Les Clefs d'une vie avec Jean-Jacques Debout
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-10##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Plus de 60 ans après vos débuts, vos chansons demeurent plus que jamais dans la note.
00:10Vous remontez sur scène le temps d'une soirée exceptionnelle, dans un bal,
00:14histoire de montrer que vous êtes plus que jamais dans la danse.
00:17Bonjour Jean-Jacques Debout.
00:19Bonjour Jacques.
00:20Alors effectivement, 22 mars, date importante, votre rentrée au Bal Blomé à Paris.
00:25Une soirée importante qu'on va évoquer d'ailleurs en filigrane
00:28et tout à l'heure dans les clés d'une vie parce que j'ai choisi quelques-unes des chansons
00:33et on va les évoquer, qui seront présentes ce soir-là pour ce concert exceptionnel.
00:38Oui, ça me ferait très plaisir.
00:41Ce qu'il y a c'est que ça fait exactement maintenant 15 ans
00:45que je ne suis pas remonté sur scène pour chanter, pour faire du tour de chant comme on disait.
00:50La dernière fois c'était au Palais des Congrès il me semble.
00:52Oui.
00:53Avec Charles Trenet qui était monté sur scène pour chanter avec vous.
00:55Je l'ai appelé pour chanter la mer et autour de lui on m'avait dit non,
01:00il ne veut la chanter avec personne.
01:02Même des vedettes très consacrées de son époque avaient cherché à la chanter avec lui.
01:07Il avait toujours refusé.
01:08Alors on m'avait dit écoute, Charles il est un peu imprévisible.
01:13Au dernier moment il est capable de monter et il est monté et il y a été.
01:18Il est venu près de moi et on a chanté la mer tous les deux.
01:22C'est un de mes plus beaux souvenirs de toute ma vie et de cette pauvre carrière qui m'a accompagné.
01:29Une pauvre carrière avec pas mal de succès.
01:31Et on va évoquer d'ailleurs des dates clés, c'est le principe des clés d'une vie.
01:34Le 29 avril 1959 c'est votre première télé avec cette chanson qui sera au Bal Blomé.
01:52Le magazine de la chanson d'André Salvé qui a écrit beaucoup de chansons lui aussi
01:56et une soirée présentée par Jacqueline Joubert qui faisait la première du talk show.
02:00Et vous, vous chantez cette chanson.
02:02Oui, et le réalisateur était Alexandre Tartin.
02:06Exactement, qui a réalisé les conférences de presse du général de Gaulle.
02:09Absolument, oui.
02:10Alors c'est vrai que cette chanson elle a changé votre vie.
02:13Complètement.
02:14Parce qu'au départ vous aviez participé à un concours réservé aux amateurs,
02:18je crois que c'est les prodiges de bires à Radio Luxembourg.
02:21Oui, parce que j'étais à l'école du spectacle, rue du Cardinal Lemoyne,
02:29et comme j'étais vraiment un zéro parfait à l'école,
02:35ma mère avait fini par, je lui disais non, je voudrais aller dans le spectacle,
02:45et puis un jour elle avait rencontré une dame qui lui avait dit mon fils est pareil,
02:49il ne fait rien à l'école, mais depuis que je l'ai mis dans cette école du spectacle,
02:53de la rue du Cardinal Lemoyne, et bien il n'y avait pas d'école le matin,
02:58parce que comme en général c'était des gosses qui jouaient le soir ou l'après-midi
03:02dans des radios ou le soir dans des théâtres,
03:05j'avais été choisi avec trois élèves et une petite élève qui un jour va devenir Dany Saval.
03:16Et on avait été choisi pour Radio Luxembourg,
03:20dans une émission produite par Mariti Carpentier,
03:23qui débutait, et qui s'appelait Tante Lucie l'émission,
03:28et celle qui faisait Tante Lucie était Pauline Carton.
03:31J'ai donc débuté avec Pauline Carton.
03:34Et Mariti Carpentier a ensuite produit une émission avec Tante Jacqueline,
03:38qui était Jacqueline Maillon.
03:40Alors il se trouve que ça a changé votre vie,
03:42parce que finalement vous avez remporté le premier prix de ce concours,
03:46et le disque est sorti, et ça a marché.
03:49Mais je crois que la découverte de votre musique au départ,
03:52Jean-Jacques Debout, c'est l'opéra avec votre maman.
03:55Oui, oui.
03:56Vous étiez fasciné par l'opéra, vous étiez le plus près possible de l'orchestre.
03:59Ah bah oui, oui, ma grand-mère surtout, la mère de mon père,
04:04ma grand-mère paternelle m'emmenait avec ma mère à l'opéra.
04:07Je me souviens, on avait été écouter
04:12L'Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel,
04:16et moi on me mettait au premier rang,
04:20parce que ma grand-mère était amie avec le chef d'orchestre de l'époque,
04:23qui s'appelait André Cuitens.
04:25Et disons que j'étais vraiment très gosse,
04:30alors j'arrivais pas à suivre tout ce qui se passait dans l'opéra,
04:34mais ce que j'adorais, c'est être près de l'orchestre
04:37et de voir jouer les musiciens dans la fosse d'orchestre.
04:40Ça c'était pour moi le plus beau spectacle qui pouvait m'arriver.
04:44Et c'est pour ça que ma grand-mère, grâce à André Cuitens,
04:48trouvait toujours deux places au premier rang
04:51pour que je puisse voir jouer l'orchestre de très près.
04:54Alors il se trouve aussi que votre première direction d'orchestre,
04:57ça a été à l'école, à l'école paroissiale de Saint-Mandé,
05:00où vous dirigeiez les enfants,
05:01et attention, il ne fallait pas faire de fausses notes, Jean-Jacques Debout.
05:03Oui, oui, oui, et dans les chanteurs,
05:06il y avait celui qui va devenir Jean-Paul Goude,
05:09et qui va épouser après Grace Jones,
05:12qui va chanter La Vie en Rose en disco,
05:15et je vois toujours Jean-Paul, qui est mon plus vieil ami d'enfance.
05:18Il se trouve aussi que vous avez été chanteur et soliste de la chorale La Cigale,
05:23qui était une sorte de filiale des dix chanteurs à la Croix de Bois.
05:27Oui, mais ça c'était au Collège de Juillet.
05:29Avec effectivement Jean-Paul Goude et Jacques Messerine.
05:32Et Jacques Messerine, bien sûr, avec Kichère de la Messe le matin.
05:36Et vous avez aussi chanté un jour Place du Tertre,
05:39et ça, ça a changé votre vie,
05:41parce que vous avez gagné une place dans un cabaret qui s'appelait Chez Pomme.
05:45Oui, mais je ne sais pas où vous allez chercher tout ça, bien sûr.
05:51Qu'est-ce qui s'est passé ? Ça a été important ce soir-là.
05:53C'est-à-dire que ma grand-mère maternelle
05:59dirigeait l'imprimerie Rue du Croissant du journal L'Humanité.
06:04Et ce concours de chant était organisé un peu avec le soutien du journal.
