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Avec Fabienne Thibeault, auteure-compositrice canadienne.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-01-07##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06A la couleur des disques d'or, vous avez préféré le jaune des blés, celui de nos campagnes.
00:11Vous avez également parfois délaissé les bœufs sur scène pour venir en aide aux vaches.
00:15Vous cultivez le naturel et le démontrez aujourd'hui dans un livre.
00:19Bonjour Fabienne Thibault.
00:20Bonjour Jacques Pessis.
00:21Alors on vous retrouve, vous étiez venue au tout début des clés d'une vie.
00:24Et là vous êtes de retour avec une double actualité, c'est-à-dire un livre,
00:27La survivante aux éditions de l'Archipel et un album particulier autour de Fabienne.
00:31Donc on va l'évoquer, mais on va évoquer aussi une partie de votre parcours
00:35dont on n'avait pas parlé la dernière fois, avec une date importante.
00:39Pour commencer, c'est votre naissance le 17 juin 52,
00:42car ça aurait pu être votre premier et dernier jour.
00:44Exactement, je suis née prématurée à la maison.
00:48Ma mère ne voulait pas encore accoucher puisque c'était trop tôt.
00:53Et donc j'ai été baptisée sous le robinet de la cuisine,
00:58qu'on appelle chez nous la champlue.
01:01Et on m'a immédiatement transportée à l'hôpital sans que ma mère me touche,
01:07ne me voie, et j'ai passé 40 jours seule dans un incubateur.
01:12Et aujourd'hui tout va bien, heureusement.
01:14Écoutez, je pense, oui. Enfin on fait ce qu'on peut.
01:17Et il y a aussi le mariage de vos parents qui a failli ne jamais avoir lieu
01:22pour une raison d'accident automobile.
01:24Exactement, c'était l'hiver. Mes parents se sont mariés en février au Québec.
01:29Tempête de neige et mon père devait revenir de Baie-Saint-Paul aux éboulements en snowmobile.
01:38Le snowmobile a été inventé par Louis-Joseph Bombartier,
01:44qui a créé la grande, comment dire, technologie Bombartier.
01:49C'était des petits véhicules avec des rails.
01:52Enfin tu vois qui tournaient, qui partaient.
01:55Et il y a eu un accident et mon père est arrivé très en retard.
01:59Ce qui a fait, disons, qu'il y aurait des éboulements,
02:02qu'il allait prendre la place de mon père comme marié.
02:05Ça n'a pas plu à votre mère, je pense.
02:07Non, elle a attendu. Ils ont été patients sur le parvis libre.
02:11Et il y avait presque un traumatisme physiologique maternel pour vous, Fabienne Cliveau.
02:16Oui, ma mère souffrait de ce qu'on appelle l'incompétence du col utérin.
02:21C'est-à-dire que dès que le bébé commençait à prendre un peu de poids,
02:25le col s'ouvrait et l'accouchement avait lieu de façon prématurée.
02:29C'est ce qui vous est arrivé. Et puis il y a un autre soir...
02:31Et les quatre autres bébés après moi aussi.
02:34Heureusement, vous êtes là.
02:36Il y a aussi un soir, je crois que c'est un 6 avril,
02:38où vous avez failli être électrisée sur scène à Bobineau et mourir à Bobineau.
02:43Mourir sur scène à Bobineau, c'est quand même pas mal.
02:46Qu'est-ce qui s'est passé?
02:47Effectivement, c'était une époque où nous travaillions avec des micros filaires.
02:52Aujourd'hui, les micros sont à chef.
02:55À l'époque, c'était les micros filaires et j'étais en coulisse.
03:00C'était le vieux Bobineau.
03:02Avec le plancher en ciment et avec un petit peu d'eau,
03:06j'ai touché un poteau de soutien, le micro dans la main,
03:11les pieds dans l'eau et le choc électrique.
03:14Heureusement, et ceci dit, depuis j'ai toujours gardé de l'affection pour les techniciens,
03:21c'est un technicien qui m'a donné une claque pour me décoller et me sauver la vie.
03:26Car je partais.
03:27C'est fou, hein?
03:28Le cœur en chamane, j'ai cru ma dernière heure arriver.
03:32Et puis le cœur, vous avez eu des problèmes de cœur il n'y a pas longtemps.
03:35Oui, il y a deux ans.
03:36Et qui auraient pu aussi se terminer tragiquement, Fabienne Thibault.
03:39J'ai eu beaucoup de chance, c'était un feeling.
03:42J'étais en tournage à Superbess, en Auvergne.
03:46J'ai dit à Christian, pendant la nuit, j'avais une douleur à la poitrine,
03:51une douleur sous maxillaire, agitation.
03:54J'ai dit à Christian, demain je ne tourne pas, allons au CHU de Clermont-Ferrat.
04:01Nous nous rendons au CHU de Clermont-Ferrat.
04:04Personne aux urgences, Jacques.
04:07Une exception, les urgences vides.
04:09Je dis à la dame, écoutez, j'ai quelque chose, mais je ne suis pas sûre.
04:13La dame me dit, écoutez, je vais vous passer un électrocardiographe.
04:16Gramme, j'ai l'électrocardiographe portatif, faut que je me pratique.
04:23Allez-y, dis-je.
04:25Elle me fait l'électro, elle m'ont portée au médecin.
04:29Le lendemain matin, j'ai été alité pour un quadruple pontage.
04:35Et aujourd'hui, vous allez bien.
04:37Et cet instinct, donc, qui vous a sauvé, il vous a aussi sauvé la vie
04:40lorsqu'un jour on vous a proposé de monter, Fabienne Thibault, à bord d'un petit avion.
04:44Exactement, c'était l'avion personnel de mon producteur qui voulait nous emmener.
04:49Le père de ma fille, à l'époque, et moi, dans un petit voyage amical,
04:55j'ai fait un rêve prémonitoire de feu d'explosion.
05:00Et je leur ai dit, écoutez, s'il vous plaît, ne prenez pas cet avion.
05:05Je ne pars pas avec vous.
05:07Et finalement, ils ont décidé de le prendre quand même.
05:11Et l'avion a explosé avec tout le monde à bord.
05:15Quatre personnes décédées.
05:17C'est fou, hein ?
05:19Au-dessus de la Floride.
05:21C'était atroce.
05:23Vous avez dit à votre propos, Fabienne Thibault, que vous êtes en quelque sorte un OVNI.
05:27Oui, ça c'est...
05:29Ça c'est l'homicide qui a dit ça à Christian.
05:32Il a dit, moi de femme, c'est un OVNI, où elle a tous les anges.
05:35Elle devrait être morte depuis trois mois.
05:38Alors, ce qui est étonnant avec vous, Fabienne Thibault, ce sont vos origines.
05:41Parce que les Thibaults, d'abord, c'est une vieille famille qui vient de France, de Rouen.
05:44Mais d'après vos recherches, vous êtes cousine de Madonna, de Céline Dion,
05:49d'Hillary Clinton et de la reine Camilla.
05:51Exactement. Et de Justin Bieber, de Xavier Dolan, d'Angelina Jolie.
05:57Et comment ça se fait ?
05:58Ce sont toutes des personnes qui font partie de la branche des descendants des Percherons.
06:03Et alors ?
06:05Le premier Percheron est parti, enfin, pas le premier, mais le plus important, Pierre Tremblay,
06:12a quitté le Perche avec sa faune sur l'épaule, au cours du XVIIe siècle,
06:18pour aller prendre le bateau à la Rochelle, où il a rencontré une jeune Onisienne,
06:23Ozanne Hachon, et ils ont donné naissance à la famille francophone la plus nombreuse au monde,
06:30les Tremblay.
