Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
GRAND DÉBAT / Donald Trump : les 100 jours qui stupéfient le monde

« Le récap » par Bruno Donnet

Le 29 avril 2025 marque les 100 jours du second mandat de Donald Trump. Cent jours au cours desquels le président américain a défrayé la chronique en révoquant la majorité des décrets adoptés sous l'administration Biden, en déstabilisant les marchés économiques ou encore en se détournant de ses alliés historiques européens. Le président américain a affolé les bourses du monde entier en imposant des droits de douanes inédits sur les produits importés du reste du monde. Cette guerre commerciale a aussi perturbé le marché intérieur américain, provoquant une inflation avoisinant les 3%. Donald Trump a choqué les diplomates et les journalistes en insultant dans son bureau le président ukrainien. Le problème de l'immigration a été délégué au président Salvadorien qui accueille les « criminels » expulsés des Etats-Unis - dont des innocents - au sein de la plus grande prison d'Amérique latine. Alors que les derniers sondages diagnostiquent la pire cote de popularité d'un président américain au lendemain de ses 100 jours, Donald Trump peut-il être identifié comme un « ingénieur du chaos » ?

Invités :
- Vincent Hugeux, journaliste indépendant, essayiste et enseignant à Sciences Po,
- Marie-Cécile Naves, politiste, spécialiste des États-Unis, autrice de « Géopolitique des États-Unis » (Eyrolles),
- Anne Deysine, juriste, spécialiste des Etats-Unis, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre,
- En visioconférence (depuis Washington) : Richard Werly, correspondant pour « Blick ».

GRAND ENTRETIEN / Nicolas Mayer-Rossignol : parti socialiste, trois hommes pour une présidence

Samedi 26 avril 2025, les trois candidats à la direction du Parti socialiste (PS) ont officiellement déposé leurs textes d'orientation : « Au coeur de la gauche » pour le Premier secrétaire sortant, Olivier Faure, « Unir » pour le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, et « Changer pour gagner » pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, et principal rival du camp Faure. Le vote pour les départager aura lieu le 5 juin, à l'occasion du premier tour du Congrès, mais la bataille est déjà engagée. En toile de fond : la crainte pour les militants d'assister à une fracture du parti, comme lors du précédent congrès en 2023. Quels sont les sujets qui polarisent cette campagne au sein d'un parti en quête de cohésion ?

Grand invité : Nicolas Mayer-Rossignol, maire socialiste de Rouen et candidat au poste de Premier secrétaire du PS

LA QUESTION QUI FÂCHE / Faut-il assouplir les autorisations d'ouverture le 1er mai ?

Invités :
- Anne-Laure Blin, députée « Droite Républicaine » du Maine-et-Loire,
- Yannick Monnet, député « Gauche Démocrate et Républicaine » de l'Allier.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Savourgarde.
00:10Au sommaire ce soir, les 100 jours de Donald Trump à la Maison Blanche.
00:15Ce sont les plus réussis de l'histoire du pays.
00:18Selon Donald Trump lui-même, entre déclarations fracassantes et volte-face,
00:23nous verrons comment le monde tente de s'adapter à ce dirigeant déroutant.
00:28Décryptage avec nos invités en plateau.
00:31Dans la deuxième partie de l'émission, nous recevrons Nicolas Maillet-Rossignol.
00:35Il veut être le prochain patron du Parti Socialiste.
00:39Son flogant, « Changer pour gagner », quel est son projet pour le parti à la rose ?
00:43On lui pose la question en interview franc-parler.
00:46Et puis, une question d'actualité en ce 30 avril.
00:49Faut-il travailler le 1er mai ?
00:51La droite veut étendre les possibilités d'activité,
00:54alors que la gauche, elle, tient à ce jour symbolique de députés en débatte en plateau.
01:01Voilà pour le menu de ce soir.
01:03Ça vous regarde, c'est parti.
01:15100 jours, 100 jours que Donald Trump déstabilise le monde.
01:19Chaque faits et gestes du président américain est scruté, décrypté.
01:24Déclaration tonitruante, revirement tout aussi spectaculaire.
01:28Comment le monde a-t-il vécu ces 100 jours ?
01:31C'est le thème de notre émission ce soir.
01:33Et on en débat avec nos spécialistes.
01:35Marie-Cécile Nave, bonjour.
01:36Bonjour.
01:36Vous êtes politiste, autrice de géopolitique des Etats-Unis.
01:40Anne Désine, juriste, professeure émérite à l'Université de Paris-Nanterre.
01:45Vincent Hus, je vous aide, journaliste, essayiste et enseignant à Sciences Po.
01:49Et puis nous retrouverons Richard Verly.
01:52Richard en direct des Etats-Unis, correspondant pour Blic,
01:56qui se trouve en ce moment même au National Press Club de Washington.
02:00Bonsoir à tous les quatre.
02:02Comme chaque soir, on va commencer par le récap signé Bruno Donnet.
02:06Et dans votre récap ce soir, Bruno, un Donald Trump, on ne peut plus satisfait de lui-même.
02:22C'est vrai, il l'a dit hier soir devant des supporters du Michigan réunis pour célébrer les 100 premiers jours de son mandat.
02:28Tout va plus que bien.
02:30Nous sommes ici ce soir, au cœur de notre nation, pour célébrer les 100 premiers jours les plus réussis de toute l'histoire du pays.
02:40Et beaucoup de gens sont d'accord avec ça.
02:44Donald Trump fait un boulot épatant et vous n'avez encore rien vu, a-t-il précisé dans ce discours fleuve
02:52qui ressemblait furieusement à un meeting, un peu comme si le président était encore en campagne.
02:57Vous n'imaginez même pas ce que nous allons réaliser.
03:01Nous allons mettre fin à l'inflation, ce que nous avons d'ailleurs déjà fait, réduire les prix, augmenter les salaires
03:06et vous offrir la meilleure économie de l'histoire mondiale.
03:10Bref, vous l'avez compris Elsa, aujourd'hui l'Amérique, c'est déjà formidable, mais demain ce sera encore mieux.
03:15Et alors pourquoi Bruno Donald Trump fait-il tant de promesses ?
03:18Alors d'abord, parce qu'il l'a dit hier soir, il adore l'ambiance des campagnes électorales,
03:23mais peut-être aussi parce que le bilan de ces trois premiers mois est un peu plus contrasté qu'il ne l'affirme.
03:30Regardez, sur la scène intérieure d'abord, Donald Trump a signé 139 décrets depuis le 15 janvier.
03:37Seulement voilà, un très grand nombre d'entre eux ont été attaqués en justice et invalidés ou alors suspendus.
03:43Le président américain a par exemple licencié 130 000 fonctionnaires, mais la moitié d'entre eux ont été rétablis dans leur fonction par le tribunal administratif.
03:53Il s'en est également pris aux médias, aux universités, aux scientifiques, aux juges ainsi qu'à certaines minorités.
04:02Il n'existe que deux genres, masculin et féminin, et aucun homme ne pourra participer à des compétitions de sport féminin
04:09et les opérations de transition de genre qui étaient devenues très à la mode vont devenir très rares.
04:16Sur la scène internationale maintenant, en 100 jours, Donald Trump a réussi à se fâcher avec l'Union Européenne, avec la Chine, le Vietnam, le Japon, la Corée, le Mexique, le Canada.
04:28Il a également proposé d'expatrier les habitants de Gaza avant de s'en prendre publiquement au président ukrainien.
04:34Vous n'avez pas les cartes là sans nous, vous n'avez pas les cartes, vous jouez aux cartes, vous jouez avec les vies de millions de personnes, vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale.
04:48Enfin, sur le plan économique maintenant, il a fait bondir l'inflation, dégringoler la bourse dans les sondages.
04:54Il est donc aujourd'hui le président américain le plus impopulaire après 100 jours, seulement 40% de popularité.
05:01Il est aussi le président dont 56% des Américains déclarent qu'ils ont honte, et celui dont un quart des électeurs regrettent d'avoir voté pour lui.
05:10Bref, Donald Trump n'est à la Maison Blanche que depuis 100 jours, mais pour certains, le ressenti est nettement supérieur.
05:18Je vous laisse d'ailleurs découvrir le superbe lapsus qu'a commis hier soir un présentateur de la télévision canadienne.
05:26Grand rassemblement partisans pour Donald Trump qui fête ses 100 ans...
05:31Ah, ses 100 ans. Mon Dieu, quel lapsus.
05:34À Zem, ses 100 jours au pouvoir.
05:39Il a pris les jours pour des années, on lui souhaite donc bon courage, car il reste quand même 1361 jours de mandat à Donald Trump.
05:471361 jours, Bruno. Merci beaucoup.
05:52Alors justement, on le voit sur ces images, Marie-Cécile Nave, Donald Trump, c'est toujours pareil, triomphaliste, fier de lui, ne changera jamais.
06:01Oui, comme ça a été très bien dit, il est toujours en campagne, il raconte une histoire, l'histoire du succès de l'Amérique qui est aussi sa propre histoire.
06:07On entretient la marque Trump, quelle que soit la réalité, et puis j'ai envie de dire, il se raconte une histoire aussi,
06:13à savoir l'économie va bien, le monde va bien, il est là pour sauver la planète, sauver le monde.
06:19Dans une interview qu'il a donnée à Asie Atlantique, j'ai lu un peu les interviews qu'il a données sa dernière heure,
06:25il dit, mon premier mandat c'était pour sauver le pays, j'ai réussi, mon deuxième mandat c'est pour sauver le monde.
06:31Voilà, et donc on est toujours dans le narratif d'auto-satisficite, maintenant il y a quand même un certain nombre d'indicateurs économiques, sociaux, géopolitiques,
06:41qui ne sont pas très bons, on se heurte au mur du réel, mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas le soutien,
06:48le taux de popularité c'est à peu près le même que le nombre de gens qui l'ont élu finalement.
06:54Oui, parce que l'Amérique est fracturée en deux.
06:56C'est pas si mal je trouve.
06:58Anne Désine, on dit à la fois qu'il est imprévisible et en même temps on dit,
07:02Donald Trump il avait annoncé tout ce qu'il allait faire, est-ce qu'il y a quand même une surprise sur ces 100 premiers jours ?
07:08Oui, il avait tout annoncé, mais personne, même les plus pessimistes,
07:11ne pouvaient penser que ce serait à ce rythme, aussi large, et surtout en violation systématique de la Constitution.
07:19Il faut quand même prendre conscience qu'il a une majorité à la Chambre et au Sénat,
07:22et qu'un certain nombre des réformes qu'il veut faire pourraient et devraient passer par la voie législative.
07:28Il n'essaie même pas.
07:30140 décrets en 100 jours, c'est gigantesque.
07:33Quand on voit les chiffres, les courbes, la plupart des présidents, ça reste à 20, 30, etc.
07:38Et pour qu'on comprenne bien, c'est quelque chose, il le signe lui dans son coin,
07:41et voilà, c'est lui qui décide tout seul les décrets.
07:44C'est-à-dire que dans l'ordre constitutionnel, tout en haut il y a la Constitution, ensuite il y a la loi,
07:48et le décret, c'est comme le pouvoir réglementaire en France,
07:51c'est fait pour appliquer, parce que la fonction du président, il est à la fois commandant en chef,
07:56et il est chargé de veiller au respect de la loi, donc de faire exécuter la loi.
08:00Donc théoriquement, le décret, c'est quelque chose qui met en œuvre une loi du Congrès.
08:05Et là, il veut par ces décrets, non seulement remplacer les lois, mais même la Constitution,
08:10puisqu'il veut mettre fin au droit du sol pour l'acquisition de la nationalité.
08:14Or, c'est dans la Constitution, il faudrait un amendement à la Constitution.
08:17Et justement, on reviendra, on se posera la question de savoir si cette justice peut être un contre-pouvoir,
08:21mais sans faire de psychologie, Vincent Ugeux, est-ce que dans ces 100 premiers jours,
08:25on arrive à voir comment l'homme, Donald Trump, fonctionne ?
08:28On arrive à en savoir plus. Qu'est-ce que ces 100 jours disent de lui ?
08:31Je dirais qu'il est tel qu'en lui-même, l'éternité le change.
08:34C'est-à-dire que la différence avec Trump, première manière, c'est qu'il avait encore, à ce moment-là, autour de lui,
08:40je dirais quelques garde-fous, et j'emploie cette expression à dessein,
08:44alors qu'aujourd'hui, il est entouré de courtisans qui rivalisent de servilité et d'incompétence.
