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Lundi 16 septembre 2024, 4GOOD reçoit Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France)

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00:00Et pour inaugurer notre tout premier débat For Change, focus sur une préoccupation centrale,
00:10celle des entreprises qui aspirent à préserver leur intégrité tout en poursuivant leur expansion.
00:17Nous venons de le voir avec le cas d'Innocent, ça peut présenter de nombreux avantages. Qu'en
00:22est-il du point de vue de l'acquéreur ? Comment ne pas compromettre la mission originale d'une
00:27entreprise à impact ? Thomas, scaler avec intégrité, c'est possible ? C'est sans doute
00:33possible et ce n'est pas toujours le cas. Mais je trouve que dans les tendances actuelles,
00:37il y a des signaux très intéressants à observer. On a vu ces dernières années par exemple dans le
00:42monde du business à impact, des entreprises for good, pour reprendre la terminologie qu'on avait
00:46en début d'émission, des cas d'acquisition d'entreprises comme Innocent, comme Bjorg par
00:52exemple dans le marque bio avec le fonds néerlandais Vessanen ou comme encore plus
00:58récemment Nature et Découverte par le groupe Fnac Darty. Par ailleurs des acquisitions qui sont
01:04dans des domaines et des industries très variées. J'y vois un signal très positif, en réalité c'est
01:08celui de grandes entreprises, de grands groupes qui cherchent à gagner du temps pour préparer
01:12l'avenir, qui voient bien que les modèles de flux tendu qu'on a beaucoup vu par le passé ont été
01:17quand même très mis à mal par les 3-4 dernières années. Alice a évoqué des segments du business
01:23for good qui n'allaient pas très bien, mais de façon plus large ces deux dernières années en
01:27France le nombre de redressements judiciaires notamment et de faillites d'entreprises a été
01:31presque doublé en deux ans et ça ne touche pas que le business à impact. Donc ça montre bien que
01:35les modèles en flux tendu à faible valeur ajoutée très basé sur la croissance des volumes sont de
01:40plus en plus mis à mal et donc je vois dans ces acquisitions, des initiatives de grands groupes
01:44qui veulent mieux préparer l'avenir et gagner du temps en le faisant, je pense qu'on l'a vu avec
01:48le cas d'Innocent, il y a aussi un côté laboratoire pour voir comment des entreprises à impact depuis
01:53leur commencement fonctionnent différemment et parviennent à le faire brillamment comme Innocent
01:57et fort heureusement ce n'est pas la seule à réussir à le prouver pour créer ces conditions
02:02nouvelles de marché qui vont répondre aux attentes des consommateurs en étant performant économiquement
02:07mais en n'ayant pas pour seule finalité la lucrativité, plutôt en la mettant au service du
02:12bien commun, en résolvant des problématiques sociales et environnementales par leur business.
02:17Non mais en fait si on regarde le top 1000 des entreprises françaises fait je crois 4 milliards,
02:274 milliards de chiffre d'affaires qui correspond au montant qu'il faut investir pour la transition
02:35écologique par an. Le chiffre d'affaires du CAC 40 c'est globalement le budget de l'état français
02:42il y a quand même un truc assez incroyable qui est que ces grandes entreprises elles ont des
02:45moyens à l'heure où il faut investir massivement et passer d'une logique qui était une logique
02:50d'optimisation à une logique d'investissement, les grandes entreprises et ses grands acteurs
02:54ont des moyens qui sont absolument colossaux, qui sont des moyens financiers et des moyens
02:57opérationnels. Je pense que vous l'avez vu avec aussi Innocent, peut-être l'accès à des réseaux de
03:02distribution, enfin il y a des moyens opérationnels qu'ont ces grandes entreprises et qui peut
03:07accélérer cette transition du monde économique. Ça veut aussi dire que ces grandes entreprises
03:11elles ont un rôle et une responsabilité absolument incroyable dans la décision d'accélérer,
03:18d'aller collaborer, d'aller racheter ou d'aller aider ces nouveaux acteurs et je trouve que c'est
03:25ça qui est intéressant et c'est le débat qu'on devrait avoir et je trouve qu'il y a aussi ça
03:28c'est plutôt au borne de l'impact en se disant comment est-ce que les entreprises les plus
03:33positives peuvent grandir et je pense que c'est aussi une question de résilience pour ces
03:38entreprises et je trouve qu'on assiste un peu un retour de la stratégie en fait aujourd'hui dans
03:43les entreprises, c'est-à-dire que le monde devient quand même incertain y compris économiquement et
03:47du coup dans les prochaines années ça va être un peu le retour des stratèges, des personnes qui
03:51vont arriver à percevoir, à faire des scénarios sur qu'est-ce qui va se passer et à faire des
03:54paris stratégiques, des paris d'investissement par rapport à, comme tu le disais Thomas,
04:00une logique plutôt d'optimisation et de business as usual. Donc je trouve que retour à la stratégie
04:04puis grande responsabilité des entreprises qui ont des moyens colossaux quand même.
