Les Clefs d'une vie avec Caroline Silhol
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-18##
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PersonnesTranscription
00:00Les clés d'une vie, celle de mon invité, la passion du théâtre née dans vos jeunes
00:10années demeure plus que jamais présente dans votre cœur, vous comparez votre route
00:14professionnelle à un chemin de traverse, ce qui ne vous a jamais empêché toutefois
00:18d'atteindre des sommets.
00:19Bonjour Caroline Sciolle.
00:20Bonjour Jacques, vous allez bien ? Très bien, très bien puisqu'on va évoquer
00:25votre parcours dans les clés d'une vie, un parcours riche entre théâtre, cinéma
00:30et télévision, c'est le principe des clés d'une vie, et puis on va bien sûr évoquer
00:34cette conférence de presse de Scarlett O'Hara, Viviane Legge, que vous jouez au Théâtre
00:39de Poche, Montparnasse.
00:40Alors on va commencer par une date qui est le 11 décembre 1972, votre première télé.
00:46Au théâtre ce soir avec Noix de Coco de Marcel Achard, et vous êtes en tête du générique
00:55avec le rôle de Nathalie.
00:56Si vous le dites ! Oui, vous vous en souvenez ? Alors je me souviens d'avoir fait quelques
01:03au théâtre ce soir, dont un ou deux avec Madeleine Robinson, c'est celui-là, voilà,
01:10et Jean Richard.
01:11Et Jean Richard, absolument, et ça a surtout démarré une grande amitié entre Madeleine
01:17et moi, qui contrairement à la réputation qu'elle avait, était en tout cas avec moi
01:25absolument délicieuse, elle est devenue la marraine de ma fille, et j'avais beaucoup
01:30beaucoup d'admiration pour elle.
01:32En fait, Noix de Coco, c'était l'histoire d'une danseuse de salon que le personnage
01:36principal a connu, jadis qui revient, et Jean Richard était à l'époque au sommet de
01:40sa gloire avec maigret.
01:42Mais oui, j'en ai fait des maigrets après, vous savez, mais comme commissaire, mais non,
01:50je n'ai pas beaucoup de souvenirs de l'histoire elle-même, mais j'ai le souvenir aussi d'une
01:57autre histoire au théâtre ce soir, c'était qu'un jour on me téléphone et on me dit,
02:04je ne me souviens plus dans quel théâtre, dans quelle pièce, mais on me dit écoutez,
02:09on a un gros problème, il y a l'actrice principale qui est malade, qui ne peut pas,
02:16comme tout était en direct, comme vous le savez, donc est-ce que vous pouvez apprendre
02:20le rôle dans la nuit ? Et comme j'aime bien les défis, j'ai dit oui, mais je me suis
02:29payée un immense traque, mais apparemment ça a marché.
02:34Oui, ce qui est étonnant avec le théâtre ce soir, c'est que c'était l'école parfaite
02:38puisqu'il y avait trois semaines pour répéter, je crois, une première semaine dans un coin,
02:41deuxième semaine dans un autre coin, et on passait en direct.
02:44En direct, ça c'est une chose qui s'est perdue, parce qu'il y a beaucoup de choses
02:47qui se passaient en direct à la télévision, les grandes dramatiques, les choses comme ça,
02:52ça ne nous rajeunit pas, mais en même temps c'était un apprentissage formidable.
02:56Extraordinaire.
02:57On ne pouvait pas se tromper.
02:58Alors Histoire, c'est le théâtre, au départ vous avez été je crois élevé par votre mère,
03:06Caroline Ciolle, et par vos grands-parents paternels avec des vacances dans les Cévennes,
03:11c'était une tradition.
03:12C'était une tradition, oui, qui était un petit peu compliquée, parce que si vous me lancez sur
03:18mes problèmes d'enfance, j'ai vécu la guerre des religions.
03:25C'est-à-dire ?
03:26C'est-à-dire que ma famille maternelle était extrêmement catholique, bourgeoisie catholique,
03:33et ma famille paternelle était HSP, c'est-à-dire la Haute Société Protestante.
03:41Donc à l'époque, c'était un drame.
03:47Un protestant qui épousait une catholique, mes grands-parents ont refusé de venir au
03:54mariage, le mariage ne pouvait pas se faire dans l'église, c'était des choses qu'on
04:00n'imagine pas maintenant.
04:01Mais effectivement, j'ai vécu cette guerre de religion permanente, parce que dans les
04:09Cévennes, j'aime beaucoup ma famille paternelle, maintenant, c'est tout à fait...
04:15Mais à l'époque, comme ma mère m'avait fait baptiser catholique, un peu pour en kikiner
04:22mon père, de toute façon, je ne sais pas quand est-ce qu'ils se sont vus pour me faire,
04:28après mon père a disparu, et donc ils bouffaient du papiste à chaque repas, ce qui moi, évidemment,
04:36me posait un problème, parce que quand on est petit, moi ça m'a guéri des religions,
04:41à tout jamais.
04:42Il faut savoir que dans la seconde moitié du XVIe siècle, déjà, les Cévennes deviennent
04:46un bastion du protestantisme méridional.
04:48Et alors à l'époque, quand mon père, par hasard, arrivait, à cheval en général,
04:54et donc il m'emmenait au musée du désert, qui est le lieu protestant par excellence,
05:04et puis sur le chemin, il me disait, tu vois ce petit pont, c'est là que nous avons oxy
05:09467 papistes en l'an 1600 et quelques, donc voilà ce que j'ai vécu pendant toute mon
05:15enfance.
05:16Il y a eu huit guerres de religion de 1562-1598, et ceux qui voulaient échapper au protestantisme,
05:23ils partaient se réfugier en Hollande à l'époque.
05:25Oui.
05:26C'est ce qu'on appelle des migrants de l'époque.
05:29Des migrants de l'époque.
05:30Alors, votre apprentissage de la vie, Caroline, au départ, ce sont les livres, car vous avez
05:34beaucoup lu.
05:35J'ai beaucoup lu parce que j'étais enfant unique, ce qui est une forme d'infirmité,
05:40moi j'ai toujours considéré ça comme une infirmité, et que donc j'étais très solitaire,
05:51un peu par goût et un peu par obligation, et donc ma mère était une grande, grande
05:58lectrice aussi, il y avait une bibliothèque considérable à la maison, et donc je dévorais.
06:05Il y avait le piano aussi, vous auriez pu être un concertiste.
06:10Non, oh non, non, non, j'ai pas du tout le don nécessaire, mais quand j'étais enfant,
06:16j'ai commencé, puis après j'ai arrêté, parce qu'il n'y en avait plus de piano,
06:21et puis figurez-vous que, bon j'en ai fait encore pendant quelques années quand même,
06:28et puis à un moment donné j'ai arrêté, j'avais plus le temps, et je trouvais que
06:33si on n'avait pas deux heures par jour pour jouer, on régresse, et ça m'énervait, donc
06:38j'ai arrêté, et j'ai repris au moment du Covid.
06:41Et c'est un tel bonheur !
