Les clefs d'une vie avec Christophe Mali
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-19##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06L'homme de théâtre que vous êtes à l'origine a provisoirement baissé le rideau d'une aventure unique.
00:11Du trio, vous êtes passé au solo, ce qui ne va pas empêcher le public de continuer à compter sur vous.
00:16Bonjour Christophe Maly.
00:18Bonjour.
00:18Alors, je vous avais reçu il y a trois ans, quatre ans, et là, vous avez tellement de choses à dire que,
00:23puisqu'il y a un nouvel album, c'est l'occasion de dire ces choses-là et de raconter votre parcours d'une façon un peu différente
00:29à travers des dates-clés. Vous connaissez le principe des clés d'une vie.
00:32Tout à fait.
00:32Et donc, on va démarrer avec... On parlera bien sûr tout à l'heure du nouvel album, qui est un album solo.
00:38On va démarrer avec une date, le 31 août 1994, avec cette émission.
00:47Alors, vous n'êtes pas directement concerné, c'est la marche du siècle,
00:49mais ce jour-là, Jean-Marie Cavada reçoit Jacques Higelin,
00:53qui a choisi des amis avec lesquels il partage le même regard sur le monde,
00:56et parmi eux, Zarina Khan.
00:59Tout à fait, Zarina Khan. Et moi, je suis un grand fan de Jacques Higelin.
01:04Il se trouve qu'un mois auparavant, j'ai sonné chez Jacques Higelin en tant que grand fan.
01:09J'ai réussi à trouver son adresse. Jacques me reçoit dans sa maison, je lui chante des chansons.
01:14C'est ma première rencontre avec le grand Jacques.
01:16Et je me retrouve dans le public de la marche du siècle.
01:20Il invite Zarina Khan, qui est donc femme de théâtre,
01:24qui anime des ateliers d'écriture et de pratique théâtrale.
01:28Et je me dis, mais je la connais, Zarina.
01:30Elle est venue dans mon lycée.
01:33Donc, je vais la voir à la suite de l'émission.
01:37Et je lui dis, mais Zarina, c'est incroyable de se retrouver ici.
01:40Moi, je suis venu pour Jacques Higelin.
01:42Je vous retrouve. Vous êtes venu faire un atelier.
01:45Elle me dit, écoute, voyons-nous.
01:47Et de fil en aiguille, je me retrouve dans sa compagnie de théâtre, la compagnie Zarina Khan.
01:52Une histoire de théâtre, une tournée qui a duré 4 ans, 5 ans.
01:56Tout ça à cause et grâce à la marche du siècle.
01:59Grâce surtout à Jacques Higelin, je pense, à la marche du siècle, évidemment,
02:03à Jean-Marie Cavada, qu'on m'a présenté à cette occasion,
02:06et puis à Jacques Higelin, qui a été quand même
02:09une personne qui m'a beaucoup guidé dans tout mon parcours.
02:12Alors, on va en reparler, bien sûr.
02:13Zarina Khan, il faut savoir que c'est la petite fille d'un officier russe de la Marine du Tsar.
02:17Sa mère était lieutenant de l'armée française pendant la Deuxième Guerre mondiale.
02:21Son père, prince indien, est le cofondateur du Pakistan.
02:25Tout à fait, et ça a été la compagne d'un grand musicien, Arthur Rubinstein.
02:30Exactement, et elle a également eu comme professeur moral, comme paramoral,
02:35Corinne Danaer, le chancelier de l'Allemagne.
02:37Exactement, c'est tout à fait ça.
02:39Personnage extraordinaire.
02:40Personnage extraordinaire, personnage qui continue aujourd'hui de cultiver la paix
02:45à travers la culture, à travers les écrits et à travers les rencontres.
02:48Alors, tout a commencé effectivement avec des ateliers de théâtre au lycée.
02:52Vous étiez au lycée et vous voyez cette femme arriver.
02:55Et c'est cette femme qui arrive à tous nous mettre dans un espèce d'état un peu second
03:00et à nous faire accoucher de textes finalement.
03:04Alors moi, j'écrivais déjà beaucoup à l'époque, j'écrivais des chansons,
03:07mais tout d'un coup, elle, elle nous amenait dans une écriture beaucoup plus instinctive comme ça.
03:12Donc, ça a été une grande rencontre.
03:13Alors, en plus, ensuite, vous l'avez retrouvée parce qu'elle faisait des ateliers de théâtre
03:17elle-même et vous êtes allé dans ses ateliers de théâtre, Christophe Mali.
03:21Écoutez, j'ai fait partie de son atelier de théâtre et c'était pour resituer.
03:27C'est le moment de la guerre en ex-Yoslavie.
03:29C'est le moment où la ville de Sarajevo est assiégée.
03:32Elle part à Sarajevo faire un atelier de théâtre avec des jeunes de Sarajevo,
03:37des Serbes, des Serbes au Croate, des Bosniaques.
03:40Elle écrit une chanson.
03:41Elle écrit une pièce de théâtre qui s'appelle le Dictionnaire de la vie.
03:45Elle revient à Paris.
03:47Et ensuite, tous ces jeunes auteurs décident de quitter Sarajevo,
03:52ville assiégée par ce grand tunnel sous l'aéroport de Sarajevo
03:56qu'on peut visiter encore actuellement, parce que j'y ai été il y a quelques années.
03:59Et donc, ces jeunes sortent.
04:01Et donc, elle crée cette troupe, la troupe du Dictionnaire de la vie.
04:04Et je me retrouve de simple intervenant dans ces ateliers.
04:09Je me retrouve à être acteur.
04:10Et ma première tournée, j'ai 15 ans, 16 ans.
04:14Nous jouons à la cartoucherie de Vincennes.
04:16Nous partons en Grèce.
04:17Nous partons en Écosse.
04:18Nous partons en Tunisie.
04:19Jouer les mots du Dictionnaire de la vie, qui est un hymne à la paix,
04:23un hymne de ces jeunes qui ressortent de cette ville assiégée,
04:27qui ont fui la guerre pour venir faire du théâtre.
04:29Et le Dictionnaire de la vie, ça a donné l'idée à des éditeurs
04:31de faire des dictionnaires de la vie des artistes.
04:33C'est comme ça que l'idée est née.
04:35Oui, tout à fait.
04:35C'est fou, c'est fou.
04:36Et la cartoucherie de Vincennes, c'est un lieu mythique aussi pour les amateurs de théâtre.
04:41Et là, vous ne connaissiez pas du tout.
04:42Vous n'y étiez jamais allé, Christophe Mali.
04:44Je ne connaissais pas.
04:44Je connaissais le travail d'Ariane Mouchkine.
04:47Et je me retrouve à jouer à la cartoucherie de Vincennes.
04:50Et là, on y revient à la première qui est invitée et qui se retrouve au premier rang.
04:54Cette fois-là, Jacques Higelin, qui me voit et qui me dit mais qu'est-ce que tu fais là ?
04:59Et je lui dis bah voilà, grâce à toi, j'ai rencontré, j'ai re-rencontré Zarina
05:03et je me retrouve dans cette compagnie.
05:04Donc comme quoi, Jacques Higelin continue à me suivre.
05:07Mais de toute façon, Jacques Higelin était un personnage incroyable, très fidèle en amitié.
05:11Il avait une particularité.
05:13Les concerts n'étaient jamais pareils, un peu comme vous deux fois de suite.
05:16C'est peut-être, c'est un peu mon papa, c'est un peu mon idole.
05:20C'est un peu, c'est lui qui m'a donné envie d'écrire de la chanson.
05:23Et d'ailleurs, c'est marrant parce que je suis dans cette compagnie.
05:27Je commence à écrire des chansons et puis je suis un grand fan d'Higelin.
05:30Donc je m'habille comme Higelin, je parle comme Higelin.
05:33Je danse dans la rue comme Higelin et je me retrouve à faire des chansons.
05:38Et en fait, ça ressemble beaucoup à ce que faisait Jacques.
05:41Oui, et moi, je me souviens l'avoir vu au Trianon, un spectacle sur Charles Trenet.
05:44Trois jours de suite, trois spectacles différents.
05:47Et il improvisait totalement.
05:49Tout à fait. J'ai eu l'occasion de...
05:51Il m'a invité plusieurs fois, d'ailleurs, quand il a joué son spectacle avec Jacques Higelin.
05:54Donc j'ai des super souvenirs où on se voyait comme ça l'après-midi.
05:58Il me disait ce soir, viens, viens jouer, je t'invite.
06:01Et je me retrouvais sur la scène à chanter, à chanter une chanson de Trenet avec mon ami Jacques Higelin.
06:07Alors, il se trouve que la Cartoucherie du Vincennes, celles et ceux qui connaissent le lieu,
06:10il y a à l'entrée une structure en béton en forme de casemate.
06:14Et je sais pas si vous le savez, ce serait un vestige de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale.
06:19Les Allemands ont construit des fortifications et des bunkers et des casemates
06:23pour protéger leurs installations militaires.
06:25C'est un reste de la guerre.
06:26J'ignorais. J'ignorais.
