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00:00:00La liberté d'expression est en danger et j'ai besoin de vous pour la faire vivre.
00:00:06On peut être tout, vous compte.
00:00:07Il ne faut pas exagérer non plus.
00:00:09On va essayer de fixer des règles pour cet échange.
00:00:10Présentez-vous !
00:00:11Parce que le patron, c'est moi, on dirait Donald Duck.
00:00:14Si vous commencez à me présenter comme ça d'entrée de jeu, je trouve ça un peu déplorable, mais ce n'est pas grave.
00:00:17C'est moi ! Je suis le monsieur !
00:00:20Boire Jordan Bardella, président d'un parti fondé notamment par d'anciens collabos, il faut le rappeler.
00:00:25Ne laissez pas la censure gagner, je compte sur vous.
00:00:27La France doit s'habituer au fait que nous restons.
00:00:29On vous invite pour vous donner la parole.
00:00:30Ils ne se rendent pas compte de ce que nous avons préparé, c'est-à-dire nos enfants.
00:00:34Alors je regrette de m'être énervé, mais je regrette aussi de ne pas lui avoir mis ma main dans la gueule.
00:00:36Nous sommes en guerre.
00:00:38Ah là là, c'est doux, c'est beau, c'est généreux, c'est paisible, c'est acidulé, voilà.
00:00:45C'est le climat, c'est le climat.
00:00:47Mais en attendant, en attendant, cap pour le Maroc où notre président bien-aimé s'en est allé avec 122 invités par lui.
00:00:55Effectivement, nous allons en parler parce qu'il y a eu quelques échanges.
00:00:59Notamment, ça a provoqué quelques polémiques du côté Yassine Benattar, l'humoriste, et puis d'autres.
00:01:07Alors on va savoir pourquoi.
00:01:09Et pourquoi un président n'a-t-il pas le droit de voyager, mais en fait, va-t-il emporter à chaque fois 122 personnes, 123 personnes ?
00:01:18Et on va en parler de ce voyage.
00:01:20Après tout, c'est important, la France, le Maroc.
00:01:23Mais à quel prix, justement ?
00:01:26Et puis, et puis, nous allons parler de quelque chose qui est beaucoup plus grave, les agriculteurs.
00:01:33Est-ce qu'on est en soins palliatifs ?
00:01:35Est-ce qu'on est dans les soins terminaux ?
00:01:36Est-ce qu'on est au bord de l'agonie de cette France qui fut pendant des siècles un pays agricole ?
00:01:42Alors c'est fini, rideau, la comédie infinitale, the game is over.
00:01:48Je crois pas.
00:01:49On va en parler avec le journaliste et agriculteur Jean-Paul Pelleras.
00:01:53Et puis, nous allons parler, évidemment, des perles.
00:01:55Hollande, François Hollande à l'Assemblée.
00:01:56Un vote, un vote, mais oui, mais on a le droit, qu'est-ce que vous voulez ?
00:02:00Après tout, à des moments, on est un peu fatigué.
00:02:03Voilà, c'est comme ça.
00:02:04Et puis, la maison des mondes africains, elle va remplacer la maison de la monnaie, on ne sait pas.
00:02:09Et puis, la censure, la censure.
00:02:10On va en parler aussi avec le livre de Jordan Bardella.
00:02:13Censure ou pas censure, je ne sais pas.
00:02:15Et puis, on va recevoir en seconde partie la vice-présidente du groupement des hôtelleries et restaurations de France.
00:02:22Les restaurateurs.
00:02:24Les restaurateurs, au fond, on en a beaucoup parlé pendant la crise du Covid.
00:02:27Vous vous rappelez, le confinement, etc.
00:02:29On leur a donné, paraît-il, des prêts.
00:02:33Et puis, il y a eu les Jeux olympiques.
00:02:34Alors, comment ça s'est passé pendant les Jeux olympiques, où tout le monde était content ?
00:02:39Tout le monde ? Pas vraiment.
00:02:41Pas vraiment les restaurateurs, pas vraiment les hôteliers.
00:02:43Quels sont effectivement leurs problèmes ?
00:02:46Alors qu'il faut rappeler que la restauration française a été mise au rang, et très, très bien, du patrimoine immatériel de l'UNESCO.
00:02:55On va parler de tout ça.
00:02:56Voilà.
00:02:57Et bon appétit.
00:03:02Sud Radio, 20h21, but football club, Lionel Rousseau.
00:03:09« Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau. »
00:03:22Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:26« Les voyages officiels, ça forme la jeunesse. Mais pas seulement que la jeunesse.
00:03:30C'est la preuve, c'est que là, Emmanuel Macron, Brigitte Macron et leur suite, avec 122 personnes, 122 personnalités, excusez-du-peu,
00:03:40sont au Maroc, à l'invitation du roi du Maroc.
00:03:45Alors, qu'est-ce qui se passe ? Il se passe des choses, il va y avoir des traités, il y a eu des discours, et puis il y a eu des polémiques.
00:03:50Alors, on va en parler tout de suite. »
00:03:52Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:55Le fait du jour.
00:04:00« Et oui, il faut dire que la musique, elle est magnifique, là-bas au Maroc, les danses et tout ça, il y a vraiment une atmosphère tout à fait extraordinaire.
00:04:13Et j'ai envie de dire un mot, parce qu'on parle toujours des Arabes, de ceux-ci, des Juifs et tout ça, mais il y a une culture arabique extraordinaire,
00:04:20et personne n'en parle jamais, y compris ceux qui défendent la cause. C'est quand même assez étonnant.
00:04:26Mais revenons, revenons à ce voyage. Alors voilà, il y a donc 122 personnalités qui ont accompagné Emmanuel Macron.
00:04:34Bon, ben il a besoin d'avoir ses amis avec lui, ou ses relations, etc.
00:04:38Alors, il y avait qui ? Ben il y avait, vous avez entendu parler un peu partout, il y avait 9 ministres, 9 ministres dont Rachida Dati, Bruno Retailleau,
00:04:48il y avait le multimilliardaire Rodolphe Saadé, qui a aujourd'hui BFM TV et RMC,
00:04:53il y avait Jacques Langue, l'ancien ministre de la Culture, et aujourd'hui président de l'Institut du Monde Arabe,
00:04:58il y avait Bernard Hellevy et Ariel Dombasle, Jamel Débouze, Thierry Reiner, Edgar Morin, Gérard Darmon, etc., etc., etc.
00:05:07Des judokas, des Pierre Assouline, etc. Le président du BDEF, Patrick Martin, Patrick Pouyanné, le président de Total, très bien, alors voilà, que du bon monde.
00:05:19Mais, et puis il y a des gens controversés. Alors, controversés ou pas, je ne sais pas, on dit tiens, il y a le vaudreur François-Marie Bagné.
00:05:26Je rappelle que François-Marie Bagné a été condamné en 2016 pour abus de faiblesse sur la multimilliardaire Liliane Bettencourt.