06:44Alors donc, voilà, je ne suis absolument pas, je n'approche pas de près ou de loin
06:51quelqu'un de professionnel, mais c'est un bonheur total.
06:57Alors il y a aussi le fait que votre déclic dans votre vocation s'est produit grâce
07:03à un professeur de français, je crois.
07:04Oui, oui, donc dans cette école catholique de religieuse où ma mère m'avait mise de
07:11nouveau pour embêter ma famille paternelle, il y avait une des sœurs qui était une passionnée
07:21de théâtre, et qui avait sans doute détecté un tout petit bout de talent chez la petite
07:29Caroline, et donc elle me faisait faire toutes les pièces de fin d'année et tout ça,
07:35et j'ai beaucoup aimé ça, ça m'a donné le virus.
07:39En plus, le bac, ça s'est passé très vite, vous avez eu très très vite, et vous êtes
07:44entrée au conservatoire.
07:46Non, pas tout de suite.
07:47J'ai d'abord fait des études, parce que dans ma famille, il n'était même pas question
07:50de...
07:51Donc j'ai fait des études, j'ai fait une licence d'espagnol et d'histoire de l'art,
08:00et puis une fois que j'ai tout fait, j'ai dit bon, maintenant vous me laissez tranquille,
08:04et je vais me présenter au conservatoire.
08:06Et j'ai fait quelques mois chez Jean-Laurent Cochet, qui m'a donné des bases vraiment
08:13très très importantes et utiles, et je me suis présentée au conservatoire en ne sachant
08:19rien de rien, en ne connaissant personne, et j'ai été reçue, je ne sais pas par quel
08:24miracle, mais enfin bon.
08:25Oui, par votre talent, et talent qu'a repéré aussi Jean-Pierre Mocky, qui était le premier
08:30à vous donner votre chance au cinéma, Caroline Ciolle.
08:34Oui, alors Jean-Pierre, il était assez particulier, parce qu'il était extrêmement radin, tout
08:39le monde le sait, ça n'est pas un scoop.
08:41Et alors donc, il nous faisait garder le décor à tour de rôle, on était censés dormir
08:49sur le décor pour garder le décor à tour de rôle, tous les jeunes acteurs.
08:53En plus, c'est un film où il jouait, il l'avait écrit, il réalisait, et il jouait,
08:59c'était l'ombre d'une chance, je crois.
09:01Non seulement il était radin, mais en 1964, il tourne son film La Grande Frouse dans le
09:06Cantal, et il est persuadé qu'un sorcier a fait perdre une journée de tournage à
09:10l'équipe.
09:11Et ça a été un drame.
09:12Oui, il était insensé.
09:13Il était assis, il se faisait maquiller, assis au mieux du décor, pas devant des miroirs
09:22ou quoi que ce soit, ou avec les autres, non, il était assis tout seul au mieux du décor,
09:25et la malheureuse maquilleuse essayait de le maquiller, et tout le temps, il était
09:29là.
09:30Bon, allez, on tourne.
09:31Action.
09:32Action.
09:33On tourne.
09:34Action.
09:35Et tout ça.
09:36Et il changeait de scénario quelques fois dix minutes avant.
09:37Oui.
09:38Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui.
09:39Ça a été beaucoup plus rigoureux avec François Truffaut dans Vivement Dimanche.
09:42Ah, ça c'était, oui, ça a été un moment tout à fait, comment dire, constructif de
09:51ma personnalité, parce que rencontrer des immenses talents, je dis pas que Mocky avait
09:57pas de talent, il avait beaucoup de talent, mais c'était plus...
09:59Plus fantaisiste.
10:00Plus fantaisiste.
10:01Mais François, ça a été merveilleux, et en plus, il avait prévu que je joue dans
10:08le film suivant, et malheureusement, il a été terrassé par cette cochonnerie de cancer
10:16du cerveau qu'il a emporté en quelques mois, enfin bon, mais c'était merveilleux, parce
10:24que vous savez, les très grands metteurs en scène, ils ne vous imposent rien.
10:29René m'avait dit un jour, une fois qu'on a fait la distribution, c'est 90% du film,
10:41il faut faire confiance.
10:42Et il y avait aussi Jean-Louis Trintignant à qui vous donnez la réplique, c'est pas
10:45n'importe qui, et débuter au cinéma avec lui, c'est un beau cadeau.
10:49Vous savez, je suis très très sensible aux voix, et Trintignant avait une des plus belles
10:56voix qui existe, une des plus émouvantes, et l'émotion passant par la voix, ça fait
11:04vraiment partie de notre métier.
11:06Exactement, votre métier qui a continué d'une façon un peu différente, avec une
11:10date importante quand même, le 1er janvier 1994.
11:13A tout de suite sur Sud Radio avec Caroline Cioll.
11:17Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:20Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Caroline Cioll, nous parlerons tout à l'heure
11:24du théâtre de Poche-Pomparnasse et de ce rôle de Vivian Legge que vous incarnez, c'est
11:28assez étonnant.
11:29Et donc on a évoqué vos débuts au théâtre, grâce au Conservatoire, et le 1er janvier
11:341994, c'est la centième d'une pièce dont vous allez forcément reconnaître le metteur
11:40en scène.
11:41J'ai l'honneur ce soir de feuilleter pour vous le livre de l'histoire de l'Hôtel de Ville.
11:46Robert Osten, et c'est un jour là, le journal télévisé de 1994 ouvre sa première édition
11:53avec la centième de « Je m'appelle Marie-Antoinette ».
11:58Mon Dieu, oui, j'ai joué 150 fois.
12:01C'est fou, hein ?
12:02150 fois, oui.
12:03Depuis le mois d'octobre au Palais des Sports.
12:04Je suis encore vivante.
12:05Pourtant, on m'a fait monter sur l'échafaud tous les soirs.
12:10En fait, c'est une pièce au départ, un grand spectacle de Robert Osten qui raconte
12:15les derniers mois de Marie-Antoinette, et ça se passe au Palais des Sports.
12:20Comment êtes-vous arrivée dans cette aventure ?
12:23Euh… comment je… une audition.
12:27J'ai auditionné.
12:29Directement ?
12:30Oui, j'ai auditionné et voilà, Robert m'a choisi.
12:35Vous le connaissiez avant ?
12:36Je le connaissais mal.
12:38Bien sûr, on s'était déjà croisés, mais j'ai appris à le connaître.
12:43Oui, car…
12:44Surtout qu'il avait la loge à côté de moi, donc j'entendais absolument tout.
12:47Il hurlait toute la journée.
12:49Oui, il hurlait, mais avec les comédiens aussi.
12:52Avec les comédiens aussi, mais alors moi, pas trop, pas trop.
12:56Il paraît que mon habilleuse m'avait raconté qu'un jour, au début des répétitions,
13:03il lui avait dit « Oh, elle me fait peur, elle m'impressionne, elle me fait peur ».
13:07Mais moi, j'étais tellement terrorisée que je devais forcément être un peu froide, quoi.
