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00:00Bonjour Maud Bréjean. Bonjour. On va revenir très largement avec vous sur cette intervention de Michel Barnier hier soir chez nos confrères de TF1
00:08pour évoquer ces discussions budgétaires. On est dans la dernière ligne droite. La menace de censure qui se précise d'abord sur ce moment, sur la forme.
00:16On a ressenti, on a cru ressentir de l'amertume, voire une pointe de colère chez le Premier ministre. Est-ce que c'est le cas ?
00:23On traverse un moment extrêmement grave, décisif pour le pays. Je pense que la France est à la croisée des chemins.
00:29On a le choix aujourd'hui entre relever la tête, accepter un budget de redressement co-construit avec les parlementaires,
00:36ou s'enfoncer dans un déficit dont on sait aujourd'hui où il nous mènera vers un affaiblissement durable sur le plan économique, social, diplomatique du pays.
00:50Mais ce ton, cette amertume, elle vient d'où ? Elle vient de la peur de la censure ?
00:55Le Premier ministre, depuis sa nomination, ça fait deux mois, deux mois et demi maintenant, n'a cessé de tendre la main aux différents groupes parlementaires
01:04en ayant conscience d'une situation, encore une fois, grave, extrêmement compliquée, dans un contexte politique que nous n'avions pas connu depuis des dizaines d'années.
01:15Et ces discussions se sont avérées parfois très compliquées. Moi, je note qu'il y a eu un certain nombre d'avancées, un certain nombre de compromis.
01:23Mais on est aujourd'hui, encore une fois, je le redis, à la croisée des chemins et nous avons des décisions à prendre.
01:30Michel Barnier est un homme responsable et j'espère que le reste des responsables politiques le seront également vraiment.
01:37Est-ce que l'amertume ne vient pas du fait que, certes, il a été entendu pour partie par les oppositions, finalement, mais le plus dur, c'est d'être lâché par les siens ?
01:45Quand il parle des gens qui font des petites phrases qui feraient mieux de consacrer leur énergie aux Français, il s'adresse à sa majorité, non ?
01:51On a toujours eu conscience, depuis la composition du gouvernement, que cette situation, que c'est la composition de ce socle commun, était extrêmement complexe,
02:00parce qu'il était fait de gens qui s'étaient parfois affrontés durement dans le passé. Moi, je pense qu'il faut arrêter de regarder dans le rétroviseur.
02:08Mais donc, « socle commun », c'est un mot qui n'existe pas vraiment ?
02:10Pardonnez-moi. D'arrêter de regarder tous les désaccords qu'on a pu avoir, mais de s'accorder sur ce qui, aujourd'hui, est l'essentiel.
02:18Et l'essentiel, c'est de redresser les finances publiques de ce pays. Parce que si on ne le fait pas, si on ne le fait pas, ce sera les Français les plus précaires qui paieront.
02:27Elle est disposée aux compromis, cette Assemblée ? Vous la pratiquez, quand même, depuis des semaines, maintenant ?
02:32Depuis même deux ans et demi. Je crois qu'on n'a pas le choix. J'observe que, durant les débats parlementaires, que le gouvernement a respecté.
02:45Un certain nombre de chemins de compromis ont été trouvés.
02:48Mais vous ne répondez pas à la question « est-ce que cette mission qui est la vôtre, qui est celle de Michel Barnier, c'est une mission impossible ? »
02:53Je pense, par exemple, à la protection des retraités les plus modestes. Je vois qu'un certain nombre de compromis sont également trouvés au Sénat.
03:02Mais, je le redis, ceux qui prendraient le risque d'envoyer le pays dans le mur, parce que c'est bien ça dont il est question, à force de penser qu'il n'y a pas de mur, ont fini par se le prendre.
03:11Ceux qui prendraient le risque d'envoyer dans le pays dans le mur, c'est leur droit, mais ils devront assumer la responsabilité d'un affaiblissement durable du pays.
