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Le "8h30 franceinfo" d'Astrid Panosyan-Bouvet

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00:00Bonjour Astrid Panosian-Bouvet.
00:05Oui bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Toujours officiellement ministre du Travail et de l'Emploi, est-ce que vous avez commencé
00:10à faire vos cartons au ministère ?
00:12Ah non, pas du tout.
00:13Pas du tout parce que je voulais aussi profiter de ce moment pour rappeler à tous ceux qui
00:17nous écoutent qu'en ce moment même ont lieu des élections syndicales pour 5 millions
00:22de nos concitoyens qui travaillent dans des TPE qui sont employés à domicile et ces
00:27élections elles ont lieu jusqu'au lundi prochain et c'est important de pouvoir aller
00:32sur cette plateforme TPE élections pour pouvoir défendre ses droits parce que c'est important.
00:37Donc vous parlez des travailleurs là encore ce matin, ce jour important ?
00:40Tout à fait parce que ça permet à des employés à domicile de pouvoir avoir des formations
00:44pour pouvoir se projeter, des transporteurs routiers, ça a été négocié sur des dispositifs
00:49de retraite anticipés, c'est du concret et donc moi je suis dans la vie concrète des
00:54gens jusqu'au bout et même après.
00:56Et vous votre travail à Strypanosium, vous risquez de le perdre cet après-midi ? Est-ce
01:00que vous l'avez envisagé ou alors vous avez encore de l'espoir ?
01:03Moi je dirais lundi dernier, enfin il y a deux jours j'étais à Bruxelles pour avancer
01:08sur le sujet de l'indemnisation de l'assurance chômage des frontaliers qui coûte 800 millions
01:13d'euros chaque année à la France, voilà moi je suis jusqu'au bout à ma tâche que
01:17ce soit sur les élections des syndicats dans les petites entreprises, que ce soit sur le
01:23règlement des transfrontaliers.
01:25Mais vous imaginez vous être présente demain au conseil des ministres, qu'est-ce que vous
01:30apporteriez demain au conseil des ministres à 10h ?
01:33Tout va dépendre effectivement du vote qui a lieu aujourd'hui, mais moi ce que je voudrais
01:37quand même dire aujourd'hui c'est que ce vote c'est pas simplement priver la France
01:41d'un gouvernement, il y a eu déjà un vote de censure, mais là on est en train de priver
01:45la France d'un budget.
01:46C'est un budget qui n'est pas parfait, ça c'est clair, mais le budget c'est toujours
01:50le résultat d'un compromis entre des objectifs qui, dans une situation financière très
01:56tendue, une situation économique qui se durcit, j'espère qu'on va aussi parler, ça intéresse
02:02des faillances d'entreprise, des plans sociaux, d'un contexte international qui se tend également,
02:07ça arrive à un moment très difficile pour le pays, ça ajoute de l'instabilité, de
02:11l'imprévisibilité à une situation qui n'est déjà pas stable et imprévisible.
02:14Le gouvernement en place depuis un peu plus de deux mois, quel est le sentiment qui prédomine
02:20chez vous en ce jour particulier ? Il y a de la frustration, il y a de la colère ?
02:23Il y a de la gravité, il y a de la tristesse parce qu'on ne réussit pas en France à
02:29instaurer une culture du compromis qui est vue comme de la compromission, qui est vue
02:33comme de la concession, qui est vue comme de l'ultimatum et du chantage.
02:37Et donc il y a effectivement de la tristesse et de l'inquiétude pour la suite parce qu'on
02:41a quand même besoin d'un budget et je pense que ça a été rappelé à différentes échéances,
02:46les conséquences très concrètes aujourd'hui de ne pas avoir de budget pour pas mal de
02:51sujets.
02:52Mais politiquement, vu de la gauche, on l'entendait encore hier matin, il y avait Marine Tondelier
02:57qui était là pour les écologistes et pour elle, discuter avec le Rassemblement National,
03:02ce n'était pas possible, il n'y a pas de compromis possible pour une partie de la gauche
03:05avec le Rassemblement National.
03:06Mais la question ce n'est pas une discussion avec le Rassemblement National, c'est discuter
03:11de sujets concrets aujourd'hui qui font que sur la question de la facture d'électricité
03:16et sur la question du pouvoir d'achat, ce sont des préoccupations et heureusement qui
03:20sont partagées par bon nombre de partis politiques et bon nombre de nos concitoyens.
