin est né au Texas, dans une région de l'Amérique extrêmement raciste.
02:41Je suppose qu'il est passé par des tas de...
02:43Et c'est très étonnant parce qu'Alvin avait à la fois une vision très éclectique et très universelle de la danse.
02:50Quand j'étais dans la compagnie de ballet, j'étais la première française à 19 ans.
02:53Il n'y en avait jamais eu.
02:54Il y avait aussi des Japonais, il y avait des Blancs, il n'y avait pas que des Noirs, que des Métis.
02:59Il avait une vision très humaniste de la danse.
03:01Et puis, il avait ce mélange effectivement de culture afro-américaine et d'américain.
03:06Absolument.
03:07Ce qui était tout à fait nouveau, ce qui a été repris partout depuis.
03:10Et avec une base classique parce qu'il demandait à ses danseurs de quand même performer de manière...
03:15Le ballet, les cours de ballet étaient importants.
03:17Il fallait à la fois avoir le rythme, la fluidité des danseurs afro-américains,
03:22mais il fallait aussi une technique classique.
03:25Oui, il fallait à la fois une technique dynamique et des gens particulièrement athlétiques.
03:30Oui, absolument. C'était ce qu'il aimait.
03:33Moi, j'ai eu cette chance magnifique.
03:34Ma rencontre avec Elvin, elle date de mes 11 ans.
03:37Comment ça s'est passé ?
03:38Elle date de mes 11 ans. J'ai une tante.
03:41Elvin passe au Palais des Sports.
03:43Je suis une métisse élevée dans une famille de Blancs,
03:47qui ne connaît pas son père noir.
03:49Ma mère est blanche, a une famille, donc son mari et mes trois frères et soeurs blancs.
03:54Donc, je ne suis pas très à l'aise dans mon corps.
03:56Et on m'amène voir ce spectacle extraordinaire au Palais des Sports.
04:00J'ai l'impression de retrouver ma famille.
04:02Je me vois à travers eux.
04:03Et je me dis à 11 ans et demi, j'irai un jour, je ferai partie de cette compagnie.
04:08Évidemment, on me dit que je rêve et on me dit que des gens comme moi, il y en a plein.
04:11Il y a la magie. Je crois à la magie de la vie.
04:15Justement, vous l'avez rencontrée. De quelle façon, Elvin, elle est ?
04:18Ah, d'une façon complètement magique, encore une fois.
04:22J'apprends que la compagnie va danser en arles.
04:26Je ne me dégonfle pas. Je prends un train.
04:29Et avec un copain qui m'a suivi, on était deux, je demande à prendre les cours de la compagnie.
04:35Elvin, elle s'assoit dans les gradins, regarde le cours de sa compagnie.
04:40Et au moment des grands écarts en l'air, je donne un maximum pour me faire remarquer.
04:45Et je vais tellement fort que je tombe les fesses par terre.
04:48Je me relève en me disant, c'est cuit, c'est rapé.
04:50Et je vais me rhabiller dans les gradins, etc.
04:53Et j'entends, Miss, Miss, please, je me retourne.
04:57C'est Elvin qui me demande de venir prendre les cours de la compagnie au théâtre de la ville à Paris,
05:03où la compagnie se produisait trois mois après.
05:06Et le dernier jour, je fais les cours, tous les jours, je ne vois pas Elvin.
05:09Je m'inquiète, je me dis, il a oublié.
05:12Et j'apprends encore une fois que je suis engagée dans la compagnie.
05:16Elvin vient me voir et me dit, are you ready to join the company ?
05:19Et je me retrouve débarquée à New York comme ça.
05:22C'est fou, hein ?
05:23Tout est fou dans la vie.
05:25Et d'ailleurs, il disait à l'époque, lorsqu'il a fait ce palais des sports,
05:28je ne suis pas Béjar, car il a vraiment révolutionné la danse.
05:30Ah ouais.
05:32Pour moi, c'est mon mentor, c'est mon inspirateur.
05:35Mon inspirateur, c'est quelqu'un que j'aime profondément.
05:40Et c'est quelqu'un qui a révolutionné beaucoup d'autres ballets.
05:43Notamment, il y a un ballet qui s'appelle Révélation, qui je crois est devenu un classique.
05:47Oui, on l'a tous dansé et c'est quelque chose qui reste.
05:50Parce que danser Révélation, c'est être dans l'essence même de, pas seulement Elvin et Elé,
05:55mais l'histoire nord-américaine, ce qui n'était pas évident pour moi.
05:58Parce que je n'ai pas été élevée.
06:00En réalité, la complexité que j'ai eue dans la compagnie Elvin et Elé,
06:03c'est que je n'avais pas l'afro-américain background.
06:07J'étais une européenne, et pire, une parisienne,
06:10avec une maman blanche qui ne connaissait pas son père noir.
06:13Ce n'était pas simple.
06:15Parce que je n'étais pas non plus tellement, finalement, à ma place quelque part.
06:18Oui, mais vous êtes quand même allée là-bas.
06:20Ah oui.
06:20Et vous avez travaillé avec eux.
06:22Et j'ai dansé avec eux.
06:23Et on est partis en tournée au Japon.
06:25Et voilà, bien sûr.
06:27Et c'était la première compagnie multiraciale de l'époque.
06:30Oui, et puis je pense que je correspondais bien à ce qu'Elvin aimait,
06:33comme style de danseuse.
06:34Je sais que je lui correspondais.
06:36J'étais la plus jeune.
06:37Et je parlais un anglais scolaire.
06:38Ce n'était pas évident.
06:39Quand tout le monde allait à droite, moi j'allais à gauche,
06:41parce que j'avais compris plus tard que les autres.
06:43C'était une vraie bataille.
06:44C'était un peu la NBA du basket, de la danse, en fait, Elvin et Elé.
06:49Et quand on pense au côté multiracial,
06:51Joséphine Becker a également mené des combats,
06:54notamment avec Martin Luther King.
06:56C'est un petit peu le pendant de Joséphine Becker dans le monde de la danse.
06:59Ah oui, je crois qu'à l'époque, ils ont pris des vrais risques.
07:01Il y avait un courage que moi, je n'ai pas eu à voir.
07:03Je suis métisse.
07:04Bon, bien sûr, le racisme ordinaire qui n'est pas grand-chose,
07:08une fois que c'est intégré.
07:10Mais oui, c'est des activistes presque.
07:13Ils ont risqué.
07:14Et Elvin, je crois, a été à un moment donné surveillé.
07:18Et j'ai découvert ça sur Brut, je crois.
07:22Il était aussi...
07:23C'était quelqu'un qui souffrait, qui avait des addictions,
07:25qui était bipolaire et qui a réussi une carrière fantastique.
07:30C'est important pour moi de le dire,
07:32pour voir quel grand homme c'était.
07:34Il est mort à 58 ans,
07:35mais il a laissé des traces dans toutes les compagnies de ballet d'aujourd'hui.
07:38Non seulement ça,
07:39et la compagnie continue à faire sold out partout où elle passe.
07:42et être dans la compagnie d'Elvin Ellis
07:44et avoir l'impression d'être à un orchestre de rock,
07:47parce que les gens sont debout, applaudissent, deviennent fous.
07:49Enfin, c'est du succès partout, quoi.
07:51Alors, la danse, pour vous, Marido,
07:53ça a commencé à 7 ans, je crois,
07:55parce qu'il fallait bien bouger.
07:56Parce que j'étais quelqu'un d'assez incontrôlable physiquement.
08:00La danse m'a offert une discipline
08:03que j'ai acceptée avec passion.
08:05J'étais très indisciplinée,
08:07avec un grand besoin, une énorme énergie.
08:09Et la danse classique,
08:10j'ai commencé avec un professeur
08:12qui était danseur à l'Opéra de Paris.
08:14Et j'aime la danse classique autant que la danse moderne.
08:16J'aime vraiment toutes les danses.
08:17Alors, vous avez commencé par la danse classique,
08:19et vous êtes ensuite allée vers le jazz et la danse moderne.
08:21Mais la danse moderne.
08:22Parce que je suis quelqu'un de libre
08:23qui aime...
08:25J'aime les règles et le cadre
08:26et les exploser après.
08:28Et pour moi, la danse moderne,
08:29il y a une forme de liberté et de puissance,
08:31mais j'aime la technique classique,
08:33j'aime les belles lignes,
08:34j'aime les pirouettes,
08:35j'aime les sauts.
08:36Donc, voilà, le mélange.
08:38Et puis, il y a la danse jazz aussi.
08:40Beaucoup, beaucoup.
08:41Mais de toute façon, ce que j'écoute toujours comme musique,
08:43j'aime aussi bien la soul que le rap
08:45que je peux écouter,
08:46du Prokofiev, du...
08:47Je suis assez éclectique,
08:48je suis vraiment métissée aussi dans les goûts.
08:51Et Elvin Elé avait un ami,
08:53un ami très cher à son cœur,
08:55et il a créé un ballet à partir de ce morceau.
09:04Duke Ellington.
09:05J'ai dansé Mike Richard.
09:07Voilà.
09:08Et c'est vrai que Duke Ellington était très lié aussi à Elvin Elé.
09:11Là aussi, la danse contemporaine et Duke Ellington,
09:14au départ, ça ne va pas ensemble.
09:16Mais c'était tout, je pense que c'était tout un groupe d'artistes noirs américains.