06:28Mais c'est peut-être pour ça qu'à la Cartoucherie du Vincennes,
06:30Ariane Mouchkine en a fait aussi un espace pour parler de la paix, pour parler de la différence.
06:35Donc tout ça est finalement très lié.
06:36Alors, vous apprenez aussi de cette façon, Christophe m'a dit, et ça va vous servir, l'improvisation.
06:42Tout à fait.
06:43C'est venu parce que ça n'a rien à voir avec les ligues d'improvisation.
06:46Non, ça n'a rien à voir avec ça.
06:47Moi, je venais déjà dans mes premiers cours de théâtre où j'apprenais beaucoup d'impro.
06:51Et après, quand j'ai commencé à faire des concerts, c'est vrai qu'en allant voir Jacques Higelin,
06:56on l'a dit, sa particularité, c'était ça.
06:58C'était l'improvisation, l'improvisation avec de la musique, mais l'improvisation aussi avec le public.
07:03Et je me suis beaucoup, beaucoup inspiré de ça, même moi, sur mes concerts et encore aujourd'hui.
07:07Mais au théâtre, justement, vous improvisez beaucoup.
07:10C'était un art particulier.
07:12C'était un art particulier.
07:13Alors, c'était quelque chose qui était assez difficile quand même pour moi, parce que j'ai dû beaucoup le travailler.
07:18Parce qu'on a l'impression comme ça, quand on voit les improvisateurs, que c'est quelque chose d'assez simple.
07:22Finalement, c'est quelque chose qui se travaille beaucoup et j'ai dû beaucoup travailler pour arriver à être à la hauteur de mes acolytes en impro.
07:28Oui, moi, je me souviens des improvisations de chansonniers.
07:31On leur donnait quatre mots, Francis Blanche, Thierry Leluron, Jean Amadou faisaient ça.
07:35On leur donnait quatre mots et ils faisaient une chanson improvisée à partir de ces quatre mots.
07:38Dur, très, très dur.
07:40C'est une technique très particulière.
07:41Je pense que c'est aussi une question, il faut, comment dire, il faut usiter ça énormément pour arriver, pour que ça soit à la fin, pour que ça paraisse facile.
07:49Alors, vous devez aussi à ce spectacle, ce dictionnaire de la vie, Christophe Mali, votre nom, parce que vous vous appelez Christophe Petit à l'époque.
07:56Tous ces jeunes qui sortaient de Sarajevo, ça les faisait beaucoup rire.
07:59Mon nom, mon nom, mon vrai nom, c'est Petit Christophe Petit.
08:03Et donc, dès qu'ils l'ont su, ça les a fait beaucoup, ça les faisait beaucoup rire.
08:06Donc, ils m'appelaient Mali, Mali, Mali.
08:08C'était mon surnom, Mali.
08:09Et le jour de la catouche de Vincennes, Zarina, donc, publie ce programme et dans les acteurs, je vois mon nom Christophe Mali.
08:16Je dis, mais Christophe Mali, c'est qui?
08:18Elle me dit, mais Christophe Mali, c'est toi.
08:20Écoute, tu ne vas pas t'appeler Christophe Petit.
08:22Regarde, tout le monde t'appelle Mali.
08:24Donc, Christophe Mali, ça va devenir ton nom de scène.
08:26Voilà, voilà un joli baptême.
08:28Et en plus, vous avez joué dans d'autres pièces et j'ai découvert, Christophe Mali,
08:32que vous avez joué dans Crimes et Châtiments de Dovstoyevski.
08:35Ça, c'est très différent aussi de la chanson.
08:36Les années conservatoires, en effet, Jean-Jacques Charrière, qui dirigeait le théâtre de,
08:41comment dire, la partie théâtre du conservatoire d'Anthony,
08:46en effet, m'a proposé plusieurs rôles qui paraissent quand même assez loin de moi,
08:50puisque j'ai joué le chant du cygne de Tchaikov et le rôle de Raskolnikov dans Crimes et Châtiments, tout à fait.
08:55Et puis, il y a aussi le Brasseur de Lune.
08:58Un Brasseur de Lune de Jean Logier peut être totalement oublié aujourd'hui,
09:01que vous avez joué sur la couverture du livre.
09:03Il y a le Brasseur de Lune écrit quatre fois de façon différente.
09:07Et quand ils ont publié le Brasseur de Lune, j'étais tellement fier, puisqu'on peut le trouver encore.
09:12Il y a marqué, a été créé pour la première fois au Théâtre Firmin-Gémy avec,
09:16dans le rôle de Jonathan Burns, Christophe Mali.
09:18Comment c'est venu ça?
09:19Alors ça, c'est mon prof de théâtre, Jean-Jacques Charrière, qui connaissait Jean Logier,
09:24qui cherchait comme ça des pièces.
09:25Il voulait me faire faire un seul en scène.
09:27Et il me fait lire cette pièce qui s'appelle Le Brasseur de Lune,
09:30que je vais décrire en quelques lignes parce que c'est absolument fabuleux.
09:33C'est l'histoire de Jonathan Burns qui se rend compte que sur cette terre, tout se vend.
09:38Tout se vend, même les mots.
09:39Et pourtant, on est dans une période où la langue est asséchée,
09:44où finalement, les gens n'ont plus les mots.
09:45Donc, il décide de créer sa première boutique où l'on vend des mots, des mots bien pesés.
09:52Et ça raconte cette pièce, la Grande Ascension de Jonathan Burns,
09:57qui de sa petite boutique où il vend des mots, commence à créer une espèce de multinational,
10:02une énorme multinational qui veille comme ça sur le monde.
10:06Mais cette multinational est basée sur du vent parce que finalement, ces mots, c'est du vent.
10:11Donc, à travers quelque chose d'extrêmement poétique, c'est la poésie de Jean Logier.
10:16On arrivait à trouver, à l'époque, on pensait à des grands parcours comme Bernard Tapie à l'époque.
10:22En tout cas, toutes ces grandes multinationales basées sur du vent.
10:26Et voilà, ça s'appelle Un Brasseur de Lune.
10:28Et je l'ai joué, je l'ai joué deux années de suite.
10:31Et je l'ai repris quelques années plus tard au Lavoir Moderne.
10:34Oui, il faut savoir que Jean Logier était un acteur du TNP au départ, de Jean Villard.
10:38Et qu'ensuite, il est devenu un poète couvert de prix.
10:42Mais un peu oublié aujourd'hui.
10:43Un peu oublié parce que très particulier dans son écriture, Jean Logier.
10:46En effet, allié comme ça, d'une espèce de côté très littéraire, de côté classique,
10:51mais complètement sous couvert d'une poésie omniprésente dans ses textes.
10:55Ce qui donne vraiment des pièces.
10:56Et puis, il faut le dire quand même, Jean Logier était un peu fou.
10:59Donc, quand on lit ses écrits aujourd'hui, on se dit mais c'est impossible à monter
11:03parce qu'il faisait descendre des décors complètement incroyables.
11:07Il écrivait des décors complètement fous.
11:09Donc, peut-être que pour un metteur en scène de théâtre, c'est un petit peu dur.
11:13Et finalement, nous, on a réussi en simplifiant énormément son simple en scène.
11:17Voilà. Et après, vous êtes parti vers d'autres aventures.
11:20Et il y a une date importante aussi dans votre parcours.
11:22C'est le 5 novembre 1995.
11:24A tout de suite sur Sud Radio avec Christophe Mali.
11:27Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:30Sud Radio, les clés d'une vie.
11:32Mon invité Christophe Mali.
11:33Nous parlerons tout à l'heure de cet album solo, le deuxième de votre carrière.
11:38On revient à votre parcours.
11:39On a raconté vos débuts au théâtre.
11:41Et puis, le 5 novembre 1995, c'est la naissance d'un groupe
11:46dont le premier succès est cette chanson.
11:48C'est l'hymne de nos campagnes, de nos rivières, de nos montagnes,
11:53de la vimane, du monde animal.
11:55Crie le biais forest et cordes vocales.
11:58Premier succès du groupe Trio, qui au départ, s'écrivait Trio avec un i.
12:04Tout à fait. Ça s'appelait Trio.
12:06C'est nos amis, nos amis.
12:08On s'est rencontrés dans une MJC de Fresnes.
12:10On jouait comme ça.
12:11Moi, je jouais, j'étais plutôt au piano.
12:13Puis on s'amusait à chanter et à arranger nos textes avec la guitare.
12:17Et c'est nos amis qui ont fait mais c'est génial.
12:19Votre groupe, tiens, on vous a mis en première partie du groupe.
12:22On a appelé ça Trio.
12:23Le directeur de la MJC a mis le Y.
12:25Et la première fois que j'ai vu une affiche de Trio,
12:27je savais même pas que je faisais partie du groupe.
12:29Donc comme quoi, dès le début, l'aventure Trio,
12:32c'est une aventure qui vient du public et c'est les gens qui ont choisi de créer le groupe.
12:36Et justement, la rencontre, c'est ce 5 novembre 1995,
12:39dans cette maison de Louise Michel,
12:41qui a été un tournant de la ville de Fresnes.
12:43Parce que je ne sais pas si vous le savez,
12:45la ville de Fresnes est passée de 7 000 à 25 000 âmes entre 55 et 63.
