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Sud Radio
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Les clefs d'une vie avec Gilbert Coullier

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-04-30##

Catégorie

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Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Depuis un demi-siècle, vous êtes l'homme de l'ombre
00:08qui a permis à bien des chanteurs et des humoristes
00:11de se faire une place au soleil.
00:13Vous avez été typographe avant d'imprimer votre propre marque.
00:17Bonjour Gilbert Coulier.
00:18Bonjour Jacques.
00:19Alors, 50 ans de carrière de production, on connaît votre nom
00:22puisque dès qu'on voit un spectacle, il y a écrit Gilbert Coulier Productions.
00:25Mais vous êtes un homme de l'ombre, vous n'avez pas beaucoup parlé.
00:28Non, je suis plutôt discret.
00:31Je laisse la place aux artistes.
00:34Aujourd'hui, c'est vous qui allez parler
00:36puisqu'on va évoquer votre parcours à travers des dates clés
00:39à l'occasion de ces 50 ans de carrière.
00:42Et la première date que j'ai trouvée, c'est le 28 mars 1975.
00:46Ça vous dit quelque chose ?
00:48Oui, effectivement, le 28 mars 1975, c'est le premier spectacle que j'ai organisé.
00:53Et j'ai fêté les 50 ans le 28 mars 2025 à Rouen
00:58où ça a commencé.
00:59Et ça a commencé avec ce chanteur qui, cette année-là, interprétait ce titre.
01:04La terre brûle sous mes pieds
01:07Et je ne sais, je ne sais pas m'arrêter
01:08Oh oui, je vais où mes chansons m'entraînent
01:12Une chanson de Johnny a enregistré à Memphis
01:14et c'est la première fois qu'on sortait cette année-là
01:16un coffret reprenant 10 albums de Johnny, ce qui s'est fait depuis.
01:19Et c'est vrai que ce spectacle, je crois que c'était à Rouen, au Parc d'exposition
01:24Il avait eu des moments difficiles, Johnny, il se remettait à peine du Johnny Circus
01:28qui lui avait coûté une fortune.
01:30Oui, c'était l'après Johnny Circus
01:33Et même, il annonçait vouloir se retirer, partir aux Etats-Unis
01:37C'était presque une tournée d'adieu
01:39Et on avait pensé à lui
01:42Parce qu'en fait, à l'origine, moi, comme vous l'avez rappelé
01:47Moi, j'étais un primeur typographe
01:50Et quand on s'est lancé dans cette aventure, on était trois
01:53Il y avait Annette Camus qui était ma compagne
01:56Et Jean-Claude Camus qui était son frère
01:58Et après, on s'est associés, on a fait Camus Coulier, etc.
02:03Il se trouve que Jean-Claude Camus, je crois, avait créé un restaurant qui ne marchait pas
02:07Oui, c'est-à-dire que moi, j'étais un primeur
02:11Donc je gagnais 2000 francs par mois
02:13Et lui, Annette et Jean-Claude, ils sortaient d'une expérience un peu malheureuse dans la restauration
02:19Donc on s'est dit, il faut faire quelque chose
02:21Et donc, on a pensé à organiser des spectacles
02:25Je crois que c'était l'époque où les balles du samedi soir fleurissaient
02:28Oui, absolument, on s'est fait la main justement sur quelques balles dans la région de Rouen
02:32En Seine-Maritime, dans l'Eure
02:34Et donc, après ces balles
02:37Parce qu'à l'époque, on faisait des balles
02:40Et au milieu du bal, à minuit, il y avait un chanteur qui venait
02:43Alors à l'époque, c'était Santiana qui vient de disparaître
02:47Malheureusement, il y a peu de temps
02:48C'était Dave, il y avait des artistes comme ça
02:52Frédéric, François
02:53Et donc, on a commencé par ça
02:55Et puis le premier vrai spectacle, c'était, comme vous l'avez dit, sous chapiteau au Parc des Expositions
03:01Et c'était avec John Hallyday
03:02Et comment l'avoir convaincu Johnny de venir faire ce spectacle ?
03:05Parce que Jean-Claude, il avait gardé quelques relations à Paris
03:10Et une de ses relations nous a mis en contact avec le manager de Johnny à l'époque
03:16Et c'est comme ça que ça s'est fait
03:18Et c'était un risque quand même
03:20Parce que financièrement, ça coûtait cher
03:22Oui, ça coûtait cher
03:23Mais Johnny, ça faisait plusieurs années qu'il n'était pas passé à Rouen
03:26Et Rouen, c'est une grande ville
03:28Mais c'est surtout une grande métropole
03:30Il y a 500 000 habitants
03:31Et on avait fait plus de 5000 personnes dans ce chapiteau
03:36Donc, quand on a vu ça, on a continué
03:39Après, on a acheté d'autres spectacles
03:41Enfin, d'autres artistes à d'autres producteurs
03:43Et c'est comme ça que ça s'est développé
03:46Mais comment est née l'idée au départ de vous lancer Gilbert Coulier dans ce métier ?
03:50Parce que Jean-Claude avait déjà été un peu dans ce métier
03:54Il avait été secrétaire d'artiste quelques années auparavant
03:57Et donc, il avait gardé quelques contacts
04:01Et finalement, c'était naturel de faire ça
04:05Moi, je m'intéressais beaucoup
04:06J'étais imprimeur, mais je m'intéressais beaucoup à l'actualité musicale
04:10J'écoutais beaucoup de disques
04:13J'achetais beaucoup de revues à l'époque
04:14Les Salut les Copains, etc
04:15Et donc, on s'est bien retrouvés ensemble
04:19Pour aller dans cette aventure
04:22Oui, mais vous étiez des béossiens
04:23Oui, mais ça a bien marché
04:26Le premier a bien marché
04:28Donc, ce qui nous a donné envie d'en faire d'autres
04:29Et puis, vous avez ensuite développé votre entreprise
04:32Avec Pascal Bernardin
04:34Et des stars étrangères
04:35Ce qui n'était pas courant à l'époque, Gilbert Coulier
04:37Absolument
04:38Donc, nous, on a commencé en 75
04:40Et en 77, moi, j'ai rencontré Pascal Bernardin
04:44Parce que je voulais organiser un spectacle
04:48Status quo à Rouen
04:50C'est lui qui faisait venir ce groupe
04:53Et puis, un jour, dans son bureau
04:56Il a eu un problème avec un spectacle à Paris
05:01A la porte de Pantin
05:03Et il a été obligé d'annuler
05:05Et obligé d'arrêter l'organisation de spectacle
05:11Parce qu'on avait retiré la licence momentanément
05:14Et donc, je lui ai dit
05:15Écoute, passe-moi si tu veux
05:16On le fait ensemble
05:17Donc, ça a commencé comme ça
05:19Status quo
05:19Après, ça a fait Tangerine Dream
05:22Après, on a fait Super Tramp
05:24Après, ça a monté en gamme
05:27On a été jusqu'à faire Bob Marley au Bourget
05:32Madonna au Parc de Sceaux
05:34Les Rolling Stones et Michael Jackson au Parc des Princes
05:39Donc, je pense qu'on avait à l'époque
05:42Entre Camus Coulier, donc Jean-Claude Camus et moi
05:45Et Zéro Production, la société qu'on avait montée avec Pascal Bernardin
05:48On avait les plus grands français et les plus grands internationaux
05:51Oui, mais il y a un spectacle au Parc de Sceaux
05:54C'est pas simple à organiser
05:55Et surtout à l'époque où il n'y avait pas
05:57Bon, il n'y avait pas de problème de sécurité comme aujourd'hui
05:59Mais c'était pas simple quand même
06:00Non, il y avait moins de problèmes de sécurité
06:03Mais ce qui était compliqué
06:05C'est qu'on avait fait 120 000 personnes payantes
06:08Ça veut dire qu'il y avait au moins 130 000 dans le parc
06:11Mais les gens, ils arrivent petit à petit
06:15Mais quand ils sortent
06:16T'as 130 000 personnes qui sortent en même temps
06:18C'était ça la difficulté
06:19La difficulté de rapatrier tous ces gens-là
06:22Donc, il y avait évidemment des bus spéciaux
06:24Des métros qu'on avait demandé
06:27Qui restent ouverts jusqu'à 3 heures du matin au moins
06:33Et donc, la difficulté c'était ça
06:35C'était le flux des gens
06:38Oui, et c'était les premiers grands spectacles
06:40En même temps, personne ne l'avait fait avant vous à Paris, Gilbert Coulier
06:42Non, parce qu'en fait, à Paris, il n'y avait pas de salle
06:45Donc, il fallait aller
06:49Nous, on a découvert le parc de Sceaux
06:52C'était un lieu magique
06:54Mais il y avait aussi, de temps en temps
06:56Il y avait l'hippodrome de Vincennes
06:58Ou l'hippodrome de Longchamp
06:59Mais il n'y avait pas le Bercy
07:02Il n'y avait pas le Zénith
07:03Il n'y avait pas les grandes salles comme ça
07:05Voilà, et en plus, les artistes n'étaient pas toujours faciles
07:07Bob Marley ou Michael Jackson, ce n'est pas facile à gérer
07:10Non, non, non, ce n'est pas facile à gérer
07:11Mais bon, on y est arrivé quand même
07:14Ils ont des demandes un peu spéciales, c'est vrai
07:16Mais bon, c'était notre job de faire ça
07:20Alors, il se trouve qu'en plus, ça se trouve dans des grandes salles
07:24Et vous êtes né dans un lieu beaucoup plus petit
07:27Je crois quelques centaines d'habitants
07:28La Chapelle-sur-Dain
07:30Oui, je suis né à La Chapelle-sur-Dain
07:32Il doit y avoir 350 habitants
07:34C'est près de Veléros
07:36Enfin, c'est près de Dieppe
07:38En fait, la ville la plus grande, c'est Dieppe
07:41La plus proche, c'est Dieppe
07:42Et puis, je suis à l'école
07:44J'ai à l'école à Bourville
07:45Bourville, c'est le village de Bourville
07:48Exactement
07:48Et d'ailleurs, il a pris ce pseudonyme
07:50Parce que c'était là d'où il venait
07:53Oui, oui, absolument
07:54Où sa mère s'était installée
07:55Oui, oui, Bourville, ça s'écrit
07:56Le village, ça s'écrit deux L, E à la fin
07:59Et lui, il a enlevé le dernier L et le dernier E
08:01Et il y a aussi le Val de la Haye
08:03Où vous avez grandi
08:03Oui, parce que mes parents, ils ont déménagé
08:07Mon père avait une charcuterie
08:10Donc, après, on a déménagé au Val de la Haye
08:12Au Val de la Haye, c'était dans les boucles de la Seine
08:14À 10 km de Rouen
08:17Et c'est pas très bien placé
08:19Parce qu'on était juste en face
08:21Toutes les usines chimiques
08:23De grands couronnes, petits couronnes
08:25Et ça sentait pas très très bon à chaque fois
08:27Et il y a un très grand auteur
08:28Qui a vécu aussi là-bas
08:30C'est Pierre Corneille
08:31Oui, oui, absolument
08:32Il a vécu là-bas
08:33Alors, il se trouve que les jeunes années ont été difficiles
08:35Parce qu'effectivement, bon, c'était une vie modeste
08:37Gilbert Coulier
08:38Oui
08:38Ah ben moi, je...