08:50Et j'ai perçu, moi, le meeting d'hier comme une sorte de numéro de claquette de télévangéliste,
08:57ou de gourou de secte, c'est-à-dire qu'il était vénéré.
09:00Et il avait besoin de ce bain d'adulation, parce que s'il y a quelque chose qui l'exaspère,
09:04c'est précisément la résistance du réel.
09:06Et donc, pour les chiffres, par exemple, sur l'économie, qui sont tombés, voilà, quelques heures,
09:10et qui montrent une contraction du PIB, alors que le dernier trimestre 2024, c'était 2,4% de mieux,
09:17eh bien, soit il dit que les chiffres sont faux, qu'ils sont manipulés,
09:20soit il nous fait le coup de l'inventaire, en disant qu'il paie aujourd'hui les arriérés de Joe Biden.
09:25Effectivement. Alors, justement, on va voir, puisque Richard Verly, je le disais,
09:29élu à Washington. On parle de la popularité de Donald Trump,
09:33mais Marie-Cécile Nammes nous le disait, il y a quand même 40% qui restent satisfaits,
09:37c'est à peu près son électorat. Sa base à Donald Trump, elle est là, elle tient, elle le soutient ?
09:43Oui, absolument. Alors, on l'a vu d'ailleurs hier au Michigan, avec ce grand meeting,
09:49qui quand même, il faut bien le dire, était un meeting devant 3 000 personnes.
09:52Ce n'est pas non plus une foule immense.
09:54Je rappelle qu'au même moment, le sénateur démocrate Bernie Sanders et l'élu démocrate
09:59Ocasio-Cortez, ils réunissent des dizaines de milliers de personnes dans leur meeting.
10:04Mais cela dit, ce qui est très frappant quand on arrive ici, aux États-Unis,
10:07la première chose, c'est que la manière de voir Donald Trump est différente.
10:11Au fond, nous, en Europe, et c'est comme ça que je voyais les choses quand j'ai pris l'avion,
10:15on le voit comme le président qui rate tout.
10:17Ici, aux États-Unis, beaucoup de gens le voient comme le président qui ose tout.
10:21Et ce n'est pas encore donc complètement négatif.
10:24Il y a cette idée que Donald Trump est en train de mettre un énorme pied dans la fourmilière mondiale
10:29et que de toute manière, c'était nécessaire, c'est ce que pensent ces partisans,
10:33et que vous verrez, il y aura des résultats.
10:35D'ailleurs, lui-même le dit, il parle de période de transition.
10:39Donc, en deux mots, c'est sans jour, c'est une mise à l'épreuve de Donald Trump,
10:43mais pour l'instant, il n'en sort pas affaibli.
10:46Tout le monde s'interroge, mais lui-même, il est encore sur un socle solide.
10:50– Marie-Cécile Nave, justement, sur ce que nous disait Richard,
10:53cette différence de perception, c'est vrai qu'en France, on pourrait dire,
10:56c'est un échec, regardez, il revient sur ses décisions, etc.
10:59Mais aux États-Unis, est-ce qu'il y a une forme de fierté à avoir un dirigeant,
11:03finalement, peut-être pas comme les autres ?
11:05On entend parler de lui tous les jours, il fait parler de lui, on l'entend, on l'écoute.
11:09– Il a aussi ses partisans en France,
11:10ce n'est pas toute la France qui est contre Trump,
11:13dans le monde économique, dans une partie du monde politique.
11:15On aimerait bien aussi prendre exemple sur son succès dans la dernière campagne,
11:21ce n'est pas aussi manichéen que ça.
11:23Après, l'électorat de Trump, il est très divers, il faut faire attention,
11:26ce n'est pas un monolithique,
11:30vous avez un certain nombre de gens qui ont voté pour les questions migratoires,
11:34d'autres pour les questions économiques,
11:37d'autres pour justement le fait que les États-Unis se retirent des grands conflits mondiaux
11:43et se concentrent sur les problèmes intérieurs.
11:45Dans le monde des affaires, par exemple, on continue d'être quand même très très pro-Trump,
11:49c'est quand même une grande grande partie de son électorat,
11:51auquel on ne pense pas,
11:53mais ils ont été un peu chagrignés quand même par la baisse de la bourse, c'est vrai,
11:57mais les promesses qui arrivent pour le budget 2026,
12:00de baisse d'impôts, baisse considérable d'impôts pour les plus aisés,
12:02pour les grandes entreprises,
12:04ça, ça fait tenir quand même un certain nombre d'individus.
12:07Et puis, les investissements qu'il a faits dans le monde de la crypto,
12:11ça aussi, ça entretient une popularité très importante,
12:14dont on parle assez peu en France, je trouve.
12:15Justement, Anne Désine, vous êtes d'accord avec ce que dit Marie-Cézina ?
12:18Attention, nous, avec nos yeux de français,
12:20on a l'impression de le voir un peu comme quelqu'un qui fait un show,
12:24un mégalo, etc.
12:25Aux États-Unis, il y a quand même une large base qui le soutienne.
12:29Il a été élu, effectivement, par une coalition extrêmement hétéroclite,
12:33avec des magas, avec les libertariens, avec la Silicon Valley,
12:36et ces gens-là ont des priorités différentes.
12:39Donc, quand, dans les chiffres, on nous disait que 25% de ceux
12:41qui ont voté pour lui le regrettent,
12:44je pense que ce sont ceux qui ont voulu lui donner une chance
12:46et qui se rendent compte que, non seulement,
12:48il ne met pas fin à l'inflation, mais que, sous son règne,
12:51il y a la récession, peut-être la stagnation,
12:54et il y aura, de toute façon, de l'inflation.
12:56Mais, globalement, il y a beaucoup de gens
12:58qui lui donnent le bénéfice du doute,
13:00et il faut bien voir qu'il est encore soutenu
13:02par tous ceux qu'il a mis dans le cabinet,
13:04tous les libertariens qui ont déversé des millions de dollars
13:08sur sa campagne, Musk tout seul, 280 de mémoire,
13:11et, effectivement, la crypto, 240 millions de dollars.
13:14C'est-à-dire que Trump a changé son premier mandat,
13:17il était contre les crypto-monnaies,
13:19et là, maintenant, dérégulation totale.
13:22Ces gens-là voulaient les baisses d'impôts
13:23et la déréglementation.
13:25Et là, ils ont tout bon, parce que ce qu'a fait Musk,
13:27il n'a pas réussi à réduire le déficit budgétaire.
13:30Il avait annoncé 2 000 milliards de dollars,
13:32il a, au maximum, économisé peut-être 150 milliards.
13:35Mais il a complètement démantelé
13:38ce que les républicains et les libertariens
13:40appellent l'État administratif,
13:41le fonctionnement des agences,
13:43de l'administration, des ministères,
13:45et il faudra, pas des mois, des années pour reconstruire.
13:48C'est-à-dire qu'ils ont obtenu
13:49qu'il n'y a plus de règles en matière de sécurité,
13:52de sécurité alimentaire,
13:53de protection de l'environnement,
13:55et Musk a obtenu que les agences qui l'embêtaient,
13:57qui enquêtaient sur ces différentes entreprises...
14:00Elon Musk, on le rappelle, le patron de Tesla.
14:03Que ces agences soient complètement démantelées.
14:05Celles qui enquêtaient sur lui,
14:07celles qui lui rendaient la vie difficile
14:09sur ses voitures autonomes,
14:10sur telle et telle chose,
14:12ont été privées de pouvoir,
14:14privées d'argent,
14:16et donc, dorénavant, en fait,
14:18c'est un conflit d'intérêts total.
14:20C'est Musk qui donne des ordres aux agences
14:22qui devraient superviser ces entreprises.
14:24– Vincent Uge, Anne Désine citait l'exemple d'Elon Musk,
14:27on le rappelle,
14:28à la tête du département d'efficacité gouvernementale,
14:30même s'il va peut-être s'en éloigner,
14:32prendre un peu de recul,
14:33mais par ses nominations,
14:34par ses choix, par la loyauté,
14:36il s'assure aussi d'une forme de soutien,
14:38il rend à ceux qui lui ont donné pour le faire élire ?
14:41– Oui, c'est le critère quasiment exclusif, cette fois-ci.
14:44C'est-à-dire que c'est une loyauté d'airain
14:46qui est absolument indéfectible,
14:48ce qui est un péril,
14:49parce que ça veut dire qu'il n'a autour de lui
14:51que des bénis ISIS
14:53qui, jamais au grand jamais,
14:55n'oseront manifester le moindre sentiment.
14:57– Le critiquer.
14:58– Il y a quelque chose qui est essentiel,
15:00me semble-t-il,
15:00sur la permanence de son socle électoral.
15:03Il y a eu une scène très parlante
15:05durant ce meeting,
15:07c'est qu'à un moment donné,
15:08vous avez un clip vidéo
15:09où on voit des migrants,
15:12réputés illégaux,
15:14dont on rase la tête
15:15alors qu'ils sont entravés et menottés.
15:17Et à ce moment-là, la foule exulte
15:19en hurlant USA, USA, USA.
15:21Et donc, sur ce registre-là…
15:23– De l'immigration ?
15:23– Les gens vous disent,
15:24il a tenu promesse.
15:25Et l'acte de foi le plus courant
15:28dans ces meetings,
15:29je parle là dans son électorat de base,
15:31non pas ni des millionnaires
15:33ni des rares intellectuels
15:34qui le suivent,
15:36c'est qu'il sait ce qu'il fait.
15:38Alors certes, le prix des oeufs augmente,
15:40certes, j'ai des soucis
15:41avec mon hypothèque, etc.
15:43Mais il sait ce qu'il fait.
15:44Mais non, il ne sait pas ce qu'il fait,
15:46il fait ce qu'il sait faire.
15:47Et ce qu'il sait faire,
15:48c'est semer le chaos,
15:49et ça, il a parfaitement réussi.
15:50Ce qu'il sait faire,
15:51c'est occuper les écrans,
15:53ce qu'il sait,
15:53c'est saturer l'espace,
15:55dicter le tempo,
15:56bousculer tous les piliers,
15:58y compris, et je m'arrête là-dessus,
15:59quand même,
16:00un tabou majuscule.
16:02Il y a des t-shirts
16:02dans le meeting d'hier
16:03qui faisaient allusion
16:04à sa candidature de 2028.
16:06– C'est un troisième mandat,
16:07il est quasiment déjà en campagne.
16:09– Il a dit au micro,
16:10pour chauffer la salle,
16:12Trump 2028, ça vous parle ?
16:14Bon, alors que jusqu'alors,
16:15on n'aurait pas imaginé
16:16un président oser bousculer ce tabou-là.
16:19– C'est peut-être pas encore 1361 jours,
16:21il y en a peut-être plus.
16:21Marie-Cécile Nave,
16:22sur la question diplomatique,
16:23là aussi, on a vu Donald Trump
16:25sur la scène comme un éléphant
16:27dans un magasin de porcelaine.
16:29Est-ce qu'il y a une logique
16:30derrière tout ça ?
16:31Est-ce que c'est des errements
16:32ou est-ce que finalement,
16:33on peut trouver une logique à cela,
16:35un fil conducteur
16:36dans la manière dont il gère
16:37les affaires du monde ?
16:38– Bien sûr, il y a une logique
16:39sur le plan intérieur comme extérieur,
16:40effectivement, c'est la stratégie du chaos,
16:42comme vous le titrez,
16:43c'est exactement ça,
16:44ça peut paraître un oxymore,
16:46mais en fait, c'est tout à fait ça.
16:47On voit bien qu'en quelques semaines,
16:49l'intégralité des alliances
16:51héritées de 1945 sont renversées,
16:54les alliés historiques deviennent
16:56non pas des adversaires,
16:57mais des ennemis.
16:58J.D. Vint, le vice-président,
16:59vient plusieurs fois en Europe
17:00insulter les Européens,
17:02d'abord à Paris,
17:03ensuite à Munich,
17:04et puis il y a très clairement
17:05un axe Washington-Moscou.
17:06Enfin, c'est comme ça
17:07qu'il faut le définir.
17:10Et une inféodation
17:12aux priorités du Kremlin
17:15qui ont très probablement
17:16été dealées depuis longtemps
17:18et avec lesquelles
17:20Trump semble un peu fébrile aujourd'hui
17:22parce qu'il voit bien
17:23que ça n'avance pas aussi vite
17:24que Poutine le lui avait promis.
17:25Et il est 100% pro-russe.
