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Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit cette semaine la députée européenne Renew, Valérie Hayer.

Francis Letellier présente ce rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.

Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.

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Transcription
00:01Après avoir porté les couleurs du macronisme lors des dernières élections européennes,
00:04Valérie Ayet est aujourd'hui à la tête du cinquième groupe de députés européens à Bruxelles et à Strasbourg.
00:09Une position politique stratégique quand il faut relayer la voix d'Emmanuel Macron en Europe,
00:12mais avec toujours en tête déjà l'après-Macron.
00:15Valérie Ayet fait partie de l'équipe rapprochée autour de Gabriel Attal.
00:19Valérie Ayet, députée européenne, présidente du groupe Renew au Parlement européen
00:22et secrétaire générale adjointe de Renaissance, et l'invité de LCP lundi c'est politique.
00:30– Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00et Maëlle Morin sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale
01:06qui va relayer aussi auprès de vous les commentaires, les questions qui pourraient vous être destinées.
01:11Avec vous Valérie Ayet, nous allons parler de l'Ukraine,
01:13dont l'avenir continue toujours de dépendre du climat entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
01:18Emmanuel Macron a tenté de jouer l'intermédiaire en réunissant
01:21européens, américains et ukrainiens à Paris il y a quelques jours, sans plus de résultats.
01:25Les Etats-Unis qui menacent l'économie française et européenne avec les nouveaux droits de douane.
01:30On va y revenir.
01:31Et puis dans deux ans tout juste, nous serons à la veille du premier tour de l'élection présidentielle.
01:36Gabriel Attal est-il déjà en piste ? Eh bien vous nous le direz.
01:39On va commencer par l'assassinat d'un jeune fidèle musulman vendredi matin
01:41dans une mosquée de la Grande Combe dans le Gard,
01:45qui continue à susciter émotions et débats.
01:47Le meurtrier présumé, âgé de 20 ans, s'est rendu aux forces de l'ordre en Italie.
01:50Il a déclaré depuis, via son avocat, qu'il avait agi par hasard et choisi sa victime par hasard.
01:56C'est en tout cas son système de défense.
01:58Il n'avait aucun antécédent judiciaire.
02:00Des vidéos ont montré qu'il avait clairement eu des propos anti-islam.
02:02Et hier, place de la République à Paris, un rassemblement a eu lieu en mémoire d'Aboubakar Sissé,
02:07la victime auquel ont participé tous les partis de gauche et la France Insoumise en tête.
02:11Et il y a une question qui vient, parce que les partis de gauche étaient dans la rue,
02:14mais face à un événement comme ça, pourquoi est-ce qu'il n'y a pas une union nationale ?
02:19D'abord, je voudrais dire toute mon émotion, après cet assassinat ignoble d'Aboubakar Sissé,
02:27avoir une pensée pour sa famille, ses proches,
02:30et aussi pour l'ensemble de nos compatriotes de confession musulmane,
02:35qui ont été, on verra ce que donnera l'enquête,
02:37mais visiblement quand même visés par cet assassinat.
02:41C'est dans une mosquée, donc évidemment, ça laisse peu de doute.
02:43Mais pourquoi est-ce qu'il n'y a pas d'union nationale autour d'un événement comme ça ?
02:47Mais moi, je ne crois pas que le débat se tourne autour de l'union nationale ou pas l'union nationale.
02:51Tout le monde est choqué.
02:52Et le président de la République l'a dit, la liberté de culte en France est intangible.
02:57Elle fait partie de nos principes qui sont intangibles et qu'on doit absolument préserver.
03:05Alors il y a eu cette manifestation de mobilisation.
03:08Alors ça n'empêche pas d'être évidemment mobilisé et de rappeler cette liberté de culte.
03:15Le fait que, quelle que soit en France, cette liberté intangible de croire, de ne pas croire,
03:21de pratiquer une religion, quelle qu'elle soit,
03:23et cette tolérance qui fait notre force et la cohésion de notre société,
03:28elles doivent être préservées, protergées par la loi, par le droit.
03:32Vous avez compris, mais pourquoi vous n'allez pas dans la rue pour rappeler ce principe ?
03:37Ça pourrait être une façon de le dire.
03:38Évidemment, ça aurait pu être le cas.
03:41Ça n'a pas été le cas sous cette forme-là.
03:44Mais vous avez eu l'occasion de voir le président de la République,
03:47un certain nombre de responsables politiques qui ont fait part de leur émotion
03:50et du rappel de ce principe intangible qu'est la liberté de culte
03:53et qu'on doit véritablement protéger pour toutes les confessions,
03:57pour les Français de toutes les confessions.
03:58Bruno Retailleau, qui est ministre de l'Intérieur et des cultes,
04:01refuse de parler d'actes islamophobes parce qu'il juge que c'est trop connoté.
04:04Il préfère parler d'actes anti-musulmans.
04:06Il est le seul à le faire, puisque Laurent Wauquiez a parlé d'islamophobie,
04:08le Premier ministre a parlé d'islamophobie.
04:11Est-ce que vous faites cette distinction aussi ?
04:12Moi, vous savez, je pense que le débat, il n'est pas non plus autour de l'enjeu sémantique.
04:17Bien sûr, c'est important.
04:17Mais ce qui compte pour les Français, c'est que chaque Français,
04:21qu'il soit en l'occurrence de confession musulmane,
04:24puisse exercer son culte dans le respect et en sécurité.
04:28Non, mais vous disiez, c'est important quand même, comme débat.
04:31Ensuite, actes anti-islam, actes islamophobes.
04:34De manière générale, on voit en plus en France,
04:37et les chiffres de l'année dernière le démontrent,
04:39qu'on a une hausse des actes anti-religieux de manière générale en France.
04:45Et on doit faire cohésion pour protéger nos valeurs démocratiques
04:50et cette République qui porte en elle le principe de tolérance et de non-discrimination.
04:56Et de laïcité.
04:57Et de laïcité.
04:57Alors, comment vous expliquez justement que dans le pays qui porte la laïcité,
05:01il y ait des actes anti-religieux ?
05:03Alors...
05:04D'où ça vient ?
05:05Est-ce que ça vient par hasard ?
05:06Est-ce qu'il y a des discours qui sont entretenus par les uns et les autres ?
05:09Oui, moi je le regrette et je pense que certains, dans les chiquiers politiques,
05:13ont une part de responsabilité.
05:15Quand vous avez, notamment à l'extrême droite et à l'extrême gauche,
05:18mais pas que, des discours qui suscitent les haines, les divisions,
05:22les discours qui stigmatisent certaines composantes de la société française,
05:31certains du fait de leur religion, de leur orientation sexuelle, de leur couleur de peau,
05:37eh bien oui, malheureusement, ça a un impact.
05:39– Seulement dans le domaine politique ou c'est ailleurs ?
05:41– Pas que, dans le domaine politique, des responsables politiques,
05:43certains médias aussi qui relaient, en l'occurrence des médias d'extrême droite
05:48et aussi les discours d'extrême gauche.
05:50On voit bien, pour le dire, LFI qui divise autour et qui nourrit de l'antisémitisme
05:57et puis l'extrême droite et certains médias proches de l'extrême droite
06:00qui nourrissent aussi un discours anti-musulman.
06:04Et dans tous les cas, c'est dramatique pour notre société
06:09parce que ça clive, ça divise et c'est aux antipodes de ce que doit être notre République
06:16et évidemment, ça vient fracturer.
06:18Et donc, on a une responsabilité, nous, vous médias, nous, responsables politiques,
06:23à apaiser, à expliquer ce que c'est que la laïcité, la liberté de culte, la liberté de religion.
06:28– Apaiser les dérives des autres, ça va être un métier compliqué à la fin.
06:30– Non, mais parce que tout à l'heure, on évoquait le fait que certains médias…
06:34– Il s'est redressé les torts des autres, non, et si.
06:36– Le fait que certains médias contribuent à véhiculer…
06:38– Oui, mais il faut dire lesquels ?
06:39– Les médias d'extrême droite, qu'on connaissait tous.
06:44Moi, je note que, par exemple, sur ces news, il y a des informations qui sont relayées
06:47et d'autres qui ne le sont pas.
06:48– Alors, on va parler des obsèques du pape François
06:52parce qu'en marche des obsèques à Rome, une photo a beaucoup fait parler.
06:55C'est ce tête-à-tête qu'on va voir, impromptu,
06:57entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky en plein Basilic-Saint-Pierre.
07:01Le président américain a laissé entendre
07:03que la Russie et l'Ukraine étaient très proches d'un accord.
07:06Il le dit depuis quelques jours, mais pour l'instant, rien ne bouge.
07:09Faut-il faire confiance plus à Donald Trump
07:12qu'à Vladimir Poutine dans cette histoire ?
07:14– Alors, on a, je crois, passé la phase de test
07:18dans la relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
07:21Il y a eu un moment où on a eu une première annonce
07:23d'un cessez-le-fait qui aurait pu arriver, c'était il y a à peu près un mois.
07:27Et puis, il ne s'est rien passé.
07:28Et on voit Donald Trump qui dit et qui exprime sur les réseaux sociaux directement
07:33que peut-être Vladimir Poutine le balade et qu'il n'aime pas ça.
07:37Bon, très bien. Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ?
07:39Donc, moi, j'espère, je souhaite que les négociations puissent avancer
07:43avec Volodymyr Zelensky, avec Vladimir Poutine,
07:47avec Donald Trump et avec les Européens autour de la table.
07:50– Mais je vous repose ma question, d'accord, mais on va y revenir sur l'Europe.
07:52– Non, mais est-ce qu'il faut faire plus confiance à la parole de Donald Trump
07:55ou à seul de Vladimir Poutine ?
07:57Ou est-ce que vous les mettez dans le même sac ?
07:58– Moi, je fais confiance à Volodymyr Zelensky,
08:01très clairement, qui, lui, veut être à la recherche de la paix.
08:05Vladimir Poutine, aujourd'hui, tout démontre qu'il ne recherche pas la paix,
08:09qu'il ne recherche pas une paix durable.
08:10Et ensuite, on a Donald Trump qui, lui, est dans un agenda très clair.
08:17Il est arrivé en disant, je ferai la paix en 24 heures.
08:19Il n'a pas pu le faire et, aujourd'hui, il essaie d'avoir une paix.
08:23Mais cette paix, elle se fait au terme de Vladimir Poutine,
08:27ce qui est un problème.
08:28Aujourd'hui, Donald Trump, il reprend la propagande du Kremlin.
08:31Et donc, c'est évidemment un problème.
08:32– Donc, ils se ressemblent les deux, finalement.
08:33– Aujourd'hui, moi, je ne sais pas s'il y a un deal entre les deux.
08:36Il se ressemble à certains égards, peut-être.
08:38Je ne sais pas s'il y a un deal entre les deux.
08:39Mais en tout état de cause.
08:40Si on veut une paix juste, durable, une paix qui permette aux Américains
08:44de ne plus avoir à s'intéresser et à donner de l'argent
08:48et à soutenir l'Ukraine, eh bien, il faut une paix durable.
08:50Et pour ça, il faut en créer les conditions.
