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Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS fait le point sur le marché de l’immobilier en France, l'impact de la crise sur le nombre d'agences immobilières, la baisse des taux de crédit, l’impact du nouveau Prêt à Taux Zéro.

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Transcription
00:00Et dans Smartimo, tout de suite, on accueille une invitée exceptionnelle, c'est Daniel Dubrag.
00:08Bonjour Daniel.
00:09Bonjour Fabrice.
00:09Vous êtes présidente de l'UNIS, un syndicat les plus importants en France.
00:14Et avec vous, on parle de ce printemps de l'immobilier.
00:16Alors printemps, c'est sûr au niveau du temps, mais au niveau de l'immobilier, on se pose des questions.
00:21Justement, on va voir avec vous comment ça se passe sur le terrain, notamment avec les nouvelles mesures,
00:26notamment le prêt à taux zéro.
00:28Daniel Dubrag, pour commencer, un petit mot sur l'UNIS, combien de divisions ?
00:34Alors l'UNIS, c'est cinq métiers, donc c'est la transaction, la location, le syndic de copropriété, les experts et les promoteurs-innovateurs.
00:42Ça représente 60 000 professionnels et 6 300 adhérents dans le cadre de la précédente représentativité.
00:49Donc c'est quand même pas mal de monde et du coup, on fait des sondages pour savoir si le printemps de l'immobilier, c'est bien pour aussi nos adhérents.
00:57Oui, alors justement, j'ai une première question. C'est vrai qu'on sort d'une séquence quand même compliquée pour l'immobilier,
01:02qui était à plus d'un million de transactions deux ou trois années consécutives.
01:06Là, on est depuis deux ans, c'est effectivement beaucoup moins.
01:10Est-ce qu'il y a eu de la casse, justement ? Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
01:14Vos adhérents ont dû peut-être licencier certains personnels, ont dû réduire la voilure dans leurs agences ?
01:19Alors oui, sur les défaillances d'entreprise, il y en a eu effectivement.
01:22Et on voit la casse par rapport aux cartes professionnelles qui sont délivrées et renouvelées.
01:26Il y en a à peu près, c'est plutôt les conseillers immobiliers qui ont eu beaucoup de casse,
01:34plus de moins de 13 000 cartes de personnalité.
01:37Et puis au niveau des cartes professionnelles, on va dire qu'il y a eu à peu près 10 % de casse,
01:43mais on ne sait pas si c'est de la réalité, puisqu'on voit ça au moment du renouvellement de la carte.
01:47Si la carte n'est pas renouvelée, à ce moment-là, elle est radiée.
01:50Donc c'est là qu'on voit la défaillance.
01:52Mais au niveau des entreprises, oui, il y a eu plus de, je dirais, 6 000 entreprises qui ont déposé le bilan.
01:586 000 entreprises qui ont déposé le bilan, et chez les adhérents de l'UNIS en particulier ?
02:02Les adhérents de l'UNIS, je dirais, Dieu merci, pas trop.
02:06Certains ont vendu, par contre, ou se sont reconvertis.
02:09Mais ils sont restés dans le métier de l'immobilier.
02:11Très bien. Alors on se pose la question, évidemment, pour ceux qui restent, est-ce que ça va aller mieux ?
02:16Est-ce qu'il y a un peu de lumière au bout du tunnel ?
02:19C'est vrai que là, la séquence économique, géopolitique n'a pas aidé.
02:25Est-ce que vous voyez des signaux faibles qui vous disent que ça pourrait aller mieux avec ce fameux printemps de l'immobilier ?
02:29Alors on est en crise depuis plus de deux ans, et c'est vrai qu'on ne voit pas de signe net de reprise.
02:36Parce que d'abord, quand on regarde les chiffres, moi j'ai regardé l'enquête de conjoncture économique de la Fédération du bâtiment et de la FPI,
02:45on a sur les logements autorisés, on a moins 11% au quatrième trimestre 2024, janvier 2025.
02:52On a sur les logements qui sont construits, on a moins 2,1%.
02:58Sur les logements en vente, ça représente 60 000 logements seulement en vente à l'heure à laquelle on se parle, ça représente moins 28,9%.
03:05Et en même temps, sur les loyers, on a l'observatoire Clameur, qui est un observatoire des professionnels.
03:13On a eu sur deux ans un IRL qui s'est stabilisé à 7%, alors que les loyers ont augmenté de 2,53%.