17:27Donald Trump,
17:28il y a des enquêtes
17:28qu'on prouve.
17:29Autour de lui, autour de lui aussi.
17:30Ça date d'il y a très longtemps,
17:31Vincent Heugeot,
17:32cette proximité dont parlait
17:33Marie-Cécile Nave
17:33avec le Kremlin,
17:34il a choisi son camp,
17:36il n'en démordra pas.
17:37On a entendu qu'il avait
17:37peut-être quelques doutes aussi
17:39sur la sincérité
17:39de Vladimir Poutine.
17:40Oui, mais c'est quand même
17:41mister zigzag.
17:42C'est-à-dire qu'un jour,
17:43il vous explique
17:44qu'il se demande,
17:45tiens donc,
17:46s'il ne se fait pas balader,
17:47je le cite,
17:48par Vladimir Poutine,
17:49qui tarde donc
17:55il s'en prend à Zelensky
17:57pour qui il nourrit
17:58une sorte de haine indéfectible
18:00et qui remonte à loin.
18:02Et alors qu'il persiste
18:04à se prévaloir
18:05d'inspirer du respect
18:07à Vladimir Poutine.
18:09Poutine,
18:09ancien officier du KGB,
18:11doit rire sous cap.
18:12Non, pour le moment,
18:13ce qui se passe,
18:13et notamment avec le très navrant
18:15Steve Witkoff,
18:16donc le conseiller,
18:18l'émissaire spécial
18:18à la fois sur l'Ukraine
18:20et sur le Proche-Orient,
18:22c'est qu'il a été
18:23totalement marabouté
18:24par Poutine
18:26et son entourage.
18:27Et on voit,
18:28Anne Désigne,
18:28toute la difficulté
18:29des autres dirigeants
18:31à savoir
18:31quelle est la bonne réaction
18:32face à Vladimir Poutine.
18:33Par exemple,
18:34Volodymyr Zelensky,
18:35on le voit dans une scène
18:36qui est absolument extraordinaire
18:39où il est humilié
18:40dans le bureau ovale,
18:41puis il dit
18:42qu'il a quand même
18:42la nécessité
18:43de garder le contact
18:44avec Donald Trump,
18:44avec les Etats-Unis.
18:46Il y a aussi ce duo,
18:47cette rencontre
18:48en tête à tête
18:48lors des funérailles du pape.
18:50Zelensky,
18:51il sait comment réagir
18:52face à Donald Trump ?
18:53Alors avant,
18:54il y a un cartoon
18:55qui circule
18:56qui est fabuleux,
18:57il y a la tête de Trump
18:57qui est ouverte
18:58et à l'intérieur,
18:59il y a Poutine.
19:00C'est absolument fabuleux.
19:02Sinon,
19:03avant de répondre
19:04à la question,
19:05il faut quand même
19:05se rendre compte
19:06qu'il y a un certain nombre
19:07de républicains,
19:07je ne parle pas des démocrates,
19:08qui sont en train
19:09de comprendre
19:10que ce que fait Trump
19:11est en train de détruire
19:12la puissance de l'Amérique,
19:14la puissance économique,
19:15la puissance militaire
19:16et son soft power.
19:17quand il détruit
19:19l'USID
19:20et surtout
19:22quand il demande
19:22la fermeture
19:23de Radio Free Europe.
19:25D'ailleurs,
19:25il y a une décision
19:26de juge qui dit
19:26non, non,
19:27vous ne pouvez pas le faire.
19:28The Voice of America,
19:29ce sont toutes les valeurs
19:30de l'Amérique,
19:31tout ce qui a fait sa puissance
19:32depuis la Deuxième Guerre mondiale
19:34qui disparaît.
19:35Alors,
19:36pour répondre à votre question,
19:37il est clair que
19:37quand on a quelqu'un
19:38qui change d'avis
19:39comme de chemise,
19:40on ne peut pas avoir
19:41de stratégie
19:41parce que,
19:43d'ailleurs,
19:43en matière économique,
19:44vous avez vu que les pays
19:45dans l'ensemble
19:46ont décidé,
19:46on ne fait rien
19:47et la Chine en particulier
19:48qui ne négocie pas.
19:49On y reviendra
19:49à la question économique.
19:50Malgré ce que dit Trump,
19:51la Chine n'a absolument
19:52pas soulevé son téléphone
19:53parce que,
19:54de toute façon,
19:55ça ne sert à rien
19:55et les entreprises,
19:56c'est la même chose.
19:57Pourquoi changer de stratégie ?
19:59Pourquoi peut-être
19:59essayer de s'installer
20:00aux Etats-Unis
20:01quand tout peut changer
20:02tous les jours ?
20:02Justement,
20:03on a parlé
20:04du dirigeant ukrainien
20:05Emmanuel Macron,
20:06Vincent Hugeot,
20:07face à Donald Trump.
20:08On voit que certains
20:09dirigeants européens
20:10se construisent un peu
20:11en miroir,
20:12essayent aussi
20:12de tirer profit
20:13de cette instabilité
20:16incroyable en essayant
20:18d'incarner une forme
20:18de stabilité.
20:19Ce qui n'est pas tant
20:21dans le discours
20:22d'Emmanuel Macron,
20:22vous vous souvenez
20:23de sa longue poignée de main
20:25qui ressemblait davantage
20:26à un bras de fer
20:27dont il s'enorgueillissait
20:28lors du premier mandat.
20:30Lui,
20:31il se voit plutôt
20:32comme le héros
20:33de substitution,
20:34notamment dans l'hypothèse,
20:36sans doute improbable,
20:38mais qu'on ne peut
20:39t'exclure sous Trump,
20:41d'un retrait formel
20:42des Etats-Unis
20:44de l'Alliance atlantique.
20:45Et dans ce cas-là,
20:46ce qu'essaye de construire
20:47Emmanuel Macron
20:48avec certains
20:49de ses partenaires
20:49privilégiés en Europe,
20:51c'est une sorte
20:51d'alliance atlantique
20:53réduite aux aquais,
20:54en l'occurrence,
20:55qui se passerait
20:55à la fois du renseignement,
20:57de l'armement américain,
20:58ce qui, très franchement,
21:00ne doit pas troubler
21:01les nuits de Vladimir Poutine.
21:03Marie-Cécile Neff,
21:04justement,
21:04sur cette réorganisation
21:05du monde,
21:06on entend beaucoup
21:07en France
21:07dans les débats
21:08sur la défense,
21:09maintenant,
21:09il ne faut plus dépendre
21:10des Etats-Unis.
21:11Est-ce que ce n'est pas
21:11aussi un risque,
21:12ce protectionnisme
21:14de Donald Trump
21:15qui finirait par isoler
21:16les Etats-Unis
21:16et finalement,
21:17on s'organise
21:18sans cette puissance ?
21:19Nécessité fait loi,
21:20j'ai envie de vous répondre.
21:22Tous les signaux
21:23montrent que les Etats-Unis
21:24veulent se désengager
21:25d'Europe.
21:26C'est-à-dire,
21:26là, en ce moment,
21:28on parle de l'Ukraine.
21:28Est-ce que les Etats-Unis
21:29vont continuer de soutenir
21:30l'Ukraine ?
21:30C'est peu probable,
21:31mais il y a l'après.
21:32C'est-à-dire,
21:33imaginons qu'un cessez-le-feu
21:34soit signé avec Poutine,
21:35ce qui est encore
21:36loin d'être fait.
21:36Le cessez-le-feu
21:44inacceptable
21:44que lui impose
21:45aujourd'hui Poutine
21:46l'abandon de la Crimée
21:48et des oblastes ukrainiens.
21:50Demain,
21:51que va-t-il se passer ?
21:52Est-ce que le reste
21:52du territoire ukrainien
21:53est garanti
21:53dans son intégrité ?
21:55Mais le reste de l'Europe aussi
21:57et là-dessus,
21:57le président français,
21:58il a très bien compris
21:59ce qui se passe.
22:00Il a très bien compris.
22:01Et donc,
22:02la construction,
22:03je disais,
22:03nécessité fait loi.
22:04Peut-être qu'il nous fallait ça
22:05en Europe pour comprendre
22:06qu'une Europe de la défense,
22:08c'est tard,
22:09mais c'est aujourd'hui
22:10qu'on en pose des jalons.
22:11Et effectivement,
22:12sur le plan économique,
22:13beaucoup d'agitation.
22:15Je trouve que,
22:16de la part des États-Unis,
22:18des vols de face,
22:19des retours en arrière,
22:20on a l'impression
22:21qu'on ne sait pas trop
22:23quelle est la stratégie.
22:25Au sein même
22:25de la Maison-Blanche,
22:27il y a des désaccords
22:28entre ceux qui ont écrit
22:31le projet 20-20-Fab,
22:32notamment Pete Navarro
22:33du côté économique,
22:34et puis les tenants
22:35du libre-échange
22:36qui voient bien,
22:37en particulier chez Musk,
22:38etc.
22:39Même risque que sur la défense
22:40que le monde s'organise
22:41un commerce,
22:42international,
22:44sans les États-Unis.
22:44C'est inévitable.
22:46L'ensemble des partenariats
22:47et des alliances économiques
22:48dans le monde
22:49vont être complètement reconfigurés.
22:51La Chine commence déjà
22:52à se...
22:53Il y a eu une tournée
22:54du président Xi
22:55au Vietnam,
22:55etc.
22:56pour consolider
22:58certains partenariats.
22:59Et l'Europe aussi
23:01va très certainement
23:02peut-être se rapprocher
23:02encore plus du Canada,
23:03Amérique du Sud.
23:04On va voir.
23:05Anne Désine,
23:05on parlait des errements.
23:07Est-ce qu'il y a une logique
23:07à cette question,
23:09par exemple,
23:10des droits de douane,
23:11d'affirmer qu'un jour
23:11c'est le jour de la libération,
23:13puis finalement,
23:13ah non, attendez,
23:14je reviens,
23:15je négocie.
23:16Donald Trump essaye de dire
23:17qu'en fait,
23:17il veut rentrer
23:18dans un rapport de force,
23:19que tout ça est étudié.
23:20Mais c'est quoi ?
23:20En fait,
23:20il se réveille un matin,
23:21il veut taxer,
23:22le lendemain matin,
23:23finalement,
23:23il pense que c'est
23:24une mauvaise idée ?
23:25Il a toujours été fanatique
23:26des droits de douane
23:27parce qu'il considère
23:29que le libre-échange
23:29a nué aux Etats-Unis
23:31et que tous les Etats
23:32ont grugé les Etats-Unis
23:34depuis des décennies.
23:35Ça, c'est vraiment
23:36son principe de base
23:37et c'est renforcé par Navarro
23:39qui avait un peu disparu
23:40mais qui maintenant
23:41à l'oreille du président,
23:42il est tout près du président
23:43et il en rajoute
23:45un petit peu chaque jour.
23:46Donc, il y a cet aspect.
23:48À quoi il faut ajouter
23:49la haine de Trump
23:50pour le multilatéralisme ?
23:52Alors, à la fois
23:52sur le plan diplomatique
23:54et militaire,
23:55mais aussi sur le plan économique
23:56parce qu'il considère
23:57que s'il est en bilatéral,
23:59il va pouvoir imposer
24:00les conditions des Etats-Unis
24:02à des partenaires
24:03par définition plus faibles
24:04si ce n'est que ça ne marche pas
24:06tout à fait comme ça.
24:07Puis surtout,
24:07dans son calcul,
24:08il s'imagine qu'en mettant
24:09ces barrières douanières gigantesques,
24:12tout de suite,
24:12cela va recréer des emplois.
24:14Mais il y a d'autres conditions
24:15et tous les économistes
24:16disent qu'il faudra
24:17au moins deux ou trois ans
24:18pour que des usines
24:19soient rapatriées,
24:20que les compétences reviennent,
24:22que là, on me disait
24:23que Vuitton a installé
24:25une usine aux Etats-Unis
24:26et en fait,
24:27les sacs sont
24:28en très mauvaise qualité
24:29parce que les ouvriers
24:31qui ont été recrutés
24:31en catastrophe
24:32sont incapables
24:34de faire des produits convenables.
24:37Donc, il y a tout un tas
24:38d'obstacles,
24:38mais je crois quand même
24:39qu'il y croit quelque part.
24:40Alors, pourquoi revient-il
24:41en arrière ?
24:42C'est un principe de réalité,
24:43mais moi, ce qui me frappe,
24:44c'est qu'en fait,
24:45il est beaucoup moins attaché,
24:47par exemple,
24:47au cours de bourse
24:48que durant le premier mandat.
