Les clefs d'une vie avec Laurence Boccolini
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-04-14##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:06Paradoxalement, un maillon faible a fait votre force sur une chaîne.
00:09Une aventure médiatique parmi beaucoup d'autres, parfois bien difficile.
00:13Vous voulez traverser en faisant rimer amour et humour,
00:17ceux d'un métier si cher à votre cœur,
00:19comme vous le racontez dans votre nouveau livre, Bonjour Laurence Boccolini.
00:23A quelle joie de vous retrouver aujourd'hui, parce qu'on se connaît depuis longtemps,
00:26mais je ne vous ai jamais accueilli dans les clés d'une vie.
00:28Ça c'est vrai.
00:28Et on a une heure pour parler de votre parcours.
00:31Et ce parcours, il est rythmé dans ce livre Showtime,
00:34Souvenir du chaos chez Kéros, dont on va parler.
00:37Régulièrement, il y a quelques infos qui vont surgir et on parlera de celui-là tout à l'heure.
00:41Alors, il y a des dates clés dans votre vie.
00:43Et la première, elle ne vous correspond pas directement,
00:46mais elle correspond à un film qui vous ressemble,
00:48qui est sorti le 14 décembre 1977.
00:53Dans des classes, l'art de lycée, Diabolomonte.
00:57Diabolomonte, et c'est vrai que vous dites dans votre livre que votre vie ressemble un peu à celle des personnages de Diabolomonte.
01:03Oui, surtout à l'âge du collège, enfin du lycée, parce que ce n'était pas un collège, du lycée.
01:09Et quand j'ai vu Diabolomonte, j'ai retrouvé beaucoup de, comment dire,
01:13de la souffrance qu'il y avait sous-jacente dans ces personnages-là,
01:18qui avaient du mal à communiquer, de ces profs qui avaient une espèce de toute puissance sur les élèves.
01:24Je me disais, oui, moi, en adolescence, elle avait plus le goût de Diabolomonte,
01:28qui est un film un peu doux à mer.
01:30Qui s'appelait au départ Histoire de petite fille.
01:32Et pour que ce soit Diabolomonte, on a tourné une séquence spécialement dans un café.
01:37Bah oui, pour que ça s'appelle Diabolomonte, et avec la merveilleuse chanson, difficilement.
01:40Exactement.
01:41Alors, vous êtes née, vous avez grandi à Versailles,
01:43avec des parents d'origine italienne, je crois.
01:45Oui, oui, absolument.
01:47Mon papa était né en Italie, il est venu à l'âge de 26 ans en France.
01:52Épouser ma maman, qui, elle, était née en Italie, mais était venue beaucoup plus tôt.
01:55Donc, en fait, je n'ai pas de racines françaises pures et dures, on va dire.
02:00Ils ont été naturalisés français.
02:02Par contre, j'ai été élevée dans des valeurs de la République française très, très profondes,
02:06avec un respect des institutions.
02:07Il fallait aller à l'école publique, il fallait respecter la République,
02:11il ne fallait pas en profiter, mais la remercier et voter.
02:14C'était un geste incroyable.
02:17Moi, j'ai le souvenir de mes parents se faire très beau pour aller voter.
02:20C'est beau, quoi, voilà.
02:23Mais mes racines sont en Italie, oui, c'est sûr.
02:26Et d'ailleurs, votre père, le métier de votre père rend les gens beaux, justement,
02:31puisqu'il est coiffeur.
02:32Comme d'ailleurs Yves Montand et Serge Adjani, qui sont aussi d'origine italienne,
02:35et qui ont été coiffeurs à l'heure de lui.
02:37Absolument, oui, oui, oui.
02:38Alors, il était incroyable, parce qu'il avait un petit salon de coiffure
02:41qui s'appelait le Barbier de Chaville, à Chaville, que vous connaissez.
02:44Qu'est-ce qu'il est très bien ?
02:45Et il avait beaucoup de comédiens, d'acteurs, on disait des vedettes,
02:49qui venaient dans ce tout petit salon.
02:51Il avait des ministres.
02:53Parce que mon père avait un don d'écoute incroyable.
02:55Il leur racontait leurs histoires d'amour, leurs cœurs brisés.
02:59Mon papa, il les coiffait, écoutait.
03:01Et c'était très drôle, parce que j'ai rencontré Bernard Fresson.
03:05Un jour, je l'ai interviewé, et il m'a dit, je me souviens très bien de votre papa,
03:08je faisais des kilomètres pour aller dans ce tout petit salon,
03:13écouter votre père parfois jouer de la mandoline.
03:15Ma maman, elle disait, ce n'était pas une manière très intelligente de gagner de l'argent,
03:20de jouer de la mandoline dans son salon,
03:22mais mon père jouait de la mandoline dans son salon de coiffure.
03:24Et votre mère, je crois, était très organisée.
03:27Marie-Josée, elle vous a appris l'organisation, le rythme.
03:29Oui, oui, oui.
03:31Mon père travaillait énormément, il travaillait même le dimanche,
03:33donc je ne le voyais pas beaucoup.
03:34Ma maman travaillait encore tout pareil,
03:37c'est-à-dire qu'elle partait très tôt le matin,
03:39et je la voyais vers 19h30,
03:40donc les soirées étaient courtes,
03:42le week-end, elle faisait ce qu'elle allait faire dans la maison,
03:44donc je n'ai pas beaucoup de temps qu'on appelle le quality time maintenant avec sa maman.
03:48Je ne l'ai pas eu, ça m'a beaucoup manqué,
03:50mais elle ne pouvait pas faire autrement.
03:51Alors, elle avait une organisation militaire,
03:55qu'elle m'a repassée, et j'ai beaucoup de mal à moi.
03:57C'est-à-dire qu'elle faisait le dîner,
03:59du soir, le matin.
04:01Donc, elle partait au bureau,
04:03à 8h, elle était dans les transports pour aller au bureau,
04:06mais le dîner du soir était prêt,
04:09voilà, et mes affaires étaient pliées sur ma chaise,
04:12et je suis un peu comme ça.
04:14Alors, il y a aussi, grâce à elle,
04:15vous avez découvert le Walkman, Laurence Boccolini.
04:17Ah oui, c'est mon...
04:19Alors, ils m'ont gâté pourri, mes parents,
04:21et ils faisaient beaucoup de choses pour moi,
04:25peu pour eux.
04:25Je n'ai jamais vu partir en vacances,
04:28ni au ski, ni nulle part.
04:29Mais pour moi, quand le Walkman est sorti,
04:32ce n'était pas donné, à l'époque.
04:34Maman était secrétaire, on ne peut pas être coiffeur,
04:36on ne roulait pas sur l'or.
04:38Et j'ai eu ce premier cadeau, ce Walkman,
04:40mais je me rappelle de ce Noël,
04:42où j'ai eu ce Walkman,
04:42je crois que c'est un des jours que je voudrais revivre.
04:44J'ai eu cette chose qui est restée sur ma tête,
04:47jusqu'à temps que le Walkman meurt,
04:49mais que je l'ai gardé, même mort.
04:51Je ne sais pas, je ne m'en débarrassais jamais.
04:53Et le Walkman, en fait, c'est le cofondateur de Sony,
04:56qui s'appelait Accio Morita, qui l'a créé.
04:58En fait, il voulait quelque chose pour aller jouer au golf,
05:00en écoutant de la musique.
05:01Mais oui !
05:02C'était assez gros quand même,
05:03c'était assez lourd,
05:05et ce n'était pas pratique,
05:06parce qu'on ne pouvait pas le mettre dans la poche,
05:08donc on le mettait dans son sac,
05:09on avait un gros fil qui sortait,
05:11et puis c'était des cassettes.
05:13Alors il fallait retourner la cassette.
05:15Mais bon, c'était le bonheur,
05:16c'était un bonheur absolu.
05:17Et puis la télécouleur aussi,
05:19vous avez été une des premières à voir la télécouleur.
05:21Alors, ça, je dois rendre à ma maman,
05:23je ne sais pas ce qu'elle avait,
05:24elle était à la pointe de la technologie.
05:28C'est-à-dire qu'il y avait peu de gens
05:30qui avaient la télécouleur,
05:31dans notre quartier.
05:33Et nous, on l'a eu à la minute
05:35où la télécouleur est sortie.
05:37Donc on avait plein de voisins
05:38qui venaient voir les émissions en coulant.
05:40On disait, oh là là, c'est beau !
05:42Quand le magnétoscope est sorti,
05:43je crois qu'on a eu un des premiers magnétoscopes
05:45qui était énorme,
05:46une espèce de machine de guerre,
05:48où il y avait plein de boutons.
05:50Je vois, maman, elle aimait bien
05:51qu'on soit à la pointe de la technologie,
05:52c'est drôle !
05:53Et le premier programme de la télécouleur,
05:55c'était un largage de parachutistes
05:57au sud de la mer,
05:58et un show Marcel Hamon.
06:00C'est les premiers programmes lorsqu'elle est...
06:03Pas mal !
06:03C'est pas mal !
06:04Moi, je me souviens de la mire
06:05qui, tout d'un coup, est apparue
06:06et c'était une énorme rose.
06:08Oui, une fleur, une énorme fleur.
06:11C'était magnifique.
06:12Alors, le problème,
06:13ça a été plutôt l'école,
06:14parce que vous étiez, je crois,
06:15la reine des mots d'excuse,
06:17Laurence Collini.
06:17Alors, j'étais sage à l'école.
06:21On ne peut pas aller pour la primaire.
06:23Je travaillais bien.
06:25Je n'avais pas beaucoup le choix.
06:26Ma mère m'a dit,
06:27t'as pas le choix, tu dois bien travailler.
06:28Donc, je travaillais bien.
06:29Je faisais tout ce qu'il fallait.
06:31Et puis, il y a eu une période
06:33qui a été compliquée à l'adolescence
06:35où j'ai eu beaucoup de mal
06:37à aller au lycée.
06:39C'est-à-dire, ça devait être en seconde
06:41ou quelque chose comme ça,
06:42où j'avais des crises de panique
06:44devant le lycée La Bruyère.
06:46Et je n'arrivais pas à rentrer.
06:48Et donc, je n'avais rien trouvé de mieux.
06:51Je ne faisais rien de très répréhensible.
06:53J'allais dans le château de Versailles
06:54qui était à 300 mètres.
06:56Et j'attendais dans les jardins
06:58du château de Versailles,
06:59surtout devant le bassin de la Thône
07:00qui est magnifique,
07:01et avec mon Walkman.
07:03Et je me disais,
07:03il fallait y retourner,
07:04il fallait y retourner.
07:05Donc, il fallait des mots d'excuse.
