• il y a 3 mois
Lundi 16 septembre 2024, 4GOOD reçoit Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France) , Quentin Bordet (Cofondateur et Président, Les Collectifs) , Nicolas Marotte (Directeur Général, Innocent France) et Alizée Lozac’hmeur (cofondatrice, Makesense)

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Transcription
00:00Bienvenue dans Forgood, le nouveau rendez-vous dédié à la transformation de votre entreprise.
00:29Ici, pas de théorie mais du concret grâce au partage d'expériences de pionniers du business à impact.
00:35Thomas Brezard, bonjour.
00:37Bonjour.
00:38Tu es le directeur permanent entreprise de Norsis.
00:40Ton métier consiste à développer ton entreprise de services numériques de manière éthique
00:45tout en aidant d'autres entreprises à suivre cette voie.
00:48Tu es également le co-président du mouvement Bicorp en France.
00:52Avec nous également, Alizé Lozac-Meur, tu es co-fondatrice de Make Sense,
00:57une organisation qui investit dans des entrepreneurs à impact
01:00et accompagne des entreprises dans leur transition écologique et sociale.
01:04Tu es également administratrice du mouvement Impact France.
01:08Et puis, Quentin Bordet, tu es le co-fondateur et président de l'association Les Collectifs,
01:14un réseau de professionnels créé pour accélérer la transition écologique et sociale des entreprises de l'intérieur.
01:21Tu es également administrateur du mouvement Impact France
01:24et tu as été au Boston Consulting Group pendant neuf ans.
01:28Chaque mois, pendant une heure, nous explorons ensemble les contours du business de demain
01:34en compagnie d'un dirigeant déterminé à façonner un modèle d'entreprise éthique et rentable.
01:46Et pour cette toute première émission, Nicolas Marotte,
01:49le directeur général Europe d'Innocent Drinks, nous fait l'honneur d'être sur ce plateau.
01:54Nous reviendrons avec lui sur les forces d'un modèle d'entreprise comme celui d'Innocent,
01:59sur les retombées positives et significatives qui en découlent
02:03et tâcheront aussi de mesurer l'impact de la relation de l'entreprise
02:08entre l'entreprise et sa maison de mer, Coca-Cola.
02:11Acquérir, sans dénaturer, une illusion et quid de la pertinence d'être racheté,
02:17est-ce une voie vers une expansion efficace ou une façon certaine d'altérer
02:22la mission initiale d'une entreprise à impact ?
02:25C'est le thème de notre tout premier débat.
02:28Dans notre rubrique Top et Flop, on prendra le pouls des entreprises ou secteurs à impact
02:34et vous ne partirez pas sans solution grâce à la découverte d'un outil for good.
02:39C'est notre séquence Good to Know et ce mois-ci, on vous parle du label Bicorp.
02:44C'est parti !
02:48Bonjour Nicolas Marotte, merci d'avoir accepté notre invitation.
02:54Pourquoi avoir accepté cette invitation ?
02:58Je représente la société Innocent qui a été créée il y a 25 ans, en 1999,
03:05avec des principes que nous respectons depuis l'origine,
03:08c'est-à-dire l'envie de faire des très bons produits qui ont un impact sur la santé,
03:12tout en aidant les communautés qui travaillent sur nos exploitations,
03:16ainsi que l'environnement.
03:18Depuis 25 ans, on essaie non seulement de faire bien les choses,
03:22mais en plus de les partager le plus possible pour emmener le maximum de gens
03:25sur ce modèle économique.
03:27Quand vous me donnez l'occasion de venir parler ici,
03:29c'est une occasion d'aller plus loin et d'encourager d'autres personnes
03:32de faire la même chose.
03:34Nicolas, bonjour, vous avez commencé à évoquer les marqueurs historiques
03:38de l'entreprise Innocent, puisque nous lançons aujourd'hui For Good.
03:41Quels seraient pour vous les quelques traits de caractère d'une entreprise For Good ?
03:45Une entreprise For Good, c'est une entreprise qui intègre dans son modèle économique
03:50l'idée d'aller au-delà de la simple relation transactionnelle
03:53avec ses clients, avec ses consommateurs,
03:55mais essaie d'avoir un impact sur l'environnement,
03:58sur la qualité de vie des gens, leur santé, etc.
04:01Nicolas, ne bougez pas, on passe à l'édito de Quentin.
04:09Et Quentin, tu nous dis que tu détestes les écolos ?
04:12Je ne déteste pas les écolos,
04:14mais c'est le nom que j'ai donné à une rencontre fantastique
04:17que j'ai faite il y a quelques mois.
04:19Pour que le monde économique fasse sa transformation et sa vie,
04:22je pense qu'il est très important qu'il se reconnecte aussi au terrain.
04:25Et Nicolas, vous le disiez aussi aujourd'hui,
04:28que le For Good, c'est d'aller au-delà de la simple relation
04:31de fournisseur à entreprise.
04:33Et il y a quelques mois, je me suis dit que je voulais réconcilier
04:37le professionnel, les entreprises et le citoyen en chacun d'entre nous.
04:41Je suis parti en Tour de France à la rencontre de 200 personnes
04:44pour leur demander comment ils se ressentaient en tant que citoyens,
04:48en tant qu'individus et en tant que professionnels
04:51par rapport à la transition écologique.
04:53J'ai rencontré notamment Richard, un agriculteur en Occitanie.
04:57On m'avait recommandé d'aller voir Richard
05:00parce qu'il mettait en place des pratiques agroécologiques
05:03depuis plus de 20 ans dans sa vigne.
05:05Je me suis dit que j'allais aller à sa rencontre.
05:08La scène se passe en été.
05:10Il fait très chaud et Richard me reçoit sous le soleil occitan.
05:14Très vite, il va me montrer sa ferme.
05:17C'est absolument passionnant
05:19puisque c'est un cours magistral d'agroécologie qu'il me fait.
05:23Il me montre sa vignothèque,
05:25qui sont plusieurs lignes avec à chaque fois un cépage
05:28pour pouvoir identifier les vignes les plus résilientes.
05:31Il me montre tous les systèmes de paillage qu'il met en place
05:35sous la vigne pour conserver l'humidité
05:38et vraiment avoir un sol avec une terre noire,
05:41une terre humide, une terre vivante.
05:44Il m'explique comment il fait pousser des fèveroles,
05:47donc des petites fèves, sous sa vigne
05:50pour que ça aille capter l'azote
05:52qui ensuite va aller fortifier la vigne
05:54ou comment il fait pousser des plantations de romarins
05:57pour combattre le mildiou
05:59qui l'été dernier a beaucoup affecté les champs.
06:02J'ai un cours magistral d'agroécologie.
06:05Au bout d'une heure, je lui pose la question
06:08que je pose à toutes les personnes que je suis allé voir.
06:11Je lui demande comment ils se ressentent
06:13dans ces enjeux écologiques et sociaux.
06:15La réponse qu'il m'a donnée est le nom de cette chronique.
06:18Il m'a dit qu'il déteste les écolos.
06:20Je suis complètement tombé de ma chaise.
06:23Richard aurait pu être une égérie
06:26du mouvement vers plus d'écologie
06:29pour la société et pour les entreprises.
06:32Pourtant, il déclare, avec une certaine verve,
06:35détester les écolos.
06:37C'est intéressant les raisons qu'il donne.
06:40Il dit que les écolos sont les personnes
06:42qui sont à Bruxelles, à Paris et qui donnent des normes.
06:45Ils ne viennent jamais me voir sur mon terrain
06:48et ils sont un peu hors sol.
06:51C'était parmi les 200 rencontres
06:54une des plus intéressantes
06:57parce que j'ai compris pourquoi j'étais parti sur le terrain
07:00pour comprendre ce genre de paradoxe
07:03que des personnes sont engagées depuis très longtemps
07:06et mettent en place des pratiques qui pourraient devenir
07:09une nouvelle norme dans l'industrie.
07:12Ce qui compte quand on est dans le secteur agricole et alimentaire,
07:15c'est aussi les pratiques qui se passent dans les champs
07:18et qui ne se reconnaissent pas dans ce mouvement-là.
07:21J'en tire plusieurs apprentissages.
07:24Le premier, c'est qu'on peut appeler la transformation
07:27écologique et sociale, mais il y a déjà énormément de solutions
07:30qui existent et qui sont mises en place depuis longtemps
07:33pour ceux qui savent les voir.
07:36La rencontre avec Richard qui fait de l'agroécologie
07:39depuis 20 ans, l'agroécologie peut devenir une solution
07:42pour les modèles agricoles, en est-elle illustration ?
07:45Ça peut s'appliquer à énormément de secteurs.
07:48Peut-être qu'il faut changer de lunettes
07:51et se dire que la transformation écologique est déjà sur place
07:54et faire les bons choix business pour le faire.
07:57La deuxième chose, c'est que des personnes mettant place
08:00ont des comportements qui sont alignés
08:03avec ce qu'on pourrait appeler de nos voeux,
08:06mais ne se reconnaissent pas partie de ce mouvement.
08:09Ça, pour moi, c'est toujours quand même une sorte d'énigme.
08:12Je pense que mon message pour des personnes
08:15qui pourraient être sceptiques ou voir ces sujets
08:18de transformation écologique et sociale
08:21comme une tendance, une mode,
08:24c'est de se dire si on a bien compris ce qu'il y a derrière
08:27et comment on passe au-delà des fantasmes
08:30et qu'on se dit qu'est-ce que pour mon secteur,
08:33pour mon activité, les défis écologiques et sociaux,
08:36qu'est-ce que ça veut dire
08:39et est-ce que j'ai bien compris la teneur des enjeux
08:42et des défis pour les années à venir.
08:45Mon troisième message est pour les personnes
08:48qui ont des questions sur ces sujets écologiques.
