Les informés de franceinfo du mardi 6 mai 2025
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00:00Les informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info jusqu'à 9h30 en direct.
00:14Bonjour Renaud Delicte.
00:15Bonjour Salia.
00:16Et bonjour à nos informés du jour.
00:17On a Alix Bouillaguet en plateau éditorialiste politique à France Info Télé.
00:20Vous présentez l'interview politique tous les matins à 7h45.
00:23Bonjour Alix.
00:24Bonjour Salia, ravi d'être là.
00:25Bonjour aussi à vos côtés, Victoria Koussa, journaliste politique à France Info.
00:30Et vous, on vous retrouve chaque matin pour le brief politique à 7h24.
00:33Tout à fait. Bonjour Salia, bonjour à tous.
00:35Précisément, Renaud Delicte, l'Allemagne a un nouveau chancelier.
00:38Aujourd'hui, Friedrich Merz, le chrétien démocrate Friedrich Merz, 69 ans, va être investi officiellement par le Bundestag,
00:46nouveau chancelier d'Allemagne, à peu près deux mois et demi après sa victoire au Lysletti.
00:50Il va gouverner le pays à la tête d'une coalition conduite par les chrétiens démocrates de la CDU,
00:55mais avec aussi en son sein les sociodémocrates du SPD.
00:59Et est-ce que c'est une bonne nouvelle pour la France, pour le couple franco-allemand,
01:03qui est supposé être un des moteurs, si ce n'est le moteur principal de l'Union européenne ?
01:08C'est ce qu'espère notamment Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères,
01:11qui était l'invité ce matin de nos confrères d'RTL et qui souhaite justement que ce couple reparte de l'avant.
01:17Que le moteur franco-allemand redémarre au quart de tour.
01:21Et c'est bien l'ambition des deux dirigeants, le président de la République et le nouveau chancelier,
01:26sur des sujets sur lesquels nous avons déjà travaillé, nous voulons accélérer.
01:29Mais il y a aussi des champs sur lesquels nous avons eu ces dernières années des divergences.
01:34Je pense au commerce, je pense à l'énergie, je pense à la défense.
01:37Nous avons vu, lorsque l'Allemagne a négocié son accord de coalition,
01:42qu'il y avait des ouvertures dans le sens que nous attendons,
01:46c'est-à-dire celui d'une plus grande autonomie stratégique européenne,
01:49qui n'a de sens que si la France et l'Allemagne s'accordent sur ces grands sujets.
01:53Est-ce que ce nouveau chancelier est en quelque sorte plus européen que son prédécesseur,
01:57Olaf Scholz, plus francophile aussi peut-être ?
01:59Est-ce que le couple Emmanuel Macron et Friedrich Merz peut mieux s'entendre,
02:04faire redémarrer ce moteur sur un certain nombre de sujets ?
02:07Il y a eu des malentendus, et l'Élysée les évoque d'ailleurs,
02:10comme Jean-Noël Barraud à l'instant, a levé sur un certain nombre de sujets.
02:14Et puis évidemment, dans le contexte qu'on connaît, d'une part la guerre en Ukraine,
02:17le soutien aux Ukrainiens face à la monnaie russe,
02:20et d'autre part la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump,
02:23est-ce que dans ce contexte, ce tandem peut faire entendre une nouvelle voix européenne ?
02:29C'est vrai que du côté de l'Élysée, on salue quasiment comme une bromance ce nouveau couple,
02:35un nouveau redémarrage, après une rupture qui était une rupture lente,
02:39et pas vraiment un ondit, c'est-à-dire qu'effectivement,
02:41ça ne s'est pas très bien passé avec Olaf Scholz.
02:43Aujourd'hui, c'est vrai qu'on parle de nouveau souffle, de lune de miel,
02:46il y a des points d'accord sur lesquels on peut se dire qu'effectivement,
02:50ça va plutôt bien se passer.
02:51Le fait que l'Allemagne veuille réinvestir dans l'Europe de la défense,
02:55veuille investir, augmenter l'aide à l'Ukraine,
02:59doter aussi le pays de nouvelles centrales nucléaires,
03:03donc ça, c'est quand même une inflexion.
03:06Il y a ce fameux aussi, la fin du frein à la dette qui a été opéré par l'Allemagne.
03:15Donc clairement, il y a de quoi relancer ce couple franco-allemand.
03:18Après, il y a aussi des points de désaccord,
03:21et qui vont être quand même compliqués à aller.
