Lundi 14 octobre 2024, 4GOOD reçoit Thomas Breuzard (Directeur permaentreprise, norsys & Coprésident, B Lab France) , Elisabeth Laville (Fondatrice, Utopies et Campus responsables) , Antoine Denoix (PDG, AXA Climate) et Fabrice Bonnifet (Directeur Développement Durable & Qualité, Groupe Bouygues)
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00:00Nombreux sont ceux qui se demandent si la régénération n'est pas simplement un terme de plus ou si le potentiel en matière d'impact sur notre façon de penser et de faire des affaires est réel.
00:16Certains doutent de sa rentabilité, on l'a évoqué, et se demandent si les coûts ne surpassent pas les bénéfices. D'autres voient en elles une opportunité de transformation profonde.
00:26Commençons ce débat par une question, quelle profitabilité du régénératif pour en faire la norme ?
00:34Ce qui est sûr c'est que la profitabilité elle doit bouger, la norme de profitabilité, la norme en tout cas du revenu et la distribution du revenu.
00:40Ce qui est sûr c'est qu'il n'y a pas de tabou, et je pense qu'une entreprise en tout cas c'est une conviction, elle doit être profitable.
00:44La nature est profitable, à un moment donné il y a une réalité économique qui fait que si vous voyez l'argent comme de l'énergie,
00:51c'est une preuve aussi de viabilité pour la valeur que vous apportez au monde, au marché, à la société.
00:57Donc il y a une profitabilité qui est nécessaire, après la vraie question elle devient d'ailleurs assez politique,
01:01c'est tout ce qui est au-dessus de la profitabilité, comment on distribue le profit, à qui ?
01:06Et donc une des convictions en tout cas sur le régénératif c'est que la croissance est limitée, c'est-à-dire que les arbres ne montent pas au ciel.
01:11Et ça ne veut pas dire qu'il faut tout de suite rentrer dans un paradigme de décroissance pour tous les secteurs,
01:15mais que la croissance doit se faire à condition d'embarquer l'écosystème dont on dépend.
01:19Et donc moi j'aime beaucoup ces cabinets de conseils qui dépendent des surdiplômés français, des grandes écoles qui recrutent tous ces jeunes diplômés.
01:26La question que je leur pose quand je les rencontre c'est qu'est-ce que vous faites pour faire en sorte que l'infrastructure scolaire,
01:30ou en tout cas ces grandes écoles d'où vous dépendez, puissent grandir aussi ?
01:33Comment vous redonnez finalement le profit à l'écosystème dont vous dépendez ?
01:37Et donc ce réflexe qui vise à dire en fait la croissance, de qui je dépends pour croître en tant qu'entreprise,
01:42et comment je redistribue mon profit à ces gens-là aussi et surtout, elle est fondamentale et surtout elle est assez impensée dans les entreprises.
01:49Fabrice ?
01:51Ouais alors je dirais un peu les choses différemment.
01:54Je pense qu'au point où on en est, et compte tenu du temps qui nous reste et des risques d'emblément qui sont maintenant plus des risques mais qui sont quasiment inéluctables,
02:05il va falloir qu'on comprenne quand même assez rapidement que l'objectif c'est de survivre et de sauver l'essentiel.
02:12Parce qu'on le dit souvent, quand on aura abattu le dernier arbre, mangé le dernier poisson, on va s'apercevoir que l'argent n'est pas comestible.
02:19Donc c'est ce référentiel de tout ramener à l'argent, je pense qu'il va falloir qu'on arrive à s'en débarrasser assez rapidement.
02:27On l'a dit, on a besoin d'avoir un minimum de profitabilité pour une entreprise parce que c'est la respiration d'entreprise,
02:34c'est lui permettre de payer les salaires accessoirement et puis d'investir un peu.
02:38Mais ça ne doit pas être la finalité de l'entreprise, la finalité c'est de durer.
02:41Et pour durer, il va falloir ralentir le nez de l'essentiel.
02:45Donc en fait, la première question qu'il faut se poser pour aller vers le Redgen,
02:49ce n'est pas de vouloir rendre plus vert des produits qui ne devraient plus exister, parce que ça, ça n'a pas beaucoup de sens,
02:54mais de rendre plus vert des produits essentiels.
02:58Donc ça questionne le problème de la raison d'être de l'entreprise.
03:02À quoi je chère ? Est-ce que je chère au-delà de mes clients ? Est-ce que je participe quelque part au bien commun ?
03:07Est-ce que mon activité économique part ? Est-ce que dans mon process, est-ce que j'ai inclus dans mon process
03:12les sommes qui sont nécessaires pour pouvoir produire sans polluer ?
03:16Mais pas sans polluer un petit peu moins, sans polluer du tout.
03:20C'est le problème de la mort rapide et de la mort lente. Le but, ce n'est pas de ralentir simplement,
03:23c'est d'aller vers le net zéro impact.