13:11Alors, ce spectacle, ce grand spectacle, c'était les derniers jours de Marie-Antoinette.
13:16Il avait été écrit par Alain Decaux et André Castelot.
13:18Il y avait une rigueur historique.
13:20L'un pour, l'autre contre.
13:21Exactement.
13:22Voilà.
13:23Et il se trouve que Castelot et Decaux, un jour en 1955, Stelio Lorenzi vient les voir
13:28et leur dit « Voilà, on va démarrer une émission à la télévision, venez avec nous ».
13:34Ils disent « Non, pas question, parce qu'on fait des livres, ça suffit ».
13:36Et il a insisté, et heureusement qu'il a insisté, car Decaux et Castelot ont commencé
13:41la caméra à explorer le temps et ont été des pionniers de la télé.
13:44Et oui, et oui, formidable, oui.
13:46Vous connaissiez le personnage de Marie-Antoinette ?
13:49Comment, comment ne pas le connaître ?
13:51Mais cela dit, je crois que j'ai lu absolument tout ce qui a été écrit sur elle pour me
13:58faire une idée personnelle, pour la défendre, car j'avais fortement l'intention de la défendre.
14:03D'ailleurs, il s'était passé une chose assez extraordinaire.
14:07En général, vous savez, il y avait quatre possibilités, ça devenait folle, ça.
14:11Le vote des spectateurs.
14:15Le jour de la première, je vois qu'il y avait 4 500 personnes.
14:20Et donc, Robert disait le nombre de personnes qui avaient voté pour la mort, le nombre
14:27pour l'exil, le nombre pour la prison et le nombre pour l'acquittement.
14:29Et donc, il commence, le premier jour, j'entends dans les coulisses « Le vote pour la mort,
14:37680 personnes ».
14:41Et là, quand il est sorti de scène, je dis, je ne rentre pas sur scène, moi, je ne rentre
14:45pas.
14:46Il y a 680 personnes qui ont voté ma mort, mais je ne rentre pas sur scène, il n'en
14:49est même pas question.
14:50Après, je me suis un peu habituée.
14:51Mais il s'était passé une chose assez croquignolesque, c'est que la pièce était assez anti-Marie-Antoinette,
15:03ça m'énervait beaucoup.
15:04Donc, je m'étais dit, un jour, je vais y arriver, je vais la faire acquitter.
15:10Et le premier jour où on entend « acquittement », j'avais derrière moi une centaine de
15:19personnes.
15:20Il y avait je ne sais pas combien d'acteurs sur scène, tous les techniciens qui ne sont
15:23en général pas forcément totalement royalistes.
15:26Et tout d'un coup, dans les coulisses, il y a eu une acclamation de bonheur, bravo,
15:35bravo !
15:37Et j'ai trouvé ça tellement émouvant.
15:39Il se trouve aussi, il faut l'expliquer, que c'est la première fois qu'il y avait
15:42un spectacle interactif.
15:44Il a inventé ça, Robert Hossein.
15:45C'est-à-dire qu'à la fin du spectacle, on votait pour ou contre la mort de Marie-Antoinette.
15:49Et donc, vous aviez un échafaud à disposition ?
15:51Alors, on jouait d'abord la mort qui avait été votée et ensuite, on jouait la mort
15:59historique.
16:00Donc, tous les soirs, je grimpais sur cette charrette avec les mains liées dans le dos,
16:07donc mon principal souci était de ne pas dégringoler parce qu'il fallait grimper
16:13les escaliers, les marches avec les mains derrière le dos, ce qui n'était pas très
16:19pratique.
16:20Et ensuite, le cheval faisait un immense tour dans le théâtre et on arrivait devant l'échafaud.
16:26Et je vous promets que c'est quand même un peu perturbant de voir l'échafaud tous
16:32les soirs et qui s'arrêtait au-dessus de moi au moment où la lumière s'éteignait.
16:40Il se trouve que le public, à l'entrée, on distribuait des boules blanches et des
16:46boules noires.
16:47Les boules blanches, c'était l'acquittement, les boules noires, c'était la mort.
16:51Et un soir, je ne sais pas si vous le savez, il y a des Suisses qui arrivent et qui vont
16:54rendre les boules en disant « on est Suisses, on ne peut pas voter ».
16:57C'est trop mignon.
16:58Ça a vraiment existé.
16:59C'est trop drôle.
17:01C'est fou ce personnage, au fond, comme si longtemps après sa mort, elle provoquait
17:11encore une telle passion.
17:13Je vous assure, moi j'ai vécu des choses à ce moment-là qui étaient inimaginables.
17:17Dans les deux sens du terme, quand je sortais de scène, il y avait des gens qui m'attendaient
17:21qui s'agenouillaient devant moi.
17:23Mais il y avait aussi, un soir, quand je re-rentre sur scène, au moment de l'annonce du verdict,
17:31je ne dirai pas ce qu'il a dit parce que c'est un très très gros mot, vilain, mais
17:36un type au premier rang qui se lève, heureusement le premier rang était assez loin, qui se
17:40lève et qui crie à mort, je ne dirai pas la suite.
17:44Et j'étais tellement… après deux heures de jeu déjà, je suis tombée dans les pommes.
17:50Boum ! Je me suis évanouie.
17:52Et à ce moment-là, tous les acteurs qui jouaient, les fous qui étainvillent, tous
17:57ceux qui disaient des horreurs sur moi depuis deux heures, sont venus me protéger contre
18:06l'affreux type, m'ont emporté, il paraît, dans leurs bras en me serrant très fort.
18:11Mais ce qu'on sait peu, Caroline Cyril, c'est que Marie-Antoinette était aussi
18:16une artiste.
18:17Tout ce qui l'intéressait, c'était la musique et le spectacle.
18:19Elle a monté des opéras comiques, des comédies, et elle a joué Colette dans le Devin du village
18:25de Jean Rousseau au Trianon.
18:27Absolument.
18:28Et Gluck doit une grande partie de son succès à l'époque à elle, et Mozart, elle a fait
18:43participer énormément d'artisans et d'artistes à sa vie.
18:48Et il y a une chose aussi, un jour, elle reçoit Benjamin Franklin, elle dit « Ah,
18:53ça ira, ça ira » en parlant de l'Amérique, et finalement c'est devenu le slogan des
18:57révolutionnaires.
18:58Vous voyez, je ne connaissais pas cette histoire, merci de me l'apprendre.
19:02Il y a eu, Marie-Antoinette, mais aussi beaucoup d'autres choses au théâtre, Caroline Cyril,
19:06vous avez joué un nombre de rôles considérables avec des metteurs en scène prestigieux, à
19:11commencer par Jean Marais.
19:12Oui.
19:13Les parents terribles, ça c'est un grand souvenir pour vous.
19:16Ah oui, c'est un immense souvenir de traque, parce que je jouais quand même, c'était
19:21juste à ma sortie du conservatoire, et je jouais avec Madeleine Robinson, Lila Kedrova,
19:28Jean Marais.