03:24L'endettement commun de l'Europe, c'est vrai que les Allemands,
03:28la France veut aller vite parce qu'elle veut investir déjà sur la défense,
03:32le numérique, la décarbonation.
03:34L'Allemagne est beaucoup plus frêleuse de son côté
03:37parce que d'une part, il est dans une coalition,
03:39Frédéric Mertz, donc il doit aussi composer avec la CDU,
03:44mais aussi il doit composer avec l'AFD,
03:48qui est aujourd'hui en bonne prise de vitesse
03:51et qui est vraiment une concurrence extrême droite très eurosceptique.
03:54Il y a aussi le Mercosur, cette alliance avec des pays d'Amérique latine,
03:58la France est contre, l'Allemagne est pour.
04:00Ça aussi, chacun étant vraiment bien fixé sur ses positions.
04:04Et puis, d'une certaine manière, il y a aussi la relation à Donald Trump,
04:08qui va quand même être très très très présente.
04:13La France voudrait une plus grande autonomie.
04:16L'Allemagne est encore frileuse
04:17parce qu'elle dépend encore de la capacité militaire américaine
04:20et que tout ça, effectivement,
04:23ils ne vont peut-être pas avoir les mêmes mots avec Donald Trump.
04:27Victoria, en fait, on dit du côté de l'Elysée
04:30que ce sera un bon partenaire,
04:31mais on voit que ce n'est pas si simple,
04:32vu ce que vient d'énoncer Alix.
04:35Ce n'est pas si simple,
04:35mais en tout cas, c'est quand même une bonne nouvelle
04:37pour Emmanuel Macron d'avoir Friedrich Mertz en Allemagne,
04:40qui vient d'être investi.
04:43Il a d'ailleurs choisi Paris
04:44pour son premier déplacement officiel à l'étranger.
04:47C'est un bon signal.
04:48C'est un bon signal, c'est très symbolique.
04:50Surtout après 3 ans, 3-4 ans
04:52de rapports très compliqués avec Olaf Scholz,
04:54ils étaient d'accord sur pas grand-chose
04:56avec Emmanuel Macron, finalement.
04:58Même sur le soutien à l'Ukraine,
04:59ils avaient quand même du mal à accorder leur violon.
05:01Donc on voit que là,
05:02il y a plein de possibilités qui s'ouvrent
05:04pour relancer ce couple franco-allemand.
05:07On sait que les deux se sont vus à plusieurs reprises,
05:09Emmanuel Macron, Friedrich Mertz.
05:11Là, avec cette venue à Paris demain,
05:13l'idée est vraiment de commencer le travail.
05:16Là, ce n'est pas une visite de courtoisie
05:18ou diplomatique.
05:21C'est vraiment une visite de travail
05:23pour cranter un certain nombre de choses
05:25à commencer.
05:26Et ce sera le sujet numéro 1,
05:28l'aide à l'Ukraine.
05:29Sachant que l'Allemand, Friedrich Mertz,
05:32a opéré un virage sur cette question-là.
05:35Et se dit prêt, notamment,
05:36à envoyer le fameux missile Taurus.
05:38reste peut-être une réserve de son côté.
05:42C'est cette coalition des volontaires.
05:44Vous savez, c'est cet envoi de troupes
05:46aux frontières en cas de trêve
05:49pour garantir la paix.
05:51On sait que c'est piloté par la France
05:53et la Grande-Bretagne.
05:54L'Allemagne est réticente.
05:55Est-ce que le président Emmanuel Macron
05:58parviendra-t-il à convaincre son homologue ?
06:01A voir.
06:01Pour ceux qui nous écoutent,
06:02quand même, Renaud Delis,
06:04avant de revenir sur ces sujets
06:05hyper importants,
06:07pourquoi, justement,
06:07c'est primordial d'avoir
06:09un couple franco-allemand solide ?
06:11Il y a l'histoire, évidemment,
06:13qui compte,
06:14mais pourquoi c'est hyper important ?
06:15Il y a deux dimensions.
06:17Pourquoi c'est extrêmement important ?
06:19Et puis, est-ce que ça l'est
06:20encore autant que ça ?
06:21C'est-à-dire que,
06:22d'un point de vue, par exemple,
06:23économique,
06:24ce couple est essentiel.
06:26Il y a l'histoire de la construction européenne,
06:28mais sans même évoquer
06:29l'histoire de la construction européenne,
06:30de toute façon,
06:31ce couple,
06:31d'un point de vue économique,
06:32il faut savoir que l'Allemagne,
06:33ça représente 24% du PIB
06:35de l'ensemble de l'Union européenne,
06:36la France, 16%.