06:12Et ma grand-mère savait que j'allais souvent chez elle,
06:16parce que j'adorais aller chez elle.
06:18Rue du Croissant, il y avait les petites baraques, les grands boulevards.
06:21Elle me donnait des places pour aller voir les opérettes.
06:23C'est comme ça que j'ai pu assister aux adieux de Miss Tinguette.
06:28Et puis j'ai vu la création de La Route fleurie avec Annie Cordy, Bourville.
06:35Et Georges Guettari.
06:37Et Guettari, bien sûr, mais j'étais devenu surtout ami avec Bourville.
06:40Dès que je le pouvais, j'allais voir Bourville pour lui demander de me faire des autographes sur des papiers.
06:47Et il était adorable, parce qu'il me parlait.
06:49Et puis je pense que je le faisais rire un peu.
06:53Et voilà, j'adorais ce milieu-là.
06:57Je sentais que ma vie allait en faire partie, parce que je ne pouvais pas m'imaginer autrement que là-dedans.
07:03Et puis un jour, rue du Croissant, il y avait une petite annonce
07:07chez une petite boutique d'édition de musique qui s'appelait La Baie.
07:12Et il y avait un petit papier, il y avait marqué
07:16« Édition Raoul Breton, 3 rue Rossigny, cherche coursier, si possible motorisé ».
07:21Et je dis à ma grand-mère « Tu sais, moi, à l'école, c'est fini, j'avais loupé mon certificat d'études ».
07:26Mon père m'avait dit « Il faut que tu te trouves du travail ».
07:30Il avait raison. « De toute façon, tu n'es pas fait pour les études ».
07:34Mais ça, je le savais depuis longtemps.
07:36Et je dis à ma grand-mère « J'ai envie d'aller me présenter pour essayer d'obtenir cette place.
07:44Mais il faut être motorisé ».
07:46Et là, elle me dit « Écoute, il y a un petit café en face de mon bureau, rue du Croissant.
07:56Tu sais, c'est ces petits cafés où ils vendaient aussi du charbon, tous les trucs.
08:02C'est une époque. Et il y a un vélo Solex d'occasion à vendre.
08:06Si tu veux, je me renseigne ».
08:08Alors elle avait été se renseigner.
08:10Puis le monsieur lui avait dit « Oh, Madame Coudray, vous m'amenez toute la presse
08:14quand vous sortez de votre journal. Vous me voyez vous vendre ce vélo d'occasion ».
08:18Elle lui dit « C'est pour mon petit garçon parce que c'est une place où il faut qu'il soit motorisé ».
08:24Alors il lui a dit « Écoutez, je lui offre. Qu'il vienne cet après-midi le chercher, je lui donne ».
08:29Et voilà comment c'est né.
08:30Il se trouve que j'en reviens à ce cabaret La Pomme, où vous êtes à Montmartre.
08:34Parce que ce soir-là, il y a quelqu'un qui va vous découvrir pour la première fois.
08:39Et ce quelqu'un, vous allez lui rendre hommage au bal blommé avec l'une de ses chansons.
08:45« Quand descend le soir, je vais seul m'asseoir sur le banc de bois, mais tu n'es pas là ».
08:53Charles Trenet, « Quand descend le soir », que vous allez chanter au bal blommé.
08:56Et ça, c'est une chanson, ce n'est pas la plus connue.
08:58Non, mais il m'avait raconté l'histoire.
09:01Pour moi, c'est une des plus belles chansons de Charles Trenet.
09:05Ce n'est pas le coup qu'elle soit de Charles Trenet.
09:08Pour moi, c'est un chef-d'oeuvre parfait, cette chanson.
09:12Et un jour, puisque vous le savez bien, on a dîné souvent ensemble avec lui.
09:19Et un jour, je ne sais pas pourquoi, je lui dis « Charles, pourquoi tu ne chantes jamais « Quand descend le soir ?
09:25Ça fait partie de tes plus belles chansons ».
09:28Il me dit « Ben, je vais te dire pourquoi ».
09:30Il me dit « Figure-toi que j'avais écrit pour Maurice Chevalier, qui m'avait dit
09:36« Charles, vous m'avez porté chance avec « Il y a de la joie ».
09:39Écrivez-moi une autre belle chanson. »
09:42Et Charles me dit « J'avais mis tout mon cœur pour lui écrire une deuxième chanson.
09:48Je vais pour lui chanter la chanson « Accompagné de Raoul Breton, là-bas à Marnacoquette »
09:55où il y avait un petit piano dans le petit salon de musique de Chevalier.
09:59Et puis je lui chante « Quand descend le soir ».
10:02C'était en 1948.
10:06Et il écoute la chanson et il me dit « Mon cher Trenet ».
10:11Trenet, il l'appelait. Il n'arrivait pas à l'appeler Trenet.
10:14Charles l'imitait très bien.
10:17« Alors, mon cher Trenet, oui, votre chanson est bien, mais dedans, vous parlez d'une pomme de terre.
10:24Il y a le mot « pomme de terre », ça me gêne.
10:26Je ne me vois pas sur scène en train de parler de pomme de terre.
10:30Et Charles me dit « Je m'étais aperçu qu'il n'avait pas vraiment bien écouté les paroles.
10:35Oui, effectivement, je parle d'une pomme de terre.
10:38Mais ça m'avait un peu frustré, Charles Trenet, de voir qu'il accrochait sur le mot « pomme de terre »
10:49et me dit « Tu vois, c'est comme ça qu'il n'a pas chanté la chanson ».
10:53Et puis moi, je me suis mis dans la tête, me dit Charles,
10:56qu'au fond, la chanson n'était peut-être pas aussi bien que ça.
10:59Alors, je l'avais laissé un peu tomber.
11:01Mais moi, quand je l'entendais chanter ça, je me disais « Mon Dieu, quelle chanson, quelle mélodie.
11:07Puis alors, c'est une chanson complètement de jazz.
11:09C'est du jazz, cette chanson.
11:13Alors, au bal blommé, j'avais tellement envie de la chanter depuis longtemps
11:17que je me suis dit « Au bal blommé, je vais la mettre en numéro 2
11:22avec tout mon orchestre de jazz qui va être là derrière moi ».
11:25C'est génial. En tout cas, le bal blommé, c'est une chose, votre répertoire en est une autre.
11:29Il y a une autre date importante dans votre vie, c'est le 30 octobre 1963.
11:33A tout de suite sur Sud Radio avec Jean-Jacques Debout.
11:36Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:39Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Jean-Jacques Debout.
11:42Une date importante, le 22 mars, le bal blommé, votre retour sur scène après 15 ans.
11:48Avec des chansons, on en a évoqué quelques-unes.
11:50Et puis là, une chanson qui ne sera pas sur scène, mais qui est importante dans votre vie,
11:54qui est liée à un film sorti le 30 octobre 1963.
12:07Un énorme succès, le film « D'où viens-tu Johnny ? ».
12:10La chanson a été un succès et du film, on a dit « Le film s'adresse au lecteur de Tintin
12:15autant qu'à ceux de « Salut les copains ». Johnny, c'est un peu Tintin qui aurait grandi. »
12:19Oui, c'est vrai.