07:07Donc, j'en ai fait beaucoup.
07:08Et un jour, ma mère les a tous reçus.
07:10Donc, ça s'est très mal passé.
07:11J'imagine.
07:12Enfin, c'est un d'ici
07:13où il y avait quand même 1500 filles
07:14pour les garçons.
07:15C'est incroyable.
07:16C'est un lycée de filles.
07:17Donc, après,
07:18ils ont intégré
07:19la jante masculine
07:20qui était dans notre classe
07:22d'histoire de l'art.
07:23Mais il devait être
07:23deux
07:25pour à peu près 1500.
07:27Voilà.
07:27En fait,
07:28ce lycée de filles,
07:29il a existé
07:30de 1880 à 1960.
07:32Voilà.
07:32Parce que c'était le premier lycée
07:33dans la région de filles.
07:34Et après,
07:35bon, ça s'est modernisé.
07:36Oui.
07:36En fait, à Versailles,
07:37il y avait le lycée La Brouillère
07:39qui était top, top, top
07:40pour les filles
07:41et le lycée Hoch
07:42qui était top, top, top
07:44pour les garçons.
07:44Et nous ne nous mélangions pas.
07:46Votre but,
07:47à l'époque,
07:48c'était la radio.
07:49Car vous écoutiez la radio
07:50dans ce bouquin.
07:51Ça n'a été,
07:51finalement, Jacques,
07:52ça n'a été que la radio.
07:54Je n'ai pas un souvenir
07:55une seule fois.
07:57On ne regardait pas non plus
07:58la télé.
07:58D'abord,
07:58il n'y a pas beaucoup
07:59de programmes à la télé.
08:00Il ne faut pas arriver
08:00non plus à mon époque.
08:01Mais on regardait la télévision
08:03en famille.
08:04Jamais je me suis dit
08:05« Mon Dieu,
08:06mais c'est mon rêve.
08:07Je veux être sur un plateau
08:08comme Michel Drucker,
08:09comme Guy Lux,
08:10comme Denis Fabre.
08:12Jamais.
08:12Moi, c'était la radio.
08:15Je l'ai rencontrée
08:16quand je rentrais de l'école.
08:17Mon grand-père
08:17écoutait Fabrice sur RTL
08:19pour la valise RTL.
08:21Bien sûr.
08:22En notant le chiffre.
08:23En notant le chiffre
08:23sur un petit bout de papier
08:24et on attendait
08:25pour que ça sonne.
08:26Ça ne sonnait pas.
08:26Ça n'a jamais sonné chez nous.
08:28Merci beaucoup RTL.
08:29Mais oui,
08:31je n'ai rencontré que la radio.
08:32C'était ma vie.
08:33Et en plus,
08:33vous avez débuté
08:34autant des radios libres.
08:35C'est-à-dire qu'il y avait
08:36une première station,
08:38je crois,
08:38à Buc.
08:39Radio-télé,
08:40Yvelines.
08:40Le propriétaire avait rajouté
08:43télé.
08:43Au cas où, un jour,
08:44nous ferions de la télé.
08:46On était au-dessus
08:46des clapiers de lapins.
08:47Mais quand je dis
08:48clapiers de lapins,
08:49ce n'est pas du tout pour moi.
08:49Oui, il y avait des lapins.
08:50On était dans une ferme.
08:52Il y avait, je ne sais pas,
08:53dix personnes
08:53qui devaient nous écouter.
08:54Mais pour moi,
08:55c'était l'aboutissement.
08:57D'ailleurs, ma maman,
08:58c'est elle qui m'avait dit
08:58en rentrant du son bureau
08:59qui était à Buc.
09:00Elle m'avait dit
09:01Laurence, je crois.
09:02Elle s'était dit
09:02de toute façon,
09:03on n'en fera rien d'autre
09:03que quelqu'un qui fait
09:04de la musique ou de la radio.
09:05Elle avait abandonné l'affaire.
09:06Elle m'a dit
09:07je crois qu'il y a une radio
09:08pas loin du bureau.
09:09Donc, c'était pas mal pour elle
09:10parce qu'elle écoutait.
09:11Ce n'était pas trop loin
09:12dans le rayon.
09:13Elle savait où j'étais.
09:14Elle savait que j'étais
09:14à la radio.
09:15L'une des autres concurrentes
09:17justement de Radio Buc,
09:18c'était Radio Buc,
09:19c'était la radio bocale
09:19créée par Daniel Guichard
09:20dans son jardin
09:21qui lui aussi a été un pionnier
09:23et qui a laissé
09:24beaucoup d'argent là-dedans.
09:25Oui, oui.
09:26En fait, tout le monde
09:27pouvait monter sa radio.
09:28Ce n'était pas très compliqué
09:29à l'époque
09:30parce qu'après,
09:31il y a eu des dérogations.
09:32Après, il fallait avoir
09:32des autorisations.
09:33Mais on mettait un émetteur
09:34sur le toit
09:35que la personne
09:36qui avait le toit
09:37voulait bien.
09:38Et puis,
09:39celui qui passait
09:40qui voulait faire de la radio,
09:41si vous étiez spécialiste
09:42du cyclisme,
09:43vous faisiez une émission
09:43sous cyclisme.
09:44C'était très électique
09:46comme grille.
09:47Il n'y avait pas d'unité.
09:48Il n'y avait pas de...
09:49Chacun pouvait faire de la radio.
09:50Mais ça,
09:51c'est une sensation
09:52qu'on ne peut plus expliquer
09:53aujourd'hui.
09:54Parce qu'on y allait,
09:55on disait
09:55voilà, j'ai entendu
09:56radio,
09:57oui, on cherche
09:58qu'est-ce que tu veux faire.
09:59Moi, je voudrais parler de musique.
10:00Eh bien, on a le minuit,
10:02trois heures du matin.
10:04Génial !
10:04Je le prends !
10:05Mais il y avait des radios
10:05avec un sensé.
10:06Il y a un monsieur,
10:07il émettait ses ronflements
10:09toute la nuit,
10:10en permanence,
10:11et ça marchait.
10:12Vous savez, Jacques,
10:12moi j'ai un souvenir
10:13de mon papa
10:14qui, les dernières années
10:16de sa vie,
10:16était fan d'une radio.
10:18Alors peut-être
10:18que certains de vos auditeurs
10:20ont écouté cette radio aussi.
10:24Ça s'appelait
10:24Radio Vésuvio.
10:26Et mon papa était en Normandie,
10:29il était à sa retraite,
10:30il était déjà un peu malade,
10:31et tous les jours,
10:32il y avait un monsieur
10:33qui aimait être chez lui,
10:36qui avait appelé
10:36sa station
10:37Radio Vésuvio.
10:39Il passait 3-4 disques
10:40et entre chaque disque,
10:42il hurlait
10:42Radio Vésuvio.
10:44Et mon père,
10:44c'est génial,
10:46le type est génial.
10:47Et moi,
10:48j'étais là,
10:48je regardais mon frère,
10:49écouté Radio Vésuvio.
10:50Et je trouve ça fabuleux.
10:51Mais effectivement,
10:52c'est un monde magique
10:53qui a fait rêver
10:54une génération.
10:55Et d'ailleurs,
10:55la radio,
10:56ça vous a poursuivi.
10:57Et on va évoquer
10:58une autre date de votre vie,
10:59mais qui est liée aussi
11:00à votre passion de la radio,
11:02même si elle ne vous correspond
11:03pas exactement,
11:04le 8 mai 1972.
11:06A tout de suite
11:06sur Sud Radio
11:07avec Laurence Boccolini.
11:09Sud Radio,
11:10les clés d'une vie,
11:11Jacques Pessis.
11:11Sud Radio,
11:12les clés d'une vie,
11:13Laurence Boccolini,
11:14ce livre Showtime,
11:16souvenirs du chaos
11:16chez Kero,
11:17qu'on évoquera tout à l'heure.
11:18Et votre parcours,
11:19on a évoqué votre passion
11:20de la radio.
11:21Et le 8 mai 1972,
11:23débute une émission
11:23qui va compter
11:24beaucoup dans votre vie,
11:26c'est
11:26Les routiers sont sympas.
11:27Oui.
11:28Avec Max Meynier.
11:29Avec Max.
11:30Oui.
11:32Alors moi,
11:33si vous voulez,
11:33l'émission,
11:34elle ne me concernait pas vraiment.
11:36Mais c'est surtout,
11:37c'est que
11:37il y avait un standard
11:40de Max.
11:42Il y avait un standard
11:43d'ailleurs sur toutes les émissions
11:44à RTL.
11:46Et par contre,
11:47le petit truc original,
11:50c'est qu'il ne prenait pas de filles.
11:52C'est très drôle
11:52parce que moi,
11:53je voulais absolument
11:53être au standard de Max.
11:54Et on me disait,
11:55non,
11:56on ne peut pas,
11:56on ne peut pas les filles.
11:57Mais pourquoi ?
11:58Parce que des fois,
11:59les routiers,
11:59ils disent des choses aux filles.
12:02Alors je dis,
12:02ah oui,
12:03mais c'est drôle.
12:03Moi,
12:03je trouvais ça super drôle.
12:05Donc il y avait très peu.
12:06Mais Max était absolument adorable
12:07et c'était mythique
12:08comme émission.
12:09Mythique.
12:10Mythique.
12:10Et tout ça est arrivé
12:11grâce à Michel Drucker.
12:13Encore,
12:13oui.
12:14Qu'est-ce que vous voulez Mimi ?
12:16Moi,
12:16je suis allé le voir un jour
12:17en pipotant une histoire
12:19dont j'ai honte.
12:20Mais je vais aller dans le livre.
12:22Mais voilà,
12:22je suis allé le voir
12:23au studio Gabriel.
12:25Il est en train de faire son émission
12:26de télé.
12:27De télé.
12:27Pour moi,
12:28je n'en avais rien à faire.
12:29Il était à la radio.
12:30Donc,
12:30à la télé,
12:31j'aurais pu me dire
12:32quel monde merveilleux.
12:34Il y avait des paillettes.
12:35Rien à faire.
12:36Et je lui dis,
12:36voilà,
12:36je vais faire de la radio.
12:37Il faut simplement
12:37que je fasse de la radio.
12:38Et il a été un peu pris de coup.
12:40Il m'a dit,
12:40écoutez,
12:40je vais vous donner le numéro
12:41d'une dame
12:43qui s'occupe
12:43de faire rentrer les stagiaires
12:44et les gens au standard
12:45de RTL.
12:47Je vous mets le pied droit
12:48ou le pied gauche.
12:49Je vous mets le pied droit
12:49dans la radio
12:50à vous de vous débrouiller
12:51pour mettre le pied gauche.