03:26Et à partir de là, cette notion de profit, cette notion de performance,
03:30c'est moins en cash flow qu'on va la mesurer demain, mais en capacité de durée.
03:35Parce que finalement, le vrai objectif pour une boîte, c'est de durée.
03:38Et donc ça, c'est tous les imaginaires de la performance qu'il faut pouvoir remettre sur la table.
03:43Parce qu'aujourd'hui, les managers les plus emblématiques sont ceux qui génèrent le plus de cash.
03:48Demain, les managers les plus emblématiques, ce sont ceux qui vont pouvoir démontrer qu'ils vont pouvoir durer longtemps.
03:52Pourquoi ? Parce qu'on est confronté à ce que les époux Meadows avaient déjà mis en évidence il y a 50 ans
03:58dans « Limit to Growth » sur la macroéconomique.
04:01Oui, la croissance infinie dans un monde fini en ressources, ce n'est pas possible.
04:04Mais maintenant, on est confronté à ça en microéconomie.
04:07Pourquoi on est confronté à ça en microéconomie ?
04:09Parce qu'une entreprise, pour faire son chiffre d'affaires, a besoin de matières premières et d'énergie.
04:15Et encore jusqu'à un peu de temps, il n'y avait pas de limite sur l'utilisation des matières premières
04:20et pas de limite sur l'utilisation de l'énergie.
04:22On était dans une espèce d'illusion du « no limit » sur ces sujets,
04:25parce que la planète était très grassouillette et qu'il y avait des réserves partout.
04:29Mais on a tellement surexploité avec nos milliards de machines,
04:32qu'on arrive dans la décennie et même dans le siècle
04:35où tout un tas de matières premières critiques qui sont nécessaires pour le business
04:39sont au stade d'extraction, au stade d'exploitation, où on a passé le pic.
04:45Et quand on a passé un pic, après on arrive dans la descente.
04:47Je vous donne un exemple pour le cuivre,
04:49qui est un métal important de ce qu'on appelle la pseudo-transition dont on parle partout.
04:54Il y a 30 ans, on était à 107 dollars la tonne.
04:57Aujourd'hui, on vient de dépasser, j'ai appris, à 12 000 dollars la tonne.
05:00Donc tous ceux qui font des projections sur une utilisation toujours croissante de ce métal pour leur business,
05:05on va être confrontés à la limite.
05:07Aujourd'hui, on arrive dans des business où on commence à arriver,
05:11on perçoit ce qu'on appelle des conflits d'usages,
05:14où tout le monde veut les mêmes matières premières, mais il n'y en aura pas assez pour tout le monde.
05:17Donc la capacité de résilience, la capacité de shifter le modèle d'affaires
05:22pour pouvoir moins dépendre de ces matières premières critiques pour pouvoir durer,
05:25c'est ça que de plus en plus les actionnaires vont devoir regarder.
05:28Dis-moi de quoi tu dépends et je te dirai si je mets de l'argent chez toi ou si je mets de l'argent ailleurs,
05:33parce que le référentiel de performance demain, je le répète,
05:36ce ne sera pas la génération de casse, ce sera la capacité à démontrer qu'on peut durer
05:40dans un monde qui se contracte sur ces flux physiques et sur ces matières premières.
05:43La viabilité.
05:44La viabilité, il faut bien comprendre ça.
05:47Et donc moi, quand j'interviens dans les comités de direction ou dans les conseils d'administration,
05:50je leur dis mais regardez le modèle économique de l'entreprise et sa dépendance,
05:55d'ailleurs, sa dépendance à la biodiversité, sa dépendance aux ressources.
05:58Et si vous arrivez à démontrer qu'il n'y a pas trop de dépendance,
06:02parce qu'elle a su diversifier ses matières premières,
06:05mais ce n'est pas une question de soutenabilité faible,
06:07de dire on va remplacer des matières premières par une autre.
06:09Si on l'a fait pendant des années, ça ne marche pas non plus.
06:11C'est comment arriver à ne plus générer d'externalité négative.
06:15Et c'est possible.
06:16Comment est-ce qu'on fait justement ?
06:17Est-ce qu'on laisse le concept évoluer organiquement
06:19ou est-ce qu'on devrait plutôt envisager un cadre réglementaire spécifique ?
06:24De toute façon, la réglementation, c'est la voiture balaie du système.
06:26La réglementation arrive quand il y a déjà une majorité d'acteurs qui le font déjà.
06:30Sinon, il y a de telles forces de lobbying qui font que ça n'émerge pas spontanément.
06:35Donc avant d'arriver à la réglementation, qui arrivera un jour,
06:38parce que de toute façon, on voit bien ce qui se passe,
06:39quand ça devient intolérable, l'État finit par réguler.
06:42Mais si on attend, comme on l'a toujours fait, que la régulation arrive,
06:45on sera tous grillés.