08:51J'ai été très inspiré par le dernier livre de Bruno Latour,
08:54un philosophe qui a beaucoup travaillé sur les sujets
08:57de transformation écologique et sociale de nos sociétés
09:00et qui a été assez critique dans son dernier livre
09:03sur la méthode qu'ont appliqué les milieux écologistes
09:06depuis ces dernières années, qui était de vouloir simplement
09:09expliquer les défis climatiques et se dire qu'en expliquant
09:12assez froidement ce qu'il allait se passer,
09:15il appelle au contraire à créer un mouvement citoyen
09:18qui aille plus proche du terrain.
09:21Je me suis dit, en voyant que des personnes avaient
09:24des comportements exemplaires mais ne s'en sentaient pas partie,
09:27qu'il était sûrement aussi urgent de changer et d'adapter
09:30la méthode et le discours sur les sujets écologiques
09:33pour en faire un projet qui soit lucide mais désirable
09:36et qui puisse embarquer assez largement.
09:39Merci, Quentin. Nicolas, une réaction ?
09:42L'agriculture n'est pas l'ennemi des écologistes ?
09:45J'adore cette chronique et je te remercie, Quentin,
09:48de l'avoir faite parce que ça me parle complètement.
09:51Pour te donner un petit peu d'éclairage sur notre modèle,
09:54on travaille avec plusieurs centaines de fermes
09:57depuis des années qui sont toutes auditées chaque année
10:00et le sourcing de nos fruits est à peu près
10:0399% de sourcing durable.
10:06Chaque ferme que nous auditons a sa propre réponse
10:10avec un travail différent et qui lui est propre
10:13et avec des règles qu'on essaie d'appliquer un petit peu partout.
10:16Et on rencontre ces gens, on n'achète pas des fruits
10:19comme ça au hasard sur le marché, on va chez eux chaque année
10:22voir comment ils font, comment ils travaillent
10:25et c'est un peu l'exemple de Richard, ça ressemble beaucoup à ça.
10:28Maintenant, c'est pour ça que l'écologie c'est toujours
10:31un sujet très particulier, c'est un peu une étiquette
10:34ou c'est un peu une boîte dans laquelle on range les gens
10:38et pour nous, c'est pas ce qu'on est en train de rechercher,
10:41c'est plus un choix individuel. Quand on est écologiste,
10:44c'est un choix individuel, c'est pas le principe d'une boîte
10:47qui essaie de faire de la grande consommation,
10:50offrir des produits à un maximum de gens.
10:53Nous, c'est pas ça qui nous intéresse, c'est concrètement
10:56qu'est-ce qu'on fait avec les fournisseurs, avec ces gens
10:59qui produisent au quotidien, comment on les encourage
11:02à préparer aujourd'hui et demain et s'assurer que dans 10 ans,
11:06pas simplement dans une zone géographique, mais à grande échelle.
11:09C'est notre modèle, donc il faut que ça fonctionne.
11:12C'est pour ça qu'on a mis en place, en 2019,
11:15je me trompe de 10 ans, c'est pas grand-chose,
11:18on a pris un nouvel engagement qui s'appelle
11:21le Farmer Innovation Fund, c'est-à-dire qu'on a décidé
11:24de mettre des sommes d'argent à disposition de nos fournisseurs
11:27de fruits et légumes pour travailler différemment,
11:30faire de l'agriculture régénératrice, qui veut dire
11:33aujourd'hui je travaille d'une certaine façon, je dois travailler mieux
11:36et surtout je respecte les soldes, je travaille les soldes différemment
11:39pour que ça continue à produire en très grande quantité.
11:42Et probablement des projets comme ceux de Richard peuvent rentrer
11:45dans le prisme de ce type d'investissement.
11:48Cette année, on vient de faire un effort incroyable puisque
11:51par rapport aux sommes qu'on mettait depuis 2019,
11:54on a multiplié cette somme par 10 et on va mettre désormais
11:571 million d'euros à disposition de nos fournisseurs de fruits et légumes
12:00pour aller à fond dans l'agriculture régénératrice.
12:03Et c'est probablement des pratiques assez proches de celles qui sont évoquées,
12:06toutes les bonnes idées sont bonnes à prendre et finalement
12:09cette écologie opérationnelle qui a pour vocation
12:12de préparer la suite, qui n'est pas du tout
12:15une philosophie, qui est un acte citoyen,
12:18c'est ça qui nous intéresse et comme tu l'as décrit,
12:21ça me parle en tout cas énormément.
12:24C'est le moment top et flop et c'est avec Alizé.
12:30Alizé, on commence par quoi ? Le top ou le flop ?
12:33Je vous propose qu'on commence par le flop pour finir sur une note
12:36positive. Pour cette séquence top et flop,
12:39j'ai choisi de vous parler des tendances de consommation des Français
12:42pour rester dans le thème.
12:45Pour le flop, malgré les efforts de Richard, malgré les efforts
12:48d'Innocente, on voit qu'aujourd'hui, les industries
12:51vertueuses qui font du bien à la planète sont en berne
12:54du fait de la crise qui se profile et du fait de l'inflation.
12:57J'imagine que vous l'avez vu passer, la consommation
13:00de bio, de produits issus de l'agriculture biologique
13:03est en décroissance de 5% en 2022,
13:06après des décennies de croissance,
13:09malheureusement, et c'est aussi le cas d'autres
13:12secteurs comme le vrac, par exemple, qui avait pourtant bondi
13:15en 2018 et 2019 avec des croissances à deux chiffres,
13:18qui aujourd'hui est en stagnation
13:21ou encore la consommation de modes éthiques et durables.
13:24Alors pourquoi ?
13:27Parce que les produits qui sont produits de façon respectueuse
13:30et pour la planète et pour les humains restent plus chers
13:33que les autres, et donc en temps de crise, quand les portefeuilles
13:36se referment, on se reporte sur des produits
13:39moins chers et plus abordables.
13:42Mais la question derrière ça, c'est pourquoi ces produits sont plus chers
13:45que les autres ? Moi, j'aime dire qu'aujourd'hui, il y a
13:48dans notre économie une primovis, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
13:51ça coûte plus cher de bien faire et ça coûte
13:54moins cher de mal faire. Aujourd'hui, quand on pollue les
13:57sols, par exemple, ou quand on délocalise sa production
14:00dans des pays éloignés où la main-d'œuvre est peu chère,
14:03on produit moins cher et donc on peut vendre
14:06moins cher, alors que quand on s'assure de respecter
14:09la planète et les humains, ça nous coûte
14:12plus cher. Mais ça, c'est pas une fatalité, et donc on va glisser
14:15tout doucement vers le top, parce qu'aujourd'hui
14:18les lois, les réglementations, les politiques publiques peuvent
14:21donner un avantage aux entreprises vertueuses,
14:24et donc on peut imaginer demain des TVA qui soient
14:27différenciées par exemple pour les produits biologiques,
14:30on peut imaginer des aides publiques qui soient conditionnées à l'impact
14:33social ou écologique d'un produit, et donc
14:36on peut espérer que ce flop se transforme en top
14:39dans les prochaines années.
14:41Oui, c'est pas très réjouissant, et c'est vrai que les acteurs
14:44de l'impact ne sont pas toujours soutenus par un cadre réglementaire
14:47qui récompense leurs engagements, c'est une raison pour tout arrêter ?
14:50Alors je serais pas là si c'était une raison pour tout arrêter,
14:53je pense fondamentalement que c'est pratique, c'est une tendance
14:56de fond, et qu'il faut soutenir, qu'il faut continuer,
14:59et on a quand même des belles histoires, on voit que certaines
15:02marques, comme la Fourche que vous connaissez peut-être,
15:05Miam, le Dry To Nu, sont des marques,
15:08ou encore pour demain, qui commercialisent des produits
15:11qui sont en phase de conversion vers le biologique, fonctionnent
15:14bien, et elles sont en croissance, donc je pense
15:17qu'il y a de l'espoir, à la fois par les changements réglementaires
15:20qu'on peut attendre, et puis en innovant aussi sur les business models,
15:23on peut s'en sortir.
15:24Et ton top alors ?
15:25Et mon top, c'est que malgré ce que je viens de dire,
15:28il y a aussi des industries vertueuses qui s'en sortent bien,
15:31et on voit aujourd'hui par exemple l'industrie du reconditionnement,
15:34c'est-à-dire d'acheter des produits qui ont déjà été utilisés
15:37et qui ont été reconditionnés, fonctionnent très bien.
15:40J'imagine que la plupart des auditeurs connaissent
15:43les téléphones ou les ordinateurs reconditionnés,
15:46ça fait des décennies que des entreprises
15:50reconditionnent notre matériel informatique,
15:53on peut citer par exemple Ecodair ou Envie,
15:56qui font ça depuis des décennies sur nos territoires,
15:59et puis évidemment il y a la start-up Backmarket
16:02qui a démocratisé l'achat de téléphones reconditionnés,
16:05et qui en a fait quelque chose même d'attractif.
16:08Et aujourd'hui c'est un marché qui pèse quand même
16:12et qui est suivi par d'autres marchés,
16:15le reconditionnement dans l'électroménager,
16:17dans le matériel de sport, le vélo, les trottinettes,
16:20et donc on a de plus en plus de marques qui s'y mettent
16:23et qui tirent ce marché, par exemple Decathlon
16:26ou encore Castorama qui se mettent sur ce positionnement.
16:29Et donc aujourd'hui il y a 42% des Français
16:32qui ont déjà acheté du reconditionnement
16:34et 40 autres pourcents qui se disent intéressés.
16:36On n'est pas loin de toucher un marché
16:39qui est véritablement majoritaire.
16:41Et donc je pense que ça c'est encourageant,
16:43de montrer que quand on arrive à créer de l'envie,
16:46des marques fortes, et à le diffuser au plus près
16:49des consommateurs, on arrive à faire naître
16:52des industries vertueuses.
16:54Alors c'est une industrie qui n'est pas dénuée d'enjeux,
16:57il y a pas mal de problématiques,
16:59notamment comment est-ce que toutes ces marques
17:02vont avoir accès à la matière et aux objets usagés,
17:05et puis aussi un vrai enjeu de compétences,
17:07mais qui pour moi est aussi une tendance pertinente,
17:10c'est-à-dire que demain il va y avoir des milliers d'emplois
17:13à pourvoir sur la réparation.