09:20Quand on va aux Etats-Unis,
09:22moi, c'est aux Etats-Unis,
09:23j'ai compris ce qu'il était,
09:24parce que le métissage n'existe pas aux Etats-Unis.
09:26Vous avez une goutte de sang noir dans les veines,
09:27vous êtes noir.
09:28C'est quelque chose que je ne connaissais pas bien,
09:30mais c'était tout un mouvement
09:31qui reste très proche de mon cœur.
09:33En même temps, Duke Ellington,
09:35il faut savoir que la première fois
09:36où il a pu se produire à New York
09:38et sortir de Harlem,
09:39c'est grâce à Maurice Chevalier,
09:41star des années 30,
09:42qu'il a engagé en première partie
09:44pour l'accompagner à New York.
09:46C'est les ponts, les ponts humains.
09:47Exactement.
09:48Alors finalement, la danse vous a permis
09:49de trouver l'équilibre que vous recherchiez.
09:51Totalement.
09:51Ça a été un sceptre et un premier tuteur.
09:54Et vous êtes restée longtemps dans la compagnie LA ?
09:56Non, je suis restée deux ans
09:58et après je suis allée à Montréal,
10:00au Canada, au Ballet de Montréal.
10:02Il y a aussi toutes les compagnies françaises.
10:04J'étais chez Russilo,
10:05j'étais chez Maggie Marin,
10:06j'étais au Théâtre du Silence,
10:08j'étais chez Gigi Kachulainou.
10:09Je suis en fait un oiseau migrateur.
10:11Vous avez même été au paradis latin ?
10:13Oui, j'ai fait Joséphine Bakker.
10:15Ils m'ont mis en Joséphine Bakker,
10:17moi qui ai le vertige,
10:18à trois mètres de haut
10:18avec mes petites bananes torse nu.
10:20Et Elvin est venue me voir.
10:22J'avais honte, je me disais
10:23« Oh non, il ne faut pas qu'il me voit,
10:24moitié nu ».
10:25Il a adoré ça.
10:26La ceinture de banane qui a fait scandale
10:28et qui était juste un artifice
10:29pour un sketch, pour un tableau.
10:30Franchement, moi qui ne me dérangeais pas,
10:32ce qui me dérangeait le plus,
10:32c'était d'être à trois mètres du sol
10:35et de descendre comme ça.
10:37Et j'ai fait Joséphine absolument au paradis
10:39pendant six mois pour gagner les sous
10:41de quoi partir à New York,
10:43pour pouvoir prendre les cours.
10:44Comme quoi Joséphine Bakker
10:44vous a également porté bonheur.
10:46Ils ont été fabuleux.
10:48Alors ça, c'est le point de départ de la danse,
10:50mais il y a d'autres choses.
10:51On va continuer à parler de votre parcours
10:53et de vous à travers la date
10:54du 23 novembre 1988.
10:56A tout de suite sur Sud Radio avec Marino.
10:59Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:02Sud Radio, les clés d'une vie,
11:03mon invité Marino.
11:04On va continuer à vous découvrir.
11:07On a évoqué vos débuts dans la compagnie
11:08Elvin Elay qui a été la plus grande
11:10et qui demeure la plus grande compagnie
11:11de danse contemporaine aujourd'hui aux Etats-Unis.
11:13Vous avez passé deux ans.
11:15Publié un roman qui s'appelle Partir
11:17chez MEO.
11:18On va aussi en parler.
11:19Mais il y a eu d'autres carrières
11:21dans votre parcours.
11:22Et le 23 novembre 1988,
11:24ce sont vos débuts au cinéma dans ce film.
11:26Ciné qui danse, ciné qui chante.
11:29Ciné qui danse, bonne humeur, mon chante.
11:31Jacques Demi.
11:33Trois places pour le 26.
11:34Trois places pour le 26.
11:35Et vous êtes Nicole sous le nom de Marie-Dominique Chaise.
11:38Oui, absolument.
11:39Avec Mathilde Avey,
11:41Cathy Varda
11:41et le chorégraphe
11:44de Trois places pour le 26.
11:45C'était Michael Peters
11:47qui était le chorégraphe de Michael Jackson.
11:49C'est fou.
11:50Comment vous êtes arrivée là-dedans ?
11:52C'était une audition
11:54qui a duré une semaine.
11:56Et vous savez,
11:57j'étais en compétition.
11:59Ça va la faire sourire.
12:00Pas en compétition,
12:01mais il y avait...
12:02Avec Géraldine Pellas,
12:03on était toutes les deux.
12:04Parce que Géraldine était danseuse,
12:06tout comme Mathilda.
12:07On se croyaient danseuses,
12:08on se croise dans les studios.
12:09Et Géraldine et moi,
12:10on attendait qu'on était toutes les deux.
12:13Et finalement,
12:14Géraldine ressemblait pas mal
12:15à Mathilda.
12:16C'est une brune.
12:17Bon, finalement,
12:17c'était...
12:18On est resté presque une heure
12:20dans le vestiaire à attendre.
12:22C'était un truc fou.
12:23Parce que tout Paris
12:24a auditionné pour ce film.
12:26Évidemment,
12:26il y avait aussi Montand
12:27qui parlait beaucoup
12:29aux petites danseuses.
12:31Et puis nous,
12:31les trois,
12:33Mathilda et Cathy,
12:34on s'est vraiment bien entendus
12:35toutes les trois.
12:36On s'amusait beaucoup.
12:37On sortait toutes les trois
12:38de la danse.
12:39Mathilda sortait du conservatoire,
12:41Cathy aussi.
12:42Et on s'est envoyé
12:43des photos mutuellement.
12:45Mathilda était en rose,
12:46Cathy en vert
12:47et moi en jaune poussin.
12:49Parce que Jacques
12:49met beaucoup les couleurs.
12:50Jacques Demi,
12:51effectivement,
12:52il a quand même fait
12:53non seulement
12:53les demoiselles de Rochefort
12:56qui au départ
12:56devaient être
12:57les demoiselles de Guère.
12:58Alors je vais vous faire
12:58une confidence.
13:00C'est que les demoiselles
13:01de Rochefort
13:02ou je ne sais pas
13:04si c'est les demoiselles
13:05de Rochefort
13:05ou les parapluies de Cherbourg.
13:07En fait,
13:07il était inspiré
13:08par ma belle-mère,
13:11Marisa Pavan
13:12et sa soeur,
13:13Pierre-Angélie.
13:15Marisa Pavan,
13:16la femme de Jean-Pierre Romand.
13:17Jean-Pierre Romand,
13:18le grand-père
13:18de mes enfants.
13:19D'accord.
13:19Jean-Pierre Romand
13:21qui était un comédien
13:22formidable.
13:23Il s'appelait au départ
13:24Jean-Pierre Salomon
13:25et c'est Charles Trenet
13:26qui lui a dit
13:27tu devrais t'appeler
13:27Jean-Pierre Romand
13:28quand ils se sont connus
13:29à leur début.
13:30Ça,
13:30je ne savais pas
13:31et pourtant,
13:32oui,
13:33voilà.
13:33Et donc,
13:35comment il s'est inspiré
13:36de votre belle-mère ?
13:37J'ai appris,
13:38je ne sais pas,
13:38dans les histoires
13:39de famille,
13:39je sais que comme
13:40ma belle-mère était jumelle
13:42avec son autre jumelle
13:44qui était actrice
13:45à Hollywood,
13:46et donc,
13:47l'une était...
13:48Et donc,
13:49il semblerait qu'il y ait eu...
13:50Ils ont dû...
13:51C'était une inspiration
13:52de jumelle
13:53ou de soeur.
13:54J'ai eu l'impression
13:54d'entendre parler de ça.
13:55Je ne suis pas sûre.
13:56Ah non,
13:56mais je suis sûre
13:57que vous avez raison.
13:58Et alors,
13:58il se trouve aussi
13:59que c'était un film
14:00trois places pour le 26
14:01qui évoquait des débuts fictifs
14:02d'Yves Montand,
14:03qui a en fait débuté,
14:04je ne sais pas si vous le savez,
14:05sur un terrain de boule
14:07à Marseille,
14:09dans un café,
14:10et il chantait,
14:10traînait,
14:11et il imitait Donald Duck
14:12à l'époque.
14:13Je ne savais pas du tout.
14:15Et c'est vrai
14:15qu'être dirigé
14:17par Jacques Demi,
14:17c'était quand même
14:18un privilège pour débuter.
14:19Oui, ça je m'en souviens
14:19très très bien.
14:20Et puis,
14:20on avait comme chorégraphe
14:21quand même Michael
14:23qui avait fait
14:23le thriller
14:25de Michael Jackson
14:26qui était très exigeant aussi.
14:28On a beaucoup travaillé.
14:29Et moi,
14:31Jacques Demi,
14:31ça représente aussi
14:32mon premier film
14:33au cinéma quand j'étais petite
14:34qui était
14:35Podane.
14:36Oui.
14:37Et c'était magnifique pour moi.
14:39C'est incroyable
14:39les boucles dans une vie.
14:42Podane
14:42dont personne ne voulait
14:44et dont il a fait
14:44un chef-d'oeuvre.
14:45Mon Dieu,
14:46moi j'étais amoureuse
14:46de Jacques Perrin,
14:47le prince,
14:48mais c'était incroyable.
14:49Et la recette
14:50du cag d'amour,
14:50beaucoup de gens
14:51essayent de la faire aujourd'hui.
14:52Ah mais ça,
14:52avec la bague dedans
14:54et de neufs sublimes
14:55dans une cabane,
14:57j'ai encore les images.
