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Lundi 18 novembre 2024, 4GOOD reçoit Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France) , Caroline Neyron (Directrice Générale, Mouvement Impact France) , Marie Eloy (Présidente, Femmes des Territoires, Bouge ta Boite, Bouge ton Group) et Joséphine Bouchez (Co-fondatrice et Directrice Générale, Ticket for Change)

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00:00:24Bienvenue dans ce troisième épisode de For Good,
00:00:27le nouveau rendez-vous dédié à la transformation de votre entreprise.
00:00:32Une émission 100% concrète grâce au partage d'expériences de pionniers,
00:00:37de pionnières aujourd'hui, du business à impact,
00:00:40comme à chaque fois, j'ai à mes côtés Thomas Brezard.
00:00:43Salut Thomas.
00:00:43Salut Alix.
00:00:44Je rappelle que tu es directeur perma-entreprise de Nord6.
00:00:47Tu es également le co-président du mouvement Bicorp en France.
00:00:52Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Caroline Néron,
00:00:55directrice générale du mouvement Impact France.
00:00:58Bonjour Caroline.
00:00:59Avec nous également Joséphine Boucher,
00:01:01co-fondatrice et directrice générale de Ticket4Change.
00:01:04Bonjour, bienvenue.
00:01:05Bonjour.
00:01:06Et également Marie-Éloi,
00:01:07présidente et fondatrice de Boucheta Boîte et Femme de Territoire.
00:01:11Bonjour à toutes les trois.
00:01:12Bonjour.
00:01:13Et merci d'avoir répondu présente.
00:01:15Aujourd'hui, on se frotte à un sujet incontournable
00:01:18pour l'avenir de nos entreprises et de notre planète,
00:01:21les nouvelles formes de coopération au service de l'impact.
00:01:25Alors que les crises économiques, sociales et climatiques se multiplient,
00:01:29les modèles traditionnels montrent leurs limites
00:01:31et incitent entreprises et acteurs économiques à se tourner
00:01:35vers des stratégies collaboratives plus inclusives et durables.
00:01:39Ces nouvelles formes de coopération
00:01:40peuvent-elles réellement transformer nos systèmes économiques ?
00:01:43Comment garantir que ces coopérations
00:01:45soient à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux ?
00:01:49Nous tâcherons d'y voir plus clair en compagnie de nos invités.
00:01:52Et dans notre rubrique Top et Flop,
00:01:54on reviendra pour vous sur un exemple de coopération bénéfique
00:01:57pour les deux parties prenantes.
00:01:58Une coopération qui n'est pas toujours chose aisée.
00:02:01Certains freins existent.
00:02:02On se concentrera donc aussi sur l'un de ces obstacles.
00:02:06Et puis, c'est la promesse de cette émission.
00:02:09Vous ne partirez pas sans solution
00:02:11grâce à la découverte d'un outil for good.
00:02:14C'est notre séquence Good to Know.
00:02:15Et ce mois-ci, on vous parle de l'Impact Score.
00:02:18C'est parti.
00:02:25Et on commence cette émission avec ton édito.
00:02:29Thomas, pourquoi devons-nous oeuvrer ensemble ?
00:02:33Bien déjà, parce que ces dernières années,
00:02:34on voit que le monde de l'entreprise se porte moyennement bien.
00:02:36En tout cas en France, je vais commencer par un chiffre
00:02:38qui l'illustre très bien.
00:02:39En mars 2023, dans un article de La Tribune,
00:02:41on découvrait que plus de 43 000 défaillances d'entreprise
00:02:44avaient été déclarées dans les 12 derniers mois.
00:02:46C'est 50% de plus que l'année précédente.
00:02:48Ça montre bien que globalement,
00:02:50la résilience des entreprises semble bien mise à mal
00:02:53par des contextes qui peuvent être géopolitiques,
00:02:55sanitaires comme on l'a vu ces dernières années.
00:02:57Dans le même temps, plus personne ne semble ignorer
00:02:59les risques à court et à moyen terme
00:03:01du non-respect du vivant, de la prédation des ressources
00:03:04qui font que les chaînes de valeur sont de plus en plus tendues.
00:03:08Face à ces différents constats,
00:03:09il est bien évident désormais qu'il faut opérer
00:03:11et coopérer différemment dans le monde de l'entreprise
00:03:13pour réussir à rester pérenne,
00:03:15à basculer dans une approche où le profit
00:03:17devient un moyen de contribuer à la réponse aux enjeux sociétaux
00:03:20plutôt qu'une fin qui justifie tous les moyens.
00:03:23Alors, il y a des bonnes nouvelles, heureusement,
00:03:24et il faut savoir nous en nourrir.
00:03:27Plein de solutions existent d'ores et déjà,
00:03:29partout, dans les secteurs d'activité que nous voyons.
00:03:33Les exemples se multiplient et qu'il s'agisse
00:03:35d'entreprises sociales et solidaires, par exemple,
00:03:37qui redéfinissent l'utilité de l'entreprise,
00:03:39des coopératives qui redessinent les modalités de fonctionnement
00:03:42ou des entreprises labellisées Bicor, par exemple,
00:03:44qui réinventent leur modèle économique
00:03:46pour les mettre au service d'une société plus juste,
00:03:48plus équitable et compatible avec les limites planétaires.
00:03:51Tout semble indiquer que cette nouvelle ère
00:03:52est d'ores et déjà ouverte.
00:03:54Leur stabilité, d'ailleurs, leur donne raison,
00:03:55si je fais écho au démarrage de cet édito.
00:03:57Prenons là aussi quelques exemples.
00:03:59En 2022, on a interrogé un certain nombre de Bicor
00:04:01sur leur sentiment de résilience
00:04:03face au contexte très mouvant de ces dernières années.
00:04:0584% d'entre elles déclaraient avoir été résilientes
00:04:08face à ce contexte, mais plus intéressant encore,
00:04:1040% déclaraient avoir été plus résilientes que leurs concurrents.
00:04:13Et donc, pour y parvenir, la coopération est nécessaire.
00:04:17Et oui, parce qu'une immense majorité du monde économique
00:04:19n'a pas encore entamé une nuit suffisante.
00:04:21Pourquoi ? Parce que les facteurs multiples,
00:04:23des freins nombreux sont à la fois culturels
00:04:26sur les modalités de coopération,
00:04:28sur la culture et le culte du PIB,
00:04:30de la croissance, entre urgence de résultats
00:04:33et besoin de planification.
00:04:35Face à cette inertie, de fait,
00:04:36on constate une forme de polarisation
00:04:38dans les écosystèmes, y compris de l'impact.
00:04:40D'un côté, une envie d'exigence des pionniers de l'impact
00:04:44qui voudraient pérenniser des modalités historiques
00:04:47et en même temps, le besoin de pouvoir accueillir
00:04:49des acteurs de plus grande dimension
00:04:50pour changer d'échelle.
00:04:52Provoquer une bascule du monde économique, d'ailleurs,
00:04:53ne se fera que si on parvient à renforcer
00:04:55les coopérations entre ces pionniers,
00:04:58qui bien souvent sont des entreprises
00:04:59d'une taille assez modeste,
00:05:00et les plus grands acteurs qui peuvent être, eux,
00:05:02des vrais locomotifs sectoriels
00:05:04pour transformer le monde économique.
00:05:06Pour cela, il va falloir donc revoir
00:05:07nos modèles de coopération
00:05:09au sein des écosystèmes de l'impact et au-delà.
00:05:11C'est à cette condition que nous pourrons ambitionner
00:05:13un changement d'échelle où pionniers
00:05:14et grands donneurs d'ordres parviendront enfin à œuvrer
00:05:16pour rediriger l'utilité du monde économique.
00:05:19Merci Thomas.
00:05:20Et donc, je m'adresse à nos invités désormais.
00:05:23Est-ce que vous remarquez une augmentation
00:05:25de la demande des grandes entreprises
00:05:27pour collaborer avec vous ?
00:05:31Alors, en tout cas, on remarque une nécessité absolue
00:05:34des entreprises de se transformer,
00:05:35de se transformer pour leur impact,
00:05:38mais aussi pour attirer et retenir des talents.
00:05:40Et nous, on voit, parce qu'on accompagne des groupes
00:05:43pour plus de mixité,
00:05:44pour plus d'égalité professionnelle,
00:05:47soit des entreprises, des ETI ou des collectivités.
00:05:50Et on se rend compte que celles qui ne se transforment pas,
00:05:52elles perdent leur talent féminin et jeune.
00:05:55Et moi, je les vois arriver après
00:05:57dans l'Association Femmes des Territoires
00:05:59pour créer son entreprise.
00:06:00Je vois les femmes qui s'en vont par recherche de sens
00:06:03parce que la notion de pouvoir ou de hiérarchie
00:06:05telle qu'elle est aujourd'hui, ça ne leur convient pas,
00:06:08parce qu'elles ont envie d'être utiles
00:06:10et d'être en lien avec les différents enjeux
00:06:14que nous devons affronter,
00:06:15donc enjeux sociaux, sociétaux, environnementaux.
00:06:18Et on voit les femmes qui partent, notamment.
00:06:21Moi, je m'occupe plus des femmes.
00:06:21On voit les femmes qui partent
00:06:22et qui créent des entreprises pour le sens.
00:06:25Donc, si les grandes groupes ne se transforment pas,
00:06:28ça va être compliqué d'attirer et de retenir,
00:06:30notamment des talents féminins.
00:06:31Ça, c'est un premier point.
00:06:33Et Joséphine, Caroline ?
00:06:34Oui, je pense que c'est sur trois points,
00:06:36finalement, qu'aujourd'hui,
00:06:37je vois des collaborations qui se développent.
00:06:40Le premier point, c'est un peu la base.
