Avec Daniel Russo
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-06##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05A l'origine, vous deviez être décorateur d'intérieur.
00:08Après 50 ans de carrière au cinéma, à la télévision et au théâtre,
00:13vous faites désormais partie des meubles.
00:15Vous êtes notre rayon de soleil, nous offrant aujourd'hui un théâtre,
00:18un avant-goût de vacances.
00:20Bonjour Daniel Rousseau.
00:21Bonjour.
00:22C'est vrai qu'on vous avait reçu au début des clés d'une vie,
00:24il y a très longtemps, et il s'est passé plein de choses depuis.
00:27Nous aussi d'ailleurs, puisqu'on franchit le cap du million d'abonnés.
00:31Oh là là là là là !
00:33Donc vous nous avez porté bonheur en venant au début de Sud Radio.
00:36Alors là, on va bien sûr, le principe n'a pas changé,
00:38évoquer votre carrière à travers des dates clés,
00:40et puis parler de votre nouvelle pièce qui se joue au théâtre du gymnase.
00:45On aurait dû aller passer les vacances en Grèce, voilà.
00:47Alors, le principe donc n'a pas changé, et une date très simple,
00:5026 novembre 1954, la sortie de ce film.
00:55Un film tiré d'un sketch célèbre de Robert Lamoureux,
01:04un film écrit par Pierre Véry et Marcel Aimé, est-ce qu'on ne sait pas ?
01:07C'est fou.
01:08Et ce sketch en fait, il avait une histoire,
01:11un matin, Robert Lamoureux qui débute,
01:13doit aller à Radio Luxembourg l'après-midi,
01:15on dit, il faut un sketch de plus,
01:17et dans ses toilettes, il va écrire, papa, maman, abonnez-moi.
01:20C'est dingue quand même.
01:21C'est dingue.
01:22Robert Lamoureux, c'est le déclic de votre carrière, Daniel Rousseau.
01:25C'est ma grande rencontre.
01:26Voilà, c'est une rencontre qui change une vie, totalement,
01:29parce que c'est vrai que j'avais décoré cet appartement,
01:32que c'est lui qui avait pris cet appartement,
01:35et qu'on m'avait dit, la personne qui a pris l'appartement,
01:37elle trouve ton travail formidable,
01:39et elle voudrait te le dire,
01:41et c'était Robert Lamoureux, et donc je suis allé le voir,
01:43il m'a invité au théâtre.
01:44Il jouait quoi ?
01:45Il jouait une pièce à Edward VII.
01:50Et là, ça a été un bouleversement.
01:53Vous étiez au premier rang, et vous avez entendu la salle rire.
01:56C'était incroyable, je voyais cet homme gesticuler comme ça sur scène,
02:00les gens qui hurlaient de rire derrière,
02:02j'avais jamais connu ça de ma vie, j'avais jamais été au théâtre de ma vie.
02:05Jamais ?
02:06Jamais.
02:07Et là, d'un seul coup, je ne sais pas pourquoi,
02:10parce qu'à l'époque, je restais dans mon coin,
02:12parce que j'avais un accident, j'étais tombé dans un arbre.
02:15Pour en parler ?
02:16Je voulais montrer aux copains comment Tarzan passait d'une liane à l'autre.
02:20J'ai raté la liane, bien sûr.
02:27Plus tard, il me rappelait ça, il me disait,
02:30tu te rappelles quand tu es rentré dans ma loge,
02:33et que tu m'as dit, merci, j'aimerais bien faire du thé,
02:37et tu n'arrivais même pas à dire le mot théâtre.
02:39Oui, c'est vrai que vous avez eu un accident,
02:41vous prenez pour Tarzan, vous savez que le cri de Tarzan,
02:43je ne sais pas si vous le savez,
02:44c'est un cri qui est un yodel, à l'envers, inversé.
02:47Oui, oui, c'est extraordinaire.
02:49De plusieurs voix, je crois.
02:50Plusieurs voix, et puis ça vient de la Suisse, c'est dans la Chine.
02:53Oui, oui.
02:54C'est assez étonnant.
02:55Et alors, vous le connaissiez, Robert Lamoureux,
02:57avant de voir son appartement ?
02:59Je savais qui c'était, bien sûr, évidemment, bien sûr.
03:02Mais vous ne connaissiez pas ses pièces et autres ?
03:04Non, non, non, rien, rien, rien, surtout pas les pièces,
03:06je n'avais jamais été au théâtre.
03:08Alors, justement, décorateur d'intérieur,
03:10c'est parce que vous avez toujours, Daniel Russo,
03:12été passionné de dessin et de peinture.
03:14Oui, c'est vrai.
03:15Oui, oui, quand j'étais petit, mon père disait toujours,
03:18donnez-lui du papier et des crayons de couleur, vous aurez la paix.
03:22Et ça durait des heures.
03:23Et ça durait des heures.
03:24Et vous dessiniez quoi ?
03:25N'importe quoi, les gens qui étaient là,
03:27ce qui me passait dans la tête, j'ai toujours aimé ça,
03:30et puis même la peinture, j'adorais peindre,
03:34faire des tableaux aussi,
03:36et j'en faisais, que je mettais chez mon père.
03:39Voilà.
03:40Vous avez arrêté depuis ?
03:41Oui.
03:42Mais il n'est pas impossible que je reprenne un jour.
03:45Alors, vous intégrez, après le bac, l'école Bulle.
03:48L'école Bulle, c'est quelque chose de très particulier,
03:50qui doit son nom à Charles Bulle,
03:52qui était un maître dans le domaine de la marquetterie.
03:55Et vous arrivez dans cette école.
03:57Oui.
03:58Qui était près du Faubourg Saint-Antoine, je crois.
04:00Oui, oui.
04:01Et donc, on touche à tout dans cette école.
04:04Vous avez la tapisserie, vous avez le bronze,
04:06vous avez l'ébénisterie, vous avez...
04:09Voilà, et j'ai touché un petit peu à tout,
04:12et ça me passionnait.
04:14Je vais vous dire une chose,
04:16quand j'ai eu ce flash au théâtre,
04:19c'est pas parce que je n'aimais pas ce que je faisais.
04:22J'adorais ce que je faisais, j'adorais la déco.
04:25Mais là, il y a eu un truc beaucoup plus fort, quoi.
04:27Et comment vous êtes arrivé à l'école Bulle ?
04:29Ah ben, c'est-à-dire que...
04:31C'est mon père.
04:33Il me disait, écoute, il faut que tu te lèves le matin
04:36et que tu sois content d'y aller.
04:38Donc, qu'est-ce que t'aimes ?
04:39J'ai dit, moi, c'est le dessin.
04:40Il me fait, alors, on va t'orienter.
04:42Et voilà.
04:43Et d'ailleurs, vous avez travaillé ensuite avec votre père,
04:45qui espérait que vous reprendriez l'entreprise familiale.
04:48Voilà, exactement.
04:49Et c'est pour ça que, quand j'ai pris des cours de théâtre,
04:52je ne lui ai pas dit.
04:54Ok, secret.
04:55Oui.
04:56Oui, parce que je ne voulais pas le perturber.
04:58Il avait une entreprise ?
04:59Oui, oui, oui.
05:00Oui, absolument.
05:01En décoration ?
05:02Voilà.
05:03Et donc, je ne voulais pas le perturber.
05:06Mais il a bien fallu, quand même, qu'à un moment donné, je lui dise, quoi.
05:10Et il l'a bien pris ?
05:12C'était difficile.
05:13Parce qu'il m'a dit, mais enfin, t'as un métier.
05:15Il était fier de mon métier.
05:17Il était fier de ce que je faisais.
05:19Et d'un seul coup, pour lui, je partais dans l'inconnu, quoi.
05:23En plus, vivre à côté de votre père, ça n'a pas été simple.
05:26Vous avez été conçu à Marseille, mais vous êtes né à Paris, Daniel Russo.
05:30Oui.
05:31Et ensuite, vous êtes retourné à Marseille.
05:32Ça a été un cauchemar pour la famille marseillaise.
05:35Pourquoi ?
05:36Parce que mes parents sont partis un week-end.
05:38Et je suis né, pendant ce week-end, à Paris.
05:41Il y a ma tante Marie, qui était la soeur de mon père, qui me dit,
05:44le petit, il est marseillais.
05:46Il ne peut pas être parisien.
05:47C'est une catastrophe, ça.
05:49C'est une catastrophe.
05:50Ah oui ?
05:51Sans blague.
05:52En plus, vous avez grandi peu de temps à Marseille, au début,
05:54parce que vos parents se sont séparés.
05:55Voilà, voilà.
05:56Et que ma mère ne voulait pas que mon père ait ma garde.
05:59Donc, ils avaient trouvé un consensus, comme quoi,
06:03c'est ma tante Marie, à Marseille, qui pouvait me garder.
06:06Et mon père venait me voir de temps en temps.
06:08Et puis, il y a eu un peu de pensions, aussi, non ?
06:09Oh là là, beaucoup de pensions avant, bien sûr.
06:11C'est pour ça que j'ai rarement aimé les voyages,
06:14parce que toute ma jeunesse, j'ai eu ma petite valise à la main.
06:17Mais c'était des pensions totales ?
06:19Vous ne bougiez plus l'année ?
06:21Ah oui, oui.
06:22Il y avait les pensions, il y avait aussi chez l'habitant.
06:25C'était terrible.
06:26Mais ça traumatise pour la vie, ça, Daniel Russo ?
06:28Normalement, oui.
06:29Mais on peut s'en relever, la preuve.
