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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-03-03##

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News
Transcription
00:00:00...
00:00:02-"Sud Radio", Berkhove, dans tous ses Etats.
00:00:04...
00:00:06-"Nous sommes en guerre".
00:00:07...
00:00:11Donald Trump, il ne réagit que par rapport au portefeuille.
00:00:15...
00:00:16Par rapport à l'argent. C'est sa seule conduite.
00:00:19...
00:00:22-"Nous avons besoin de nous préparer au pire".
00:00:25-"C'est l'enfer, petit, pour dire ce qui est".
00:00:28-"Les Français doivent être en première ligne".
00:00:31Nous devons lui faire très mal.
00:00:33...
00:00:35-"Il y a une déclaration de guerre".
00:00:37-"Nous sommes en guerre".
00:00:38...
00:00:39-"We are at war".
00:00:41Non, non, ça, c'est plutôt Emmanuel Macron,
00:00:43vous savez, il y a 4 ans.
00:00:44Alors, la guerre, la guerre, est-ce que c'est la guerre ?
00:00:47En Europe, on l'entend de plus en plus.
00:00:49Attention, il faut se préparer.
00:00:51Ca y est, nous sommes...
00:00:53Nous devons absolument augmenter les budgets militaires.
00:00:56D'ailleurs, le front se rapproche de nous de plus en plus,
00:00:59dit notre ministre inverse étrangère.
00:01:01Et puis, avant ça, ce n'était pas une guerre,
00:01:04mais c'était une guérilla,
00:01:06mais au sommet, entre Donald Trump, le président des Etats-Unis,
00:01:10Gilles Evans, le vice-président,
00:01:12et Volodymyr Zelensky, le président de l'Ukraine.
00:01:16Alors, qu'est-ce qui se passe, vraiment,
00:01:19au-delà, effectivement, des, je dirais, du spectacle ?
00:01:24Il y a quelque chose, quand même, qui est en train de se nouer.
00:01:27Et ce qui est en train de se nouer, c'est un bouleversement
00:01:30qu'on n'a pas connu depuis 50 ans.
00:01:32On va en parler avec Nicolas Conquer,
00:01:33qui est le porte-parole de Republican Overseas.
00:01:36Et ensuite, on en parlera avec Zinzos Sopho,
00:01:38pardon, Sotho...
00:01:40Sopho, Vitinzo Sopho.
00:01:41Vitinzo Sopho, qui est ancien député européen,
00:01:45le fratelier d'Italia, sur ce qui se passe en Europe.
00:01:48Et le front est en train, effectivement,
00:01:50de s'augmenter et de s'espacer de manière assez forte.
00:01:56Et puis, on parlera, effectivement, des réactions
00:01:59que ça donne un peu partout, aujourd'hui,
00:02:01dans nos perles, dans nos huées, dans nos bravos.
00:02:04Et en seconde partie, on va reparler de la liberté d'expression
00:02:07parce que nous allons recevoir Xenia Fedorova.
00:02:09Alors, Xenia Fedorova, ça ne vous dit peut-être pas grand-chose,
00:02:13mais Xenia Fedorova a été, pendant cinq ans,
00:02:16la présidente, la fondatrice de RT France,
00:02:19qui a été fermée, comme on le sait, il y a déjà trois ans.
00:02:24Alors, on va en parler, effectivement,
00:02:26de cette liberté d'expression, à l'heure où C8 et NRJ
00:02:30viennent d'être clos définitivement de la TNT.
00:02:34Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:35Eh bien, écoutez, d'abord, heureux de vous revoir après cette semaine
00:02:38où je suis allé un peu changer d'air, d'âme et de regard.
00:02:44A tout de suite.
00:02:47Ici Sud Radio.
00:02:50Les Français parlent au français.
00:02:53Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:57Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:00Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:03Écoutez, les débats télévisés, vous connaissez,
00:03:06bonjour, auditeurs résistants de Sud Radio.
00:03:10Les débats télévisés ou radiophoniques,
00:03:12vous les connaissez, on en fait partout, tout le temps,
00:03:14mais un débat comme celui qu'il y a eu à Washington,
00:03:18il y a deux jours, ce n'est pas fréquent, c'est même très rare.
00:03:22Et d'ailleurs, le président des Etats-Unis a dit
00:03:24que c'était un grand moment de télévision,
00:03:25mais pas seulement un grand moment de télévision,
00:03:27c'était fréquent.
00:03:29D'ailleurs, le...
00:03:31grand moment...
00:03:33de télévision...
00:03:35politique.
00:03:37Écoutez...
00:03:39second...
00:03:41Donald Trump, J.L. Evans, le vice-président,
00:03:44et Volodymyr Zelensky.
00:03:46Écoutez.
00:03:47Sud Radio Berkov, dans tous ses états.
00:03:50Le fait du jour.
00:03:51Et je lui ai dit, toi, tu me fous les glandes
00:03:54Puis t'as rien à foutre dans mon monde
00:03:56Arrache-toi de là, t'es pas de ma bande
00:03:58Casse-toi, tu pues
00:04:00Et marche à l'ombre
00:04:02Alors, vous imaginez, tous les journalistes sont là,
00:04:04les télévisions, les radios, conférences de presse,
00:04:08et puis échanges entre le président de l'Ukraine,
00:04:11le président des Etats-Unis, le vice-président des Etats-Unis,
00:04:14et puis, Marco Rubio aussi,
00:04:16le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
00:04:19et voici un petit extrait de ce qu'on entend écouter.
00:04:45Alors voilà, c'est Trump qui s'adresse à Zelensky,
00:04:49qui dit, vous êtes pas, c'est pas à vous de dire
00:04:52ce que les Américains vont ressentir,
00:04:57parce que Zelensky venait de dire,
00:04:58oui, mais vous savez, vous croyez qu'il y a un océan qui vous protège,
00:05:01mais la guerre, elle vous protège pas,
00:05:03la guerre, un jour, arrivera chez vous.
00:05:05Et là, Trump réagit en disant, c'est pas vous qui avez les cartes,
00:05:08c'est vous, vous êtes en train de jouer avec la Troisième Guerre mondiale,
00:05:12vous êtes en train de jouer, dit Thérèse Zelensky,
00:05:14avec la Troisième Guerre mondiale.
00:05:16Nicolas Conquer,
00:05:17vous êtes porte-parole de Républican Versus, bonjour.
00:05:20Alors, qu'est-ce qui s'est passé pour vous ?
00:05:22Alors, évidemment, vous êtes Républican Versus,
00:05:27vous n'êtes pas un anti-Trump primaire,
00:05:29mais qu'est-ce qui s'est vraiment passé ?
00:05:31Parce qu'au-delà de la théâtralité, au-delà du spectacle,
00:05:35quelque chose s'est passé.
00:05:36À votre avis, quoi ?
00:05:38Alors, en soi, on n'est pas dans un débat, ni dans un clash,
00:05:40on est dans des rencontres et des relations bilatérales
00:05:43qui sont censées se dérouler avec une certaine forme de protocole.
00:05:46Effectivement, vous l'avez dit, c'est inédit, on n'a jamais vu ça,
00:05:48parce que Wladimir Zelensky a perdu complètement les pédales,
00:05:51il n'a pas su se tenir dans le bureau ovale, à la Maison-Blanche,
00:05:55tant sur la forme que sur le fond.
00:05:58C'est-à-dire qu'il vient, dans une optique de pouvoir sceller un contrat
00:06:02sur des terres rares avec de l'aliment, le contrat est prêt.
00:06:05C'était ça qui était prévu.
00:06:06Absolument, et c'était le prémice en ce qui allait pouvoir aboutir
00:06:09à un processus de négociation vers la paix.
00:06:11Et il a cherché à faire capoter entièrement ce processus
00:06:14qui était initié plusieurs semaines et au préalable.
00:06:17Et donc, on le voit,
00:06:18tant dans la manière dont son dédain dans la tenue, nulle part,
00:06:21mais on ne va pas se limiter juste au décor,
00:06:23la vie ne fait pas le moine,
00:06:24mais derrière, c'est la manière dont il a eu à tenser
00:06:27J.D. Evans et Donald Trump, à parler au-dessus d'eux,
00:06:29à leur couper la parole, et à justement brandir des menaces
00:06:32sur un conflit qui pourrait se délocaliser sur les États-Unis.
00:06:35C'est vraiment une atteinte forte,
00:06:38et de vouloir donner des leçons de géopolitique à Donald Trump,
00:06:41à la Maison-Blanche, c'est nul et non avenu,
00:06:43ce n'est pas des choses à faire lorsqu'on est en train de venir
00:06:45attendre un soutien de la première puissance militaire, économique,
00:06:48et ceux qui ont soutenu l'effort de défense des Ukrainiens
00:06:51dès la première heure.
00:06:52Donc, en soi, il a vraiment fait...
00:06:55Il a cherché à s'aborder son propre processus de paix.
00:06:58Oui, mais on ne comprend pas. Alors, Nicolas Conquer,
00:07:00effectivement, on sait qu'il s'était rencontré
00:07:03avec Lavrov et Roubiaud,
00:07:04enfin, les Américains et les Russes s'étaient rencontrés déjà
00:07:07en Arabie Saoudite, bien sûr.
00:07:10Et est-ce que, franchement, parce que c'est ça que l'on ne comprend pas,
00:07:13en fait, tout le monde disait, d'ailleurs,
00:07:16que Zelensky venait vendredi aux États-Unis pour rencontrer Trump
00:07:19et signer, en principe, un accord sur les terres rares.
00:07:24Alors, juste quand même, en quoi consistait cet accord ?
00:07:27Alors, l'accord consiste à avoir une espèce de dédommagement,
00:07:31une indemnisation pour toute l'aide militaire apportée à l'Ukraine.
00:07:33Vous voulez dire on a donné 200 milliards
00:07:35et on veut un dédommagement, disent les Américains.
00:07:37Et donc, on va venir exploiter et partager les revenus
00:07:40de ces terres avec les minéraux qu'il y a en Ukraine,
00:07:42sachant qu'une partie de ces terres
00:07:44sont en territoire conquis par les Russes.
00:07:46Par le groupe Basse, pour l'instant.
00:07:48Donc, ce que ça suppose, c'est que, désormais,
00:07:50les Américains vont installer des entreprises en Ukraine,
00:07:54vont exploiter et vont partager le fruit de ces terres.
00:07:56Et donc, d'une certaine manière,
00:07:57c'est un engagement sur la sécurité, sur la durée pour l'Ukraine.
00:08:00Donc, c'est une garantie.
00:08:02Et donc, il y avait déjà cet accord,
00:08:04on l'avait annoncé en amont de la visite de Zelensky,
00:08:06il était prêt et il avait déjà eu l'accord de Zelensky.
00:08:08Moi-même, et comme tous les Républicains et Donald Trump,
00:08:11ça tendait à ce que ça puisse être signé.
00:08:13À l'issue de ces discussions dans le bureau Oval,
00:08:15se tenait le livre d'or, si vous voulez, ou le contrat prêt,
00:08:19et quelque chose de festif pour sceller cet accord.
00:08:23Et à la suite...
00:08:24– D'autant plus, pardon, je vous interromps, Nicolas Conquer,
00:08:25d'autant plus que c'était quand même une protection,
00:08:28quelque part, pour l'Ukraine, parce qu'à partir du moment
00:08:30où les Américains sont installés dans une entreprise américaine
00:08:33exploitant le terrain en Ukraine,
00:08:35les Russes ne vont pas attaquer de la même façon,
00:08:37effectivement, s'il y a des entreprises américaines en Ukraine.
00:08:40– Mais de facto, c'est un gage de sécurité sur la durée,
00:08:43parce qu'il y a des intérêts,
00:08:44il y a une capacité de dissuasion forte des Américains
00:08:46qui ont leur intérêt, et ça montre également une volonté
00:08:50de pouvoir garantir une paix durable.
00:08:52– Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
00:08:53Qu'est-ce qu'il fait, à votre avis ?
00:08:54Qu'est-ce que vous avez entendu ?
00:08:56Qu'est-ce qui fait que Zelensky, qui a fait ça quoi ?
00:08:59Encouragé, c'est pas quand même, même s'il est ce qu'il est,
00:09:03chacun est ce qu'il est, mais c'est pas un coup d'humeur
00:09:06comme ça qui est arrivé comme ça, ça paraît étrange.
00:09:08– Non, tout à fait, ça paraît étrange,
00:09:10on n'ose pas imaginer qu'il ait pu être animé par des opposants à Trump
00:09:15pour essayer de saper ce but qui est le sien.
00:09:19Donald Trump en a fait une promesse, une priorité de sa campagne,
00:09:22et on voit qu'il déploie beaucoup d'énergie pour y aboutir.
00:09:26L'enjeu, c'est que Volodymyr Zelensky
00:09:27est arrivé à la table des négociations avec des revendications
00:09:29qui n'étaient pas celles qu'il avait au préalable.
00:09:31Il demandait d'une part, il voulait plus de concessions territoriales,
00:09:34il demandait à ce qu'il obtienne des réparations de la Russie
00:09:37qui se chiffrent à 300 milliards de dollars,
00:09:40et il montrait d'autant plus qu'il avait une défiance
00:09:43vis-à-vis des efforts de négociations et de diplomatie
00:09:46mis en place par les Américains.
00:09:47Donc il n'arrive pas…
00:09:49– Est-ce qu'il demandait des troupes américaines en plus ?
00:09:51– Non, il lui demandait, ça venait dans une certaine forme
00:09:53de garantir la sécurité alors qu'il est en guerre à l'heure actuelle.
00:09:57Donc comment est-ce que vous voulez obtenir une sécurisation d'une zone
00:10:00dans laquelle vous n'avez pas encore d'accord de cesser le feu ?
00:10:02Donc c'était des choses tout à fait irréalistes, invraisemblables.
00:10:06– Et alors comment on explique ? Enfin, comment en Amérique on explique ça ?
00:10:09– Ce n'est pas comment on explique, mais c'est surtout là,
00:10:11par rapport à l'extrait que vous avez monté,
00:10:12on est vraiment dans le point de bascule de cette discussion,
00:10:15mais qui s'est étalé depuis plus de 40 minutes
00:10:17sur lequel on avait déjà une tension qui s'escaladait.
