Samedi 3 mai 2025, retrouvez Caroline Arnould (Directrice générale, Cafpi), Fabrice Cousté (Journaliste, B SMART), Danielle Dubrac (Présidente, UNIS) et Xavier Lépine (Fondateur, Neo proprio) dans SMART IMMO, une émission présentée par Fabrice Cousté.
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans Smartimo, l'émission des décideurs de l'immobilier.
00:13Au sommaire de cette édition, on va se poser la question avec le printemps qui revient,
00:17est-ce que c'est également le printemps de l'immobilier ? Est-ce que ça va mieux du côté des transactions ?
00:22On en parle avec Daniel Dubrac, la présidente de l'UNIS.
00:25On va se poser la question également des taux de crédit immobilier.
00:28La Banque Centrale Européenne vient de les baisser. Est-ce qu'il y a un effet mécanique sur ces taux ?
00:33Réponse avec Caroline Arnoux, la directrice générale de CAFPI.
00:37Et enfin, on parle d'une start-up de la propriété, une PropTech, c'est né au Proprio.
00:42On va parler de leasing immobilier.
00:44Oui, comme une voiture, le leasing, c'est possible pour devenir propriétaire.
00:48Smartimo, c'est parti.
00:54Et dans Smartimo, tout de suite, on accueille une invitée exceptionnelle, c'est Daniel Dubrac.
00:58Bonjour Daniel.
00:59Bonjour Fabrice.
00:59Vous êtes présidente de l'UNIS, un syndicat les plus importants en France.
01:04Et avec vous, on parle de ce printemps de l'immobilier.
01:06Alors, printemps, c'est sûr au niveau du temps.
01:09Mais au niveau de l'immobilier, on se pose des questions justement.
01:12On va voir avec vous comment ça se passe sur le terrain,
01:15notamment avec les nouvelles mesures, notamment le prêt à taux zéro.
01:19Daniel Dubrac, pour commencer, un petit mot sur l'UNIS.
01:23Combien de divisions en ce moment ?
01:24Alors, l'UNIS, c'est cinq métiers, donc c'est la transaction, la location,
01:28le syndic de copropriété, les experts et les promoteurs-innovateurs.
01:31Oui.
01:32Ça représente 60 000 professionnels, voilà, et 6 300 adhérents,
01:36dans le cadre de la précédente représentativité.
01:39Donc, c'est quand même pas mal de monde.
01:41Et du coup, on fait des sondages pour savoir si le printemps de l'immobilier,
01:45c'est bien pour aussi nos adhérents.
01:47Oui, alors justement, j'ai une première question.
01:49C'est vrai qu'on sort d'une séquence quand même compliquée pour l'immobilier,
01:52qui était à plus d'un million de transactions, deux ou trois années consécutives.
01:56Là, on est, depuis deux ans, c'est effectivement beaucoup moins.
02:00Est-ce qu'il y a eu de la casse, justement ?
02:02Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
02:03Est-ce que vos adhérents ont dû peut-être licencier certains personnels,
02:07ont dû réduire la voilure dans leurs agences ?
02:09Alors oui, sur les défaillances d'entreprise, il y en a eu, effectivement.
02:12Et on voit la casse par rapport aux cartes professionnelles qui sont délivrées et renouvelées.
02:17Il y en a à peu près, c'est plutôt les conseillers immobiliers qui ont eu beaucoup de casse,
02:24plus de moins de 13 000 cartes de personabilité.
02:28Et puis, au niveau des cartes professionnelles, on va dire qu'il y a eu à peu près 10 % de casse.
02:33Mais on ne sait pas si c'est de la réalité, puisqu'on voit ça au moment du renouvellement de la carte.
02:37Si la carte n'est pas renouvelée, à ce moment-là, elle est radiée.
02:40Et donc, c'est là qu'on voit la défaillance.
02:42Mais au niveau des entreprises, oui, il y a eu plus de, je dirais, 6 000 entreprises qui ont déposé le bilan.
02:486 000 entreprises qui ont déposé le bilan.
02:50Et chez les adhérents de l'UNIS, en particulier ?
02:52Les adhérents de l'UNIS, je dirais, Dieu merci, pas trop.
02:56Certains ont vendu, par contre, ou se sont reconvertis.
02:59Mais ils sont restés dans le métier de l'immobilier.
03:02Très bien. Alors, on se pose la question, évidemment, pour ceux qui restent, est-ce que ça va aller mieux ?