06:32Et vous êtes une trois quarts Tremblay, je crois.
06:33Trois quarts, j'ai trois grands-parents sur quatre.
06:36Alors, votre père, lui, c'est un Thibault.
06:38Thibault.
06:39Et Thibault était un très particulier tireur de joints.
06:43Oui.
06:44Alors, mon père avait une petite entreprise en travaux de maçonnerie, de jointage de briques,
06:51et sur la porte de son camion, il avait écrit « Raymond Thibault, tireur de joints, finisseur de ciment ».
07:01Et je me disais « Papa ».
07:03Et alors, il me regardait, il me disait « Mais mon père était bêgue, qu'est-ce que tu veux dire ? ».
07:09Je disais « Papa, tireur de joints ».
07:11Il disait « Oh ».
07:13Je le taquinais.
07:14Et vous avez aussi une Jeanne d'Arc dans votre famille.
07:16Oui, ma tante Jeanne d'Arc.
07:17Les Québécois pensaient que Jeanne d'Arc était un prénom.
07:20C'est fou.
07:21Alors, il se trouve que, vous dites dans votre livre « La survivante », Fabienne Thibault,
07:26quand on part au Québec, on ne revient jamais.
07:28Et l'inverse est aussi valable, mais pas tout à fait.
07:31Quand on vient en France du Québec, on revient régulièrement, et ça a été le cas de celui-ci.
07:38Moi, mes souliers ont passé dans les prairies.
07:42Moi, mes souliers ont piétiné la nuit.
07:46Félix Leclerc, la jeune de Québec.
07:47Le grand Félix.
07:48Alors, je ne sais pas si vous le savez, mais Jacques Canetti, cherchant en 1951 un artiste québécois à venir en France,
07:53va trouver un poète débutant qui était Félix Leclerc, qui ne veut pas venir en France,
07:57parce que d'après lui, la France, c'est très très loin.
08:00C'est trop loin.
08:01C'est trop loin.
08:02Et il va venir, finalement, triompher aux trois Baudets et réussir une belle carrière.
08:05Il est très aimé.
08:06C'est un homme remarquable.
08:08C'est le patriarche de la chanson québécoise.
08:12Il était beau.
08:14Il était noble de cœur.
08:16Et vous, vous devez aussi à votre père l'amour de la chanson et de la musique,
08:20car votre père jouait de la guitare.
08:22Mon père jouait de la guitare.
08:24Tous les dimanches, il sortait de la guitare et on chantait des vieilles chansons françaises.
08:28On chantait Brassens.
08:30On chantait Félix.
08:33On chantait les chansons d'autrefois.
08:35On chantait les compagnons de la chanson.
08:38En harmonie vocale.
08:40Oui, parce qu'il y avait une chorale le dimanche à laquelle vos parents participaient.
08:43Oui, mes parents allaient dans une chorale, mais chez nous, ma famille, du côté maternel,
08:47ils aimaient le sens des harmonies vocales.
08:50Sans avoir appris, nous chantions à trois voix.
08:54Et vous chantiez aussi, ce qui rendait service à vos professeurs à l'école,
08:57car vous alliez dans les classes faire répéter les enfants, Fabienne Thibault.
09:00Quand j'étais première de classe, les professeurs n'hésitaient pas à me faire sortir
09:04pour aller apprendre les chansons qu'il fallait apprendre dans les cours de musique.
09:09Et vous avez décidé de faire ce métier, finalement.
09:12Oui, alors moi, j'ai fait des études à l'Université de Montréal.
09:16J'ai un diplôme en orthopédagogie,
09:20qui est une section des sciences de l'éducation
09:23où nous étions formés pour intervenir sur les problèmes d'apprentissage,
09:28les difficultés, l'illettrisme, l'alphabétisation des adultes.
09:34Et ça m'a passionnée, mais la vie en a décidé autrement.
09:38Oui, il y a un événement très important dans l'histoire du Québec
09:42qui vous a presque fait changer d'avis.
09:44Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misère.
09:52Les Plaines d'Abraham, un concert, la Francofête,
09:56autour de ça, vous chantez et ça va vous donner,
10:00pas le désir, mais l'envie de chanter.
10:02Et surtout, vous allez vous faire remarquer.
10:04Alors, les Plaines d'Abraham, si vous me permettez,
10:08ce sont des plaines au bord du fleuve entre Québec et le fleuve,
10:14qui historiquement sont très importantes,
10:17puisque c'est là que les Anglais ont envahi Québec
10:21et que la France a perdu la Nouvelle-France aux mains des Anglais.
10:25Donc, cette super Francofête et la chante à Boulogne qui a suivi,
10:30que ça se passe sur ces lieux aussi importants,
10:33était fortement symbolique et puissamment tellurique,
10:37si je puis m'exprimer ainsi.
10:39Et moi, j'ai eu la chance d'être découverte
10:41sur des petites scènes dévolues aux jeunes artistes par le Plamondon.
10:47Et il se trouve que moi, je me souviens de cette plaine qu'on voyait
10:50depuis un restaurant au 56ème étage qui tournait,
10:53et on voyait les Plaines d'Abraham, qui est un lieu magique.
10:56Magique et fortement important dans notre histoire.
10:59Et Luc Plamondon aussi a été important dans notre histoire.
11:01Oh, fondamental !
11:02On va l'évoquer à travers une autre date, le 10 avril 1979.
11:06A tout de suite sur Sud Radio avec Fabienne Thibault.
11:09Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:13Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Fabienne Thibault,
11:16une double actualité, le livre « La survivante »
11:19qu'on évoque au fil de cette émission aux éditions d'Archipel,
11:22et puis un album autour de Fabienne, dont on va tout à l'heure
11:25écouter quelques extraits.
11:2710 avril 1979, vous n'avez pas oublié cette date ?
11:30Oh non, jamais j'oublierai.
11:32Voilà, c'est-à-dire que vous êtes au Palais des Congrès, dans les coulisses,
11:35avant l'entrée en scène et l'interprétation de cette chanson.
11:47C'est extraordinaire parce que cette chanson, tout le monde la connaît aujourd'hui.
11:50Est-ce que vous n'imaginiez pas au départ Fabienne Thibault ?
11:52Et non.
11:53Vous savez, comme moi, vous qui êtes un homme de spectacle,
11:56qui avez écrit des spectacles, passe dans le monde entier.
12:01Vous savez à quel point quand on commence le travail de la création d'une oeuvre,
12:06à la fois on sait où on s'en va d'une certaine façon,
12:09mais on est dans un mystère total,
12:12avec l'angoisse au cœur.
12:14Est-ce qu'on arrivera au bout ? Est-ce que le public aimera ?
12:17Est-ce que le spectacle résistera au temps qui passe ?
12:21C'était des émotions qui nous animaient tous,
12:24auteurs comme producteurs, comme interprètes.
12:28Et le Mondestone, la première fois que vous l'avez entendu et interprété,
12:31c'est chez vous, à Montréal, avec Michel Berger,
12:35qui était paniqué par une tempête de neige.
12:37Oui, alors Michel était mûr,
12:39au mois de février, il y a beaucoup de choses qui se passent en février dans ma vie,
12:43qui était venu au Québec pour me rencontrer et m'adouber d'une certaine façon.