00:06:44C'est vraiment les achats,
00:06:46tout simplement parce qu'aujourd'hui,
00:06:47avec les réglementations aussi européennes,
00:06:50il y a une incitation à la transformation des grands groupes.
00:06:53Et donc, elles vont aller regarder beaucoup plus
00:06:56le niveau d'engagement de leurs partenaires,
00:07:01et donc de leurs sous-traitants, de leurs partenaires.
00:07:04Et il y a une exigence aujourd'hui qui est renforcée
00:07:07et qui touche les entreprises à impact,
00:07:10qui sont du coup plus sollicitées,
00:07:12mieux sollicitées.
00:07:14Et il y a, par exemple, des dispositifs aujourd'hui,
00:07:16comme ce qui se passe avec les JO à Paris,
00:07:19qui sont vraiment des dispositifs transformateurs,
00:07:21puisqu'il y a vraiment des collaborations de grande échelle
00:07:24entre grands groupes et entreprises à impact.
00:07:26Mais il y a aussi l'exigence de transformation globale
00:07:31des PME, avec qui elles y travaillent,
00:07:32et pour qu'elles aient quand même un minimum d'engagement,
00:07:36notamment sur des enjeux d'inclusion
00:07:37et des enjeux écologiques.
00:07:39Après, il y a un deuxième volet qui est celui
00:07:42de l'open innovation, on va dire,
00:07:43de comment est-ce que tu disais, Marie,
00:07:45comment on se transforme ?
00:07:47Et est-ce qu'on arrive à se transformer
00:07:49en se créant nous-mêmes nos équipes de R&D ?
00:07:52Ou est-ce que finalement, c'est aller chercher des start-up,
00:07:56une expertise nouvelle, une nouvelle manière de fonctionner,
00:07:59une nouvelle manière de voir,
00:08:00et puis des innovations assez disruptives
00:08:02qui va permettre de bouger ?
00:08:05Voilà, on voit que ça se consolide.
00:08:09Et par exemple, comme signe,
00:08:10on a les grandes entreprises qui créent
00:08:13des fonds d'investissement corporate.
00:08:17Pourquoi elles le font ?
00:08:17Parce qu'elles investissent comme ça dans des start-up
00:08:20qui sont dans leur champ d'intérêt, on va dire,
00:08:25avec peut-être des enjeux de rentabilité un peu moindres
00:08:29et un vrai regard sur les enjeux d'impact,
00:08:32et avec la volonté que ça les inspire potentiellement,
00:08:35qu'elles puissent développer des young ventures
00:08:38après avec elles, voilà.
00:08:40Et ça, c'est intéressant, même si ces dernières années,
00:08:44ça avait été plutôt mollo, je veux dire, sur l'open innovation.
00:08:48Et là, on voit que ça repart avec ce système d'investissement.
00:08:52Puis après, il y a la troisième volée qui est,
00:08:55encore une fois, très traditionnellement, le mécénat,
00:08:58mais avec une manière de réinventer
00:09:02quand même en ce moment la philanthropie,
00:09:04et donc de pousser les curseurs
00:09:06pour réfléchir à des stratégies de philanthropie.
00:09:09Et on voit le dividende sociétal, le dividende social,
00:09:12du crédit mutuel, de la Maïf,
00:09:14qui réinventent cette manière d'investir
00:09:17dans les organismes d'intérêt général.
00:09:19Donc sur ces trois volets, on voit que le partenariat,
00:09:23PME-grand groupe, sur l'impact, se réinvente, se consolide.
00:09:29Après, il reste quand même une dissociation forte
00:09:33avec des grands groupes qui sont extrêmement puissants,
00:09:37et plus des PME, PME-impact, PME qui se transforment,
00:09:41qui sont quand même plus fragiles,
00:09:44qui sont quand même plus dans leurs mains,
00:09:47qui sont dans des capacités de développement,
00:09:51de scale économique, qui restent quand même fragiles, difficiles.
00:09:57Donc, il y a cette distorsion finalement de force
00:10:00qui reste quand même très présente en France
00:10:03et qui sûrement handicape ces capacités à réellement
00:10:07se mutualiser les expériences, s'influencer les uns les autres,
00:10:14quand il y a de tels rapports de force,
00:10:17finalement des distorsions de rapports de force.
00:10:21Et dans les systèmes allemands où on a plus d'ETI,
00:10:24finalement avec des niveaux beaucoup plus homogènes,
00:10:30très certainement, leur manière de s'influencer les uns les autres
00:10:33est finalement plus forte.
00:10:35Donc ça, c'est un enjeu de l'économie française en général,
00:10:38mais qui, je pense, limite notre capacité à avancer plus vite.
00:10:43Joséphine, c'est quoi vos observations chez Ticket for Change ?
00:10:47Je rejoins ce qui a été dit, nous, dans les programmes d'accompagnement
00:10:51à la transformation justement des organisations
00:10:53pour qu'elles aillent vers des modèles plus résilients,
00:10:55plus durables, plus justes.
00:10:57On voit vraiment cette envie et cette compréhension
00:11:02de la nécessité maintenant de coopérer avec des start-up,
00:11:06avec des assos, avec des acteurs de territoire.
00:11:09Donc on voit vraiment ça et de plus en plus,
00:11:13on voit la nécessité et la prise de conscience qu'il y a à collaborer
00:11:19pour justement adresser ces enjeux sociaux ou environnementaux
00:11:22qui nous dépassent et pour lesquels on va avoir besoin
00:11:25d'être alliés et d'y aller ensemble
00:11:28pour essayer d'apporter des solutions face à ces défis.
00:11:32Par contre, ce que je trouve difficile, enfin encore difficile,
00:11:37c'est que travailler avec des acteurs qui ne nous ressemblent pas,
00:11:39c'est bien là la force des collaborations, ça prend du temps.
00:11:44Ça prend du temps pour se comprendre,
00:11:47pour apprendre à travailler ensemble,
00:11:49pour aligner des façons de faire,
00:11:51pour se mettre d'accord sur des objectifs communs.
00:11:53Justement, ces questions de coopération,
00:11:55elles ne marchent que si le collectif est solide autour d'un objectif commun,
00:12:00même s'il y a des façons de faire qui sont partagées.
00:12:02Et ça, ce temps-là, c'est ce qu'il y a de plus précieux.
00:12:05Et donc comment est-ce qu'on réussit à trouver aussi des modèles
00:12:08qui permettent d'investir du temps dans de la collaboration
00:12:11pour que ça crée vraiment un impact ?
00:12:13Ça, je trouve que c'est encore un défi.
00:12:15On pourra y revenir plus en détail dans le débat,
00:12:17mais pour l'heure, c'est l'heure du top et du flop.
00:12:24Et on commence par le top avec Joséphine.
00:12:28De quelle coopération fructueuse nous parles-tu, Joséphine ?
00:12:31Alors moi, je suis trop contente de vous parler d'une coopération
00:12:34entre une entreprise, une association, un institut de recherche.
00:12:38C'est la coopération qui a eu lieu entre Yuka, Foodwatch
00:12:42et la Ligue contre le cancer.
00:12:43Ils ont coopéré, ils se sont alliés pour essayer de gagner une bataille,
00:12:49enfin pour gagner d'ailleurs, une bataille juridique
00:12:51contre la Fédération Nationale de l'Industrie de la Charcuterie.
00:12:58Ils se sont regroupés pour essayer d'enlever des produits de la charcuterie,
00:13:04les sels nitrités, où le risque est avéré sur la santé,
00:13:08avéré scientifiquement.
00:13:09Donc, ils ont mené cette bataille juridique depuis bientôt 2017
00:13:14pour essayer de gagner cette bataille
00:13:20pour la santé du plus grand nombre.
00:13:22Et je trouve que c'est intéressant de voir à quel point
00:13:24à la fois l'objectif commun est « for good »,
00:13:29comme on en parle là,
00:13:33et aussi sur le type de coopération entre des acteurs
00:13:36qui agissent de façon différente, qui représentent différents mondes aussi.
00:13:42Je trouve que sur l'exemple que ça donne d'alliances
00:13:46entre des acteurs très différents, c'était une superbe expression.
00:13:49Et on sait combien de temps ça a duré, cette opération ?
00:13:53On sait que ça a commencé en 2017.
00:13:56Ils ont gagné leur troisième, parce qu'il y a eu plusieurs étapes juridiques,
00:14:01des appels, je ne sais plus comment on dit exactement le terme juridique,
00:14:07mais ils ont eu leur troisième victoire en appel il y a bientôt un an.
00:14:11Donc, c'est un exemple, justement, dont on parlait tout à l'heure,
00:14:17du temps que ça peut prendre aussi pour se mettre en place.
00:14:21Je trouve que ça fait écho à quelque chose qui s'est passé très récemment
00:14:24dans le même univers, dans l'alimentaire,
00:14:27avec, pour le coup, quatre acteurs même extrêmement similaires
00:14:30qui sont tous positionnés sur l'alimentation et les alternatives végétales,
00:14:35qui se retrouvent au cœur d'une bataille qui est l'appellation
00:14:40et les autorisations d'appellation de l'alimentation à base de végétaux
00:14:44pour ce qu'on appelle de la charcuterie historiquement, les saucisses, le steak, etc.
00:14:48Avec les steaks de soja, vous savez, il y a eu là-dessus,
00:14:50notamment au niveau de l'état des discussions pour savoir
00:14:53si on pouvait autoriser ces marques-là à appeler saucisses ce qui était d'origine végétale.
00:14:58Et il s'est passé un truc extraordinaire, c'est qu'il y a quatre marques,
00:15:00donc il y avait Happy Vore, Eura, La Vie, et il m'en manque une qui est accro,
00:15:10qui ont décidé de lancer une campagne d'affichage dans le métro parisien,
00:15:13en l'occurrence, et peut-être au-delà, mais ça je l'ai moins vu,
00:15:16où on avait quatre affiches qui étaient les unes à côté des autres
00:15:19pour expliquer tout le cheminement qui arrivait à leur conclusion,
00:15:23qui était en réalité, si vous nous empêchez d'appeler nos aliments saucisses ou steak,
00:15:29de toute façon on changera une lettre ou on trouvera un contournement.