00:05:33Et puis il y a l'ex-député LROM Magid El Gherab, qui avait été condamné en 2022 pour violence, il était toujours là, il avait tapé Boris Faure, je crois, avec son casque de motard.
00:05:48Et puis, et puis, il y a celui qui provoque un peu la controverse, c'est l'humoriste Yacine Bellatar.
00:05:56Alors lui, il a été condamné, effectivement, en septembre 2003 à 4 mois de prison avec sursis pour menace de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.
00:06:05En 2008-2019, bon, il est là. Et apparemment, il y a eu une petite polémique sur BFM où Benjamin Duhamel, hier, le journaliste Benjamin Duhamel, interrogeait justement Yacine Bellatar. Écoutez.
00:06:19— Et vous êtes au Maroc aujourd'hui parce que vous accompagnez le président de la République à l'occasion de sa visite d'État. Vous êtes vous-même franco-marocain.
00:06:26Une présence qui suscite beaucoup de commentaires, on va y revenir. D'ailleurs, vous ne faisiez pas partie de la première liste donnée par l'Élysée pour indiquer à la presse les membres de la délégation.
00:06:34J'ajoute que l'entourage du président dit que votre présence ne vaut en aucun cas, je cite, « adhésion à vos idées ». Il n'assume pas que vous soyez là, que vous fassiez partie de cette délégation ?
00:06:45— C'est sûr, Benjamin, que si vous commencez à me présenter comme ça d'entrée de jeu, je trouve ça un peu déplorable. Mais c'est pas grave.
00:06:50— J'expliquais le controversé, Yacine Bellatar. — Non, non. Vous prenez ce qui vous arrange dans la controverse.
00:06:55— Non, je crois pas. On a plus qu'un sentiment que l'Élysée n'assume pas le fait que vous fassiez partie de cette délégation aux côtés du président de la République.
00:07:04— C'est vous qui n'assumez pas l'idée de voir des gens qui s'appellent Yacine Bellatar ou tout autre nom à consonance être autre chose que des cibles et être éliminés du débat public.
00:07:15— Yacine Bellatar, on va essayer de fixer des règles pour cet échange qu'on a. Et on vous invite pour vous donner la parole. Il n'y a aucune volonté de ma part de cibler qui que ce soit.
00:07:25J'ajoute que dans cette délégation, il y a Jamel Debbouze, Tarek Ben Jelloun, tous deux franco-marocains, et qu'il n'y a pas ce type de controverses.
00:07:32— Vous avez organisé une manifestation contre l'islamophobie en France. Ça vous dérange. Je sais que vous faites pas d'audience sans l'islam.
00:07:39Alors je vous explique maintenant une fois... — Yacine Bellatar.
00:07:42— Alors on arrive aux manifestations contre l'islamophobie. On lui dit alors « Vous étiez là ». Mais je crois que Benjamin Duhamel a quand même posé une question de bon sens sur l'Élysée.
00:07:52L'Élysée qui fait savoir par un communiqué – en tout cas, qui fait savoir – que la présence de Yacine Bellatar ne vaut en aucun cas adhésion à ses idées.
00:08:04Attendez. Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Il y a 122 personnes qui sont là. Personnalités invitées par Emmanuel Macron et la présidence.
00:08:11Est-ce que ces 122 personnes ont été choisies en fonction de l'adhésion de Macron à leurs idées ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:08:20Où il accepte, où il n'accepte pas ? Où il invite, où il n'invite pas ? C'est là, encore une fois, cette espèce de deux poids, deux mesures,
00:08:26cette espèce de petite tartufferie, petite hypocrisie entre amis. Attendez. Vous assumez. Vous assumez. Vous dites « Voilà, j'ai invité telle, telle, telle et telle. »
00:08:35Et puis voilà. Car tel est mon plaisir, si on veut croire que c'est Louis XIV. Car telle est la nécessité de la politique, si l'on veut croire qu'il est un politique.
00:08:43Mais qu'est-ce que c'est que cette espèce de « Ah oui, on fait ça, mais on n'a pas ça », etc., etc. Et je vais vous donner un autre exemple.
00:08:52Un autre exemple de ça où Emmanuel Macron... C'est intéressant. Ce n'est même pas le « en même temps ».
00:08:57C'est la force centrifuge des idées qui tourne autour de sa tête d'une manière qui devient extrêmement incontrôlable.
00:09:04Et la preuve, c'est qu'il a fait un discours devant l'Assemblée nationale marocaine, devant le Parlement morocain.
00:09:10Et voici ce qu'il a dit, notamment sur Andalouse. Vous savez, quand l'Espagne avait été conquise par les Arabes. Voici ce qu'il dit.
00:09:19— Est-ce que les années de l'Andalouse ont fait de l'Espagne et du sud de la France un terreau d'échange avec votre culture ?
00:09:25La Giralda de Séville, les Éliches bleues et les Patios ouvragés du sud en restent toujours le somptueux témoignage architectural.
00:09:33— Voilà. Et il parle d'Andalouse, etc. Mais bien sûr, il aurait pu continuer, Emmanuel Macron. Il faudrait lire à celui qui écrit le discours, quand même.
00:09:43L'Andalouse a été effectivement une période de colonisation arabe de l'Espagne. Mais il faut le dire aussi, parce qu'il faut être vraiment là-dessus objectif,
00:09:51une colonisation qui a valu une culture arabo-espagnole, appelons-le comme on veut, très riche, très très riche.
00:10:00Il y a eu des œuvres tout à fait fascinantes, que ce soit des œuvres architecturales, que ce soit des écrits, que ce soit...
00:10:08C'était quand même une époque où il y avait une espèce d'ouverture. Ce n'était pas du tout la fermeture totale. Alors il y a eu effectivement...
00:10:15Il y avait des oppressions. Il y avait des choses qui n'allaient pas, je veux dire, l'application effectivement d'un certain nombre de règles, chariaisques ou autres.
00:10:27Mais l'important, c'est qu'Andalouse a été effectivement une période aussi d'ouverture et aussi d'épanouissement de cette culture arabe
00:10:35dont personne ne parle plus, y compris, je dois dire, un certain nombre d'intellectuels arabes qui feraient mieux de s'occuper d'enrichir la culture
00:10:44et de dire ce que c'est plutôt que de faire des polémiques qui ne servent à rien. Mais alors, ce qu'on peut se demander, c'est pourquoi Emmanuel Macron dit
00:10:54l'Andalouse, c'était formidable, cette période formidable. Mais pourquoi en même temps, enfin même temps, il y a quelques années, mais il n'a pas changé d'avis,
00:11:02il va en Algérie, là, ce n'était pas au Maroc, et il dit la colonisation française a été un crime contre l'humanité. Il l'a dit.