03:21Mais, encore une fois, vous s'adressez à qui quand vous dites ça ? Il y a la menace de censure du RN.
03:25Mais il y a, dans le socle commun, on peut en parler tout de suite, cette CMP, cet après-midi, sur le budget de la Sécu.
03:30La commission X de paritaire.
03:32Cette députée sénateur, on réexplique, pour tenter de boucler ce budget.
03:36Vous dites quoi à vos amis députés sénateurs Renaissance, qui n'ont toujours pas décidé, à l'instant où on se parle, s'ils allaient soutenir votre budget ?
03:42D'abord, mon point s'adressait aux oppositions, qui aujourd'hui brandissent cette menace de la censure, sans nous expliquer quel serait le jour d'après.
03:53Quant à la commission mixte paritaire, et donc cette instance qui réunit des députés, des sénateurs, et qui doit trancher sur la copie finale du projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
04:03je ne doute pas qu'un accord sera trouvé.
04:06On a entendu, le gouvernement a entendu les demandes, les inquiétudes des parlementaires du socle commun,
04:13qui relaient les inquiétudes des Français et qui les entendent eux-mêmes dans leurs circonscriptions.
04:17Il y a encore quelques ajustements dans les dernières heures à trouver.
04:21Je pense notamment à la question des allègements de charges.
04:24Le gouvernement a fait des efforts conséquents.
04:27La mesure initiale était de 4 milliards.
04:30Nous proposons de la réduire à moins de 2 milliards.
04:32Nous proposons de ne pas toucher aux charges sur les salaires autour du SMIC.
04:37C'est un effort extrêmement important, parce qu'il permet de préserver l'emploi, et notamment l'emploi des personnes les moins rémunérées.
04:46J'espère, et j'ai confiance dans mes anciens collègues, un moment, encore une fois, décisif pour la France,
04:54de permettre au pays de se doter encore une fois d'un budget pour la Sécurité sociale dont nous avons besoin.
05:00Toutes ces avancées dont vous parlez, malgré ça, Elisabeth Borne, députée macroniste,
05:03dit hier, ancienne Premier ministre, qu'elle n'est d'accord sur rien avec ce budget.
05:06Je comprends qu'il puisse y avoir des désaccords, je comprends qu'il puisse y avoir des débats.
05:11Il y a eu, encore une fois, je le redis, de longs débats à l'Assemblée nationale.
05:16On a aujourd'hui un contexte qui s'impose à nous. 60 milliards d'économies à trouver.
05:22Vous savez, le gouvernement ne prend pas plaisir à demander des efforts aux entreprises et à faire des baisses de dépenses.
05:31Ce sont des efforts et ce sont des décisions qui s'imposent à nous.
05:35Parce que, je le redis quand même, à toute fin utile, le déficit en 2024 atteint 6,1%.
05:42Si on continuait sur la trajectoire sans prendre des décisions effectivement difficiles,
05:46on irait vers un déficit à 7% l'année prochaine.
05:49Ce qui constituerait un décrochage économique dont le pays mettrait des années à se remettre.
05:54Madame la Présidente, avant de parler vraiment du fond, une dernière question politique.
05:58Parce qu'hier, pendant cette interview, il y a eu un glissement.
06:00On est passé d'un 49.3 probablement à, assurément, dans la bouche du Premier ministre.
06:05Il y aura donc un 49.3. À quel moment ?
06:09Le gouvernement, le Premier ministre, a souhaité laisser toute sa place au débat.
06:13Je pense que c'était une bonne chose.
06:15Si on ne l'avait pas fait, les mêmes qui, aujourd'hui, réclament un 49.3 rapide,
06:22nous auraient probablement accusés d'antiparlementarisme.
06:25Mais un 49.3 sur la base de quel texte ? Sur le texte qui sortira de la CMP ?
06:28Du reste, on a beaucoup de défauts mais on sait compter.
06:31Pour valider un budget, il faut 289 députés.
06:34Le socle commun ne comprend pas 289 députés.