12:50On a décidé de créer une offre culturelle pour éduquer la population.
12:54Et le bâtiment a été inauguré le 3 décembre 1966 par Anne Sylvestre.
12:59Ah, j'ignorais que c'était Anne Sylvestre qui l'avait inauguré.
13:01Voilà.
13:02Et donc, vous vous retrouvez là-dedans un petit peu par hasard.
13:04En fait, j'habite juste à côté de la MJC.
13:07Donc mes parents m'amènent, ils me disent, tiens Christophe,
13:09tu vas faire de la poterie à 4 ans, de l'expression par le mouvement à 6 ans,
13:13du judo à 7 ans et du théâtre, très rapidement du théâtre.
13:16Et donc, je me retrouve à faire les ateliers de théâtre justement à la MJC de Fresnes.
13:21Et puis, c'est un vivier parce que c'est un espace culturel,
13:24c'est un espace de rencontre.
13:25Et c'est là, du coup, que j'ai rencontré Gizmo et Manu,
13:28qui eux-mêmes faisaient partie d'un groupe qui s'appelait Empanada.
13:31Et je les découvre sur scène.
13:32Il se trouve que le théâtre, je crois que dès l'âge de 5 ans,
13:35vous obligez les voisins à venir voir vos pièces de théâtre.
13:38Vous êtes bien renseigné.
13:39C'est les voisins qui vous ont dit ça.
13:41Oui, je faisais des spectacles.
13:42Je créais des spectacles dans ma chambre.
13:44J'étais un grand fan de Chantal Goya.
13:46J'avais 5 ans.
13:47Donc, je reproduisais les décors de Chantal Goya en papier crêpon.
13:51Et je faisais des spectacles très longs de Chantal au Palais des Congrès.
13:54À l'époque, c'était une heure et demie, deux heures de spectacle.
13:56Je reproduisais les deux heures de spectacle avec moi, bien sûr,
13:59dans le rôle de Marie-Rose, de Chantal Goya.
14:02Et je mettais des petites plaquettes comme ça dans mon immeuble.
14:04Et j'invitais tous les voisins et mes parents.
14:07Et ça durait des heures.
14:08Et vraiment, ils étaient très polis d'écouter et de rester là,
14:12vaillant dans ma chambre pendant deux heures.
14:13Et vous passiez les chansons de Chantal Goya ?
14:15Et je les chantais aussi avec ma mise en scène.
14:17Et j'étendais un rideau comme ça.
14:20Je faisais des ombres chinoises.
14:21Et voilà, il y avait plein de trouvailles, plein d'astuces.
14:24Et quand on pense qu'elle a 5 ans dans la carrière,
14:25qu'au départ, ça a commencé, je sais pas, pour un après-midi,
14:29pour le Variety Club de France, elle voulait faire un gala.
14:31Jean-Jacques Debout, putain, marchera jamais sur scène.
14:34Elle est arrivée sur scène et c'est parti.
14:35C'était plein en deux heures.
14:37Une histoire incroyable.
14:39Et se dire qu'après 50 ans de carrière,
14:42Chantal continue à remplir des salles.
14:44Chantal continue avec les parents,
14:47les gens qui l'ont écoutée quand elle était petite,
14:49dont je fais partie, qui viennent avec leurs enfants
14:51et toujours avec une vivacité incroyable.
14:53C'est quelqu'un que j'admire beaucoup.
14:54Et les petits-enfants, des petits...
14:56Et les petits-enfants, des petits-enfants.
14:58Et alors avant, j'étais un grand fan de Chantal.
15:00Et puis j'ai eu l'occasion de la rencontrer
15:02et de faire de la promo aussi avec elle.
15:04Et puis maintenant, on s'appelle régulièrement.
15:06On s'apprécie beaucoup.
15:07Je vous comprends.
15:08Elle est géniale et formidable.
15:10Alors, vous avez donc débuté avec le théâtre,
15:13mais les bases de l'écriture, de la chanson et le théâtre,
15:15ça a été lié finalement.
15:17Parce que les deux sont proches.
15:19Pour moi, c'était que...
15:20En fait, je me servais des chansons pour faire de la scène.
15:24Et avant de faire des concerts,
15:25la première fois, je faisais des comédies musicales.
15:27Donc j'écrivais des comédies musicales.
15:29Ma première, c'était « Caviar Guillotine Champagne ».
15:32Ma deuxième, c'était « Histoire de piano ».
15:34Je louais, enfin, je louais.
15:35J'allais voir le directeur de la MJC en me disant
15:37« Bon, moi, j'ai envie de faire un spectacle.
15:39Est-ce que je peux avoir deux dates ? »
15:40Et puis tout le long de l'année, je travaillais mon spectacle
15:43et j'écrivais des chansons pour la comédie musicale, en fait.
15:45Oui, et à l'époque où la comédie musicale,
15:47bon, il y avait l'opéra rock Starmania,
15:49mais il n'y avait pas de comédie musicale.
15:50Il n'y avait que ça, exactement.
15:52Il y avait... Ça n'existait pas.
15:53La comédie musicale n'existait pas.
15:54Elle est arrivée bien après avec Notre-Dame de Paris, etc.
15:57Donc à l'époque, moi, ce qui m'inspirait, c'était,
15:59pour tout vous dire, finalement, c'est Chantal Goya.
16:01C'est Chantal Goya qui créait
16:02cette espèce de comédie musicale
16:03qui s'approchait beaucoup plus de l'opéra, finalement.
16:05Bien sûr, mais en même temps, la dernière comédie musicale
16:08au Châtelet, c'était W.
16:09Ça avait été un échec considérable
16:11et ça avait pratiquement tué le Châtelet en 1971.
16:13Et depuis, on avait dit « C'est fini, c'est mort ».
16:15Après, il y a eu...
16:16C'est une génération où il y avait quand même...
16:18Oh, c'est un peu plus tard, quand même,
16:20Dans les années 80-85,
16:22Cats est arrivé quand même à Paris au Théâtre Mogador.
16:25Donc, on avait quand même quelques productions américaines
16:27qui arrivaient, mais c'était très rare.
16:28Ce n'est pas du tout l'engouement qu'on peut connaître aujourd'hui.
16:31Et ensuite, il y a eu Les Misérables,
16:32mais c'est encore autre chose.
16:33Tout à fait, tout à fait.
16:34Alors, il se trouve aussi que vous avez un point commun
16:36avec ceux que vous rencontrez.
16:37C'est votre passion du reggae, Christophe Maly.
16:39Ah oui, tout à fait, passion du reggae.
16:41Passion de la chanson française avant tout.
16:43Et j'ai vraiment découvert le reggae
16:44en... comment dire, avec mes acolis.
16:47Donc, c'était quand même une période adolescente.
16:48On écoute tous du Bob Marley, du Peter Tosh, tout ça.
16:51Et c'est vrai que c'est une musique, après, que je découvre.
16:54Et il me plaît de reprendre les chansons que j'écrivais
16:57et que je composais au piano, mais avec ma guitare, en reggae.
17:00Voilà.
17:01Et on parle de Bob Marley, mais on oublie que le nom de cette musique,
17:03c'est issu du titre d'une chanson de Toots and the Maytals
17:07qui s'appelle « Doob the Reggae ».
17:08Tout à fait.
17:09Et ça, peu de gens le savent.
17:10C'est l'origine, c'est l'origine de l'étymologie,
17:13qu'on va dire, tout à fait.
17:14Et le premier album que vous sortez, Christophe Maly,
17:16le titre surprend tout le monde, « Mama Gubida ».
17:19« Mama Gubida », c'était la première syllabe de tous les gens de l'équipe.
17:23Donc Manu, Maly, Gizmo, Bibou, Daniel.
17:27« Mama Gubida ».
17:28Et puis, c'est un album qu'on fait de brique et de broc.
17:31En se disant, tiens, si on en vend 1 000, si on en vend 1 500, on sera content.
17:35Et puis, finalement, on se retrouve à en vendre 30 000 par nous-mêmes.
17:38Et ensuite, les Maison 10 nous suivent.
17:39Et voilà.
17:40Et c'est l'histoire incroyable du premier album.
17:44Oui, parce qu'il est sorti, c'était une cassette au départ,
17:46une petite cassette.
17:46Oui, c'est ça, il y avait une cassette.
17:48Après, on a fait un CD.
17:49Bon, on a vendu pas mal de cassettes, ce qui nous a permis,
17:52pour ceux qui se souviennent de l'époque de la cassette,
17:54cette cassette nous a permis de produire cet album.
17:57Et puis, voilà.
17:59Et puis, après cet album, cet album a eu un succès absolument grandissant
18:02au fil des années. Ce qui était génial avec « Mama Gubida »,
18:05c'est qu'en fait, on en vendait énormément, mais c'était des centaines de milliers.
18:08Mais que toutes les personnes qui l'achetaient étaient persuadées d'être le seul à l'acheter.
18:12Ah bon ?
18:12Comme on ne passait pas en radio,
18:14comme on n'était pas dans les médias, etc.
18:16C'était vraiment que le bouche à oreille.
18:18Et donc, toutes les personnes se disaient dans les écoles, dans les lycées.