08:40Mes parents n'avaient pas beaucoup d'argent
08:42Et en plus de ça, mon père qui était charcutier
08:44Ça avait une charcuterie
08:46Mais ça avait fait faillite
08:47Donc après, il était ouvrier dans une usine
08:49Et c'est vrai que moi, quand j'ai eu 14 ans
08:53Normalement, j'aurais pu poursuivre mes études
08:57Aller plus loin
08:58Mais mes parents n'avaient pas d'argent
09:00Il n'y avait pas de bourse à l'époque
09:01Et donc à 14 ans, j'ai arrêté l'école
09:03Dès que j'ai eu mon certificat d'études
09:05Et pour rentrer apprenti dans une imprimerie
09:08Au départ, vos copains étaient ajusteurs
09:11Ouvriers
09:12Absolument
09:12Et vous ne vous oubliez pas ?
09:13Non, parce que, comme je vous le disais
09:15Au Val-de-la-Haye, en face, il y avait les chantiers de Normandie
09:18Qui étaient une grande usine de fabrication de bateaux
09:21De construction de bateaux
09:22Et donc, tous les enfants du Val-de-la-Haye
09:26De mon âge
09:27Et leur projet, c'était d'être ajusteurs
09:31Chaudronniers
09:32Et moi, ça ne m'allait pas
09:35Et donc, j'ai eu l'idée d'aller dans l'imprimerie
09:39Parce que dans le village où j'habitais
09:41Il y avait quelqu'un qui était typographe
09:42Ça me plaisait bien, ça
09:43Et c'était encore une époque
09:45Où l'imprimerie était au sommet de sa gloire
09:49Oui, mais c'était l'imprimerie à l'ancienne
09:51C'était avec les caractères
09:53C'était le début de l'offset
09:55Et c'était les caractères
09:58C'était...
10:00On mettait...
10:02Le typographe, c'est additionner les lettres
10:05Pour faire des lignes
10:07Pour faire des pavés
10:08Pour faire des...
10:09Moi, je me souviens de François
10:10Où j'ai travaillé
10:11Il y avait les typographes qui mettaient à toute allure les lettres pour le journal
10:14Il y avait une odeur d'encre extraordinaire
10:16Quand on imprimait ensuite le journal
10:18Ah bah oui, oui, oui
10:18Moi, j'avais vécu ça, oui, absolument
10:20Et ça vous a appris quelque chose ?
10:22Est-ce que ça vous a servi ensuite
10:23Cette rigueur de travail dans votre métier, Gilbert Collier ?
10:27Oui, parce qu'en fait, moi, il fallait que je sois à 8h du matin à l'imprimerie
10:33Jusqu'à 6h30 du soir
10:37Et on avait une heure et demie pour manger
10:41Mais on faisait 8h, 8 ou 9h par jour
10:46Et oui, ça apprend la rigueur
10:50Alors que moi, à l'époque, même, j'étais...
10:52Bon, quand j'avais 17 ans, 18 ans, j'aimais bien sortir
10:55Je sortais dans les boîtes jusqu'à 3h du matin
10:59Mais à 8h, j'étais au bureau
11:00J'étais à l'imprimerie
11:02Convaincu que vous alliez faire autre chose
11:04Ou vous pensiez continuer dans ces univers ?
11:05Bah, j'avais pas l'intention de rester dans l'imprimerie toute ma vie
11:10Et donc, j'ai eu cette chance de pouvoir aller dans le spectacle
11:17Et bon, pour moi, c'est formidable
11:19Parce que moi, j'ai toujours été passionné par le spectacle
11:21Encore aujourd'hui, j'ai toujours la passion
11:24Et je vis toujours un rêve éveillé
11:25Exactement
11:26Et ce rêve, on va l'évoquer à travers une autre date
11:29Le 26 septembre 1994
11:31A tout de suite sur Sud Radio avec Gilbert Coulier
11:34Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessy
11:37Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Gilbert Coulier
11:4050 ans de production de spectacle
11:43On a évoqué vos débuts avec Johnny, avec Jean-Claude Camus
11:46Vos débuts de typographe
11:48Et une date importante pour le 26 septembre 1994
11:52Pour la première fois, Céline Dion chante à l'Olympia en français et en anglais
11:58C'était début octobre
12:0226 septembre la première
12:05La première, oui, peut-être
12:06Et il se trouve que Céline Dion, ça a été un tournant dans votre carrière de producteur, Gilbert Coulier
12:12Bien sûr, c'est un tournant parce que Céline Dion, j'ai fait sa connaissance bien avant ça en fait
12:18J'ai fait sa connaissance quand on a monté avec Michel Berger et Luc Lamondon
12:23On a voulu monter Starmania
12:24Et Luc Lamondon, c'était en 87
12:27Et Luc Lamondon avait pensé à Céline Dion pour le rôle de Marie-Jeanne
12:31Et donc il m'a mis en relation avec René Angélil
12:35Donc j'ai proposé à René
12:36Et une semaine après, René me rappelle, il me dit non
12:40Parce que finalement on a choisi d'aller
12:42Il y avait à l'époque le patron de Sony USA qui s'appelait Tommy Motola
12:48Qui voulait investir sur Céline aux Etats-Unis
12:53Et donc il a choisi cette voie-là, il a bien fait
12:55Et ça m'a fait connaître René
12:59Après je suis allé voir Céline à Montréal pendant plusieurs fois
13:04Eux ils sont venus en France quand ils ont enregistré l'album Dion chante Plamondon
13:10Et là on s'est vraiment, on a sympathisé, on est devenus amis
13:14Et un jour René il m'a dit quand on viendra en Europe chanter
13:17Quand Céline viendra en Europe chanter, ce sera toi qui organisera les spectacles
13:20Et effectivement il y a eu un projet pour 3 Olympias fin septembre 1994
13:27Et donc il m'a appelé et on a fait ces 3 spectacles
13:32Qui ont été déterminants dans ma vie
13:34Mais aussi qui ont été déterminants dans la vie de Céline quelque part
13:37Parce que grâce à ces 3 spectacles, grâce à sa présence à Paris
13:41Elle a pu, par l'intermédiaire de la maison de disques
13:43Parce qu'ils avaient la même maison de disques
13:45Elle a pu rencontrer Jean-Jacques Goldman
13:46Et la rencontre Jean-Jacques Goldman et Céline Dion
13:48Ça a donné après l'album 2
13:51Où il y a la chanson Pour que tu m'aimes encore
13:53Et donc de l'Olympia, après on est passé au Zénith
13:56Après nous sommes passés à Bercy
13:58Et en 1999, on a fait avec Céline deux soirs le Stade de France
14:06Vous imaginiez quel aurait cet impact au début Gilbert Coulier ?