06:38Je ne vois pas, aujourd'hui, de groupe d'opposition en capacité de voter le budget tel qu'il est.
06:44Et donc, effectivement, le 49.3 sera un outil que le gouvernement devra utiliser.
06:50Sur la base du texte qui sort de la CMP ?
06:53Sur la base du texte qui, j'espère, sortira de la CMP. Je ne veux pas m'avancer, évidemment, à la place des parlementaires.
07:04Mais laissons les échanges en commission mixte paritaire se faire.
07:09Moi, je suis confiante quant à la capacité des différents parlementaires du socle commun
07:14de trouver, encore une fois, un point d'équilibre.
07:17Et pour terminer sur l'utilisation de ce 49.3, que le Premier ministre a évidemment confirmé,
07:22vous l'avez dit hier, lors du 20h de TF1, c'est une utilisation qui est nécessaire
07:28parce que c'est ce qui doit permettre de doter la France d'un budget.
07:31Et en l'occurrence, le budget de la Sécurité sociale qui permettra, par ailleurs,
07:35une hausse des dépenses de santé d'environ 7 milliards.
07:39Donc, nous en avons besoin.
07:41Très concrètement, on va voir si on peut faire plus, a dit plusieurs fois Michel Barnier hier.
07:45Très concrètement, sur l'électricité par exemple, est-ce qu'il va y avoir un geste ou non ?
07:49Il dit, il rappelle que la facture va baisser de 9%, ça c'est prévu, mais on va voir si on peut faire plus.
07:55Alors, trois choses. D'abord, je commence toujours par rappeler que l'État a protégé les factures d'électricité des Français
08:01et que ce bouclier tarifaire a tout de même coûté la modique somme de 30 milliards d'euros.
08:05C'est, je crois, important de le dire.
08:07Il y a effectivement un effort qui était prévu dans la copie initiale,
08:11mais qui permettait tout de même de maintenir une baisse des factures de 9%.
08:16Nous entendons, nous entendons, les demandes...
08:18Ça, ce sont les prix de l'énergie au niveau européen.
08:20Nous entendons, nous entendons les demandes portées par une large majorité de groupes parlementaires,
08:28du socle commun, mais pas que, nous demandant de faire un effort.
08:32Et donc le Premier ministre, hier, a ouvert la porte à un aménagement de cette mesure.
08:37Je ne suis pas en mesure, ce matin, de vous dire de combien pourrait être l'élévation ou pas de cette TICFE,
08:44de cette taxe sur l'électricité, mais nous sommes ouverts.
08:48Comme nous l'avons été depuis le début au dialogue, le Premier ministre a ouvert une porte, a tendu une main.
08:55J'espère que les différents parlementaires s'en saisiront en responsabilité,
08:59parce que, je le redis, on a un contexte budgétaire qui est très contraint,
09:03mais on démontre, une fois de plus, notre volonté d'avancer avec le Parlement
09:09pour doter la France d'un budget, parce qu'encore une fois, nous sommes à un moment crucial.
09:13Ce pays a besoin d'un budget.
09:15Alors, les charges des entreprises, même question.
09:17Ça, c'est attendu par les macronistes.
09:18Les salaires les plus bas vont rester protégés, mais pas les autres.
09:21Et si on peut aller plus loin, on le fera. On en discute, là aussi.
09:24Faut-il y voir une annonce ?
09:25Alors, encore une fois, permettez-moi de remettre le contexte.
09:28Les allègements de charges, aujourd'hui, en France, c'est 80 milliards d'euros par an.
09:33Il faut que les Français aient bien conscience de ça.
09:35La mesure initiale proposait de revenir sur ces allègements à hauteur de 4 milliards.
09:394 milliards sur 80 milliards.
09:41Il y a eu des discussions, j'ai bon espoir qu'il y ait un accord,
09:44et qui permette, non pas de revenir sur 4 milliards,
09:47mais à un peu moins de 2 milliards en préservant les salaires autour du SMIC.