03:25Donc il n'y avait pas de concession, il n'y avait pas de...
03:28Mais c'est l'impression quand même qui a été donnée parce qu'au final...
03:30Et c'est d'ailleurs peut-être un peu ça, ça a pu apparaître comme de la foire à la
03:35concession et non, on est d'abord dans le compromis.
03:37Mme Stryd-Panneau-Jambouvé, juste sur ce qui s'est passé sur les dernières heures,
03:40la négociation elle ne s'est faite qu'avec le Rassemblement National, qu'avec Marine
03:44Le Pen.
03:45Le dernier communiqué de Matignon est adressé à Marine Le Pen, il est le Rassemblement
03:49National.
03:50Et citer la honte, disait hier Marine Tondelier qui était à votre place, la patronne des
03:55écologistes, parce que vous avez aussi cédé sur des sujets annexes, comme l'AME, l'aide
03:59médicale d'État.
04:00Est-ce que vous avez honte ?
04:01Moi je veux quand même rappeler dans ce budget qu'il y a des choses que la gauche ne peut
04:07pas renier.
04:08Enfin je veux dire, et ça d'ailleurs ça n'aura pas lieu si ce budget n'est pas voté,
04:11mais sur la taxation des hauts revenus, sur, pour la première fois, puisqu'on veut parler
04:15du travail, sur la conditionnalité des aides publiques aux entreprises, sur, mais ça ne
04:20sera pas voté, la réactivation de l'activité partielle de longue durée pour les entreprises
04:26pour qu'elles n'aient pas à mettre la clé sous la porte et de pouvoir mettre leurs
04:29travailleurs au chômage partiel.
04:31Ça c'est des choses qui sont concrètes.
04:34En plus, parce que tout n'est pas dans le budget, d'un dialogue social qu'on a su
04:38rétablir, notamment en négociant des choses importantes sur la réforme de l'assurance
04:42chômage sans que ça polarise et fracture plus le pays qu'il ne l'est déjà.
04:46Il y a ce chiffre qui a beaucoup fait réagir hier dans la bouche du Premier ministre.
04:5018 millions de Français verraient leur impôt sur le revenu augmenter en cas de non-vote,
04:58en cas de censure et donc d'absence de budget.
05:00Qu'est-ce qui doit être fait dans les prochaines heures, de manière urgente, si jamais la
05:06censure tombe, pour éviter cette situation ?
05:10Rien ne peut être fait pour éviter cette situation parce que c'est la loi de finances
05:15qui décide de faire que le barème de l'imposition suit l'inflation.
05:19Donc là, ça veut dire très concrètement, et je pense que ça a été dit à plusieurs
05:22reprises, 380 000 foyers qui étaient exemplaires sur le revenu qui le seront, 17 millions de
05:28foyers qui verront leur impôt augmenter, alors que, c'est ça qui est fort de café,
05:33les plus hauts revenus dont on avait prévu une augmentation d'impôt seront exemptés
05:38puisque la loi de finances ne s'applique pas.
05:39Mais vous savez aussi ce qui vous est reproché, Astrid Panneau-Jean, par exemple, si on prend
05:44un peu de recul après toutes les concessions qui ont été faites, notamment au Rassemblement
05:47National, on est en train de se demander si le gouvernement ne va pas tomber pour 3 milliards.
05:523 milliards, en fait, c'est le coût de l'indexation des retraites sur l'inflation et finalement
05:56le Premier ministre a dit non, je ne vais pas céder à cette demande du Rassemblement
05:59National.
06:00Est-ce que vous risquez la crise politique, la crise financière, de l'accentuer pour
06:053 milliards ?
06:06Parce que le budget, c'est un compromis entre la stabilisation de l'endettement, et on arrivait
06:10à quelque chose d'autour de 5%, mais il ne faut pas que ça dépasse non plus, parce
06:15que la facture commençait à devenir lourde, enfin je veux dire, ça a été rappelé aussi
06:18par Laurent Saint-Martin entre les différentes concessions sur l'électricité, les retraites,
06:24l'alimentation de charges.