00:10:19On le voyait que Vladimir Zelensky parlait beaucoup,
00:10:22il tenait le crachoir littéralement pendant cet entretien,
00:10:25et Donald Trump parmi certaines de ses interventions
00:10:27avait félicité le courage, la bravoure des Ukrainiens,
00:10:31la capacité, il célébrait Zelensky comme meneur d'homme,
00:10:36mais on voit bien qu'il y a une différence entre le fait
00:10:39de pouvoir assurer la résistance de son pays,
00:10:42par rapport à la capacité à sortir d'un conflit
00:10:45dans lequel la seule issue est une guerre qui va s'éterniser
00:10:49et se prolonger sur des années et des années,
00:10:50sur le dos et sur le corps, hélas, des Ukrainiens qui sont saignés.
00:10:56– Il faut rappeler un million de morts et de blessés, il faut rappeler ça.
00:10:59– Et Zelensky était le seul, en venant à la Maison-Blanche,
00:11:02à l'initiative de Donald Trump, de pouvoir assurer ce traité de paix
00:11:07et pouvoir mettre un terme à cette boucherie.
00:11:10– Est-il exact, juste d'après les informations que vous avez,
00:11:13Nicolas Conquer, que Donald Trump ne voulait pas le rencontrer tout de suite ?
00:11:18Enfin, il est estimé que ce n'était pas encore prêt pour cela,
00:11:21et qu'on lui a dit, mais non, mais non, ce serait bien,
00:11:24Zelensky est prêt, etc.
00:11:25– Alors, en avance de phase, on sait d'ailleurs que c'est Emmanuel Macron
00:11:28qui a été un artisan de cette rencontre-là,
00:11:31en soi, ça s'intègre dans un processus, on a dit, le secrétaire de commerce,
00:11:34à la suite de la rencontre en Arabie Saoudite, s'était rendu en Ukraine,
00:11:38donc il y a des choses qui étaient engagées
00:11:40avec l'administration Trump et l'équipe de Zelensky.
00:11:43Maintenant, à la suite de cette discussion qui a été plus que houleuse,
00:11:46on l'a dit, c'est sans précédent,
00:11:48Donald Trump a admis que oui, on pourra reprendre les discussions
00:11:51quand Zelensky sera prêt à parler de paix.
00:11:53Là, en l'état actuel, il n'est pas apte, il n'est pas prêt.
00:11:57Et en l'occurrence, ceux sur qui ça pèse,
00:12:00c'est le peuple ukrainien et ses militaires qui sont en première ligne
00:12:02et qui sont victimes de ce comportement qui n'était pas fructueux.
00:12:06Et donc, en soi, on l'a vu, le volte-face de Zelensky,
00:12:10c'est fait de manière assez rapide.
00:12:12On l'a vu, ça a été rapporté par la BBC,
00:12:14qui dit, désormais, c'était hier soir, donc à peine 48 heures,
00:12:18après cette discussion assez chaotique,
00:12:21Vladimir Zelensky reconnaît auprès de la BBC
00:12:24qu'il serait prêt à signer cet accord sur les terres rares et sur les minéraux
00:12:28de manière à ce qu'on puisse réengager le processus de paix,
00:12:31ce que je salue, évidemment.
00:12:33Mais il n'y a pas lieu de faire perdre du temps
00:12:35ni à Donald Trump, ni aux Ukrainiens et aux Russes
00:12:38qui sont dans une guerre fratricide.
00:12:39Il y a une nécessité de mettre un terme à ce conflit au plus vite.
00:12:42Parce que ce qui est quand même assez, je dirais, terrifiant,
00:12:46parce qu'il y a le prix des vies et des blessés, comme vous dites,
00:12:49c'est qu'en 48 heures, Zelensky change,
00:12:51après avoir eu ce clash, quand même, qu'il n'est pas une mince affaire,
00:12:56il dit, ah non, je suis prêt à négocier.
00:12:58Vous pensez que ça peut donc, ceci, se réenclencher assez vite ?
00:13:03Je pense qu'il y a une nécessité pour le réenclencher.
00:13:05Il s'agit d'être dans les bonnes dispositions.
00:13:07Par ailleurs, et c'est important de le mentionner,
00:13:09il y a différentes personnes qui sont des grands soutiens
00:13:11et des fervents soutiens de l'Ukraine et de Zelensky.
00:13:13Dans la personne d'un sénateur républicain, Lindsey Graham,
00:13:16il est allé neuf fois en Ukraine depuis le lancement du conflit.
00:13:19C'est celui qui a été un des plus véhément, ardent défenseur
00:13:22pour voter des aides militaires et des budgets supplémentaires.
00:13:25Et là, il dit, en fait, Zelensky a montré
00:13:27qu'il n'était pas dans des dispositions pour la paix
00:13:29et qu'il soutenait même qu'il se destitue ou qu'il démissionne,
00:13:34parce que ce n'est pas favorable.
00:13:35Et donc, différentes personnes s'élèvent.
00:13:36En soi, ce n'est pas temps qu'il faille le destituer.
00:13:38Il faut qu'il soit en mesure de pouvoir aboutir à ce processus de paix.
00:13:42C'est ce dont tout le monde veut.
00:13:43Et même lui, il le déclare, Zelensky, dans ses tweets,
00:13:45vous le lisez actuellement, il admet qu'il est pour la paix.
00:13:48Mais dans ce cas, il faut aller au-delà des paroles.
00:13:50Il faut que ça se traduise en actes et qu'on arrive à maintenir,
00:13:53à signer ce deal dont il a été question hier, je le rappelle.
00:13:55Donc, il y a ce volte-face qui est en train de se faire.
00:13:57Il a peut-être entendu raison.
00:13:59Et d'ailleurs, s'il y a une image qu'il faut retenir
00:14:01de ce que vous dites, le clash à la Maison-Blanche,
00:14:03c'est l'image, l'expression consternée
00:14:06de l'ambassadrice ukrainienne aux États-Unis,
00:14:08qui a la main dans sa tête.
00:14:09Elle est effondrée de voir à quel point Zelensky
00:14:11est en train de s'aborder cet effort de paix.
00:14:14Elle le voit, il murmure un juron en plein bureau ovale.
00:14:17Est-ce que c'est à l'intention du vice-président ?
00:14:19Je ne vais pas le reprendre, mais elle dit juste
00:14:22qu'il n'est pas en train d'aboutir
00:14:25à tous ces efforts qui ont été menés.
00:14:27– Il aurait dit, je dis ça, le conditionnaire,
00:14:29mais on ne sait pas à l'intention de qui, espèce de pute,
00:14:31enfin l'équivalent de pute en ukrainien.
00:14:34– Vous reconnaîtrez que ce n'est pas forcément propice
00:14:36au dialogue diplomatique et au respect du protocole.
00:14:39Donc voilà, moi, je ne veux pas juger sur la tenue de qui que ce soit,
00:14:41mais je dis que ce n'est pas des conditions favorables
00:14:44à ce que mette en place un accord
00:14:46qui puisse aboutir à la fin d'une guerre qui n'a que trop duré.
00:14:49Ça fait plus de trois ans qu'on est là,
00:14:50et ce n'est pas le moment de s'aborder ces efforts de négociation.
00:14:53– Alors, dernière question Nicolas Conquer,
00:14:55on va en parler après avec Vincenzo Soffo,
00:14:58mais en même temps, c'est le cas de le dire,
00:15:02et sans prendre le langage d'Emmanuel Macron,
00:15:05en même temps, vous avez vu le sommet européen,
00:15:08l'Europe se mobilise,
00:15:10Rousseau, la Vendérienne, dit qu'il faut renforcer
00:15:12à peu près le potentiel militaire,
00:15:16de façon absolument drastique,
00:15:18Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères,
00:15:20dit que nous le rapprochons,
00:15:22le front se rapproche de nous au fur et à mesure,
00:15:25donc on entend d'un côté,
00:15:28il faut vraiment se battre, il faut arriver à un accord,
00:15:32et de l'autre côté, oui, attention, pas n'importe quel accord,
00:15:34il ne faut pas laisser Poutine envahir tout cela,
00:15:37et nous allons nous mobiliser.
00:15:40C'est perçu comme cette espèce de mobilisation de l'Europe,
00:15:44au moment même où il y a eu cette première confrontation à Washington.
00:15:49Je vois surtout qu'on a des dirigeants européens
00:15:51et des ministres des Affaires étrangères qui agitent les peurs,
00:15:53qui disent que cette ligne de front va se rapprocher,
00:15:56les Russes n'ont pas priodé ça,
00:15:57donc on peut se féliciter de cette résistance ukrainienne,
00:16:00mais encore une fois, rappelons que si jamais les Russes
00:16:03venaient à s'en prendre à l'épée de l'OTAN,
00:16:04on déclencherait l'article 5,
00:16:06et là, ça mobiliserait,
00:16:09ça mettrait une attrition phénoménale aux Russes.
00:16:13Pour moi, je ne vais pas présager de quoi que ce soit,
00:16:15mais en l'occurrence, on voit que les Russes,
00:16:18eux, sont dans des dispositions favorables au processus de paix,
00:16:22et j'entends d'autres dirigeants européens
00:16:24qui sont plus dans des attitudes de va-et-t'en-guerre,
00:16:25bellicistes, et qui sont sur le point de compromettre ça,
00:16:29et encore une fois, sur le dos, et ça va coûter,
00:16:31ça va se payer par le prix du sang des Ukrainiens.
00:16:33Donc, à l'heure actuelle, il faut...
00:16:35Et beaucoup de gens censés, peut-être pas de manière publique,
00:16:39admettront que ces territoires sont perdus,
00:16:42et que l'enjeu, c'est de maintenir et de jouer plus vite,
00:16:45parce que, là, dans la phase actuelle,
00:16:47c'est Vladimir Poutine et la Russie qui grappent du terrain,
00:16:50donc il y a une nécessité de pouvoir aboutir à un deal de paix rapidement,
00:16:54plutôt que de les laisser grapper du terrain,
00:16:56ou de prévoir que, dans un an, l'économie russe sera exsangue.
00:17:00On l'a déjà entendu, ça, des ministres de l'économie,
00:17:02dire qu'en 48 heures, ils feraient plouer le géant russe.
00:17:05Ça ne s'est pas produit, ils se sont trompés sur tout.
00:17:07Désormais, c'est la paix qui doit primer,
00:17:09et tout le monde devrait s'efforcer,
00:17:11quand bien même, il y a des concessions à effectuer,
00:17:14la paix doit prendre l'oeuvre.
00:17:15– De part et d'autre. – Bien sûr.
00:17:16– Merci Nicolas Conquer, écoutez, on va suivre les éléments,
00:17:20tout cela se déroule très très vite,
00:17:22et nous allons le suivre, y compris avec vous.
00:17:24Merci d'être venu.
00:17:26– Ici Sud Radio,
00:17:31les Français parlent au français,
00:17:35les carottes sont cuites,
00:17:37les carottes sont cuites.
00:17:39Sud Radio, Bercov, dans tous ces États.
00:17:42– À Washington, ça clashe, et ça clashe dur,
00:17:45et en Europe, eh bien, on se mobilise,
00:17:47apparemment, on se mobilise,
00:17:48c'est le sommet de Londres, qui a eu lieu dimanche,
00:17:53plusieurs pays européens ont été représentés,
00:17:56ça fait bouger beaucoup, ça fait parler beaucoup,
00:17:5911 États membres étaient là, plus le Canada, la Norvège,
00:18:03et évidemment, sous la Vondelayenne, évidemment, l'incontournable,
00:18:08mais qu'est-ce qui se passe exactement ?
00:18:10On va en parler, tout de suite.
00:18:12– Sud Radio, André Bercov.
00:18:14– Ça balance pas mal.
00:18:17– Bercov, dans tous ses États, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:18:20– Allô maman Bobo ?
00:18:24Maman, comment tu m'as fait, je suis pas beau.
00:18:28Allô maman Bobo ?
00:18:30– Ben oui, écoutez, il y en a qui se plaignent,
00:18:32« Allô maman Bobo ? » disait Alain Souchon,
00:18:35mais là, c'est quoi ? On ne peut plus supporter tout ça,
00:18:39on va faire la guerre, « Allô Ukraine Bobo ? Allô Trump Bobo ? »
00:18:43Eh bien, les gens s'enflamment, ça devient de plus en plus fort,
00:18:47on a vu ce qu'a dit Ursula von der Leyen,
00:18:49nous devons urgemment réarmer l'Europe,
00:18:51écoutez d'ailleurs ce que dit Ursula von der Leyen
00:18:55sur ce qu'il faut faire là, tout de suite, écoutez.
00:18:58– Ursula von der Leyen s'exprime à NRJ Systèmes,
00:19:00elle met quelque chose en date,
00:19:03– Excusez-moi.
00:19:03– Les infrastructures énergétiques,
00:19:06d'assurer que c'est un pays durablement sécure,
00:19:12nous devons urgemment aussi réarmer l'Europe,
00:19:15et pour ce faire, je vais présenter un plan exhaustif
00:19:19de réarmement de l'Europe le 6 mars.
00:19:22– Voilà, je vais présenter un plan exhaustif,
00:19:26extrêmement fort de réarmement le 6 mars,
00:19:29et en même temps Emmanuel Macron propose une trêve d'un mois,
00:19:35Kirsten Armer n'est pas d'accord,
00:19:39Benjamin Soffo, bonjour, merci d'être avec nous,
00:19:43vous êtes ancien député européen italien,
00:19:46bien sûr, notamment des Fratelli d'Italia,
00:19:49qui appartient au groupe de Giorgia Meloni,
00:19:50d'ailleurs c'est bien ça,
00:19:52alors justement du point de vue Europe,
00:19:55on a vu ça, tout se passe pratiquement en même temps,
00:19:58dans les 48 étoiles,
00:20:00cette réaction européenne, elle vous inspire quoi ?
00:20:03Européenne, en tout cas une partie de l'Europe.
00:20:05– Ben c'est une réaction qui est quand même dramatique,
00:20:07c'est-à-dire que l'impression qu'on a,
00:20:10c'est pas même une impression, c'est la réalité malheureusement,
00:20:13c'est qu'en fait l'Europe, elle s'est réveillée d'un coup,
00:20:16d'un long sommeil, elle s'est rendue compte
00:20:17qu'on est écarté par toutes les dynamiques
00:20:20et les affaires internationales,
00:20:22et là tout le monde s'agite, la France surtout,
00:20:26pour essayer de dire bon on est là, on veut être là,
00:20:30on veut avoir un rôle, sauf que moi je veux bien,
00:20:33par exemple j'écoute avec intérêt les déclarations
00:20:35de Mme von der Leyen sur le fait qu'il faut réarmer l'Europe,
00:20:40qu'il faut se donner une autonomie stratégique,
00:20:42qu'il faut se donner un rôle, même indépendant aussi,
00:20:46par rapport aux autonomes, par rapport aux États-Unis,
00:20:49très bien mais le problème c'est que si on veut faire de la politique
00:20:53de façon réelle et pas seulement avec des déclarations,
00:20:58on ne peut pas faire dans deux mois
00:21:00ce qu'on n'a pas fait pendant 70 ans.