17:15C'est des métiers d'avenir qui sont non délocalisables,
17:18qui sont partout sur les territoires,
17:20et donc c'est aussi prometteur pour ces marques qui se lancent.
17:23Nicolas, une réaction ?
17:26Moi j'adhère complètement à l'ensemble des commentaires.
17:30C'est vrai que faire des produits vertueux,
17:33ça coûte plus cher, c'est une économie différente.
17:36Pour ce qui nous concerne, ça fait partie de notre raison d'être,
17:40donc on a fait ce choix-là, on le fait de cette façon-là,
17:43ou on n'offrait rien et on sortirait de ce type d'industrie.
17:47Mais en effet ça coûte beaucoup plus cher,
17:49et la crise qu'on vient de vivre, et qu'on continue à vivre d'ailleurs,
17:52détourne malheureusement pas mal de consommateurs
17:55de ces types de vertus, donc il y a le déclaratif,
17:58oui ça m'intéresse et je suis prêt à y aller,
18:00et puis il y a l'acte d'achat quand on est face à un linéaire,
18:03face à une décision importante,
18:05où finalement on oublie les bonnes intentions,
18:08et on peut basculer sur des achats qui sont moins intéressants
18:13d'un point de vue environnemental, d'un point de vue santé,
18:16et ça c'est vraiment dommage.
18:17Maintenant on commence à voir, nous on est très influencés
18:20par ce qui se passe dans les pays anglo-saxons,
18:22et on voit bien que c'est toujours un peu avant-gardiste
18:26par rapport à ce qui va arriver sur l'Europe continentale,
18:29on commence à voir, en Angleterre notamment, de nouvelles tendances.
18:32Il y a eu deux ans, trois ans, où les gens étaient complètement
18:34focalisés sur le porte-monnaie, et ils sont en train de revenir
18:37progressivement à des préoccupations plus essentielles,
18:41environnementales, santé, etc.
18:43Et ça c'est un très bon signe pour la suite.
18:45Donc on a quelque chose d'intéressant qui est en train de se dessiner.
18:48Après sur toute la réutilisation, je pense que c'est un phénomène
18:52qui est parti, qui a démarré et qui ne va pas s'arrêter,
18:56qui va s'accélérer.
18:57Maintenant pour réutiliser, il faut qu'il y ait déjà
19:00une matière disponible, donc il est important d'avoir
19:04aussi des produits qui rentrent dans le système,
19:07pour qu'on puisse ensuite avoir un deuxième usage,
19:09troisième usage, quatrième usage.
19:11Ça ne peut pas être uniquement de la réutilisation.
19:14Si on parle des iPhones par exemple, il y a pas mal de modèles
19:18successifs qui sont arrivés.
19:20Aujourd'hui, certains sont démodés, absolument inutilisables,
19:24donc on ne peut pas simplement les reconditionner.
19:26Il faut simplement trouver une façon de récupérer les pièces
19:28pour en faire autre chose, mais le téléphone lui-même
19:30ne sera pas réutilisable.
19:31Donc il y a à chaque fois encore une fois cette nécessité
19:34de remettre de la matière vierge, neuve, pour faire tourner le système.
19:39On passe à l'interview.
19:46Nicolas, dans la lignée des réflexions d'Alizé,
19:49comment Innocent parvient-il à se démarquer sur un marché
19:53où les pratiques positives en matière sociale et environnementale
19:56sont peu favorisées ?
19:59Alors en fait, j'ai évoqué tout à l'heure le fait que notre société,
20:03notre marque fête ses 25 ans cette année.
20:05Ça n'a pas toujours été simple, mais ça a été en tout cas
20:08une logique faite de consistance, de permanence,
20:11avec la mise en œuvre de standards qui ont toujours été de très hauts niveaux.
20:17On n'a jamais dévié par rapport à notre raison d'être,
20:19faire des produits de haute qualité qui aident les gens
20:23à être en bonne santé, avec un impact environnemental
20:26et sur les communautés qui travaillent sur les exploitations.
20:29Donc ça a toujours été de cette manière-là,
20:31et année après année, on a enrichi, on a sédimenté sur ce principe-là.
20:35On essaye d'apporter de nouvelles idées en permanence,
20:39mais on ne dévie pas, et on engage évidemment les fermes
20:43et les gens qui y travaillent, on engage nos collaborateurs,
20:46on engage nos clients, on engage tout le monde dans ce système-là
20:49et on communique vers ces personnes-là en permanence.
20:51Quelquefois, on peut se planter, quelquefois on peut faire de mauvais choix
20:56et on a eu besoin de vérifier un petit peu la pertinence de nos actions
21:02et c'est une des raisons pour lesquelles on a pitché
21:05pour obtenir le label Bicorp il y a six ans maintenant.
21:09Comme ça se renouvelle tous les trois ans,
21:11on a été renouvelé une première fois et on est cette année en recertification
21:15pour y aller une troisième fois.
21:17J'espère qu'on fera encore mieux que la précédente,
21:19car ce label nous permet de vérifier que ce que nous faisons va dans le bon sens.
21:24C'est un label qui est extrêmement exigeant puisque les normes montent en permanence,
21:28donc il ne suffit pas de faire la même chose que la fois d'avant
21:30pour être certifié à nouveau, il faut toujours faire mieux
21:33et on adore ça, on adore ce challenge de progrès.
21:38On est dans un modèle en tout cas qui va de l'avant
21:41et qui recherche de nouvelles solutions pour avoir de l'impact.
21:45Nicolas, on l'a vu notamment avec la chronique d'Alizé
21:48être une entreprise engagée n'est pas toujours gage de pérennité.
21:52Alors comment, par ses engagements, Innocent s'y retrouve économiquement ?
21:57Alors c'est vrai que, je l'ai constaté bien volontiers,
22:01ce sont des modèles qui sont compliqués à mener
22:03puisque tout coûte plus cher, pour faire simple,
22:05et on met la barre très haut.
22:08En ce qui nous concerne, ça a été une course à la taille économique.
22:12On est aujourd'hui la marque numéro un de jus de fruits en Europe,
22:16de jus de fruits réfrigérés en Europe.
22:18Donc par l'enjeu économique, la surface d'expression,
22:22l'attrait de nouveaux consommateurs, on réussit à répondre à cela.
22:27Néanmoins, on doit avoir une vigilance à tout moment
22:31sur les structures de coûts pour mettre l'argent là où c'est nécessaire
22:35et ne pas le mettre où c'est moins nécessaire.
22:37Donc on essaye d'avoir une vigilance à tout moment
22:40sur la façon dont on dépense notre argent
22:42tout en rémunérant correctement l'ensemble des personnes
22:45le long de la chaîne de valeur.
22:47Donc ça c'est important.
22:49On a tenu des engagements très forts,
22:51notamment quand on parle d'impact,
22:55on donne depuis le départ 10% de nos profits
22:57pour lutter contre la faim dans le monde,
22:59pour avoir un impact sur les communautés.
23:01Ça représente jusqu'à aujourd'hui une vingtaine de millions d'euros.
23:05On a touché à peu près un million et demi de personnes par ce biais-là.
23:10Donc oui, gagner de l'argent,
23:13mais toujours penser à le redonner,
23:15à le réutiliser de manière positive.
23:17Ça fait partie du cœur de notre modèle.
23:19Dans ce que vous dites,
23:21je trouve qu'il y a une forme de prouesse
23:23de devenir numéro un des jus frais en Europe,
23:25alors que vous êtes une marque engagée,
23:27plutôt positionnée haut de gamme
23:29et qui est active dans la grande distribution.
23:31Ça relève de cas extrêmement rares.
23:34Quels sont les secrets de cette formidable réussite ?
23:37Le secret, comme je l'évoquais un petit peu tout à l'heure,
23:40principalement c'est d'être très ouvert
23:42et de présenter l'ensemble de nos actions
23:44de manière très transparente
23:46à l'ensemble des personnes qui interviennent sur la chaîne de valeur.
23:49On travaille, on a parlé de nos clients,
23:52tu as parlé de la grande distribution.
23:54Il y a eu des époques
23:56où la relation avec la grande distribution
23:58était essentiellement transactionnelle,
24:00ce qu'on appelle en anglais la community,
24:03c'est-à-dire qu'on donnait un produit et on le vendait
24:06et finalement celui qui gagnait,
24:08c'était peut-être celui qui simplement avait le meilleur prix.
24:11Ce qu'on a essayé de faire depuis le départ,
24:13c'est d'engager un dialogue avec nos clients,
24:15de mener parfois des actions avec certains d'entre eux.
24:18Par exemple avec le groupe Carrefour,
24:20on a un test en ce moment avec des machines de consigne
24:24sur les parkings de leurs magasins
24:26qui permettent aux consommateurs de ramener les bouteilles
24:28et de récupérer des bons d'achat.
24:30Cet engagement, ce n'est pas nous qui faisons le boulot d'un côté
24:34et on le garde pour nous,
24:36on en parle peut-être dans certains endroits
24:39où on communique brillamment.
24:41En fait non, c'est un projet qui se vit au quotidien
24:44avec les équipes, avec les clients, avec les fournisseurs
24:48et on a cette communauté d'action
24:51qui nous aide beaucoup à faire fonctionner ce modèle.
24:54Nicolas, depuis 2009, Coca-Cola investit dans votre entreprise.
24:58À l'époque, certains s'en réjouissent, d'autres moins.
25:01Quinze ans plus tard, comment la participation de Coca-Cola
25:05a-t-elle impacté votre stratégie d'entreprise engagée ?
25:09Merci de me poser la question,
25:11je suis ravi de pouvoir avoir l'occasion d'y répondre.
25:14J'ai dit tout à l'heure que la vie d'entrepreneur
25:17n'était pas toujours quelque chose de simple,
25:20ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille
25:23et Innocent, comme beaucoup de sociétés,
25:25a connu des moments un peu difficiles
25:28avec des difficultés très oreries.
25:31À ce moment-là, quand ces difficultés se sont présentées,
25:34peu de gens avaient envie d'investir dans ce type d'industrie.