00:15:33Et finalement ça, ça a concouru à quelque chose d'intéressant,
00:15:36c'est que ça a fait sortir le débat bien au-delà des sphères
00:15:38dans lesquelles il se trouvait au départ, notamment auprès du grand public,
00:15:41jusqu'à finalement un rétro-pédalage du gouvernement sur cette appellation,
00:15:43et finalement aujourd'hui, ils peuvent continuer d'appeler leurs produits,
00:15:46steaks, saucisses, etc.
00:15:48Merci, on peut continuer.
00:15:49Mais c'est vrai que sur ce secteur, finalement, de l'alimentation,
00:15:52il y a beaucoup de choses qui bougent,
00:15:54et on voit que quand on arrive à faire de la coopétition,
00:15:58c'est-à-dire à collaborer avec finalement ses concurrents,
00:16:01c'est un peu la spécificité des acteurs de l'impact qui marchent là,
00:16:05sur nos amis du Végétal,
00:16:07qui a marché aussi sur les acteurs du gaspillage alimentaire,
00:16:09qui ont fait, pareil, campagne commune pour supprimer une confusion
00:16:14qui était à l'origine de 20% du gaspillage alimentaire,
00:16:17c'est que sur les paquets, il y avait confusion entre la date de limite de consommation
00:16:22et la date de durée minimum.
00:16:24Et finalement, en fait, on avait une date de durée minimum
00:16:27et on pouvait manger beaucoup plus tardivement le produit au-delà de cette date.
00:16:35Et donc, ils se sont fédérés pour proposer aux industriels d'ajouter un logo
00:16:43pour inciter les consommateurs à sentir, toucher, goûter,
00:16:48pour faire reculer cette date.
00:16:50Donc, se caler sur la date maximum,
00:16:54qui est vraiment la date qui est recommandée,
00:16:57et pas faire une date préférentielle de consommation.
00:17:00Et en plus, recommander qu'au-delà de cette date,
00:17:04il faut sentir, goûter, toucher,
00:17:07parce qu'on peut consommer ces aliments beaucoup plus tardivement dans la grande majorité.
00:17:13Et cette victoire, ce qui est beau aussi, c'est que ce n'est pas une victoire de leur business,
00:17:17parce que finalement, ça ne change pas le business de ces acteurs du gaspillage alimentaire.
00:17:22Même peut-être que s'il y en a moins,
00:17:25ce n'est pas obligatoirement beau pour leur business,
00:17:27mais c'est tellement des acteurs d'intérêt général et qui connaissent aussi la chaîne,
00:17:31parce qu'ils sont dans ces chaînes, ils connaissent les industriels,
00:17:33ils connaissent les distributeurs,
00:17:36qu'ils ont pu faire changer de manière hyper pragmatique les choses.
00:17:39Et là, du coup, on n'est pas dans une loi qui change,
00:17:41on est dans des pratiques qui changent, dans des inscriptions consommateurs,
00:17:45et finalement, des pratiques qui changent.
00:17:46Donc, c'est beau de voir aussi comment leur manière de fonctionner,
00:17:51elle est finalement à 360 degrés différente dans leur manière de faire équipe
00:17:57et finalement, de faire changer des choses
00:17:59qui ne sont pas des choses qui vont leur rapporter directement,
00:18:02mais qui sont en phase avec l'objet de leur entreprise sur le fond.
00:18:08Et moi, j'ai appris un nouveau mot, c'est la compétition, c'est ça ?
00:18:11C'est absolument canon, c'est la stratégie des alliés.
00:18:14Des alliés compétiteurs, mais alliés quand même,
00:18:17parce qu'ils ont besoin finalement de grandir ensemble
00:18:20pour vraiment répondre à leur enjeu d'intérêt général.
00:18:24J'adore.
00:18:25Et finalement, c'est au bénéfice de tous et d'abord d'eux.
00:18:31Finalement, c'est en faisant ensemble qu'ils arrivent à vraiment faire grandir leur cause.
00:18:35Marie, c'est toi qui te chargeais du flop
00:18:38et tu regrettes le manque de réseau pro chez les femmes.
00:18:42Ça rejoint ce que vient de dire Caroline.
00:18:46Ensemble, on est tellement plus fort et plus forte.
00:18:49Et moi, mon flop, c'est une alerte.
00:18:52Nous, les femmes, on est extrêmement douées pour réseauter au niveau perso.
00:18:57Donc les bons plans, le médecin, le baby-sitter,
00:19:00il n'y a aucun sujet, aucun souci.
00:19:01Je pense qu'on est toutes au point.
00:19:03Les hommes ont beaucoup à apprendre sur ce sujet-là.
00:19:06Par contre, au niveau professionnel, qu'on soit salarié ou entrepreneur,
00:19:10on va dire qu'on a beaucoup de progrès à faire dans le réseautage professionnel.
00:19:16On estime qu'on n'a pas le temps, que c'est trop cher,
00:19:18qu'on ne sait pas trop ce qu'on va y faire,
00:19:20qu'on n'est pas forcément légitime.
00:19:22En plus, c'est souvent tôt le matin, tard le soir.
00:19:25Et en fait, on se rend compte que ça soit côté carrière
00:19:27ou que ça soit côté entreprise, entrepreneuriat,
00:19:30c'est la vraie différence entre les femmes et les hommes.
00:19:33En tout cas, moi, à travers les réseaux d'entrepreneures,
00:19:36qui sont des TPE, des petites entreprises,
00:19:39c'est les deux plus gros réseaux féminins en France.
00:19:43Par exemple, Bouge ta boîte, on est dans 163 villes.
00:19:46En fait, je me rends compte que la vraie différence entre femmes et hommes,
00:19:49c'est que les hommes vont réseauter de façon formelle ou informelle.
00:19:52Donc, ils vont connaître les aides, les prêts au démarrage.
00:19:55Ils vont améliorer leur stratégie, ils vont être mieux en relation,
00:19:57ils vont être recommandés, ils vont avoir des contrats,
00:20:00faire plus de chiffres d'affaires, améliorer leur stratégie,
00:20:03avoir plus d'impact les uns grâce aux autres.
00:20:05Et dans les réseaux mixtes, il y a très, très peu de femmes.
00:20:08On se rend compte qu'il n'y en a pas beaucoup.
00:20:09C'est pour ça que j'avais créé Bouge ta boîte.
00:20:11Et chez les femmes, pas du tout.
00:20:13On va rester dans notre coin, isolé, sans demander d'aide,
00:20:16en essayant de faire tout seul, tout toute seule,
00:20:18en se disant en fait, c'est de ma faute.
00:20:20Pourquoi? Est-ce qu'il y a des facteurs que tu as identifiés?
00:20:22Oui, il y en a plein et il y en a plein.
00:20:23Et c'est toute notre construction historique et culturelle
00:20:26qui fait qu'on nous a appris déjà à être bonne élève dans notre coin
00:20:30et à faire les choses qu'on attend de nous,
00:20:33à pas trop parler d'argent, à pas trop être visible non plus.
00:20:37Donc, il y a toutes ces choses là qui font qu'on n'a pas de culture du réseau.
00:20:40Puis, ça fait finalement très peu de temps que les femmes sont dans le milieu
00:20:43professionnel et qu'elles réseautent.
00:20:45Et jusqu'à présent, le monde économique était...
00:20:49Alors, il y a plus d'un siècle, interdit progressivement.
00:20:52Il s'est ouvert aux femmes, mais les femmes étaient exclues du monde économique.
00:20:57Donc, on n'a pas eu toute cette culture là.
00:20:59Et cette culture, elle est essentielle pour déjà vivre de son activité.
00:21:04On a une entrepreneure sur deux qui ne vit pas du tout de son activité,
00:21:08c'est à dire qu'elle ne se rémunère pas du tout quand elle est isolée.
00:21:11C'est fou, en fait, parce que comme je disais tout à l'heure,
00:21:14elle crée toute leur entreprise pour le sens, je le vois partout.
00:21:19Mais si on n'en vit pas, comment notre sens peut avoir de l'impact ?
00:21:22Il n'y en a pas.
00:21:24Donc, numéro un, en vivre.
00:21:25Et pour ça, c'est la stratégie des alliés.
00:21:27Et peu importe le réseau, il y en a des centaines, des milliers même.
00:21:31Il y en a forcément un qui nous correspond.
00:21:32Donc, nous, les femmes, c'est un devoir d'intérêt général d'être entouré,
00:21:37d'avoir des alliés autour de soi, quel que soit le réseau.
00:21:39Donc, ça, c'est mon flop.
00:21:41C'est vraiment un appel.
00:21:42Chez Bouche à boîte, c'est le retour que vous avez eu des femmes
00:21:47qu'elles ont du mal à réseauter, que c'est un frein.
00:21:51Ah bah, c'est pas un retour, c'est le quotidien.
00:21:53Depuis dix ans, vraiment, les femmes, nous sommes allées les chercher une par une.
00:21:58Donc, on a enlevé toutes les barrières à l'entrée.
00:22:00On fait toutes nos réunions de travail.
00:22:02Donc, c'est des réunions de travail très structurées pour qu'elles ressortent
00:22:05avec des compétences, des recommandations, du feedback sur leur pitch, etc.
00:22:10Enfin, vraiment très structurées.
00:22:12Et on fait tout le midi.
00:22:14Donc, plus d'excuses le matin, le soir.
00:22:17On est trois fois moins cher que n'importe quel réseau mixte
00:22:20où, encore une fois, il y a très peu de femmes.