06:25Mais vous nous dites que ça va être pire, ça va être le cas sur la question du pouvoir
06:27d'achat.
06:28Il y a un moment donné où on n'est pas dans le chantage ou dans l'ultimatum non plus
06:32un budget, c'est l'équilibre entre la stabilisation de l'endettement, le pouvoir d'achat, les
06:39conditions d'exercice des entreprises, les services publics, et puis aussi des crises
06:44ponctuelles, je pense à nos agriculteurs, qui là pour le coup seront aussi les premiers
06:47pénalisés de ne pas avoir de budget, ou ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie
06:52où il faut aussi financer la réparation.
06:55Il y aura effectivement des choses qui vont être faites et pas d'autres en l'absence
06:58de budget.
06:59Il y a l'exemple des retraites.
07:00Les retraites notamment, les pensions des retraités seront indexées sur l'inflation
07:05de 2,2% contre 0,8% au 1er janvier, c'est ce qui a été prévu dans votre budget, nouvelle
07:09augmentation pour les petites retraites en juillet.
07:12Les retraités finalement, ils seraient gagnants de cette situation de censure ?
07:17Les retraités seraient effectivement gagnants, si on peut dire qu'il y a des gagnants, parce
07:23qu'effectivement dans cet océan de difficultés, ils verraient leur pension indexée sur l'inflation
07:32pour la totalité.
07:33On pose la question à la ministre du Travail, ça veut dire que les inactifs seraient ce
07:37soir en quelque sorte bénéficiaires par rapport aux actifs ?
07:40Mais c'est ça le sujet fondamental, c'est-à-dire que là je voudrais aussi dire qu'il y a
07:44une forme de frilosité et de myopie de la classe politique qui considère les retraités
07:51comme un bloc homogène.
07:53Eh bien moi, je suis la ministre du Travail, je peux vous dire que les salariés, ce n'est
07:57pas un bloc homogène, les retraités non plus.
07:59Il y a 75% des retraités qui sont propriétaires et précisément les petits retraités, les
08:04petites pensions, c'est souvent des gens qui ne sont pas propriétaires et pour lesquels
08:07la pension vient payer l'essentiel du logement et cela, il faut les protéger.
08:10Mais il y en a d'autres qui peuvent aussi, moi je le pense, participer à l'effort de
08:15redressement de nos comptes publics, au même titre que les actifs, au même titre que les
08:18entreprises.
08:19Il est là le débat fondamental.
08:20Donc la censure, c'est une bonne nouvelle pour les retraités.
08:22Est-ce que les fonctionnaires qui nous écoutent ou nous regardent doivent s'inquiéter pour
08:26le paiement de leur salaire l'année prochaine si le gouvernement tombe ce soir ?
08:29Non, il n'y a pas de shutdown à l'américaine dans lequel il n'y aura plus les crédits
08:33pour payer les fonctionnaires.
08:35Il ne s'agit pas de verser dans le catastrophisme, il ne faut pas se rassurer à bon compte non
08:39plus.
08:40C'est le message que je veux donner ici et ne pas voter un budget, c'est dans le contexte
08:44économique que nous connaissons avec 6% de déficit à la fin de l'année, 3 000 milliards
08:50d'emprunts pour financer la dette de l'État, de l'imprévisibilité pour les entreprises
08:54qui n'aiment pas ça, pour les ménages et pour ceux à qui on emprunte.
08:59C'est très concret.
09:00Un point très concret là encore qui concerne le SMIC.
09:01Le 1er novembre, le SMIC a été revalorisé de 2% en anticipation du mois de janvier sur
09:06décision du gouvernement.
09:08Là, sans nouveau budget, il y aurait quand même une revalorisation au 1er janvier, dès
09:12lors que c'est la loi ?
09:13Alors, dès lors que c'est la loi, par rapport à une augmentation du taux d'inflation, en
09:20anticipation de l'inflation, c'est typiquement ce genre de choses que je vais discuter pas
09:24plus tard que ce matin, puisque je rencontre les comités d'experts de la question du
09:30SMIC justement pour discuter de ce sujet.
09:31Mais dans ce cas-là, c'est vous qui décidez, parce que vous êtes ministre de la Sociale.