25:37Beaucoup ont regardé, peu ont osé y aller
25:40et on a eu la chance d'avoir un actionnaire assez incroyable
25:43qui s'est intéressé.
25:45Alors, ça peut surprendre quand je dis incroyable
25:48parce que ce n'est pas forcément toujours une image aussi positive
25:51et derrière votre question, je ressens peut-être un petit peu ce jugement.
25:57Ce qui s'est passé avec Coca-Cola,
25:59c'est qu'ils nous ont tout simplement aidé à continuer à exister,
26:02à passer la bosse
26:04et avec une approche qui a été assez incroyable,
26:08c'est-à-dire qu'ils ont complètement respecté notre modèle.
26:11Ils n'ont pas intervenu dans notre modèle d'affaires,
26:14ils n'ont pas remis en cause les fondamentaux
26:16que j'ai évoqués plusieurs fois aujourd'hui.
26:18D'aucune façon.
26:19Et ils nous ont permis de continuer.
26:21Donc, ça a été dans un premier temps, on va dire,
26:23une vigilance passive avec très peu d'intervention
26:27et puis, on a commencé à parler un petit peu plus avec eux
26:30et on arrive aujourd'hui avec un modèle qui a un petit peu évolué,
26:35qui est de leur part,
26:36écoutez, si vous avez besoin de nous, on peut vous aider.
26:39Je vous donne un exemple très concret.
26:41On a ouvert il y a trois ans une usine complètement incroyable
26:45qui est probablement l'usine la plus développement durable du monde,
26:49une usine complètement électrique
26:51qui fonctionne avec des énergies renouvelables,
26:538% avec des panneaux solaires,
26:5692% avec des moulins à vent,
26:59uniquement des camions électriques.
27:01On ne consomme pas d'eau,
27:02les machines sont nettoyées avec de l'air pulsé.
27:05Cette usine, elle est complètement incroyable.
27:08Elle a coûté beaucoup plus cher qu'une usine conventionnelle
27:10pour la même capacité.
27:11On revient toujours sur cette importance de l'argent.
27:15Cette usine, elle est tellement moderne,
27:18tellement incroyable que nous,
27:20on ne savait pas très bien la faire fonctionner.
27:21En vrai, on avait peut-être été trop ambitieux.
27:24Et si elle fonctionne,
27:25alors pour la payer et pour la faire fonctionner,
27:28eh bien on a demandé de l'aide à Coca-Cola
27:30qui a été formidable et qui continue à être formidable
27:33et qui nous aide à progresser dans ce domaine.
27:35Donc on a une bienveillance,
27:38on a des encouragements,
27:39on a un soutien très fort de leur part.
27:42Ils regardent notre modèle,
27:43je crois que ça les intéresse énormément.
27:46On est probablement une plateforme expérimentale pour eux,
27:49mais on a une relation très saine avec cet actionnaire
27:54et je trouve ça, à titre personnel, absolument remarquable.
27:57C'est l'heure de notre débat.
28:04Et pour inaugurer notre tout premier débat For Change,
28:08focus sur une préoccupation centrale,
28:10celle des entreprises qui aspirent à préserver leur intégrité
28:14tout en poursuivant leur expansion.
28:17Nous venons de le voir avec le cas d'Innocent,
28:19ça peut présenter de nombreux avantages.
28:21Qu'en est-il du point de vue de l'acquéreur ?
28:23Comment ne pas compromettre la mission originale d'une entreprise à impact ?
28:28Thomas, scaler avec intégrité, c'est possible ?
28:32C'est sans doute possible et ce n'est pas toujours le cas,
28:34mais je trouve que dans les tendances actuelles,
28:36il y a des signaux très intéressants à observer.
28:39On a vu ces dernières années, par exemple,
28:41dans le monde du business à impact,
28:43des entreprises for good,
28:44pour reprendre la terminologie qu'on avait en début d'émission,
28:47des cas d'acquisition d'entreprises comme Innocent,
28:50comme Bjorg, par exemple, dans le marque bio,
28:53avec le fonds néerlandais Vessanen,
28:55ou comme encore plus récemment Nature et Découverte,
28:59par le groupe Fnac Darty.
29:01Par ailleurs, des acquisitions qui sont dans des domaines et des industries très variées.
29:05J'y vois un signal très positif.
29:07En réalité, c'est celui de grandes entreprises, de grands groupes,
29:10qui cherchent à gagner du temps pour préparer l'avenir,
29:12qui voient bien que les modèles de flux tendu,
29:15qu'on a beaucoup vu par le passé,
29:17ont été quand même très mis à mal par les 3-4 dernières années.
29:21Alizé a évoqué des segments du business for good qui n'allaient pas très bien,
29:24mais de façon plus large,
29:26ces deux dernières années en France,
29:27le nombre de redressements judiciaires, notamment,
29:29et de faillites d'entreprises a été presque doublé en deux ans.
29:32Et ça ne touche pas que le business à impact.
29:34Donc, ça montre bien que les modèles en flux tendu,
29:36à faible valeur ajoutée,
29:37très basés sur la croissance des volumes,
29:39sont de plus en plus mis à mal.
29:40Et donc, je vois dans ces acquisitions,
29:43des initiatives de grands groupes qui veulent mieux préparer l'avenir
29:45et gagner du temps en le faisant.
29:47Je pense qu'on l'a vu avec le cas d'Innocent,
29:48il y a aussi un côté laboratoire
29:50pour voir comment des entreprises à impact,
29:53depuis leur commencement, fonctionnent différemment
29:55et parviennent à le faire brillamment comme Innocent.
29:57Et fort heureusement, ce n'est pas la seule à réussir à le prouver
30:01pour créer ces conditions nouvelles de marché
30:03qui vont répondre aux attentes des consommateurs,
30:05en étant performant économiquement,
30:07mais en n'ayant pas pour seule finalité la lucrativité,
30:10plutôt en la mettant au service du bien commun,
30:12en résolvant des problématiques sociales et environnementales
30:15par leur business.
30:19Non, mais en fait, si on regarde le top 1000
30:22des entreprises françaises,
30:24fait, je crois, 4 milliards,
30:274 milliards de chiffre d'affaires,
30:30qui correspond au montant qu'il faut investir
30:33pour la transition écologique par an.
30:37Le chiffre d'affaires du CAC 40,
30:39c'est globalement le budget de l'État français.
30:41Donc en fait, il y a quand même un truc assez incroyable,
30:43qui est que ces grandes entreprises, elles ont des moyens,
30:45à l'heure où il faut investir massivement
30:47et passer d'une logique qui était une logique d'optimisation
30:50à une logique d'investissement,
30:52les grandes entreprises et ces grands acteurs
30:54ont des moyens qui sont absolument colossaux,
30:56qui sont des moyens financiers et des moyens opérationnels.
30:58Je pense que vous l'avez vu avec aussi Innocent,
31:00peut-être l'accès à des réseaux de distribution.
31:02Il y a des moyens opérationnels qu'ont ces grandes entreprises
31:05et qui peuvent accélérer cette transition du monde économique.
31:09Ça veut aussi dire que ces grandes entreprises,
31:11elles ont un rôle et une responsabilité absolument incroyable
31:15dans la décision d'accélérer, d'aller collaborer,
31:19d'aller racheter ou d'aller aider ces nouveaux acteurs.
31:23Et je trouve que c'est ça qui est intéressant
31:25et c'est ça le débat qu'on devrait avoir.
31:27Et je trouve qu'il y a aussi, ça c'est plutôt au borne de l'impact,
31:29en se disant comment est-ce que les entreprises
31:32les plus positives peuvent grandir.
31:35Et je pense que c'est aussi une question de résilience
31:37pour ces entreprises.
31:38Et je trouve qu'on assiste un peu à un retour de la stratégie
31:42aujourd'hui dans les entreprises.
31:43C'est-à-dire que le monde devient quand même incertain,
31:45y compris économiquement.
31:47Et du coup, dans les prochaines années,
31:48ça va être un peu le retour des stratèges,
31:50des personnes qui vont arriver à percevoir,
31:51à faire des scénarios sur qu'est-ce qui va se passer
31:53et à faire des paris stratégiques, des paris d'investissement
31:57par rapport à, comme tu le disais Thomas,
32:00une logique plutôt d'optimisation et de business as usual.
32:02Donc je trouve que retour à la stratégie,
32:03puis grande responsabilité des entreprises
32:05qui ont des moyens colossaux quand même.
32:10Oui, moi j'aimerais réagir peut-être sur deux points.
32:12Je pense que la face n'est évidemment pas noire ou blanche.
32:16Et ce que je trouve intéressant, c'est de questionner
32:19le pourquoi une grande entreprise va, à un moment donné,
32:21acheter une entreprise à un pacte engagé.
32:24Et je pense qu'il y a des bonnes raisons
32:25et il y a des mauvaises raisons de le faire.
32:27Quand on regarde aujourd'hui dans le monde,
32:29en nombre d'acquisitions,
32:30qui sont les plus grands acquéreurs de boîtes climatiques,
32:35les deux premiers, tenez-vous bien,
32:37c'est Shell et BP,
32:39donc du coup deux majors pétrolières internationales,
32:42dont je questionne très sincèrement les intentions
32:45en rachetant ces boîtes climatiques.
32:47À côté de ça, on a des boîtes comme Fnac Darty,
32:49par exemple, qui rachètent
32:50et qui semblent avoir une intention plus louable.
32:53Donc moi, je trouve ça intéressant de regarder
32:55est-ce que l'acquéreur le fait parce qu'il a conscience
32:59que son marché est en train d'évoluer
33:00et que la boîte qu'il rachète lui permet
33:02de prendre un temps d'avance sur cette évolution
33:04et de penser les choses différemment
33:06que ce que lui peut faire
33:07ou est-ce que l'acquéreur a plutôt une volonté
33:11de freiner l'innovation sur des champs
33:13qui le contrecarrent.
33:15Donc ça, c'est un premier point
33:18et je pense que du coup,
33:19c'est des relations de confiance qui se créent
33:20dans la durée entre les entrepreneurs
33:22et les acquéreurs
33:23pour vraiment questionner cette intention.