06:47Donc avant d'en arriver là, il faut des cadres volontaires.
06:51C'est ce qu'on appelle la SOFLO, qui devient souvent la ARDNO un peu plus tard.
06:53Il faut créer les conditions de la SOFLO,
06:55donc créer des cadres volontaires, des normes,
06:57dans lesquelles les entreprises vont les adopter d'une façon volontaire,
07:01pour progresser.
07:02Donc c'est des référentiels, ça peut être des labels, c'est tout ce que vous voulez.
07:05Et comme je dis souvent, un rang motivé entraîne le banc.
07:09Dès qu'il y aura quelques entreprises qui vont le faire
07:11et qui vont démontrer qu'elles vont améliorer leur résilience, etc.
07:13Et ça serait quoi les préalables indispensables,
07:15avant de pouvoir prétendre justement à l'appellation ?
07:17C'est ce qu'on va faire avec le Régime Écosystème.
07:19On va déterminer quelques règles.
07:21On a besoin de règles quand on joue à n'importe quel jeu.
07:23S'il n'y a pas de règles, c'est le bordel. Il faut des règles.
07:25Le cas, c'est déjà de réfléchir.
07:27Il faut qu'il y ait des dirigeants qui se posent des vraies questions sur leur business
07:29et qui tirent le fil de leur business, de leurs produits, de leur activité.
07:31Et des concepts qui vont paraître peut-être un peu perchés,
07:33comme robustesse et performance.
07:35Oui, il faut assumer qu'un dirigeant en 2024,
07:37qui dirige des milliers de collaborateurs,
07:39il doit se penser sérieusement sur ce que c'est que la robustesse,
07:42ce que c'est que la profitabilité, ce que c'est que la performance.
07:44Donc il faut réfléchir aussi.
07:46Définir la raison d'être de l'entreprise,
07:48penser son utilité pour le monde, c'est quelque chose de très à la mode.
07:50Elisabeth, vous avez Utopie qui accompagne beaucoup d'acteurs.
07:52Est-ce que vous voyez vraiment des choses changer chez ces acteurs-là,
07:55dans le travail qu'ils font sur leur utilité ?
07:57Et est-ce que ça les amène à revoir leur définition
08:00de la ligne de profitabilité nécessaire pour la viabilité de leur activité ?
08:03Je pense qu'il y a plusieurs sujets.
08:05Le sujet de la raison d'être, il est évidemment central
08:07parce qu'il devrait être fondateur.
08:09Après, on voit bien que parfois,
08:11les entreprises font cet exercice tard.
08:13Elles le font mal, parce qu'en fait,
08:15elles formulent une sorte de raison d'être
08:17qui, en réalité, est plus dans le rétroviseur
08:19que tourner vers l'avenir, au sens où elles résument
08:21ce qu'on a fait jusqu'à présent et pas ce qu'on…
08:23comment on veut se transformer pour transformer le monde,
08:25transformer la société, transformer l'activité demain.
08:27Donc oui, c'est un exercice important.
08:29Dans la société à mission, au sens de la loi PACTE,
08:32depuis 2019 en France, et il y a d'autres schémas réglementaires
08:35ailleurs dans le monde, le plus intéressant, au fond,
08:38c'est la raison d'être, mais c'est surtout, je pense,
08:41l'instance de dialogue avec des parties prenantes
08:43qui est créée avec ce qu'on appelle le comité de mission
08:45qui pousse les dirigeants à interagir en continu
08:49sur leur stratégie, à être challengés
08:53par des amis critiques, internes ou externes,
08:56qui sont là pour leur dire, si le casting
08:58du comité de mission est bien fait,
09:00qu'ils sont là pour leur dire, non mais là,
09:02vous vous faites plaisir avec quelque chose
09:04qui est un peu du blabla et qui n'est pas très étayé,
09:06ou vous en faites des caisses sur cette îlot
09:11mais en fait, ça représente 1% du chiffre d'affaires.
09:13Donc, ok, ça peut être un début, mais dans ce cas,
09:15montrez-nous la trajectoire qui va passer de 1% à 30,
09:17puis à 50, puis à 100, etc.
09:19Donc, le fait de s'astreindre,
09:22parce que c'est un peu ça aussi qu'on voit,
09:24d'ailleurs, sur le régénératif.
09:25Il y a cette espèce de tendance à prendre tous les concepts
09:27qui arrivent, cette tendance des grands groupes,
09:30mais pas que, de l'humain sans doute,
09:33à prendre tous les concepts qui arrivent
09:35et à les remouliner et à en faire assez rapidement des caisses,
09:37mais du coup, un peu des mauvalises.
09:39Je suis assez frappée par le fait que,
09:41pendant qu'une grande partie des grands groupes aussi
09:44vont vers le tout régénératif,
09:46des pionniers comme Patagonia ou Veja disent au contraire,
09:49non, mais nous, on n'utilise pas de mauvalises.