12:49À la demande de Luc Plamondon.
12:51À la demande de Luc Plamondon, il y avait encore une fois une tempête de neige,
12:55et c'était le père de ma fille, Saud Khan,
12:58dont je parle dans le livre pakistanais,
13:00qui était allé le chercher à l'aéroport,
13:05et qui, bien alors, prenait l'autoroute à l'envers, les chemins de traverse.
13:11Et Michel était complètement effondré dans le fond de la voiture,
13:16en se demandant ce qui se passait.
13:18Lui qui ne connaissait l'univers que l'hiver des stations de ski.
13:23Il n'y a rien à voir avec l'hiver québécois.
13:26Et donc ce jour-là, ça s'est concrétisé,
13:29et vous êtes arrivé en France pour jouer Starmania,
13:31enregistré d'abord et jouer Starmania,
13:33et vous avez découvert un pays, la France,
13:35dont les codes ne correspondaient pas exactement à ceux de votre pays, Fabienne Thibault.
13:38Non, pas tout à fait.
13:39Parce que n'oublions pas que, malgré une langue qui nous est commune,
13:43nous sommes les Québécois des Nord-Américains.
13:47Tout en même temps, fortement, Québécois est différent de nos voisins du Sud.
13:52Nous sommes des Nord-Américains,
13:54nous sommes tous descendants de fils de paysans et de gens de petits métiers,
14:00et on n'a pas la même façon de voir les choses.
14:02Maintenant, on se connaît, mais là, c'était il y a 45 ans.
14:05Et effectivement, vous arrivez dans ce pays avec des codes particuliers.
14:09D'abord, l'appartement qu'on vous donne ne vous convient pas.
14:12C'est-à-dire qu'on m'avait mis dans une espèce de, je ne veux pas faire de pub,
14:16d'appart-hôtel qui sentait la colle de moquette,
14:21et j'étais profondément malheureuse.
14:24C'était vraiment sur les quais de Seine, vous savez,
14:27à côté de l'hôtel Nico, et je me perdais.
14:30Tous les soirs, je n'arrivais pas à trouver la porte de l'immeuble.
14:34Alors, j'ai dit, si vous ne me changez pas d'appart, je me casse chez nous.
14:41Il se trouve aussi qu'il y a une particularité au Québec que vous évoquez dans ce livre,
14:47les déménagements sont fréquents, ce qui n'est pas le cas en France.
14:49Oui, tout à fait.
14:50Moi, j'étais très étonnée d'aller chez des gens qui étaient dans le même appartement
14:54depuis 25, 30 ans, 20 ans.
14:57Chez nous, il y a une habitude culturelle qui peut déménager,
15:01peut-être pas tous les ans, au 1er juillet.
15:04Alors, c'est assez chouette de voir les villes se remplir de camions,
15:09les gens descendre, voir l'immeuble, les sabots.
15:12C'est assez sympathique.
15:15Oui, c'est assez particulier.
15:16Alors, finalement, en France, vous avez vécu dans un cocon,
15:18et grâce principalement à France Gall qui vous a protégée.
15:22Oui, elle m'a d'une certaine façon protégée.
15:25Bien que nous n'avions pas beaucoup d'atomes cruçus,
15:28mais bon, c'est comme ça, c'est la vie.
15:31On ne peut pas bien s'entendre avec tout le monde.
15:33Cependant, elle a été sur scène, elle était formidable.
15:37Et elle a eu de grands, grands bénéfices pour Starmania.
15:41Elle a beaucoup soutenu Michel, organisé des cocktails, des soirées.
15:46Parce que le succès de Starmania, au départ,
15:49ce n'était pas écrit dans le bronze.
15:52Personne n'y croyait quand le spectacle a débuté.
15:54Tout à fait. Est-ce que vous y étiez déjà ?
15:56Oui, j'étais à la première.
15:57Et bon, les gens étaient contents, mais on se demandait ce qu'on allait voir.
16:00L'ovation a été immédiate, mais ça a été un déclic.
16:04Alors, dites-moi, dites-moi, parce que moins de news est sur scène.
16:08Oui, mais les gens étaient fascinés.
16:10C'est quelque chose de nouveau.
16:12En même temps, ce qui était étonnant,
16:14c'est que ça montait de jour en jour dans les locations,
16:16qui n'étaient pas très bonnes au début.
16:18Et aux 33 représentations, il fallait arrêter.
16:20Oui, tout à fait, il fallait arrêter.
16:22Parce que d'abord, le palais des congrès était loué pour le ballet Bolshoï.
16:28Le Bolshoï qui est, à l'époque, le RSS.
16:32Donc, on ne change pas de date comme ça.
16:34Quand on sort du RSS, il faut sortir aux dates prévues.
16:39Ensuite, Michel-Éphran avait eu la petite Pauline,
16:43qui n'était pas dans un état de santé extrêmement positif.
16:49Le décor était intransportable.
16:51Aujourd'hui, on va voir les comédies musicales,
16:53avec des effets, le mapping, tout ça.
16:56À l'époque, il y avait un immense décor,
16:59qui s'ouvrait en deux, d'ailleurs, sur scène.
17:01Et ce décor intransportable,
17:04Balavoine commençait sa carrière personnelle,
17:07assez, pas violemment, mais fortement,
17:10avec le chanteur.
17:12Diane voulait rentrer au Québec.
17:14Nanette, vous aussi.
17:16Donc, ça s'est arrêté, finalement.
17:19Au bout de 33 représentations.
17:22Ça a repris ensuite.
17:23Mais 10 années plus tard.
17:25Et il y a une chanson aussi, qui vous doit beaucoup,
17:27car sans vous, elle n'aurait jamais été enregistrée.
17:29On danse les uns avec les autres.
17:36On coule les uns après les autres.
17:40Ça aussi, c'est une partie des miracles de Starmania.
17:42Oui, un vrai miracle, en ce qui me concerne, en tout cas.
17:46En fait, les uns contre les autres,
17:48si on écoute le texte, avait été écrit
17:50par un personnage de Diane Dufresne, Stella Spotlight.
17:54Et Zéro Janvier, le businessman politicien.
18:00On s'aime, on se déchire, on se détruit, on se déchire.
18:03Sauf que Diane a dit, moi, votre balade ennuyeuse.
18:07Je chante pas ça.
18:09La chanson était trop banale.
18:12C'était Zéro Janvier sur l'album.
18:15Si Diane ne veut pas chanter ça, moi, je pose son bouche-trou.
18:18Donc, on la chante pas.
18:20Ce qui fait que les journées d'enregistrement,
18:22Michel ne savait pas trop quoi faire.
18:25Il fait une bande-son de base au piano.
18:29Moi, j'ai dit, écoutez, mettez des choeurs.
18:32Ça pourrait être sympa.
18:34Ça ferait un petit peu comme la chanson du peuple.
18:36Un peu comme l'ère des esclaves de Nabucco.
18:39Le peuple qui exprime son âme, sa solitude.
18:42Ah, c'est pas bien.
18:44Donc, ils mettent des choeurs.
18:46Sauf que le producteur, la maison de disques,
18:48dit, pas de soliste, pas de chanson sur l'album.
18:51Les jours passent, etc.
18:53Arrive le dernier jour d'enregistrement.
18:56Je suis, on dorme, sur le canapé du studio.
19:01Car dans tous les studios, il y a un canapé.
19:03Où on s'abâchit de temps en temps entre deux séances.