33:25On parle d'acquéreurs,
33:26mais il faut aussi revenir aux actionnaires
33:28de ces grandes entreprises.
33:30Et peut-être le deuxième point rapidement,
33:31c'est sur les investisseurs
33:33qui investissent initialement
33:34dans les entreprises à impact.
33:35Puisque si on se pose cette question du rachat,
33:37c'est aussi parce qu'il a fallu
33:39tout au long du développement de l'entreprise
33:40mettre de l'argent.
33:41Et moi, j'ai envie aujourd'hui de questionner
33:43le modèle du capital risque classique
33:46où il faut financer dix boîtes,
33:49une seule va vraiment réussir.
33:50Ce qui impose en fait de vendre
33:52celle qui va réussir à un prix très élevé
33:54pour rattraper les neuf autres pertes.
33:56Et quand on fait ça,
33:57on ne se laisse pas le choix de l'acquéreur
33:59parce que forcément,
34:00on va vendre à celui qui a les plus de moyens
34:03et donc peut-être à des entreprises
34:05qui ont des intentions moins vertueuses.
34:07Je trouve qu'il y a un vrai modèle
34:08à réinventer aussi sur le capital risque
34:10avec des temps d'investissement
34:12beaucoup plus long dans la durée
34:13aux côtés de l'entreprise
34:14pour éviter de se retrouver
34:15le couteau sous la gorge
34:17et peut-être de faire des choix
34:18qui en fait vont tuer l'impact.
34:23Alors évidemment,
34:24sur les intentions de quelqu'un
34:25qui investit dans une boîte engagée,
34:29ça appartient à chacun
34:30et c'est très difficile
34:31de porter un jugement sur tel ou tel rachat.
34:35Ce que je trouve intéressant
34:37dans le cadre du modèle que nous gérons,
34:38c'est notamment quand on met des marqueurs.
34:40Typiquement,
34:41on parlait du label B Corp tout à l'heure.
34:43Quand tous les trois ans,
34:45on vient revisiter le niveau de certification,
34:48la note qu'on a obtenue,
34:50c'est une manière de se dire
34:52finalement cette boîte,
34:53quel que soit son actionnaire,
34:54continue à progresser.
34:56Ça veut dire qu'elle continue
34:57à avoir des moyens pour le faire.
34:59Ça veut donc dire que son actionnaire,
35:00probablement,
35:01lui donne les possibilités de le faire.
35:03Donc, c'est une bonne façon de voir
35:05si l'actionnaire a joué son rôle
35:07ou s'il avait d'autres intentions.
35:09Par exemple,
35:10contrôler ce business pour mieux le fermer.
35:13En tout cas,
35:14ça peut être de différentes natures.
35:15Donc là, nous,
35:16avoir des marqueurs positifs
35:18qui démontrent que l'actionnaire
35:20s'engage dans cette direction-là,
35:22c'est ce qui nous intéresse.
35:23Et je pense que la plupart
35:24des collaborateurs d'Innocent
35:25qui ont rejoint cette boîte
35:26et cette aventure,
35:27le font dans ce sens-là.
35:28Si on ne rentre pas dans une boîte
35:30comme celle-là,
35:31en se disant,
35:32je viens juste prendre un salaire,
35:33je pense qu'on y met beaucoup d'émotion
35:34et beaucoup d'engagement personnel
35:36avec cette intention.
35:37En effet,
35:38il peut y avoir toutes sortes
35:39de cas de figure,
35:40mais ça,
35:41c'est une réflexion
35:42qui est à avoir.
35:43Comment la boîte évolue ?
35:45Comment elle se développe ?
35:46Quelle est l'attitude
35:47de son actionnaire derrière elle ?
35:49La deuxième chose,
35:50c'est que quand ces boîtes-là réussissent,
35:53quand ces boîtes-là
35:55commencent à produire
35:57quelques performances intéressantes,
35:59je l'ai évoqué en début d'entretien,
36:01ça donne envie à d'autres.
36:03Et c'est pour ça,
36:04encore une fois,
36:05que je prends un peu de temps
36:06pour venir avec vous aujourd'hui.
36:08Je suis vraiment convaincu
36:10qu'aujourd'hui,
36:11on ne doit plus se poser la question.
36:12Les boîtes,
36:13les entreprises,
36:14ce sont des acteurs
36:16de la communauté dans un pays.
36:19Il n'y a pas les consommateurs
36:20ou les politiciens
36:22ou juste des gens
36:24qui gravitent dans les organisations.
36:27Il y a l'entreprise
36:29qui a un rôle actif,
36:30qui a un rôle de citoyen
36:32en tant que telle.
36:33Et plus l'entreprise est capable
36:35de démontrer sa capacité
36:37à faire changer les choses,
36:38à intervenir,
36:39plus elle peut avoir un effet sur l'avenir.
36:42Et en tout cas,
36:43c'est la façon dont on a géré.
36:45Nos dernières communications,
36:46par exemple,
36:47parlent beaucoup moins de nos produits.
36:49On a fait des campagnes publicitaires
36:51qui encourageaient le consommateur
36:52à agir différemment,
36:53à prendre des actes citoyens.
36:55Et je crois que c'est
36:56quand l'entreprise prend conscience
36:58de l'impact qu'elle peut avoir
37:00sur l'évolution des mœurs,
37:01l'évolution des attitudes,
37:02qu'elle peut faire changer des choses.
37:04Là, on est complètement dans notre rôle.
37:06Et à nouveau,
37:07suivons l'attitude de l'actionnaire derrière.
37:09Est-ce qu'il dit stop ?
37:10Et on le voit,
37:11on revient sur des communications
37:12plus traditionnelles,
37:13sur une forme de mercantilisme
37:16qui n'est pas extrêmement intéressant.
37:18Ou est-ce qu'on va vers quelque chose
37:20de plus progressiste ?
37:21Et là, je pense qu'on est au bon endroit.
37:24Souvent, peut-être en rebond,
37:25il y a des marqueurs assez clairs
37:27et assez forts
37:28qui permettent aussi d'identifier
37:29les intentions qu'évoquait Alizé,
37:30par exemple,
37:31sur le secteur de l'énergie et le climat.
37:35Ça peut être aussi simple
37:36que de voir, après une acquisition,
37:38le logo de l'entreprise
37:39qui vient d'être acquise,
37:40ajouté par un petit bail
37:41et puis le nom du groupe,
37:42un peu comme si, aujourd'hui,
37:43Innocent était Innocent Bail Coca-Cola.
37:45À mon sens,
37:46c'est une indication assez forte
37:47des intentions qu'il peut y avoir derrière,
37:49notamment de communication.
37:50Un peu une façon de dire,
37:51parce que j'ai racheté cette boîte for good,
37:53mon groupe devient lui aussi for good.
37:55Ce qui, évidemment, par extension,
37:57n'est pas vrai,
37:58en tout cas, pas avant un certain temps.
38:00Il y a aussi, parfois,
38:01des grands plans de transformation
38:02qui suivent une acquisition.
38:03On va venir tout chambouler,
38:04réorganiser les équipes,
38:05compresser les coûts
38:06parce qu'il faut que ça dégage plus de marge.
38:08Et souvent, les boîtes à impact
38:09peuvent être des très bons leviers de marge
38:11parce que, justement,
38:12ils ont décidé d'investir pour faire mieux.
38:14Et si on vient grimper là-dessus,
38:16on peut générer beaucoup plus de revenus
38:18pour la maison mère.
38:19Donc, c'est intéressant de voir,
38:20notamment à travers ces signaux,
38:21quelles peuvent être les intentions.
38:23La question, à la fin de tout ça,
38:25c'est, finalement,
38:26est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
38:27Parce qu'à un moment donné,
38:28les boîtes à impact
38:29doivent passer des effets de levier,
38:31doivent passer des niveaux dans l'échelle
38:33pour toucher beaucoup plus de consommateurs.
38:35Et l'exemple d'innocent est intéressant.
38:37Je garde espoir
38:38qu'on puisse en voir beaucoup d'autres émerger
38:40parce que, lorsque c'est fait pour les bonnes raisons,
38:42ça amène des capitaux,
38:43des moyens, des savoir-faire,
38:45des expertises absolument fondamentales.
38:47Et je ne doute pas que les ingénieurs,
38:49les meilleurs ingénieurs
38:50des très grandes multinationales
38:51seraient très intéressés
38:53de pouvoir appliquer leurs expertises
38:55sur des cas qui sont plutôt favorables
38:57à une planète plus vivable pour les humains
38:59et tous les autres êtres vivants
39:01qui habitent cette planète.
39:03Mais je pense que ce qu'on dit tous,
39:05c'est que...
39:06Moi, je reviens à la stratégie d'entreprise.
39:08Quand on est une entreprise
39:09qui veut racheter des entreprises à impact
39:11de taille plus petite,
39:12en fait, on a un retour à pourquoi
39:14est-ce que des grandes entreprises
39:15vont racheter une plus petite ?
39:16Et où on peut faire
39:18toute une sorte de gradation.
39:20En fait, si c'est pour tuer l'innovation,
39:22peut-être que ce n'est pas tellement
39:24ce qui va améliorer
39:26l'impact du monde économique
39:28dans son secteur.
39:29Si c'est pour l'image,
39:30c'est peut-être un peu juste aussi.
39:32Et après, si c'est pour faire sauver
39:34ou faire grandir une entreprise,
39:36lui donner des moyens financiers,
39:38opérationnels,
39:39là, on commence à rentrer
39:40dans des logiques vertueuses
39:41où du coup, ces grandes entreprises,
39:42elles vont quand même devoir se changer
39:44parce qu'en fait,
39:45les grandes entreprises qui sont
39:46des succès sur des décennies,
39:47c'est toutes des entreprises
39:48qui ont quand même réussi
39:49à un moment à pivoter
39:51et aussi, vu leur taille,
39:52à se réinventer.