00:22:21Donc, pareil, plus d'excuses.
00:22:23On a même des offres découvertes vraiment très peu chères pour qu'elles viennent.
00:22:27Et puis, on travaille aussi beaucoup pour que quand elles arrivent,
00:22:31elles aient juste besoin de venir avec leur pitch.
00:22:33Et nous, on s'occupe de tout.
00:22:34Donc, c'est pour ça que tout est minuté, tout est structuré
00:22:37pour qu'elles en ressortent avec le plus de bénéfices possible.
00:22:40Et en fait, c'est hyper important qu'on résorte
00:22:45parce qu'on se rend compte, en étant isolées,
00:22:47le fait que les femmes ne résortent pas
00:22:49et qu'elles ne se rémunèrent pas dans l'entrepreneuriat,
00:22:52en tout cas peu, comparé aux hommes.
00:22:53C'est à peu près 20 à 25% de rémunération en moins qu'un homme,
00:22:57en moyenne, chez les femmes.
00:22:59Mais en fait, c'est catastrophique
00:23:00parce que c'est catastrophique pour la dirigeante elle-même,
00:23:02mais aussi pour l'impact économique global des femmes.
00:23:05Ça veut dire que nous, les femmes,
00:23:06si on ne se rémunère pas en tant qu'entrepreneurs,
00:23:09on ne compte pas dans le monde économique.
00:23:11Et pourtant, on a un temps d'avance sur tous les sujets d'impact
00:23:16social, sociétal et environnemental.
00:23:18On le sait, il y a plus d'éco-conscience chez les femmes.
00:23:20Il y a des études dans le monde entier qui le montrent.
00:23:23Dans n'importe quel secteur, on se rend compte qu'il y a secteur à impact.
00:23:26On se rend compte que proportionnellement, il y a plus de femmes.
00:23:29Et ça s'explique parce que dans notre histoire,
00:23:31dans notre construction sociale et culturelle,
00:23:35on a été davantage en lien avec les petits-enfants,
00:23:37avec les personnes âgées, les personnes malades.
00:23:40Et donc, on a une connaissance du lien entre l'environnement et la santé,
00:23:43entre l'alimentation et la santé.
00:23:46Et forcément, quand on se lance dans l'impact,
00:23:49quand on se lance dans l'entreprenariat,
00:23:51mais aussi côté salariés aussi,
00:23:52elles sont plus nombreuses à être dans les RSE,
00:23:54eh bien, on va forcément avoir envie d'aller sur cet impact-là
00:23:59et de travailler pour qu'il y ait plus de prise en compte
00:24:04des enjeux sociaux, sociétés et environnementaux.
00:24:06Et je vous donne juste un dernier exemple.
00:24:08Quand nous, on va faire des ateliers RSE
00:24:10auprès des dirigeantes un peu partout en France,
00:24:13quand j'arrive et que je leur dis
00:24:14« je vais vous faire un atelier RSE auprès des TPE »,
00:24:18elles sont contentes de me voir,
00:24:19mais quand je leur dis « atelier RSE »,
00:24:20elles se disent « nous, on n'a aucun impact en fait,
00:24:23on n'est pas concernés par la transition écologique ».
00:24:26Et je leur dis « si, si, si ».
00:24:28Donc, on travaille leur impact,
00:24:29c'est-à-dire on leur fait réaliser,
00:24:31faire prendre conscience de ce qu'elles font déjà
00:24:33et comment en travaillant ensemble,
00:24:34elles peuvent aller plus loin.
00:24:35Et ce dont on se rend compte,
00:24:37c'est que par exemple, la fleuriste,
00:24:39elle a quitté son grand magasin de fleurs
00:24:41pour ouvrir le sien de fleurs locales et de saisons,
00:24:44que l'architecte, elle fait de l'éco-conception,
00:24:46que la couturière, elle fait avec des chutes de tissus,
00:24:49que la décoratrice, elle fait du sang plastique.
00:24:51Donc en fait, il y a déjà un temps d'avance
00:24:53chez les dirigeantes d'entreprises
00:24:55et ça, ça sera perçu que si on résote.
00:24:59Et là enfin, la force de transformation
00:25:02des dirigeantes en France sera comprise
00:25:04parce que là, je vous assure que pour l'instant,
00:25:06c'est un peu mis sous le tapis.
00:25:07Et vous, qu'est-ce que ça vous évoque ?
00:25:09Moi, ça résonne fort parce que dans l'association
00:25:11du mouvement Bicorps en France que je préside,
00:25:13que je co-préside plutôt d'ailleurs,
00:25:15on a 80% de femmes dans l'effectif
00:25:17et je pense qu'on est loin d'être le seul.
00:25:19Côté Impact France, Ticket, etc.,
00:25:21c'est vrai qu'on constate une plus forte présence féminine
00:25:23dans les écosystèmes de l'Impact.
00:25:24Et autre point, c'est que ça, tu ne l'as pas mentionné Marie,
00:25:27il y a quelques années,
00:25:29j'avais lu une étude sur le continent africain
00:25:32de l'impact des structures d'intérêt général
00:25:34selon qu'elles soient pilotées par une femme ou par un homme.
00:25:36Et c'était très clair.
00:25:38Le constat, c'est que quand c'était piloté par une femme,
00:25:39il y avait plus d'impact.
00:25:41Et une des conclusions du rapport,
00:25:43c'était notamment des questions d'égo.
00:25:45C'est-à-dire, au-delà de la sensibilité native
00:25:46que tu évoquais, je pense qu'il y a aussi cette dimension-là
00:25:48de contribution à une cause.
00:25:50Alors, je ne suis peut-être pas bien placé
00:25:51pour en parler moi-même, même si j'essaie de faire de mon mieux,
00:25:54mais de se délester au maximum des égos
00:25:56pour servir réellement les causes,
00:25:57parfois, quitte à s'effacer un petit peu,
00:25:59quand d'autres peuvent faire bien mieux que nous.
00:26:01La figure de l'entrepreneur féminin,
00:26:03ce n'est quand même pas une figure qui est hyper bien reconnue.
00:26:05On a finalement assez peu d'entrepreneurs femmes.
00:26:08On a à peine 20 % d'entrepreneurs femmes en France.
00:26:11Et aujourd'hui, quand on discute avec elles,
00:26:14elles sont délégitimées très rapidement,
00:26:18et notamment dans leur volonté de passer de la petite PME
00:26:22à quelque chose de plus grand,
00:26:25et notamment dans les échanges avec les financeurs,
00:26:28avec les investisseurs et leur capacité à lever des fonds,
00:26:31c'est extrêmement difficile.
00:26:33Et donc, aujourd'hui, les rapports montrent bien
00:26:37que dans les fonds levés,
00:26:39ce n'est pas 20 % des femmes, c'est 3 %.
00:26:42Donc, en fait, on a aussi cet enjeu fort par le réseau,
00:26:49par leur capacité à déployer leur leadership,
00:26:51qu'elles puissent aussi agir en coalition
00:26:53pour vraiment convaincre de leur solidité
00:26:58en termes d'entrepreneuriat.
00:27:00Et aujourd'hui, si on investit moins dans les entreprises
00:27:06qui sont portées par des femmes,
00:27:07il y a des biais.
00:27:08Il y a des biais aussi parce qu'elles ne s'autorisent moins à dire,
00:27:12en fait, je vais faire fois 1 000,
00:27:14et attention, vous allez voir ce que vous allez voir.
00:27:15C'est vrai que dans leur leadership,
00:27:17il est beaucoup plus humble par la construction
00:27:24de ce qu'on demande aux femmes d'être et de faire.
00:27:28Et donc, du coup, ça fait potentiellement moins rêver.
00:27:30Mais aujourd'hui, la solidité de leur entreprise,
00:27:32elle est prouvée et éprouvée.
00:27:35Donc, c'est tout un changement aussi de regard
00:27:38et un changement de, elle-même, le regard sur elle-même,
00:27:41ce qu'elles peuvent porter
00:27:43et ce qu'elles sont en capacité d'accepter ou pas,
00:27:48et qui peut se faire vraiment qu'en sororité.
00:27:51Parce qu'on sait aussi que quand les femmes ont des coups durs,
00:27:56et pour l'avoir peut-être toute éprouvée,
00:27:58le premier texto que t'as,
00:27:59c'est souvent celui d'une entrepreneure-femme
00:28:02que tu as récemment croisée,
00:28:04qui y pense bizarrement beaucoup plus que d'autres collègues.
00:28:09Et peut-être un dernier truc,
00:28:11être en tout cas réseautée,
00:28:13ça permet aussi de s'identifier.
00:28:15Tu l'as dit, on manque énormément.
00:28:52Merci.
00:28:53Bon, là, ce qui me marque dans notre conversation,
00:28:56c'est cette notion d'égo,
00:28:58à la fois l'égo individuel et l'égo des organisations
00:29:01quand il s'agit de coopération.
00:29:03Je trouve qu'un des facteurs clés de succès, c'est ça,
00:29:05c'est de savoir aussi mettre cette dimension-là
00:29:08de coopération,
00:29:09et de faire en sorte que les femmes puissent s'intégrer
00:29:12dans la société,
00:29:13qu'elles puissent s'intégrer dans l'écosystème,
00:29:15qu'elles puissent s'intégrer dans l'écosystème,
00:29:17qu'elles puissent s'intégrer dans l'écosystème.
00:29:20Cette dimension-là de côté,
00:29:22à la fois à titre individuel en tant que dirigeant ou dirigeante
00:29:25d'une organisation qui essaye de créer de la coopération,
00:29:30comme on a pu citer quelques exemples tout à l'heure,
00:29:33et aussi l'égo d'une organisation et donc des équipes associées.