19:29Et donc c'était trois monstres sacrés qui ne s'entendaient pas très bien, donc
19:35nous les deux pauvres jeunes, on était au milieu de tout ça, mais c'était une très
19:41très belle pièce, j'ai joué plusieurs pièces de cocteau avec Jean Marais.
19:45Et vous avez joué aussi toutes sortes d'auteurs, ça va de Gide à Cocteau en passant par Molière
19:50ou André Roussin, c'est assez rare comme parcours.
19:52C'est vrai que c'est assez étonnant, on peut passer de l'un à l'autre sans problème.
19:58J'ai essayé en tout cas, je ne sais pas si c'était avec succès, mais en tout cas je
20:03l'ai essayé.
20:04Et puis vous avez été mise en scène par Michel Blanc.
20:06Oui.
20:07Dans une pièce de François Sagan, ça c'est étonnant.
20:09Oui.
20:10Et Michel, j'ai tout de suite été frappée par sa finesse.
20:15Intelligence bien sûr, mais une intelligence d'une finesse remarquable et d'une fragilité
20:26aussi qui m'avait beaucoup touchée.
20:29On n'imaginait pas le personnage du Splendide mettant en scène François Sagan à priori.
20:34Mais Sagan, elle était tellement inventive, elle était incroyable.
20:38On n'était pas contents de la fin.
20:41Donc elle était là avec son chien Banco, et puis tout d'un coup elle dit « J'ai
20:46trouvé ! » On va dire « Tous à Sarajevo ! »
20:48Donc la pièce est terminée comme ça.
20:52Parce que ça se passait en 14.
20:55Mais son fils Denis Boistov fait beaucoup pour sa mémoire et notamment il a fait mettre
20:59une plaque sur l'immeuble où elle a écrit « Bonjour Tristesse » en plein été en
21:0353, livre auquel personne ne croyait.
21:07C'est étonnant.
21:08Elle avait un humour, mais un humour, c'était merveilleux, c'était merveilleux, vraiment.
21:15C'est un personnage comme il n'en existe plus.
21:20Ça c'est vrai.
21:22Alors il y a aussi d'autres personnages que vous avez interprétés ou même parfois
21:27écrits ou mis en scène.
21:28On va évoquer la date du 26 mars 2014.
21:31A tout de suite sur Sud Radio avec Caroline Ciol.
21:34Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:37Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Caroline Ciol.
21:40Nous parlerons tout à l'heure, bien sûr, du spectacle au Théâtre de Poche-Montparnasse
21:44que vous jouez en ce moment et qui est un événement.
21:46Et puis on en revient au 26 mars 2014, la sortie de ce film.
21:58Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais.
22:00Bien sûr.
22:01Un film qui est non seulement cher à votre cœur, c'est le dernier film d'Alain Resnais,
22:05mais c'est un film très particulier pour vous.
22:07C'était en 2014 ?
22:09Oui.
22:10Dix ans ?
22:11Oui.
22:12Mon dieu, c'est pas possible.
22:16Oui, Alain aussi était quelqu'un de tellement extraordinaire, mais véritablement.
22:24Et moi, j'ai toujours pensé que c'était un ange qui était descendu du ciel parce
22:29que, bon, son talent, sa culture, tout le monde la connaît.
22:36Mais ce côté angélique, c'est-à-dire ne disant jamais du mal de personne,
22:43ayant toujours cette douceur dans les yeux, dans la manière de vous parler,
22:50c'est quelque chose que je crois que c'est le seul être humain de qui je peux dire ça.
22:59Vous lui avez donné un surnom d'ailleurs, je crois, le 4G.
23:02Ah oui.
23:03Ah oui.
23:04Oui.
23:05Rappelez-moi ça.
23:06Il y avait gentillesse, générosité, etc., etc.
23:10Oui, oui, oui.
23:11Tout à fait.
23:12Vous avez raison.
23:13Vous avez tourné ce film qui était un film très dur parce que c'était les derniers jours
23:17d'un acteur condamné qui tente, à travers la répétition d'une pièce, de séduire trois femmes.
23:22Et curieusement, c'était un sujet que vous connaissiez bien au départ,
23:25car vous l'aviez écrit l'adaptation française.
23:27Oui.
23:28C'est-à-dire que je voulais le jouer au théâtre.
23:31Et puis, évidemment, René voulait en faire le film.
23:36J'ai évidemment retiré mes intentions.
23:43Mais c'est vrai que je connaissais bien la pièce, oui.
23:45C'est une pièce, en fait, c'était Alan Egmont, qui est un des plus grands auteurs dramatiques britanniques.
23:50Anglais, oui, oui.
23:52Et qui avait déjà écrit Smoking, No Smoking et Coeur.
23:57Et là, je crois qu'il avait passé un accord avec René.
24:00René lui avait dit, je ne sais pas si vous le savez,
24:02je m'occupe de ta pièce, je trouve un producteur, je fais le film,
24:06tu ne le verras qu'à la fin.
24:07Tu n'auras rien à dire.
24:09Car c'était ça aussi, René.
24:10Ah oui, ça je ne savais pas.
24:13Ce que je savais, c'est que le producteur, à un moment donné, lui a dit
24:18écoutez, Alain, je suis vraiment navré, mais on a un problème, on ne peut pas aller au-delà d'eux.
24:24Donc, je fais appel à votre génie.
24:26Et le lendemain, le lendemain, Alain a appelé en disant, j'ai trouvé,
24:32on ne va pas faire des vrais décors, on va faire des toiles peintes.
24:38Et on a fait des toiles peintes, c'était magique, magique.
24:41Alors, il se trouve qu'au départ, le rôle que vous vouliez jouer
24:44a été donné à Sabine Azema et vous en avez récupéré un autre.
24:48Je ne crois pas que ce soit exactement ça.
24:51C'est que Sabine voulait être blonde.
24:55Donc, il ne voulait pas deux blondes dans le film.
25:00Donc, il m'a dit, ça ne vous ennuie pas d'être rousse ?
25:03J'ai dit, mais pas du tout.
25:07Oui, peut-être, c'était le rôle que je voulais jouer au théâtre, vous avez raison.
25:11Et finalement, vous aviez repéré ces pièces par hasard ou comme ça ?
25:14Vous savez, je lis beaucoup, je continue un peu à lire.
25:19Et on est toujours à la recherche de pièces qui vous provoquent une émotion intense
25:26et où on se rêve sur scène, en train de la jouer.
25:30Et cette pièce-là me plaisait intensément.
25:36Et il se trouve aussi qu'Alain Resnais vous a laissé, comme d'habitude, carte blanche pour votre rôle.
25:41Alors, Alain faisait partie de ces gens qui...
25:45Je compare ça à quelque chose d'assez prosaïque,
25:49c'est-à-dire qu'ils vous mettent dans une cocotte minute,
25:53ils ferment et puis ils mettent le feu et après, voilà.
25:57C'est juste, ils mettent le feu et après, on se débrouille.
26:00Il avait une manière merveilleuse de vous dire...
26:03Il vous faisait venir à côté de lui, après une prise,
26:07c'est très très bien, vraiment, c'est formidable ce que vous avez fait.