19:07Et donc, j'entends tout à coup, à minuit et quart,
19:10la séance se terminait à une heure et demie du matin,
19:13la voix de Bergé, de Plamondon,
19:16ah là là, il n'y a pas de soliste sur cette chanson-là.
19:19On ne pourra pas la mettre.
19:21Or, nous tous, les artistes,
19:23avions dans l'âme le désir profond
19:26que nos auteurs soient heureux.
19:29Et d'entendre la voix découragée de ces deux mecs-là,
19:33j'ai dit, écoutez les gars, si vous voulez,
19:35je peux vous la faire.
19:36Ils m'ont dit, mais tu la sais.
19:37J'ai dit, bien évidemment, j'ai entendu répéter,
19:40je l'ai enregistrée.
19:41Et voilà.
19:42Et quand la chanson est arrivée dans les mains
19:45de la chaîne presse qui a fait le tour
19:47de différentes radios,
19:49à l'époque, j'ai su, il me semble que c'était
19:51Yvonne Lebrun, qui était programmatrice.
19:55Il y avait la grande...
19:58Babard.
19:59Voilà, Arlette Tabard.
20:01Il y avait également notre grande Monique Lemarcy.
20:05Chez RTL et tout ça.
20:07Ils ont dit, ça, on veut cette chanson-là.
20:10Grégoire Collard, à l'époque, a dit,
20:12non mais la chanteuse, elle n'est pas très belle,
20:15elle a des petites lunettes, elle est grosse, etc.
20:18Ils ont dit, on s'en fout, on veut ce titre.
20:21Donc il y a des gens qui ont sauvé des vies.
20:23Moi, Jacques, j'ai sauvé une chanson.
20:25Il se trouve que Coluche aussi était un des premiers
20:27à la diffuser.
20:28Il avait une émission quotidienne
20:29où il faisait ce qu'il veut.
20:30Il était fou de Monnie Stone.
20:31C'est fou.
20:32Il adorait cette chanson
20:33et il la passait pratiquement tous les jours.
20:35Il passait les uns contre les autres
20:36et le monde est Stone.
20:37C'est vrai que ça fait partie des miracles de Starmania.
20:39Il y a aujourd'hui des colloques sur Starmania,
20:41ce que vous n'auriez jamais imaginé.
20:42Oui, j'ai vécu, moi, un colloque à Angers
20:45avec Berdard Jeannot Guérin,
20:48qui est le grand spécialiste
20:50et qui prépare d'ailleurs un colloque à la Sorbonne
20:54sur les comédies musicales.
20:55Car maintenant, c'est devenu un genre en part entière.
20:59Ce qui n'était pas le cas à l'époque.
21:01Exactement.
21:02Vous l'évoquez dans ce livre
21:03qu'on va évoquer dans notre autre jour,
21:05dans quelques instants,
21:06à travers la date de sa sortie, le 7 novembre 2024.
21:09A tout de suite sur Sud Radio avec Fabienne Thibault.
21:12Sud Radio, les clés d'une vie.
21:14Jacques Pessis.
21:15Sud Radio, les clés d'une vie.
21:16Mon invité, Fabienne Thibault.
21:18Donc, le 7 novembre 2024 est sorti ce livre,
21:21La survivance, l'édition de l'Archipel.
21:23Pourquoi ce livre aujourd'hui ?
21:24D'abord parce que, comme disait stupidement
21:30ce grand marinier avec qui j'ai eu des gros soucis à l'époque
21:36chez M. Bouvard,
21:37parce que mon éditeur me l'a demandé.
21:39Ce que je trouve absolument stupide comme réponse.
21:42C'est toujours un peu ça.
21:44En fait, c'est un livre où j'ai voulu témoigner,
21:48avant d'être trop agile, de ce que j'ai vécu.
21:52Mais ce n'est pas un livre de chanteuse, vous savez.
21:54C'est un livre de femme,
21:56c'est un livre de personne suite à ce que j'ai vécu.
21:59Je voulais aussi partager des valeurs,
22:01partager mon Québec,
22:04repartager des éléments de Starmania,
22:08parler de la vie, des terroirs de France,
22:11de la création et de la mort.
22:14Alors, il y a plein de sujets dans ce livre, Fabienne Thibault.
22:16Il y a les souvenirs de famille,
22:18notamment un cahier à spirale qui vous a inspiré
22:21et qui a notamment inspiré un album où il y a cette chanson.
22:29Que l'honneur descendra sur la terre
22:33Et que l'heure au signe...
22:35La chanson des Blédans,
22:37qu'on chantait dans les cafés et les concerts au XIXe siècle.
22:40Oui, et qui a nourri mon enfance
22:42avec des chansons comme le credo du paysain,
22:45votre avion va-t-il au paradis,
22:48toutes les vieilles chansons de France.
22:50Alors, c'était dans un cahier à spirale
22:52et votre grand-mère les chantait,
22:54ça vous a marqué à vie, Fabienne Thibault.
22:56C'est notre héritage, ça s'appelle la bonne chanson.
23:00C'était des cahiers à spirale
23:02qui étaient dans toutes les maisons canadiennes françaises
23:05et qui venaient que les gens chantaient,
23:08ils partageaient ces soirées d'hiver au coin du feu.
23:12Et ça, vous le faisiez en famille ?
23:14Oui, chez nous, ma grand-mère chantait
23:16et on a transmis ces chansons-là de génération en génération.
23:21Donc, vous avez fait cet album-là et puis l'un de vos premiers...
23:23J'en ai fait deux, Jacques.
23:25L'un de vos premiers albums, je crois que c'est le deuxième,
23:27c'est aussi une référence à l'un des plus grands artistes du Québec.
23:31Les gens de mon pays, ce sont gens de parole,
23:36des gens de causerie qui parlent pour s'entendre
23:39et parlent pour parler, il faut les écouter.
23:43C'est parfois vérité, c'est parfois mensonge.
23:45Les gens de mon pays, avec Gilles Vigneault.
23:47Gilles Vigneault.
23:48Évidemment que j'adore et qui est tellement important
23:50dans notre histoire de la chanson francophone québécoise.
23:54Ce qui est étonnant, c'est que c'était votre deuxième album,
23:56vous débutiez, personne ne vous connaissait
23:58et il vous a laissé carte blanche pour faire cet album.
24:00Oui, tout à fait.
24:01Gilles est un homme, d'abord, qui considère qu'être artiste,
24:05c'est aussi laisser un héritage, c'est partager,
24:09c'est d'être au-delà du clivage des générations.
24:13Et il m'a laissé, avec mon petit groupe, réaliser tout un album
24:17avec ses chansons, des textes inédits,
24:20même faire des musiques originales.
24:22C'était l'époque où, justement, il avait des succès,
24:25mais il n'était pas encore une légende.
24:27Aujourd'hui, on ne compte plus en France et au Québec
24:29le nombre d'écoles primaires et de rues qui portent son nom.
24:32Oui, c'est tout à fait mérité.
24:34Il est né en 1928, comme mes parents.
24:38Il est toujours actif, il rencontre des jeunes,
24:42il va dans les universités, dans les écoles.
24:45C'est un être exceptionnel.
24:47Alors, il a dit, mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver.
24:50Et c'est vrai que, vous le dites dans ce livre,
24:52il y a beaucoup de problèmes de tempête au Québec en permanence.
24:56Chez nous, l'hiver fait partie de notre vie,
24:59fait partie de nos corps, fait partie de nos âmes,
25:02fait partie de nous, les gens.
25:04C'est quelque chose qui nous habite.