04:08Oui moi j'aimerais réagir peut-être sur deux points, je pense que la face n'est
04:15évidemment pas noire ou blanche et ce que je trouve intéressant c'est de questionner le
04:19pourquoi une grande entreprise va à un moment donné acheter une entreprise à un pacte engagé
04:25et je pense qu'il y a des bonnes raisons et il y a des mauvaises raisons de le faire. Quand on
04:28regarde aujourd'hui dans le monde en nombre d'acquisitions qui sont les plus grands acquéreurs
04:33de boîtes climatiques et bien les deux premiers, tenez-vous bien, c'est Shell et BP, donc du coup
04:40deux majors pétrolières internationales dont je questionne très sincèrement les intentions en
04:45rachetant ces boîtes ces boîtes climatiques. A côté de ça on a des boîtes comme Fnac d'Arti
04:50par exemple qui rachètent et qui semblent avoir une intention plus louable, donc moi je trouve
04:54ça intéressant de regarder est-ce que l'acquéreur le fait parce qu'il a conscience que son marché
05:00est en train d'évoluer et que la boîte qu'il rachète lui permet de prendre un temps d'avance
05:03sur cette évolution et de penser les choses différemment que ce que lui peut faire ou est-ce
05:08que l'acquéreur a plutôt une volonté de freiner l'innovation sur des champs qui le contrecarrent.
05:14Donc ça c'est un premier point et je pense que du coup c'est des relations de confiance qui se
05:20créent dans la durée entre les entrepreneurs et les acquéreurs pour vraiment questionner
05:24cette intention. On parle d'acquéreurs mais il faut aussi revenir aux actionnaires de ces
05:29grandes entreprises. Et peut-être le deuxième point rapidement c'est sur les investisseurs
05:33qui investissent initialement dans les entreprises à impact puisque si on se pose cette question du
05:37rachat c'est aussi parce qu'il a fallu tout au long du développement de l'entreprise mettre de
05:41l'argent et moi j'ai envie aujourd'hui de questionner le modèle du capital risque classique où il faut
05:47financer dix boîtes une seule va vraiment réussir ce qui impose en fait de vendre celle qui va
05:53réussir à un prix très élevé pour rattraper les neuf autres pertes. Et quand on fait ça on se laisse
05:58pas le choix de l'acquéreur parce que forcément on va vendre à celui qui a les plus de moyens et
06:04donc peut-être à des entreprises qui ont des intentions moins vertueuses. Je trouve qu'il y a
06:08un vrai modèle à réinventer aussi sur le capital risque avec des temps d'investissement beaucoup
06:12plus long dans la durée aux côtés de l'entreprise pour éviter de se retrouver le couteau sous la
06:17gorge et peut-être de faire des choix qui en fait vont tuer l'impact. Alors évidemment sur les
06:25intentions de quelqu'un qui investit dans une boîte engagée ça appartient à chacun et c'est
06:31très difficile de porter un jugement sur tel ou tel rachat. Ce que je trouve intéressant dans le
06:38cas du modèle que nous gérons c'est notamment quand on met des marqueurs typiquement on parlait
06:42du label B Corp tout à l'heure, quand tous les trois ans on vient revisiter le niveau de
06:48certification, la note qu'on a obtenue, c'est une manière de se dire finalement cette boîte quel
06:54que soit son actionnaire continue à progresser, ça veut dire qu'elle continue à avoir des moyens
06:58pour le faire, ça veut donc dire que son actionnaire probablement lui donne les possibilités de le
07:03faire. Donc c'est une bonne façon de voir si l'actionnaire a joué son rôle ou s'il avait
07:08d'autres intentions, par exemple contrôler ce business pour mieux le fermer ou en tout cas ça
07:15peut être de différentes natures. Donc là nous avoir des marqueurs positifs qui démontrent que
07:20l'actionnaire s'engage dans cette direction là c'est ce qui nous intéresse et je pense que la
07:24plupart des collaborateurs d'innocents qui ont rejoint cette boîte et cette aventure le font
07:28dans ce sens là. Si on ne rentre pas dans une boîte comme celle là en se disant je viens juste
07:34prendre un salaire, je pense qu'on y met beaucoup d'émotions et beaucoup d'engagement personnel
07:37avec cette intention. Donc en effet il peut y avoir toutes sortes de cas de figure mais ça c'est
07:42une réflexion qui est à avoir, comment la boîte évolue, comment elle se développe, quelle
07:48est l'attitude de son actionnaire derrière elle. La deuxième chose c'est que quand ces boîtes là