06:31Alors, finalement, votre père parvient à obtenir votre garde
06:34et vous allez être élevé à Marseille ?
06:36Voilà.
06:37Ça a été un combat, ça, aussi ?
06:38Ça a été un combat, oui.
06:39Ah oui, pour lui, oui.
06:40C'est pour ça.
06:41Il s'est donné tellement de mal pour moi
06:42que quand j'ai pris ses cours de théâtre,
06:44je ne voulais pas le perturber, c'est vrai.
06:46Alors Marseille, en plus, vous arrivez à l'époque
06:48où c'est le Marseille de Pagnol, de Fernandel.
06:51Ça vous a marqué ?
06:52Ah, c'était... Bien sûr.
06:55Quand Daniel Otteuil m'a appelé
06:57pour faire cette partie de carte de Pagnol,
07:01que je connaissais par cœur,
07:02c'est marrant parce que juste avant de tourner,
07:05comme ça, on était là,
07:06on allait commencer à faire cette partie de carte mémorable
07:09et il nous a dit, écoutez,
07:10on va essayer d'oublier les anciens
07:14et on va essayer de faire notre partie de carte à nous
07:16parce que c'est difficile de les oublier,
07:17ils sont tellement géniaux.
07:18Bien sûr.
07:19L'ombre de Pagnol et de Fernandel étaient là
07:21et c'était aussi, dans vos jeunes années,
07:23la fin de l'Alcazar de Marseille,
07:24théâtre mythique de Marseille.
07:26Oui, absolument.
07:27Je ne sais pas si vous y avez été enfant.
07:28Oui, oui.
07:29Non, mais plus maintenant,
07:30mais enfin, je le connaissais à l'époque.
07:32Parce qu'en fait, c'était l'endroit où, sur scène,
07:34vous receviez des tomates, des choux-fleurs,
07:36et vous vous y insultez.
07:37Exactement.
07:38Ce n'est pas imaginable aujourd'hui.
07:40Non, mais c'était comme ça.
07:42C'est incroyable.
07:43Et ça faisait partie du folklore de Marseille.
07:45Voilà.
07:46Et vous l'avez vécu ou non ?
07:47Non, mais moi, j'entendais parler de ça, bien sûr.
07:50Ce n'était pas mon rayon.
07:51Exactement.
07:52Alors, il se trouve ensuite,
07:53vous faites vos cours,
07:54et bizarrement ou génialement,
07:56vous avez l'école de la rue Blanche
07:58et vous rentrez au conservatoire,
07:59ce qui n'était pas prévu.
08:00Mais non, moi, je l'ai fait pour mon père.
08:03C'est-à-dire que pour lui prouver
08:05que quand même, c'était un métier,
08:07et qu'il y avait des écoles,
08:09et que c'est un métier qu'on apprenait.
08:12Ce n'était pas n'importe quoi.
08:14Et donc, c'est là où je lui ai dit,
08:17écoute, il faut que je te dise une chose,
08:20voilà, je vais essayer de rentrer
08:23dans les écoles d'art dramatique.
08:25Alors, il y en a deux,
08:26il y a la rue Blanche et le conservatoire.
08:28Il me dit, ah bon ?
08:29Mais tu es sûr de faire ça ?
08:30Parce que tu as un métier, c'était ça.
08:32Il me disait toujours, tu as un métier, quoi.
08:34Pour lui, c'était terrifiant.
08:35Mais ce qui est extraordinaire,
08:36c'est que vous sortez du conservatoire
08:38après le concours,
08:39avec quatre prix, Daniel Rousseau.
08:40Ah oui, ça oui,
08:41parce qu'à la première année,
08:42j'ai eu la rue Blanche,
08:43et je dis à mon père,
08:45j'ai eu la rue Blanche,
08:46mais pas le conservatoire.
08:47Il me dit, ah bah oui,
08:48c'est le conservatoire.
08:49Pour lui, c'était ça.
08:50Et après, je lui dis,
08:51bah écoute, je vais quand même
08:52tenter l'année prochaine le conservatoire.
08:54Et puis il me dit,
08:55mais vous êtes combien
08:56à passer ce conservatoire ?
08:57Je lui dis, je sais pas,
08:58moi, 1 500, 1 800.
09:01Mais ils en prennent combien ?
09:02Je lui dis 15.
09:03Il me dit, vas-y.
09:06Jean, tu ne vas pas y être.
09:08Mais ça, il a été surpris, je pense.
09:10Mais le truc, c'est que,
09:13je vous assure que c'est vrai,
09:15cette journée où j'ai été au conservatoire,
09:17et j'ai vu mon nom dans une liste,
09:20et que je voyais des gens qui pleuraient,
09:22d'autres qui hurlaient de joie,
09:23et chaque fois que quelqu'un venait,
09:24c'est bien la liste des reçus, ça.
09:26Je le disais plusieurs fois,
09:28parce que j'avais mon nom, quoi.
09:30Eh bien, dans cette journée-là,
09:31je vous le dis,
09:32même aujourd'hui,
09:33je ne sais pas ce que j'ai fait
09:34dans cette journée.
09:35C'est le trou noir.
09:37Je crois que je suis allé au cinéma,
09:39mais je n'en suis même pas sûr.
09:40C'est le lendemain
09:41où je me suis dit,
09:42mais tu n'as pas appelé
09:43ni ton père, ni l'amoureux ?
09:46Parce que moi, l'amoureux,
09:47je ne l'avais plus appelé depuis.
09:49Mais je voulais avoir un résultat
09:50avant de l'appeler.
09:51Et donc, j'appelle mon père,
09:53et il me dit,
09:54oui, si tu avais réussi,
09:55tu m'aurais appelé hier, évidemment.
09:57J'ai dit, non, non, j'ai réussi.
09:59Et il m'invite au restaurant,
10:01et là, on a parlé
10:02de tout à fait autre chose.
10:03C'est juste à la fin du repas,
10:04il m'a fait,
10:05c'est ça que tu veux faire ?
10:06Je lui ai dit, oui.
10:07Il me dit, alors fonce.
10:08Voilà, ça y est.
10:09Il m'avait dit d'y aller.
10:11Et Francis Blanche, lui,
10:12avait dit à son père,
10:13si je suis reçu au conservatoire,
10:15j'aurai les pieds sur le trottoir,
10:17et si je ne suis pas reçu,
10:18j'aurai les pieds dans la rue.
10:20Eh bien, il avait un pied dans la rue,
10:22un pied sur le trottoir.
10:23Son père n'a jamais su la vérité.
10:25Ah oui, d'accord.
10:26Et Robert L'Amoureux
10:27était surpris aussi.
10:28Ah ben, moi, j'appelle Robert L'Amoureux,
10:30je lui dis, voilà,
10:31monsieur L'Amoureux,
10:32c'est Daniel Rousseau, vous savez.
10:33Il s'était passé deux ans et demi,
10:35trois ans.
10:36Et j'ai décoré votre appartement.
10:38Il me fait, mais oui, oui.
10:39Mais il me fait, mais tu parles.
10:41Mais tu parles.
10:42Oui.
10:43Eh oui.
10:44Ben, j'ai dit, oui, oui,
10:45j'ai beaucoup travaillé
10:46et je dois vous dire
10:47que j'ai réussi l'entrée
10:48au conservatoire national d'art dramatique.
10:50Et il y a un silence comme ça.
10:52Il me dit, le vrai ?
10:53Ben, j'ai dit, oui, le vrai.
10:55Il me fait, tu peux venir à la maison,
10:57tu connais le chemin, là ?
10:58Viens tout de suite.
10:59Je vais chez lui,
11:00il m'ouvre la porte
11:01et il me dit,
11:02tu vois cette entrée au conservatoire ?
11:04Eh ben, c'est comme si c'était moi.
11:06C'est magnifique.
11:07Ah ouais.
11:08Là, il était, mais alors...
11:09Après, quand il faisait une lecture de pièces,
11:11j'étais toujours là.
11:12Il m'invitait.
11:13Et quand je faisais quelque chose,
11:15je l'appelais tout le temps.
11:16Et cet homme a été, voilà,
11:18pendant à peu près 35 ans de ma vie,
11:21à mes côtés, quoi.
11:22Voilà.
11:23Et il s'est passé d'autres choses dans votre vie.
11:25Et il y a une autre date importante pour vous,
11:27c'est le 25 février 1994.
11:29A tout de suite sur Sud Radio,
11:31avec Daniel Russo.
11:32Sud Radio, les clés d'une vie,
11:34Jacques Pessis.
11:35Sud Radio, les clés d'une vie,
11:36mon invité Daniel Russo.
11:38Nous évoquerons tout à l'heure le théâtre
11:40avec cette pièce au Théâtre du Gymnase Marie Belle
11:43qui triomphe le soir.
11:45On en revient à votre parcours,
11:46qui a débuté un peu par hasard.
11:48Et il y a une autre date importante,
11:49c'est le 25 février 1994.
11:52Ce soir-là, vous recevez un trophée pour ce film.
12:0033, 34, 35...
12:01Je suis enceinte !
12:02Quoi ?
12:03Neuf mois.
12:04Neuf mois qui a été une très belle aventure.
12:07T'es fou, hein ?
12:08C'est parti d'un truc totalement négatif,
12:12c'est-à-dire qu'à cette époque-là,
12:14je synchronisais, je faisais de la synchro,
12:16et il y a eu cinq mois de grève.
12:20Et c'est ma femme qui me dit
12:22« Écoute, tu nous rends fous, là, t'es trop nerveux.