25:07Oui, mais en même temps, on a pris l'habitude.
25:09Moi, je me souviens, je travaillais un jour au Québec,
25:11on m'a dit, à Montréal, par exemple,
25:13il y a des souterrains pour traverser.
25:17Oui, alors, ça a été une grande inspiration pour Plamonton,
25:20dans les cultures de Starmania, que ces souterrains montréalais.
25:24Alors, il y a aussi une chose dans votre livre,
25:26et c'est une leçon d'actualité,
25:28pour obtenir une licence dans un pays,
25:30les immigrés rencontrent des fonctionnaires
25:32qui disent, ici, on vit en français.
25:34Écoutez, j'espère que ça existe encore, Jacques,
25:37mais ça existait, en tout cas,
25:39quand le père de ma fille est arrivé du Pakistan,
25:42de la frontière pakistanou-afghane, dans les années 70.
25:46Il a rencontré une personne du ministère,
25:48qui lui a dit, monsieur Kahn, ici, on vit en français.
25:53Vous devez apprendre le français, ce qu'il a fait.
25:56Et aujourd'hui, on craint que le français
25:58soit en train de disparaître au Québec.
26:00Écoutez, je ne veux surtout pas porter un petit coup de froid,
26:05c'est le cas de le dire, sur notre conversation,
26:08mais je ne suis plus aussi enthousiaste que je l'étais,
26:12sur l'état du français.
26:14On en reparlera.
26:16C'est un autre sujet, effectivement.
26:18Il a bien évolué, et pas toujours dans le bon sens.
26:21Alors, il y a eu aussi votre arrivée en France,
26:23et je crois que l'un de vos premiers spectacles en France
26:25était dans un petit théâtre, le théâtre Campagne Première.
26:27Campagne Première.
26:28Où il y avait votre fan numéro un, c'était Safo.
26:30Safo, tout à fait.
26:32Safo, que j'adore, qui fait encore des spectacles,
26:35elle est magnifique, et elle était dans la salle.
26:38On a gardé, on a eu un très bon contact,
26:41et j'ai tourné mes premiers albums,
26:43où j'étais auteur de la plupart de mes chansons.
26:46Il se trouve que Safo a une particularité,
26:48elle a débuté à la télévision, dans le petit conservatoire
26:50de la chanson de Mireille,
26:52en se faisant passer pour une québécoise,
26:54et en prenant l'accent.
26:55Ça ne m'étonne pas, elle a une oreille extraordinaire.
26:57Et ça a marché très bien.
26:59Et puis, il y a une autre chanson qui a marqué votre carrière aussi,
27:02une chanson importante, c'est celle-ci.
27:04Ma mère chantait toujours
27:08La, la, la
27:12Une vieille chanson d'amour
27:16Que je te chante à mon tour
27:20Cette chanson a une histoire aussi.
27:22C'est un classique au Québec.
27:24Beaucoup de gens pensent que c'est une chanson d'autrefois.
27:28Alors qu'elle a été écrite en 1980
27:30par Luc Plamondon et François Cousineau,
27:33elle était d'abord censée être interprétée et créée
27:37par Diane Dufresne,
27:39qui ne la trouvait pas dans son registre.
27:42Ensuite, il y a eu Ginette Renaud,
27:44qui a dit, OK, mais bon, elle a un peu tergibercé.
27:47Jusqu'au jour où Luc s'est dit, mais enfin,
27:50mais c'est pour Fabienne.
27:52Fabienne, elle aime les chansons d'autrefois,
27:55elle aime cet esprit de transmission.
27:57Et nous l'avons créée un soir avec François Cousineau
28:01dans une célèbre émission de télé
28:04de fin d'après-midi à Montréal
28:06et tout de suite, le Québec arrêtit.
28:09C'est devenu une chanson chantée par les enfants,
28:12les chorales, dans les écoles.
28:15Un classique.
28:16Oui, ce qui a provoqué la colère d'ailleurs de...
28:18De Ginette, oui, elle a dit, mais enfin, ma chanson.
28:21Et Luc, il a dit, écoute, tu nous as fait niaiser,
28:23excusez-moi l'expression, pendant deux ans,
28:26on l'a donnée à Fabienne, et puis voilà.
28:28Et d'ailleurs, c'est ce que Piaf faisait
28:29quand elle refusait une chanson
28:31et que la chanson devenait un succès,
28:32elle allait voir l'auteur,
28:33elle disait, mais pourquoi tu ne me l'as pas donnée ?
28:35Je te l'ai présentée, voilà.
28:37Mais Piaf avait une mauvaise foi totale,
28:39il disait, mais ce n'est pas vrai du tout.
28:40Les chanteuses ont une totale mauvaise foi,
28:42à part moi.
28:44Je n'ai pas de mauvaise foi.
28:46Vous êtes parfois très dure,
28:48je crois que vous avez tué un journaliste, moralement,
28:51qui disait du mal de vous.
28:53En fait, j'étais enceinte
28:55et je souffrais d'hyper-eclampsie.
28:58Donc le médecin m'a dit, soit vous arrêtez,
29:00j'étais quatre semaines à Bobineau en 1984,
29:03soit vous arrêtez les représentations,
29:06soit vous rentrez tout de suite chez vous.
29:09Après le spectacle, vous ne parlez pas au téléphone,
29:12vous restez, mais totalement tranquille.
29:15Et il y avait un journaliste,
29:17enfin pseudo, attention,
29:19c'était un potineur de service
29:21qui s'appelait Claude Vallier,
29:23et qui a dit,
29:25qui essayait de me joindre à la tâche de presse,
29:27on refusait, il voulait huit places pour la première,
29:29enfin un délire,
29:31et il a dit au Québec,
29:33« Oui, Fabienne Thibault,
29:35la tête qui ne passe plus dans les portes,
29:37pour qui se prend-elle ?
29:39Or moi, tout, mais pas ça. »
29:41Et je lui ai écrit, Claude Vallier,
29:43ce que je décris, je te dis,
29:45je ne l'ai jamais fait pour personne,
29:47je souhaite que tu meurs.
29:49Et je suis allée porter la lettre à la poste,
29:52il a reçu le jour, il est mort le jour,
29:54il a reçu ma lettre.
29:56Attention, ne faites pas de mal aux femmes enceintes,
29:59ça vous retombera dessus,
30:01ni aux bêtes enceintes.
30:03– Vous n'avez pas eu de regrets ?
30:05– Non, en fait, je pense qu'il est mort,
30:07parce que, comme disait ma mère,
30:09il se menait mal, il fumait,
30:11il buvait, il mangeait trop, et puis voilà.
30:13– De toute façon, et on le voit dans votre livre,
30:15vous êtes quelqu'un qui n'avait jamais la langue de votre poche.
30:17Quand vous avez quelque chose à dire, Fabienne Thibault,
30:19et il y a plein de passages dans ce livre,
30:21vous le dites sans problème.
30:23– Il faut le dire, évidemment,
30:25je n'ai pas tout dit, ni tout écrit,
30:27mais j'essaie d'être franche, honnête,
30:31mais sans méchanceté,
30:35parce que ça, ce n'est pas bien.
30:37– Non, en revanche, quand quelqu'un vous pose un problème,
30:39vous répondez.
30:41Il y a eu une histoire, je crois que c'est écrit sur le chavane,
30:43d'un faux mage, qui est assez extraordinaire,
30:45que vous racontez dans ce livre.