07:53réussissent, quand ces boîtes là commencent à produire quelques performances intéressantes,
08:00je l'évoquais en début d'entretien, ça donne envie à d'autres et c'est pour ça encore une fois que je
08:06prends un peu de temps pour venir avec vous aujourd'hui. Je suis vraiment convaincu qu'aujourd'hui
08:11on ne doit plus se poser la question. Les boîtes, les entreprises, ce sont des acteurs de la
08:17communauté dans un pays, il n'y a pas les consommateurs ou les politiciens ou juste des gens
08:24qui gravitent dans les organisations. Il y a l'entreprise qui a un rôle actif, qui a un rôle
08:31de citoyen en tant que tel et plus l'entreprise est capable de démontrer sa capacité à faire
08:38changer les choses, à intervenir, plus elle peut avoir un effet sur l'avenir. En tout cas c'est la
08:44façon dont on a géré nos dernières communications par exemple, on parle beaucoup moins de nos
08:49produits. On a fait des campagnes publicitaires qui encourageaient le consommateur à agir
08:54différemment, à prendre des actes citoyens et je crois que c'est quand l'entreprise prend conscience
08:59de l'impact qu'elle peut avoir sur l'évolution des mœurs, l'évolution des attitudes, qu'elle peut
09:03faire changer des choses, là on est complètement dans notre rôle. Et à nouveau suivons l'attitude
09:08de l'actionnaire derrière, est-ce qu'il dit stop et on revient sur des communications plus
09:13traditionnelles, sur une forme de mercantilisme qui n'est pas extrêmement intéressant ou est-ce
09:19qu'on va vers quelque chose de plus progressiste et là je pense qu'on est au bon endroit.
09:24Souvent, peut-être en rebond, il y a des marqueurs assez clairs et assez forts qui
09:29permettent aussi d'identifier les intentions qu'évoquait Alizé par exemple sur le secteur
09:33de l'énergie et le climat. Ça peut être aussi simple que de voir après une acquisition le logo
09:39de l'entreprise qui vient d'être acquise ajouté par un petit bail et puis le nom du groupe un peu
09:43comme si aujourd'hui Innocent était Innocent Bail Coca-Cola. A mon sens c'est une indication
09:47assez forte des intentions qu'il peut y avoir derrière notamment de communication, un peu une
09:51façon de dire parce que j'ai racheté cette boîte for good mon groupe devient lui aussi for good,
09:56ce qui évidemment par extension n'est pas vrai, en tout cas pas avant un certain temps. Il y a
10:01aussi parfois des grands plans de transformation qui suivent une acquisition, on va venir tout
10:04chambouler, réorganiser les équipes, compresser les coûts parce qu'il faut que ça dégage plus
10:08de marge et souvent les boîtes à impact peuvent être des très bons leviers de marge parce que
10:12justement ils ont décidé d'investir pour faire mieux et si on vient grimper là-dessus on peut
10:16générer beaucoup plus de revenus pour la maison mère. Donc c'est intéressant de voir notamment
10:21à travers ces signaux quelles peuvent être les intentions. La question à la fin de tout ça c'est
10:26finalement est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que voilà à un moment donné les boîtes
10:29à impact doivent passer des effets de levier, doivent passer des niveaux dans l'échelle pour
10:34toucher beaucoup plus de consommateurs et bon l'exemple d'Innocent est intéressant, je garde
10:38espoir qu'on puisse en voir beaucoup d'autres émerger parce que lorsque c'est fait pour les
10:42bonnes raisons ça amène des capitaux, des moyens, des savoir-faire, des expertises absolument
10:47fondamentales et je ne doute pas que les ingénieurs, les meilleurs ingénieurs des très
10:50grandes multinationales seraient très intéressés de pouvoir appliquer leurs expertises sur des cas
10:56qui sont plutôt favorables à une planète plus vivable pour les humains et tous les autres
11:01êtres vivants qui habitent cette planète. Mais je pense que ce qu'on dit tous c'est que moi je
11:07reviens à la stratégie d'entreprise quand on est entreprise qui veut racheter des entreprises à
11:12impact de taille plus petite en fait on a un retour à pourquoi est-ce que des grandes entreprises vont
11:16racheter une plus petite et où on peut faire toute une sorte de gradation en fait si c'est
11:21pour tuer l'innovation peut-être que c'est pas tellement ce qui va ce qui va améliorer l'impact
