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Avec Michèle Bernier

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-04##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité, un avion a participé à votre envol vers
00:07des personnages qui, l'air de rien, vous ont permis d'être régulièrement dans l'air
00:12du temps.
00:13La tête d'affiche que vous êtes devenue est restée une femme très simple, même
00:16si aujourd'hui au théâtre, grâce à vous, le public voit double.
00:19Bonjour Michel Bernier.
00:20Bonjour Jacques.
00:21Bonjour tout le monde.
00:22Alors on vous retrouve, vous avez déjà accueilli dans les clés d'une vie mais vous avez tellement
00:25de choses à raconter que j'ai trouvé d'autres dates.
00:29Et puis vous êtes à l'affiche au Théâtre de Paris avec Lili et Lili, un classique de
00:34Barry Y.
00:35Grady.
00:36On va en parler.
00:37Mais d'abord on va revenir à votre parcours à travers une première date qui vous concerne
00:41indirectement.
00:42Le 8 juin 1964, c'est la première télé du professeur Choron, dans les Raisins Verts.
00:48Il apparaît, il fait le coup du poste de télévision qu'on reçoit sur la tête.
00:52Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose.
00:53Oui bien sûr.
00:54Quand papa passait à la télévision, évidemment on était branchés.
00:58C'était Jean-Christophe Averti.
01:00Exactement.
01:01Et là c'était le jeu classique du Sodo, sauf qu'il y avait un poste de télévision
01:04au-dessus de la porte.
01:05Trois personnes passaient, dont Fred, le dessinateur, qui était d'un Harakiri, et bien sûr ça
01:10ne marchait pas.
01:11Et lui il revenait, il recevait la télé sur la tête.
01:13C'est irrésistible.
01:14Et c'était les premiers pas de la télé un peu déconnante à cette époque-là.
01:20Jean-Christophe Averti, ça a été un pionnier.
01:22Les bébés à la boulinette, c'était extraordinaire.
01:24Voilà, c'était ça.
01:25Et il y avait Louise Petit, je ne sais pas si vous vous souvenez, qui était une vieille
01:28dame qui avait pas loin de 100 ans, qui chantait en soulevant ses jupes.
01:33Ah oui, et puis il faisait une espèce de cage aux oiseaux, un truc un peu délirant.
01:37On ne pourrait pas imaginer ça aujourd'hui.
01:40Je ne crois pas.
01:41Je ne pense pas.
01:42Alors il se trouve que le jeu s'appelait le jeu bête et méchant, mais ce que tout le
01:45monde a oublié c'est que Harakiri, journal bête et méchant, ça a été au septième
01:49numéro.
01:50Ils l'ont trouvé à ce moment-là.
01:51Ce n'était pas au premier numéro.
01:52Au premier, ça s'appelait, je crois que ça avait un autre nom, ça s'appelait Zéro,
01:57je crois.
01:58Oui, c'est ça.
01:59Avant de devenir Harakiri.
02:00Oui, avant que vraiment ils soient assez d'accord, Kavana et papa, sur le chemin à faire avec
02:07ce journal.
02:08Voilà, et le slogan est né au numéro sept.
02:10Exactement.
02:11Alors, tout cela, bien sûr, vous l'avez vécu à la maison.
02:13Oui, mais moi, j'étais enfant, donc je ne me rendais pas bien compte de ce qui se passait.
02:18Je voyais bien que je ne vivais pas avec des gens normaux.
02:21En tout cas, par rapport aux parents de mes copines.
02:23Mais moi, je ne me rendais pas compte de ce qui se passait, évidemment.
02:27Il y avait un côté anarchiste à la maison.
02:29Oui, mais en même temps, moi, j'étais une petite fille, donc moi, je vivais la vie d'une
02:34petite fille avec ses parents, l'école, tout ça.
02:38Je vous dis, je voyais bien que je n'étais pas avec des gens habituels, ça, c'est sûr,
02:44mais je ne pouvais pas imaginer ce que c'était Harakiri et tout ça.
02:47Puis moi, j'étais très protégée.
02:49Moi, je n'allais pas au journal, j'étais trop petite.
02:52Quand je y allais, j'étais restée avec ma mère.
02:54Il y a plein de choses que moi, je n'ai pas vues.
02:55D'autres que j'ai vues, auxquelles j'ai participé aussi, mais qui étaient plus dans le côté
03:01festif. Comme le journal s'est vendu beaucoup dans la rue, il y avait tous les samedis
03:07soirs, mon père a organisé une petite soirée pour récompenser les vendeurs et moi, j'étais
03:13là. Et puis, il y avait les dessinateurs comme Cabu ou Fred qui venaient à la maison.
03:19Topor, Volinsky, Reyser, tous ces gens extraordinaires.
03:24Et on ne muserait pas à l'époque qu'il deviendrait culte.
03:27Pas du tout. D'ailleurs, il y avait dans Charlie Hebdo, il y avait les couvertures auxquelles
03:31vous avez échappé, qui est venu parce qu'en fait, au départ, quand ils se réunissaient
03:36le mardi soir, ils faisaient tous des dessins pour la couverture du journal.
03:42Et quand ils n'étaient pas contents, ils les prenaient et les jetaient.
03:45Et donc, au fur et à mesure, on s'est dit que c'est dommage parce qu'on en a choisi
03:50une, mais il y en avait dix de bonnes.
03:52Donc, ils ont commencé à les garder pour mettre les couvertures auxquelles vous avez
03:57échappé. Et combien de copains à l'époque qui allaient aux séances de bouclage
04:03me disaient mais nous, on se précipitait pour les récupérer, ces dessins, même sans
04:07savoir qu'ils auraient un jour de la valeur.
04:08Mais ils étaient tellement drôles, il y avait tellement de talents réunis.
04:12Il faut savoir aussi qu'il y a eu l'interdiction de Harakiri Hebdo avec Bal Tragic à
04:18Colombay. Et si ça s'est appelé Charlie et peu de gens le savent, c'est qu'en fait,
04:22Cavanaugh avait acheté les droits des Peanuts, d'un journal Peanuts, quelque temps
04:28auparavant. Charlie.
04:29Charlie. Voilà, c'est comme ça que c'est.
04:31En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'il faut Bal Tragic et interdiction immédiate.
04:39Sauf que mon père et Cavanaugh, et surtout papa, étaient plus dans le côté administratif
04:43que François. Et donc, lui, il va voir l'imprimeur et il décide de changer de titre dans
04:49la nuit pour pouvoir quand même être dans les kiosques.
04:52Et c'est comme ça que ça s'est appelé Charlie Hebdo.
04:54Et Charlie, en fait, c'était les Peanuts de Schutz qui, entre octobre 50 jusqu'à sa
04:59mort en février 2000, a écrit 17 897 strips, dont 2 500 six pages du dimanche.
05:06Il y a de la matière.
05:06Il y a de la matière, absolument.
05:08Et puis, vous avez eu un autre privilège, Michel Bernier.
05:10Vous avez vécu la construction de la Maison de la radio.
05:14Ah oui, ça ne me rajeunit pas, cette affaire.
05:16Mais on habitait juste à côté, effectivement, avec mes parents, rue Agard, dans le 16ème.
05:22Et donc, on a vu cette espèce de gros, gros fromage blanc, là, monter au fur et à mesure.
05:29Et je sais qu'avec mes copines, c'est dans le bas du 16ème.
05:33Ce n'est pas un 16ème très, très animé.
05:36Et donc, le premier truc, c'était une espèce de marchand de journaux bonbons.
05:41Et c'était les premiers trucs ouverts de la Maison de la radio.
05:46Et en fait, on l'a vu construire.
05:47Chaque fois que je passe devant, je me dis, ça ne me rajeunit pas, cette histoire.
05:51Oui, et le jour de l'émigration, c'est De Gaulle qui vient.
05:53Et puis, à la sortie, il y a Louis Hamad, qui était le préfet, qui sort avec sa voiture
05:57officielle et voit une voiture détruire des bouquets de fleurs.
06:01Et un policier prend une fleur et va régler la circulation avec cette fleur.
06:05Une rose. Et c'est comme ça qu'est née cette chanson.