30:47– Oui, alors le mage,
30:49il vient s'asseoir à côté de moi,
30:51il ne me reconnaît pas,
30:53mais ce n'est pas grave,
30:55il me dit, vous êtes québécoise ?
30:57Je dis oui,
30:59j'adore les Québécois,
31:01les artistes québécois,
31:03Diane Dufresne, elle est formidable,
31:05mais il n'y en a qu'une
31:07que je ne supporte pas.
31:09Et moi je me dis, ça y est,
31:11c'est pour ma pomme.
31:13Et je dis, qui ça ?
31:15C'est ce bachiderme de Fabienne Thibault,
31:17je ne supporte pas sa voix aiguë,
31:19je ne supporte pas, j'aime que les voix graves.
31:21Il me dit, c'est normal, vous avez le droit.
31:23Il me dit, j'avais des places
31:25pour aller la voir,
31:27j'ai détesté, je suis partie à l'entracte.
31:29Je lui dis, vous n'auriez pas dû,
31:31ça c'est pas bien, quand on n'aime pas,
31:33on n'y va pas, on laisse les places pour les autres.
31:35Et je fais, et vous,
31:37qu'est-ce que vous faites ?
31:39Il me dit, moi je suis foyer.
31:41Ah, c'est merveilleux, vous foyez comme un,
31:43le mar de café,
31:45la boule de cristal.
31:47Non, moi c'est mes visages,
31:49je n'oublie jamais un visage.
31:51Je fais, ah,
31:53bon, écoute.
31:55Et là, la maquilleuse qui était en train de me maquiller
31:57fait, alors là !
31:59Et là, il se dit, il y a un truc.
32:01Et il va vers la porte où il y avait
32:03un papier qui disait tous les noms
32:05des invités. Et là, il voit
32:07Fabienne Thibault.
32:09Et là, il revient, un peu,
32:11il fait, oh, excusez-moi, vous savez,
32:13je ne vous déteste pas tant que ça,
32:15je vais écouter, monsieur.
32:17Vous êtes méchant,
32:19vous devenez ridicule, je vous préfère méchant.
32:21Il n'y a pas de soucis.
32:23Mais le pauvre est mort,
32:25quelques temps plus tard, il est assassiné
32:27dans une soirée un peu glauque.
32:29Il n'a rien vu venir.
32:31Il ne faut vraiment pas être méchant
32:33avec vous.
32:35Il y en a, ça arrive, c'est la vie.
32:37Alors, il y en a un qui a été faussement méchant,
32:39et vous le racontez aussi, c'est Raphaël Mésraillé.
32:41Oui, alors, Raphaël, c'était formidable.
32:43Raphaël, on le connaît, c'est tout son contexte
32:45de son émission.
32:47Alors, moi, en fait,
32:49j'essayais vraiment de le contourner,
32:51parce que, pour moi,
32:53c'était un jeune homme
32:55qui voulait devenir journaliste
32:57et qui essayait de faire des sujets
32:59avec des artistes.
33:01Donc, j'essayais de le ramener
33:03à quelque chose de beau pour lui.
33:05Mais on a beaucoup ri,
33:07c'est formidable.
33:09Il vous a piégé, mais ce qu'on ne sait pas,
33:11c'est ce qu'il se passe après.
33:13Oui, évidemment qu'on apprend,
33:15on apprend à la fin.
33:17Il dit que c'est un numéro, etc.
33:19Voilà, il ne nous laisse pas partir
33:21sur le mystère.
33:23Mais c'est vrai que, quand on voit
33:25votre parcours, le nombre de choses
33:27que vous avez fait, avec plein d'épreuves
33:29que vous avez traversées.
33:31Je pense que la vie n'est pas
33:33un long fleuve tranquille.
33:35Beaucoup de gens vivent des épreuves,
33:37l'enfance.
33:39Je rencontre souvent des gens
33:41qui me parlent d'eux.
33:43Aujourd'hui, je vous raconte, mais moi,
33:45on me raconte souvent.
33:47Les gens me font confiance et je vois
33:49à quel point beaucoup de gens
33:51ont eu des enfances difficiles,
33:53ont eu des épreuves, des souffrances.
33:55Donc, il faut
33:57rester, je pense,
33:59courageux, il faut
34:01partager, il faut être
34:03solide,
34:05rester sur ses deux jambes.
34:07En tout cas, ce qui est solide, c'est tout ce que vous racontez
34:09dans le livre « La survivante » aux éditions de l'Archipel,
34:11que je recommande à celles et ceux qui nous
34:13écoutent. – Ça vous a plu ?
34:15Parce que vous en lisez beaucoup, quand même.
34:17– Oui, je les lis et en général,
34:19sinon, il n'y a pas d'invité dans l'émission.
34:21Et puis, il y a cet album
34:23qu'on va évoquer à travers la date de sa sortie,
34:25le 22 mars 2024.
34:27A tout de suite sur Sud Radio, avec Fabienne Thibault.
34:29– Sud Radio,
34:31les clés d'une vie. Jacques Pessis.
34:33– Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité
34:35Fabienne Thibault. On a évoqué ce livre
34:37« La survivante » sorti aux éditions de l'Archipel.
34:39Mais comme vous êtes encore chanteuse
34:41et toujours chanteuse, il y a un album qui est sorti
34:43le 22 mars 2024.
34:45Un album autour de Fabienne
34:47que vous considérez presque comme votre profession
34:49de foi. – Oui, alors en fait,
34:51avant de
34:53faire Starmania, j'écrivais beaucoup de chansons.
34:55Évidemment,
34:57Starmania, c'est le socle de ma carrière.
34:59C'est comme ça que les gens m'ont
35:01découverte, connue
35:03et continuent de m'apprécier.
35:05Je dois tout à Starmania.
35:07Mais j'ai toujours écrit.
35:09Toujours écrit des chansons,
35:11quelques-unes, ça et là, sur les
35:13albums subséquents.
35:15Après Starmania,
35:17et après cette épreuve d'opération
35:19et de maladie,
35:21j'ai eu envie de revenir un peu
35:23à mes premières amours
35:25et à l'écriture.
35:27Donc j'ai conçu un album sans prétention,
35:29chaleureux, où j'ai rassemblé
35:31des amis
35:33autour de moi, soit dans des duos
35:35ou dans des chansons que je leur ai confiées
35:37en solo
35:39de plusieurs générations.
35:41Ça va de 18 à 78 ans.
35:43C'est-à-dire qu'on commence
35:45par la plus jeune invitée
35:47qui est Kiona, une jeune artiste
35:49autour d'Angèle,
35:51dont je suis la marraine artistique
35:53et jusqu'à Sophie Darrel.
35:55Donc,
35:57il y a des duos sur des musiques
35:59d'un compositeur
36:01qui s'appelle Sarah Marius,
36:03que nous avons réalisé en tournée
36:05au studio Tram 28.
36:07Alors justement, la première chanson
36:09de cet album, c'est un peu
36:11votre Marseillaise personnelle,
36:13« Chantez par-dessus tout ».
36:15Chantez, chantez,
36:17chantez, chantez,
36:19passez par-dessus tout,
36:21inventez des prières.
36:25Et au-delà de tout,
36:27refusez de se taire.
36:29Ça, c'est vraiment, encore une fois,
36:31votre profession de foi.
36:33Oui, c'est en duo avec un garçon
36:35qui est avec moi sur scène
36:37depuis presque 20 ans,
36:39qui s'appelle Stéphane Orsière
36:41et qui est Gap en Seine
36:43et Hautes-Alpes.