14:58Et comment on passe
14:59Marie Daud,
15:00effectivement,
15:01de la compagnie Alvin L.
15:02à trois places
15:03pour le 26 ?
15:04C'est un métier de comédienne.
15:05Oui,
15:05mais oui,
15:06mais moi ce que j'aime
15:07dans ma vie,
15:09moi j'ai besoin
15:09de découvrir,
15:10de m'amuser,
15:11de prendre des risques.
15:13Et quel que soit
15:14le médium,
15:14vraiment la créativité
15:15et l'art,
15:16c'est très important pour moi,
15:17c'est ma manière
15:18d'être au monde.
15:19Et vous avez appris
15:19la comédie,
15:20je crois,
15:20en suivant des cours
15:21d'art,
15:22des ateliers
15:22d'art dramatique.
15:23Oui,
15:24avec Blanche Salant
15:25et Paul Weaver
15:26et j'étais avec qui ?
15:27Avec Vincent Cassel,
15:28avec Amira Kassar,
15:31avec Jean-Pierre Lory,
15:33avec Valérie Carsanti,
15:35tous ces gens-là,
15:37je les ai vus passer
15:37à l'atelier
15:38de Blanche Salant
15:39et Paul Weaver
15:40qui étaient des Américains
15:41qui enseignaient
15:43la technique
15:44de l'acteur studio
15:45à Paris
15:45près d'un studio
15:46à Belleville.
15:47Donc vous aviez décidé
15:48de vous reconvertir,
15:49d'aller plus loin
15:49avec la danse ?
15:50C'est-à-dire que oui,
15:51il y avait un côté...
15:53Ouais,
15:54j'ai toujours eu envie
15:55d'apprendre
15:57des choses nouvelles
15:58et quand je sens
15:59que je ne suis pas
16:00particulièrement douée,
16:02ça me gêne.
16:03Il y a aussi un autre film
16:04que vous avez tourné
16:05avec Jeanne Moreau
16:06et Michel Serrault,
16:08c'est La vieille dame
16:08qui marchait dans la mer.
16:09Ah ouais,
16:09j'ai fait l'utilité
16:11métisse, exotique,
16:12mais ce que vous ne saviez pas,
16:14c'est que mon partenaire
16:16ne devait pas être
16:16Jean Bouchot,
16:17il devait être
16:18Jacques Perrin
16:19qui au dernier moment
16:21n'a pas pu faire le film
16:23et moi,
16:24j'allais jouer
16:25avec mon prince
16:26dans Paudan
16:27et raté.
16:28En tout cas,
16:29ce film,
16:30on voit Jeanne Moreau
16:31qui danse
16:32et Jeanne Moreau
16:33a appris la danse
16:33à 56
16:34pour les besoins
16:35de Ascenseur
16:36pour l'échafaud
16:36et la photo unique
16:37de Jeanne Moreau
16:38à la barre,
16:39elle est en vente
16:40sur Ebay
16:40pour 800 euros
16:41aujourd'hui.
16:42C'est fou, hein ?
16:43C'est incroyable, oui.
16:44Et Michel Serrault
16:45parce qu'il y avait
16:46donc Jeanne Moreau
16:47et Michel Serrault
16:48dans ce film.
16:49Elle a appris la danse
16:50à 30 ans,
16:51Jeanne Moreau,
16:51ce n'est pas un peu tard
16:52pour apprendre la danse ?
16:54Elle n'a pas appris
16:55la danse
16:57pour en faire,
16:58pour être professionnelle,
16:59elle a appris la danse
16:59pour bouger
17:00de manière harmonieuse.
17:02Il n'y a pas d'âge
17:02pour danser.
17:03Et puis,
17:04La vieille dame
17:04qui marchait dans la mer,
17:06c'est aussi un roman
17:07de Frédéric Dard
17:07en danseant Antonio
17:08qui était un personnage,
17:09je ne sais pas si vous avez lu
17:10ses livres,
17:10qui était un personnage
17:11extraordinaire.
17:12Non,
17:12honnêtement non.
17:14Il travaillait lui aussi
17:15comme un danseur classique.
17:17Il avait trois machines
17:17à écrire avec des boules,
17:19des centaines de boules
17:19en réserve.
17:20Il se mettait à table
17:21à son bureau
17:22à 8h du matin
17:23et jusqu'à 16h,
17:24il écrivait.
17:25Une traite.
17:26Alors,
17:27il y a aussi,
17:29je crois que c'est
17:30Fatale Obsession
17:31de Catherine Corsier.
17:32Ah, voilà.
17:33Alors,
17:33Fatale Obsession
17:34pour moi,
17:35ça reste quand même,
17:36alors dans ce film,
17:38je suis la Fatale Obsession
17:40du héros principal
17:41puisque j'ai un accident
17:42et on a vrai,
17:44moi je me suis fait,
17:45j'ai été asphyxiée
17:46au gaz carbonique,
17:47je me suis retrouvée
17:47à l'hôpital.
17:48C'est-à-dire ?
17:49Parce que la caravane
17:51était reliée
17:53à un groupe électrogène
17:54et en fait,
17:55l'azote,
17:57on était plusieurs
17:58à être complètement intoxiqués
17:59donc ça s'est terminé
18:00en réanimation
18:03de l'hôpital de Lyon
18:05parce qu'on a été
18:06agressé
18:07par le monoxyde de carbone
18:09et on en est sorti
18:11de pelons.
18:12Pour moi,
18:12Fatale Obsession,
18:13c'est ça.
18:14C'est noir et blanc
18:15et noir et rouge
18:16parce que c'est quelque chose
18:17de violent.
18:18Parce qu'en fait,
18:19c'était une histoire
18:19d'un journaliste
18:20qui tuait par erreur
18:21une jeune femme,
18:21vous en l'occurrence,
18:22et le mari allait se venger.
18:24Oui,
18:25donc il y avait des photos,
18:26voilà,
18:26oui,
18:27oui.
18:27Et puis,
18:28il y a eu aussi
18:28le théâtre
18:30avec rumeurs
18:32au palais royal
18:33de Nelsie Amon
18:34mise en scène
18:35par Pierre Mondi.
18:36Et avec Jean Poiret.
18:37Exactement.
18:38Comment vous êtes arrivée
18:39là-dedans ?
18:39Je ne sais plus.
18:41Je ne sais plus.
18:42En tout cas,
18:43je m'ennuyais beaucoup
18:44copieusement sur scène
18:45parce que c'était
18:46ma première pièce
18:47après la danse
18:48où je faisais
18:49Romé-Juliette,
18:49où j'étais Juliette et tout.
18:51Et là,
18:51j'étais une petite fliquette
18:52qui s'emmerdait beaucoup.
18:53Mais Jean me faisait rire
18:54parce que voilà,
18:55quand même,
18:56c'est fabuleux
18:56de voir un acteur
18:57comme Jean Poiret
18:58partir en freestyle
19:00comme ça sur scène
19:01et il n'y a pas un soi
19:02qui se ressemble.
19:03À jamais.
19:03Il était juste fabuleux
19:05rien que pour ça.
19:06Je me suis bien embêtée.
19:08En même temps,
19:08Jean Poiret et Michel Serraud
19:09dans La Cage aux folles,
19:10ça durait,
19:11ce sont les jours,
19:12deux heures et demie
19:12ou trois heures et demie.
19:13Mais les deux.
19:13Et c'est marrant
19:14parce qu'au moment
19:15où j'ai fait le film
19:16La Vieille Dame,
19:18je jouais en même temps
19:19avec Jean.
19:19Donc j'avais Michel Serraud
19:20et Jean,
19:20mais il y avait Jean.
19:22Et c'était aussi
19:23un homme délicieux
19:23qui pouvait apporter
19:24un bouquet de fleurs
19:25pour la première
19:26à une toute jeune comédienne
19:28qui a un tout petit rôle.
19:29Il était vraiment adorable.
19:30Mais Poiret et Serraud ensemble,
19:32je me souviens
19:32un soir à La Cage aux folles,
19:33j'étais dans la salle,
19:34c'était étonnant.
19:36Serraud sort de la salle de bain,
19:37il doit revenir,
19:38il ne revient pas.
19:39Ça a été une demi-heure
19:40d'improvisation.
19:41Oh là là là là.
19:42Ça a été extraordinaire.
19:43J'adore ça.
19:44Et le metteur en scène
19:45de la pièce
19:45dans laquelle vous avez joué,
19:46Marie Do,
19:47c'est Pierre Bondy.
19:48Pierre Bondy.
19:49Je me rappelle très bien de Pierre.
19:50Qui était aussi
19:51un vrai metteur en scène.
19:51Vous avez appris
19:52plein de choses avec lui.
19:53C'était non seulement
19:54puis un homme
19:55tellement affable
19:57et gentil aussi.
19:58J'ai un très bon souvenir
19:59de Pierre Bondy.
20:01Et l'un de ses personnages principaux,
20:03c'est dans L'Âge Heureux,
20:04un feuilleton
20:05que vous connaissez peut-être.
20:06Je l'ai regardé
20:06quand j'étais petite
20:07au date joyeux.
20:08La date joyeux.
20:09Et c'est une chose,
20:11un feuilleton
20:12qui se passait à l'opéra.
20:13Sur les toits.
20:14Sur les toits.
20:15Et qui a donné envie
20:15à toute génération de danser.
20:17Et à moi aussi.