12:24Alors, quand tu racontes mes accouchements,
12:26tu fais rire tout le monde.
12:27Alors, prends une feuille de papier, un crayon, et vas-y. »
12:30Et c'est parti comme ça ?
12:31Et c'est parti comme ça.
12:32Et je me suis mis à travailler comme un fou.
12:34Et au bout d'à peu près trois semaines,
12:36je rencontre Patrick Braudé, qui est mon cousin,
12:39dans un restaurant près de chez moi.
12:41Et il me dit « Qu'est-ce que tu fais en ce moment ? »
12:43Alors, je lui raconte la grève, tout ça,
12:45et je lui dis « Là, j'écris un truc sur les accouchements. »
12:48Il me fait « Demande à Guidas, sa femme, sur quoi je travaille. »
12:52Il travaillait sur un projet analogue,
12:54et il me fait « On le fait ensemble ? Allez, on le fait ensemble. »
12:56Et on a fait ça ensemble.
12:58Et vous avez écrit un scénario qui est devenu un film,
13:00où vous avez joué.
13:01Oui, oui, bien sûr.
13:02Et le film a eu un succès que vous n'imaginiez pas.
13:04Non.
13:05C'est un truc de fou, quand même.
13:07C'est un succès énorme.
13:09Et alors, c'est Pierre Lescure qui m'a dit ça,
13:13et il m'a dit « C'est encore le film le plus vendu,
13:16parce que chaque fois qu'une femme est enceinte, on lui offre. »
13:19Et comment expliquez-vous ce succès ?
13:22Parce que ça touche tout le monde.
13:24C'est la famille, c'est les enfants, ça touche tout le monde.
13:26Et puis le film, il est formidable.
13:28Le film est bien.
13:29C'est vachement bien.
13:31Tout est vrai.
13:32Il n'y a pas une scène qui a été inventée.
13:34Et curieusement, personne n'avait fait ça jusque-là.
13:36Oui, voilà, c'est ça.
13:37Et donc, vous vous retrouvez au César, nommé.
13:39Oui.
13:40Et le moment où vous recevez votre César, qu'est-ce qu'on ressent ?
13:42Ah non, mais je ne l'ai pas eu.
13:43Vous ne l'avez pas eu ?
13:44Ah non, je ne l'ai pas eu, malheureusement.
13:45C'est scandaleux.
13:46Mais vous avez été nommé.
13:47Bien sûr.
13:48C'est déjà quelque chose.
13:49C'est génial.
13:50Et puis surtout, il y a eu quand même le film, ensuite, aux Etats-Unis.
13:52Oui, oui.
13:53Le remake.
13:54Oui, oui.
13:5630 avocats.
13:57C'était un truc de fou.
13:58Et quand même, il y avait eu Grant, Robin Williams dans le film.
14:02Et là aussi, ça a été quelque chose d'étonnant.
14:04Oui, oui, c'est étonnant, une histoire pareille.
14:06Ça part d'une grève.
14:07C'est fou.
14:08Alors, le cinéma, ça a été aussi très important dans votre vie.
14:11Et je crois que le premier à vous avoir repéré, Daniel Russo, c'est Bertrand Tavernier.
14:15Oui.
14:16Avec le jugé et l'assassin.
14:17Voilà.
14:18Comment c'est arrivé, ça ?
14:19C'est-à-dire que, ce qui est drôle d'ailleurs, c'est que quand j'étais à Marseille, j'étais
14:23gamin.
14:24Quand il y avait un film qui se tournait sur le Vieux-Port ou ailleurs, j'aimais bien
14:28aller voir les comédiens.
14:29Et puis, il y a un monsieur qui vient et qui me fait « Eh, jeune homme, venez, venez ».
14:32Alors, il me fait venir.
14:33Il me met devant tout le monde.
14:35Et là, je me retrouve pile devant Galabru qui fait « Là, le petit, il saura mieux
14:39pour voir ».
14:40C'est extraordinaire.
14:41Et le premier film que je fais, c'est « Le juge et l'assassin ».
14:44Et avec Galabru, bien sûr, et Philippe Noiré, magnifiques.
14:47Et je raconte l'histoire à Galabru.
14:50J'ai dit « Voilà, j'étais gamin ».
14:51Et il me fait « Tu vois, je suis quelqu'un de sympathique ».
14:54Il a débuté de façon incroyable, Galabru.
14:57Personne ne voulait de lui au départ.
14:59Il raconte toujours une histoire extraordinaire.
15:01Il était à Saint-Tropez.
15:02Il a un petit rôle, une panouille.
15:04Et il voit un courrier qui arrive par erreur dans sa case pour Pierre Perret.
15:09Il dit « Je veux savoir ce qu'est un courrier pour une vedette ».
15:11Il ouvre le courrier avec de l'eau chaude pour bien refermer.
15:14Qu'est-ce que c'était ? C'était la note du gaz.
15:16Galabru a toujours raconté ça.
15:19C'est vrai que ce film « Tavernier » vous a repéré alors que personne ne vous connaissait au cinéma ?
15:23Non, bien sûr, c'est la première fois.
15:25Un casting ?
15:26Voilà, exactement.
15:28Et là, ça a été une révélation ? Parce que ça non plus, le cinéma, vous ne connaissiez pas ?
15:32Non, bien sûr.
15:33Ce qui est drôle, c'est que ma femme était enceinte à ce moment-là.
15:38Elle avait besoin de piqûres et tout ça.
15:40J'avais trouvé quelqu'un qui pouvait faire ça.
15:44Et j'ai fait une chose qu'il ne faut jamais faire.
15:48C'est-à-dire que j'ai pris ma voiture la veille.
15:51Je suis parti sur Paris.
15:53J'ai dit à ma femme « Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne tournes pas ? »
15:56J'ai dit « Fais ta valise, on repart ».
15:59Je l'ai allongé dans la voiture.
16:01Le rendez-vous était à midi, moins de quart.
16:05Je suis arrivé 20 minutes avant.
16:1020 minutes avant d'aller sur le tournage.
16:13Je l'ai installé à l'hôtel et tout ça.
16:16Je vais y tourner.
16:18Le soir, je dis à Philippe Noiret
16:21« Tiens, je vous présente, c'est ma femme Lucie. »
16:25Il me regarde et il a tout de suite compris ce que j'avais fait.
16:30C'est incroyable.
16:31C'est fou.
16:32Tout de suite, il a compris.
16:34Il me dit « Mais c'est de la folie. »
16:36Et là, il y a Tavernier qui arrive.
16:38Je lui dis « Bertrand, voilà, c'est Lucie, mon épouse. »
16:42Et Tavernier, dingue, il fait « Elle est venue comment ? »
16:45Et là, Noiret, il fait « Enfin, Bertrand, en train. »
16:49Évidemment.
16:50En plus, il me couvre.
16:52C'est normal, c'est une locomotive.
16:54L'élégance même.
16:56Exactement.
16:57L'élégance même.
16:58C'est vrai que ce film a eu de l'importance.
17:00La musique, on l'a oublié, c'est Jean-Roger Coussimon
17:03qui est dans le film aussi
17:04et qui a été le complice de Léo Ferret pendant des années
17:07et qui a terminé sa carrière au Lapin Agile
17:10qui est quelqu'un de méconnu et qui avait un talent immense.
17:12Oui, absolument.
17:13Il chante dans le film.
17:14Exactement.
17:15Alors ça, c'est le point de départ du cinéma
17:18et après, vous allez tourner plusieurs films par an.
17:20Quand on voit votre filmographie, ça n'a pratiquement jamais arrêté, Daniel Russo.
17:23Oui, c'est vrai.
17:24Comment ça se fait ?
17:25C'est bien.
17:27C'est que les gens m'aimaient bien.
17:29Il y a même eu un des premiers films que vous avez tourné,
17:32c'est « Mado » de Claude Sautet.
17:33Oui.
17:34Ça aussi, c'est une rencontre, Claude Sautet.
17:35C'est une sacrée rencontre parce que
17:37quand je suis allé voir Claude Sautet à la production,
17:41il y avait le panneau comme ça avec le nom de tous les personnages
17:45et puis je voyais les comédiens qui étaient déjà notés devant des personnages.
17:49Puis moi, mon personnage, il n'y avait pas de nom, évidemment.
17:51Il me fait écouter.
17:52« Voilà, je vous demande une semaine de réflexion et puis je vous appelle. »
17:56« D'accord. »
17:57« D'accord. »
17:58Puis je sors de la production et Lucie était en bas, toujours enceinte,
18:02parce que les deux films, c'était l'un derrière l'autre.
18:07Et j'ouvre la porte et elle m'a fait « Alors, t'as le rôle ? »
18:13J'ai fait « Attends-moi deux secondes. »
18:15Et je referme la porte et je remonte.
18:17Et je reviens dans le bureau de Claude Sautet
18:21et je lui dis « Excusez-moi, M. Sautet, mais une semaine,
18:24je ne vais même pas dormir ni vivre.
18:26Vous me dites si je le fais ou pas.
18:28Si je ne le fais pas, comme ça, j'ai la tête tranquille.
18:30Mais au moins, je le sais. »
18:32Il me fait « Il n'y a pas de problème. »
18:34Il demande à l'assistant « Tu peux mettre Rousseau devant le personnage ? »
18:38Il marque le truc et il fait « C'est bon, c'est fait. »
18:41Je redescends et ma femme me fait « T'as le rôle ou t'as pas le rôle ? »
18:46Je fais « Bien sûr que je l'ai ! »
18:48Ça a été un truc de dingue.