09:51Donc, c'est un effort absolument conséquent, de plus de 2 milliards,
09:57qui va peser sur le budget que nous allons proposer au Parlement.
10:01Mais nous le faisons parce que nous n'avons absolument aucune volonté
10:06de revenir sur la politique de l'offre qui a été menée par le président de la République,
10:09et je tiens à le redire.
10:10Le président de la République, depuis 7 ans,
10:12de part sa politique d'aide aux entreprises,
10:15a permis la création, par exemple, de 100 000 emplois industriels depuis 3 ans,
10:19la diminution du chômage.
10:21Il est donc hors de question d'enrayer cette dynamique positive.
10:24Nous avions souhaité demander un effort partagé, et notamment aux entreprises.
10:31Nous acceptons de revoir cet effort à la baisse, encore une fois,
10:35tout simplement parce que cette demande qui est essentiellement portée...
10:38Donc là aussi, il va y avoir plus...
10:40Qui est essentiellement portée par le groupe de Gabriel Attal,
10:42est une demande légitime, pardonnez-moi.
10:44Donc là aussi, il va y avoir plus que dans le texte dans lequel il est à l'instant où on se parle,
10:49mais on ne sait pas dans quelle proportion.
10:51Plus, pardon.
10:52Enfin, moins, en l'occurrence.
10:54Oui, les charges des entreprises.
10:57La contribution des entreprises sera un peu moindre que ce qui est prévu actuellement.
11:00La mesure initiale était de 4 milliards,
11:02elle sera légèrement inférieure à 2 milliards.
11:07Nous faisons donc plus de la moitié du chemin.
11:09Moi, Bréjon, il y a un autre point sur lequel on aimerait avoir quelques détails
11:14qui a été tout juste esquissé hier par le Premier ministre.
11:19Ça concerne les efforts demandés à ses prédécesseurs, aux anciens Premiers ministres.
11:24Il dit qu'on va demander des efforts aux anciens Premiers ministres,
11:26il faut savoir que selon les derniers chiffres,
11:28certains d'entre eux, parce qu'ils bénéficient d'un certain nombre de services de l'État,
11:34notamment des voitures de fonction,
11:36coûtent de l'argent.
11:38Alors évidemment, ce n'est pas avec ça qu'on va résorber le déficit,
11:40mais est-ce que vous pouvez nous en dire plus ce matin ?
11:43D'abord, les efforts ont été demandés depuis le début,
11:46dans le budget, à l'ensemble des ministères.
11:48Dans un moment qui est extrêmement...
11:50Je ne voudrais pas laisser penser que dans la copie initiale,
11:53il n'y ait pas d'efforts demandés à l'État, et notamment aux ministères.
11:57Mais sur les avantages des anciens Premiers ministres,
11:59qui peuvent se chiffrer jusqu'à autour de 200 000 euros,
12:01si on prend les derniers chiffres disponibles de Matignon,
12:03pour Dominique de Villepin, Bernard Cazeneuve, Jean-Pierre Raffarin ?
12:06Oui, mais c'est, je pense...
12:08200 000 euros par an.
12:09Une mesure qui peut apparaître comme symbolique aujourd'hui,
12:13mais qui est importante.
12:15Je crois qu'à l'heure où on demande, on l'a dit, des efforts aux entreprises,
12:19à l'heure où on ne baisse pas autant que ce qui a été prévu,
12:25les factures d'électricité des gens,
12:27à l'heure où on demande des efforts à des ministères,
12:30il est normal que chacun montre l'exemple.
12:33L'État montre l'exemple.
12:35Je pense que les dirigeants politiques peuvent le faire aussi.
12:38Au bout du bout, ce qui compte,
12:40je pense que c'est aussi l'acceptabilité de ce budget.
12:43Et pour qu'un budget d'efforts soit acceptable,
12:47il faut que les Français, me semble-t-il,
12:49aient le sentiment que cet effort soit justement et équitablement réparti.