26:11Je me demande si vous ne pourriez pas essayer de faire ça ?
26:16Ne disant aucun autre nom de gens qui disent
26:20« C'est moche, c'est pas bien ce que t'as fait ».
26:23Et il avait aussi une particularité, à la fin d'un tournage,
26:26il y a des chutes de bobines, lui il n'y avait rien, il gardait tout.
26:29C'est assez rare aussi pour un metteur en scène.
26:32La bobine s'est retrouvée avec des archives par-dessus la tête,
26:40et donc elle a été obligée un peu de tout classer,
26:43et c'est passionnant, c'est passionnant.
26:46Alors il se trouve aussi que vous aviez déjà joué un film d'Alain Resnais,
26:50qui était « La vie est un roman », où vous étiez une adepte du bonheur, je crois.
26:55C'était une très légère participation,
26:59mais il avait aussi cette politesse merveilleuse,
27:03même pour les tout petits rôles, de vous considérer comme un être humain.
27:10Et je crois que c'était Francine Bergé qui jouait l'autre partie du bonheur.
27:13Francine Bergé qui a 85 ans, qui continue à jouer sans arrêt,
27:16elle est à Amiens, elle tourne des films.
27:18Ça prouve qu'on ne prend pas sa retraite au théâtre ou au cinéma.
27:22Mais j'en suis la preuve !
27:24Exactement ! Il faut continuer le plus longtemps possible.
27:26Alors, il se trouve que vous aviez effectivement songé à adapter cette pièce pour vous,
27:32mais vous avez aussi écrit les scénarios, ce qu'on sait peu, Caroline Sciol.
27:35Je crois que « La moitié du ciel » d'Alain Mazard, c'est votre scénario.
27:40Oui, oui. J'en ai écrit un autre aussi, pour la télévision.
27:45Pour José Daïan, je crois.
27:47Pour José Daïan, oui, là j'ai un trou de mémoire sur le titre, mais ça va me revenir.
27:52Mais j'aime beaucoup écrire, mais j'ai très peu confiance en moi.
27:58Donc je ne l'ai fait que presque obligé.
28:03C'est-à-dire ?
28:05C'est-à-dire que si quelqu'un me dit « là, il faut que ce soit toi qui écrive ça », absolument.
28:12Donc je le fais.
28:15Mais j'adore ça, j'adore ça.
28:18Ça fait partie, je trouve, je considère que ça fait partie du métier d'acteur,
28:27le fait de recréer un texte.
28:32Pourquoi ne pas, de temps en temps, écrire aussi ?
28:36Mais écrire et jouer, car dans ce film d'Alain Mazard, vous jouiez aussi le rôle principal.
28:40Ce n'est pas évident, il n'y a pas beaucoup d'actrices qui écrivent leur rôle et qui le jouent.
28:44Si, quand on a très confiance en soi, on s'écrit des rôles et on joue.
28:48Mais j'avais appris le chinois pour ça.
28:51Ah bon ?
28:52Oui.
28:53Et c'est très compliqué, je ne me souviens plus de rien.
28:56Mais oui, parce que j'avais une partie de dialogue en chinois.
29:01Et autre chose qui était très compliquée aussi, ça a été jouer une femme aveugle, je crois, au théâtre de la Colline,
29:07dans une pièce mise en scène par Georges Lavelli.
29:09Ah ça, j'ai joué deux fois la pièce.
29:14Ça, c'était une découverte.
29:17Alors ça, c'est l'agent littéraire, qui est aussi une amie, qui s'appelle Suzanne Sarké,
29:22qui un jour m'appelle, elle m'a fait le coup plusieurs fois, en me disant
29:25« J'ai une pièce, c'est pour toi, il n'y a que toi qui peux la jouer. »
29:29Et ça, ça fait partie des pièces vraiment qui touchent le génie.
29:38C'est une pièce où vous jouiez une aveugle, ce qui n'est pas évident sur scène,
29:42même en gardant les yeux ouverts, ce sentiment est très particulier.
29:47Oui, alors là, j'avais beaucoup côtoyé des aveugles pour connaître surtout leurs sensations.
29:59Et c'est passionnant de découvrir à quel point le cerveau est bien fait.
30:07Le cerveau développe les autres sens pour compenser celui qui n'existe plus.
30:15Et c'est extraordinaire, c'est-à-dire qu'il y avait des aveugles qui venaient nous voir
30:21et ils me disaient « C'est merveilleux quand vous faites ça sur scène. »
30:26Je n'osais pas leur dire « Mais vous ne m'avez pas vu ? »
30:29Mais eh bien si, ils devinaient, ils sentaient, c'est tout à fait passionnant.
30:36Et ce qui était très passionnant dans cette pièce, c'est le parcours,
30:39c'est-à-dire qu'une aveugle heureuse, avec une vie organisée bien et tout,
30:45et qu'on oblige un peu à subir une opération pour recouvrer la vue,
30:51qui recouvre la vue et qui du coup devient folle,
30:55perd totalement tous les repères de la vie, parce qu'elle ne peut pas s'habituer.
31:02Parce qu'en fait, il y a une chose très passionnante,
31:05c'est-à-dire que quand vous, vous voyez un micro qui est devant nous,
31:10vous dites « C'est un micro, mais une aveugle, si elle ne peut pas le toucher,
31:14elle dira c'est une banane. »
31:16Exactement. Mais on est plusieurs fois à ce micro Gilbert Montagné,
31:19on a l'impression qu'il voit tout ce qui l'entoure.
31:22C'est extraordinaire depuis toujours.
31:24Et d'ailleurs, en plus, vous aviez l'impression, même les yeux ouverts,
31:27de ne rien voir Caroline Ciol.
31:29Oui, je me suis abîmée les yeux.
31:31Un jour, j'avais tellement mal aux yeux, j'étais en urgence dans un hôpital
31:36et on m'a dit que je m'étais fait des sortes de petites blessures sur la cornée
31:42à force de garder mes yeux ouverts, mais sans rien voir.
31:47C'était très curieux, oui.
31:49D'ailleurs, il y a un restaurant à Paris qui s'est ouvert dans les années 2000
31:52où on dîne dans le noir complètement pour ressentir les sensations.
31:55C'est le même principe.
31:57Alors, il y a eu aussi un rôle en anglais, je crois que c'est « Remember me »
32:02qui a aussi été important pour vous.
32:04Ah oui, ah oui, ah oui.
32:06J'ai beaucoup aimé cette histoire de cette femme qui est atteinte,
32:10qui a été une grande star et qui est atteinte d'Alzheimer
32:13et qui, le seul moment où elle retrouve un peu la mémoire et la conscience,
32:19c'est le moment où elle rejoue Shakespeare.
32:22Donc, ça correspond aussi un petit peu, pas à l'Alzheimer,
32:26mais par rapport à ce que peut représenter Shakespeare pour Vivienne Nys,
32:30c'était assez merveilleux, oui.