00:29:37Voilà, ça, c'est un facteur clé de succès
00:29:42et un sacré défi aussi de réussir à mettre sur pause
00:29:48les logiques traditionnelles de la vie des organisations,
00:29:51où on va être dans des logiques purement de compétition.
00:29:54Et il faut accepter qu'à un moment,
00:29:56l'intérêt propre de l'individu ou de l'organisation
00:30:00est un tout petit peu mis de côté au service d'une cause plus grande.
00:30:08Sinon, on est plus sur une logique simplement d'efficacité,
00:30:15on va faire des partenariats pour être plus efficaces ensemble,
00:30:17mais la vraie coopération, c'est avoir un but commun
00:30:23qui est plus grand que la somme des parties d'une certaine façon.
00:30:27Et ça, ça demande de mettre un petit peu cet égo-là de côté.
00:30:30Nous, dans les entrepreneurs qu'on accompagne dans leur tout premier pas
00:30:35de projets à impact social ou environnemental avec Ticket for Change
00:30:39ou les innovateurs en entreprise, les leaders en entreprise
00:30:43qu'on accompagne avec Corporate for Change,
00:30:45cette notion et ce travail sur l'ego, sur les besoins, sur les aspirations,
00:30:50sur tes motivations profondes, sur quelles vont être tes difficultés aussi,
00:30:54toi, dans un titre individuel, dans un projet collectif
00:30:58et dans une démarche de coopération, on travaille beaucoup là-dessus.
00:31:02Il y a peut-être juste pour terminer une tendance intéressante
00:31:05que je vois dans tous nos écosystèmes,
00:31:08c'est aussi la recherche d'une forme d'équilibre,
00:31:11qu'on appelle souvent d'ailleurs la parité,
00:31:12mais si je prends l'exemple de la coprésidence du mouvement Impact France,
00:31:15on a une femme et un homme, Bicorp, c'est pareil,
00:31:18le Centre des Jeunes Dirigeants aussi, par exemple,
00:31:20choisit des coprésidences paritaires depuis quelques temps.
00:31:22Ça offre des équilibres.
00:31:23Et puis aussi, au-delà des coprésidences, c'est les conseils d'administration
00:31:27où on est en train de voir partout des efforts
00:31:30pour faire en sorte qu'il y ait de plus en plus de parités.
00:31:31Donc, les choses vont dans le bon sens de ce point de vue-là.
00:31:33Vous savez combien il y a de pourcentages de femmes médiatisées
00:31:37parmi les personnalités les plus médiatisées dans notre catégorie
00:31:40patron, business, économie, donc la nôtre ?
00:31:42Oula.
00:31:43Non, vous savez pas.
00:31:451%.
00:31:46Et ce chiffre ne bouge pas.
00:31:47Donc, là, d'avoir des femmes en plateau,
00:31:50ça contribue à bouger les chiffres.
00:31:52C'est le mot de la fin de cette séquence.
00:31:54C'est parti pour le débat.
00:32:02La question de la coopération entre les acteurs de l'Impact
00:32:05est le sujet de cette émission,
00:32:08une coopération qui soulève des interrogations
00:32:10quant aux valeurs, aux objectifs et aux implications
00:32:12pour les parties prenantes.
00:32:14Les acteurs de l'Impact sont-ils inévitablement
00:32:16destinés à collaborer avec les grandes entreprises ?
00:32:20Ou existent-ils des alternatives viables
00:32:22favorisant l'autonomie et la préservation de l'identité
00:32:26des initiatives à Impact ?
00:32:28Thomas, je m'adresse à toi pour commencer ce débat.
00:32:30Doit-on parler d'abord de collaboration ou de coopération ?
00:32:33C'est vrai que tu as utilisé les deux mots dans le lancement
00:32:36et je pense qu'il faut bien qu'on sache le distinguer.
00:32:39Une collaboration, c'est quelque chose d'éphémère, de ponctuel.
00:32:42C'est une opportunité qui se présente.
00:32:43Par exemple, une marque de mode qui va collaborer
00:32:46avec une autre marque ou avec une ONG
00:32:49pour lancer une collection, qui est une collection parmi tant d'autres
00:32:52et qui ne dit pas forcément qu'il y a une stratégie
00:32:55beaucoup plus long terme de réinvention
00:32:57de l'utilité des vêtements, de la façon dont on les conçoit.
00:33:00Alors qu'une coopération va s'en créer beaucoup plus dans le temps long,
00:33:03va chercher à créer des bénéfices communs, mutuels
00:33:05et avoir des impacts beaucoup plus larges.
00:33:06Je pense d'ailleurs qu'à ce titre, on pourra,
00:33:08et je vais laisser la parole à Caroline, citer un programme récent
00:33:11qui a été élaboré en coopération avec d'autres acteurs
00:33:13par le mouvement Impact France pour permettre de faire monter en puissance
00:33:16beaucoup plus d'entreprises sur la mesure et la capacité à faire de l'impact.
00:33:20Mais la coopération, ça ne veut pas dire la dissolution des valeurs de l'entreprise à impact.
00:33:25Justement, l'entreprise à impact, elle est là pour apporter un changement
00:33:29et via ces coopérations, elle va pouvoir le développer, le déployer.
00:33:33Coopérer, ce n'est pas se renier par son identité, pas du tout.
00:33:38Ça peut peut-être même être aider d'autres acteurs à bouger
00:33:42et peut-être même être au cœur de son identité, de faire bouger les autres.
00:33:45Et ce n'est pas pour rien.
00:33:47Là, on a sorti un indice, un indice Impact 40, Impact 120,
00:33:52en fait, pour valoriser les startups à impact en France
00:33:55qui pourraient devenir des licornes à impact.
00:33:57Donc, il y a en France le Next 40 qui identifie les futures licornes
00:34:01et donc l'Impact 40 identifie les futures licornes à impact.
00:34:05Et on a fait un sondage un peu sur leurs besoins.
00:34:08Quels seraient leurs besoins pour devenir des licornes à impact ?
00:34:10Et donc, ce n'est pas être valorisé un jour un milliard d'euros, ce n'est pas ça.
00:34:14C'est être valorisé un jour un milliard de coûts évités pour la société,
00:34:20donc avec de la valeur réelle, écologique et sociale.
00:34:23Donc, l'enjeu, ce n'est pas de dénaturer leur âme,
00:34:27mais elles disent à 88% que leur enjeu premier,
00:34:31c'est des collaborations avec des grands groupes
00:34:33parce que c'est comme ça qu'elles vont pouvoir réellement avoir l'impact maximum.
00:34:37C'est comme ça qu'elles vont pouvoir changer les modes de comportement,
00:34:39changer les modes de consommation.
00:34:42Et ça, aujourd'hui, on voit que celles qui vraiment arrivent à scaler,
00:34:48à changer d'échelle aujourd'hui,
00:34:50elles doivent s'appuyer sur des partenariats,
00:34:52des coopérations économiques de grande ampleur.
00:34:55Alors après, évidemment, en inspirant les autres,
00:34:58on peut aussi se faire copier, se faire racheter,
00:35:01se faire parfois peut-être instrumentaliser,
00:35:05mais on peut quand même se dire que ces entreprises
00:35:07qui sont des entreprises avec des vraies stratégies,
00:35:10avec des bons entrepreneurs à la tête et qui sont des entreprises solides,
00:35:14eh bien, ça leur fait peut-être plutôt la courte échelle.
00:35:17Aujourd'hui, ces coopérations, elles ont plus à y gagner qu'à y risquer,
00:35:21qu'à les développer.
00:35:22Mais est-ce que néanmoins, il n'existe pas des cas de figure
00:35:25où il y a un risque de perdre son identité ?
00:35:28Après, il y a la possibilité de se faire racheter,
00:35:31et donc potentiellement qu'effectivement,
00:35:34ce qui est fait par le grand groupe de ce qui a été porté par la start-up
00:35:40ou dans des cas de fusion,
00:35:44peut-être qu'effectivement, les valeurs qui sont extrêmement fortes,
00:35:47qui peuvent être portées du début,
00:35:50peuvent du coup être complètement dévoyées.
00:35:52Mais c'est quand même très rare aujourd'hui.
00:35:54Ce n'est pas ça qu'on voit.
00:35:56Ce qu'on voit surtout,
00:35:58c'est des difficultés dans le fait de changer d'échelle,
00:36:02de garder ses valeurs au cœur parce qu'effectivement,
00:36:04toute entreprise qui change d'échelle, qui a son impact au cœur,
00:36:08eh bien, du coup, l'équipe grandit.
00:36:10Donc aujourd'hui, évidemment, c'est beaucoup plus facile
00:36:12de suivre des capillailles économiques quand on grandit
00:36:14que des capillailles d'impact.
00:36:17Et c'est tout le travail d'ailleurs qu'on fait aujourd'hui collectivement
00:36:20d'aligner et de donner de la robustesse à ces capillailles d'impact
00:36:23pour que tout le monde les comprenne et les voit.
00:36:25Mais ce que tout le monde comprend et voit très vite,
00:36:27c'est les capillailles économiques.
00:36:28Donc évidemment, quand on grandit,
00:36:30il faut arriver à maintenir ses deux pieds,
00:36:33à convaincre le plus en plus de gens qui nous rejoignent,
00:36:36qui n'ont pas obligatoirement ce mindset de départ, de l'adopter.
00:36:39Et donc on voit, même on a des promoteurs immobiliers à impact
00:36:43qui sont extrêmement bons, complètement disruptifs
00:36:46et qui, oui, quand ils ont des équipes classiques qui les rejoignent,
00:36:49parce qu'ils deviennent 100, 200, 300, doivent acculturer aussi.