09:35Nous, on se fera décider de toute façon fin de l'année, mais c'est précisément ce
09:39genre de sujet dont il faut discuter, sachant que ce comité d'experts avait dit que le
09:441er novembre suffisait, puisqu'on était simplement dans de l'anticipation.
09:47Tout ça dans un climat social lourd.
09:49Il y a demain une grève de la fonction publique, la semaine prochaine, grève dans les ports,
09:54mouvement reconductible des cheminots.
09:56Quel message vous adressez, vous, dans ce moment, aux syndicats ?
10:01Appel à la responsabilité ?
10:04Moi, depuis que je suis ministre du Travail, j'ai vu que les syndicats, comme le patronat,
10:09étaient très responsables, en fait.
10:13Donc, je n'ai pas besoin, moi, de faire un appel à la responsabilité sur des sujets
10:16aussi potentiellement fracturants que la réforme de l'assurance chômage.
10:20Ils ont trouvé un accord ?
10:21Ils ont trouvé un accord où ils ont pu à la fois trouver des économies, tout en protégeant
10:25mieux ceux qui, aujourd'hui, sont les plus fragilisés par le durcissement de la situation
10:31économique, les jeunes, pour qu'ils soient mieux protégés par l'assurance chômage.
10:36Donc, je n'ai pas d'appel à la responsabilité à faire aux partenaires sociaux, parce que
10:40je trouve que, contrairement à beaucoup de partis politiques, ils ont un esprit de responsabilité
10:46et ils savent trouver des compromis quand on leur demande.
10:48Mais vous voyez bien que, là, dans cette situation particulière, on essaie de déterminer
10:51qui sont les gagnants et les perdants de la situation, et dans certains secteurs, on est
10:56content qu'il n'y ait pas de nouveau budget l'année prochaine ?
11:01Je pense que la France, c'est comme un organisme vivant, c'est-à-dire interdépendant.
11:05Je pense qu'on ne peut pas, comme ça, se dire qu'il y a des perdants, des gagnants.
11:10Je pense que la situation de l'endettement, si elle s'emballe, elle ne sera bonne pour
11:15personne.
11:16Si elle s'emballe, elle ne sera bonne pour personne.
11:17Des taux d'intérêt qui augmentent d'un point sur la dette française, c'est 3 milliards
11:21d'euros en plus d'un coup.
11:22C'est de l'argent gâché, c'est un tiers du budget de la justice.
11:26L'année prochaine, ça veut dire que là où on avait sanctuarisé des progressions
11:29de dépenses sur les ministres régaliens, la police, la justice, le plan prison, la
11:34défense dans le contexte international qu'on connaît, et bien on met ça sous la porte.
11:38Juste une mesure qui était importante dans le budget 2025, était prévue, donc une surtaxe
11:43sur les grandes entreprises, une contribution exceptionnelle.
11:45Mais ça, il faut oublier.
11:46Et ça ne peut pas revenir par un autre texte ?
11:48Mais pas par un autre, ça ne peut revenir que par une nouvelle loi de finances.
11:54Là, ce qui peut être fait, c'est simplement soit réexécuter par douzième la loi de finances
12:00de l'année dernière, qui a été prise dans un contexte politique, économique extrêmement
12:04différent.
12:05Donc, ce ne sera pas possible, on ne peut pas lever de nouvelles recettes quand on est gouvernement
12:10démissionnaire.
12:11Il faut bien avoir ça en tête.
12:12Astrid Panodia-Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi, pour combien de temps ?
12:17La réponse est à l'Assemblée Nationale cet après-midi.
12:19On laisse passer le fil info et on vous retrouve juste après, il est 8h45.
12:22Maureen Suliard.
12:23Et le président du Rassemblement National confirme ce matin que le parti va voter la
12:29motion de censure pour faire tomber le gouvernement.
12:32Les députés examinent la première motion dès 16h cet après-midi.
12:36Hier, le Premier ministre Michel Barnier en a appelé à la responsabilité des élus.
12:40Il assure que près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenté
12:45en cas de censure.
12:46Emmanuel Macron, lui, est encore en Arabie Saoudite.
12:48Il annonce qu'il présidera en juin prochain, avec le prince héritier, une conférence
12:52sur la création d'un Etat palestinien.