12:52Et c'est vrai.
12:53Voilà.
12:54Une fois que j'ai eu
12:54le pied droit,
12:56j'ai été totalement à dire.
12:57Je savais que c'était ça
12:58que je voulais faire.
12:59Mais mes parents n'étaient pas...
13:01Je veux dire,
13:01je venais de Versailles
13:02en train.
13:03Parfois,
13:03je prenais le train
13:04à 5 heures du matin
13:05de Versailles
13:06qui n'était pas encore
13:06le RER.
13:07Je traversais le pont de l'Alma
13:08toute seule.
13:09Elle faisait une nuit.
13:10Et j'allais quand même.
13:11Mes parents,
13:11c'était compliqué.
13:14Répondre au téléphone,
13:15ce n'était pas le but
13:16que maman souhaitait pour moi.
13:18Mais ils ne pouvaient rien y faire.
13:19En plus,
13:20moi je connais bien ça
13:21parce que j'ai démarré
13:21de la même façon à RTL.
13:23On touchait,
13:23je me souviens,
13:244 francs de l'heure
13:24pour les émissions.
13:26On a un panier repas le soir.
13:27On avait un espèce
13:28de truc repas le soir
13:29et un taxi
13:29si on habitait Paris
13:31pour rentrer très tard.
13:32Exactement.
13:33Et en plus,
13:34ces 4 francs nous servaient,
13:36effectivement,
13:36c'était un véritable salaire
13:37à l'époque.
13:38Et en même temps,
13:39il y avait des émissions
13:40aussi bien que
13:40Méni Grégoire
13:41que Max Meynier.
13:43Car moi,
13:44j'ai commencé le jour
13:44où RTL avait lancé
13:46une émission
13:46qui était une catastrophe
13:49par un jeu
13:50avec Max Meynier
13:51et Evelyne
13:52et il y avait une place
13:53au standard.
13:53C'est comme ça
13:54que j'ai débuté.
13:54Ben oui,
13:55c'était fabuleux le standard
13:56parce que,
13:57alors c'était un peu
13:58stressant
13:59parce qu'il fallait
13:59passer les bons auditeurs,
14:01parce qu'il ne fallait
14:01pas se tromper,
14:02il fallait noter
14:02les bonnes informations.
14:03Je suis tout au standard
14:04d'Anne-Marie Pesson,
14:05de Patrick Sabatier,
14:06de Bernard Chud,
14:07de Dominique Farrand.
14:09J'avais bien
14:09les émissions du soir
14:10parce que,
14:11bon,
14:11c'était un peu rock'n'roll
14:12mais quand même
14:12j'ai fait les émissions
14:12de l'après-midi
14:13et voilà quoi,
14:15c'était un monde
14:16et tous les jours
14:17je me disais
14:17mais j'ai hâte d'y aller,
14:18j'ai hâte d'y aller,
14:19j'ai hâte d'y aller.
14:20Et en plus,
14:20vous étiez là
14:21pour rendre service
14:21pour d'autres émissions,
14:22vous étiez toujours là ?
14:24J'étais tout le temps là.
14:25J'étais,
14:26j'étais une espèce
14:26de fouine partout,
14:28je,
14:28dès que je pouvais
14:29aider quelque part,
14:31j'avais appris
14:31le plan RTL
14:32par cœur,
14:34je,
14:34j'allais,
14:35je connaissais même
14:36le raccourci
14:37pour aller voir Happy
14:38qui s'occupait
14:39des,
14:39des ordios,
14:40qui était celui
14:42qui s'occupait
14:42de la télévision.
14:43Voilà,
14:43qui,
14:44quand j'ai été grosse tête
14:45auprès de Philippe Bouvard,
14:46venaient m'embrasser,
14:47chaque fois ça me faisait plaisir
14:48parce qu'ils me disaient
14:49j'étais connue petite
14:50et les assistantes
14:51qui partaient à la retraite
14:52et qui me disaient
14:53qu'ils m'appelaient
14:53toute Sugar Baby Doll
14:54parce que j'avais
14:55un sweatshirt
14:56que m'avait acheté
14:57où il y a marqué
14:58Sugar Baby Doll
14:59et je le lavais le soir
15:01et le lendemain
15:02j'étais Sugar Baby Doll.
15:03Donc comme personne
15:04ne se rappelait vraiment
15:04de mon prénom,
15:05tout le monde m'appelait
15:06Sugar Baby Doll
15:07dans les couloirs.
15:07Et ça a fait penser
15:08justement à une chanson.
15:09Ah oui.
15:14Allez Robert.
15:17De quelle époque.
15:18Vous vous rendez compte
15:19que cette chanson
15:19a été refusée
15:20par toutes les maisons de disques,
15:21par la sélection
15:22de l'Eurovision
15:23en Grande-Bretagne.
15:24C'est dommage ça pour eux.
15:25Oui.
15:25C'est dommage.
15:26Et finalement
15:273 millions d'exemplaires vendus.
15:28Moi j'étais amoureuse
15:29du batteur.
15:31Vous avez travaillé
15:32avec Philippe Bouvard
15:32dans les grossettes
15:33vous occupiez des questions.
15:35Ça a été en deux temps.
15:36Il y a eu deux effets
15:37qui se coulent.
15:38J'ai travaillé
15:38dans le bureau
15:38de Philippe Bouvard
15:39où Philippe Bouvard
15:40n'était pas,
15:41je précise,
15:41Philippe Bouvard
15:42n'était pas dans ce bureau-là.
15:43J'étais avec ses deux assistantes
15:44qui étaient absolument adorables.
15:46J'étais derrière la porte
15:47et j'avais deux gros sacs
15:48de courrier
15:49et je triais
15:50à droite
15:51les questions
15:52de Mme Leprieur
15:52d'Agoncoutinville
15:54pour...
15:54Voilà.
15:56Je faisais ça.
15:57Je faisais des tas.
15:58Et quand Philippe venait
15:59avant son émission
16:01vérifier que tout était bien,
16:03il rentre,
16:03on voyait ça
16:04à Rolls-Royce se garer
16:05ou enfin...
16:06C'était une Peugeot,
16:07il me semble.
16:08C'est une Peugeot allongée.
16:09Ah bah moi,
16:10pour moi,
16:10c'était une Rolls-Royce.
16:11D'accord.
16:11Et il sortait
16:12et on disait
16:13attention,
16:14M. Bouvard arrive.
16:15Moi, j'étais derrière la porte,
16:16il ne voit rien m'arriver
16:17et quand il ouvrait,
16:18il ouvrait la porte
16:18donc moi,
16:19en fait,
16:19il ne me voyait jamais
16:20parce qu'il me collait
16:22contre le mur
16:22avec mes sacs.
16:23Il restait 30 secondes,
16:24il partait faire son émission
16:25donc il ne m'a jamais vu.
16:26Il m'a revu
16:27quand je suis devenu
16:27sociétaire des grosses têtes.
16:28Exactement.
16:29C'est tout.
16:30Et puis,
16:31il y avait aussi
16:31les émissions du soir
16:33avec des stars
16:34comme Joe Jackson
16:35que vous avez rencontrées.
16:36Mais ouais,
16:37ça c'était magnifique
16:38parce que c'était
16:38Jean-Bernard Hébé
16:39qui faisait des émissions fabuleuses.
16:41RTL avait eu
16:41une idée excellente
16:43avant l'AFM,
16:45avant l'invention
16:48mais en tout cas
16:49l'émergence de l'AFM.
16:51Ils avaient décidé
16:52de transformer RTL
16:54le week-end
16:55en une station américaine.
16:57Ils avaient mis un W
16:58ça faisait W-R-T-L.
17:00Donc vous aviez
17:00Bernard Chut,
17:02vous aviez Georges Lang,
17:03vous aviez Jean-Bernard Hébé
17:04et vous aviez
17:06Francis Zegut
17:07que j'embrasse.
17:08Et tout ça
17:10faisait une radio américaine
17:12et Jean-Bernard Hébé
17:14avait créé
17:15les concerts gratuits
17:16et enregistrés
17:18au Grand Studio.
17:19Donc les grandes stars
17:20qui passaient à Paris
17:21venaient chez lui
17:22et on pouvait aller les voir
17:23gratuitement dans le Grand Studio
17:24à partir du moment
17:25où on était habillé
17:26selon son dress code.
17:27Donc il avait des dress codes
17:28quand même pas farfelus
17:29mais moi j'avais 16 ans
17:30il fallait avoir des chaussures
17:31pointues blanches
17:31alors on arrivait
17:32avec des chaussures
17:32pointues blanches
17:33il fallait avoir
17:34un truc rouge
17:34on était tout en rouge
17:36c'était gratuit
17:37on venait de notre banlieue
17:38et on venait voir
17:39des stars comme Joe Jackson.
17:40C'était extraordinaire.
17:41Extraordinaire.
17:42Et en même temps
17:42c'est comme ça
17:43que vous êtes devenue
17:43pratiquement journaliste
17:44de rock'n'roll ensuite.
17:45C'est comme ça
17:45que je suis tombée dedans
17:46dans la marmite
17:47et que je ne suis jamais
17:48vraiment sortie
17:49de la marmite finalement.
17:50Mais finalement
17:51vous avez petit à petit
17:52appris votre métier
17:53sur le terrain
17:53alors que d'autres
17:54vont dans les écoles.
17:56Ah oui ça
17:56je n'ai pas fait d'école.