08:52– Justement, Vladimir Poutine annonce aujourd'hui un cessez-le-feu
08:54de trois jours, donc du 8 au 10 mai.
08:56Est-ce que cela vous rend optimiste ?
08:58– Il avait déjà annoncé un cessez-le-feu qu'il n'a pas respecté.
09:01Donc moi, je suis extrêmement prudente.
09:04Évidemment, j'ai envie d'y croire.
09:05Mais je suis extrêmement prudente.
09:07On a eu des débuts de négociations.
09:09Donald Trump était très enthousiaste.
09:11Elles n'ont pas abouti.
09:12On a eu des promesses de cessez-le-feu.
09:14Elles n'ont pas abouti.
09:14Et à chaque fois, du fait de Vladimir Poutine.
09:17– Sauf que là, ce sont des dates symboliques pour la Russie.
09:20– Oui, la Russie va commémorer le 80e anniversaire
09:24de la victoire de la Seconde Guerre mondiale.
09:26Le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov,
09:29assure à l'agence de presse TASS
09:31que des députés européens au Parlement,
09:34des députés français,
09:36souhaitent venir assister à ces commémorations.
09:38Est-ce que vous, vous avez eu vent de cela ?
09:40– Alors, je dois dire que vous me l'apprenez.
09:42Mais finalement, s'il y en a, je ne serais pas surprise.
09:46Je ne serais pas surprise de savoir lesquels.
09:48Et j'imagine que c'est plutôt à l'extrême droite
09:49de l'échiquier politique.
09:50Parce que depuis le début de cette guerre,
09:53depuis 2022, jamais les députés français
09:56du Rassemblement national ou d'autres mouvances aujourd'hui
10:01n'ont condamné Vladimir Poutine.
10:04– Mais ça vous choquerait qu'ils y aillent ?
10:06– Bien sûr que oui, ça me choquerait.
10:08– Non, je vous dis ça parce qu'on commémore aussi
10:11la libération des camps nazis par la Russie.
10:14Est-ce qu'il faut séparer la guerre qui a lieu actuellement en Ukraine
10:17de la Seconde Guerre mondiale, selon vous ?
10:19– On est dans un contexte très particulier aujourd'hui,
10:21avec un agresseur, la Russie, qui attaque son voisin,
10:24son voisin qui aspire à se rapprocher de notre modèle démocratique
10:29et qui, par ailleurs, et on le voit de plus en plus,
10:33s'attaque délibérément aux civils.
10:36Mène une guerre d'agression avec des crimes de guerre.
10:39– D'accord.
10:39– Ce n'est pas anodin d'aller en Russie aujourd'hui,
10:43sous couvert de mes commémorations, bien sûr,
10:45mais ce n'est pas anodin, ce n'est pas neutre, évidemment, aujourd'hui.
10:48– Donc il ne faut pas y aller.
10:49– Bien sûr, je pense qu'il ne faut pas y aller, évidemment.
10:52– Malgré l'histoire, parce que si on rappelle l'histoire,
10:55il y en avait qui étaient plutôt de notre côté
10:56et d'autres de l'autre côté, si vous voulez.
10:58– À l'inverse, Volodymyr Zelensky réunit
11:00les chefs d'État et de gouvernement en Ukraine,
11:03au même moment, le signal et le symbole est très fort,
11:07c'est-à-dire l'unité des chefs d'État et de gouvernement ukrainien
11:10aux côtés de Volodymyr Zelensky,
11:12dans un moment de crise majeure.
11:14– Le 9 mai.
11:14– Et effectivement, dans un moment,
11:16Volodymyr Zelensky, lui, est à la recherche.
11:18– Vous irez-vous le 9 mai en Ukraine, du coup ?
11:20– Ce n'est pas prévu à ce stade, en tout cas.
11:22– Dans ces négociations de paix,
11:25la pomme de discorde, c'est clairement la Crimée.
11:27Donc, les Russes veulent qu'on officialise
11:31cette conquête qu'ils ont faite en 2014.
11:33Donald Trump est prêt à la céder.
11:36Et Volodymyr Zelensky, évidemment, ne veut pas.
11:40Et là-dessus, on ne comprend pas très bien
11:41la position de l'Europe.
11:43Est-ce qu'elle s'est exprimée clairement ?
11:44Est-ce qu'il y a une position clairement européenne
11:46sur le sort de la Crimée ?
11:48– La position de l'Europe, elle est très claire.
11:50Rien ne doit se faire sans les Ukrainiens.
11:52Et donc, ce que décidera Volodymyr Zelensky,
11:55ce que décideront les Ukrainiens,
11:57sera soutenu par l'Union européenne.
11:59C'est ça, la priorité et la première des choses
12:01à faire comprendre, à la fois à Donald Trump
12:03et à Vladimir Poutine.
12:05Nous sommes aux côtés des Ukrainiens.
12:07Les Ukrainiens se battent pour retrouver un pays en paix,
12:11pour recouvrir leur intégrité territoriale.
12:13Ils se battent parce qu'ils partagent nos valeurs.
12:15aujourd'hui, dans le rapport de force, dans la négociation,
12:19eh bien, c'est au terme.
12:21Évidemment, Volodymyr Zelensky lui-même dit
12:24qu'il y aura négociation.
12:26Mais ça doit être au terme de l'Ukraine.
12:28– Elle dit que ce n'est pas à l'ordre du jour maintenant.
12:30Ce qui avait l'air un peu timide, quand même.
12:33– Sur la Crimée, sur le fait que la Crimée
12:35puisse rejoindre la Russie.
12:36– Oui, sur la Crimée.
12:37– En tout état de cause, ce qui déterminera
12:39la position des Européens, c'est ce que dira
12:41Volodymyr Zelensky.
12:42– C'est-à-dire que si Volodymyr Zelensky, sous la pression,
12:44parce qu'il est sous la pression, dit la Crimée, Chardonne à la Russie,
12:46ok, on est d'accord.
12:47Une guerre pour rien pour 10 ans.
12:48– C'est pour ça que le soutien des Européens est clé.
12:51Que Vladimir Poutine sache que les Européens
12:54seront jusqu'au bout aux côtés de l'Ukraine,
12:56que Donald Trump sache que les Européens
12:57sont jusqu'au bout aux côtés de l'Ukraine,
12:59il n'y a pas de paix, il n'y a pas d'accord
13:01qui peut signer sans les Européens.
13:02Même si Donald Trump tente de nous mettre de côté,
13:04aujourd'hui, deux choses.
13:06Un, le président de la République a repris la main,
13:08a remis l'Europe au centre du jour
13:09en allant à Washington
13:10et en organisant ces coalitions des volontaires
13:15avec Keir Starmer.
13:17Et ensuite, même Donald Trump le dit,
13:20Donald Trump lui-même concède
13:21qu'il faut des garanties de sécurité,
13:23mais il dit que c'est aux Européens de s'en occuper.
13:25Évidemment qu'il n'y a aucun accord de paix
13:26qui se signera sans que les garanties de sécurité
13:29ne soient clairement mises sur la tête.
13:31C'est pas possible que la Crimée redevienne russe ?
13:33Parce que si c'est ça que les Ukrainiens décident...
13:36Je vous le dis, moi, j'estime que c'est à Volodymyr Zelensky
13:40et aux Ukrainiens de décider...
13:42Donc s'ils disent que la Crimée redevienne russe,
13:44vous direz que elle redevienne russe.
13:45Écoutez, moi, personnellement,
13:47ça me paraît très difficile à admettre,
13:50mais si demain, Volodymyr Zelensky
13:51nous dit, dans l'intérêt de mon pays,
13:54je fais ce pas,
13:55et encore, il n'y a rien qui dit ça,
13:57nous nous respecterons,
13:58nous, nous respectons la souveraineté de l'Ukraine
14:04et du président Zelensky
14:05qui est le seul à savoir ce qui est bon pour son pays.
14:08Alors, pour imposer plus l'Europe
14:10sur ces questions un peu de défense,
14:12elle doit préparer l'Europe le sommet prochain de l'OTAN
14:14qui aura lieu en juin à l'AE.
14:17Donc, quelle doit être la position de l'Europe là-dessus ?
14:20Est-ce qu'elle doit être souple ou ferme ?
14:22Est-ce qu'elle doit plus reprendre en main
14:23et s'imposer dans cette institution ?
14:26Quelle position doit-elle ?
14:29Est-ce qu'elle doit venir unie ?
14:30Comment doit-elle agir lors de ce sommet ?
14:33Alors, la priorité des priorités pour l'Europe,
14:35c'est de s'engager dans le réarmement.
14:38C'est l'expression, le plan qu'a annoncé Ursula von der Leyen,
14:41Rearm EU, avec 800 milliards d'euros sur la table
14:43qui ont été annoncés,
14:44pour créer les conditions de notre propre sécurité.
14:48Et finalement, quand on est français,
14:51pour nous, ce n'est pas un discours nouveau,
14:52puisque notamment le président de la République depuis 2017
14:55appelle à ce qu'on crée cette défense européenne
14:57qui ne viendrait pas contre l'OTAN,
14:59mais qui serait la jambe européenne unie
15:01des États membres de l'Union européenne au sein de l'OTAN.
15:04Et c'est comme ça, un, qu'on assurera
15:06les conditions de notre propre sécurité,
15:08notamment dans un contexte géopolitique
15:10qui est extrêmement compliqué.
15:12On voit que la Russie, la Chine, les États-Unis
15:15ont augmenté leurs dépenses militaires.
15:18Pour la Russie et la Chine, c'est plus 600 et plus 300 %
15:21depuis 20 ans.
15:22Les États-Unis, plus 60 %.
15:23Nous, on a accéléré depuis 2-3 ans,
15:27mais on est très honte de ça en termes de montée en puissance.
15:30Donc, pour envoyer le signal à ceux qui voudraient,
15:35qui seraient inamico avec nous,
15:37qu'on est prêts à se défendre.
15:39– Mais est-ce qu'il faut notamment clarifier
15:40la situation ?
15:41Par exemple, les propos de Donald Trump
15:44ont été suffisamment ambigus pour qu'on ne soit pas sûr
15:47qu'il respecte l'article 5 de l'OTAN
15:49et qu'il soit prêt à voler au secours
15:51d'un État de l'OTAN qui serait attaqué.
15:53Est-ce qu'il faut lui poser la question officiellement ?
15:55Est-ce qu'il faut refaire vœu de le faire
16:00et lui demander de clarifier sa position là-dessus ?
16:04Ou est-ce que ce serait aller trop loin ?
16:07– Moi, je pense qu'on peut lui poser la question,
16:09mais quelle que soit la réponse, que ce soit oui ou non,
16:12et que ce soit non, je ne vous soutiendrai,
16:14ou oui, je vous soutiendrai, peut-être que dans six mois,
16:17ce ne sera plus le cas.
16:18Moi, ce que je constate, c'est que Donald Trump,
16:20aujourd'hui, a engagé un renversement d'alliances
16:23et que les États-Unis, sous Donald Trump, ne sont plus nos alliés.
16:27Est-ce que ça veut dire qu'on n'a pas des priorités communes ?
16:29Non, on doit travailler ensemble.