03:06Est-ce qu'il y a un peu de lumière au bout du tunnel ?
03:09C'est vrai que là, la séquence économique, géopolitique n'a pas aidé.
03:15Est-ce que vous voyez des signaux faibles qui vous disent que ça pourrait aller mieux avec ce fameux printemps de l'immobilier ?
03:19Alors, on est en crise depuis plus de deux ans.
03:22Et c'est vrai qu'on ne voit pas de signe net de reprise.
03:26Parce que, d'abord, quand on regarde les chiffres, moi, j'ai regardé l'enquête de conjoncture économique de la Fédération du bâtiment et de la FPI.
03:35On a, sur les logements autorisés, on a moins 11% au quatrième trimestre 2024, janvier 2025.
03:42On a, sur les logements qui sont construits, on a moins 2,1%.
03:48Sur les logements en vente, ça représente 60 000 logements seulement en vente à l'heure à laquelle on se parle.
03:53Ça représente moins 28,9%.
03:56Et en même temps, sur les loyers, les loyers, alors là, on a l'observatoire Clameur, qui est un observatoire des professionnels.
04:02On a eu, sur deux ans, un IRL qui s'est stabilisé à 7%, alors que les loyers ont augmenté, eux, de 2,53%.
04:11Donc, on voit bien que la rentabilité est faible.
04:14Donc, on a à la fois le problème des occupants, des résidents, et à la fois le problème des bailleurs privés.
04:19Bien sûr.
04:20Et pourtant, on le voit, les Français ont besoin, ont envie de se loger, de déménager.
04:24On a l'impression que tout est crispé en ce moment et que ça ne bouge plus, ni dans la location, ni tellement dans la transaction.
04:28La clé de voûte, c'est vraiment les primo-accédants, parce que les primo-accédants, ce sont ceux qui vont libérer des logements.
04:34Aujourd'hui, le taux de rotation sur 10 ans, il est de moins 7,30%.
04:39Donc, c'est énorme.
04:40On dit qu'il y a une rotation à peu près tous les 4 ans.
04:43Et donc, parce que, justement, il y a un problème d'accès aux logements.
04:46Et la clé de voûte, c'est vraiment le primo-accédant.
04:48Alors, il y a le PTZ dans le neuf, qui peut être une bonne nouvelle, qui a été instituée par la loi de finances.
04:53Mais il y a aussi, surtout, les banques.
04:55Je pense que les banques, il faut qu'elles desserrent, qu'elles prennent un petit peu plus de risques
04:59et qu'elles desserrent l'octroi des prêts pour les travaux ou pour, évidemment, l'achat d'un logement neuf.
05:05Alors, vous l'avez dit, Daniel, justement, ou peut-être acronyme un petit peu magique, PTZ, le prêt à taux zéro.
05:11Prêt à taux zéro qui est d'ailleurs abondé de temps en temps par certaines banques qui vont rajouter un petit complément.
05:16Ça veut dire qu'aujourd'hui, en plus, bonne nouvelle, on a aussi les taux de la banque centrale qui dictent le taux auquel les primo-accédants et les autres vont pouvoir emprunter.
05:26C'est en train de baisser.
05:27Ça fait une conjonction quand même de bonnes nouvelles.
05:30En tout cas, on pourrait avoir retrouvé un petit peu de pouvoir d'achat immobilier.
05:33Alors oui, c'est vrai.
05:34Grâce à ça, cette conjonction entre la stabilité des taux, quand même, les taux ont diminué.
05:39Et on le voit au niveau des compromis, les compromis de vente.
05:43C'est ce que nous disent nos adhérents.
05:44On a des adhérents qui sont des réseaux d'agences indépendantes ou des réseaux de mandataires indépendants.
05:49Et on voit que le nombre de compromis augmente.
05:52Donc, c'est bien parce que ça veut dire que l'acte authentique, il va signer tôt ou tard.
05:55Mais on a pris beaucoup de retard, malheureusement, l'année dernière.
05:59Oui, on se souvient qu'il y avait une formidable...
06:02Voilà, alors là, c'était l'effet contraire.
06:04Peut-être un peu d'exubérance en sortie de Covid avec des prix qui avaient flambé.
06:08Tout le monde, l'argent qui était aussi abondant.
06:12On a l'impression qu'on a un petit peu la gueule de bois de ces années un petit peu post-Covid.