11:27du monde économique dans son secteur. Si c'est pour l'image c'est peut-être un peu un peu juste
11:32aussi et après si c'est pour faire sauver ou faire grandir une entreprise, lui donner des moyens
11:38financiers opérationnels, ben là on commence à rentrer dans des logiques vertueuses où du coup
11:41ces grandes entreprises ils vont quand même devoir se changer parce qu'en fait tous les grands
11:45entreprises qui sont des succès sur des décennies c'est toutes les entreprises qui ont quand même
11:48réussi à un moment à pivoter et aussi vu leur taille à se réinventer et je trouve que du coup
11:55ben on en revient un peu au rationnel stratégique qui fait qu'on achète une entreprise et que des
11:59dirigeants au moment de prendre la décision au moment de mettre les critères de cet investissement
12:04là ben savent en fait les raisons pour lesquelles ils le font et que un business for good c'est
12:08aussi un business qui réconcilie les décisions avec pourquoi on les prend. Et dernier point
12:15j'ai eu la chance à un moment de rencontrer et d'assister à une conférence et de croiser
12:19Moa Madunous à qui on pose souvent la question aussi de mais est-ce qu'il a fait des partenariats
12:24et des grandes collaborations avec Danone sur l'entrepreneuriat social et on lui pose toujours
12:29la question de est-ce qu'en fait vous êtes un outil pour les multinationales et lui il avait
12:34cette réponse avec le petit sourire assez amusant de dire mais est-ce qu'en fait ce n'est pas les
12:38multinationales qui sont un outil pour moi. Oui ben je suis hyper alignée avec ça et peut-être
12:45pour ouvrir un peu le débat il y a la question des marqueurs et puis il y a aussi peut-être la
12:49question des garants et des garde-fous pour la croissance d'une entreprise et sur les sujets
12:53impact et notamment impact social quand on parle de secteurs comme la santé ou l'éducation moi
12:59j'aimerais ajouter dans le débat le rôle de l'investisseur public parce qu'en fait aujourd'hui
13:05la caisse des dépôts la bpi ont les capacités d'investir aussi dans des entreprises et peuvent
13:09être dans une certaine forme de vision positive de la politique les garants du maintien d'une
13:14mission d'intérêt général et on l'a vu là par exemple avec orpea où la banque des territoires
13:20a réinvesti massivement pour sauver l'entreprise et pour mettre en place une stratégie d'impact
13:26social beaucoup plus beaucoup plus forte et donc sans être sur le tout ou rien je pense que la
13:31présence à un moment d'un investisseur public peut être intéressante pour justement dans un
13:35comité de mission dans un comité stratégique s'assurer qu'on garde le poids du corps de
13:39l'entreprise vraiment sur son impact. Est-ce qu'il existe des alternatives ? Des alternatives alors
13:46tout dépend ce qu'on appelle alternative mais peut-être je pourrais partager le fruit d'une
13:49expérience récente puisque mon entreprise qui est une entreprise familiale de 750 personnes
13:53vient de faire sa première acquisition de son histoire après 30 ans on a on a pris le temps
13:57et je veux juste vous partager deux choses intéressantes par rapport à cela dans le cas
14:02du débat qu'on est en train d'avoir ou des échanges qu'on a c'est que premièrement la valeur du niveau
14:08d'engagement de notre entreprise qui est l'ossier bicorps société à mission qui peut revendiquer
14:13sur une boîte à impact a été prépondérant dans le choix des fondateurs de l'entreprise que nous
14:20venons de racheter ça nous a clairement fait gagner par rapport à d'autres offres qu'ils avaient sur la
14:24table à un niveau équivalent de rachat et par ailleurs on a vu un enthousiasme chez les
14:31salariés de cette entreprise de rejoindre un groupe qui avait un niveau d'engagement assez
14:36important parce qu'ils ont très envie d'en être aussi parce que leur entreprise avait déjà des
14:41bases intéressantes et solides mais peut-être moins structurées que nous donc ils voyaient dans
14:45le fait de rejoindre notre groupe non pas un risque de venir dénaturer ce qu'ils font mais une chance
14:50de pouvoir embrasser finalement notre modèle et ça ça vient toucher un truc fondamental qui est la
14:54culture d'entreprise qui est peut-être le facteur le plus déterminant dans la réussite d'opérations