12:54Pour l'opposition sud-coréenne, le président Yun a tenté de mener un coup d'Etat.
12:59Il a imposé la loi martiale hier, pendant quelques heures, avant de la lever.
13:03Toute la nuit, les citoyens se sont rassemblés devant l'Assemblée Nationale pour protester
13:07face à l'armée.
13:09L'opposition demande au président de partir.
13:11Une fuite de données plus qu'embarrassante.
13:14Chez Noroto, l'enseigne spécialisée dans la maintenance automobile indique que certains
13:17numéros de pièces d'identité de clients ont été dérobés.
13:21Des noms, des adresses mail et des postes et postales des numéros de téléphone ont
13:25aussi été volés.
13:2678 000 clients sont consornés au total.
13:34Le 8.30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia.
13:38Et notre invité ce matin à Street, Panosian Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi
13:43dans un gouvernement en sursis, une motion de censure examinée dans un contexte économique
13:48lourd, beaucoup de défaillances d'entreprises qui inquiètent ces dernières semaines.
13:54Fin octobre, 160 000 emplois étaient menacés par des procédures collectives chez Michelin,
14:00chez Auchan, notamment chez Arcelor, tout dernièrement encore chez Valeo, pour ne citer
14:05est-ce que ça va encore s'aggraver si le gouvernement est censuré ?
14:09Alors, vous parlez des grandes entreprises, moi j'aimerais aussi parler des plans sociaux
14:15à bas bruit, comme l'a dit d'ailleurs le président de la Confédération des PME.
14:18C'est-à-dire qu'il y a une multiplication des PSE dans les grandes entreprises, mais
14:22ça existe aussi dans les fournisseurs de rang 2 à 5 et pour lesquels les conditions
14:27de départ peuvent être beaucoup plus difficiles.
14:29Et le fait de ne pas avoir, de ne pas voter de budget va rajouter effectivement de l'imprévisibilité,
14:36ce que n'aiment absolument pas ni les entreprises, ni les investisseurs.
14:40Et je veux encore dire ici que dans ce budget, il y avait deux choses importantes, une chose
14:45en particulier qui était importante, c'était la réactivation de l'activité partielle
14:51de longue durée, qui permettait de trouver une solution intermédiaire avant de mettre
14:56la clé sous la porte, de pouvoir trouver des solutions de financement et de reconversion.
15:01Justement, c'était la demande ça de Sophie Binet de la CGT, c'était pour qui ce chômage
15:06partiel de longue durée ?
15:07Précisément pour des travailleurs qui travaillent dans des entreprises qui sont en très fortes
15:13difficultés, notamment des situations structurelles durables, vous avez parlé de l'automobile,
15:18de la grande distribution, il y a des secteurs qui subissent des véritables transformations.
15:22Et ça c'est quelque chose qui a été demandé par les partenaires sociaux, que ce soit Patronat
15:28je pense à la métallurgie, mais pas que, et effectivement les syndicats.
15:31Ça c'était dans la loi de finances que je devais discuter au Sénat pas plus tard
15:36qu'hier soir, et ça devait en principe être rediscuté samedi pour une session au
15:43Sénat pour reprendre la suite de la loi de finances sur la section emploi-travail.
15:46Deuxième chose très importante, on est en train de fragiliser la position de la France
15:50aussi au sein de l'Union Européenne, au moment où il y a des discussions extrêmement
15:54importantes, notamment parce que nous sommes en divergence avec l'Allemagne sur les barrières
16:00commerciales à mettre en place vis-à-vis de pays qui ne pratiquent pas des pratiques
16:05loyales.
16:06Je pense notamment à la Chine, à l'Inde et aux Etats-Unis.
16:09Là, la France aura forcément une voie qui sera beaucoup plus fragilisée sur des sujets
16:15qui doivent être là pour défendre nos industriels sur le sol français.
16:18Si on regarde les conséquences en France, est-ce qu'il faut s'attendre à une explosion
16:21du chômage dans les prochaines semaines ?
16:23Non, parce qu'il y a un paradoxe en fait, c'est pour ça, ni catastrophisme ni rassurance
16:28à bon compte.
16:29Parce qu'il y a toujours une dynamique assez forte des demandes d'embauche qu'on inscrit
16:34à l'URSSAF.