18:50Je voulais absolument qu'il y ait une bonne surprise.
18:53Même s'il m'avait dit non, il m'aurait dit non.
18:55Mais là, il m'a dit oui.
18:57Ça a été une magnifique rencontre.
18:59Il ne commençait pas un plan sans que mon épouse,
19:02qui était sur le tournage, soit installée.
19:04C'est parfait.
19:05Mais Claude Sauter a débuté vraiment avec les choses de la vie.
19:08C'est là où on l'a connu.
19:09On oublie que ce film est tiré d'un roman de Paul Guimard
19:12qui a une particularité.
19:13Il était journaliste.
19:14Il a été le pionnier des débats à la radio sur la chaîne parisienne
19:18avec la Tribune de Paris.
19:19C'est le premier à avoir fait des débats à la radio
19:21qu'on entend aujourd'hui par centaines.
19:23Il est devenu romancier ensuite.
19:25Il y a eu des films très différents
19:27parce que vous avez joué aussi bien des comédies que des drames
19:29depuis 50 ans, Daniel Rousseau.
19:31Quand « Neuf mois » est sorti,
19:33dès que j'allais sur un film qui était un peu plus sérieux,
19:36on me disait que c'était un comique.
19:38Ça m'embêtait vraiment.
19:40Et puis un jour, il y a un metteur en scène qui me dit
19:45« Écoute, je vais te proposer quelque chose qu'on ne te propose pas.
19:47C'est un drame. »
19:48J'ai dit « Écoute, je ne le lis même pas. »
19:49Je lui ai dit oui tout de suite.
19:51Mais c'est fou parce qu'en plus,
19:52vous avez toujours joué les seconds rôles
19:54et vous aviez une particularité,
19:55c'est d'être toujours disponible pour les metteurs en scène
19:57et pour les acteurs.
19:58Oui, mais ça c'est important.
20:00Oui, mais ce n'est pas si fréquent.
20:01Oui, mais quand même.
20:03Vous passez d'un film à l'autre,
20:04vous tournez 2-3 films par an,
20:06vous trouvez toujours le créneau pour le tourner.
20:08Oui, mais ça c'est la chance.
20:09Quand ça peut s'intercaler comme ça, c'est bien.
20:12Il y a eu quelques films mémorables.
20:14Vous avez tourné avec Gérard Roury,
20:15avec Pierre Richard, avec Arpneau.
20:18Et puis il y a eu « La Boum 2 ».
20:19Et puis « La Boum 2 », oui.
20:20Ça aussi, ça a marqué votre carrière.
20:21Oui, ça a marqué ça.
20:23Parce que pourquoi ?
20:24J'ai cassé une voiture sur le tournage.
20:26Ah bon ?
20:27Oui.
20:28Parce qu'il y a une bagarre.
20:29Il y a une bagarre à un moment dans la rue.
20:30Et je suis monté sur une voiture.
20:32Et évidemment, en la piétinant,
20:36j'ai pété le...
20:38Ce n'était pas prévu.
20:40Mais au moins, c'est bien dans le film.
20:43Effectivement, on croit que c'est vrai.
20:45Il se trouve aussi que vous avez été narrateur
20:47dans un autre film de Patrick Braudet,
20:49qui est « He's no good ».
20:50Oui, absolument.
20:51« He's no good », au départ,
20:52c'était un personnage inventé par René Goscinny,
20:54débutant pour le journal Record.
20:56Quand le journal Record s'est arrêté,
20:57il l'a pris dans Pilote,
20:58et ça a été un succès.
20:59C'est fou, hein ?
21:00C'est fou.
21:01Et là aussi, c'est un personnage qui vous a marqué,
21:03même si vous n'êtes que le narrateur.
21:04Oui, mais c'est...
21:06C'est Braudet, c'est mon cousin.
21:08Donc il m'appelle, je dis oui.
21:10C'est assez évident.
21:11Et d'ailleurs, les voix.
21:12Vous avez fait un nombre considérable de voix
21:14au cinéma ou à la télévision.
21:16En doublage ?
21:17En doublage.
21:18Ah oui, bien sûr.
21:19Il y a un comédien que j'ai beaucoup doublé
21:22dans plus d'une dizaine de films,
21:24c'est Harvey Keitel.
21:26C'est un comédien tellement sublime
21:29que le fait de voir son travail à l'écran,
21:31ça fait progresser.
21:33Vraiment.
21:34Et puis, il y a un film aujourd'hui
21:36que les jeunes adorent,
21:38et c'est vous qui avez doublé la voix de John Travolta
21:40dans Allô maman, ici bébé.
21:41Les trois films sur les bébés,
21:43je les ai faits pour Travolta, oui.
21:45Absolument.
21:46Mais ça touche la nouvelle génération.
21:48Les enfants d'aujourd'hui regardent ce film.
21:49Oui, c'est vrai.
21:50C'est étonnant.
21:51Et bien souvent, quand je sors du théâtre, du gymnase,
21:54il y a des jeunes qui me font signer
21:56des trucs de dessins animés que j'ai doublés.
21:58Je m'en souviens même pas.
22:00Mais voilà.
22:01Vous avez même dans Star Wars, je crois.
22:03Oui.
22:04Un petit rôle dans Star Wars ?
22:05Oui, oui.
22:08Il y a plein de choses comme ça.
22:10Des fois, Lucie, ma femme me dit,
22:12je t'ai entendu.
22:14Je ne savais pas que tu avais doublé un truc.
22:16On entend la voix de temps en temps comme ça.
22:19Mais Travolta, c'est marrant,
22:20parce que j'avais un copain qui était à Cannes.
22:22Il me téléphone, il me fait,
22:23il y a Travolta qui a une table,
22:24je vais essayer de te le passer.
22:26J'ai dit, oui, mais je ne parle pas anglais.
22:28Il me fait, tu n'as fait rien, ça ne fait rien.
22:30Je lui ai dit, tu es sa voix française sur les bébés.
22:34Et j'entends Travolta qui m'a dit,
22:35je suis très content que vous soyez ma voix.
22:38Et bien voilà.
22:39Une forme de consécration.
22:42Alors, d'autres rôles que vous avez joués
22:44au théâtre, au cinéma, à la télévision,
22:46on va les évoquer à travers une autre date.
22:48Le 1er mai 2009.
22:49A tout de suite sur Sud Radio avec Daniel Russo.
22:52Sud Radio, les clés d'une vie.
22:54Jacques Pessis.
22:55Sud Radio, les clés d'une vie.
22:56Mon invité Daniel Russo, vous triomphez au théâtre.
22:59On en parlera tout à l'heure
23:00avec On aurait dû aller en Grèce.
23:02Mais on revient à votre parcours.
23:03On a évoqué le cinéma.
23:06On a évoqué vos débuts assez particuliers.
23:09Et le 1er mai 2009,
23:10est diffusé à la télévision
23:12un téléfilm dont vous allez reconnaître la bande-annonce.
23:15Ola a accordé un prêt d'un million de francs
23:17à Pierre Bérégovoy
23:18pour l'achat d'un appartement
23:20rue des Bellefeuilles à Paris.
23:22Un homme d'honneur
23:23et vous incarnez Pierre Bérégovoy.
23:25C'est quand même étonnant.
23:26On m'en parle tout le temps.
23:29Je vous assure que sur les gens,
23:32je suis quelque part,
23:34on me parle de Pierre Bérégovoy.
23:36Ça a touché les gens, ça.
23:37Et comment c'est arrivé ?
23:39Ça, c'est un bonheur total, quoi.
23:41Parce que j'avais lu
23:45et je m'étais dit,
23:46mais attends,
23:47tu vas quand même faire quelqu'un qui existe,
23:49qu'on connaît,
23:50qu'on voit à la télé.
23:51Alors je me suis fait passer beaucoup de vidéos.
23:53Non pas pour l'imiter,
23:56mais pour voir les défauts,
23:58les habitudes qu'il avait quand il sortait de la voiture.
24:01Il avait toujours le truc du costume,
24:03la manière de tenir.
24:05Je voulais avoir au moins la gestuelle.
24:08Et comment vous avez été choisis ?
24:09C'est Laurent Einemann, je crois,
24:10qui réalisait le film.
24:11Et vous étiez le personnage.
24:12Parce que physiquement,
24:13vous ne ressemblez pas à Pierre Bérégovoy.
24:14Mais non, c'est pour ça.
24:15Ça m'a un peu épaté, quoi.
24:17Je lui ai dit, mais t'es sûr ?
24:19Il me dit, oui, oui, tu me fais confiance.
24:21Et là, ça a été un tournage très difficile.
24:22La famille était d'accord ?
24:23Je pense, hein.
24:24Vous n'avez jamais su.
24:25Vous n'avez jamais rencontré Mme Bérégovoy ?
24:26Non, non, non, non, non.
24:28Non, mais il y a une chose qui m'a touché énormément.
24:31C'est qu'il y a eu une projection
24:34qui a été faite au Sénat
24:37avec tous les gens qui avaient travaillé avec Pierre Bérégovoy.
24:40C'était une émotion incroyable.
24:44J'ai ressenti ça, mais alors,
24:46chaque fois que quelqu'un venait me voir,
24:48il y avait la petite goutte dans l'œil, quoi.
24:51C'était incroyable.
24:52C'était un homme d'honneur et un homme d'une gentillesse incroyable.
24:55Moi, je l'ai connu parce qu'on a dîné un soir avec Charles Trenet.
24:58Il adorait Charles Trenet.