00:11:11Et il a dit. Alors, qu'est-ce que c'est, encore une fois, ces deux points de mesure ? Je rappelle, c'est très intéressant.
00:11:17Il y a des invités. Oui, on a invité effectivement Benalla, Yassine Benatar, pardon, pas Benalla, mais Yassine Benatar.
00:11:25Et on a invité MJ Delgarab, qui avait été aussi, je rappelle, condamné. Et puis on a invité François-Marie Bagné. Bon, ben c'est comme ça.
00:11:32Et alors là, on n'assume pas. On n'assume pas. On dit non, non, non. On ne partage pas les idées de Yassine Benatar.
00:11:39En revanche, quand on va en Algérie et qu'on dit la colonisation a été un crime contre l'humanité, ça a été terrible ce qu'ont fait les Français en Algérie,
00:11:48ils n'ont fait que du mal. Et ils savent que c'est faux. Ils savent que c'est beaucoup plus compliqué que cela. L'histoire est beaucoup plus compliquée.
00:11:54Ce n'est pas du noir et blanc, justement. Ce n'est pas du binaire. Ce n'est pas du manichéisme imbécile. Et ben là, voilà, ça passe crème.
00:12:02Non, ce n'est pas possible. Il faut quand même, quand on est responsable politique, quand on assume le destin d'un pays,
00:12:10parce que le président de la République aujourd'hui, avec la Ve République, assume, qu'on le veuille ou pas, le destin du pays, la bonne marche du pays.
00:12:17Alors on ne fait pas n'importe quoi. On ne va pas vraiment dans des extrêmes comme ça. Et je rappelle une chose aussi.
00:12:26Vous voyez, il faut parler un peu chiffre, c'est intéressant. La Cour des comptes s'est penchée sur les finances de l'Élysée.
00:12:33L'activité de la présidence a coûté 125 millions en 2023. Mais parlons simplement des déplacements.
00:12:40Le budget dédié aux déplacements présidentiels, aux déplacements, a été, écoutez-moi bien, en 2023, de 23,2 millions d'euros.
00:12:51Et combien c'était en 2022 ? Eh bien en 2022, c'était la moitié. C'était la moitié de 7,1 millions d'euros.
00:12:59C'est-à-dire que le budget des déplacements, dont celui du Maroc, là, là on est en 2024,
00:13:05eh bien c'était en 2023, encore une fois je le rappelle, 23,2 millions d'euros, et c'était la moitié, la moitié en 2022.
00:13:14Alors qu'est-ce qui se passe ? De deux choses l'une. Où Emmanuel Macron a décidé de se déplacer, et c'est tout à fait légitime,
00:13:23il représente la France, mais enfin, à un moment donné, très sincèrement, sans se fatiguer, on a vraiment besoin de ces 122 personnes.
00:13:31Vous aviez vraiment besoin, c'est très bien, ces philosophes, ces intellectuels, ces sportifs, tout ça, ces amuseurs, ces comédiens, tout ça,
00:13:41mais franchement, on parle de la dette, on parle de tout ce qui se passe, on parle de la France, je ne parle même pas des souffrances de la France,
00:13:49on va en parler avec les agriculteurs, mais franchement, inviter 122 personnes, mais attendez, à ce moment-là, mais ouvrez les vannes !
00:13:58Invitez-nous ! On serait ravis d'aller au Maroc, je suis sûr, d'ailleurs, les gens qui sont avec moi seraient ravis de passer quelques jours au Maroc.
00:14:06J'exagère à peine, je fais à peine de la démagogie, mais il faut dire et il faut être, il faut faire de la démagogie quand on voit ça,
00:14:16quand on voit des choses, des gens qui ne sont pas assumés et qui sont dans le cortège, des budgets qui explosent,
00:14:24et franchement, et puis des deux poids, deux mesures dans les hommages, alors oui, la France doit effectivement se fouetter,
00:14:35amener Maher avec les disciplines, comme disait Molière dans Tartuffe, et d'un autre côté, oui, c'est très bien ce que vous avez fait en Espagne,
00:14:43c'est parfait, c'est magnifique, c'est beau, on voit les éliges, on voit tout ça, et alors en revanche, la France, en Algérie,
00:14:49ah, c'est criminel, c'est lamentable et tout ça. Enfin écoutez, est-ce qu'on peut arrêter, à un moment donné, le masochisme ambiant ?
00:14:57Ce serait pas mal, il faut savoir un peu, raison gardée.
00:15:01Et vous souhaitez réagir ou poser une question, n'hésitez pas à nous appeler au 0 827 300 300,
00:15:06dans quelques instants, André Bercoeuf reçoit Jean-Paul Pelleras, le journaliste spécialiste de l'agriculture.
00:15:13Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:15:21Sud Radio Bercoeuf, dans tous ses états.
00:15:24Alors franchement, pour une fois, on peut se demander, est-ce que les carottes ne sont pas cuites, pour les agriculteurs ?
00:15:29Les agriculteurs, l'agriculture française est exsangue, à l'agonie.
00:15:3470% des agriculteurs sont en difficulté financière, contre 40% en février dernier.
00:15:41En février dernier, c'est-à-dire il y a quelques mois.
00:15:44Qu'est-ce qui se passe ? On en a déjà beaucoup parlé, mais on va en parler plus encore,
00:15:49parce que c'est pas possible de laisser ce qui a été l'âme de la France pendant des siècles, en train de mourir.
00:15:56A tout de suite.
00:15:58Sud Radio André Bercoeuf.
00:16:01Bercoeuf, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:16:21On l'aime, on l'aime, mais on n'a pas tellement envie de l'entendre, cette marche funèbre de Chopin.
00:16:27On se pose vraiment des questions, les agriculteurs.
00:16:31Bonjour Jean-Paul Pelleras.
00:16:33Bonjour André Bercoeuf.
00:16:35Je suis toujours heureux de vous recevoir.
00:16:37Vous êtes journaliste, vous êtes spécialiste de l'agriculture, vous avez été vous-même agriculteur.
00:16:42Et je voudrais rappeler quelques chiffres, simplement.
00:16:45Jean-Paul Pelleras, que vous connaissez, mais que peut-être un certain nombre d'auditeurs
00:16:50et de résistants de Sud Radio ne connaissent pas.
00:16:53Nombre d'agriculteurs en France.
00:16:55En 1980, 1,2 million.
00:16:58En 2024, 400 000.
00:17:01Moins 66 % d'agriculteurs en 40 ans.
00:17:06Nombre de fonctionnaires du ministère de l'Agriculture.
00:17:11En 1980, 18 000.
00:17:14En 2024, 36 000.
00:17:17Moins 66 % d'agriculteurs en 40 ans.
00:17:20Plus 100 % de fonctionnaires au ministère de l'Agriculture en 40 ans.
00:17:26C'est-à-dire, soyons clairs, 1 fonctionnaire pour 66 agriculteurs en 1980.