12:53Je ne balayerai pas cette annonce d'un revers de la main,
12:56même si les montants peuvent paraître inférieurs
12:58à ceux d'autres mesures.
13:00Je crois que c'est aussi des pas qui permettent de garantir l'unité
13:06et de rendre ce budget acceptable.
13:08L'acceptabilité, c'est important.
13:10Un mot de Bréjon avec nous, la porte-parole du gouvernement,
13:12jusqu'à 9h sur France Info.
13:14On vous retrouve dans un instant juste après le Fil Info.
13:17Il est 8h46, Maureen Sueniar.
13:19Un cessez-le-feu est entré en vigueur pendant la nuit
13:22après deux mois de conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah libanais.
13:26Ce matin, le Hamas palestinien se dit aussi prêt à un accord
13:29de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers.
13:33Michel Barnier dit qu'il utilisera assurément l'article 49.3
13:36pour faire adopter le budget 2025.
13:38Cela expose le Premier ministre à une motion de censure
13:41et à une chute du gouvernement.
13:43Il met en garde contre des turbulences graves
13:45sur les marchés financiers en cas de censure.
13:47Sans décision difficile, nous aurons 7% de déficit l'année prochaine
13:51et un déclassement de la France, assure à son tour sur France Info.
13:54La porte-parole du gouvernement.
13:56Un homme tué par la police municipale à Saint-Etienne hier soir.
13:59Il était armé d'un couteau et menaçait des passants.
14:01Une femme a été légèrement blessée.
14:03Le maire affirme qu'il n'y a pas de contexte terroriste.
14:06L'enquête devra le confirmer.
14:08Bologne, Lille et Monaco bénéfiquent à Lisbonne.
14:11Encore deux clubs français en Ligue des champions de football ce soir.
14:13C'est à partir de 21h.
14:15Hier, les Bretons, les Brestois se sont inclinés face au FC Barcelone.
14:19Le PSG s'est incliné face à Barcelone.
14:22La qualification directe des Parisiens s'est éloignée.
14:34Et ce matin, Maude Bréjean, porte-parole du gouvernement,
14:36continue à décrypter l'intervention de Michel Barnier hier soir
14:40dans ce contexte de tensions politiques et de menaces de censure.
14:43On a un peu de mal à comprendre si le risque de shutdown existe.
14:46Shutdown, cette expression américaine qui amène un certain nombre d'inquiétudes
14:51et qui sont portées par exemple par Élisabeth Borne
14:53qui a dit sur France 2 samedi que si le budget de la sécurité n'est pas adopté,
14:57la carte vitale ne fonctionne plus, il n'y a plus de retraite,
14:59il n'y a plus d'allocations chômage, les fonctionnaires ne sont plus payés.
15:02Vous-même vous disiez d'ailleurs dans la presse il y a quelques jours aussi
15:05que sans budget, on prend le risque d'un scénario à la grecque.
15:08Ce n'est pas ce que dit le premier ministre.
15:10Il dit que les fonctionnaires vont être payés par exemple.
15:12Les fonctionnaires sont payés et seront payés parce que nos institutions sont bien faites.
15:18Mais ceux qui aujourd'hui essaient de dire aux Français
15:22que ne pas adopter un budget reviendrait à utiliser celui de l'année dernière
15:27et qu'au fond, circuler, il n'y a rien à voir, tout ça serait sans conséquence,
15:30font un mensonge éhonté et scandaleux aux Français.
15:33Mais la carte vitale fonctionne ?
15:34Faire un mensonge, pardonnez-moi, éhonté et scandaleux aux Français.
15:37Utiliser le budget 2024, c'est d'abord se priver de tous les investissements supplémentaires.
15:43Je l'ai dit, 7 milliards sur la santé, 3 milliards sur la défense,
15:461 milliard pour la sécurité des Français.
15:48C'est renoncer à toute forme d'économie supplémentaire
15:53et donc s'étendre vers un déficit à 7%, comme j'ai pu l'évoquer tout à l'heure.