18:21« Oh, tu connais pas ce groupe, tu connais... »
18:23Et donc, ils achetaient le CD, mais ils étaient persuadés que c'était leur groupe à eux.
18:27Ils étaient persuadés que ça leur appartenait.
18:30Mais ils étaient des centaines de milliers, ils le savaient pas.
18:32Il n'y a que nous qui le savions, finalement.
18:34Et ça vous a servi.
18:34Et vous faisiez des tournées, je crois, en Bretagne, en Vendée.
18:37Tout à fait.
18:38Mais sans publicité. Vraiment, pas bouche à oreille.
18:41Ah, ça c'est sûr que ça ne coûtait pas cher en affiche,
18:44parce que finalement, c'est vraiment le bouche à oreille.
18:46Et on se retrouvait à débarquer dans des villes, je me souviens...
18:48Moi, je me souviens de la première fois qu'on a joué à Lille.
18:50On a débarqué sur scène, les gens connaissaient les paroles,
18:52mais on ne comprenait pas.
18:54On se disait « Mais pourquoi ils connaissent les paroles ? »
18:55Ou quand on va à Marseille, la première fois qu'on fait un concert à Marseille,
18:58l'album vient juste de sortir et les gens connaissent les paroles par cœur.
19:01On se dit « Mais qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe ? »
19:03En même temps, je crois qu'il y a beaucoup d'associations
19:05qui vous ont soutenu à l'époque.
19:06C'était que les associations.
19:08Et puis c'était facile, parce que ces assos, elles faisaient comme ça un spectacle.
19:12Elles n'avaient pas beaucoup d'argent, elles voulaient nous faire venir.
19:14En un coup de fil, c'était réglé.
19:16Et puis nous, on pouvait remplacer des groupes.
19:18Quand un groupe s'annulait, on se disait « Tiens, on va appeler les trios ».
19:21Après, on nous appelait et nous, on était là, bim, à quatre.
19:23On rentrait dans la voiture, les guitares derrière.
19:26On faisait trois heures de route et ça y est, deux heures après, on était sur la scène.
19:28Et ce qui est extraordinaire, Christophe Maly,
19:30c'est que le premier album sort, vous le vendez,
19:33vous n'avez pas assez d'argent pour en faire le second et puis une maison de disques arrive.
19:36Oui, c'est ça.
19:37C'est même pas pour faire le second, c'est-à-dire qu'en fait,
19:38on en fait en auto-production, auto-distribution 30 000.
19:42Les gens ne le savent pas, mais quand on commence à être référencés dans le FNAC,
19:45donc les FNAC commencent à nous acheter l'album,
19:48mais les FNAC payent bien plus tard, donc on n'avait plus la trésorerie.
19:51Après avoir été emprunté à papa, à maman, aux amis, etc.,
19:55on se retrouve en disant « Là, on a une demande, on ne peut plus ».
19:58Et par chance, c'est là où les maisons de disques sont arrivées
20:00parce qu'on ne vend pas 30 000 albums sans que ça passe inaperçu.
20:03Et pour situer un petit peu pour les gens,
20:06les deux gros albums qui se vendaient en auto-production, en auto-distribution,
20:10il y avait l'album de trio et il y avait l'album motivé des Zepda.
20:13C'était la même époque.
20:14Exactement.
20:15Et puis ce second album, il y a une chanson justement
20:17qui va contre les modes que vous dénoncez.
20:20Eh eh, il est temps de suivre la route des boys bands.
20:24Voilà, d'un côté, il y a les boys bands qui ont duré quelques années.
20:31Ils ne savaient même pas ce qu'ils chantaient, ce qu'ils dansaient.
20:33C'était la même année.
20:34C'était ça.
20:35On est exactement dans cette période.
20:36Et ça a duré quelques mois.
20:38C'était tragique pour certains qui ont cru qu'ils étaient des vedettes.
20:41Et vous faites votre chemin au milieu de tout ça ?
20:43Je crois.
20:44J'ai même une analyse.
20:45C'est-à-dire qu'à l'époque, on disait que c'était la mort de la chanson,
20:48ces boys bands qui arrivent comme ça sur les ondes, qui prennent toute la place.
20:52Et finalement, c'est juste après cette période des boys bands qu'il y a eu...
20:55Alors, il faut s'en souvenir, on parlait des groupes de scènes.
20:58C'était des groupes de scènes.
20:59Alors, les boys bands, c'était le contraire des groupes de scènes.
21:01Mais du coup, c'est eux qui ont permis tout d'un coup à toute une génération de groupes,
21:05dont les MatMata, les Sins Emilia, Trio, Louis Attaque, etc.
21:09sont arrivés juste à ce moment-là où on dit c'est la mort de la musique,
21:13ces boys bands, ces groupes extrêmement marketés.
21:15Mais finalement, c'est ça qui a...
21:17Le relan de cette musique-là, la réponse de ces boys bands-là,
21:20ça a été le succès de ces groupes dont on fait partie de toute cette vague des groupes de scènes.
21:25Et ce succès a continué.
21:27Il y a une autre date importante dans votre vie aussi, c'est le 23 avril 2020.
21:31A tout de suite sur Sud Radio avec Christophe Maly.
21:34Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:36Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Christophe Maly.
21:39Nous parlerons tout à l'heure de ce nouvel album,
21:42mais on évoque votre parcours qui a commencé par le théâtre,
21:44qui a continué avec le groupe Trio.
21:46Et justement, le 23 avril 2020, votre premier Bercy, devant une salle vide.
21:51Vous en sonnez ?
21:52Ah oui, juste avant le Covid.
21:54Et oui.
21:55Mais qu'est-ce que...
21:56En fait, les 25 ans, on fait un album, un album avec énormément d'invités.
22:01Ça va de Véronique Sanson, Mathieu Chédid, Claudio Capeo, McFly et Carlito,
22:05et j'en passe et j'en passe.
22:07On prépare ça pendant un an et demi.
22:10On fait les répétitions, grosses répétitions, avec du cirque, avec une scène centrale.
22:15Tout est prêt.
22:16Une diffusion au cinéma est prévue en direct.
22:19Donc, grosse machine, un truc quand même assez énorme.
22:22Et le jour de passer, c'est simple, l'avant-veille, l'avant-veille de ce concert.
22:29Emmanuel Macron annonce le premier confinement.
22:31Le concert a été annulé.
22:32On se retrouve avec Bercy, qui est annulé.
22:35On ne sait pas quand est-ce qu'il va être porté.
22:38On ne connaît pas l'issue du Covid.
22:39On ne sait pas combien de temps ça va durer.
22:40On se dit bon, il faut qu'on marque le coup.
22:42On a loué Bercy.
22:45Et donc, on se retrouve à Bercy, au milieu de Bercy, à faire un petit live.
22:50On décide ça comme ça en 24 heures.
22:52On invite Zaz, Zaz qui était là à l'époque, qui nous dit
22:56ben venez, moi, je viens chanter avec vous.
22:57Et beaucoup d'émotions parce qu'à la fois, on est content de jouer.
23:01Il y a même des fans qui se sont quand même déplacés, qui sont devant Bercy.
23:06Et puis, beaucoup d'émotions parce que tout d'un coup, jouer dans un Bercy totalement vide,
23:09alors qu'il était censé être plein le jour même.
23:13Ce Bercy a été reporté cinq fois, cinq reports,
23:16cinq reports et a été joué quasiment deux ans après.
23:19C'est fou, c'est l'histoire du Covid.
23:22Ça, c'est l'histoire du Covid.
23:23C'est quelque chose qui a beaucoup,
23:25qui a bouleversé beaucoup de nos habitudes, nos habitudes dans le travail,
23:29nos habitudes de se revoir avec l'arrivée du visio,
23:31l'arrivée de la téléconférence, etc.
23:35Et puis, du télétravail.
23:37Et puis, je pense que le côté positif,
23:40je pense qu'il y a beaucoup de chansons qui sont nées pendant le Covid, du coup.
23:43Bah oui, il y a beaucoup de gens qui se sont mis à écrire aussi,
23:45qui se sont découvert des passions pour l'écriture, en tout cas pour l'art en général.
23:49Allez, on va dire que c'est le côté positif.
23:50Moi, je me souviens sur Internet de La Tendresse par Bourville,
23:54jouée par 50 groupes qui se sont réunis.
23:57Je vois, très bien.
23:57C'est extraordinaire.
23:58Extraordinaire, extraordinaire.
24:00Il se trouve aussi que ce Bercy, vous l'avez maintenu parce qu'il fallait maintenir le rêve.
24:05Et le rêve est toujours très, très important pour vous, Christophe Many.
24:08Le rêve et puis, nous, notre vie, c'est, on a réalisé nos rêves.
24:12Moi, je voulais faire de la chanson.
24:14Ce jeune garçon dont on parlait, qui va sonner chez Jacques Higelin
24:17quand il a 15 ans, etc., il rêvait d'une vie.
24:19Et c'est la vie que je vis aujourd'hui.
24:21Et il faut être à la hauteur, justement, à la hauteur de ce que nous a donné la vie.