03:21Donc on voit bien que la rentabilité est faible.
03:23Donc on a à la fois le problème des occupants, des résidents, et à la fois le problème des bailleurs privés.
03:29Bien sûr. Et pourtant, on le voit, les Français ont besoin, ont envie de se loger, de déménager.
03:33On a l'impression que tout est crispé en ce moment et que ça ne bouge plus, ni dans la location, ni tellement dans la transaction.
03:38La clé de voûte, c'est vraiment les primo-accédants, parce que les primo-accédants, ce sont ceux qui vont libérer des logements.
03:44Aujourd'hui, le taux de rotation sur 10 ans, il est de moins 7,30%.
03:49Donc c'est énorme. On dit qu'il y a une rotation à peu près tous les 4 ans.
03:53Et donc parce que justement, il y a un problème d'accès aux logements.
03:56Et la clé de voûte, c'est vraiment le primo-accédant.
03:58Alors il y a le PTZ dans le 9, qui peut être une bonne nouvelle, qui a été instituée par la loi de finances.
04:03Mais il y a aussi surtout les banques.
04:05Je pense que les banques, il faut qu'elles desserrent, qu'elles fassent, prennent un petit peu plus de risques
04:09et qu'elles desserrent l'octroi des prêts pour les travaux ou pour, évidemment, l'achat d'un logement neuf.
04:15Alors vous l'avez dit, Daniel, justement, ou peut-être acronyme un petit peu magique, PTZ, le prêt à taux zéro.
04:21Prêt à taux zéro qui est d'ailleurs abondé de temps en temps par certaines banques qui vont rajouter un petit complément.
04:26Ça veut dire qu'aujourd'hui, en plus, bonne nouvelle, on a aussi les taux de la banque centrale
04:30qui dictent le taux auquel les primo-accédants et les autres vont pouvoir emprunter.
04:36C'est en train de baisser. Ça fait une conjonction quand même de bonnes nouvelles.
04:39En tout cas, on pourrait avoir retrouvé un petit peu de pouvoir d'achat immobilier.
04:43Alors oui, c'est vrai. Grâce à ça, cette conjonction entre la stabilité des taux, quand même, les taux ont diminué.
04:50Et on le voit au niveau des compromis, les compromis de vente.
04:53C'est ce que nous disent nos adhérents.
04:54On a des adhérents qui sont des réseaux d'agences indépendantes ou des réseaux de mandataires indépendants.
04:59Et on voit que le nombre de compromis augmente.
05:02Donc c'est bien parce que ça veut dire que l'acte authentique, il va signer tôt ou tard.
05:05Mais on a pris beaucoup de retard, malheureusement, l'année dernière.
05:09Oui, on se souvient qu'il y avait une formidable...
05:12Voilà, alors là, c'était l'effet contraire.
05:14Peut-être un peu d'exubérance en sortie de Covid, avec des prix qui avaient flambé.
05:19Tout le monde... L'argent qui était aussi abondant.
05:22On a l'impression qu'on a un petit peu la gueule de bois de ces années un petit peu post-Covid.
05:26Combien de temps ça met en général, vous qui avez une grande expérience, pour purger une crise comme ça ?
05:32Il faut qu'il reste des professionnels pour construire, des professionnels pour rénover.
05:36C'est quand même ça le gros sujet.
05:39Je pense que deux ans, pour s'en relever, il faut encore deux ans.
05:43Et puis en ce qui concerne des travaux de rénovation, vous savez très bien que dans l'habitat collectif,
05:47qui est quand même 60% des bailleurs privés particuliers, le temps de voter des travaux, c'est trois ans aussi.
05:54Donc je ne suis pas sûre qu'on soit sortis.
05:56Mais en tout cas, on a touché le fond, ça c'est sûr.
05:58Oui, vous l'avez dit, justement, c'est un des cinq métiers de l'UNIS, la copropriété, vous connaissez ça par cœur.
06:04Et c'est vrai qu'on nous dit souvent, par rapport à un calendrier qui exsue de facto,
06:09depuis le 1er janvier, certains biens à l'allocation, les fameux biens classés G,
06:14il faudrait peut-être adoucir, amortir un petit peu ce choc des réglementations.
06:20Qu'est-ce que vous en pensez, là ?
06:21Justement, est-ce que ça serait une bonne idée ?