14:10Non, c'était pas imaginable
14:13Alors oui, elle avait une voix formidable
14:15Mais elle avait un look, c'était pas possible
14:19Même sur le spectacle d'Olympia
14:23Elle n'était pas très bien habillée
14:25Elle a connu des gens autour d'elle qui ont changé le look
14:35Et puis son talent a fait le reste
14:39Moi je me souviens à mes débuts à Radio Monte Carlo
14:42Elle venait avec sa mère, elle faisait son premier disque
14:45Ça ne marchait pas
14:46On l'apprenait que dans les émissions pour enfants
14:48Parce qu'on pensait qu'elle était une chanteuse pour enfants
14:50Sa première télé c'est Croque Vacances avec Claude Pierrat
14:54Et Drucker l'a découvert et l'a engagé dans Champs-Elysées
14:58Et avant d'entrer en scène, on a dû la pousser parce qu'elle n'osait pas entrer en scène
15:01C'est fou
15:02C'est fou hein ?
15:03Mais elle avait quelque chose de plus
15:04Et elle ne le mesurait peut-être pas à l'époque
15:06Et petit à petit, vous avez cru en elle
15:10Comme René Angélie a cru en elle
15:12Ça a été un énorme travail
15:15Même en France pour vous
15:16Pour convaincre les gens qu'elle avait ce talent
15:19Oui parce que quand on a fait les trois premiers Olympia
15:22Mon épouse Nicole
15:23Elle voulait faire venir des personnalités
15:26Mais personne n'est venu
15:27Les personnalités qu'il y avait ce soir-là
15:30C'était Michel Drucker
15:31C'était Monique Lomarcy
15:34Qui était la responsable de la programmation de RTL
15:38Mais c'est tout
15:39Il n'y avait pas de gens connus
15:41Elle était hors mode
15:44Elle était démodée
15:44Mais en même temps ça a fonctionné tout de suite
15:48Mais ça c'est le génie de René Angélil
15:50Qui l'a repéré aussi sur une cassette je crois
15:52Oui absolument
15:53Et moi je me souviens d'un dîner avec eux à Montréal en 88
15:56Avec Eddy Marnay
15:58Auteur de Chanson qui était le premier à croire en elle aussi
16:01Oui absolument
16:01Et ensuite suivre une artiste comme ça
16:04C'est un privilège pour vous aussi ?
16:06Oui bien sûr c'est un privilège
16:07On a passé des moments formidables
16:10Avec René, avec Céline
16:12Et Céline était très amie avec Nicole
16:14Nicole l'emmenait justement dans les magasins
16:18Pour qu'elle s'habille bien
16:23Et donc non non on a vécu des moments formidables avec Céline
16:26Et moi j'en garde toujours un souvenir
16:28Je ne peux pas l'oublier ça
16:32Et toujours beaucoup d'affection
16:36Beaucoup d'amitié pour elle
16:37Oui mais sa performance au jeu olympique a été exceptionnelle
16:40Exceptionnelle
16:41Des gens ont osé dire qu'elle chantait en playback
16:43Oui
16:44Il y a toujours ce genre de réflexion
16:47Alors il se trouve aussi une chose très particulière
16:49C'est que Céline Dion ne parle pas quand elle chante
16:52Je crois que c'est exactement le principe des conquétatrices
16:54Régine Crespin ne parlait pas pendant les trois jours qui précédaient un concert
16:58Et un jour vous avez assisté à une scène surréaliste avec Johnny
17:01Oui parce que avec Céline
17:04Céline elle aimait bien aller dîner dans certains restaurants
17:08Elle aimait bien aller dîner dans un restaurant près de mon bureau
17:12Qui s'appelle le Team Gats
17:12C'est un restaurant de couscous
17:14Et donc on dînait là
17:16Avec Céline
17:17C'est deux de ses soeurs
17:19René n'était pas là
17:20Et puis
17:22Mais c'était le jour où un jour elle ne parlait pas
17:25Donc bon bah elle faisait des signes
17:27Elle faisait des gestes comme ça pour se faire comprendre
17:29Mais elle ne parlait pas
17:30Donc nous on savait
17:31Donc il n'y avait pas de problème
17:32Sauf que
17:33Qui arrive dans le restaurant ?
17:35Johnny Hallyday
17:35Et Johnny va Céline
17:38Il s'embrasse et tout ça
17:39Sauf que Céline ne lui parlait pas
17:41Elle parlait
17:42Et à un moment il vient me voir
17:45Elle me dit elle s'ouvre de moi
17:45Alors il a fallu lui expliquer
17:48Elle économisait sa voix
17:51Expliquer ça à Johnny Hallyday
17:53Qui ne l'économisait pas lui
17:55Donc c'est compliqué
17:56Votre première télé
17:58C'est quand même parce que
17:59Vous êtes discret
17:59C'était des victoires de la musique
18:01Vous avez tenu au huitième victoire de la musique
18:03Le prix du producteur de l'année
18:05Et ça aussi c'est quelque chose
18:06Que vous n'imaginiez pas au départ
18:07Gilbert Coulier
18:08Non c'était
18:10Oui c'était
18:11Un souvenir
18:13Un très bon souvenir aussi
18:15C'était une belle récompense pour moi
18:18Vous êtes timide en montant sur scène
18:22Recevoir le trophée
18:23Oui ben oui
18:23Moi je ne suis pas
18:24C'est la raison pour laquelle je suis discret
18:26Parce que je sais que je ne suis pas à l'aise
18:28Donc voilà
18:29Alors il y a aussi quelqu'un d'autre
18:31Que vous n'avez pas découvert
18:33Parce qu'il était déjà découvert
18:34Mais je crois qu'il vous doit beaucoup
18:37C'est celui-ci
18:37Cette chanson a été écrite à La Rochelle
18:45Après une nuit de déprime
18:46Il ne savait pas quoi faire
18:47Dans sa chambre d'hôtel
18:48Il est écrit
18:48Casser la voix
18:49Et moi je me souviens de Bruel
18:50Dont personne ne voulait
18:53Il avait joué une pièce
18:54Avec Maria Pacom
18:56Et Odette Laure
18:57On appelle Émilie
18:58Il disait
18:59Mais un jour je réussirai
19:00Il n'était même pas certain de réussir
19:02Et là ça a été un des clics
19:03Et vous étiez là
19:04Non mais Patrick je l'ai connu
19:06Bien avant Casser la voix
19:08En fait je l'ai connu
19:08Il faisait la première partie
19:10De Patrick Sébastien
19:12Oui
19:12Comme Céline Dion d'ailleurs
19:14Oui absolument
19:15Et puis donc on a sympathisé
19:17A cette occasion
19:18Et puis
19:19Donc on s'est revus
19:21Et il fallait qu'il devait faire l'Olympia
19:25Il a sorti un album
19:26Et après il faisait l'Olympia
19:27C'était en 1987
19:28Je crois que c'était 2, 3, 4 mai 1987
19:32C'est 3 premiers Olympias
19:35Et donc c'est moi qui les ai produits
19:36Et déjà on sentait
19:38Qu'il y avait une ferveur du public
19:39Une fanatisation quelque part
19:42Mais ils n'étaient pas très nombreux à l'époque
19:44Mais on avait fait quand même 3 Olympias complets
19:47Et après en 90
19:50Il sort cet album
19:51Casser la voix
19:52Et là ça a été la Bruelmania
19:53Ça a été une folie
19:54Comment vous l'avez vécu cette folie ?
19:56Parce qu'on ne peut pas imaginer
19:58Ce qui s'est passé aujourd'hui
19:59Non parce que ça
20:00Je crois que
20:02C'est plus
20:03Ça n'arrive plus
20:05A ce point là
20:06Les gens
20:07Ils poursuivaient
20:09Il y a eu cet événement
20:10Un jour il va déjeuner
20:12A la Pizza Pino
20:13Sur les Champs-Elysées
20:14Avec Arcadie
20:15Avec Arcadie
20:16La Pizza Pino
20:17Était cernée
20:19De centaines de personnes
20:20Ils étaient prisonniers
20:22Dans le restaurant
20:23Et c'est vrai que
20:25Chaque soir
20:26Après les concerts
20:27C'était des centaines de fans
20:30Qui étaient à la sortie de la salle
20:32C'était incroyable
20:33Ça a duré
20:34Mais ça dure encore maintenant
20:36Le succès de Patrick
20:38Il y a encore beaucoup beaucoup de succès
20:40Mais la Bruelmania
20:42Ça a duré au moins 3 ans
20:43Et c'était incroyable
20:44Vous l'avez vu monter en puissance
20:46Dans les salles
20:47Du jour au lendemain ?