17:58Je l'ai appris
17:58avec Maurice Favier
17:59beaucoup
18:00très tôt le matin
18:01qui m'avait dit
18:01je veux bien
18:02que tu viennes voir l'émission
18:03et avec Baba
18:04qui était à la technique
18:05et qui m'a dit
18:07moi ce qui m'intéressait
18:08c'était la technique
18:09c'était étonnant
18:09j'étais passionnée
18:10par la technique
18:11par l'autre côté
18:12et je m'étais dit
18:13si je maîtrise la technique
18:15la table de mixage
18:16tout
18:17le reste ça sera facile
18:18parce que je ne savais pas
18:19trop ce cher
18:20en faire de la radio
18:20il m'avait dit
18:21je veux bien
18:21mais moi c'est 4h du matin
18:23donc je me levais
18:24à je ne sais pas quelle heure
18:25je prenais le train
18:26j'arrivais à 4h
18:27et je ne m'endormais pas
18:28et il m'avait permis
18:29de venir voir ses émissions
18:30le week-end je crois
18:31c'était le week-end
18:32et j'ai appris comme ça
18:33beaucoup de choses
18:34les techniciens étaient très sympas
18:35les réals
18:36certains réals
18:37pas du tout
18:37d'autres très sympas
18:39et me permettaient de regarder
18:41comment ils faisaient
18:42moi je me disais
18:42observe, observe, observe
18:44tout
18:44parce qu'il y a un moment
18:46ça te servira
18:46voilà
18:47et Baba justement
18:48qui était réalisateur RTL
18:49m'a dit un jour
18:50quand j'ai débuté
18:50tu devrais payer
18:52pour voir tout ça
18:53et c'est vrai qu'on était payé
18:54alors qu'on
18:55mais bien sûr
18:56c'était une école
18:57quand vous regardez
19:00pendant une semaine
19:01quelqu'un faire une émission
19:02il y a un moment
19:02vous imprimez quelque chose
19:04dans votre tête
19:04quand vous regardez
19:05un technicien
19:06monter des bandes
19:08changer de choses
19:09mettre des jingles
19:10réaliser
19:11il vous en reste des choses
19:13une rapidité
19:14une espèce d'efficacité
19:16c'est compliqué
19:17de l'apprendre
19:18dans les écoles
19:18ça prend du temps
19:19et vous avez un record
19:21je crois établi
19:21dans une station
19:22que personne ne connaît
19:23au fond de Vélizy 2
19:25qui est le plus ancien
19:26centre commercial
19:27du monde
19:28en 72
19:3098 000 m2
19:32vous avez fait de la radio
19:33de la nuit
19:34c'est une radio
19:37qui était brouillée
19:37Coluche venait
19:38de partir
19:40de RFM
19:41parce qu'elle était venue
19:41aider
19:42pour qu'on enlève
19:44le brouilleur
19:45et moi j'écoutais
19:45la radio brouillée
19:46c'est-à-dire
19:47c'était intenable
19:47et c'était pas très loin
19:49de chez moi
19:49donc je m'étais dit
19:50je veux
19:50j'aime tellement cette radio
19:51elle passe la musique
19:52que j'aime
19:52il n'y a que des voix d'hommes
19:53j'avais envoyé une cassette
19:55et quand j'ai été prise
19:57j'étais la seule fille
19:58mais on m'a dit
19:59alors c'est minuit
20:007h du matin
20:01j'ai dit d'accord
20:03j'étais toute seule
20:04mais j'ai appris
20:05à faire de la radio
20:06comme ça
20:06oui et puis il y avait
20:07des moments surréalistes
20:08quand l'homme de ménage
20:08rentrait
20:09ça on n'a jamais pu lui expliquer
20:12il était absolument adorable
20:13il faisait tout le centre commercial
20:14donc il y avait un sacré taf
20:15et il y avait une petite lumière rouge
20:17comme beaucoup de trucs de radio
20:20pour dire je suis à l'antenne
20:21j'étais toute seule
20:22et tout d'un coup
20:23j'entendais un bruit
20:24et il avait une cireuse
20:25pour cirer le béton
20:26parce qu'on était dans le centre
20:27de sécurité en haut
20:28et il ouvrait la porte
20:29et il cirait le béton
20:31sous mes pieds
20:31moi je lui faisais
20:32non j'étais à l'antenne
20:33je faisais des signes
20:33avec mes pieds
20:34jamais
20:35c'est son job
20:36il a ciré le béton sous moi
20:38mais il était adorable
20:39il y avait aussi
20:40les boucheries
20:41qui ouvraient le matin
20:42c'est à dire que
20:43oui
20:43alors ça
20:44ça n'existerait plus
20:46bien sûr
20:46en fait l'entrée
20:48entre guillemets
20:49l'entrée de la radio
20:50était une entrée
20:51par où passaient
20:52les marchandises
20:53donc vous aviez
20:53des brideaux en plastique
20:54comme dans les boucheries
20:55gigantesques
20:56et le matin
20:58quand je sortais
20:59vers 7h
20:59les bouchers étaient en train
21:00de gérer la viande
21:02avec la moitié
21:04des bœufs
21:05sur le dos
21:06dans des cléburnouts
21:07tout blanc
21:07plein de sang
21:08et il y avait une benne ouverte
21:10où ils balançaient
21:10les déchets
21:11donc quand je sortais
21:12avec mes talons
21:13je pataugeais
21:14dans le sein
21:15des voilà
21:15et ça donnait envie
21:17de vomir
21:18mais c'est surtout
21:18c'est qu'il y avait
21:19certaines attachées de presse
21:20très fortes
21:20qui arrivaient à faire venir
21:21des gens pour la matinale
21:23c'était important
21:23la matinale
21:24donc vous imaginez
21:25les stars
21:26qui arrivaient
21:26à 7h du matin
21:27avec leur belle basket
21:29et pataugeant dans le sang
21:31avec la benne de déchets
21:33à côté
21:33et les bouchers
21:34qui nous regardaient
21:35comme ça
21:35mais ça serait plus aujourd'hui
21:36pour des raisons d'hygiène
21:37mais ils étaient très sympas
21:38ils étaient toujours
21:39morts de rire
21:40parce que j'avais envie
21:40de vomir
21:41que je sortais
21:41mais ils étaient toujours
21:42très cool
21:42alors ça c'est la période radio
21:44puis la période télé
21:45je l'ai trouvée
21:45à travers une date
21:46le 24 septembre 1995
21:48à tout de suite
21:49sur Sud Radio
21:50avec Laurence Boccolini
21:51Sud Radio
21:52les clés d'une vie
21:53Jacques Pessis
21:54Sud Radio
21:55les clés d'une vie
21:56celle de mon invité
21:57Laurence Boccolini
21:58nous parlions tout à l'heure
21:59de Showtime
21:59ce livre
22:00Souvenir du chaos
22:01qui est un livre
22:02plein d'humour
22:02et de vérité
22:03chez Queiro
22:04et puis on a parlé
22:05de la radio
22:06et la télé
22:06j'ai repéré une émission
22:07le 24 septembre 1995
22:10cette émission
22:11vous est interviewée
22:12par Jacques Chancel
22:13ligne de mire
22:14et vous dites
22:15que finalement
22:16la télévision
22:17c'est une joie
22:18mais que c'est moins important
22:19que la radio
22:19je dis ça ?
22:21oui
22:21je ne me rappelais plus
22:24que j'avais été interviewée
22:25par Jacques Chancel
22:25qui était absolument divan
22:27c'était un être délicieux
22:29en interview
22:29c'était extraordinaire
22:30comme vous
22:31mais Jacques Chancel
22:32ça m'émeut
22:33de repenser à ça
22:34oui
22:34en fait
22:35vous voyez
22:36j'ai ma ligne de conduite
22:37elle ne change pas
22:38je disais oui
22:39déjà à l'époque
22:39alors que j'étais en accès
22:41je faisais de la télé
22:42oui
22:43pour moi
22:43c'était la radio
22:44qui comptait
22:44voilà
22:45et il vous interview
22:46parce que justement
22:47cette émission
22:48démarre reprise par vous
22:50très brièvement
22:57oui
22:58trois mois je crois
22:58ça a duré
22:59mais vous expliquez
23:00que la gestion
23:00de 200 personnes
23:01pendant 26 minutes
23:03est un défi quotidien
23:04oui
23:04j'avais 200 candidats
23:06on en avait
23:06trois ou quatre émissions
23:10par jour
23:10je crois
23:10donc vous imaginez
23:11vous multipliez
23:12par 200 candidats
23:13et je venais de la radio
23:15moi j'étais pas
23:15j'étais pas encore rompue
23:17à tous les codes de la télé
23:18je savais pas
23:19qu'il fallait dire bonjour
23:20à machin
23:21à machine
23:21je savais pas
23:22le look
23:23vos cheveux
23:24les chaussures
23:25une styliste
23:26oh là là là
23:27je me suis retrouvée
23:28avec une
23:29j'étais perdue
23:30moi qui étais si bien
23:31dans mon truc
23:31dans mon cocon de radio
23:33je me retrouvais
23:34voilà
23:35pas manipulée
23:36mais un peu secouée
23:37par tout le monde
23:37ça me stressait
23:38mais j'aimais bien
23:39les 200 candidats
23:40il y avait un côté
23:41crise d'angoisse
23:41de temps en temps
23:42ah oui quand même
23:43oui oui c'était très angoissant
23:44on me disait tout
23:45et son contraire
23:46les audiences
23:47moi les audiences
23:48on m'avait jamais parlé
23:50donc là
23:51ah les audiences
23:52sont pas bonnes
23:53bon la preuve
23:53c'est que j'ai été virée
23:54trois mois après
23:55mais j'aurais jamais dû le faire
23:56parce que j'étais pas
23:57j'étais pas consciente
23:59de ce que je faisais
23:59moi je trouvais
24:00que c'était amusant
24:01de faire ça
24:01mais j'avais pas pris
24:02l'importance de succéder
24:04à Nagui
24:04c'était compliqué déjà
24:06c'est pour ça que
24:06quand j'ai repris sa place
24:08dans tout le monde
24:08veut prendre sa place
24:09j'ai beaucoup hésité
24:10j'ai pas eu vraiment
24:10beaucoup de choix
24:11mais je voulais pas
24:12parce que je me suis dit
24:12en 95
24:13je me suis déjà planté
24:14je vais me replanter
24:15bon je me suis pas planté là
24:16mais je me suis
24:17je vais retourner
24:17va m'attendre en tournant
24:18mais j'étais pas rompu
24:20à la télé en fait
24:21et la télé
24:21votre première télé
24:22je crois que c'est
24:23un reportage
24:24en 84
24:25sur l'industrie du disque
24:26où vous êtes encore
24:27à RFM
24:28avec
24:29c'est vrai
24:31un reportage sur le Midem
24:32mais vous évoquez
24:33l'industrie du disque
24:34mince
24:35voyez ça je le savais pas
24:36ah oui
24:37je disais
24:38oui oui
24:38ça ça m'intéressait
24:39c'était mon rayon
24:40donc oui