12:20Et c'est vrai que cette chanson, vous l'avez écrite, vous l'avez enregistrée vous-même après « Johnny ».
12:25Oui, et puis après, j'ai enregistré ce qu'on appelle un medley dans lequel elle est
12:34et je la chanterai quand même au bal blommé, mais dans le medley.
12:38Voilà, parce que cette chanson finalement, c'est lié à un film où, à la fin du film,
12:42Johnny et Sylvie ont annoncé leur fiançaille, ce qui vous a attristé, mais c'est passé avec l'OTAN.
12:49Je m'étais un peu fâché il n'y a pas si longtemps avec Sylvie,
12:54mais avec Sylvie, ça n'a jamais duré très longtemps, les fâcheries.
12:58Alors, vous êtes surnommé à l'époque par Lucien Baudart, Jean-Jacques Debout, « La chance des autres »,
13:03car vous avez beaucoup travaillé pour les autres et fait beaucoup de succès pour les autres.
13:07Oui, enfin, c'est ce que Lucien Baudart avait marqué, mais moi, j'adorais ça.
13:14D'abord, moi, je ne suis pas mon type d'homme personnel, je ne suis pas quelqu'un qui est persuadé que...
13:21J'ai même des fois des moments où je ne me supporte pas, pour vous dire la vérité.
13:25Mais par contre, j'aime beaucoup les artistes, j'aime beaucoup le monde des artistes
13:30et j'ai toujours aimé écrire pour les uns, pour les autres.
13:34Et là, j'ai rencontré des grandes joies et puis surtout, ma plus grande joie que j'ai rencontrée,
13:40c'est quand j'ai rencontré ma petite Chantal et que sur les Champs-Elysées,
13:44elle venait d'aller voir sa grand-mère qui venait de décéder, rue Anatole de la Forge.
13:49Et puis, par hasard, moi, je sortais d'avoir été à la première de « L'homme de Rio »
13:56parce que j'étais un grand ami de Jean-Paul Belmondo, que j'avais connu avant qu'il fasse du cinéma.
14:01Et puis, il faisait très, très chaud. Je me dis, je vais remonter les Champs-Elysées tranquillement
14:06pour aller manger un club sandwich au Drugstore des Champs-Elysées.
14:10Et tout d'un coup, je me retrouve face à face, face à face avec une petite jeune fille
14:16que j'avais rencontrée un an et demi avant, mais on ne s'était même pas échangé nos numéros de téléphone.
14:23J'avais compris que je n'étais pas non plus... Je n'étais rien du tout.
14:28Et puis, je lui dis, mais qu'est-ce que vous faites là ?
14:31Elle me dit, je viens d'aller embrasser ma grand-mère et je lui dis, mais si on dînait ensemble ce soir ?
14:39Et elle me dit, écoutez, pourquoi pas ? Je vais prévenir chez moi et tout.
14:44Et puis, on ne s'est jamais quitté et c'est devenu Chantal Goya.
14:48Et vous n'imaginez pas à l'époque, 60 ans après, une quatrième génération fredonnerait ce refrain.
15:02Les petits-enfants arrière, petits-enfants des premiers fans sont déchaînés dans la salle et c'est plein partout.
15:10Ça vous surprend quand même, je rêve de vous.
15:13Ça me surprend, oui, mais en même temps non, parce que Chantal qui n'était pas du tout faite pour chanter,
15:23puisqu'elle chantonnait, elle chantait comme un enfant chante dans la cour de l'école.
15:28Mais je trouvais qu'elle avait une voix agréable.
15:33Je savais bien que ce n'était pas une grande chanteuse, mais je me sentais l'envie de lui écrire des chansons.
15:42Oui, mais quand vous voyez aujourd'hui les petits-enfants se précipiter sur scène derrière petits-enfants pour l'embrasser, qu'est-ce que vous ressentez ?
15:50Je les larmes aux yeux, mais ça c'est dû à elle, c'est sa présence.
15:56Elle a une présence, c'est comme un aimant, Chantal, elle a quelque chose qui aimante.
16:01Alors si je vous dis qu'elle est formidable, on va dire oui, c'est normal qu'ils disent que sa femme est formidable.
16:08Mais ce n'est pas ça, c'est qu'elle a ça en elle et je pense même qu'elle ne le savait pas.
16:14Oui, mais je pense même aussi que vous avez beaucoup travaillé, ce sont devenus des revues,
16:19et le côté Chantal Goya avec les revues sur scène, vous le devez beaucoup aussi à Roland Petit qui vous a appris plein de trucs, Jean-Jacques Debout.
16:27Oui, parce qu'un jour Roland Petit m'appelle au téléphone, je ne le connaissais pas, il me dit je suis Roland Petit,
16:33j'ai eu votre téléphone par Pierre Berger, que vous connaissez un peu.
16:37Oui, je connaissais Pierre Berger pour le voir le soir quand je jouais du piano à la Closerie des Lilas.
16:43Et puis j'avais rencontré Yves Saint-Laurent aussi qui venait et on se parlait un peu, mais enfin on n'était pas...
16:52Et puis il me dit figurez-vous que Pierre Berger m'a dit de vous appeler parce qu'il vient d'acheter le bail du Casino de Paris à Henri Varna,
17:04enfin à l'héritier d'Henri Varna qui vient de décéder, et il vient de racheter le Casino de Paris pour sa femme Sisy-Jean-Mère,
17:11il va monter une grande revue, et M. Pierre Berger lui a dit qu'en tant que musicien, vous venez de faire une chanson qui s'appelle
17:20« Comme un garçon » pour Sylvie Vartan, qui est une véritable chanson de revue, avait trouvé Roland Petit, et je voudrais savoir qui l'a faite.
17:31Alors Berger lui a dit c'est Jean-Jacques Debout, on le connaît, il vient jouer du piano le soir des fois, et bien il a dit je veux le rencontrer,
17:38et il m'a téléphoné, il m'a donné rendez-vous au Casino de Paris, et puis il m'a dit écoutez voilà je vous propose d'écrire les chansons,
17:46la musique de ballet, il m'a confié toute la musique de cette revue qui s'appelait « La Revue ».
17:52Mais en même temps il vous a appris tous les trucs parce qu'il y avait un rythme particulier dans la revue.
17:56Ah oui, il m'a prévenu, il m'a dit vous savez c'est pas des simples chansons, il faut qu'il y ait un départ où il y a de la danse,
18:06et puis à un moment il y a le refrain de la chanson qui doit être mémorisé par le public, mais après il y a les danseurs qui arrivent,
18:15enfin c'est un peu spécial la revue, les gens qui en ont fait le savaient.
18:21Et il y a même un truc, on disait qu'il y a la première partie, il fallait faire un final eskimo pour que les gens aillent acheter des eskimos,
18:28et un final métro pour que les gens repartent heureux.
18:31Et c'est vrai que quand on voit Chantal Goya avec les introductions et le spectacle, c'est ce que vous proposez exactement Jean-Jacques Debout.