24:49le cours de la bourse
24:50qui a chuté
24:51ne l'a pas du tout fait changer.
24:52Il a fallu le problème
24:53de la crise obligataire.
24:55C'est ce que j'avais envie
24:56de vous poser
24:57comme question,
24:58Vincent Hugeot,
24:58parce qu'on l'imagine,
24:59quand on s'imagine
25:01Donald Trump,
25:01les yeux rivés
25:02sur les cours de bourse.
25:03Il a aussi
25:04les milieux économiques,
25:06il le conseille.
25:07Personne ne lui dit
25:08attention,
25:09il y a un énorme problème.
25:09C'est-à-dire que
25:11quiconque oserait
25:13critiquer implicitement
25:14et a fortiori explicitement
25:16un des choix
25:16de sa majesté
25:17risque sa place
25:19dans le meilleur des cas.
25:20On a construit,
25:21et il y a été
25:22d'ailleurs pour quelque chose,
25:24une légende
25:24autour d'une sorte
25:25de petit génie
25:26de l'économie.
25:28En réalité,
25:28c'est un héritier
25:29qui a derrière lui
25:31six faillites frauduleuses
25:33dont l'empire immobilier
25:35a été sauvé
25:35à un moment donné
25:36par de l'argent
25:37douteux venu
25:39de Russie.
25:40Et donc,
25:41il faut se départir
25:43de cette légende.
25:44Ce n'est pas
25:44The Art of the Deal,
25:45son livre de cheveux,
25:46c'est l'art
25:47de l'extorsion,
25:48c'est l'art du chantage.
25:50Et je vais m'arrêter
25:51sur un tout dernier point
25:52très rapide
25:53qui dit
25:53à quel point
25:54ces bases
25:55en économie
25:56sont fragiles.
25:58Il a émis
26:00un message
26:00sur son réseau
26:01Truth Social,
26:02voilà quelques heures,
26:03en disant que
26:03la contraction
26:05du produit intérieur brut
26:06que j'évoquais tout à l'heure
26:07n'avait,
26:08je le cite,
26:08rien à voir
26:09avec les droits de douane.
26:10Tous les analystes économiques,
26:12qui soient républicains,
26:13démocrates
26:13ou athées politiquement,
26:15vous expliquent
26:15qu'il y a eu des tas
26:16d'achats d'anticipation
26:17sur les droits de l'âme,
26:19d'importations massives
26:21à un moment
26:21où le potentiel
26:23d'exportation
26:23lui fléchit.
26:25mais peu importe.
26:27On raconte l'histoire.
26:27C'est la vérité alternative
26:28de Donald Trump.
26:29Il raconte toujours
26:31la même histoire.
26:31Il se raconte
26:32une histoire,
26:33celle du succès,
26:35attendez,
26:36il va falloir faire
26:36le doron avec ça
26:37sur l'inflation,
26:38c'est quand même
26:38tout à fait sidant.
26:39Il dit,
26:39mais si,
26:40avec moi,
26:40le prix des œufs
26:41a baissé.
26:42Tous les Américains
26:42voient bien
26:43qu'au quotidien,
26:44c'est faux,
26:44mais bon,
26:45il arrive à essayer
26:47d'imposer ce récit-là.
26:48Je me demande
26:48jusqu'à quand
26:49ça va tenir
26:51par rapport
26:51à la confrontation
26:52au réel,
26:54à la vie concrète
26:55des gens au quotidien.
26:56Alors justement,
26:56on va s'interroger
26:57pour savoir
26:57si ces droits de douane
26:58commencent à inquiéter
27:00les Américains,
27:01notamment dans
27:02le rapport de force
27:03initié avec la Chine.
27:05Reportage dans
27:05un commerce de lingerie.
27:07Marion Becker.
27:14Chelsea est à la tête
27:16d'un magasin
27:17prisé de lingerie
27:18à Los Angeles.
27:19Une marque éthique
27:20« Made in America ».
27:22Les pièces
27:23sont fabriquées
27:24ici par Francisco.
27:25Mais ces tissus
27:26viennent de Chine.
27:27Ils sont désormais
27:28taxés à 145%.
27:31C'est l'une
27:33de nos pièces
27:34qui se vend le mieux
27:34et c'est probablement
27:36celle qui sera
27:36la plus impactée
27:37parce qu'elle comprend
27:38trois tissus différents.
27:41Deux proviennent
27:41de Chine,
27:42le troisième
27:42de Taïwan.
27:44Et oui,
27:44actuellement,
27:45nous la vendons
27:46au prix de 35 dollars.
27:47Nous fabriquons
27:48tout sur place.
27:49Mais ces droits
27:50de douane à l'importation
27:51vont faire grimper
27:52les prix de nos matières premières,
27:54ce qui va nous obliger
27:55à réévaluer
27:56le prix de vente
27:57ou même décider
27:59si nous pouvons
28:00les vendre tout court.
28:01Si elles répercutent
28:02ces taxes douanières,
28:04ces pièces seront sans doute
28:05trop chères
28:05pour sa clientèle.
28:07Forcément,
28:08Francisco craint
28:09pour son emploi.
28:11On n'a même pas
28:12les moyens
28:12d'avoir une voiture
28:13pour venir travailler,
28:15pas les moyens
28:16d'avoir une maison.
28:17avec les prix
28:18qui grimpent.
28:19Évidemment,
28:20davantage de taxes douanières,
28:22nous souffrons.
28:25Spécialement nous
28:25qui travaillons dur.
28:27Ils nous forcent
28:28la main.
28:29Peu importe
28:29qu'on soit gros
28:30ou petit,
28:31tout le monde
28:32va souffrir.
28:33La question est juste
28:34de savoir
28:34jusqu'à quel point.
28:36Ils espèrent encore
28:37un rétro-pédalage
28:38du président américain
28:39face aux impacts
28:40sur l'économie.
28:41Et je vous propose
28:43de retrouver
28:43Richard Verley
28:45en direct de Washington.
28:46On en parlait
28:47sur ce plateau.
28:48C'est la question
28:48économique,
28:50le danger interne
28:51pour Donald Trump.
28:54Oui, absolument.
28:55Alors,
28:55il faut savoir
28:56qu'il a été élu
28:57largement pour une raison,
28:58Donald Trump.
28:59C'est le syndrome
29:00de la facture
29:01en fin de mois
29:01et c'est l'inflation
29:02que les consommateurs
29:04américains reprochaient
29:04à Joe Biden.
29:05Donc,
29:06son objectif,
29:07c'est de faire baisser
29:08cette facture
29:08en fin de mois
29:09et ça passe notamment
29:10par les dépenses
29:11de carburant.
29:11Alors,
29:11c'est vrai que l'inflation
29:12est en augmentation,
29:14notamment liée
29:15au fait que les importations
29:16se sont surenchérées
29:17mais par contre,
29:18il a une chance,
29:19ne l'oublions pas,
29:20Donald Trump,
29:20c'est la baisse actuelle
29:22des cours du pétrole
29:23au niveau mondial.
29:25Ça,
29:25ça pourrait lui apporter
29:26l'oxygène
29:27dont il a tellement besoin
29:29pour démontrer
29:29à son électorat
29:30qu'il a tenu
29:31sa promesse économique.
29:32Après,
29:33pour revenir sur
29:33ce qui vient d'être dit,
29:34il faut bien se mettre
29:35dans la tête
29:36de Donald Trump.
29:37Lui ne croit
29:38qu'aux deals bilatéraux.
29:40Effectivement,
29:41il s'est donné 90 jours
29:43après avoir annoncé
29:44les tarifs le 2 avril,
29:4690 jours pour négocier
29:47avec chaque pays
29:48et d'après son équipe,
29:50il y en a certains
29:50qui ont déjà conclu
29:52des accords.
29:52Donc,
29:53donnons-nous quand même
29:54le temps de voir
29:55ce qui va sortir
29:55de ces 90 jours
29:57parce qu'on pourrait
29:58avoir des surprises.
29:59N'oublions quand même pas
30:00que les États-Unis,
30:01c'est la première puissance mondiale
30:02et que beaucoup de pays
30:03émergents notamment
30:04n'ont pas le choix.
30:06Ils vont passer
30:07sous les fourchots
30:07au codeine de Trump
30:08pour continuer
30:09à exporter
30:10aux États-Unis.
30:11Et alors justement,
30:12Marie-Cécile Naf,
30:13puisque sur l'inflation,
30:14on a une donnée
30:15un peu compliquée,
30:16c'est-à-dire qu'elle est
30:16autour de 2,4%,
30:18mais l'inflation alimentaire,
30:19elle, elle existe bien.
30:20Le quotidien,
30:21les Américains le vivent.
30:22Est-ce que c'est ça
30:23qui peut vraiment
30:24entacher la popularité
30:25de Donald Trump ?
30:26On voit que de plus en plus
30:27d'Américains ne lui font
30:28pas confiance
30:28sur la question économique.
30:29Ça dépend auprès de qui.
30:30Encore une fois,
30:31l'électorat,
30:32ce n'est pas un bloc monolithique.
30:33Mais ce que je trouve
30:34intéressant dans votre reportage,
30:35c'est que la commerçante
30:37attribue directement
30:38l'augmentation
30:39de ses matières premières
30:41à la politique
30:42du président américain.
30:43C'est intéressant.
30:44Ce n'est pas juste
30:44quelque chose
30:45qui flotte dans l'air.
30:46Elle voit bien
30:46très directement le lien.
30:48Donc effectivement,
30:48ça, il ferait peut-être bien
30:49de s'en méfier
30:50auprès d'un certain électorat.
30:52Mais ça ne veut pas dire
30:53qu'après,
30:53ils voteront démocrate
30:54pour autant.
30:55Ils peuvent aussi
30:56continuer de le soutenir
30:57pour d'autres raisons,
30:58notamment le récit
30:59sur le danger
31:00du multiculturalisme.
31:01C'est pour ça aussi
31:02qu'il crée des écrans
31:03de fumée
31:03avec les soi-disant
31:05des centaines de milliers
31:06d'immigrés
31:07qui sont expulsés
31:08alors qu'en réalité,
31:09ce n'est pas du tout
31:09ces chiffres-là.
31:10Et ce qu'on entend aussi
31:11à une désigne
31:11chez certains Américains,
31:12c'est oui,
31:13mais là,
31:13il faut souffrir un peu.
31:14Il nous a prévenu
31:15que ça allait être difficile
31:16au début,
31:16mais après,
31:17ça va s'arranger.
31:18Vous allez voir.
31:19Il y a aussi ce sentiment
31:20chez les Américains
31:20qu'il y a une petite période
31:22compliquée
31:22et qu'ensuite,
31:23ça va aller mieux.
31:24Oui,
31:24il n'a absolument pas dit
31:26durant la campagne électorale
31:28que ce serait difficile.
31:29Il a dit
31:29je vais régler tous les problèmes
31:30le premier jour.
31:32Mais quand il a vu les problèmes,
31:33il a commencé à dire
31:34oui,
31:35ce sera difficile.
31:36Et c'est toujours
31:36la même histoire.
31:37Ceux qui soutiennent Trump
31:38sont prêts à lui donner
31:40le bénéfice du doute
31:41et à accepter
31:42ce récit alternatif
31:44parce qu'ils vont bien voir
31:45en allant faire leur courte.
31:46Mais ce qui était aussi intéressant
31:47dans le reportage,
31:49et ça c'est un vrai problème
31:50pour tout le monde,
31:51c'est qu'il dit
31:52je veux protéger
31:53l'industrie automobile américaine.
31:54Mais l'industrie,
31:55elle importe des pays.
31:57Donc le coût de fabrication
31:58d'une voiture américaine
32:00sur le territoire américain
32:01va augmenter
32:02de 30 000%.
32:02Elle dépend des pièces.
32:03On dirait qu'on n'avait pas...
32:04C'est la même chose
32:05que les petites lingeries.
32:07Là,
32:07ils apportent le tissu
32:09de Chine et de Taïwan.
32:10Donc de toute façon,
32:11on va partir
32:12d'un prix de revient
32:13des éléments
32:14avant que la fabrication
32:16puisque manifestement
32:16ils le coulent sur place.
32:18Donc c'est du made
32:18in America.
32:20Mais avec des matières
32:20à l'emporter.
32:21Ils vont coûter 30...
32:22Le Vietnam,
32:23c'est d'après...