32:34Il y a votre autre facette de productrice, de directrice de théâtre,
32:37parce que pendant quelques années, avec votre mari,
32:40vous avez dirigé le théâtre des Maturins.
32:43Oui, ils ont dirigé le théâtre d'Edouard VII et des Maturins,
32:49mais je me suis beaucoup plus mêlée justement par rapport à l'écriture,
32:56à la production des films.
32:59Je suis vraiment son bras droit
33:03et je travaille énormément sur l'écriture,
33:07parce que c'est ça qui me passionne.
33:09Jean-Louis Lévy, votre mari.
33:11Et vous dites que votre vie professionnelle est un chemin de traverse
33:14sans panneau indicateur, ça veut dire quoi ?
33:17Je crois que j'ai surtout dit un jour que j'avais mené ma carrière comme un âne.
33:26C'est-à-dire ?
33:27C'est-à-dire que, de temps en temps un peu bêtement,
33:30de temps en temps, mais surtout très lentement,
33:33mais en allant quand même un peu au bout des choses,
33:42sans me presser, voilà.
33:44Oui, mais en même temps, ça dure depuis quelques décennies
33:47et c'est peut-être pour ça que ça fonctionne aussi.
33:49Je ne sais pas, ça n'est pas à moi de le dire,
33:53mais en tout cas, je fais des choses que j'aime,
33:56donc c'est déjà pas mal, par rapport à beaucoup de gens.
33:59J'ai vu un article, vous évoquiez certains L'aime chaud de Billy Wilder,
34:02c'est un film qui vous a marqué ?
34:04Oh mon Dieu, oui.
34:05Je pourrais le revoir indéfiniment,
34:07c'est tellement ça du charme,
34:10c'est pas le seul d'ailleurs de films,
34:13Marilyn Monroe était tellement charmante.
34:16Et d'ailleurs, Laurence Olivier,
34:18j'ai lu dernièrement, j'ai relu le livre
34:23Mon métier d'acteur, je me souviens,
34:27et qui disait qu'au cours du tournage du prince et de la danseuse
34:31qu'il avait mis en scène,
34:33il était absolument désespéré de l'attitude de Marilyn,
34:37qui ne savait jamais son texte,
34:39qu'il fallait faire 18 ou 45 prises, etc.
34:43Donc il était très énervé, lui,
34:46qui avait une notion du métier tout à fait différente,
34:50et qu'après, quand il a vu le film,
34:53ou revu le film, disons,
34:55quelques années après, il dit oui,
34:57c'est la plus grande.
34:59Une autre très grande qu'on va évoquer,
35:01c'est Yvianne Lay, à travers la date du 6 mars 2025.
35:04A tout de suite sur Sud Radio, avec Caroline Sciol.
35:07Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
35:10Sud Radio, les clés d'une vie.
35:12Mon invité Caroline Sciol, on a évoqué votre long parcours
35:15entre théâtre, cinéma et même télévision,
35:18vos écritures, vos Marie-Antoinette.
35:20Et puis, depuis le 6 mars 2025,
35:23vous êtes Scarlett O'Hara,
35:25enfin, vous évoquez Scarlett O'Hara,
35:27dans la dernière conférence de presse de Yvianne Lay
35:29au théâtre de Poche-Montparnasse.
35:31C'est quand même un spectacle assez étonnant,
35:34vous incarnez une femme
35:36qui a été une des plus grandes stars du siècle.
35:39Oui, et surtout, je le fais toute seule, sur scène,
35:42ce qui est une performance nouvelle pour moi.
35:50J'ai, là aussi, cet agent littéraire
35:54qui m'a envoyé cette pièce américaine,
35:57en me disant, c'est pour toi.
35:59Et j'ai été tellement bouleversée
36:01en lisant la pièce,
36:03que j'avais toujours, toujours refusé
36:05tous les rôles d'actrices qu'on me proposait.
36:07Je trouvais que ça n'avait rien à voir
36:10avec la vérité profonde de ce qu'on ressent.
36:13Il y avait toujours quelque chose de superficiel
36:16quand on parle des actrices, des acteurs.
36:19Et là, pour la première fois,
36:22j'ai ressenti que ce qu'elle disait,
36:27enfin, ce que la pièce disait
36:29du métier d'actrice,
36:32était tellement important, tellement vrai,
36:35que j'ai eu envie de le porter sur scène
36:37et même de l'adapter.
36:39Car vous l'avez aussi adapté.
36:40Car je l'ai adapté.
36:41Et le point de départ de cette pièce,
36:43c'est une conférence de presse
36:45faite d'informations prises un peu partout.
36:48Oui, c'est-à-dire que c'est la fin de sa vie.
36:52Elle est morte en 67,
36:54donc c'est la fin de sa vie
36:56et elle vient pour une conférence de presse
36:58et puis, petit à petit,
37:00elle part un peu dans ses souvenirs
37:03et dans des problèmes physiques et physiologiques
37:09qui l'ont beaucoup perturbée
37:12et qui ont perturbé le couple magique
37:16qu'elle formait avec Laurence Olivier.
37:18Et on va en parler.
37:19Et puis, bien sûr, quand on parle de Vivian Legge,
37:21il y a Scarlett O'Hara et il y a ce film.
37:28Vous aviez vu « Autant on emporte le vent »
37:30avant de jouer ce rôle ?
37:32Je l'ai vu assez jeune.
37:33Ma mère voulait m'empêcher de le voir quand j'étais jeune.
37:36Mais je l'ai revu là.
37:41Il n'y a pas longtemps, évidemment.
37:44Re-re-revu.
37:46Et j'ai été tout à fait enthousiasmée
37:50par le film, par elle.
37:53Très moderne.
37:55Par la manière de raconter la lumière.
38:01J'ai été vraiment enthousiasmée par ce film de nouveau.
38:07Et ce film, d'ailleurs, il faut savoir qu'il a changé le réalisateur trois fois.
38:10Je ne sais pas si vous le savez.
38:11Car Gable ne voulait pas de George Cukor.
38:13Il l'a viré.
38:14On a viré.
38:15Victor Fleming, viré le réalisateur.
38:19C'était signé par Victor Fleming.
38:21Alors qu'elle a été coachée totalement par George Cukor.
38:25Parce qu'elle adorait George Cukor.
38:27Et que c'était effectivement George Cukor un metteur en scène d'actrice.
38:31Il aimait profondément les actrices.
38:34Et il savait les aider, les diriger.
38:37Et le rôle de Scarlett O'Hara, finalement,
38:39c'est un rôle dont tout le monde connaît.
38:41C'est un rôle d'actrice.
38:44Et le rôle de Scarlett O'Hara, finalement,
38:47c'est un rôle dont toutes les actrices rêveraient.
38:50Ce qu'il y a de fascinant, c'est que cette petite Anglaise,
38:54qui n'était pas très très très connue,
38:56a coiffé aux poteaux
38:58toutes les stars de Hollywood
39:00qui avaient toutes passé des essais.
39:02Ça faisait deux ans qu'elle rêvait toute
39:04de jouer au temps d'Un porte-levant.