25:00On a fini à 5 heures du matin,
25:01parce qu'avec Charles Trenet, c'est à 5 heures du matin.
25:03C'est garde du corps.
25:04Il était Premier ministre dans le froid.
25:06Et le lendemain, parce qu'il avait beaucoup bu,
25:08il a signé des accords avec Tarzan, le chef des camionneurs.
25:11Tarzan, justement.
25:12Après ce dîner, on se demande comment on fait l'histoire.
25:15C'est fou, ça.
25:16C'est fou.
25:17Mais c'était un homme d'une honnêteté.
25:18Il fallait montrer cette honnêteté dans ce film.
25:20Et quand je suis allé dans son fief, là-bas,
25:23parce qu'on a tourné sur le canal,
25:25là où on l'a retrouvé, bien sûr,
25:27parce qu'il y a une plaque où il y a marqué
25:29« Le juste brillera toujours dans la nuit ».
25:32Voilà, il y a la plaque qui est là.
25:34Et quand les gens me posaient des questions,
25:38ils m'ont demandé où tournait Pierre Bérégovoy.
25:41Il ne me parlait pas de lui au passé, mais au présent.
25:44C'est un mystère qui n'a jamais été élucidé.
25:47Mais c'est vrai.
25:48C'est vrai.
25:49Il est toujours là, pour les gens.
25:51Il ne me parlait pas de lui au passé.
25:54Il est formidable.
25:56C'est un type formidable.
25:57Comme s'il était là.
25:59C'est quand même incroyable, quoi.
26:01Finalement, qu'est-ce qu'on sait de cette histoire ?
26:03On ne saura sans doute jamais rien.
26:05C'est évident.
26:06On ne sait pas.
26:07Il se trouve que ça, c'était un de vos téléfilms.
26:10J'ai calculé que vous avez tourné plus de 60 téléfilms.
26:12Entre les films, le cinéma et le théâtre,
26:14vous n'avez jamais arrêté.
26:16C'est bien.
26:17Oui, mais c'est rare.
26:19La télévision, ça a commencé avec un téléfilm
26:22qui s'appelait « Un mystère par jour »,
26:24qui était un jeu.
26:25Oui.
26:26C'était très particulier,
26:27parce que je crois qu'il y a eu un comédien
26:30qui était Henri Crémieux,
26:31qui donnait une énigme un jour
26:33et les téléspectateurs avaient la raison pour le lendemain.
26:35Oui, je crois que c'était ça.
26:36Vos débuts à la télévision, c'est ça ?
26:38Oui, absolument.
26:40Vous vous souvenez de ça ?
26:41Oui, c'est assez loin,
26:43mais si, je m'en souviens.
26:45Bien sûr, absolument.
26:47Moi, ce qui m'a marqué,
26:48c'est mes débuts au théâtre.
26:50Bien sûr.
26:51On va y revenir tout à l'heure,
26:53mais la télévision,
26:54quand je vois votre palmarès,
26:55c'est incroyable,
26:56parce qu'il y a même la série « Cinéma 16 »,
26:58une série très particulière.
26:59Vous tournez plusieurs films.
27:01À chaque fois, on vous appelle.
27:02Oui, c'est bien.
27:03Ça veut dire qu'ils n'étaient pas déçus.
27:05Oui.
27:06Mais en même temps,
27:07« Cinéma 16 », je ne sais pas si vous vous souvenez,
27:09c'est une technique qui a été révolutionnaire à l'époque
27:11et qui serait banale aujourd'hui.
27:13On tournait des films en 16 mm.
27:14Oui, c'est fou.
27:15Et à chaque fois,
27:16vous vous plongez dans le personnage,
27:17très différent.
27:18Comment vous faites ?
27:19Ça, c'est le travail du comédien,
27:21quand même.
27:22Bien sûr.
27:23Et vous avez vécu l'évolution des tournages télé.
27:25On ne tourne pas aujourd'hui,
27:26comme voici, 20 ans.
27:27Non, ce n'est plus pareil.
27:28C'est-à-dire ?
27:29Oui.
27:33C'est drôle,
27:34parce qu'à l'époque,
27:38je ne me rendais pas compte de ce qui se passait.
27:40Ça allait tellement vite, tout ça.
27:42Je travaillais, je quittais un truc.
27:44Après, je partais sur le théâtre.
27:49J'étais pris dans une sorte de folie douce.
27:54Et je ne me rendais pas compte.
27:56Quand vous me dites,
27:57ça fait 60 tournages,
27:59ça me fait un coup,
28:00parce que je ne me le dis jamais, ça.
28:03Non.
28:04Ça me fait drôle, quoi.
28:05Bien sûr.
28:06Et il y a même une mini-série,
28:07et tout le monde, aujourd'hui,
28:08est flic à la télévision.
28:09Vous avez été un des pionniers
28:10avec le commandant Mac Orlan.
28:12Mac Orlan.
28:13Quatre épisodes.
28:14Oui.
28:15Un flic pas comme les autres,
28:16qui, je crois,
28:17se servait d'indice matériel,
28:20et surtout,
28:21de la psychologie des coupables.
28:23Oui, absolument.
28:24On en a fait quatre.
28:25Après, quatre encore.
28:26Absolument,
28:27parce que ça avait bien plu.
28:28C'est un joli personnage, ça.
28:30Et là aussi,
28:31vous étiez un pionnier
28:32des mini-séries de la télévision.
28:33Voilà.
28:34Ça, c'est un joli personnage.
28:35Je l'ai adoré, celui-là.
28:36Et aujourd'hui,
28:37vous auriez pu tourner
28:38dans d'autres mini-séries,
28:39dans d'autres séries,
28:40devenir un personnage récurrent.
28:41Oui, oui.
28:42Mais on y pense, là.
28:44Carrément.
28:46Le problème aussi,
28:48c'est que
28:49les scénarios ont évolué
28:50depuis vos débuts.
28:51Ce n'est plus la même chose.
28:52On ne tourne plus de la même façon.
28:53On tourne plus vite.
28:54Et les histoires sont différentes.
28:55Oui, bien sûr.
28:57C'est vrai qu'il y a
28:58quand même des tournages
28:59qui vont très vite.
29:01Et comment vous faites
29:02dans ces cas-là ?
29:03On suit.
29:04Vous avez fait
29:05Joséphine en jardin
29:06et scène de ménage, même.
29:07Oui.
29:08Oui, c'est vrai.
29:09C'est très, très rigolo, ça.
29:10C'est des copains, en plus.
29:11On retrouve des copains.
29:13Et puis,
29:14il y a une chose étonnante
29:15que vous avez fait aussi,
29:16c'est
29:17Mister Mocky présente,
29:18qui est à la reprise.
29:20Ah, ça, c'est une rencontre.
29:22Mocky, ça, c'est
29:24Il m'appelait, c'était
29:26oui, tout de suite.
29:27Je voulais être avec lui.
29:29Pourquoi ?
29:30J'adorais cet homme-là.
29:32Cette folie,
29:33cette folie, là,
29:34sur le tournage,
29:35d'un seul coup,
29:37c'était un truc de fou, quoi.
29:41Même toute son équipe.
29:43C'était affolant.
29:45À la seconde même,
29:47il changeait d'idée
29:49sur un décor.
29:51D'un seul coup, il disait,
29:53non, le téléphone,
29:54on ne va pas le mettre là,
29:55on va le mettre là-bas.
29:56Alors, vite, vite, vite.
29:57Et bien sûr, c'était la folie
29:59de cet homme-là
30:01que j'ai adoré.
30:02Et comment on suit
30:03dans ces cas-là ?
30:04On suit, bien sûr.
30:05Ça me passionnait,
30:06au contraire.
30:07Je veux dire,
30:08c'était de la vraie folie,
30:11mais il était tellement passionné
30:13par ce qu'il faisait,
30:14c'était jouissif, quoi.
30:16Et alors,
30:17Mister Mocky présente,
30:18au départ,
30:19c'était la reprise
30:20de ce qu'avait fait Alfred Hitchcock.
30:21Il y a eu 268 apparitions
30:23d'Alfred Hitchcock
30:24au début de cette série.
30:25Là aussi, c'était le même principe.
30:26Oui, oui, c'est ça.
30:27Oui, oui, il avait récupéré
30:29tout ça, quoi.
30:30Y compris la musique
30:31qui était la marche funèbre
30:32d'une marionnette de Charles Gounod,
30:33ce que personne ne sait.
30:34Ah oui, c'est dingue.
30:35Alors, le cinéma, le théâtre,
30:37le théâtre, ça compte aussi.
30:38Et le théâtre, je crois
30:39que ça a commencé
30:40dès le Conservatoire
30:41quand Jacques Fabry
30:42vous a repéré.
30:43Oui.
30:44Une autre rencontre, là.
30:46C'est-à-dire ?
30:47C'est-à-dire que j'étais avec
30:48Bernard Giraudeau
30:49et puis avec Jacques Villerey.
30:50Bon, Villerey, il était sorti
30:51l'année d'avant
30:52avec ses prix.
30:53Et puis, avec Bernard,
30:54on attendait, bon,
30:56que le jury délibère
30:58et puis savoir
30:59si on a un prix ou pas, quoi.
31:00Et puis, on était
31:01en train de discuter
31:02et puis c'est Villerey
31:04qui dit
31:05il y a Jacques Fabry
31:06qui s'avance, là.
31:07Et on voit Fabry arriver
31:08et puis il dit bonjour
31:09à tout le monde
31:10et puis il me tend la main
31:11et il me dit
31:12que vous ayez un prix ou pas,
31:13moi je m'en fous,
31:14je vous engage à la rentrée.