39:54Et je trouve que du coup,
39:55on en revient un peu
39:56au rationnel stratégique
39:57qui fait qu'on achète une entreprise
39:59et que des dirigeants,
40:00au moment de prendre la décision,
40:01au moment de mettre les critères
40:02de cet investissement-là,
40:03savent en fait les raisons
40:04pour lesquelles ils le font
40:06et qu'un business for good,
40:07c'est aussi un business
40:08qui réconcilie les décisions
40:10avec pourquoi on les prend.
40:14Et dernier point,
40:15j'ai eu la chance à un moment
40:16de rencontrer,
40:17d'assister à une conférence
40:18et de croiser Mouamadounous,
40:19à qui on pose souvent
40:20la question aussi,
40:21qui a fait des partenariats
40:23et des grandes collaborations
40:24avec Danone
40:26sur l'entrepreneuriat social
40:28et on lui pose toujours
40:29la question de
40:30est-ce qu'en fait,
40:31vous êtes un outil
40:32pour les multinationales
40:33et lui, il avait cette réponse
40:34avec le petit sourire
40:35assez amusant,
40:36de dire
40:37mais est-ce qu'en fait,
40:38ce n'est pas les multinationales
40:39qui sont un outil pour moi ?
40:42Oui, je suis hyper alignée avec ça
40:44et peut-être pour ouvrir
40:45un peu le débat,
40:46il y a la question des marqueurs
40:47et puis il y a aussi peut-être
40:48la question des garants
40:49et des garde-fous
40:50pour la croissance d'une entreprise
40:52et sur les sujets impacts
40:53et notamment impact social,
40:55quand on parle de secteurs
40:56comme la santé ou l'éducation,
40:58moi, j'aimerais ajouter dans le débat
41:00le rôle de l'investisseur public
41:03parce qu'en fait,
41:04aujourd'hui, la Caisse des dépôts,
41:05la BPI,
41:06ont les capacités d'investir
41:07aussi dans des entreprises
41:08et peuvent être
41:09dans une certaine forme
41:10de vision positive de la politique
41:12les garants du maintien
41:13d'une mission d'intérêt général
41:15et on l'a vu là,
41:16par exemple avec Orpea
41:18où la Banque des Territoires
41:19a réinvesti massivement
41:21pour sauver l'entreprise
41:23et pour mettre en place
41:24une stratégie d'impact social
41:26beaucoup plus forte
41:28et donc sans être sur le tout ou rien,
41:30je pense que la présence
41:31à un moment d'un investisseur public
41:32peut être intéressante
41:33pour justement,
41:34dans un comité de mission,
41:35dans un comité stratégique,
41:36s'assurer qu'on garde
41:38le poids du corps de l'entreprise
41:40vraiment sur son impact.
41:42Est-ce qu'il existe des alternatives ?
41:44Des alternatives ?
41:46Alors, tout dépend
41:47de ce qu'on appelle alternative
41:48mais peut-être je pourrais partager
41:49le fruit d'une expérience récente
41:50puisque mon entreprise,
41:51qui est une entreprise familiale
41:52de 750 personnes,
41:53vient de faire sa première acquisition
41:55de son histoire après 30 ans.
41:56On a pris le temps.
41:58Et je veux juste vous partager
42:00deux choses intéressantes
42:01par rapport à cela
42:02dans le cadre du débat
42:03qu'on est en train d'avoir
42:04ou des échanges qu'on a,
42:05c'est que premièrement,
42:07la valeur du niveau d'engagement
42:08de notre entreprise
42:09qui elle aussi est bicorpe,
42:10société à mission,
42:11qui peut revendiquer
42:12être une boîte à impact,
42:13a été prépondérante
42:15dans le choix des fondateurs
42:18de l'entreprise
42:19que nous venons de racheter.
42:20Cela nous a clairement fait gagner
42:22par rapport à d'autres offres
42:23qu'elles avaient sur la table
42:24à un niveau équivalent de rachat.
42:26Et par ailleurs,
42:28on a vu un enthousiasme
42:30chez les salariés
42:31de cette entreprise
42:32de rejoindre un groupe
42:33qui avait un niveau d'engagement
42:35assez important
42:36parce qu'ils ont très envie
42:37d'en être aussi,
42:38parce que leur entreprise
42:39avait déjà des bases intéressantes
42:41et solides
42:42mais peut-être moins structurées
42:43que nous.
42:44Donc, ils voyaient dans le fait
42:45de rejoindre notre groupe
42:46non pas un risque
42:47de venir dénaturer ce qu'ils font,
42:48mais une chance
42:49de pouvoir embrasser
42:50finalement notre modèle.
42:51Et ça, ça vient toucher
42:52un truc fondamental
42:53qui est la culture d'entreprise
42:55qui est peut-être
42:56le facteur le plus déterminant
42:59dans la réussite
43:00d'opérations de fusion-acquisition
43:01d'ailleurs de façon plus large
43:02qu'uniquement liée à l'impact.
43:04C'est que dans 50 %
43:05des cas,
43:06on voit que dans les études
43:07qui sont menées,
43:08les échecs sont liés
43:09aux facteurs humains
43:10et donc en fait à l'évolution
43:11d'une culture d'entreprise
43:12où un grand groupe
43:13viendrait dire
43:14maintenant on fonctionne comme ça.
43:15Et nous, on est en train
43:16de faire plutôt l'inverse.
43:17C'est-à-dire garder
43:18vos modes opératoires,
43:19garder vos modes de fonctionnement.
43:20La culture d'entreprise,
43:21on va la diffuser
43:22mais tranquillement.
43:23On va vous laisser le temps
43:24de vous l'approprier
43:25et de la mener
43:26avec votre temporalité
43:29parce qu'on ne va pas venir
43:30dénaturer comme ça
43:31du jour au lendemain les choses.
43:32Et donc, voilà peut-être
43:33une alternative
43:34aussi dans les modalités
43:35d'intégration d'une entreprise
43:37dans le cadre d'un rachat.
43:38C'est-à-dire de ne pas venir
43:39tout dénaturer,
43:40de ne pas venir faire ça
43:42pour des objectifs
43:43de communication
43:44mais plutôt parce que nous,
43:45par exemple,
43:46ça va venir enrichir
43:47nos compétences,
43:48on va pouvoir aller chercher
43:49de nouveaux marchés
43:50et eux aussi grâce à ça
43:51et donc démultiplier
43:52notre impact.
43:53La stratégie,
43:54c'est ce qui va informer
43:55la décision d'acheter
43:56ou pas une entreprise
43:57et en effet,
43:58pour que ça se passe
43:59pour de vrai,
44:00l'aspect culturel,
44:01moi je te rejoins,
44:0250 % des acquisitions
44:03en fait ne marchent pas
44:05comme prévu
44:06et l'aspect culturel
44:07et l'aspect humain,
44:08c'est un des facteurs clés
44:10qui peut expliquer cela
44:12et quand une entreprise
44:13avec une culture
44:14plutôt traditionnelle
44:15en rachète une
44:16avec une culture
44:17plus à impact,
44:18il y a un vrai sujet
44:19de faire coexister
44:20ces deux cultures
44:21et je reprends l'exemple
44:22de Moamadou Nouz
44:23sur qui en fait
44:24est l'outil de qui
44:25entre la multinationale
44:26et l'entrepreneur
44:27ou l'organisation à impact.
44:28In fine, la solution,
44:29la vérité,
44:32elle est peut-être
44:33dans l'échange
44:34entre ces deux acteurs
44:35et le halo
44:36et l'effet maximal
44:37qu'on peut avoir
44:38quand on est un grand groupe
44:39qui rachète
44:40ou en tout cas
44:41collabore avec un plus petit,
44:42c'est comment chacun
44:43va aussi se changer
44:44par rapport,
44:45une fois qu'il est en dialogue
44:46et une fois qu'il est
44:47dans une relation de travail
44:48avec l'autre
44:49et donc c'est
44:50la petite entreprise à impact
44:51qui va avoir un effet de halo
44:52au-delà de grandir elle-même
44:53avec les moyens
44:54que le grand groupe donne,
44:55va avoir un effet de halo.
44:56Moi je pense qu'on ne peut pas
44:57tellement être
44:58complètement imperméable
45:00au changement
45:01qu'on traverse
45:02et moi je l'ai vu
45:03avec l'association
45:04Les Collectifs
45:05qui fait travailler
45:06des dirigeants
45:07avec des salariés mobilisés
45:08de tous bords
45:09sur les sujets écologiques,
45:10on ne peut pas être
45:11complètement imperméable
45:12quand on a une relation de travail
45:13avec des personnes,
45:14on est forcément
45:15un peu bougé
45:16et du coup
45:17quand des grandes entreprises
45:18travaillent avec des entreprises
45:19à impact,
45:20et bien finalement
45:21ça va forcément créer
45:22un effet de halo.
45:23La question après
45:24c'est comment on suit cela
45:25et comment on s'assure
45:26qu'il n'y a pas
45:27un schisme qui se crée
45:28ou qu'il n'y a pas des ressentis
45:29et qu'on arrive vraiment
45:30à piloter
45:31ce changement culturel.
45:32Je voudrais abondir
45:33sur deux points
45:34parce que je trouve
45:35ce débat
45:36absolument passionnant.
45:37L'engagement
45:38des collaborateurs
45:39effectivement
45:40c'est un point
45:41essentiel.
45:42C'est tellement important
45:43pour nous
45:44qu'on le mesure
45:454 fois par an.
45:46Donc 4 fois par an
45:47on teste sur 100%
45:48des collaborateurs
45:49le niveau d'engagement
45:50parce qu'avoir
45:51des collaborateurs
45:52qui sont convaincus
45:53C'est un questionnaire
45:54très simple
45:55qui est envoyé
45:56par mail
45:57et qu'on envoie
45:58à tout le monde
45:59et dont les résultats
46:00sont communiqués
46:01à tout le monde
46:02avec un plan d'action
46:03communiqué à tout le monde.
46:04Je me souviens
46:05quand j'ai rejoint
46:06Innocent il y a 10 ans
46:07je venais
46:08d'un très grand groupe
46:09multinational.