32:24Sur ce fameux tableau,
32:25je crois que le Vietnam,
32:26c'est 43% de droits.
32:27C'est un peu 40%.
32:28Marie-Cécile Nave,
32:29sur les contre-pouvoirs
32:30aujourd'hui aux Etats-Unis,
32:31c'est la justice,
32:32Anne Desin le disait,
32:33il y a beaucoup,
32:34beaucoup de décisions
32:35retoquées.
32:36C'est les justices fédérales,
32:37c'est un système
32:38très particulier aux Etats-Unis.
32:39Oui,
32:39à condition que le pouvoir
32:40exécutif respecte
32:42les décisions de justice
32:43et pour l'instant,
32:43ce n'est pas le cas.
32:44Très clairement,
32:44il y avait une interview
32:45de Steve Bannon
32:46très intéressante
32:47dans Le Monde aujourd'hui
32:48que j'ai trouvé
32:48beaucoup plus intéressante
32:49que les interviews
32:49de Trump.
32:51Conseiller sous le premier
32:52mandat de Donald Trump.
32:53Voilà,
32:53et qui a joué un rôle
32:54aussi très important
32:56dans le retour
32:57au pouvoir de Trump
32:57qui dit,
32:58mais les décisions de justice,
32:59on virera les juges.
33:01Bon,
33:02voilà,
33:03il veut faire
33:03un troisième mandat,
33:04mais tout à fait,
33:05de toute façon,
33:05on n'a pas besoin
33:06de changer la constitution,
33:07la constitution
33:07en s'asseoira dessus.
33:09Donc,
33:09ça,
33:10ça va être
33:10un des vrais tests
33:11de la dimension
33:12potentiellement,
33:14même réellement autoritaire
33:15de ce pouvoir en place,
33:17c'est-à-dire,
33:17est-ce qu'ils vont respecter
33:18la séparation des pouvoirs ?
33:20Pour l'instant,
33:20on n'en prend pas le chemin.
33:21Justement,
33:22et Richard Verlie,
33:23vous pouvez intervenir
33:23une dernière fois
33:24sur la question
33:24de la Cour suprême
33:25aux Etats-Unis.
33:27Oui,
33:28parce que c'est quand même
33:28là que tout va se jouer.
33:30Le président de la Cour suprême,
33:32qui est un conservateur,
33:33est intervenu
33:34il n'y a pas si longtemps
33:35pour dire qu'un juge
33:36qui s'est opposé
33:37à plusieurs renvois
33:37de migrants
33:38ne devait pas être destitué,
33:40qu'on ne règle pas
33:40les problèmes des Etats-Unis
33:42en destituant les juges.
33:44Donc,
33:44c'était une évidence,
33:46ce n'était pas vraiment
33:47une déclaration politique,
33:48mais ça a d'un seul coup
33:49semé le froid
33:50dans le corps républicain.
33:51Donc,
33:51je crois qu'effectivement,
33:52en face de la Maison-Blanche
33:54aujourd'hui,
33:54il y a en réalité
33:55un seul pouvoir,
33:56c'est celui de la Cour suprême
33:57qui est située
33:58à côté du Congrès.
33:59Toute la question
34:00est de savoir
34:00si la Cour suprême
34:01composée majoritairement
34:02de juges conservateurs,
34:04elle va regarder le droit,
34:05la loi
34:06ou l'intérêt politique immédiat
34:08d'un certain Donald Trump.
34:09Merci beaucoup, Richard.
34:11Vincent Hugeux,
34:11ils sont où aussi
34:12les opposants politiques ?
34:14Kamala Harris,
34:15Barack Obama ?
34:16C'est vrai qu'on est encore
34:18dans une période
34:19de tétanie
34:20de ce côté-là
34:21et la hargne
34:22vengeresse de Trump
34:24continue de s'exercer
34:25y compris sur eux.
34:26D'abord,
34:26il a asservi
34:27certains grands titres
34:28de la presse,
34:29le fait que Jeff Bezos
34:30soit le propriétaire
34:31de Washington Post aujourd'hui,
34:32il a interdit à sa rédaction
34:33de prendre position
34:34en faire de Kamala Harris,
34:36il a maintenant
34:36en quelque sorte
34:37caporalisé
34:38les pages opinion,
34:39on a le droit
34:39de traiter que
34:40du marché libre
34:41et des libertés individuelles
34:43et donc,
34:44je parlais de la hargne vengeresse,
34:46dernier exemple,
34:46très rapide,
34:48l'époux de Kamala Harris
34:49appartenait au board,
34:52donc au conseil d'administration
34:53du musée de l'Olocauste,
34:54il l'a viré.
34:55Il a été viré hier.
34:56Il n'en finira pas
34:57de régler ses comptes
34:58jusqu'à son lit de mort.
35:00Eh bien, écoutez,
35:00c'est la fin de ce débat.
35:01Promis,
35:02on vous réinvite
35:02pour les 500 jours,
35:03même avant,
35:04puisqu'à mon avis,
35:04il va se repasser
35:05encore beaucoup de choses.
35:06Merci beaucoup
35:07à tous les quatre.
35:09Et bonsoir,
35:10Nicolas Maillard-Rossignol.
35:11Vous êtes candidat
35:12pour être premier secrétaire
35:13du Parti Socialiste.
35:15On va voir
35:15ce qui vous différencie
35:16de vos deux adversaires,
35:17Olivier Faure et Boris Vallaud.
35:19Mais avant cela,
35:20votre portrait,
35:21signé ce soir,
35:22Maït et Frémont.
35:23Si on vous invite,
35:25Nicolas Maillard-Rossignol,
35:26c'est parce que
35:27vous vous présentez
35:28pour obtenir le siège
35:29du premier secrétaire
35:30du Parti Socialiste.
35:32Le débat,
35:33il est très simple.
35:34Est-ce qu'on veut le statu quo
35:35ou est-ce qu'on veut changer ?
35:36Sur la ligne de départ,
35:38trois hommes.
35:39D'abord,
35:39Olivier Faure,
35:40le premier secrétaire sortant.
35:42a au compteur
35:43145 parrainages.
35:46Je suis celui
35:47qui a mis souvent
35:47les mains dans le cambouis,
35:49qui a retroussé ses manches,
35:50qui a fait en sorte
35:51que ce parti se relève.
35:52Comme il y a deux ans,
35:53au Congrès de Marseille,
35:54vous serez,
35:55vous,
35:56maire de Rouen,
35:57son rival.
35:58Votre texte d'orientation,
36:00changé pour gagner,
36:01a obtenu
36:01126 parrainages.
36:03Et autour de vous,
36:04une coalition
36:05des antiphores.
36:06très fort.
36:07Ici,
36:07vous avez une équipe.
36:09Vous avez une dream team,
36:09en réalité.
36:10Vous avez des maires
36:11de toutes générations,
36:12de territoires différents.
36:13Vous avez des parlementaires
36:14qui bossent,
36:15qui n'étaient pas forcément
36:16ensemble avant.
36:17C'est un nouveau rassemblement.
36:18Et ça,
36:18c'est très important.
36:19En course également,
36:20Boris Vallaud,
36:21le président du groupe socialiste
36:23à l'Assemblée,
36:24lui,
36:24a obtenu 30 parrainages
36:26et fait figure aujourd'hui
36:27d'outsider.
36:29Nicolas Meilleur-Rossignol,
36:31si vous êtes tous d'accord
36:32pour une rupture
36:33avec la France insoumise,
36:35vos principales différences
36:37résident dans vos stratégies.
36:39Alors,
36:39quelles sont-elles réellement ?
36:41Avouons la parole.
36:44Bonsoir Nicolas Meilleur-Rossignol.
36:46Alors,
36:46on va voir
36:47quelques-uns de vos soutiens.
36:48Hélène Geoffroy,
36:50maire de Vaud-en-Velin,
36:50Karim Boimran,
36:52maire de Saint-Ouen.
36:52Il y a aussi ici
36:53les députés qu'on connaît bien,
36:55Philippe Brun,
36:55Jérôme Gage.
36:56C'est quoi votre point commun
36:57à tous ?
36:58C'est un front anti-Olivier Faure ?
37:00Non,
37:01pas du tout.
37:01Nous,
37:02on n'est pas anti-Fort,
37:02on est anti-flou.
37:04Ce qu'on veut,
37:04c'est de la clarté.
37:06Il faut être honnête.
37:07Quand vous allez dans la rue,
37:07vous interrogez les Français.
37:08Moi,
37:08je suis maire d'une ville populaire,
37:10ouvrière qui est Rouen.
37:11On est une ville populaire
37:12et fière de l'être.
37:14Qu'est-ce qu'ils vous disent,
37:14les gens,
37:14quand vous leur parlez
37:15du Parti Socialiste ?
37:16Est-ce qu'ils sont au clair
37:17sur notre ligne,
37:18sur notre vision,
37:19sur ce qu'on veut faire
37:19pour le pays,
37:20sur comment on veut répondre
37:21à leurs inquiétudes,
37:22à leurs attentes ?
37:23Non,
37:23ils ne sont pas au clair.
37:24Il faut de la clarté.
37:25Ce qui nous réunit,
37:26c'est ça.
37:26Puis,
37:27vous l'avez vu,
37:27ce n'est pas vraiment
37:27une question d'âge,
37:29mais il y a un renouveau.
37:30Il y a un renouveau,
37:31il y a une nouvelle équipe.
37:32Donc,
37:32en fait,
37:33la question qui est posée,
37:33elle est simple.
37:34Est-ce qu'on veut...
37:35Si on est content
37:35de l'état de la gauche
37:37aujourd'hui
37:37et du Parti Socialiste,
37:38il ne faut pas changer.
37:40Si on veut changer,
37:41nous,
37:41on propose un renouveau
37:42dans la clarté.
37:43Et alors,
37:44pour ceux qui maîtrisent mal
37:45ce langage socialiste,
37:46on parle de Théo,
37:47texte d'orientation,
37:49c'était les anciennes motions,
37:50les congrès.
37:51Expliquez-nous clairement
37:51qu'est-ce qui vous différencie
37:53de Boris Vallaud
37:54et d'Olivier Faure.
37:56Eux aussi,
37:56ils disent qu'il faut
37:57que les socialistes
37:58soient davantage entendus,
37:59qu'il faut peut-être
38:00davantage d'idées,
38:01qu'il faut être clair
38:02sur les alliances.
38:03Oui,
38:04ils étaient en responsabilité
38:05depuis 7, 8 ans.
38:08Et en fait,
38:08la vérité,
38:09c'est qu'il va falloir faire
38:10dans les 6 mois qui viennent
38:11ce qui n'a pas été fait
38:12depuis 7, 8 ans.
38:13Non pas que rien n'ait été fait,
38:14il ne faut pas exagérer,
38:15il y a plein de choses
38:16qui ont été faites
38:16et positives,
38:17mais il faut reconnaître
38:18qu'aujourd'hui,
38:19est-ce que le Parti Socialiste
38:20est vu comme un parti
38:21qui a suffisamment travaillé ?
38:22La réponse est non.
38:23Et c'est paradoxal
38:24parce qu'il y a plein
38:24de personnalités
38:25qui proposent,
38:27qui agissent
38:27dans les territoires.
38:28Ce qui nous différencie,
38:29à vrai dire,
38:30déjà,
38:30c'est ce que vous avez dit,
38:31c'est l'équipe.
38:32Ce n'est pas une personne,
38:33il n'y a pas d'homme
38:34ou de femme providentiel.
38:35C'est une équipe,
38:36vous avez cité des personnes,
38:37je pourrais citer Valérie Rabault,
38:38Carole Delga,
38:39Anne Hidalgo.
38:40C'est vraiment
38:41une équipe complète
38:42et c'est très important.
38:43Patrick Cannaire,
38:44il y en a encore
38:45beaucoup d'autres,
38:46parlementaires,
38:47élus locaux,
38:48ça aussi,
38:48ça nous différencie.
38:49Moi, je suis maire,
38:50j'entends beaucoup parler
38:51des élections présidentielles,
38:53il y a des sondages.
38:54Il y a des municipales avant.
38:55Oui, mais voilà,
38:56moi j'aime bien dire,
38:56attendez, excusez-moi,
38:57mais il y a un truc
38:58qui s'appelle
38:58les élections municipales avant.