24:24Donc, quand on fête les 25 ans, quand il y a tous ces artistes
24:28qui viennent d'univers différents, de générations différentes,
24:31qu'on a conviés à un anniversaire, on se dit, voilà, on va le reporter,
24:35on va le reporter et puis on va quand même le faire.
24:36Et le jour où on a fait Bercy, c'était trois heures et demie de concert.
24:40Et c'était, voilà, une émotion absolument incroyable.
24:43Vous avez essayé de faire des lives par Internet, mais ça n'a pas marché
24:46parce que techniquement, ça ne fonctionnait pas.
24:47Mais vous avez quand même réussi à faire quelques petites choses
24:49pendant le confinement.
24:50Pendant le confinement, on a continué.
24:51On a fait pas mal de rencontres.
24:53On faisait des apéros avec les amis.
24:56Donc, ça se terminait un peu en boeuf.
24:58Ça se terminait des fois en chanson.
25:00Et puis, c'est une manière de se retrouver, de se dire, on est encore là.
25:02Et nous, on en avait besoin.
25:03Et je pense que les gens en avaient besoin aussi.
25:05Ils avaient besoin de se retrouver à 19 heures et de retrouver les artistes
25:09comme on retrouve des amis, finalement.
25:11Et c'était une manière pour chacun de sortir du confinement.
25:13Donc, ça a réveillé quand même pas mal de, je pense,
25:17plein de personnes qui se sont mis du coup à faire de la musique,
25:19à découvrir des artistes, à découvrir des jeunes artistes pendant le confinement.
25:22Et puis, Christophe Mali, c'était à peu près un peu avant que,
25:26après cette époque, Crio est devenu véritablement trio
25:28parce que vous étiez quatre et là, vous étiez trois.
25:30Exactement. C'est à ce moment-là, juste après le confinement,
25:32que Manu a décidé de quitter le groupe, ce qui a été terrible
25:36parce qu'on s'est posé la question.
25:37On s'est dit, bon, Manu s'en va, est-ce qu'on continue ?
25:40Lui, il nous a dit, mais oui, mais oui, il faut que vous continuiez
25:42parce qu'on n'est pas du tout...
25:44Enfin, il n'est pas parti parce qu'on était en mauvais terme, etc.
25:47C'est que lui, il n'avait plus envie de faire de tournée.
25:49Il n'avait plus envie de repartir sur les routes.
25:51Il n'avait plus envie de repartir sur un album.
25:53Donc, il a quand même fait l'album Chant de bataille avec nous,
25:54mais tout de suite après, il nous a dit, moi, je n'ai pas le courage de repartir.
25:57On a fait, bon, allez, c'est parti, nous, on continue.
25:59Vous vous rendez compte, le record 25 années, c'est rare pour un groupe ?
26:04Je crois qu'il n'y en a pas.
26:05Les compagnons de la chanson, 45 ans, c'est le seul exemple.
26:07D'accord, mais en tout cas, dans les groupes actuels,
26:11des groupes vraiment qui ont tenu aussi longtemps, je pense aux Ogres de Barbac.
26:14Oui, les Ogres de Barbac, c'est une famille.
26:16Ils sont encore là.
26:17Mais avec, en tout cas, les membres originaux du groupe,
26:19je crois qu'il y en a très peu.
26:20Et on nous demande souvent, c'est quoi ? Pourquoi ?
26:23Comment vous avez tenu ?
26:25Je pense que la raison, c'est vraiment parce que
26:28c'est des espaces de liberté.
26:30C'est qu'en fait, on est en groupe, on fait un album.
26:33Alors, on vit les uns sur les autres.
26:34On crée une tournée, on part sur les routes.
26:36Puis, à un moment donné, on s'arrête et on ne sait pas quand est-ce qu'on revient.
26:38Et on se permet, du coup, d'avoir des escapades.
26:41Pour moi, de revenir au théâtre, de revenir à la mise en scène.
26:44Pour d'autres, de faire des collectifs, de faire des albums à côté.
26:47Et on laisse renaître cette envie.
26:48Et quand cette envie est renée, hop, c'est là qu'on décide de repartir.
26:51Et justement, ce côté liberté, vous l'avez utilisé avec un premier album en 2004.
26:59Je la promène
27:02Ces rues que je ne connais pas
27:06Qui connaissent ton nom
27:09Je vous emmène, Disco d'or immédiatement.
27:12Personne ne s'y attendait, Christophe Mali.
27:14Ah bah, c'est sûr que quand on part sur un projet solo comme ça,
27:17alors les maisons de disques se disent, oui, c'est génial.
27:19Le public de trio va se jeter dessus, etc.
27:21Et en fait, pas du tout.
27:22On repart à zéro. C'est une aventure.
27:24C'est pas très confortable.
27:25C'est confortable artistiquement,
27:27parce qu'on est le seul à décider.
27:28On a le final cut sur les chansons, etc.
27:31Mais on repart vraiment de zéro.
27:32C'est marrant d'avoir mis cet extrait, l'absence de toi.
27:35On va revenir à l'absence de toi.
27:37C'est moi qui ai fait les paroles.
27:39Non, c'est moi qui ai fait la musique.
27:40Les paroles sont tirées d'une des pièces de Zarina Khan dont on parlait tout à l'heure.
27:43Et elle avait écrit une pièce.
27:46Je me souviens plus comment c'est appelé cette pièce, d'ailleurs.
27:48Et je trouvais qu'il y avait des passages sur l'absence dans cette pièce.
27:50Absolument incroyable.
27:51J'ai réuni tous les passages qui parlent de l'absence
27:54et j'en ai créé cette chanson, l'absence de toi.
27:56C'est fou.
27:56Alors, il y a bien sûr l'influence du Gelin,
27:58mais à cette occasion, vous expliquez que Thomas Fersen a aussi
28:01sur vous une certaine influence, Christophe Méli.
28:03Sa manière d'écrire, comment dire, son plaisir des mots.
28:07En effet, le personnage aussi qu'il s'est construit,
28:09c'est quelque chose qui m'a beaucoup inspiré, en effet.
28:11Et vous avez un point commun dans votre enfance.
28:13Enfant, dans sa chambre, il incarnait des personnages de son invention
28:17dans des déguisements cousus par sa mère.
28:19J'ignorais totalement.
28:21Ah ben voilà un point commun.
28:22Moi, je faisais mes spectacles derrière mon rideau et lui se déguiser.
28:25J'imagine dans tous les personnages qu'il a chanté ensuite.
28:28Complètement. J'ignorais totalement.
28:29Alors, cet album, finalement, c'est une surprise
28:31puisque vous êtes nommé au Victor de la Musique,
28:33ce que vous n'imaginiez pas, Christophe Méli.
28:34Absolument pas. Révélation scène.
28:36À l'époque, j'étais nominé avec Da Silva, Grand Corps Malade.
28:40Et quand on m'a dit, t'es nommé Révélation.
28:43Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas du tout, du tout, du tout.
28:46Un vrai plaisir.
28:46Et ce qui m'a permis de repartir pendant un an et demi en tournée avec le spectacle.
28:49Et en piano voix.
28:50Alors, la première partie était en piano voix.
28:52J'ai fait un an et demi en piano voix.
28:54Et après les victoires, mon tourneur me dit, allez, c'est reparti.
28:57Et là, je dis, oh, bon, j'ai fait un an et demi de piano voix.
28:59Maintenant, j'ai envie de tourner avec des musiciens.
29:00Et donc, je suis reparti grâce à cette nomination Victor de la Musique
29:04pendant un an et demi avec des musiciens.
29:06Et en parallèle, vous avez mené une activité qu'on connaît peu,
29:08qu'on connaît aujourd'hui grâce à la télévision.
29:10Vous avez été coach scénique au Francophonie, Christophe Méli.
29:13Pendant quasiment 15 ans au chantier des Franco, en effet.
29:16Comment c'est venu ça?
29:18Ça, c'est parce que je venais du théâtre.
29:20Et quand quand le Festival des Francophonie a été racheté,
29:25enfin, a été repris en tout cas par Gérard Pont, à l'époque,
29:28Kevin Duvies, qui est le programmateur, recherche des nouveaux coachs
29:32par rapport au chantier.
29:32Il me contacte, il me dit écoute, j'ai appris que tu faisais du théâtre.
29:35Est ce que ça t'intéresse de coacher les artistes?
29:37Et je pars dans cette aventure.
29:38Et du coup, donc, j'ai quitté le chantier des Francophonie
29:41il y a maintenant 15 ans, il y a 5 ans, 5, 6 ans.
29:44Mais je continue encore à coacher.
29:46Je coache aussi, je mets en scène aussi bien les artistes un peu.
29:49J'ai mis en scène le spectacle de TT, le spectacle des L.I.J.
29:52dernièrement, mais ce que je préfère, c'est vraiment
29:55c'est les jeunes artistes, en fait.
29:57C'est quand les jeunes artistes sortent un album.
29:59Souvent, les tourneurs m'appellent ou les structures m'appellent
30:01ou les artistes eux-mêmes m'appellent pour gagner du temps, en fait,
30:04pour leur faire part de mon expérience par rapport à la scène
30:07et pour que les premiers concerts qu'ils fassent ne soient pas comme les premiers.