06:37Donc, on arrive,
06:39si je ne me trompe pas,
06:40à 40%.
06:40On mesure...
06:41Mais je m'en batte.
06:42Je me place sous votre autorité,
06:45Salia.
06:47Donc, on voit,
06:48ne serait-ce que d'un point de vue économique,
06:49évidemment,
06:50et d'ailleurs,
06:51dans le couple,
06:51on voit que c'est déséquilibré.
06:52Le principal moteur,
06:53c'est quand même le moteur allemand
06:54sur ce plan-là.
06:54Sur le plan militaire,
06:57stratégique,
06:58la France étant une puissance nucléaire
06:59et étant désormais d'ailleurs
07:00la seule puissance nucléaire
07:01membre de l'Union européenne,
07:03son poids stratégique,
07:05historique, politique
07:05est beaucoup plus important.
07:07Il y a aussi le siège
07:08au Conseil de sécurité de l'ONU.
07:09Donc, tout ça fait que ce couple,
07:11il a été pendant des décennies
07:12le principal moteur,
07:14on l'a dit et répété,
07:16et quand ce moteur cale,
07:17la construction européenne
07:18a eu tendance à caler.
07:20Il y a eu des moments,
07:20en revanche,
07:21on s'en souvient,
07:21notamment la période
07:23Cole-Mitterrand
07:25qui a été extrêmement productive.
07:28A l'inverse,
07:29on peut poser des bémols aujourd'hui,
07:32c'est-à-dire que l'Union européenne,
07:34du fait de son extension déjà,
07:36l'UE à 27,
07:38de son centre de gravité
07:41qui s'est à la fois déplacé
07:43un peu plus vers l'Est
07:44et puis peut-être un peu plus
07:45vers le Sud aussi,
07:47dans cet ensemble
07:48beaucoup plus vaste,
07:49la parole franco-allemande
07:51évidemment pèse moins relativement
07:53au reste des nouveaux partenaires
07:56qui ont aussi d'ailleurs apporté
07:58d'autres éléments de puissance.
08:01Je pense que le principal agent
08:02de la réconciliation
08:04et même au-delà,
08:04de la bromance,
08:05pour prendre le terme
08:06utilisé par Alex Bouillaguet,
08:08du coup franco-allemand,
08:09si celle-ci se concrétise,
08:10cette bromance,
08:11ça va être une fois de plus
08:12Donald Trump.
08:14C'est-à-dire que ça va dépendre aussi
08:15de l'attitude des États-Unis
08:16qui contribue largement.
08:18On le voit,
08:18Donald Trump,
08:19il influe sur un certain nombre
08:20de résultats électoraux.
08:21On l'a vu au Canada,
08:24on l'a vu en Australie.
08:25Les Trumpistes,
08:26suréclamés de Donald Trump,
08:28ça a des effets électoraux
08:29dans ces pays-là,
08:29ça fait perdre ses candidats
08:30en règle générale.
08:31Et puis ça a des effets aussi
08:32sur ceux qui se retrouvent
08:34dans une forme de conflit,
08:36ne serait-ce que commercial
08:36ou diplomatique
08:37avec les États-Unis.
08:38En l'occurrence,
08:38c'est lui qui peut être
08:39un agent de ce couple franco-allemand.
08:42C'est évidemment
08:42s'il a une attitude agressive
08:43à l'endroit de ce couple.
08:46Et un point qui est extrêmement
08:47encourageant
08:48chez Friedrich Schmerz,
08:49effectivement,
08:50c'est l'inflexion,
08:51c'est le changement
08:51sur la défense surtout.
08:53Et notamment,
08:53brisé ce fameux tabou,
08:55il s'est dit prêt
08:56à discuter
08:57d'une éventuelle protection
08:58nucléaire française
08:59étendue à l'Allemagne,
09:01considérée comme faisant partie
09:03dans ce cas-là
09:03des intérêts vitaux.
09:05Et ça,
09:06c'est historiquement
09:07extrêmement nouveau.
09:08Et ça dessine
09:09un nouveau paysage
09:09pour l'avenir.
09:10Juste,
09:10je reviens sur Donald Trump
09:11parce qu'effectivement,
09:12la réaction en face
09:14des pays
09:14qui se sentent agressés
09:16vise à s'unir
09:19sur le papier,
09:19mais quand même
09:20sur la guerre commerciale,
09:22les droits,
09:23on peut imaginer
09:23que les intérêts
09:24des Allemands
09:24sont différents
09:25des nôtres
09:25et donc,
09:26ils pourraient
09:26la jouer solo
09:27eux aussi.