24:41il y avait pas mal
24:41de journaux
24:42surtout de France 3
24:43qui venaient à l'époque
24:44nous interviewer
24:46parce qu'il n'y avait pas
24:46beaucoup de gens
24:47un peu dispo
24:48ou voilà
24:49open pour parler
24:50de l'industrie du disque
24:50j'ai dû donner mon avis
24:52qui n'avait aucun intérêt
24:53mais oui oui
24:54c'est possible
24:54c'est passé dans le 13h
24:55de Bourouzi
24:56non
24:56c'est vrai
24:58exactement
24:59c'est fou
25:00alors si vous avez été choisie aussi
25:03parce que
25:04bon vous êtes animatrice
25:05vous êtes une femme
25:06et vous avez de la répartie
25:07ce qui n'était pas si courant
25:08ben oui
25:09c'est pas
25:09alors
25:10c'est pas ce qu'on demandait aux femmes
25:12voilà
25:12c'est pas ce qu'on
25:13c'est en train de changer
25:14oui
25:15ça fait
25:15ça fait 40 ans
25:16que c'est en train de changer
25:17mais
25:18oui
25:19on ne leur demandait pas
25:20en radio
25:21on ne demandait pas vraiment
25:22d'avoir de la répartie
25:23ça ne veut pas dire
25:24que les femmes n'en avaient pas
25:24non
25:25on leur demandait
25:26alors on était des meneuses de jeux
25:28souvent
25:28dans les radios
25:29les grosses radios
25:30meneuses de jeux
25:31meneuses de jeux
25:32d'ailleurs le terme venait de Louis Merlin
25:33qui avait créé
25:34Europe numéro 1
25:35qui avait remplacé les speakers
25:36par les meneuses de jeux
25:37meneuses de jeux
25:38donc meneuses de jeux
25:38vous étiez à côté de l'animateur
25:40ou de l'animateur
25:42et vous donniez l'heure
25:43vous les pub
25:44vous riez
25:45vous soutenez un peu
25:46vous étiez le sidekick
25:47comme on dit en anglais
25:48mais vous n'étiez pas animatrice
25:50vraiment
25:51voilà
25:51c'était très rare
25:52mais il y avait des meneuses de jeux
25:54très très très connus
25:56la Françoise Rivière
25:58il y avait des gens
25:59qui avaient vraiment une carrière
26:00de meneuses de jeux
26:01maintenant on ne leur demandait pas
26:03d'être devant
26:04la scène
26:05et pour certaines
26:06ça leur allait très bien
26:07et vous
26:07vous êtes devant la scène
26:09et surtout avec cet humour
26:10cette répartie
26:11qui fait de vous
26:11une animatrice
26:12tout de suite reconnue
26:13je ne sais pas
26:15tout de suite reconnue
26:16je ne sais pas
26:17c'est inné
26:18en tout cas
26:18cette forme de mots
26:19je pense que
26:20vous voyez pour une fois
26:21je suis en accord
26:22avec ma vocation
26:23je me suis dit
26:24il faut que je fasse de la radio
26:25mais c'était compliqué
26:26parce que
26:27je voulais faire de la radio
26:29alors
26:29comme en télé
26:30je n'ai jamais voulu faire de la télé
26:31parce que je ne m'identifiais à personne
26:32j'aimais beaucoup
26:33certaines personnes à la télévision
26:35quand j'étais jeune
26:35mais je ne me disais pas
26:37ah
26:37ça ça me parle
26:39je veux être
26:39par contre à la radio
26:41par exemple Gérard Klein
26:42j'adorais la façon
26:44de présenter le Gérard Klein
26:46parce qu'il disait
26:46alors mon petit gars
26:48il tutoyait les gens
26:49je disais c'est géant
26:50Fabrice
26:51c'était fabuleux
26:52je me disais
26:53mais comment on peut être Fabrice
26:55avoir une répartie comme ça
26:58dire qui c'est
27:00et avoir mille personnes
27:01qui hurlent
27:01c'est l'empereur
27:02c'était incroyable
27:03en fait il se prenait
27:04pour Napoléon
27:05pour l'empereur
27:05voilà
27:06il arrive en costume napoléonien
27:08il avait créé à RTL
27:09un syndicat bonapartiste autonome
27:11mais oui mais c'était fabuleux
27:12et quand il était avec Mémène
27:13qui était
27:14Sophie Garel
27:15voilà
27:15c'était fabuleux
27:17il disait alors
27:18aujourd'hui la question
27:20Mémène est dans
27:21vous avez vu le public
27:22il disait
27:22dans le chalet
27:23parce qu'il mettait en scène
27:25des espèces de trucs
27:26je me disais
27:26mais c'est dingue
27:27comment on peut faire vibrer
27:29un public de radio
27:30et surtout
27:31c'était pas filmé
27:32on ne voyait rien
27:33donc on imaginait tout
27:34alors que la télé s'est filmé
27:35et surtout
27:36le rythme était fou
27:37quelques fois 6 émissions par jour
27:38et un jour
27:39Laurence Boccolini
27:40vous avez fini totalement à faune
27:41ça je le regrette
27:43parce que
27:44c'est votre instrument de travail
27:46la voix
27:46quand vous l'utilisez tous les jours
27:47et
27:48on m'a demandé
27:51de continuer
27:51continuer
27:51jusqu'à ce que
27:53à 18h
27:54il n'y ait absolument aucun son
27:55et le lendemain matin
27:56quand je me suis réveillée
27:57j'étais
27:58mais c'était même pas à faune
27:59j'avais
27:59si à faune
28:00voilà
28:00et j'ai réussi à écrire
28:02un ORL
28:03je ne pouvais plus parler
28:04qui m'a demandé de venir
28:06et je me suis pris
28:07une tourlousine
28:08comme on dit
28:09dans
28:09pas buf et de la résistose
28:11c'est là
28:12il m'a hurlé dessus
28:13il m'a dit
28:13comment vous pouvez vous faire ça
28:14je vais vous montrer
28:16l'état
28:16de vos cordes vocales
28:17j'avais des bleus
28:18il m'a dit
28:19vous êtes dans l'état
28:20de quelqu'un
28:20qui a hurlé au secours
28:21dans un coffre de voiture
28:22pendant une journée
28:23pourquoi vous vous faites ça
28:25ça a été la grande question
28:27pourquoi j'avais obéi
28:28pourquoi je n'avais pas dit
28:28je vais me faire du mal
28:30et j'ai mis
28:31plus d'huit jours
28:32à récupérer un filet de voix
28:33et ma voix n'est vraiment
28:34jamais revenue
28:35et d'ailleurs vous dites
28:36dans votre livre
28:36que vous avez toujours pensé
28:37aux autres plutôt qu'à vous
28:38oui alors
28:39je ne suis pas mère Thérésa
28:41c'est pas ça
28:41j'ai pensé surtout
28:43à faire bien
28:45au détriment
28:46de mon bien à moi
28:47et ça
28:48c'est pas nécessaire
28:50ça c'est aussi
28:50ce que vous a appris
28:51votre mère
28:52la rigueur et l'organisation
28:53la rigueur
28:54et surtout pas faire de vagues
28:55et le patron a toujours raison
28:56donc là quand vous partez de là
28:57c'est très compliqué
28:59d'être
28:59voilà
29:01d'être un peu rebelle
29:02j'ai jamais été rebelle là-dessus
29:04alors il y a eu
29:04toutes sortes d'émissions
29:05on ne va pas les citer
29:06mais il y en a une quand même
29:07qui a compté plus que toutes les autres
29:08le maillot faible
29:126 ans de succès
29:14c'était à la fois un succès
29:16et un problème
29:16parce qu'on vous a pris
29:17pour une méchante
29:18oui
29:19presque toujours
29:20vous n'êtes pas comme
29:21dans le maillon faible
29:23non non
29:23c'est 20 ans
29:24donc je ne suis pas comme
29:25et ma pauvre maman
29:26qui faisait son marché
29:26en Normandie
29:27qui disait aux commerçants
29:28vous savez Laurence
29:29elle n'est pas comme ça
29:30elle est gentille
29:31je disais
29:31maman c'est un jeu
29:32c'est très compliqué
29:33pour les gens de comprendre
29:34mais là aussi
29:35c'est votre sens de la répartie
29:36qui a fait le succès du jeu
29:37oui
29:37et puis c'est d'assumer
29:39parce que ce jeu existait en Angleterre
29:41moi je le comprends un peu
29:42la réaction des gens
29:43on leur imposait un jeu
29:44tout d'un coup
29:45où il y avait une animatrice
29:47qui n'était pas très sympa
29:49avec les candidats
29:50mais ce qu'il faut savoir
29:51c'est que les candidats
29:51eux en demandaient
29:52ils disaient
29:53au bout de 4 ans
29:54j'ai commencé à m'adoucir un peu
29:56j'avais plus beaucoup de répartie
29:56au bout de 4 ans
29:57j'en pouvais plus
29:57et les candidats sortaient
29:59ils disaient au directeur de casting
30:00on est déçu
30:02on est venu
30:02elle n'était pas méchante
30:03bon ben alors
30:05c'était leur truc
30:07non mais on vous insultait
30:08parfois dans la rue
30:09oui oui
30:09mais même parfois
30:10tout le temps
30:10je crois que je n'ai pas eu
30:12une vie normale
30:13après le normal
30:14si on peut avoir une vie normale
30:15je voulais avoir
30:16moi je pensais que j'allais avoir
30:17ma vie d'avant
30:17j'allais faire mes courses
30:19j'allais aller chercher
30:19mes fleurs
30:20planter mes géraniums
30:22aller au resto
30:23avec mes amis
30:24ah non non non
30:25c'était très compliqué
30:27c'était des insultes
30:28c'était des pierres
30:28dans les carreaux
30:29c'était des hurlements
30:30la nuit
30:31c'était des gens
30:32qui m'agressaient physiquement
30:33c'était compliqué
30:34vous avez failli vous empoisonner
30:36un jour
30:36le café
30:38ce que j'appelle
30:38le café à la haine
30:39oui on m'a
30:40dans un resto
30:42en banlieue
30:43où j'habitais
30:44à la campagne
30:45une chaîne de restaurants
30:46je savais qu'on m'avait reconnu
30:49de toute façon
30:50et on m'a servi un café
30:51quand j'ai commencé
30:52à boire le café
30:52je me suis dit
30:53qu'est-ce que c'est
30:54et dedans
30:55je n'ose pas savoir
30:56ce qu'il y avait
30:56ça brûlait
30:58je ne sais pas
30:59s'il y avait un produit chimique
31:00ou il y avait du poivre
31:01du piment
31:01mais je n'ai rien dit
31:03je suis partie
31:04sans rien dire
31:04finalement
31:05ça s'est bien passé
31:07vous n'avez pas été empoisonnée
31:08non je n'ai pas été empoisonnée
31:09mais j'aurais quand même dû dire
31:10voilà
31:10je regrette de ne pas avoir réagi
31:12parce que ce n'était pas
31:13ce n'était pas normal
31:14ce n'était pas normal
31:15vous pensiez
31:15que le maillon faible
31:17aurait autant de succès ?