00:21:02En fait le problème de s'armer, de se doter d'une autonomie stratégique
00:21:07de la part de l'Union Européenne,
00:21:08c'est un problème qu'on aurait dû se poser tout de suite.
00:21:11Et il y a un autre problème,
00:21:12parce que le vrai sujet ce n'est pas avoir une armée européenne,
00:21:15le problème c'est qu'on va se réarmer, d'accord,
00:21:18moi je suis d'accord, parce qu'en fait il n'y a pas de souveraineté,
00:21:21il n'y a pas de possibilité de se défendre.
00:21:23Mais pour faire quoi ?
00:21:25Le problème c'est pour faire quoi ?
00:21:27C'est ça, l'armée européenne, l'armée en général,
00:21:30ce n'est pas un objectif, c'est un utile,
00:21:32c'est un utile qu'on utilise justement pour un objectif, pour une mission.
00:21:36Mais c'est quoi l'objectif et c'est quoi la mission de l'Union Européenne
00:21:39aujourd'hui géopolitiquement ?
00:21:41On n'a pas de mission géopolitique.
00:21:43L'Union Européenne c'est un sujet, ça a toujours été développé
00:21:46comme un sujet économique, bureaucratique, administratif,
00:21:49mais sans aucune vision commune géopolitique.
00:21:52Même les rapports et les conflits qu'il y a aussi diplomatiques
00:21:56entre l'Italie et la France depuis des années,
00:21:58c'est exactement les preuves qu'on a ces problèmes d'identité,
00:22:01ces problèmes d'émission,
00:22:02et jusqu'à quand on ne va pas trouver une solution à ça,
00:22:04je ne vois pas comment on peut arriver à développer
00:22:07cette force militaire et géopolitique.
00:22:10– Alors Vincenzo Soffo, vous avez dit hors antenne,
00:22:12c'était intéressant, vous avez dit,
00:22:14oui j'ai écouté le clash Trump-Zelensky,
00:22:17j'ai pensé à Mélanie et à Macron.
00:22:20– Oui parce qu'en fait, ce qui m'étonne c'est qu'en fait,
00:22:24tous ceux qui ont la parole sont les plus européistes,
00:22:26après dans les faits ce sont ceux qui sont les moins européistes
00:22:29et donc ils font des initiatives qui font comprendre
00:22:32comment l'Union Européenne actuelle ne marche pas.
00:22:35Les sommets de Paris qui étaient organisés il y a quelques jours,
00:22:40il n'y a pas eu de conclusions concrètes,
00:22:44mais c'était très intéressant parce que c'était en fait la déclaration,
00:22:48en fait c'est une admission de l'inutilité de l'Union Européenne,
00:22:52comment ça marche, parce qu'en fait les messages qui sont passés,
00:22:55c'est bon, vous savez quoi, oui c'est vrai l'Union Européenne a 27,
00:22:58mais après quand les choses deviennent sérieuses,
00:23:01on ne peut pas utiliser ces formats-là, il faut réfléchir autrement.
00:23:04– Moi je crois 10 ou 11 ou 8.
00:23:05– Ben oui comme Confédération d'État en fait,
00:23:07c'est ce que la droite finalement a toujours dit,
00:23:10sauf que résultat, il faut référer à notre sommet à Londres
00:23:14et quand même les conseils européens,
00:23:16donc il y a une confusion qui est totale,
00:23:18l'Italie, la position de l'Italie c'est de dire face à Pré,
00:23:21au clash qu'il y a eu entre Trump et Zelensky,
00:23:24écoutez il y a urgence de faire un sommet,
00:23:27un vrai sommet entre l'Europe et les États-Unis,
00:23:30donc à l'intérieur de l'alliance occidentale,
00:23:33pour se comprendre, pour clarifier quels sont les objectifs,
00:23:36les rapports, qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:23:38La Pologne a dit qu'effectivement c'était une bonne idée,
00:23:41le Royaume-Uni a dit que c'était une bonne idée.
00:23:44– L'Italie aussi.
00:23:45– Oui, c'est l'Italie qui les propose,
00:23:47sauf que d'autre côté il y a aussi une action assez accélérée,
00:23:54qui est menée surtout par la France,
00:23:58on comprend à moitié quel est le soutien que l'Allemagne donne,
00:24:01sur, en fait, prendre tout de suite une position, même militaire,
00:24:05face à cette dynamique des négociations avec l'Ukraine,
00:24:07avec des armées à envoyer,
00:24:10chose sur laquelle l'Italie a stoppé en disant
00:24:12attention, il ne faut pas trop accélérer parce qu'il faut quand même…
00:24:15– Même l'Angleterre est hésitante.
00:24:17– L'Angleterre exactement, aussi, donc en fait il y a une confusion totale,
00:24:22et ce qui m'étonne c'est qu'en fait,
00:24:23exactement quand on devrait démontrer d'être Europe,
00:24:26ceux qui ont toujours demandé à avoir une unité européenne,
00:24:30finalement c'est ceux qui créent des divisions,
00:24:33et qui augmentent, des divisions qui déjà existent.
00:24:36– Oui, alors c'est ça qui est extraordinaire,
00:24:38d'ailleurs, j'aurais juste un mot avec Jean Sostofo,
00:24:42la journaliste du point Géraldine Woessner,
00:24:46il dit, mais en ordre de bataille,
00:24:48aucune économie européenne est en mode économie de guerre,
00:24:51il dit, l'Italie attend 62 nouveaux F-35,
00:24:54le Danemark en a commandé 27, la Belgique attend ses 34 nouveaux F-35,
00:24:58la Pologne a signé pour 32 F-35, la Finlande en a commandé,
00:25:02l'Allemagne qui a commandé 35 après au USA n'a toujours pas bougé,
00:25:06alors que les livraisons ne sont attendues qu'à partir de 2029,
00:25:09l'idée pour la République tchèque, la Grèce, etc.
00:25:12– C'est la raison pour laquelle je disais,
00:25:15enfin, on a dormi pendant 70 ans,
00:25:17et disons, bon, en demandant aux États-Unis notre protection,
00:25:21et donc en fait, c'est comme les papas et la maman,
00:25:23et nous on jouait à faire les enfants,
00:25:25et maintenant on veut devenir adultes tout d'un coup,
00:25:27je vous dis encore plus,
00:25:29maintenant on part par exemple de la solution nucléaire,
00:25:32d'avoir un parapluie nucléaire qui ne soit pas américaine,
00:25:36la France s'offre pour ça,
00:25:38et la France essaie donc d'engager aussi l'Angleterre,
00:25:42parce que c'est les seuls deux pays qui ont quand même une puissance nucléaire.
00:25:45Oui, mais sauf que, attention, et c'est la réflexion qui fait l'Italie,
00:25:50est-ce que vous êtes sûr aujourd'hui d'aller, d'accélérer sur une chose comme ça ?
00:25:54Est-ce qu'on est vraiment capable aujourd'hui,
00:25:57vous avez raison, de se donner une autonomie de cette typologie ?
00:26:01Parce que moi, quand on part, on a les armes,
00:26:04OK, mais après, il faut même voir quelles armes on a et combien on en a.
00:26:08Et la formation, est-ce qu'on est prêt ?
00:26:10Et la formation, si on part d'armées nucléaires,
00:26:12aujourd'hui on est, la Russie est à à peu près 5 000, 6 000 armées,
00:26:17je ne sais pas comment on dit en français, nucléaires,
00:26:20les Etats-Unis sont à peu près aussi à 5 000,
00:26:23en fait si on met l'Angleterre et la France ensemble,
00:26:27je pense qu'on est à peu près sur 500, donc ça change les rapports.
00:26:30Si on prend les soldats aussi, la situation c'est dramatique,
00:26:34en Europe, aujourd'hui on n'a pas de soldats pour faire la guerre,
00:26:37au Campaï, on a des armées qui souvent sont très vieilles aussi en termes d'âge,
00:26:42on n'a pas de réservistes et on n'a pas de volontaires.
00:26:45Si on regarde tous les sondages d'opinion sur la volonté
00:26:51ou la disponibilité de la population de s'engager,
00:26:54donc personnellement, d'aller faire la guerre en cas d'un conflit,
00:26:57les statistiques, les réponses ne sont pas rassurantes.
00:27:00Donc malheureusement, on a obligé aujourd'hui de s'appuyer aux Etats-Unis,
00:27:06et Trump est en train de nous dire, par contre il faut que vous commencez à vous réveiller,
00:27:11parce que vous ne pouvez pas avoir les avantages sans les désavantages,
00:27:16et donc on est dans une situation de faiblesse absolue.
00:27:18– Et Trump dit, s'il participait, il payait beaucoup plus,
00:27:21l'OTAN c'est 70% les Américains, il faut que vous payiez plus,
00:27:26et deuxièmement, à votre avis, on ne fait pas de prédiction,
00:27:31je ne vous demande pas d'être prophète et voyant,
00:27:35est-ce qu'à votre avis, on peut arriver à une sortie de l'OTAN des Américains
00:27:40si l'Europe se dit, écoutez, moi je vais continuer,
00:27:44nous on va défendre, c'est notre territoire,
00:27:46Poutine risque d'arriver jusqu'à Varsovie et peut-être plus loin,
00:27:50donc on va se défendre, est-ce qu'on peut arriver à ça ?
00:27:52– Écoutez, moi je ne pense pas, je ne pense pas aujourd'hui,
00:27:55après tout est possible, même les scénarios qu'on est en train de vivre
00:27:58pendant ces jours, enfin personne ne pouvait les prévoir,
00:28:00mais il y a quand même quelque chose, l'Europe ça reste aujourd'hui aussi,
00:28:05encore un continent, un territoire stratégique,
00:28:09donc en fait, tout ce qu'on est en train de vivre,
00:28:12même la guerre en Ukraine, ça fait partie d'un conflit
00:28:15entre l'Occident et d'autres puissances impérialistes
00:28:18qui sont en train d'essayer de rétablir des dynamiques
00:28:20et des rapports de forces internationales.
00:28:22L'Europe, j'ai du mal à imaginer que les Etats-Unis
00:28:27puissent rénoncer à l'Europe pour peut-être la donner à la Russie
00:28:32ou à la Chine, ça serait mortel même pour eux,
00:28:35parce que pour les Etats-Unis, il faut comprendre,
00:28:37l'Europe c'est quand même dans leur logique,
00:28:40partie de l'Empire occidental qui est mené par eux,
00:28:44simplement eux ils sont en train de dire
00:28:46quand même on veut que vous augmentez la responsabilité dans cet empire,
00:28:50les problèmes c'est que ça, ça a des raisons historiques,
00:28:53liées à la fin de la deuxième guerre mondiale,
00:28:55c'est inutile de y revenir,
00:28:56mais l'Europe n'a jamais décidé quand même
00:29:00de jouer un rôle actif à l'intérieur de cette alliance,
00:29:04et c'est ça qui nous met dans une situation de faiblesse
00:29:07même sur les négociations en Ukraine.
00:29:09Et c'est parce que, et vous l'avez dit au départ,
00:29:11et c'est parce que le vrai problème,
00:29:13c'est que l'Union européenne en tant que telle,
00:29:15elle a une politique économique, on pense ce qu'on veut,
00:29:19il y a beaucoup de choses à dire,
00:29:20mais elle n'a pas de politique stratégique militaire,
00:29:22elle n'a pas de politique de se considérer,
00:29:25en tout cas comme une puissance, comme un empire,
00:29:28c'est ça, elle n'a pas conscience d'elle-même.
00:29:30– Au contraire, en fait, il a tout fait pour essayer
00:29:33de ne pas être une puissance géopolitique jusqu'à présent,
00:29:37moi j'ai fait quand même 5 ans de mandat de député européen,
00:29:39en fait si tu as un minimum étudié et tu t'observes un peu les choses,
00:29:43tu comprends que c'est quand même, tout est fait pour ne pas marcher
00:29:46dans un sens politique et géopolitique,
00:29:48et pour rester emprisonné dans un cadre bureaucratique administratif,
00:29:52donc là aujourd'hui on impège les conséquences,
00:29:55mais c'est aussi toute la rivalité qu'on a eue,
00:29:57je répète, entre la France et l'Italie,
00:29:59par exemple Libye, dans l'Afrique du Nord,
00:30:02et donc les conséquences qu'on paye aujourd'hui,
00:30:04parce que le résultat c'est que personne,
00:30:06la France est en train de se retirer par tous les territoires,
00:30:10on n'a pas des présences européennes,
00:30:13tout est en train de passer dans les mains chinoises, russes, turcs,
00:30:17même, et on impège les conséquences à partir du dossier immigration,
00:30:21parce que l'immigration des masses massives,
00:30:23c'est une arme géopolitique,
00:30:25et nous vu qu'on a renoncé à toute présence géopolitique comme Europe,
00:30:30aujourd'hui on a un gros problème à gérer ça.
00:30:33C'est sûr qu'on est en train de se dire,
00:30:35allez il faut y aller, c'est avanti, avanti,
00:30:37et l'autre lui dit che bella voce.
00:30:39Oui voilà, merci pour la citation italienne,
00:30:42ça m'a fait sentir.
00:30:44Merci Vincenzo Soffo,
00:30:45je rappelle que vous êtes ancien député européen,
00:30:47et puis on va continuer avec vous aussi à parler de ça,
00:30:50dans les prochains jours.
00:30:51Avec plaisir.
00:30:53Ici Sud Radio.
00:30:57Les Français parlent au français.
00:31:01Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:31:03Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:31:06Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:31:10Eh bien oui, la situation est grave, effectivement,
00:31:14on entend en Europe Jean-Noël Barraud qui dit
00:31:17la frontière s'est rapprochée,
00:31:18effectivement la frontière s'est rapprochée, etc.
00:31:21Mais nous avons d'Artagnan, nous avons Bayard,
00:31:25nous avons Duycklin,
00:31:27nous avons notre chevalier sans peur,
00:31:31et sans reproche, c'est qui ?
00:31:34Eh bien, écoutez.
00:31:36Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:31:39Les perles du jour.
00:31:41Si vous cherchez la bagarre,
00:31:43vous êtes venus à la bonne place.
00:31:47Si vous cherchez la bagarre,
00:31:50regardez-moi bien en face.
