• il y a 9 mois
Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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Transcription
00:00 Oui, Patrick Tello, je suis très heureuse de vous rencontrer.
00:04 Très heureuse de vous rencontrer sur ce plateau parce que c'est un mystère un peu votre carrière et votre groupe, Sophie Nord.
00:12 Vous me direz un peu comment ça s'est fait, mais vous avez commencé par être un peu dans la mode en fournissant probablement de ravissantes jeunes femmes pour être des hôtesses.
00:25 Vous avez abouti à la sécurité en passant par d'autres activités et vous avez, et ça c'est mon dada, une entreprise familiale parce que 5 enfants et 3 dans l'entreprise, je crois.
00:36 Absolument.
00:37 Alors dites-moi vite vos secteurs.
00:39 Écoutez, c'est simple, le groupe a été créé en 1974, donc il y a 50 ans exactement.
00:44 Bon anniversaire.
00:45 Merci.
00:46 Groupe de services, externalisation des services en entreprise. Nous avons 3 grands départements. Un département dans la sécurité aéroportuaire, protection de l'avion, protection des passagers, protection des soutes.
01:00 Un autre grand département qui s'appelle Harmonia dans le secteur du soft FM, c'est-à-dire le facilities management. Tous les services dont a besoin un immeuble pour fonctionner.
01:10 Alors justement, définissez bien facilities management parce qu'on parle de ça, mais finalement, ça comprend quoi ?
01:15 Alors le facilities management, c'est la coordination et le pilotage des services dont a besoin un immeuble tertiaire pour fonctionner.
01:22 Donc c'est de la sécurité, c'est de la propreté, c'est de l'accueil, c'est de la maintenance.
01:27 C'est la cantine ?
01:28 Ça peut être la cantine également, mais c'est un secteur que nous ne touchons pas parce que c'est très particulier.
01:34 Effectivement.
01:35 Voilà, donc ça c'est le deuxième grand secteur. Et puis le troisième grand secteur, vous le soulignez tout de suite, c'est LMB, Luxe Mode et Beauté,
01:42 où nous fournissons des petites mains, des mécaniciennes, des patronières, des modélistes, des retoucheuses pour fabriquer les collections de haute couture pour les grandes marques que nous connaissons tous.
01:54 Formidable ! Donc LVMH par exemple fait appel à vous ?
01:57 Absolument. Dior, Chanel, Langevin, Balmain, Givenchy, toutes ces grandes maisons qui n'ont plus suffisamment de personnel pour sortir leurs collections font appel à nous.
02:07 Nous sommes le leader mondial. On a les 700 ou 800 meilleures couturières dans le monde.
02:12 Mais alors c'est génial parce qu'en plus, généralement, on sous-traite beaucoup dans des pays qui ont du talent aussi, mais dans le Maghreb, etc. pour les montages.
02:21 Et vous, au contraire, vous nous permettez de rester en France.
02:24 Absolument, parce que nous ne travaillons que sur le modèle.
02:27 Et c'est une des règles de la haute couture parisienne-française qui est unique au monde où les collections qui sont présentées périodiquement, deux fois par an, été-hiver,
02:38 ces collections doivent être fabriquées obligatoirement à Paris.
02:42 Et c'est bien parce que c'est les 100% français, mais expliquez-moi comment on passe de ça à Roland-Garros ?
02:50 C'est une longue évolution, ce groupe a 50 ans. Donc je suis parti de zéro dans un petit bureau de 12 mètres carrés avec une secrétaire habitant.
02:57 Et aujourd'hui, nous sommes 35 000 en CDI.
03:01 J'en rajouterai peut-être 10 000 en CDD dans le monde entier, puisque nous sommes présents dans 30 pays avec ce groupe qui marche très bien, avec une croissance à deux chiffres chaque année depuis 30 ans.
03:11 Donc oui, c'est une grande et belle aventure.