09:51Patagonia, ils ne veulent même plus parler de développement durable
09:53pour bien signifier qu'ils font partie du problème
09:55mais pas de la solution.
09:56Veja, ils ont cette phrase dans une boutique de New York
09:59que j'aime bien, qu'ils disent
10:00« Sustainability is an empty word. »
10:02Le développement durable est un mauvalise.
10:03Ils n'ont pas mis régénératif, ce qu'ils l'ont fait avant,
10:05mais ça marcherait aussi.
10:07Et nous, on parle de réalité.
10:09Donc, qu'est-ce qu'on fait en vrai au quotidien des pratiques ?
10:12C'est un peu ce que je disais tout à l'heure.
10:14Le régénératif, c'est cool comme idéal,
10:16mais je veux dire la réalité de ce que doivent faire les entreprises.
10:19Je vais prendre une autre bicorp,
10:21qui est un petit Patagonia français picture.
10:24Il faut décider qu'on fait évoluer
10:26toutes les matières premières qu'on utilise.
10:28Donc, c'est des fringues outdoor, des vêtements outdoor.
10:31Toutes les matières premières pour que, c'est leur cas,
10:3450% des matières premières soient bio-sourcées, soient recyclées.
10:38Donc, ça, c'est une évolution un peu.
10:40C'est la partie un peu le nez dans le moteur.
10:42C'est moins glamour et moins magique que régénératif,
10:45mais ce boulot-là, il doit être fait.
10:47Ils se disent, on a 10% de notre bilan carbone
10:49qui est dans la filature en amont,
10:51la filature de coton, notre filateur turc.
10:54Comment on peut le faire évoluer ?
10:56On va voir.
10:57En fait, nous, on est tout petit,
10:58donc on ne peut pas vraiment,
10:59si on lui demande de passer à des énergies renouvelables,
11:01il va nourrir au nez.
11:02Il bosse avec des 4 lombes.
11:03On va aller voir des 4 lombes
11:04et ensemble, on va retourner le voir pour l'aider,
11:06ce qui a été fait, à passer à 40% d'énergie solaire.
11:09C'est du boulot un peu minutieux et un peu technique.
11:14Donc, ce que je veux dire,
11:15c'est qu'il y a une espèce d'effet comme ça,
11:18un peu magique positif dans le régénératif,
11:20ce qui, à mon avis, explique son succès.
11:22Ils nous disent que c'est une sorte d'outil marketing,
11:24un peu comme le bio pour l'industrie agroalimentaire.
11:26Non, mais à nouveau, les mots ont un pouvoir,
11:28donc il faut les utiliser pour le pouvoir qu'ils ont,
11:30en l'occurrence, le pouvoir de motiver les gens,
11:32d'éviter au chef d'entreprise l'éco-anxiété,
11:34parce que le chef d'entreprise,
11:35il est comme tout le monde si on lui dit,
11:37non, mais en gros, chouchou,
11:38regarde ton modèle économique,
11:39regarde ton activité,
11:40dans 30 ans, tu n'es pas assurable
11:42et de toute façon, tu n'auras plus rien
11:43parce que regarde, PJ et Annie qui a fait faillite.
11:45Donc, ça ne va pas les motiver à trouver des solutions,
11:48même si les entrepreneurs sont, a priori,
11:50en tempérament plutôt du côté de
11:52j'essaie de trouver des solutions.
11:53Parfois, ils trouvent des solutions foireuses,
11:54il faut quand même le dire.
11:55Donc, pour leur éviter l'éco-anxiété,
11:57on peut dire, regarde, ton business model
11:59peut devenir régénératif, ça,
12:01c'est possible de réinventer ton activité
12:03dans les limites planétaires,
12:04de l'inscrire dans ce qui préside
12:06au fonctionnement des écosystèmes
12:08depuis avant que l'humanité existe.
12:10D'accord ? C'est possible.
12:11Donc, ça, c'est la bonne nouvelle.
12:12Par contre, le boulot à faire,
12:14c'est un boulot difficile.
12:16La question de se limiter,
12:18c'est difficile pour l'être humain en général,
12:20l'être humain dirigeant d'entreprise en particulier.
12:22Donc, mais on a des exemples.
12:25Pardon, sur la limitation,
12:28j'essaie d'illustrer par un exemple à chaque fois,
12:30sur la limitation de la croissance.
12:32Moi, il y a un exemple que j'aime bien,
12:33qui n'est pas une bicorp,
12:34qui est une entreprise américaine
12:35qui s'appelle Zingerman,
12:36qui est dans le Michigan,
12:37qui est une entreprise
12:38qui a commencé avec un Delicatessen.
12:40Et à un moment, le truc marchait très bien,
12:42ils étaient dans tous les guides touristiques,
12:43il y avait énormément, donc,
12:44pression à la croissance.