06:18Et oui, c'est comme ça qu'Hamad a écrit pour Beko, l'important, c'est la rose.
06:22Grâce à la Maison de la radio.
06:24Alors, vos études, je crois que c'est à Malakoff.
06:26Alors oui, les études de droit, c'est à Malakoff.
06:29La fac de droit venait d'ouvrir et donc, j'ai atterri là bas.
06:34Pourquoi des études de droit au départ, Michèle Bernier ?
06:36En fait, je crois que l'idée de devenir comédienne était certainement en moi
06:41depuis longtemps, mais je n'osais pas me le dire ou je ne savais pas comment faire.
06:47Enfin bon, j'étais un peu perdue avec ça.
06:50Et puis, j'admirais beaucoup maître Gisèle Halimi.
06:55Mon père avait besoin de beaucoup d'avocats.
06:57J'ai vu le nombre de procès d'interdiction.
07:01Et puis, j'aimais bien l'idée de défendre la veuve et l'orphelin,
07:06de défendre des idées.
07:08Et donc, j'ai commencé le droit et je m'y suis vite, vite, vite ennuyée
07:12parce qu'avant de devenir Gisèle Halimi, il faut quand même faire des études.
07:15Et voilà, ce n'était pas trop pour moi.
07:17Alors, vous êtes allée dans un cours, mais pas un cours qu'on connaît,
07:20parce qu'en général, on va chez Florent ou autre.
07:22Vous êtes allée au cours Viriau.
07:24Oui, absolument.
07:25Peu connu d'ailleurs, je crois qu'il y a un professeur Dominique Viriau.
07:27Il y a Dominique Viriau et puis avec Claude Viriau, le papa.
07:30Qui a été mon professeur.
07:32Mais en fait, à l'époque, je fréquentais des amis qui étaient eux déjà au cours.
07:37Et il me faisait rêver parce qu'ils me racontaient leur texte,
07:41tout ce qu'ils faisaient.
07:42Et puis, c'était un cours où il y avait deux auditions dans l'année.
07:46Une théâtrale qu'on faisait au théâtre du gymnase et une plus.
07:50On nous apprenait plus le cinéma.
07:52Et donc, j'avais l'impression, je me disais, mais c'est un cours, on va me voir
07:55parce qu'il faisait venir des professionnels.
07:58Et donc, je suis rentrée dans ce cours.
08:00La première fois, mes copains m'ont dit, mais arrête, tu nous saoules.
08:03Viens, viens voir, viens voir.
08:04Et c'est vrai, je le ressens encore aujourd'hui.
08:06Quand je suis rentrée dans le cours, j'ai eu la sensation que j'étais chez moi.
08:10Et vous avez travaillé pendant deux ans.
08:12Oui, vous êtes retrouvée sur la scène de l'Olympia la première fois,
08:15mais avec Dominique Webb.
08:18Alors ça, alors ça, c'est pas une bonne info.
08:21Parce que c'est ce qu'on dit sur Internet.
08:22Oui, mais c'est une fausse info.
08:24Les gens n'ont pas compris.
08:24En fait, c'est une de mes amies qui était figurante dans le public de Dominique Webb.
08:29Et ça me parlait parce que je sais qu'à l'époque,
08:33c'était une star Dominique Webb.
08:35C'était un peu les mentalistes d'aujourd'hui, quoi, on va dire.
08:40Et qu'il y avait des gens qui étaient en fait
08:43comme des figurants pour pouvoir faire les numéros d'hypnose sur scène.
08:47Et ça marchait. Et vous étiez, vous avez, vous avez, moi, j'y suis allée
08:49avec ma copine, mais moi, j'ai jamais été engagée pour faire ça.
08:53Mais enfin, sur Sudran, nous parlons vrai.
08:56Donc, c'est bien de rétablir les vérités.
08:58Voilà, on rétablit les vérités.
08:59Alors, vous êtes décidée à faire ce métier et vous allez commencer
09:03discrètement dans les cafés théâtre, Michel Bernier.
09:05Oui, parce que c'était le, c'était le moyen de faire du théâtre quand même.
09:11Et puis, moi, je ne savais pas trop comment attraper ce métier,
09:14par quel bout, comment faire.
09:17Et puis, j'ai rencontré Bruno Gassiot
09:20et puis qu'il lui venait tout le temps au journal à Charlie Hebdo.
09:26Et il avait besoin d'une comédienne.
09:28Et puis, on a monté une pièce qu'on n'a jamais créée
09:31parce qu'on était trop nombreux, c'est trop cher.
09:33Et on a écrit notre première pièce de théâtre qui s'appelait
09:36L'amour, c'est comme un bateau blanc.
09:37Oui, et vous l'évoquez dans une émission d'aujourd'hui, La Vie,
09:40présentée par Michel Demey, qui était également en spikrine,
09:42où il y a un reportage et vous expliquez combien le café théâtre, c'est difficile.
09:47Bah oui, c'était difficile d'abord parce qu'il fallait faire rire vite,
09:51rapidement, qu'on n'était pas tous des auteurs nés.
09:54Donc, on s'est découvert aussi des talents d'auteurs.
09:58Et donc, c'était pas cher.
10:01On venait sur scène, on prenait 40% de la recette
10:05et le directeur le reste et on se payait nos petites affiches.
10:09Et si, comme disait Bruno, si le premier samedi, c'était complet,
10:13on restait, on pouvait rester là longtemps.
10:15Et puis, si c'était pas complet, bah, deux mois plus tard, on n'était plus là.
10:19Et en même temps, c'est une façon d'apprendre son métier devant un vrai public.
10:21Ah bah oui, oui. Et puis, c'était des petites salles, donc.
10:24Et c'était une mode, c'était la mode du café théâtre.
10:26Tout le monde faisait du café théâtre, beaucoup, beaucoup.
10:29Il y avait très peu de seuls en scène, très peu de one man show.
10:32Beaucoup de petites pièces de théâtre.
10:34Oui, et d'ailleurs, dans ce reportage de Michel Demey,
10:36Romain Bouteille explique que les cafés théâtre ont remplacé les cabarets.
10:40Romain Bouteille qui a créé le Café de la Gare avec Soluche.
10:42Oui, oui, oui. Ah bah, c'était, on a laissé les chansonniers.
10:47Voilà, les chansonniers, c'était les cabarets, Anne-Marie Carrière,
10:50enfin bon, Jean Ramadou, tous ces gens qui ont créé aussi une forme d'humour.
10:55Et le café théâtre est arrivé après un autre humour,
10:58mais qui était un humour, je dirais plus après 68,
11:03quoi, disons, plus déluré, plus libre, on va dire.
11:08Voilà, ça, c'était le début.
11:09Puis après, il y a eu d'autres choses.
11:10Et j'ai trouvé une autre date dans votre parcours,
11:12qui est une date clé, le 5 novembre 1983.
11:16A tout de suite sur Sud Radio avec Michel Bernier.
11:19Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessy.
11:21Sud Radio, les clés d'une vie.
11:23Mon invité Michel Bernier.
11:25Nous parlerons tout à l'heure de Lili et Lili au Théâtre de Paris.
11:28Un événement et une reprise modernisées d'un classique de Barillet et Grédy.
11:335 novembre 1983, une date importante.
11:36Alors, ce n'est pas le début de cette émission, mais un tournant pour vous dans cette émission.
11:43Théâtre de Bouvard, bien sûr, vous êtes une des sociétaires depuis le début.
11:46Et ce jour-là, vous jouez un sketch pour la première fois avec Isabelle de Botton
11:51et Mimi Maty, qui s'appelle,
11:55qui a changé, qui est sur le... Dialogue côté cours, je cherchais.
11:59Oui, oui, c'était trois concierges d'immeubles qui discutent entre elles.
12:04Et ça nous faisait, ça nous faisait beaucoup rire.
12:07Et surtout, ce qui nous amusait, c'est que comme on a toujours été un peu boudé
12:10par les réalisateurs de cinéma, on s'était donné chacune
12:14le nom d'un réalisateur.
12:15Donc, il y avait Madame Lelouche.
12:19Enfin, on avait, je ne me rappelle plus les noms qu'on avait choisis,
12:21mais Madame Zidi, enfin, voilà, ça nous faisait rire
12:26de faire des clins d'œil comme ça au métier.