06:17Combien de temps ça met en général, vous qui avez une grande expérience, pour purger une crise comme ça ?
06:22Il faut qu'il reste des professionnels pour construire, des professionnels pour rénover.
06:26C'est quand même ça le gros sujet.
06:29Je pense que deux ans, pour s'en relever, il faut encore deux ans.
06:33Et puis, en ce qui concerne des travaux de rénovation, vous savez très bien que dans l'habitat collectif,
06:37qui est quand même 60% des bailleurs privés particuliers, le temps de voter des travaux, c'est trois ans aussi.
06:44Donc, je ne suis pas sûre qu'on soit sortis.
06:46Mais en tout cas, on a touché le fond, ça c'est sûr.
06:48Oui, vous l'avez dit, justement, c'est un des cinq métiers de l'UNIS.
06:51La copropriété, vous connaissez ça par cœur.
06:54Et c'est vrai qu'on nous dit souvent, par rapport à un calendrier qui exsue de facto, depuis le 1er janvier,
07:00certains biens à l'allocation, les fameux biens classés G, il faudrait peut-être adoucir, amortir un petit peu ce choc des réglementations.
07:10Qu'est-ce que vous en pensez, là ?
07:11Justement, est-ce que ça serait une bonne idée ?
07:12On sait, vous l'avez dit, pour la copropriété, par exemple, entre le plan pluriannuel, le DPE,
07:17que les diagnostics de performance énergétique, on traduit, évidemment.
07:20Tout ça est très long.
07:22Qu'est-ce qu'on peut faire, justement ? Qu'est-ce que vous demandez ?
07:24Déjà, ce qu'on demande, mais alors depuis toujours, c'est d'arrêter la réglementation, d'arrêter...
07:30Il faut une stabilité normative et de la réglementation, déjà pour que les professionnels puissent acquérir quand même l'information,
07:38et ensuite être ambassadeur.
07:39Donc ça, c'est vraiment important, parce qu'autrement, un propriétaire, il ne va pas...
07:43Il va se dire, bon, ça va changer, il est peut-être temps d'attendre.
07:45On voit ça aussi au niveau des entreprises, quand il y a un contexte géopolitique particulier.
07:50Les entreprises, elles n'investissent pas, elles regardent un petit peu ce qui se passe.
07:54On peut quand même dire, en bonne nouvelle, c'est qu'en 2023, il y avait 1,5 million d'étiquettes énergétiques F et G,
08:01des passoires thermiques, et en 2024, il n'y en a plus que 1,3 million.
08:05Bon, donc, c'est un petit, un petit...
08:07Mais ceci étant, ça représente, les propriétaires bailleurs privés représentent presque 16% du parc locatif.
08:16Donc c'est eux qu'il faut aider.
08:18Il faut les aider à travers MaPrimeRénov', donc il faut vraiment stabiliser la réglementation et l'octroi de MaPrimeRénov'.
08:25Et surtout, surtout, je dirais, en matière de rénovation, si on veut vraiment que ça se passe et qu'il y a un confort dans le logement,
08:31il faut absolument que les aides qui sont prévues soient préfinancées par les banques.
08:35Et ça, ce n'est pas toujours le cas.
08:37D'accord. Aujourd'hui, on est remboursé.
08:39A postériorité, ça veut dire qu'il faut avancer des sommes souvent importantes ?
08:42Oui. Alors, certaines banques le pratiquent, mais ce n'est pas la majorité.
08:45Ça, c'est très important parce que c'est aussi une aide à la décision.
08:48La réglementation, il ne faut plus qu'elle bouge.
08:51Et puis, il faut que les aides soient préfinancées.
08:54Voilà, les aides préfinancées, en tout cas, on le souhaite pour améliorer, effectivement, et l'y a un petit peu plus.
09:00Comment vous voyez la suite de l'année, en un mot, Daniel Dubrac, à l'UNIS et dans votre secteur ?
09:08Écoutez, on va essayer d'être positif.
09:11Nous, on a vu que Mme Létard avait mis en chantier le statut du bailleur privé avec M. Dobres et M. Cosson.
09:17Ils sont quand même des gens qui connaissent le logement.
09:20Donc, on va bien voir, on la voit positive, cette suite à venir, sous un soleil aujourd'hui,
09:26mais en particulier parce qu'on espère que le bailleur privé sera reconnu comme un acteur économique majeur,
09:32puisqu'il loge quand même des Français qui devraient aller dans le logement social ou qui n'ont pas de logement.