31:15C'est surprenant.
31:16Il m'a tendu la main.
31:17Comment j'ai pris la main,
31:18mais vraiment.
31:19Ah oui, ça, je l'aurais pas raté,
31:21celle-là.
31:22Et il me dit
31:23rendez-vous en septembre.
31:24Il avait une compagnie à l'époque.
31:26Ah, mais c'est la compagnie
31:27Jacques Fabry, c'était énorme,
31:28bien sûr.
31:29Et donc, après,
31:30on a les résultats.
31:31Je me retrouve avec Bernard
31:33sur le plateau.
31:34Premier et second prix
31:35tous les deux.
31:36Le triomphe absolu,
31:37tout le monde applaudit et tout.
31:38Et là, on sort,
31:40on est primé, quoi,
31:42c'est magnifique.
31:43Et là, il y a
31:44Videret, il fait, bon,
31:45allez, les enfants,
31:46on va fêter ça.
31:47On sort tous les trois.
31:48Au moment où on sort
31:49du conservatoire,
31:50dans la porte,
31:51il y a Fabry
31:52qui était juste à l'entrée.
31:53Il me voit, il me fait,
31:54hé, j'ai du pif, hein.
31:56Vous auriez pu
31:57aller à la Comédie française ?
31:58Ah, ben oui, bien sûr.
32:00Et alors ?
32:01Ben, j'y étais en tant qu'élève.
32:02Oui.
32:03Ah oui ?
32:04J'y étais en tant qu'élève,
32:05mais j'aurais pu, bien sûr.
32:06Ça m'aurait bien plu, d'ailleurs.
32:07Mais on ne vous l'a pas proposé.
32:09Non, non.
32:10Donc, c'est Fabry
32:11qui est venu en premier.
32:12Voilà.
32:13Et la Comédie française,
32:14je crois que c'est aussi,
32:15quand vous étiez enfant,
32:16vous alliez à la Comédie française
32:17de temps en temps.
32:18Je crois que c'est là
32:19où vous avez repéré Robert Hirsch.
32:20Non, c'est quand je prenais des cours.
32:21Oui.
32:22Quand je prenais des cours
32:23et que je travaillais comme un fou
32:24avec le crayon dans la bouche,
32:25je l'avais toute la journée,
32:26le crayon dans la bouche.
32:27Et dès que Robert Hirsch jouait,
32:30j'allais au Poulailler,
32:32à la Comédie française,
32:33mais j'avais pas tellement de sous.
32:34Alors, donc,
32:35j'allais au Poulailler
32:36et puis j'allais voir Robert Hirsch, quoi.
32:41Voilà.
32:42Et Jacques Villerey
32:43a beaucoup compté dans votre vie aussi.
32:44Ah ben, c'est le parrain de ma fille.
32:46C'était mon petit frérot, j'appelais.
32:48Villerey, c'était un comédien extraordinaire.
32:50Moi, je me souviens des années 70
32:52où il y avait un restant de Sherwood
32:54où Villerey et tous les comédiens
32:56étaient là tous les soirs.
32:57On était tous là, tous les soirs, absolument.
32:59C'était le quartier général.
33:01Le patron Georges
33:02ne faisait pas payer tout le monde
33:03quand il y avait des problèmes.
33:04Exactement.
33:05Il prêtait même sa voiture.
33:06Voilà.
33:07Et c'est là où vous avez connu, finalement,
33:09une bande qui est devenue mythique.
33:10Mais non, mais c'est...
33:11Quand j'ai voulu passer le concours du conservatoire,
33:13je ne connaissais personne.
33:15Et j'ai vu la gardienne qui était là.
33:17Je lui ai dit, excusez-moi, madame,
33:19mais j'ai besoin d'un élève
33:20pour me donner la réplique,
33:22comment je peux faire.
33:23Et elle me dit,
33:24ben, demandez au jeune homme là-bas,
33:25c'est le plus gentil.
33:27C'était Jacques Villerey.
33:29Je suis allé le voir.
33:31Et je lui explique.
33:32Il me dit, ben, ouais, ben, viens.
33:34Il me tutoie tout de suite.
33:35Il me dit, viens, on va boire un coup.
33:37On est allés boire un coup.
33:38Et je suis rentré à 9h du matin.
33:40Donc, on avait fait la fiesta toute la nuit.
33:42C'était une nouvelle vie.
33:43Et voilà.
33:45L'aventure a commencé.
33:46Et Villerey a été génial.
33:48On se souvient du dîner de con,
33:49mais il n'y a pas eu que ça.
33:50Ouais, ben non, mais...
33:51Et puis, il faut se rendre compte d'une chose,
33:53c'est que...
33:54Je vais faire le parallèle aussi
33:55avec Louis de Funès.
33:56C'est-à-dire que Jacques,
33:58il travaillait énormément.
34:00C'était pas faire du faux naturel,
34:02d'apprendre un texte, de le dire.
34:04Non, il travaillait vachement sur les textes.
34:06Vachement.
34:07Je me souviens d'un été,
34:08où on était tous les deux.
34:09Il avait un texte de Jean Poiré.
34:11Donc, il travaillait dessus.
34:12Il me dit, qu'est-ce que t'en penses ?
34:13Et si on faisait ça ?
34:15Je dis, ah ouais, ça serait pas mal, ça.
34:17Alors, il appelait Jean Poiré.
34:19Il dit, Jean, voilà, on a pensé à quelque chose.
34:21Et là, à un moment donné,
34:23on l'embêtait tellement.
34:24Au bout de 15 jours,
34:25il y a Jean Poiré, je l'ai entendu,
34:26il a dit, écoutez les enfants,
34:28on est en juillet, c'est les vacances.
34:30Alors, soyez gentils,
34:32on se verra en septembre.
34:33Il n'en pouvait plus.
34:34Mais il travaillait énormément.
34:36Et de Funès, c'est pareil.
34:37Moi, j'aimais beaucoup Madame de Funès,
34:40Jeanne de Funès.
34:41On l'emmenait au restaurant,
34:43avec mon épouse,
34:44à peu près deux, trois fois dans le mois.
34:46Et un jour, elle dit,
34:47on va prendre le café à la maison.
34:48Allez, venez.
34:49Alors, on monte avec mon épouse.
34:51Et puis, quand tu montais,
34:52il y avait une belle photo de Funès
34:54dans l'entrée, qui était absolument magnifique.
34:56Et puis, elle me dit,
34:57oh, bah tiens, Daniel, regardez.
34:59Elle ouvre un meuble,
35:00et elle me sort tous les scénarii
35:03où Louis de Funès a travaillé.
35:05Je me retrouve avec Rabi Jacob,
35:08avec Le Corneau,
35:10et j'ouvre, et je tremblais.
35:13Tout était noté.
35:15Une partition musicale.
35:17Tout était travaillé.
35:19Il n'y a pas de secret, quoi.
35:21C'était que du travail.
35:23Et je me suis dit, mais c'est ça, c'est vrai.
35:25Bien sûr, évidemment, le gars,
35:27elle me disait d'ailleurs,
35:28quand il trouve quelque chose
35:29où il est très, très content de l'avoir trouvé,
35:31il me réveillait la nuit.
35:32Oui, exactement.
35:33Je me souviens, moi, d'un jour d'une scène
35:35où il m'a raconté
35:36qu'il avait passé dix jours à ouvrir une porte
35:39parce qu'il y avait un détail qui clochait.
35:41Il fallait ouvrir la porte d'une certaine façon.
35:43C'est extraordinaire.
35:44Non, mais le théâtre, c'est ça.
35:45Ça ne tient à rien.
35:47C'est hyper fragile.
35:48Avec Laurent Bafi, quand on faisait Toc Toc,
35:52à un moment donné, je lui dis, tu vois,
35:54là, c'était la dernière.
35:55C'était la 700e.
35:57Et je lui dis, tu vois, là,
35:58ils n'ont jamais ri, Laurent,
35:59et ce n'est pas normal.
36:01Et il me fait, attends, je ne sais pas.
36:03Et il inverse juste deux mots.
36:07Mais c'est rien.
36:08Et il en enlève un.
36:10Donc, c'est plus léger, tout ça.
36:12Il me dit, essaye comme ça.
36:13Un effet énorme.
36:16Je sors de scène, il me fait,
36:18mais pourquoi on ne l'a pas trouvé, celui-là ?
36:19J'ai dit, on en a trouvé d'autres,
36:21mais comme quoi, c'est très fragile.
36:24C'est hyper fragile, la comédie.
36:25Exactement.
36:26Et la comédie, justement,
36:27on va continuer à en parler
36:28à travers la date du 23 janvier 2025.
36:30A tout de suite sur Sud Radio
36:31avec Daniel Russo.
36:32Sud Radio, les clés d'une vie.
36:34Jacques Pessis.
36:35Sud Radio, les clés d'une vie.
36:37Celle de mon invité, Daniel Russo.
36:39On a évoqué votre parcours
36:40depuis vos débuts.
36:41Un parcours étonnant
36:42avec du cinéma, de la télé, du théâtre.
36:45Et le théâtre, justement,
36:46vous êtes de retour sur les planches
36:48au Théâtre du Gymnase Marie-Belle
36:49depuis le 23 janvier 2025.
36:52C'est le jeudi, le vendredi et le samedi,
36:54deux fois le samedi et le dimanche,
36:56avec une pièce qui s'appelle
36:57On aurait dû aller en Grèce,
36:58mais on doit aller la voir
36:59parce que c'est un véritable boulevard.