16:31Mais il faut tirer les conséquences de cette nouvelle réalité géopolitique,
16:34créer les conditions de notre propre sécurité,
16:37travailler sur de nouveaux partenariats.
16:38Vous voyez ce qui se passe, la coalition des volontaires
16:40initiée par Emmanuel Macron et Kirst Armer.
16:43Vous avez autour de la table des pays membres de l'Union européenne,
16:45vous avez le Royaume-Uni, vous avez le Canada, la Norvège,
16:48l'Islande, l'Australie.
16:49Les États-Unis ne sont pas à bord.
16:51Eh bien, avançons.
16:52Évidemment, c'est mieux d'avoir les États-Unis.
16:53On a les moyens de se passer des États-Unis ?
16:54Évidemment, c'est mieux d'avoir les États-Unis,
16:56mais à défaut, il faut s'organiser et monter en puissance
16:59et créer de nouveaux partenariats stratégiques
17:02pour assurer notre propre sécurité.
17:04Oui, on parlait de la Crimée, je vous transmets cette question.
17:07Si l'Ukraine reconnaît l'annexion de la Crimée,
17:10n'est-ce pas un aveu d'échec de la part de l'Europe
17:12qui n'a pas réussi à défendre les Ukrainiens ?
17:14Alors, l'Europe a été là depuis le premier jour,
17:17aux côtés des Ukrainiens.
17:19Dès 2022, on a mis sur la table près de 140 milliards d'euros
17:23d'aides financières, humanitaires, militaires.
17:25Donald Trump, qui prétend qu'on n'a pas été au rendez-vous,
17:29mentait, évidemment.
17:30Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette séquence
17:32avec Emmanuel Macron et Donald Trump dans le bureau Oval.
17:34Les États-Unis ont mis beaucoup d'argent sur la table
17:36pour aider les Ukrainiens, c'est vrai,
17:38mais nous avons véritablement soutenu les Ukrainiens
17:41et il faut qu'on continue.
17:42L'enjeu sur cette négociation aujourd'hui,
17:44pour les Européens, c'est d'accompagner les Ukrainiens
17:47le plus possible, avec de l'aide financière,
17:51de l'aide militaire, pour permettre à Volodymyr Zelensky,
17:53le moment où les négociations arriveront,
17:56d'être dans la meilleure position
17:57pour négocier dans l'intérêt des Ukrainiens.
18:00Vous évoquez un renversement d'alliances
18:01depuis l'élection de Donald Trump.
18:02Vous dites que, je vous cite,
18:04les États-Unis ne sont plus nos alliés
18:06et en même temps, on voit qu'un pays comme la Belgique
18:09préfère commander des avions de chasse américains
18:11plutôt qu'européens.
18:13Il y a le Griffon, je crois, à Suédo,
18:14puis il y a le Rafale français.
18:16Est-ce que c'est un problème pour vous ?
18:18Je le déplore.
18:19Évidemment, chaque État est libre
18:20de faire ses propres choix en termes d'approvisionnement,
18:24mais il faut vraiment qu'on puisse
18:26créer une défense européenne digne de ce nom.
18:30– Mais des avions américains, c'est plus compliqué.
18:32– Bien sûr, mais totalement.
18:34Et donc, il faut assumer.
18:35Alors, c'est aussi l'initiative.
18:37Aujourd'hui, quand on regarde sur les équipements
18:41qui sont utilisés en Europe,
18:42il y en a 80% qui sont produits en dehors de l'Union européenne
18:44et il y en a 60% qui viennent des États-Unis.
18:47– Mais là, il y a un choix.
18:48Il y a un choix européen ou américain.
18:50Il y a des discours et les actes ne suivent pas.
18:52– C'est le sens des discussions
18:53qui sont sur la table maintenant depuis plusieurs semaines
18:56avec l'accélération de la défense européenne
18:59et le principe d'une préférence européenne.
19:01La préférence européenne, ça veut dire
19:02on doit soutenir nos industries de défense européenne.
19:05– Ça pourrait être une condition
19:06pour faire partie de l'Union européenne aussi ?
19:07– Ça peut être une des conditions.
19:08En tout cas, c'est sur la table aujourd'hui.
19:11Pour nous, je le redis, pour nous Français,
19:13ça relève d'une évidence parce que c'est ce qu'on a toujours promu.
19:16Or, pour les pays de l'Union européenne
19:18qui sont les plus atlantistes,
19:20c'est vrai qu'il y avait une forme de tradition
19:21en disant, bon, les États-Unis garantissent notre sécurité
19:25et on achète de l'armement et de l'équipement américain.
19:27Aujourd'hui, avec la prise de conscience brutale
19:30et de l'agressivité de Donald Trump,
19:33les pays les plus atlantistes changent de pied.
19:36Vous vous souvenez probablement du chancelier Merz,
19:38le futur chancelier Merz allemand,
19:40qui le soir de son élection dit,
19:41je n'aurais jamais cru dire ça,
19:43mais il faut être indépendant vis-à-vis des États-Unis
19:46et il faut demander aux Français
19:48qu'ils nous fassent bénéficier de leur parapluie nucléaire.
19:50– Est-ce qu'il achètera des avions en France ?
19:52Parce qu'ils ont aussi acheté beaucoup de matériel américain.
19:54– Ce que je veux illustrer là, c'est qu'en fait,
19:56il y a une histoire commune avec les États-Unis
20:00et des conceptions différentes au sein de l'Union européenne
20:02qui font qu'il y a encore une tentation de certains États
20:05d'acheter américains.
20:07Moi, ce que je vois, c'est surtout le chemin
20:09et le fait qu'au Parlement européen, pour la première fois,
20:12on a voté un texte qui assume et qui ancre une préférence européenne.
20:15C'était impossible il y a trois mois, il y a deux mois.
20:18Donc les lignes sont en train de bouger aujourd'hui en Europe.
20:20– Alors, sur un autre sujet au mois de juin,
20:23l'Europe va rediscuter cet accord agricole
20:26qui a été passé avec l'Ukraine
20:27et qui permet à l'Ukraine d'exporter vers l'Europe
20:30des œufs et des volailles sans aucun droit de douane.
20:33Est-ce que vous souhaitez que cet accord soit reconduit en l'État ?
20:36Je précise qu'il est très critiqué,
20:38notamment par les agriculteurs français,
20:39car c'est une forme de concurrence jugée déloyale.
20:41– Alors là-dessus, ce qui est important,
20:43c'est qu'on puisse remettre ce qu'on a appelé
20:45les clauses de sauvegarde.
20:46C'est-à-dire que ces produits-là,
20:48ils ne viennent pas déstabiliser nos agriculteurs européens,
20:51c'est ce qui a été fait,
20:52c'est ce qui a été activé il y a un an et demi
20:54par la Commission européenne, effectivement.
20:57Et donc cet accord, il va être renégocié
20:59dans un cadre plus global,
21:00en tenant compte, évidemment, de la réalité de la situation économique.
21:02– Mais il faut que cet accord soit prolongé.
21:04– Alors ce sera l'objet de la discussion qui aura…
21:06– Mais vous, qu'est-ce que vous souhaitez ?
21:07Vous êtes présidente du groupe.
21:08– Je pense qu'il faut envoyer un signal de soutien aux Ukrainiens,
21:12mais qu'il faut s'assurer, évidemment, de protéger…
21:15– Alors c'est quoi le signal de soutien ?
21:16C'est-à-dire qu'il faut prolonger ?
21:17– Je pense qu'il faut le prolonger,
21:18mais pas à n'importe quelles conditions.
21:19Donc en fait, c'est les conditions qui vont être clés.
21:20– Quelles seraient les bonnes conditions ?
21:22– Eh bien, c'est-à-dire qu'il faut évaluer
21:23le niveau de production en Europe par nos agriculteurs européens
21:27et le niveau de production qui pourra arriver
21:30de la part de l'Ukraine sans déstabiliser nos marchés européens.
21:32– Donc fixer des quotas.
21:33– Par exemple, ou en tout cas, un seuil au-delà duquel
21:36eh bien, on active la clause de sauvegarde.
21:38C'est ce qu'on a fait sur le blé, notamment,
21:40et sur le poulet, sur le poulet, pardon.
21:42Et les agriculteurs européens l'ont salué.
21:45Donc c'est cet équilibre entre, évidemment,
21:47solidarité et préservation de notre modèle agricole français,
21:50européen et de nos agriculteurs.
21:50– Mais alors qu'il est, il n'y a pas de raison
21:51de ne pas remettre en route cet accord.
21:54– Tout dépendra des conditions, évidemment.
21:55– Oui, mais sur le fond, vous avez dit,
21:57il vaut mieux le prolonger.
21:59– On verra dans quel terme…
22:01et on verra dans quel terme la Commission européenne
22:03avance sur cette question-là.
22:04Mais on sait tous que c'est extrêmement sensible.
22:07Évidemment, les conditions seront clés.
22:09– Les États-Unis menacent toujours l'Europe
22:11d'augmenter les droits de douane.
22:12Ça, c'est un autre chantier.
22:13Donald Trump a fait en partie marche arrière
22:15sur le calendrier, comme il l'a fait aussi avec la Chine.
22:18Mais Giorgia Meloni, président du Conseil italien,
22:22est allé négocier directement avec Donald Trump
22:23il y a une dizaine de jours.
22:24Victor Orban, lui, veut discuter directement avec Donald Trump.
22:27Pensez-vous vraiment que l'Union européenne
22:30va faire front commun face aux États-Unis ?
22:32Est-ce que vous pensez vraiment ?
22:33– On l'a fait.
22:34– On l'a fait déjà.
22:34– Là, en ce moment.
22:35– Alors, vous avez des cavaliers seuls,
22:38Giorgia Meloni, Victor Orban,
22:40qui essaient de négocier en direct.
22:41Mais la réalité, c'est quoi ?
22:42C'est que Donald Trump, qu'il le veuille ou non,
22:45devra parler à la Commission européenne.
22:47Il devra parler à Ursula von der Leyen
22:48parce que la compétence en la matière
22:51relève de la Commission européenne.
22:53Et les États ont été unis derrière Ursula von der Leyen.
22:55On a eu le 9 avril une décision des États
22:58qui ont validé les contre-mesures
23:00contre les 25 % appliquées par Donald Trump
23:04sur l'acier, l'aluminium et les voitures.
23:07Les États l'ont complètement soutenu
23:09et sont derrière Ursula von der Leyen
23:10et la stratégie de la Commission européenne.
23:12Ce qui est clé, c'est vraiment notre unité.
23:14Et je le redis, qu'il le veuille ou non,
23:15Donald Trump, il devra parler à Ursula von der Leyen.
23:17– Et là, il ne lui parle pas trop pour le moment.
23:19– Quand il sera revenu à de meilleures considérations,
23:24eh bien, on discutera, évidemment.
23:25– Vous évoquez la riposte européenne
23:27sur l'acier, l'aluminium, l'automobile,
23:29mais l'Europe n'a pas du tout réagi
23:31aux 10 % supplémentaires de droits de douane américains
23:34sur l'ensemble des produits européens.
23:37Est-ce que l'Europe ne reste pas un peu
23:38un herbivore au pays des carnivores ?