12:28Au départ, vous étiez donc de Théâtre de Bouvard et c'est là où vous rencontrez
12:32Isabelle de Botton et Mimi Maty.
12:33Oui, absolument. On s'est rencontrés toutes les trois grâce à Philippe Bouvard.
12:37Moi, je suis arrivée fin 1982, Isabelle aussi.
12:41Mimi est arrivée un tout petit peu après.
12:43Et puis, en fait, mais le premier sketch qui nous a vraiment donné la sensation
12:47que l'on était faite l'une pour l'autre, je dirais, c'est les majorettes.
12:51Oui, voilà.
12:52Et là, en fait, c'est là où on s'est rendu compte
12:55de l'impact qu'on avait en étant ces trois tailles là.
13:00D'ailleurs, le premier spectacle qu'on a fait toutes les trois s'appelait
13:02Existants Trois Tailles.
13:03Et c'est vrai que les gens,
13:05ça les a tout de suite fait marrer de nous voir toutes les trois.
13:08Et vous vous retrouvez toutes les trois, c'était une idée de vous ou de Philippe Bouvard?
13:12Ah non, pas du tout. C'est une idée de nous.
13:13Enfin, en fait, vous savez, je crois qu'on était tellement ensemble
13:17toute la journée à écrire, écrire des sketchs avec les uns et les autres.
13:21Et quand c'est une copine, d'ailleurs, qui nous avait dit
13:24mais ce serait marrant de faire un truc de majorette.
13:26Elle, elle n'a pas pu le faire.
13:27Et puis, on s'est retrouvés toutes les trois.
13:29On s'est dit, on le fait nous alors.
13:30Et puis, on l'a écrit et puis on l'a fait.
13:32Et puis, c'est comme ça que ça a commencé, la sensation.
13:35Et puis après, d'avoir passé presque huit ans ensemble, les filles.
13:40Justement, à partir de ce sketch, vous avez eu l'idée de monter un spectacle.
13:43C'est venu comment?
13:44Pas du tout. Alors, on était
13:46donc on était beaucoup ensemble.
13:48C'est vrai qu'on a écrit beaucoup de choses ensemble à l'époque de l'émission.
13:52Et puis après, nous, on a quitté l'émission.
13:56Bon, chacune un peu à droite, à gauche.
13:58Tout le monde cherchait un moyen de rebondir par rapport à la popularité
14:03qu'on avait, parce qu'on avait une popularité démente
14:05puisqu'il y avait près de 17 millions de téléspectateurs.
14:09On était dans le livre de records.
14:10On avait remonté de deux points le JT de France 2.
14:14Enfin bon, c'était dingue ce qui nous arrivait, sauf que quand on s'est arrêté,
14:17on s'est rendu compte à quel point on était un peu méprisé par le métier.
14:22Et donc, c'était pas simple de rebondir.
14:26Et puis, et puis, on s'est retrouvé Sud Radio.
14:30Merci Sud Radio.
14:31À l'époque, on a proposé une émission à Mimi.
14:34Elle disait mais moi, je vais pas le faire toute seule.
14:36Donc elle, elle m'a appelé.
14:38On faisait l'émission qui s'appelait Elles font rien avec des bêtises.
14:41Toutes les deux.
14:42Et puis après, je suis tombée enceinte.
14:43Et puis on a dit Isabelle, viens avec nous.
14:45Et puis, en fait, c'est à ce moment là qu'on s'est dit mais faisons un spectacle.
14:51Allons chercher nos sketchs, on va les retaper, les retravailler.
14:56Et puis avec nos petits sous, ma grosse bagnole, c'était un espace break.
15:03Eh bien, on s'est monté une petite tournée de café théâtre en France.
15:06Oui, et vous êtes passé des petites salles aux grandes salles quelques mois plus tard.
15:10Voilà, c'est à dire qu'on est passé à Lyon et dans un café théâtre.
15:14Et le café théâtre a été obligé de rajouter une mezzanine
15:18parce qu'ils avaient surbooké et qu'on avait un tel succès.
15:21Et que là, on s'est retrouvé au théâtre qui s'appelle le Théâtre Yves-Gauche aujourd'hui.
15:25Ce qui est étonnant, c'est que vous ayez autant de succès.
15:27Pourquoi? Parce qu'à l'époque, il y a des sketchs politiques et vous vous inventez
15:31sans vous en rendre compte, une nouvelle forme de sketch qui parle à tous.
15:35Oui, on était d'abord, je pense qu'on était encore dans cette idée
15:39qu'on avait, on déconnait, on aimait bien se moquer, on aimait bien.
15:44Et surtout, on avait beaucoup d'autodérision, toutes les trois.
15:47Et sur nous, donc,
15:51c'est vrai que de parler des femmes d'une autre manière,
15:53on était trois styles de femmes différentes, on venait d'horizons différents.
15:57Et je pense que c'est ce qui a fait notre succès.
16:00Alors, il y a eu les films, il y a eu les spectacles, il y a eu plusieurs spectacles.
16:04Vous avez été jusqu'à La Réunion et Lille-Maurice, vous avez joué dix fois,
16:08ce qui est invraisemblable.
16:09Oui, à l'époque, c'était plus facile, on va dire.
16:13Mais on passait les frontières, en tout cas, celles-là.
16:16Et c'est vrai que notre trio qui s'est resté dans la tête des gens affectifs,
16:22d'ailleurs, encore aujourd'hui, quand on fait un téléfilm toutes les trois,
16:27pour les gens de notre génération, c'est
16:31un retour à une espèce de jeunesse quelque part.
16:33Et je pense que les gens apprécient le fait qu'on
16:37vieillisse ensemble.
16:39À Lille-Maurice, à l'époque où vous passiez, il y avait une autre idole.
16:42C'était quelqu'un qui travaillait sur la plage, qui vendait des grigris,
16:45qui était le sosie intégral d'Henri Salvador.
16:47Et il faisait des spectacles de cette manière.
16:50Mais il avait bien raison.
16:51Alors, finalement, petit à petit, vous avez développé les filles.
16:57Et puis un jour, vous vous êtes retrouvée toute seule.
16:59Et là, il y a eu Le démon de midi, qui est aussi un immense succès.
17:01Qui, lui, est venu d'une BD de Florence Estac,
17:05qui a vécu un drame courant.
17:06C'est-à-dire qu'elle avait créé une maison d'édition,
17:08et puis son mec était parti avec une autre.
17:10Et ce spectacle est né.
17:11Voilà. Et puis Florence, elle a eu le premier prix de la bande dessinée à Angoulême.
17:17C'était la première femme, je crois, à l'avoir.
17:19Donc, c'était une pionnière.
17:21Et puis, en fait, c'est Marie-Pascale Austerit qui est
17:24metteur en scène et co-auteur aussi avec moi.
17:27En fait, c'est elle qui a découvert cette BD.
17:29Et puis, elle m'en a parlé.
17:32Et puis, ça croisait ma vie.
17:33Donc, c'était un peu bizarre, tout ça.
17:36Mais bon, on l'a fait et on a eu un succès de dingue
17:39puisqu'on a commencé dans la petite salle du Palais des Glaces,
17:43qui fait 80 places, jusqu'à l'Olympia.
17:47Je l'ai joué quatre ans.
17:49Comment expliquez-vous ce succès ?
17:50Est-ce que là aussi, ça parlait aux femmes ?
17:52Oui, je pense que ça parlait aux femmes.
17:54Et surtout, moi, j'étais très étonnée parce que je me disais,
17:58l'histoire des adultères, c'est pas nouveau.
18:02Il y en a dans toutes les pièces depuis toujours,
18:05chez les classiques, les amants dans le placard, tout ça.
18:08Je me disais, c'est incroyable que ça prenne à ce point-là.
18:11Mais je crois que le fait que je sois seule à le faire,
18:13que j'avais 40 ans,
18:17je pense qu'il y avait quelque chose de proximité.
18:21Et le fait que j'en parle de cette manière avec à la fois de l'humour,
18:25à la fois aussi, on s'est autorisé
18:29de l'émotion aussi dans ce spectacle.