00:17:33En 2024, 1 fonctionnaire pour 11 agriculteurs.
00:17:37Alors, Jean-Paul Pelleras, ça ce sont des chiffres.
00:17:41Derrière, il y a des vies, des existences.
00:17:43Franchement, on sait que ça y est, à nouveau, on parle des mouvements qui vont reprendre.
00:17:47On va bloquer des autoroutes.
00:17:49On va peut-être bloquer un certain nombre d'institutions.
00:17:54Mais en fait, est-ce que c'est le baroud d'honneur ?
00:17:57Est-ce que c'est déjà vraiment plié tout cela ?
00:18:01Écoutez, on s'aperçoit qu'il y a une paupérisation du secteur.
00:18:10C'est évident.
00:18:11Pour revenir à ce que vous disiez par rapport aux fonctionnaires du ministère de l'Agriculture,
00:18:15il faut constater une chose.
00:18:17Il s'agit d'un système qui s'auto-alimente, finalement.
00:18:21Ce sont des gens qui créent les normes, bien souvent inadaptables et inadaptées,
00:18:28et qui, ensuite, contrôlent leurs applications.
00:18:31– Vous voulez dire qu'ils créent les problèmes et c'est à eux de les résoudre ?
00:18:36– C'est-à-dire qu'à un moment donné, ils sont en train de créer les normes
00:18:42et ensuite, ils vont contrôler chez les agriculteurs.
00:18:45Le problème, c'est que vous pouvez aujourd'hui dire,
00:18:48tous les gens qui tournent autour de l'agriculture,
00:18:51parce que l'induction est quand même importante,
00:18:53elle n'est pas uniquement dans les ministères,
00:18:55elle est dans tous les organismes, et Dieu sait s'il y en a.
00:18:58Tous ces gens-là vivent de l'agriculture,
00:19:00vivent sur le dos de l'agriculture, bien souvent.
00:19:04Demain, vous supprimez tous ces postes.
00:19:07L'agriculteur continuera d'être agriculteur.
00:19:12Vous supprimez l'agriculture demain, c'est fini.
00:19:15D'un, qu'on ne mange plus, de deux, tous ces gens-là perdent leur boulot.
00:19:18Ça, je pense qu'il faut quand même le rappeler de temps en temps.
00:19:21– Oui, ça me paraît quand même du bon sens le plus élémentaire,
00:19:26Jean-Paul Penrase, vous avez raison.
00:19:28En fait, la question que je posais, c'est qu'on a l'impression,
00:19:32encore une fois, de l'extérieur, on ne vit pas le monde de l'agriculture,
00:19:36qu'il y a des mouvements, on se rappelle le salon de l'agriculture,
00:19:40on se rappelle tout cela, et puis à un moment donné, ça explose,
00:19:43il y a des mouvements, le gouvernement dit, quel que soit le gouvernement d'ailleurs,
00:19:47oui, oui, on va aider, on va faire ceci, on va faire cela,
00:19:50alors on aide, mais à quel niveau ? Est-ce que c'est toujours ?
00:19:53Alors après, on invoque l'Europe, on invoque le Mercosur,
00:19:56on va en parler du Mercosur, et je voudrais juste,
00:20:00Jean-Paul Penrase, on a le temps, il va prendre le temps,
00:20:03bon, on sait les revenus médiocres, un tiers des agriculteurs
00:20:07gagnent moins que le RSA, c'est une pétition que nous a envoyée Philippe Meurer,
00:20:12la concurrence déloyale est traitée de libre-échange,
00:20:15le traité Mercosur bientôt signé, normes non respectées,
00:20:1825% des produits importés échappent au contrôle,
00:20:21alors, il donne des propositions en jante, et je voudrais avoir votre avis là-dessus,
00:20:25baisser les taxes sur le gazole pour soutenir nos agriculteurs,
00:20:28sortir du marché européen de l'électricité pour réduire leurs charges,
00:20:31double appichage des prix en grande dévolution pour qu'ils soient payés au juste prix,
00:20:36de vente au détail, etc., les aider financièrement par des prêts à taux zéro,
00:20:40et moratoire sur les normes bureaucratiques très coûteuses,
00:20:43en provenance de l'Union Européenne.
00:20:45Tout ça a été déjà dit, on le répète, est-ce que c'est l'être morte ou pas ?
00:20:49Et qu'est-ce que vous en pensez de ces mesures ?
00:20:52Oui, écoutez, les mesures ont été évoquées, effectivement,
00:20:57il y a eu beaucoup de remue-ménage en février, mars dernier,
00:21:03du salon de l'agriculture.
00:21:05Macron, d'ailleurs, avait dit, je vous reverrai après les élections du salon de l'agriculture,
00:21:10qui vont se tenir en janvier.
00:21:12Bon, il faut aussi regarder les choses en face,
00:21:15il va y avoir une surenchère sur le terrain syndical,
00:21:18parce qu'il y a les élections du salon de l'agriculture,
00:21:21et que tout le monde va un peu montrer les muscles
00:21:23au niveau des différentes obédiences syndicales.
00:21:26C'est en janvier prochain, c'est en janvier prochain.
00:21:29Il faut l'intégrer.
00:21:30Macron avait dit, je vous verrai après.
00:21:33Bon, il se trouve qu'à l'époque, il y a eu pas mal d'événements politiques.
00:21:37Aujourd'hui, qu'est-ce que nous avons ?
00:21:40Nous avons une loi d'orientation, à quoi va-t-elle servir ?
00:21:44Franchement, à mon avis, il n'y a pas grand-chose.
00:21:47Tout ça, ce sera la septième du nom.
00:21:49Au moins, ça permet de créer des affaires,
00:21:51le label rouge, tout ça.
00:21:52En effet, ça ne va pas susciter une révolution.
00:21:55Ensuite, nous avons la loi Egalim.
00:21:57Mais la loi Egalim, on ne peut pas contraindre.
00:22:00C'est l'offre et la demande.
00:22:02– Rappelez, excusez-moi Jean-Paul Penrase, rappelez la loi Egalim.
00:22:05– La loi alimentation, on va essayer de contraindre
00:22:10la grande distribution, par exemple.
00:22:13Mais vous savez, ça va être très compliqué.
00:22:16C'est l'offre et la demande, ça.
00:22:18C'est l'offre et la demande.
00:22:19Voilà, est-ce qu'un gouvernement peut s'immiscer dans ce débat-là ?
00:22:23Je ne pense pas, je ne pense pas.
00:22:25Par contre, il y a des leviers.
00:22:28Le levier, vous l'avez cité tout à l'heure,
00:22:30il ne faut pas avoir peur des mots.
00:22:32C'est une forme de protectionnisme.
00:22:33On ne peut pas continuer à tout laisser rentrer comme ça,
00:22:36sans aucun contrôle, parce que c'est le cas.
