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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Bonjour Virginie Lefranc, je suis ravie de vous accueillir parce que vous dirigez fleuradjet.com.
00:07Fleuradjet.com, c'est tout l'univers des fleurs, c'est ce qu'on aime,
00:11outre le fait de composer un bouquet soi-même, etc.
00:14Mais vous avez repris l'entreprise de votre père, c'est ça ?
00:17Oui, tout à fait.
00:18Et il a inventé un concept.
00:20Oui.
00:21Alors pourquoi a-t-il inventé ?
00:22Alors, j'explique quand même, c'est un concept qui consiste à pouvoir faire livrer les fleurs.
00:28Quand le client rentre dans la boutique et qu'il a envie de faire, il est à Paris,
00:31il a envie de faire livrer un bouquet à Clermont-Ferrand, c'était un peu compliqué pour le fleuriste.
00:35Tout à fait, ça prenait plus de 40 minutes.
00:37Plus de 40 minutes ?
00:38En boutique, oui.
00:39Et pour faire quoi par exemple alors ?
00:41Eh bien, c'était à l'époque des pages jaunes, des bouteilles, et donc il fallait rechercher,
00:46donc après avoir évidemment choisi son bouquet et avoir donné les informations pour la destination et la commande,
00:51il fallait que le fleuriste cherche un à cinq numéros de fleuriste.
00:54Oh là là, qui voulait bien.
00:55Qui voulait bien réaliser le bouquet à la date demandée pour le prix demandé.
00:59Très intéressant.
01:00Et vos parents étaient juste fleuristes comme ça ?
01:02Oui, oui.
01:03Et là, il a dit, il faut qu'on change ce système.
01:06Tout est quand même très novateur.
01:08C'était novateur à l'époque parce que c'est un système qui, à l'époque du Minitel et du Botin,
01:12on a appelé ça le fax centralisé.
01:14Il suffisait simplement de faxer la commande à un numéro de téléphone.
01:17Déjà la technologie, ça marchait.
01:19Tout à fait.
01:20Et alors donc, il s'est dit, on va faire ça.
01:22Et comment, l'idée lui est venue de recentraliser, de faire quoi ?
01:26L'idée lui est venue lorsque les clients attendaient en boutique
01:30et qu'effectivement, certains voulaient repartir avec leur bouquet
01:34et d'autres voulaient simplement commander pour des personnes un peu plus éloignées
01:37pour diverses raisons, se faire pardonner.
01:41Faire plaisir.
01:42Faire plaisir, tout simplement.
01:44Et donc là, c'est vrai que plusieurs clients qui passaient 30 minutes en boutique
01:48et qui aussi attendaient étaient quand même contraignants
01:51et pour le client et pour mes parents qui étaient commerçants.
01:55Alors le premier pas, ça a été de faire quoi ?
01:57De monter une boîte finalement ?
01:58Oui, monter une entreprise.
01:59Différente du fleuriste.
02:01Différente du fleuriste, effectivement.
02:02Très bien.
02:03Et donc mon père travaillait d'ailleurs dans l'arrière boutique.
02:05Ma mère était fleuriste et mon père travaillait dans l'arrière boutique.
02:08Formidable.
02:09Et maintenant, vous êtes combien ?
02:10Nous sommes près de 80.
02:1280, c'est formidable.
02:13Alors donc, il décide de se mettre dans l'arrière boutique, il centralise tout ça
02:17et après, comment ça se développe ?
02:20Et ensuite, il invente ce concept, il part avec sa mallette de commercial
02:26et va démarcher directement dans les boutiques des fleuristes,
02:30donc à Paris, à Bordeaux, à Lyon, des endroits stratégiques
02:33et leur présente le concept tout simplement en leur faisant la démonstration en direct
02:38avec son équipe qui était pour l'instant petite, de 2-3 personnes.
02:43Dans un bureau, qui répondait au téléphone.
02:45Tout à fait.
02:46Et puis, il fait la démonstration et ça fonctionne très vite en fait.
02:51A l'époque du Minitel, où il devait tout retranscrire à l'écrit
02:55après que le client ait attendu 40 minutes.