18:32Ça a touché beaucoup de femmes qui se sont dit,
18:35mais en fait, elle est comme moi.
18:38Elle a vécu la même chose que moi.
18:39Et elle en parle et elle ose le dire.
18:41Et elle s'en est sortie.
18:43Et je pense que c'est ce qui a fait aussi le succès du spectacle.
18:45Oui, vous avez dit tout haut ce que d'autres femmes se disaient tout bas
18:48sans en parler à qui que ce soit.
18:49Et puis, on ne prenait pas très au sérieux.
18:51C'était vraiment le côté, je pense.
18:53En plus, on démarrait une espèce de mode qui était de dire
18:58les familles recomposées, c'est formidable.
19:01Voilà, les enfants, c'est formidable.
19:03Tout le monde vivait ça comme un espèce de truc tellement simple,
19:07alors que tout le monde sait très bien que ça n'est pas aussi simple que ça.
19:11Exactement. Alors ensuite, vous auriez pu faire une suite puisqu'il y avait eu une suite.
19:14Et vous avez choisi de faire pas une ride qui était tout à fait autre chose,
19:18qui était la femme de 50 ans.
19:20Et là aussi, vous avez parlé à tout le monde, Michel Bernier.
19:23Oui, mais on ne voulait pas faire le démon de midi la suite.
19:29Mais je pense que ces 50 ans nous ont marqué Marie-Pascale et moi.
19:35C'est des phases pour des femmes, pour les femmes qui ne sont pas toujours simples.
19:38La ménopause, les enfants qui sont grands, quelquefois le célibat.
19:43Enfin, tout ça, tout ça a été un sujet qui commençait à nous tarauder.
19:48Et c'est vrai que voilà, on a fait pas une ride et que ça a été un carton fou
19:53parce qu'en plus de ça, c'est toujours pareil.
19:55On a su apporter des choses.
19:58La mammographie, par exemple, qui est quand même un sketch
20:01dans le spectacle qui est devenu culte chez tous les mammographes.
20:05Parce que j'ai encore moi des témoignages de femmes qui disaient
20:09à chaque fois, je parle de vous et les médecins disent oui,
20:14on connaît le sketch de Michel.
20:15Voilà, c'est donc on apporte des choses aussi un peu différentes,
20:19d'une autre manière.
20:21Et je pense peut être et sans violence, sans donner d'honneur de leçon.
20:27Donc ça, ça change les choses, pardon.
20:29Et il se trouve ensuite que vous avez assuré la relève avec.
20:33J'étais laissé un mot sur le frigo où Charlotte, votre fille, a débuté.
20:37Et ça, c'était aussi très émouvant.
20:38Très émouvant, surtout que là, c'était pas un spectacle drôle.
20:42C'était une lecture de petits mots que se laissent une mère et une fille.
20:46Une mère qui est une femme qui travaille beaucoup et qui se rend compte
20:50qu'au fur et à mesure, les relations avec sa fille se passent uniquement
20:53par petits mots.
20:54Alors aujourd'hui, on laissera peut être plus de post-it,
20:56mais on va se laisser des textos.
20:58Et qu'en fait, le langage, il ne devient que comme ça
21:01et très, très sporadique, ce qui fait qu'on ne se dit plus les choses.
21:05Et quand arrive un drame, comme dans cette histoire,
21:08puisque la mère est atteinte d'un cancer du sein.
21:11À ce moment là, on se rend compte à quel point on a loupé des choses
21:15parce qu'on ne fait que se parler par petits bouts de trucs.
21:19Et en même temps, c'est encore pire puisque maintenant, avec trois lettres,
21:21on va se dire MDR, Mordoré ou autre chose.
21:24Donc tout ça est rétréci et on n'arrive plus à se parler.
21:27Et c'est ça qui était beau dans ce spectacle là, c'est que à un moment,
21:30il fallait qu'elle se parle et qu'elle se dise les choses pour que
21:33l'une puisse partir tranquille et l'autre grandit en paix.
21:37Et elle a grandi puisqu'elle est aujourd'hui, dans Demain nous appartient à Charlotte.
21:40Donc tout va bien.
21:41Et puis, il y a aussi une autre nouvelle date qui est importante pour vous.
21:44C'est le 3 février 2015.
21:46A tout de suite sur Sud Radio avec Michel Bernier.
21:49Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:52Sud Radio, les clés d'une vie, Michel Bernier, mon invité.
21:55Nous parlerons tout à l'heure de Lili et Lili au Théâtre de Paris.
21:58Un événement théâtral important.
22:013 février 2015, une date importante.
22:04La diffusion du premier épisode de cette série.
22:12La stagiaire sur France 3.
22:13Et là aussi, ça a été un événement parce que je suis sûr qu'en tournant
22:16ce premier épisode, vous n'imaginez pas que dix ans plus tard, ça marcherait encore.
22:19Ah bah oui, pas du tout.
22:21Non, non, en plus, on a fait un premier qui était,
22:24comme on appelait un pilote, voilà, qui a fait un tel carton d'audience
22:29que la chaîne a tout de suite dit, ben allons, on part sur une série
22:33et que là, on a fait la dixième saison et qu'on va tourner la onzième
22:39au printemps.
22:39Donc c'est merveilleux, quoi, un personnage qui attire autant de gens
22:44et qui reste populaire et qui est de qualité.
22:48Voilà, parce que je le revendique.
22:50Et ça, c'est merveilleux, vraiment.
22:52Comment est née l'idée ? Comment vous êtes arrivée là dedans, Michel Bernier ?
22:55C'est ma productrice Gaëlle Chollet de chez Elephant
23:00qui, un jour, me parle d'un sujet
23:04qui se passerait dans la justice.
23:05Et comme elle savait que j'avais fait des études de droit,
23:08que je pense qu'elle apprécie aussi mon travail d'actrice.
23:11Et puis, Anne Holmes, qui était la directrice de la fiction, a dit
23:16mais oui, il faut qu'on fasse quelque chose avec Michel.
23:18Et puis, ben voilà, le projet est arrivé.
23:20Et puis, je trouvais ça tellement bien de faire une stagiaire de mon âge
23:25et quelqu'un qui change de vie.
23:27Parce qu'on en a beaucoup parlé après l'histoire du Covid,
23:30où beaucoup de gens se sont dit
23:32peut-être que la vie, elle n'est pas si simple et peut-être que je devrais
23:36me permettre des choses que je n'aurais pas osé me permettre quand on a peur.
23:39Voilà. Et je pense qu'on est très moderne pour ça.
23:43C'est une femme qui change de vie, qui était exploitante à la récolte,
23:48qui a été maire de son village, qui a été accusée à tort d'un crime
23:51qu'elle n'avait pas commis.
23:52Donc, elle a vécu des bouleversements.
23:55Et elle décide que plus jamais un innocent est en prison dans son idéal.
24:00Et ce qui est très moderne aussi, c'est que son mari,
24:03interprété par Philippe Le Lièvre,
24:06est un mari qui suit sa femme et qui est donc un homme
24:09qui accepte d'être, de prendre le rôle
24:13qu'on donne généralement aux femmes qui suivent leur mari.
24:16Il y a une chose très particulière, c'est que les premiers épisodes
24:18ont été réalisés par Olivier Barma, qui est le fils de Claude Barma,
24:21qui lui-même a réalisé la première émission de télévision sur la justice
24:25qui était en votre âme et conscience.
24:27Comme quoi, on a été faits pour s'encontrer.
24:30Exactement.
24:31Et c'est vrai qu'en même temps, dans cette série,
24:34vous traitez des sujets de société qu'on n'a pas l'habitude de traiter ailleurs,
24:37Michel Bernier.
24:38Oui, mais c'est important aussi d'être.
24:40Je pense que ce qui fait le succès de la série aussi, c'est d'être
24:44en cohésion avec ce qui se passe dans notre vie quotidienne,
24:48aussi bien dans les affaires qu'on traite, qui sont évidemment celles de meurtre,
24:52mais aussi dans la famille,
24:54parce que la famille, elle a beaucoup d'importance dans la série
24:57et que les problèmes qu'on a avec nos enfants
25:01sont les problèmes que beaucoup de gens ont avec leurs enfants.
25:04Donc, on reste quand même proche des téléspectateurs.