20:48Ah oui du jour au lendemain
20:49Oui du jour au lendemain
20:50Dès qu'il y a eu l'album
20:53Qui est sorti
20:53Casser la voix
20:54Et puis après
20:55Place des grands hommes
20:56En fait il n'y avait pas
20:57Que une chanson
20:58Il n'y avait que des tubes
21:00Dans cet album
21:01Et donc quand on a fait
21:02Le zénith
21:04On avait mis
21:06Je ne sais pas
21:063 ou 4 jours de zénith
21:08Mais après on a rajouté
21:09Rajouté
21:10Rajouté
21:10On n'arrêtait pas
21:12Et comment ça s'explique ?
21:15Ben c'était
21:15Je ne sais pas
21:15Il y a eu une alchimie
21:16Entre le public et lui
21:19Le public
21:20Patrick a fait des chansons
21:23Qui parlaient au public
21:24Et c'est
21:27Mais encore maintenant
21:28Maintenant
21:28C'est les enfants
21:31Et les petits-enfants
21:32Des fans de l'époque
21:35Qui viennent le voir encore
21:36Et il était le premier
21:37Surpris de ce succès
21:38Je crois
21:38Ah oui oui
21:39Ben oui
21:40C'était un tel succès
21:42Que tu ne peux même
21:42Pas imaginer
21:43Donc même lui
21:44Ne l'avait pas imaginé
21:45Donc il l'avait sûrement
21:46Souhaité
21:47Mais pas imaginé
21:47Un autre jour important
21:49Dans votre carrière
21:50Gilbert Coulier
21:51C'est le 2 septembre 2010
21:53On en parle dans quelques instants
21:54Avec vous
21:55Sur Sud Radio
21:56Sud Radio
21:57Les clés d'une vie
21:58Jacques Pessis
21:59Sud Radio
22:00Les clés d'une vie
22:01Mon invité Gilbert Coulier
22:0250 ans de carrière
22:03De production en coulisses
22:04Vous parlez peu
22:05Mais aujourd'hui
22:06Vous parlez
22:07Vous racontez ce parcours
22:08Et dans vos dates
22:09Il y a le 2 septembre 2010
22:10Qui est le jour
22:11Où vous avez signé
22:12Un contrat avec Johnny
22:13Ce sont des retrouvailles
22:15Je crois
22:15Oui c'est vrai
22:17Parce qu'en fait
22:19Entre Johnny et moi
22:20C'est quand même
22:21Un cordon ombilical
22:22Parce que le premier spectacle
22:23Que j'ai organisé
22:24C'était avec Johnny
22:25Après avec Jean-Claude Camus
22:27Nous sommes devenus
22:28Producteurs
22:29De Johnny Hallyday
22:30C'était en 79
22:33Je crois
22:34Quand il a fait
22:35Ses premiers grands shows
22:36À Pantin
22:36Oui absolument
22:37Et donc
22:38De 79 à 91
22:41C'était Camus Coulier
22:42Donc j'étais
22:43Co-producteur
22:44Avec Jean-Claude
22:46De Johnny
22:46On s'est séparés
22:48Avec Jean-Claude
22:48En 91
22:50Donc il y a eu
22:50Un partage d'artistes
22:51Jean-Claude est parti
22:52Avec Johnny
22:52Et Michel Sardou
22:53Moi je suis parti
22:54Avec Patrick Bruel
22:55Justement
22:55France Gall
22:56Michel Berger
22:57Etc
22:57Et après
22:59Donc
22:59Mais avec Johnny
23:01On a toujours gardé
23:02Des rapports
23:04Très amicaux
23:04On se voyait
23:05Très souvent
23:07Tout ça
23:07Mais
23:08En 2010
23:10Johnny
23:11A décidé
23:13De
23:13De se séparer
23:14De Jean-Claude
23:16Et
23:17Et donc
23:18Normalement
23:20Il se séparait
23:21Pas pour aller
23:22Chez moi
23:22Il était
23:23Il devait aller
23:24On lui avait fait une offre
23:27La station Europe 1
23:28Lui avait fait une offre
23:29Pour le produire
23:31Puis ça n'a pas marché
23:32Et donc
23:33Après
23:34Celui qui connaissait le mieux
23:35C'était moi
23:36Donc
23:36Il m'a appelé
23:37Pour
23:38Pour qu'on travaille ensemble
23:40Donc c'était
23:40Pour moi
23:41C'était une belle
23:41Une belle surprise
23:43C'était
23:45C'était formidable
23:46De retrouver Johnny
23:47De retravailler avec Johnny
23:49Donc voilà
23:49C'était
23:50Pour moi
23:50C'est vrai
23:51C'est une date
23:51Une date importante
23:52En plus
23:52Il n'a jamais cessé d'évaluer
23:53Asnavour m'a dit un jour
23:55Johnny c'est Berthe Silva
23:56Car il s'est
23:56Il s'est vraiment
23:57Il a évalué dans son répertoire
24:00Oui
24:00Oui
24:00C'est vrai
24:01Et il avait toujours des idées folles
24:02Qu'il fallait concrétiser
24:03Oui
24:04Oui mais ça c'était Johnny
24:06C'était
24:06Mais en même temps
24:08C'est des idées folles
24:10Mais c'est toujours
24:11C'est toujours
24:12Réalisable
24:12On n'imagine pas
24:14L'instinct de Johnny
24:15Moi je me souviens
24:16D'une répétition
24:17Où il est venu
24:18Une demi-heure
24:18Voir ses musiciens
24:19Il a donné trois indications
24:21Il est reparti
24:21Car il avait un sens
24:23Très précis du spectacle
24:24Ah oui
24:25Il avait
24:25Il avait ses idées
24:27Bien précises
24:27Il savait ce qu'il voulait
24:28Et
24:29Non ça durait
24:31Pas très longtemps
24:32Même les répétitions
24:33Il ne faisait pas
24:35Des semaines de répétition
24:37Il savait ce qu'il voulait
24:39Il disait aux musiciens
24:40Voilà je veux comme ça
24:41Je veux comme ça
24:42Et
24:43Le spectacle était monté
24:44Assez rapidement
24:45Oui
24:45Et puis
24:46Il avait un Walkman
24:47Je me souviens
24:48Il apprenait ses textes
24:49Et ses chansons
24:50Avec le Walkman
24:51En l'écoutant
24:51Sans arrêt
24:53Oui
24:53Mais en même temps
24:55C'était quelqu'un de très timide
24:56Mais qui parlait beaucoup
24:58Quand il était en confiance
24:59Oui absolument
25:01Non mais c'est vrai
25:01Qu'il était très timide
25:02Il était
25:03Quand il ne connaissait pas les gens
25:05Il était
25:06Mais il était d'une grande politesse
25:08Oui
25:08Il était
25:09Il était très prévenant
25:11Et c'était
25:14Il n'était pas du tout
25:15Un but de sa personne
25:16Il était
25:17C'était
25:19Quelqu'un de foncièrement gentil
25:21Oui
25:22En même temps
25:22Il ne pouvait pas rester seul
25:23C'est-à-dire que
25:24Si tu voyais un film
25:25A 3h du matin
25:26Il fallait être là
25:26Je ne sais pas si ça vous est arrivé
25:28Oui
25:28Évidemment
25:30Mais
25:30Mais bon
25:32Ça ne m'est pas arrivé souvent
25:35Mais je crois que
25:35Jean-Claude Camus
25:36Ça lui est arrivé plus souvent
25:37Parce que moi
25:37J'avais gardé quand même
25:41Une certaine autonomie
25:43Oui
25:43Car effectivement
25:44Vous faites partie de ceux
25:45Qui défendaient les artistes
25:46Mais une fois que le spectacle est terminé
25:48On passe à autre chose
25:49C'est important pour vous
25:50Oui
25:50C'est vrai
25:52Mais en même temps
25:53J'ai quand même la chance
25:54D'avoir à mes côtés
25:55Mon épouse Nicole
25:56Qui conserve
25:57Quand il n'y a plus de tournée
25:58Elle conserve le lien
26:00Avec les artistes
26:01C'est fou
26:01Parce que c'est aussi un travail
26:03Presque de psychologue
26:05Avec les artistes
26:06Oui
26:06Non mais c'est vrai
26:08Qu'il faut
26:08Il faut
26:09Il faut être
26:10Être là
26:12Quand ils ont besoin
26:12Il faut
26:13Peut-être même
26:14Anticiper leurs demandes
26:16Mais
26:16Mais c'est toujours
26:18C'est toujours
26:20Des très belles aventures
26:22Et puis on ne sait
26:23On ne sait pas assez
26:24Que Johnny avait beaucoup d'humour
26:26Oui c'est vrai
26:27Il avait beaucoup d'humour
26:28Vous riez avec lui
26:29De temps en temps
26:30Oui oui
26:30Il était taquin
26:32Il était
26:32Absolument
26:33Il avait un truc favori
26:35Parce qu'il avait une cour
26:36Dont il n'était pas dû
26:36Pour restaurant
26:37La cour arrivait
26:38Commandait des plats
26:40Les plus chers
26:40Et lui avant la fin du dîner
26:42Il faisait un signe
26:43A son chauffeur
26:43Pour aller soigner
26:44Dans votre toilette
26:44Il partait
26:45Et il laissait l'addition
26:46Aux autres
26:46C'est arrivé
26:48C'est arrivé
26:48Ce genre de choses
26:49Mais en même temps
26:50C'était un immense travailleur
26:52Oui
26:52Et c'est quelqu'un
26:53Qui demeure un cas unique
26:56Dans votre parcours
26:57Oui
26:58Comme on le disait tout à l'heure
27:00C'était le premier artiste
27:02Avec qui j'ai travaillé
27:03Et donc
27:04C'était une aventure
27:06Du début à la fin
27:07Quasiment
27:07Oui
27:08Mais en même temps
27:09Et jusqu'à la fin