31:18non
31:18bien sûr que non
31:19on avait signé
31:20pour quelques mois
31:20l'été
31:21j'ai signé
31:22l'été moi je devais vendre ma maison
31:24et partir habiter en Angleterre
31:25je ne voulais plus travailler
31:26je ne voulais plus faire
31:27ni de radio
31:27ni un genre
31:28je ne travaillais pas
31:29ça me saoulait
31:31et on m'a proposé ce casting là
31:33et j'ai dit
31:33bon bah
31:34on va voir
31:36et j'ai été prise
31:38j'étais la dernière appelée
31:39sur la liste
31:40ils ont fait toutes les animatrices
31:41et les comédiennes de Paris
31:42et de Navarre
31:43et j'étais la dernière appelée
31:44ils ont dit
31:44bon on va l'appeler elle
31:45et puis ça a marché
31:46mais non
31:47on a signé pour deux mois
31:48ça a duré sept ans
31:49exactement
31:50et aujourd'hui
31:51vous continuez à faire de la télé
31:52mais c'est beaucoup plus cool
31:53ah oui
31:53non non
31:53ah là là oui
31:54les gens maintenant ça y est
31:55ils ont compris que j'étais
31:56c'est plus cool
31:57et puis je suis moins exposée
31:58donc on me reconnait
32:00mais il n'y a plus cette animosité
32:02ou il n'y a plus cette espèce de
32:03c'est elle quoi
32:04il y a une chose qu'on sait peu sur vous
32:06Laurence Boccolini
32:06c'est que vous avez été aussi comédienne
32:08un peu
32:09il y a eu Ripoutroi quand même
32:11ah oui c'est Ripoutroi
32:12et j'ai quand même joué avec Philippe Noiret
32:15bon après
32:16on m'avait dit
32:17tu sais
32:17les grands comédiens
32:19ils vont devoir arriver
32:20t'es pas comédienne
32:22ils sont pas sympas
32:24les grands comédiens
32:24oh
32:25je suis arrivé sur le tournage de Ripoutroi
32:28j'avais été choisi par Zidi
32:29qui m'avait appelé
32:30je me suis dit
32:30mais bon
32:31j'apprends
32:32j'avais une longue tirade
32:33ça tombait mal
32:34face à Noiret
32:35que je ne connaissais pas
32:36et je suis arrivée
32:38j'ai tellement eu peur
32:39que
32:40j'ai bafouillé
32:41une première fois
32:42on recommence
32:44j'ai bafouillé une deuxième fois
32:45une troisième fois
32:46et ensuite
32:48j'ai fait un truc
32:48parce qu'à la télé
32:50on parle très fort
32:50enfin on parle pas très fort
32:51mais il faut que ça porte
32:52même avec un micro
32:53et là
32:54je me suis dit
32:55bon alors là
32:55tu le sais le texte
32:56on l'a refait
32:57je rentre
32:58et je vais dire
32:59monsieur Morzini
33:00bonjour
33:00monsieur Morzini
33:01et je dis
33:02monsieur Morzini
33:03en hurlant quasiment
33:05alors que j'ai un micro
33:06et j'ai la perche au dessus de moi
33:07Zidi
33:09le monsieur du son
33:10manque de s'évanouir
33:11Zidi coupe
33:12et dit
33:12tu sais
33:13tu as deux micros
33:13tu parles normalement
33:15j'étais
33:16j'avais envie de m'évanouir
33:17et Noiret a arrêté
33:19il m'a pris
33:20juste à côté
33:20il m'a dit
33:21hé
33:21c'est que du cinéma
33:24qu'est-ce que tu t'embêtes
33:26mais
33:27fais ce que tu veux
33:28fais ce que t'as envie
33:30arrête
33:30arrête
33:31ne te prends pas la tête
33:32ah bon
33:32oui non
33:33il était adorable
33:35et puis vous avez montré
33:37vos talents de scénariste
33:38et de comédienne
33:39dans Mademoiselle Joubert
33:39ça c'est quelque chose d'important
33:41ça a été très important
33:42parce que j'ai tourné
33:43le premier épisode
33:43que je n'ai pas écrit
33:44et je me suis dit
33:46mais cette Mademoiselle Joubert
33:47elle manque un peu de relief
33:48quand même
33:48et à l'époque
33:49Taquis Candilis
33:50dirigeait la fiction
33:51à TF1
33:53je suis allée le voir
33:53et je me suis dit
33:54je trouve ça
33:55bof
33:56il m'a dit
33:57écoute c'était si maligne
33:58apporte-moi un script
33:59c'était si maligne
34:00et j'ai été maligne
34:01je lui ai apporté un script
34:02avec les dialogues
34:03j'ai tout fait
34:03et il m'a dit
34:04bon on le tourne
34:05voilà c'est bien
34:05et j'ai fait les épisodes suivants
34:08et c'est vrai que c'était
34:08une série qui a très bien marché
34:09oui
34:10on a fait 10 millions
34:11la première diffusion
34:13et ensuite
34:14la direction de la fiction
34:15a changé
34:16c'était très compliqué
34:17on ne voulait plus que j'écrive
34:18ça ne me ressemblait plus
34:19et j'ai arrêté
34:21j'ai dit
34:21je ne le fais plus
34:22parce que finalement
34:23ce que vous faites
34:24vous l'aimez
34:24ou vous ne le faites pas
34:25alors oui
34:26ça s'appelle aussi
34:27se tirer des balles dans les pieds
34:28parce que ce n'est pas comme ça
34:28qu'on est riche
34:29ou ce n'est pas comme ça
34:29qu'on est tranquille dans la vie
34:30mais là je me disais
34:31non je n'ai pas envie
34:32de travailler comme ça
34:33c'est dommage
34:34parce que c'était une belle série
34:35elle aurait pu durer longtemps
34:36on était toute une troupe
34:37de comédiens
34:38on s'entendait super bien
34:39moi j'ai appris à jouer
34:40avec des vrais comédiens de théâtre
34:42avec Philippe Huchan
34:43avec Patrice Juif
34:43qui m'ont appris à jouer
34:44je ne savais pas jouer
34:45et je me suis dit
34:47bon ben
34:47est-ce que ça vaut le coup
34:49de se faire souffrance
34:50comme ça
34:51avec une
34:51pas une prod
34:52une direction de chaîne
34:54qui ne t'aime pas
34:55visiblement
34:56qui n'aime pas
34:57comment tu parles
34:58et qui n'aiment pas
34:58comment tu écris
34:59et on disait toujours
35:00ah on n'aime pas ses scripts
35:01on a l'impression
35:02de l'entendre parler
35:03et les autres comédiens
35:04disaient
35:04mais oui
35:04mais c'est ça qui est drôle
35:06non
35:06bon donc je suis parti
35:07exactement
35:07et vous avez fait d'autres choses
35:09dont ce livre Showtime
35:10qu'on va évoquer
35:11à travers la date
35:11du 2 avril 2025
35:13à tout de suite
35:14sur Sud Radio
35:14avec Laurence Boccolini
35:15Sud Radio
35:17les clés d'une vie
35:18Jacques Pessis
35:19Sud Radio
35:20les clés d'une vie
35:20celle de mon invité
35:21Laurence Boccolini
35:22on a parlé de votre parcours
35:23et votre parcours
35:24vous l'évoquez
35:25dans ce livre
35:28chez Cairo
35:29Showtime
35:30Souvenir du chaos
35:31d'abord
35:31pourquoi avoir fait ce livre
35:32aujourd'hui
35:32car vous avez déjà fait
35:33d'autres livres
35:34oui
35:34alors j'en ai pas fait
35:35depuis 2008
35:36je crois
35:37c'est ma dernière expérience
35:38littéraire
35:39en tant guillemets
35:40et parce que
35:41j'ai atteint l'âge
35:42intéressant
35:4462 ans
35:46et je me suis dit
35:47qu'il était peut-être
35:47temps de raconter des choses
35:48voilà
35:49c'est une sorte
35:50c'est comme si
35:50la peur de déplaire
35:52avait disparu
35:53là en fait
35:54c'est un livre vérité
35:55où vous confiez
35:56vraiment tout ce que vous avez
35:57sur le coeur
35:58dans votre vie professionnelle
35:59et privée
35:59j'ai pas tout écrit
36:01on en a enlevé
36:0180%
36:03il y a de quoi faire
36:04quelques volumes après
36:05pourquoi ce titre
36:06Showtime ?