20:18Et Pierre Bondy
20:19était dans cette série.
20:20Ah oui, je me rappelle.
20:21Mais alors là,
20:22moi j'étais vraiment toute petite.
20:23Mais quel...
20:24Je crois que tous les danseurs
20:25on a vu ça.
20:26Exactement.
20:26Et Delphine Desieux
20:27qui était l'héroïne,
20:30elle a aujourd'hui
20:31une compagnie,
20:32une compagnie
20:33à Saint-Jean-du-Gare
20:34où elle enseigne
20:35la danse contemporaine,
20:36le Tai Chi Kwan
20:37et le cirque.
20:38C'est fabuleux.
20:39Comme quoi la danse,
20:39on y reste toute sa vie.
20:41Et puis la danse
20:41c'est une école de la vie,
20:42c'est tout.
20:43On reste danseur.
20:43De toute façon,
20:43on est danseur tout le temps.
20:45On reste tout le temps danseur.
20:46Aujourd'hui encore,
20:46moi je fais mon petit entraînement.
20:49Vraiment là,
20:50c'est quand même,
20:50c'est mon sixième livre.
20:55mes articulations me rappellent
20:57que je suis une danseuse
20:59et je suis donc obligée
21:00de les échauffer,
21:01les étirer tous les jours
21:03parce que moins on en fait,
21:04plus on a mal.
21:05Voilà.
21:06À vous parler de livre justement,
21:08il y en a un qui est important
21:09et on va l'évoquer
21:10à travers la date
21:11du 9 février 2010.
21:12À tout de suite
21:13sur Sud Radio
21:14avec Marie Doux.
21:15Sud Radio,
21:16les clés d'une vie,
21:17Jacques Pessis.
21:18Sud Radio,
21:19les clés d'une vie,
21:19mon invité Marie Doux.
21:20On a appris à vous connaître
21:21un peu mieux
21:22entre la compagnie Elvinelay
21:24et vos débuts de comédienne.
21:26Il y a un nouveau livre
21:26qui s'appelle Partir
21:27qu'on va évoquer tout à l'heure
21:29chez M.E.O.,
21:30un éditeur belge.
21:31Et si je parle
21:32du 9 février 2010,
21:34eh bien c'est lié
21:35à un téléfilm
21:36qui a été diffusé
21:37ce soir-là
21:38et qui...
21:39La musique va vous rappeler
21:39quelque chose.
21:40Elle a trop d'énergie.
21:41Il faut la canaliser.
21:43Je vais l'inscrire
21:43à un cours de danse.
21:45Alors comme ça,
21:45tu aimes danser ?
21:46Oui.
21:47Tu n'en fais qu'à ta tête.
21:48Je fais danser
21:48la poussière.
21:496 millions de téléspectateurs
21:51ce soir-là
21:51et c'est l'adaptation
21:53d'un livre
21:53que vous aviez écrit.
21:54Absolument.
21:55C'est mon premier roman.
21:56Alors là aussi,
21:57c'était un peu étonnant.
22:00Donc, il y a le...
22:01Bien sûr,
22:02l'audience,
22:03c'est mignon.
22:03C'est-à-dire que le lendemain,
22:05je reçois un énorme bouquet de fleurs.
22:07Je ne comprends pas
22:08d'où ça vient.
22:09Et ça vient de France 2,
22:10du président de France 2
22:11qui m'explique
22:12que c'est assez rare.
22:14Ce qui est beau aussi,
22:15c'est qu'il n'y avait pas...
22:16Il n'y avait pas...
22:18À part Michel Jonas
22:19et Michel Bernier,
22:21il n'y avait très peu de vedettes.
22:22Il n'y avait que des danseurs.
22:24Je me suis occupée
22:25de toute la chorégraphie.
22:26J'étais co-scénariste
22:27en plus d'être l'auteur
22:29de l'histoire.
22:30Il se trouve que c'était aussi
22:31mon histoire.
22:32Donc, c'était assez fort.
22:34Et on a fait
22:35le festival de Luchon.
22:36On a le prix du jury
22:38et le prix du public.
22:40C'est Claude Chabrol
22:41qui nous remet le prix...
22:43Le prix du...
22:44Je crois que c'était
22:45le prix du jury.
22:47On a eu deux prix.
22:47Et l'année d'après,
22:48on a eu le prix du CNC Diversité.
22:51Donc, ça a été...
22:52Ça a été...
22:54Un tourbillon.
22:55Un tourbillon
22:56avec des producteurs
22:57qui ont osé le faire.
22:58France Zobda
22:58et Jean-Lou Montieu.
23:00Et franchement,
23:02je ne me suis pas rendue compte
23:03sur le coup
23:03combien c'était quand même
23:04une bénédiction.
23:06Ça a été magnifique
23:07parce que, bien sûr,
23:08les ventes du livre
23:10aussi étaient importantes
23:11par rapport au film.
23:12Et puis, c'était une expérience
23:14extraordinaire.
23:15J'ai fait travailler...
23:17J'ai auditionné
23:18150 danseurs.
23:19Il y a 50 danseurs
23:20dans le film.
23:21Et j'en garde
23:22un souvenir
23:23extrêmement super intense.
23:26Alors, ça a débuté
23:27effectivement par un livre.
23:28Et là aussi,
23:29la danseuse comédienne
23:30est devenue romancière
23:32à partir de...
23:33Comment c'est né, ça ?
23:33Ah non,
23:34le côté...
23:35L'écriture et la lecture,
23:37ça date de...
23:38Petite, petite.
23:39J'ai toujours aimé lire.
23:41J'ai lu très tôt.
23:42J'ai appris à lire
23:42à trois ans et demi.
23:43Je savais lire.
23:45Je m'intéressais déjà
23:47à 13 ans.
23:48Je lisais Baudelaire,
23:49Les Paradis Artificiaux.
23:51J'étais un peu précoce
23:52à ce moment-là.
23:54Et la lecture
23:55était très, très importante
23:56pour moi.
23:58Et je disais
23:58à une copine danseuse
23:59à me la rappeler.
24:01Plus tard,
24:01quand je serai une vieille danseuse,
24:02j'écrirai.
24:04Et c'est ce que j'ai fait.
24:05On est vieux danseurs
24:06à 30 ans.
24:07Vous avez arrêté
24:07à 32 ans ?
24:08Oui, par là.
24:09Oui, oui.
24:09Pourquoi ?
24:10Parce que j'avais
24:11une petite fille
24:11auquel je voulais vraiment,
24:12je voulais vraiment me consacrer
24:14et que mon compagnon
24:16était dans le cinéma,
24:18donc partait beaucoup.
24:19Et on ne pouvait pas
24:19être deux,
24:20lui en tournage
24:21et moi en tournée internationale.
24:23Et mon rôle de maman,
24:24c'était extrêmement important.
24:26Donc, vous décidez,
24:27Marie Do,
24:27d'écrire
24:28Fait danser la poussière.
24:29C'est là que vous prenez
24:30votre pseudonyme.
24:31Je ne me rends pas compte.
24:32Marie Do,
24:32ce n'était pas votre nom au départ.
24:33Non, mais comme j'ai eu
24:35beaucoup de pères,
24:36de maris différents,
24:37c'était un peu compliqué
24:38au niveau des hommes,
24:39je voulais un nom d'auteur
24:40qui n'appartiennent qu'à moi
24:42et que mes copains
24:43reconnaissent immédiatement.
24:45Et donc,
24:45Marie Do,
24:46puisque je m'appelais
24:46Marie Dominique,
24:47Marie Do,
24:48et c'est sous maintenant,
24:49même Marie me va toute seule.
24:50Donc, j'ai décidé
24:51de m'appeler Marie
24:52quand je suis une fanade
24:53de la Vierge Marie.
24:55Et Do,
24:55c'était une note musicale
24:57et j'ai aimé ça.
24:57J'ai trouvé que ça me correspondait bien.
24:59Do avec un accent circonflexe.
25:00S'il vous plaît.
25:01Pourquoi ?
25:01Je ne sais pas.
25:03C'est mes ailes.
25:04Ce sont mes ailes.
25:05Donc, au départ,
25:06vous décidez d'écrire un roman
25:07qui est inspiré par votre histoire
25:09avec une jeune fille
25:10qui s'appelle Maya.
25:11Voilà.
25:11D'abord, je commence par Maya
25:13où je me rends compte
25:14de la liberté de l'écriture,
25:16du bonheur que j'ai à écrire,
25:18de la nécessité que j'ai
25:20et de ce premier livre
25:22qui donc m'amène.
25:23Il y en a cinq qui vont suivre
25:25et je me rends compte
25:27que j'aime écrire
25:28comme j'aime danser
25:29et qu'il est hors de question
25:30pour moi de ne pas écrire.
25:32J'ai beaucoup de mal
25:33à cesser d'écrire.
25:34Moi, j'ai toujours un bouquin.
25:35Là, j'en ai un
25:36que je viens de terminer
25:37et que j'ai déjà envoyé
25:38aux éditeurs.
25:39Mais au départ,
25:41dans cette histoire,
25:42on vous reconnaît
25:43parce que votre héroïne
25:44vit entre deux femmes blanches,
25:46sa mère et sa tante.
25:47Je raconte mon histoire.
25:47Je pense qu'en tout cas,
25:49pour moi,
25:49je ne dis pas que c'est le cas
25:50pour tous les auteurs.