00:36:54Et donc c'est moins dans les coopérations qu'ils font,
00:36:56des fois avec des promoteurs classiques sur du développement
00:36:58qui peuvent se rogner, que leur volonté de se déployer,
00:37:03de se développer doit être concomitante avec le fait
00:37:08de développer une culture de l'impact qui influe en interne et en externe
00:37:13aussi pour réellement rester dans leur objet.
00:37:17Mais effectivement, c'est quelque chose à quoi elles doivent veiller en permanence
00:37:24pour être du bon côté de la barrière,
00:37:26être du côté de ceux qui influencent plutôt que ceux qui se font influencer.
00:37:29Oui, même constat.
00:37:30Oui, nous, on a autant besoin des grands groupes
00:37:34que des grands groupes, je pense, ont besoin de nous.
00:37:37En fait, c'est de la coopération vraiment circulaire
00:37:39parce que nous, ce qui nous finance, donc l'activité Bouge ton groupe,
00:37:44les formations pour l'égalité professionnelle,
00:37:46ça nous permet, nous, de financer l'activité auprès des entrepreneurs eux,
00:37:50qui est beaucoup moins rentable en fait.
00:37:52Donc c'est grâce à leur aide qu'on arrive à avoir cet impact global.
00:37:56Et puis surtout, on se rend compte qu'on diffuse des graines.
00:38:00Notre mission, c'est de développer la place et l'impact des femmes dans l'économie.
00:38:03On diffuse des graines dans les grands groupes.
00:38:05Je vais vous donner un exemple.
00:38:07Il y a un grand groupe industriel.
00:38:10On a lancé pour eux une formation pour l'égalité professionnelle.
00:38:13Et la consigne, c'était surtout d'en parler nulle part.
00:38:17Qu'on fait quelque chose uniquement pour les femmes, entre guillemets, voilà.
00:38:20Donc nous, on a respecté la consigne.
00:38:23Et en fait, quatre mois après, il y avait le CEO de ce groupe
00:38:28qui a communiqué sur les réseaux sociaux sur le fait
00:38:30qu'ils avaient mis en place des formations en interne pour l'égalité professionnelle.
00:38:33Comme quoi, dans ce groupe où il n'y avait encore jamais eu de culture
00:38:37ni d'action pour plus d'égalité,
00:38:39le fait que nous, on ait instauré ça avec notre ADN, etc.,
00:38:43ça a permis de rendre fier le groupe et de mettre en place une vraie politique
00:38:49pour plus de mixité et d'égalité au sein du groupe.
00:38:51Donc, on change aussi de l'intérieur. Après, c'est long, tout ça.
00:38:55Mais moi, je crois que c'est aussi un cercle vertueux.
00:39:00Et juste pour rebondir sur ce que dit Marie,
00:39:02effectivement, ce n'est pas la même chose que de coopérer
00:39:07que de se faire copier avec des acteurs qui ne savent pas faire
00:39:12et qui, du coup, vont potentiellement mal faire.
00:39:16Tout simplement, par méconnerie, c'est de se dire c'est une bonne idée.
00:39:18Et faire tout seul quand on ne sait pas faire,
00:39:21c'est souvent faire à côté.
00:39:24Et donc, aujourd'hui, on voit toute une logique.
00:39:27Voilà comment, par exemple, les dispositifs de seconde main
00:39:31se sont développés très largement.
00:39:33Mais les acteurs historiques, sociaux de la seconde main,
00:39:37aujourd'hui, ils n'attendent que des vrais partenariats
00:39:41structurants sur la seconde main, permettant à une entreprise
00:39:46comme Label Ebaus de faire x10, x100, x1000.
00:39:50Bon, après, que les marques fassent leur propre service de seconde main,
00:39:54voilà, en communiquant beaucoup et en ne faisant peut-être pas beaucoup,
00:39:59parfois, c'est autre chose.
00:40:01Mais des partenariats structurants qui pourraient faire grandir
00:40:04cette entreprise avec justement l'ADN qui est le sien,
00:40:09c'est quand même ce qu'on espère tous.
00:40:12On avait un peu commencé à évoquer le sujet dans une précédente émission,
00:40:15parfois en allant jusqu'aussi à la fusion avec la marque Innocent,
00:40:18qui fait partie du groupe Coca et qui avait notamment expliqué
00:40:21par la voix de son directeur général Europe qu'en réalité,
00:40:25les moyens du groupe Coca les avaient aidés à construire une usine
00:40:28extrêmement durable avec des moyens qu'ils n'auraient pas eus sans eux
00:40:31et sans forcément que ça dévoile le cœur de leur mission.
00:40:34Par extension, ce que j'observe aussi beaucoup en ce moment,
00:40:37c'est notamment la concentration du marché du conseil.
00:40:39On voit beaucoup d'acteurs du conseil RSE développement durable,
00:40:42par exemple, qui sont en discussion, en collaboration,
00:40:45voire en phase de fusion acquisition avec des grands groupes
00:40:48qui, eux, cherchent tous à acquérir des compétences historiques
00:40:50sur les métiers du conseil RSE parce qu'il y a une grosse tendance là-dessus.
00:40:54Et ce qu'on constate, c'est qu'il y a beaucoup de friction en interne,
00:40:56notamment chez les salariés de ces cabinets-là en se disant
00:40:58« Mais si je rejoins un big four sans l'avoir choisi au départ,
00:41:01est-ce que je ne risque pas de me retrouver à faire des missions
00:41:03qui ne sont pas celles que je voulais ? »
00:41:04Et le risque zéro, là, il n'existe pas.
00:41:06Et donc, souvent, dans ces cas-là, on a des gens qui s'en vont, clairement.
00:41:08Et c'est souvent une partie des effectifs qui est assez significative.
00:41:12Parfois, ça marche aussi très bien parce qu'on peut accéder aussi à des missions
00:41:16où les effets d'échelle en termes d'impact sont beaucoup plus vastes
00:41:19parce qu'on travaille sur des grosses entreprises
00:41:20et pas que sur des plus petits cas qui sont extrêmement intéressants
00:41:23en termes d'innovation mais qui, souvent, ont des échelles trop petites.
00:41:27On l'a dit dans cette émission, c'est du concret.
00:41:30Est-ce qu'on peut définir quelques critères qui devraient guider les entreprises en impact
00:41:36dans le choix de leur partenaire ?
00:41:39Peut-être, moi, ce qui me vient là en premier et en rebond de toute la conversation,
00:41:43c'est la question des indicateurs, justement.
00:41:47Et peut-être, ça fait le lien avec l'introduction tout à l'heure de Thomas,
00:41:50la différence entre la coopération et la collaboration.
00:41:53En gros, est-ce qu'on a des indicateurs qui sont purement des indicateurs de performance ?
00:41:58Ou c'était Caroline qui disait ça, désolée, je ne sais plus.
00:42:01Mais est-ce qu'on a purement des indicateurs économiques très faciles à comprendre
00:42:05qui sont un peu business as usual et qui, là, ne demandent pas forcément de la coopération
00:42:11dans la durée et dans le long terme ?
00:42:13On cherche juste à viser les mêmes objectifs que précédemment
00:42:17et on espère que ça ira peut-être un petit peu plus vite en faisant un partenariat.
00:42:22Ou est-ce que, dans le cadre d'une collaboration,
00:42:24on ne définit pas des critères d'impact écologique, sociaux, humains, de bien-être ?
00:42:32Des gens qui sont au cœur de ces collaborations,
00:42:36peu importe, tout dépend du sujet, évidemment.
00:42:38Mais peut-être qu'un des critères clés, c'est aussi de se mettre d'accord sur des indicateurs,
00:42:47si tant est que ce soit possible de mesurer.
00:42:48Dans certains cas, ça ne l'est peut-être pas.
00:42:51Des indicateurs d'impact plus large que juste des indicateurs
00:42:56qu'on a l'habitude de mesurer chacun séparément.
00:42:59C'est là que ça rejoint la question de l'objectif un peu commun dont on parlait tout à l'heure.
00:43:04Et peut-être un deuxième critère que j'observe, c'est d'avoir un rôle de...
00:43:13En fait, ces coopérations, elles ne marchent que si il y a un rôle de coordination
00:43:20de la coopération qui est très clair, porté par l'une ou l'autre des parties, peu importe.
00:43:25Mais ça, c'est un rôle qui prend du temps, qui n'est souvent pas financé,
00:43:30en tout cas bien sous-valorisé et qui est un facteur clé de succès
00:43:34dans la réussite d'une collaboration, encore plus dans le cadre
00:43:39quand il n'y a plus de deux acteurs, on va dire.
00:43:42Pour moi, c'est rarement le cas.
00:43:46Je n'ai pas assez la vision d'ensemble sur toutes les collaborations qui ont lieu,
00:43:50mais en tout cas, je trouve que moi, tous les exemples que j'ai en tête,
00:43:53soit de certains des entrepreneurs qu'on a accompagnés, des boîtes qu'on a accompagnées,
00:43:58ou de nous-mêmes des collaborations, des alliances dont on fait partie,
00:44:03ce temps de coordination pour justement allier tous les acteurs autour d'objectifs communs
00:44:10qui nous dépassent un peu tous, ce temps-là, il est sous-valorisé,
00:44:14on le minimise tout le temps, il n'est pas du tout financé.
00:44:17C'est du temps qu'on prend en plus du reste, alors que tout le monde est en flux tendu permanent.
00:44:23Donc je trouve que ça, on parle de critères de, un peu les musts de la coopération.
00:44:30Pour moi, ça, c'est un élément super important.
00:44:33Oui, c'est très important ce que tu viens de dire, Joséphine,
00:44:36c'est vraiment effectivement de mesurer l'efficacité de ce qui est mis en place.
00:44:42On se rend compte, et notamment côté égalité, je parle forcément de ce que je connais le mieux,
00:44:47il y a la loi Rexin qui est arrivée avec une directive européenne
00:44:50qui impose 30% de femmes dans les instances dirigeantes d'ici fin 2026 et 40% d'ici fin 2029.