12:45Ils commençaient à avoir des gens
12:46qui venaient les voir d'autres États américains,
12:48de Californie, machin,
12:49qui disaient, ah, on veut créer,
12:50un peu comme McDo,
12:51des franchises de votre truc,
12:52ça marche super bien, etc.
12:54Et ils ont réfléchi,
12:55ils ont dit, non, mais nous,
12:56on est là pour servir,
12:57ils n'ont pas dit régénérer,
12:58parce que c'était avant,
12:59mais ils auraient pu,
13:00cette communauté-là,
13:01de Ann Arbor, Michigan,
13:02l'hyperlocale.
13:03Et ils ont dit,
13:04en fait, au lieu d'aller croître partout,
13:06parce qu'on a aussi besoin
13:07de donner des opportunités de progrès
13:09à nos salariés,
13:10mais au lieu d'aller créer
13:11plein de Zingerman partout,
13:13on va se redéployer localement.
13:16Donc, on ne s'empêche pas de croître,
13:19on s'autorise à croître,
13:21mais de manière locale,
13:22et donc modérée.
13:24Ils ont fait quoi ?
13:25Ils ont gardé tous les produits,
13:26on parlait des dépendances tout à l'heure,
13:28tout ce qu'ils importaient de loin,
13:30et qui n'était pas justifié
13:31d'importer de loin.
13:32Évidemment, si vous importez du poivre
13:33ou du café,
13:34vous n'allez pas le produire
13:35dans le Michigan demain matin.
13:36En revanche, il y a plein d'autres choses
13:37qu'ils importaient de loin,
13:38aux États-Unis ou ailleurs.
13:39Et ils ont dit,
13:40à chaque fois qu'on importe
13:41quelque chose de loin,
13:42en fait, on va recréer
13:43un business local
13:44qui va créer des emplois,
13:45des perspectives de progrès
13:46pour nos salariés,
13:47parce que les salariés
13:48sont associés au capital
13:49et généralement dirigeants
13:50de ces entreprises-là.
13:51Et c'est devenu un écosystème
13:52d'une quinzaine d'entreprises.
13:54Donc, ils importaient de la pâtisserie,
13:56ils ont créé une pâtisserie.
13:57Ils importaient de la confiserie,
13:58ils ont créé une confiserie.
13:59Ils importaient du café,
14:01ils ont créé au moins
14:02l'entreprise de torréfaction
14:03localement, etc.
14:05Et tout ça, ça crée de l'emploi,
14:06c'est au service de la communauté,
14:08et ça limite la croissance.
14:09Et un des cofondateurs,
14:11j'aime bien,
14:12quand on lui demande
14:13dans les conférences,
14:14mais vous n'avez pas l'impression
14:15que vous privez d'opportunités,
14:17il dit, en général,
14:18qui dans la salle est marié ?
14:20Et à tous les gens
14:21qui ont levé la main,
14:22c'est-à-dire la majorité en général,
14:23il dit, mais vous n'avez pas l'impression
14:25de vous priver d'opportunités.
14:26C'est aussi débile que ça.
14:28Evidemment qu'il pourrait décider
14:29qu'il préférait être McDo
14:31et être partout dans le monde.
14:32Mais lui, la boîte est en croissance,
14:34mais elle est en croissance raisonnable
14:36et très ancrée localement
14:38au service d'une communauté
14:40qu'elle contribue sans doute
14:41à régénérer.
14:42Et pour faire une boucle
14:43avec les gens qui nous écoutent,
14:44plus vous êtes local,
14:45plus vous êtes connecté
14:46à des vrais gens
14:47et pas par l'écran,
14:48et donc plus vous êtes heureux.
14:49Donc il y a une boucle quand même
14:50qui se fait à un moment donné
14:51sur des choses fondamentales
14:52dont a parlé Fabrice,
14:53qui est, qu'est-ce qui vous rend heureux ?
14:54Qu'est-ce qui va rendre heureux
14:55vos collaborateurs ?
14:56On revient à des choses un peu basiques.
14:57En fait, on est juste
14:58en train de se désintoxiquer
14:59d'un modèle qui nous a éloigné
15:00de ces questions fondamentales
15:01en nous amenant à servir
15:02à toujours plus,
15:03probablement un peu déséquilibré.
15:04On parle de ça,
15:05d'une désintoxication en fait.
15:06On disait,
15:08on apporte des solutions,
15:09des outils.
15:10Comment est-ce qu'une entreprise
15:11peut évaluer,
15:12mesurer son impact
15:13en matière de régénération ?
15:14Est-ce qu'il existe
15:15des indicateurs spécifiques ?
15:16Oui.
15:17Aujourd'hui,
15:18il y a un machin
15:19qui s'appelle la CSRD
15:20qui va concerner
15:2150 000 entreprises
15:22en Europe
15:23et qui demande déjà
15:24d'identifier
15:25ses principaux enjeux
15:26en double matérialité,
15:27ce qui est quand même
15:28une spécificité européenne
15:29parce que pour l'instant,
15:30il n'y a pas d'entreprise
15:31qui s'intéresse à ça.