06:22On sait, vous l'avez dit, pour la copropriété, par exemple,
06:25entre le plan pluriannuel, l'EDPE, les diagnostics de performance énergétique, on traduit, évidemment.
06:30Tout ça est très long.
06:32Qu'est-ce qu'on peut faire, justement ? Qu'est-ce que vous demandez ?
06:34Déjà, ce qu'on demande, mais alors depuis toujours, c'est d'arrêter la réglementation,
06:39d'arrêter... Il faut une stabilité normative et de la réglementation.
06:44Déjà, pour que les professionnels puissent acquérir quand même l'information,
06:48et ensuite être ambassadeur.
06:49Donc ça, c'est vraiment important, parce qu'autrement, un propriétaire, il ne va pas...
06:53Il va se dire, bon, ça va changer, il est peut-être temps d'attendre.
06:56On voit ça aussi au niveau des entreprises.
06:57Quand il y a un contexte géopolitique particulier, les entreprises, elles n'investissent pas,
07:02elles regardent un petit peu ce qui se passe.
07:04On peut quand même dire, en bonne nouvelle, c'est qu'en 2023,
07:07il y avait 1,5 million d'étiquettes énergétiques F et G, des passoires thermiques.
07:12Et en 2024, il n'y en a plus que 1,3 million.
07:15Bon, donc, c'est un petit, un petit...
07:18Mais ceci étant, ça représente...
07:21Les propriétaires bailleurs privés représentent presque 16% du parc locatif.
07:26Donc c'est eux qu'il faut aider.
07:28Il faut les aider à travers MaPrimeRénov'.
07:30Donc il faut vraiment stabiliser la réglementation et l'octroi de MaPrimeRénov'.
07:35Et surtout, surtout, je dirais, en matière de rénovation,
07:37si on veut vraiment que ça se passe et qu'il y a un confort dans le logement,
07:41il faut absolument que les aides qui sont prévues soient préfinancées par les banques.
07:45Et ça, ce n'est pas toujours le cas.
07:47D'accord. Aujourd'hui, on est remboursé.
07:48A postériorité, ça veut dire qu'il faut avancer des sommes souvent importantes ?
07:52Oui. Alors, certaines banques le pratiquent, mais ce n'est pas la majorité.
07:55Ça, c'est très important parce que c'est aussi une aide à la décision.
07:59La réglementation, il ne faut plus qu'elle bouge.
08:01Et puis, il faut que les aides soient préfinancées.
08:04Voilà, des aides préfinancées, en tout cas, on le souhaite pour améliorer, effectivement,
08:09et l'y a un petit peu plus.
08:10Comment vous voyez la suite de l'année, en un mot,
08:14Daniel Dubrac, à l'UNIS et dans votre secteur ?
08:18Écoutez, on va essayer d'être positif.
08:21Enfin, nous, on a vu que Mme Létard avait mis en chantier le statut du bailleur privé,
08:25avec M. Dobrac et M. Cosson.
08:27Ils sont quand même des gens qui connaissent le logement.
08:30Donc, on va bien voir.
08:31On la voit positive, cette suite à venir, sous un soleil aujourd'hui,
08:36mais en particulier parce qu'on espère que le bailleur privé sera reconnu
08:40comme un acteur économique majeur,
08:42puisqu'il loge quand même des Français,
08:44qui devraient aller dans le logement social ou qui n'ont pas de logement.
08:47Donc, si on pouvait avoir une sortie positive,
08:50nous, notre sortie positive, elle est simple.
08:52C'est un régime d'amortissement comptable
08:55tout au long de l'exploitation d'un bien,
08:57qu'il soit neuf ou ancien.
08:59Plus le bien correspond à une valeur en dessous du marché,
09:03sur le loyer,
09:04et plus l'amortissement est faisable.
09:06C'est tout simple.
09:06C'est un régime qu'on espère de nos voeux.
09:09Donc, ça, c'est très important.
09:10C'est au moins ce qu'on attend, là, dans l'immédiat.
09:11D'accord.
09:12Donc, pas de nouvelles réglementations,
09:14sauf peut-être pour ce statut du bailleur privé
09:16avec, effectivement, ces aménagements.
09:19Merci, Daniel.
09:20Daniel Robach-Rébel, vous êtes présidente de l'UNIS
09:22et à très bientôt sur Smartimo.
09:24Merci, Fabrice.

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