39:00Moi, je vois beaucoup
39:01de militants,
39:02d'élus locaux,
39:02de fédérations
39:03qui se sentent tout seuls,
39:04démunis,
39:05pas suffisamment aidés,
39:06pas suffisamment soutenus,
39:08alors qu'en fait,
39:08on sait tous
39:09que au Parti Socialiste,
39:10si on perd
39:10ces élections municipales,
39:12vous pouvez oublier
39:13les élections présidentielles,
39:14l'élection présidentielle ensuite.
39:15La vérité,
39:16c'est que tout commence
39:17par les municipales.
39:18Donc cette expérience
39:18de terrain,
39:19moi je suis maire de terrain,
39:20je pense qu'elle est très importante
39:21parce que les Français,
39:22ils attendent du concret.
39:23Et on va se projeter
39:24dans vos propositions,
39:25mais un petit retour en arrière
39:26parce qu'on se souvient
39:27que vous étiez contre
39:27Olivier Faure
39:28au précédent congrès.
39:29Qu'est-ce que vous auriez
39:30fait de différent ?
39:31Le NFP,
39:32le lendemain de la dissolution,
39:33vous n'auriez pas signé ?
39:35La difficulté pour le NFP,
39:36c'est qu'il y avait
39:36un risque majeur
39:37extrême droite.
39:39Et nous avons tous
39:40eu ces doutes
39:41et ces questionnements
39:42sur la capacité
39:43que nous pourrions avoir
39:44de nous rassembler
39:45ou pas.
39:46Mais là où il y a...
39:47Le nouveau Front Populaire,
39:49on voit bien l'alliance
39:49qui allait de LFI,
39:51les écologistes...
39:51Et nous avons joué le jeu.
39:53Mais le problème,
39:54c'est que dès le lendemain,
39:55il y a un des membres
39:57de cette coalition,
39:58en l'occurrence LFI,
40:00qui a tué le NFP.
40:02Dès le lendemain,
40:03on nous a expliqué
40:03destitution d'Emmanuel Macron.
40:05C'était dans le programme
40:06du NFP, ça.
40:06Mais en cas de dissolution,
40:07Nicolas Maillard-Rossignol,
40:08il y aurait un risque
40:09de l'extrême droite encore ?
40:11Vous ne faites plus alliance
40:11avec LFI ?
40:12Vous parlez tout seul
40:13de les socialistes ?
40:13Là, il y a un élément
40:14de clarté qu'il faut avoir.
40:16Moi, je pense qu'il faut
40:16être très clair.
40:17On ne peut pas,
40:18sous prétexte de poste,
40:20parce que c'est de ça
40:20qu'il s'agit,
40:21transiger sur nos valeurs.
40:23Donc, une alliance
40:24programmatique telle que celle
40:25qui était proposée
40:26dans le NFP,
40:27il n'en est pas question.
40:28Un désistement républicain,
40:29ça peut arriver.
40:30Bien sûr, on a toujours
40:30été exemplaires, tous d'ailleurs.
40:32Olivier Faure,
40:32Boris Vallaud, tout le monde.
40:33Et on a bien raison.
40:35Et je suis fier, moi,
40:35que le Parti Socialiste
40:36soit clair sur le désistement républicain.
40:38Moi, à chaque fois
40:38qu'il y a l'extrême-droite,
40:39j'appelle à voter,
40:40même pour la droite républicaine,
40:42face à l'extrême-droite.
40:43Mais, je veux être très précis là-dessus,
40:45il faut qu'on soit très clair.
40:46Et c'est une différence,
40:47peut-être,
40:47avec mes compétiteurs.
40:50Il ne doit pas y avoir
40:51de compromissions
40:52sur la laïcité,
40:53sur le refus absolu
40:55du populisme.
40:56Et Olivier Faure,
40:57il en fait des compromissions ?
40:58Il a acté la rupture
40:59avec la France insouïe ?
41:00Je ne veux pas parler à sa place,
41:02il faudra lui poser la question.
41:03Comme vous venez de le faire,
41:04si demain,
41:05il y a une dissolution,
41:06est-ce qu'on refait
41:06les mêmes alliances
41:08qu'hier ?
41:09Et pour nous,
41:10la réponse est claire,
41:11c'est net,
41:11c'est précis.
41:12Pas d'alliance avec LFI.
41:14Et si donc,
41:15pas de candidat commun,
41:16on peut l'appliquer aux législatives
41:17comme à la présidentielle.
41:18Pas forcément de présence
41:19au second tour.
41:20Le groupe parlementaire,
41:22c'est 66 députés aujourd'hui.
41:23Si vous partez seul,
41:24c'est peut-être beaucoup moins.
41:25Et on voit dans les sondages,
41:26ou peut-être beaucoup plus,
41:28dans les sondages,
41:29s'il y a un candidat commun
41:30de la gauche,
41:30et selon un sondage,
41:318 Français de gauche sur 10
41:33souhaitent un candidat commun,
41:35c'est autour de 26%.
41:36Si vous partez seul,
41:37chacun de votre côté,
41:38c'est 12.
41:39C'est bien la clarté de partie seule,
41:40c'est peut-être mieux
41:41d'essayer d'être sélectionné
41:42pour le second tour.
41:43Moi, je crois que les Français
41:44attendent de la sincérité
41:45et de la clarté.
41:46Vous avez parlé de sondages.
41:48Ce sont des sondages
41:49deux ans avant une élection
41:50sans qu'ils soient cités
41:51de nom de candidat.
41:53Le maire que je suis,
41:54qui a gagné et perdu
41:56des élections,
41:56peut vous dire que
41:57faire un sondage
41:58sans donner de nom,
41:59franchement,
42:00ça n'a aucun sens.
42:01Ce que je peux vous dire,
42:02en revanche,
42:02c'est que,
42:03et ça, c'est un point
42:04que nous partageons tous,
42:05nous sommes tous
42:05pour l'union de la gauche.
42:07Simplement,
42:08quand on veut faire
42:08l'union de la gauche,
42:10il faut d'abord commencer
42:10par rassembler
42:11tous les socialistes.
42:12Moi, je dis quelque chose
42:13de très simple.
42:14Si vous voulez savoir
42:15où aller,
42:15il faut d'abord,
42:16avant de faire des unions
42:17avec qui que ce soit,
42:19ce que j'appelle un GPS.
42:20Vous savez ce que c'est un GPS ?
42:21C'est un grand parti socialiste.
42:23Parce que le paradoxe
42:24que nous avons aujourd'hui,
42:25c'est que la plupart
42:26des socialistes,
42:26en réalité,
42:27en majorité,
42:27sont à l'extérieur
42:28du parti socialiste.
42:29On verra.
42:29Il faut les faire revenir.
42:30Comment en 2027,
42:31vous espérez les convaincre ?
42:33Mais déjà,
42:33si vous êtes élu
42:34Premier secrétaire,
42:35quelle attitude
42:36face au gouvernement
42:37Bayrou ?
42:38Peut-être un autre
42:38si d'ici là,
42:40Bayrou n'est plus là.
42:41Mais est-ce que vous acceptez
42:43de dire
42:43qu'on ne censure pas
42:44jusqu'à 2027,
42:45quoi qu'il arrive,
42:46sur le budget par exemple ?
42:48Quelles seraient
42:48vos lignes rouges ?
42:49C'est très clair.
42:50On ne dit pas a priori
42:51qu'on ne censurera pas.
42:53La censure est un outil
42:54démocratique qui existe,
42:55ce qui est prévu par les textes.
42:57Je ne vois pas pourquoi
42:57on s'en priverait.
42:58D'ailleurs,
42:58on a été capable
42:59de censurer M. Barnier.
43:01Vous l'auriez censuré
43:02si vous aviez été décédé ?
43:03On l'avait d'ailleurs
43:03décidé ensemble
43:04pour des raisons
43:06qui sont des raisons de fond.
43:07Mais là encore,
43:08vous m'interrogez
43:10sur l'attitude
43:10que nous aurons demain
43:11si je suis Premier secrétaire.
43:13Opposition,
43:14pas de compromission,
43:15on n'est pas au gouvernement,
43:16on ne va pas rentrer.
43:16Moi, on m'avait contacté
43:17pour être ministre.
43:18J'ai toujours refusé
43:19comme Philippe Brun,
43:20comme beaucoup d'autres,
43:20comme Michael Delafosse
43:21qui est dans notre équipe,
43:23le maire de Montpellier,
43:24opposition exigeante
43:26et constructive
43:27parce que je suis responsable
43:29et que je sais
43:29que dans notre pays,
43:30on a aussi besoin
43:31d'avancer,
43:32de trouver des compromis.
43:33Si le gouvernement
43:34sur le budget
43:34refuse des hausses d'impôts,
43:36par exemple,
43:37c'est qu'il va assabrer
43:37dans la dépense publique,
43:39censure, pas censure ?
43:40Ça dépend de ce qui est proposé.
43:42Je ne peux pas vous répondre
43:43comme ça en général,
43:43mais il faut prendre
43:44des points précis.
43:44On commence à voir
43:45un peu les orientations.
43:46Ce sera très certainement
43:47des coupes budgétaires
43:47assez importantes.
43:48En fait, vous savez,
43:49les Français le voient très bien.
43:50il y a deux injustices
43:52si on parle de fiscalité,
43:54de recettes, de dépenses.
43:55Il y a deux grandes injustices.
43:57La première,
43:57c'est que le travail ne paie pas.
43:59Aujourd'hui,
43:59le travail,
44:00il est plus imposé
44:01que la rente ou le patrimoine.
44:03Est-ce que c'est normal ?
44:04Non, ce n'est pas normal.
44:05Et la seconde injustice,
44:07c'est que moins vous êtes riche,
44:08plus vous êtes pauvre,
44:09plus en proportion
44:10vous payez d'impôts.
44:11Plus vous êtes riche,
44:12moins en proportion
44:13vous payez d'impôts.
44:13Donc plus d'impôts
44:14pour les riches ?
44:15Est-ce que c'est normal ?
44:15Non, ce n'est pas normal.
44:16Et donc, c'est très simple.
44:20Je pense à après la crise de 1929,
44:22par exemple.
44:23Nous sommes dans une situation
44:24très difficile.
44:25Ce gouvernement
44:26ou les gouvernements précédents
44:27d'Emmanuel Macron
44:28ont mis le pays, l'État,
44:29dans une situation budgétaire
44:30catastrophique.
44:31Moi, je suis maire,
44:32je dois gérer tous les jours
44:32de l'argent public.
44:33Donc, il faut être sérieux.
44:35Mais pour être sérieux,
44:35il faut aussi mettre de la justice
44:37parce qu'il n'est pas normal
44:38que les Français
44:38qui ont les revenus
44:39les plus modestes
44:40soient ceux qui payent
44:41et qui triment le plus.
44:42Vous êtes maire, justement.
44:43François Rebzamen,
44:44un ancien socialiste,
44:45propose la création
44:45d'un nouvel impôt local.
44:47Vous êtes favorable ?
44:50Pour ceux qui en payent
44:52déjà le plus, non.
44:53En revanche,
44:54je vais vous prendre
44:54juste un exemple.
44:56Vous avez un économiste
44:57qui s'appelle Gabriel Zuckman
44:58qui a proposé une taxation
45:00sur les plus hauts patrimoines.
45:02Juste pour que tout le monde
45:02comprenne bien,
45:03plus haut patrimoine,
45:04plus de 100 millions d'euros.
45:06Moi, je n'ai pas 100 millions d'euros
45:07et je ne connais personne
45:08qui a 100 millions d'euros
45:09de patrimoine.
45:10Je pense qu'il y en a.
45:11Ils ne sont pas très nombreux.
45:12Franchement, 1, 2, 3 %
45:14de taxation sur ce patrimoine-là,
45:17plus de 100 millions d'euros,
45:18je pense qu'ils peuvent
45:18se le permettre.
45:19C'est une question aussi
45:20de patriotisme,
45:21de patriotisme fiscal
45:22et économique.
45:23Et derrière,
45:24ça génère des milliards.
45:25Ça, vous savez que le gouvernement
45:26n'en veut pas.
45:26Oui, mais ça,
45:27c'est de l'idéologie
45:28et de la posture.
45:29Sur le conclave sur les retraites,
45:30on sait que c'était
45:30une des questions négociées
45:32par le Parti socialiste
45:33pour ne pas censurer.
45:34S'il n'y a aucune mesure
45:35sur l'âge,
45:36si on reste à 64 ans,
45:37est-ce que pour vous,
45:38c'est un motif de censure
45:39du gouvernement ?
45:40On sait que les résultats
45:41du conclave sont attendus
45:42à la fin du mois de juin.