09:38Donc, si on pouvait avoir une sortie positive, nous, notre sortie positive, elle est simple.
09:42C'est un régime d'amortissement comptable tout au long de l'exploitation d'un bien, qu'il soit neuf ou ancien.
09:49Plus le bien correspond à une valeur en dessous du marché, sur le loyer, et plus l'amortissement est faisable.
09:56C'est tout simple.
09:57C'est un régime qu'on espère de nos voeux.
09:59Donc, ça, c'est très important.
10:00C'est au moins ce qu'on attend là, dans l'immédiat.
10:02D'accord.
10:02Donc, pas de nouvelles réglementations, sauf peut-être pour ce statut du bailleur privé avec, effectivement, ces aménagements.
10:08Merci, Daniel.
10:10Daniel Robert-Clavel, vous êtes présidente de l'UNIS.
10:12Et à très bientôt sur Smartimo.
10:14Merci, Fabrice.
10:19Et dans Smartimo, tout de suite, on se pose cette question.
10:21Est-ce que c'est la reprise, enfin, du crédit immobilier ?
10:25Est-ce que les taux sont en baisse ?
10:26Est-ce qu'ils baissent aussi vite que les taux de la Banque Centrale ?
10:30On voit tout ça avec une experte.
10:31Notre invitée, c'est Caroline Arnaud.
10:33Bonjour, Caroline.
10:33Bonjour.
10:34Vous êtes directrice générale de CAFPI, courtier en prêt immobilier bien connu des Français.
10:41Et c'est vrai qu'on a besoin de vos lumières pour expliquer ce qui se passe en ce moment.
10:45Alors déjà, pour votre industrie, ça va mieux.
10:47La production de crédit est en hausse.
10:49C'est vrai qu'elle était au ras des pâquerettes il y a encore un an.
10:51Tout à fait.
10:52Elle est vraiment en hausse depuis presque le début de l'année, depuis février.
10:57Mais avec une accélération au printemps, puisqu'on est toujours dans une période très faste pour le crédit immobilier en règle générale.
11:06Donc oui, les taux ont baissé beaucoup depuis un an et les emprunteurs reviennent sur le marché.
11:13Aujourd'hui, nous on fait plus de 40% de demandes de crédit immobilier.
11:18Donc on est sur une très bonne dynamique.
11:20Ça veut dire que les gens repensent à leur projet.
11:24Il faut dire que même si les salaires n'ont pas forcément beaucoup augmenté, on a cette baisse des taux qui est considérable.
11:33On a gagné quoi ? Presque 100 points de base ? 1% depuis l'année dernière ?
11:36Exactement.
11:37On a gagné 1 point, parfois même un peu plus, puisque l'année dernière c'était assez contracté.
11:42On avait du mal à aussi avoir des crédits.
11:44On était au-delà des 4%.
11:45Exactement.
11:47On était au-delà des 4%.
11:48Aujourd'hui, on est en moyenne à 3,30 sur 20 ans.
11:53Mais il faut savoir qu'évidemment, selon votre profil, vous pouvez aussi espérer être en dessous de 3%.
11:58Donc là, on était plutôt à 4,20, 4,30 aussi ou 4,40 sur l'année dernière.
12:05Donc ça a resolvabilisé beaucoup de ménages qui reviennent sur le marché.
12:10Les prix de l'immobilier aussi ont légèrement baissé.
12:12Ils tendent aujourd'hui à se stabiliser.
12:15Donc on est revenu dans une resolvabilisation des emprunteurs.
12:20Peut-être aussi l'envie de réinvestir dans l'immobilier, dans des bonnes conditions.
12:26L'immobilier, ça reste une valeur refuge.
12:29On peut avoir des questions sur la retraite, on peut avoir des questions sur la fiscalité.
12:33Mais on sait que l'immobilier, c'est une valeur aussi d'investissement.
12:38Donc voilà, on est dans un bon moment.
12:42Et puis je pense que les emprunteurs se disent aussi que potentiellement, les taux pourraient réaugmenter.
12:48Alors justement, on va en parler des mécanismes des taux.
12:50Juste sur la typologie de ceux qui viennent vous voir, c'est vrai qu'on avait beaucoup d'investisseurs,
12:54notamment avec la loi Pinel qui a disparu.
12:57Aujourd'hui, on parle beaucoup de résidence principale.
12:59Les gens reviennent pour leur résidence principale en priorité.