15:01de fusion acquisition d'ailleurs de façon plus large que uniquement liée à l'impact c'est que
15:06dans 50% des cas on voit que dans les études qui sont menées les échecs sont liés aux facteurs
15:11humains et donc en fait à l'évolution d'une culture d'entreprise où un grand groupe viendrait
15:15dire maintenant on fonctionne comme ça et nous on est en train de faire plutôt l'inverse c'est
15:18dire gardez vos modes opératoires gardez vos modes de fonctionnement la culture d'entreprise
15:22on va la diffuser mais tranquillement on va on va on va vous laisser le temps de vous l'approprier
15:26et de la mener avec votre je dirais avec votre temporalité parce qu'on va pas venir dénaturer
15:32comme ça du jour au lendemain les choses et donc voilà peut-être une alternative aussi dans les
15:35modalités de d'intégration d'une entreprise dans le cadre d'un rachat c'est de pas venir tout
15:41dénaturer de pas venir faire ça pour des objectifs de communication mais plutôt parce que nous par
15:47exemple ça va venir enrichir nos compétences on va pouvoir aller chercher de nouveaux marchés et
15:50eux aussi grâce à ça et donc démultiplier notre impact la stratégie c'est c'est ce qui va informer
15:56la décision d'acheter ou pas une entreprise et en effet après pour que ça se passe pour de vrai
16:00l'aspect culturel moi je te rejoins à 50% des acquisitions en fait ne marche pas comme prévu
16:06et l'aspect culturel et l'aspect humain et bien en fait c'est un des facteurs clés qui peut expliquer
16:12cela et quand une entreprise avec une culture plutôt traditionnelle en rachète une avec une
16:16culture plus à impact et ben voilà il ya un vrai sujet de faire coexister ces deux cultures et je
16:22reprends l'exemple de moi Madino sur qui en fait est l'outil de qui entre la multinationale et
16:26l'entrepreneur ou l'organisation à impact une finale solution c'est c'est la vérité elle est
16:33peut-être dans l'échange entre ces deux acteurs et le halo et l'effet maximal qu'on peut avoir
16:38quand on est un grand groupe qui rachète ou en tout cas collabore avec un plus petit c'est
16:42comment chacun va aussi se changer par rapport une fois qu'il est en dialogue et une fois qu'il est
16:46dans une relation de travail avec l'autre et donc c'est la petite entreprise impact qui va avoir un
16:51effet de halo au delà de grandir elle même avec les moyens que le grand groupe donne va avoir un
16:55effet de halo moi je pense qu'on peut pas tellement être complètement imperméable au
17:00changement et que quand on travaille et moi je l'ai vu avec l'association les collectifs qui fait
17:04travailler des dirigeants avec des salariés mobilisés de tous bords sur les sujets écologiques
17:09on ne peut pas être complètement imperméable quand on a une relation de travail avec des
17:13personnes on est forcément un peu bougé et du coup quand des grandes entreprises travaillent
17:18avec des entreprises à impact et ben finalement ça a forcément créé un effet de halo la question
17:23après c'est comment on suit cela et comment on s'assure qu'il n'y a pas un schisme qui se crée
17:28ou qu'il n'y a pas des ressentis et qu'on arrive vraiment à piloter ce changement culturel je
17:34voudrais dire sur deux points parce que c'est ce débat absolument passionnant l'engagement des
17:40collaborateurs effectivement ça c'est c'est un point essentiel nous le c'est tellement important
17:45pour nous qu'on le mesure quatre fois par an donc quatre fois par an on est sur 100% des
17:50collaborateurs le niveau d'engagement parce que avoir des avoir des collaborateurs qui sont
17:55convaincus c'est un questionnaire très simple qui est envoyé par mail et qu'on envoie à tout le
18:00monde et dont les résultats sont communiqués à tout le monde avec un plan d'action communiqué
18:05à tout le monde donc je me souviens quand j'ai quand j'ai rejoint innocent il ya dix ans je
18:10venais d'un très grand groupe multinational on faisait ça une fois par an et sur une partie de
18:15la population et puis en fait on remplissait le questionnaire quand on en avait envie on savait
18:20jamais ce qui devenait là en l'espèce c'est vraiment un objet très concret et les premiers
18:25résultats quand c'était apparu il ya dix ans alors que moi j'ai attaché assez peu d'importance mon
18:29patron m'a appelé le lendemain pour me dire tes résultats sont pas terribles je venais d'arriver