25:51Moi, j'avais quand même
25:52des difficultés d'être
25:53quand j'étais petite
25:54puisque je ne connaissais pas
25:55mon père noir.
25:57Il fallait que je...
25:58il fallait que je déconstruise
26:01le faux
26:01pour reconstruire
26:04ce qui était le vrai pour moi.
26:06C'est-à-dire repartir en arrière
26:07pour savoir qui j'étais,
26:09pour pouvoir vraiment me situer.
26:11En tant qu'auteur,
26:12il est important
26:12de parler vrai pour moi.
26:15Nous parlons vrai ici
26:16à Sud Radio.
26:17Mais c'est vrai aussi
26:18que le sujet que vous avez traité
26:19au départ dans ce roman
26:20n'était pas toujours traité
26:22dans d'autres livres.
26:23Une petite fille métisse
26:24qui vit dans une famille de blancs
26:26avec en plus un beau-père blanc,
26:27c'était nouveau pour l'époque.
26:29Totalement nouveau
26:30et en plus,
26:31bien sûr,
26:32ce n'était pas évident.
26:33C'est ça sûrement
26:34structuré la femme
26:35que je suis
26:35qui n'aime pas être
26:37enfermée dans des cadres,
26:38qui a tendance
26:38à être un peu rebelle de nature,
26:41qui ne veut pas
26:41qu'on la mette
26:42dans des tiroirs
26:42parce qu'effectivement,
26:44vous arrivez...
26:45C'est tout bête,
26:46c'est que j'ai appris
26:47qu'il était mon père noir.
26:48Je l'ai retrouvé
26:49à 30 ans.
26:50Vous avez cherché pendant 30 ans ?
26:52Oui.
26:53Je ne savais pas
26:54qui c'était.
26:54Il était en fait
26:55professeur à la Sorbonne,
26:57maître de conférence
26:58en sciences politiques.
27:00C'était un intellectuel
27:01qui écrivait des bouquins.
27:02Donc,
27:03la génétique existe.
27:05Et vous êtes parvenue
27:06à le retrouver ?
27:06Oui.
27:07Ça n'a pas dû être simple ?
27:08Ça n'a pas dû être simple.
27:09Ça n'a pas été simple.
27:10Je me suis tapée
27:12pas mal de rendez-vous
27:13avec des Africains.
27:16Et puis,
27:18je suis arrivée
27:18un jour
27:19à trouver mon père
27:21et nous avons
27:22une discussion.
27:24On ne s'est pas
27:24beaucoup vus.
27:25Il est venu
27:26puis il est reparti
27:26parce qu'il avait une famille,
27:28il avait une vie.
27:29C'est très important
27:29pour moi
27:30de pouvoir mettre
27:30un visage
27:31sur le nom du père.
27:35Alors,
27:35il y a eu aussi
27:36cette enfance difficile
27:37parce qu'à l'époque,
27:38une petite métisse
27:39au milieu des Blancs,
27:40ce n'était pas évident,
27:40Marie-Laure.
27:41Bien sûr,
27:41j'ai beaucoup souffert
27:42du racisme
27:42et ma manière à moi,
27:45sûrement que la danse
27:45a été un petit peu
27:46pour transformer
27:48le petit vilain canard
27:50noir en un beau signe.
27:52Bien sûr qu'on souffre
27:53du rejet,
27:54de l'injustice,
27:56de toutes ces blessures
27:57humaines
27:58quand on est tout petit
27:59et que ce sont les autres
28:00qui vous montrent
28:01que vous êtes différents.
28:02Ce n'est pas vous
28:03qui vous sentez différents.
28:05Nous,
28:05mes frères et soeurs,
28:05ils m'ont toujours vue
28:06comme j'étais.
28:07Mes frères et soeurs
28:07sont blancs.
28:08Bien sûr.
28:09Et donc,
28:09ce sont les autres
28:10quand ils voyaient
28:10notre famille.
28:12Ah,
28:12c'est une petite adoptée.
28:14Ma mère disait,
28:15mais non,
28:15c'est mon erreur de jeunesse.
28:16Donc,
28:16je me suis sentie
28:17une erreur.
28:18Mais elle le disait
28:20avec beaucoup d'innocence.
28:21Il n'y avait pas...
28:22Il n'y avait pas de méchanceté.
28:24Mais non.
28:24Alors,
28:25il y a aussi l'été
28:26où vous interdisiez
28:27de vous mettre au soleil,
28:27Marino.
28:28C'est resté,
28:29mon Dieu,
28:29j'ai toujours mon écran total
28:3050.
28:31Je cherche toujours un parasol
28:33pour être juste
28:34la bonne couleur qu'il faut.
28:36Bien dorée,
28:37mais pas trop.
28:38Oui,
28:38oui,
28:38il y a...
28:39Et puis,
28:39bon,
28:39en même temps,
28:40ça m'a protégée du soleil
28:41dans le bon sens.
28:42Après tout,
28:42maman.
28:43Alors,
28:44le roman a plu
28:45et le téléfilm est né.
28:47Comment c'est né ?
28:48Ah,
28:48ça,
28:48c'est une très jolie histoire
28:50de femme.
28:52À l'époque,
28:53mon ex-mari,
28:55donc,
28:55est directeur de la photo,
28:57le père de mes enfants,
28:58et il rentre à la maison
29:00avec un de ses amis,
29:02directeur de production,
29:03qui avait une femme
29:03antillaise
29:05qui était enceinte.
29:06Donc,
29:07vous allez avoir
29:07des petits métisses.
29:08Et moi,
29:08tout content,
29:09je dis à cette femme
29:10qui s'appelle
29:10Catherine Jean-Joseph,
29:12je lui dis,
29:12Catherine,
29:13je viens d'écrire
29:14un livre sur le métissage
29:17et je suis publiée
29:17chez Plon.
29:19Et je ne sais pas
29:19ce que fait Catherine.
29:20Catherine est conseillère
29:21de fiction sur France 2.
29:24Elle lit le manuscrit
29:25en une nuit.
29:26Elle le passe
29:26à une de ses amies,
29:27France Zobda,
29:28qui était productrice,
29:29qui le relit elle aussi.
29:31Et ces deux-là,
29:33très vite,
29:33en 15 jours,
29:34ont un coup de cœur
29:36et le film se fait,
29:38mais sans que je l'ai dit.
29:38Au début,
29:39je n'y pensais pas du tout.
29:40J'ai même eu la femme
29:41de Luc Besson
29:42au téléphone
29:43à propos de
29:43Fédoncelle à poussière.
29:45C'est fou, hein ?
29:45Elle a voulu que Luc le lise
29:46qui après,
29:47parce qu'elle aussi,
29:48en tant que métisse,
29:49bah oui,
29:50ça parlait à beaucoup de gens,
29:51finalement,
29:51mais je ne me rendais pas compte.
29:53On ne se rend pas compte.
29:54Je n'ai rien fait
29:54de manière ciblée.
29:57j'ai laissé parler mon cœur.
29:59Et ensuite,
30:00vous avez même trouvé
30:01celle qui faisait votre rôle.
30:03J'en ai trouvé trois.
30:05Il y avait la petite Maya,
30:06c'était Ambre.
30:08Il y avait la Maya pré-adolescente,
30:10c'était Nastasia,
30:11qui est maintenant,
30:12Nastasia Karuch,
30:13qui est maintenant,
30:13qui a le rôle principal
30:14d'une série
30:15produit par Dominique Bessonard,
30:17ce qui me faisait en deuxième.
30:19Et en troisième,
30:19ma Tatiana,
30:20Tatiana Seguin,
30:21qui est aussi
30:23une personnalité créative formidable.
30:25Avec Tatiana,
30:26j'aime beaucoup
30:27mes trois petites Mayas.
30:29Elles sont restées dans mon cœur.
30:30Elle a travaillé d'ailleurs,
30:31elle aussi,
30:31avec Elvin,
30:32elle est la compagnie.
30:33Non,
30:33Tatiana n'a pas travaillé avec...
30:35Elle était dans l'école.
30:36Dans l'école.
30:36Oui,
30:37elle n'était pas...
30:38Mais elle était au conservatoire.
30:39Elle a fait beaucoup de choses.
30:41Elle fait beaucoup de chorégraphie.
30:43C'est une femme,
30:43c'est une artiste accomplie
30:45avec qui j'ai eu
30:46beaucoup de plaisir à travailler.
30:47Ce qui a eu d'étonnant
30:48avec ce film,
30:49c'est qu'il y a eu
30:49des choses rares à la télévision,
30:51ensuite,
30:52avec Christophe Ondelat
30:53et Boris Cyrulnik
30:54sur le concept de la résilience.
30:57Il faut savoir que Boris Cyrulnik,
30:58il a vulgarisé
31:00le concept de résilience
31:02à partir d'un psychiatre britannique
31:03qui s'appelait John Bollie,
31:05qui cherchait l'origine
31:06des troubles comportementaux.
31:07C'était un cadeau pour moi,
31:09ce débat.
31:09Imaginez Boris Cyrulnik
31:11qui a mon livre
31:13avec des post-outes
31:14à toutes les pages
31:15et qui peut m'expliquer
31:16des choses à toutes les pages
31:17et le phénomène de résilience
31:19je me suis construit avec.
31:20Je suis une résiliante en puissance
31:22et je continue de l'être.
31:24C'est comme ça.
31:25Alors, vous avez continué
31:26avec d'autres livres,
31:27il y a eu quatre autres livres.