30:09Comme s'ils avaient déjà de l'expérience, ça me plaît beaucoup.
30:11Il faut trouver des trucs particuliers pour chaque artiste?
30:14Oui, en fait, c'est sûr qu'il n'y a pas un chemin,
30:17il n'y a pas quelque chose qu'on peut calquer sur tous les artistes.
30:19Les demandes sont différentes.
30:20Mais comment dire, c'est comment s'inspirer de l'artiste,
30:25voir un petit peu ses difficultés, voir un petit peu souvent
30:28le manque de confiance qu'il peut avoir par rapport à la scène.
30:30Donc, on travaille sur le corps, on travaille sur l'interprétation,
30:33on travaille sur la setlist.
30:34Et puis aussi, qu'est ce que c'est que d'amener des chansons
30:37qu'on a faites en studio tout d'un coup sur une scène, dans des versions live, etc.
30:40C'est tout ce travail là que je fais.
30:42Alors les francophonies, je ne sais pas si vous le savez, le nom est né d'un lapsus.
30:45C'est à dire qu'un jour à la radio,
30:47Jean-Luc Foulkier veut lancer l'opération, il parle des francophonies.
30:50Il se trompe et il fait les francophonies.
30:52C'est comme ça que c'est né tout à fait par hasard.
30:54Et c'est vrai que vous avez quand même travaillé avec des artistes
30:57que personne ne connaissait.
30:58Il y a Zaz, Ours, Carmen Maria Vega et Pomme.
31:03Oui, entre autres, entre autres, il y en a plein d'autres aussi.
31:05Mais oui, ces artistes là, c'était vraiment la première fois que je vois Pomme.
31:10Son album n'est absolument pas sorti.
31:11Charles, son album va sortir et Zaz, son album est en train de sortir.
31:16Et oui, c'est rigolo de voir ces artistes sortis de l'œuvre au tout début.
31:20Vraiment, je les ai vus et après, du coup, je les ai vus grandir
31:22et puis devenir ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.
31:24Et vous sentiez qu'il y avait quelque chose sur Zaz ou sur Ours ?
31:26Oui, bien sûr.
31:27Bon, Ours, c'est encore différent parce que Ours, au-delà de l'artistique,
31:30c'est vraiment devenu un ami, il y a une amitié qui est née.
31:33On s'est rencontrés, on s'est rencontrés au chantier et tout d'un coup,
31:36ça a matché directement.
31:37On était tout de suite devenus amis et on est encore amis aujourd'hui.
31:40Et Zaz, moi, je me souviens de la première fois où je l'ai vue
31:42dans une émission à laquelle je collaborais avec Shabada.
31:45Immédiatement, on a compris qu'il y avait quelque chose.
31:47Zaz, il suffisait.
31:48C'est simple, elle arrivait, elle chantait.
31:50On sentait dans son charisme et surtout dans sa voix
31:54une singularité, une précision, une originalité.
31:58Vraiment, tout de suite, quand on la voyait, on disait
32:02il va se passer quelque chose, mais ça m'arrive encore aujourd'hui.
32:03Je suis actuellement prof dans une école, la Pulse Nation, la classe des créateurs.
32:08Je travaille avec des jeunes artistes qui ont 20, 21 ans.
32:10Et c'est rigolo, des fois, j'en vois débarquer.
32:12C'est simple, un couplet, un refrain.
32:15Waouh, je fais OK, OK, cet artiste, cet artiste,
32:19c'est un artiste qui va avoir une énorme et une très, très longue route.
32:22On le sent tout de suite.
32:23Oui, mais ça, c'est quelque chose de rare aujourd'hui.
32:25Dans les maisons de disques, au temps où il y avait des directeurs artistiques,
32:29on repérait les gens.
32:30Aujourd'hui, ce sont des chefs de produits
32:33qui voient leur chiffre d'affaires avant le côté artistique.
32:35Il y a ce côté là.
32:36Et puis, je pense que cette époque, surtout,
32:39ne laisse pas forcément aux jeunes artistes le temps de mûrir.
32:43C'est à dire qu'avec les télécrochés, avec tout ça, on va les chercher
32:46très, très, très, très vite.
32:48Ils commencent déjà à avoir des vues sur YouTube et bam, c'est parti.
32:51On les prend tout de suite.
32:52Donc, on a des artistes, des fois, qui n'ont pas encore le temps de mûrir,
32:55qui n'ont pas encore la solidité.
32:56Et c'est pour ça, d'ailleurs, que ça se finit des fois par des énormes burnouts,
33:00par des artistes qui n'en peuvent plus, parce qu'en fait, parce qu'en fait,
33:03on ne prend plus le temps.
33:04En fait, on ne prend plus le temps de vraiment travailler,
33:06de vraiment peaufiner les artistes.
33:08Il faut être rentable maintenant, tout de suite.
33:10Alors, vous avez aussi découvert un metteur en scène pour qui vous avez travaillé.
33:14C'est Alexis Michalik,
33:15car vous avez joué dans Don José de Carmen.
33:17Et là, on ne vous attendait pas.
33:19Oui, ça, c'est sûr.
33:20Moi, je ne m'attendais pas à avoir un coup de fil d'Alexis Michalik.
33:23Qui débutait à l'époque.
33:24Qui débutait, c'était le tout début.
33:26Et il me dit voilà, on m'a donné ton nom.
33:29Je monte Carmen, je veux que tu fasses le rôle de Don José.
33:32Qu'est ce que tu en penses ?
33:33J'étais en Argentine, je m'en souviens.
33:34Je lui dis, écoute, pourquoi pas ?
33:35Qui joue le rôle de Carmen ?
33:36Dis-moi, il me dit, Julie Zenati.
33:38Oh là là, mais je ne sais pas trop.
33:40Il me dit, écoute, c'est simple, tu reviens d'Argentine.
33:42On répète au Théâtre du Splendide.
33:44Tu te mets dans le fond de la salle.
33:45Voilà, tu te mets dans l'ombre.
33:46Personne ne saura que tu es là.
33:47C'est simple, tu regardes les répétitions.
33:49Ça te plaît, tu viens. Ça ne te plaît pas.
33:50Tu ne viens pas.
33:51Je me mets dans le fond du Théâtre du Splendide.
33:53Je regarde Alexis travailler avec toute son équipe d'acteurs,
33:57de chanteurs, de comédiens.
33:58Julie Zenati dans le rôle de Carmen.
34:00Et là, je me dis, mais évidemment, j'y vais.
34:03Évidemment.
34:04Et je me retrouve en effet à jouer avec Alexis Michalik.
34:07On a monté les deux premiers actes de Carmen opéra rock.
34:09Et c'était un super souvenir.
34:11Et puis, voilà.
34:12Et puis, Alexis, Alexis Michalik, voilà.
34:14Maintenant, on voit toute la carrière aujourd'hui
34:19et qui reste encore un ami avec qui j'adorerais recollaborer.
34:22Oui, en attendant, vous avez d'autres choses à faire.
34:24Oh oui, et on va en parler à travers la date du 7 mars 2025.
34:28A tout de suite sur Sud Radio avec Christophe Maly.
34:31Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
34:33Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Christophe Maly.
34:37On a parlé de votre parcours avec Trio.
34:39Et Trio qui s'est arrêté d'ailleurs brutalement.
34:42L'annonce a été faite un 1er avril dans un journal.
34:45Personne n'y a cru.
34:46Non, mais Trio ne s'arrête pas.
34:47Trio ne s'arrêtera pas.
34:48Trio fait des pauses.
34:49Trio fait des longues pauses.
34:51Et là, c'est une longue pause parce que moi,
34:52j'avais envie de partir sur ce projet.
34:54Gizmo aussi.
34:55Mais là, il y a les 30 ans qui s'annoncent.
34:58Donc, je pense qu'on va faire quelque chose pour les 30 ans.
34:59Alors, en attendant, donc 7 mars 2025, un nouvel album,
35:03le deuxième album en solo et qui s'appelle,
35:06enfin, le titre rappelle exactement ce qu'est l'album Les Derniers Humains.
35:23Alors, on est dans la pleine science-fiction et vous êtes un duo avec Lucie Lebrun,
35:30qui est quelqu'un aussi avec qui vous avez travaillé.
35:32Tout à fait. Le groupe Alidjé.
35:35Le groupe Alidjé, on les a vus naître, en fait, puisque c'était,
35:37on est sur le festival des Nuits de Champagne à Troyes.
35:42Et puis, on fait un concours en demandant aux gens, tenez,
35:45envoyez des versions acapellas d'une chanson de Trio.
35:47On reçoit une vidéo, elles sont 3, elles ne s'appellent même pas les Alidjé.
35:51C'était juste des amis. Elles chantent les Nuits de Champagne.
35:52Alors là, elles viennent et on leur dit, mais les filles,
35:55il faut absolument que vous fassiez quelque chose toutes les 3.
35:57C'est super.
35:58Elles décident de faire le groupe après avoir organisé ce concours.
36:01C'est Manu de Trio qui trouve le nom Alidjé et on les prend en première partie.
36:05Et voilà. Et là, je les retrouve des années après, il y a un an et demi.