46:10On faisait ça
46:11une fois par an
46:12et sur une partie
46:13de la population
46:14et puis en fait
46:15on remplissait
46:16le questionnaire
46:17quand on en avait envie
46:18et on ne savait jamais
46:19ce qu'il devenait.
46:20Là en l'espèce
46:21c'est vraiment
46:22un objet très concret
46:23et les premiers résultats
46:24quand c'était apparu
46:25il y a 10 ans
46:26alors que moi
46:27je n'y attachais
46:28assez peu d'importance
46:29mon patron m'a appelé
46:30le lendemain
46:31pour me dire
46:32tes résultats
46:33ne sont pas terribles
46:34je venais d'arriver
46:35donc je n'étais même pas
46:36vraiment responsable
46:37de là où on en était
46:38et il me faut
46:39un plan d'action.
46:40Est-ce qu'on ne s'en fiche
46:41pas un petit peu
46:42de l'engagement
46:43des collaborateurs
46:44par rapport au business ?
46:45On ne s'en fiche pas du tout
46:46et c'est complètement
46:47essentiel dans le modèle.
46:48Je pourrais vous raconter
46:49pas mal d'initiatives
46:50qu'on a
46:51pour travailler là-dessus
46:52mais ce n'est pas tant le sujet
46:53c'est davantage
46:54l'intention
46:55il faut que les collaborateurs
46:57soient convaincus
46:58pour être convaincant
46:59et on a besoin
47:00d'entraîner les gens
47:01c'est essentiel.
47:02Ce que tu disais
47:03est tout à fait exact.
47:04L'autre point
47:05qui est pour rebondir
47:06sur des éléments
47:07que Quentin commentait
47:08j'ai parlé tout à l'heure
47:09du Farmer Innovation Fund
47:10évidemment c'est important
47:11pour nos fermiers
47:12c'est important
47:13pour l'avenir
47:14de nos fruits et légumes
47:15c'est important
47:16pour qu'ils nous sentent
47:17face du business
47:18dans l'avenir
47:19mais la façon
47:20dont on le gère
47:21ce n'est pas
47:22pour nous
47:23c'est pour nos clients
47:24c'est pour nos collaborateurs
47:25c'est pour nos collaborateurs
47:26c'est pas que pour nous
47:27c'est à dire que
47:28tous les progrès
47:29qui sont faits
47:30en la matière
47:31doivent pouvoir servir
47:32à l'ensemble
47:33des intervenants.
47:34Un exemple
47:35on produit
47:36on va chercher
47:37des fraises
47:38en Espagne
47:39dans une région
47:40extraordinaire
47:41au sud de l'Espagne
47:42à la frontière
47:43avec le Portugal
47:44qui s'appelle
47:45la Doniana
47:46on doit représenter
47:47probablement
47:48dans cette région
47:493% de l'achat
47:50des fraises
47:51donc autant dire
47:52pas grand chose.
47:53On a mis un programme
47:54en place là-bas
47:55en Cordoue
47:56pour économiser
47:57l'eau douce
47:58pour
47:59parce que là
48:00il y avait de l'eau douce
48:01donc les fermiers
48:02arrosaient
48:03autant qu'ils le souhaitaient
48:04et on voyait
48:05les nappes phréatiques
48:06qui s'appropriaient
48:07progressivement
48:08c'est pas juste pour nous
48:09tout ce programme
48:10qui a été extrêmement
48:11coûteux
48:12extrêmement compliqué
48:13il doit servir
48:14à tout le monde
48:15et le principe
48:16du Farmer Innovation Fund
48:17qui a commencé
48:18donc il y a quelques années
48:19déjà
48:20c'est de servir
48:21pour nous
48:22pour nos fermiers
48:23évidemment
48:24il y a
48:25tous ces progrès
48:26qui doivent être
48:27mis à la disposition
48:28du plus grand nombre
48:29parce que l'enjeu
48:30il n'est pas individuel
48:31il est global
48:32et c'est une philosophie
48:33qu'il faut intégrer
48:34dans le modèle d'affaires
48:35pour se dire
48:36à chaque fois
48:37alors moi
48:38au départ
48:39à nouveau
48:40je venais avec des principes
48:41de marketing
48:42très construits
48:43dans des grandes sociétés
48:44je me dis
48:45on a un truc
48:46qui nous différencie
48:47qui nous donne
48:48un avantage
48:49par rapport à nos concurrents
48:50il faut surtout
48:51qu'on garde pour nous
48:52et en fait
48:53c'est tout
48:54tu fais ça
48:55tu le donnes
48:56mais toi
48:57t'es déjà sur le coup d'après
48:58et quand t'as le coup d'après
48:59tu le donnes
49:00et t'as encore le coup d'après
49:01et cette démarche-là
49:02avoir toujours un coup d'avance
49:03et toujours accepter
49:04que ce qu'on a fait
49:05on le met à la disposition
49:06du plus grand nombre
49:07est devenu
49:08un réflexe
49:09et quelque chose
49:10qui est naturel pour nous
49:11donc il y a beaucoup à faire
49:12et c'est passionnant
49:13Oui, pour rebondir sur la question
49:14sur les autres alternatives
49:15on en parlait tout à l'heure
49:16il y a aussi celle
49:17du rachat
49:18de l'entreprise
49:19par ses collaborateurs
49:20alors
49:21qui se constitue
49:22dans de plus en plus de cas
49:23en coopérative
49:24pour racheter l'entreprise
49:25et la piloter collectivement
49:29aujourd'hui
49:30malheureusement
49:31c'est rarement
49:32dans les cas de grande santé
49:33de l'entreprise
49:34et c'est plutôt
49:35sur certains métiers
49:36notamment industriels
49:37pour sauver les meubles
49:38entre guillemets
49:39mais je pense
49:40qu'il y a là
49:41un modèle intéressant
49:42d'autant plus
49:43il est anticipé en amont
49:44dès les premiers tours
49:45d'investissement
49:46par les investisseurs
49:47pour faire progressivement
49:48monter les collaborateurs
49:49dans le capital
49:50et je pense que c'est un modèle
49:51assez vertueux
49:52sur les entreprises
49:53qui ont des besoins
49:54en investissement
49:55et en R&D colossaux
49:56mais sur plein de modèles
49:57je pense que c'est
49:58un modèle assez vertueux
49:59et qui se rapproche
50:00beaucoup du terrain
50:01et où la stratégie
50:02est pensée sur le terrain
50:03et je pense que ça
50:04en termes de stratégie
50:05d'entreprise
50:06c'est très souvent vertueux.
50:07Quentin, tu en as
50:08une réaction
50:09par rapport à
50:10ces alternatives ?
50:11Tu en en as déjà parlé
50:12mais...
50:13Le lien en fait
50:14entre les responsables
50:15d'une entreprise
50:16les décisionnaires
50:17et ce qu'on peut appeler
50:18le corps social
50:19mais qui est le reste des salariés
50:21en fait il est absolument fondamental
50:22et on l'a peut-être
50:23un peu oublié quand même
50:24ces dernières années
50:25et on le voit
50:26dans les entreprises
50:27parce que maintenant
50:28quand même la question
50:29de la fuite des talents
50:30est quand même quelque chose
50:31alors moi j'en entendais parler
50:32il y a 3-4 ans
50:33là les signaux
50:34que j'ai plus récemment
50:35c'est qu'en fait
50:36c'est vraiment en train
50:37de se passer
50:38et qu'il y a plein d'entreprises
50:39qui ont quand même
50:40des vrais problèmes
50:41de rétention
50:42des personnes
50:43qui sont les talents
50:44alors de tout bord
50:45mais il y a des talents
50:46notamment sur les sujets
50:47de cette transformation
50:48des modèles d'activité
50:49donc ça se voit
50:50dans les entreprises
50:51ça se voit aussi
50:52dans la société
50:53parce qu'on voit
50:54qu'il y a une sorte
50:55de crise de défiance
50:56et en fait la défiance
50:57ça se crée en 10 secondes
50:58alors que la confiance
50:59ça se construit
51:00tous les jours
51:01et je trouve que
51:02quand on parle du coup
51:03de cette relation
51:04entre les collaborateurs
51:05et une direction d'entreprise
51:06il faut accepter
51:07que ce soit
51:08un investissement globalement
51:09de long terme
51:10qui ne peut pas avoir
51:11des effets tout de suite
51:12qui ne peut parfois
51:13même pas être calculé
51:14mais qui
51:15vous le disiez
51:16il y a un sondage
51:17maintenant 4 fois par an
51:18ça participe
51:19à créer de la confiance
51:20et après ça crée un actif
51:21un facteur de succès
51:22pour les entreprises
51:23qui est absolument colossal
51:24que je trouve
51:25est complètement sous-estimé
51:26le facteur confiance
51:27le facteur humain
51:28dans une entreprise
51:29n'est pas mesuré
51:30et est complètement sous-estimé
51:31alors qu'en fait
51:32il est crucial
51:33à la résilience
51:34et la pérennité
51:35d'un projet
51:36parce qu'en fait
51:37une entreprise
51:38c'est aussi un projet
51:39Nicolas, une dernière
51:40observation peut-être
51:41pour clore ce débat ?