31:29Il y a eu le premier,
31:32c'est
31:32Qu'importe la lune
31:33quand on a les étoiles,
31:34qui était un livre
31:35de deux femmes
31:36qui se rencontrent en Tunisie
31:37et qui vont parler
31:40de l'Orient et de l'Occident.
31:41Qu'importe la lune
31:42quand on a les étoiles,
31:43c'est plutôt
31:43deux amis
31:44qui se connaissent en France
31:46au collège
31:47et il y a une des amies
31:49qui a été
31:49Gaule,
31:51qui a fait du crawl,
31:52qui était une fille
31:53sportive et indépendante
31:54qui se retrouve mariée
31:56avec un homme intégriste
31:58en Tunisie
31:59et ces deux amies
32:00qui se sont connues
32:01égales en France
32:03quand elles étaient petites
32:04sont maintenant
32:05des femmes
32:06qui ont évolué
32:06de façon très différente
32:07et qui vont essayer
32:08de retisser leur amitié
32:10malgré les différences culturelles.
32:12C'est une histoire.
32:13Et ça aussi,
32:14c'est un sujet
32:15que vous avez traité
32:15avant beaucoup d'autres.
32:17Oui,
32:17mais j'en ai marre
32:18d'être visionnaire
32:20et d'arriver avant
32:21mais avant,
32:21ils ne sont pas prêts.
32:22Quand vous arrivez
32:23avec un sujet avant,
32:24ils ne sont pas prêts
32:25et puis quelqu'un d'autre
32:26arrive derrière
32:26et puis là,
32:27ils sont prêts.
32:28Il y a aussi Dancing Rose
32:29qui est un livre dédié
32:30à votre mère
32:31qui a été victime
32:33d'une grave maladie.
32:34La sclérose en plaques.
32:35La sclérose en plaques,
32:37j'ai d'ailleurs rencontré
32:38Dominique Farugia
32:39avec qui il y avait
32:39un projet qui n'a pas eu lieu
32:41mais j'aurais aimé
32:43et j'ai écrit un projet
32:45d'ailleurs de film
32:46sur cette maladie.
32:48Je voulais réunir
32:49la danse
32:49et la sclérose en plaques.
32:51Je voulais rendre hommage
32:52à ma mère
32:52et à tous ceux
32:53qui souffrent
32:54de cette maladie.
32:55Donc,
32:55c'est un projet
32:56qui a failli se faire
32:57et qui ne s'est pas fait.
32:58Mais c'est un sujet
32:59qui vous tient à cœur
33:00parce que
33:00vous avez travaillé
33:03sur un scénario de télévision.
33:05Il ne faut pas
33:05s'arrêter là.
33:06J'aimerais,
33:07j'aimerais Jacques,
33:08j'espère.
33:08Mais voilà,
33:09parfois quand on a
33:10des choses
33:12qui,
33:12quand les choses
33:13ne se font pas,
33:14parfois c'est parce que
33:15ce n'est pas le moment
33:15ou pas avec la bonne personne.
33:17Il faut avoir cette sagesse-là
33:18parfois de se dire
33:19pour l'instant
33:20tu me mets de côté,
33:20tu vas ailleurs
33:21puis tu reviendras.
33:22Mais à chaque fois,
33:23les sujets qui vous concernent
33:24touchent les femmes
33:25en priorité.
33:26Et ça,
33:26c'est quelque chose aussi
33:27auquel vous tenez,
33:28Marie-Dôme.
33:29le mot féministe pour moi,
33:32c'est juste être femme
33:33et être dans sa puissance,
33:36sa douceur,
33:37son pouvoir de femme.
33:39Il ne s'agit pas
33:39de brandir.
33:41Oui, pour moi,
33:42si je peux rendre hommage
33:43aux femmes,
33:44d'ailleurs,
33:44je suis née avec deux femmes.
33:46Moi, je n'avais pas de papa
33:47quand je suis arrivée
33:48dans mon foyer.
33:49Il y avait ma maman
33:50et sa sœur.
33:51J'étais élevée par deux femmes
33:52avant que le mari de ma mère
33:53arrive et me reconnaisse.
33:55Et je trouve que les femmes
33:56méritent beaucoup d'hommages.
33:57Et ce n'est pas évident
33:58d'être une femme.
33:59Et c'est pour moi magnifique.
34:01Et j'espère que
34:02de plus en plus de femmes
34:03œuvreront davantage
34:06pour le monde.
34:06Il me semble qu'on aura
34:08d'autres choses.
34:09Je pense qu'il y a encore
34:10beaucoup de choses à faire
34:10dans ce domaine-là.
34:11Effectivement,
34:12autre date importante,
34:14ce livre qu'on va évoquer
34:15à travers la date
34:16du 11 février 2025.
34:18A tout de suite sur
34:18Sud Radio avec Marie-Dôme.
34:20Sud Radio,
34:21les clés d'une vie.
34:22Jacques Pessis.
34:23Sud Radio,
34:24les clés d'une vie.
34:25Mon invité Marie-Dôme,
34:26on a appris à vous découvrir
34:27à travers votre parcours
34:29dans la compagnie El Finelé.
34:31Aussi le cinéma.
34:32Et puis Fait danser la poussière
34:34qui a été un grand succès
34:35de télévision.
34:37Et là,
34:37le 11 février 2025,
34:39est sorti un nouveau roman
34:40qui s'appelle Partir.
34:41Et là,
34:42on n'est pas du tout
34:42dans l'univers de la danse.
34:43On est dans un huis clos,
34:44dans un camping.
34:46Oui.
34:46Alors Partir,
34:47pour moi,
34:47c'est un roman initiatique.
34:49C'est un roman...
34:51Bon,
34:51j'y tiens beaucoup
34:52à ce roman
34:53parce que je l'ai écrit
34:54dans des conditions
34:55vraiment particulières,
34:56assez compliquées de vie.
34:58Et il a été pour moi
34:58comme un oasis.
35:01Partir,
35:02c'est une forme
35:03d'évocation
35:05de la nature.
35:08Pour moi,
35:08le premier personnage
35:09de Partir,
35:10c'est l'océan.
35:12Et l'océan
35:12va être un peu
35:13le réflecteur
35:14des émotions
35:15des personnages.
35:17Dans Partir,
35:17il y a d'abord un homme
35:18de 50 ans
35:19qui est maître nageur
35:21et qui a perdu sa femme.
35:23Donc,
35:23qui est dans une perte
35:24dont il ne se console pas
35:26et dont il se culpabilise.
35:28Et puis,
35:29il y a des êtres
35:29plus jeunes
35:30qui vont arriver là
35:31et tous ces êtres
35:31un peu cabossés
35:32de générations
35:34très différentes
35:34parce que
35:35ceux qui arrivent
35:36sont beaucoup plus jeunes
35:36vont former
35:38une forme
35:38de famille fracturée
35:40et de chaque personnage,
35:43l'un va apprendre
35:43de l'autre
35:44et chacun va
35:45quelque part
35:46sortir de lui-même
35:47pour se recréer
35:49dans un écrin
35:50naturel
35:52qui est
35:53l'océan,
35:54la mer,
35:55les pins,
35:55le ciel.
35:56Parce que pour moi,
35:56les plus grands médicaments,
35:58c'est l'amour,
36:00l'amitié
36:00et la nature.
36:02Et pourquoi avoir écrit
36:03ce livre aujourd'hui
36:04et pourquoi ce sujet justement ?
36:05Parce que j'ai choisi
36:06de vivre
36:07à l'extérieur
36:08de la ville,
36:10que j'ai compris
36:11la magie de la nature
36:12sur les blessures
36:13et qu'il me semble
36:15que nous oublions
36:16la richesse
36:18que c'est
36:18de pouvoir
36:19interagir
36:21les uns
36:21avec les autres
36:22et que maintenant
36:23le grand travail
36:23à faire,
36:24le grand voyage,
36:25ce n'est pas
36:26d'aller à Bali
36:27au bout du monde,
36:28c'est le voyage intérieur.
36:29C'est une forme
36:30d'introspection
36:30où nettoyer
36:31ses blessures
36:32permet de s'ouvrir
36:33aussi plus aux autres.
36:35S'offrir du bonheur,
36:36c'est peut-être
36:36en donner aussi
36:37plus aux autres.
36:38Bien sûr,
36:38mais vivre dans la nature,
36:39en plus,
36:40vous êtes là aussi
36:40en avance
36:41sur votre temps,
36:43les villes se dépeuplent
36:44de plus en plus
36:44et vous prônez
36:45cette vie
36:46à ce retour
36:47à la nature.
36:47Je prône surtout
36:48le recontact
36:49avec la Terre,
36:50la Terre,
36:51notre planète
36:52et aussi
36:53notre partie cosmique
36:55et céleste.
36:55Je suis quelqu'un
36:56de spirituel
36:57ou en tout cas,
36:58je préfère attirer
36:59par la spiritualité
37:00et par des réponses
37:03qui ne sont pas
37:03forcément scientifiques
37:04mais sur un chemin
37:06qui m'amène
37:07à me poser des questions
37:09et à demander
37:10un peu plus
37:11à la vie
37:12que juste
37:13la simple consommation
37:14ou matérialisme.
37:15Un camping,
37:16ce n'est quand même
37:17pas un lieu idéal
37:18au départ pour un roman.
37:19Mais n'oublions pas
37:20que ce camping
37:21est fermé.
37:21Il n'y a personne.