25:09Alors, on n'est pas dans quelque chose de, comment je dirais, d'un peu fou.
25:15On n'est pas dans ces personnages-là,
25:16mais on a réussi à mélanger à la fois les enquêtes et la comédie.
25:22Oui, et en même temps, il y a des sujets très graves,
25:24comme la maladie d'Alzheimer.
25:26Il faut la traiter dans une série.
25:27C'est pas évident, c'est pas évident.
25:28Et aussi les hommes
25:31qui ont battu leurs femmes.
25:33Que sont-ils devenus ? Que font-ils ?
25:35On est rentré dans des sujets quelquefois très, très touchy.
25:39Mais je trouvais que c'était intéressant.
25:41Et puis, lorsque vous êtes assistante de Stagiaire des juges d'introduction,
25:45il y a des scènes tout à fait, quelquefois surréalistes et drôles.
25:48Ah oui, oui.
25:49En plus, j'ai beaucoup de chance parce que mon partenaire Antoine Amel
25:52est vraiment un partenaire de rêve.
25:55On a des scénaristes aussi qui sont très attachés à ce que
25:59nous soyons impliqués, c'est-à-dire quand ils nous racontent les histoires.
26:03C'est bien aussi parce que si on est en cohésion.
26:09Donc, effectivement,
26:11quelquefois, on trouve des trucs à faire un peu rigolo.
26:14Puis voilà, on reste très, très liés.
26:17C'est une vraie équipe.
26:18Il y a des procès totalement surréalistes et il y a une information
26:21que j'ai trouvée qui est assez récente.
26:22Il y a un procès où une femme persiste à nier l'évidence
26:25et soudain, son dentier tombe sur la barre.
26:29Et le juge a cette réplique fabuleuse.
26:30Même vos dents ne résistent pas à l'épreuve de la vérité.
26:34Excellent.
26:35Et c'est vrai que ça compte parce que les moments de tension
26:37avec ces jugements sont...
26:41Il y a une contrepartie qui est le rire.
26:42Je crois que c'est comme en médecine.
26:44C'est comme tous ces métiers qui ont affaire à la dureté de l'événement.
26:50Je pense qu'il y a des endroits où comme ça, dès que c'est une possibilité
26:54d'une respiration, elle généralement, évidemment, elle va avec l'humour.
26:58Je pense que c'est nécessaire.
27:00C'est obligatoire.
27:02Moi, j'ai rencontré des juges d'intrusion femmes
27:05qui s'occupent beaucoup de choses familiales et qui me disaient
27:08mais nous, ce qu'on aime dans votre série, c'est que vous parlez des choses vraies.
27:13C'est à dire que vous dites qu'après, on a une vie quand on rentre chez soi
27:17et que cette vie là, il faut savoir la gérer.
27:19Parce que quelquefois, il part avec des sujets tellement graves,
27:23des rencontres tellement difficiles
27:26qu'on a besoin de savoir faire un peu de distance.
27:29Et même les tensions à la maison peuvent exister.
27:32Évidemment, mais ce n'est pas les mêmes.
27:34Ce n'est pas les mêmes.
27:35En fait, je me suis un peu renseigné.
27:36Le juge d'instruction, ça a été créé le 17 novembre 1808
27:41dans le Code d'instruction criminel.
27:43Il remplace le directeur du jury dans la procédure pénale.
27:46Donc, ce n'est pas hier que ça a commencé.
27:48Ah non, non, ce n'est pas hier.
27:49Il se trouve que les séries à la télévision, pendant des années,
27:52vous n'en avez pas fait alors que vous auriez pu accepter des choses.
27:55Oui, mais j'avais pas envie d'être enfermée dans quelque chose
28:01qui ne m'aurait pas donné d'autres possibilités.
28:04Et puis, c'est vrai que c'était un peu la mode où on donnait
28:08les noms des personnages à la série, que ce soit Julie Lescaut, Navarro,
28:12commissaire Moulin, etc., etc.
28:14Et que moi, je n'avais pas envie d'être le Navarro éternel,
28:19la Julie Lescaut éternelle.
28:20J'avais l'impression que si je m'enfermais là-dedans,
28:24je ne m'en sortirais pas.
28:25Vous avez fait quelques apparitions dans Joséphine Ange Gardien, dans d'autres séries.
28:28Oui, mais ça, c'est avec les copains.
28:30Ça, c'est très différent.
28:32Ce n'est pas moi qui ai les choses sur les épaules.
28:34Alors, il y a quand même une série que vous avez faite qui s'appelait,
28:36on a un peu oublié, L'Asmala s'en mène.
28:37Mais quelle merveille.
28:38Vous voyez, mais ça s'appelait L'Asmala.
28:40Ça ne s'appelait pas, je ne sais plus comment le s'appelait, le personnage.
28:43Mais voilà, mais on a adoré faire ça.
28:45Mais c'était un autre genre de série puisque c'était des 90 minutes
28:49et qu'on avait fait.
28:51Voilà, c'est ça. On en a fait sept et j'ai adoré faire ça.
28:53En fait, c'était une famille où le mari est parti.
28:56Voilà. Et elle se retrouve.
28:59Le seul boulot qu'on lui propose, c'est les pompes funèbres.
29:01Parce que là, par contre, il n'y a pas de chômage et que donc elle se retrouve
29:06employée. Et comme c'est une femme qui a quand même une certaine culture
29:10et en même temps, beaucoup, très empathique.
29:13Et bien, elle y trouve sa place et elle va y trouver l'amour.
29:15Et elle a des enfants.
29:19C'est une famille Benetton, comme on dit.
29:21Elle a des enfants qu'elle a adoptés de plein de régions du monde.
29:25Comme les autres filmmakers.
29:26Voilà. Et elle rencontre une jeune prostituée
29:30qui est jouée par Julie de Bonin.
29:32Il se trouve aussi que les pompes funèbres, il y a quelqu'un,
29:35un comédien très célèbre, roi de l'humour, qui a voulu débuter
29:38dans les pompes funèbres au départ parce qu'en face de chez lui,
29:41il y avait une église et des enterrements quotidiens.
29:43C'est Jean Poiret.
29:44Il a longtemps rêvé de travailler dans les pompes funèbres
29:47avant de découvrir sa vocation.
29:48D'accord, mais c'est vraiment un métier particulier.
29:52Et on peut aussi les remercier parce que sans eux, qu'est-ce qu'on ferait ?
29:57Et puis, vous êtes en avance sur votre temps aussi,
29:59tout de suite dans vos débuts, parce que l'un de vos premiers tournages,
30:03c'était une chronique sociale autour du petit commerce.
30:05C'était le boulanger de Suren.
30:06Oh là là, oui, j'étais toute jeune.
30:08C'était Joël Goron qui avait écrit ce scénario.
30:12Et je crois qu'il y avait Jean-Marc Thibault, il me semble, dans le casting.
30:18Et je pense qu'il y avait François Cluzet, mais on ne s'est pas croisés.
30:22C'est votre chose.
30:23Mais surtout, c'était une série aussi en avance sur son temps
30:26parce que les petits commerçants, on n'en parlait pas beaucoup à la télé.
30:29Pas plus des sujets que vous traitez aujourd'hui.
30:31Ah oui, non, ce ne sont pas des terrains de jeu de scénaristes.
30:37Le petit commerce, on a l'impression toujours que ce n'est pas intéressant,
30:40alors que ce qui était bien, c'est que ça permettait
30:44de voir plein de styles de personnes.
30:46Tout le monde va chez son boulanger.
30:48Et en même temps, ça vous correspond parfaitement
30:50à tous les sujets proches des femmes, de la famille ou des hommes.
30:52Ça vous touche ?
30:53Ce n'est pas moi.
30:55Il y a eu quand même un sujet un peu différent.
30:57Vous avez joué Mme Jourdain dans le Bonjour d'Antilles Hommes.
31:00Oui, ça n'a rien à voir.
31:02Rien à voir, mais ça, c'était franchement extraordinaire.
31:05C'était Gérard Jourdui qui, à l'époque,
31:07produisait beaucoup, beaucoup de téléfilms
31:11sur l'histoire, à l'époque.