27:10Vous étiez encore là
27:11Dans les dernières semaines
27:12Oui oui oui
27:12C'est-à-dire qu'il a tenu jusqu'au bout
27:16C'est assez étonnant
27:17Oui
27:17Vous l'avez vu vraiment
27:20Tenir
27:20Enfin
27:20Vouloir chanter jusqu'au bout
27:23Oui
27:23C'est-à-dire qu'à l'époque
27:25Sa dernière tournée
27:26Ce n'était pas moi
27:27Qui l'avais organisée
27:27Parce que c'était la tournée
27:28Des vieilles canailles
27:31Oui
27:31Et dans cette tournée-là
27:33C'est vrai qu'il tenait
27:34Mais je ne sais pas comment il tenait
27:36C'était
27:36Et d'ailleurs
27:37Il y avait l'oxygène derrière
27:39Mais il voulait absolument
27:41Assurer son spectacle
27:43Aller jusqu'au bout
27:44Jusqu'au bout
27:45Jusqu'au bout
27:45Alors dans votre parcours
27:46Gilbert-Coulier
27:47Il y a eu Johnny
27:47Mais il y a eu Sardou aussi
27:48Oui
27:49Sardou aussi
27:50Juste après Johnny
27:51Il est venu vous rejoindre
27:52Oui absolument
27:53Là c'est autre chose
27:54Oui c'est-à-dire que
27:56Sardou
27:57C'est un peu le même cas
28:00Que Johnny
28:03À un moment
28:03Ça n'allait plus avec Jean-Claude
28:06Donc il est revenu me voir
28:07Et donc on a retrouvé
28:09Travaillé ensemble
28:10Pendant deux tournées
28:10Et là aussi
28:11Il faut être psychologue
28:12Parce que c'est quelqu'un
28:13De pas facile à gérer
28:14Non mais on se connaissait bien
28:16Parce que dans les années 80
28:18Moi je
28:19Quand on était associé
28:21Avec Jean-Claude
28:22C'est moi qui faisais
28:23Les tournées de Sardou
28:24C'était moi
28:25Au quotidien
28:26J'étais avec lui
28:27C'est moi qui conduisait la voiture
28:28On a fait
28:29On a fait ça
28:30Pendant des années
28:31Des années
28:31Donc on se connaissait très bien
28:33Donc on n'a pas
28:34Eu besoin
28:35D'apprendre à se connaître
28:37Parce qu'il y avait
28:37Des automatismes
28:38Qui étaient restés
28:39Oui mais c'était pas facile
28:40Tous les jours
28:40Puisque à l'époque
28:42Où il a fait
28:43Je suis pour
28:44Le surveilleur général
28:44Ça n'a pas dû être facile
28:46Pour vous
28:46Agir en brise
28:47Non non
28:47A l'époque
28:48Non je me rappelle
28:49A Besançon
28:51Il y a eu une balle
28:52Qui a traversé le pare-brise
28:54A Toulouse
28:55Justement à Toulouse
28:57Les étudiants
28:58Les étudiants de Toulouse
28:59Ils étaient très virulents
29:00Ils étaient très virulents
29:00Et on était sous chapiteau
29:05A l'intérieur du parc des expositions
29:07Et les manifestants ont incendiait le chapiteau
29:11Comment on gère ça quand on est producteur
29:14Alors il y avait
29:15Il y avait les étudiants
29:17Il y avait des rangées de CRS
29:19Et après il y avait notre sécurité
29:21Tout ça pour accéder au chapiteau
29:23Donc c'était pathétique
29:26Mais à chaque fois vous gardiez la force de faire ça
29:29C'est notre métier aussi
29:30Il faut qu'on soit là
29:31On est des remparts aussi
29:32Par rapport aux artistes
29:33Et il y a aussi quelqu'un d'autre
29:35D'ailleurs à qui Johnny doit beaucoup
29:36Que vous avez bien connu
29:38Je t'envoie comme un papillon
29:41Un 8-3
29:43Michel Berger
29:48Alors effectivement
29:49Il y a eu Michel Berger vivant
29:51Que vous avez connu
29:52Notamment avec Starmania
29:53Oui
29:54Michel Berger
29:56Pour moi
29:57Là aussi il y a un cordon ombilical
30:00Parce que
30:01Michel Berger
30:02Un jour
30:03Il m'a contacté
30:06Pour
30:06Travailler avec moi
30:09Pour que j'organise
30:11Sa tournée
30:12Il ne voulait pas faire de scène au début
30:13Non
30:14Mais il voulait
30:14Donc
30:15Il m'a contacté
30:16Pour travailler avec moi
30:17Mais pour lui
30:19Pour organiser sa tournée
30:20Mais ce que j'ai compris après
30:21C'est qu'il me mettait
30:22En fait
30:23Il me testait
30:25Sur sa tournée
30:27Il me testait
30:28Pour que je fasse la tournée
30:29Voir si j'étais capable
30:31De faire la tournée
30:32De France-Galle après
30:32Oui
30:32Et donc
30:34On a fait la tournée
30:35De France-Galle
30:35Et tout ça
30:36Et on a travaillé
30:38Avec Michel pendant longtemps
30:38C'est lui qui a voulu
30:39Remonter
30:40Starmania
30:41En 1987
30:42Parce qu'il trouvait
30:43Que le Starmania
30:44De 79
30:45N'avait pas été
30:46Assez
30:46Abouti
30:47Enfin
30:47N'avait pas duré
30:48Assez longtemps
30:49Et donc
30:50Et malheureusement
30:52Donc
30:53Michel est décédé
30:55Le 3 août
30:5792
30:58Et donc
31:01Moi j'étais à Paris
31:02Je suis descendu
31:03Dans la nuit
31:03Et à Ramatuel
31:05Et France-Galle
31:06Elle me dit
31:07Il faut que tu remontes
31:09A Paris
31:10Parce que c'est toi
31:10Qui vas organiser
31:11Les obsèques
31:12Donc j'ai organisé
31:13Moi les obsèques
31:13De Michel Berger
31:14Au cimetière de Montmartre
31:17Et
31:17Et donc
31:19Et après
31:19Dans l'après-midi même
31:23Je redescendais
31:24A Saint-Tropez
31:25A Ramatuel
31:26Parce que
31:26C'était prévu
31:27Que j'habite
31:28Dans leur maison
31:29J'avais loué leur maison
31:30Et donc
31:30Dans l'après-midi même
31:32Je retourne
31:33A Ramatuel
31:34Donc
31:35A Saint-Tropez
31:37Je croise des amis
31:38Il me dit
31:38Viens on va dîner ensemble
31:40Et moi
31:41J'avais pas envie de dîner
31:42J'avais pas envie
31:43Je venais d'enterrer
31:44Michel Berger
31:44Mais on va quand même dîner
31:46Et après
31:47Il me dit
31:47Viens on va
31:48Au cave du roi
31:49Ça va te changer les idées
31:52Et c'est ce soir-là
31:53Le 6 août
31:5592
31:55Que j'ai rencontré
31:56Nicole mon épouse
31:57C'est extraordinaire
31:58Comme histoire
31:59C'est pour ça que
32:00Michel Berger
32:00Pour moi
32:01C'est
32:01Non ce qu'il faut dire aussi
32:03C'est que
32:03Quand je me suis séparé
32:04De Jean-Claude Camus
32:05Donc j'avais plus de bureau
32:06En 91
32:08Donc le 1er avril 91
32:09J'ai aménagé
32:13Dans des bureaux
32:13Que Michel Berger
32:14M'a souloué
32:15Les bureaux
32:17Que j'ai actuellement
32:17Encore
32:18Place Saint-Ferdinand
32:19C'est les anciens bureaux
32:20De Michel Berger
32:20Il m'a souloué une pièce
32:21Après il m'a souloué deux pièces
32:22Après Michel Berger
32:24Est décédé
32:24J'ai récupéré
32:26Tous les bureaux
32:26Et je suis encore
32:27En ce moment
32:28Dans les bureaux
32:28Dans les ex-bureaux
32:30De Michel Berger
32:31Il a vraiment inventé
32:32Quelque chose
32:32D'ailleurs
32:32Il y a une chose étonnante
32:33Le premier disque
32:35Dont il a été
32:35Le directeur artistique
32:36A ses débuts
32:37C'était un disque
32:38De Bourville
32:38Justement
32:39Oui absolument
32:39Et il y a eu Dorothée
32:41Aussi dans un genre
32:42De spectacles
32:42Très différents
32:43Alors Dorothée
32:44Qui est une bête
32:45De scène
32:45Comme elle-même
32:46N'imaginait pas
32:47Dorothée
32:48On a fait des centaines
32:52Parce que ça peut être
32:53Des centaines
32:54De spectacles
32:55Avec Dorothée
32:55Parce que rien qu'à Bercy
32:56Elle a fait 59 fois Bercy
32:5860 fois avec la surprise
33:01Avec Julien Doré
33:02Mais alors avec Jean-Luc Azoulay
33:03On essaye de convaincre Dorothée
33:06De faire un 60ème Bercy
33:08Oui
33:09Parce que pour l'instant
33:10On est arrêté à 59
33:11Donc elle a fait
33:12Elle a fait une chanson
33:13Avec Julien Doré
33:15Mais on voudrait
33:16Qu'elle fasse un spectacle
33:16Oui en même temps
33:18Moi que j'ai connu
33:19A ses débuts
33:20Elle ne voulait pas
33:21Chanter au début
33:21Elle devait dire
33:24Des contes de Bernard Dimet
33:25Que Bernard Dimet
33:26N'a jamais écrit
33:26Oui d'avons
33:27C'est fasciste
33:29Et en fait
33:30Et c'est comme ça
33:31Qu'est née Dorothée
33:31Au Pays des Chansons
33:32Mais ce qui est extraordinaire
33:33C'est qu'après 3 Bercy
33:34Elle est capable
33:35De servir le dîner
33:36A ses copains
33:36Absolument
33:37Comment vous expliquez ça ?