00:31:51Écoutez-moi bien, Trump.
00:31:53Trump, petit commerçant, petit vendeur immobilier,
00:31:57on va vous répliquer,
00:31:59et nous avons la personne qui va répliquer
00:32:01et qui va dire des choses fortes.
00:32:03Et d'ailleurs, depuis qu'il a entendu ça,
00:32:05Trump tremble, ne dort plus.
00:32:08Cauchemard, écoutez.
00:32:10Donald Trump, il ne réagit que par rapport au portefeuille,
00:32:14par rapport à l'argent.
00:32:15C'est sa seule conduite.
00:32:17Vous le voyez même pour l'Ukraine,
00:32:19de manière indécente, insolente,
00:32:21où il exige, pour ne même plus protéger l'Ukraine,
00:32:24que l'Ukraine lui donne des terres rares.
00:32:26Vous le voyez sur d'autres sujets.
00:32:28À chaque fois, il demande des compensations
00:32:30où il veut de l'argent.
00:32:32Donc, il faut le toucher là où ça le fait le plus mal.
00:32:35Et d'ailleurs, vous avez remarqué
00:32:37que depuis quelques jours,
00:32:38l'économie américaine est déjà affectée
00:32:40par ses premières décisions.
00:32:41Eh bien, nous, les Européens,
00:32:43et les Français doivent être en première ligne,
00:32:45nous devons lui faire mal.
00:32:46Très mal.
00:32:48Oui, oui, oui.
00:32:49Absolument, Bruno Le Maire.
00:32:51Non, non, non, pardon, je me suis trompé.
00:32:53Je croyais que c'était Bruno Le Maire
00:32:54qui, encore une fois, veut mettre à genoux l'économie russe
00:32:57avec le succès que l'on sait.
00:32:58Non, c'est François Hollande,
00:33:00le député de Corrèze, ancien président de la République,
00:33:02qui dit,
00:33:03« Trump n'est obsédé que par l'argent. »
00:33:06Cher François Hollande,
00:33:07Trump, il est multi-multi-milliardaire.
00:33:09Si c'est une question d'argent,
00:33:11pourquoi il s'est mis à être président des États-Unis ?
00:33:13Il y aurait même la question de pouvoir.
00:33:15Il a quand même perdu beaucoup d'argent en chemin.
00:33:18Alors, lui, il n'est préoccupé que de l'argent.
00:33:20Il pense aux terres rares, etc., etc.
00:33:22Voilà, il faut donc qu'on lui fasse mal, très mal.
00:33:25Et ça, c'est quand même des positions assez étonnantes.
00:33:28On est dans une période
00:33:31de crise géopolitique mondiale très forte.
00:33:33Et on va faire mal.
00:33:35Mais on va faire mal à qui ?
00:33:36On va faire mal à quoi ?
00:33:37Avec quelles armes ? Avec quoi ?
00:33:39Il ne s'agit pas de dire,
00:33:41« Trump, vous êtes formidable, et de se rendre à Trump. »
00:33:43Mais ici, c'est d'avoir une politique.
00:33:45Il ne s'agit pas de faire des petites paroles
00:33:47de café du commerce ou de zinc ou de...
00:33:51Vraiment, c'est étonnant que quelqu'un comme François Hollande,
00:33:55qui est quand même un homme d'expérience,
00:33:57qui a quand même vécu à l'Élysée quelques temps,
00:33:59et puis aujourd'hui a retrouvé un poste de député,
00:34:04s'amuse à dire ça.
00:34:05Il sait très bien que ce n'est pas le problème
00:34:08entre, aujourd'hui, les États-Unis, l'Ukraine et la Russie.
00:34:12C'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:34:13On aimerait quand même avoir un personnel politique français
00:34:17qui s'occupe vraiment de réfléchir aux rapports des forces,
00:34:20de réfléchir à ce qu'on peut faire,
00:34:22au lieu de décider comme ça arbitrairement
00:34:24de lancer des petits alathèmes
00:34:26et des petits alathèmes ridicules,
00:34:30au lieu de voir ce qui se passe.
00:34:32Alors, François Hollande, je vous assure,
00:34:34faites un peu d'effort,
00:34:35et je vous avais dit des phrases magnifiques,
00:34:37comme c'est pas cher, c'est l'État qui paye, etc.
00:34:41Eh bien, écoutez, payez-vous de bonnes résolutions,
00:34:44je vous assure, ça vous fera du bien.
00:34:46La sagesse est un plat qui ne se mange pas froid.
00:34:56Juste un peu de choc
00:34:59Dites-moi où sont les femmes, les femmes
00:35:02Ben, Patrick, je vais, je ne sais pas où sont les femmes.
00:35:06Les femmes sont partout, et heureusement.
00:35:08Mais il y a des fois où on installe certains portraits de femmes
00:35:13dans des lieux où, vraiment, on se demande
00:35:15si c'est là qu'ils doivent être
00:35:18et que c'est une bonne solution,
00:35:21et surtout du bon sens.
00:35:23Vous savez la Basilique Saint-Denis ?
00:35:25La Basilique Saint-Denis, où reposent les rois et les reines de France.
00:35:28C'est vraiment un des endroits les plus,
00:35:31je dirais, pour les croyants, les plus sacrés,
00:35:34pour la France les plus mythiques du pays,
00:35:36la Basilique Saint-Denis, les rois de France.
00:35:39Eh bien, une exposition vient d'être inaugurée
00:35:43au cœur de la Basilique, une exposition photographique.
00:35:46Il s'agit d'une série de photos de femmes,
00:35:49certaines voilées, d'autres pas, mais c'est pas le problème.
00:35:51Mais quand même, prise à Saint-Denis, à Aubervilliers, voilà.
00:35:54Dans cette basilique, je rappelle que cette basilique date de 10 siècles,
00:35:57elle a 1 000 ans, eh bien, Sandra Reflet, la photographe,
00:36:01a voulu comparer le destin de ces 32 femmes photographiées
00:36:05à celui des 32 reines représentées sur les vitraux
00:36:07datant du 19e siècle.
00:36:09Voilà, 32 femmes, 32 reines de France,
00:36:12alors en sous-vêtements, en hijab.
00:36:13C'est leur féminité, leur résilience,
00:36:16donc, de ces femmes du 21e siècle qui sont ici célébrées.
00:36:19Voilà, alors, la photographe explique que, elle dit elle,
00:36:24ces nouvelles reines ne portent pas de couronne,
00:36:25mais leur influence est tout aussi marquante.
00:36:28Par cette exposition, l'artiste interroge les visiteurs
00:36:31sur la manière dont la royauté est perçue aujourd'hui
00:36:33en lien avec des valeurs modernes d'égalité et de justice sociale.
00:36:37Très bien, faire des portraits de femmes d'aujourd'hui
00:36:40qui marquent leur temps, qui marquent leur époque
00:36:42ou qui marquent même leur quartier, leur rue,
00:36:44parce qu'elles font, parce qu'elles disent, parce que...
00:36:47Très bien, mais pourquoi au cœur de la Basilique Saint-Denis ?
00:36:50Qu'est-ce que ça a à avoir ?
00:36:52Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?
00:36:55Alors, c'est le Centre des monuments nationaux
00:36:57qui chapeaute l'exposition.
00:36:59Très bien, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:37:01Qu'est-ce que ça veut dire à une basilique porteur d'histoire
00:37:04de mettre au cœur, au cœur de ce lieu,
00:37:07au cœur de ce lieu, montrer, oui, attention,
00:37:10voilà, il y a aujourd'hui les femmes, les migrantes,
00:37:15qui font leur...
00:37:16Mais attendez, on ne peut pas la faire dans la ville de Saint-Denis ?
00:37:19On ne peut pas la faire ailleurs ?
00:37:21Comprenez que ce n'est pas une question d'égalité
00:37:25ou ce n'est pas une question de dire, ah, vous êtes réac.
00:37:28Et l'autre, il dit, qu'est-ce qu'il dit ?
00:37:29Évidemment, la France n'est pas un pays fasciste.
00:37:32Voilà, merci, nouveau front populaire, dit la photographe.
00:37:37Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:37:39Ça veut dire simplement
00:37:40que vous pouvez parfaitement respecter un lieu millénaire
00:37:45qui a servi de...
00:37:47qui abrite effectivement les tombeaux de rois, de reines, etc.
00:37:52C'est une histoire.
00:37:53Et à côté, en face, dans la ville,
00:37:56faire une magnifique exposition des énergies d'aujourd'hui.
00:38:00Mais ce mélange, cette confusion,
00:38:03cette espèce de mélange des genres,
00:38:04exemple, là, le mot genre à dessein ne veut strictement rien dire
00:38:08et ne veut dire qu'une chose.
00:38:09Ah oui, tout se vaut, tout est égal, tout va bien,
00:38:12c'est la continuité.
00:38:14Non, non, non, non, on n'est pas reine comme ça,
00:38:16on n'est pas dans l'histoire comme ça.
00:38:19Ce n'est pas une question d'égalité,
00:38:21c'est une question simplement de respect d'un lieu,
00:38:24de respect d'un temps et de respect des proportions.
00:38:28C'est tout, pas plus, pas moins.
00:38:31Et au contraire, on saluerait tous et on salue tous
00:38:34une exposition sur les femmes d'aujourd'hui
00:38:36et sur, d'ailleurs, énormément de créateurs d'aujourd'hui,
00:38:40mais vous n'avez pas besoin de les mettre
00:38:42au sein de Notre-Dame de Paris
00:38:43ou de la basilique ou de telle ou telle cathédrale.
00:38:47Vous n'avez pas besoin de cela,
00:38:48vous n'avez pas besoin de remettre l'histoire à l'envers,
00:38:51ce n'est pas la peine, ça ne sert à rien,
00:38:52ça n'apporte rien et ça n'apporte uniquement
00:38:55à ceux qui veulent d'extric...
00:38:58Ce n'est pas...
00:38:59Ça n'apporte rien...
00:39:04D'extric...
00:39:06...cricoter...
00:39:10...en faire une...
00:39:12...que c'est la meilleure manière, vraiment,
00:39:14de s'occuper de la France.
00:39:16-"Sud Radio", Bercov, dans tous ses états.
00:39:19-"L'inverté, c'est toi qui m'as aidé
00:39:23à la pluie des années.
00:39:27Pour aller n'importe où,
00:39:29pour aller jusqu'au bout des chemins de fortune..."
00:39:33On se rappelle du discours de Gilles Ivens en Europe.
00:39:35Il dit, est-ce que vous n'êtes pas en train de perdre la liberté d'expression, etc.
00:39:40Certains ont trouvé ça tout à fait déplacé,
00:39:43d'autres ont applaudi, effectivement.
00:39:45On peut se poser des questions, on va en parler, d'ailleurs,
00:39:48dans la seconde heure avec Xenia Fedorova,
00:39:51qui était présidente de RT France et qui a été fermée.
00:39:54Et au lendemain de la fermeture définitive sur la TNT,
00:39:58sur les chaînes, sur le réseau de la TNT,
00:40:00et de C8 et de NRJ12,
00:40:04on peut quand même se poser quelques questions.
00:40:06Et quelque chose qui m'a vraiment frappé,
00:40:09c'est Sybille Weil, les propos de Sybille Weil,
00:40:13qui a publié une tribune le 21 février dernier,
00:40:16il y a une semaine, dans le Figaro.
00:40:18Voici ce qu'elle écrivait.
00:40:20Sybille Weil, je rappelle, elle est présidente de Radio France,
00:40:25radio de services publics, entièrement financée,
00:40:28ou presque entièrement financée,
00:40:29par le contribuable français,
00:40:31donc par 26 millions à 27 millions de foyers français
00:40:34dans toute leur diversité.
00:40:36Et elle dit ceci.
00:40:37« Trump vance Musk, nouveau gardien mondiaux
00:40:41de la liberté d'expression.
00:40:42Cela est une fable ! » dit la directrice de Radio France.
00:40:45Elle me rappelle celle du cow-boy de Malgorov.
00:40:47Vous savez, dans ces publicités des années 50,
00:40:50la marque de cigarette promettait la liberté du grand air
00:40:52pour mieux vendre un produit nocif.
00:40:54Et selon Sybille Weil, la liberté d'expression
00:40:57est le cheval de Troie du néo-impérialisme américain.
00:41:00Écoutez bien, la liberté d'expression
00:41:03est le cheval de Troie du néo-impérialisme américain.
00:41:06C'est pas fabuleux, ça ?
00:41:08Alors que, justement, je croyais que sur nos frontons,
00:41:11c'était liberté, égalité, fraternité.
00:41:14Et vous ne trouvez rien à redire
00:41:15quand cette liberté d'expression
00:41:17est un géométrie de plus en plus variable ?
00:41:19Non, vous ne trouvez strictement rien à redire à cela,
00:41:24y compris sur les antennes de Radio France
00:41:25où certains mots ne sont absolument pas touchés ?
00:41:28Certaines chansons comme « Jésus est pédé »
00:41:31n'ont absolument pas été sanctionnées,
00:41:34en tout cas par les hautes autorités ?
00:41:36Non, écoutez, il y a raison gardée.
00:41:40Et moi, j'aime bien le 1er amendement
00:41:42de la Constitution américaine.
00:41:44La liberté d'expression ne se divise pas.
00:41:46Elle ne se surveille pas.
00:41:49Elle ne se censure pas.
00:41:51Et voilà, on aimerait rappeler ça
00:41:53à la directrice de Radio France.
00:41:56Soudradio.
00:41:57Soudradio.
00:41:58Parlons vrai.
00:42:00Parlons vrai.
00:42:01Soudradio.
00:42:02Soudradio Bercov, dans tous ses états.
00:42:04Le face-à-face.
00:42:07Alors, je reçois aujourd'hui, je vais vous dire,
00:42:11une bannie, une marginalisée,
00:42:13une, je ne dirais pas, marquée du saut de l'infamie,
00:42:18mais qu'on a traité de tous les noms pendant quelques temps,
00:42:21agent de Poutine, voilà,
00:42:26directrice de l'Uchene étrangère, etc., etc.
00:42:29Xenia Fedorova, bonjour.
00:42:31Bonjour, André.
00:42:32Vous avez fondé RT France,
00:42:34que vous avez dirigée pendant 5 ans, c'est bien ça ?
00:42:37C'est bien ça.
00:42:38Et vous écrivez un livre,
00:42:40Bannie, Bannie, B-A-N-N-I-E, le bannissement.
00:42:44Et le sous-titre, c'est
00:42:46Liberté d'expression sous conditions.