39:08Et tout d'un coup, elle arrive sur le tournage
39:10de L'incendie d'Atlanta
39:12qui, comme on le sait, a précédé
39:14le début du véritable tournage.
39:16Et David Selznick la voit
39:20et tombe raide, amoureux,
39:22enfin amoureux, je ne sais pas,
39:24mais en tout cas amoureux de l'actrice
39:26et décide que c'est elle qui va jouer Scarlett O'Hara.
39:29Ce qui a fait scandale au départ,
39:31sauf que les sudistes se sont dit
39:33une Anglaise plutôt qu'une Yankee,
39:35c'est quand même pas mal, c'est ça ?
39:36Oui, et en tout cas, elle a tout à fait réussi
39:38à prendre l'accent sudiste,
39:40ce que Clark Gable a eu du mal à faire.
39:43Vous vous incarnez cette femme
39:45et vous racontez justement
39:47comment elle s'est retrouvée dans ce rôle
39:49alors qu'elle n'était pas destinée
39:51à devenir une star internationale.
39:53Pour elle, la seule chose qui comptait
39:55et qui a compté jusqu'à la fin de sa vie,
39:57c'est le théâtre.
39:59Et donc Hollywood, les films,
40:01étaient principalement tournés
40:05pour produire, pour aider
40:09à la production des pièces de théâtre
40:11qu'elle voulait jouer avec Laurence Olivier
40:13parce que c'était la seule chose
40:15qui les intéressait.
40:16Ils tournaient, bien sûr,
40:17ils étaient des stars immenses, interplanétaires,
40:20c'était insensé après Scarlett O'Hara,
40:24ce qu'elle était devenue.
40:26Mais la seule chose qui l'intéressait,
40:28c'était le théâtre.
40:29C'est pour ça que jouer dans le cœur du théâtre
40:32qu'est le petit théâtre de Poche-Montparnasse,
40:34pour moi, c'est très important
40:36parce que c'est l'amour du théâtre.
40:39Oui, et effectivement,
40:40l'amour du théâtre pour Vianneghe et Laurence Olivier
40:43est lié.
40:45Oui, c'est ce qui les a aussi rapprochés,
40:50beaucoup.
40:51Ils ont beaucoup joué ensemble,
40:53ils ont...
40:56Oui, ils ont été très liés
40:59par cet amour du théâtre
41:01et par, je dirais pas,
41:04une détestation,
41:06mais ils n'aimaient pas beaucoup Hollywood.
41:08À un moment donné, je dis,
41:09je déteste Hollywood, tout y est faux,
41:12même le climat est ridicule
41:14parce qu'elle avait beaucoup d'humour.
41:16Elle était très, très, très drôle.
41:17Elle avait cette espèce de...
41:19C'était comme un diamant brut
41:23qui était...
41:25Bon, elle était d'une beauté,
41:27bon, ça c'est connu,
41:30mais elle avait une...
41:33Comment dire ?
41:34Une intuition,
41:35elle était très drôle.
41:37Elle avait une insolence.
41:38Elle avait une insolence, voilà, exactement.
41:41Qui, moi, me plaît beaucoup.
41:44Alors, il se trouve aussi que
41:46le couple a joué tous les grands classiques
41:49et finalement, le cinéma lui a permis de combler
41:52les déficits financiers des pièces.
41:54Mais oui, parce qu'ils produisaient
41:57beaucoup, mais c'est fascinant
41:59le nombre de pièces qu'ils pouvaient jouer.
42:02Par exemple, Laurence Olivier, un jour,
42:04il avait choisi deux théâtres
42:06qui étaient l'un en face de l'autre
42:07pour pouvoir jouer deux pièces en même temps.
42:09Il sortait par la porte de l'entrée des artistes,
42:12il rentrait, il traversait la rue,
42:14il rentrait, il allait jouer l'autre pièce.
42:16C'était...
42:17Il jouait...
42:18Maintenant, tout le monde s'épuise
42:20quand on a joué...
42:22Trente fois, oui.
42:23Trente fois, mais...
42:25Il jouait huit fois par semaine.
42:28C'était une autre vie, quoi.
42:30Et il était devenu acteur, Laurence Olivier,
42:32parce que son père, qui était éclectastique,
42:34voulait qu'il embrasse cette profession.
42:36Je ne suis pas complètement sûre
42:38que son père était totalement passionné
42:40par le fait que...
42:41Mais bon, il s'y est fait, en tout cas.
42:43En tout cas, un jour, pendant le tournage
42:45de Marathon Man, il donne une leçon
42:46à Dustin Hoffman.
42:47Oui, très connu.
42:48Dustin Hoffman arrive épuisé
42:50parce qu'il doit jouer un rôle dramatique
42:52et l'autre lui dit, mais si simplement
42:54tu jouais.
42:55C'est aussi simple que ça.
42:57Alors, Viviane Legge,
42:59vous évoquez aussi,
43:01bien sûr, son histoire d'amour,
43:02mais vous évoquez une femme qui a réussi
43:04ce qui semblait impossible, Caroline Ciolle.
43:06Dans quel...
43:07Dans le spectacle actuel.
43:09Oui, mais dans quelle mesure ?
43:10De quelle impossibilité vous parlez ?
43:12Professionnelle.
43:13Professionnelle ?
43:15Ce n'était pas évident de faire tout ça.
43:17Oui, enfin, elle était douée.
43:19Elle était douée.
43:20Et elle était douée,
43:21elle avait des problèmes de voix,
43:22donc elle a travaillé.
43:23C'est ça qui est formidable aussi,
43:25c'est qu'elle dit à quel point,
43:27pour compenser toutes ses faiblesses,
43:29elle a travaillé, travaillé, travaillé.
43:31Et c'est vrai que quand elle a joué,
43:34par exemple,
43:35là où elle a eu son second Oscar,
43:38parce qu'il n'y en a pas eu un troisième,
43:40mais pour Blanche Dubois...
43:45« Un tramway de mes désirs ».
43:47« Un tramway de mes désirs »,
43:48c'est bouleversant de la voir,
43:50c'est bouleversant de voir
43:52cette folie qui la gagne,
43:54ce danger qu'elle représente.
43:56Elle était capable
43:57des choses les plus douces,
43:59des plus merveilleuses
44:00et des choses les plus violentes.
44:02Et c'est là justement
44:03où vous montrez
44:04combien le métier d'actrice est compliqué.
44:06Oui.
44:07Et combien,
44:08quand elle dit « j'ai joué Blanche »,
44:11parce qu'elle a joué d'abord au théâtre,
44:13« j'ai joué Blanche huit fois par semaine
44:16pendant huit mois
44:17et elle est rentrée dans ma peau ».
44:19Et donc c'est vrai
44:22qu'elle dit aussi
44:24que le soir,
44:25elle s'était mis à fréquenter
44:27les bas quartiers
44:28et les dames de la nuit,
44:29comme elle le dit.
44:30Oui, c'est assez connu
44:33qu'elle a un peu perdu les pédales
44:36parce qu'elle était maniaco-dépressive.