31:14Et puis, il monte le Bonjour d'Antilles Hommes avec Christian Clavier,
31:18qui faisait M. Jourdain.
31:20Il y avait Audrey Fleureau, d'ailleurs.
31:23Et moi, je me retrouve, moi qui n'ai jamais fait de classique,
31:27je n'en ai jamais joué, ce n'était pas ma formation théâtrale,
31:29mais se retrouver en face de Christian Clavier,
31:32j'avais un peu les jetons, je vous avouerais.
31:34Et en fait, ça s'est très, très bien passé.
31:38Moi, j'ai adoré travailler avec lui.
31:40Et voilà, on a tourné, je ne sais pas, presque un mois dans un château.
31:43Il faisait un froid de fou.
31:45Mais moi, c'était... Et puis la pièce est tellement géniale.
31:49Et puis alors, dans un genre très différent,
31:50vous avez fait une autre femme de quelqu'un.
31:52C'est Mme Bérurier d'Ancien Retour de l'Homme, ça n'a rien à voir.
31:55Oh, là, là, quel souvenir !
31:56Oui, non, rien du tout.
31:57Mais en fait,
32:00Claude Béry voulait produire
32:03le film d'après Le Démon de Midi.
32:05Et il avait commencé le tournage de San Antonio.
32:09Et puis on discutait, on était en train de travailler
32:13sur le projet du Démon de Midi film.
32:15Et puis, il me dit, écoute, j'ai un problème.
32:18Est-ce que tu pourrais faire Mme Bérurier ?
32:21Et donc, j'ai dit oui, évidemment.
32:24Et voilà, je me suis retrouvée à jouer avec M.
32:27Depardieu, Gérard Lanvin et avec des mots à dire
32:31qui ne sont pas très faciles à dire.
32:33Oui, il faut savoir que Bérurier a existé, le vrai.
32:37Frédéric Dard l'a rencontré dans ses jeunes années à Lyon.
32:39Il avait une femme de ménage et le mari de cette femme de ménage,
32:42il l'a vue un jour prendre un bain de pied dans la cuisine
32:44avec une fausse jambe posée sur la chaise.
32:47Donc, il s'appelait Bérurier.
32:48Ah, d'accord.
32:49C'est comme ça que c'est né.
32:50Et puis, il y a eu Lelouch aussi qui vous a repéré.
32:52Ah oui, mais ça, c'était un rêve depuis toujours.
32:54Moi, j'étais passionnée par les films de Claude Lelouch.
32:58Je rêvais de faire ces films.
33:00J'ai envoyé, je ne sais combien d'invitations
33:03quand j'étais au Café Théâtre, etc.
33:04où je ne le voyais jamais arriver.
33:06Et puis, j'ai joué la pièce de Josiane Balasco,
33:09Nuit d'Ivresse avec Francis Huster.
33:11Et Francis Huster et Claude sont très amis.
33:14Et donc, il est venu et
33:17et voilà, il m'a fait un mot très gentil en me disant à 13,
33:21vite, devant la caméra.
33:22Et vous avez tourné trois films avec lui.
33:24Exactement.
33:24Et puis, un regret dans tout ça, c'est Harry Potter.
33:28Ah ben, ça restera.
33:29Voilà, j'ai à un moment frôlé les étoiles.
33:32C'est déjà pas mal dans une vie de les frôler les étoiles.
33:35C'est vrai qu'ils cherchaient la directrice
33:38française de l'École des sorciers, que j'étais parmi,
33:42je ne sais pas combien de comédiennes françaises du genre Carole Bouquet.
33:46Enfin bon, ces grandes actrices.
33:49Et puis, j'ai rencontré le réalisateur et ça s'est bien passé
33:53parce qu'on est resté 45 minutes ensemble.
33:56Je peux vous dire que pour un casting, 45 minutes avec un réalisateur,
33:58c'est que ça se passe bien.
34:01Et puis, je l'ai entendu dire, il faut voir les dates avec Michel.
34:04Donc, j'ai cru que c'était arrivé.
34:05Et puis, en fait, la production a préféré prendre une actrice anglaise plus âgée.
34:10C'est quand même triste parce que Harry Potter est universellement connu.
34:13Vous imaginez comment mon fils était petit à l'époque,
34:16comment je serais devenue la star de mon fils.
34:18C'est vrai que Harry Potter touche toutes les générations.
34:20Toutes les générations.
34:21Et puis, en plus de ça, c'est aussi une belle histoire.
34:24Celle de l'écrivaine, parce qu'elle n'avait plus rien.
34:28Elle écrivait ça et puis, tout d'un coup, c'est devenu mondial.
34:33Des films, les romans qu'elle écrit sont enfermés dans des coffres forts.
34:37Enfin bon, c'est fou.
34:39Et il y a une série qui est en préparation sur dix saisons.
34:42Ils vont raconter Harry Potter pour la télévision,
34:44mais dans l'intégralité des romans.
34:46Et le tournage commence l'été prochain pour 2026.
34:50Donc, ça va faire encore une relance.
34:51C'est fou, c'est fou.
34:52Alors, ce qui est fou aussi, c'est l'adaptation de Lili Lili
34:55qu'on va évoquer dans quelques instants à travers la date du 29 janvier 2025.
35:00A tout de suite sur Sud Radio avec Michel Bernier.
35:03Sud Radio, les clés d'une vie.
35:05Jacques Pessis.
35:06Sud Radio, les clés d'une vie.
35:07Mon invité Michel Bernier.
35:09Donc, on a éclairé tout votre passé et il est important.
35:13Et puis, 29 janvier 2025, Lili et Lili, un classique de Barry
35:17Haye Grady que vous reprenez au Théâtre de Paris.
35:20Pourquoi cette reprise?
35:21Parce que je crois que c'est de 1985 que Lili et Lili.
35:25Jacqueline Maillan, mais en fait, j'ai toujours adoré Jacqueline Maillan.
35:30On avait repris il y a quelques années Follamanda déjà.
35:34Moi, j'adore cette écriture.
35:36J'adore ces personnages de femmes très forts, très, très intelligents, très drôles.
35:42Et puis, je cherchais une pièce.
35:46Je ne savais pas trop quoi faire.
35:48Tout ce que je lisais ne m'enchantait pas plus que ça.
35:53Et puis, quand on m'a proposé, on m'a dit tu ne veux pas faire?
35:56Qu'est ce que tu ne veux pas faire?
35:57Qu'est ce que tu voudrais faire?
35:59Oh bah, Lili et Lili, ce serait bien, non?
36:01Et là, tout le monde m'a dit mais oui.
36:04Et donc, voilà.
36:04Vous connaissiez la pièce, vous l'aviez vu?
36:06Oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
36:08Alors l'histoire, c'est une, il y a deux personnages.
36:10On est à Hollywood en 1935, c'est ça?
36:12C'est ça, Hollywood 35.
36:15Le Hollywood que voilà, qu'on imagine de rêve
36:19avec des dorures de l'argent, de l'argenterie partout.
36:23Et puis, c'est une star d'Hollywood, donc Lili Dacosta,
36:27insupportable, capricieuse, désagréable, un peu alcoolique, un peu, un peu tout.
36:32Un peu nymphomane aussi.
36:34Et puis, un jour arrive sa soeur jumelle, qui est elle plutôt
36:39une petite nunuche du Minnesota,
36:43mariée avec un genre de pasteur.
36:45Enfin, bon, très religieuse, un peu comme ça.
36:48Et puis, l'impresario qui est joué par Francis Perrin.
36:52Sam a l'idée à un moment d'échanger les rôles
36:55pour avoir un peu la paix avec la vraie star.
36:59Alors, à l'origine, Barry et Grady avaient rencontré Jacqueline Mayon.
37:02C'était leur quatrième pièce et elle leur dit Écoutez, les enfants,
37:05moi, je voudrais que vous alliez dans la folie, dans le déraisonnable.
37:09Il faut, si on s'amuse, si on s'amuse, on amusera le public.
37:12Le théâtre est du chiant aujourd'hui, il faut faire autre chose.
37:14Et c'est comme ça qu'ils sont allés dans la folie
37:16et qu'ils ont commencé à écrire Lili et Lili,
37:18qui a été créée au Théâtre Antoine à l'origine.