02:57Donc ça a fonctionné tout de suite.
03:00Mais il fallait de la compta aussi, parce que par exemple, un fleuriste,
03:04il a fleur à jet, on veut lui commander un bouquet de, je ne sais pas, 100 euros.
03:12Il va le confier à un autre fleuriste.
03:14Qu'est-ce qui va lui rester ? Comment ça se répartit financièrement ?
03:17Eh bien, il y avait une commission pour le fleuriste qui avait le client en magasin.
03:22Donc, il était commissionné.
03:24Une fois que le fleur à jet, évidemment, était commissionné aussi.
03:27Et le fleuriste qui réalisait le bouquet le plus proche du destinataire
03:30était commissionné, évidemment, majoritairement.
03:32Alors, en gros, c'est comment ?
03:34Il y a le fleuriste final, il dit, voilà, mon bouquet vaut tant.
03:38Et ça se répartit comment, les commissions ?
03:41Alors, le fleuriste qui prend la commande, sur 100 euros, par exemple,
03:44vous avez donc 100 euros plus des frais de livraison.
03:48Et donc, sur 100 euros se répartissent, par exemple, une partie,
03:51il y avait divers contrats, donc ça pouvait être 20% pour le fleuriste
03:54qui prenait la commande et 78% pour le fleuriste qui exécutait la commande.
04:00Je trouve ça formidable, parce qu'on part de rien, on constate qu'il y a un manque.
04:05Et où est-ce que vous arrivez là-dedans, dans cette belle histoire ?
04:08Alors, moi, j'arrive beaucoup plus tard.
04:10Enfin, moi, j'arrive déjà dans la boutique de mes parents
04:12et puis avoir le plaisir de voir ma mère, évidemment, créer des bouquets
04:16et participer aussi, par exemple...
04:18Vous êtes fleuriste, vous ?
04:20Alors, je ne suis pas fleuriste, mais j'aime beaucoup les fleurs.
04:22Mais vous savez faire des bouquets ?
04:23Oui. Alors, peut-être pas aussi bien que nos artisans que fleuristes, quand même.
04:26Et puis, ma mère faisait les corseaux fleuristes, je ne sais pas,
04:28les chars qui défilaient avec ces petits papiers collés
04:32et puis qui décoraient la nuit les chars, justement.
04:36C'était très beau. J'étais petite, évidemment.
04:38C'était en 1992, il y a plus de 30 ans.
04:42Et puis, moi, je suis intervenue après mes études.
04:45D'accord.
04:46J'ai souhaité, effectivement, rejoindre l'entreprise familiale après mes études
04:50et ça fait 20 ans que j'y suis.
04:53Vous avez repris les rênes, évidemment.
04:55Oui. Et puis, j'ai fait presque tous les services de l'entreprise.
04:59Je suis passée par le service commercial,
05:02qui était en lien avec les fleuristes, justement, adhérents.
05:05Donc, c'était très intéressant pour moi
05:07parce que c'est vrai que j'ai pu étudier la partie fédéralisation.
05:10Justement, les fleurs, est-ce que c'est un secteur qui se développe ?
05:15Alors, on sait qu'il y a bien sûr la Saint-Valentin,
05:17il y a la Fête des Mères, il y a tout ça.
05:19Vous-même, vous avez totalement intérêt à ce que le secteur se développe.
05:23Oui, bien sûr. La fleur, c'est près de 5 milliards d'euros en France.
05:29Des études ont été faites que la fleur,
05:33et d'ailleurs pendant le Covid, je me souviens encore
05:35que les fleuristes étaient commerces essentiels,
05:37parce que la fleur apporte du bien-être.
05:39Les fleurs apportent du bien-être et ça a été prouvé,
05:41ça fait partie de certaines études.
05:43Donc, je l'espère, on a tout intérêt à ce que ça se développe
05:46ou en tout cas à ce que ça se maintienne.
05:48Eh bien, écoutez, c'est le mot de la fin.
05:50Il faut qu'on soit couverts de fleurs, on en a besoin en ce moment.
05:52Merci mille fois et j'espère que vous allez vous développer beaucoup.
05:54Merci à vous en tout cas, Sophie.

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