44:38Et à l'époque,
44:39on ne savait pas soigner
44:41la maniaco-dépression
44:43et à la fin de sa vie,
44:46elle était soignée
44:48par des électrochocs.
44:49On peut imaginer
44:50ce que ça représentait
44:51et le soir même,
44:52elle jouait.
44:53Dans Tovaritch,
44:54elle avait,
44:56le matin,
44:57des électrochocs,
44:58le soir,
44:59elle jouait Tovaritch,
45:00la comédie musicale.
45:01Et elle a quand même eu aussi
45:02un award,
45:04un prix pour Tovaritch.
45:07C'est incroyable.
45:08Un Tommy Award, oui, exactement.
45:09Un Tommy Award, oui.
45:10Mais alors comment on fait
45:11pour justement incarner
45:12qu'il y a une femme
45:13qui va aussi mal,
45:14qui a un mal de vivre
45:15et ce mal de vivre
45:16vous a touché d'ailleurs ?
45:18C'est très compliqué.
45:21Je n'ai pas de méthode.
45:24Quand je prépare un rôle,
45:27tout me nourrit.
45:30Je suis dans la rue,
45:31je vois quelque chose,
45:32ça me fait penser
45:36à une phrase du texte,
45:39tout me nourrit.
45:42Le moindre échange
45:44avec quelqu'un,
45:46le moindre rêve.
45:51Et puis il y a sûrement,
45:54quand j'étais très jeune,
45:56en sortant du conservatoire,
45:57j'écrivais tout.
45:58J'écrivais tout ce à quoi
46:01il fallait que je pense
46:02pendant le rôle.
46:03Maintenant, non,
46:04c'est devenu
46:05j'ai tout dans la tête
46:06et ça se bouscule,
46:08mais c'est bien
46:09parce qu'il faut
46:10que ça se bouscule.
46:12Dans ce spectacle,
46:13effectivement,
46:14ces dernières conférences de presse,
46:15vous évoquez non seulement
46:16la comédienne,
46:17mais la femme,
46:18depuis son enfance en Inde,
46:19qui a été quand même
46:20un point de départ important.
46:21À l'époque, vous savez,
46:23les Anglais, encore d'ailleurs,
46:26à partir de l'âge de 6 ans,
46:27hop, tous les enfants
46:28dans des pensions.
46:29On a vu ce que ça donnait
46:31comme résultat de temps en temps,
46:33mais elle voyait très peu ses parents
46:35et elle raconte
46:37que dans les pensions,
46:40elle a appris à faire du charme
46:43et à, comment on dit,
46:46à persuader les gens
46:49parce qu'elle voulait se faire inviter
46:51pour des vacances
46:53chez des gens qu'elle aimait bien,
46:55enfin, des parents qu'elle aimait bien,
46:56pour surtout pas aller
46:57avec ses vieilles tantes
46:59qu'elle détestait.
47:00Et pour ça, elle dit,
47:01c'est là où j'ai appris
47:03à savoir faire du charme.
47:05Et puis, ce spectacle
47:07permet aux anciens,
47:08mais surtout à la jeune génération,
47:09de découvrir véritablement
47:11ce que représentait
47:12une star d'Hollywood
47:13ou une star du théâtre.
47:14Alors, j'ai vu là
47:16que les jeunes générations
47:18aiment beaucoup,
47:19même s'ils ne connaissent pas d'abord.
47:21C'est une époque d'Hollywood
47:22qui fait rêver,
47:23quel que soit votre âge,
47:25surtout quand on imagine
47:27ce qui se passe à l'heure actuelle
47:29aux Etats-Unis,
47:30on ne va pas en parler,
47:31mais enfin, quand même,
47:32c'était une époque bénie.
47:34Et on apprend énormément de choses
47:37pendant ce spectacle.
47:38Et donc, les jeunes
47:40sont assez fascinés
47:42par tout ce qu'on apprend
47:44sur cette période-là.
47:46Et oui, la femme,
47:47à l'époque aussi,
47:48c'est-à-dire que
47:49si on n'était pas mariés,
47:51Paulette Godard n'a pas eu le rôle
47:54parce qu'elle n'a pas été capable
47:55d'apporter la preuve
47:56de son mariage
47:57avec Charlie Chaplin.
47:58On ne peut même plus imaginer ça.
48:01Mais c'est assez passionnant.
48:04C'est un peu anecdotique.
48:06Mais sur la femme
48:08qui a aimé,
48:09qui a été blessée,
48:11qui a toujours eu le courage
48:15de garder une insolence
48:20et une intelligence
48:22par rapport à tout ce qui lui arrivait.
48:25Moi, je suis très passionné.
48:29En plus, il y a l'intimité du lieu.
48:31Le Théâtre de Poche-Montparnasse,
48:32c'est un minuscule théâtre.
48:34Et ça, ça aide à toucher le public.
48:36Est-ce que vous aimez ça aussi,
48:37Caroline Cyrol ?
48:38Alors, j'ai appris quelque chose
48:40grâce à ma merveilleuse metteur en scène
48:43qui m'a mise aussi en scène dans Chanel,
48:46dans Mademoiselle Chanel en hiver.
48:49Maintenant, je ne veux plus être
48:51mise en scène que par elle.
48:52Elle est tellement bienveillante, fine,
48:55intelligente.
48:56Elle est merveilleuse.
48:58Anne Bourgeois.
48:59Anne Bourgeois, pardon.
49:00Ben oui.
49:02Elle m'a obligée à regarder le public
49:05à m'adresser directement au public.
49:07Et ça, j'avais un petit peu de mal
49:09parce que pour franchir le quatrième mur,
49:12je ne suis pas une stand-upuse.
49:14Comment on dit ça ?
49:15Bref, ce n'est pas mon métier.
49:19Et donc, j'avais un peu de mal
49:21à franchir le quatrième mur
49:23et à m'adresser directement aux gens.
49:25Et maintenant, elle m'a appris à le faire
49:27comme quoi à tous les âges,
49:28on peut apprendre.
49:29Et c'est ça qui est intéressant.
49:30Et donc, je le fais
49:31et c'est un grand bonheur.
49:32Le grand bonheur, c'est d'aller vous applaudir
49:34dans ce spectacle sur Scarlett.
49:36On aura la dernière conférence de presse
49:38de Viviane Legge.
49:39C'est au Théâtre de Poche-Montparnasse.
49:41Continuez ainsi et continuez à vivre votre passion
49:43telle que celle qui vous anime depuis toujours,
49:46Caroline Cyril.
49:47Merci, Jacques.
49:48Alors, je précise que c'est du mardi au samedi
49:50à 21h, je crois.
49:51Non, non, à 19h.
49:53Mardi au samedi à 19h
49:55et le dimanche à 15h.
49:56Et le dimanche à 15h, voilà.
49:57Voilà, on est bon.
49:58Merci Caroline Cyril et à bientôt.
49:59À bientôt, au revoir.
50:00Les Clés d'une Vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
50:02On se retrouve bientôt.
50:03Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.