03:14 Très belle aventure et en plus, vous avez quand même complètement réagi, parce qu'il y a un moment où l'entrepreneur que vous êtes se dit "bon, je fabrique tout, la mode, etc."
03:23 Tiens, ben oui, la sécurité, c'est pas idiot. Et aussi bien les Jeux olympiques, ça fait un magnifique terreau pour vous.
03:30 Formidable, formidable. Mais vous savez, une entreprise qui n'innove pas, qui n'avance pas, qui ne se lance pas dans des nouveaux métiers meurt.
03:38 Donc nous, nous savions faire du service aussi bien chez Harmonia que chez ICTS, qui est la marque dans le secteur aérien, une marque probablement numéro un en Europe.
03:49 Eh bien, on a senti les opportunités aident également qu'il y avait dans le transport aérien un potentiel formidable.
03:57 Et malgré le Covid, nous avons redémarré en l'espace de six mois.
04:02 Alors, une dernière question, j'aimerais que vous répondiez par oui ou par non. Étant donné l'évolution du monde en ce moment, qui n'est pas forcément celle dont on rêve,
04:10 mais les sécurités, les besoins de sécurité, que ce soit aux JO, que ce soit aux aéroports, est-ce qu'on pourrait imaginer que vous vous lanciez dans, non pas des mercenaires,
04:21 parce que le mot n'est pas très joli, mais on est peut-être qu'il y a des guerres, on a besoin de... Est-ce que vous pourriez aussi vous lancer là-dedans ?
04:29 Non, vraiment non. Je veux dire, personne ne peut se réjouir d'une guerre en Ukraine, d'une guerre à Gaza. C'est pas possible.
04:37 C'est un vrai métier qui n'a rien à voir avec les nôtres. Et j'appelle tout le monde pour que tout le monde se mette autour de la table et de négocie.
04:44 Enfin, on ne peut pas se permettre d'avoir des milliers de jeunes hommes, 25 ans, 23 ans, qui tous les jours sont morts en Ukraine et également à Gaza.
04:55 Donc ce sont d'autres métiers dans lesquels surtout, nous n'avons pas l'intention d'aller.
04:59 Bien sûr, mais je terminerai sur ça, c'est quand même la sécurité aux JO pour vous, c'est un vrai challenge ?
05:05 Oui, alors en effet, les crises mondiales peuvent dans certains cas nous être utiles. Oui, c'est vrai. Et en particulier le terrorisme.
05:13 Les JO, c'est la première façade télévisuelle au monde. Vous allez avoir des millions de gens présents à Paris au mois de juillet.
05:21 Et évidemment, les terroristes le savent. Et donc de faire un coup, comme ils disent, sans doute aurait une répercussion formidable.
05:29 Oui, nous avons plus de 2000 agents de sûreté, mais nous ne serons pas les seuls, qui assureront précisément la sécurité des visiteurs, des athlètes, etc.
05:43 Nous avons aussi du personnel d'accueil, prise en charge de tout ce public qui va revenir par millions à Paris pendant trois semaines, et sans oublier le Paralympique après.
05:53 Donc oui, nous sommes quelque part concernés par ces crises.
05:57 C'est votre plus gros challenge que vous ayez eu ?
05:59 Écoutez, oui, sans aucun doute sur un délai si court, mais nous sommes à Roland-Garros depuis 15 ans, où nous assurons l'accueil de tous les visiteurs,
06:07 la sécurité également, sur un événement qui est regardé dans le monde entier.
06:13 Nous sommes également au Louvre, premier musée du monde, où nous avons quelques centaines de personnes qui accueillent, orientent, conseillent toutes les personnes qui, du monde entier, viennent visiter le Louvre.
06:23 Écoutez, c'est le mot de la fin. Vous nous avez complètement rassurés. Et je trouve formidable qu'il y ait un entrepreneur comme vous derrière tout ça.
06:30 Merci beaucoup.
06:31 Bravo, merci et à bientôt.
06:33 À bientôt.
06:34 ♪ ♪ ♪
06:37 [SILENCE]

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