18:37Exactement, je lui ai épinglé comme un couturier, une robe sur son mannequin préféré disons,
18:49ces revues, c'est pas bête de dire que ce sont des revues parce qu'en fait je les ai bâties un peu grâce à Roland Petit qui m'a appris vraiment comment on bâtissait une revue.
19:02Les revues au Casino de Paris, et Paris justement, vous le chanterez au bal bleumé avec ce titre.
19:07Les rues de Paris qui défilent aujourd'hui devant moi, me rappellent ainsi les balades en moto avec toi.
19:17C'est vrai que Paris ça a été votre quartier général, vous avez croisé tout le monde à Paris, vous avez croisé Kessel, vous avez croisé André Breton, Le Pen, Jérémie, vous avez rencontré tout le monde Jean-Jacques Debout.
19:27Oui, et tout ça grâce à Raoul Breton, parce que j'ai obtenu la fameuse place de coursier.
19:34Là, chez Raoul Breton, 3 rue Rossigny, le premier que je rencontre célèbre c'est Charles Trenet qui me dit « Qui êtes-vous ? »
19:45Il arrivait du Canada. Il était arrivé le matin même de Montréal. Je le revois, il avait une veste en madras, tout bronzé.
19:53Il rentre dans le bureau du marquis, de M. Breton, et il me regarde et il me dit « Qui êtes-vous ? »
20:00Alors je lui dis « Je suis le nouveau coursier des éditions Breton ». Il me dit « Vous, un coursier ? »
20:08Alors M. Breton est là, il dit « Oui, oui, oui, Charles, c'est notre nouveau coursier ».
20:13Il dit « Ah, ça, racontez ça à qui vous voulez, mais pas à moi ».
20:17Alors je trouvais ça bizarre. Alors là, Raoul Breton lui dit « Mais alors si c'est pas notre coursier, c'est qui ? »
20:24Il dit « C'est qui ? C'est l'enfant que j'ai eu avec la marquise ».
20:29La marquise, c'était sa femme ?
20:31C'était sa femme, la femme de Raoul Breton. « C'est l'enfant que j'ai eu avec votre femme ».
20:35Alors M. Breton, qui avait beaucoup d'humour, se met à rire. Moi, je ris évidemment aux éclats.
20:42Et puis il me dit « Qu'est-ce que vous faites ce soir ? »
20:46Je lui dis « Ce soir, je vais retourner à Saint-Mandé, chez ma mère, comme d'habitude, où j'habite une chambre de bonne. »
20:53Il me dit « Écoutez, c'est mon anniversaire, on va me le fêter au Grand Véfoux, et je tiens à vous emmener avec moi ».
21:01Là-dessus, il y avait Mme Breton qui venait d'entendre ça, et qui ouvre la porte du bureau de son mari,
21:08et elle lui dit « Charles, vous n'allez pas commencer à débaucher mon personnel ? »
21:13Et il lui dit « Mais non, ce n'est pas votre personnel, c'est l'enfant que nous avons eu ensemble,
21:17donc il est bien normal de l'inviter à mon anniversaire ».
21:20Et il commence un peu à s'énerver, et il dit « Écoutez, si vous ne voulez pas qu'il vienne,
21:26j'irai chez un ami de mon père qui a une pizzeria à Rue de Richelieu, et je l'inviterai, et on boira du rosé toute la nuit ».
21:33Et elle lui dit « Ah bah non, tous vos amis vous attendent au Grand Véfoux, et si vous saviez qui il y a,
21:38qui il y a là-bas, vous ne pourriez pas parler de cette façon-là ».
21:42Et puis finalement, parce qu'elle, elle ne voulait pas mélanger tout, et puis finalement il m'a emmené,
21:49et à peine arrivé, il me présente à Mireille, du petit conservatoire.
21:54Il lui dit « Je vous présente Jean-Jacques Debout, qui chante très bien, alors qu'il ne m'avait jamais entendu chanter.
22:00Il chante très bien ? Ah bah puisque vous chantez bien, je viens de monter un cours qui s'appelle le petit conservatoire,
22:06j'espère vous y voir ». C'est comme ça que j'y suis allé.
22:10Et puis après il me présente à Joseph Kessel, qui était là, qui était très sympa.
22:16Et puis après Kessel, il va vers Charlie Chaplin, qui était là avec sa femme magnifique,
22:23cette femme brune qui était d'Oana.
22:27Et alors il me présente à Chaplin, avec ses yeux bleus, qui me fait un sourire, la femme très gentille.
22:34Et puis il y avait aussi Colette, qui était là.
22:38Colette était encore en vie à ce moment-là.
22:41Et alors il me présente à Colette, que je connaissais un petit peu,
22:45parce que ma grand-mère avait été présidente de la Société des Gendlet,
22:48et elle était très amie de Colette.
22:50Mais Colette s'en souvenait un peu, mais elle ne savait pas trop qui j'étais.
22:55Alors je lui ai dit « Je suis le petit-fils de Clarisse Loyaud-Debout,
23:00qui est une amie à vous ». « Ah oui, comment va-t-elle ? »
23:03C'était pour ma grand-mère qu'elle avait écrit « La Femme cachée ».
23:06C'est fou, hein ?
23:07C'est vraiment « La Femme cachée ».
23:08Et c'est comme ça que tout a démarré.
23:10Mais il y a eu d'autres choses depuis, parce qu'il y a une autre date que j'ai repérée,
23:13qui est importante pour vous, c'est le 26 janvier 1974.
23:17A tout de suite sur Sud Radio avec Jean-Jacques Debout.
23:20Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
23:23Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Jean-Jacques Debout.
23:26Retour sur scène après 15 ans d'absence, le 22 mars, au Bal Blomé à Paris.
23:31Un événement qu'on va évoquer tout à l'heure.
23:33Mais un autre événement, le 26 janvier 1974, à la télévision.
23:38Vous êtes déguisé en Auguste Renoir pour chanter avec Sylvie Vartan.
23:43Je pense que c'est beau la peinture en couleurs, à vos pinceaux messieurs les amateurs.
23:50Mais ne dérangez pas les canotiers, les ombres elles ne pourraient s'envoler.
23:56C'est un top qui est resté dans les mémoires, un top A.
23:59Et c'est vrai que sur Internet, c'est un des clips les plus suivis, cette chanson.
24:06Et c'est vrai que Renoir en plus, je ne sais pas si vous le savez,
24:09il avait suivi des cours de musique avec Charles Gounaud dans ses jeunes années.
24:12Je l'avais lu mais...
24:14Avant d'être peintre.
24:15Alors la peinture c'est l'une de vos passions de toute façon.
24:17Ah bah oui, moi je ne pourrais pas m'en passer.
24:20Et puis ma grand-mère peignait aussi, celle qui était écrivaine.
24:25Elle peignait et puis elle connaissait tous les peintres.
24:29Elle était amie avec tous les grands peintres de Montmartre de l'époque
24:33puisque moi je traînais avec elle, elle habitait Montmartre.