33:38Non mais il y a quelqu'un
33:39Qui était formidable aussi
33:40Dans la carrière de Dorothée
33:41C'est Jean-Luc Azoulay
33:42Oui
33:42Jean-Luc Azoulay
33:43Et à l'époque
33:44C'était Abbé
33:46Donc c'était Azoulay
33:47Berda
33:47Oui
33:47Mais Jean-Luc Azoulay
33:49Est resté
33:50Claude Berda
33:53A arrêté
33:54Abbé Productions
33:55Jean-Luc Azoulay
33:57Est resté
33:57Et encore maintenant
33:58Il s'occupe toujours
33:59De Dorothée
34:00Il est toujours proche d'elle
34:03Il s'occupe de Hélène
34:04De Elsa Esnou
34:05C'est quelqu'un
34:06De très fidèle
34:07Et très talentueux
34:08Comme vous
34:08Avec vos artistes
34:09Car il faut être fidèle
34:10Avec ces artistes
34:10Oui absolument
34:11Oui
34:11J'essaye de l'être
34:15Je crois que
34:16Mais les artistes
34:17Les artistes
34:19Ils sont là
34:20Quelques fois
34:20Après ils partent
34:21Après ils reviennent
34:22J'ai eu des expériences
34:25Comme ça
34:25Donc des artistes
34:27Qui sont partis
34:28Puis qui sont revenus
34:28Mais il y a des déceptions
34:30Parfois non ?
34:32Oui il y a des déceptions
34:33Oui
34:33Franchement
34:34Je n'en ai pas eu beaucoup
34:35Un regret quand même
34:36C'est mon temps
34:37Que vous deviez produire
34:38À Bercy
34:39Oui
34:40J'ai eu beaucoup de regrets
34:43Parce que je pense souvent
34:44Quand je fais une rétrospective
34:45Des 50 ans
34:46Je pense souvent
34:46Aux artistes disparus
34:47Parce que finalement
34:48Les artistes qui ont disparu
34:49Il y en a beaucoup
34:50Beaucoup avec qui j'ai travaillé
34:53Barbara
34:53Pour moi
34:54C'était
34:54Un choc
34:57C'était
34:57Même
34:58Une des huit personnes
35:00A porté le cercle de Barbara
35:02Après il y a eu mon temps
35:03Mon temps
35:03On devait faire
35:05Bercy en mai 92
35:07Il est mort le 9 novembre 91
35:09Sur le tournage
35:11D'un film de Bénex
35:12Et il y a eu
35:14Beaucoup de gens
35:17On avait vendu
35:18Beaucoup de billets
35:18Beaucoup de gens
35:19Qui ne se sont pas fait rembourser
35:20Donc il nous est resté
35:22De l'argent
35:22L'argent que j'ai donné
35:23À sa veuve
35:24À Carole Amiel
35:25Qui elle-même
35:26L'a donné à une oeuvre
35:27Voilà exactement
35:28Et effectivement
35:29Ça aurait été un magnifique spectacle
35:30Que vous n'avez pas fait
35:31Mais vous en avez fait d'autres
35:32Et puis
35:33Il y a une date importante aussi
35:34C'est le 28 mars 2005
35:36Qu'on va évoquer dans quelques instants
35:37Sur Sud Radio
35:38Avec Gilbert Coulier
35:39Sud Radio
35:41Les clés d'une vie
35:42Jacques Pessis
35:43Sud Radio
35:44Les clés d'une vie
35:45Mon invité Gilbert Coulier
35:47Producteur
35:47Alors
35:48On évoquait vos 5 ans de carrière
35:50Et justement
35:50Le 28 mars 2025
35:52À Rouen
35:53Aux zénites de Rouen
35:54Vous êtes monté sur scène
35:56Presque pour la première fois
35:57Pour vos 50 ans de carrière
35:58Gilbert Coulier
35:59Oui c'est vrai
36:00Parce que c'était
36:01C'était un soir un peu particulier pour moi
36:05Parce que c'est vrai que
36:0650 ans après
36:08Je me retrouvais à Rouen
36:09Au même endroit
36:10Que le 28 mars 1975
36:13Quasiment
36:14Et sauf qu'à l'époque
36:15C'était sous chapiteau
36:16Et là on était au zénith
36:17Et Gadel Mallet
36:20Il m'a fait monter sur scène
36:21Pour me dire au public
36:23Cette journée particulière pour moi
36:26Donc bon
36:27J'ai dit quelques mots
36:29Oui effectivement
36:29La lumière s'est rallumée dans la salle
36:31Pour que tout le monde
36:32Voie le public
36:33Et ça a été une ovation
36:34Quand on voit les images
36:35Vous avez été fêté
36:36C'est un moment émouvant quand même
36:38Oui
36:38Pour moi c'était émouvant
36:40J'ai remercié
36:41Je remercie le public qui était là
36:44Parce que c'était
36:46J'étais content de faire cet anniversaire
36:48Devant le public de Rouen
36:50Dans cette salle
36:51Et parce que je suis Rouenais d'origine
36:54J'étais content aussi
36:55Que ce soit
36:55D'être avec Gadel Mallet
36:57Qui est un ami très cher pour moi
37:00Et qui m'a présenté
37:05D'une manière formidable
37:06Donc c'était une belle soirée
37:09Oui en même temps
37:10Vous n'imaginiez pas
37:11Voici 50 ans
37:11Que vous seriez sur cette scène
37:13Aujourd'hui Gilbert Coulier
37:14Non c'est vrai
37:15Que c'est un métier
37:16Où tu peux pas
37:17Tu peux très bien
37:19Disparaître
37:20Du jour au lendemain
37:21C'est un métier
37:21Le métier qu'on fait
37:22C'est un métier
37:23C'est un casino perpétuel
37:24Quand même
37:24Tu gagnes
37:24Tu perds
37:25Tu gagnes
37:25Tu perds
37:26Donc bon
37:26Dieu merci
37:28Ça a plutôt été bien
37:30Oui
37:30Mais en même temps
37:31Ce zénith de Rouen
37:33Finalement
37:34Et c'est presque une revanche
37:35Sur la vie
37:35Vous en avez été
37:37Ou vous en êtes
37:37Le responsable
37:39Le responsable
37:40Non
37:40Mais en tout cas
37:41J'ai toujours déploré
37:43Qu'à Rouen
37:44Il n'y avait pas de salle
37:45Quand j'ai commencé
37:45C'était à Chapiteau
37:47Après c'était dans un hall
37:48Du parc d'exposition
37:48Et effectivement
37:50Je me suis quand même battu
37:51Pour qu'il y ait un zénith à Rouen
37:53Donc je suis allé voir
37:54A l'époque
37:54Le maire du Havre
37:55Qui était
37:56Antoine Ruffnac
37:57Qui était président
37:57Du conseil régional
37:58De Haute-Normandie
37:59Je suis allé voir
38:00Laurent Fabius
38:01A plusieurs reprises
38:02Et peut-être que
38:03Mon insistance
38:06A porter ses fruits
38:08En tout cas
38:08Le zénith a vu le jour
38:09Et les humoristes
38:11Comme Gad Elmanet
38:12Aussi
38:12C'est devenu
38:13Une de vos marques de fabrique
38:14Ce qui n'était pas évident
38:15Au début
38:15Parce que les humoristes
38:16Ils ne remplissaient pas
38:17Des zéniths au départ
38:18Oui c'est vrai
38:19Mais maintenant
38:19Il y a tout un public
38:22Pour ces humoristes
38:24Je travaille avec beaucoup
38:25Gad
38:26Mais je travaille aussi
38:26Avec Danny Boone
38:27Que j'adore
38:28Je travaille avec Ahmed Sila
38:29Qui est quelqu'un de charmant
38:31Je travaille avec Laurent Gérard
38:33Qui est parti justement
38:34On parlait des gens
38:36Qui partaient
38:36Mais Laurent Gérard
38:37Qui est revenu
38:38Avec Harry Habitant
38:41Que je défends toujours
38:43Parce qu'il a eu des problèmes
38:44Oui
38:45Vous avez été l'un des rares
38:46A défendre
38:46Quand il a été accusé
38:47Il fallait le tenir
38:48À bout de bras
38:49Oui oui
38:49Je travaille avec Manu Payet
38:51Aussi
38:51Je travaille avec
38:52Non non mais
38:53J'ai beaucoup
38:53Edouard
38:54Edouard Bouguerraba
38:56Donc
38:56L'humour
38:59L'humour
39:00Est très porteur en ce moment