18:34donc j'étais même pas vraiment responsable de là où on était et il me faut un plan d'action
18:38on s'en fiche pas un petit peu l'engagement des collaborateurs par rapport au business par rapport
18:44on s'en fiche pas du tout et c'est complètement essentiel dans le modèle je pourrais vous
18:49raconter pas mal d'initiatives qu'on a pour pour travailler là dessus mais c'est pas tant le sujet
18:53c'est davantage l'intention il faut que les collaborateurs soient convaincus pour être
18:58convaincant et on a besoin d'entraîner les gens c'est essentiel donc ce que tu disais tout à fait
19:04tout à fait exact l'autre point qui pour rebondir sur des éléments que quentin commenté j'ai parlé
19:12tout à l'heure du farmer innovation fund évidemment c'est important pour nos fermiers
19:17c'est important pour l'avenir de nos fruits et légumes c'est important pour qu'innocents fassent
19:23du business dans l'avenir mais la façon dont on gère c'est pas que pour nous c'est à dire que tous
19:29les progrès qui sont faits en la matière doivent pouvoir servir à l'ensemble des intervenants un
19:34exemple on produit on va chercher des fraises en espagne dans une région extraordinaire au sud
19:41de l'espagne à la frontière avec le portugal qui s'appelle la doniana on doit on doit représenter
19:46probablement dans cette région trois pour cent de l'achat des fraises donc autant dire pas grand
19:51chose on a mis un programme en place là bas avec l'université de cordoue pour économiser l'eau
19:57douce pour parce que là il y avait de l'eau douce donc les fermiers arrosés autant qu'ils le
20:04souhaitaient et on voyait les nappes phréatiques qui s'approchait progressivement c'est pas juste
20:09pour nous tout ce programme qui a été extrêmement coûteux extrêmement compliqué il doit servir à
20:13tout le monde et le principe du farmer innovation fund qui a commencé donc il ya quelques années
20:18déjà c'est de servir pour nous pour nos fermiers évidemment pour notre intérêt mais pas seulement
20:23c'est à dire que dans l'idée dès le départ il ya tous ces progrès doivent être mis à la disposition
20:27du plus grand nombre parce que l'enjeu il n'est pas individuel il est global et c'est une philosophie
20:33qu'il faut intégrer dans le modèle d'affaires pour se dire à chaque fois alors moi j'avais au départ
20:38à nouveau je venais avec des principes de marketing très construit dans des grandes sociétés je dis
20:42oh là là on a un truc qui nous différencie qui nous donne un avantage par rapport à nos concurrents
20:46faut surtout qu'on garde pour nous et en fait j'ai un de mes patrons qui m'a éclairé un jour et il
20:52m'a dit ben non pas du tout tu fais ça tu le donnes mais toi tu es déjà sur le coup d'après et quand
20:57tu as le coup d'après tu le donnes et t'as encore le coup d'après et cette démarche là avoir toujours
21:01un coup d'avance et toujours accepter que ce qu'on a fait on le met à la disposition du plus grand
21:05nombre est devenu un réflexe et quelque chose qui est naturel pour nous donc il y a beaucoup à
21:11faire et c'est passionnant oui pour rebondir sur la question sur les autres alternatives on en parlait
21:16tout à l'heure il y a aussi celle du rachat de l'entreprise par ses collaborateurs alors qui se
21:21constitue dans de plus en plus de cas en coopérative pour racheter l'entreprise et la piloter
21:28collectivement aujourd'hui malheureusement c'est rarement dans les cas de grande santé de
21:32l'entreprise et c'est plutôt sur certains métiers notamment industriel pour sauver les meubles entre
21:38guillemets mais je pense qu'il y a là un modèle intéressant d'autant plus il est anticipé en amont
21:42dès les premiers tours d'investissement par les investisseurs pour faire progressivement monter les
21:46collaborateurs dans le capital et je pense que c'est un modèle qui peut être intéressant pas
21:51forcément sur les sur les entreprises qui ont des besoins en investissement et en r&d colossaux
21:55mais sur plein de modèles je pense que c'est un modèle assez vertueux et qui se rapproche beaucoup
22:01du terrain et où de la stratégie est pensée sur le terrain et je pense que ça en termes de
22:05stratégie d'entreprise c'est très souvent vertueux. Quentin, Thomas, une réaction par rapport à ces alternatives ?