24:37Et puis j'ai connu Picasso, j'étais quand même assez jeune
24:42parce que j'étais ami avec sa fille Maya.
24:45Alors Maya des fois m'emmenait quand il avait son atelier sur les quais
24:50derrière le grand restaurant.
24:55Mais j'ai toujours aimé les peintres.
24:57J'ai toujours aimé cette ambiance des peintres.
24:59Et d'ailleurs Goya, Chantal Goya, c'est aussi une allusion à la peinture.
25:02Un peu.
25:04C'est un tableau de Goya qui vous a fait penser de la rebaptiser Chantal Goya.
25:08Oui, et puis j'avais écrit aussi une chanson pour Juliette Gréco.
25:11Ah bah voilà !
25:15Alors les Carpentiers, pourquoi j'en parle ?
25:17Parce que les Carpentiers ont été très importants dans votre vie.
25:20Tous les top A, tous les numéros 1 qui sont devenus légendaires,
25:23vous y avez participé beaucoup en coulisses.
25:26Oui, j'étais heureux.
25:28Marie-Thym me disait, tu as une carte blanche, tu fais ce que tu veux.
25:33De toute façon, j'aime tellement tout ce que tu fais.
25:37Et puis les artistes sont contents que tu les habilles avec tes chansons.
25:42Et pendant 11 ans, j'ai travaillé pendant 11 ans pour eux.
25:46En coulisses pratiquement.
25:47En coulisses, bien sûr.
25:48Il m'arrivait d'écrire 16 chansons dans la semaine.
25:51C'est fou !
25:52Oui, mais j'étais heureux.
25:53Alors vous vous retrouviez le lundi dans leur appartement de la Réunion de Mer.
25:57Oui, là-haut.
25:59Au cinquième étage.
26:01Oui, mais c'était, comment on appelle ça ?
26:04Tu sais quand il y a deux étages ?
26:05Il y avait un duplex.
26:06Oui, un duplex.
26:07Alors on s'asseyait par terre,
26:09et puis Gilbert nous servait des petits verres de whisky.
26:13Et puis, il y avait souvent Jean-Claude Brialy,
26:17il y avait Jean Poiré que j'aimais beaucoup.
26:20Poiré écrivait aussi pour eux des scènes de théâtre
26:25pour Jacqueline Maillan.
26:28Ce qu'ils avaient de bien, ces Carpentiers,
26:30c'est qu'ils mélangeaient les gens de variété avec des gens du théâtre.
26:34Et ça donnait, le samedi, des choses inattendues pour le public.
26:38Oui, et en plus c'était préparer le lundi et diffuser le samedi en direct.
26:42C'est une performance qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui.
26:44Non, parce qu'aujourd'hui ils ont tous des agents
26:47qui peuvent s'y opposer.
26:51Alors qu'à l'époque,
26:52moi je disais à Michel Sardou,
26:54écoute, dans deux jours on va tourner une séquence
26:59où j'ai fait une chanson avec Johnny qui est en GI,
27:02et puis toi tu vas être aussi en GI avec lui,
27:05puis vous allez draguer une jolie fille,
27:07une pin-up qui passe assise sur un camion,
27:09qui va être Sylvie Vartan,
27:11on va voir ses jambes et tout,
27:13et toi, Johnny va s'appeler Harry,
27:17et puis toi, William,
27:21et puis vous allez la draguer,
27:24tu sais, comme un tableau de la Libération de Paris,
27:27quand il y avait toutes les jolies filles sur les camions
27:30avec les Américains et les FFI qui les draguaient.
27:36Il était là le lendemain,
27:38mais il n'y avait pas d'agent qui s'y opposait.
27:40Aujourd'hui, tu ne peux plus faire ça.
27:42Mais Sardou, d'ailleurs, demandait une chose complètement folle à Carpentier,
27:45il voulait des vaches et des moutons dans le studio,
27:48et une piscine un jour.
27:49Oui, oui, il me faisait rire, Michel.
27:51Mais je l'aimais toujours beaucoup.
27:54Et puis il se mettait en colère des fois,
27:56il était un peu pétardier.
27:58Mais alors ce qui était bien, c'est qu'un quart d'heure après,
28:01il ne savait plus ce qu'il avait dit.
28:03Ce qui est extraordinaire, c'est que dans le salon de Carpentier,
28:05vous aviez aussi bien Dalida que Nana Mouskouri,
28:08tout le monde venait.
28:10Mais tout le monde.
28:11Mais Dalida, c'était un ange.
28:13Un ange.
28:14Un jour, Marity me dit,
28:15tu ne peux pas lui écrire une chanson de revue un peu avec des boys ?
28:20Et je réfléchis, je lui dis, bon, il n'y a aucun problème.
28:25D'accord.
28:27Alors, Dalida, elle était en tournée à ce moment-là.
28:31Alors elle dit, mais comment je vais faire pour l'enregistrer
28:34si je suis en tournée et tout ?
28:36Et je lui dis, mais ce n'est pas grave.
28:38Donne-nous un soir où tu es à Paris.
28:43Et puis, on a été chez le fameux Estardi,
28:46qui pouvait enregistrer à pas d'heure,
28:49parce qu'il vivait dans sa bulle.
28:52C'était un ingénieur du son formidable, Estardi.
28:56Et puis, on a été enregistrer, comme disait la Miss Tinguette,
29:00qui est devenu un grand, grand succès,
29:02qu'elle a mis après dans son spectacle du Palais des Sports.
29:05Exactement.
29:06Et il se trouve que, je ne sais pas si vous le savez,
29:08mais au rez-de-chaussée de cette immeuble rue Guinevere,
29:10il y a eu un locataire très célèbre, qui était François Mitterrand.
29:13Ah, je ne savais pas.
29:14Il a habité là.
29:15Je ne savais pas.
29:16C'était une autre époque.
29:19Alors, ce qui était extraordinaire, c'était le studio 17, au but de Chaumont,
29:22où on pouvait tout faire parce qu'il y avait des costumes et des décors,
29:25mais à profusion, juste à côté.
29:27Ah oui, qui était tenu par Michel Frenet,
29:31qui était un très, très bon artiste formidable.
29:37Mais oui, il y avait tous les costumes qu'il fallait.
29:40Et puis, il y avait aussi l'atelier de construction de décors.
29:43Oui.
29:44Il y avait tout ça.
29:46Et très honnêtement, si je peux dire un petit mot,
29:49ces buts de Chaumont qui avaient été construits
29:53pour les artistes de la télévision française,
29:57avec tout ce qu'il fallait,
30:00je n'ai pas compris comment un jour ça a été vendu pour faire de l'immobilier.
30:04C'est ridicule parce que, pour une fois,
30:08la France avait des vrais studios pour faire de la télévision.
30:12Après, il fallait aller dans la plaine Saint-Denis.
30:16C'est autre chose.
30:17Oui.
30:18Mais alors, ce qui est étonnant, c'est que c'était vraiment une grande messe le samedi soir.
30:21C'était en direct.