36:45Toutes les régions sont représentées pour vous.
36:47Oui, oui. Moi, je suis ambassadrice
36:49des régions de France, vous savez,
36:51commandeur du mérite agricole.
36:53On va en parler, bien sûr.
36:55Mais c'est vrai que cet album, en plus,
36:57je l'ai produit avec Christian,
36:59mon mari, avec notre petite production,
37:01« La Fauvette Brune »,
37:03qui était la chanson préférée de mon papa,
37:05le temps-coup de la Fauvette.
37:07Et pourquoi produire les maisons de disques,
37:09finalement, vous n'y croyez pas ?
37:11Vous savez, les maisons de disques,
37:13il y en a encore, il n'y en a plus vraiment.
37:15Le métier a changé.
37:17Moi, je ne suis pas du tout passiste,
37:19mais je voulais qu'on le fasse,
37:21qu'on soit responsable de notre travail
37:23et qu'on le fasse avec des potes
37:25et des conditions.
37:27Il y a une chanson qui résume votre vie
37:29et votre passion d'aujourd'hui,
37:31qui est en France plutôt qu'au Québec,
37:33ça s'appelle « Les fermes de France ».
37:35Les fermes de France
37:37ont tout comme 8 hommes
37:41de l'herbe et de la boue
37:43collées à leurs souliers.
37:47Elles s'endorment le soir
37:49en faisant des prières.
37:51Des prières.
37:53Il y a tant d'espoir
37:55dans leur rêve éveillé.
37:57Un duo avec Syrah Marios.
37:59Le compositeur.
38:01Comment vous l'avez rencontré ?
38:03Syrah Marios m'est réalisée
38:05et composée le dernier album
38:07de Gilles Dru,
38:09auquel j'ai participé.
38:11C'est comme ça qu'on s'est rencontrés.
38:13Il m'a dit, Fabienne, si on faisait un album ensemble.
38:15J'ai dit, allez, hop.
38:17Les fermes de France, finalement,
38:19je suis très attachée au monde rural.
38:21Je suis en action
38:23à ma façon
38:25sur des problématiques
38:27de sauvegarde des races agricoles
38:29à faible effectif,
38:31qui sont une richesse de notre pays.
38:33J'ai sauvé la race
38:35bovine canadienne,
38:37ce qui m'a valu le grade
38:39de commandant du métagricole.
38:41Comment vous avez sauvé cette race ?
38:43D'abord en forçant le gouvernement du Québec
38:45à s'en occuper,
38:47en trouvant des financements,
38:49en alertant les pouvoirs publics,
38:51le monde rural,
38:53en trouvant des financements
38:55et en trouvant de la génétique
38:57oubliée dans des
38:59bonbonnes
39:01au fin fond de la Bretagne.
39:03Il y avait des menaces ?
39:05Elle était fortement menacée
39:07par trop de croisements.
39:09On avait complètement,
39:11au Québec, perdu la notion
39:13que l'agriculture,
39:15les terroirs, les savoir-faire
39:17de nous, comme ici en France,
39:19ce sont des
39:21dynamiques économiques, mais aussi
39:23des dynamiques culturelles
39:25et patrimoniales.
39:27La vache bovine aurait pu disparaître au Québec ?
39:29Oui, et cette race, qui est une race
39:31d'origine des côtes
39:33d'Armor, partie avec
39:35nos ancêtres au XVIIe siècle,
39:37nous leur devions tant.
39:39Donc j'ai écrit au Premier
39:41Ministre du Québec, ce qui se passe dans nos campagnes
39:43est un scandale, M. le Premier Ministre.
39:45Je ne vous demande pas un rendez-vous.
39:47Je l'exige.
39:49Si un peuple n'est pas capable
39:51de sauver sa mère, ce peuple
39:53n'est pas digne d'avoir un drapeau.
39:55Et finalement, vous avez réussi.
39:57Tous ensemble,
39:59avec des gens qui étaient
40:01avec moi sur ce dossier.
40:03Le commandeur du mérite agricole, aussi,
40:05c'est une décoration qu'a reçue Michèle Serrault,
40:07qui était plus importante à ses yeux que
40:09les ingénieurs d'honneur, et Laurent Gérard,
40:11qui aussi est chevalier du mérite agricole.
40:13Et moi, je suis commandeur. C'est le top.
40:15Je suis la seule.
40:17La Légion d'honneur, ils n'en ont rien à faire.
40:19Alors que ça, ils en ont vraiment envie.
40:21La Légion d'honneur, c'est quand même important.
40:23C'est un grand symbole. Il faut respecter.
40:25Je lis.
40:27Il se trouve aussi que l'amour de la nature,
40:29c'est venu lorsque vous avez découvert la Touraine.
40:31Ça a été à la fin des années 90.
40:33Oui, alors j'ai commencé vraiment
40:35à écrire en étant en Touraine.
40:37En longeant la Loire,
40:39en vivant auprès des agriculteurs,
40:41en visitant les caves,
40:43en remontant la Loire en gabard.
40:45Je me suis attachée
40:47à raconter
40:49ce val de Loire
40:51qui est fondamental
40:53dans l'histoire de notre pays,
40:55dans l'histoire de la civilisation,
40:57de la langue française.
40:59La Touraine, c'est tout.
41:01C'est les jardins.
41:03C'est l'agriculture.
41:05C'est l'histoire.
41:07C'est les châteaux.
41:09C'est les poètes. C'est Rabelais.
41:11C'est tout ça.
41:13Oui, mais en même temps, c'est curieux
41:15qu'une Française ne l'ait pas fait.
41:17C'est une Québécoise qui s'est mise au service de la Touraine.
41:19D'ailleurs, souvent on voit des choses
41:21que les gens du cru ne voient pas.
41:23Je travaille depuis 25 ans
41:25à l'élaboration d'une comédie musicale
41:27avec le compositeur Richard Bonneau.
41:29Là, nous sommes vraiment...
41:31On a tout terminé.
41:33Les chansons sont à peu près enregistrées.
41:35On a trouvé une scénographe
41:37qui sont des femmes extraordinaires
41:39qui ont travaillé partout dans le monde
41:41avec Franco Dragone
41:43qui ont fait des grands spectacles.
41:45On prépare son scénographe.
41:47On travaille avec des artistes
41:49de parcours,
41:51des artistes de cirque,
41:53des danseurs, des chanteurs.
41:55C'est autour de la Loire,
41:57cette comédie musicale.
41:59Ça s'appelle Princesse Loire.
42:01Au pays des six rivières,
42:03c'est une sorte d'allégorie,
42:05une sorte de carte du tendre
42:07du coeur de France
42:09qui se catapulte
42:11en toutes les époques.
42:13C'est un truc de fou
42:15mais que j'adore faire.
42:17Ça, c'est la Loire et la Touraine
42:19mais vous évoquiez aussi dans cet album
42:21un drame qui s'est passé au Maroc.
42:23Oui.
42:31...
42:33...
42:35...
42:37...
42:39...
42:41...
42:43...
42:45Ça aussi, c'est une histoire qui a une chanson.
42:47Oui.
42:49C'était devant mon écran de télévision
42:51en 2023,
42:53le 8 septembre
42:55quand j'ai vu les sauveteurs
42:57extraire des décons
42:59un jeune homme de 11 ans
43:01nommé Mérien
43:03qui avait passé 72 heures
43:05sous les décombres dans le noir
43:07pour apprendre le décès de sa maman
43:09et ça m'a vraiment touché au coeur.