36:07Showtime
36:08c'est un peu le mot
36:10qu'on se dit
36:10quand on va pas bien
36:11mais qu'on doit aller
36:12faire une émission
36:12comme les comédiens
36:13qui ont 42 fièvres
36:14et qui doivent rentrer
36:15sur le plateau
36:16ou sur le théâtre
36:18la scène du théâtre
36:19c'est quelque chose
36:19qu'on se dit
36:20on se dit
36:20Showtime
36:21c'est à dire que
36:22là
36:22il faut y aller
36:23il faut le faire
36:24que quoi qu'il se passe
36:25dans votre vie privée
36:26pour votre santé
36:27pour votre morale
36:28ou quoi que ce soit
36:29c'est Showtime
36:30vous ne pouvez rien
36:31laisser interférer
36:32il y a un autre mot
36:34qui apparaît souvent
36:34dans votre livre
36:35c'est Frozen
36:35Frozen
36:37je l'ai
36:37je l'ai
36:39parce que Frozen
36:40c'est vraiment quelque chose
36:41que j'ai vois
36:41c'est un gros problème
36:43c'est quand les choses
36:44m'arrivent
36:44et qu'elles m'atteignent
36:46je suis incapable
36:48de me défendre
36:49donc je reste
36:50je l'ai
36:51et je me suis aperçu
36:52en énumérant
36:52certaines anecdotes
36:53que j'étais souvent
36:54Frozen
36:54et d'ailleurs Frozen
36:56c'est le nom
36:56originel
36:57du personnage
36:59dans La Reine des Neiges
37:00Olaf
37:01Frozen
37:02voilà
37:02je suis Frozen
37:04très souvent
37:04alors ce livre
37:05est plein de souvenirs
37:06et vous dites
37:06paradoxalement
37:07que vous avez peu
37:07de souvenirs
37:08Laurence Bocconi
37:08j'ai peu de
37:09j'ai peu
37:10c'est à dire
37:11quand on m'interview
37:13on me demandait
37:14pas mal
37:14on me demande toujours
37:15quels sont vos meilleurs
37:15souvenirs de télé
37:16je ne sais pas
37:18j'arrive pas à le dire
37:19dans l'instant
37:19parce qu'il y en a
37:20beaucoup
37:21et je me disais
37:21il y a beaucoup de choses
37:22en fait il t'arrivait
37:23tellement de choses
37:23qu'il faudrait les mettre
37:25à plat pour pouvoir
37:26en discuter avec toi-même
37:28voilà
37:28et en ouvrant
37:29une vanne de souvenirs
37:30d'autres arrivent
37:31c'est ça qui est incroyable
37:32c'est que vous dites
37:33ah mais ça
37:34mais ça c'est après ça
37:35mais ça c'est après ça
37:36et j'avais beaucoup de mal
37:37dans la chronologie
37:37donc j'ai dû appeler
37:38des copains qui étaient
37:39à la radio avec moi
37:39en disant
37:39est-ce qu'il m'arrivait ça
37:40avant ou après
37:41personne n'était d'accord
37:42donc c'est à mon avis
37:43derrière des fautes
37:44de chronologie
37:44mais voilà
37:45peu importe
37:46le livre est plein
37:47d'anecdotes
37:47et vous dites
37:48c'est une franchise rare
37:50que vous méritez
37:50l'Oscar de la bêtise
37:51oh oui
37:52il faut être honnête
37:55avec soi-même
37:55j'ai pas été très maligne
37:56dans beaucoup de situations
37:57j'ai manqué d'apropos
37:59j'ai manqué de réactions
38:00je me suis laissé
38:01beaucoup faire
38:02beaucoup
38:03alors en fait
38:05c'est pas mal traité
38:06mais je le dis
38:08tout le temps
38:09je dis j'ai pas été là
38:09pour moi
38:10oui en même temps
38:11vous dites que vous n'avez
38:12jamais contrarié personne
38:13et vous le regrettez
38:14après 30 ans
38:15oui
38:15mais bien sûr
38:16que de temps en temps
38:17si c'est bien fait
38:19on a le droit
38:21de dire
38:22je ne suis pas d'accord
38:23je ne suis pas d'accord
38:24avec la manière
38:24dont vous me traitez
38:25ce que vous dites
38:26est faux
38:26je n'ai jamais fait ça
38:28je ne vois pas pourquoi
38:29on a le droit
38:30mais moi
38:31frozen
38:31c'est à dire
38:32je me disais
38:32j'ai toujours cru
38:33que je méritais
38:34les choses un peu
38:36désagréables
38:37qui m'arrivaient
38:37alors c'est le contraire
38:38mais vous êtes quand même
38:39toujours là aujourd'hui
38:40écoutez c'est dingue
38:41la preuve oui
38:42alors il y a aussi
38:44la crainte permanente
38:45d'être viré
38:46ça c'est une chose importante
38:47que vous évoquez dans ce livre
38:48quand on aime un métier
38:49comme moi je l'ai aimé
38:50quand je parle de la radio
38:51quand je parle de tout
38:52de la musique
38:52tout ça
38:53c'est qu'on vous met aussi
38:55sciemment une épée de Damoclès
38:56sur la tête
38:57parce qu'on essaie
38:58de vous faire passer le message
38:59d'une manière bienveillante
39:01mais qui n'est pas vraiment bienveillante
39:02que
39:03écoute c'est toi qui vois
39:05mais il y en a quand même beaucoup
39:06qui aimeraient faire ça
39:07au début
39:07moi je me disais
39:08mon dieu
39:08alors on va me remplacer
39:09si je pars en vacances
39:10on va me remplacer
39:11donc il m'arrivait à Europe 1
39:13de ne jamais partir
39:14j'étais en couple à l'époque
39:16il partait tout seul en vacances
39:17je disais
39:18je ne peux pas partir
39:18parce que
39:19tu te rends compte
39:19on m'a dit que
39:20si je quittais mon poste
39:22on allait me remplacer
39:23vous allez parler d'une vie
39:25ça c'est pas possible
39:26on ne peut pas vivre comme ça
39:27mais on vous le disait
39:28on me disait
39:28tu sais
39:28elle elle est pas mal
39:31et puis
39:31rien que d'y penser
39:33voilà
39:33donc moi je me suis mise
39:34dans une situation
39:35je me suis dit
39:35si je pars
39:37si je prends du temps pour moi
39:38si je me prends soin de moi
39:40je vais perdre ce que j'aime le plus
39:42quoi
39:42mon job
39:43alors il y a aussi une chose
39:45que vous évoquez
39:45et malheureusement
39:46la loi ne permet pas
39:47c'est se protéger des idées volées
39:49ah oui
39:50ça on vous le dit en permanence
39:52que
39:52les idées ne sont pas
39:54on ne peut pas protéger des idées
39:55il paraît que si
39:56mais en réalité c'est non
39:57mais vous vous avez eu
39:58toujours beaucoup d'idées
39:59j'ai eu beaucoup d'idées
40:00j'aurais mieux fait de la fermer
40:01voilà
40:02ce que je peux vous dire
40:02c'est que j'ai eu beaucoup d'idées
40:04je ne les ai pas données
40:04aux bonnes personnes
40:05et après je les voyais
40:07arriver en live à la télévision
40:08mes idées
40:09et je disais
40:09mais c'est le truc
40:11dont j'ai parlé
40:11pendant le déjeuner
40:12et on me disait
40:13oui mais tu sais
40:14oh c'est pas vraiment ton truc
40:15parce que
40:16c'est une idée qu'on a eu aussi
40:17mais on était tous les deux
40:19tout seuls
40:20quand j'en ai parlé
40:21oui beaucoup
40:22donc maintenant je ne dis plus rien
40:23je les vends mes idées
40:24alors il y a beaucoup de choses
40:25dans ce livre
40:26notamment
40:26quelque chose
40:27vous auriez pu disparaître
40:28un jour vous avez fait
40:29Laurence Boccolini
40:30du saut en longueur
40:31arculon
40:31ah bah oui alors là
40:33j'étais sur Mademoiselle Joubert
40:36avec un réalisateur
40:37qui était assez particulier
40:38qui se levait très tard
40:40donc on tournait que l'après-midi
40:41c'est agréable
40:42mais en même temps
40:42bon
40:43et il était un peu tyrannique
40:45sur le plateau
40:46et aucun assistant
40:47osait dire quoi que ce soit
40:49et je dis ma réplique
40:51dans une cour de récréation
40:52des enfants étaient derrière moi
40:54et à un moment
40:54un signe
40:55les enfants devaient partir
40:56sauf qu'il y en a un
40:57qui n'est pas parti
40:58il est resté à plat ventre
40:59derrière moi
40:59aucun assistant n'a dit
41:01coupez
41:01il y a un enfant derrière toi
41:03et donc j'ai continué
41:05ma réplique
41:06j'ai reculé
41:07j'ai senti sous mon pied
41:08quelque chose
41:09et dans ma tête
41:10je me suis dit
41:10il y a un gamin
41:11qui est derrière
41:12donc je vais tomber
41:13parce que c'est long
41:14mais on a le temps
41:15de se dire
41:16je vais l'écraser
41:16et donc j'ai sauté
41:18en arrière
41:18pour l'éviter
41:20au même moment
41:20il est parti
41:21et je suis retombée
41:22sur mon coude
41:23et deuxième jour de tournage
41:24je me suis cassé le coude
41:25alors votre santé
41:26justement est très présente
41:27dans ce livre
41:28Showtime
41:29Laurence Boccolini
41:30et c'est vrai que
41:31vos problèmes de santé
41:32vous les évoquez sans détour
41:33et vous en avez
41:34un nombre incroyable
41:34on va pas les détailler
41:35oui je suis pas un bon cheval
41:37après ça m'a jamais empêché
41:38de travailler
41:39mais je suis pas un bon lot
41:40à la loterie
41:41oui j'ai eu des soucis
41:44mais c'est pas tellement
41:46le fait que j'en ai eu
41:46beaucoup finalement
41:47c'est parce que
41:48j'ai pas pris
41:49comment dire
41:51je me suis jamais arrêtée
41:53pour dire
41:53voilà tiens j'ai ça
41:54je m'arrête
41:55je prends un mois
41:55je peux pas
41:56donc en fait
41:57quand j'ai écrit ça
41:58je me suis dit
41:58mon dieu
41:58pendant ce problème là
42:00tu tournais ça
42:01pendant ce problème
42:02mademoiselle Joubert
42:03avec le bras cassé
42:03j'ai continué à tourner
42:04avec le bras cassé
42:06j'avais le bras qui pendait
42:07alors vous êtes pas quelqu'un
42:08qui a un côté bras cassé
42:09non mais j'ai tourné
42:10avec le bras cassé
42:11faut pas tourner
42:12avec le bras cassé
42:13le truc le plus intelligent
42:15qu'on puisse vous dire
42:15c'est
42:15tu t'arrêtes
42:16on va te mettre
42:18à le jarrier
42:19tu ne bouges pas
42:20pendant un mois
42:21voilà
42:21mais non
42:22moi j'ai continué
42:22à tourner
42:23avec le bras cassé
42:23j'ai continué à tourner
42:25comme beaucoup d'animateurs
42:27comme malade
42:29avec la crève
42:30mais comme beaucoup de gens
42:32ça c'est le milieu du travail
42:34aujourd'hui
42:34cette espèce de pression
42:35c'est pas qu'à la télé
42:36c'est pas pour me faire plaindre
42:38moi je suis entourée
42:38de gens qui font pas de télé
42:39donc qui travaillent
42:40dans des milieux
42:41tout à fait différents
42:42qui me disent
42:42mais moi cette pression là
42:43je l'ai
42:43je l'ai
42:44je viens travailler
42:45j'en peux plus
42:46je suis au bout du rouleau
42:47mais on me dit que
42:49c'est mieux si tu viens
42:50voilà