23:41Cette fameuse citation.
23:43– Alors, effectivement, il y a eu cette première salve
23:44de contre-mesures,
23:45et ensuite, il y a eu ces 20 % de tarifs
23:48qui ont été ramenés à 10.
23:49– Oui, c'est ce qu'a décidé de faire
23:51la Commission européenne, c'est de dire
23:52« Nous, on est prêts à jouer le rapport de force.
23:56On a déjà mis en place une série de contre-mesures.
23:58On est prêts à aller plus loin. »
24:00– Et vous avez le sentiment que c'est le meilleur moyen
24:02d'engager un rapport de force.
24:03Quand on voit l'attitude de la Chine,
24:05qui semble être en mesure de faire plier Donald Trump,
24:07elle a riposté systématiquement
24:09aux annonces de Donald Trump.
24:10Est-ce qu'on a cette capacité politique,
24:13là, nous, Européens, aujourd'hui ?
24:15Il y a la question de l'unité des Européens.
24:16– Oui, on a non seulement la capacité politique,
24:18mais on a aussi la capacité juridique.
24:20Vous savez, sur le mandat qui vient de se terminer
24:21en 2019-2024, on a mis en place
24:23des nouveaux instruments juridiques
24:25parce qu'on respecte l'État de droit
24:27et qu'on veut, quand on doit réagir à des menaces,
24:30on veut respecter l'État du droit.
24:32On a mis en place un instrument anti-coercition.
24:35À l'époque, c'est vrai que l'instrument anti-coercition,
24:37on l'avait mis en place en se disant
24:38que probablement, on l'activerait contre les Chinois.
24:41Peut-être que c'est contre les États-Unis
24:43qu'on va l'activer.
24:44– Peut-être, mais tout ça, ça prend du temps.
24:46– Oui, mais alors, cet instrument,
24:48il permet de faire quoi ?
24:48D'avoir des tarifs, des contre-mesures sur les tarifs
24:51et éventuellement de limiter l'accès
24:53des entreprises américaines à nos marchés publics.
24:55– Éventuellement, mais tout ça ne se fait pas.
24:57– Éventuellement, on peut faire…
24:59– Non, mais la stratégie qu'a fait la Commission,
25:01je le redis, il y a eu une première série de contre-mesures
25:03qui ont été annoncées.
25:05Et là, les États étaient complètement unis
25:07derrière la Commission européenne.
25:08Et là, le choix que fait la Commission,
25:09c'est de dire, on met sur la table
25:11un ensemble de sujets sur lesquels
25:13on est prêt à négocier, mais si on n'a pas
25:15si Donald Trump ne calme pas le jeu,
25:18on est prêt à sortir une deuxième série de contre-mesures
25:21et on est prêt…
25:22– Mais jusqu'à quand ?
25:22– En fait, Donald Trump a donné aussi
25:24son propre timing, c'est les 90 jours.
25:27Moi, ce que je dis à la Commission européenne,
25:28c'est pas d'inertie, ne vous endormez pas,
25:31il faut…
25:32– Mais est-ce qu'il faut attendre le 9 juillet ?
25:33Est-ce qu'il faut attendre l'agenda de Donald Trump ?
25:34– Non, mais en fait, ce que vous ne voyez pas,
25:37ce qui n'est pas visible pour vous,
25:38c'est toutes les discussions qui ont lieu en ce moment même
25:41avec de la négociation du rapport de force.
25:43C'est-à-dire que la Commission européenne,
25:44elle peut dire en ce moment,
25:45même si elle n'en fait pas étalage sur les plateaux télé,
25:47elle peut dire, nous, si vous nous mettez des tarifs,
25:51eh bien, on mettra en place l'instrument anti-coercition,
25:53vous n'aurez pas accès à nos marchés,
25:54et puis on pourra revoir aussi le tarif,
25:57les tarifs et le niveau de la taxation
25:58sur les services numériques.
25:59– Vous êtes présidente de groupe au Parlement européen,
26:01est-ce que, Ursula von der Leyen,
26:02est-ce que la Commission européenne vous tient au courant
26:04de l'avancée de ces discussions ?
26:06On ne sait même pas vraiment s'elles ont lieu.
26:08On ne connaît même pas le mandat exact.
26:10– Est-ce que vous avez ces informations, vous ?
26:13– On a des échanges réguliers avec la Commission européenne
26:15sur cette question-là,
26:16et après, effectivement, ça évolue tous les jours,
26:19en fonction de l'état des négociations.
26:20– Et vous êtes tenue informée ?
26:21– On a des discussions informelles.
26:23– Mais est-ce qu'il faut, juste une petite parenthèse,
26:25je reviens à la question,
26:26est-ce qu'il faut se caler sur l'agenda de Donald Trump ?
26:29Ou réagir avant le 9 juillet ?
26:30– En fait, Trump a donné 90 jours.
26:33– Oui, mais pourquoi le suivre ?
26:34– Mais ça ne veut pas dire qu'il ne se passe rien dans les 90 jours.
26:36– D'accord, mais pour l'instant…
26:37– Sous la Fandar Lyon, elle ne vient pas sur votre plateau
26:39pour vous expliquer sa stratégie et ce qu'elle fait,
26:41mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des discussions,
26:43et ça ne veut pas dire que le rapport de force n'a pas lieu.
26:45C'est vraiment ça qu'il faut avoir à l'esprit.
26:46C'est-à-dire, dans la négociation,
26:48le rapport de force, c'est de dire…
26:49– Justement, dans ce rapport de force,
26:51vous, vous défendez notamment la taxation
26:53des géants américains du numérique.
26:55Est-ce que c'est vraiment réalisable ?
26:57– Bien sûr que c'est réalisable.
26:58– Alors, qu'est-ce qui bloque ?
26:59– Alors, qu'est-ce qui bloque ?
27:01D'abord, on en a eu une en France,
27:03une taxation des géants du numérique
27:04au-delà de la dynamique européenne.
27:07Et aujourd'hui, Ursula von der Leyen, elle-même,
27:09elle dit que ça fait partie des leviers
27:11qui sont mis sur la table.
27:12– Mais qu'est-ce qui bloque ?
27:13– Alors, ça s'inscrit…
27:14Il y a deux choses.
27:15Il y a le contexte, aujourd'hui,
27:19de rapport de force qu'il faut créer avec les États-Unis,
27:21et ça fait partie des outils
27:23qui peuvent être mis sur la table.
27:24Effectivement, pour ça, il faut un soutien politique.
27:26Et si je mets…
27:27– Donc, il n'y a pas de soutien politique ?
27:28– Non, en fait, c'est simplement…
27:32Je le redis, les termes de la négociation,
27:35c'est Ursula von der Leyen,
27:36c'est la Commission européenne qui les pose.
27:38Ensuite, évidemment, elle parle avec l'ensemble des États membres
27:41pour s'assurer que les États soutiennent sa stratégie.
27:43– Donc, il y a des États qui ne veulent pas ?
27:44– Alors, non, sur cette question-là,
27:46en fait, c'est un levier qui peut être utilisé dans la négociation.
27:49Après, je vous le dis, ce n'est pas un sujet nouveau.
27:51Moi, je suis au Parlement européen depuis 2019,
27:53et il y a un ensemble d'États
27:54qui sont opposés à la taxation des gens du numérique.
27:57C'est pour ça qu'on a réussi à faire avancer le débat
28:01en le portant à l'échelle internationale de l'OCDE.
28:04Sauf que Donald Trump a décidé de se retirer des négociations OCDE.
28:07Donc, le sujet va revenir à l'échelle européenne.
28:10Et on va remettre le sujet sur la table.
28:12C'est important aussi d'aller convaincre nos partenaires européens,
28:16l'Irlande mais pas que,
28:17qu'on doit jouer le rapport de force,
28:19et qu'au-delà du rapport de force en ce moment avec les États-Unis,
28:21il faut tenir compte de la nouvelle réalité économique,
28:25des nouvelles dynamiques économiques,
28:27et ce n'est pas supportable que des géants du numérique
28:29paient parfois trois ou quatre fois moins d'impôts
28:32que le boulanger du coin.
28:33Donc, il y a aussi ça en termes de justice fiscale.
28:35Justement, aux États-Unis,
28:37le ministre de l'Économie, Éric Lombard,
28:39était aux États-Unis.
28:40Il a plaidé pour un accord de libre-échange
28:43entre l'Union européenne et les États-Unis.
28:45L'Élysée ne semblait pas au courant.
28:47Vous, vous pensez que c'est une gaffe ?
28:49Écoutez, moi, j'imagine bien qu'il ait dit ça
28:53sur un futur lointain,
28:55c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
28:56on est dans le rapport de force,
28:57il y a des négociations qui sont en cours,
28:59et les négociations, c'est à la fois,
29:01on regarde sur la table ce qu'on peut négocier.
29:04Il aurait pu s'abstenir de dire ça, dans le contexte ?
29:07Alors, après que, et moi j'espère que demain,
29:10Donald Trump et son administration...
29:11Non, mais dans le contexte d'aujourd'hui,
29:12il aurait pu s'éviter ça.
29:14Alors, mais que demain, on se dise,
29:16on espère que...
29:18Vous savez, une négociation,
29:19c'est à la fois souffler le chaud et le froid.
29:21Donc, bon...
29:21La France était contre, pourtant...
29:23Pardon ?
29:24La France était contre cet accord,
29:26il a été négocié dans les années 2010.
29:28À l'époque, pour des raisons bien précises,
29:30notamment les enjeux agricoles,
29:31mais pas que.
29:32Là, aujourd'hui, clairement,
29:33c'est pas du tout sur la table,
29:34c'est pas du tout le sujet.
29:35Aujourd'hui, c'est comment on règle
29:36la question des tarifs douaniers,
29:37comment on fait comprendre à Donald Trump
29:39qu'on se fera pas marcher dessus,
29:40et que s'il persiste avec ses tarifs...
29:41Et à titre personnel, vous êtes pour, vous ?
29:43Pardon ?
29:44À titre personnel, est-ce que vous êtes pour ?
29:46Sur le fond.
29:46Alors, là encore, ça dépend...
29:48Moi, vous savez qu'avec le Président de la République,
29:51par principe, on n'est jamais anti-accord de commerce,
29:53contrairement à quasiment l'ensemble
29:56des responsables politiques
29:57sur l'échiquier politique national.
30:00Vous allez peut-être me parler du Mercosur.
30:02Non, d'un autre...
30:02Ou du CETA, par exemple.
30:03Avec le Canada, justement, Sonia.
30:05Justement, Sonia...
30:06Alors, justement, Roland Lescure,
30:08donc notre ancien ministre de l'Industrie,
30:10qui est député d'Ensemble pour la République,
30:13appelle à ratifier définitivement le CETA
30:15avec le Canada.
30:16Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
30:18Bien sûr, je suis d'accord.
30:19Et nous avons été en soutien du CETA.
30:21Je ne sais pas si vous vous souvenez,
30:22mais l'année dernière,
30:23un petit peu avant la campagne des européennes,
30:25toutes les oppositions,
30:27toutes les oppositions s'étaient organisées
30:30à l'Assemblée et au Sénat
30:31pour envoyer un signal de refus
30:34du traité CETA,
30:35alors que ce traité...