00:22:39Il n'y a pas d'harmonisation des charges,
00:22:44y compris intra-européenne.
00:22:47– Y compris intra-européenne, oui.
00:22:49– Bien sûr, vous avez l'Espagne,
00:22:51le Zmic est moitié moins cher en Espagne qu'en France.
00:22:55Je ne dis pas qu'il fallait baisser le Zmic en France.
00:22:57Je dis tout simplement qu'il faut harmoniser.
00:22:59On a construit une Europe sans harmoniser socialement.
00:23:01Qu'est-ce qu'on voulait ?
00:23:02Ça ne peut pas tenir.
00:23:03Les fruits, les légumes, le vin, tout y est passé.
00:23:06Maintenant, la prochaine étape, c'est la viande,
00:23:08avec le Mercosur.
00:23:09Puis ce sera les céréales avec l'Ukraine.
00:23:11Voilà, c'est écrit, ça.
00:23:12C'est écrit, voilà.
00:23:14Et puis il y a une dernière chose, André Bercoff,
00:23:16que vous n'avez pas énuméré,
00:23:19c'est la stigmatisation.
00:23:21Vous savez que je suis très attaché à ça.
00:23:24Cette stigmatisation, dans le monde agricole,
00:23:26est victime en permanence.
00:23:28Et là, je pense qu'il faut que l'État...
00:23:31– Mais attendez, attendez.
00:23:33Jean-Paul Pellerin, excusez-moi,
00:23:35qui stigmatise ?
00:23:37Vous dites qu'il y a une stigmatisation.
00:23:39– Oui, il y a une stigmatisation.
00:23:41Ce sont les environnementalistes,
00:23:43les écologistes, qui sont soutenus par certains médias.
00:23:47Et je n'ai pas peur de le dire,
00:23:49en l'occurrence, les médias du service public,
00:23:51qui n'hésitent pas à stigmatiser et à desservir.
00:23:57Parce que l'image qui renvoie du monde agricole,
00:23:59d'un, est fausse,
00:24:01et de deux, elle est préjudiciable.
00:24:03Elle est préjudiciable.
00:24:05Et ça, c'est important.
00:24:07C'est important de le dire.
00:24:09Il faut que le gouvernement leur dise à ces gens-là,
00:24:11maintenant, arrêtez vos conneries,
00:24:13respectez les paysans.
00:24:15Comment on laisse, d'ailleurs, écoutez, le service public,
00:24:17vous le savez aussi bien que moi, Jean-Paul Pedras,
00:24:19c'est nous tous qui payons, ce sont les contribuables,
00:24:21y compris les agriculteurs, d'ailleurs.
00:24:23Et comment on laisse faire,
00:24:25je veux dire, moi, je suis contre,
00:24:27violemment contre la censure,
00:24:29mais que ce soit une seule voix qui parle,
00:24:31en disant aux agriculteurs,
00:24:33oui, c'est terrible les pesticides,
00:24:35c'est terrible ce qu'ils veulent, ces gens-là,
00:24:37ils veulent nous polluer, etc.
00:24:39Et on laisse dire sans contradiction.
00:24:41C'est quand même énorme, non ?
00:24:43La télévision, André Bercoff,
00:24:45M. Sidbon-Goumès,
00:24:47est encartée
00:24:49chez les écologistes.
00:24:51C'est le directeur des programmes de France Télévisions.
00:24:53Bon, voilà, c'est tout. Est-ce qu'il faut continuer ?
00:24:55Ou est-ce qu'il faut commencer par revoir ça ?
00:24:57Bon, il faut que Mme Ernotte, peut-être,
00:24:59en prenne un peu conscience de tout ça.
00:25:01Et les agriculteurs,
00:25:03à n'en tasser de se faire
00:25:05traîner dans la boue,
00:25:07vous l'avez dit,
00:25:09sans contradiction,
00:25:11je ne supporte plus ça.
00:25:13Bon, à un moment donné, qui mieux que l'agriculteur
00:25:15peut expliquer son métier ? Est-ce qu'on fait pareil
00:25:17avec les enseignants, avec les mécaniciens,
00:25:19avec les médecins ? Non, on ne fait pas.
00:25:21Par contre, les agriculteurs, tout le temps,
00:25:23ils reçoivent. Bon, ben, ça suffit maintenant.
00:25:25– Oui. Et alors, ce « ça suffit maintenant »,
00:25:27Jean-Paul Pedras,
00:25:29comment il peut s'exprimer ?
00:25:31Est-ce qu'il va encore s'exprimer par des manifestations,
00:25:33qu'on comprend, des tracteurs, etc.
00:25:35Et ça va être, encore une fois,
00:25:37ce qu'on a vu déjà,
00:25:39vous le savez mieux que moi, des dizaines de fois,
00:25:41où, je veux dire,
00:25:43en fait, la question qui est posée,
00:25:45on a l'impression qu'on va
00:25:47tranquillement dire « Écoutez, tout ça, c'est très bien,
00:25:49il y aura le Mercosur,
00:25:51l'Europe est déjà, voilà, tout ça, c'est fini,
00:25:53il n'y a plus de frontières,
00:25:55il n'y a plus de protectionnisme,
00:25:57tout ça, c'est des idées ringardes et dépassées,
00:25:59et puis qu'est-ce que les agriculteurs,
00:26:01ils perdent des profits, il y aura les grands,
00:26:03les grands qui vont rester,
00:26:05puis les petits qui vont crever,
00:26:07et c'est comme ça, c'est la vie.
00:26:09Vous n'avez pas l'impression que c'est ce schéma
00:26:11qui est dans les têtes ? Evidemment, on ne le dit pas,
00:26:13parce que c'est honteux de le dire, mais est-ce que ce n'est pas ce schéma
00:26:15qui est dans les têtes ?
00:26:17– Vous savez André Bercoff, il y a,
00:26:19aujourd'hui, 0,1%
00:26:21de l'électorat, c'est l'agriculture.
00:26:23– 0,1% ?
00:26:25– Ça leur présente le pluriel.
00:26:27C'est-à-dire qu'en face, vous mettez, vous alignez
00:26:29toutes les associations, les joueurs de
00:26:31Pétanque, avec tout le respect que j'ai pour eux,
00:26:33tout ça, ces gens-là
00:26:35pèsent plus
00:26:37que le monde agricole. Il est plus facile,
00:26:39demain, pour un politique,
00:26:41plus facile aujourd'hui pour un politique d'aller serrer
00:26:43des mains dans les associations,
00:26:45derrière chaque
00:26:47membre d'association, il y a un électeur.