30:22Il ne fallait pas se tromper.
30:23Vous étiez là.
30:24Est-ce que tout le monde avait peur, pratiquement ?
30:26Oui, on avait peur, parce qu'on avait peur qu'il y ait des petits accrocs.
30:30Mais en général, ça se passait bien.
30:33Alors, ce qui se passe bien aussi, c'est des allocations au Balblomé.
30:36Je sais que tout va très bien.
30:37Et au Balblomé, vous chanterez, entre autres, cette chanson.
30:53« Alléluia », c'est un mot qui vient de l'hébreu qui signifie « louer Dieu ».
30:57Comment est née cette chanson ?
30:59Alors, j'habitais rue des Saint-Père à l'époque.
31:03Et puis, l'après-midi, j'allais souvent au Demago boire des verres et rencontrer des artistes.
31:11Alors, je voyais souvent Juliette Gréco, que j'aimais beaucoup.
31:15Et puis, je voyais aussi des comédiens.
31:20Et puis, il y avait un prêtre qui était là, souvent, qui venait,
31:24qui s'appelait De Fatto, Guy De Fatto.
31:29Et un jour, il me dit « Vous savez que je suis le révérend-père des musiciens de jazz de Saint-Germain-des-Prés. »
31:35« Ah bon ? »
31:37Et il me dit « Oui, oui, oui, je suis un ami personnel de Claude Luther.
31:41J'ai baptisé le fils de Sidney Béchette. J'ai fait ci, j'ai fait ça. »
31:47Et je trouvais ça formidable.
31:50Et il me dit « Dimanche après-midi, il y a un orchestre américain avec des jeunes qui viennent avec des guitares.
31:59Et je vais leur ouvrir l'église de Saint-Germain-des-Prés.
32:06Ils vont jouer, ils vont faire du rock'n'roll.
32:10Je vais leur ouvrir l'église. »
32:12Parce que c'était un jazzman, lui, qui jouait de la contrebasse avec moustache au club Saint-Germain rue Saint-Benoît.
32:20Le club de jazz de l'époque, oui.
32:22Guy De Fatto, qui était le curé de l'église de Saint-Germain-des-Prés.
32:26Et ça vous a donné l'idée de cette chanson ?
32:28Oui, j'y suis allé, mais seulement la moitié des fidèles qui étaient là ont viré les jeunes.
32:34Ils ne voulaient pas qu'ils jouent de la guitare dans l'église.
32:36Ça s'est terminé en Pugilat, dehors, sur le parvis.
32:40Et du coup, ça m'a donné l'idée d'écrire cette chanson.
32:43Alors, au Bal Blommé, il y aura cette chanson.
32:45Mais il y en a eu une autre en ouverture.
32:47Et curieusement, cette chanson n'est pas de vous.
32:50Je t'envoie six feuilles mortes de San Francisco
32:57Les poissons volent, envolent et avalent
33:02Six feuilles mortes de San Francisco de Mouloudji.
33:04Et vous allez ouvrir le Bal Blommé avec cette chanson.
33:07Pourquoi ?
33:08Parce que c'était mon grand ami.
33:10J'ai rencontré Mouloudji, j'avais à peu près 15 ans.
33:13Et je l'avais rencontré dans la rue.
33:16Et je lui avais parlé très gentiment.
33:19Il m'avait invité pour le soir à le voir chanter.
33:22C'était la première fois qu'il passait en vedette aux Trois Baudets.
33:25Et je suis allé le voir.
33:29J'ai eu un choc de voir cet artiste tellement il était à l'aise.
33:35Tellement il était intéressant.
33:38Il avait un sourire magnifique.
33:40C'était un archange.
33:42Et puis après, j'ai été le revoir dans sa loge.
33:46Et puis il m'a dit, si vous voulez, on peut aller boire ou manger un petit truc.
33:51Parce qu'à ce moment-là, il y avait plein de restaurants ouverts.
33:55Des brasseries ouvertes à Pigalle.
33:57Et puis, je n'ai plus jamais quitté Mouloudji.
34:01Je le voyais régulièrement.
34:03Et c'est même lui qui m'a encouragé à chanter et à faire du tour de chant.
34:08Et Mouloudji, qui est un peu oublié aujourd'hui,
34:10je vais vous raconter une anecdote surprenante.
34:12Pour le centenaire de Mouloudji, voici quelques mois.
34:14La maison de disques universelle, pour ne pas la citer,
34:17décide de faire un hommage à Mouloudji.
34:19Donc on réunit tous les directeurs artistiques, il faut présumer tel.
34:22Et on dit, est-ce que quelqu'un sait qui est Mouloudji ?
34:25Silence total dans la salle.
34:27Et quelqu'un lève le doigt et fait le métèque.
34:30C'est vous dire s'il y a du boulot dans la chanson française aujourd'hui.
34:33Oui, mais ça ne m'étonne pas.
34:35Et en même temps, ce n'est pas si grave que ça.
34:38Parce que moi, je vois bien mes mêmes chants traîner.
34:42Moi, des fois, je prends un taxi, par exemple.
34:45Il m'arrive de rencontrer des jeunes, des moins jeunes.
34:49Et je leur dis, qu'est-ce que vous pensez de la chanson française ?
34:54Oh, ben, on ne sait pas trop.
34:57On écoute ce qu'on nous passe à la radio.
35:00Et puis, des fois, je leur dis, vous connaissez Charles Traîné ?
35:04Qui ? Charles Traîné ?
35:07Oh, ma grand-mère, de temps en temps, parlait de lui.
35:10Mais je ne vois pas très bien qui c'est.
35:12Alors, je lui dis, vous savez, c'est lui qui a écrit La Mer,
35:15qui a fait chanter le monde entier.
35:17La mer qu'on voit danser le long des golfs.
35:19Et bien, ils ne savent pas.
35:21Oui, il y a du boulot.
35:22Mais heureusement, vous êtes là et vous continuez à chanter.
35:25Et on va évoquer justement la date importante du 22 mars 2025.
35:29A tout de suite sur Sud Radio avec Jean-Jacques Debout.
35:32Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
35:35Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Jean-Jacques Debout.
35:38Donc, on en parle depuis le début de cette émission.
35:4022 mars 2025, retour sur scène au Balblomé pour un concert exceptionnel.
35:46Le Balblomé que vous avez chanté.
36:00Alors, vous chantez le Balblomé au Balblomé.
36:02Ce n'est pas sans raison.
36:04Ah non, c'est parce que j'aime cet endroit.
36:07Mais quand j'ai écrit la chanson,
36:09je savais que le Balblomé venait d'être restauré par M. Cornu et sa femme.
36:15Ils ont fait un boulot d'enfer.
36:18Ils sont restés pendant 8 ans en travaux pour sauver cet endroit
36:22dont on a fêté les 100 ans il n'y a pas très longtemps.
36:26Quelques 2-3 mois, pas plus.
36:28Et j'y suis allé.
36:32Et puis, j'ai rencontré le patron.
36:37Et il me dit, je voudrais vous féliciter d'avoir écrit cette chanson
36:41sur votre dernier disque qui s'appelle le Balblomé.