13:03Vous observez ça également chez CAFPI ?
13:04Oui, on observe ça chez CAFPI, mais c'est vrai aussi que nous, on a beaucoup une tendance à servir beaucoup,
13:10à travailler beaucoup avec les primo-accédants qui ont besoin de lumière et d'accompagnement.
13:15Donc on a toujours eu beaucoup de primo-accédants, mais oui, plus de 80% sont des emprunteurs individuels.
13:22Les investisseurs, effectivement, on a eu toute cette période Pinel,
13:26mais on a eu aussi la période des taux très hauts,
13:28où quand vous êtes investisseur, vous faites attention aussi au rendement locatif,
13:32enfin au rendement de votre investissement.
13:33Oui, là, ça ne valait plus le coup.
13:34Ça ne valait plus le coup avec des taux à 4%, voilà, c'était au 4,50, ça ne valait plus le coup.
13:40Là, les taux ont baissé, mais en même temps, on a perdu des aides fiscales,
13:45comme le Pinel qui s'est arrêté fin d'année dernière.
13:49Pour autant, il reste encore des niches fiscales,
13:53le Normandie, le Malraux, les déficits fonciers.
13:56Donc, les investisseurs reviennent aussi, mais dans des logiques aussi plus patrimoniales.
14:04Et on a beaucoup d'aspirants au logement qui voulaient acheter leur logement,
14:08qui n'ont pas pu, qui sont remis sur le locatif, en fait, de plus taux loués qu'achetés,
14:14quand les taux étaient très hauts.
14:16Et donc, aujourd'hui, on voit une grosse tension locative dans toutes les villes.
14:20On nous dit qu'il n'y a plus rien.
14:21Il n'y a plus rien à louer.
14:22Donc, effectivement, il y a quand même une demande de location,
14:25donc pour un investissement qui peut rester rentable.
14:27Et quand il n'y a plus rien, ça veut dire que c'est cher.
14:29Et pourquoi pas, dans ces cas-là, rembourser finalement son logement plutôt que de le louer.
14:34On va parler justement de ces primo-excédents avec le PTZ dans un instant.
14:37On reste un moment sur les taux pour bien comprendre ce phénomène.
14:41Car, on a dit, nous, quand la Banque Centrale Européenne baisse ses taux,
14:44on se dit, tiens, forcément, ça va avantager, in fine, l'emprunteur.
14:48On va voir ses taux baisser.
14:49On voit qu'ils ont du mal à baisser.
14:51C'est un peu comme le pétrole.
14:52On nous dit que ça baisse, mais à la pompe, on ne voit rien.
14:54Comment ça se fait qu'on ait cet écart, ce différentiel de baisse ?
14:57Alors, effectivement, de tout temps, de ce qu'on a connu,
15:01quand les taux de la Banque Centrale baissent, les taux immobiliers baissent.
15:05Et quand on a vu ces hausses des taux régulières les dernières années, les taux augmentent.
15:11Alors, les taux de la BCE, ce sont les taux courts.
15:14Et les banques, pour fixer leur taux de crédit, se basent plutôt sur les taux longs.
15:20Et les taux longs, c'est ce qu'on appelle l'OAT 10 ans,
15:23c'est le taux de rendement des obligations d'État, de la dette française, en fait.
15:27Et ces taux longs, ils ont explosé.
15:30Ils ont augmenté très fortement en ce début d'année,
15:33avec d'abord les difficultés du gouvernement, du budget,
15:38la notation de la France qui a été un peu allécée, qui a inquiété, liée à sa dette.
15:43Et puis ensuite, on a eu ce choc géopolitique avec les États-Unis,
15:51qui aussi a fait s'enflammer cette fameuse OAT 10 ans.
15:56Là, elle a un petit peu rebaissé, elle remonte, elle se stabilise.
15:59Donc voilà, on voit que les banques, aujourd'hui, qui étaient vraiment sur une pente très baissière
16:05et qui ont de l'appétit pour le crédit, il faut le dire,
16:07qui veulent avoir des clients, sont un peu dans une phase
16:11où certaines ont un petit peu augmenté leur taux,
16:14certaines sont stabilisées, en attente de voir comment s'orientent ces taux longs.
16:21Mais les banques, en fait, elles ont aussi d'autres ressources.
16:27Pourquoi elles n'ont pas augmenté massivement leur taux alors que l'OAT a grimpé ?