00:42:48Ça paraît chez Fayard.
00:42:50C'est un livre très intéressant,
00:42:52parce que vous racontez votre parcours,
00:42:54vous êtes née en Russie,
00:42:56et puis on raconte l'Autriche,
00:42:57et puis Paris, 1er Paris, l'Allemagne, Berlin, etc.
00:43:00Et puis, évidemment, ce qui est le cœur du livre,
00:43:04cette aventure de RT France,
00:43:06qui vous a valu et qui a eu beaucoup de problèmes
00:43:10dès le départ,
00:43:11et qui s'est soldée, je crois que c'est en 2022.
00:43:15Sanctionnée 2022 et liquidée en 2023.
00:43:17Et liquidée en 2023, c'est ça.
00:43:19Voilà, et je voulais savoir d'abord,
00:43:22justement, parce qu'il y a une actualité très récente,
00:43:26que deux chaînes,
00:43:29C8 et NRJ12,
00:43:31ont été supprimées de la TNT, complètement.
00:43:34Voilà, et il y a eu des bruits qu'il y a eu.
00:43:37Il y a eu moins de bruit pour vous, mais on en reparlera.
00:43:40Mais qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:43:42Honnêtement, ça m'a fait...
00:43:45Je suis très triste pour eux,
00:43:46parce que c'est une façon de déjà vu, pour moi.
00:43:49Une chaîne qui est fermée,
00:43:51plus qu'ils s'en taient, en fait, pour C8,
00:43:54c'est 400...
00:43:56400 des salariés qui sont en chômage.
00:44:00Tout ça, ça me rappelle la fermeture des RT France,
00:44:04cette tristesse, cette douleur,
00:44:07mais aussi la fermeture qui était sous silence.
00:44:11En fait, pas beaucoup de journalistes,
00:44:13sauf vous, monsieur Bercoff,
00:44:15mais pas beaucoup de journalistes ont parlé, en fait,
00:44:18de cette fermeture comme si c'était normal.
00:44:20Aujourd'hui, c'est C8, mais qui sera demain ?
00:44:24Hum-hum.
00:44:25Et justement,
00:44:27cette fermeture, vous l'a raconté,
00:44:30je parle de RT France,
00:44:32mais alors, d'emblée, on va quand même poser des questions,
00:44:35et vous dites, oui, mais vous comprenez,
00:44:37Xénia Fedorova, C8, Énergie douce,
00:44:40ce sont des Français, c'est Bolloré,
00:44:42Énergie douce, c'est Baudecrouffe, etc.
00:44:45Et vous, vous étiez quand même une chaîne financée
00:44:48par un État, la Russie.
00:44:51Est-ce que c'est normal
00:44:53qu'en France, des chaînes ou des médias
00:44:56soient financées par des pays ou des institutions étrangères ?
00:45:01Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:45:02Si on suit ces logiques, il faut, dans ces cas,
00:45:04fermer tous les chaînes qui sont financées
00:45:06par l'État étrangère.
00:45:09Il y en a beaucoup ?
00:45:10Oui, regardez.
00:45:11Déjà, si on commence par la France, France 24,
00:45:14il y a BBC World, il y a Deutsche Welle,
00:45:18Al Jazeera, etc.
00:45:20Donc, on peut parler de ça, et si on suit ces logiques,
00:45:23il faut fermer aussi les chaînes quand il y a une guerre.
00:45:25Par exemple, CNN n'était pas fermée
00:45:27quand les Etats-Unis ont envahi l'Irak.
00:45:30Là, déjà, RT France n'a jamais caché le financement.
00:45:34En fait, c'était une chaîne qui était créée en France
00:45:37avec les journalistes françaises, avec les cartes de presse,
00:45:40avec la licence de l'ARCOM, à l'époque, le CSA.
00:45:44Qui était hyper survie.
00:45:46Vous avez eu la licence pendant 5 ans, il faut le rappeler.
00:45:48En fait, on a eu une rénovation des licences.
00:45:50Vous avez eu une rénovation ?
00:45:52Un même renouvellement.
00:45:54Et en fait, on n'était jamais sanctionné.
00:45:57Il y a eu des tentatives, il y a eu une mise en demeure,
00:46:00mais RT France n'était jamais sanctionné par l'ARCOM.
00:46:03Vous n'avez jamais eu ni mise en demeure, ni sanction ?
00:46:07Une mise en demeure pour une erreur technique,
00:46:09les images ou la traduction sur la série.
00:46:12Mais en fait, la traduction n'était pas tranquille.
00:46:15Donc, pour moi, il faut rappeler aux auditeurs,
00:46:21je voulais dire aux écouteurs, aux auditeurs,
00:46:24que la chaîne RT France était fermée par l'Union européenne.
00:46:27C'était Ursula von der Leyen qui a annoncé qu'elle va fermer la chaîne
00:46:32après, je pense que c'était le lendemain
00:46:34dès le début du conflit en Ukraine.
00:46:36Oui, c'était une semaine après l'opération spéciale,
00:46:39comme disent les Russes, l'invasion, comme disent les autres.
00:46:41Exactement, mais en fait, sans aucune base légale.
00:46:45Plus de centaines de journalistes français ont été mis en chômage.
00:46:48On a tenu un petit peu jusqu'en 2023 et finalement, on a été liquidés.
00:46:53Donc, je pense que c'est déjà très dangereux
00:46:56pour la liberté d'expression, mais c'est qu'elle est du but.
00:46:59Ils ont commencé par nous, parce qu'il y a eu un prétexte,
00:47:01parce que c'était une chaîne financée par la Russie.
00:47:04En fait, c'était une chaîne qui dirigeait beaucoup plus avant 2022.
00:47:09Si vous vous souvenez, Emmanuel Macron interdit les journalistes
00:47:12de RT France l'accréditation pour la LSE.
00:47:16En fait, il nous a appelés les propagandistes.
00:47:18Mais comment c'est possible qu'en fait,
00:47:20l'Arkhom n'a jamais trouvé une raison de nous sanctionner ?
00:47:23En revanche, on a été discriminés et finalement,
00:47:26sous le prétexte de guerre en Ukraine, la chaîne a été fermée.
00:47:30Aujourd'hui, on voit assez vite et malheureusement...
00:47:33Mais c'est le tribunal...
00:47:34Alors juste pour comprendre bien techniquement Xenia Fedorova,
00:47:37c'est le tribunal...
00:47:38Parce qu'Ursula von der Leyen peut dire qu'elle ferme RT France,
00:47:42mais ce n'est pas elle qui ferme techniquement RT France.
00:47:45C'est le tribunal de commerce ? C'est quoi ?
00:47:46Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:47:47En fait, Ursula von der Leyen a annoncé
00:47:50et il y a eu les sanctions contre RT France.
00:47:54Donc Inter France a interdit la diffusion en France et en Europe.
00:48:00Et sous ce prétexte, c'était en fait sanctionné.
00:48:03Et on a tenu juste un petit peu et finalement,
00:48:05c'était le tribunal de Nanterre qui annonçait la liquidation.
00:48:08D'accord.
00:48:09Donc c'est un peu comme ça.
00:48:11Malheureusement, on a essayé de contester cette décision.
00:48:15On était à Luxembourg avec nos avocats
00:48:19et en fait, on a demandé,
00:48:21montre-nous pourquoi ? Quelle est la base légale ?
00:48:24En fait, ils ne pouvaient pas nous donner un exemple.
00:48:25Ils ont juste dit...
00:48:27Ils ont parlé beaucoup de la propagande russe, évidemment.
00:48:30Finalement, ils ont juste dit,
00:48:32on ne peut pas permettre une chaîne comme RT France
00:48:36d'exister au moment où les opinions dé-européennes
00:48:40sont en train de s'éformer sur le conflit en Ukraine.
00:48:44Ils ont absolument lié ça au conflit au Russe ukrainien.
00:48:48La motivation, c'était de façon préventive.
00:48:51Alors justement, parlons-en,
00:48:52parce que dans votre livre, vous racontez ce qui s'est passé
00:48:56et vous vous dites aussi qu'il y a eu quand même certaines choses,
00:49:01c'est-à-dire que le contenu de RT France
00:49:03a pu gêner un certain nombre de gens.
00:49:05Vous parlez de l'épisode du gilet jaune
00:49:08et je parle de deux grands épisodes, évidemment,
00:49:11le gilet jaune et le Covid,
00:49:13puisque c'était évidemment en pleine période.
00:49:17Et ce que vous dites, effectivement,
00:49:19c'est que votre traitement par rapport à beaucoup de chaînes,
00:49:23que ce soit les gilets jaunes et que ce soit le Covid,
00:49:26ont gêné une certaine pensée dominante.
00:49:28En tout cas, c'est ce que vous dites, ce que vous écrivez.
00:49:31Absolument.
00:49:32Le gilet jaune, c'est connu qu'au début de ces mouvements,
00:49:37les médias généralistes sont vraiment faits en sous-couverture,
00:49:41c'est-à-dire qu'ils ne sont pas suffisamment couverts
00:49:43de ce grand mouvement qui était énorme.
00:49:45En fait, chaque samedi, on a vu ça.
00:49:48Et donc, il y a eu un délai de couverture.
00:49:50Je pense que c'était un délai qui était imposé
00:49:54par les journalistes eux-mêmes,
00:49:55à eux-mêmes, en façon de haute censure.
00:49:58Finalement, ils ne voulaient pas donner la parole aux gilets jaunes
00:50:01parce qu'ils pensaient que c'était soit assez important,
00:50:04soit dangereux.
00:50:05Mais en même temps, on est journaliste,
00:50:06on doit donner les faits,
00:50:08on doit permettre aux spectateurs, en général,
00:50:14à gens de regarder pour eux-mêmes, de réfléchir pour eux-mêmes.
00:50:17Il faut arrêter vraiment d'essayer d'infantiliser,
00:50:20je pense, les Français et les Européennes.
00:50:23Ils ont le droit de choisir
00:50:25quelle source d'information on peut regarder.
00:50:26Finalement, ils peuvent décider de ne pas regarder de tout.
00:50:29Et puis, de toute façon, s'il ne vous plaît pas,
00:50:31vous tournez le bouton.
00:50:32Vous dites, je ne veux pas voir RT France
00:50:35ou je ne veux pas voir telle ou telle chaîne.
00:50:36Et puis, voilà, vous ne la regardez pas.
00:50:38Avec les gilets jaunes, c'était ça,
00:50:40parce que RT France a fait une couverture factuelle
00:50:43et juste de ces mouvements.
00:50:44C'est-à-dire qu'on a réalé tous les points de vue,
00:50:47mais aussi, on a invité les experts,
00:50:50ceux qui expliquaient ce qu'est ce mouvement.
00:50:52Et les gilets jaunes, aussi, étaient sur nos plateaux.
00:50:54Donc, c'est ça, ce qui n'est pas plaît
00:50:56à un média généraliste à l'époque.
00:50:58Ce n'est pas plaît à l'ARCOM, le CSA,
00:51:00qui voulaient que cette couverture soit plus basse,
00:51:05plus minimisée.
00:51:07Et pour Covid, c'est un peu la même chose.
00:51:09Là, on a été obligés de traiter cette information
00:51:13très, très factuelle.
00:51:14Mais je veux comment, à chaque fois,
00:51:16on a invité un expert qui mise en question
00:51:19la crise...
00:51:21comment cette crise sanitaire a été gérée par l'État.
00:51:24Tout de suite, on a été attaqués par les journalistes mainstream,
00:51:27par les médias connus.
00:51:29Et, en fait, c'est vraiment très dangereux,
00:51:32parce que qui décide de quoi parler doit réagir ?
00:51:37Qui décide ce qu'on doit voir ou pas.
00:51:38Exactement. Il faut vraiment être beaucoup plus divers
00:51:43et équilibrés sur la couverture.
00:51:44Et c'est la même chose avec le conflit en Ukraine.
00:51:46Si on regarde, aujourd'hui, RT France,
00:51:49bien sûr qu'on a réléé la pointe de vue de la Russie,
00:51:51mais également la pointe de vue de l'OTAN,
00:51:53de l'Union européenne, la France, etc.
00:51:56C'est ce que les journalistes font.
00:51:58Et maintenant, depuis 2022 et jusqu'à maintenant,
00:52:02là, c'est en train de changer.
00:52:04Mais la couverture des conflits était vraiment juste
00:52:07de l'un côté, en narratif de l'OTAN, plutôt.
00:52:10Oui, c'est vrai. Maintenant, évidemment,
00:52:11les choses sont en train de changer
00:52:13depuis un mois, un mois, deux mois.
00:52:14Grâce à Trump.
00:52:15Mais oui, il faut le dire, parce qu'il voit autre chose.
00:52:20Et je me disais, on va un peu creuser tout ça.
00:52:23Et effectivement, c'est intéressant, dans votre livre,
00:52:27l'hostilité que vous avez rencontrée
00:52:29pratiquement dès le départ, et vous racontez.
00:52:30C'est ça qui est aussi très intéressant.
00:52:32Mais auparavant, Xenia Fedorova,
00:52:34on va parler un peu de vous, de votre enfance,
00:52:36d'où vous venez, etc.
00:52:37Et oui, oui, mais c'est important, ça,
00:52:39parce que, justement, vous êtes arrivée ici.
00:52:42Et comment ? On en parle tout de suite
00:52:44après cette petite pause.
00:52:45À tout de suite, nous sommes avec Xenia Fedorova.
00:52:48Et si vous voulez nous appeler, 0 826 300 300.
00:52:52Nous, sous une liberté d'expression sous condition,
00:52:56une liberté surveillée.
00:52:59N'oubliez jamais, vous savez,
00:53:01c'est presque banalité de base
00:53:03que sur tous les frontons de la République,
00:53:05c'est liberté, égalité, fraternité.
00:53:09Mais alors, ce mot de liberté, oui, il est partout.
00:53:11Mais dans la réalité, comment s'exerce-t-il ?
00:53:14Et nous en parlons avec Xenia Fedorova,
00:53:17qui a écrit Bani, B-A-N-I-E, encore une fois, je le redis,
00:53:20aux éditions Fayard.
00:53:22Xenia Fedorova, vous avez 44 ans, 43 ans, c'est ça ?
00:53:2744.
00:53:2844.
00:53:29Vous êtes née... Ça va, vous êtes jeune.
00:53:32Vous êtes née, donc, en Russie.
00:53:34Vous avez vécu quelque temps votre enfance en Russie,
00:53:37puis vous êtes allée en Autriche, vous racontez ça dans votre livre.
00:53:40Mais c'est intéressant, avec une mère qui était une...