36:10Et elles me demandent de faire la mise en scène de leur spectacle.
36:12Et c'est le moment où je suis sur l'album Les Derniers Humains.
36:15Je cherche quelqu'un pour faire un duo.
36:17Alors, dans ces moments-là, qu'est-ce qu'on fait ?
36:18On prend des papiers et puis on fait des listes avec toutes les artistes,
36:22on se dit tiens, on rêve un petit peu, ta, ta, ta.
36:24Et puis là, je me retrouve dans cette salle et j'ai Lucie en face de moi.
36:28Mais je me fais en fait la solution.
36:30La solution est en face de moi.
36:31Lucie, je m'entends hyper bien avec elle.
36:33Nos deux voix, ça match à fond.
36:35J'ai envie de passer du temps avec elle parce qu'on fait de la promo quand même.
36:37Donc, on s'entend hyper bien.
36:40Elle vient d'un groupe comme moi, je viens d'un groupe.
36:41Je viens de Trio, elle vient de Alidjé.
36:43Allez, c'est parti, je lui propose de faire le duo.
36:45Et puis, voilà, on décide de créer cette chanson.
36:47Enfin, de la créer, en tout cas, de la chanter ensemble.
36:49Cette chanson qui, malgré qu'elle s'appelle Les Derniers Humains,
36:51est un message d'espoir.
36:52Complètement optimiste, optimiste.
36:55Comment, comment on peut essayer de recréer le monde ?
36:57Oui, c'est une version.
36:59Comment est-ce une chanson, une chanson pleine d'humanité ?
37:01Mais comme, comme l'album, j'espère, d'où le titre humain.
37:03Justement, c'est un album humain puisque vous parlez beaucoup de vous en plus.
37:07Mais au départ, cet album, vous auriez dû le faire depuis des années
37:09puisque vous aviez des chansons en réserve depuis 2006.
37:12J'avais des chansons en réserve, mais ces chansons,
37:14je ne les ai pas remises sur l'album.
37:16C'est-à-dire que j'ai des chansons, mais quand j'ai fait cet album,
37:20c'est après, comment dire, c'est après avoir fait le livre avec Bertrand Dical.
37:24Et Bertrand me dit, c'est fou, dans toutes les chansons,
37:27tu n'as jamais écrit sur ton enfance, tu n'as jamais écrit sur ta famille.
37:30Donc, je me mets à, je me dis, mais oui, c'est vrai,
37:32je commence à écrire sur des choses un peu plus intimes.
37:35Et c'est comme ça qu'est venu.
37:36C'est comme ça qu'est venu à la base, l'idée de l'album et des vieilles chansons.
37:40Il y en a une, il y en a une qui s'appelle Tes Mensonges dessus,
37:43qui parle un peu des amours toxiques, de l'adultère,
37:45de tout ce qu'on peut accepter par amour.
37:47Et ça, c'est une chanson que je voulais déjà mettre sur
37:51à la fin de mon premier album et tous les albums de trio.
37:55À chaque fois, j'ai proposé cette chanson en disant,
37:57allez, venez écouter cette chanson, elle est incroyable.
38:00La Chevalier, mes acolis de trio disent non, non, ça ne nous plaît pas.
38:03Ça ne va pas, ça ne va pas, trio, etc.
38:05Donc, cette chanson, je l'ai gardée, elle était là dans mon petit tiroir.
38:08Et le jour où j'ai fait ce deuxième album solo, là, je l'ai ressorti.
38:11Oui, et ce qui est extraordinaire avec Trio, c'est que vous écriviez
38:14quelques fois 30 à 40 chansons pour en garder 13.
38:16C'est ça, c'est ça.
38:17Mais sur cet album, sur cet album solo,
38:20j'ai fait pas mal de sessions avec énormément d'artistes, etc.
38:23Des chansons, je devais en avoir une trentaine.
38:25Et finalement, il y en a 12 sur l'album.
38:26Oui, parce qu'au départ, vous vouliez un album avec 18 chansons.
38:29Oui, c'est ça, exactement.
38:30Et la maison de disques n'a pas voulu.
38:32Je voulais, je me disais, ah 18, non, bon allez, 15, 15.
38:35Et puis après, on m'a dit, bah non, c'est bien de garder quand même le mieux.
38:38On va garder la substantifique moelle et puis on va en garder peut être
38:42pour ressortir, etc.
38:43Donc, on a dû, en effet, choisir 12 titres.
38:45Et parmi ces titres, ça nous gêne.
38:47On dit, ça nous gêne.
38:51On continue quand même.
38:54On dit, ça tourne pas rond.
38:58On nous prend pour des cons.
39:01On dit, c'est pas normal.
39:04Et on s'indigne normal.
39:06Il y a un truc tout bête dans votre album, Christian Froidy,
39:08c'est qu'il y a des paroles de la musique.
39:10C'est plus si courant.
39:11Ouais, bah je, moi, je sais que j'attache une importance incroyable aux paroles,
39:16aux propos. Je passe énormément de temps à repaufiner les textes.
39:21Donc, pour moi, c'est d'une importance capitale.
39:22Quand j'écris une chanson, c'est rigolo.
39:24Donc, j'écris pour, parce qu'une chanson, c'est très court.
39:27C'est quoi? C'est, on va dire trois couplets, un refrain.
39:30Mais des couplets, moi, j'en écris, j'en écris 10, 11, 12, 13.
39:34Et puis après, j'essaye de tout, et puis vraiment de peaufiner comme ça les textes.
39:37Et puis, et puis les mélodies.
39:39En fait, moi, à force d'écrire des chansons, j'ai l'impression de tourner
39:42un petit peu en rond, de reprendre un peu toujours les mêmes accords, etc.
39:46Donc, c'est vrai que sur cet album, je n'ai pas hésité à co-composer
39:49avec d'autres personnes pour justement sortir de ma zone de confort
39:52et puis trouver des nouvelles harmonies, trouver des nouvelles manières
39:54de composer la musique.
39:56Après 30 ans, vous changez encore de méthode.
39:58Ça, c'est génial parce que j'ai et puis j'ai fait les sessions.
40:00Alors, je sais qu'il y a plein d'artistes qui font ça.
40:02Il me dit comment ça, tu n'en as jamais fait.
40:03Mais non, je n'en ai jamais fait.
40:05De se retrouver comme ça, dans une maison, dans un studio, avec des amis.
40:09Je fais ça vraiment avec des potes.
40:10Et on est là et on passe trois jours.
40:12On a quelques thèmes, on a des bouts de chansons, des bouts de musique.
40:15Et on crée des chansons.
40:17Et en trois jours, on essaye de créer comme ça les chansons.
40:20Et c'est vrai qu'après 30 ans,
40:22je me suis étonné moi-même de découvrir une nouvelle manière de composer.
40:26Alors, il faut savoir que je crois que le déclic de ce nouvel album,
40:29c'est la naissance de votre troisième enfant, Christophe Mali.
40:31Oui, parce que je pense que quand le troisième enfant
40:34a réveillé pas mal de choses en moi, des choses par rapport à ma famille.
40:38Je le disais tout à l'heure par rapport à mon enfance.
40:40Donc, il y a des choses que j'avais envie de dévoiler.
40:42Il y a une intimité que j'avais envie de mettre en mots et en musique.
40:46Vos succès, vos échecs, tout ce que vous avez vécu.
40:50Mais ça, c'est en filigrane dans l'album, dans les paroles.
40:52Je pense qu'il y a des morceaux où c'est carrément très frontal, il me semble.
40:57Et d'ailleurs, vous avez fait écouter l'album terminé à votre famille.
41:01Oui, bien sûr. Ou même avant qu'il soit terminé.
41:04J'ai une chanson qui s'appelle Enfant doré, qui parle de l'enfant préféré dans une famille.
41:08C'est une chanson qui est aussi autobiographique en partie.
41:13Et c'est vrai que là, c'est des chansons.
41:14Le jour où je la finis, même, elle est juste maquettée.
41:18J'appelle mon frère, je lui fais tiens, écoute ça.
41:20Eh bien nous, on va l'écouter.
41:41En fait, ce sont des sujets qui touchent tout le monde, ces chansons.
41:44C'est universel.
41:45Et pourtant, il n'y a pas de chanson qui parle de ça.
41:47Oui, curieusement.
41:49L'enfant préféré, j'ai cherché, j'ai trouvé aucune chanson qui parle de ça.
41:53La psychanalyse en parle.
41:55Et c'est rigolo parce que je n'ai jamais reçu autant de messages,
41:59de lettres qu'après avoir écrit cette chanson, Enfant doré.
42:03C'est à dire que je recevais énormément de courriers sur les réseaux sociaux
42:07de personnes qui me disaient mais c'est fou.
42:10Comment dire, j'ai vécu la même chose.
42:12Moi, j'étais aussi l'enfant qui a été mis de côté dans la famille.
42:15Ou alors moi aussi, j'ai été l'enfant qu'on a mis sur un piédestal.
42:19J'en ai jamais parlé à ma famille.
42:20C'est un sujet tabou dans notre famille.
42:22Cette chanson m'a beaucoup ému et je me sers de cette chanson
42:25pour la faire écouter, pour amener le sujet, etc.