15:57Et ensuite, c'est un enjeu absolument majeur de confiance et de réputation pour la France
16:06à l'échelle européenne et à l'échelle internationale.
16:09Qu'est-ce qui se passerait au lendemain du rejet d'un budget ?
16:12Il y aurait une hausse probablement massive des taux.
16:15On commence d'ailleurs déjà à l'observer.
16:18Les marchés anticipent en partie ce qui pourrait se passer.
16:21L'écart de taux d'emprunt à 10 ans entre la France et l'Allemagne
16:27était hier à son plus haut niveau depuis 12 ans.
16:31Un taux d'intérêt peut paraître un peu abstrait pour des Français, même si c'est très concret.
16:36Mais sur la carte vitale, quand Elisabeth Borne, ancienne Première Ministre,
16:40dit que la carte vitale ne fonctionnerait plus si le budget de la Sécu n'est pas adopté,
16:44c'est le cas oui ou non ?
16:46Non, la carte vitale fonctionnera encore.
16:48Je ne suis pas là pour agiter des chiffons de la peur.
16:51Je suis là pour expliquer ce qui se passerait aux Français.
16:53Une augmentation des taux.
16:55Je pense que les Français comprennent dans leur vie quotidienne très bien ce que c'est.
16:58Ce serait une augmentation drastique de la charge de la dette,
17:03une impossibilité pour nous d'investir davantage.
17:06Ce serait une augmentation des taux également pour les entreprises
17:09qui en mettraient certaines en difficulté.
17:12Ce serait aussi une perte de confiance des consommateurs,
17:17une perte de confiance des investisseurs
17:19qui freineraient leurs investissements en France.
17:22Et donc c'est moins de création d'entreprises, c'est moins d'innovation, c'est moins d'emplois.
17:27Et quand on tire le fil de tout ça,
17:30on obtient encore une fois un affaiblissement du pays,
17:33un décrochage de la France dont on mettrait probablement des années à se remettre.
17:39Et moi je le redis, ceux qui feront le choix, c'est leur droit,
17:42mais ceux qui feront le choix de mettre la France dans cette situation
17:45devront en assumer les conséquences.
17:47Sachant que la confiance des ménages vient de baisser ce matin,
17:50puisque l'INSEE le signale à l'instant.
17:52Je sais qu'on n'a pas beaucoup de temps,
17:54mais il y a aussi un enjeu de poids de la voix de la France
17:58à l'échelle européenne et à l'échelle internationale.
18:01Je prends un seul exemple, on parle beaucoup du traité du Mercosur en ce moment,
18:04de la nécessité d'assumer un bras de fer avec Ursula von der Leyen
18:08à l'échelle de l'Union Européenne pour défendre nos agriculteurs.
18:11Bon courage pour aller assumer un bras de fer à l'échelle de l'Union Européenne
18:16quand vous serez en pleine crise politique.
18:18Ça veut dire que vous lâchez aussi l'affaire sur le Mercosur ?
18:20Non, quand vous serez en pleine crise politique, sans gouvernement.
18:23Ce que je dis, c'est que la conséquence d'une crise politique
18:28et d'une crise financière probable en France
18:31impactera notre poids diplomatique à l'international
18:35et impactera notre capacité à défendre nos intérêts
18:39à l'échelle européenne et à l'échelle internationale.
18:43Donc je mets en garde, je ne suis pas du tout en train de vous dire
18:46que notre position sur le Mercosur a changé,
18:48je mets en garde sur les conséquences
18:51également diplomatiques d'une telle situation.
18:54Ce n'est absolument pas anodin.
18:57Mais puisque vous en parlez, la France en est où
19:00dans sa recherche de minorité de blocage sur ce texte,
19:02puisque l'Assemblée hier a voté à 484 voix
19:06pour s'opposer à cet accord UE-Mercosur ?
19:09Pardon ?
19:10Où en est la France dans sa recherche d'une minorité de blocage ?