16:35Par contre, il y a ce qu'on appelle des plans sociaux qui ont augmenté effectivement de
16:3940% depuis l'année dernière, parce qu'il y a des secteurs de l'économie tout entier
16:44qui subissent des transformations durables qu'on n'a pas su collectivement, ni entreprise
16:49en particulier, anticiper.
16:51Je pense notamment à la question de l'automobile qui en plus subit là de plein fouet un durcissement
16:56de la concurrence internationale.
16:58Alors justement, l'automobile, le patron de Stellantis, Carlo Stavarez, a été forcé
17:02à la démission dimanche dernier, l'État est actionnaire du groupe.
17:06Vous poussez pour que ce soit un Français qui soit nommé à la tête de Stellantis,
17:11est-ce que c'est peut-être plus facile de négocier le maintien des usines et des
17:15sites en France si c'est un de nos compatriotes qui dirige le groupe ?
17:18Alors là, non.
17:19Je vais vous le dire pourquoi, parce que moi je pense qu'il faut d'abord que ce soit
17:24quelqu'un qui soit le plus compétent possible.
17:27Je vais vous donner un exemple, c'est Air France KLM.
17:29Air France KLM, on a fait venir un spécialiste de l'aérien canadien qui était le numéro
17:342 d'Air Canada pour diriger Air France KLM depuis maintenant 5 ans, et il a redressé
17:39l'entreprise, il a réussi à mettre du vrai dialogue social dans l'entreprise, chose
17:44que beaucoup de ses prédécesseurs n'avaient pas réussi.
17:47Donc pour moi ce qui compte, et je pense que c'est ce qui compte aussi pour les travailleurs
17:50français de Stellantis, et c'est peut-être parce que j'ai été une femme d'entreprise
17:54qui le dit, c'est d'abord quelqu'un qui a à cœur à la fois de pouvoir faire gagner
17:59des points à l'entreprise, tout en maintenant un haut niveau de dialogue social dans l'entreprise.
18:03Mais est-ce que vous êtes inquiète ce matin pour les sites français de Stellantis, Peugeot,
18:07Citroën ?
18:09Moi je suis inquiète indépendamment de la question du changement de dirigeant, je suis
18:14inquiète parce que, que ce soit pour Stellantis ou que ce soit pour Renault, c'est le secteur
18:19de l'automobile aujourd'hui, et leurs fournisseurs, il ne faut pas oublier les fournisseurs, qui
18:24subissent une transformation de plein fouet.
18:26C'est le véhicule électrique alors qu'on était dans le thermique, c'est aussi toute
18:31l'électronique embarquée, dans un moment où les conditions commerciales se durcissent
18:37considérablement avec l'arrivée des voitures chinoises, où on voit que les réponses européennes
18:42sont beaucoup plus faibles, on va dire, et accommodantes, que les réponses américaines
18:47par rapport à la concurrence chinoise des véhicules électriques qui arrivent.
18:50Vous parlez de l'image de la France au niveau européen et cette faiblesse qu'on pourrait
18:54avoir si le gouvernement tombait ce soir, quelles conséquences, qui pour succéder
19:00à Michel Barnier, c'est la question qui se pose dès maintenant, avant même que la
19:03motion de censure soit votée, qui aurait l'approbation des macronistes pour succéder
19:08à Michel Barnier ?
19:09Le sujet c'est d'abord de trouver l'axe central, moi je l'avais d'ailleurs dit après
19:17les élections de la dissolution, comment trouver un socle ou un dénominateur pour
19:25ne pas avoir à dépendre, ni du Rassemblement National, ni de la France Insoumise.
19:29Moi c'est ça le véritable sujet.
19:31Alors je voudrais vous faire réagir à ce que dit ce matin le premier secrétaire du
19:34Parti Socialiste chez nos confrères du Monde, Olivier Faure, il parle d'une divergence fondamentale
19:40sur ce que nous voulons faire, divergence avec la France Insoumise, c'est le Parti
19:45Socialiste allié au sein du Nouveau Front Populaire qui le dit ce matin.
19:50Est-ce que ça veut dire que vous, on rappelle que vous êtes l'une des fondatrices d'En
19:55Marche au tout début de l'aventure macroniste, est-ce que vous êtes prête éventuellement
19:59à travailler avec un Parti Socialiste qui se détacherait de la France Insoumise ?
