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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Bonjour Charles Gave, bienvenue à Patron en question, vous êtes un formidable patron et votre entreprise s'appelle Gave Cal.
00:08Oui.
00:08Alors dites-moi d'abord ce qu'elle fait et oui, dites-moi ce qu'elle fait.
00:12Elle m'a fait quelque chose de très simple, c'est que je travaille dans les marchés financiers comme vous le savez depuis toujours
00:19et dans les marchés financiers ce qui tue les gens c'est l'excès d'informations parce que vous ne savez pas ce qui est important et ce qui n'est pas.
00:27Donc on a monté une entreprise qui a un seul but c'est de prendre toutes les informations qui sortent et de dire celle-ci est importante et celle-là ne l'est pas.
00:34Et il n'y a à peu près que 3% des informations qui sont importantes et 97% qui ne sont que du bruit.
00:39Et donc c'est ce qu'on vend à des institutions dans le monde entier.
00:43On a quoi ? 3-4 personnes à Pékin, on en a une trentaine à Hong Kong, on est 65 en tout et on a 1200 clients institutionnels qui sont tous des grands gérants de fonds dans 65 pays.
00:54C'est formidable, donc vous les désinformez, c'est très agréable, vous leur supprimez toute l'information que je ne peux pas voir.
00:59Je leur dis tout ça, tout ça ça n'a pas d'importance.
01:01Vous savez dans le Times, qui a été le meilleur jour du monde pendant très longtemps, au 19ème en Angleterre, il y avait des correspondants partout etc.
01:10Vous le croirez ou pas mais s'abonner au Times ça coûtait plus cher que le salaire annuel d'un ouvrier.
01:16Pas possible.
01:17C'est que la presse au départ, qui était une presse de qualité, elle n'avait aucune publicité.
01:21Donc elle ne vous donnait que, avec des gens intelligents qui y travaillaient.
01:25Et aujourd'hui, il n'y a plus que de la publicité, vous ne savez plus, en fait on fait de la publicité pour le patron qui possède le journal, c'est tout ce qu'on fait.
01:32Donc c'est devenu un métier qui n'existe plus et donc il y a un besoin énorme.
01:37Et qui n'a jamais autant existé malheureusement.
01:40Non, ils font du bruit.
01:40Oui mais aujourd'hui c'est ça.
01:43Aujourd'hui ils ajoutent un bruit.
01:44Les médias c'est ça.
01:45Si la presse faisait son boulot, je serais pas là quoi.
01:47Ah oui, à ce point-là.
01:48Bah évidemment.
01:50Et vous pensez que le trop d'informations tue l'information en particulier dans les métiers financiers ?
01:55Dans les métiers financiers, vous pouvez dire, on a fait des calculs savants, qui sont très amusants d'ailleurs.
02:00Il n'y a peu près que 3% d'informations qui ont une importance sur la structure.
02:05Le reste, ça sert aux gens à s'énerver sur le marché, mais ça n'a aucune importance.
02:11Par exemple, moi je me posais la question, j'ai des actions en bourse et donc j'ai demandé ce que je vends.
02:16Et bien, les gens qui s'occupent de mes actions, personne n'était capable de me répondre.
02:21Généralement ils répondent non parce qu'ils ont des formules toutes faites.
02:25Et en l'occurrence j'ai fini par vendre un peu quand même.
02:28Mais ils n'ont pas d'informations.
02:31C'est ce que je fais dans toute ma vie, c'est d'essayer d'expliquer aux gens ce qu'ils doivent vendre et ce qu'ils doivent garder.
02:35Alors on garde ou on vend, on fait quoi en ce moment ?
02:37Ça dépend de le genre d'action que vous avez.
02:39Moi ce que j'ai dit aux gens depuis 5 ans, 10 ans, je ne sais plus très bien,
02:43c'est très facile d'investir en France, il suffit d'acheter des affaires en France, côté,
02:47où l'État n'a pas de représentant au conseil d'administration.
02:50Nous sommes bien d'accord.
02:52Vous faites ça, vous avez fait 3% par an de plus.
02:55Alors, inversement, j'étais en train d'écrire un article sur les 10 commandements de l'entrepreneur.
03:00Parce qu'il va falloir qu'on arrête de mendier auprès de l'État.
03:04Parce que les entrepreneurs ont tellement été gavés de subventions, de fausses aides, d'effets de seuil,
03:10que les entrepreneurs demandent.
03:12Pas Air Liquide, pas Schneider, pas L'Oréal, pas LVSH.
03:16Ce n'est pas ça que vous demandez de l'entreprise.
03:18Ce n'est pas ça, mais c'est bien pour ça qu'on crève.
03:22C'est que, vous savez, dans un système économique, la valeur est créée par des gens un peu curieux qui s'appellent les entrepreneurs.
03:30C'est comme ça, c'est par eux que c'est créé.
03:33Et d'après, il y a une loi qui régit tous les phénomènes sociaux, qui s'appelle la loi de Pareto.