42:51et vous êtes là
42:52parce que vous êtes courageuse
42:53et que vous reculez devant rien
42:54et vous évoquez aussi
42:55de l'alien dans votre oreille
42:56ouais
42:57ah ben voilà
42:58depuis quelques années
42:59j'ai une personne
43:00dans mon oreille
43:01je lui donne un an
43:02parce qu'il y a un moment
43:03je vis pas toute seule
43:04je vis avec quelqu'un
43:04dans mon oreille
43:05et les gens qui ont des acouphènes
43:07savent de quoi je parle
43:08donc moi j'ai une tumeur
43:09j'ai un paragangliome
43:10intratapanic
43:11j'ai une tumeur
43:12à côté du tympan
43:14qu'on peut pas atteindre
43:15on peut pas l'enlever
43:15on peut pas
43:16elle est tellement mal placée
43:17elle est placée dans les nerfs
43:18c'est à dire
43:19si on y touche
43:20c'est une paralysie faciale
43:21on peut plus avaler
43:22donc on est obligé
43:23de la surveiller
43:24on a essayé
43:25de l'emboliser
43:26dans un grand hôpital
43:28ça n'a pas marché
43:29et puis là
43:30en septembre
43:30j'ai eu
43:31une très très grosse séance
43:33de radiothérapie
43:34avec une machine
43:35qui est merveilleuse
43:37de technologie
43:38qui ne cible
43:40que les tumeurs
43:40et les problèmes
43:41au cerveau
43:42en espérant
43:43que dans un an
43:44elle ait rétrécie
43:45mais j'ai toujours
43:46Bobby
43:46je l'appelle Bobby
43:47c'est à dire
43:48j'ai Phil Collins
43:49j'ai des batteurs
43:50dans l'oreille
43:51j'ai des sifflets
43:51j'ai des très gros sifflets
43:53j'ai comme des gens
43:54qui parlent
43:54j'ai des boîtes à musique
43:55et ma peur
43:57ça a été
43:58de perdre
43:59l'ouïe
44:01alors je l'ai un peu perdu
44:01malheureusement
44:02pour la musique
44:03parce que
44:04pour faire de la radio
44:04on a des casques
44:05on entend très bien
44:06il faudra de la télé
44:06vous savez les gens
44:07parlent très fort
44:08on s'en sort très bien
44:09mais au point de vue personnel
44:10c'est dur
44:11d'abord je ne suis jamais
44:11toute seule
44:12c'est fatigant
44:13et puis quand même
44:14la musique
44:14j'entends moins bien
44:15le détail de la musique
44:17en revanche
44:18il y a une autre passion
44:19qu'on découvre dans ce livre
44:20parce que vous citez
44:21beaucoup de films
44:21c'est le cinéma
44:22Alien justement
44:23on va vous en parler
44:24vous savez que le film Alien
44:26en fait
44:26tous les dialogues
44:27ont été improvisés
44:28par les comédiens
44:30c'est à dire
44:30qu'il y a les directives
44:31du metteur en scène
44:32et ensuite
44:33ils se sont débrouillés
44:34j'ai une passion pour Alien
44:35et tout le cinéma
44:36vous citez un nombre
44:37de films incroyables
44:38dans ce livre
44:39j'aime bien le cinéma
44:41d'avant-guerre
44:43j'aime bien le cinéma
44:44avec Louis Jouvet
44:45j'aime beaucoup
44:46Louis Jouvet
44:46mon film préféré
44:49c'est Manège
44:49avec Simone Signoret
44:51vous citez Jean Gabin
44:53dans le Pacha
44:54ah bah oui
44:54moi c'est
44:55voilà
44:55je connais des films
44:58par coeur
44:58le Manège
44:59je le connais par coeur
45:00et le Pacha
45:01je le connais un peu par coeur
45:02en fait c'est là
45:03où Jean Gabin lance
45:04à Robert Dallement
45:05le jour où on mettra
45:06les cons en orbite
45:06t'arrêteras pas de tourner
45:07c'est né dans ce film
45:09voilà
45:09au diar
45:09bon bah
45:10qu'est-ce que vous voulez
45:11il n'y a pas mieux
45:11quand même
45:12mais j'aime bien
45:14ce cinéma-là
45:14je ne sais pas pourquoi
45:15ce qui me touche
45:16Jouvet
45:16pourquoi quand Jouvet
45:17tout joue
45:18ça me bouleverse
45:20je ne sais pas
45:20il y a des orfèves
45:21je le connais par coeur
45:22par coeur
45:23par coeur
45:23par coeur
45:23même les parties chantées
45:25de Suzy Delerre
45:27et puis il y a la littérature
45:29on découvre que vous aimez
45:29la littérature
45:30notamment vous citez un livre
45:31qui est un roman unique
45:32mais universellement connu
45:34qui est L'Attrape-Coeur
45:34peu connu
45:35l'auteur est peu connu
45:37M. Sanders
45:38il a fait un livre
45:38et on ne connait rien
45:39il a fait 2-3 nouvelles après
45:40qui sont passées
45:41totalement inaperçues
45:42qui ne sont pas mauvaises
45:44il a fait un livre
45:45qui est devenu
45:46une espèce de
45:46qui a été idolâtré
45:49par une génération
45:49il y a eu des thèses
45:50qui ont été faites
45:51sur ce livre
45:51il y a des universités
45:52aux Etats-Unis
45:53qui s'en sont emparées
45:54alors il y a des thèses
45:55sur quoi
45:56et moi
45:56quand je l'ai trouvé
45:57j'avais 12 ans
45:58et il ne m'a jamais quitté
45:59à tel point que
46:00j'en avais un
46:00dans toutes les pièces
46:01c'est un roman
46:02de l'adolescence
46:03finalement
46:04ouais
46:05c'est un roman
46:07qui m'a parlé tout de suite
46:08et je me suis reconnue
46:09tout de suite
46:10comme s'il me parlait de moi
46:11et j'avais besoin
46:14qu'il soit toujours là
46:15j'en ai un dans ma chambre
46:16j'ai un exemplaire
46:17dans mon bureau
46:18j'ai un exemplaire
46:19j'en prenais un tout le temps
46:20pour lire L'Attrape-Coeur
46:21et c'est même
46:22L'Attrape-Coeur
46:23qui vous a servi
46:24au bac
46:25pour l'oral d'anglais
46:26j'ai voulu faire mon intéressante
46:27parce que
46:28j'adorais l'anglais
46:30j'étais très bon anglais
46:31mais je travaillais comme une folle
46:32là-dessus
46:32j'avais pas de facilité
46:34je travaillais comme une dingue
46:35et la prof m'avait dit
46:36vous savez Laurence
46:36vraiment au bac
46:37donnez tout
46:38parce que vous risquez
46:39d'avoir une très bonne note
46:40j'avais pas de bonne note ailleurs
46:41si j'avais des bonnes notes
46:42mais je me disais
46:43je vais tout mettre sur l'anglais
46:44comme ça
46:45ça va rattraper
46:46le 6 en géo
46:47ou un truc comme ça
46:48et je lui ai dit
46:50je voudrais présenter
46:51L'Attrape-Coeur
46:52et elle m'a dit
46:53un sujet libre
46:56c'est pas une bonne idée
46:58il faut être bon
46:59dans le sujet libre
46:59non non non
47:01évidemment
47:02une fois que j'allais rentrer
47:03vers l'examinateur
47:04je me suis dit
47:04c'est une très mauvaise idée
47:05pourquoi je lui avais présenté
47:06L'Attrape-Coeur
47:06et j'ai quand même présenté
47:08L'Attrape-Coeur
47:09je crois que j'ai eu 18 au bac
47:09en anglais
47:10et
47:11elle était
47:12un peu scotché
47:13la prof
47:13enfin pas la prof
47:14l'examinatrice
47:15parce que
47:15j'en parlais
47:16comme si
47:17j'avais toujours vécu
47:18avec ce livre
47:19mais après j'étais pas d'accord
47:20sur son analyse
47:20de ce livre
47:22et j'ai failli lui dire
47:23je suis pas d'accord
47:23mais je me suis arrêtée à temps
47:24pour me dire
47:25elle va me coller une mauvaise note
47:26j'ai dit oui oui bien sûr
47:27c'est une très bonne analyse
47:29missis
47:30missis
47:31voilà
47:31et oui
47:32et dans ce livre
47:33plein d'anecdotes
47:34Laurence Boccolini
47:34vous dites que vous n'êtes pas douée
47:36pour le bonheur
47:36non
47:38mais ça il faut être honnête
47:39avec soi
47:40quand on
47:41fait un peu un bilan de sa vie
47:42on est en droit de le faire
47:45de se dire que
47:46comme on l'a
47:46rarement vu
47:48autour de soi
47:49moi j'ai jamais vraiment
47:50su le reconnaître
47:51aujourd'hui
47:53j'ai ma fille
47:53les moments de bonheur
47:55je sais ce que c'est
47:55mais toute ma vie
47:57j'ai été entourée
47:58de la petite enfance
48:00de gens qui avaient eu
48:00bien du malheur
48:01on dit vous savez
48:01ils ont eu bien de la peine
48:02et la légèreté
48:05l'insouciance
48:06tout ça
48:06c'était compliqué
48:07j'ai pas eu
48:08donc je suis souvent allée
48:10vers des gens
48:10qui avaient une part d'ombre
48:12en me disant
48:12c'est ça
48:13ça va être ça le bonheur
48:15et finalement non
48:16évidemment que non
48:16et votre bonheur
48:17Laurence Boccolini
48:18c'est le métier
48:19que vous aimez plus que tout
48:20c'est le public
48:21c'est le public
48:21alors moi je me suis toujours
48:23moqué de Mireille Mathieu
48:23je le regrette
48:24parce que Mireille Mathieu
48:25quand on l'imitait
48:26on disait toujours
48:26je remercie mon public
48:28sans le public
48:29je ne serais rien
48:30et moi je dis
48:31elle m'énerve
48:31elle va dire ça tout le temps
48:32mais non
48:33elle a tout à fait raison
48:34moi je remercie le public
48:36le public
48:37c'est ceux qui vous font
48:38des câlins en permanence
48:39une espèce de câlins
48:40virtuels
48:41quand vous rentrez
48:42sur le plateau
48:43et qu'ils sont là
48:44ils sont heureux
48:44qu'on les rencontrait après
48:45vous dites vous savez
48:46moi je suis malade
48:48ou ça me fait du bien
48:49de vous voir
48:49ou ma mère vous regardait
48:51ou vous avez bercé
48:53mon enfance
48:53qu'est-ce que vous voulez de mieux
48:54vous avez rendu des gens heureux
48:55qui peut dire ça
48:56en tout cas ce livre rend heureux
48:58et j'espère que vous allez
48:59continuer à faire de la télé
49:00de la radio
49:00j'espère bien
49:01merci
49:02à décrire des livres
49:02j'espère
49:03j'espère
49:04vous qu'est-ce que vous me conseillez
49:05vous me conseillez quoi
49:06décrire sur quoi
49:07la suite
49:08parce qu'il y a plein de choses
49:09qu'on n'avait pas racontées
49:10et déjà on va découvrir
49:11Showtime
49:11souvenir du chaos
49:12chez Kero
49:13qui est un livre
49:13plein d'anecdotes
49:15et fait avec votre humour
49:16car même les situations dramatiques
49:17il y a toujours un côté humoristique
49:18il faut
49:19vous ne pouvez pas vous en empêcher
49:20non il faut
49:21c'est obligé
49:21on est obligé
49:22de rire
49:23du drame
49:24on est obligé
49:25et bien ne changez rien
49:26continuez ainsi
49:27merci Jacques
49:28merci Laurence Boccolini
49:29les clés d'une vie c'est terminé
49:30pour aujourd'hui
49:31on se retrouve bientôt
49:32restez fidèles
49:33à l'écoute de Sud Radio
49:33Sous-titrage Société Radio