00:44:56Et en fait, ça oblige aussi les organisations à plus juste cocher la case,
00:45:01j'ai fait quelque chose pour l'égalité ou la mixité ou les femmes,
00:45:05mais vraiment à mesurer la progression du middle management au sein de l'entreprise,
00:45:11de mesurer le nombre de femmes dans chaque strat, etc.
00:45:15Et ça, c'est pour nous extrêmement bénéfique,
00:45:20parce que par exemple, avec Bouge ton groupe, on mesure toute cette efficacité,
00:45:23et tu l'as dit, sur des points qui ne sont généralement pas comptés au sein de l'entreprise.
00:45:29Par contre, nous, on mesure en termes de posture, en termes d'agilité,
00:45:32en termes de transversalité, prise de parole, confiance, etc.
00:45:37Sur tous ces sujets-là, on le mesure au début et à la fin.
00:45:40Et par exemple, avec Bouge ton groupe, c'est 92% des femmes qui changent de posture,
00:45:45et 67% qui ont changé de poste à l'issue de la formation, qui sont en mobilité.
00:45:50Et je dis ça, pourquoi ?
00:45:52Parce qu'aujourd'hui, les entreprises, elles ont besoin de mettre de la RSE efficace,
00:45:57et pas juste cocher une case pour avoir bonne conscience et pour dire,
00:46:00oui, c'est bon, on fait ça, on fait quelque chose là-dessus.
00:46:02Non, on ne peut plus, sinon, les salariés partent, comme tu l'as dit aussi très justement, Thomas.
00:46:08Et après, pour rebondir sur ce que dit Marie, la question, c'est aussi la place que ça.
00:46:13C'est-à-dire, est-ce que c'est stratégique ou est-ce que ce n'est pas stratégique ?
00:46:16Et donc, c'est exactement la même chose, ça finalise la réflexion sur les indicateurs.
00:46:23C'est-à-dire, si on a un acteur pour qui c'est stratégique,
00:46:25et un acteur pour qui c'est totalement secondaire, c'est marginal,
00:46:30et à la limite dans l'opération de com', ça, ça ne marche pas, ça ne peut jamais marcher.
00:46:35On a aujourd'hui le cas le plus abouti de coopération, c'est les joint ventures.
00:46:40Donc, des entreprises privées qui, avec une entreprise sociale ou une entreprise environnementale,
00:46:46font d'une nouvelle entité pour résoudre une problématique ensemble.
00:46:51Et donc, en partageant réellement, ils créent une filiale ensemble.
00:46:55Donc, on ne peut pas faire plus abouti comme coopération.
00:46:58Et aujourd'hui, on voit que ces joint ventures, c'est un très long et très difficile de mettre en place.
00:47:04Donc, le temps, comme tu le dis très bien, la montée en compétences mutuelles pour bien se comprendre,
00:47:09et ça marche, ça marche parce que ça devient stratégique pour les deux entités.
00:47:15Et donc, du coup, là, c'est transformateur et c'est extrêmement puissant.
00:47:19Mais voilà, il ne faut pas oublier que si c'est complètement un à côté pour quelqu'un et stratégique pour l'autre,
00:47:30là, on va de toute façon à l'échec.
00:47:33Et ce qui est intéressant, et ce que disait très bien Marie,
00:47:35c'est qu'aujourd'hui, on peut s'appuyer vraiment sur la réglementation et l'évolution de la réglementation.
00:47:40C'est cœur, c'est clé.
00:47:41C'est pour ça que nous, Impact France, on travaille énormément sur le changement et l'évolution de la réglementation
00:47:46pour que, bien sûr, il y ait un soutien aux entreprises à impact,
00:47:51qui ont quand même des enjeux écologiques et sociaux,
00:47:55et du coup, pour ça, font de la recherche et développement pour l'intérêt général
00:47:58et donc doivent être encouragées à se créer à ce qu'ils aient au moins autant que les start-up tech en France.
00:48:05Mais aussi pour qu'il y ait une espèce de voiture-balai dans le bon sens pour les entreprises,
00:48:12et donc qu'il y ait un minimum qu'on demande d'engagement écologique et sociaux pour toutes,
00:48:16et qu'on puisse, au fur et à mesure, avoir des incitations à ce qu'elles fassent mieux sur les enjeux environnementaux et sociaux,
00:48:22et que ça leur donne des points de compétitivité de faire mieux.
00:48:24Et dans ce cas-là, ça devient stratégique.
00:48:26Et donc la loi RIC1, c'est ça, c'est qu'aujourd'hui, l'égalité femmes-hommes est devenue stratégique,
00:48:31c'est mis au cœur de l'entreprise.
00:48:33Et donc du coup, travailler avec des acteurs de l'égalité, c'est un enjeu stratégique pour l'entreprise, autant que pour l'acteur qui arrive.
00:48:40Et c'est ce qu'on essaye aujourd'hui en faisant évoluer les réglementations, de faire.
00:48:45Par exemple, moi je croisais Lenovo il n'y a pas longtemps et qui me disait,
00:48:48mais oui, l'évolution de la réglementation sur le réemploi et les demandes qui nous ont faites,
00:48:58nous ont ouvert de nouveaux champs de travail stratégiques pour nous.
00:49:01Et on ne les aurait pas ouverts si la réglementation ne nous l'avait pas poussé à le faire.
00:49:05Et donc voilà, on voit que là, on a un espèce de triptyque,
00:49:09l'innovateur à impact qui pense, qui disrupte, qui avance,
00:49:14la grande entreprise qui a envie et la réglementation qui permet de mettre tout le monde finalement au même niveau d'enjeu,
00:49:21qui fait que là, on peut avoir un vrai écosystème coopératif positif.
00:49:25On a vu sur la communauté, par exemple, Bicorp au niveau européen,
00:49:29des coalitions sectorielles se monter entre entreprises labellisées sur la beauté,
00:49:33sur l'alimentaire, par exemple, pour faire advenir d'autres cadres réglementaires qui soient à la fois à leurs bénéfices,
00:49:40parce qu'elles apportent des services sociaux environnementaux ou en tout cas, elles ont moins d'impact négatif.
00:49:44Elles ont moins de coûts indirects pour la collectivité derrière.
00:49:46S'il faut traiter les eaux polluées, on a eu des gros sujets sur l'épiphase récemment, par exemple,
00:49:51ou si elles vont, par exemple, au niveau social, créer des conditions d'accès plus simples à des produits.
00:49:57En fait, elles se mettent en coalition pour essayer de faire advenir un nouveau cadre réglementaire.
00:50:01Il y en a une qui était donc la Beauty Coalition, des entreprises plutôt dans le domaine de la beauté,
00:50:06qui n'est pas celui que, honnêtement, je maîtrise le mieux personnellement,
00:50:09mais qui avait travaillé vraiment ensemble pour avoir un plaidoyer commun.
00:50:12Et ça, c'est vrai que le mouvement Impact France le fait très bien.
00:50:15Mais ce qui était intéressant, c'est qu'on a eu des entreprises de pays qui ne se connaissaient pas forcément,
00:50:18qui ne travaillaient pas ensemble, qui se sont mises en coalition parce qu'elles ont rejoint un écosystème qui était le même,
00:50:23qui était celui de Bicorp et qui, par ce biais là, se sont dit tiens,
00:50:25ici, au niveau européen, on essaie de faire advenir un autre cadre.
00:50:28Ce qui permet derrière de tirer vers le haut tout un écosystème et, elles, de continuer à avancer dans leurs idéaux,
00:50:33qui sont d'avoir des produits qui aient moins d'impact environnemental et qui soient au service de l'inclusion, notamment des femmes, en l'occurrence.
00:50:41Et une fois la coopération faite, est-ce qu'il existe de bonnes pratiques pour surmonter les différences culturelles entre les deux parties prenantes ?
00:50:52Désolé, je vais enchaîner, mais parce que j'en ai un qui répond assez bien à ça.
00:50:57C'est que, nous, il y a quelques temps, avec mon entreprise, on a fait une acquisition, qui était la première d'ailleurs.
00:51:02Et ce qui était intéressant, c'est que dans les discussions, assez vite, la question économique a été traitée.
00:51:06Parce qu'en fait, la jonction la plus forte, elle était justement sur la volonté d'avoir un impact commun par des métiers complémentaires.
00:51:12Par contre, nos cultures d'entreprise ne sont pas les mêmes parce que, nous, on conçoit des logiciels sur mesure et on a fait l'acquisition d'une agence digitale
00:51:20qui a un métier sensiblement différent, notamment dans ce qu'on voit du métier.
00:51:24Et en fait, assez rapidement, on a eu une très forte envie de l'entreprise qu'on a acquis de tendre vers le modèle que, nous, on a mis en place dans mon entreprise, qui s'appelle la PERMA-Entreprise.
00:51:34Et donc, petit à petit, on déploie des choses. L'attente est vraiment très forte.
00:51:39Je pense que le mot-clé, il est vraiment sur la culture, la culture d'entreprise qu'on essaie de faire advenir, qui doit devenir commune.
00:51:45Mais ça, le problème, c'est que tu ne peux pas le faire si tu es trop raide, si tu veux aller trop vite.
00:51:49Le rapport au temps qu'évoquait tout à l'heure Joséphine, nous, on travaille beaucoup sur ça, sur l'arrivée progressive de quelque chose.
00:51:54Et surtout, peut-être que ça, on ne l'a pas énormément évoqué, mais on l'a évoqué en tout cas sur le volet intérêt commun.
00:51:59Mais c'est une réciprocité, qu'eux aussi puissent nous transmettre des choses, nous faire progresser sur d'autres aspects.
00:52:05Si ça ne va que dans un sens, il y a quand même peu de chances que ça marche.