03:38C'est-à-dire que 80% de la richesse est créée par 80% des gens.
03:4380% des accidents de voiture s'est créé par 20% des gens.
03:4680% de l'alcool en France s'est bu par 20% des gens, c'est toujours comme ça.
03:49Et ce qui est intéressant, c'est que si vous prenez les 20 qui créent de la richesse,
03:53dans ces 20, il y a aussi 80% qui vont créer de la richesse.
03:55C'est-à-dire que 50% de la richesse en France est créée par 4,6% des gens.
03:59Et en France, on n'arrête pas de les emmerder.
04:01Dans tous les autres pays, on essaye de les aider.
04:03Et les impôts sont payés également par un pourcentage infime ?
04:08Les impôts sont payés par un pourcentage infime.
04:09Mais surtout, si vous voulez, on les empêche de travailler.
04:12Parce que l'idée de base du fonctionnaire français, c'est de penser que vous mettez du capital et du travail,
04:19ça va créer de la croissance.
04:20C'est un peu l'idée de l'Union soviétique, ça ne marche pas.
04:22Parce qu'il ne pourra pas le rôle de paratonnerre de risque qu'est l'entrepreneur.
04:27C'est avec son fric qu'il perdra ou qu'il gagnera.
04:30Et une fois que vous êtes arrivé à ce résultat magnifique,
04:32s'il y a une crise, ils diront toujours qu'il faut protéger le salarié.
04:36Et donc, toutes les crises en France depuis 50 ans ont amené à une hausse du poids de l'État dans l'économie.
04:40Parce qu'il faut protéger le salarié.
04:43Ce qui fait qu'aujourd'hui, on a une économie qui est à 60% étatique.
04:47En France, on était à 30% sur De Gaulle.
04:50La Suisse était à 30%.
04:51La Suisse est toujours à 30%.
04:52Nous, nous sommes à 60%.
04:54Et les Suisses sont beaucoup plus riches que nous.
04:56Parce que la seule façon pour qu'une économie marche, c'est qu'il y ait la faillite.
05:00Que les mauvais perdent.
05:00Vous avez une entreprise qui explique ça.
05:03Et c'est tout à fait intéressant de voir le raisonnement qui sous-tend ce que vous faites.
05:08Mais est-ce que vous avez un peu essayé de l'expliquer à l'État français ?
05:11Est-ce que vous intervenez pour expliquer ça ?
05:15D'abord, ils ne me demandent rien.
05:18Vous pouvez essayer de leur vendre ?
05:20Non, parce que j'ai comme principe, si vous voulez,
05:22de ne jamais faire payer les systèmes étatiques.
05:26Je ne veux pas être dépendant de recettes qui sont payées par des impôts.
05:30Je veux que les gens viennent librement payer chez moi.
05:33Mais je ne veux pas.
05:33Donc, par exemple, j'ai des clients,
05:36comme la Banque Centrale à Hong Kong ou n'importe quoi.
05:40Par exemple, la Banque Centrale à Hong Kong, elle vous demande quoi ?
05:43Que je l'informe.
05:45Pour ce qui se passe.
05:46Et à ce moment-là, ils ne payent pas.
05:49Je le fais gratuitement.
05:52Très bien.
05:52Et donc, si vous avez un rêve,
05:55qu'est-ce que vous faites de votre entreprise ?
05:57Qu'est-ce qu'elle doit être ?
05:58En deux mots, dans les six mois qui viennent ou dans l'année qui vient ?
06:02Mon entreprise, c'est une entreprise d'éducation.
06:05C'est-à-dire que je tiens et j'éduis mes clients sur comment ça marche dans la réalité.
06:09Maintenant, j'ai fait l'Institut des libertés
06:11où j'ai essayé d'éduquer la population française.
06:14Et puis, en me disant que l'esprit vole où il veut et que ça m'est égal,
06:17il suivra peut-être que je change la façon de comprendre d'un gamin dans la Corrèze
06:21et qu'il changera la France dans 30 ans.
06:22Je n'ai pas d'ambition ni personnelle ni pour mon entreprise.
06:28Mais, je peux vous dire, c'est un endroit où tous les gens qui viennent travailler sont très heureux.
06:32Parce qu'une des choses que j'ai demandé dès le départ, c'est qu'il n'y ait pas d'avis maison.
06:37C'est-à-dire que chacun a le droit de s'exprimer.
06:39De réfléchir par lui-même.
06:40D'exprimer ses idées.
06:42Et donc, ce qui amuse beaucoup les gens, c'est ce que m'a dit le patron de BlackRock d'ailleurs,
06:46c'est qu'il m'a dit, vous êtes la seule société aristotélicienne que j'ai jamais rencontrée.
06:50Où les gens se mettent sur la gueule à l'intérieur pour discuter.
06:54Eh bien, je vous remercie infiniment de cette conclusion qui nous enchante.
06:57Merci beaucoup.
06:57En espérant qu'il y en aura beaucoup d'autres comme vous.
06:59Merci beaucoup Charles Gaff.

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