20:04Je pense que c'est ce qu'on souhaitait, mais c'est ce que beaucoup de républicains,
20:10démocrates et européens souhaitent depuis le début dans ce pays.
20:13C'est-à-dire que le Parti Socialiste c'est un parti qui a été de gouvernement, qui sait
20:17ce que c'est que tenir un pays, tenir un budget, qui sait aussi ce que c'est que tenir
20:22un pays dans un contexte international qui se durcit, et donc c'est je pense ce qu'auraient
20:27souhaité beaucoup de gens démocrates aujourd'hui.
20:29Mais c'est pas le choix qui a été fait par Emmanuel Macron en choisissant Michel Barnier
20:32Premier Ministre.
20:33Il a d'emblée mis Michel Barnier entre les mains du Rassemblement National.
20:38S'il avait choisi par exemple Bernard Cazeneuve, ça aurait été autre chose.
20:41Je vous rappelle que Bernard Cazeneuve n'était pas le choix à l'époque poussé par le Parti
20:47Socialiste.
20:48On peut le regretter, mais ce n'était en tout cas pas le cas, et ce n'est toujours
20:50pas le cas aujourd'hui.
20:51Et donc le Parti Socialiste, moi je le pense, effectivement on parle beaucoup du Rassemblement
20:55National, mais parlons aussi du Parti Socialiste qui, contrairement au Rassemblement National,
21:01et je me battrais toute ma vie pour que ce soit pas le cas, ni la France Insoumise, et
21:04je me battrais aussi, n'exerce pas de responsabilité, puisse aussi revenir à la raison pour un
21:09chemin qui soit européen, voilà, et puis également raisonnable.
21:16Et un budget, ça doit être le compromis entre la stabilisation de l'endettement,
21:21le pouvoir d'achat des ménages, et la capacité des entreprises à pouvoir continuer à se développer.
21:26Mais on a entendu Michel Barnier souhaiter l'élargissement du socle commun, quant à
21:31autre déclaration ce matin, Yannick Jadot, l'ancien candidat à la présidentielle écologiste
21:34et désormais sénateur, dit qu'il faut ouvrir la possibilité d'un pacte républicain transitoire
21:38entre le Nouveau Front Populaire et le Bloc Central.
21:40Vous croyez-vous à la possibilité encore d'élargir ce socle commun après les mois
21:45qu'on vient de vivre ?
21:46Je me rappelle que lorsque Michel Barnier est arrivé à Matignon, il a souhaité rencontrer
21:51l'ensemble des groupes d'opposition.
21:53Olivier Faure et Boris Vallaud n'ont pas souhaité se rendre à ce rendez-vous.
21:57Je me rappelle aussi que le Parti Socialiste a déposé une motion de censure avant même
22:01d'écouter la déclaration de la Politique Générale.
22:02Mais leur argument, on le rappelle, c'est parce que Michel Barnier était issu de l'un
22:08des groupes parmi les plus minoritaires.
22:09Oui, mais je pense que le sujet c'est qu'est-ce qu'on peut faire ensemble plutôt que de déterminer
22:13les histoires des uns et des autres et de se donner des points ou des mauvais points.
22:17Le sujet c'est qu'est-ce qu'on fait ensemble, et c'est ce que nous demandent aujourd'hui
22:20les Français.
22:21Encore une fois, il ne s'agit pas de censurer un gouvernement, de priver le pays d'un gouvernement.
22:27Le sujet c'est de priver aujourd'hui, dans un contexte très particulier, on a quand
22:32même une dette de plus de 3 000 milliards d'euros, d'un budget.
22:36Et donc le qu'il s'agit c'est qu'est-ce qu'on fait ensemble.
22:39Alors là, vous mettez de côté les histoires de personnes, sauf que ce sont les personnes
22:41qui déterminent la politique qui est menée.
22:44Là, dans les noms qui circulent pour succéder à Michel Barnier, c'est Sébastien Lecornu,
22:49François Bayrou, ce sont les noms qui circulent.
22:51Il faut forcément que ce soit un proche du Président, en fait, pour succéder, pour
22:55arriver à Matignon ?