09:28Oui,
09:28mais c'est pour ça
09:29qu'on n'aura pas
09:30la même attitude.
09:32C'est vrai que l'Allemagne,
09:34elle a ses fameuses
09:36voitures allemandes
09:37à écouler sur le marché
09:38et c'est vrai
09:39que c'était quand même
09:39pas mal de le faire
09:40aux États-Unis.
09:41et c'est pour ça
09:43que même si les deux hommes
09:45ont beaucoup de points
09:45en commun,
09:46ils viennent tous les deux
09:46du monde de la finance,
09:48ils parlent parfaitement anglais,
09:50ils sont...
09:52Ils vont comme...
09:53Il ne faut pas penser
09:54que la France
09:55va pouvoir faire la dictée
09:57à l'Allemagne.
09:58C'est-à-dire que là,
09:58on retrouve un interlocuteur,
10:00quelqu'un qui a aussi
10:01une pratique
10:01qu'on dit parfois
10:03un peu solitaire du pouvoir,
10:04qui est aussi quelqu'un
10:05qui a une forte personnalité.
10:07Donc Emmanuel Macron
10:08va aussi devoir composer
10:09avec lui.
10:12Frédéric Schmerz,
10:12il est ambitieux
10:14et puis il a aussi
10:15beaucoup de problématiques
10:16internes.
10:17Il va devoir gérer,
10:18redonner confiance aux Allemands
10:19qui sont un petit peu
10:20en perte de vitesse,
10:21relancer l'économie,
10:22ils sont en récession,
10:23gérer l'essor de l'AFD,
10:25j'en parlais tout à l'heure,
10:26l'extrême droite allemande
10:27et puis remettre aussi
10:29sur rail l'armée allemande.
10:30Ils ont leurs vraies problématiques.
10:33Et puis,
10:33Victoria ?
10:33Il y a un intérêt aussi
10:34pour Emmanuel Macron,
10:35c'est celui de pouvoir,
10:37grâce à ce...
10:38ce nouveau souffle
10:41pour le couple franco-allemand,
10:43de pouvoir rester
10:43au centre du jeu aussi
10:44puisqu'on sait
10:45à quel point
10:45le chef de l'État
10:46chérit ce rôle
10:47de médiateur
10:48qu'il se donne
10:49en Europe.
10:51Et donc là,
10:51l'idée,
10:52c'est aussi de consolider
10:53l'unité européenne
10:54qui a tendance
10:55à s'effriter,
10:56notamment en s'appuyant
10:57sur cette arrivée
10:58du chancelier allemand.
11:00Rester au centre du jeu,
11:01vous avez raison,
11:01mais partager...
11:01Ça fait une petite concurrence.
11:03Oui, partager l'eau
11:04de l'affiche.
11:04Tout à fait, c'est le risque.
11:05Et l'Allemagne reste quand même
11:06économiquement notamment
11:07et sur le plan budgétaire
11:08plus puissante que la France.
11:09Le problème, on le sait,
11:10la faiblesse aujourd'hui
11:10de la France
11:11et en particulier
11:11ses finances publiques.
11:12Donc là, la France
11:13est à la remorque de l'Allemagne
11:14et Emmanuel Macron
11:16va devoir partager le leadership,
11:17voire le céder.
11:18Ce n'est pas sa qualité première.
11:20Ce n'est pas forcément
11:20son tempérament premier.
11:22Et juste un dernier point,
11:22en revanche,
11:23c'est vrai que la menace
11:23de l'extrême droite,
11:24ça, c'est un point commun.
11:25C'est-à-dire que la menace
11:26de l'AFD en Allemagne,
11:27c'est la menace
11:28de l'extrême droite en France aussi.
11:29Donc ça, c'est un point
11:30qui peut les amener
11:30peut-être à davantage de convergence
11:32justement dans un certain
11:32de choix politiques.
11:33Alors, est-ce que cette bromance
11:34va pouvoir continuer dans le temps ?
11:37On va le suivre.
11:38C'est pas nouir.
11:38C'est pas nouir.
11:39On verra ça.
11:40En attendant, il est 9h17
11:41et c'est l'heure du fil en faux
11:42de Maureen Suignard.
11:4490% des trains vont rouler
11:46ce week-end malgré la grève.
11:48Assure ce matin le patron
11:49de l'entreprise ferroviaire.