36:44Mais il me dit, comment vous saviez tout ça ?
36:46Parce que vous dites dans la chanson exactement tout ce qui s'est passé là.
36:50Je lui dis, parce que j'avais connu et je la connais toujours
36:56la fille d'André Breton, Aube Breton,
36:59qui me parlait souvent du Balblomé
37:02où son père, André Breton, allait à l'époque
37:06où il a créé le mouvement des dadaïstes
37:11et puis des surréalistes.
37:14C'était le temple des surréalistes de Montparnasse.
37:17C'était la fête permanente à Montparnasse
37:19tous les soirs au Balblomé.
37:21Il y avait tous les musiciens de jazz possibles et imaginables.
37:23C'est comme ça que Picasso un jour a rencontré
37:27un clarinettiste à Montmartre.
37:30Il lui a dit, tu peux venir samedi
37:32parce qu'on va ouvrir un endroit pour les artistes de Montparnasse.
37:35Un peu comme dans le film, le cercle des amis disparu.
37:40Le cercle des poètes disparu.
37:41Oui, alors ils avaient trouvé un ancien garage désaffecté
37:44et puis ils avaient décidé de se réunir là.
37:48C'est-à-dire les sculpteurs, Giacometti,
37:51les écrivains de l'époque aussi puisqu'il y avait Simonon.
37:55Simonon, c'est là où il est tombé amoureux de la jeune danseuse qui est arrivée.
37:59Et puis Picasso avait dit aux musiciens,
38:05il lui avait dit, c'est l'époque de la biguine.
38:10Alors il lui avait dit, viens avec une belle fille
38:13et puis pendant que tu vas jouer, j'espère qu'elle va se déshabiller et tout.
38:17Et puis pendant ce temps-là, moi je pourrais la dessiner et tout.
38:21C'était un endroit qui était un peu destiné à ça.
38:24C'était Joséphine Becker, la jeune femme.
38:26La jeune fille devient Joséphine Becker
38:30et le clarinettiste devient Sidney Bechet.
38:33Il se trouve que ce lieu, c'était une ferme grange à la fin du 18e siècle
38:37qui a été reconvertie en commerce de vin avant de devenir un cabaret.
38:40Ce retour sur scène, pourquoi après 15 ans,
38:43vous décidez, Jean-Jacques Debout, de faire un concert pour un soir et peut-être pour plus ?
38:48Parce que l'endroit me plaisait beaucoup.
38:52J'y suis allé un soir pour applaudir une grande artiste que j'aime beaucoup.
39:04Le problème, c'est qu'il y avait la queue dehors, il n'y avait pas de place.
39:07C'était compliqué et tout.
39:11J'étais avec mon copain, on a fait un peu de forcing
39:16et puis je suis tombé sur le patron, monsieur Gornu.
39:20Je lui ai dit, ça me ferait tellement plaisir de l'avoir chanté, Isabelle Georges.
39:26Et puis il m'a dit, je vais vous faire passer.
39:30Vous ne serez peut-être pas bien assis, mais je vais vous faire descendre et tout.
39:35Et alors, finalement, gentiment, il nous a invités.
39:38Alors je ne cherchais pas à être invité, je voulais acheter des places.
39:41Et tout d'un coup, je vois cet endroit.
39:46J'ai eu un choc.
39:48Je revoyais tous les artistes qui avaient défilé là.
39:51Tous les peintres, tous les sculpteurs, toutes les personnalités attachantes.
39:57Alors il y avait des photos de Jacques Prévert, même Miss Tinguette venait là.
40:03Il y avait tout.
40:05Tout ce que j'aimais, toutes les âmes des artistes que j'aimais
40:09se trouvaient là, inscrits sur les murs du Bal Blanc.
40:13Oui, mais vous n'aviez plus envie de chanter sur scène, Jean-Jacques.
40:16L'endroit m'a donné envie de rechanter.
40:18Voilà, c'était pour vous dire ça.
40:20Quand j'ai vu l'endroit, secrètement, je me suis dit,
40:23si un jour tu rechantes, peut-être même pour une dernière fois,
40:26c'est là que j'aimerais chanter.
40:28Donc vous avez établi un récital avec des chansons que vous aimiez,
40:32du dernier album et d'autres qui ont marqué votre carrière.
40:35Voilà, c'est ça. Et c'est ce que je vais faire le 22 mars.
40:39Alors parmi ces chansons, il y a celle-ci.
40:43Frida Kahlo et Diego Rivera
40:47C'est par la peinture que s'exprime votre joie
40:52D'éclairer le monde et la vie qui arrive
40:56Frida Kahlo, à l'époque où personne n'en parlait,
40:59vous l'avez découverte.
41:01Vous avez découvert ses œuvres à Mexico, je crois.
41:03Oui, à Mexico, parce que j'étais ami avec Arnold de Contad,
41:10qui était le frère d'Andor Nano, qui à l'époque était la mairesse de Deauville.
41:15Et Arnold avait hérité du château de son arrière-grand-parent,
41:22qui était le maréchal de Louis XIV, le maréchal de l'armée de terre,
41:29qui a ce château à Montgeoffroy, pas loin de Angers.
41:35Et j'allais souvent passer des week-ends chez Arnold, que j'aimais beaucoup.
41:40Et il avait une très, très jolie femme.
41:43Et puis un jour, il me dit, tu veux pas accompagner Anne-Marie à Mexico,
41:49qui va aller rechercher ma mère ?
41:51Et je lui dis, comment rechercher ta mère ?
41:54Il me dit, oui, oui, maman avait quitté mon père à la fin de la dernière guerre,
41:59et elle avait épousé un pilote, qui était le copilote de Saint-Exupéry.
42:08Il est resté à Mexico, il a monté une banque, il a fait fortune,
42:12il a même prêté de l'argent au gouvernement de Mexico.
42:16Et ma mère tient une galerie de tableaux pour passer le temps.
42:20Et maintenant, elle voudrait revenir à Montgeoffroy, finir sa vie.
42:26Et il faudrait faire un premier voyage, et puis un deuxième voyage,
42:31où elle reviendra avec Anne-Marie.
42:33Et pour le premier voyage, Anne-Marie, gentiment, m'a fait venir avec elle à Mexico.
42:39Et quand on est arrivés là-bas, je rencontre donc Mme de Contade,
42:44qui s'appelait Mme de Larosière, puisqu'elle avait épousé cet homme qui s'appelait de Larosière.
42:50Et elle me dit, est-ce que vous voulez que je vous montre ma galerie de peinture ?
42:54Ah, je lui dis, madame, oui. Je savais de nom qui était Frida Kahlo.
43:00En plus, j'en avais vu un dans le bureau de Daniel Filippacchi.
43:04Mais il y avait déjà un certain temps.
43:06Et puis, elle me dit, venez, je vais vous emmener.
43:10Et on va à sa galerie, et tout d'un coup, je vois 50 Frida Kahlo sur les murs.
43:17Et je lui dis, mais comment vous avez connu Frida Kahlo ?