39:01Et j'ai la chance
39:01De pouvoir travailler
39:03Avec ces artistes là
39:04Qui sont des artistes
39:05Formidables
39:06Oui
39:06Laurent Gérard
39:07C'est un peu difficile
39:08Parce que c'est
39:08Saucisson avant
39:09Et dîner ensuite
39:10Oui oui
39:12C'est quelqu'un
39:13De très convivial
39:14Et c'est vrai
39:15C'est vrai
39:15Mais bon
39:16C'est pas une punition non plus
39:18Non j'imagine
39:18Et puis
39:20Vous avez créé la surprise
39:21En produisant
39:22Gilbert Coulier
39:23Section d'assaut
39:24Oui
39:24Personne ne vous émulez
39:26Dans le rap
39:27Et encore moins
39:27Chez Gims
39:28Non mais c'est vrai
39:29Moi j'ai voulu
39:31J'ai senti
39:31Qu'il y avait
39:32Cette musique
39:34Qui n'était plus communautaire
39:36Ça s'est étendu
39:37A nos enfants
39:39A tous les enfants
39:41Enfin les têtes blondes
39:42Comme les autres communautés
39:44Et donc
39:45J'ai senti ça
39:47Et donc
39:47J'ai appris
39:49Que section d'assaut
39:50Se reformait
39:51Je me suis positionné
39:53J'ai fait une proposition
39:54Cette proposition
39:55Elle est arrivée à Gims
39:56Et Gims il a trouvé intéressant
39:58Oui c'est intéressant
39:59Puis Coulier
39:59Je connais
40:00C'est une marque
40:00Et donc
40:03Je suis allé rencontrer Gims
40:05A Marrakech
40:06On s'est tapé dans la main
40:07Et on a fait section d'assaut
40:08Ce qui a enchaîné
40:09Après
40:10J'ai fait Gims et Dajou
40:11Après je fais toujours
40:12Je produis tous les spectacles
40:14De Gims en ce moment
40:15Je produis aussi
40:16Les spectacles d'un autre rappeur
40:17Qui s'appelle
40:17SCH
40:18Qui est quelqu'un formidable
40:20Donc
40:20C'est pas
40:22C'est pas ma génération
40:23C'est pas tout à fait ma culture
40:24Mais on s'entend très bien
40:26Et je suis très très heureux
40:28De travailler avec eux
40:29Oui et Gims
40:29Moi je l'ai reçu
40:30Dans les clés d'une vie
40:31Je n'ai jamais vu
40:32Quelqu'un d'aussi gentil
40:33D'aussi timide
40:34Remerciant
40:35Après le passage dans l'émission
40:36C'est le contraire
40:37De l'image qu'il donne
40:38Oui oui absolument
40:39Oui oui
40:40Non mais il est comme ça
40:42Dans la vie
40:42Ça je vous le confirme
40:43Oui
40:43Et puis il a une voix exceptionnelle
40:45Il pourrait faire beaucoup de choses
40:46Ah oui oui
40:47Oui
40:47Et alors il y a aussi
40:49Il y a aussi des gens très différents
40:51Francis Cabrel
40:53On imagine mal
40:54Francis Cabrel
40:54Dans votre écurie
40:56Et vous avez travaillé avec lui
40:57Oui mais en même temps
40:58Francis
40:59Vous savez
41:00Il a toujours voulu travailler
41:02Tous ses producteurs de spectacles
41:04C'était des gens de province
41:05C'était
41:06Au début
41:06C'était quelqu'un du sud-ouest
41:08Après c'était deux producteurs
41:09De la région de Lyon
41:11Et puis quand il a voulu changer de producteur
41:15Et bien il a pensé à moi
41:18Son épouse de Mariette a pensé à moi
41:20Et parce que bon on se croisait
41:24On s'est croisé quelques fois
41:27Et puis ils ont bien senti que j'étais
41:29J'étais resté très provincial en fait quelque part
41:32Moi je suis toujours resté attaché à mes racines normandes
41:35Et donc je ne suis pas
41:36Et donc voilà
41:38En tout cas ils ont fait appel à moi
41:40Et on s'entend très très bien
41:41Je suis très très heureux de travailler avec Francis Cabrel
41:43Qui est vraiment une icône de la chanson française
41:45Et dans ce monde où justement
41:47Il y a beaucoup de groupes
41:49Vous restez un artisan Gilbert Coulier
41:51Oui parce que maintenant
41:53Avant nous n'étions que des artisans
41:57C'était
41:57Il y avait
41:58On était trois quatre concurrents
42:01Mais c'était des artisans
42:03Maintenant
42:03On a les maisons de disques
42:05Qui produisent des spectacles
42:07On a des grands groupes
42:08Comme La Gardère
42:09Qui produisent des spectacles
42:11Et c'est vrai que
42:12C'est plus les grands groupes
42:16Que des artisans
42:18Comme moi
42:19Mais moi j'ai voulu rester
42:21On fait un métier d'artisan
42:24Nous on défend
42:25On défend l'intérêt
42:27Les intérêts des artistes
42:28Comme nos propres intérêts
42:30Et moi
42:31Encore maintenant
42:32Je discute
42:34Le prix du semi-remort
42:36Que le prix du bus
42:37Et le salaire des musiciens
42:39Alors que dans les grandes sociétés
42:41C'est des employés
42:42Qui n'ont pas
42:43Tout à fait la même valeur de l'argent
42:46Que nous on peut l'avoir
42:48Ils cherchent
42:49A faire leur budget
42:50Pour l'année
42:50Oui voilà
42:51C'est ça
42:51En tout cas
42:53Ça marche bien
42:55Comme ça
42:56Mais moi je suis très très heureux
42:58De rester
43:00D'avoir gardé
43:01Un petit côté artisanal
43:02Oui
43:02Et puis vous avez
43:03Gilbert Coulier
43:03Une culture artistique
43:05Ce qui n'est plus
43:05S'est fréquent aujourd'hui
43:06Peut-être
43:07Moi je me souviens
43:08On m'a raconté
43:09Il y a quelques années
43:10Il n'y a pas longtemps
43:11Le centenaire de Mouloudji
43:13Doit être fêté
43:14Chez Universal
43:14Tous les directeurs artistiques
43:17Ou présumés tels
43:18Sont là
43:18On demande
43:19Est-ce que quelqu'un
43:19Connait Mouloudji
43:20Grand silence
43:21Et il y a une main
43:22Qui se lève au front
43:23Et qui dit
43:23Le métèque
43:24Donc c'est authentique
43:27Oui c'est incroyable ça
43:28Alors il se trouve
43:29Que tout le hit para
43:31Tout le top 50
43:32A pratiquement défilé
43:33Dans votre maison de production
43:34Vous avez travaillé aussi bien
43:35Avec Lama
43:36Qu'avec Patrick Fiori
43:38Qu'avec beaucoup d'autres
43:39Oui oui bien sûr
43:40Je travaille avec Serge Lama
43:41Serge Lama
43:42Que j'adore
43:43Et que on travaille
43:44C'est pas qu'on travaille plus ensemble
43:45On est toujours en contact
43:47Très souvent
43:48Et tout ça
43:48C'est que
43:49Il ne veut plus monter sur scène
43:51Parce qu'il estime
43:53Qu'il n'a plus la capacité
43:54De se montrer sur scène
43:56Parce qu'il a du mal à marcher
43:58Et tout ça
43:58Donc
43:59Mais Serge
44:01Ça fait partie
44:02De ces
44:03Très très très grand
44:05De la chanson française
44:06Et que j'ai eu
44:08La chance de comptoyer
44:10Oui
44:10Et Henri Salvador
44:11Aussi
44:11Que vous avez retrouvé
44:12Quand personne n'y croyait
44:13Moi je me souviens
44:14Avant la sortie
44:15De sa chanson
44:17Jardin d'hiver
44:17Il voulait faire
44:18Une émission de télévision
44:19Les portes se fermaient
44:20Ah oui
44:21Non mais Henri Salvador
44:22Vous savez tous ces artistes là
44:24Henri Salvador
44:25Yves Montand
44:27Barbara
44:28Gilbert Bécaud
44:30Avec qui j'ai travaillé
44:32Mais il y a un point commun