30:35Avec le Canada.
30:36Oui, avec le Canada,
30:37alors que ce traité,
30:38il est bon pour nos agriculteurs,
30:41il est bon pour notre...
30:41Donc, vous souhaitez qu'il soit ratifié
30:43le plus vite possible ?
30:43Du dogmatisme et du populisme.
30:45Donc, vous souhaitez...
30:46Bien sûr, et d'autant plus que...
30:47Vous souhaitez quoi, précisément ?
30:48Alors, il y a deux choses.
30:49Or, l'année dernière,
30:50on a bien vu la tentative,
30:52la manipulation et l'instrumentalisation
30:54de toutes les oppositions
30:55contre, en fait,
30:56tous les accords de commerce.
30:58Et aujourd'hui,
30:58alors que cet accord, il est bon,
31:00et aujourd'hui,
31:00on est en plus dans une nouvelle configuration politique
31:03dans laquelle on doit chercher
31:04et renforcer des partenariats
31:06avec des pays...
31:07Donc, le CETA,
31:07qu'est-ce que vous souhaitez pour le CETA ?
31:09Qu'il soit soutenu, ratifié, effectivement.
31:11Le plus vite possible, de ce fait ?
31:12Bien sûr, bien sûr.
31:13Et on a...
31:14Je le redis,
31:14il est bon pour notre économie
31:15et on doit renforcer les liens
31:17avec le Canada.
31:18Oui, pour le CETA,
31:19mais non pour le Mercosur ?
31:20Alors, là,
31:21on est dans une configuration
31:22totalement différente.
31:23Le Mercosur,
31:24on n'a jamais dit non, point barre.
31:25On a dit non en l'État.
31:27Et ce qu'on demande
31:28à la Commission européenne,
31:29c'est de revoir sa copie,
31:31à Ursula von der Leyen,
31:32de faire un dernier aller-retour,
31:34un autre aller-retour,
31:35je ne sais pas,
31:36en Amérique du Sud,
31:37en disant
31:38on veut des clauses de sauvegarde
31:39pour protéger nos agriculteurs
31:41et on veut...
31:41Et on parle d'autre chose.
31:43...les mesures miroirs.
31:45Donc,
31:46si Ursula von der Leyen
31:48fait le travail
31:49et revient
31:50avec une nouvelle négociation,
31:51eh bien,
31:52pourquoi ne pas soutenir cet accord ?
31:53En l'État, en tout cas...
31:54On va parler de la scénérurgie.
31:56Voilà.
31:56Oui,
31:57c'est un effet
31:58de cette guerre commerciale
32:00en cours
32:00et notamment des 25%
32:02de droits de douane
32:02sur l'acier et l'aluminium
32:04a mené quand même
32:04ArcelorMittal
32:05à annoncer
32:06600 suppressions d'emplois,
32:08soit 5% des effectifs
32:10en France,
32:10y compris dans la production.
32:13Manifestement,
32:13les mesures
32:14qu'a prises
32:15la Commission européenne
32:16qui avait annoncé
32:17un plan acier
32:18et notamment
32:18une réduction des importations,
32:20une réduction de 15%
32:22du quota des importations,
32:23n'a pas du tout suffi
32:24à maintenir
32:27ArcelorMittal
32:28en France.
32:30Moi,
32:30je vous avoue
32:30que je suis très surprise
32:31et très autonée
32:32de ces annonces.
32:32et je partage
32:34l'étonnement
32:35de notre commissaire
32:36français
32:36qui est en charge
32:37de l'industrie.
32:38Stéphane Céjourné.
32:40Il a présenté
32:41un plan acier.
32:42Vous avez rappelé
32:43les mesures essentielles
32:45de ce plan acier.
32:45C'est baisse de 15%
32:46des importations
32:47d'acier en Europe.
32:49C'est soutien
32:50à la décarbonation
32:51des acteurs
32:53de la filière
32:53à hauteur
32:54de 100 milliards d'euros
32:54et c'est clause
32:55de sauvegarde
32:56pour protéger
32:57les acteurs européens.
32:58Oui, même en France,
32:59l'État a donné
32:59850 millions d'euros
33:00pour un plan
33:01de décarbonation
33:02d'Inker.
33:02Et ArcelorMittal,
33:04il a participé
33:04à ces discussions
33:05et ArcelorMittal
33:06et la filière
33:07ont soutenu
33:08et ont salué
33:09le plan.
33:10Donc, allez au bout
33:11de votre idée,
33:11qu'est-ce que vous en pensez ?
33:12Moi, je ne comprends pas.
33:13Si c'est que pas comprendre,
33:14ce n'est pas grave.
33:15Mais est-ce qu'il faut décider ?
33:17Est-ce qu'il faut
33:18qu'il rembourse les aides ?
33:19Moi, j'estime
33:20et j'espère
33:21qu'ArcelorMittal
33:22changera de stratégie
33:23et utilisera pleinement
33:25les aides européennes
33:26sur les 600 emplois.
33:28Est-ce qu'ArcelorMittal
33:30doit renoncer
33:31à la suppression
33:31de 600 postes en France ?
33:33Ce sera à la fin
33:34leur stratégie,
33:35évidemment,
33:35d'entreprise
33:37et de filière,
33:38mais c'est dramatique
33:38pour les 600 emplois,
33:40c'est dramatique
33:40pour l'économie,
33:41pour la filière.
33:42Il y a des leviers
33:42qui existent
33:43à l'échelle européenne
33:44et donc moi,
33:44je demande
33:45aux dirigeants
33:46d'ArcelorMittal
33:46de revoir,
33:47de reconsidérer
33:48leur position
33:48et d'aller chercher
33:49tous les leviers.
33:50Les leviers qui existent,
33:51les leviers nationaux,
33:52les leviers européens,
33:53ont mis en place
33:54des mesures
33:54pour protéger
33:55nos filières
33:56et véritablement,
33:57on a mis l'argent
33:58sur la filière.
33:58Est-ce que ce n'est pas
33:59un scandale ?
34:00Est-ce que ce n'est pas
34:00tout simplement
34:01un scandale ?
34:02Scandale ou pas scandale,
34:03pour moi,
34:04c'est incompréhensible
34:04parce que les dirigeants
34:06d'ArcelorMittal,
34:07ArcelorMittal,
34:08a les moyens,
34:09évidemment,
34:09ce n'est pas facile.
34:10A les moyens de quoi,
34:11Filipe ?
34:11A les moyens
34:11de se décarboner,
34:13de préserver
34:13ses activités
34:15et sa filière.
34:17Et au-delà,
34:18est-ce qu'il faut carrément
34:18prendre une mesure
34:19comme le Royaume-Uni
34:20et dire,
34:21finalement,
34:21on a besoin
34:22de cet acier
34:22pour la souveraineté
34:23économique française
34:26et on nationalise
34:27les hauts fourneaux ?
34:28Mais là encore,
34:29en fait,
34:29la question ne se pose pas
34:30en ces termes.
34:31ArcelorMittal
34:32a tous les leviers.
34:33Le Royaume-Uni
34:33se l'est posé
34:33en ces termes.
34:34Oui, mais alors,
34:35le Royaume-Uni
34:35n'est plus dans l'Union européenne.
34:36Oui, mais c'est pas pour ça.
34:38Non, mais le Royaume-Uni
34:39et les filières
34:40au Royaume-Uni
34:41n'ont pas accès
34:41à l'argent européen
34:43qu'on a mis sur la table,
34:45n'ont pas accès
34:46aux mesures de protection
34:47avec les clauses de sauvegarde
34:48et à l'engagement
34:49de baisser de 15%
34:50les importations d'acier.
34:51Ça, on l'a fait,
34:52nous, Européens,
34:53pour les acteurs de la vie.
34:54Ça veut dire donc
34:55que c'est l'Europe
34:55qui empêche la nationalisation
34:56d'ArcelorMittal en France ?
34:57Pas du tout.
34:58L'Europe, c'est une solution
34:59et l'Europe, elle soutient
35:00les acteurs économiques.
35:01Est-ce que la piste
35:02de la nationalisation
35:03est exclue ?
35:04À ce stade,
35:05moi, je demande
35:06à des acteurs privés
35:07de répondre
35:08et de tirer
35:08les bénéfices
35:09de tous les dispositifs
35:10qui existent
35:11aux nationales
35:11et aux niveaux européens.
35:12Est-ce que ça pourrait être
35:13une menace en disant
35:14écoutez, ArcelorMittal,
35:15nous vous avons donné
35:16un plan,
35:18nous vous avons promis
35:19un certain nombre
35:19de mesures d'aide.
35:21Si vous n'en passez pas par là,
35:24on va nationaliser
35:25le haut-franc.
35:26Moi, je demande
35:27à ArcelorMittal
35:28d'aller chercher
35:28les leviers européens.
35:30Et sinon ?
35:31Sinon ?
35:32Sanctions ?
35:33Enquêtes ?
35:33On pourra voir
35:34quelles mesures
35:34on met en place.
35:36Mais vraiment,
35:37c'est incompréhensible.
35:38Vraiment, je le dis,
35:39incompréhensible.
35:41Mais d'accord,
35:41mais une fois que vous avez dit ça,
35:43qu'est-ce qui se passe ?
35:44Est-ce que vous coupez les aides ?
35:45Est-ce que vous leur demandez
35:46de rembourser ?
35:47On peut peut-être se reparler aussi
35:48pour voir quels sont leurs besoins,
35:49s'ils ont des besoins supplémentaires
35:50par rapport aux discussions
35:51qui ont été menées
35:52au niveau national
35:53et au niveau européen.
35:54Mais je le redis,
35:55moi je m'étonne
35:56parce qu'à moins d'un mois,
35:56la filière et ArcelorMittal
35:58disaient que le plan européen
35:59était formidable.
36:00Donc c'est quoi ?
36:00Ils profitent de la situation ?
36:01Je ne sais pas.
36:02Il va falloir demander des explications.
36:04C'est à vous de demander.
36:10Une trentaine de laboratoires
36:11pharmaceutiques
36:12qui ont écrit à Ursula von der Leyen
36:14en menaçant de s'installer
36:15aux Etats-Unis.
36:17Alors, sans doute pour contourner
36:18de possibles futurs droits
36:20de douane américains
36:20sur les médicaments
36:21et puis surtout pour échapper
36:23à l'encadrement du prix des médicaments
36:25sur le marché européen.
36:27C'est du chantage pour vous ?
36:29Parce qu'ils ont toute une liste
36:31de revendications précises
36:32et ils demandent des actes
36:33à l'Union européenne.
36:34Alors, on a de manière générale
36:35engagé une stratégie
36:36pour réindustrialiser en Europe
36:38et notamment sur la filière
36:39la filière sanitaire.
36:41On l'a vu au moment
36:42de la crise sanitaire
36:43à quel point on était dépendant
36:44notamment de l'Asie
36:46pour les produits pharmaceutiques.
36:48Et en France,
36:49les précédents gouvernements
36:51ont mis en place une stratégie
36:52pour permettre aux industriels
36:54de se réinstaller
36:56et d'investir de nouveau en France.
36:58C'est la trajectoire
36:59qu'on doit avoir
36:59à l'échelle européenne,
37:01globalement,
37:02notamment pour le secteur de la santé,
37:04mais pas qu'eux.
37:04Ensuite, qu'eux,
37:06ils aient des exigences,
37:07qu'eux,
37:07ils essaient de tirer
37:09le fil
37:10pour avoir des conditions
37:12qui soient plus favorables.
37:13J'ai envie de vous dire,
37:14c'est le jeu,
37:15il faudra regarder
37:16vraiment dans le détail.
37:16Ça ne vous fait pas peur ?
37:17Ce n'est pas sérieux ?
37:18Ils ne passeront pas à l'acte ?
37:19Alors,
37:20moi, ce que je pense,
37:21en termes de messages
37:22qu'il faut envoyer
37:23aux acteurs
37:23et au secteur
37:25de l'industrie en Europe,
37:26là, on parle de la santé,
37:27mais on pourrait parler
37:28de la défense
37:29ou d'autres secteurs
37:30qui sont stratégiques.
37:31La santé,
37:32ça fait partie
37:33de ces secteurs
37:33qui sont absolument clés
37:34et sur lesquels
37:35on ne peut plus tolérer
37:36d'avoir des dépendances
37:37vis-à-vis
37:38d'autres continents.
37:40Mais ça,
37:40ce n'est pas leur sujet.
37:41Leur sujet,
37:41c'est la rentabilité.
37:42Ils ont un marché européen
37:43avec des prix du médicament
37:44qui sont encadrés,
37:45ce qui n'est pas le cas
37:45aux Etats-Unis.
37:46Ils font plus d'argent
37:46aux Etats-Unis,
37:47ils vont là-bas.
37:48Moi, ce que je dis,
37:49c'est que si,
37:51ajustement,
37:52reconsidération
37:53de la réglementation européenne,
37:55il faut la considérer,
37:58pas de tabou,
37:59effectivement,
38:00il y a deux choses.
38:01C'est comment on s'assure
38:02d'accompagner les industries
38:04dans le secteur de la pharma,
38:05notamment,
38:06pour pouvoir continuer
38:07à produire en Europe.
38:08Et puis,
38:08il y a le sujet
38:08qui est différent,
38:09la question du prix du médicament,
38:11effectivement,
38:11qui est un sujet
38:12plus compliqué
38:13avec des approches nationales,
38:15mais il faut pouvoir
38:16la mettre sur la table.
38:17Je voudrais,
38:17avant de passer la parole à Maëlle,
38:19revenir quand même
38:20une seconde sur ArcelorMittal
38:21parce que vous avez dit
38:21tout à l'heure,
38:22il faudrait leur demander des comptes.
38:23Nous, on est joint,
38:24je vous disais,
38:24vous êtes président de groupe
38:25au Parlement européen.
38:26Ça veut dire,
38:26est-ce que clairement,
38:27vous allez convoquer
38:27les dirigeants d'ArcelorMittal ?
38:29Alors,
38:30c'est une discussion
38:30qui aura lieu aussi
38:31avec notre commissaire
38:32à l'industrie
38:34qui a eu des échanges directs
38:35avec ArcelorMittal.
38:36Il faut qu'ils soient convoqués,
38:37les dirigeants.
38:37La décision,
38:38elle est très récente,
38:39elle a un impact majeur,
38:41évidemment,
38:42pour l'économie française
38:43et pour l'économie
38:44et pour leur emploi en France,
38:45mais aussi en Europe.
38:45Et c'est aussi porté attente
38:47à toute la filière en Europe.
38:48Est-ce que vous allez
38:49convoquer les dirigeants ?
38:50On aura des discussions avec eux.
38:51Ils seront convoqués,
38:52il faut qu'ils s'expliquent.
38:52Alors,
38:52je ne sais pas si on les convoquera,
38:54mais on aura des discussions avec eux.
39:01Il est légitime à les demander
39:02et puis au niveau européen,
39:04nous, ce qu'on peut faire,
39:05c'est vraiment leur redire.
39:07On a des leviers,
39:08vous avez des leviers
39:09à disposition.
39:09On a de l'argent à vous donner.
39:11On a de l'argent à vous donner,
39:12ça veut dire ça.
39:12De l'argent,
39:13des facilités réglementaires,
39:14donc utiliser.
39:15Ils le savent déjà.
39:16Oui, ils le savent déjà,
39:17c'est pour ça qu'ils jouent le chantage,
39:18non ?
39:20Pour en avoir plus.
39:21Dans tous les cas,
39:23on a quand même
39:24une responsabilité collective,
39:26à la fois responsable politique
39:27et acteur du secteur de l'industrie.
39:30Pour protéger nos industries,
39:32évidemment,
39:32mais à force,
39:33dans un contexte politique
39:34et géopolitique
39:34qui est extrêmement tendu.
39:36Oui, le sujet sur ArcelorMittal
39:38fait pas mal réagir,
39:39notamment cette question.
39:41C'est Trump qui décide sur l'Ukraine,
39:43c'est ArcelorMittal qui décide
39:44pour son secteur industriel.
39:46On se fait balader, je cite.
39:48À nouveau,
39:48est-ce que ce n'est pas un aveu
39:49de faiblesse de l'UE
39:50sur beaucoup de points, finalement ?
39:52Alors, de manière générale,
39:54aujourd'hui,
39:55on est en capacité d'agir en Europe,
39:57d'accélérer sur la défense européenne,
39:59de prendre des mesures anti-coercition,
40:02d'empêcher les chinois,
40:04les voitures chinoises
40:05de déferler sur notre marché européen,
40:07parce que, depuis 2019,
40:09on a mis en place des outils
40:10qu'on est en train d'activer aujourd'hui
40:12pour être moins naïfs
40:13dans le commerce mondial
40:14et pour jouer les muscles
40:15et jouer le rapport de force
40:16face à des acteurs,
40:18des puissances
40:19qui nous seraient hostiles.
40:20Donc, aujourd'hui,
40:21on est en train de reprendre la main.
40:22Quand vous voyez Emmanuel Macron,
40:24Kirstarmer,
40:25aujourd'hui,
40:25qui s'impose autour
40:26de la table des négociations,
40:27de fait,
40:28parce qu'au début,
40:29Trump disait
40:29j'ai un deal avec Poutine
40:30et puis on réglera
40:31la guerre en Ukraine
40:32en trois jours.
40:33Ce n'est pas si simple que ça.
40:34Sur les tarifs donniers,
40:35la guerre commerciale,
40:37aujourd'hui,
40:37moi, je suis tenante
40:39d'une ligne dure
40:40vis-à-vis de Donald Trump
40:41et de l'administration américaine.
40:43Ils ne peuvent pas
40:43se passer de notre marché.
40:44On est à un marché
40:45de 450 millions de consommateurs,
40:47un marché riche au monde,
40:49intégré,
40:50et donc,
40:50on a ces leviers-là
40:51qu'on peut utiliser
40:52et en aucun cas,
40:53c'est de la faiblesse.
40:54Au contraire,
40:54on est en train de s'organiser,
40:56de se structurer.
40:57Alors, l'Europe,
40:57c'est compliqué
40:58parce que c'est 27 Etats membres
40:59et donc, parfois,
41:00ça demande un peu plus de temps
41:01mais véritablement,
41:02on est en train de changer la donne.
41:03Valérie,
41:03il y a deux semaines,
41:04vous étiez à la Cité du Cinéma
41:05à Saint-Denis
41:05aux côtés de Gabriel Attal
41:06qui tient désormais
41:07les rênes de Renaissance.
41:09Le parti macroniste,
41:09je le dis
41:10parce que tout le monde
41:10ne sait pas
41:10ce que ça veut dire
41:11encore Renaissance,
41:11un événement politique
41:12où le nom d'Emmanuel Macron
41:13a été très peu cité.
41:15Beaucoup y ont vu d'ailleurs
41:15une déjà sorte d'entrée
41:17en campagne
41:18de Gabriel Attal.
41:20Oui, et ce jour-là,
41:21vous avez appelé Gabriel Attal
41:22à se présenter
41:23à la présidentielle de 2027.
41:25Pour vous,
41:26il n'y aura personne d'autre
41:27que lui ?
41:28Alors, vous savez,
41:28c'est encore un peu tôt
41:30et très tôt pour le dire.
41:33Moi, ce que...
41:34On est dans un moment,
41:35évidemment,
41:37de doute et d'incertitude
41:38pour le pays.
41:40Non, mais très clairement,
41:41soyons simples.
41:42Est-ce que Gabriel Attal
41:43sera le candidat de 2027
41:44pour vous ?
41:45En tout cas,
41:46il est le secrétaire général
41:47du parti Renaissance.
41:48Vous savez,
41:48un parti s'est fait...
41:50Alors, c'est des incarnations
41:51dans des idées
41:51et c'est fait aussi
41:53pour mettre des idées
41:54dans les bâtiments.
41:55À part Gabriel Attal
41:56qui peut y avoir
41:56quelqu'un d'autre à vos yeux.
41:57Et pour proposer une vision
41:58pour le pays.
41:59Donc, Gabriel,
42:00il est à la tête de notre parti.
42:01Il est,
42:03avec le président de la République,
42:04l'incarnation
42:05de ce parti politique,
42:06de ce parti...
42:07Donc, c'est lui ou personne
42:08pour vous ?
42:09Écoutez, on verra
42:10comment ça va se cristalliser.
42:11Mais Gabriel Attal
42:12a les atouts, évidemment.
42:14Et aujourd'hui,
42:14il travaille,
42:15et d'ailleurs,
42:15il ne s'en cache pas
42:16sur tout un corpus idéologique.
42:18Mais pour gagner en 2027,
42:19est-ce qu'il ne faudrait pas
42:20partir avec les Républicains,
42:21par exemple ?
42:23Moi, je fais partie de ceux...
42:24Vous savez,
42:25je suis une centriste convaincue.
42:27J'étais dans un parti centriste
42:28avant de rejoindre Emmanuel Macron
42:29et j'ai rejoint Emmanuel Macron
42:31pour le progressisme,
42:33pour le dépassement
42:34et pour l'engagement européen.
42:35Et je suis très attachée
42:36à cette conviction
42:40et à cette idée...
42:42Et les Républicains,
42:42ce n'est pas ça.
42:43Les Républicains ne sont pas
42:43populistes.
42:44Aujourd'hui,
42:44on siège dans un gouvernement
42:46avec les Républicains.
42:49Pour moi,
42:50compte tenu du contexte politique,
42:51de la montée
42:52de l'extrême droite
42:53partout en Europe,
42:54partout en Europe
42:55et partout dans le monde,
42:56malheureusement,
42:57il faudra de toute manière
42:58réunir les modérés
43:00de tous les camps.
43:01Est-ce que les Républicains,
43:02ça fait partie des modérés ?
43:02Aujourd'hui, oui,
43:03les Républicains.
43:04Alors, il y a une frange
43:04des Républicains
43:06qui n'est pas modérée.
43:09Si c'est Bruno Retailleau,
43:10ça pose un question.
43:10Si c'est Bruno Retailleau,
43:12ça pose la question.
43:12Aujourd'hui, Bruno Retailleau
43:13est dans le gouvernement.
43:15Donc, si c'est Laurent Wauquiez,
43:16ça pose la question.
43:18Moi, je promeux
43:19et je soutiendrai
43:20avant tout
43:21un candidat centriste
43:22qui sera en capacité
43:24de rassembler le plus largement possible
43:25de la droite modérée
43:26aux sociodémocrates.
43:27Vous êtes centriste.
43:28Est-ce que vous,
43:28vous seriez pour une fusion
43:30avec le modem ?
43:30Elisabeth Borne
43:31et François Bayrou sont pour.
43:32D'ailleurs, vos deux QG
43:33vont bientôt être à côté
43:34l'un de l'autre.
43:36Est-ce que c'est le début
43:37d'une nouvelle histoire ?
43:38Est-ce que c'est le début
43:38d'une nouvelle histoire ?
43:39Il ne faut rien s'interdire.
43:41Évidemment,
43:42on a des sensibilités différentes,
43:44mais un engagement commun.
43:46Et une fusion.
43:47C'est donc oui.
43:48Alors, pourquoi pas ?
43:49Mais honnêtement,
43:49ce n'est pas la priorité aujourd'hui.
43:50Non mais d'accord,
43:51je ne vous demande pas
43:51si après.
43:52Est-ce que ça serait une bonne idée ?
43:54Non mais alors,
43:54moi, je suis députée européenne,
43:56présidente de groupe
43:57et je suis dans une délégation française
43:59qui comporte des élus
44:01modem, horizon, renaissance,
44:04UDI et non inscrits.
44:05Et on vit très bien.
44:06Donc c'est ça que vous voulez.
44:07Ça se passe extrêmement bien.
44:08Alors, après,
44:09est-ce qu'on a une ombrelle partagée,
44:11un chapeau partagé
44:12ou est-ce qu'on fait une fusion
44:13de ces parties ?
44:14Ce n'est pas tant ça qui compte.
44:15Ce qui compte,
44:16c'est qu'on ait des voix
44:16qui s'expriment,
44:17des incarnations
44:18et que surtout,
44:19on ait un candidat unique
44:21et des listes uniques
44:24au moment des municipales
44:26et un candidat unique
44:27pour la présidentielle.
44:28C'est ça ce qui compte
44:28bien au-delà
44:29de l'architecture partisane.
44:31Des listes uniques
44:31pour les municipales.
44:32Donc pour les municipales,
44:32on va plutôt vers ça.
44:34Je l'espère.
44:35En fait,
44:36il faut qu'on soit unis,
44:37on travaille ensemble
44:38depuis 2017
44:40avec Emmanuel Macron,
44:41avec le Modem,
44:42avec Horizon.
44:44Et on a,
44:45moi, je suis convaincue
44:46qu'il y a eu
44:48avec Emmanuel Macron
44:49en 2017
44:50et il y a encore
44:50dans le pays
44:51un espace
44:52pour un bloc central large.
44:53Non mais clairement,
44:54pour les municipales,
44:54pour vous,
44:55le bloc,
44:55c'est Horizon,
44:56Modem,
44:57Renaissance,
44:58probablement qu'il y aura
44:59des alliances
44:59en fonction
45:00de chacune des communes
45:03avec les modérés de droite
45:05et avec les modérés de gauche,
45:07bien entendu.
45:08Vous avez été élue
45:09grâce à la proportionnelle
45:10au niveau européen.
45:12François Bayrou lance
45:12après-demain
45:13des consultations
45:14pour instaurer
45:14la proportionnelle
45:16aux législatives
45:16en France.
45:18Est-ce que vous êtes pour
45:18ou contre ?
45:20Vous,
45:20à titre personnel ?
45:21Je suis pour
45:22la question maintenant
45:24c'est...
45:24C'est quelle forme ?
45:25Exactement.
45:25Ça peut être par département,
45:27par région,
45:27au niveau national,
45:29intégral ou partiel.
45:30C'est quelle forme pour vous ?
45:31Voilà.
45:33À vrai dire,
45:34pour moi,
45:35ce n'est pas tant le sujet.
45:36Le vrai sujet,
45:38c'est quelle est la posture
45:39des responsables politiques.
45:41Est-ce que
45:42le changement institutionnel,
45:44en fait,
45:44si on fait un changement institutionnel
45:45mais qu'il n'y a pas
45:46de changement
45:46de posture
45:47des responsables politiques,
45:48on se retrouvera encore
45:49avec la situation
45:50qu'on connaît aujourd'hui.
45:51On n'a pas changé
45:52notre système
45:53d'élection
45:55et on se retrouve
45:55dans une assemblée
45:56qui pourrait ressembler
45:57à ce que serait
45:58un scrutin à la proportionnelle.
45:59C'est-à-dire,
45:59est-ce que cette proportionnelle
46:00peut favoriser
46:01une culture de coalition
46:02en France ?
46:03Exactement.
46:04Qu'on n'a pas aujourd'hui.
46:05Mais il faut que ce soit
46:05une proportionnelle intégrale alors ?
46:07Pas nécessairement.
46:09Vous préférez quoi
46:11comme système ?
46:11Un proportionnel intégral
46:13mais en fait,
46:14il y a le sujet aussi
46:14des départements
46:15les moins...
46:16Non mais qu'est-ce que
46:17vous préférez
46:17comme système ?
46:18Je pense vraiment
46:19qu'il n'y a pas de...
46:23Je ne suis pas en faveur
46:25d'un système en particulier.
46:26Mais pour la proportionnelle
46:26en revanche ?
46:27Non mais proportionnelle
46:28intégrale ou proportionnelle...
46:29Mais vous êtes pour la proportionnelle
46:31pour les députés en France.
46:31Effectivement.
46:33Je soutiens le principe.
46:34Après, sur les modalités,
46:35est-ce qu'on fait intégral ?
46:36Est-ce qu'on fait...
46:37Je pense que ce sera
46:38la responsabilité des partis.
46:39Ce que je vous dis,
46:41c'est vraiment la clé pour moi,
46:43c'est quel changement de posture
46:44des responsables politiques.
46:45Et on a vu aujourd'hui
46:47que, l'année dernière en particulier,
46:49qu'on n'est pas mûrs pour ça.
46:50J'espère que les responsables politiques
46:52de droite comme de gauche,
46:53demain...
46:54De gauche, ils sont pour la proportionnelle.
46:56Alors, il n'y a pas de débat là-dessus.
46:56D'accord, ils sont pour la proportionnelle,
46:58mais est-ce que ça veut dire pour autant
46:59qu'ils sont dans une logique
47:00de responsabilité
47:01et qu'ils acceptent
47:01de travailler avec les autres
47:02qui ne sont pas en format NFP ?
47:05Non, ce n'est pas ce que j'ai vu.
47:05Alors, juste une dernière question.
47:08Le Parlement européen réclame
47:093,5 millions de remboursements
47:10au Rassemblement national,
47:11aux députés européens,
47:13dans l'affaire des assistants
47:14aux députés européens.
47:16Le RN refuse de rembourser.
47:19Vous vous dites, il faut rembourser,
47:20il n'y a pas de débat ?
47:21Oui, je le dis, il faut rembourser.
47:22Le Parlement européen est en droit
47:23de demander des dommages et intérêts.
47:26Il faut rappeler que c'est 4,5 millions d'euros
47:28d'argent du contribuable français et européen
47:31qui ont été détournés
47:32par le parti Rassemblement national,
47:34par les députés européens
47:36du Rassemblement national
47:37pour le parti.
47:39Et il y a eu une condamnation,
47:42certes Marine Le Pen a fait appel,
47:43mais il y a eu une exécution provisoire.
47:44Donc le Parlement européen est en droit
47:45de demander ces dommages intérêts.
47:46Donc, le RN doit rembourser.
47:49Nous allons recevoir maintenant
47:50l'invité qui va débattre face à vous,
47:52un spécialiste de la Chine,
47:54Claude Meyer.
47:54La Chine de plus en plus au centre du monde.
47:57On l'a évoqué un peu.
47:58Son portrait est signé Marco Pommier.
48:01Face à vous, Valéry Heillet,
48:03un spécialiste reconnu de l'Asie
48:05et notamment de la Chine.
48:08Depuis des années,
48:09il observe la montée en puissance
48:10de l'empire du milieu.
48:12Lui, l'économiste de formation
48:14à la double carrière,
48:16banquier international
48:17et universitaire enseignant à Sciences Po,
48:20ancien conseiller au centre Asie
48:22de l'Institut français
48:23des relations internationales.
48:25Dans son dernier livre,
48:26il alerte les démocraties occidentales
48:29sur la menace que représente la Chine
48:31pour la paix et l'ordre mondial.
48:34Diplomatie autoritaire,
48:36intimidation fréquente envers Taïwan,
48:38violation des droits de l'homme
48:39et contrôle de l'information.
48:41La méthode,
48:42Xi Jinping,
48:43au pouvoir depuis 12 ans.
48:45Son rêve,
48:46le rêve chinois,
48:47restaurer la suprématie passée
48:49de son pays.
48:50Les grands objectifs du régime
48:52sont sans ambiguïté.
48:53Devenir la première économie mondiale
48:55au plus tôt,
48:56s'imposer comme une puissance
48:57technologique de premier plan
48:58à l'horizon 2035
48:59et se transformer en une puissance
49:01militaire de rang mondial
49:02d'ici à 2049.
49:04Devenir une hyperpuissance
49:06pour détrôner le grand rival américain
49:08avec qui la guerre commerciale
49:10se poursuit
49:10à coup d'augmentation
49:11des droits de douane,
49:13même si Donald Trump
49:14semble faire machine arrière.
49:16Écoute de l'Europe dans tout cela,
49:18comment traiter le géant chinois.
49:20Notre invité propose
49:21une troisième voie
49:22entre Washington et Pékin,
49:25refuser la logique des blocs,
49:27ne pas s'aligner nécessairement
49:28sur les positions américaines.
49:30En un mot,
49:31l'Europe doit concilier
49:32deux objectifs.
49:33Se montrer inébranlable
49:35dans la défense
49:35de ses intérêts
49:36et de ses valeurs,
49:37mais aussi œuvrer
49:38pour toutes les coopérations possibles.
49:40Face à vous,
49:41Claude Meyer.
49:43Claude Meyer est avec nous
49:45sur ce plateau.
49:45Bonsoir.
49:46Bonsoir.
49:46Ravi de vous accueillir
49:47sur ce plateau.
49:48Vous dites que l'Europe
49:48doit être au centre
49:49entre la Chine,
49:51les Etats-Unis,
49:52la Russie.
49:53Valérie,
49:53elle est justement
49:54présidente de groupe
49:54au Parlement européen.
49:55Vous allez pouvoir lui demander
49:56ce que vous espérez.
49:58Absolument.
49:59J'aimerais,
50:00si vous le permettez,
50:00aborder deux points.
50:01Le premier,
50:02c'est...
50:03prendra l'un puis l'autre.
50:05Oui, oui, absolument.
50:06Le positionnement,
50:07précisément,
50:07on est au cœur du sujet,
50:08le positionnement stratégique
50:10de l'Europe
50:11entre les Etats-Unis
50:13et la Chine.
50:16Et je dirais,
50:18on entend une petite musique,
50:19ici ou là,
50:21face aux défis
50:22que pose évidemment
50:23la mairie de Trump.
50:25petite musique
50:26de certains Européens,
50:28nous disons
50:28qu'il serait peut-être temps
50:30quand même
50:30de se tourner vers la Chine,
50:32de se rapprocher
50:33parce que la Chine
50:35est un acteur global,
50:37fiable, lui,
50:38et qui est un défenseur
50:40du multilatéralisme,
50:41etc., etc.
50:43Je considère
50:44que cette alliance
50:45de revers
50:46qui nous ferait passer
50:47d'une alliance
50:49avec les Etats-Unis
50:50à une semi-alliance
50:51avec la Chine
50:52est une alliance
50:54extrêmement risquée
50:56dans la mesure
50:57où ça me semble
50:58être une confusion
51:00entre les menaces
51:01à court terme
51:01et les menaces
51:02à long terme.
51:03Valérie,
51:03il va vous répondre là-dessus.
51:04Qu'est-ce que vous en pensez ?
51:05Est-ce que vous faites
51:05la même analyse ?
51:06Oui, pleinement alignée
51:07avec vous, effectivement.
51:09Il ne faut pas qu'on perde
51:10de vue
51:10que l'important pour l'Europe
51:12aujourd'hui,
51:12c'est de sortir
51:13de ses dépendances,
51:14tant vis-à-vis
51:14de Washington
51:16que de Pékin.
51:18Et ça veut dire
51:19cette troisième voie
51:20que vous développez
51:22à laquelle on doit
51:23vraiment, nous,
51:24Européens,
51:25être très attachés.
51:26Et puis,
51:27vous savez qu'on a,
51:28Ursula von der Leyen
51:29elle-même a décrit
51:30la Chine
51:31comme un partenaire économique,
51:34un partenaire commercial,
51:35un concurrent économique
51:36et un rival systémique.
51:38Ça dit tout
51:38de la réalité
51:39de la relation
51:40entre l'Union européenne
51:41et la Chine aujourd'hui
51:42et d'une forme d'ambiguïté
51:43qui peut exister.
51:44Mais l'expression
51:44« rival systémique »,
51:46évidemment,
51:47c'est au cœur
51:49de la relation
51:50qu'on a aujourd'hui
51:51et ça veut dire
51:51ne soyons pas dupes.
51:52Si aujourd'hui,
51:53Pékin,
51:54notamment à la faveur
51:55de l'agressivité
51:56de Donald Trump,
51:57nous fait les yeux doux,
51:59eh bien,
51:59ça ne change rien
52:00nos regards
52:01qu'on doit porter
52:01sur Pékin,
52:02ça ne change rien
52:03à notre stratégie.
52:05Il faut rester
52:05sur cette troisième voie
52:06pleinement d'accord
52:07avec vous.
52:08– Parfait,
52:08je vous remercie.
52:10Mais est-ce que
52:10vous attendez
52:11cette petite musique
52:12dans les couloirs
52:13du Parlement,
52:15de la Commission,
52:16des milieux européens
52:17en général ou non ?
52:19Ou est-ce que c'est
52:19un peu une impression
52:20auditive presque d'optique ?
52:23– Alors,
52:24je ne peux pas nier
52:24qu'elle existe,
52:25mais je n'en ferai pas
52:26la même lecture que vous.
52:27C'est-à-dire que
52:27Pedro Sanchez,
52:28notamment Premier ministre
52:29espagnol,
52:30est allé en Chine,
52:32il a dit qu'il fallait
52:32renforcer les liens
52:33avec la Chine,
52:34mais je ne pense pas
52:35que ça se fasse
52:36au détriment
52:36des enjeux d'indépendance,
52:38de souveraineté européenne.
52:39On peut dire aux Chinois
52:41« Vous voulez vous
52:43changer votre rapport
52:44à l'Europe ? »
52:45Eh bien,
52:46chiche,
52:46regardons quels peuvent
52:47être les terrains
52:48d'entente ensemble,
52:50mais ça se fait
52:50à nos conditions,
52:52évidemment,
52:52et pas aux conditions
52:54de la Chine.
52:54– Pensez-vous,
52:55Claude Meyer,
52:55que l'Europe peut
52:56apposer les conditions
52:57à la Chine ?
52:58– Écoutez,
52:58je pense,
52:59pour compléter
53:00ce que vous venez
53:00de dire,
53:01que de toute façon,
53:02il nous faut coopérer
53:03avec la Chine
53:04sur des enjeux globaux
53:06que sont,
53:07par exemple,
53:08le futur de l'Afrique,
53:09les changements
53:09climatiques,
53:10etc.
53:11Mais enfin,
53:12entendre
53:12la société Jinping
53:13il y a trois jours
53:14dire à monsieur Sanchez
53:16qu'il faut quand même,
53:18face à l'unilatéralisme
53:19américain,
53:20s'allier,
53:21ça ne manque pas de sel
53:22quand depuis des décennies,
53:24en tout cas les dix
53:25dernières années,
53:26la Chine reste
53:27parfaitement sourde
53:28aux demandes
53:28de la Chambre de commerce,
53:30de nos diplomates,
53:32etc.
53:33Donc,
53:33il faut effectivement
53:34à la fois fermeté
53:35et ouverture
53:37sur les enjeux internationaux
53:38et en effet
53:39à nos conditions
53:40dans la mesure
53:41où elles sont raisonnables.
53:43Alors,
53:43peut-être le deuxième point
53:45que je souhaiterais aborder,
53:47c'est celui,
53:47peut-être ça fâche un petit peu,
53:49c'est celui du fonctionnement
53:51interne de la société.
53:52Mieux, c'est fait pour ça.
53:53Parfait.
53:56D'abord,
53:57j'ai été
53:57assez choqué,
53:59et c'est une lettre,
54:00j'ai été très choqué
54:01par le silence
54:03assourdissant
54:04de l'exécutif européen
54:05après l'attache
54:07en règle
54:08du vice-président américain
54:09contre les valeurs européennes.
54:11Je n'arrive pas
54:12à comprendre
54:12comment on peut accepter
54:14de se faire marcher dessus
54:16sans aucune espèce
54:17de réaction.
54:20Position diplomatique,
54:21on ne veut pas
54:21fâcher, etc.
54:23C'est une position
54:24de faiblesse.
54:25Donc, soyons déjà
54:26relativement fermes
54:28sur nos valeurs.
54:29Ça, c'est le premier point.
54:31Le second,
54:31plus concret,
54:33vous avez évoqué,
54:34j'ai écouté,
54:34les véhicules électriques
54:36chinois.
54:37C'est un bon exemple
54:38où je me demande,
54:40enfin,
54:40on sait la difficulté
54:41qu'a l'Europe
54:42à parler d'une seule voix,
54:44et prenons cet exemple.
54:45Je suis quand même
54:46assez surpris
54:46de la modestie
54:48des contre-mesures
54:50face aux subventions
54:52chinoises
54:54sur les véhicules électriques.
54:56Si je prends l'exemple
54:57du leader BYD,
54:5917 %,
55:00je ne pense pas
55:01que ça couvre
55:02les aides
55:03en termes
55:04de bonification
55:05de prêts d'intérêts,
55:06de terrains,
55:07de ceci et de cela.
55:08Ça a dû être étudié
55:09à la décimale près
55:11par les services
55:12de la Commission,
55:13mais quand même,
55:15je soupçonne,
55:15alors peut-être à tort,
55:16et peut-être vous allez
55:17me démentir,
55:18une influence
55:20quand même
55:21assez importante
55:22de l'industrie
55:23automobile allemande
55:24sur ce sujet.
55:25Valérie.
55:26Alors,
55:26sur le premier point
55:27et sur la protection
55:29de notre modèle démocratique,
55:30je vous rejoins moi-même,
55:32j'ai déploré,
55:33j'ai l'occasion de le dire
55:34à Rousseau Laffand d'Arleuil,
55:35qu'il n'y ait pas eu
55:36de réaction immédiate
55:37de la Commission européenne
55:38pour aussi dire
55:39qu'on a un modèle démocratique
55:41qui nous est propre,
55:42notamment sur la question
55:43de la liberté d'expression,
55:44et en Europe,
55:45en France aussi,
55:46évidemment,
55:46la liberté d'expression
55:48est totale,
55:49mais elle s'inscrit
55:49dans le cadre
55:50du respect de la loi,
55:51et on ne peut pas
55:52dire n'importe quoi
55:53en Europe,
55:54et c'est notre modèle démocratique
55:55qu'il faut préserver,
55:56et la Commission aurait dû dire
55:57qu'on a des réglementations européennes,
55:59il faut qu'elles soient appliquées,
56:00y compris par les géants
56:01du numérique.
56:02Ça, c'est la première réponse,
56:03sur les voitures.
56:04Quand même, pour répondre,
56:06désolé, mais c'est important,
56:07la semaine dernière,
56:08la Commission européenne
56:09a annoncé des amendes
56:10vis-à-vis des géants du numérique,
56:12et donc, c'est aussi le signe
56:13que l'Europe fait appliquer
56:17sa réglementation,
56:18et ça, c'est important,
56:18sur les véhicules électriques.
56:20Claude Meyer dit,
56:20les Allemands,
56:21ils font du commerce
56:22avec les Chinois.
56:23D'abord, première mesure,
56:24ça répond à ce que vous disiez
56:25tout à l'heure
56:26sur l'Europe impuissance,
56:27on a mis en place
56:28un mécanisme pour dire
56:29s'il y a des produits,
56:31en l'occurrence,
56:31les voitures électriques,
56:32qui arrivent sur notre marché
56:33et qui sont sursubventionnées,
56:35on doit pouvoir répondre
56:36avec des contre-mesures douanières.
56:38C'est une décision
56:39qui est inédite
56:40qui a été mise en place
56:41l'année dernière
56:41avec des tarifs
56:43qui peuvent aller
56:43jusqu'à 35%.
56:44Je peux vous dire
56:45que ce n'était pas facile
56:46à mettre en place.
56:46C'est quelque chose
56:47qu'on a beaucoup poussé
56:48à Emmanuel Macron.
56:48À cause des Allemands.
56:49Les Espagnols aussi.
56:51Emmanuel Macron
56:51a beaucoup poussé
56:52et il a été entendu
56:54et c'est un dispositif
56:55qui a été mis en place
56:55et qui dit quoi ?
56:56Qu'on est moins naïf
56:57et qu'on montre les muscles
56:59dans la mondialisation.
56:59Merci Claude Meyer
57:00d'avoir échangé
57:01pendant quelques minutes
57:02avec Valérie Ayet.
57:03Merci à vous Valérie Ayet
57:04d'avoir été avec nous
57:05dans l'Indicé politique
57:06sur LCP.
57:07Bonne soirée
57:08sur la chaîne parlementaire
57:09et à lundi.
57:10Sous-titrage Société Radio-Canada
57:25Sous-titrage Société Radio-Canada
57:26Sous-titrage Société Radio-Canada

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