16:30C'est parce que les banques, pour prêter, elles utilisent l'argent des dépôts qui sont dans leur compte.
16:35Elles utilisent des obligations, elles émettent aussi de la dette.
16:39Elles utilisent aussi du court terme, du refinancement entre les banques.
16:46Donc voilà.
16:47Donc elles ont les moyens, finalement ?
16:49Certaines banques ont de la liquidité suffisante pour faire des crédits à un taux qui sont plutôt bons,
16:58les taux autour de 3, et acquérir des clients.
17:01Ça, c'est des politiques stratégiques des banques.
17:03Et oui, on rappelle qu'elles ont besoin aussi, évidemment, de faire de l'acquisition
17:06et que c'est vraiment la porte d'entrée.
17:08C'est souvent d'ailleurs le moyen de faire changer le client de banque principale
17:12et de domiciler ses salaires, par exemple, sur le compte bancaire.
17:16Et c'est presque le seul, pour vous changer de banque,
17:20effectivement, soit parce que vous vous déménagez,
17:22mais surtout au moment de l'achat du crédit immobilier.
17:26Et les banques, il faut savoir que pendant les dernières années,
17:28où les taux ont fortement augmenté, elles n'ont pas pu faire cette conquête client.
17:33Et la conquête client pour une banque, c'est acquérir un client
17:35et puis ensuite l'équiper avec des produits d'épargne,
17:39avec des produits d'assurance, des produits auto, plein de produits.
17:43Et là, l'aide conquête qu'elles n'ont pas faite, il faut qu'elles la fassent maintenant.
17:49Donc, tant mieux, les banques sont à la manœuvre, on va dire.
17:52On voit aussi, Caroline Arnoux, qu'elles offrent certaines d'entre elles,
17:56elles boostent le PTZ, le prêt à taux zéro.
17:59On en parle parce qu'il vient d'être élargi.
18:01Donc, ça, c'est une très bonne nouvelle pour les primo-excédents notamment.
18:04Et on voit ces banques qui abondent, en quelque sorte.
18:06À quoi il faut être vigilant lorsqu'on voit ces offres qui sont quand même assez alléchantes ?
18:11Alors oui, le PTZ, c'est extrêmement intéressant.
18:13Je pense que l'élargissement à tout le territoire et aussi à la maison individuelle.
18:17On a relancé aussi un peu le secteur de la construction.
18:20C'est extrêmement important.
18:22Et puis, on sait que les jeunes en région aussi aiment bien acheter leur maison.
18:27Donc, c'est vraiment un point positif.
18:29Évidemment, il faut faire attention.
18:30Alors, on a plein d'offres qui sont très, très intéressantes puisque les banques peuvent abonder.
18:36Vous avez votre prêt à taux zéro qui peut aller jusqu'à 50% de l'emprunt.
18:41Et ensuite, elles peuvent vous rajouter des prêts complémentaires.
18:43Mais il faut faire attention à la dernière partie du prêt, c'est-à-dire la partie du prêt qui va être exposée au taux de crédit actuel qui n'est pas à zéro.
18:53Et puis aussi aux assurances.
18:55Il ne faut jamais oublier l'assurance emprunteur.
18:57Donc, même quand vous avez un prêt à taux zéro, c'est extrêmement intéressant.
19:00Pour encore améliorer vos conditions d'emprunt, ne pas hésiter à négocier la partie du prêt sur lequel vous allez avoir les taux d'intérêt qui sont appliqués aujourd'hui.
19:11Et comparer les banques et comparer les offres.
19:13Voilà.
19:13Et même si on n'a pas tellement le choix côté assurance dans un premier temps, on peut la renégocier au bout d'un an.
19:19Et ça, c'est intéressant également pour faire baisser le prix global.
19:22Voilà ce qu'on pouvait dire en tout cas sur cette reprise du crédit immobilier alors que le printemps d'immobilier est là.
19:27Et c'est tant mieux.
19:27Merci Caroline Arnault.
19:28Je rappelle que vous êtes directrice générale de CAFI et à très bientôt dans Smartimo.
19:32Au revoir.
19:37Et dans Smartimo, tout de suite, on s'intéresse à une toute nouvelle solution pour les aspirants propriétaires.
19:43On accueille Xavier Lépine.
19:45Bonjour Xavier.
19:46Bonjour.
19:46Un jeune startupper qui vient de fonder Néo Proprio.