37:20Oui, mais ça ne m'étonne pas de Jacqueline Mayon parce que je pense
37:24qu'elle avait besoin de challenge aussi, parce que je peux vous dire
37:27que c'est un vrai challenge de jouer deux personnages,
37:30surtout dans la comédie.
37:32Et puis, Barry et Grady adoraient tellement Jacqueline.
37:36Elle leur a fait leur plus beau succès aussi.
37:39Mais ils se sont lancés et je crois que ça leur faisait du bien aussi.
37:42Il y avait certainement quelque chose de cet ordre là.
37:44Alors, il faut savoir que la pièce a évolué par rapport à la version de 1985.
37:49Oui, évidemment, parce qu'avec Marie-Pascal Austerit, qui a fait la mise en scène.
37:53D'abord, la pièce était très longue à l'époque.
37:55Elle faisait 2h20 ou 2h25.
37:57Oui, c'était à l'époque, il y avait un entraxe, c'était la mode.
38:00Oui, voilà. Et puis aujourd'hui, il faut être un peu plus raisonnable.
38:03Et voilà, on a beaucoup travaillé, adapté,
38:07fait des choses qui font qu'il faut être un peu plus dans ce qui se fait aujourd'hui.
38:13Mais on n'a pas touché à l'essentiel, évidemment.
38:18Oui, mais vous avez aussi fait évoluer les personnages,
38:21et même le vécu et ce qu'ils veulent dire derrière.
38:24Oui, parce que, par exemple, c'est vrai qu'on se dit,
38:28c'est là la force de Barry et Grady d'ailleurs,
38:30c'est qu'ils écrivaient des personnages de femmes assez forts.
38:33Nous, ce qu'on a rajouté, c'est un peu d'imaginer le parcours de cette Lili.
38:38Quand on parle aujourd'hui des MeToo et tout ça,
38:40de dire que cette fille, elle est partie de son Minnesota.
38:44Elle a été certainement abusée une ou deux fois.
38:46Elle a cru qu'il fallait suivre les bonnes personnes.
38:49Elle ne les a pas suivies.
38:50Et peut-être que pour arriver jusqu'à la gloire,
38:52elle a été condamnée à céder à des gens qui n'étaient peut-être pas de très bon augure.
38:59Et donc, elle raconte tout ça.
39:00Et je pense que ça a une vraie résonance aujourd'hui.
39:02Et puis, il y a une question que ne se sont sans doute pas posées Barry et Grady.
39:06Est-ce que ces retrouvailles sont une chance pour les deux sœurs ?
39:10Oui, je pense que c'est une vraie chance.
39:12D'abord, à l'époque, le Minnesota-Hollywood, ce n'était pas tout prêt.
39:19Donc, comment se retrouver ?
39:21Comment se voir en ayant deux vies aussi disparates ?
39:25Et je pense qu'elles sont contentes de se voir
39:27et certainement heureuses de changer de vie aussi.
39:30Oui, et puis à travers ce retravail que vous avez fait, Michel Bernier,
39:36il y a aussi votre personnage, car vous avez toujours parlé aux femmes.
39:39Et là aussi, c'est une façon de parler aux gens qui hésitent dans leur vie
39:43entre le calme, la sécurité et tout ce qui peut se passer.
39:45Oui, et puis surtout, ce que je trouve intéressant,
39:49c'est que Lily et aussi bien Deborah, la sœur jumelle,
39:55sont deux femmes qui n'ont peut-être pas eu les parcours qu'elles auraient dû avoir au départ.
39:59Pourtant, c'est des jumelles, donc on va se dire qu'elles ont les mêmes chances, les mêmes parents.
40:03Et puis, non, en fait, elles ont vécu beaucoup de frustrations.
40:08Donc, c'est ça qui est intéressant à jouer aussi.
40:11C'est que ce n'est pas juste aller, on claque les portes et on met des robes à paillettes.
40:14C'est aussi qu'est-ce qu'on a sacrifié dans sa vie qui aurait pu vous rendre heureux ?
40:19Oui, et ça, c'est un sujet qu'on ne traitait pas dans les années 80 dans le boulevard.
40:22Oui, mais c'était là quand même.
40:26Ça, c'est vraiment la base de Barry et Grady.
40:29Après, nous, on a retravaillé pour d'abord re-rythmer,
40:33parce que c'est vrai que c'était un rythme plus lent à l'époque de Maillan.
40:37Et puis, voilà, d'être plus dans cette modernité-là.
40:41Mais cette intention-là, elle vient d'eux.
40:44Mais en même temps, jouer deux personnages en même temps sur scène tous les soirs,
40:49bon, c'est de la magie et c'est ce que vous voulez. Comment ça se passe ?
40:52Ah ben, je suis crevée !
40:55Ah non, c'est un challenge merveilleux.
40:58J'ai 15 changements de costumes.
41:01J'ai une super Anilda, notre habilleuse, qui est avec moi en coulisses.
41:06Allez, on enlève les robes, on met les robes, celle-là, celle-là, celle-là,
41:08les chaussures, les machins, etc.
41:10Ça va très, très, très vite.
41:12Et il ne faut pas se tromper.
41:13Et puis, moi, j'ai fait une chose que Maillan ne faisait pas.
41:16Moi, je change ma voix pour la soeur jumelle du Minnesota.
41:19Donc, il ne faut pas que je me trompe non plus.
41:21Alors donc, c'est un beau challenge pour une actrice.
41:23Jacqueline Maillan était aussi très fatiguée à la fin de sa présentation.
41:27En plus, elle avait fait des examens à l'époque et elle disait
41:30mes analyses ne peuvent pas être plus mauvaises.
41:33Alors, on lui disait, mais écoute, repose-toi.
41:35Elle dit, je me reposerai, je me soignerai quand je ne jouerai plus.
41:38Elle avait raison.
41:39Elle ne jouait que pour la scène.
41:40Ben, je pense que tous les gens qui font de la scène, vraiment,
41:44je ne sais pas comment font ceux qui n'en font pas,
41:47ceux qui ne font que des tournages.
41:49Mais la scène, c'est une passion absolue.
41:53Ce rapport-là, il est exceptionnel, incroyable.
41:56Et puis surtout, quand on fait rire, une fois qu'on a ce talent-là,
42:03ce don-là, on a du mal à s'en passer.
42:05Mais en même temps, la mise en scène est parfaitement réglée.
42:08Il ne faut surtout pas dévier d'un iota.
42:10La mise en scène de Marie-Pascal, c'est de l'horlogerie, quoi.
42:14C'est voilà, on le sait, c'est pour ça que j'adore travailler avec elle,
42:18parce que c'est, je vous dis, c'est le balancier de l'horloge.
42:23Et puis en plus, on sait que le troisième, c'est le public.
42:26C'est lui qui a un peu le diapason, donc lui qui donne le là aussi.
42:30Donc tout ça, c'est un mélange extrêmement subtil
42:33et qui fait que ça devient un spectacle réussi grâce à ça aussi.
42:37Oui, et puis vous retrouvez le partenaire de vos débuts,
42:40c'est Francis Perrin, car vous avez commencé au cinéma avec lui, avec deux films.
42:43Absolument. Alors en fait, on s'était croisés sur le film
42:47Le roi des contes, après une BD de Walensky, je crois.
42:51Oui, c'est vrai. Le Réserve.
42:53Non, non, non, c'est Walensky.
42:55Et c'était Claude Confortès, donc.
42:58Et j'avais une toute petite scène avec lui.
43:01Et à la fin de ce tournage, il m'a dit
43:04quand je ferai mon premier film, je vous aurai un rôle.
43:08Et il a tenu parole.
43:09Donc j'ai fait tête à claques et joli cœur avec lui.
43:12Qu'il a mis en scène, c'était ses premiers films.
43:14Il les prépare d'une manière très particulière.
43:15Il s'est enfermé pour créer son scénario en l'écoutant
43:18de la musique classique pendant toute la journée.
43:19Toujours, toujours, toujours.
43:22Il adore ça. C'est un fou de musique classique, d'opéra.
43:25Il avait dit il y a quelques années, je ne remonte plus sur scène.