11:51Il y aura un train dimanche
11:52pour ramener tout le monde,
11:53promet Jean-Pierre Farandou,
11:55alors qu'il s'agit d'un week-end
11:56prolongé pour certains
11:57avec le 8 mai.
11:59Aujourd'hui, à la SNCF,
12:00des TER, des RER et des Transiliens
12:02sont supprimés,
12:03mais pas des TGV.
12:04Le procureur de Nantes annonce
12:05qu'une information judiciaire
12:07est ouverte,
12:07notamment pour assassinat.
12:09Après la mort,
12:09il y a une dizaine de jours
12:10d'une élève de 15 ans.
12:12Elle a été tuée
12:12par l'un de ses camarades
12:13à coups de couteau
12:14au sein même du lycée à Nantes.
12:16Le principal suspect âgé de 16 ans
12:18est toujours en soins psychiatriques.
12:20Le Hamas affirme ce matin
12:22que de nouvelles négociations
12:23de trêve avec Israël
12:24n'ont plus d'intérêt.
12:26L'État hébreu a annoncé hier
12:27sa volonté d'intensifier encore
12:29son offensive dans la bande de Gaza.
12:31Le gouvernement espère libérer
12:33des otages.
12:3458 sont toujours retenus à Gaza,
12:36dont 34 déclarées mortes
12:38par l'armée israélienne.
12:39Et puis, un vote unanime
12:41à l'Assemblée nationale.
12:42Les députés adoptent un texte
12:44qui prévoit de sécuriser
12:45la protection des droits
12:46des salariés
12:46qui sont engagés
12:48dans un parcours
12:48de procréation médicalement assistée
12:50ou encore d'adoption.
12:54France Info
12:55Les informés
12:58Renaud Delis
12:59Les informés continuent
13:04avec Alix Bouillag
13:05éditorialiste politique
13:06à France Info
13:07avec Victoria Coussa
13:08journaliste politique
13:09à France Info
13:10et Renaud Delis
13:12parce que le deuxième thème
13:13Renaud Delis
13:14qu'on va aborder
13:14c'est la volonté
13:15de Gérald Darmanin
13:16de relancer le débat
13:17sur la reconnaissance faciale.
13:19Le garde des Sceaux
13:19qui rouvre ce débat
13:21c'est pas la première fois
13:22qu'il évoque le sujet
13:23donc la reconnaissance faciale
13:25c'est dans une longue interview
13:27qu'il a accordée
13:28à un youtubeur
13:28il évoque une France
13:29devenue à ses yeux
13:30de plus en plus violente
13:32et pour inverser
13:33cette tendance
13:34le garde des Sceaux
13:34mise, dit-il
13:36sur les nouvelles technologies
13:37sur la reconnaissance faciale
13:39il déplore d'ailleurs
13:40au passage
13:40le fait que jusqu'à présent
13:42le Parlement français
13:43ne soit pas allé plus loin
13:44en la matière
13:45à cause, dit-il
13:45d'une forme de paranoïa
13:47sur la technologie
13:48la liberté publique
13:49la gestion des fichiers
13:50la question des fichiers
13:52pardon
13:52et il évoque
13:52le garde des Sceaux
13:53les exemples
13:54par exemple de Singapour
13:55ou Dubaï
13:55qui utilisent
13:56dit-il cette technologie
13:57notamment dans les aéroports
13:59une position
13:59partagée ce matin
14:01sur l'antenne de France Info
14:02par son collègue
14:02ministre des Transports
14:04Philippe Tabarro
14:05Écoutez, je suis favorable
14:08à la reconnaissance faciale
14:09en général
14:09notamment dans le secteur
14:11des transports
14:12c'est quelque chose
14:12qui existe
14:13dans de nombreux pays
14:14et même des pays européens
14:16je pense notamment
14:17à l'Angleterre
14:17ça peut nous aider
14:18en matière de transport
14:20à fluidifier
14:20à contrôler
14:22Alors ça existe
14:23dans certains pays
14:24sous certaines formes
14:25de façon cadrée certes
14:26mais il y a différentes formes
14:28de reconnaissance faciale
14:29est-ce qu'il ne faut pas
14:29tout mélanger
14:30et est-ce que
14:31certaines formes
14:32justement ne sont pas
14:33des menaces
14:34pour nos libertés publiques
14:35c'est la position
14:36avancée
14:38défendue il y a quelques minutes
14:39sur ce plateau
14:39par Claire Hédon