00:26:49Que d'aller
00:26:51voir des agriculteurs
00:26:53qui en plus, parfois,
00:26:55souvent, doivent
00:26:57aujourd'hui se battre pour exister dans cette société,
00:26:59vous voyez, c'est un
00:27:01problème de poids électoral, ça ne pèse
00:27:03plus rien, vous l'avez dit au début de l'émission,
00:27:05l'agriculture, elle pèse
00:27:07en termes de chiffres d'affaires,
00:27:09voilà, c'est
00:27:11important, mais
00:27:13elle ne pèse plus sur le
00:27:15plan de l'électorat, et
00:27:17ça, vous savez, les politiques, que vous savez mieux que moi,
00:27:19ils le comptent, bien entendu,
00:27:21ils attendent que cette érosion
00:27:23avance jusqu'à ce que,
00:27:25parfois, ça s'éteigne.
00:27:27J'en ai parlé dans le point,
00:27:29écoutez, j'avais écrit, il y a deux ans,
00:27:31je crois, dans 20 ans, les agriculteurs français
00:27:33auront disparu, je sors un bouquin
00:27:35au mois de janvier qui traite de cette question,
00:27:37le 9 janvier, oui,
00:27:39mais
00:27:41si vous voulez,
00:27:43c'est quelque chose, cette érosion,
00:27:45elle est inéluctable
00:27:47s'il n'y a pas une prise
00:27:49de conscience, et cette prise
00:27:51de conscience, il faut qu'elle soit politique,
00:27:53et le politique, j'ai bien peur
00:27:55que du paysan, il n'en ait plus rien à foutre.
00:27:57Excusez-moi de parler comme ça, mais
00:27:59ça me paraît
00:28:01frapper, effectivement, encore une fois,
00:28:03au point du bon sens,
00:28:05quand vous dites, c'est vrai, c'est un chiffre qu'il faut retenir,
00:28:070,1% de poids électoral,
00:28:09effectivement, c'est moins
00:28:11que les jours de pétanque, c'est vrai que ça donne
00:28:13à réfléchir, ça, alors que
00:28:15l'agriculture, qu'est-ce qu'on fait,
00:28:17alors qu'il suffit de se balader en France
00:28:19pour savoir ce que c'est qu'un pays agricole,
00:28:21quand même, même aujourd'hui,
00:28:23même aujourd'hui.
00:28:25L'emploi, puis il y a de l'emploi derrière,
00:28:27oui, voilà, trop,
00:28:29il y a de l'induction, d'un amont à l'aval,
00:28:31voilà, c'est tout,
00:28:33mais bon, ça...
00:28:35Et dites-moi, quand on dit
00:28:37le chiffre moyen des petits agriculteurs,
00:28:39c'est vraiment, quand on dit, c'est 800 à 1000 euros
00:28:41par mois, ça m'a toujours passé,
00:28:43c'est vraiment ça, ou c'est quand même
00:28:45le SMIC ?
00:28:47Vous avez aujourd'hui, je vais souvent dire
00:28:49votre antenne, vous avez aujourd'hui deux agricultures,
00:28:51vous avez une agriculture qui sont les fruits, les légumes,
00:28:53le vin, la volaille,
00:28:55l'élevage porcet, qui ne sont pas,
00:28:57qui ne perçoivent pas d'aide PAC
00:28:59sur le premier pilier, c'est-à-dire
00:29:01d'aide directe.
00:29:03Ensuite, vous avez les grammes de culture et l'élevage qui perçoivent
00:29:05des aides PAC. Bon, il n'y aurait pas,
00:29:07il n'y aurait plus d'aide PAC, de toute façon, il n'y aurait plus d'agriculture.
00:29:09Mais il y a des secteurs qui ont réussi
00:29:11à résister, malheureusement,
00:29:13ils ont été tellement impactés
00:29:15par les importations, entre autres,
00:29:17ils n'ont pas réussi
00:29:19à tenir face à la concurrence,
00:29:21et je pense qu'il y a des secteurs comme ça
00:29:23qui sont beaucoup plus impactés que d'autres,
00:29:25mais je vous l'ai dit tout à l'heure, je crains
00:29:27qu'après les fruits, les légumes, le vin,
00:29:29etc., ce soit maintenant l'élevage,
00:29:31parce que, puis vous savez,
00:29:33il y a aussi le fait
00:29:35qu'on parle de stigmatisation,
00:29:37bon, ben la viande aujourd'hui,
00:29:39le moment où on ne vous dit pas
00:29:41il faut moins manger de viande,
00:29:43et tout ça, ça participe
00:29:45à une espèce de mal-être qui est
00:29:47croissant, et donc il y a des secteurs qui vont
00:29:49tomber, il y a des secteurs qui vont tomber,
00:29:51ils tomberont chez nous,
00:29:53mais ils ne tomberont pas forcément au Brésil,
00:29:55ils ne tomberont pas forcément à l'Argentine,
00:29:57ou au Maroc pour la tomate, ou d'ailleurs au Maroc
00:29:59où les politiques se succèdent pour aller signer
00:30:01les accords de livre-échange,
00:30:03mais là, on ne dit rien.
00:30:05– Oui, en ce moment même.
00:30:07– Je vais écouter l'émission tout à l'heure.
00:30:09– Merci Jean-Paul Penras,
00:30:11en tout cas, quand on voit qu'on fabrique
00:30:13de la viande synthétique et qu'on dit
00:30:15qu'il ne faut plus manger quoi que ce soit,
00:30:17en tout cas, d'un certain nombre de produits,
00:30:19c'est assez pénible,
00:30:21mais écoutez, peut-être,
00:30:23le pire n'est pas toujours sûr,
00:30:25peut-être qu'il y aura un réveil,
00:30:27en tout cas, espérons-le.
00:30:29– Il faut continuer André, à me parler
00:30:31comme vous le faites, et je pense qu'on fait
00:30:33ce qu'on peut, voilà.
00:30:35– Absolument, merci.
00:30:37– Alors, vous avez une question, une réaction,
00:30:39vous avez un numéro de téléphone,
00:30:41et cette fois-ci, c'est promis, je donne le bon,
00:30:43c'est le 0 800 26 300 300,
00:30:45Bercov, dans tous ses états, revient tout de suite
00:30:47pour parler d'un ancien président,
00:30:49de l'hôtel de la monnaie et de censure.
00:30:51Pour en savoir plus, ne bougez pas,
00:30:53André Bercov revient tout de suite.
00:30:55– Je n'aime pas la blanquette de vent.
00:30:57– Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:30:59– Oui, hier, on vous parlait, vous vous rappelez,
00:31:01l'Assemblée nationale, avec Mathilde Panot,
00:31:03parait-il, le LFI,
00:31:05ils votaient pour d'autres collègues
00:31:07et il y a une bonne privée, la présidence,
00:31:09non, non, ça ne va pas, ça ne va pas, ça ne va pas,
00:31:11mais au moins, ils étaient là,
00:31:13et puis il y a quelqu'un, on ne le voit pas beaucoup,
00:31:15qui ? Écoutez.
00:31:17– Sud Radio, Bercov,
00:31:19dans tous ses états,
00:31:21les perles du jour.