15:32C'est-à-dire qu'il n'y a pas
15:33d'entreprise qui s'intéresse
15:34à l'économie,
15:35à la spécificité européenne
15:36parce que pendant très longtemps,
15:38on demandait aux entreprises
15:39d'identifier ce qui pouvait
15:42lui arriver de l'extérieur
15:44vers l'entreprise.
15:45Et là maintenant,
15:46l'entreprise doit identifier
15:48ce qu'elle génère elle-même
15:51de par son activité
15:52sur les écosystèmes
15:54dont elle dépend
15:55de manière à déterminer
15:57ses impacts positifs
15:58mais aussi et surtout
15:59ses impacts négatifs
16:00pour reconnaître que oui,
16:02une entreprise,
16:03ça crée la valeur économique,
16:04ça permet de payer des impôts,
16:05de financer les services publics,
16:06payer les salaires.
16:07Mais hélas,
16:08pendant des années et des années,
16:09la variable d'ajustement
16:10de tout ça,
16:11c'était l'environnement,
16:13le capital naturel
16:14qui, lui, n'apparaît pas
16:16dans les comptes des entreprises
16:17parce qu'il n'y a pas
16:19d'obligation de maintenir
16:21le capital naturel pour une boîte.
16:23Et donc les entreprises,
16:24de façon légale,
16:25créent la valeur économique
16:26en détruisant le capital naturel.
16:28C'est quand même un acronyme
16:29parce que c'est le capital naturel
16:30qui permet de faire
16:31l'activité économique d'entreprise.
16:32Et avec la CSRD,
16:33on rentre dans l'antichambre
16:34d'un truc complètement révolutionnaire
16:36qui va obliger les entreprises
16:39à mettre en place dans leurs comptes,
16:41dans leur stratégie d'investissement,
16:43les sommes qui vont être nécessaires
16:45pour réduire jusqu'à zéro
16:47leurs impacts négatifs.
16:48Et ça va être audité
16:49par les commissions de comptes.
16:50Ah, vous avez dit
16:51que vous générez du carbone,
16:53très bien,
16:54des émissions de gaz à effet de serre.
16:55Vous avez une trajectoire
16:56qui doit être calée sur la science.
16:58Parfait,
16:59parce que c'est une obligation
17:00réglementaire maintenant.
17:01On n'a même plus besoin
17:02d'une SBTI maintenant,
17:03c'est dans la loi.
17:04Vous êtes à 100 aujourd'hui,
17:06vous devez être à 50 en 2030.
17:09Expliquez-moi,
17:10quelles sont les sommes,
17:12les investissements
17:13que vous allez consentir
17:14pour passer de 100 à 50.
17:16Et si,
17:17si, si,
17:18vous ne dépensez pas ces sommes,
17:19eh bien vous allez devoir
17:20passer un environnemental warning,
17:21passer des profit warnings dans le temps
17:23pour dire que vous êtes
17:24en train de mentir au marché
17:25parce que vous ne respectez pas
17:27la trajectoire de décarbonation.
17:28Ça n'a rien de révolutionnaire,
17:30ce que je viens de vous dire,
17:31mais ça va quand même changer complètement
17:32la façon de gérer les entreprises.
17:34Parce qu'il n'y aura pas d'un côté,
17:35je gagne de l'argent,
17:36puis de l'autre côté,
17:37si j'ai un peu de bénéfices,
17:38j'essaie d'améliorer un peu mon empreinte.
17:40Là, il va falloir que ce soit
17:41embedded dans le même lit.
17:42Il va falloir qu'en même temps,
17:43continuer de gagner de l'argent
17:44et en réduisant l'empreinte,
17:45en même temps.
17:46Ça, c'est une nouvelle façon
17:47de gérer de malaises d'entreprises.
17:50Les entreprises n'ont pas
17:51complètement compris encore
17:52ce qui va leur arriver
17:53avec l'arrivée de la CSRD.
17:54On espère que les commissaires aux comptes
17:56vont vraiment jouer leur rôle
17:57et qu'ils vont être intransigeants
17:59sur le monitoring de ces trajectoires
18:01pour bien s'apercevoir,
18:02pour bien s'assurer en tout cas,
18:03que toutes les sommes
18:04qui vont être nécessaires
18:05pour moins polluer
18:06vont bien être dépensées
18:07et produire les effets escomptés.
18:09Parce que le but,
18:10ce n'est pas simplement
18:11que ça soit dépensé,
18:12mais que ça produise effets escomptés.
18:13C'est en train de rebâtir les cartes.
18:14Ça permet de lancer
18:15une nouvelle approche d'entreprise
18:17qu'on appelle
18:18la comptabilité multicapitale.
18:21Où il y a trois capitaux
18:22à maintenir dans une entreprise
18:23pour rester vivant.
18:24Le capital naturel,
18:26le capital humain,
18:27le capital financier.
18:28Mais le capital financier,
18:29c'est le dernier.
18:30Pendant des années,
18:31on a fait le contraire.
18:32On gagne de l'argent,
18:33on redistribue en social
18:34et en environnement.
18:35Là maintenant,
18:36on préserve la nature
18:37et on préserve le capital humain
18:38pour gagner de l'argent
18:39et donc durer dans mon village,
18:41dans mon entreprise,
18:42dans mon écosystème.
18:43C'est un changement
18:44de paradigme majeur
18:45comme dirait Madame Lavigne.
18:46Donc les outils,
18:47les normes, les règles,
18:48on n'en manque pas,
18:49on sait les faire.
18:50Le problème,
18:51c'est que si ça a sauvé le monde,
18:52on le saurait.
18:53Le conseil simple aussi
18:55sur la viabilité de leur business
18:56à long terme,
18:57qu'ils aillent juste rencontrer
18:58d'autres personnes qui bougent.
18:59En fait,
19:00ce n'est pas difficile
19:01de trouver des gens
19:02qui bougent sur le régénératif.
19:03Vous avez Thomas, par exemple,
19:04qui a bougé sur la permaculture.
19:06En fait,
19:07le propre de tous les dirigeants
19:08qui bougent sérieusement
19:09sur ces sujets,
19:10c'est qu'ils sont hyper contents
19:11de partager.
19:12D'ailleurs,
19:13la plupart lancent
19:14des business de formation
19:15pour aller inspirer
19:16d'autres entreprises.
19:17Donc appuyez-vous
19:18sur des gens qu'on fait.
19:19C'est vraiment
19:20les meilleurs outils
19:21pour avaler.
19:22Et puis il y a le C3D.
19:23C'est un outil
19:24qui est vraiment
19:25très, très intéressant.
19:26AXA Climate assure
19:27une approche authentique
19:28et transparente
19:29face aux critiques
19:30de Greenwashing.
19:31Nous,
19:32on avait tous
19:33les caractéristiques
19:34de la grande machine à laver d'AXA.
19:35On vous parlait
19:36à quelqu'un
19:37qui a réussi à surmonter ça,
19:38probablement simplement
19:39en étant sincère
19:40sur les convictions.
19:41Nous,
19:42on est 200.
19:43On a un bon tiers
19:44de scientifiques.
19:45Ils savent pourquoi
19:46ils se battent.
19:47Les gens qui nous rejoignent,
19:48en fait,
19:49j'ai beaucoup d'activistes
19:50écologiques très durs
19:51et ils ont compris
19:52qu'on était vraiment
19:53au cœur du système.
19:54Et donc,
19:55voilà,
19:56on l'assume.
19:57Et tant qu'on garde
19:58en tout cas,
19:59notre liberté de ton,
20:00notre liberté de parole,
20:01eh bien,
20:02on sera très content
20:03d'être chez AXA
20:04et d'aider AXA.
20:05Et donc,
20:06la boussole qu'on a tous,
20:07c'est de se dire
20:08à quel point on est autonome
20:09et libre dans notre capacité
20:10d'exprimer des messages
20:11et de construire des business.
20:12Pour l'instant,
20:13so far, so good.
20:14Elisabeth,
20:15quels sont
20:16les principaux obstacles
20:17auxquels sont confrontés
20:18les entreprises
20:19quand elles cherchent
20:20à adopter
20:21une certification ?
20:22On en a parlé,
20:23on a une idée
20:24sur la question,
20:25mais le principal obstacle,
20:26c'est qu'on ne sait pas
20:27ce que ça veut dire.
20:28Et moi,
20:29je pense qu'on peut viser
20:30zéro impact,
20:31mais c'est bien
20:32de ne pas partir de zéro.
20:33Et je rejoins
20:34ce qu'a dit Fabrice
20:35sur le fait que,
20:36avant de dire
20:37non,
20:38mais alors,
20:39il faut qu'on fasse
20:40un nouveau label,
20:41une nouvelle certification
20:42régénérative
20:43qui mettra,
20:44allez,
20:45trois ans
20:46à être à peu près définis
20:47et à mon avis,
20:48dix ans
20:49à être adopté
20:51et qui viendra
20:52s'empiler
20:53sur une pile
20:54déjà assez importante
20:55d'outils existants.
20:56Je pense que
20:57j'encourage vivement
20:58tous ceux
20:59qui s'intéressent
21:00au régénératif
21:01et qui se reconnaissent
21:02dans le concept,
21:03finalement,
21:04à aller voir
21:05ce qui existe déjà
21:06dans les outils
21:07qui existent déjà
21:08qui peut les aider
21:09à progresser
21:10demain matin,
21:11pas dans trois ans
21:12plus six ans,
21:13plus etc.
21:14La CSRDD,
21:15il y a plein de choses.
21:16Alors,
21:17tout le monde
21:18bâche le texte
21:19donc ça n'a pas échappé
21:20à une petite tentation
21:21bureaucratique.
21:22Il y a des documents,
21:23le moindre rapport
21:24fait 300 pages
21:25et il y a
21:261100 indicateurs,
21:27dont 140
21:28sur le climat
21:29qui sont proposés.
21:30Donc, évidemment,
21:31tout ça arrive un peu
21:32comme une espèce d'avalanche
21:33et les gens se disent
21:34ah non, mais du coup,
21:35ce n'est pas stratégique,
21:36c'est juste de la conformité
21:37réglementaire.
21:38Mais là-dedans,
21:39vous avez des interrogations
21:40sur la résilience
21:41du modèle économique
21:42qui est quand même bien
21:43le sujet dont on parle.
21:44Vous avez l'impératif
21:45de vous aligner
21:46sur la science
21:47concernant le climat
21:48et la biodiversité
21:49avec un impératif
21:50de mettre les moyens
21:51qui correspondent.
21:52Si vous dites,
21:53je veux être net zéro,
21:54je ne sais pas quand,
21:55on vous dit ok,
21:56c'est quoi ta trajectoire,
21:57quels sont les moyens
21:58que tu mets, etc.
21:59Vous avez la notion
22:00d'impact positif
22:01sur le cycle de l'eau
22:02quand même par exemple.
22:03Donc, on a beaucoup
22:04de choses là-dedans,
22:05beaucoup de choses
22:06sur la circularité
22:07par exemple
22:08des modèles économiques
22:09et des activités.
22:10Donc, il y a plein
22:11de choses
22:12et on a le terme,
22:13non pas de régénération,
22:14mais de restauration
22:15des écosystèmes.
22:16Franchement,
22:17si 55 000 entreprises
22:18qui sont concernées
22:19s'emparent de ce truc
22:20et au lieu d'essayer
22:21de le détricoter
22:22et de profiter
22:23des élections à venir
22:24pour demander
22:25à ce qu'on l'enlève,
22:26qu'on l'allège,
22:27qu'on le réduise,
22:28s'emparer de ce truc-là
22:29en essayant de dire
22:30ok, puisque je suis,
22:31c'est au fond ça
22:32toujours l'esprit de la loi,
22:33puisque je suis obligé
22:34de me conformer à ce truc,
22:35je vais essayer
22:36d'y trouver des choses
22:37qui m'aident à avancer
22:38de manière positive
22:39et stratégique,
22:40pas juste pour cocher
22:41la case
22:42en la filant
22:43à la personne
22:44qui s'occupe
22:45des affaires publiques.
22:47C'est un exemple d'outil
22:48et nous on travaille
22:49pas mal sur le label Bicorp,
22:50dans le label Bicorp
22:51qui dit officiellement,
22:52le mouvement Bicorp
22:53dit on veut contribuer
22:54à une économie inclusive,
22:55équitable
22:56et régénérative.
22:57Il y a plein de choses
22:58là-dedans,
22:59notamment tout le volet
23:00sur les business
23:01modèles à impact
23:02dans lequel vous avez
23:03notamment un business
23:04modèle à impact
23:05sur la préservation
23:06des ressources
23:07qui est extrêmement précis,
23:08qui donne des critères,
23:09des points, etc.
23:10sur les questions
23:11de circularité,
23:12de préservation
23:13des ressources,
23:14AustroCell que j'évoquais
23:15tout à l'heure
23:16qui est l'entreprise
23:17de pâte à papier
23:18qui fait beaucoup
23:19d'écologie industrielle
23:20et certifié Bicorp,
23:21cartonne sur cet impact
23:22business modèle-là.
23:23Et l'avantage de Bicorp
23:25c'est qu'il y a 8500 exemples
23:26en plus à explorer
23:27dans le monde,
23:28plus les business
23:29modèles en question
23:30qui peuvent,
23:31c'est un guide
23:32mais ça vous aide
23:33à progresser
23:34dès demain matin
23:35sur le régénératif
23:36si vous en avez envie.
23:37Donc avant de dire
23:38de faire table rase
23:39du passé,
23:40vous savez Delphine Erwiler
23:41elle dit toujours
23:42quel que soit le sujet,
23:43si vous voulez du changement
23:44même radical,
23:45il faut se hisser
23:46sur les épaules
23:47de ceux qui vous ont précédé
23:48plutôt que de faire
23:49une politique
23:50de la table rase.
23:51Et je pense que c'est
23:52très très vrai
23:53sur nos sujets.
23:54Et ce sera
23:55le mot de la fin.
23:56On clôture ce débat
23:57et c'est l'heure
23:58de notre dernière séquence
23:59Le Goût de Touneau.