22:11Le lien en fait entre les responsables d'une entreprise, les décisionnaires et ce qu'on peut
22:18appeler le corps social mais qui est le reste des salariés en fait il est absolument fondamental et
22:23on l'a peut-être un peu oublié quand même ces dernières années et on le voit dans les entreprises
22:27parce que maintenant quand même la question de la fuite des talents est quand même quelque chose
22:31alors moi j'en entendais parler il y a trois quatre ans là les signaux que j'ai plus récemment c'est qu'en fait
22:36c'est vraiment en train de se passer et qu'il y a plein d'entreprises qui ont quand même des vrais
22:39problèmes de rétention des personnes qui sont les talents alors de tous bords mais il y a des talents
22:45notamment sur les sujets de cette transformation des modèles d'activité et donc ça se voit dans
22:51les entreprises ça se voit aussi dans la société parce qu'on voit qu'il y a une sorte de crise de
22:53défiance et en fait la défiance ça se crée en dix secondes alors que la confiance ça se construit
22:59tous les jours et je trouve que quand on parle du coup de cette relation avec entre les
23:04collaborateurs et une direction entreprise il faut accepter que ce soit un investissement
23:08globalement de long terme qui peut pas avoir des effets tout de suite qui peut parfois même pas
23:12être calculé mais qui vous le disiez il y a un sondage maintenant quatre fois par an en fait ça
23:18ça participe à créer de la confiance et après ça crée un actif un facteur de succès pour les
23:23entreprises qui est absolument colossal que je trouve est complètement sous-estimé en fait le
23:27facteur confiance le facteur humain dans une entreprise n'est pas mesuré et est complètement
23:32sous-estimé alors qu'en fait il est crucial à la résilience et la pérennité d'un projet parce
23:38qu'en fait une entreprise c'est aussi un projet. Nicolas une dernière observation peut-être pour
23:42clore ce débat ? Moi je souligne effectivement l'importance du facteur humain par rapport aux
23:47commentaires d'Alizé je trouve que je suis nous sommes très sollicités pour aider beaucoup de
23:53boîtes qui sont en création qui ont des idées ou qui sont reprises par les salariés on est quand
23:59même très souvent confronté à des problèmes de financement c'est à dire que le passage je
24:04reprends la boîte c'est une chose mais comment je la fais grossir comment je l'amène à un niveau
24:07de break-even voire de développement il y a des problèmes de financement donc la confiance elle
24:14doit aussi s'établir sur cette capacité à attirer des fonds à attirer des investisseurs et donc on
24:20doit trouver ce qu'on a beaucoup évoqué aussi aujourd'hui le modèle économique qui donne envie
24:25à des investisseurs de venir dedans mais qui ne transforme pas la raison d'être de l'entreprise et
24:31ça c'est pas toujours c'est pas toujours évident il y a beaucoup de beaucoup de bonne volonté et à
24:35la fin reste quand même une donnée économique est essentielle mettre de l'argent dans une boîte
24:39c'est pas un gros mot générer des profits s'ils sont raisonnables et contenus c'est pas un gros
24:44mot non plus donc il faut trouver un intérêt de salle le bon équilibre. Il y a de l'innovation
24:49à avoir de la part des entreprises à impact, il y a de l'innovation à avoir de la part des
24:52financeurs à impact qui doivent aussi transformer les outils possibles d'investissement pour pouvoir
24:58s'adapter à tous ces cas de figure dont on vient de parler. Et on termine avec notre séquence Gouttouno.

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