00:31:23– Où t'es, papa, où t'es ?
00:31:25Où t'es, papa, où t'es ?
00:31:27Où t'es, papa, où t'es ?
00:31:29Où t'es, où t'es, papa, où t'es ?
00:31:31– Et que dit le peuple français ?
00:31:33Où l'endouter ?
00:31:35Où l'endouter ?
00:31:37Où l'endouter ? Non, non, on l'endoutait,
00:31:39oui, on s'en doutait d'ailleurs.
00:31:41Alors écoutez, voilà, il y a des gens,
00:31:43toujours, des gens un tout petit peu,
00:31:45ils sont esprits grincheux,
00:31:47esprits grincheux.
00:31:49François Hollande,
00:31:51ancien président de la République,
00:31:53élu, comme vous le savez, député de Corrèze,
00:31:55eh bien, il n'aurait voté qu'une seule fois
00:31:57depuis le début de la nouvelle législature.
00:31:59Voilà.
00:32:01On se dit, bon,
00:32:03l'Assemblée nationale dépatue, puis votée
00:32:05des dizaines de fois depuis le début de la nouvelle législature,
00:32:07eh bien, l'ancien président de la République
00:32:09n'a participé qu'à un seul scrutin,
00:32:11à un seul scrutin,
00:32:13le 8 octobre, selon le site
00:32:15officiel de l'Assemblée nationale.
00:32:17Celui de la motion de censure déposée
00:32:19par le NFP en réponse au discours
00:32:21de la politique générale de Barnier. Voilà.
00:32:23Mathilde Panot, par exemple, elle a voté 107 fois
00:32:25en 23 semaines.
00:32:27Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, 24 fois.
00:32:29L'écologiste Sandrine Rousseau,
00:32:31qu'on adore ici, comme vous le savez, 80 fois.
00:32:33Eh bien, François Hollande,
00:32:35une fois. Mais enfin, François Hollande,
00:32:37mais enfin, je sais que vous êtes
00:32:39très occupé, c'est vrai.
00:32:41Qu'est-ce que vous faites ? C'est quand même pas normal.
00:32:43Une seule fois, une seule fois.
00:32:45Bon, vous êtes là,
00:32:47mais essayez d'être un peu plus là, simplement
00:32:49qu'on vous voie. Vous savez que votre présence nous fait
00:32:51tellement de bien. François, allez,
00:32:53venez et votez, votez. Ça fait du bien.
00:32:55Ça sert peut-être à rien, mais ça ne fait rien.
00:32:57Ça fait du bien.
00:32:59Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:33:01Mais j'entends
00:33:03s'il y a de train
00:33:05Mais j'entends
00:33:07s'il y a de train
00:33:09Que c'est triste
00:33:11Eh oui,
00:33:13Riche Anthony, que c'est triste,
00:33:15un train qui part. Mais aussi,
00:33:17c'est préoccupant, la SNCF.
00:33:19La SNCF, eh bien,
00:33:21aurait, n'aurait
00:33:23pas voulu, ne veut pas
00:33:25que le livre de
00:33:27Jordan Bardella, que je n'ai pas lu,
00:33:29je ne sais pas ce qu'il vaut, mais enfin,
00:33:31il y a un problème de principe. Eh bien,
00:33:33écoutez, voilà ce qui s'est passé.
00:33:35Le livre de Bardella ne sera
00:33:37pas placardé dans nos gares.
00:33:39Il vient de sortir.
00:33:41Il y avait une campagne de publicité des éditions Fayard
00:33:43qui édite le bouquin.
00:33:45Eh bien, écoutez, ils en parlaient hier sur
00:33:47BFM TV, et avec le journaliste
00:33:49notamment Mathieu Croissando,
00:33:51écoutez l'échange.
00:33:53Mais comment ça se passe pour les autres ? Parce qu'on a déjà eu des personnalités
00:33:55politiques affichées dans les livres ?
00:33:57Dans le livre de Nicolas Sarkozy, par exemple.
00:33:59Mais Mediatransport argue que,
00:34:01dans le cas de l'ancien président, il s'agissait
00:34:03de mémoire, alors que dans le cas de Jordan Bardella,
00:34:05il s'agit d'un homme politique encore
00:34:07en exercice. Son livre, c'est quasiment
00:34:09un programme. Je vous avoue que la frontière
00:34:11est plutôt mince, plutôt floue,
00:34:13et que Mediatransport aurait tout intérêt
00:34:15à faire et fixer une règle
00:34:17beaucoup plus claire si elle ne veut pas être accusée
00:34:19de choisir à la gueule du client.
00:34:21D'autant que, comme le rappelle Jordan Bardella,
00:34:23des syndicats de la SNCF étaient montés au créneau
00:34:25pour demander l'annulation de cette campagne.
00:34:27Non pas sur des critères juridiques, mais là, pour le coup,
00:34:29sur des critères purement politiques ou idéologiques.
00:34:31Dans quoi ? Bardella a raison de réagir comme il a réagi ?
00:34:33De parler de censure ? Il a fait aussi un traitement particulier ?
00:34:35Non, parce qu'il ne faut pas exagérer non plus.
00:34:37Voir Jordan Bardella,
00:34:39président d'un parti fondé notamment
00:34:41par un ancien collabo, il faut le rappeler,
00:34:43qui a défendu ce parti dans son histoire des dictatures
00:34:45aussi indéfendables que celles
00:34:47d'Augusto Pinochet au Chili, ou plus récemment
00:34:49de Bachar Al-Assad en Syrie, ou encore plus récemment
00:34:51de Vladimir Poutine en Russie, le voir
00:34:53opposé en héros de la liberté d'expression,
00:34:55ça fait doucement rigoler.
00:34:57Écoutez, je ne sais pas si ça fait doucement rigoler
00:34:59Mathieu Croissant, journaliste
00:35:01de BFMTV, mais ça fait quand même réfléchir,
00:35:03vous êtes journaliste,
00:35:05qu'un journaliste quand même
00:35:07cautionne la censure,
00:35:09parce que ce que vous dites, alors je ne sais pas,
00:35:11le RN a été fondé par un collabo,
00:35:13il soutient
00:35:17Vladimir Poutine, ce dictateur,
00:35:19et Augusto Pinochet, et autres et autres,
00:35:21c'est possible, mais,
00:35:23attendez, est-ce que ça justifie
00:35:25la censure ?
00:35:27Si Jean-Luc Mélenchon
00:35:29faisait un livre, et que ce livre
00:35:31était absolument interdit d'affichage
00:35:33à la SNCF,
00:35:35et dans les gardes de la SNCF,
00:35:37je trouve ça hallucinant qu'on puisse
00:35:39défendre ça, quelle que soit la personne,
00:35:41que vous soyez d'extrême gauche, d'extrême droite,
00:35:43du centre, d'en haut ou d'en bas,
00:35:45la censure est quelque chose
00:35:47de lamentable, et je ne comprends pas
00:35:49que la gauche, j'entends Clémentine Autain,
00:35:51qui a fait un, Clémentine Autain,
00:35:53qui a fait un tweet,
00:35:55le livre de Bardella ne sera pas placardé
00:35:57dans nos gares, c'est une première victoire,
00:35:59et ça se dit de gauche, ça ?