37:01Oui, absolument.
37:02Dans la tradition du boulevard.
37:03Oui, oui, bien sûr.
37:04Et puis le sujet est magnifique
37:06parce qu'il est proche des gens.
37:08Parce que ça peut arriver à tout le monde.
37:10C'est une famille qui va toujours en Grèce,
37:12qui en prête une maison, pour une fois, en Corse.
37:15Et ce qu'ils ne savent pas,
37:16c'est que le propriétaire de la maison
37:18a des problèmes avec le voisinage
37:20et que, évidemment,
37:21les Corses vont débouler dans la maison
37:23et les vacances vont être un petit peu...
37:27un petit peu difficiles.
37:29Oui, surtout que la famille,
37:30c'est une famille bourgeoise de Neuilly,
37:32qui va en Grèce tous les ans
37:33et qui n'est pas habituée à ce traitement.
37:35Pas du tout, justement, oui.
37:37Et puis le mari et la femme se disputent
37:40parce que...
37:41Pourquoi on n'est pas allé en Grèce ?
37:42Pourquoi on n'est pas allé en Grèce ?
37:44Et l'autre, ça l'énerve.
37:46Et quand les Corses sont arrivés,
37:49automatiquement, c'est...
37:51Et puis la pièce,
37:53elle monte.
37:55Elle monte tout le temps, en rythme,
37:56tout le temps, tout le temps, tout le temps,
37:57parce qu'il y a des révélations.
37:59Et les spectateurs apprennent des trucs incroyables
38:03de la famille,
38:04que la famille ne savait pas.
38:05C'est-à-dire qu'ils vont se découvrir
38:07en même temps.
38:08C'est ça, le truc.
38:09Et ça, c'est le secret du boulevard aussi
38:11qu'on a un peu oublié.
38:12Ce sont les rebondissements permanents.
38:14Voilà, exactement.
38:15C'est ce qu'on avait avec le poulain,
38:17avec toutes ces pièces absolument magiques.
38:20Et là, révélation, révélation,
38:22révélation, le fils qui va nous apprendre
38:24un truc invraisemblable,
38:25la fille qui va aussi nous apprendre
38:27un truc invraisemblable.
38:28Avec tout ce qui se passe dans cette journée,
38:30c'est de la folie.
38:31C'est plus l'auteur qui s'appelle
38:32Pierre-Alain Mosconi.
38:33Il est Corse.
38:34Il est Corse.
38:35Et donc, il connaît le sujet.
38:36Oui, oui, bien sûr.
38:37Et puis les comédiens sont cornes.
38:38C'est bien parce que c'est pur jus, quoi.
38:40Voilà.
38:41L'accent, il est vrai.
38:42Et Pierre-Alain Mosconi, on le connaît
38:44parce qu'il a joué dans plusieurs saisons
38:46de Plus Belle la Vie,
38:47notamment la première saison
38:49de cette série mythique.
38:50Alors, il se trouve aussi que pour vous,
38:51c'est un rôle encore différent.
38:53C'est-à-dire que jouer un Corse
38:54et un rythme rapide...
38:55Ah mais moi, je ne suis pas Corse là-dedans.
38:57Je sais.
38:58Justement, c'est ça qui est bien.
38:59Mais en même temps, il y a le rythme.
39:00Le rythme est très différent
39:01du rythme habitué d'un Corse.
39:02Ah ben oui, parce que la manière de parler
39:05le Corse, c'est...
39:07Il ne se presse pas.
39:09Il prend son temps.
39:11Et donc, ce qui est magnifique dans la pièce,
39:14c'est qu'il y a deux rythmes.
39:16Il y a le rythme des Corses
39:17et le rythme aussi des Parisiens, évidemment.
39:21Bien sûr, c'est ce mélange-là
39:24qui est détenant.
39:25C'est vraiment formidable.
39:26Et le rythme, vous l'avez appris au théâtre
39:28depuis le début grâce à Jacques Fabry.
39:30Ah oui, ah oui.
39:31Ça, Fabry, c'était...
39:33Qu'est-ce qu'ils m'ont gueulé.
39:34Ah bon ?
39:35Oh là là, on sortait de scène,
39:36il me fait...
39:37Tu l'as raté.
39:38Tu as été trop rapide.
39:39Alors tu écoutes, c'est eux qui décident.
39:41C'est le public qui décide.
39:42C'est le dernier partenaire.
39:43C'est lui.
39:44C'est lui qui donne la cadence.
39:46Alors tu l'écoutes.
39:47Écoutez le public.
39:49Ça, c'est un truc.
39:50Et là aussi, vous écoutez le public
39:52parce qu'il a fallu répéter sans le public
39:54et ensuite, on adapte la pièce, Daniel Russo,
39:56aux réactions du public.
39:57Mais non, mais on a hâte du dernier partenaire.
40:00Et c'est vrai que, je ne sais plus qui a dit ça,
40:03ils ne sont pas là pour venir vous voir jouer,
40:05ils sont là pour jouer avec vous.
40:07Mais c'est vrai, le public est là pour jouer avec nous.
40:09Bien sûr, il y a un rythme.
40:10Il peut y avoir un effet qui est beaucoup plus long,
40:15le rire est beaucoup plus long un soir,
40:17et il va être très court un soir.
40:18Il faut en tenir compte.
40:19On est obligé de prendre dans la vague du rire,
40:21c'est ce qu'il s'appelle.
40:22Je me suis tellement fait engueuler
40:24que maintenant, je connais ça très très bien.
40:26Mais là aussi, c'est l'expérience de 50 ans de carrière
40:28qui marche pour repérer le rythme exact.
40:31Il y a une technique du langage.
40:33Il y a une technique du langage.
40:35Elle est très importante.
40:36Moi, je le dois, bien sûr, à mes professeurs,
40:38évidemment, Jacques Fabry, bien sûr.
40:41On ne peut pas arriver le soir en se disant
40:45on va faire la même chose tous les soirs.
40:47Non, c'est toujours différent.
40:49Pourquoi c'est toujours différent ?
40:50Parce que le public est toujours différent
40:52et réagit toujours d'une manière différente
40:55et il faut être à l'écoute.
40:56Et puis, il faut être à l'écoute de ses partenaires
40:58qui réagissent eux aussi de manière différente.
41:00Voilà, et quand un partenaire réagit mal,
41:02c'est très énervant.
41:04Mais ça vous est arrivé d'ailleurs
41:06d'avoir quelques flops avec des partenaires ?
41:08Je me souviens d'une affiche sur la banquette arrière
41:11où vous n'êtes pas rentré en scène, je crois.
41:13Oui, mais ça, il ne faut pas le faire.
41:15Mais non, ce n'est pas bien de dire ça
41:18parce qu'il ne faut pas le faire.
41:20Mais c'est vrai que moi, je rentrais dans ce spectacle
41:24par intermittence comme ça.
41:25Avec Jean-Pierre Cassez, l'administreur.
41:27Voilà, voilà.
41:28Et puis, il y avait un match de football
41:29de l'équipe de France sur le championnat du monde,
41:31je ne sais pas quoi.
41:32Et la télé était en bas, au rez-de-chaussée.
41:34Et puis, bon, alors j'allais regarder le match
41:36et on me disait, c'est à toi.
41:37Donc je remontais, je rentrais, je jouais,
41:39et je redescendais.
41:40Et à un moment donné, la France marque.
41:42Ça a été la folie en bas.
41:44Et d'un seul coup, il y a l'assistant Carré qui fait,
41:47mais c'est à toi, c'est à toi.
41:49Alors je suis monté comme un fou.
41:51Et le gars, il me fait vite, vite, vite.
41:53Je me rends compte qu'il ne se passait plus rien sur le plateau.
41:56Alors je rentre et là, il y a Jean-Pierre Cassez qui me dit,
41:59bon, on ne vous attendait plus.
42:01Je lui fais, excusez-moi, mais parce que
42:03je regardais l'équipe de France qui vient de marquer.
42:05Et il y a tous les gars dans le public qui font,
42:07ouais, ça vous a sauvé.
42:09Mais je me suis quand même fait engueuler.
42:11Alors il se trouve en même temps que
42:13ce qui est fort dans le Belvoir,
42:15c'est qu'on parle d'une situation quotidienne pour la faire délirer.
42:18Là, l'histoire de la maison prêtée
42:20où il y a d'autres gens, c'est classique.
42:22C'est classique, bien sûr.
42:23Et puis, on ne s'y attend pas.
42:25On ne s'attend pas du tout à d'un seul coup
42:27voir deux gars qui déboulent dans la maison
42:29avec les fusils, le revolver, le truc et tout ça.
42:32C'est affolant, quoi.
42:34Moi, j'ai vécu d'une façon différente.
42:36Je suis invité avec un copain par Dimitri Kolatos,
42:38qui était un metteur en scène grec,
42:40dans sa maison.
42:41Dans l'avion, il y a une dame avec ses enfants
42:43qui hurle, donc on se fâche un peu.
42:45On arrive dans la maison et on voit cette dame arriver
42:47avec ses enfants, c'était la tante.
42:49Il avait prêté la maison à plusieurs personnes en même temps.
42:51On a dormi sur la terrasse pendant 15 jours.
42:53Donc tout ça existe couramment.
42:55Oui, mais comme quoi, c'est ce que je dis,
42:57dans cette pièce, ça peut arriver à n'importe qui.
42:59Et puis, c'est familial parce que c'est la famille.
43:01Donc, on parle de la famille,
43:03des gens qu'on aime, quoi.