37:23C'est-à-dire que cet homme
37:24est venu se cacher
37:25au sein de la nature
37:27d'une pinède
37:27où on lui a donné
37:29la possibilité
37:30de rénover
37:31les infrastructures
37:33d'un camping
37:34où il n'y a personne.
37:36Une femme,
37:37il va avoir une femme
37:38toujours habillée de rouge
37:39sur une plage,
37:40il va se demander
37:41qui est cette femme.
37:42Ça va le déranger
37:42parce que quand on a
37:43une plaie à lécher
37:44et qu'on a envie
37:45d'être tout seul,
37:47un autre être humain
37:48qui passe peut déranger.
37:49Et cette femme,
37:50il va la voir un jour
37:51dormir dans une voiture
37:52et il va se demander
37:54qui est cette femme.
37:56Et ce sont des solitudes
37:59qui vont se rencontrer,
38:00qui vont amener
38:01d'autres solitudes
38:02et toutes ces solitudes
38:03vont former
38:05une forme de famille
38:06qui va se nourrir
38:10les uns les autres.
38:11Et on va passer
38:12de 27 ans
38:12à 50 ans,
38:13ils ont tous
38:13entre 27 et 50 ans.
38:16C'est un gros travail
38:16de construction ?
38:17Un énorme travail
38:18de construction,
38:19un énorme travail intérieur
38:21parce que chaque,
38:22il y a trois hommes
38:23et une femme
38:23et chacun a une voix intérieure
38:25très très forte.
38:27Et surtout,
38:28j'ai voulu
38:29que les éléments,
38:30l'océan,
38:32l'océan,
38:33c'est pas n'importe quoi.
38:34L'océan,
38:35quand il est en colère
38:36et qu'il nous montre
38:37combien nous sommes petits,
38:38et quand l'océan est doux,
38:40il nous berce.
38:42Donc,
38:42tous les éléments
38:43de la nature
38:43participent
38:44à notre bien-être
38:45et aussi
38:47à nos humeurs
38:48et à nos sensations.
38:50Donc,
38:50la nature
38:51incite parfois
38:53les hommes
38:54parce que les hommes
38:55ne sont rien
38:55à côté de la nature.
38:56On l'a très vite vu.
38:57Il suffit
38:58d'un tremblement de terre
38:59ou d'une manifestation
39:00climatique et terrestre
39:02pour qu'on réalise
39:03notre petit est,
39:04enfin notre belle planète.
39:06Oui,
39:06et en plus,
39:06les océans sont en danger
39:07donc il faut les préserver.
39:08Il faut les préserver
39:09et la nature,
39:11je pense que ce que l'on donne
39:12à la nature,
39:13elle nous le rend au centuple.
39:14Alors,
39:14dans cette histoire aussi,
39:15il y a un sport
39:16que vous évoquez
39:17qui n'a rien à voir
39:18avec la danse,
39:19c'est le surf.
39:20Le surf,
39:20c'est pas seulement un sport,
39:22c'est aussi une philosophie.
39:23Moi,
39:24j'habite à moitié à Amsterdam,
39:26à moitié dans le sud-ouest.
39:29Dans le sud-ouest,
39:30j'ai une confrérie
39:31de surfeurs,
39:33je les admire
39:34sur la plage,
39:35se confronter à l'océan
39:37mais pas seulement.
39:37Apprendre à attendre
39:38quand la vague ne vient pas,
39:40apprendre à se maîtriser,
39:42apprendre à se respecter
39:43sur l'eau.
39:44Pour moi,
39:44le surf est aussi
39:45une école de la vie
39:46comme la danse.
39:46Oui,
39:47et le surf d'ailleurs
39:47qui est une discipline olympique,
39:49pour la première fois
39:50en 2028,
39:51on va l'avoir
39:52à Los Angeles.
39:52J'ai adoré.
39:53Ça remonte à 1920,
39:55le père du surf moderne
39:58qui s'appelait Duke,
39:59Ka'a Namoku,
40:01un Hwaïen,
40:01avait demandé déjà
40:02que le surf soit
40:04aux Jeux olympiques.
40:06Cette année,
40:06on a pu le vivre
40:08avec le Tahitien
40:09et le surf,
40:11ça crée des corps extraordinaires,
40:13ça crée,
40:14c'est vraiment une philosophie.
40:16Un surfeur,
40:17c'est pas juste un sportif,
40:19c'est quelqu'un
40:20qui peut regarder
40:21l'horizon
40:22pendant une heure
40:23avant que la vague arrive.
40:25Il faut avoir,
40:26c'est presque une méditation.
40:28Vous avez parlé
40:28avec des surfers,
40:29vous n'avez pas fait de surf
40:30vous-même ?
40:30Si j'avais 20 ans,
40:31je serais sur une planche.
40:32Oui.
40:33Ah oui.
40:33Mais vous en avez observé
40:34pour écrire ce livre.
40:35Tout le temps.
40:36Tout le temps,
40:36puis je leur parle.
40:38Je vis avec eux.
40:39Le surf,
40:40on l'a un peu oublié,
40:41mais ça a été aussi
40:42une danse
40:42dans les années 60.
40:44S'il y avait un manteau,
40:47je gagnerais le jour.
40:50Je gagnerais la vie.
40:51Les surfs,
40:52un groupe célèbre,
40:54le nom vient du surf
40:55qui était une danse.
40:56Il y avait le twist,
40:57le Madison
40:57et le surf en 65 à Paris.
41:00Vous le saviez ?
41:01Eh bien non, Jacques,
41:02vous m'en apprenez des choses.
41:03Mais c'est vrai
41:04que ça a été une danse
41:04qui a touché les jeunes,
41:06qui a disparu
41:06à l'inverse du Madison,
41:08mais qui a beaucoup compté.
41:09Alors,
41:10c'est vrai que
41:11vous évoquez
41:12ces vies fragiles
41:14autour de nous.
41:15Vous êtes aussi
41:16inspirée de votre vie.
41:18Oui,
41:18c'est-à-dire que pour moi,
41:19la fragilité,
41:20et comment
41:21on l'assume,
41:23comment on la dépasse,
41:26c'est ça qui m'intéresse.
41:28En tant que personne,
41:29je ne suis jamais intéressée
41:30par quelqu'un
41:31qui semble lisse
41:32de par tout ce que j'aime voir
41:34et découvrir
41:34si c'est la faille
41:35d'une personne
41:36et comment elle s'en sort.
41:37Parce qu'on a tous des failles
41:38et on a tous
41:39des manières
41:40de nous en sortir
41:41comme on peut.
41:42C'est ça qui me plaît,
41:43c'est la fragilité,
41:44la vulnérabilité de l'humain.
41:45Et vous avez donné
41:46des secrets de famille
41:47à chacun de vos personnages.
41:48Oui.
41:49Et ces secrets de famille,
41:50pour l'un,
41:50c'est un veuf
41:51qui a perdu sa femme
41:52alors qu'il estimait
41:54que lui,
41:54le secouriste,
41:55il aurait dû la sauver.
41:57C'est Théo,
41:59ce surfeur
42:00qui a vu cet oncle
42:01sauveteur
42:02comme un dieu
42:03et qui,
42:04parce que
42:05dans sa tête d'enfant,
42:07il a laissé
42:07sa tante mourir,
42:09le dieu
42:10est déboulonné
42:11de son piédestal.
42:12C'est difficile
42:12qu'on en a admiré
42:13quelqu'un très fort
42:14de le voir s'écrouler
42:15du piédestal
42:15qu'on lui a construit.
42:17C'est Romain,
42:19ce jeune Parisien
42:19qui lui est agressé
42:21par cette nature
42:21qu'il ne connaît pas
42:22puisque c'est un urbain
42:23et qui a des problèmes d'amour
42:25puisque c'est un homme
42:26qui cherche la femme de sa vie
42:27et qui est sur toutes
42:28les applis de rencontres possibles,
42:29qui est quelqu'un
42:30qui finalement,
42:31étant dans une demande amoureuse,
42:33mais sans même trop
42:33savoir ce qu'il veut.
42:34Donc la nature
42:35amène tout le monde
42:36à se dévêtir,
42:38à se dénuder l'âme.
42:39Vous avez écrit aussi
42:40un roman
42:40qui se passait
42:41dans un camp de naturistes.
42:43Bien sûr,
42:43moi je suis quelqu'un
42:44qui l'était,
42:45se met nu sur la plage
42:46et qui vit
42:47avec les éléments
42:48complètement,
42:49je l'assume.
42:50Alors,
42:50il se trouve que là-dedans
42:51il y a toute la recette,
42:54tous les ingrédients
42:55d'une série télé
42:56ou d'un film télé.
42:58Pour partir,
42:59totalement.
42:59Partir,
43:00c'est un film,
43:01c'est sûr.
43:01Et pour moi,
43:03le mot-clé,
43:04c'est liberté.
43:06Liberté aussi,
43:08et une liberté
43:09dont Baudelaire,
43:11une liberté
43:12que Baudelaire adorait
43:13et cette liberté,
43:15vous l'évoquez
43:15à travers Baudelaire,
43:16justement.
43:16Je l'adore.
43:17Entre Baudelaire,
43:18Oscar Wilde,
43:19Paul Auster,
43:21Marguerite Duras,
43:22voilà mes amours littéraires.
43:24Mais Baudelaire était
43:24quelqu'un qui détonnait
43:25dans le monde
43:26où il vivait.