19:12Nous continuons avec la même détermination.
19:14La Pologne a voté hier aussi la même résolution,
19:16donc ça fait un allié, il en faut encore deux.
19:18D'abord, toutes les forces comptent.
19:20Nous continuons d'abord à chercher des alliés
19:26à l'échelle de l'Union européenne
19:28et on voit que petit à petit, la position de la France
19:31et l'investissement de la France portent ses fruits.
19:35Quant au vote qui s'est passé hier,
19:38il donne de la puissance à la position qui est la nôtre.
19:41Parce que quand l'Assemblée nationale vote de façon aussi massive
19:44contre l'application, contre l'adoption du traité du Mercosur,
19:48il n'y a pas de valeur juridique,
19:50mais ça a une portée politique
19:53à l'échelle supranationale qui est importante
19:56parce que quand on vote, c'est la voix des Français qu'on relaie.
19:59Et donc ça donne, encore une fois, je le redis,
20:01de la légitimité, de la crédibilité, de la puissance
20:04à l'action que nous menons à l'échelle européenne,
20:07à l'action qui est menée conjointement, évidemment,
20:09par le président de la République,
20:11mais aussi par le Premier ministre, par le ministre de l'Union européenne.
20:14Alors, rapidement, si vous voulez bien,
20:16parce qu'on a encore plusieurs sujets,
20:18les minutes filent.
20:19Le gouvernement doit publier aujourd'hui un coup de rabot surprise,
20:21il faut le dire, au bonus écologique pour l'achat d'une voiture électrique.
20:24Quand sera publié ce décret ?
20:26Est-ce que c'est effet immédiat ?
20:29Très concrètement.
20:30Alors, quand sera publié ce décret ?
20:32Dans les heures à venir ?
20:33Est-ce que ça a un effet immédiat ?
20:34La réponse est oui.
20:35Je précise, en revanche, que pour toutes les personnes
20:37qui ont déjà entamé les démarches
20:39et déjà entamé des achats de véhicules...
20:41Celles qui sont en concession, là, au moment où on se parle.
20:43Ces dispositions, bien sûr, ne s'appliqueront pas.
20:47Je voudrais quand même les rassurer.
20:49Ensuite, sur le fond de la mesure,
20:51depuis plusieurs années, on a effectivement massivement investi
20:54dans ces bonus écologiques.
20:56Ça a permis d'amorcer la pompe
20:58du marché des voitures neuves électriques.
21:02À l'heure où on se parle, depuis le début de l'année,
21:04ça représente environ 17% des achats de véhicules neufs,
21:08les achats de véhicules électriques.
21:10À un moment où, encore une fois, on a amorcé la pompe,
21:14où le marché est lancé,
21:16et alors même que, je le redis,
21:18on est dans une situation budgétaire
21:20qui est extrêmement contrainte,
21:22on fait un choix qui est celui de maintenir ce bonus,
21:25mais effectivement de le réduire,
21:27et de le conditionner,
21:29je pense que chacun peut le comprendre,
21:32au revenu des ménages qui y ont recours.
21:35Mais le but, c'est, à l'horizon 2035,
21:37de se passer des voitures thermiques.
21:38On est encore très loin du compte.
21:40Et j'ajoute que, trois jours après la COP,
21:42alors que les effets du dérèglement climatique sont là,
21:45quel signal, quand même ?
21:47On continue à maintenir ce bonus.
21:49Je ne voudrais pas... Attendez, excusez-moi,
21:51ce ne sera plus... Pardonnez-moi.
21:53Il est moins incitatif.
21:55Ce sera...
21:57C'est un dispositif
21:59qui continue à encourager l'achat
22:01de véhicules électriques neufs,
22:03qui s'élève à plus de, je crois,
22:05700 millions d'euros,
22:07qui effectivement est en diminution
22:09par rapport à ce qu'on a connu les années précédentes,
22:11mais parce qu'on avait volontairement,
22:13si je puis dire, dopé ce marché
22:15de telle sorte
22:17de lui permettre de se lancer.