51:42Je souligne effectivement
51:43l'importance
51:44du facteur humain
51:45par rapport au commentaire d'Alizé
51:46je trouve que
51:47je suis
51:48nous sommes
51:49très sollicités
51:50pour aider beaucoup de boîtes
51:51qui sont
51:52en création
51:53qui ont des idées
51:54ou qui sont reprises
51:55par les salariés
51:56on est quand même
51:57très souvent
51:58confronté à des problèmes
51:59de financement
52:00c'est-à-dire que
52:01le passage
52:02je reprends la boîte
52:03c'est une chose
52:04mais comment je la fais grossir
52:05comment je l'amène
52:06à un niveau
52:07de break-even
52:08voire de développement
52:09il y a des problèmes
52:10de financement
52:11donc la confiance
52:12elle doit aussi
52:13s'établir
52:14sur cette capacité
52:15à attirer des fonds
52:16à attirer des investisseurs
52:17et donc
52:18on doit trouver
52:19ce qu'on a beaucoup évoqué
52:20aussi aujourd'hui
52:21le modèle économique
52:22qui donne envie
52:23à des investisseurs
52:24de venir dedans
52:25mais qui ne transforme pas
52:26la raison d'être
52:27de l'entreprise
52:28et ça
52:29c'est pas toujours
52:30évident
52:31il y a beaucoup
52:32de bonne volonté
52:33et à la fin
52:34reste quand même
52:35une donnée économique
52:36qui est essentielle
52:37mettre de l'argent
52:38dans une boîte
52:39c'est pas un gros mot
52:40générer des profits
52:41s'ils sont raisonnables
52:42et contenus
52:43c'est pas un gros mot non plus
52:44donc il faut trouver
52:45à l'intérieur de ça
52:46le bon équilibre
52:47Il y a de l'innovation
52:48à avoir de la part
52:49des entreprises à impact
52:50il y a de l'innovation
52:51à avoir de la part
52:52des financeurs à impact
52:53qui doivent aussi
52:54transformer les outils
52:55possibles d'investissement
52:56pour pouvoir s'adapter
52:57à tous ces cas de figure
52:58dont on vient de parler
52:59Et on termine
53:00avec notre séquence
53:01Gouttouno
53:02Et Thomas
53:03tu nous parles
53:04du label BICORP
53:05Exactement
53:06on va parler
53:07pour cette séquence
53:08Gouttouno
53:09du label BICORP
53:10c'est une séquence
53:11qui s'appelle
53:12Gouttouno
53:13et c'est ce Gouttouno
53:14du label BICORP
53:15qu'on a déjà un petit peu
53:16évoqué tout à l'heure
53:17parce que
53:18on souhaite à travers
53:19cette séquence
53:20pouvoir proposer des solutions
53:21qui sont activables
53:22par celles et ceux
53:23qui nous regarderont
53:24et pour toute entreprise
53:25quelle qu'elle soit
53:26Alors BICORP
53:27c'est quoi ?
53:28C'est un label international
53:29qui est né en 2007
53:30aux Etats-Unis
53:31qui aujourd'hui est présent
53:32partout dans le monde
53:33Ce label aujourd'hui
53:34il a permis de reconnaître
53:35de valider
53:36de certifier
53:37la maturité d'entreprises
53:38dans leurs impacts sociaux
53:39environnementaux
53:40sociétaux
53:41au sens large
53:42il y a plus de 8000 entreprises
53:43de par le monde
53:44plus de 400 en France
53:45à l'heure où on se parle
53:46on vient de passer
53:47les 400 récemment en France
53:48plus de 2500 en Europe
53:50donc on voit qu'il y a
53:51une dimension très large
53:52d'ores et déjà
53:53de ce mouvement
53:54dans sa capacité à montrer
53:55et à mettre en lumière
53:56des entreprises
53:57qui sont des entreprises
53:58for good
53:59Alors ce label
54:00il est né avec une idée
54:01essentielle
54:02qui était que l'entreprise
54:03doit jouer un rôle différent
54:04au sein de la société
54:05pour répondre
54:06aux enjeux sociaux
54:07et environnementaux
54:08parce que l'entreprise
54:09a de grandes qualités
54:10pour le faire
54:11elle peut décider rapidement
54:12elle peut mobiliser
54:13des talents
54:14des expertises
54:15elle peut se réinventer
54:16très vite aussi
54:17lorsqu'il faut répondre
54:18à des contextes
54:19comme un Covid
54:20et en ce sens
54:21elle a donc
54:22des cartes à jouer
54:23pour nous aider
54:24à accélérer
54:25l'évolution globale
54:26notamment du monde économique
54:27Alors Bicorp
54:28vient aujourd'hui
54:29à travers un dispositif
54:30d'évaluation
54:31très exigeant
54:32regarder dans le détail
54:33quels sont
54:34les niveaux de maturité
54:35des entreprises
54:36dans leur impact
54:37que ce soit
54:38dans leur pratique
54:39vis-à-vis des salariés
54:40que ce soit d'ailleurs
54:41au sens plus large du terme
54:42mais ce qui aujourd'hui
54:43fait sa singularité
54:44sa spécificité
54:45et ce qui à mon sens
54:46doit rendre cet outil
54:47cette solution
54:48très attractive
54:49pour toute entreprise
54:50ce sont deux forces principales
54:51la première
54:52c'est que Bicorp
54:53va venir regarder
54:54l'impact
54:55pas tant le fait
54:56l'intention
54:57d'une politique
54:58qui viendrait
54:59améliorer une situation
55:00mais la preuve
55:01d'ores et déjà
55:02des résultats
55:03générés
55:04par l'intention
55:05et par une politique
55:06par exemple
55:07en matière de réduction
55:08des cartes de salaire
55:09de trajectoire climatique
55:10et on pourrait
55:11prendre bien
55:12d'autres points
55:13puisqu'il y a plus de
55:14200 à 250
55:15points de mesure
55:16aujourd'hui
55:17qui sont évalués
55:18la deuxième singularité
55:19de Bicorp
55:20ce sont les
55:21business models
55:22à impact
55:23ces business models
55:24à impact
55:25vont venir évaluer
55:26comment l'entreprise
55:27par son activité
55:28commerciale
55:29économique
55:30va permettre
55:31d'avoir un impact positif
55:32va répondre à des enjeux
55:33sociaux et environnementaux
55:34on en a aujourd'hui
55:35quantifié 23 différents
55:36au niveau du label
55:37qui peuvent être
55:38comment je crée
55:39de l'emploi
55:40pour des personnes
55:41qui en sont éloignées
55:42comment mon produit
55:43ou mes produits
55:44et services vont répondre
55:45à des besoins sociaux
55:46à des besoins en santé
55:47par exemple
55:48et dans quel volume
55:49c'est la proportion
55:50de l'activité
55:51qui est évaluée
55:52donc en ce sens
55:53c'est très exigeant
55:54parce que
55:55on ne peut pas
55:56se satisfaire
55:57d'avoir réduit
55:58les écarts de salaire
55:59et les déchets
56:00il faut aussi
56:01qu'on ait une activité
56:02qui bénéficie plus largement
56:03aux êtres humains
56:04et qui répondent
56:05à des enjeux sociaux
56:06et environnementaux
56:07c'est ce qu'on veut évaluer
56:08avec l'outil phare
56:09du mouvement
56:10qui s'appelle
56:11le Be Impact Assessment
56:12vous pouvez créer un compte
56:13aller regarder
56:14les nombreux points de mesure
56:15vérifier quels sont
56:16les niveaux de maturité
56:17qui sont attendus
56:18et obtenir déjà
56:19un premier score
56:20pour voir si
56:21oui ou non
56:22vous pouvez prétendre
56:23à l'obtention du label
56:24qui ensuite
56:25fait l'objet
56:26d'un processus
56:27d'évaluation assez dense
56:28qui peut durer
56:293 à 6 mois en moyenne
56:30pour rejoindre
56:31cette grande communauté
56:32de 8000 entreprises
56:33qui aujourd'hui
56:34font la preuve
56:35qu'une autre économie
56:36peut permettre
56:37de faire évoluer
56:38la société
56:39pour qu'elle soit
56:40plus équitable
56:41plus inclusive
56:42et plus régénérative aussi
56:43pour prendre un mot
56:44qu'a évoqué Nicolas
56:45tout à l'heure
56:46Nicolas pour terminer
56:47cette émission
56:48une question qui nous
56:49amène à de nouvelles
56:50réflexions
56:51réflexions que nous
56:52aborderons dans de prochaines
56:53émissions
56:54que manque-t-il
56:55pour que le business
56:56à impact devienne la norme
56:57c'est une bonne question
56:58on a évoqué tout à l'heure
56:59des leviers financiers
57:00possibles
57:01avec
57:02possiblement
57:03des niveaux de TVA
57:04différents
57:05possiblement
57:06des niveaux d'imposition
57:07différents
57:08et je sais qu'il y a
57:09beaucoup de réflexions
57:10en la matière
57:11c'est sûr que
57:12si d'un point de vue
57:13économique
57:14ces boîtes
57:15qui investissent davantage
57:16ne trouvent pas
57:17une forme de retour
57:18sur investissement
57:19à un moment ou à un autre
57:20ça peut
57:21faire péricliter le modèle
57:22donc je pense
57:23qu'il y a
57:24un grand enjeu
57:25de réflexion
57:26en la matière
57:27on a parlé
57:28de l'attitude
57:29des consommateurs
57:30qui sont
57:31a priori intéressés
57:32mais finalement
57:33n'y vont pas
57:34n'y vont pas toujours
57:35au dernier moment
57:36donc il y a peut-être
57:37des éléments de communication
57:38qui doivent être standardisés
57:39je sais que par exemple
57:40en France
57:41on est très frileux
57:42sur la neutralité carbone
57:43par exemple
57:44sur la communication
57:45concernant la neutralité carbone
57:46c'est un phénomène français
57:48puisque ailleurs
57:49tout ce qui va dans le bon sens
57:50est beaucoup plus facile
57:52en France
57:53il y a beaucoup de prudence
57:54donc
57:55d'un point de vue
57:56réglementaire
57:57probablement
57:58il faut davantage
57:59de tolérance
58:00d'ouverture
58:01quand les boîtes
58:02racontent ce qu'elles font
58:03ça ne doit pas être
58:04n'importe quoi
58:05ça ne doit pas être
58:06du greenwashing
58:07mais
58:08on doit les encourager
58:09à trouver
58:10des incentives
58:11de différentes manières
58:12et c'est le dernier mot
58:13de cette émission
58:14merci Nicolas Marotte
58:15je rappelle que vous êtes
58:16le directeur général
58:17Europe d'Innocent Drink
58:18merci Alizé
58:19merci
58:20merci Quentin
58:21et merci Thomas
58:22quant à moi
58:23quant à Thomas également
58:24on vous retrouve
58:25le mois prochain
58:26merci
58:27de nous avoir suivis
58:28sur 4Change