19:50Avec vous, Xavier, on va découvrir que le leasing immobilier, c'est possible.
19:54Expliquez-nous.
19:55En fait, on ouvre une troisième voie.
19:58Tout le monde connaît la location.
20:01On sait bien, mais c'est un loyer à fond perdu.
20:03Et puis, c'est très difficile de trouver aujourd'hui quelque chose à louer.
20:06Oui.
20:07Et la propriété classique qui consiste à acheter sans logement, simplement, c'est de plus en plus difficile.
20:13Et quand je dis que c'est de plus en plus difficile, en fait, vous apercevez que depuis 40 ans,
20:17finalement, les classes moyennes, c'est devenu celles qui n'ont pas les moyens.
20:21Et ils n'ont pas les moyens de quoi ?
20:22Ils ont de moins en moins les moyens d'acheter.
20:25Y compris d'ailleurs quand les taux d'intérêt étaient très bas.
20:27On est resté globalement au même taux de propriétaire depuis maintenant plus de 20 ans.
20:32C'est vrai.
20:33Et donc, les jeunes ménages, les divorcés, les optimistes, ceux qui se remarient,
20:41tous ces gens-là, ils ont un mal fou à trouver un moyen d'acheter leur logement.
20:45Donc finalement, ce qu'on leur propose, c'est quoi ?
20:47C'est une troisième voie qui est d'une certaine manière l'adaptation à l'immobilier du leasing de voiture.
20:54Tout le monde connaît le leasing de voiture.
20:56Mais le leasing de voiture, bon, tout ce que vous versez, c'est perdu.
20:59Et puis parce qu'au bout de 10 ans, une voiture, ça ne vaut plus rien.
21:01C'est vrai.
21:02En matière immobilière, dans les logements en zone tendue,
21:06les appartements, les maisons prennent de la valeur dans le temps.
21:10Donc en fait, on a mis en place un contrat qui repose sur un instrument qui peut paraître barbare,
21:15qui s'appelle le bail amphithéotique, mais qui est un droit réel immobilier
21:20qui existe depuis des centaines d'années et qui est en fait un droit de propriété temporaire.
21:26Donc en fait, le contrat que nous proposons, c'est adapter ce bail amphithéotique à la réalité d'aujourd'hui.
21:33Le propriétaire, qui c'est ? C'est vous, ces néoproprios ?
21:36Ce sont des foncières qui en fait achètent les biens à des promoteurs,
21:42revendent via un bail amphithéotique jusqu'à 25 ans de propriété.
21:50Mais du coup, au lieu, je vais prendre un exemple chiffré, c'est peut-être le plus simple.
21:54Vous avez un bien qui vaut 300 000 euros.
21:57Si vous voulez le louer, ça va vous coûter 1 000 euros par mois.
22:00Il faut le trouver et c'est perdu.
22:01Si vous voulez l'acheter, ça va peut-être vous coûter aujourd'hui 1 800 euros de crédit.
22:07Le problème, c'est que vous n'avez pas les moyens de payer 1 800 euros de crédit
22:10parce que ça suppose que vous en gagnez trois fois plus.
22:13Si vous achetez un bail amphithéotique de 25 ans, on va vous le vendre 50% du prix.
22:19Donc on va vous le vendre 900 euros par mois.
22:22900 euros par mois plus une redevance de 300 euros que vous allez payer à la foncière.
22:28Donc ça va vous coûter 1 200 euros, quelque chose qui est compatible avec votre revenu,
22:35qui peut être un peu plus cher qu'un loyer, sauf si vous êtes primo-accédant,
22:38auquel cas vous avez le droit au prêt à tout zéro.
22:42Chez nous, depuis le 1er avril, nous sommes éligibles.
22:45Et donc vous empruntez à la banque un de crédit, un crédit de PTZ et un crédit normal.
22:51Et donc ça va vous coûter 1 000 euros, voire peut-être même moins.
22:55Donc on revient finalement dans ce qu'on aurait payé pour un loyer à fonds perdus,
23:00mais tout en devenant propriétaire ?
23:02Tout en devenant propriétaire.
23:04Propriétaire pour 25 ans, mais qui va rester 25 ans dans le même logement ?
23:07En général, on reste 7-8 ans maximum ?
23:098 ans, 9 ans, 10 ans en moyenne, ce sont les statistiques de la Chambre des notaires dans les zones tendues.
23:15Donc en fait, concrètement, nous on offre toute la sécurité, vous êtes chez vous.