44:34C'est tous ces artistes là
44:36Il avait un impresario
44:39Parce qu'on n'appelait pas sa manager
44:40Qui s'appelait
44:41Charles et Marouani
44:42Et
44:43Charles et Marouani
44:45Dès qu'un de ces artistes là
44:48Voulait chanter
44:49Il me le présentait
44:50Donc c'est comme ça aussi
44:51Que ça s'est fait
44:51Et je
44:52Je dois beaucoup
44:54A monsieur Charles et Marouani
44:55Oui
44:55Qui a travaillé avec Brel
44:58Qui a travaillé avec Barbara
44:59Avec tous les grands
45:00Et qui à chaque fois
45:01Avec cette relation de confiance
45:02Que vous avez établie
45:04Parce que
45:04Il y a les rapports professionnels
45:05Et il y a la relation de confiance
45:06Que vous devez conserver
45:08Bien sûr
45:08C'est pas toujours simple ça
45:10Non mais c'est aussi
45:11Des raisons pour lesquelles
45:14Pour lesquelles
45:15Ils me font confiance
45:18Parce qu'ils savent que
45:19Les contes sont justes
45:21Il n'y a pas de magouilles
45:23C'est assez
45:24Bon c'est clean quoi
45:26D'accord
45:26Et puis il y a eu le théâtre aussi
45:28Car vous êtes l'ancien
45:29Inventure du théâtre
45:30Avec Jean-Paul Belmondo
45:32Dans Cyrano de Bergerac
45:33Et ça on sait peu
45:33Ça c'est un grand souvenir
45:35Parce qu'avec Jean-Paul
45:36On avait fait Cyrano de Bergerac
45:37De Bergerac au théâtre Marigny
45:39Et puis après on l'a fait en tournée
45:41On est même allé au Japon
45:42Avec Jean-Paul
45:44Avec Cyrano
45:45Et quand je rencontrais
45:47Jean-Paul
45:47Ces dernières années
45:48Son meilleur souvenir de théâtre
45:51C'est Cyrano au Japon
45:52Bizarrement
45:53Comment vous êtes arrivé
45:54A travailler avec Belmondo
45:55Alors que d'habitude
45:56Ce sont plutôt des chanteurs ?
45:58Ouais
45:58Ça c'est le hasard des rencontres
46:01J'ai travaillé aussi
46:02J'ai produit des pièces aussi
46:04Avec Alain Delon
46:07J'ai produit Variations énigmatiques
46:09Et puis
46:09Les montagnes rues
46:12J'ai produit aussi
46:12Avec Isabelle Adjani
46:15La dame au camélia
46:16Et
46:18Beaucoup de pièces
46:19Avec Christian Clavier
46:20Donc ça c'est
46:21C'est un peu
46:22Les hasards de rencontres
46:23En même temps
46:24Vous travaillez en famille
46:24Je crois que votre fils Nicolas
46:25Travaille avec vous
46:26Parce que ça reste
46:28Plus que jamais
46:29Une affaire de famille
46:29C'est-à-dire oui
46:30Nicolas il a travaillé avec moi
46:32Maintenant il s'est envolé
46:36Il est dans une autre société
46:39De production de spectacles
46:41Mais effectivement
46:42C'est quelqu'un de très talentueux
46:44Qui a été à l'école
46:45Jean-Claude Camus
46:46À l'école Gilbert Coulier
46:47Maintenant il vole de ses propres ailes
46:49Et c'est très bien pour lui
46:50En 50 ans
46:50Le spectacle a beaucoup évolué
46:52Gilbert Coulier
46:52Oui
46:54Oui bien sûr
46:55Oui ça a beaucoup évolué
46:56C'est
46:57En même temps
47:00Ça a beaucoup évolué
47:01Mais les rapports
47:02Avec les artistes
47:03Restent les mêmes
47:04On a toujours des
47:05Rapports
47:06De confiance
47:07Quand on parlait tout à l'heure
47:08De Gims
47:10C'est
47:10Des rappeurs
47:12C'est une autre génération
47:12C'est une autre culture
47:13Mais quand même
47:14C'est
47:15C'est
47:15Toujours des très très bons rapports
47:18Après
47:19Bon
47:19Maintenant il y a une escalade
47:21De moyens techniques
47:23Maintenant il faut
47:24Il faut
47:25Une profusion
47:28De vidéos
47:29D'éclairage
47:30Et bon
47:32Ça c'est l'évolution
47:34Ça c'est
47:35Il faut la suivre cette évolution
47:36Oui il faut la suivre
47:37Bien sûr
47:37Mais aussi les artistes
47:39Ils nous forcent à la suivre
47:40Parce qu'ils disent
47:41Moi je veux ça
47:42Je veux ça
47:42Je veux ça
47:43Et puis voilà
47:43C'est comme ça aussi
47:44Que ça se passe
47:45En même temps
47:45C'est quand même un métier à risque
47:46Vous l'avez dit
47:47Est-ce que quelquefois
47:48Vous avez eu peur
47:49De tout perdre
47:50Un jour ou l'autre
47:51Gilbert Coulier
47:51J'ai quand même eu la chance
47:55D'avoir été préservé
47:57De gros échecs
48:02Enfin on a tous eu des échecs
48:04Mais je n'ai pas eu de catastrophe financière
48:09L'image du producteur
48:10Qu'on voit dans les films des années 50
48:11Ce n'est pas du tout celle que vous représentez
48:13Ce sont des gens
48:14Où l'argent ne compte pas
48:16On fait un peu n'importe quoi
48:17Alors c'est le contraire de votre image
48:19Oui
48:20Non mais
48:20C'est-à-dire que l'argent compte
48:22Pour
48:22Moi si j'ai un artiste
48:25Qui vient me voir
48:25J'ai envie que
48:27Lui aussi
48:28Il soit content
48:29D'être venu me voir
48:31Et qu'à l'arrivée
48:32Il est
48:34Il est la récompense
48:36De ses efforts
48:36Et qu'il est
48:38Des cachets
48:38Des cachets
48:40Plutôt
48:41Plutôt bien pour eux
48:43Et l'avenir justement
48:44Est-ce que vous sentez
48:45Qu'il y a une nouvelle génération d'artistes
48:46Et que
48:47Des choses vont encore évoluer
48:48Ben
48:50Nouvelle génération d'artistes
48:51Là
48:52Là on a beaucoup
48:53De nouvelles générations
48:54A la fois dans l'humour
48:55Et à la fois dans la musique
48:57T'as beaucoup d'artistes
48:58Qui sont issus
48:59De
49:00D'autres communautés
49:04Black
49:05Beurre
49:06Et tout ça
49:07Donc
49:07Dans les humoristes
49:08Il y a beaucoup
49:08D'artistes comme ça aussi maintenant
49:10Et dans les chanteurs aussi
49:12Mais ça c'est
49:13C'est normal
49:14C'est l'évolution
49:15De la démographie
49:15Et
49:16C'est
49:17Ça me paraît
49:19Ça me paraît logique
49:20Et donc
49:20Mais le métier
49:22Moi j'ai pas l'impression
49:25Que mon
49:27Notre métier
49:28A changé
49:28Vaut beaucoup
49:28Je le fais toujours
49:30De la même manière
49:30Et puis ça se passe bien
49:32Et votre avenir ?
49:34Ben mon avenir
49:34La limite d'âge
49:38Elle te
49:39Fixe une barrière
49:41Donc
49:41Oui mais enfin
49:42On peut continuer
49:43De toute sa vie
49:43La retraite
49:44N'est qu'un 20 mots
49:45Dans ces cas-là
49:45Oui mais il faut
49:46Il faut qu'on ait
49:47Toujours
49:48La passion
49:51Je l'ai
49:51Ça c'est sûr
49:52Après
49:53Après c'est
49:53Est-ce qu'on serait
49:56Toujours en bonne santé
49:57Est-ce que
49:57Bonne santé physique
49:58Bonne santé mentale
49:59J'espère que oui
50:01Mais bon
50:02En tout cas
50:03J'espère que je serai
50:05Encore là dans 10 ans
50:05Écoutez on en reparlera
50:07Dans les clés d'une vie
50:07Dans 10 ans
50:08Merci Gilbert Coulier
50:09Et bon anniversaire
50:10Merci beaucoup
50:11Les clés d'une vie
50:12C'est terminé pour aujourd'hui
50:13On se retrouve bientôt
50:14Restez fidèles
50:14A l'écoute de Sud Radio