43:11Et on a écrit cette chanson,
43:13Chanson pour Mérien
43:15qui est interprétée par Kiona,
43:17une jeune franco-tunisienne
43:19tourangienne qui fait aussi partie,
43:21je l'espère, du projet
43:23de la comédie musicale.
43:25Et Kiona et moi, on est partis récemment
43:27avec l'association Amisip
43:29pour tourner un clip
43:31sur les lieux du séisme.
43:33Et Kiona, on la connaît car
43:35elle a participé à The Voice.
43:37Tout à fait, semi-finaliste à The Voice
43:39en 2023 dans l'équipe de Vianney.
43:41Elle a beaucoup de talent,
43:43d'intelligence. C'est une belle voix
43:45et une grande interprète
43:47ce qui n'est pas le cas de toutes les grandes voix.
43:49Alors, ce qui est étonnant effectivement
43:51c'est qu'on passe des très jeunes aux plus anciens.
43:53C'est le cas de cette chanson,
43:55Sofidarelle.
44:09Sofidarelle a fait ce duo
44:11avec vous, Fabienne Thibault.
44:13Oui, où elle fait quelques imitations.
44:15Elle imite Véronique Sanson,
44:17Dalida, Franz Gall,
44:19un petit peu, et voilà.
44:21Et ça s'appelle, dis-moi, Mamsel,
44:23mais j'aime beaucoup Sofidarelle
44:25pour qui j'ai beaucoup de respect.
44:27Ils sont que Sofidarelle est venue chez Guilux
44:29pour un soir comme imitatrice.
44:31Et elle y est restée pendant des décennies.
44:3310 ans.
44:35Et travailler avec Guilux, il fallait le faire
44:37parce qu'il fallait suivre.
44:39Sofidarelle a beaucoup d'intelligence,
44:41beaucoup de courage, beaucoup d'humour.
44:43Et d'ailleurs, son mari, Jacques Anaclet,
44:45vous a aidé dans cette chanson.
44:47Il a écrit les parties parodiques,
44:49c'est sa spécialité.
44:51Sofidarelle a la même énergie que vous
44:53car votre énergie est légendaire, Fabienne Thibault.
44:55Oui, Sofie est une femme
44:57qui a eu beaucoup de problèmes de santé.
44:59Elle a vécu trois cancers
45:01et elle a toujours
45:03cette même énergie,
45:05ce même sourire et cette même passion
45:07de notre métier.
45:09Jacques Anaclet, c'est son mari.
45:11Et vous, votre mari, Christian, vous l'avez rencontré
45:13pendant la tournée Ashton.
45:15Ashton était de bois.
45:17J'étais mariée et j'ai divorcé.
45:19C'était en discutant en coulisses.
45:21Oui, alors il était,
45:23je l'ai vu au bord,
45:25il travaillait avec la compagnie créole,
45:27Christian Martiniquet.
45:29Il était dans la régie
45:31et le travail avec la compagnie créole
45:33et je l'ai vu debout
45:35au bord de la porte de la cantine.
45:37Et j'ai trouvé,
45:39j'ai beaucoup aimé
45:41ce qu'il dégageait.
45:43Et j'ai dit à ce moment-là
45:45à Claude Barzotti
45:47qui mangeait avec moi à la table.
45:49Claude, t'as fini de manger ?
45:51Oui, j'ai fait gosse, toi.
45:53Je vais inviter le beau Martiniquet
45:55à venir à notre table.
45:57Et il s'est levé, il est parti, Christian est venu.
45:59Et j'ai dit, qu'est-ce que vous voulez manger ?
46:01Il a dit, banjouri.
46:03J'ai dit, non, vous allez manger des légumes.
46:05Et on ne s'est plus quittés.
46:07Et vous êtes mariée au Milan.
46:09Il faut savoir que les Milan,
46:11c'est Joséphine Becquer qui les a trouvées
46:13et qu'Angélique Delabarre, qui a aujourd'hui
46:15racheté le château,
46:17a sauvé le château
46:19et a tout reconstruit dedans.
46:21C'est une splendeur.
46:23À visiter, je vous le conseille.
46:25Et en dessous, il y a le parc de Joséphine
46:27où il y avait sa fameuse piscine.
46:31En forme de gibet,
46:33Joséphine Becquer joue au bouillon.
46:35Il y a le cabaret, il y a le restaurant.
46:37Et nous, à l'époque,
46:39j'étais allée chanter au cabaret de Joséphine
46:41et le propriétaire de l'époque,
46:43Georges Lansac, m'a dit
46:45« Qu'est-ce que vous faites ? Je voudrais se marier.
46:47Mais moi, je ne veux pas me marier à Paris.
46:49Moi, à l'ambassadrice
46:51des territoires ruraux, je ne veux pas me marier.
46:53Mais mariez-vous ici. »
46:55Et madame Delabarre nous a
46:57accepté qu'on fasse des photos
46:59et on s'est mariées au parc,
47:01dans le cabaret. C'est formidable.
47:03À Castelnau, la chapelle.
47:05Ce sont vos souvenirs récents
47:07et des souvenirs plus anciens que vous évoquez en chanson.
47:13Ils parlent pour nous dans les mémoires.
47:15Elles sont témoins de notre histoire.
47:17On peut en dire tant,
47:19c'était le bon temps.
47:21Au temps où on avait 20 ans.
47:23Avec Stone.
47:25C'était il y a 3 jours, vos 20 ans.
47:27Oh écoutez, merci Jacques.
47:29Vous êtes trop gentil.
47:31Vous avez une nostalgie de cette époque ?
47:33Nostalgie, non.
47:35Je crois que la nostalgie
47:37est un piège qui peut nous enfermer.
47:39Je n'aime pas la nostalgie
47:41mais je trouve que ce qu'on a vécu
47:43vaut la peine d'être
47:45perpétués.
47:47Et puis vous avez moralement toujours 20 ans.
47:49Oui, moi je m'occupe,
47:51j'aime beaucoup les jeunes,
47:53je m'occupe d'un petit garçon.
47:55Il a aujourd'hui 18 ans.
47:57Je l'ai connu il avait 6 ans.
47:59Il avait tous les problèmes du monde.
48:01Il était diagnostiqué
48:03de toutes les maladies,
48:05les problématiques possibles d'apprentissage.
48:07Aujourd'hui,
48:09il a 18 ans, il est au lycée du spectacle.
48:11Il vient d'entrer dans une grosse boîte
48:13de technique de son.
48:15Et c'est mon petit gars
48:17et je l'ai toujours soutenu.
48:19Je l'ai emmené avec moi au spectacle,
48:21avec ses parents, je l'ai emmené en stage.
48:23Je pense que
48:25c'est important quand on a
48:27des compétences et quand on a un chemin
48:29de vie,
48:31d'emmener avec nous des jeunes.
48:33Parce qu'il nous aide
48:35à rester jeunes.
48:37Ce livre « La survivante » le prouve.
48:39Et puis cet album
48:41autour de Fabienne, qui est avec plein d'amis.
48:43C'est un cadeau en ce début d'année.
48:45Merci
48:47pour cette belle suggestion.
48:49En tout cas, continuez ainsi, ne changez rien
48:51et revenez quand vous voulez dans les clés d'une vie.
48:53Je vous remercie, à très bientôt
48:55et passez une bonne fin.
48:57Merci Fabienne Thibault.
48:59Les clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:01On se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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