14:40qui est la défenseure des droits
14:44C'est une forme de reconnaissance faciale
14:45quand vous ne passez pas
14:46devant la police des frontières
14:48mais vous passez
14:49vous savez devant cette machine
14:50qui vous reconnaît
14:50là c'est de fait déjà
14:52de la reconnaissance faciale
14:53et là ça ne pose pas de problème
14:54c'est du individuel
14:56mais on est en train
14:57de parler d'une chose
14:58banale
15:00qu'on va étendre
15:01à la reconnaissance faciale
15:02dans la rue
15:02mais enfin on ne parle pas
15:03de la même chose
15:04à ce moment-là
15:04et c'est bien là
15:05qu'il y a un risque
15:06la reconnaissance faciale
15:08n'importe comment dans la rue
15:09il y a un risque
15:09pour les libertés des personnes
15:11Est-ce qu'il ne faut pas distinguer
15:13très clairement
15:13les différents outils
15:15ce que ne fait pas
15:15vraiment le garde de Sceau
15:17dans son interview
15:17Gérald Darmanin
15:18d'un côté la reconnaissance faciale
15:19utilisée par exemple
15:20lors d'une arrivée
15:22à un contrôle d'identité
15:22à un aéroport
15:23ou simplement celle
15:24qui a d'ailleurs
15:25déjà intégré
15:25notre vie quotidienne
15:26lorsque nous en servons
15:27pour déverrouiller
15:28telle ou telle application
15:30et puis celle
15:31qui consisterait
15:32davantage à identifier
15:33des individus
15:34dans l'espace public
15:36ou au sein d'une foule
15:37avec là un certain nombre
15:39de risques potentiels
15:40pour les libertés publiques
15:41et d'ailleurs de ce point de vue
15:42est-ce que les garde-fous
15:43législatifs en France
15:44le conseil constitutionnel
15:46la CNIL
15:46ou d'autres sont suffisants
15:48si jamais le législateur
15:49veut aller plus loin
15:50Alex il l'a dit
15:51Renaud
15:51c'est pas la première fois
15:52que Gérald Darmanin
15:53parle de reconnaissance faciale
15:55Oui
15:55mais alors là c'est vrai
15:56que comme le disait Renaud
15:58il fait un raccourci
16:00il mélange un peu tout
16:00et c'est vrai
16:01qu'il faut faire l'équilibre
16:02entre les libertés publiques
16:04et puis un devoir
16:05d'assurer une forme de sécurité
16:07mais ça vous a pas échappé
16:08depuis dimanche
16:09il s'est quand même passé
16:10quelque chose
16:11Gérald Darmanin
16:12est candidat à la présidentielle
16:13parce que dans cette même interview
16:15Je crois qu'il l'était
16:16même samedi
16:16Oui mais dimanche
16:18il l'a quand même
16:19clairement énoncé
16:20et c'est vrai que
16:21on pensait qu'il roulait
16:23quand même pour Edouard Philippe
16:24il l'orniait même
16:25un poste directeur
16:26de projet sur le présidentiel
16:27dans le projet présidentiel
16:28Edouard Philippe
16:29qu'il n'a pas eu
16:30et donc on a l'impression
16:31que ça y est
16:32il se dit aujourd'hui
16:33Gérald Darmanin roule pour lui
16:34et donc il appuie sur des sujets
16:37qui effectivement peuvent porter
16:39il se dit dans son projet
16:42lui rester ferme sur le régalien
16:44d'où ses sorties
16:45sur les zones non safe aussi
16:47sur la sécurité
16:48Il dit qu'il n'y a pas d'endroit safe en France
16:50Exactement
16:50et c'est vrai que ça peut être choquant
16:53pour un ancien ministre
16:54qui l'était de l'intérieur
16:55il n'y a pas si longtemps
16:56et un poste qu'il a occupé
16:57quand même assez longtemps
16:58mais c'est vrai que
16:59bon il ne faut pas lui faire
17:01un mauvais procès
17:01l'interview est suffisamment longue
17:02pour qu'il puisse expliquer
17:03qu'il prend ça sur des dizaines d'années
17:07l'évolution effectivement
17:08du narcotrafic
17:10de la drogue maintenant
17:11qui est dans chaque petit coin
17:12de France
17:14mais effectivement
17:16il clique là où c'est bon pour lui
17:18c'est-à-dire afficher
17:19un régalien