43:27Il se déguisait,
43:28il changeait de physionomie
43:29en permanence,
43:30il pouvait avoir
43:31une redingote
43:32et le lendemain
43:32être presque nu.
43:34Il avait même avoué
43:35un jour un fonctionnaire
43:36qu'il avait mangé
43:37de la cervelle d'enfant.
43:38Oui, bon,
43:38Baudelaire a eu
43:39ses grands excès.
43:40Alors, il y a aussi
43:42dans ce livre
43:43l'Atlantide
43:44que vous évoquez.
43:45Oui.
43:46Pourquoi ?
43:47Parce que je suis
43:47une passionnée
43:49de l'Atlantide.
43:50Parce que,
43:51pour moi,
43:52cette civilisation
43:53engloutie ou pas,
43:55puisque je précise
43:56dans le livre,
43:56il y a tout un dialogue
43:57où Romain pense
43:58que c'est évidemment
43:59le mythe de Platon,
44:01que c'est un mythe.
44:02Pour d'autres,
44:03l'Atlantide
44:03a vraiment existé.
44:05J'ai toujours été
44:05fascinée par ça.
44:06Je porte une plague atlante
44:08et je peux aller
44:09assez loin
44:10dans des considérations
44:11spirituelles
44:12qui m'appartiennent.
44:14Mais pour moi,
44:15évidemment,
44:15qu'on n'est pas seul
44:16sur Terre.
44:16Évidemment,
44:17il y a bien des choses
44:18dans l'invisible
44:19qui existent.
44:20Mais je laisse à chacun
44:21sa foi
44:24et sa perception
44:25des choses.
44:26Oui,
44:26les géographes
44:27et les géologues
44:27s'interrogent aujourd'hui
44:28sur l'Atlantide
44:29en demandant
44:29s'il a vraiment existé.
44:31Ils pensent que non,
44:32mais pourquoi pas ?
44:33Et vous avez Edgar Cayce,
44:34qui était un grand
44:35hypnothérapeute,
44:36qui était aussi
44:37médium spirit,
44:38qui, lui,
44:38dans ses écritures,
44:42parle de l'Atlantide.
44:44Donc,
44:46why not ?
44:46Dans ce roman,
44:47il y a l'action,
44:48mais aussi
44:49des évocations poétiques.
44:51Vous vous intéressez,
44:51Marie Do,
44:52à la forme des nuages.
44:53Énormément.
44:54Et quand j'étais devant
44:55la mer,
44:57le ciel,
44:58les couleurs,
44:59je me disais souvent
45:00comment je peux traduire
45:01en mots ?
45:02Je vis avec un artiste peintre.
45:05Et comment je peux traduire
45:06en mots ?
45:07Cette beauté que je vois ?
45:09Quel mot ?
45:10Quelle métaphore
45:11correspond le mieux
45:13à cette beauté
45:14que je vois ?
45:16Ça, pour moi,
45:16c'était important.
45:17J'ai passé un temps fou.
45:18J'ai une grande contemplative.
45:20Et puis,
45:20il y a aussi
45:21une sorte
45:21d'initiation
45:23sur le monde aussi
45:24que vous évoquez
45:24dans ce livre,
45:25Marie Do.
45:25Oui.
45:27Et ça,
45:27c'est la subtilité du livre.
45:28Ce n'est pas un bouquin
45:29de vacances cool,
45:30tranquille.
45:32Non, non, non.
45:33Il y a des vraies questions
45:33derrière.
45:34Il y a des vraies...
45:35J'aime bien l'idée
45:36des questionnements
45:36et des interrogations.
45:38Moi, je n'ai pas d'idée
45:39préconçue.
45:40Je ne dis pas au lecteur,
45:41il faut penser ça.
45:42Je lui dis juste,
45:43et si c'était ça ?
45:44Et pourquoi pas ça ?
45:45Et qu'il puisse
45:46se poser des questions.
45:48Mais c'est un roman
45:48qui a demandé
45:49beaucoup,
45:49beaucoup de travail
45:50pour se poser
45:51toutes ces questions.
45:52Oui,
45:52beaucoup de travail.
45:54Mais j'ai du mal
45:55à vivre sans écrire.
45:57Oui,
45:57mais là,
45:57c'est un énorme travail.
45:58Oui.
45:59Et vous évoquez aussi
46:00les croyances New Age.
46:01Oui.
46:02Oui,
46:02parce qu'en ce moment,
46:03ça pullule.
46:04On voit des tas de gens
46:06qui sont médiums,
46:07machin.
46:07Ça existe,
46:08bien sûr,
46:08que pour moi,
46:09en tout cas,
46:09j'en connais,
46:10et des bons.
46:11Mais il y a aussi
46:12tout le mercantilisme
46:13et aussi l'expression
46:16de...
46:18Dès qu'il y a
46:19une société fragile
46:22en manque de repères,
46:23il y a aussitôt
46:24des forces mercantiles
46:25qui arrivent
46:26pour exploiter tout ça.
46:28Et ce n'est pas pour ça
46:29que ça n'existe pas.
46:30Ce livre,
46:31pour vous,
46:31c'est une sorte
46:32de remise en cause
46:33intérieure
46:34et peut-être
46:35pour le lecteur
46:35qui découvrira ce roman,
46:36c'est aussi
46:37une remise en cause
46:38intérieure,
46:38Marie-Dôme.
46:39Absolument.
46:39Et j'aime beaucoup
46:40la couverture,
46:40j'en parle parce que
46:41je suis amoureuse
46:42de la couverture.
46:43C'est une artiste russe,
46:45c'est un atelier
46:45Adeprina,
46:46et pour moi,
46:47ses pieds nus
46:48sur le sol glissant
46:50montrent la fragilité,
46:52mais il y a
46:52les petites lumières
46:53qui la guident
46:54vers ce qui est son chemin
46:56et on a tous
46:56notre chemin.
46:57Et votre chemin,
46:58justement,
46:59Marie-Dôme ?
47:00C'est peut-être
47:01de faire rêver,
47:02mais de créer
47:04dans l'imaginaire,
47:05mais en même temps
47:05d'amener doucement
47:06à se poser
47:08certaines questions
47:09sur la vie
47:09et le monde
47:10comme moi,
47:11je peux le faire
47:11à ma petite manière.
47:13Oui,
47:14mais la danse,
47:14au départ,
47:15a été presque
47:15le révélateur
47:17de tout ça ?
47:18Oui,
47:19mais je pense que
47:20être artiste,
47:21ce n'est pas seulement
47:21la création,
47:22vous mettez dans un jardin,
47:24je vais vous faire un jardin,
47:26mettre de la beauté,
47:27de la beauté
47:28dans les choses
47:29et transcender,
47:30toujours transcender.
47:31J'aime la réalité,
47:33j'apprends à l'aimer,
47:34mais honnêtement,
47:34qu'est-ce que j'ai aimé
47:35et l'imaginaire ?
47:36Et cette réalité
47:37peut devenir une fiction
47:38puisqu'encore une fois,
47:40ce livre Partir,
47:41votre but,
47:41c'est d'en faire un scénario ?
47:43Je ne sais pas,
47:43mais je trouve que
47:44ça serait une belle idée.
47:45Il faudrait quelqu'un
47:46avec beaucoup de talent
47:47pour filmer cet océan,
47:49ces batailles de surf
47:51et en même temps
47:51ces batailles intérieures,
47:53ça serait un super film.
47:54Vous n'avez pas envie
47:54de devenir réalisatrice ?
47:56J'adorerais.
47:57Vous avez déjà tout fait,
47:58vous pouvez faire ça aussi,
47:59non ?
47:59Il y a plein de choses
48:00à faire, Jacques,
48:00les bouquins,
48:01les autres bouquins,
48:02toutes les idées,
48:02les autres bouquins
48:03que j'en ai plein d'autres.
48:04Oui, mais celui-là
48:05est peut-être particulier,
48:07il tient à votre cœur.
48:08Il faut laisser
48:09l'univers faire.
48:10En tout cas,
48:11ce livre s'appelle Partir,
48:12mais vous reviendrez un jour
48:13car je suis sûr
48:13que vous avez d'autres
48:14choses à raconter.
48:15C'est un roman
48:16qui est paru aux éditions
48:17MEO,
48:18c'est en Belgique je crois.
48:19Un bon éditeur,
48:20Gérard Adam,
48:22ça a été une rencontre
48:23d'âme avec Gérard.
48:24Il m'a fait travailler
48:25le texte
48:25comme je l'ai peu travaillé
48:26en France.
48:28J'étais dans un moment
48:28où je me disais
48:29oh là là,
48:30ça patine et tout
48:30et j'ai eu envie,
48:32je revenais de New York,
48:33j'étais en avion
48:33et j'ai dit
48:34allez,
48:34je vais changer,
48:35je vais aller dans
48:36un pays francophone
48:38comme quand je dansais
48:39où j'allais à New York
48:40et puis au Canada
48:41et quand ça coince
48:42quelque part,
48:43je vais frapper
48:44à la porte à côté.
48:45Vous avez frappé
48:45en tout cas
48:46à la bonne porte
48:46de Sud Radio
48:47pour qu'on évoque
48:47votre parcours
48:48où nous parlons vrai.
48:50Merci Marie Do
48:50et puis à bientôt
48:51avec d'autres aventures.
48:53C'était charmant.
48:54Les Clés d'une vie
48:55c'est terminé pour aujourd'hui
48:56on se retrouve bientôt.
48:57Restez fidèles
48:57à l'écoute de Sud Radio.