23:21Ensuite, on vous offre la flexibilité.
23:23Vous voulez partir dans 10 ans, parce que c'est la vie, tant mieux.
23:29Et donc à ce moment-là, on vous rachète votre bail.
23:32On vous le rachète, ce bail, en fonction du temps que vous l'avez occupé.
23:38Mettons qu'on vous le rachète, c'est une formule mathématique très simple.
23:41On va vous le racheter minimum.
23:45Alors vous avez payé donc 150 000 euros sur les 300 000.
23:47Vous avez acheté 150 000 euros.
23:50On va vous racheter 120 000 minimum dans 10 ans.
23:53Et on va vous donner aussi la moitié de la plus-value sur les 150 000, s'il y en a une.
23:58Donc peut-être qu'on va vous faire un chèque de 135 000, 140 000 euros.
24:02C'est pas mal.
24:03Toujours à comparer à celui qui est effectivement resté 10 ans locataire.
24:06Là, son propriétaire, on est sûr qu'il ne lui donnera absolument rien.
24:09Exactement.
24:10Et puis là, vous regardez combien vous devez à la banque.
24:12Waouh ! Vous ne devez plus que 100 000 euros.
24:15Donc vous avez économisé 40 000 euros, l'équivalent de 3 ans, 4 ans de loyer.
24:21Et ça vous fait un apport pour acheter en pleine propriété.
24:24Pour le prochain projet.
24:25Voilà.
24:26Autre possibilité, ça vous a permis d'acheter dès aujourd'hui l'appartement dont vous avez toujours rêvé,
24:33parce que vous avez une famille.
24:34Mais vous n'avez acheté que 25 ans de propriété.
24:39Mais dans 10 ans, votre situation financière vous permet d'acheter le solde.
24:43Et donc nous, on s'engage à vous le vendre au prix du jour, la partie que vous n'avez pas acheté.
24:49D'accord.
24:49Aujourd'hui, donc Néopropriété vient d'être lancé il y a quelques mois.
24:56Ça se déploie sur quelle ville, sur quelle commune ?
24:59Où est-ce qu'on va pouvoir trouver justement des accès ?
25:02Alors, en fait, on commence forcément sur du neuf parce que c'est plus facile.
25:08On travaille aujourd'hui avec deux Mathieu Barre immobiliers sur les premières opérations.
25:13Et puis on discute avec beaucoup de promoteurs pour le généraliser.
25:18Donc là, on commence à Tassin-la-de-Milune à côté de Lyon.
25:21On a une opération à Marseille qui est en plein démarrage.
25:23On a une autre opération à Nantes, à Rennes et à Noisy-le-Grand.
25:29D'accord.
25:30Comment c'est accueilli justement par les gens qui regardent ça ?
25:33C'est un petit peu nouveau, ça peut faire peur à certains ?
25:36Oui, c'est un acte notarié.
25:38Vous passez chez le notaire comme pour une acquisition.
25:41Oui, ça fait un peu peur.
25:43On se demande ce que c'est, c'est quoi ce truc-là.
25:46Maintenant, c'était quelque chose que j'avais testé quand je dirigeais La Française il y a encore quelques années.
25:51Et ça s'était vendu très très bien.
25:53Parce qu'une fois de plus, les gens sont...
25:56Enfin, il y a un principe de réalité qui s'impose.
25:58Vous ne trouvez rien à louer et vous n'avez pas les moyens d'acheter.
26:01On vient avec une solution.
26:03Cette solution, c'est une solution qui est juridiquement totalement bordée,
26:07qu'il faut comprendre, qu'il faut accepter.
26:10Par rapport à quelqu'un qui est actuellement locataire, il a tout à y gagner.
26:14Quelqu'un qui avait un deux pièces et qui a envie d'un quatre pièces,
26:17il sera moins propriétaire, mais il sera là dans le logement dont il a besoin.
26:24Donc, il y a toute typologie de personnes.
26:27Et puis, il sera propriétaire grâce à Neo Proprio, le Neasing Immobilier.
26:32On rejoint en tout cas cette formule.
26:35Voilà, la classe moyenne n'a plus les moyens.
26:37Et bien voilà, ça tombe bien.
26:38Il y a des solutions.
26:39Merci Xavier Lepine.
26:41Je rappelle que vous êtes donc cofondateur de Neo Proprio.
26:43Et à très bientôt sur Smartimo.
26:46Merci.