43:05En même temps, le public a évolué.
43:07C'est-à-dire qu'il y a les anciens et les nouveaux.
43:09Les jeunes apprécient ce genre de théâtre.
43:11Bien sûr, absolument.
43:13Ils nous le prouvent quand on sort du théâtre.
43:17C'est les photos,
43:19bien sûr.
43:21Ça, ce n'était pas le cas il y a quelques années.
43:23Il y a une évolution du boulevard qui revient
43:25en première ligne.
43:27Bien sûr, moi, je vais défendre le boulevard parce que j'adore ça.
43:29En même temps, il faut tenir le rythme.
43:31Comment on fait pour tenir le rythme ?
43:35C'est jamais la même chose tous les soirs.
43:37C'est ce que je dis tous les jours.
43:39Donc, automatiquement,
43:41c'est fatigant parce qu'il faut tenir ça.
43:43Moi, je sais que
43:45quand il y a un truc qui ne marche pas bien,
43:47ça m'énerve.
43:49En sortant de scène, tout de suite, je le dis.
43:51Je dis, faites gaffe pour demain.
43:53Tout le monde se dit, oui, c'est vrai.
43:55Et on rétablit ça.
43:57C'est ce qu'on ne peut pas faire au cinéma.
43:59Exactement.
44:01Je me demande si le secret de votre éternelle jeunesse,
44:03parce que vous êtes toujours très jeune,
44:05ce n'est pas ces changements permanents,
44:07cette évolution permanente.
44:09Il faut suivre son époque
44:11et ce qui se passe autour de soi.
44:13En même temps,
44:15tout ce que j'ai pu acquérir,
44:17je peux en faire profiter.
44:19Vous avez un privilège.
44:21Vous avez travaillé avec
44:23les plus grands comédiens,
44:25des gens qui sont mythiques aujourd'hui,
44:27de Michel Roux à Maria Paco,
44:29en passant par Jean Lepoux.
44:31Michel Roux,
44:33c'était au millimètre,
44:35à la demi-seconde,
44:37quand je le voyais, son œil,
44:39quand un truc n'avait pas accroché,
44:41je le voyais tout de suite.
44:43Il faisait la réflexion tout de suite
44:45en sortant.
44:47C'était incroyable.
44:49On m'avait dit, surtout, n'embête pas,
44:51Michel Roux, parce que j'aime bien travailler
44:53au fur et à mesure.
44:55Tous les jours,
44:57je me mets sur quelque chose
44:59qui ne fait pas rire, je cherche.
45:01Dès que ça fait rire, je passe à autre chose.
45:03On m'a dit, surtout, tu ne l'embêtes pas.
45:05J'avais dit à Michel Roux,
45:07excusez-moi,
45:09mais j'aime bien chercher, travailler.
45:11Il me fait, je ne veux pas de surprises.
45:13Si vous faites quelque chose
45:15de nouveau,
45:17il faut me le dire, je ne veux pas de surprises.
45:19Aucun problème.
45:21J'ai dit, excusez-moi,
45:23par exemple, les gens ne rient pas.
45:25Ça m'a fait rire à la lecture.
45:27Il me dit, peut-être parce qu'on le fait mal.
45:29J'ai dit, vous permettez que je cherche ?
45:31Michel me fait, oui,
45:33mais pas de surprises.
45:35Tous les soirs, je lui disais,
45:37ne me regardez pas.
45:39La phrase, on peut la couper en deux.
45:41A la fin de cette phrase,
45:43on montait un escalier,
45:45tous les deux, et ils se tapaient sur le bide
45:47en disant, tu as fait un bide,
45:49les gens ne rient pas, c'est nul.
45:51Je ne sais pas pourquoi, un soir,
45:53je lui dis, écoutez,
45:55Michel, c'est peut-être une question de sonorité,
45:57c'est peut-être moi,
45:59je vais inverser mes deux phrases.
46:01Il me dit, alors, ça veut dire que
46:03le premier mot devient le dernier,
46:05enfin, pour moi.
46:07Bon, allons-y. Je le fais,
46:09comme quoi, on parle encore de la fragilité
46:11de la comédie,
46:13un effet d'enfer.
46:15On monte les escaliers,
46:17et là, je l'entends,
46:19il me dit, on garde.
46:21Ah, tous les soirs,
46:23il était content que ce truc marche.
46:25Ce qui est extraordinaire avec vous,
46:27vous êtes l'un des derniers témoins
46:29d'une époque fabuleuse
46:31où il y avait des grands comédiens qui étaient là
46:33pour un an, deux ans, trois ans dans la même salle.
46:35Ça ne se fait plus aujourd'hui.
46:37Moi, quand j'avais été engagé
46:39dans la compagnie Fabri,
46:41c'était la saison.
46:43Maintenant, c'est 60.
46:45Ça a changé quand même.
46:47Et il y a quelqu'un de très connu
46:49qui a démarré dans la compagnie Fabri,
46:51qui, un soir, se retrouve à Biarritz
46:53pour jouer en répétition,
46:55entre dans un café et demande
46:57s'il peut voir la mère. On lui dit qu'elle est démontée.
46:59C'est Raymond De Vos. Et c'est comme ça
47:01qu'il a débuté avec Jacques Fabri.
47:03Ah oui, Raymond De Vos était dans la compagnie.
47:05Et effectivement, vous avez joué
47:07avec Maria Pacom, qui était une comédienne aussi exceptionnelle
47:09d'une autre époque.
47:11Oui, bien sûr, mais cette époque-là, elle est magnifique.
47:13J'adore. Moi, je la regarde.
47:15Il m'arrive de la regarder encore.
47:17Maria Pacom, c'était extraordinaire.
47:19Bien sûr.
47:21Il fallait suivre.
47:23Il fallait y aller.
47:25Là, il y a du rythme.
47:27Là, il y a de la folie quand même.
47:29Je crois qu'elle a joué avec vous dans une pièce
47:31qui s'appelait Le Jardin des Ponines.
47:33Oui, qu'elle avait écrite.
47:35Et là, il fallait la suivre.
47:37Bien sûr.
47:39Mais c'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:41Exactement.
47:43C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:45C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:47C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:49C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:51C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:53C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:55C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:57C'est comme ça qu'on apprend son métier.
47:59C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:01C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:03C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:05C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:07C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:09C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:11C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:13C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:15C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:17C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:19C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:21C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:23C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:25C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:27C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:29C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:31C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:33C'est comme ça qu'on apprend son métier.
48:35Après ça, est-ce que vous allez continuer ?
48:37Vous avez d'autres pièces en vue, d'autres films ?
48:39Vous n'arrêtez pas ?
48:41Non, j'ai fait déjà des lectures pour d'autres pièces, oui.
48:43Mais ça, c'est un besoin vital chez vous ?
48:45Mais c'est plus que ça.
48:47Mais c'est plus que ça.
48:49À un moment donné,
48:51il était possible qu'avec des amis,
48:53on prenne un théâtre.
48:55Parce que je suis tellement passionné.
48:57Et ma femme m'a dit
48:59« Ne fais pas ça. »
49:01J'ai dit « Pourquoi ? »
49:03Elle me dit « Parce que je ne te verrai plus. »
49:05Oui, j'aurais passé tout mon temps dans le théâtre.
49:07Oui, j'aurais passé tout mon temps dans le théâtre.
49:09Evidemment.
49:11Vous avez débuté au Blanc-Manteau.
49:13Oui, c'est là où Maria Paco me l'a vue.
49:15Et qu'elle m'a engagé.
49:17Les Blanc-Manteau, je ne sais pas si vous le savez,
49:19le nom s'appelait la Pizza du Marais.
49:21Et qui a trouvé le nom du théâtre des Blanc-Manteau
49:23un soir en venant, c'est José Arthur.
49:25C'est fou, hein ?
49:27C'est lui qui a dit « Vous êtes rue des Blanc-Manteau,
49:29vous devriez prendre ce nom pour faire un théâtre
49:31C'est fou, hein ?
49:33Et c'est là où vous avez débuté ?
49:35Oui, absolument.
49:37Et on a eu le prix de la meilleure pièce au Café Théâtre.
49:39Avec cette pièce.
49:41Alors, l'avenir maintenant,
49:43cette pièce du jeudi au samedi à 20h30,
49:45le dimanche à 17h,
49:47c'est un marathon que vous continuez
49:49en préparant les suivants ?
49:51Bien sûr.
49:53Qu'est-ce que vous avez encore envie de faire
49:55que vous n'avez pas fait ?
49:57Que ça continue comme ça.
49:59C'est trop bien. Vraiment.
50:01Vous n'imaginiez pas ça à vos débuts ?
50:03J'imaginais rien du tout,
50:05parce que ça m'est tombé dessus
50:07tellement rapidement,
50:09follement,
50:11et que ça...
50:13ça a continué follement.
50:15Voilà, c'est...
50:17c'est incroyable, parce que
50:19je me lève avec ça,
50:21je dors avec ça,
50:23la nuit, je lis des pièces,
50:25parce que j'aime bien la nuit,
50:27il n'y a rien.
50:29C'est mon truc, quoi.
50:31C'est tellement passionnant.
50:33Eh bien, vous êtes vous-même passionnant,
50:35on vous a redécouvert ou découvert avec
50:37Les clés d'une vie, continuez ainsi, ne changez rien,
50:39et vous revenez quand vous voulez avec de nouveaux sujets.
50:41C'est trop gentil.
50:43Merci beaucoup.
50:45Les clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui,
50:47on se retrouve bientôt, restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.