22:19Ça a apporté ses fruits, je le redis.
22:2117% des voitures
22:23achetées sont
22:25des voitures électriques neuves.
22:27Donc,
22:29nous ne revenons pas sur notre ambition
22:31d'électrifier le marché...
22:33L'économie escomptée, c'est combien, par an ?
22:35L'économie escomptée, c'est quoi, par an ?
22:37C'est plusieurs centaines de millions d'euros.
22:39Et pour les Français, est-ce que vous confirmez que
22:41l'aide maximale, pour les Français les plus modestes,
22:43passe à 4 000 euros contre 7 000 aujourd'hui ?
22:45Oui, l'aide maximale sera de 4 000 euros
22:47et ensuite, il y aura un effet
22:49dégressif en fonction de votre niveau de revenu.
22:51Donc, moins vous avez
22:53de moyens, plus on vous aide.
22:55Je pense qu'encore une fois, c'est aussi ça la justice sociale.
22:57Un mot de brejon, il faut parler dans les minutes qui nous restent
22:59de ce cessez-le-feu qui a pris
23:01effet cette nuit
23:03au Liban et qui, pour le moment,
23:05est respecté, qui reste très
23:07fragile. Joe Biden a parlé d'une trêve pour laquelle
23:09les États-Unis et la France
23:11oeuvrent depuis des années. Quel a été précisément
23:13le rôle de la France ?
23:15La France a une implication
23:17essentielle dans la région.
23:19Vous le savez, elle joue
23:21un rôle diplomatique
23:23pivot. C'est un succès diplomatique
23:25dont nous pouvons évidemment être fiers,
23:27qui permet la fin d'une tragédie
23:29qui a coûté la vie à 4 000 personnes
23:31et qui permet aussi
23:33le retour de civils déplacés,
23:3560 000 personnes en Israël,
23:37plus d'un million de personnes
23:39au Liban. C'est la démonstration
23:41que la voie diplomatique
23:43qui est exigeante, qui prend du temps,
23:45qui ne fonctionne pas toujours,
23:47eh bien c'est
23:49pourtant la seule voie
23:51de sortie de crise
23:53possible dans la région. Et donc ça doit
23:55encourager tous les États
23:57qui contribuent à poursuivre dans cette voie.
23:59Et je voudrais aujourd'hui
24:01de nouveau souligner l'implication de la France,
24:03l'application du chef de l'État
24:05qui s'est rendu dans la région
24:07ces dernières semaines, ces derniers mois
24:09à plus de trois reprises,
24:11qui joue aujourd'hui un rôle absolument
24:13crucial aux côtés de nos amis américains
24:15pour le retour de la paix
24:17et de la stabilité dans la région,
24:19et notamment, évidemment, vis-à-vis
24:21de ce pays ami
24:23qu'est le Liban. Les États-Unis n'enverront
24:25aucun soldat aux États-Unis,
24:27au Liban, pardon, c'est ce qu'a dit
24:29Joe Biden cette nuit. C'est la France
24:31qui se retrouve en première ligne. Quel sera
24:33son rôle là encore ? La France
24:35contribuera à faire
24:37évidemment respecter ce cessez-le-feu
24:39en soutenant l'armée libanaise,
24:41en renforçant les moyens de la Finul,
24:43alors la Finul, c'est le casse-feu
24:45qui opère
24:47sous commandement des Nations Unies
24:49sur place, et ça passe
24:51aussi par une solution politique.
24:53Jean-Yves Le Drian, l'envoyé spécial du Président,
24:55retourne au Liban aujourd'hui-même, vous confirmez ça ?
24:57Aujourd'hui-même, oui.
24:59Merci, Maude Réjean, porte-parole du gouvernement.
25:01Vous êtes canonisée du 8.30
25:03France Info. Je vous retrouve dans
25:05quelques minutes avec Renaud Dely pour les informer.

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