17:21ferme sur le régalien
17:22et en ménageant
17:24ce que n'a pas
17:24ni Brune Retailleau
17:25ni Edouard Philippe
17:26peut-être une fibre
17:27plus sociale
17:28plus populaire
17:29sur l'économie
17:30et sur le rapport au travail
17:31Victoria quand même
17:33là il parle de reconnaissance faciale
17:35et on a entendu Claire Hédan
17:36qui dit attention attention
17:37il y a les libertés publiques
17:38qui peuvent être menacées
17:39C'est d'ailleurs une inquiétude
17:40qui a été partagée
17:41par pas mal de parlementaires
17:42au moment des Jeux Olympiques
17:43en amont des Jeux Olympiques
17:44puisqu'il y a eu cette
17:45forme de reconnaissance
17:47en tout cas
17:48des comportements bizarres
17:49dans l'espace public
17:50avec ces caméras
17:52pour surveiller
17:52les mouvements de foule
17:53ce qui est quand même
17:54assez différent
17:55de la reconnaissance faciale
17:56comme on peut le voir
17:57dans des régimes autoritaires
17:58puisque d'ailleurs
17:59quand Gérald Darmanin
18:00parle de Dubaï
18:01et de Singapour
18:02pardon
18:02mais on est sur des régimes
18:03autoritaires
18:04donc rien à voir
18:04avec notre démocratie
18:06C'est une autre société
18:07mais qu'est-ce qu'on veut
18:08aussi pour le pays
18:09c'est ce qu'il a dit
18:11dans cette interview
18:12maintenant voilà
18:14inquiétude des parlementaires
18:15inquiétude de la défense
18:17des droits
18:17il va se heurter
18:18à pas mal d'embûches
18:20et je pense qu'il le sait
18:20que ce serait très compliqué
18:22cette mise en place
18:23de cette reconnaissance faciale
18:24mais s'il le dit
18:24c'est effectivement
18:25parce qu'il a des ambitions
18:26et c'est aussi
18:27parce que depuis
18:28qu'il est arrivé
18:28place Vendôme
18:29il ne cesse de cocher
18:30toutes les dernières cases
18:31qui lui restent à cocher
18:32après plusieurs années
18:33à Beauvau
18:34il sait que Vendôme
18:35c'est un ministère
18:36du temps long
18:37qui nécessite
18:38beaucoup de réformes
18:40en profondeur
18:41donc là il va plutôt
18:42faire de l'hypercommunication
18:43avec des thèmes
18:44pour aussi parler
18:46aux français
18:47à ce sentiment
18:48d'insécurité
18:49que partagent
18:50pas mal de français
18:50aujourd'hui
18:51et donc il va toujours
18:52lier ces thèmes
18:53ces thèmes-là
18:53ces sujets-là
18:54et les rattacher
18:56ou en tout cas
18:56les tirer toujours
18:57vers son ministère
18:58ce qui est quand même
18:59une équation compliquée
19:00sur le fond quand même
19:01de la reconnaissance faciale
19:02je crois qu'il faut éviter
19:03deux écueils
19:04quand on aborde ce sujet-là
19:05deux écueils
19:08qui en fait
19:08se renvoient la balle
19:09d'un côté
19:09la démagogie
19:11qui consisterait à dire
19:12c'est la solution
19:14à toutes les questions
19:15d'insécurité
19:16à toutes les menaces
19:17et il faut l'utiliser
19:19la développer partout
19:20et de l'autre côté
19:21juste adopter
19:22une posture
19:22d'indignation morale
19:23en disant
19:23attention attention
19:24aux libertés publiques
19:25la reconnaissance faciale
19:27c'est le début du fascisme
19:28pourquoi ?
19:29parce que d'abord
19:29cet argument
19:30sur la liberté publique
19:31il est absolument
19:32il peut être retourné
19:33par ceux qui défendent
19:34la reconnaissance faciale
19:35en disant
19:35bah oui c'est la solution
19:36et d'ailleurs
19:36la première menace
19:37sur la liberté publique
19:38c'est l'insécurité
19:38donc je pense que
19:39c'est insuffisant
19:40comme argument
19:40mais en revanche
19:41il faut être précis
19:42ce que n'est pas
19:42encore une fois
19:43le garde des Sceaux
19:44dans son interview
19:45il y a
19:46d'abord c'est un sujet
19:47qui va s'imposer
19:48de fait
19:49pourquoi ?