43:21Ah ben oui, elle me dit, c'est moi et mon mari qui se sont beaucoup occupés d'elle et de défendre ses œuvres.
43:28Et du reste, vous voyez que toutes ses œuvres qui sont accrochées sur les murs de ma galerie,
43:33je viens de les donner au gouvernement de Mexico en souvenir d'elle.
43:40Et là, elle m'a emmené voir tout.
43:43Et puis les œuvres aussi de Diego Rivera, qui était aussi un grand artiste.
43:47Il se trouve qu'elle a changé sa date de naissance, je ne sais pas si vous le savez.
43:50Elle est née le 6 juillet 1907.
43:53Et elle a changé pour le 7 juillet 1910, non pas pour se rajeunir,
43:57mais pour que ça corresponde au début de la révolution mexicaine.
44:00C'est formidable.
44:01C'est extraordinaire.
44:02Autre chanson formidable aussi, qui sera aussi au Balblomé, La Pergola.
44:18Ça, c'est des souvenirs d'enfance de l'île de Ré.
44:21Vous êtes très attaché à l'île de Ré.
44:22Et bien avant qu'il y ait du monde sur l'île de Ré, vous avez traîné vos guêtres d'enfance.
44:27Oui, parce que j'avais rencontré sur la plage de la Coire, où je parle de La Pergola,
44:33un garçon formidable qui jouait de la guitare et que j'aimais beaucoup,
44:38qui s'appelait Olivier Despax.
44:40Il disparut trop tôt.
44:41Trop tôt, bien trop tôt.
44:43Et il jouait vraiment comme un dieu.
44:46Et sa maman avait connu Django Reinhardt et c'est comme ça qu'elle lui avait confié son fils.
44:52C'est Django lui-même qui lui a donné ses premiers cours de guitare.
44:56Et moi, comme je jouais un petit peu de clarinette,
45:00à l'époque, je me prenais un petit peu pour Sidney,
45:03parce que c'était mon premier cours de guitare.
45:05Et moi, comme je jouais un petit peu de clarinette,
45:08à l'époque, je me prenais un petit peu pour Sidney Bechet.
45:11Et il y avait un vieux blocos sur la plage et on faisait danser toute la jeunesse de l'époque
45:16dans le blocos avec des bouteilles de Chianti et des bougies dessus
45:21pour faire danser la jeunesse de l'époque.
45:23Et c'est un peu en souvenir de toutes ces années-là que j'ai écrit La Pergola.
45:29Et c'est vrai que ce sont vos débuts sur scène ?
45:32Oui, parce qu'il y avait un orchestre qui était passé,
45:35qui s'appelait l'Orchestre de Marcel de Bernard.
45:38Il faisait des concours de chant.
45:42J'ai un copain qui m'avait inscrit au premier concours et je l'avais gagné.
45:48Le lendemain, il était carrément à Arsenres, un peu plus loin.
45:53Il m'avait remis encore dans le concours de chant, que j'avais regagné.
45:59Et puis à la fin, celui de Saint-Martin-de-Ré, j'avais gagné aussi.
46:03Et puis après, ma mère était venue regarder ce qui se passait.
46:07Et puis ce Marcel de Bernard dit à ma mère
46:11« Vous voulez pas qu'on l'emmène avec nous en tournée ?
46:13Puis on vous le ramènera parce que je dois jouer fin septembre au Casino de Châtelayon.
46:19Et quand on sera à Châtelayon, on vous le ramènera à l'Île-de-Ré. »
46:23Et je suis parti en tournée avec eux.
46:25Et tous les soirs, je chantais dans les bals publics, c'est-à-dire ce qu'on appelait les parquets.
46:30C'était il y a très longtemps.
46:32Et au Bal Blomé le 22 mars, vous terminerez le spectacle par cette chanson.
46:55Alors cette chanson « Au revoir mais pas adieu », c'est pas un adieu le Bal Blomé, c'est un au revoir.
47:04Oui, à mon âge, quand même, on sait pas trop ce qu'on peut devenir tout d'un coup.
47:10J'avais écrit cette chanson sur la demande de Jean-Claude Brialy qui m'avait téléphoné
47:18et qui m'avait dit « Tu peux pas écrire un final pour Joséphine Baquer
47:23car je vais mettre en scène sa dernière revue à Bobineau. »
47:27Et à l'époque, on venait tous d'apprendre que Bobineau venait d'être vendu.
47:32Pour faire, on savait pas trop quoi.
47:34Mais c'est comme ça qu'ils ont fermé Bobineau en montant la dernière revue de Joséphine Baquer
47:41pour qui j'ai écrit cette chanson « Au revoir mais pas adieu » et qui nous a quittés trois jours après.
47:47Et qui est morte au lendemain de la première officielle.
47:50C'est ça.
47:51La générale où il y avait le tout Paris et le tout Monaco qui étaient là.
47:54Et c'était grâce Kelly qui avait payé la revue car elle aimait beaucoup Joséphine Baquer.
48:00Et grâce à Grace Kelly, c'est le cas de le dire, on a pu voir quand même Joséphine chanter pour la dernière fois.
48:08En tout cas, moi je l'ai vue, « Au revoir mais pas adieu ».
48:11Donc je lui rendrai un hommage en chantant cette chanson.
48:14Pour vous c'est « Au revoir » mais en même temps, je sais que Balblomé est déjà presque complet.
48:19Donc ça veut dire que vous avez presque envie de continuer Jean-Jacques Debout ?
48:23Oui, bien sûr qu'on a envie de continuer.
48:27Vous pouvez pas vivre sans chanter ?
48:29Bien sûr.
48:30Quel est l'artiste qui a chanté toute sa vie et qui tout d'un coup n'a plus envie de chanter ?
48:36Je pense qu'il n'y en a pas beaucoup.
48:38Sauf si malheureusement une maladie survient.
48:42Mais non, si je peux encore chanter, alors je dis pas que j'irai chanter tous les soirs.
48:47Mais de temps en temps, ça me fera plaisir de retrouver un peu le public.
48:51Oui, parce que le public vous aime et vous avez des souvenirs tellement puissants, tellement forts,
48:56que vous avez des choses à raconter et à chanter.
48:59Je parlerai aussi un peu de ma vie, des chansons que j'avais écrites avec Barbara
49:05et puis des chansons que j'avais écrites aussi pour Marlène Dietrich.
49:10C'est pour ça que je dis que cette soirée au Bal Blomé le 22 mars, c'est un au revoir mais pas un adieu.
49:14Vous y retournerez et vous reviendrez en parler dans Les Clés d'une Vie.
49:17Ça me ferait plaisir.
49:18Nous aussi, parce que vous avez tellement de choses à dire.
49:20Je crois qu'on n'aura jamais essayé toute une vie pour vous raconter à travers des clés.
49:25Merci beaucoup Jacques.
49:26Merci, rendez-vous au Bal Blomé Jean-Jacques et à très bientôt.
49:29Les Clés d'une Vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:31On se retrouve bientôt.
49:32Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.