45:43Déjà, je veux que le Premier ministre
45:45tienne sa parole.
45:46C'est une question
45:46d'honnêteté politique,
45:48là encore.
45:49Il a promis une chose,
45:50c'est que le dernier mot
45:51serait au Parlement.
45:53On va voir si le dernier mot
45:54est bien au Parlement.
45:55Ensuite, sur le fond,
45:56sur les retraites,
45:57moi, je dis une chose
45:58très simple,
45:59nous étions à 62 ans.
46:01Le gouvernement s'arc-boute
46:02sur 64 ans.
46:04Mais en réalité,
46:05là encore,
46:06c'est le maire qui parle
46:06d'expérience de terrain.
46:08Ce n'est pas l'âge
46:09qui compte,
46:10c'est l'espérance de vie
46:11en bonne santé.
46:12Parce que tout le monde
46:12sait très bien
46:13qu'à 60, 62, 64 ans,
46:15selon votre parcours de vie,
46:16si vous avez travaillé
46:17sur les chantiers
46:18ou si vous avez été
46:19dans les bureaux,
46:20si vous avez dû porter
46:21des charges lourdes la nuit
46:22ou si vous avez fait
46:23de la finance
46:24dans un grand building,
46:25vous n'êtes évidemment
46:26pas dans le même état.
46:26Donc c'est la pénibilité.
46:29Je rappelle que ce gouvernement,
46:30sous M. Macron,
46:31a supprimé des critères
46:32de pénibilité
46:33que nous,
46:34nous avions instaurés.
46:35Il en faut des nouveaux
46:35à l'hôpital,
46:36dans l'éducation.
46:37François Bayrou dit,
46:38on ne reviendra pas
46:38à 62 ans.
46:39Eh bien, il fait une faute.
46:40Est-ce que cette faute
46:41méritera une censure de votre part ?
46:43Vous avez un rôle pivot
46:44ici à l'Assemblée des Socialistes.
46:45En tout cas,
46:45nous ne l'excluons pas
46:46et il y aurait des moyens
46:47d'avancer dans le sens
46:48du compromis
46:49en reprenant par exemple
46:50ce que disait Laurent Berger
46:51ou ce que dit Marie-Lise Léon
46:52aujourd'hui sur la CFDT.
46:54Mais d'autres syndicats
46:55disent la même chose,
46:55à vrai dire,
46:56en tenant compte
46:57de la pénibilité des métiers.
46:58C'est du bon sens.
46:59Tout le monde comprend bien
47:00que la population vieillit,
47:02mais que tout le monde
47:02ne vieillit pas
47:03de la même façon
47:03parce que vous pouvez être
47:05en meilleure forme
47:06ou en moindre forme physique
47:07et mentale,
47:08aller aux urgences,
47:10au CHU,
47:10pour porter des personnes
47:12qui sont âgées,
47:14qui sont en train
47:15de mourir aux urgences
47:16où il n'y a pas assez de lits.
47:17Ça, c'est de la pénibilité.
47:18Elle est prise en compte
47:19aujourd'hui, non ?
47:20On va revenir
47:20sur cette question de 2027.
47:22Quel candidat ?
47:23Il faut un candidat socialiste.
47:25Vous accepteriez un candidat
47:26qui ne vient pas forcément
47:27de votre camp ?
47:28C'est ça qui se prépare
47:29avec ce congrès ?
47:30D'abord,
47:31je le dis tout à l'heure,
47:32mais moi,
47:33je le dis clairement,
47:34moi, je ne suis pas candidat
47:35à l'élection présidentielle.
47:36J'ai un peu l'impression
47:37que pour certains,
47:38c'est une forme
47:39de premier tour de chauffe
47:41pour être candidat ensuite.
47:42Pour Olivier Faure
47:43et Boris Vallaud,
47:43par exemple ?
47:44Je ne cite personne,
47:45mais je m'inquiète de cela
47:47parce que je vois
47:48les militants sur le terrain.
47:49Vous savez de quoi ils me parlent ?
47:49Mais sur la stratégie,
47:50sans parler d'un nom,
47:51il s'agit de savoir
47:52si vous,
47:52vous souhaitez partir autonome.
47:54Je vais vous répondre,
47:55mais je vous redis les choses.
47:57Un,
47:57rien ne sera possible
47:59si nous ne gagnons pas
48:00les municipales.
48:00Rien.
48:01Donc la première priorité
48:03pour les amis
48:04dans les territoires,
48:05les socialistes,
48:06moi,
48:06je ne veux pas un socialiste
48:08qui soit seul,
48:08isolé dans cette élection
48:10municipale.
48:11Il doit avoir le soutien
48:12du parti.
48:13On a plein d'amis.
48:14Et des écologistes
48:15et des communistes peut-être ?
48:16Ça, c'est la première chose.
48:17Ensuite, deuxième chose,
48:18un GPS,
48:18c'est-à-dire un grand parti socialiste
48:20qui rassemble
48:20toutes les forces socialistes
48:22qui sont aujourd'hui dispersées.
48:24Et ensuite, bien sûr,
48:25un contrat de gouvernement
48:26avec une union de la gauche,
48:27mais sans compromission
48:29sur les valeurs,
48:29ce qui exclut effectivement
48:30la direction de LFI aujourd'hui.
48:32On n'a pas prononcé son nom,
48:33mais quand on parle du PS,
48:34il est évidemment présent,
48:35François Hollande,
48:36l'ancien président de la République.
48:37Il vous soutient ?
48:38Il faut lui demander.
48:40Mais encore une fois...
48:41On sait qu'il ne soutient pas,
48:42en tout cas.
48:43Bon, donc vous avez la réponse.
48:45Mais encore une fois,
48:46vous voyez bien,
48:46Karim Ouamran,
48:48nouvelle génération.
48:49Philippe Brun,
48:50nouvelle génération.
48:51Carole Delga,
48:52moi-même, modestement,
48:53mais j'ai cité
48:53Mickaël de la France.
48:53Autour d'Olivier Faure,
48:55Boris Vallaud,
48:55il y a aussi des jeunes
48:57de la nouvelle génération.
48:57Sauf que la différence,
48:58c'est que nous,
48:59nous portons une équipe
49:00avec des parlementaires
49:02et avec des maires
49:05et des élus locaux.
49:06Et ça, je pense que
49:06c'est très important
49:07parce que vous savez,
49:08aujourd'hui,
49:09beaucoup de Français,
49:09là encore,
49:10je le vois sur le terrain,
49:11se méfient,
49:11voire se défient de la politique.
49:13Pourtant,
49:13si vous n'occupez pas de politique,
49:15la politique s'occupe de vous.
49:16Et par contre,
49:17ils reconnaissent la valeur
49:18des maires sur le terrain
49:20parce qu'ils sont,
49:21tout simplement,
49:22à portée de discussion
49:22et parce que c'est concret.
49:23Moi, je veux rester
49:24dans la clarté,
49:25la sincérité et le concret.
49:26Boris Vallaud,
49:27vous en débattez-les.
49:28Vous êtes favorable ?
49:29Je suis toujours favorable
49:30à un débat.
49:31Il n'y a pas de difficulté.
49:32Maintenant,
49:33je dis les choses
49:33très clairement.
49:34Aujourd'hui,
49:35nous sommes dans un rassemblement
49:36qui est majoritaire,
49:38qui est le seul aujourd'hui
49:38qui puisse l'emporter.
49:40Donc,
49:40la question,
49:40elle est simple.
49:41Est-ce qu'on veut le statu quo
49:41ou est-ce qu'on veut le changement ?
49:43Est-ce qu'on veut le flou
49:43ou est-ce qu'on veut la clarté ?
49:45Allez,
49:45je rappelle,
49:45le calendrier de votre congrès
49:47vote sur CTO,
49:48texte d'orientation,
49:4927 mai,
49:49vote pour le 1er secrétaire
49:50le 5 juin.
49:51Merci,
49:52Nicolas Maillère.
49:53Merci à vous.
49:54Rossignol.
49:54Dernière partie dans cette émission,
49:56on passe à la question qui fâche.
49:57Et bonsoir,
50:09Anne-Laure Blain,
50:09vous êtes députée
50:10droite républicaine
50:11du Maine-et-Loire.
50:12Yannick Monnet,
50:13bonsoir.
50:14Députée gauche-démocrate
50:15et républicaine
50:16de l'Allier,
50:16c'est le nom du groupe communiste
50:17ici à l'Assemblée.
50:19Vous avez tous en tête
50:20le calendrier
50:20du mois de mai,
50:22ses jours fériés,
50:23ses ponts.
50:24Le 1er,
50:24c'est demain,
50:25la fête du travail
50:25avec cette question.
50:26Faut-il travailler
50:28le 1er mai ?
50:29C'est la question qui fâche
50:30ce soir,
50:30signée Clément Perrault.
50:35Notre question qui fâche
50:36porte aujourd'hui
50:37sur le 1er mai.
50:39En ce jour de fête du travail,
50:40cette boulangerie parisienne
50:42sera fermée.
50:43Et pour cause,
50:44la dernière fois
50:45qu'elle a ouvert à cette date,
50:46c'était en 2021.
50:48Et l'expérience
50:48s'est plutôt mal passée
50:50avec la visite inopinée
50:51d'un inspecteur du travail
50:53et à la clé,
50:54une amende salée.
50:5578 750 euros
50:57pour avoir fait travailler
50:5921 salariés
51:00ce jour-là,
51:01le 1er mai.
51:01Ce qu'on a expliqué,
51:02c'est qu'on n'était
51:02tout simplement pas au courant
51:04puisque bon nombre
51:05de commerces,
51:06en fait,
51:06ce jour-là sont ouverts,
51:08bon nombre de boulangeries,
51:09de fleuristes.
51:09Souvent,
51:10on donne l'exemple
51:10du McDonald's
51:11qui n'est pas très loin de nous,
51:12qui lui a le droit d'ouvrir.
51:13Et nous,
51:14visiblement,
51:14nous ne sommes pas
51:15une profession essentielle.
51:16C'est visiblement ça
51:17un peu le nœud du débat.
51:19Essentiel ou non,
51:20c'est toute la question.
51:22En dehors de certains cas particuliers,
51:24les boulangeries,
51:25comme les fleuristes,
51:26n'entrent pas légalement
51:27dans cette catégorie,
51:28contrairement aux hôtels,
51:30cafés et restaurants.
51:31Pour nos boulangers,
51:32le 1er mai est donc
51:33un jour férié et chômé.
51:35Ils peuvent ouvrir,
51:36mais pas faire travailler
51:37leurs salariés,
51:38ce qui rend l'activité impossible
51:40dans la plupart des cas.
51:41Mais la situation
51:42pourrait évoluer.
51:44Une proposition de loi sénatoriale
51:45souhaite permettre
51:47aux commerces
51:47ouvrant le dimanche
51:48de pouvoir le faire
51:49aussi le 1er mai.
51:52On estime, nous,
51:53que c'est effectivement
51:53une bonne idée
51:54parce que dans l'ouverture
51:57du 1er mai,
51:57nous, ce qu'on recherche,
51:59c'est tout simplement
51:59une continuité de service.
52:02Cette proposition de loi
52:03est soutenue par le gouvernement,
52:05mais pas par les syndicats
52:06pour qui le 1er mai
52:07reste un jour très symbolique.
52:10C'est très important
52:11que ce jour reste férié et chômé.
52:13C'est inconquis de la lutte.
52:15Il a été acquis dans le sang
52:16et dans les larmes des ouvriers.
52:18Alors notre question
52:19qui fâche, la voilà.
52:20Faut-il assouplir
52:21les autorisations d'ouverture
52:23le 1er mai ?
52:25Alors, Anne-Laure Blanc,
52:25faut-il pouvoir travailler
52:26365 jours par an
52:28même le 1er mai ?
52:30Écoutez, je crois
52:30que c'est du bon sens.
52:32On voit bien,
52:32on a beaucoup d'artisans,
52:35de commerçants
52:35et aussi d'agriculteurs.
52:37Vous savez, moi,
52:38j'ai encore eu de chez moi
52:40des messages d'agriculteurs
52:42qui sont incroyablement surpris
52:44de la complexité législative
52:45aujourd'hui.
52:47Simplement,
52:48quand ils ont des asperges,
52:50rien que pour prendre cet exemple,
52:51demain,
52:52on ne récolte pas les asperges,
52:54donc ça veut dire
52:54que les saisonniers,
52:55les salariés vont les récolter
52:56vendredi,
52:57sauf que les asperges,
52:58ça n'attend pas
52:59et donc ça veut dire
52:59qu'il y aura beaucoup plus
53:00de second choix
53:01et donc une perte
53:02aussi dans l'exploitation agricole.