19:49parce que l'intelligence
19:50artificielle est là
19:50on bascule dans un nouveau monde
19:52donc cette question
19:52elle s'impose
19:53elle vient dans l'ébat public
19:54c'est légitime
19:54qu'elle vienne dans l'ébat public
19:55enfin c'est inévitable
19:56c'est pas qu'elle s'est légitime
19:57c'est que je pense que
19:57du point de vue technologique
19:58c'est inévitable
19:59souvenez-vous
20:00il y a 20 ans
20:00la question de la vidéosurveillance
20:03par exemple
20:03elle soulevait l'indignation
20:04de très nombreux élus
20:05qui mettaient en garde
20:06etc
20:07et nombre d'entre eux
20:08s'y sont ralliés
20:08des élus de toutes
20:09étiquettes politiques
20:10là le sujet
20:11de toute façon
20:12d'un point de vue technologique
20:13il arrive
20:14maintenant il faut
20:15distinguer
20:16un certain nombre de choses
20:17il y a tout ce qui relève
20:17de l'authentification
20:19ce qu'on évoquait
20:20le fait qu'on y recourt
20:21nous-mêmes
20:21et d'ailleurs nous-mêmes
20:22on alimente des bases de données
20:23puisqu'on met des photos
20:24de nous sur les réseaux sociaux
20:25et ça contribue
20:26à alimenter les bases de données
20:27mais ça nous permet
20:28de déverrouiller notre portable
20:30quand on veut accepter
20:30notre compte en banque
20:31par exemple
20:31et de multiples autres applications
20:33et puis en revanche
20:35là
20:35le fait de tracer
20:38de suivre les individus
20:39au sein d'une foule
20:40dans l'espace public
20:41et là il y a évidemment
20:43un vrai danger
20:44selon d'abord
20:45l'autorité
20:46qui décide
20:47qui met en place
20:48et qui utilise
20:49ces données
20:51ces machines
20:52tout simplement
20:52je veux dire
20:53la France
20:54n'est pas jamais
20:55une démocratie
20:56aux mains
20:56de grands démocrates
20:58dans lesquels
20:59on peut avoir
20:59toute confiance
21:00donc il y a la nécessité
21:01d'un certain nombre
21:01de garde-fou législatif
21:02très précis
21:03c'est vrai qu'en France
21:03on est assez bien armé
21:04de ce point de vue là
21:05il faut faire confiance
21:06aux consécutionnels
21:07à la CNIL
21:07et à toute une réglementation
21:09et puis
21:10il faut éviter
21:11de basculer
21:11dans cette paranoïa
21:13c'est moi qu'utilise
21:15la paranoïa
21:18à l'inverse
21:19de ceux
21:19qui justement
21:20instrumentalisent
21:21cet outil
21:22à des fins
21:22électoralistes
21:23et des ambitions
21:24présidentielles
21:25qu'évoquait
21:25Alex Bouillaguet
21:26voilà
21:26cette forme
21:28de démagogie là
21:29elle peut conduire
21:31à des excès
21:33particulièrement regrettables
21:34donc je pense
21:34qu'il faut essayer
21:35d'éviter ces deux écueils
21:36mais que le débat public
21:38débattre
21:39en fait
21:40s'empare du sujet
21:41qui consiste à dire
21:41comment on va gérer
21:42demain
21:43la sécurité
21:44avec l'éruption
21:45de l'intelligence artificielle
21:46c'est inévitable
21:47raison de plus
21:48pour avoir
21:48un arsenal juridique
21:50précis
21:51efficace
21:51et qui garantisse
21:52à la fois nos droits
21:53et nos libertés
21:54parce qu'il y a des exemples positifs
21:55juste pour terminer sur le sujet
21:56au Japon par exemple
21:57on peut payer
21:57juste en
21:58on peut payer à la caisse
21:59juste en montrant son visage
22:00je vois bien votre côté
22:01pratique
22:02c'est un élément
22:05mais il n'y a pas que ça
22:06mais voilà
22:06il faut bien morder les choses
22:07vous avez raison
22:08merci beaucoup
22:09merci à tous les trois
22:11merci
22:11Alex Bouillaguet
22:12historialiste politique
22:13à France Info Télé
22:14vous revenez quand vous voulez
22:14merci à aussi
22:15Victoria Koussa
22:16pareil
22:16journaliste politique
22:17à France Info
22:18tout court
22:19la radio
22:19on vous retrouve chaque matin
22:20pour le brief politique
22:21à 7h24
22:227h45
22:22pour Alex Bouillaguet
22:23sur le canal
22:24c'est compatible
22:26complémentarité
22:28merci Renaud
22:29merci Salia
22:29on se retrouve demain
22:31les informés du soir
22:32arrivent à 20h