22:56Il faut que ce soit une personne qui soit capable, moi en tout cas c'est mon espérance,
23:01de pouvoir avoir un dénominateur commun qui ne fasse pas dépendre la politique de notre
23:07pays, ni du Rassemblement National, ni de la France Insoumise.
23:10Ce qui n'est pas le cas pour le moment pour Michel Barnier.
23:11C'est vraiment aujourd'hui le souhait que j'avais exprimé dès effectivement juillet,
23:19après la dissolution.
23:20On donnait cette information ce matin sur France Info, Gabriel Attal souhaite mettre
23:24tout le monde autour de la table, à l'exception de LSI et du RN, pour réfléchir à l'élargissement
23:28du socle commun.
23:29C'est la bonne personne, Gabriel Attal, pour faire ce travail ?
23:32Je pense qu'il faut que tout le monde se mette autour de la table, il faut qu'on
23:36arrête.
23:37Je pense que les Français en ont un peu marre aussi de tous ces sujets de personnes.
23:40Je pense qu'à un moment donné, il y a la capacité à s'élever de sa propre condition,
23:44mais tout parti confondu, pour pouvoir trouver des solutions pour nos concitoyens, parce
23:49qu'encore une fois, nous priver d'un budget, ça aura des conséquences lourdes et une
23:54bascule dans l'inconnu que personne ne peut aujourd'hui préciser.
23:57Éloigner les histoires de personnes, sauf qu'il y a une personne qui est au centre
24:00de toutes les discussions dans le monde politique aujourd'hui, c'est Emmanuel Macron.
24:04Nombreux sont ceux à dire qu'il est responsable de tout ce qui se passe aujourd'hui, depuis
24:08sa décision jugée incompréhensible de la dissolution.
24:14Appel à la démission, c'est partagé aussi par une majorité de Français, vous qui le
24:18connaissez bien, puisqu'on l'a dit, vous avez fondé En Marche avec lui, est-ce qu'il
24:22pourrait aboutir à une démission ?
24:24Je pense qu'il faut être très respectueux des institutions.
24:27Emmanuel Macron a été élu pour cinq ans, il est la clé de voûte des institutions,
24:31il est garant de la stabilité des institutions.
24:33Je pense qu'il faut vraiment se garder, de commencer à entrer dans ce genre de discussion.
24:38C'est rajouter, encore une fois, de l'imprévisibilité et de l'instabilité à un moment donné,
24:43où on a besoin d'un cadre.
24:45Vous voyez bien que depuis 2017, où il incarnait l'espoir, là on est en 2024, les gens veulent
24:50qu'il parte, les Français en majorité.
24:53Qu'est-ce qu'il a raté ? Qu'est-ce qu'il n'a pas compris ?
24:55Pour l'instant, je me focalise sur la situation actuelle du budget, pas sur ce qui a pu, les
25:03incompréhensions qui ont pu avoir lieu.
25:06Je vous pose la question, vous savez pourquoi je vous pose la question ? Parce qu'hier
25:08sur France Info, on avait un invité qui s'appelait David Lysnard, qui est membre DLR, président
25:13des maires de France, et ce n'est pas quelqu'un qui veut le chaos, mais il lui-même pense
25:18à la démission.
25:19On a un autre, Jean-François Copé, lui aussi LR, pareil, maire de Maux, et qui dit qu'il
25:24y a la question de la démission.
25:25Vous entendez ces personnalités qui ne sont pas de nature à vouloir le chaos dans le
25:28pays, mais qui disent que la démission d'Emmanuel Macron, quand même, elle se pose.
25:31Je pense que pour l'instant, le sujet, c'est une stabilité gouvernementale avec un budget.
25:37Je pense que vraiment, ça, ce serait rajouter, encore une fois, du désordre.
25:42Vraiment, et on n'en a pas besoin, et les Français n'en ont pas besoin aujourd'hui.
25:45Astrid Panosian-Bouvet, on a compris que vous aviez encore du travail ce matin, vous serez
25:48à l'Assemblée cet après-midi, ministre du Travail et de l'Emploi dans ce gouvernement
25:52qui est donc en sursis, on suivra ça, bien sûr, sur France Info, je vous laisse en compagnie
25:56de Salih Abrakli et à Renaud Dely pour les informer dans un instant.

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