53:05Donc on voit bien aujourd'hui
53:06qu'il faut favoriser le travail,
53:08il faut rémunérer les salariés
53:09à la hauteur de leur investissement
53:10lorsque c'est un jour férié
53:12ou un dimanche
53:13mais aujourd'hui,
53:14il faut libérer les énergies
53:15et il faut permettre
53:16à ceux qui veulent travailler
53:17de pouvoir travailler,
53:18oui.
53:19Yannick Monnet,
53:19vous n'êtes pas sensible
53:21à ce témoignage,
53:22ces producteurs d'asperges ?
53:23Non,
53:23je ne suis pas sensible
53:24parce que d'abord,
53:25le 1er mai s'adresse aux salariés.
53:27C'est le seul jour de l'année
53:28férié et chômé.
53:30Il n'y en a pas 50,
53:31c'est le seul.
53:32Donc c'est un jour symbolique.
53:34On trouvera toujours
53:35toutes les bonnes raisons
53:36de faire travailler les gens
53:37tout le temps
53:37comme vous l'avez dit au départ,
53:39365 jours,
53:3924 heures sur 24,
53:41on trouvera toujours
53:42ce que je voudrais juste dire,
53:43c'est que les bons salaires,
53:44ce n'est pas que le 1er mai,
53:45c'est tout le temps
53:45qu'il en faudrait.
53:47Et si on avait de bons salaires
53:48tout le temps,
53:49les envies de travailler
53:50un jour férié
53:51seraient beaucoup moins importantes,
53:52ça c'est sûr.
53:52Anne-Laure Blain,
53:53un jour,
53:54un jour par an,
53:55ce 1er mai,
53:56ne peut-on pas le garder
53:57symbolique pour Yannick Monnet
53:59et pour la gauche ?
54:00Et voilà,
54:00un jour de repos
54:01pour l'ensemble des salariés.
54:03Vous parlez du 1er mai,
54:05mais vous ne dites pas
54:06que c'est la fête du travail ?
54:07C'est quand même relativement paradoxal
54:09de ne pas travailler
54:10le jour de la fête du travail
54:11ou en tout cas de ne pas pouvoir
54:12célébrer le travail
54:12en manifestant,
54:15en ce que je veux dire.
54:15Non, mais ne pas pouvoir travailler
54:16le jour de la fête du travail
54:17et au contraire,
54:18on devrait saluer le courage,
54:20l'investissement,
54:20la volonté de ceux
54:21qui veulent faire.
54:22Aujourd'hui,
54:23la politique,
54:24la loi,
54:25la législation contraint
54:27plus qu'elle n'accompagne.
54:28Donc oui,
54:28accompagnons ceux qui veulent
54:30à la force de leur poignet
54:31faire oeuvre pour la nation,
54:33pour leur économie,
54:34pour nos exploitations,
54:35vive nos agriculteurs
54:36qui se donnent à 1000%
54:37pour le pays
54:38et nous devons les porter
54:39plus qu'à chaque fois
54:41leur taper dessus en permanence.
54:42Yannick Monnet,
54:42on voyait dans le reportage,
54:44pour certains,
54:44c'est une question
54:44un peu de cohérence en fait.
54:46On dit, moi,
54:46boulangerie,
54:47je ne peux pas ouvrir,
54:48mais le café d'à côté
54:49ou le McDo peut ouvrir.
54:50Est-ce qu'il ne faut pas
54:51au moins une règle claire ?
54:52Non, mais il faut certainement
54:53une règle claire.
54:55Mais, écoutez,
54:56les commerces ferment tous
54:57au moins une journée par semaine.
54:59Il suffirait simplement
54:59que cette journée
55:00qui est fermée
55:02pour chaque commerce,
55:03on la place le 1er mai
55:04quand elle tombe
55:05un autre jour de la semaine.
55:07Ça pourrait s'organiser tout ça.
55:10Oui, il y a des professions
55:11qui travaillent
55:11et qui sont obligées
55:11de travailler,
55:12on le sait,
55:12les hôpitaux par exemple.
55:13Il y a des commerces
55:13ouverts 7 jours sur 7.
55:14Il y a des commerces
55:15ouverts aussi 7 jours sur 7.
55:17C'est un vrai problème,
55:18y compris en matière
55:18de concurrence.
55:19Parce que ceux
55:20qui sont ouverts
55:217 jours sur 7
55:21ont davantage de moyens
55:23que les petits commerces
55:24qui eux n'ont pas le choix.
55:25Ils sont obligés de fermer
55:26parce qu'il faut du repos hebdomadaire.
55:28Donc en plus,
55:28ça organise une concurrence déloyale
55:30quand on ouvre
55:307 jours sur 7.
55:31Bref,
55:31écoutez,
55:32il faut être sérieux.
55:34Je pense que le monde du travail
55:34est traversé
55:35par d'autres problématiques
55:36aujourd'hui.
55:37La question des salaires,
55:38le chômage qui augmente
55:39qu'une question
55:40de faire travailler
55:40quelques commerces
55:41le 1er mai.
55:42Je pense qu'il y a d'autres sujets.
55:43C'est vrai qu'on est aussi
55:43dans une société
55:44qui consomme,
55:45parfois surconsomme.
55:46Est-ce qu'on ne peut pas se dire
55:47un jour,
55:48tout est fermé ?
55:49Mais laissons-les décider.
55:51Pourquoi devrions-nous
55:51décider à leur place ?
55:53Vous savez,
55:53j'ai quitté l'hémicycle
55:54pour rejoindre votre plateau.
55:56Je travaille ardemment
55:56ces derniers temps
56:01compreneurs de ce pays.
56:02C'est qu'on les laisse
56:02libres de décider.
56:04Mais les salariés, eux,
56:04ont peut-être envie
56:05d'avoir une journée chômée.
56:06Qui fait écho
56:07à ce que dit mon collègue ?
56:08On ouvre aujourd'hui la voie
56:09et c'est ce qui est aujourd'hui
56:10bien malheureux.
56:11Aux exceptions,
56:12aux multiples exceptions,
56:13jusque-là,
56:14c'était possible.
56:15Et clac !
56:16Jurisprudence de la Cour de cassation,
56:18c'est plus possible.
56:18Donc, du jour au lendemain,
56:20on coupe les bonnes volontés
56:21et on leur dit
56:22stop, restez chez vous.
56:23C'est le possible
56:24si c'est le patron.
56:25Le patron, le boulanger lui-même
56:26vous êtes boulanger.
56:27Non, mais c'est surtout ça.
56:28C'est pas surtout ça.
56:29C'est que vous êtes boulanger,
56:30vous n'êtes pas essentiel
56:31à ce pays.
56:32C'est quand même assez incroyable.
56:33Vous avez le droit d'ouvrir.
56:33Si vous n'êtes pas salarié,
56:34vous avez le droit d'ouvrir.
56:35Simplement, moi,
56:36tous les ans,
56:37je vote des dérogations
56:38pour les travails,
56:38le dimanche par exemple
56:39parce qu'il y a 4, 5, 6 dimanches
56:41qui sont pertinents.
56:43Laissons-les décider.
56:44Je rappelle juste
56:45dans ce pays...
56:46Pourquoi vous décédez pour eux ?
56:46Je rappelle juste dans ce pays,
56:48s'il y a un code du travail,
56:48c'est pour organiser le travail.
56:50On a vu comment c'était
56:51quand il n'y avait pas de code du travail.
56:53Je sais que les LR
56:54ne sont pas très friands
56:54du code du travail
56:55et de la protection des salariés,
56:56mais moi, je préfère
56:57qu'on le garde,
56:57ce code du travail,
56:58parce qu'il faut des règles communes.
57:00Donc non, on ne décide pas tout seul.
57:01Vous savez les entreprises...
57:02Protection des salariés,
57:02parce qu'on le sait bien,
57:03quand le patron a décidé d'ouvrir,
57:05même si on dit
57:05que c'est sur la base du volontariat
57:07comme ça peut être le cas
57:07sur le travail du dimanche,
57:09souvent les salariés
57:09se sentent obligés
57:10ou le sont même clairement obligés
57:11par les patrons.
57:12Les salariés de ce pays,
57:13ils savent aussi
57:14ce que c'est que la valeur du travail.
57:16Moi, je suis issue
57:16d'un territoire rural,
57:18dans un territoire particulièrement,
57:19par exemple, horticole.
57:21Aujourd'hui,
57:21si vous ne faites pas la saison,
57:23l'entreprise,
57:23elle met la clé sous la porte.
57:25Sur une journée,
57:26est-ce qu'on perd la saison ?
57:27Ils savent l'investissement
57:28qui est nécessaire
57:28dans les entreprises
57:29et le dialogue social,
57:31il se fait au niveau de l'entreprise.
57:32Ce n'est pas sous les ors
57:33de la République,
57:34dans les grandes centrales syndicales
57:35qu'on doit nous expliquer
57:36la manière de vivre
57:37et la manière de se comporter.
57:38Aujourd'hui,
57:39le meilleur dialogue qui soit,
57:40c'est dans l'entreprise.
57:41Le patron,
57:42les salariés parlent au quotidien.
57:44Arrêtons de leur dicter
57:44leur conduite
57:45alors qu'ils savent
57:46très bien s'arranger eux-mêmes.
57:47Yannick Monnet,
57:47on parle des syndicats
57:48parce que le 1er mai,
57:49c'est journée de lutte aussi,
57:51journée de manifestation.
57:52C'est aussi ce symbole
57:53que vous voulez conserver ?
57:54C'est devenu un moment
57:55de lutte et de revendication,
57:57bien évidemment,
57:57puisque c'est la fête du travail.
57:59Mais le dialogue,
58:00il doit être organisé
58:01dans ce pays.
58:01On sait très bien
58:02qu'il y a asymétrie
58:03entre les positions sociales,
58:04qu'on soit du côté des employeurs
58:05ou du côté des salariés.
58:06Donc,
58:06il faut un dialogue organisé.
58:08Moi,
58:08j'ai dit aujourd'hui,
58:08on a un code du travail
58:09qui protège les salariés.
58:11Peut-être pas suffisamment,
58:12d'ailleurs,
58:12quand on voit
58:12les différents plans
58:13de licenciement
58:13à l'œuvre aujourd'hui.
58:15Donc,
58:15oui,
58:15on a besoin de reparler
58:16du travail correctement,
58:18dans de bonnes conditions.
58:19Et franchement,
58:20une journée chômée
58:22dans l'année,
58:23ce n'est pas ça
58:24qui va mettre en danger
58:24l'économie.
58:25Il faut être sérieux.
58:26Le meilleur service
58:26à rendre aux salariés
58:28et aux Français,
58:29et à la France même,
58:30c'est de favoriser le travail
58:32et d'avoir une possibilité
58:33d'augmenter les salaires.
58:34Pourquoi vous refusez
58:35l'augmentation des salaires
58:36quand on l'a proposé
58:37dans l'hémicycle ?
58:37Si on augmente les salaires,
58:38ça veut dire qu'on doit
58:39libérer les énergies.
58:40Ça veut dire qu'on doit
58:41favoriser toujours le travail
58:42en faveur,
58:44plutôt que...
58:45Allez,
58:45dernière question.
58:46Vous travaillez demain ?
58:47Yannick Monnet ?
58:48Les députés travaillent le 1er mai ?
58:50Un député ne travaille jamais,
58:51il s'engage.
58:52C'est un engagement.
58:52Donc,
58:52oui,
58:53on est engagé 24h sur 24
58:54et 7 jours sur 7.
58:55Engagé à 1000%
58:56pour les Français.
58:57Le 1er mai
58:58et 365 jours par an.
59:00Et tous les jours de l'année.
59:01Merci beaucoup à vous deux
59:02d'avoir débattu de cette question.
59:03Merci à vous
59:04de nous avoir suivis
59:05pour revoir cette émission.
59:06La chaîne YouTube
59:07d'LCP,
59:08la soirée continue
59:09avec Débadoc
59:10et Jean-Pierre Gratien.
59:11Ce soir,
59:11le documentaire
59:12Martinique,
59:13Terre de Centenaire
59:14signé Céline Bittner.
59:16Très belle soirée à tous
59:17sur la chaîne parlementaire.
59:18Sous-titrage Société Radio-Canada
59:24Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations