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GRAND DÉBAT / Stratégie énergétique : le gouvernement sous pression

« Le récap » par Valérie Brochard

François Bayrou a décidé de reporter la feuille de route énergétique de la France à la fin de l'été 2025. Pour la période 2025-2035, cette trajectoire pour atteindre la neutralité carbone en France à horizon 2050 aurait dû être adoptée par le Parlement à l'été 2023. La dissolution de l'été 2024 a encore repoussé les débats. Faute d'une prise en main par le gouvernement, le sénateur « Les Républicains » Daniel Gremillet a donc déposé une proposition de loi qui a été adoptée au Sénat en octobre 2024. Ce texte prévoit la construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires dernière génération, d'accroître la production d'énergie nucléaire de 27 gigawatts et de déployer plus d'énergies renouvelables sur le territoire national à différentes échéances. Ce programme énergétique, plaçant en son coeur l'énergie nucléaire, obtiendra-t-il le soutien des députés ?

Invités :
- Jean-Luc Fugit, député « Ensemble Pour la République » du Rhône,
- Maxime Amblard, député « Rassemblement National » de la Meuse,
- Dominique Voynet, députée écologiste du Doubs,
- Nicolas Goldberg, expert énergie pour Terra Nova et Colombus Consulting.

GRAND ENTRETIEN / Cécile Duflot : pouvoir, où sont les femmes ?

À l'occasion des 80 ans du premier vote des femmes françaises, lors des législatives de 1945, l'organisation Oxfam France a publié son index sur la féminisation du pouvoir en France. Malgré les lois parité des années 2000 pour faciliter l'exercice du pouvoir public et politique des femmes, le résultat de cet index est sans appel : le taux de féminisation du pouvoir en France est de 28%. Le rapport d'Oxfam rappelle que le gouvernement de la Ve République a été dirigé par une femme seulement 3,8 % du temps depuis 1958. Cette masculinité de la politique se retrouve à chaque strate de pouvoir : le pouvoir exécutif, législatif et local. Aucun groupe parlementaire, aussi bien au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, n'est paritaire. Seuls les bureaux des deux chambres atteignent la parité. Alors que les Nations unies indiquent que la parité entre les femmes et les hommes ne sera atteinte que dans 300 ans à l'échelle mondiale, comment la France peut-elle atteindre au plus vite une plus forte représentation féminine en politique ?

Grande invitée : Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France

GRAND ANGLE / Meurtre d'Aboubakar Cissé : les députés interpellent Bruno Retailleau

Invitées :
- Stéphanie Dépierre, journaliste LCP,
- Marie-Pierre Bourgeois, journaliste politique à « BFMTV.com ».

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Transcription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Savourgarde.
00:09Au sommaire ce soir, quelle stratégie énergétique pour la France ?
00:12Comment répondre aux besoins de demain ?
00:14Deux camps se sont opposés hier à l'Assemblée, les pro-nucléaires d'un côté,
00:18les partisans des panneaux solaires et des éoliennes de l'autre.
00:20Et au milieu, un Premier ministre qui temporise.
00:23On va donc tenter d'y voir plus clair et de dépassionner ce débat avec nos invités.
00:27C'était il y a 80 ans, jour pour jour, pour la première fois votées les femmes en France.
00:3480 ans après, seuls 28% des postes clés sont occupés par des femmes.
00:38C'est ce qui ressort du baromètre qui a été publié par Oxfam.
00:41Pourquoi ça coince ? Comment aller plus vite vers la parité ?
00:44On en discutera avec la directrice générale d'Oxfam, Cécile Duflo.
00:48Enfin, dans la dernière partie de l'émission, on reviendra sur cette minute de silence
00:52qui n'éteint pas la polémique.
00:54Les députés ont rendu hommage aujourd'hui à Abou Bakar Sissé,
00:58ce jeune musulman assassiné vendredi dans une mosquée du Gard.
01:01Mais la façon dont ce drame a été géré par Bruno Retailleau a de nouveau enflammé l'hémicycle.
01:06Voilà pour le sommaire. C'est parti pour Savourgarde.
01:08Les éoliennes face au vent contraire de l'Assemblée.
01:22Le gouvernement va-t-il réduire ses ambitions en matière d'énergie renouvelable
01:26face aux pressions du RN et de la droite ?
01:28Quelle sera la stratégie énergétique de la France pour les 10 ans à venir ?
01:32On en débat ce soir avec trois députés et un spécialiste des questions d'énergie.
01:36On va commencer par vous, Nicolas Goldberg.
01:38Bonsoir.
01:38Bonsoir.
01:39Vous êtes membre de Columbus Consulting et responsable des questions d'énergie
01:42au sein du laboratoire d'idées Terra Nova.
01:45Nos spécialistes politiques à présent, Jean-Luc Fugit, bonsoir.
01:48Bonsoir.
01:49Vous êtes membre du groupe Ensemble pour la République et à l'Assemblée
01:51et vous présidez le Conseil supérieur de l'énergie.
01:53C'est un organisme qui est obligatoirement consulté
01:56dans le cadre de ce qu'on appelle la PPE,
01:58la programmation pluriannuelle de l'énergie.
02:00Oui, tout à fait.
02:02Dominique Voinet, bonsoir.
02:04Bonsoir.
02:04Vous êtes ancienne ministre de l'écologie,
02:05vous avez été deux fois candidate à la présidentielle pour votre parti
02:08et aujourd'hui membre du groupe écologiste à l'Assemblée.
02:11Et je ne trahis pas un secret en disant que vous êtes opposé à l'énergie nucléaire.
02:17Et face à vous, Maxime Amblard, bonsoir.
02:19Vous êtes député Rassemblement National de la Meuse
02:21et dans le civil, vous avez été ingénieur nucléaire chez Framatome, je crois.
02:26Exactement.
02:27Alors, on est sur un sujet qui est à la fois très politique et très technique.
02:31Valérie Brochard va donc nous aider à y voir plus clair.
02:34C'est le récap.
02:34Bonsoir Valérie.
02:46Bonsoir Clément.
02:47François Bayrou reporte donc la feuille de route énergétique de la France à la fin de l'été.
02:51Mais oui Clément, sous la pression de la droite et du Rassemblement National,
02:54le Premier ministre annonçait hier dans l'hémicycle
02:56vouloir décaler encore un peu la publication du décret de programmation pluriannuelle de l'énergie.
03:03La désormais célèbre PPE sur laquelle François Bayrou veut créer un groupe d'études
03:08pour améliorer sa copie avant l'été.
03:10Regardez.
03:11Ces conclusions nous permettront d'avancer dans la définition de notre politique énergétique.
03:17Elles permettront également au gouvernement de proposer à la suite
03:20une version améliorée et corrigée de notre prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie.
03:25Ça fait presque deux ans que la révision de la stratégie qui doit permettre à la France
03:30d'atteindre la neutralité carbone en 2050 est attendue.
03:34La loi énergie-climat de 2019 prévoyait bien l'adoption par le Parlement de cette PPE à l'été 2023.
03:40Mais c'était sans compter la majorité relative à l'époque encore plus affaiblie aujourd'hui depuis la dissolution.
03:46Alors, le gouvernement pensait donc faire passer la chose discrètement par décret.
03:51Sauf que les députés n'ont pas du tout apprécié la manœuvre.
03:54Et depuis, Marine Le Pen ne décolère pas.
03:57Monsieur le Premier ministre, vous savez que cette PPE est intenable.
04:00C'est pourquoi vous avez accepté notre demande de résister aux pressions
04:02en adoptant par un décret illégal cette PPE sans aucun débat ni aucun vote du Parlement.
04:07Et le Rassemblement national laisse planer la menace d'une censure en l'absence de vote.
04:13Du côté de la France insoumise aussi, la pilule a bien du mal à passer.
04:17Regardez.
04:18Vous deviez présenter une loi pluriannuelle sur l'énergie et le climat en 2023.
04:23Vous avez deux ans de retard.
04:24Et en plus, le débat d'aujourd'hui ne donnera lieu à aucun vote car vous avez peur de la démocratie.
04:30Mais plus dangereux encore pour le gouvernement.
04:33Certains, au sein même du bloc central, déplorent aussi cette stratégie pour le député Horizon
04:38qui va suivre non seulement le décret n'est pas la formule idoine, mais son contenu pose également problème.
04:44Vous ne trouverez jamais personne chez Horizon qui vous reprochera de prendre des décisions par décret.
04:50Cependant, les temps ont changé et il me semble absolument nécessaire que nos concitoyens soient éclairés
04:55par le débat parlementaire sur cette question énergétique.
04:58De ce que nous avons lu et que nous comprenons, il est décroissant.
05:02Il comporte des erreurs et n'intègre pas la vision long terme tant nécessaire.
05:06La PPE propose de garantir la sécurité énergétique et la maîtrise des prix
05:11pour être moins dépendant des importations en gaz et en pétrole.
05:15Concrètement, il s'agit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique française
05:21d'environ 60% aujourd'hui à 30% en 2035 en les remplaçant, entre autres, par de l'électricité bas carbone.
05:28Jusqu'ici, tout va bien. Mais pour avoir du bas carbone, il n'y a pas 36 solutions.
05:33Il y en a deux, le renouvelable ou le nucléaire.
05:36Et c'est là que ça coince. Le renouvelable et surtout les éoliennes, c'est non pour le Rassemblement national.
05:41Et pour le groupe écologiste, ce nouveau texte relance la tome.
05:44Une aberration pour la députée et ancienne ministre présente sur ce plateau, Dominique Voinet,
05:49qui a tenté une autre approche après le décret.
05:52L'invitation à déjeuner. Regardez.
05:54Premier pari hasardeux, allonger à 60 ans la durée de vie des centrales nucléaires.
05:59Alors qu'aucun réacteur au monde n'a jamais fonctionné plus de 55 ans,
06:03ce qu'on parie hasardeux, construire 6 EPR2 et peut-être 8 de plus.
06:08Il faut ici rappeler le désastre de la filière EPR.
06:11Dans n'importe quel autre secteur, on parlerait de fiasco industriel.
06:14Monsieur le Premier ministre, invitez-moi à déjeuner.
06:17En une heure, j'approfondirai ce que je n'ai pas pu dire en 5 minutes.
06:21– Alors le temps presse, Clément.
06:23Les industries de l'énergie ont besoin de s'organiser.
06:26Alors elles en sauront peut-être un peu plus le 6 mai prochain,
06:29lors d'un second débat, toujours sans vote, mais cette fois organisé au Sénat.
06:33– Eh bien ce sera pour nos confrères de public Sénat.
06:35– Absolument Clément.
06:36– Merci beaucoup Valérie Brochard.
06:38On a bien compris que le gouvernement est sous pression
06:41sur cette programmation pluriannuelle de l'énergie.
06:43On va peut-être commencer par un tour de table politique
06:45sur ce qui s'est passé dans l'hémicycle hier, le ressenti de chacun.
06:49Maxime Amblard, je commence par vous.
06:50Vous avez menacé, vous le RN, de censurer le gouvernement
06:53sur cette programmation pluriannuelle de l'énergie.
06:56Est-ce que le discours d'hier du Premier ministre a répondu à vos attentes ?
06:59– Le discours du Premier ministre hier a été bienvenu dans une petite partie,
07:04mais il y a toujours cette histoire d'énergie renouvelable intermittente,
07:08je précise, intermittente.
07:09Le Rassemblement National n'est pas contre les énergies renouvelables.
07:11On fait la promotion de l'hydraulique.
07:13Comme je l'ai dit dans mon discours, on est tout à fait pour le biogaz,
07:17pour la biomasse, on est contre les énergies renouvelables intermittentes
07:20et, je préciserai, diffuses.
07:22– C'est-à-dire, pour vous, il faut arrêter totalement
07:24l'installation d'éoliennes, de panneaux solaires ?
07:26– Si vous avez le choix entre deux technologies maîtrisées
07:28qui, d'un côté, sont pilotables et concentrées,
07:32et donc moins chères à l'installation,
07:33et de l'autre côté, intermittentes et diffuses,
07:35le choix se porte naturellement vers ce qui est le plus performant,
07:38et donc les énergies pilotables et concentrées.
07:41Et ça, c'est la physique qui le dit, c'est pas juste un combat d'idées
07:45ou quoi que ce soit, l'énergie est une question sérieuse,
07:48l'énergie est une partie de la physique, la physique est une science,
07:51la science a ses lois, et c'est des lois qui ne changent pas à travers le temps.
07:54Donc, pour décider, à mon avis, il serait à même de se concentrer
07:58sur ces choses-là plutôt que de faire un combat d'idéologie
08:01ou de considérer le mix énergétique comme étant un portefeuille boursier
08:04dans lequel on ferait un peu de tout au cas où.
08:07Non, la science nous permet de trancher.
08:08Donc, pour l'instant, le compte n'est pas pour vous,
08:10et la censure, la menace de censure est toujours sur la table.
08:12Exactement, c'est ce qu'on promeut au Rassemblement national,
08:14et aujourd'hui, persister dans ce sens-là avec les énergies redoublables intermittentes
08:18n'est pas admissible.
08:20Jean-Luc Fugite, quand vous entendez hier dans l'hémicycle,
08:23le député de droite, Jérôme Nuri, menacé de faire tomber le gouvernement
08:27si François Bayrou ne revoit pas sa copie.
08:31Est-ce que vous n'avez pas un sérieux problème, là ?
08:34Moi, personnellement, non, je n'ai pas de problème.
08:35Vous et votre famille politique et ce gouvernement auquel votre famille politique participe ?
08:40Je crois qu'hier, en fait, c'est ce qu'il faut bien retenir.
08:43On parle de science, justement, puisqu'on parle d'énergie,
08:45comme le disait M. Amblat, on parle de science.
08:46En fait, le vrai sujet, ce sont les énergies fossiles.
08:50Notre dépendance des énergies fossiles est beaucoup trop forte.
08:5260%.
08:53On a vu les chiffres donnés par Valéry à l'instant.
08:54C'est aussi les émissions de CO2 qui continuent à être trop importantes.
08:58Elles diminuent.
08:59On a engagé des politiques de réduction des émissions de CO2
09:02grâce à la sobriété, grâce à l'efficacité,
09:04mais aussi grâce à la production d'énergie renouvelable,
09:07d'électricité renouvelable et d'électricité par la voie nucléaire.
09:10Je tiens quand même à préciser que 2024, 95% du mix électrique,
09:15qui est une partie du mix énergétique, à ne pas confondre,
09:17eh bien, c'est deux tiers, un petit peu plus de deux tiers,
09:2067% de nucléaire, et c'est un tiers les renouvelables.
09:24150 TWh, un record.
09:26On n'avait jamais atteint un tel niveau de production d'énergie renouvelable.
09:29On devrait plutôt être fier de cette production d'énergie renouvelable.
09:32Vous êtes déjà dans le débat de fond.
09:34Moi, j'étais d'abord sur un petit tour de table politique
09:35et cette menace de censure, mais ça n'a pas l'air de vous inquiéter.
09:38Vous n'y croyez pas.
09:40Une censure, notamment, liée à...
09:40Vous inviterez, M. Nery.
09:43Moi, ce qui m'intéresse, c'est que l'on avance maintenant
09:45sur cette PPE et sur ce débat autour de la souveraineté énergétique,
09:48puisque je vous rappelle qu'hier, il ne s'agissait pas d'un débat sur la PPE.
09:51Il s'agissait, théoriquement, en tout cas,
09:53c'est ce que j'ai exprimé à la tribune de l'Assemblée nationale,
09:56d'un débat sur la souveraineté énergétique, la PPE étant une partie.
09:59Très bien.
09:59Dominique Voynet, l'ERN et la droite menacent de censurer le gouvernement
10:03sur cette stratégie énergétique de la France.
10:05Qu'est-ce qu'il en est du côté des écologistes ?
10:06Je vais leur faire un trop gros cadeau que de commenter inlassablement
10:09un problème tactique et fait de chantage et de menace.
10:14Moi, ça ne m'intéresse pas du tout.
10:16Ce qui m'intéressait dans le débat, qui n'était pas conclusif,
10:18qui n'était pas suivi d'un vote,
10:20c'était qu'on puisse travailler largement
10:22sur la souveraineté énergétique de la France dans son ensemble.
10:25Moi, j'avais cinq minutes.
10:26J'ai traité un tout petit sujet.
10:28Je pense qu'il aurait fallu pouvoir débattre davantage
10:30des voies et moyens par lesquels on pouvait à la fois
10:33réduire nos consommations pour ne pas gaspiller,
10:37être efficace, diversifier nos sources d'énergie
10:39dans tous les domaines, les mobilités, l'habitat, l'agriculture,
10:44évidemment la production d'électricité.
10:46Vous avez été privé de débat, vous estimez.
10:47Non, on n'a pas été privé de débat, mais c'est un tout petit débat.
10:51Et il faudra en avoir beaucoup d'autres
10:52si on veut arriver à une stratégie cohérente.
10:54Nicolas Goldberg, je ne vais pas vous demander de jouer les arbitres
10:56dans ce débat très politique, mais quel regard vous portez
10:58sur ce qui peut ressembler un peu à une guerre de religion
11:00entre les pro-nucléaires, les pro-énergies renouvelables ?
11:04C'est un débat qu'on a depuis longtemps.
11:05Après, c'est un débat qui a été fait dans une assemblée un peu vide.
11:09Ce qui est quand même très dommage.
11:11Déploré d'ailleurs par François Bayrou.
11:13Vu l'importance du sujet, on l'a vu pendant la crise électrique
11:19et énergétique de 2022-2024.
11:22Pour l'avenir, on voit que cette dépendance aux énergies fossiles,
11:25elle nous tue à petit feu.
11:26C'est-à-dire que les imports d'énergie fossile chaque année,
11:30c'est 50 à 80 milliards d'euros qui pèsent sur notre balance commerciale.
11:33C'est 114 milliards d'euros en 2022.
11:36Et on est à la merci de la moindre déclaration de M. Trump, M. Poutine
11:40ou du moindre événement au Moyen-Orient
11:43pour tout ce qui est facture de gaz et de pétrole,
11:46sachant que le gaz et le pétrole, aujourd'hui,
11:47c'est environ les deux tiers de notre consommation finale d'énergie.
11:50Donc, moi, je trouve ça assez dommage
11:52que l'Assemblée ait été vide à ce point-là.
11:56Vous savez, ces oppositions renouvelables versus nucléaires,
11:59on pensait les avoir dépassées
12:01parce qu'on s'est dit, finalement,
12:03vu qu'il y a tellement de fossiles,
12:05qu'on aura besoin de beaucoup plus d'électricité,
12:07donc il y aura de la place pour tout le monde.
12:08Aujourd'hui, on a un vrai problème,
12:09c'est qu'on est en train de rater cette électrification.
12:12Et donc, comme on rate cette électrification,
12:14finalement, il y a peut-être de moins en moins de place
12:17pour tout le monde.
12:18Et donc, on revient à des gares de chapelle,
12:22alors que le débat qu'on devrait avoir,
12:23c'est comment est-ce qu'on accompagne cette électrification
12:26qui ne doit pas être juste pour la quantation
12:27et qu'il va falloir accompagner.
12:28C'est ce qui va déterminer, effectivement,
12:30les choix faits dans le cadre
12:31de cette programmation pluriannuelle de l'énergie.
12:33Tout part de nos besoins en électricité dans 10 ans à venir.
12:36Il faut dire quand même que beaucoup de parlementaires
12:38n'ont aucune culture dans le domaine de l'énergie.
12:40Ce n'est pas un hasard si les trois personnes
12:42que vous avez ici ce soir sur le plateau,
12:44les parlementaires, sont tous membres de l'OPEX,
12:46l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
12:49et technologiques.
12:49On a un certain goût, peut-être, pour ces questions-là.
12:52Il y a d'autres parlementaires qui sont spécialisés
12:54dans d'autres sujets, des sujets peut-être plus sociaux
12:56ou plus sociétaux.
12:59Mais c'est vrai que c'est un sujet
13:00sur lequel peu de parlementaires sont impliqués.
13:02On va en parler avec vous qui êtes des spécialistes.
13:05Tout part de nos besoins en électricité pour 2035.
13:08C'est un postulat de départ fait par le gouvernement.
13:12La part de l'électricité dans la consommation d'énergie en France
13:15devrait passer de 27% à 39% en 2035.
13:19Ce scénario, il vous semble crédible, Nicolas Godberg ?
13:22Il me semblait crédible jusqu'à il n'y a pas si longtemps.
13:26Cette programmation énergétique, en fait,
13:29elle ne vient pas de nulle part.
13:30Il y a eu les travaux de RTE et de l'ADEME en 2021,
13:34les futurs énergétiques, on en a beaucoup débattu.
13:36Les exercices ont été mis à jour.
13:38Il y a eu le bilan moyen terme 2023-2035,
13:41le bilan 2024 qui est en train d'être travaillé.
13:45Là, il va y avoir probablement des mises à jour
13:47qui vont être faites de tous ces exercices.
13:49Donc, ça vient quand même de loin.
13:50Ça vient de loin, mais vous émettiez vous-même
13:52des doutes à l'instant sur le fait
13:53qu'on ne va pas vers l'électrification massive.
13:56Ce n'est pas des prévisions, c'est ce qui se passerait
13:59si on atteignait des objectifs,
14:01si on faisait sérieusement cette transition énergétique.
14:04Après, c'est sur base de tenue des objectifs
14:06de politique publique.
14:07Et là, je me tourne vers Jean-Luc Fugit.
14:09En tant que représentant de la majorité,
14:12on a un peu le sentiment qu'on affiche des objectifs
14:15et en même temps, dès qu'il y a des problèmes
14:17d'économie budgétaire, on rogne sur tout ce qui va
14:19vers la transition énergétique.
14:20Donc, est-ce que, finalement, on n'est pas en train
14:24de rater ce qu'expliquait Daniel Godberg ?
14:26L'électrification ?
14:28Nicolas, pardon.
14:29Oui, alors, je voudrais préciser que le E de PPE
14:32ne veut pas dire électricité.
14:33Le E de PPE, c'est l'ensemble de la problématique énergétique.
14:36Et donc, il n'y a pas que l'électricité.
14:37D'ailleurs, au passage, il y a aussi le gaz.
14:38Et dans le gaz, on passe du gaz au biogaz.
14:40N'oublions pas les biogaz.
14:41Je fais partie des rares qui en ont parlé hier à la tribune,
14:44des gaz renouvelables aussi, quand on va vers les renouvelables.
14:47Alors, ce que je crois qu'il ne faut pas oublier,
14:50c'est que l'objectif majeur de tout ce que nous faisons,
14:53c'est d'essayer de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles.
14:57C'est ça, l'objectif.
14:59Et aujourd'hui, nous, on considère, dans mon groupe,
15:02ensemble pour la République,
15:03nous considérons qu'opposer le nucléaire au renouvelable,
15:06on n'en a ni le temps, ni le luxe.
15:08Et même d'aller opposer les renouvelables entre elles.
15:10Et nous, ce que nous souhaitons,
15:11parce que vous avez présenté l'émission en disant
15:12qu'il y a d'un côté ceux qui sont pour le nucléaire
15:14et ceux qui sont pour le renouvelable, pas du tout.
15:16Il y a aussi ceux qui sont pour les deux,
15:18et le nucléaire et le renouvelable,
15:19parce que ce sont deux solutions
15:20pour lutter contre le seul, vrai et unique problème,
15:24pas unique, mais en tout cas principal problème,
15:26c'est les énergies fossiles et notre trop forte dépendance.
15:27Donc ça veut dire qu'à vos yeux,
15:29le RN ne défend pas la souveraineté énergétique de la France ?
15:32Si je peux me permettre, parce qu'il y a deux raisons, d'ailleurs.
15:34Il y a la problématique du CO2 par rapport, évidemment,
15:36à l'impact climatique et l'impact sur la biodiversité, etc.
15:39Et puis il y a aussi cette dépendance trop forte,
15:41que Goldberg l'a rappelé, 65 milliards d'euros par an,
15:44180 millions d'euros par jour importés d'énergie fossile.
15:48Et donc cette dépendance de pays qui sont des pays
15:50pas toujours amis, hostiles, est stables.
15:52Si je comprends bien votre message,
15:53là vous ciblez le RN quand il s'oppose
15:55au développement des énergies renouvelables type éoliennes.
15:57Je sais que le RN s'oppose, on l'a vu en 2023.
16:00Donc Maxime Amblard,
16:01vous attaquez sur la souveraineté de la France,
16:04qui est quand même le champ de bataille du RN.
16:07On nous fait doucement rire parce qu'on mélange tout.
16:09Déjà, on nous accuse d'être contre les renouvelables,
16:11ce qui n'est pas le cas.
16:12Encore une fois, c'est les renouvelables intermittents.
16:14Et je vous entends tous parler,
16:15mais à la fin, personne ne parle de la composante prix.
16:19Pourquoi l'électrification aujourd'hui ne se fait pas ?
16:21Peut-être parce qu'on a un prix de l'électricité
16:22qui a explosé, sous le mandat d'Emmanuel Macron d'ailleurs,
16:25avec des règles de tarification...
16:27Oui, le président de la République,
16:29avec des règles de tarification qui sont complètement absurdes
16:32et qui aujourd'hui nous privent de l'avantage compétitif
16:33que l'on a avec le nucléaire,
16:35qui a le coût de production, je le rappelle aujourd'hui,
16:36le plus bas du monde, surtout le nucléaire prolongé.
16:40Et puis aussi, on ne parle pas du coût,
16:42du prix, oui, du coût,
16:44de ce que serait la transition énergétique
16:46si on mixait d'un côté des renouvelables intermittents
16:49et du nucléaire.
16:50Ce qu'on dit au RN...
16:50Mais il y a un coût aux énergies fossiles,
16:52vous êtes d'accord là-dessus ?
16:53Bien sûr, mais ça, tout le monde, je pense,
16:56est d'accord ici aujourd'hui.
16:57Sur le fait qu'il faut réduire nos émissions de gaz,
16:59c'était dans mon propos hier,
17:00il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre,
17:02ça c'est sûr, et il faut réussir...
17:04Comment dans les dix ans qui viennent ?
17:05Parce qu'en fait, il y a aussi une question de tempo.
17:06Là, on a lancé des EPR,
17:08mais ils ne vont pas avoir le jour,
17:09ils ne vont pas être mis en fonction
17:10dans les dix ans qui viennent, ces EPR.
17:11Oui, mais il y a tout un fait...
17:12En 2038, au plus tôt.
17:13C'est parce que vous avez mal géré
17:15et que vous n'êtes pas capable de réussir.
17:18Donc vous restez pendant les dix ans qui viennent
17:20dans la dépendance aux...
17:21D'ici là, il y a aussi une volonté politique derrière.
17:25Il ne faut pas non plus dédouaner une entreprise
17:27qui est sous le giron de l'État.
17:29Vous poserez la question à Bernard Fontana
17:30quand vous l'auditionnez.
17:31Avec plaisir.
17:32Qu'est-ce que vous répondez à tout ce qu'on entend là ?
17:35Et c'est vrai que depuis 2017,
17:36la consommation d'électricité en France,
17:37elle a baissé.
17:39Oui.
17:39C'est en volume, je crois qu'on est passé
17:40de 480 à 449 kWh.
17:43Oui, parce qu'il y a un des enjeux
17:43dont on n'a pas encore parlé.
17:43Est-ce qu'on a besoin de fabriquer
17:45toutes ces éoliennes,
17:46tous ces panneaux solaires ?
17:47Un des enjeux dont on n'a pas encore parlé,
17:48c'est le premier volet de la stratégie énergétique,
17:51c'est réduire les consommations
17:52qui ne sont pas nécessaires.
17:54Isoler les bâtiments.
17:56Isoler les bâtiments,
17:57y compris les bâtiments publics,
17:58les piscines, les gymnases,
17:59les écoles, les hôpitaux, etc.
18:01Vous êtes en train de nous dire
18:02qu'on va aller encore vers moins
18:03de consommation électrique.
18:04Mais oui, bien sûr,
18:05parce que l'objet n'est pas de...
18:06Donc on n'a pas besoin de produire plus.
18:07De consommer de plus en plus d'électricité.
18:09Moi, ce que je souhaite,
18:10c'est une substitution,
18:11chaque fois que c'est possible,
18:12de l'électricité d'origine nucléaire
18:14qu'on transporte sur de longues distances
18:15par des outils de proximité.
18:17On nous dit que c'est intermittent.
18:18C'est vrai.
18:19Il faudrait être idiot pour le nier.
18:21Par contre, je constate
18:21que nos partenaires européens
18:22sont en train de travailler
18:23sur des solutions d'accumulation,
18:25dans des batteries.
18:26On a besoin de recherche
18:27sur ce secteur
18:28pour s'améliorer encore.
18:29Est-ce que vous savez, par exemple,
18:31que la seule université espagnole
18:34qui n'a pas été touchée
18:35par le blackout hier,
18:37c'est l'université d'Alméria
18:38qui bénéficie d'une distribution électrique
18:42par des panneaux ?
18:43Nicolas Godbert,
18:43juste sur ce point évoqué
18:44par Dominique Voinet,
18:45on peut stocker l'énergie intermittente ?
18:47Il y a des solutions techniques
18:48et rentables économiquement ?
18:50En fait, il y a toujours des solutions.
18:52La solution de stockage d'électricité
18:54la plus développée aujourd'hui,
18:55c'est l'hydroélectrique.
18:57C'est d'ailleurs pour ça
18:57qu'on a développé le nucléaire
18:58en même temps que l'hydroélectrique
19:00parce que le nucléaire,
19:01ça produit en bande.
19:01Puis derrière,
19:02vous avez l'hydraulique
19:03qui fait du suivi de charge.
19:05Après, vous avez aussi les batteries,
19:07mais on peut aussi travailler
19:08à la flexibilité de consommation.
19:12Vous savez,
19:13les ballons d'eau chaude en France
19:14s'enclenchent la nuit.
19:17C'est de la flexibilité de consommation.
19:19On a décidé de placer
19:20plutôt le chauffage
19:21des ballons d'eau chaude la nuit
19:23pour passer ce qu'on appelle
19:24le creux de nuit
19:24et éviter au nucléaire de moduler.
19:26On peut faire ça sur plein de choses.
19:28On peut dire qu'on recharge
19:29les véhicules électriques
19:30des flottes d'entreprises
19:31plus tôt à midi
19:31quand il y a des surplus solaires.
19:33On peut jouer là-dessus.
19:35Donc, des solutions de stockage,
19:36il y en a.
19:36Après, il faut quantifier.
19:38Est-ce qu'on en aura suffisamment
19:39pour répondre à tous les besoins ?
19:42Aujourd'hui,
19:42on voit qu'on a des problèmes de prix.
19:44Enfin, on a des prix négatifs.
19:45Pas forcément de problèmes.
19:46On a des prix négatifs
19:47sur le réseau électrique.
19:49Ça veut dire qu'on produit trop
19:50à certains moments.
19:51La question, c'est
19:52comment est-ce qu'on absorbe
19:53ces surplus ?
19:54Donc, il faut jouer
19:54sur des questions de flexibilité.
19:56Ce n'est pas simple.
19:57L'hydroélectrique peut aider.
19:58Il y a les batteries,
19:59il y a la flexibilité de la consommation.
20:00Juste d'un mot,
20:01Dominique Boinet a évoqué
20:02le blackout en Espagne.
20:03Est-ce qu'on a des éléments
20:04d'explication sur ce qui s'est passé ?
20:05Parce que certains ont pointé
20:06notamment, justement,
20:07le côté intermittent
20:08des énergies renouvelables
20:09et une baisse de production
20:11d'un champ d'éolien
20:12qui aurait pu faire tout dérailler.
20:13Alors, c'est comme pour le Covid,
20:14je veux dire.
20:15Ceux qui sautent sur des explications
20:17alors qu'on est à peine 24 heures
20:18après le drame
20:20et que tous les efforts
20:21se sont concentrés
20:22sur la remise en service
20:23du réseau électrique
20:24et que maintenant,
20:26le travail sur l'enquête
20:27peut commencer.
20:28Tous ceux qui se sont jetés
20:29hâtivement sur des causes
20:31ont fait une grosse erreur
20:32et ont montré leurs lacunes.
20:34Alors, il y a le renouvelable.
20:35Aujourd'hui, Pedro Sanchez
20:36a accusé le nucléaire.
20:37Il y a eu les incendies,
20:38il y a eu l'interconnexion.
20:40Donc, on a dit
20:40c'est les interconnexions.
20:41Il y a plein de pistes
20:42et surtout, en fait,
20:43ce qu'il faut bien voir,
20:44c'est ce qui s'est passé en Espagne.
20:45Ce n'est pas un événement.
20:46Il y a eu une cascade d'événements.
20:51Il prendra du temps.
20:52Il va falloir réconcilier
20:53des données qui viennent de plusieurs pays.
20:53Pour l'instant, on ne sait pas
20:54et vous n'avancez pas
20:55sur l'explication.
20:56Pour l'instant, il est urgent
20:57de se faire sur ce sujet.
20:58On va faire un focus,
20:59si vous voulez bien,
21:00sur l'éolien.
21:01Ce que bon dire,
21:02c'est que soyons sérieux
21:02des solutions pour faire
21:03de l'électrification.
21:04Il y en a plein.
21:04Je peux proposer à Mme Voinet
21:06de pédaler sur un vélo électrique
21:07pour faire de l'électricité.
21:09Ça marchera.
21:09Mais à quel prix ?
21:10C'est ça la question derrière.
21:11C'est à quel prix ?
21:12Aujourd'hui, nous avons
21:13des sources d'énergie
21:13qui sont physiquement
21:15moins chères que d'autres.
21:19Et ça, c'est la physique
21:19qui le dit.
21:20L'hydraulique en premier,
21:21le nucléaire après,
21:23et après, on a la biomasse.
21:24Et derrière,
21:25on a les renouvelables
21:25intermittents.
21:25Ce n'est pas l'avis de la Cour des Comptes.
21:27Ce n'est pas l'avis
21:27sur cette question
21:28du prix de l'eau nucléaire.
21:30Moi, quand j'entends
21:31des gens se disputer
21:32sur l'histoire de prix,
21:33je regarde ce que dit
21:34la Cour des Comptes.
21:35Et la Cour des Comptes,
21:35elle dit qu'en dessous
21:36de 100 euros
21:37du mégawatt-heure,
21:39c'est aléatoire d'imaginer
21:41qu'un EPR puisse être rentable.
21:43Donc, il va falloir en tenir compte.
21:44En s'appuyant sur ce qui s'est passé
21:45dans la construction.
21:46Elle sera probablement
21:47plus chère qu'aujourd'hui.
21:49Si on veut prendre en compte
21:50l'ensemble des coûts de ce moment-là.
21:51Vous êtes capable
21:52d'écouter quelqu'un
21:53au lieu de lui couper la parole ?
21:54Pas quand il dit
21:55ou se tente bêtise à la minute.
21:56On va essayer
21:57de se respecter dans le débat.
21:59Un homme grossier,
21:59caricatural,
22:01qui fait un peu de sexisme
22:03en plus d'arrogance technocratique.
22:05Bon, sexisme, n'importe quoi.
22:06Si, si.
22:07On a les termes de parole un peu.
22:08Allez-y, monsieur Fuchet,
22:09on ne vous a pas entendu aujourd'hui.
22:10On ne vous a pas entendu.
22:11D'instant.
22:12Je voulais simplement rappeler
22:13que globalement,
22:15la consommation énergétique
22:16de la France,
22:17c'est 1500 TWh.
22:18L'objectif en 2035,
22:20c'est d'arriver à 1100 TWh.
22:22Donc, il y a bien
22:22une notion de diminution,
22:24il y a bien une notion
22:24de sobriété et d'efficacité.
22:26Vous passez
22:26de la consommation globale.
22:28Je parle du global.
22:29Parce que c'est ça
22:29qui nous intéresse.
22:30Le global, c'est fossile,
22:31c'est nucléaire
22:32et c'est renouvelable.
22:33Et donc, si on veut diminuer
22:34le global par la sobriété
22:35et l'efficacité,
22:35on va aussi fortement diminuer
22:37la part du fossile
22:37pour ne pas dépendre
22:38de ces pays non amis,
22:40instables, etc.
22:41Et aussi pour des raisons
22:42évidemment climatiques.
22:44Et donc, on est obligé
22:44de jouer, de mon point de vue,
22:46avec les deux autres leviers
22:47qui sont et le renouvelable
22:48et le nucléaire.
22:48Voilà pourquoi je dis
22:49qu'il ne faut pas les opposer.
22:52Donc ça, je pense que c'est
22:53extrêmement important
22:53de l'avoir en tête.
22:55Et en fait,
22:55ce qu'il faut bien expliquer
22:56à nos concitoyens,
22:58c'est qu'en développant
22:59et le renouvelable
23:00et le nucléaire
23:00sur notre sol,
23:02on est en train,
23:02en quelque sorte,
23:03de relocaliser notre production.
23:05Donc, d'énergie, globalement.
23:07En n'oubliant pas les gaz, etc.
23:09Il n'y a pas que le E
23:09d'électricité, encore une fois.
23:11Et tout ceci
23:11nous amène à ce moment-là
23:13à pouvoir aussi créer de l'emploi.
23:15Et tout ceci,
23:15on en a besoin dans notre pays.
23:17Donc c'est un récit,
23:18c'est ce côté-là
23:18qu'il faut aussi porter.
23:21Et ça, ça me paraît
23:21extrêmement important
23:22de l'avoir en tête
23:23parce que l'idée,
23:24c'est de produire
23:25une énergie décarbonée,
23:27une énergie locale
23:28et une énergie qui est abondante
23:30et à prix compétitif.
23:30On a compris votre point.
23:31Je voulais vous dire
23:32sur la question du prix.
23:33Je n'ai pas pu m'exprimer
23:33sur le prix, si vous permettez.
23:35Oui, le nucléaire
23:36à 60 euros du mégawatt-heure,
23:39comme le dit la Creux,
23:41on voit de l'éolien aussi
23:42de l'éolien à 80, etc.
23:45On peut se dire
23:45mais tiens, le nucléaire,
23:46ça coûte moins cher.
23:47Sauf qu'en fait, en réalité,
23:49quand on regarde les choses
23:50de manière objective,
23:51on a investi depuis longtemps
23:52sur le nucléaire.
23:53Donc quelque part,
23:54on a amorti.
23:55Alors que sur le renouvelable,
23:56on a démarré plus tard
23:57et on est en train
23:57d'industrialiser.
23:58Et donc du coup,
23:59pour développer le renouvelable,
24:00on a besoin
24:01d'un soutien plus important.
24:02Et donc c'est normal
24:03qu'à un moment donné,
24:04ça coûte un peu plus cher.
24:05En revanche,
24:06tous les nouveaux efforts
24:07qu'il va falloir faire
24:08sur le nucléaire,
24:09à la fois pour prolonger
24:10les centrales actuelles,
24:11pour les nouvelles centrales,
24:12et encore une fois,
24:13je n'y suis pas opposé,
24:14donnez-le bien.
24:15J'ai même été rapporteur
24:16de la loi sur la sûreté nucléaire.
24:18Eh bien, l'idée,
24:18c'est qu'il va falloir
24:19là aussi investir.
24:20Il va falloir aussi en parler.
24:21Il va falloir parler.
24:21Il y a aussi un coût du nucléaire
24:24aujourd'hui
24:24de ces nouveaux EPR.
24:25Donc ne disons pas
24:26que le nucléaire,
24:26c'est mieux que les ENR
24:28par rapport au coût.
24:29En fait, globalement,
24:30il faut par contre regarder
24:30que tout ça,
24:31c'est sur notre sol
24:32et que c'est de l'emploi,
24:33c'est de l'autonomie,
24:35c'est de la souveraineté
24:36et c'est ça
24:36qui est le plus important.
24:37On va faire un point
24:38sur l'éolien en mer.
24:41On va faire un point
24:42sur l'éolien en mer
24:43parce que la France
24:43a quand même
24:44une façade maritime énorme.
24:45Ça pourrait être considéré
24:47comme un atout stratégique
24:48pour la France,
24:48mais elle a pris
24:49beaucoup de retard
24:50par rapport à ses voisins.
24:51Alors, quels sont
24:52les objectifs de la France
24:53et pourquoi ça bloque
24:55sur ce point précis ?
24:56On fait le point
24:56avec Maïté Frémont.
25:0280 turbines
25:03de près de 200 mètres de haut
25:05en pleine mer
25:07au large de Saint-Nazaire.
25:09Elles sont
25:09les toutes premières
25:10éoliennes offshore de France
25:12installées là
25:13depuis trois ans
25:14après des années
25:15de tractation.
25:17À plein régime,
25:18elles produisent
25:19480 mégawatts d'électricité
25:21et alimentent à elles seules
25:23chaque année
25:24700 000 personnes.
25:251 gigawatt,
25:26c'est à peu près
25:261,5 million d'habitants
25:28par an.
25:29On a un objectif
25:29à 2050
25:30qui est de 45 gigawatts
25:32installés.
25:33Ça peut paraître beaucoup,
25:33mais quand on regarde
25:34l'espace maritime
25:35en métropole,
25:35c'est que 2%
25:36de l'espace maritime
25:37qui serait mobilisé
25:38par des éoliennes en mer.
25:40Et pourquoi on va en mer ?
25:41En fait, simplement
25:41parce qu'on a des vents
25:42qui sont beaucoup plus forts
25:43et beaucoup plus réguliers.
25:45La France compte aujourd'hui
25:46trois parcs éoliens
25:47en mer en service.
25:49Six autres sont en construction,
25:51mais certains chantiers
25:52prennent du retard,
25:53comme celui dans le Calvados
25:55qui aurait dû voir le jour
25:57l'année dernière.
25:59Un glissement de calendrier
26:00avec de lourdes conséquences financières.
26:03Ça a un autre impact économique,
26:06certains,
26:06c'est sur les entreprises
26:07qui investissent,
26:08je pense,
26:09à la sous-traitance,
26:10qui attendent des commandes
26:12de la part des développeurs
26:13pour pouvoir fabriquer
26:15les équipements,
26:15les livrer,
26:16pour pouvoir produire des services.
26:17Dix autres projets
26:19sont en phase
26:20de mise en concurrence
26:21ou de développement
26:22un peu partout
26:23sur le territoire.
26:24L'objectif de la France,
26:26construire 50 parcs éoliens
26:28en mer
26:28d'ici les 25 prochaines années.
26:32Alors Dominique Vaudet,
26:33je me tourne vers vous
26:34en priorité
26:34parce que vous allez devoir
26:35nous quitter un peu
26:36avant la fin de ce débat.
26:38Comment faire
26:38pour accélérer
26:39la production d'éoliennes,
26:41l'ouverture de champs éoliens
26:42en mer en France
26:43quand on voit
26:44tous les obstacles
26:45qui ralentissent
26:46un peu ces différents projets ?
26:47Alors on est d'accord
26:48que les éoliennes
26:49en mer ou ailleurs,
26:50c'est un des éléments
26:51d'une stratégie énergétique
26:53qui associe énormément d'outils.
26:56Donc on ne va pas mettre
26:56de l'éolien en mer
26:57n'importe où,
26:58n'importe comment.
26:59On va le faire
26:59après un travail très sérieux
27:01d'identification
27:02des sites optimaux
27:03qui ne nuiront pas
27:04à d'autres activités.
27:05Ensuite,
27:07il suffit d'écouter
27:09le syndicat
27:10des énergies renouvelables
27:10et leurs spécialistes éoliens
27:12pour se rendre compte
27:13de la lourdeur technocratique,
27:15bureaucratique
27:16de ces dossiers.
27:17Vous êtes pour
27:17la simplification administrative ?
27:19Je suis pour la simplification administrative.
27:20Même quand il y a
27:21les habitants de la région
27:22qui s'opposent ?
27:23Ce qui ne veut pas dire
27:23que c'est la phase
27:24de consultation du public
27:25qu'on doit zapper.
27:27Simplement,
27:27une consultation,
27:28elle se fait sur la base
27:29d'un dossier
27:29qui a été travaillé
27:30avec l'ensemble des acteurs.
27:32Est-ce que parmi les opposants
27:33aux éoliennes,
27:33il y a aussi des membres
27:34de votre propre famille,
27:36les écologistes ?
27:37Vous savez,
27:38ça peut arriver
27:38tout simplement
27:40parce qu'on doit choisir
27:41le meilleur site
27:43et la solution
27:43la plus adaptée
27:44aux besoins
27:45qu'on identifie,
27:46ce qui suppose
27:47un débat démocratique
27:48de qualité.
27:49Mais par exemple,
27:50si vous voulez me poser
27:51des questions précises,
27:52moi je défends
27:53un parc éolien
27:53en Bretagne du Sud
27:54qui fait l'objet
27:55d'une certaine réserve
27:56de la part
27:57des militants
27:58de mon parti,
27:59mais ça ne me fait pas
28:00changer d'avis.
28:00Celui au lard de Béli-Lamère,
28:02c'est ça ?
28:02C'est ça.
28:06Sur ces obstacles,
28:07simplification administrative,
28:09Jean-Luc Fujite,
28:10ça a été initié
28:11par le gouvernement
28:11mais visiblement
28:12ça ne suffit pas encore.
28:14Peut-être,
28:14mais on a eu
28:15dans les lois de 2023
28:17qui ont été adoptées
28:20donc à la fois
28:20sur l'accélération
28:21pour la production
28:22des énergies renouvelables
28:23et aussi pour la simplification
28:24des procédures
28:25pour le nucléaire,
28:27on a eu un certain nombre
28:28de démarches
28:28qui vont dans le bon sens
28:29et je pense que ça
28:30c'est particulièrement
28:31important, souhaitable
28:33et d'ailleurs,
28:34j'en profite
28:34puisqu'on parle de 2023
28:35pour dire que la PPE,
28:37par rapport un petit peu
28:38à ce qui a été présenté,
28:39en fait,
28:39ça ne fait pas trois mois
28:40qu'on en discute
28:41de la PPE pour 2035,
28:43ça fait plus de trois ans
28:43et il y a eu
28:44beaucoup de concertations,
28:46il y a eu des groupes
28:46de travail,
28:47il y avait des parlementaires,
28:48des élus locaux,
28:49des spécialistes,
28:50des scientifiques
28:51donc aujourd'hui,
28:52elle n'arrive pas
28:52comme un cheveu sur la soupe
28:54la PPE qui est proposée.
28:55Cette PPE,
28:56elle vient de quelque part
28:57qu'il faille éventuellement
28:58réajuster encore
28:59des paramètres,
29:00déplacer quelques curseurs,
29:01pourquoi pas ?
29:02Mais ne faisons pas
29:03semblant de découvrir
29:04que la PPE arrive
29:05comme ça d'un coup
29:05et d'ailleurs,
29:07si jamais elle n'était
29:08pas adoptée,
29:09plus tard,
29:09parce que pour l'instant,
29:11le décret n'est pas pris,
29:12il n'y a pas d'adoption
29:13de décret.
29:13C'est encore conditionné
29:14à l'adoption
29:15de la proposition de loi
29:16de Daniel Camillet.
29:17Dans certaines présentations,
29:18parfois,
29:18on pourrait croire
29:18que le décret a été pris,
29:19il n'a pas été pris,
29:20il existe.
29:20C'est-à-dire que tous les éléments
29:22sont encore dans le débat,
29:23pour vous,
29:23cette PPE,
29:24elle peut encore bouger,
29:25on peut faire bouger
29:25les curseurs.
29:26C'est ce qu'a dit le ministre,
29:27vous l'avez remarqué.
29:28Il peut y avoir des...
29:29Moi, je pense qu'il faut
29:30la publier assez rapidement.
29:32Pourquoi ?
29:33Parce que les filières
29:34ont besoin de visibilité,
29:35ont besoin de stabilité
29:36et les investisseurs
29:37ont besoin
29:38que notre investissement
29:38soit sécurisé.
29:39Et d'ailleurs,
29:40si cette PPE est retardée,
29:42ce décret est trop retardé,
29:44que va-t-il se passer ?
29:45Eh bien,
29:46on a justement
29:46des appels d'offres
29:47sur des éoliennes en mer
29:48qui ne peuvent pas être lancés.
29:49En revanche,
29:50moi, je pense qu'on peut
29:51très bien adopter le décret
29:53très rapidement.
29:54Et s'il y a un débat parlementaire
29:56qui devient un débat législatif,
29:58vous voyez ce que je veux dire,
29:59c'est-à-dire qui donne naissance
30:00à une loi programmatique,
30:02eh bien,
30:03comme la loi est supérieure au décret
30:04et que cette loi programmatique
30:05nous donne sur certains aspects
30:07une différence avec le décret,
30:09eh bien,
30:09la loi viendra écraser le décret
30:10et on réactualisera le décret.
30:11On est dans de la politique fiction.
30:13Non, je ne sais pas
30:13de la politique fiction.
30:14Je suis assez pragmatique
30:15et réaliste.
30:16Je regarde un petit peu
30:16ce qui s'est passé.
30:17Et vu ce que j'ai entendu hier
30:19et vu ce que j'ai entendu
30:20lors des débats en 2023,
30:22j'avoue être à ce stade
30:23assez sceptique
30:25sur la possibilité
30:26d'avoir un texte
30:27et qu'il soit adopté
30:28donc en partant du texte
30:29que je souhaitais voir
30:31examiner le Premier ministre,
30:32à savoir le texte
30:32qui vient du Sénat.
30:34La proposition sénatoriale
30:34est intéressante.
30:35D'ailleurs, vous remarquerez
30:36que les éléments de programmation
30:38qu'il y a dans la loi
30:41qui vient du Sénat
30:42sont très proches
30:43de ceux qui sont dans le décret
30:44en préparation de la PPE.
30:46Il faut avoir le courage
30:47de le dire.
30:48Maxime Emblar,
30:48sur les éoliennes,
30:49on a compris.
30:51Pardon ?
30:51En mer.
30:52En mer.
30:53Vous êtes contre
30:54les éoliennes en mer aussi,
30:55j'ai envie de dire.
30:56C'est-à-dire qu'il y a
30:57un enjeu d'acceptabilité
30:58très fort sur l'éolien terrestre
31:00qu'on peut comprendre.
31:01Là, on parle d'éoliennes
31:02au large des côtes françaises.
31:04Je vais vous dire...
31:04Vous n'êtes pas prêt
31:05à intégrer ces...
31:06Je vais mettre ma casquette
31:07d'ingénieur.
31:07si on ne fait pas
31:08ces éoliennes en mer
31:09au-delà du coût de production.
31:11On économise
31:1138 milliards d'euros.
31:13Il y a des emplois
31:14en jeu derrière.
31:14Et puis les taxes,
31:15ça rapporte.
31:16Attendez, attendez.
31:16C'est le coût de raccordement
31:17de ces éoliennes en mer.
31:1838 milliards d'euros,
31:19je vais vous faire un cadeau
31:20pour les chiffres.
31:21C'est l'équivalent
31:21de 4 PR2,
31:22à peu près.
31:23Vous en êtes sûr de ça ?
31:24Quand on voit le dérapage
31:25du coût de l'EPR de Flamanville.
31:264 PR2, c'est quand même
31:27pas mal.
31:28C'est assez large.
31:30C'est à peu près 4 PR2.
31:314 PR2, c'est environ
31:3240 TWh par an.
31:3440 TWh par an
31:34que ces éoliennes en mer
31:35ne produiront jamais par an.
31:374 PR2, c'est des emplois aussi.
31:39C'est à peu près
31:401000 employés par repère, etc.
31:42Je n'en pose pas
31:42les EPR aux éoliennes.
31:43On a besoin des deux.
31:44Mais je vous donne juste
31:45ce qui est plus efficace
31:46économiquement et ce qui permettra
31:47d'avoir le plus faible
31:49coût d'électricité,
31:50donc le plus fort pouvoir d'achat
31:52pour les Français,
31:52la meilleure compétitivité
31:53pour les entreprises, etc.
31:54d'y lapider notre argent
31:56dans des sources
31:56qui sont reconnues
31:57comme moins efficaces.
31:59Ce n'est pas la bonne solution.
32:01Ce que je vous propose
32:02de faire, moi,
32:03c'est de mettre
32:03tous les moyens en œuvre
32:05que nous avons
32:05pour réussir à construire
32:07nos deux premières paires
32:08de PR2 d'ici 2035.
32:10Et ce n'est pas irréaliste
32:11dans le monde.
32:12Il faut moins de 10 ans
32:13sur le lieu.
32:13La perte de savoir-faire
32:14de la filière nucléaire française.
32:16Il faut moins de 10 ans
32:17pour construire des réacteurs.
32:18Je ne vois pas pourquoi
32:19EDF ne pourrait pas...
32:21Vous dites 2035.
32:22Du coup, d'ici 2035,
32:23on réduit comment
32:24nos émissions,
32:24mais on ne fait pas
32:26de renouvelables
32:26parce qu'on n'a pas encore
32:27les nouveaux EPR.
32:29C'est quoi ?
32:29On augmente le facteur
32:30de charge du nucléaire
32:30jusqu'à 80%.
32:31On augmente,
32:32on fait du power-up,
32:33ce qui était envisagé
32:33par votre gouvernement
32:34d'ailleurs à un moment,
32:35ce que j'applaudissais,
32:36du power-up.
32:37En faisant ces deux choses-là,
32:38montant à 80%
32:39et power-up,
32:40on arrive à gagner
32:41l'équivalent en puissance
32:42de 6 EPR2.
32:44L'objectif de la PPE,
32:45c'est de passer
32:46de 60% à 30% de 6 EPR2.
32:47C'est 40 témoignateurs
32:48de faire l'augmentation
32:49du facteur de charge.
32:50Nicolas Goubert,
32:51je vous tiquez un peu
32:53sur ce que vous entendez.
32:53Non, mais je tique un peu
32:55sur ce que j'entends.
32:56Il y a la question
32:58des temps industriels.
33:01Également,
33:01il faut rapporter ça
33:02au mégawatt-heure produit.
33:04Le dernier appel d'offre
33:05d'éolien offshore,
33:06il est sorti
33:07à 45 euros
33:08du mégawatt-heure
33:09en raccordement.
33:10Je vous mets
33:10le raccordement dedans,
33:12c'est 20 euros,
33:13ça sort à 65 euros.
33:15C'est extrêmement compétitif.
33:17Après,
33:17est-ce que ça veut dire
33:18qu'il ne faut faire que ça ?
33:19Vous êtes en train
33:20de contredire
33:21les chiffres de Maxime Emblaude.
33:23Effectivement.
33:23Mais après,
33:24est-ce que ça veut dire
33:24qu'il ne faut faire que ça ?
33:25La réponse,
33:26c'est non aussi.
33:27Parce que si on prend
33:28l'énergie la moins chère,
33:30on met des grands parcs solaires
33:32au sol
33:33et c'est ce qu'il y a de moins cher.
33:34Le problème,
33:34c'est qu'on va avoir
33:34un problème d'équilibrage
33:35du réseau,
33:36d'occupation des sols
33:37et on ne peut pas faire
33:38qu'une technologie comme ça.
33:40C'est pour ça qu'il faut avancer
33:41en parallèle sur les deux
33:42et l'électrifier.
33:43Et 18 gigawatts,
33:44ça produit quand même
33:46pas mal de terawatt-heure
33:47d'éolien en mer.
33:48On regardera les chiffres ensemble
33:49si vous le souhaitez.
33:50Mais voilà,
33:51il ne faut pas opposer les deux
33:52et surtout,
33:52il faut rapporter ça
33:53au mégawatt-heure produit.
33:54C'est pour ça
33:55qu'on a besoin d'un mix.
33:56Il faut prendre en compte
33:56les temps industriels.
33:58Peut-être 2035,
33:59mais là,
34:00le calendrier d'EDF
34:01a l'air de glisser
34:01sur 2038 pour les EPR2.
34:03Donc effectivement,
34:04il faut faire des choses avant
34:05et augmenter le facteur
34:06de charge du nucléaire.
34:07C'est souhaitable,
34:08mais ce ne sera pas suffisant
34:09à condition de faire
34:10l'électrification correctement.
34:11Ça fait beaucoup de scie,
34:12mais ça fait ça
34:13le mot de scie global.
34:14On a compris
34:14qu'on n'a pas fini
34:15de débattre de cela.
34:16Merci à tous les trois
34:17d'être venus sur le plateau
34:18de Savoie-Garde
34:18et merci à Dominique Voinet
34:19qui a dû nous quitter
34:19un peu avant
34:20comme je vous l'ai expliqué.
34:22C'est le hasard de l'actualité
34:23qui veut cela,
34:24mais après,
34:24Dominique Voinet,
34:25on accueille une autre
34:26ancienne ministre
34:27de l'Environnement
34:27qui a dirigé les Verts
34:29pendant longtemps.
34:30Bonsoir,
34:30Cécile Duflo.
34:31Bonsoir.
34:38Un index sur la place
34:39qu'occupent les femmes
34:40dans la politique en France
34:42et les résultats
34:43ne sont pas glorieux.
34:44On voit cela
34:44avec Hélène Bonduelle.
34:46Si on vous invite,
34:47Cécile Duflo,
34:48c'est pour évoquer avec vous
34:50les inégalités
34:51face au pouvoir.
34:53Selon le nouvel index
34:54lancé par votre ONG
34:55Oxfam,
34:5628% seulement des femmes
34:58ont des postes clés
34:59en France.
35:00Un index sur la féminisation
35:02du pouvoir
35:03que vous sortez
35:0480 ans jour pour jour.
35:05Au nombre des électeurs
35:07s'ajoute pour la première fois
35:08la foule des électrices.
35:10Après l'accès au vote
35:11des femmes
35:11pour la première fois.
35:12Au hasard des quartiers,
35:13voici Jeanne Boitel,
35:15impassible.
35:17Et Marie Dubas,
35:19souriante.
35:20Quelques mois plus tard,
35:2233 femmes
35:22devenaient députées,
35:24des pionnières.
35:25Et puis des femmes,
35:27des communistes
35:27et des socialistes.
35:30Mais 80 ans plus tard,
35:31les femmes sont encore
35:32largement sous-représentées
35:34dans les sphères du pouvoir,
35:36notamment en politique.
35:3736% de femmes députées,
35:40ça plafonne depuis 2017.
35:4250% de femmes au gouvernement,
35:44mais aucune à des postes
35:45régaliens.
35:47Et si Edith Cresson
35:48et Elisabeth Borne
35:49ont accédé au poste
35:50de Premier ministre,
35:51elles sont les seules.
35:52En réalité,
35:53ce sont tous les niveaux
35:54du pouvoir
35:54qui sont très masculins.
35:5780% des cabinets
35:58du gouvernement Bayrou
35:59sont des hommes.
36:00Les femmes représentent
36:01seulement 21% des maires,
36:03à peine 30%
36:05des présidences de régions.
36:07Et pourtant,
36:07des solutions existent,
36:09dites-vous.
36:09Des modes de scrutin
36:11qui obligeraient
36:11à la parité
36:12ou encore des sanctions
36:14plus lourdes
36:14pour les partis
36:15qui ne la respectent pas.
36:16Bonsoir,
36:18Cécile Duflo.
36:19Bonsoir.
36:20Alors, Hélène Bonduelle
36:20l'évoquait à l'instant.
36:22Il y a 80 ans,
36:23jour pour jour,
36:23les femmes votaient
36:23en France pour la première fois.
36:2580 ans après,
36:26seuls 28% des postes clés
36:28sont occupés par des femmes.
36:29Qu'est-ce qui empêche
36:29les femmes d'accéder
36:30à ces postes-là ?
36:31Est-ce que ce sont
36:32les hommes, tout simplement,
36:33ou est-ce que la question
36:34est un peu plus complexe ?
36:35La question est forcément
36:36plus complexe,
36:37mais il y a d'abord
36:38cent années
36:39pendant lesquelles
36:40tous les hommes ont pu voter
36:41et les femmes
36:41n'ont pas pu voter.
36:43Donc, le pouvoir
36:44s'est constitué entre hommes.
36:46On a eu très peu
36:47de femmes ministres
36:48à l'époque
36:49où elles n'étaient pas électrices.
36:51Et puis,
36:51la représentation du pouvoir
36:53lui-même
36:54a valorisé
36:55les codes de la virilité,
36:56donc a aussi été
36:57très excluant
36:58pour les femmes.
36:59Ce qui est certain,
37:00c'est que la loi
37:01sur la parité a montré
37:02que si on mettait
37:03en place des règles,
37:04on pouvait faire bouger
37:05les choses.
37:05Dans les conseils départementaux,
37:07c'est évidemment
37:08une grande transformation
37:09entre les élections
37:10uninominales
37:11et les élections
37:12de binômes.
37:13Ça a tout changé.
37:13Binôme,
37:14un homme,
37:14une femme
37:14à chaque fois.
37:15Exactement.
37:16Ce qui a évité
37:16que les femmes
37:17soient uniquement
37:17des suppléantes
37:18comme c'était le cas
37:18des conseillers généraux
37:19avant.
37:20Vous avez été une femme
37:21politique avant
37:21de diriger Oxfam.
37:22Vous avez vu de l'intérieur
37:23comment se compose
37:24un gouvernement,
37:25comment un parti
37:26décide d'investir
37:27une femme ou un homme
37:28dans telle ou telle
37:29circonscription
37:30qui est gagnable
37:31ou qui ne l'est pas.
37:32C'est l'un des biais
37:33aussi de la loi
37:34sur la parité.
37:35Quelle leçon
37:36est-ce que vous en tirez
37:37vous aujourd'hui ?
37:38La leçon que j'en tire,
37:38c'est que c'est possible
37:39de faire autrement.
37:40Si on veut lire
37:40autant d'hommes
37:41que de femmes,
37:41on peut le faire.
37:42Comme vous le dites,
37:42les partis sont très
37:43à même d'évaluer
37:45la gagnabilité
37:46de telle ou telle
37:47circonscription.
37:48Ce qui est sûr aussi,
37:49c'est que les dispositions
37:50actuelles,
37:51notamment au niveau
37:52de l'Assemblée nationale,
37:53la sanction financière
37:55n'est pas suffisante.
37:56Ce n'est pas Oxfam
37:57qui le dit,
37:57c'est le rapport
37:58au Conseil à l'égalité
37:59qui d'ailleurs propose
38:00de la multiplier par 5
38:02pour être encore
38:02plus dissuasif.
38:03Ça permet aussi
38:04de réfléchir
38:05aux modalités d'élection.
38:08il est gratuit en ligne
38:11sur le site
38:11oxfamfrance.org.
38:13C'est qu'on est allé
38:13au-delà de juste
38:14le gouvernement
38:15et les députés
38:17et les sénateurs.
38:18On est allé voir
38:19les postes de direction
38:20de cabinet,
38:21les postes de hauts fonctionnaires,
38:23les postes de direction générale
38:24des services
38:24dans les collectivités.
38:26Et là aussi,
38:26on voit qu'il y a
38:27beaucoup de chemin
38:28à parcourir.
38:29Et donc,
38:29plus on reste
38:30dans cette situation,
38:31plus aussi ça freine
38:32l'accès des femmes
38:33aux responsabilités.
38:34Donc, c'est pour ça
38:35qu'il faut qu'il y ait
38:35un acte 2
38:36de la parité
38:37pour pouvoir faire
38:38bouger les choses.
38:39On va évoquer cet acte 2
38:40mais avant ça,
38:40on va quand même
38:41poursuivre le diagnostic
38:41fait par Oxfam.
38:43Peut-être d'abord
38:43sur le côté gouvernement,
38:45la place des femmes
38:45dans le gouvernement en France.
38:47Alors,
38:47de prime abord,
38:48on a l'impression
38:48que la France
38:49est plutôt bonne élève
38:49avec une parité respectée
38:51aujourd'hui en tout cas.
38:52Mais quand on rentre
38:53dans les détails,
38:53on voit que sur les ministères
38:55dits régaliens,
38:56donc les plus importants
38:57en termes de pouvoir,
38:58les femmes sont absentes.
39:01En tout cas aujourd'hui.
39:01Aujourd'hui,
39:02zéro femme.
39:03C'est ça le vrai baromètre ?
39:04Il n'est pas là
39:05le vrai baromètre.
39:05C'est un très bon baromètre.
39:06Oui, bien sûr,
39:06il est là.
39:06On pourrait l'évaluer aussi
39:07en fonction des budgets
39:08qui sont gérés.
39:09Ce qui est sûr,
39:09c'est que si on regarde
39:09dans le monde
39:10quel est le principal poste
39:12ministériel occupé
39:13par les femmes,
39:13c'est celui du droit
39:14des femmes
39:15et ensuite de la famille.
39:16Donc, ça dit quelque chose.
39:19Ce qui est sûr,
39:20c'est que ça n'est
39:21vraiment pas une fatalité.
39:22Il y a eu un moment
39:23en France,
39:23c'était sous Nicolas Sarkozy,
39:25où les postes régaliens
39:26étaient...
39:26Effectivement,
39:27c'était le gouvernement
39:28Fillon 2,
39:29de mémoire, je crois.
39:35Mais ça veut dire
39:36que finalement,
39:37il n'y a pas forcément
39:38de clivage droite-gauche
39:38sur cette question
39:39quand on voit
39:39que c'est un gouvernement
39:40de droite
39:41qui a offert,
39:42entre guillemets,
39:42cette possibilité aux femmes
39:43d'être sur des ministères
39:44régaliens.
39:45Alors, ce qui est sûr,
39:46c'est que les avancées
39:47des droits des femmes
39:48en matière politique,
39:49elles ont fluctué
39:50le lendemain
39:52de la Seconde Guerre mondiale,
39:52dont l'accession à...
39:54Enfin, l'éligibilité
39:56et la capacité de voter.
39:58Mais les lois de la parité
39:59qui ont, elles,
40:00été votées par la gauche
40:00ont fait beaucoup
40:01avancer les choses.
40:03Mais ça n'est pas une garantie.
40:04C'est-à-dire que la famille politique
40:05n'est pas une garantie
40:07pour que les choses progressent.
40:08Et ce qui est certain,
40:09c'est qu'au Parlement,
40:10là, c'est quand même
40:11très significatif,
40:12on a reculé.
40:13C'est-à-dire que la part
40:14des femmes a diminué.
40:15Ça, c'est le bilan
40:16que vous faites
40:17de cette nouvelle assemblée
40:19issue de la dissolution.
40:20Comment vous expliquez,
40:21justement,
40:21alors qu'on était plutôt
40:22sur une pente ascendante
40:23où les femmes occupaient
40:25de plus en plus de places
40:25à l'Assemblée,
40:27numériquement,
40:28et puis aussi
40:28sur des postes clés,
40:30comment vous expliquez
40:31ce recul aujourd'hui ?
40:32Je pense qu'il y a quelque chose
40:33d'assez...
40:34D'ailleurs,
40:34qui illustre à quel point
40:35il faut des règles
40:36et il faut du volontarisme politique,
40:39c'est que dans l'urgence,
40:40plouf, plouf, plouf,
40:40on retombe sur les vieilles habitudes
40:41et hop, on met...
40:43C'est ça qui s'est produit
40:43il y a un an.
40:44Oui, c'est ça qui s'est produit
40:45très simplement.
40:45C'est-à-dire que,
40:46instinctivement et spontanément,
40:48un certain nombre de parties
40:49ont massivement investi des hommes
40:51et donc le résultat
40:52s'en est ressenti.
40:53Donc, c'est vraiment très important
40:54de se dire que,
40:55si on ne le fait pas
40:56de façon volontaire,
40:58ça ne se fait pas naturellement.
41:00Je parlais des conseillers départementaux,
41:02mais on pourrait parler des maires.
41:04Aujourd'hui,
41:04les conseils municipaux
41:05sont paritaires,
41:06ils vont l'être aussi
41:07dans les petites communes.
41:08On est à peine à 20%
41:09de femmes maires.
41:10Mais on a 20% de femmes maires.
41:11Et donc, après tant d'années,
41:13y compris avec des listes
41:14aux élections municipales
41:15qui étaient des listes paritaires,
41:17ça ne suffit pas
41:17pour que les femmes
41:18deviennent maires.
41:21Donc, il faut continuer
41:22de remettre l'ouvrage
41:24sur le métier
41:24et puis aussi,
41:25commencer très tôt
41:26sur la représentation du pouvoir.
41:28Dès l'enfance,
41:29on sait que,
41:29je parlais des codes de la vérité
41:31qui sont associés
41:32aux codes du pouvoir
41:32parce que l'histoire,
41:34on est aussi un pays
41:34où, à cause de la loi Salix,
41:37c'est que les hommes
41:38qui pouvaient être rois.
41:39Donc, c'est vraiment inscrit
41:40dans une espèce
41:40de gêne collectif.
41:41Et donc, il faut mettre en place
41:43des règles, des mesures,
41:46des politiques volontaristes
41:47pour inverser la tendance.
41:48Alors, vous liez aussi
41:49l'enjeu de la place
41:50des femmes en politique
41:51à l'enjeu des droits
41:52des femmes dans la société.
41:54Il faut des femmes
41:55au poste clé
41:56pour faire progresser
41:57les droits des femmes,
41:58selon vous ?
41:58Alors, d'abord,
41:59la conquête du droit de vote,
42:01c'est une conquête de féministes.
42:02On a le droit
42:03à des femmes
42:03qui se sont engagées
42:04de longue date.
42:05Elles ont parfois été soutenues
42:07par des hommes,
42:08mais pas toujours.
42:08C'est vraiment
42:09un combat de femmes.
42:10Et d'ailleurs,
42:10toutes les avancées
42:11des droits des femmes,
42:12que ce soit sur l'IVG,
42:16l'accès à la contraception,
42:17enfin, toujours,
42:19ce sont des femmes militantes,
42:20engagées.
42:21Mais si on regarde
42:21les dernières avancées,
42:22par exemple,
42:23la PMA pour toutes,
42:24la constitutionnalisation
42:25de l'IVG...
42:26C'est encore des femmes.
42:27C'est pas Emmanuel Macron ?
42:28C'est des femmes
42:29qui ont porté,
42:31notamment sous le biais
42:32de propositions de loi,
42:33pour faire bouger les choses.
42:34Avant qu'Emmanuel Macron
42:35ne s'en parle du sujet.
42:35Il avait décidé
42:36de faire de ces sujets-là
42:38la grande cause.
42:39Et là aussi,
42:40on avait publié un rapport
42:41qui s'appelait
42:41Grande Cause,
42:42Petit bilan,
42:42pour dire qu'au-delà
42:43des paroles,
42:44en matière d'égalité,
42:46ce qui fonctionne,
42:46ce sont les actes.
42:47Les grands engagements,
42:49la main sur le cœur,
42:49ça ne suffit pas
42:50si on ne met pas en place
42:51des politiques qui permettent
42:52d'aller au bout
42:53de ces engagements.
42:54Alors, vous le disiez,
42:55à l'instant,
42:56vous réclamez un acte 2
42:57de la parité
42:57et vous dites
42:57qu'il faut en passer
42:58par la loi.
42:59Qu'est-ce qu'il faut mettre
42:59concrètement dans la loi
43:01pour changer cette donne ?
43:02Alors, on a fait nôtre
43:03les recommandations
43:03du Haut Conseil à l'égalité
43:05qui ont très clairement
43:06proposé un certain nombre
43:08de pistes,
43:08notamment de réfléchir
43:10aux règles électorales.
43:12On a vu sur les conseils
43:13départementaux,
43:13on voit qu'au Parlement européen,
43:15là, les choses fonctionnent.
43:16Parce qu'on fonctionne
43:17sur de la proportionnelle,
43:18scrutin de liste ?
43:19C'est-à-dire qu'il faut passer
43:20à la proportionnelle
43:22aux législatives ?
43:22On peut avoir
43:23des proportionnelles correctives
43:25aussi, il y a plein
43:25de scrutins mixtes,
43:26donc il y a tout un tas
43:28de dispositifs
43:28qui permettraient
43:29d'atteindre cet objectif,
43:30augmenter les pénalités
43:31pour être très dissuasifs
43:33sur les partis.
43:33Parce qu'elles ne le sont pas
43:34aujourd'hui ?
43:34C'est quoi la pénalité
43:35aujourd'hui pour un parti
43:36qui ne respecte pas
43:36un équilibre homme-femme
43:38dans ses candidatures
43:38aux législatives ?
43:39Alors, en fait,
43:40c'est sur la première part
43:41du financement public,
43:42c'est-à-dire celui
43:42qui est lié au voie récoltée
43:45lors du premier tour
43:46des élections législatives
43:47et c'est de l'ordre
43:49de 30 à 50 %
43:50du financement
43:51qui aurait dû être reçu,
43:53qui est amputé
43:54par tranche
43:56de non-parité.
43:58Donc, c'est un petit peu compliqué
44:00mais ce qui est sûr
44:01c'est que le montant
44:01qui peut pourtant
44:02parfois se compter
44:03en millions d'euros
44:03n'est pas suffisamment
44:04dissuasif pour les partis
44:05pour qu'ils s'obligent
44:07à présenter.
44:07Je dis bien,
44:08on parle juste là
44:09de présenter,
44:09on ne parle même pas
44:10de parité de résultat,
44:11on parle juste
44:11de présentation de candidature.
44:13Et sur les autres scrutins,
44:14les municipales par exemple ?
44:16Alors, sur les municipales
44:17et sur le fait
44:17qu'il y ait des maires,
44:19je pense que...
44:19Parce qu'on a déjà du mal
44:20à avoir des candidats
44:21dans certaines communes
44:22donc il faut rajouter ce critère.
44:23Oui, parce que les dernières études
44:24ont montré quand même
44:24il y a beaucoup de gens
44:25qui continuent de se présenter
44:27et que si c'est plus ouvert
44:29on peut aussi avoir des gens
44:29qui ne se poussent pas du col
44:31pour être candidats
44:31mais qui, si on va les chercher,
44:34pourront être candidats.
44:35Vous savez, moi,
44:35mon histoire de femme politique
44:37c'est d'avoir été dans un parti
44:39qui a toujours mis la parité
44:41dans ses statuts
44:44et dans toutes les fonctions
44:44et on est venu me chercher
44:45en me tapant sur l'épaule
44:46en me disant
44:46en fait, ce serait bien
44:47qu'il y ait une femme
44:48mais je n'aurais jamais été candidate
44:49moi, spontanément
44:50et je pense que c'est souvent
44:52le cas des femmes
44:52parce qu'elles sont socialisées
44:54comme ça
44:54c'est-à-dire qu'elles sont
44:56évidemment des exceptions
44:58comme dans toutes les situations
45:00mais l'immense majorité des femmes
45:02elles sont moins
45:02à se mettre en avant
45:04pour être désignées candidates.
45:06Une question de style
45:08sur ce rapport d'Oxam
45:09il est rédigé
45:09en écriture inclusive
45:10ça veut dire
45:12que la féminisation des mots
45:13ça fait partie
45:14du combat politique aussi ?
45:15Oui, la féminisation
45:16et il y a des gens
45:17que ça crispe
45:18mais moi je voudrais
45:19les détendre
45:19en fait
45:20la féminisation du langage
45:22y compris en politique
45:23elle est déjà de faite
45:25vous parlez de la ministre
45:27il y a des articles
45:28à l'époque
45:29où j'ai commencé la politique
45:30on disait que le ministre
45:31était arrivé
45:32dans une robe
45:33il y a des femmes ministres
45:34qui demandaient
45:35à être appelées
45:36madame le ministre
45:37et ça c'est très intéressant
45:38pourquoi ?
45:39parce que ça faisait plus sérieux
45:40moi j'ai été traumatisée
45:41entre guillemets
45:42par mon tout premier travail
45:44où j'avais écrit des lettres
45:45et je ne savais pas en fait
45:46donc j'avais écrit
45:47la directrice de cabinet
45:48et ma responsable
45:50à l'époque
45:50elle m'avait jeté la lettre
45:51en me disant
45:51elle est quoi ?
45:52elle n'est pas directrice d'école
45:54elle est directeur de cabinet
45:55donc il fallait écrire
45:56madame le directeur de cabinet
45:57et donc quand on explique
45:58à des jeunes filles
46:00à des femmes
46:01que pour que ce soit sérieux
46:03il faut qu'elles aient
46:03un titre masculin
46:04on voit bien que
46:05on en est sortis de ça
46:06aujourd'hui
46:07bien sûr
46:07c'est pour ça que je vous dis
46:08que la féminisation du langage
46:09maintenant quand on parle
46:10d'une femme ministre
46:11et vous dites ça crispe aussi
46:12ce qui peut crisper aussi
46:13c'est le sentiment
46:14peut-être qu'on tord la langue
46:17mais la langue
46:19elle évolue tout le temps
46:19elle change tout le temps
46:20et heureusement
46:21elle est vivante
46:22le français
46:23on ne parle pas
46:23le français de l'époque
46:25de Baudelaire
46:26on ne parle pas
46:27le français de l'époque
46:28de Rabelais
46:28le français c'est une langue
46:29vivante
46:30et la non-féminisation
46:33des mots
46:33c'est plutôt ça
46:34qui était une convention
46:36il y avait des ambassadrices
46:37et on a supprimé
46:38ce terme là
46:39c'était les femmes
46:39qui accompagnaient
46:40les princesses
46:41qui allaient se marier
46:41à l'étranger
46:42c'était
46:42elles étaient nommées
46:43par le roi
46:43elles étaient ambassadrices
46:45et on a ramené ce mot
46:46au statut
46:47pendant un temps
46:48de femme de l'ambassadeur
46:49donc en fait
46:50la convention
46:51a plutôt été
46:52de masculiniser le langage
46:54plutôt que de le laisser vivre
46:55comme il vivait
46:56d'ailleurs précédemment
46:56on parle beaucoup aussi
46:57aujourd'hui
46:58de la montée
46:59des idées masculinistes
47:00dans la société française
47:01chez une partie
47:02des hommes
47:03chez les jeunes hommes
47:04notamment
47:05chez certains jeunes hommes
47:05chez certains jeunes hommes
47:07oui oui
47:07quand vous l'expliquez ça ?
47:09quand il y a des révolutions
47:10et des grandes avancées
47:12et je pense que
47:13MeToo a été
47:13un accélérateur
47:15de prise de conscience
47:15des violences faites aux femmes
47:17du sexisme
47:17dans la société
47:18il y a des moments
47:20de backlash
47:20donc de réactions
47:22violentes
47:23en contre
47:24mais ça ne veut pas dire
47:25qu'il faut lâcher les choses
47:26au contraire
47:27il faut aussi être
47:28je pense
47:29pédagogue
47:30et c'est pour ça
47:31que je pense
47:31que la question
47:32de travailler sur ces sujets
47:33dès la petite enfance
47:34c'est très important
47:35ça permet
47:36que les femmes
47:37aussi ne s'excluent pas
47:39des carrières scientifiques
47:40et ça permet aussi
47:40de libérer les hommes
47:41parce qu'être prisonnier
47:42d'une identité masculine
47:44où il faut être tout le temps
47:44fort, solide
47:45ça a aussi fait des drames
47:47Alors
47:47pour conclure
47:48on va parler un petit peu
47:49politique quand même
47:50parce que vous avez été
47:51dans ce milieu
47:52vous avez baigné dedans
47:53il y a eu une activité
47:53riche dans votre ancien parti
47:55vous n'en êtes plus membre
47:56je crois les écologistes
47:57Non
47:57Vous n'en êtes plus membre
47:58Marie Tourdelier
47:59reconduite à la tête
48:00de ce parti
48:00comment vous jugez
48:02son bilan ?
48:03Écoutez
48:03on parle d'elle
48:03dans ce rapport
48:04c'est la seule femme
48:05à diriger un parti
48:06un des dix grands partis
48:07politiques en France
48:08Et elle est critiquée
48:09pour une forme
48:09d'autoritarisme
48:11notamment par certains écologistes
48:12un manque de démocratie
48:13dans son fonctionnement
48:14Il y a eu la vie
48:15des organisations
48:16Ce sont des critiques
48:16qu'on adresse plus aux hommes
48:17en général qu'aux femmes
48:18Les expressions
48:18des uns et des autres
48:20sont totalement libres
48:20Moi je ne m'exprime pas
48:22sur la vie partisane
48:23aujourd'hui
48:24parce que ce n'est pas mon rôle
48:25mais je le dis
48:26c'est aujourd'hui
48:27la seule femme
48:28et quelle femme
48:29qui dirige
48:29un parti politique
48:30en France
48:31et il n'y en a eu
48:31pas tant que ça
48:32finalement
48:32Et vous la politique
48:33c'est définitivement terminé ?
48:35Écoutez pour l'instant
48:36et ça fait maintenant
48:37presque autant de temps
48:38que j'ai été secrétaire nationale
48:39des Verts
48:39que je dirige Oxfam
48:40avec un immense bonheur
48:42et avec le sentiment
48:42que ça contribue à faire
48:43Qu'est-ce qui pourrait vous
48:44faire changer d'avis ?
48:45La perspective d'une victoire
48:46du Rassemblement national
48:47en 2027 ?
48:48Alors je pense que
48:48de toute façon
48:49l'engagement contre
48:49l'extrême droite
48:50et contre les idées
48:51qui fracturent notre pays
48:52c'est un engagement
48:52qu'on peut avoir
48:53à plein d'endroits
48:54dans le milieu politique
48:55mais lors des élections
48:57législatives de juillet
48:59je pense qu'on doit
49:00pour le coup
49:00en tant qu'observatrice
49:01et engagée
49:02à la mobilisation
49:03de la société civile
49:04l'efficacité
49:05des reports de voix
49:07dans l'entre-deux-tours
49:08qui ont évité
49:09une majorité
49:10que j'aurais considérée
49:11comme dramatique
49:11à l'extrême droite
49:12donc c'est un engagement
49:14qui est un engagement
49:14politique
49:16au sens profond du terme
49:18de croire
49:18qu'une société
49:19plus inclusive
49:20plus juste
49:21et plus féministe
49:22c'est possible
49:22Merci beaucoup
49:23Cécile Duflo
49:23d'être venue sur LCP
49:25Merci
49:25Et on ouvre la dernière partie
49:37de Savourgarde
49:38avec notre grand angle
49:39consacré ce soir
49:40à l'assassinat
49:41d'Abou Bakar Sissé
49:42et à la polémique
49:43sur la façon
49:43dont le ministre
49:45de l'Intérieur
49:45a réagi
49:46Abou Bakar Sissé
49:47je vous le rappelle
49:48c'est ce jeune musulman
49:49qui a été poignardé
49:50à plusieurs reprises
49:50vendredi
49:51en pleine prière
49:52dans une mosquée
49:53du Gard
49:53Les députés ont observé
49:55une minute de silence
49:56aujourd'hui
49:57pour lui rendre hommage
49:57mais la polémique
49:58a vite repris le dessus
50:00Clément Perrouot
50:00La présidente
50:03Yael Brunpivet le sait
50:04la séance de questions
50:05au gouvernement du jour
50:06s'annonce souleuse
50:08Elle va être dominée
50:09par un sujet
50:10la mort d'Abou Bakar Sissé
50:12Bonjour à tous
50:13la séance est ouverte
50:14Dès le début
50:15elle appelle à l'apaisement
50:16Honorer la mémoire
50:17d'un homme
50:18et respecter la douleur
50:18de sa famille
50:19c'est rejeter
50:21toute instrumentalisation
50:22politique de ce drame
50:23En la mémoire
50:24d'Abou Bakar Sissé
50:25je vous invite
50:26à observer
50:27une minute de silence
50:29Cet hommage
50:34la présidente
50:35l'a décidé
50:36quelques minutes
50:36avant la séance
50:37demandée par
50:38la France insoumise
50:39il ne faisait pas
50:40consensus
50:41chez tous les groupes
50:42politiques
50:42Dans les rangs
50:44le calme sera
50:45de courte durée
50:46la France insoumise
50:47monte rapidement
50:48au créneau
50:48Monsieur le Premier ministre
50:50l'islamophobie
50:51tue en France
50:52Cette stigmatisation
50:55est orchestrée
50:57alimentée quotidiennement
50:58par les plus hautes
50:59autorités de l'Etat
51:00Votre ministre de l'Intérieur
51:02lorsqu'il crie
51:03abat le voile
51:04utilise des mots
51:05qui poussent au crime
51:06C'est simplement un prétexte
51:08un prétexte
51:09à la récupération
51:10Vous voulez diviser
51:11la France
51:12Vous voulez
51:13comme à votre habitude
51:14hystériser le débat politique
51:16Je ne vous laisserai pas faire
51:18Vous abîmez notre pays
51:19quand vous le communautarisez
51:21Plus tôt dans la journée
51:23la famille d'Abou Bakar Sissé
51:25des élus de gauche
51:26des représentants d'associations
51:28et des militants antiracistes
51:30ont tenu à l'Assemblée
51:31une conférence de presse
51:32Ils ont exprimé
51:33leurs émotions
51:34et leurs colères
51:35C'était quelqu'un
51:36de bien associable
51:37qui était un modèle
51:39pour nous tous
51:40Les mots
51:41il faut les nommer
51:41C'est un crime islamophobe
51:43C'est un acte terroriste
51:45Et aujourd'hui
51:47nous avons peur
51:48Pourquoi un homme noir
51:50prend-il 50 coups de couteau
51:52dans une mosquée ?
51:53Pourquoi un homme noir
51:55doit mourir aujourd'hui
51:57et qu'on doit réclamer
51:58cette vérité
51:59cette justice ?
52:00Cette journée à l'Assemblée
52:01l'a clairement illustré
52:02La mort d'Abou Bakar Sissé
52:03prend désormais
52:04une tournure
52:05très politique
52:06Bonsoir Marie-Pierre Bourgeois
52:08Et bienvenue
52:09dans Ça vous regarde
52:10Vous êtes journaliste politique
52:11et vous avez suivi de près
52:12ce dossier
52:14pour le site de BFM
52:16Et puis à mes côtés
52:16également Stéphanie Despierres
52:18que nos téléspectateurs
52:18connaissent bien
52:19Bonsoir Stéphanie
52:20journaliste donc parlementaire
52:21à LCP
52:22On commence avec vous Stéphanie
52:23Vous avez passé un peu
52:24la journée dans les couloirs
52:25de l'Assemblée
52:26à essayer de démêler
52:27un peu les fils
52:27de cette polémique
52:29autour d'une minute de silence
52:30qui n'allait pas de soi
52:31Pourquoi ?
52:33Et bien parce que
52:33le nouveau Front Populaire
52:34tous les présidents
52:35et présidentes
52:36de groupe de gauche
52:37ce matin en conférence
52:38des présidents
52:38c'est la réunion traditionnelle
52:39des présidents de groupe
52:40à l'Assemblée
52:41le mardi matin
52:42ont demandé une minute de silence
52:43Normalement
52:45les règles de l'Assemblée
52:46disent qu'il n'y a pas
52:46de minute de silence
52:47pour des cas particuliers
52:49et du coup
52:51il y a eu un débat
52:52à ce moment-là
52:54la présidente de l'Assemblée
52:55explique qu'elle a constaté
52:56qu'il n'y avait pas
52:56de consensus
52:57et pas de majorité
52:58pour organiser
52:59une minute de silence
53:00donc elle a décidé
53:01qu'il n'y en aurait pas
53:02sauf qu'à la sortie
53:03il n'y a que Marine Le Pen
53:04qui s'est formellement opposée
53:05à ce qu'il y en ait une
53:06pendant cette réunion-là
53:07sauf qu'après
53:08tous les groupes de gauche
53:10sont intervenus dans les médias
53:11et ont fait monter la pression
53:12en disant que ce n'était pas normal
53:13qu'il y avait deux poids deux mesures
53:15qu'il fallait absolument
53:16symboliquement avoir
53:17une minute de silence
53:18et finalement
53:19à peu près
53:21une heure
53:22deux heures avant
53:23le début des questions
53:25au gouvernement
53:25Yaël Braun-Pivet
53:26a fait savoir
53:27qu'elle avait changé d'avis
53:29et qu'il y aurait bien
53:30une minute de silence
53:31ce qu'on sait
53:32c'est que Marc Fénaud
53:33notamment le président
53:33du groupe Modem
53:35qui n'était pas
53:36à la fin de la conférence
53:37des présidents
53:38donc qui n'avait pas donné
53:39son avis
53:39en fait a décroché son téléphone
53:41a appelé Yaël Braun-Pivet
53:42et lui a dit
53:43je pense que c'est nécessaire
53:44de faire cette minute de silence
53:46et ça a forcément
53:47pesé dans la balance
53:48Vous évoquez l'existence
53:50de règles sur l'organisation
53:52de ces minutes de silence
53:53dans l'hémicycle
53:53quelles sont ces règles exactement ?
53:55Alors il y a eu déjà
53:56des polémiques
53:56sur certains qui voulaient
53:57faire des minutes de silence
53:59d'autre part
53:59donc les règles avaient été
54:00un peu clarifiées
54:01en janvier cette année
54:02pendant la conférence des présidents
54:04tout le monde s'était mis d'accord
54:05pour dire que
54:06c'était automatique
54:07ces minutes de silence
54:08pour rendre hommage
54:09à des policiers
54:10des gendarmes
54:10des militaires
54:11qui étaient tués
54:12en service
54:13ou à des personnalités françaises
54:15importantes
54:16ou à des victimes
54:17d'actes de terrorisme
54:18en France
54:18ou à l'étranger
54:19mais que pour le reste
54:21il y aurait des minutes de silence
54:23quand il y avait une forte émotion
54:24mais qu'il n'y aurait pas
54:25de minutes de silence
54:26pour les cas particuliers
54:27en fait le débat s'était posé
54:28en janvier
54:29au moment de la mort
54:31du jeune Elias
54:32tué à Paris
54:32par deux adolescents
54:34qui voulaient lui voler son portable
54:36Marie-Pier Bourgeois
54:37sur cette minute de silence
54:38on a revu les images
54:39dans le reportage
54:40dans le sujet de Clément Perrault
54:41et on voit que
54:41tous les députés
54:42présents dans l'hémicycle
54:43se sont levés
54:44mais que dans les rangs
54:45du RN et de l'UEDR
54:47il y avait très peu
54:48de monde présent
54:48vous avez une explication
54:50à cela ?
54:50Alors vous le disiez
54:51il n'y a que Marine Le Pen
54:53qui s'est vraiment opposée
54:54à cette minute de silence
54:55dans le camp du Rassemblement National
54:56on exprime qu'on est en train
54:57d'instrumentaliser
54:58ce fait divers
55:00et c'est pour ça
55:00que les députés
55:01du Rassemblement National
55:02n'ont pas voulu être
55:02dans l'hémicycle
55:03à ce moment-là
55:04une fois les minutes de silence
55:05écoulées
55:05ils sont rentrés
55:06dans l'hémicycle
55:07là où il y a une relative hypocrisie
55:09c'est qu'il y avait
55:09une minute de silence
55:10pour Philippine
55:11rappelez-vous
55:11cette jeune femme
55:12tuée dans le bois de Boulogne
55:13il y en a eu également une
55:14pour Thomas
55:15mort à Crépole
55:15donc on sent bien
55:16que malgré des nouvelles règles
55:18qui ont été précisées
55:18en janvier
55:19ça reste compliqué aujourd'hui
55:20de trouver le bon dosage
55:22entre trois minutes de silence
55:23pas assez
55:24notamment là sur un fait
55:25qui a quand même
55:26beaucoup marqué
55:27ce week-end politiquement
55:27Alors ce qui fait polémique aussi
55:30c'est le temps
55:31Camille Bruno Retailleau
55:32le ministre de l'Intérieur
55:33à se rendre sur place
55:33il a attendu 48 heures
55:35la gauche estime
55:36que le ministre
55:36aurait réagi différemment
55:38si la victime
55:39avait été catholique
55:40je rappelle que Bruno Retailleau
55:42est aussi le ministre des cultes
55:44comment est-ce que vous jugez
55:45la façon dont il a géré
55:47si l'on peut dire ce drame
55:48En fait quand vous êtes
55:48ministre de l'Intérieur
55:49vous êtes ministre des urgences
55:51on vous attend toujours
55:51sur le terrain de la sécurité
55:52Bruno Retailleau
55:54il le sait très bien
55:54regardez la semaine dernière
55:56il y a eu une attaque au couteau
55:57dans un lycée à Toulouse
55:58il y a été quasiment immédiatement
55:59Nantes
55:59ça a été la même chose
56:00à Nantes pardon
56:01c'était la même chose
56:02en février
56:02lors d'une attaque à Mulhouse
56:03il sait très bien
56:04Bruno Retailleau
56:05qu'il est attendu là-dessus
56:06vendredi matin
56:07quand il apprend
56:08qu'il y a eu une attaque au couteau
56:09dans une mosquée
56:10il fait un tweet
56:10pour informer de la situation
56:11puis il continue sa journée
56:13comme il l'avait prévu
56:14avec d'un côté
56:15sa casquette de ministre
56:16de l'Intérieur
56:17il a visité un commissariat
56:18une gendarmerie
56:19et sa casquette de candidat
56:20pour l'élection interne LR
56:22avec deux meetings
56:23à un côté de Chambéry
56:24à un côté de Bourg-en-Bresse
56:26ce qui est assez frappant
56:27c'est que c'est pas forcément
56:28ce qu'il aurait fait
56:29en effet dans d'autres contextes
56:30on l'a vu la semaine dernière
56:32moi ce qui me frappe notamment
56:33c'est que dimanche
56:34il s'est rendu à côté
56:35des lieux du crime
56:36mais il n'a pas été directement
56:37sur les lieux du crime
56:38il n'a pas rencontré
56:39la famille
56:39qui s'en plaignait
56:40tout à l'heure
56:41il n'a pas participé à la marche blanche
56:41alors qu'il était présent
56:42à la préfecture
56:44à quelques kilomètres de là
56:44c'est ça ?
56:45Oui tout à fait
56:45donc on voit qu'il y a eu
56:46la volonté de Bruno Retailleau
56:48de manifestement
56:48dissocier véritablement
56:50sa réaction
56:51de ce qui s'est passé vendredi
56:52Stéphanie
56:53la gauche l'a donc attaqué
56:55très violemment
56:56vous vous avez pu discuter
56:57un peu avec l'entourage
56:58de Bruno Retailleau
56:59quelle est sa ligne de défense ?
57:00L'entourage de Bruno Retailleau
57:01explique que déjà
57:02pour
57:03le ministre de l'Intérieur
57:05ne rencontre pas forcément
57:06toutes les familles de victimes
57:07que c'est à leur demande
57:08donc là
57:08on nous explique
57:10qu'en fait la famille
57:11il a fallu du temps
57:12et notamment
57:13au moins deux jours
57:14pour contacter
57:14les parents
57:15de la victime
57:16qui vivent au Mali
57:17donc c'est ce qu'on explique
57:18du côté du ministère
57:20de l'Intérieur
57:20et que tout a été fait
57:22c'est à dire que dimanche
57:23à nouveau
57:23on a demandé au préfet
57:24d'essayer d'établir
57:25le contact avec la famille
57:26et puis sur la question
57:27de se rendre sur les lieux
57:28parce qu'on l'a dit
57:29la gauche a accusé
57:31le ministre de l'Intérieur
57:31de ne pas s'être rendu
57:32à la mosquée
57:33ou à la marche blanche
57:35on m'a expliqué
57:36qu'il était prévu
57:38que Bruno Retailleau
57:38aille à la mosquée
57:39quand il est parti
57:41quand il a quitté Paris
57:42pour se rendre dans le Gard
57:44mais que finalement
57:45les remontées de terrain
57:46des sources de sécurité
57:48du préfet
57:49lui ont indiqué
57:50que peut-être
57:50il y avait
57:50un impératif de sécurité
57:52qui n'était pas rempli
57:53et il a renoncé
57:54en tout cas
57:54c'est ce que dit son entourage
57:55à y aller au dernier moment
57:57Il y a eu des critiques à gauche
57:58mais également dans son propre point
57:59C'était la question
57:59que j'allais vous poser
58:00on aurait pu imaginer
58:01que la droite
58:02allait serrer les rangs
58:03derrière le ministre de l'Intérieur
58:04ce n'est pas du tout le cas
58:05Ce qui est assez frappant
58:07c'est que d'abord
58:07même des soutiens
58:08de Bruno Retailleau
58:09je pense à Xavier Bertrand
58:10a expliqué qu'il aurait dû
58:11aller immédiatement sur place
58:13vous avez évidemment
58:14des gens dans le camp
58:15de Laurent Wauquiez
58:15qui disent
58:16mais ce n'est pas normal
58:17il était à deux heures de route
58:19du Gard vendredi
58:20Venant de Laurent Wauquiez
58:21en pleine campagne
58:22pour la présidence des Républicains
58:23on peut peut-être
58:24comprendre les critiques
58:26à travers ce prisme-là
58:28Ce qui est très intéressant
58:28c'est que quand vous discutez
58:29avec le ministre de l'Intérieur
58:30et son entourage
58:31on vous explique que
58:32évidemment sa priorité
58:34c'est sa casquette
58:34de ministre de l'Intérieur
58:35Il y a un exemple
58:36en avril
58:36il était attendu
58:37dans un meeting
58:37à Mont-de-Marsan
58:38il l'a annulé
58:39pour aller à un hommage
58:40rendu à un CRS
58:41mort en opération
58:42donc on vous explique
58:43qu'a priori sur le papier
58:44il n'y a pas du tout de problème
58:45et en réalité
58:46on se rend compte
58:46que c'est un peu plus compliqué
58:48notamment vendredi
58:49il était en Auvergne-Grenalpe
58:50la région de Laurent Wauquiez
58:52ce qui est intéressant
58:53qu'il y ait un gros
58:53pourvoyeur de militants
58:54puisqu'on estime
58:55qu'aujourd'hui
58:5520% des militants LR
58:56sont en Auvergne-Grenalpe
58:57Donc il était là-bas
58:58en campagne
58:59pour la présidence de son parti
59:00et pas en tant que ministre de l'Intérieur
59:01Exactement
59:01et on peut supposer
59:02que probablement
59:03il a souhaité passer
59:04toute sa journée
59:05en Auvergne-Grenalpe
59:05pour essayer de convaincre
59:06des électeurs LR
59:08qui probablement ont plus envie
59:09de voter Laurent Wauquiez
59:10donc évidemment
59:11qu'il y a dû avoir
59:11une discussion
59:12sur est-ce qu'on y va
59:13et est-ce qu'on n'y va pas
59:14et le choix a été fait
59:15plutôt de garder
59:16sa casquette de candidat
59:17à vendredi
59:17Merci à toutes les deux
59:19d'être venus sur le plateau
59:20de Savourgarde
59:21C'est la fin de cette émission
59:22On se retrouve demain
59:23En attendant
59:24passez une bonne soirée
59:25sur LCP

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