00:53:43Comment on dit ? Une mère courage,
00:53:45enfin, qui s'occupait et de ses enfants et les faisait vivre,
00:53:50parce que votre père est mort, vous étiez très jeune,
00:53:53et vous racontez comment vous avez fait un certain nombre d'études,
00:53:55que la diplomatie vous a tiré,
00:53:58mais que le journalisme vous a tiré plus que ça,
00:54:00et vous racontez comment vous avez commencé à RT à Moscou.
00:54:05Et puis après, effectivement, on vous a proposé RT France,
00:54:08que vous êtes venu à Paris,
00:54:10vous étiez déjà venu en 2014, je crois, c'est ça ?
00:54:14Vous êtes revenu en 2017, et vous lancez tout cela en 2018.
00:54:18Mais alors, dites-moi, comment ça s'est passé, pourquoi ?
00:54:21Je voulais savoir, alors, qu'est-ce que vous avez senti ?
00:54:23Vous êtes allée voir Olivier Chramek,
00:54:24qui dirigeait à l'époque la Haute Autorité, c'était...
00:54:27Non, le...
00:54:28– Le CSA.
00:54:29– Le CSA, oui, la Haute Autorité, c'était avant, ça ne me rajeunit pas.
00:54:33Le CSA, et vous dites, dans votre livre,
00:54:36que vous avez senti...
00:54:39Déjà, il y a eu une sorte de méfiance
00:54:41quand vous vous faisiez passer un examen,
00:54:42que...
00:54:43On ne peut pas dire que c'était extrêmement chaleureux,
00:54:46c'est le moins que l'on puisse dire.
00:54:48– Absolument, non, non, c'était juste...
00:54:51Je pense que c'était juste après le Maïdan, la situation en Crimée.
00:54:55– Ah oui, en 2014, oui, tout a changé en Crimée,
00:54:58et le coup d'État, on peut le dire aujourd'hui,
00:55:00organisé par la CIA, Victorian, Newland et compagnie,
00:55:03en tout cas, moi, je le dis, encore une fois,
00:55:06je ne suis ni pro-Trump, ni pro-ceci, ni pro-cela,
00:55:09mais on sait très bien comment était organisé Maïdan, mais passons.
00:55:12Donc, c'était après Maïdan.
00:55:13– En fait, ce que vous touchez est très important de dire,
00:55:16c'est vrai que personne n'en parle aujourd'hui,
00:55:18sauf vous André.
00:55:20– D'autres, oui.
00:55:21– Moi, il y a un peu de gens, mais c'est peu discuté,
00:55:27mais oui, les États-Unis ont joué un énorme rôle en 2014.
00:55:31– Ils ont installé des ministres.
00:55:33Je voudrais juste dire à l'inténtion des auditeurs
00:55:36qu'il faut savoir que la personne qui a parlé le plus de ça,
00:55:39et le plus précisément, c'est Jeffrey Sachs,
00:55:42un très grand géopolitologue américain qui a connu toute cette région,
00:55:47et c'est lui qui a rétabli, en tout cas,
00:55:49qui a établi toute l'histoire de ce qui s'est passé
00:55:52dans les années 2005, 2014, jusqu'à Minsk.
00:55:55Voilà, je dis ça en passant pour qu'on sache que ça ne vient pas du ciel.
00:55:59– Le contexte, voilà.
00:56:00Donc, je suis arrivée en France et la première chose que je me suis dit,
00:56:04si on s'installe en France, il faut absolument respecter
00:56:07toutes les règles, toutes les lois,
00:56:08donc il faut absolument que je demande une licence
00:56:11auprès des organes qui surveillent.
00:56:16– Oui, des organes de conformité, donc le CSA en l'occurrence.
00:56:20– Le CSA, donc exactement.
00:56:21À l'époque, je parlais très peu français,
00:56:23donc j'ai pris une traductrice avec moi,
00:56:27on a un cabinet d'avocats qui m'a aidée à préparer les dossiers,
00:56:31et on se trouve pas seulement en face d'Olivier Schramm,
00:56:34mais c'était en fait en façon de tribunal, il y a eu plein de gens.
00:56:38– Ah oui, il y avait combien de personnes, à peu près ?
00:56:41– Je pense que c'était fou de fou, la première ligne,
00:56:43c'était peut-être dix personnes, derrière eux,
00:56:46il y a eu peut-être quinzaine de personnes en plus.
00:56:50C'est ça, en tous les cas, c'est comme ça, je me souviens.
00:56:53Et j'étais interrogée sur tous les sujets,
00:56:55on a parlé de l'Ukraine, les climats, de financement,
00:56:59j'étais hyper transparente,
00:57:00je raconterais tout ce qu'on a préparé,
00:57:04et je pense qu'à l'époque, ils ne l'ont pas trouvée en raison des refusés.
00:57:09C'était vraiment, c'était encore tout autre.
00:57:12– Mais vous sentiez qu'ils avaient envie, mais comment vous l'avez senti ?
00:57:15C'est par les questions qu'ils vous posaient ?
00:57:17– Absolument, les questions, c'était plutôt genre de questions-accusations,
00:57:22donc encore une fois, je ne travaille pas…
00:57:23– Mais par exemple ?
00:57:24– Par exemple, je ne suis pas la représentante de l'État russe,
00:57:27je suis journaliste,
00:57:29mais les questions étaient pourquoi vous avez envahi l'Ukraine,
00:57:34pourquoi vous avez annexé le Crimée,
00:57:37donc ce genre de questions qu'il ne faut pas poser en journaliste,
00:57:41il faut poser peut-être à l'ambassadeur.
00:57:43– Oui, sauf qu'effectivement, tout le problème était là,
00:57:45vous étiez financé par l'État russe.
00:57:48– Mais cet modèle économique, ça existe déjà et existait avant Nartey,
00:57:53ça existe avec l'Allemagne, ça existe avec la France,
00:57:56ça existe avec les États-Unis, Qatar, il y a plein de chèques qui sont…
00:57:59– Ou les pays d'Algecira par exemple.
00:58:01– Exactement, donc personne n'a banni Algecira en tous les cas.
00:58:04– Donc il vous pose des questions, comme si vous étiez le représentant de Poutine.
00:58:11– Et c'était toujours le cas, en fait, je précise que je suis journaliste,
00:58:15mais je suis appelée, même toujours, en agent des Kremlin,
00:58:20vous savez, ma page Wikipédia a été changée le lendemain,
00:58:23quand j'ai annoncé que j'avais fait une série de petits documentaires sur C8,
00:58:27sur les églises orthodoxes, et tout de suite, je suis résignée en agent des Kremlin.
00:58:32– Ah oui, c'est ce que vous faites en ce moment, vous faites une série.
00:58:35Et sur Wikipédia, ils vous ont remise ?
00:58:37– Ils sont changés, oui, tout de suite,
00:58:39parce qu'il ne faut pas parler des églises orthodoxes, en tous les cas.
00:58:43Donc, je pense qu'il y a toujours eu ces intérêts,
00:58:46cette lobby atlantiste qui était vraiment anti-russe,
00:58:51on peut dire russophobe,
00:58:53mais RT France, ce n'était pas une chaîne russe-russe,
00:58:56moi je suis russe, évidemment, mais…
00:58:57– Vous ne fourniez pas du matin au soir la propagande de la Russie ?
00:59:01– Non, on a embauché les journalistes français avec les cartes des presses,
00:59:05qui sont décidées chaque matin, quels sujets à traiter,
00:59:08on n'a jamais reçu les appels de Moscou pour traiter les sujets en France.
00:59:14Mais oui, depuis les débuts, on était interdits d'aller liser.
00:59:17Et Emmanuel Macron fait ça très clair, je parle de ça dans mon livre,
00:59:21le fameux jour à Versailles, où il était avec Vladimir Poutine,
00:59:25à côté de Vladimir Poutine, et où je pose les questions
00:59:28sur ce bannissement des journalistes,
00:59:31et il répond d'une façon très violente,
00:59:33qui est en fait marquée toutes les prochaines années.
00:59:35Je pense qu'Emmanuel Macron a cherché une façon de nous interdire.
00:59:39Mais comme c'était compliqué, c'est en base légale,
00:59:42et comme je vous ai dit, on n'était jamais sanctionnés,
00:59:45on n'a jamais trouvé une raison de nous sanctionner,
00:59:47ils ont essayé, mais ils ne l'ont pas trouvé,
00:59:49c'était finalement le prétexte, c'était la guerre en Ukraine,
00:59:52l'Union européenne qui l'a fait pour lui.
00:59:54– C'est ça, par Oursol, la von der Leyen interposée.
00:59:57Mais il y a quelque chose, vous parlez dans votre livre,
00:59:59qu'est-ce qui a fait, alors ça, ça m'intéresse aussi Xenia Fedorova,
01:00:04qu'est-ce qui a fait que, sans tant cette opposition,
01:00:07sans tant cette hostilité, mesurant le rapport de force,
01:00:11vous vous en parlez, vous évoquez ça,
01:00:13pourquoi vous ne vous êtes pas installé en Suisse, en Belgique,
01:00:15en Autriche ou ailleurs, en disant, enfin, voilà,
01:00:18mais je ferai un peu France, mettons, ou même à Moscou,
01:00:21enfin non mais, même, disons, dans un pays européen,
01:00:24vous n'auriez pas eu les mêmes problèmes,
01:00:26et voilà, mais même si vous êtes dans un pays francophone,
01:00:30qu'est-ce qui a fait que vous vous êtes dit,
01:00:32non, non, non, je veux qu'on reste là, je veux qu'on…
01:00:35– Il y a un mélange, franchement, je pense qu'il y a un mélange
01:00:38de ma naïveté à l'époque, parce que je pensais que la France,
01:00:43votre pays, le pays des libertés, des libertés d'expression,
01:00:47je n'ai jamais pensé, parce que je travaillais en Allemagne
01:00:50juste avant de venir en France, et franchement,
01:00:52je n'ai jamais senti ce genre de censure,
01:00:55ce niveau de censure que je sentis en Allemagne,
01:00:59bon, en Allemagne, ce n'était pas extraordinaire non plus,
01:01:01mais quand même…
01:01:03– Vous voulez dire que la censure en Allemagne n'était pas aussi forte
01:01:05que ce que vous avez senti en France ?
01:01:07– Exactement, à l'époque, ce n'était pas aussi fort,
01:01:09peut-être qu'aujourd'hui, c'est plus fort qu'il y a en France,
01:01:11je ne sais pas, mais à l'époque, ce n'était pas,
01:01:13et la deuxième, probablement la première raison pour moi,
01:01:16c'était d'installer une chaîne vraiment en France
01:01:19pour qu'on puisse toucher les sujets français, parler en français,
01:01:23emboucher les journalistes français,
01:01:24parce qu'embaucher les journalistes français pour venir à Moscou,
01:01:28il faut comprendre qu'il y a… – C'est plus compliqué.
01:01:30– C'est plus compliqué, même si on peut trouver
01:01:31les journalistes qui sont prêts à déménager,
01:01:33ce ne sont pas les mêmes journalistes, vous voyez,
01:01:35et donc je ne pense pas qu'Yves-Frédéric Tédy,
01:01:37qui travaillait pour nous en toute liberté,
01:01:41pouvait déménager à Moscou, je ne pense pas.
01:01:43Donc on a eu cet accès aux journalistes, aux experts,
01:01:48on s'est installés juste à côté de chez vous,
01:01:50on était à Boulogne-Bilancourt, – Vous étiez en Boulogne, oui.
01:01:53– Exactement, donc on voulait vraiment faire tout ce qui est,
01:01:57ce sera une chaîne française et que les français respectent,
01:02:01parce qu'avoir une chaîne en Moscou qui diffuse en français,
01:02:05c'est quand même autre chose.
01:02:06– Oui, mais vous avez pu être en Europe, enfin encore une fois,
01:02:08en Belgique, en Suisse, en France,
01:02:11– Ah pardon, en Belgique ou en Suisse, déjà.
01:02:13– Mais finalement, je pense qu'après 2022,
01:02:18tous les pays européens, sauf la Suisse,
01:02:20la Suisse n'a jamais entardi RT,
01:02:22et même aujourd'hui, RT est visible en Suisse.
01:02:24Ce que je dois dire, bravo à Suisse,
01:02:26même s'ils ont copicolé toutes les sanctions contre la Russie,
01:02:29là, sur la liberté d'expression, ils sont restés forts.
01:02:32– Ah oui, la Suisse n'a pas banni RT.
01:02:35On va continuer d'en parler, ce qui s'est passé,
01:02:38racontez-nous tout cela.
01:02:40– Effectivement, l'histoire de la censure et de l'auto-censure,
01:02:43ça nous concerne tous, et si vous avez des questions,
01:02:45si vous avez des interventions, 0 826 300 300.
01:02:50À tout de suite.
01:02:51Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
01:02:55André Bercoff.
01:02:56– Avec Xenia Federova, qui a présidé, qui a fondé RT France,
01:03:01qui a été, comme vous le savez, interdit d'antenne,
01:03:04interdit de fonction en France depuis 2023.
01:03:11Et on parlait, justement, de ce problème de la liberté d'expression.
01:03:14Au fond, on est toujours dans ce problème-là,
01:03:18où elle s'arrête, où elle va, et je rappellerai sincèrement,
01:03:22c'est que nous sommes tous d'accord, quand une radio, une télévision,
01:03:27un média diffuse des paroles de haine et d'appels aux meurtres,
01:03:30ou de racisme, etc., évidemment qu'il faut sanctionner.
01:03:34Mais la loi est là, la loi est là pour sanctionner.
01:03:36En revanche, les opinions différentes,
01:03:38eh bien, écoutez, c'est ça la liberté.
01:03:42Comme disait Voltaire depuis toujours, la liberté,
01:03:45je me battrai, même si on n'est absolument pas d'accord avec vous,
01:03:48je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire.
01:03:51Donc, parlons un peu de, il y a la censure, mais il y a aussi,
01:03:55vous l'avez vu, justement, par votre activité de présidente de RT France,
01:04:01Xenia Federova, l'autocensure.
01:04:03Donc, l'autocensure de journalistes, l'autocensure d'un certain nombre de gens.
01:04:07Et décrivez-nous ce que vous avez entendu et vu,
01:04:10dont vous parlez dans votre livre.
01:04:11Vous savez, l'autocensure, c'est peut-être même plus dangereuse
01:04:15que la censure de l'État, par exemple.
01:04:18Parce que l'autocensure, c'est les idées que les journalistes ont
01:04:21sur les sujets sensibles.