43:28Résultat, il a joué le duplex trois jours.
43:30Il l'a fait deux ans et il refait un tournée.
43:32Et vous l'avez appelé. Et il a dit oui.
43:33Et oui. Alors en plus, l'anecdote incroyable.
43:36Alors ceux qui aiment les signes vont être contents.
43:40Quand je l'ai appelé pour lui proposer,
43:42il était en train de ranger le texte de Lili et Lili.
43:46Il l'avait dans la main.
43:47Incroyable.
43:48Oui, mais il a accepté tout de suite.
43:51Et puis, on était tellement heureux de se retrouver.
43:54Puis, c'est une complicité de génération.
43:55Vous parlez le même langage.
43:57Oui, c'est vrai.
43:58Et puis, on a la même passion.
43:59Francis, c'est un fou de théâtre.
44:00Je veux dire, il est sur scène, il est chez lui, c'est sa maison.
44:05Ce sont des challenges à chaque fois.
44:07On remet le titre en jeu.
44:09Enfin, vraiment, je pense que là dessus, lui et moi,
44:11on se ressemble beaucoup, oui.
44:12Oui, puis un challenge parce que vous répétez sans les rire
44:15et qu'après, il y a le jugement du public.
44:17Oui, alors on répète longtemps, évidemment, tout seul.
44:21Et puis, à un moment, quand on sent que le spectacle,
44:24ça y est, commence à prendre forme,
44:26il y a un moment où on a besoin des rires parce qu'à force de répéter,
44:30c'est plus drôle.
44:31On a besoin de se rassurer.
44:34Et vous ne changez absolument rien chaque soir.
44:36Il n'y a pas d'années.
44:37De temps en temps aussi, on peut changer une phrase ou un mot
44:41parce qu'il n'est pas évident ou qu'il ne fait pas rire.
44:44On pensait que ça ferait rire et ça ne le fait pas.
44:46Donc, on cherche autre chose.
44:47Mais ça, c'est les premières.
44:49Puis après, ça roule tout seul.
44:50Alors que Jacqueline Maillan, elle, changeait à sa guise
44:52sans prévenir même ses auteurs.
44:54Ah oui, moi, une fois que c'est fait, je suis très sérieuse dans mon travail.
45:00Pierre Barillé m'a raconté, une fois la mandat est créé,
45:03elle voulait un suicide, etc.
45:05Donc, ils vont voir le suicide à la fin.
45:07Ils s'aperçoivent que non seulement elle ne se suicide pas,
45:09elle prend un aspirine, elle fait des grimaces et elle fait rire.
45:13Elle dit, mais mon public ne m'imaginerait pas que je sois triste.
45:16Elle avait tout changé sans prévenir personne.
45:18C'était l'instinct du théâtre aussi.
45:20Oui, et puis Jacqueline, par exemple, dans Follamanda,
45:23en fait, au départ de la pièce,
45:25elle sauve une petite jeune fille qui veut se suicider
45:30et en lui confiant son petit chien.
45:32Et en fait, elle réussit à l'empêcher de le faire, évidemment.
45:36Et ça se terminait comme ça, comme une espèce de transmission
45:42entre Jacqueline Maillan et la jeune fille.
45:45Mais Jacqueline, ça ne lui allait pas parce qu'elle,
45:48comme elle revivait une histoire d'amour dans Follamanda,
45:51elle, elle voulait que l'amoureux revienne.
45:55Et c'est parce qu'elle ne supportait pas l'idée que ça se termine pas bien.
45:59Voilà, alors on parlait de transmission.
46:02C'est d'autant plus important de reprendre cette pièce qu'aujourd'hui,
46:05dans les cours de théâtre, on ne connaît plus forcément Jacqueline Maillan
46:07et qu'il y a une transmission à faire sur cette forme de théâtre, Michel Bernier.
46:09Oui, moi, j'en suis sûre.
46:10En plus, ça a été une forme de théâtre,
46:12de théâtre de boulevard qui a été beaucoup boudé dans les années 80.
46:16Voilà, c'était les gens, il y avait les gens du boulevard et les autres quand même.
46:21La popularité de Jacqueline Maillan à l'époque,
46:25c'était une popularité, évidemment, le public,
46:27mais le métier, il méprisait un peu ce genre-là.
46:31Elle est devenue culte des années après Jacqueline Maillan,
46:36mais comme d'autres d'ailleurs, que ce soit Maria Pacom ou Sophie Desmarais,
46:41d'autres actrices qui étaient des grandes, grandes actrices de boulevard.
46:45Parce que c'est une façon de jouer qui est extrêmement difficile
46:49et où on avait l'impression de parler de sujets un peu artificiels.
46:54Et en fait, non, donc c'est vrai que
46:58c'est un théâtre qui demande beaucoup d'exigences.
47:02Alors, il se trouve qu'il y a quelques temps,
47:04il s'est passé quelque chose dans votre vie
47:05et je pense que ça devrait donner matière à une pièce.
47:07On vous a félicité pour votre politique, Michel Barnier.
47:10Non, mon Dieu.
47:12Ah oui, là, c'est cette espèce de faux homonyme Michel Barnier.
47:17C'est sûr que bon, après, on a vraiment confondu.
47:21Alors oui, parce que je pense que voilà,
47:23comme on m'a souvent appelé Michel Mercier ou Michel Berger ou voilà,
47:28j'ai l'habitude.
47:30Mais Michel Barnier, on me le faisait de temps en temps.
47:33Mais là, Premier ministre, j'y avais droit en permanence.
47:37Voilà. Et votre seule politique, c'est le rire et le bullier.
47:39Absolument. Mais ce qui était trop mignon, c'est que le public
47:43qui m'envoyait des messages sur Instagram me disait
47:47c'est dommage que ce ne soit pas vous.
47:49Oui, remarquez, il y aurait pu y avoir Michel Bernier et Michel Barnier.
47:53Il y aurait Lily.
47:54Je ne sais pas ce que serait devenue la France.
47:55Mais en tout cas, moi, je suis bien sur scène.
47:59Vous êtes très bien.
48:00Alors, je précise que c'est du mercredi au samedi à 20 heures,
48:03le samedi à 16 heures, à 20 heures et le dimanche à 15 heures.
48:06Il faut quand même tenir le rythme.
48:07Oui, il y a intérêt à prendre des vitamines.
48:09C'est au Théâtre de Paris. Et l'avenir ensuite, Michel Barnier ?
48:12Alors après, saison 11 de la stagiaire.
48:14Oui, voilà.
48:15Et puis, nous partirons en tournée avec le spectacle en début d'année prochaine.
48:19Donc, ça fait quand même un emploi du temps très chargé.
48:20Absolument.
48:21Ça ne vous gêne pas ?
48:22Au contraire, moi, vous savez, le temps qui reste est un temps qui se raccourcit.
48:27Donc, autant qu'il soit bien rempli.
48:29Est-ce que vous pensiez que vous en seriez là aujourd'hui quand vous avez débuté ?
48:33Mais jamais de la vie.
48:34J'étais même la première fois que je suis montée sur une scène.
48:38Je me pincais.
48:39Ah bon ?
48:39Ah oui, oui.
48:40Je trouve ça incroyable de jouer devant des gens.
48:42Et puis, aujourd'hui, vous êtes habituée.
48:44Oui, mais j'ai toujours le trac.
48:46Mais il faut le garder.
48:47Donc, Lily, c'est au Théâtre de Paris, le plus longtemps possible, j'espère.
48:51Et puis, on viendra vous applaudir et découvrir cette nouvelle version de Barrière et Grédy.
48:55Avec plaisir.
48:56Les anciens découvriront, les jeunes découvriront.
48:58Mais les jeunes sont très étonnés, parce que c'est pareil,
49:01ils n'ont pas eu d'idée de ce que c'est que ce genre de théâtre.
49:04Donc, ils se marrent comme des fous parce que franchement, c'est extrêmement drôle.
49:08Eh bien, l'adresse est donnée, le lieu est donné.
49:11On les attend et vous les attendez.
49:12Merci beaucoup.
49:13Merci, Michel Bernier.
49:14L'éclair de vie s'est terminé pour aujourd'hui.
49:16On se retrouve bientôt.
49:17Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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