00:52:08Joséphine, tu disais le temps, j'allais dire leur temps, le temps, le temps, prendre le temps, pouvoir se partager, des cultures d'entreprise,
00:52:16des valeurs fortes, des façons de travailler, la compréhension mutuelle sur qu'est-ce qui va être stratégique pour l'une partie, stratégique pour l'autre partie.
00:52:25Ça, c'est du temps, juste même de conversation, en fait, qu'il faut prendre.
00:52:31Sinon, ça ne marche pas. Mais c'est ce qui est le plus précieux.
00:52:36Donc, pour moi, c'est un élément, un élément clé, le rapport au temps.
00:52:41Marie, je te vois.
00:52:42Je suis totalement d'accord parce que les entreprises se réveillent parfois en n'ayant jamais travaillé sur l'égalité.
00:52:49Et ce n'est pas grave. C'est un constat. On voit que c'est partout pareil.
00:52:52Et elles nous disent alors, comment on fait pour avoir cet objectif là?
00:52:55Nous, on n'a pas de baguette magique. En fait, il y a plein, une somme de petites actions et du temps.
00:53:01Ça, c'est indispensable. Et comme disait Caroline, la volonté des dirigeants, si ce n'est pas stratégique,
00:53:07si c'est mis dans un coin, si c'est une cage à cocher, si c'est une opération de com', ça ne va jamais marcher.
00:53:13Par contre, s'il y a une conviction des dirigeantes ou des dirigeants, là, on est sûr que derrière, ça déroule.
00:53:18On est sûr que les managers, par exemple, sont objectivés sur l'égalité femmes-hommes au sein de leur staff.
00:53:25Tout change, en fait. Si il y a une vraie volonté et du temps, là, ça marche.
00:53:31C'est déjà la fin de ce débat. On passe à la dernière séquence, le Good to Know.
00:53:41Et allez, c'est l'heure du Good to Know.
00:53:42Et Caroline, tu nous parles d'un outil pour mesurer son impact.
00:53:45J'ai nommé l'Impact Score.
00:53:48Oui, l'Impact Score, c'est un outil qui a été créé il y a cinq ans par une coalition d'acteurs,
00:53:54une quarantaine de réseaux d'entreprises engagés, mais pas tous engagés d'ailleurs,
00:53:59et qui souhaitaient un peu avoir une base commune pour évaluer leurs engagements dans la transition écologique et sociale.
00:54:07Et en fait, il y avait pas mal de référentiels différents,
00:54:10et puis de demandes différentes venant d'acteurs publics, venant d'investisseurs,
00:54:15et une difficulté finalement des entrepreneurs à comprendre vraiment
00:54:20quels sont les points qu'il faut que je change, que je regarde pour développer une stratégie d'engagement à 360.
00:54:27Et qu'est-ce que c'est que l'Impact ?
00:54:28Et donc, on a voulu se réunir et poser le plus simplement possible les indicateurs clés
00:54:34sur les enjeux écologiques, sociaux, de partage de la valeur, de partage du pouvoir,
00:54:39qui pouvaient être facilement compréhensibles par les entrepreneurs,
00:54:42et avec aussi une volonté commune de leur proposer des objectifs chiffrés.
00:54:47Alors des objectifs chiffrés qui ne sortent pas de notre chapeau,
00:54:50mais qui correspondent aux objectifs des grandes politiques publiques françaises, européennes,
00:54:57sur les enjeux d'inclusion, sur les enjeux de diversité, sur les enjeux de pauvreté,
00:55:02mais aussi les objectifs scientifiques.
00:55:06Parce qu'aujourd'hui, on sait que la baisse de l'empreinte carbone
00:55:09et les objectifs que se donne la France pour y arriver,
00:55:14il faut qu'il y ait une part prise par les entreprises.
00:55:17Et donc, c'est entre 5 et 7,5% de baisse de l'empreinte carbone qui est attendue des entreprises.
00:55:23Et finalement, ces objectifs, ces indicateurs et ces objectifs n'étaient pas connus
00:55:28ou de manière très confuse par les entrepreneurs.
00:55:31Donc l'idée, c'est d'avoir comme ça la capacité avec un outil hyper simple,
00:55:39gratuit, vraiment d'intérêt général, que tout le monde connaît et que tout le monde peut répliquer,
00:55:43puisque tout le monde connaît les indicateurs, tout le monde connaît les objectifs,
00:55:46les pondérations, voilà, il est totalement transparent,
00:55:50qui puisse être utilisé comme base par les entrepreneurs qui, de toute petite entreprise,
00:55:54vraiment ça va du créateur d'entreprise jusqu'au très grand groupe,
00:55:59peuvent avoir comme ça une vision de là où ils en sont sur leur stratégie d'impact positif,
00:56:05la limitation de leurs externalités négatives et le partage du pouvoir et de la valeur.
00:56:10Et donc pour y voir plus clair, quels sont les critères de notation et de sélection ?
00:56:15Eh bien sur l'impact positif, par exemple,
00:56:18quelle est la place de la résolution d'un enjeu social ou environnemental dans la stratégie de l'entreprise ?
00:56:24On a parlé de stratégie tout à l'heure.
00:56:26Est-ce que c'est un axe qui est aussi important que la recherche de profit ?
00:56:31Est-ce que c'est plus important ? Est-ce que c'est moins important ?
00:56:34Quelle est la part que ça prend dans la stratégie d'innovation ?
00:56:37Par exemple, quels sont les dispositifs de labellisation ?
00:56:40Voilà, la stratégie globale d'impact positif.
00:56:43Mais il y a aussi sur la limitation des externalités négatives,
00:56:47c'est les enjeux climat, biodiversité, inclusion, diversité dans l'entreprise qui sont ainsi regardés.
00:56:54Il y a un enjeu de justice finalement aussi.
00:56:57Est-ce que mon entreprise est juste ?
00:56:59Est-ce qu'elle représente bien ce que sont les travailleurs, les salariés français ?
00:57:05Ou est-ce que finalement, j'ai énormément de jeunes diplômés et finalement personne dans des situations d'inclusion ?
00:57:12Voilà, c'est finalement des objectifs que tout le monde connaît.
00:57:17Et sur le partage de la valeur et du pouvoir, c'est aussi quelque chose qu'on a voulu et de manière très collective marquer
00:57:25parce que la vie de l'entreprise et sa stratégie, elle est aussi définie par ça.
00:57:30Qui est membre de sa gouvernance ? Comment agit sa gouvernance ?
00:57:34Comment se répartit le bénéfice de mon entreprise ?
00:57:39La part de l'investissement sur, encore une fois, les enjeux d'innovation écologique et sociale,
00:57:44tout ça en creux, c'est rarement regardé, mais c'est ça qui montre aussi le niveau d'engagement de l'entreprise.
00:57:52Donc finalement, c'est qu'une cinquantaine de critères.
00:57:55Ça prend deux heures à une entreprise en moyenne, quelle que soit sa taille,
00:57:59mais c'est comme ça un reveal rapide et ça commence aujourd'hui aussi à être intégré par des acteurs publics,
00:58:08par des financeurs, comme la première marche de leur capacité à voir le niveau d'engagement des entreprises,
00:58:16par exemple, qui bénéficient d'aides publiques ou dans lesquelles ils vont investir.
00:58:21Et donc, on essaye aussi, et je pense que c'est ce qui est très important aujourd'hui aussi,
00:58:27on parlait de coopération, c'est d'avoir des grilles de lecture commune et des outils de place,
00:58:32c'est-à-dire ne pas céder au fait que dans les enjeux écologiques et sociaux,
00:58:37bien sûr, il y a des business aussi qui se font autour de ça et qui sont complètement normaux
00:58:41et qui permettent aussi de pousser tout le monde à l'action,
00:58:44mais il y a un enjeu d'avoir une vision, une visibilité commune des outils de place
00:58:50qui sont partagés par les entrepreneurs, mais aussi par l'ensemble de leur partie prenante
00:58:55et in fine par les consommateurs qui ont aussi quand même besoin qu'on leur apporte des preuves du niveau d'engagement des entreprises,
00:59:03parce que là, ils sont quand même perdus par les différents niveaux de marketing
00:59:07qui, des fois, font passer un remplacement des bouteilles en plastique par les gourdes à la cantine
00:59:11comme une révélation écologique pour une entreprise,
00:59:15et des engagements ultra structurants comme des pécadilles parce que c'est difficile de s'y retrouver.
00:59:21Donc, un outil pour voir ensemble et comprendre ensemble le niveau d'engagement
00:59:27et, si possible, que tout le monde puisse contribuer à ce que ça aille dans le bon sens.
00:59:30Et dernière question, ce ne sont que des adhérents du mouvement Impact France ?
00:59:33Alors, pas du tout. Aujourd'hui, on a plus de 5 000 entreprises qui ont fait l'Impact Score
00:59:37et c'est en grande majorité des entrepreneurs qui ne sont pas membres du mouvement Impact France,
00:59:43ce que c'est un outil à destination de n'importe quelle entreprise.
00:59:47Et c'est comme ça aujourd'hui qu'on a une région comme l'Occitanie qui le demande maintenant dans tous ses dossiers d'attribution d'aides publiques.
00:59:53Donc, évidemment, pas que des entrepreneurs du mouvement Impact France ont des aides publiques de la région Occitanie.
00:59:59Merci beaucoup, Caroline. C'est la fin de cette émission.
01:00:02Caroline Neyron, directrice générale du mouvement Impact France.
01:00:06Merci à Joséphine Boucher, cofondatrice et directrice générale de Ticket for Change.
01:00:11Et merci à Marie-Éloi, présidente et fondatrice de Bouche ta boîte et Femme des territoires.
01:00:17Merci à toi, Thomas. On se retrouve le mois prochain.
01:00:20À très vite sur For Change.