01:04:23Et des temps en temps, les journalistes se disent,
01:04:25bon, ce sujet est trop touchy, trop sensible,
01:04:28et soit elle ne touche pas, soit elle touche,
01:04:30mais des côtés mainstream pour juste être confortable,
01:04:33être sûre, ne pas être attaquée.
01:04:35Et moi, je veux ça, en fait, sur tous les sujets.
01:04:39Donnez-nous des exemples, un peu, oui, par exemple.
01:04:41Voilà, Covid, par exemple, le traitement de crise sanitaire,
01:04:44les Gilets jaunes, mais aussi, le sujet sur le crâne.
01:04:48J'ai même vu ça parmi mes journalistes
01:04:51à tous les débuts du lancement de RT France,
01:04:54comme on était en équipe très nouveau, on ne se connaissait pas.
01:04:58Donc, il y a les journalistes qui sont venus
01:05:00des médias différents, il y a eu ceux qui ont travaillé sur BFM,
01:05:03il y a eu ceux qui ont travaillé dans la presse écrite.
01:05:06En tous les cas, ils ont tous un background différent.
01:05:10Et je me souviens qu'il y a eu une décision
01:05:13qui était prise par un journaliste de ne pas couvrir
01:05:15les manifestations à Moscou contre Poutine.
01:05:20Et moi, je me suis dit, mais pourquoi pas ?
01:05:23Et il m'a regardée comme ça, en fait.
01:05:25Il s'est dit, elle est là, elle ne va pas vouloir
01:05:28qu'on parle de la Russie, des manifestations anti-Poutine.
01:05:32Exactement, parce que je l'ai expliqué qu'en fait,
01:05:34il faut absolument parler de ces sujets.
01:05:36Ce qui n'est pas les parler, c'est ça, en fait,
01:05:38ce qui va attirer l'attention et dire,
01:05:40mais vous faites la censure d'un sujet important,
01:05:43finalement, faites la couverture factuelle.
01:05:45C'est ça, notre travail de journaliste.
01:05:47Donc, on n'a pas eu les sujets qui étaient interdits.
01:05:50Et cette haute censure, malheureusement, ça existe.
01:05:53Un autre problème, je pense que vous connaissez peut-être,
01:05:56mais en fait, l'information, d'où vient l'information ?
01:05:59Ça vient de l'agence des presses.
01:06:01En France, c'est AFP.
01:06:02En fait, il y a un réflexe de journalistes
01:06:05qui travaillent surtout pour les télés,
01:06:07mais probablement aussi par d'autres médias,
01:06:10de prendre, on dépêche des AFP, le copie-coller,
01:06:13on peut changer, et voilà, vous avez quelque chose.
01:06:15Mais en fait, attention, parce que c'est juste un point de vue.
01:06:18Il faut regarder un minimum d'eau,
01:06:20mais mieux trois sources d'information
01:06:22pour faire un sujet.
01:06:24Donc, oui, il y a plein d'échanges pour les journalistes.
01:06:27Autocensure, c'est hyper, hyper important.
01:06:30Et autocensure, à votre avis, quand vous regardez,
01:06:32parce que vous avez aussi vu les autres journaux,
01:06:34vous fréquentiez évidemment les gens,
01:06:37est-ce qu'à votre avis, ils ont peur du chef,
01:06:41du directeur en chef, certains, de l'actionnaire, de quoi ?
01:06:45Parce qu'évidemment, il faut gagner sa vie, disent-ils,
01:06:48mais alors, je ne dis pas, il y a des journalistes
01:06:50qui font formidablement leur boulot.
01:06:51Il faut toujours le dire.
01:06:53Je n'ai jamais de généralisation imbécile, abusive.
01:06:56Il y en a qui font très bien leur boulot,
01:06:57qui font des enquêtes formidables.
01:06:59Et puis d'autres, effectivement...
01:07:01Et à votre avis, c'est quoi ? C'est à quel niveau ?
01:07:03C'est au niveau de se dire, comme chez vous,
01:07:06ils se sont dit, tiens, Xenia Fedorova,
01:07:09on ne va pas, évidemment, parler de sujets qui fâchent en Russie.
01:07:11Donc, on ne va pas en parler, vous lui disiez non.
01:07:14Mais par exemple, vous l'avez senti sur les Gilets jaunes,
01:07:18sur votre travail sur la gestion du Covid ?
01:07:23Exactement, sur Gilets jaunes.
01:07:25Bon, comme je dis, moi, depuis le début,
01:07:28j'ai expliqué à mes journalistes qu'il n'y a pas de tabou.
01:07:31On peut discuter tout, on peut faire la couverture.
01:07:33Mais ce que je veux, parmi les confrères
01:07:36qui travaillent pour les autres chaînes,
01:07:37je pense que c'est plutôt la peur de...
01:07:40Oui, d'avoir des problèmes avec le management.
01:07:44Et après, il y a aussi les journalistes
01:07:46qui n'ont pas le...
01:07:50Comment dire ?
01:07:51Ils ne veulent pas avoir un point de vue qui est différent, en fait.
01:07:55Ils sont convaincus.
01:07:56Que du point de vue mainstream, que du point de vue dominant.
01:07:59Exactement, et pour eux,
01:08:00tous les autres points de vue sont inexistables.
01:08:03Ils n'ont pas le droit d'exister, en fait,
01:08:06parce qu'ils sont convaincus.
01:08:07Et en fait, ce n'est plus le journalisme,
01:08:09c'est une opinion, finalement.
01:08:11Et ça, ce qui m'a beaucoup surprise en France,
01:08:16c'est qu'il y a beaucoup d'opinions.
01:08:17Et ce n'est vraiment pas trop factuel.
01:08:20De temps en temps, c'est vraiment une opinion.
01:08:22Vous dire que c'est l'opinion qui l'emporte sur le factuel.
01:08:25Exactement.
01:08:26Ce qui m'intéresse, ce n'est pas la réalité,
01:08:27c'est mon point de vue sur la réalité.
01:08:29Et mon point de vue, c'est le bon.
01:08:30On peut regarder la visite d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis
01:08:34et comment c'était couvert par le média mainstream
01:08:37et comment c'était couvert par les médias américains
01:08:39et par les médias en général, partout.
01:08:41C'est très différent.
01:08:43Donc, je pense que le journaliste voit ce qu'il veut voir
01:08:45et attend ce qu'il veut attendre,
01:08:47sans garder l'esprit ouvert, sans poser les questions.
01:08:51Et de temps en temps,
01:08:52c'est très compliqué de penser contre nous-mêmes,
01:08:56contre soi-même.
01:08:57Et ça, c'est ce qu'il faut faire.
01:08:58Penser contre soi-même, c'est fondamental.
01:09:01Et se dire, là, oui, j'ai eu tort ou je me suis trompé, etc.
01:09:05C'est clair.
01:09:07Mais est-ce que vous avez eu...
01:09:08Quand vous avez... Justement, parlons-en,
01:09:10parce que vous citez d'ailleurs Emmanuel Macron
01:09:13qui a dit qu'une couverture qui était très suivie
01:09:18sur les Gilets jaunes, c'était celle de RT France.
01:09:20Vous dites que c'est même Macron qui l'aurait dit.
01:09:22Oui, il a dit, en face des journalistes,
01:09:24il a dit quelque chose comme, regardez,
01:09:26c'est plus BFM qui dévance, c'est Russia Today.
01:09:30Et en fait, il a fait une référence
01:09:33sur le succès qu'RT France a eu sur les réseaux sociaux.
01:09:37Vous étiez à combien ? Vous étiez suivie à l'époque ?
01:09:39Ah oui, on était plus qu'un million,
01:09:41assez vite sur YouTube de followers,
01:09:44mais des millions et des millions de vues.
01:09:47En fait, c'était un peu notre modèle
01:09:50parce qu'on était interdit, même sur le côté de diffusion,
01:09:54même avant la guerre en Ukraine,
01:09:56les seuls distributeurs qui nous ont accueillis,
01:10:00tous les débuts, c'était en fait Free qui était assez petit.
01:10:03Free, oui.
01:10:04Et après un an, je pense, ou un an et demi,
01:10:07on a signé avec Canal+.
01:10:08Et je suis très reconnaissante
01:10:10parce que Canal+, c'est une plateforme assez grande.
01:10:12Oui, bien sûr, importante.
01:10:14Mais on était obligés un peu à s'adapter,
01:10:16donc on a développé nos réseaux sociaux
01:10:18et c'est comme ça qu'on est devenus visibles.
01:10:20Et c'est aussi grâce à Gilets jaunes,
01:10:22parce qu'on a fait la couverture en direct,
01:10:25que les Français ont reconnu,
01:10:28on va dire, ça fait connaissance avec notre contenu.
01:10:31Oui, c'est ça.
01:10:32Effectivement, à l'époque des Gilets jaunes, c'est clair.
01:10:35Et à l'époque du Covid, est-ce qu'on vous a reproché
01:10:37d'avoir interviewé ou reçu tel ou tel professeur
01:10:42qui n'était pas dans la mouvance
01:10:44ou tel ou tel épidémiologue ou tel ou tel chercheur ?
01:10:47Oui, absolument.
01:10:48Je me souviens très bien qu'on a fait la référence,
01:10:51on a cité le professeur Raoul
01:10:53et là, on a été attaqués un peu par tous les côtés.
01:10:57Et c'était très compliqué, cette période.
01:11:00Je pense que c'était très challenging, challenge,
01:11:03beaucoup de choses pour tous les journalistes en général.
01:11:05Comment on peut traiter cette information
01:11:07sans tomber dans la désinformation ?
01:11:10Mais finalement, il y a eu des extrêmes énormes.
01:11:12Par exemple, c'était impossible de parler
01:11:14d'autres vaccins qui existaient sur le marché.
01:11:17Et il ne faut absolument pas parler de vaccins russes,
01:11:21il ne faut pas parler d'autres vaccins,
01:11:24et aussi les masques et tout ça.
01:11:28Donc je me souviens qu'on s'est permis de citer les experts,
01:11:32on s'est permis de faire un petit débat,
01:11:34mais évidemment que nous aussi, on a été obligés de suivre,
01:11:39comment dire, comme on était très surveillés par la Rome...
01:11:42De suivre des chemins...
01:11:43Un peu les chemins...
01:11:45Exactement.
01:11:46Et ça, c'était vraiment difficile et triste.
01:11:49Je crois que Maud Kofler, nous avons un appel.
01:11:52Un appel de Richard, qui appelle de Toulouse.
01:11:55Oui, bonjour Richard.
01:11:56Oui, bonjour à vous André,
01:11:58et en tout cas, heureux que vous soyez cet invité de marque.
01:12:03Oui, je voulais juste intervenir pour dire qu'en France,
01:12:07au-delà de l'autocensure,
01:12:09il y a un formatage de base des journalistes
01:12:12qui se fait à l'école du journalisme.
01:12:15Dans les écoles de journalisme, oui.
01:12:17Oui, je connais quelqu'un qui a fait les premières années,
01:12:20mais qui en est parti, qui ne s'est pas retrouvé,
01:12:22parce qu'elle avait déjà une forme d'ouverture d'esprit,
01:12:24qui n'a pas collé avec ce formatage.
01:12:27Mais l'autre point, c'est que Xéna Federba,
01:12:32elle s'est retrouvée au milieu d'une guerre,
01:12:34la guerre culturelle de reformatage des populations européennes,
01:12:40pour les amener vers une immigration massive,
01:12:42vers une gouvernance plus mondiale,
01:12:45en particulier avec le Covid.
01:12:47Et toute réaction qui était,
01:12:49ou tout élément qui pouvait aller contre
01:12:51cette anthropomie massive,
01:12:55supportée par l'équipe Biden et ses supports,
01:12:59se sont retrouvées en première ligne.
01:13:02Mais moi, ce que je veux dire, c'est que les 8 ans de RT,
01:13:05en particulier avec l'arrivée de Taddeï,
01:13:07là, c'était un coup de maître,
01:13:08ça a ouvert des esprits.
01:13:11Et aujourd'hui, ils sont là, ils ne sont pas très visibles,
01:13:13mais j'en croise de plus en plus,
01:13:15et de gens qui continuent de vous suivre, d'ailleurs, sur le net,
01:13:19parce qu'on cherche de l'info un peu partout.
01:13:21Et en tout cas, moi, je ne peux que vous remercier
01:13:25de tout ce que vous avez pu nous apporter
01:13:28en ouverture dans cette période.
01:13:30Et on est au moment de vérité aujourd'hui,
01:13:32où on voit qu'on est au basculement.
01:13:35Mais en tout cas,
01:13:37il y a eu, peut-être, vraiment, pour nous, des résistants.
01:13:41Des résistants.
01:13:43Eh bien, Richard, vous voyez Xenia,
01:13:45qu'il ne faut jamais désespérer.
01:13:46Merci beaucoup.
01:13:47Je suis tout à fait d'accord avec vous
01:13:49sur les côtés de formation.
01:13:51En fait, je veux ça, les journalistes qui sont venus
01:13:54juste après les écoles,
01:13:55ils étaient déjà fermés dans un sens.
01:13:58Et c'était compliqué pour eux,
01:13:59parce que j'étais obligée de les apprendre les choses à nouveau,
01:14:03comment il faut traiter certaines informations.
01:14:06Mais c'est un vrai problème.
01:14:07Et pour RT, bon, il n'y a plus RT France.
01:14:10C'est vrai que RT, la groupe a relancé
01:14:12la chaîne en français depuis Moscou.
01:14:14Cela dit, peut-être un jour, ça peut revenir, rien ou non.
01:14:16Franchement, je suis plutôt pessimiste sur ce sujet.
01:14:18Je pense qu'après...
01:14:20Vous pensez que la page est tournée ?
01:14:23Je pense que pour la dirigeante du groupe à Moscou,
01:14:27je ne vois pas comment ils peuvent faire confiance
01:14:31aux autorités françaises après qu'on a investi beaucoup d'argent.
01:14:36Parce qu'on a installé, on a acheté l'équipement,
01:14:39on a installé le studio, on a ouvert les postes de travail
01:14:41pour les journalistes français.
01:14:43Et en fait, quand notre chaîne a été sanctionnée,
01:14:46on avait encore de l'argent sur les comptes.
01:14:48Les comptes étaient gelés.
01:14:50De l'argent a été pris par l'État.
01:14:53Et en fait, ils sont utilisés en partie pour licencier les journalistes.
01:14:57Le reste, je n'ai aucune idée.
01:14:59D'accord.