42:28Mais j'ai reçu un nombre de messages, mais c'est incroyable, de témoignages
42:32de gens qui se sont reconnus dans cette chanson.
42:34Mais je pense que c'est le fait d'aborder un sujet quand même assez sensible
42:39et surtout dont on ne parle pas.
42:42Et vous, vous l'avez vécu, cette chanson, avant de l'écrire ?
42:46Bien sûr, quand je parle du pardon, j'en parle.
42:49C'est une chanson aussi sur le pardon, de dire on était petit,
42:51on ne s'en est pas rendu compte et on était trop petit.
42:54Pardon de n'avoir dit pardon.
42:55Elle finit comme ça, cette chanson.
42:56Effectivement, ça touche beaucoup de gens.
42:59Ce qui est clair aussi dans cet album sont vos influences,
43:01parce que vous avez eu beaucoup d'influences.
43:02On a parlé d'Igelin, mais Véronique Sanson ou Vincent Delerme aussi,
43:05ça a compté pour vous ?
43:07Oh là là, Vincent Delerme, quel auteur incroyable.
43:09Vincent Delerme, toutes les chansons de Vincent Delerme,
43:12justement, dans l'approche qu'il peut avoir par rapport au texte,
43:15ces textes extrêmement ciselés et comment dire,
43:18ce peu de mots, cette simplicité dans les mots.
43:21Il raconte avec très peu de mots des grandes histoires, des grandes chansons.
43:24Et ça, ça me plaît beaucoup.
43:25Et puis, on peut citer Souchon aussi, c'est-à-dire que souvent dans une ref,
43:29moi, quand j'avais le réalisateur de l'album, sur mon premier album,
43:31je lui avais dit, moi, ma ref, c'est Tomber du ciel, Jackie Gelin.
43:35J'en veux partout.
43:36Je veux des arrangements partout, des musiques.
43:37Je veux que ça déborde.
43:39Je veux que ça soit comme une bouteille de champagne.
43:41Voilà, là, la ref sur cet album avec Jules Giaconnelli, je lui dis, écoute,
43:45écoute, s'il y a une ref, on va parler Souchon, c'est-à-dire
43:48quelque chose d'assez nostalgique, quelque chose d'assez caressant,
43:51quelque chose qui se rapproche de l'enfance et quelque chose de très doux.
43:54Et Alain Souchon est venu sur le site de cet album.
43:56Ah, mais quel honneur pour moi.
44:11Comment s'est née cette idée de se faire venir Souchon et comment était-il venu?
44:17Eh bien, c'est une chanson qui parle de mon papa.
44:20Ça parle de cette génération des parents qui ne divorcent pas,
44:23qui ne divorcent pas pour les enfants.
44:25Et moi, j'en fais partie. C'est l'histoire de mes parents.
44:27Et on passait, nous, nos étés sur les grandes plages de la Côte d'Opale.
44:31Les plages, on a un appartement à Berck, donc on était là sur ces grandes,
44:34grandes plages. Et j'imagine dans cette chanson, mon père, voilà,
44:37qui se fait, qui repense finalement, qui repense à toutes ces années.
44:41Il marche comme ça sur cette plage, cette plage de Berck et dans le texte original.
44:45Donc, je m'étais sur les longues plages de Berck-le-Touquet, mon père marchait.
44:49Et puis, à un moment, je suis venu dans ces longues plages Souchon-Planay,
44:52parce que Souchon, il les a chantées, ces plages avec le baiser, etc.
44:55Et quand on se rencontre avec Alain, on en parle parce qu'on a, on a Saint-Angéli,
45:00tout ça, il adore ces grandes plages.
45:02Et donc, moi, j'avais marqué Souchon-Planay, je voulais et je me disais bon,
45:05et si Alain venait comme ça, c'est pas vraiment un duo sur la chanson.
45:09Il y a un espèce de côté fantomatique, Souchon-Plan,
45:12et à la fin, c'est lui qui vient juste de donner le dernier couplet.
45:15Donc, j'ai appelé Charles parce que je le connais bien, la famille.
45:18Je leur ai dit j'ai hyper envie de faire un duo.
45:19Ils me disent non, Alain, les duos, il en fait pas en ce moment.
45:23Il a refusé énormément de choses, c'est compliqué.
45:25Je leur ai dit non, mais là, c'est pas un duo, c'est pas un duo.
45:27C'est juste une apparition.
45:28C'est juste une apparition à la fin.
45:29Il fait juste le dernier couplet.
45:31Donc, j'ai envoyé le titre et ils m'ont dit on va le faire écouter.
45:35On va le faire écouter Alain.
45:36Alain a écouté et tout de suite, il a fait oui, je viens, allez, je viens.
45:39Il est venu et il est venu.
45:40Alors, au début, je voulais louer Ferber, un grand studio parisien
45:44pour accueillir Alain et tout.
45:45Là, il me dit mais non, non, non, vas-y, viens, on va chez Jules.
45:48Là, ton ami, il a un petit studio.
45:49Moi, je préfère ça.
45:50Donc, il est venu dans le petit studio de Jules, voilà, avec ses fils.
45:55Voilà. Et puis là, il a écouté la chanson.
45:57Il m'a regardé, il m'a fait ta chanson, elle est magnifique.
45:59Je rentre dans ton intimité.
46:00Et voilà, il participe à cette chanson.
46:03Et quand on pense qu'Alain Souchon a failli, en 73, abandonner ce métier,
46:07moi, je l'ai croisé à ce moment-là dans un lieu qui s'appelle la Pizza du Marais.
46:10Il voulait arrêter parce que l'amour en 1830 ne marchait pas.
46:13Il dit je ne ferai jamais rien dans ce métier.
46:15Et heureusement, il y a eu Laurent Woulsier et ça a marché.
46:17Ça a marché.
46:18Et puis après, c'est marrant parce qu'Alain Souchon, bon, aujourd'hui,
46:22voilà, on voit la carrière qu'il a.
46:23Mais je sais quand on en discute avec lui, il y a des hauts, il y a des bas,
46:26il y a des moments où c'est dur, il y a des moments où...
46:28Et Alain, pour lui, écrire des chansons, c'est vital.
46:31C'est quelqu'un qui écrit, c'est quelqu'un.
46:33Et d'ailleurs, pour avoir passé du temps avec lui, c'est super
46:35parce qu'on vit quelque chose.
46:37On va dans une pizzeria, on va dans un restaurant
46:39et puis on voit un parasol, on regarde les parasols.
46:42Et tout de suite, très souvent, il dit mais ça faudrait en faire une chanson.
46:45C'est-à-dire que de la vie, il se nourrit de la vie, de ce qu'il regarde,
46:48mais vraiment dans la vie de tous les jours et plein de fois où moi,
46:50je lui raconte des choses et il me dit mais tu devrais en écrire une chanson,
46:54Christophe, tu devrais faire une chanson de ça.
46:56Donc, on voit ce côté vital du chansonnier, de l'auteur, du compositeur.
47:00La chanson, c'est sa vie et c'est pour ça que finalement,
47:03à force d'écrire des chansons, elle rencontre forcément le public
47:06et le grand public.
47:07Et le public, vous allez le retrouver car vous allez partir en tournée.
47:10Ah là là, quelle impatience.
47:11C'est ce que vous aimez par-dessus tout.
47:13Mais là, vous imaginez même pas.
47:14C'est-à-dire que ça va faire deux ans que je n'ai pas été sur scène.
47:18Là, je pars avec un multi-instrumentiste.
47:20On est deux dans quelque chose de très intime, assez théâtral.
47:23Et j'ai très peur parce que je pars sur des...
47:27Avant, j'étais avec mon piano et puis là, je pars avec un son Rhodes.
47:31Je pars sur des sonorités un peu nouvelles et avec des chansons.
47:35Le premier album, je l'avais déjà pas mal rodé au Conétable.
47:39Je chantais mes chansons dans le bas du Conétable.
47:41Elles avaient déjà une vie.
47:42Là, je pars vraiment, je pars de rien, quoi.
47:44Donc, c'est beaucoup d'attente,
47:48beaucoup d'impatience et puis un peu de stress aussi, j'avoue.
47:50Oui, mais avec vous, je suis pas inquiet.
47:52Le public sera au rendez-vous avec cet album, avec Trio ensuite,
47:55avec d'autres choses parce que vous n'allez pas arrêter là.
47:58Non, pas du tout. J'ai plein de projets.
47:59Bon, écoutez, ça tombe bien.
48:00Vous viendrez de nouveau en parler au clé d'une vie.
48:03Merci. Merci beaucoup pour ce très beau voyage que j'ai passé en votre compagnie.
48:07Et réciproquement, cet album, il est disponible chez les humains.
48:12C'est important et il ne faut surtout pas le manquer parce qu'encore une fois,
48:14des albums comme les vôtres, c'est gentil.
48:16Et puis le café de la danse le 25, 26 mars.
48:20Et puis dans toute la France, on y sera.
48:22Merci Christophe. Merci beaucoup.
48:24La clé d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
48:25On se retrouve bientôt.
48:26Restez fidèle à l'écoute de Sud Radio.