01:15:00Je ne vois pas.
01:15:01En fait, vous n'avez pas été licenciée
01:15:03parce que vous étiez en cessation de paiement ou tout ça.
01:15:06Ce n'était pas votre problème, vous.
01:15:08Non, mais exactement.
01:15:09On n'était pas bankrupt, comme on dit en français.
01:15:13On a eu toujours de l'argent.
01:15:15On pouvait tenir encore un minimum six mois avec notre chaîne.
01:15:19Voilà, c'est pour ça, je pense, qu'on a été aussi arrêtés.
01:15:21Et alors, à votre avis, est-ce que vous vous sentez aujourd'hui ?
01:15:25Xénia, vous vivez en France.
01:15:27En tout cas, vous n'êtes pas retournée en Russie.
01:15:29Vous continuez à vivre en France.
01:15:31Et ça va, vous êtes bien en France.
01:15:33Écoutez, je ne peux pas dire que je suis bien
01:15:35parce que le niveau d'érosophobie après 2022
01:15:39est vraiment incroyable.
01:15:41Vous vous sentez aujourd'hui dans la vie quotidienne,
01:15:43avec ce qui se passe, tout ce qui se passe ?
01:15:45Écoutez, pour moi, je pense que la situation est devenue un peu mieux.
01:15:49Mais comme moi, j'étais la patronne des RT France,
01:15:52journaliste russe et personne un peu publique,
01:15:55je pense que c'est peut-être différent pour moi.
01:15:57Mais toujours, sur les réseaux sociaux,
01:15:59je reçois chaque jour des messages pas très gentils
01:16:04du côté des gens pro-ukrainiens, des Français qui pensent
01:16:07qu'il faut absolument aller en guerre
01:16:09pour mettre l'économie de la Russie en genoux, etc.
01:16:13Après, je parlais avec des amis russes.
01:16:17Ce qu'ils ont vécu, c'était difficile pour eux
01:16:20parce que même ceux qui ne sont pas travaillés du tout pour RT,
01:16:24mais habités en France depuis des années, 20 ans, 30 ans,
01:16:28leur compte était fermé pour les prétextes...
01:16:32Leur compte a été fermé, même s'il n'était pas sous sanction exacte.
01:16:36Par exemple, il y a une marque Société Générale,
01:16:38je pense, qui a fermé les comptes.
01:16:39Et après, il y a eu les situations...
01:16:42Non, mais c'est compliqué, c'est juste...
01:16:44C'est difficile pour moi à comprendre
01:16:45comment c'est possible quand...
01:16:47Je pense que c'est à cause des médias, les couvertures,
01:16:49mais comment les gens deviennent assez agressifs...
01:16:53Je ne comprends pas comment...
01:16:55...que c'est à cause...
01:16:57...mais comment...
01:16:59...c'est...
01:17:00...
01:17:03Non, je...
01:17:05...
01:17:07Parce que je voulais écrire cette livre,
01:17:09je voulais la publier et je voulais...
01:17:12Je ne voulais pas, en fait, tourner la page tout de suite
01:17:15parce que je sentais que ce n'était pas fini.
01:17:17Cette histoire n'est pas finie.
01:17:19On ne peut pas... Je peux évidemment retourner à Moscou,
01:17:22continuer à travailler pour la Groupe,
01:17:24avec Stabilité, avec les amis autour de moi,
01:17:27c'est un problème, mais moi, je faisais un chemin
01:17:29un peu plus compliqué parce que je pense
01:17:31que c'est absolument important
01:17:32de parler de ce qu'on a vécu en tant que journaliste.
01:17:37Finalement, on verra si cette livre va plaire aux Français.
01:17:43Il faut que je dise que ce n'est pas un livre contre la France.
01:17:46J'aime beaucoup la France et je suis russe
01:17:49et je veux juste partager exactement mon expérience.
01:17:53J'ai vécu, peut-être, je l'ai déjà dit à l'époque,
01:17:57que nous sommes les premières, il y aura les autres.
01:18:00Aujourd'hui, on voit qu'il y a des problèmes, c'est vite.
01:18:03Est-ce que CNews sera la prochaine ? Je ne sais pas.
01:18:05J'espère que non, mais en fait, la direction qui était prise,
01:18:08c'est ça, malheureusement.
01:18:10C'est vraiment la question qu'on peut absolument se poser.
01:18:13On va continuer à en parler avec vous, Zénaphore Fédorova,
01:18:17avec nos auditeurs.
01:18:20Ils peuvent appeler au 0826-300-300.
01:18:23Merci à...
01:18:26J'ai...
01:18:27...300...
01:18:29...mode...
01:18:31...que c'est...
01:18:33...liberté...
01:18:35...et ce que...
01:18:37...ça nous concerne tous.
01:18:41-"Sud Radio Bercoff", dans tous ses états,
01:18:43midi, 14h.
01:18:44André Bercoff.
01:18:46Eh bien, pas seulement André Bercoff,
01:18:49mais vous, auditeurs et résistants de Sud Radio
01:18:52et Zénia Fédorova pour son livre
01:18:55Liberté, Expression, sous Conditions,
01:18:58banni aux éditions Fayard, qui viennent de paraître.
01:19:01C'est vraiment une expérience, Zénia Fédorova,
01:19:03que vous racontez.
01:19:04Mais on peut quand même se dire, oui, d'accord, très bien,
01:19:07c'est effectivement ce qui s'est passé.
01:19:10On ne peut pas dire que ce soit enthousiasmant,
01:19:12vraiment, c'est le moins qu'on puisse dire,
01:19:15de fermer un média comme ça, justement,
01:19:17sans sanction, enfin, sans...
01:19:18Pardon, sans leur avoir reproché quoi que ce soit
01:19:21de précis et de terrible.
01:19:23C'est le moins qu'on puisse dire.
01:19:24Mais enfin, quand même, Zénia Fédorova,
01:19:27en Russie, on ne peut pas dire que ce soit
01:19:30la démocratie la plus totale.
01:19:32Je veux bien qu'il y ait des journaux d'opposition,
01:19:34mais on sait quand même comment ont été traités
01:19:37certains opposants.
01:19:38On sait très bien que c'est plus compliqué.
01:19:40Je ne veux pas parler de l'Union soviétique.
01:19:43On n'est plus en Union soviétique.
01:19:44Enfin, quand même, il y a une espèce de tradition autocrate
01:19:48qui a été très forte en Russie.
01:19:49Alors, est-ce que, vraiment,
01:19:51c'est pas non plus, pour vous, deux poids, deux mesures ?
01:19:54En fait, c'est intéressant qu'ils vont me parler
01:19:57de l'Union soviétique, parce que je pense que l'idée
01:20:00que la Russie est toujours en façon d'Union soviétique...
01:20:03Il y a une idée ici, en Europe, en France.
01:20:06Moi, je tenais à l'Union soviétique.
01:20:08Evidemment que je ne me souviens pas trop de cette époque.
01:20:11Vous aviez 10 ans au moment de l'effondrement de l'URSS.
01:20:15Ah bah, oui, exactement.
01:20:17Je pense que j'avais 10 ans, peut-être pas encore 10 ans.
01:20:20Mais la problématique...
01:20:23En fait, ce que je pense est vrai,
01:20:27c'est que les Russes sont un peu vaccinés
01:20:30contre la propagande et la désinformation
01:20:34grâce à cette période soviétique.
01:20:36Je vais revenir sur la côté de la liberté d'expression aussi.
01:20:40C'est juste qu'aujourd'hui,
01:20:41je me sens que les Russes sont beaucoup mieux informés
01:20:45qu'est les Français, en fait.
01:20:47Ah bon, carrément ?
01:20:48Exactement, parce que les Russes,
01:20:50ils cherchent les sources d'informations différentes.
01:20:53Ils les trouvent et regardent.
01:20:54Ils ont Internet, ils ont les réseaux, ils ont tout ça.
01:20:58Exactement, et en plus, il y a les experts sur les plateaux.
01:21:01Ce que je vois, par exemple, une chaîne chez vous
01:21:04qui s'appelle LCI,
01:21:06qui prend des petits extraits d'une talk show en Russie
01:21:09pour donner l'impression que tous les médias russes ont fait ça.
01:21:13En fait, non.
01:21:14Il y a beaucoup de médias qui sont divers.
01:21:16Après, c'est vrai qu'il y a eu plein de médias
01:21:18qui étaient financés par les Américains,
01:21:20qui étaient financés, qui étaient opponents à Poutine.
01:21:24Tous ceux qui étaient présents sur les paysages audiovisuels russes
01:21:28décidaient de partir avec la loi,
01:21:31après le début de l'opération militaire,
01:21:33avec la loi qui interdit le fake contre l'armée.
01:21:37Contre l'opération.
01:21:39Donc, ils ont pris la décision de partir.
01:21:41Ils continuent la diffusion en russe depuis les pays baltes.
01:21:45Ils sont toujours sponsorisés par les NGOs
01:21:48qui viennent des Etats-Unis, des fonds de Soros.
01:21:51On peut regarder.
01:21:52Ils sont tous là pour contradictoire.
01:21:54Justement, vous dites que, quelque part,
01:21:56c'est intéressant, Xenia, justement,
01:21:58puis on a des appels, évidemment, qui sont là.
01:22:01Vous dites qu'en fait, à cause de l'époque Pravda,
01:22:05l'époque Staline et autres, et Brezhnev et compagnie,
01:22:09vous dites que le public russe, aujourd'hui,
01:22:12il est plus ouvert, il est vacciné
01:22:14contre la vérité révélée quelle qu'elle soit.
01:22:17Exactement.
01:22:18Et je trouve que c'est très intéressant des paradoxales, en fait.
01:22:21Mais c'est comme ça.
01:22:23C'est comme ça, les Russes, ils ont un esprit...
01:22:26Nous avons un esprit critique
01:22:28que je pense qu'il est beaucoup plus développé
01:22:30qu'il est les Européens.
01:22:34Les débats, par exemple, dans les chaînes russes ou dans les médias,
01:22:37il y a des débats contradictoires.
01:22:39On peut attaquer, franchement, on peut attaquer Poutine.
01:22:42Enfin, attaquer...
01:22:44Poutine a été attaqué pour des années
01:22:47par les médias d'opposition, et rien n'est arrivé.
01:22:51Aujourd'hui, la situation particulière,
01:22:53il y a une loi, il y a une opération militaire qui est en train.
01:22:56Je pense que quand il y a une guerre,
01:22:58je pense que la loi change un peu partout.
01:23:00Pas seulement en Russie, mais en Europe aussi,
01:23:02aux Etats-Unis aussi, etc.
01:23:04Donc, il y a les règles à suivre, évidemment.
01:23:06Et ce que je peux vous dire de mon expérience en moi,
01:23:10j'ai jamais vécu ce que j'ai vécu en France, en Russie.
01:23:13Et même après l'interdiction des RT France,
01:23:17il n'y aura pas...
01:23:19Les journalistes français étaient toujours accrédités.
01:23:23Donc, il y a eu un sujet avec, je pense, le journaliste Le Monde,
01:23:27qui...
01:23:28L'accréditation n'était pas renouvelée,
01:23:30mais c'était, en fait, en mesure de miroir,
01:23:35comment dire, de réponse pour un journaliste russe
01:23:38qui n'a pas reçu l'accréditation.
01:23:40Je crois qu'on a...
01:23:42Vous avez un appel de Patrick qui appelle de Paris.
01:23:45Oui, bonjour, Patrick.
01:23:46Oui, bonjour.
01:23:48Voilà, donc, moi, je voulais,
01:23:50en miroir au témoignage de votre invité,
01:23:55parler de ce que je ne peux pas appeler autrement que la censure
01:23:59sur ce qui se passe au Brésil.
01:24:01Ça fait six ans que j'essaie d'en parler.
01:24:03J'ai écrit à peu près à tous les journalistes,
01:24:06pas de Français Navarres,
01:24:08mais je dirais tous les journalistes
01:24:10qui peuvent, disons,
01:24:12relater ce genre de problème.
01:24:16Et, bon, là, je termine d'écrire un livre,
01:24:19mais personne ne veut entendre parler du Brésil.
01:24:21C'est absolument incroyable.
01:24:23Écoutez, Patrick, on ne va pas trop parler du Brésil,
01:24:25mais je vous promets qu'en votre livre,
01:24:27si votre livre est terminé,
01:24:28et même s'il n'est pas tout de suite publié,
01:24:31vous venez, vous en parlez,
01:24:32on en parlera ensemble, vous appelez Maud Koffler,
01:24:35et on en parlera ensemble.
01:24:37Donc, voilà, on prendra le temps de le faire,
01:24:39et je vous le promets.
01:24:41Très bien, je vous l'envoie la semaine prochaine.
01:24:43Eh bien, formidable.
01:24:44Xenia Fedorova,
01:24:47on arrive au terme de cette émission, effectivement.
01:24:49Ce livre, vous l'avez écrit
01:24:50parce que vous lui avez donné votre...
01:24:52Effectivement, votre vérité,
01:24:54votre expérience, ce que vous avez vécu.
01:24:57Et, au fond...
01:24:59Donc, si je comprends bien, la liberté, c'est un sport de combat.
01:25:02Ça doit se pratiquer tous les jours.
01:25:04Malheureusement, oui.
01:25:06Ce n'est pas absolu, et on a parlé un petit peu avant
01:25:08qu'aux États-Unis, c'est beaucoup plus facile
01:25:11de s'exprimer qu'en Europe, aujourd'hui.
01:25:14RT France n'est pas interdit aux États-Unis.
01:25:16Non, en fait, RT Américains n'étaient pas interdits.
01:25:19Bon, il y a eu une statue d'agent étrangère,
01:25:22mais, en fait, ils pourraient continuer leur travail.
01:25:25Et c'est quand même révélateur.
01:25:28Ça montre le niveau des libertés qui sont aujourd'hui en Europe.
01:25:32C'est vrai. En tout cas, écoutez, censure,
01:25:35auto-censure, soyons clairs,
01:25:37nous sommes, de toute façon, contre les envoyeurs de censure.
01:25:42Et pas les renvoyeurs d'ascenseur.
01:25:44Mais c'est vrai que c'est quelque chose, quand même,
01:25:47dont il faut se prémunir.
01:25:49Et il faut être extrêmement vigilant.
01:25:51Merci, Xénia Federova, merci de votre témoignage.
01:25:54Voilà, je rappelle, banni.
01:25:56Liberté d'expression sous condition, c'est paru chez Fayard.
01:26:00Lisez-le. Vraiment, on apprend beaucoup de choses.

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