00:36:01Et quand vous avez Pinochet, justement,
00:36:03et tous les dictateurs qui censuraient
00:36:05la gauche, vous disiez quoi ?
00:36:07Et alors ils ajoutent quand même, parce que Clémentine Autain,
00:36:09alors ce qui est grave, mais la bolorisation
00:36:11de l'édition est en marche,
00:36:13et les risques pour la liberté de penser avec,
00:36:15et les risques pour la liberté de penser,
00:36:17c'est-à-dire que la bolorisation, donc Vincent Bolloré,
00:36:19et les médias
00:36:21que défendent,
00:36:23ou que,
00:36:25dont Vincent Bolloré est propriétaire,
00:36:27donc sont contre la liberté d'expression.
00:36:29Voilà, l'urgence
00:36:31est de voter une grande loi,
00:36:33ajoute Clémentine Autain, pour l'indépendance
00:36:35du monde de l'édition et des médias.
00:36:37Attention, et dites-moi,
00:36:39et les autres maisons d'édition,
00:36:41qui appartiennent toutes à des milliardaires,
00:36:43et les autres journaux
00:36:45qui appartiennent tous à des milliardaires,
00:36:47vous en pensez quoi ? Ah non,
00:36:49ils vont dans l'autre sens, car ça va dans l'autre sens,
00:36:51c'est magnifique, c'est bien,
00:36:53ça aide,
00:36:55mais alors l'autre, ah non, non, il n'est pas dans l'autre sens,
00:36:57il n'est pas pour nous, alors là,
00:36:59c'est du fascisme, c'est de l'hitlérisme,
00:37:01formidable,
00:37:03c'est même pas de deux poids et de la mesure,
00:37:05c'est même pas de l'indignation à la géométrie variable,
00:37:07c'est du délire
00:37:09totalitaire, et il faut le dire.
00:37:11Bardella, je sais même pas
00:37:13si je lirai son bouquin, ça m'est totalement égal,
00:37:15mais qu'on dise,
00:37:17c'est une grande victoire,
00:37:19que le CNCF, je signale,
00:37:21service public, qui appartient
00:37:23à 65 millions de français,
00:37:25et 40 millions de contribuables,
00:37:27décident qu'il faut
00:37:29parler de tel livre, celui de Sarkozy,
00:37:31et pas d'autre livre, celui de Bardella,
00:37:33me paraît une aberration, me paraît
00:37:35quelque chose de très grave,
00:37:37vraiment très grave, et qu'une partie de la population,
00:37:39y compris de nos hommes politiques,
00:37:41de nos femmes politiques, se réjouissent
00:37:43de cela, montre à quel point,
00:37:45à un moment donné, ce que
00:37:47j'appelle les œillères,
00:37:49ce que j'appelle la fermeture,
00:37:51ce que j'appelle les gens qui sont bouchés,
00:37:53les yeux et les oreilles, par idéologie,
00:37:55et par aveuglement,
00:37:57je crois qu'il y a vraiment un problème,
00:37:59et qu'ils le sentent pas, et qu'ils se rappellent
00:38:01quelque chose, celui
00:38:03qui lèche le crocodile,
00:38:05en pensant qu'il sera mangé le dernier,
00:38:07devrait réfléchir à son sort,
00:38:09plus souvent qu'en faisant
00:38:11des déclarations imbéciles,
00:38:13ou surtout, je ne dirais pas imbéciles,
00:38:15elles sont pas imbéciles, elles sont de mauvaise foi,
00:38:17et elles sont très graves,
00:38:19parce qu'elles limitent la liberté d'expression,
00:38:21et pensez à la liberté au lieu d'en parler,
00:38:23de saliver dessus,
00:38:25renseignez-vous, et enquêtez sur Orwell,
00:38:27sur les grands auteurs, et sur
00:38:29le traité de la servitude volontaire de la Boétie,
00:38:31commencez à lire, au lieu
00:38:33de saliver sur n'importe quoi.
00:38:35– Et vous voulez réagir, ou vous avez une question
00:38:37sur ce que vous venez d'entendre, n'hésitez pas
00:38:39à nous appeler au 0 826 300 300,
00:38:430 826 300 300,
00:38:45juste après le flash d'information
00:38:47de François Germain, André Bercoff
00:38:49reçoit pour son face-à-face
00:38:51la vice-présidente du groupement des hôtelleries
00:38:53et restaurations Paris-Ile-de-France,
00:38:55Valérie Sass-Lovitchi.
00:38:57– Sud Radio Bercoff,
00:38:59dans tous ses états,
00:39:01le face-à-face.
00:39:03– Tu ne peux pas me répondre autrement, non ?
00:39:05J'ai déjà dit cent fois que pour simuler
00:39:07le feuillage des oeufs de Mimosa,
00:39:09je voulais de l'estragon et non pas du persil.
00:39:11– Je m'en fous, parlez-en au chef.
00:39:13– Je m'en fous, je m'en fous du chef.
00:39:15– Qu'est-ce qu'il y a ?
00:39:17– Très bien, qu'est-ce qu'il y a ?
00:39:19– Il n'y a rien, on a des boutiques.
00:39:21– C'était le grand restaurant, évidemment,
00:39:23Louis de Funès, film culte, bien sûr.
00:39:25Et voilà, et aujourd'hui,
00:39:27nous parlons restauration,
00:39:29non pas restauration de monuments historiques,
00:39:31bien sûr, restauration qui nous permet
00:39:33à chacun de goûter
00:39:35aux joies de la table
00:39:37et de la boisson, et nous recevons
00:39:39Valérie Sassovici, bonjour,
00:39:41Lovissi, pardon, Lovissi, c'est Corse.
00:39:43– Lovissi. – Vous êtes vice-président
00:39:45du groupement des hôtelleries et restaurations
00:39:47Paris-Île-de-France, vous avez vous-même un restaurant,
00:39:49le Passio, près de l'Opéra.
00:39:51Et on va parler, effectivement,
00:39:53on n'en parle pas souvent ici,
00:39:55on devrait en parler plus, en tout cas
00:39:57dans l'émission, de la restauration,
00:39:59des problèmes de la restauration,
00:40:01et surtout de comment vit la restauration,
00:40:03parce que la restauration, c'est plus que la ration,
00:40:05c'est Jacques Chardonne qui disait
00:40:07l'amour, c'est beaucoup plus que l'amour.
00:40:09Eh bien, le restaurant,
00:40:11ce qu'on appelle la bonne bouffe et non pas la
00:40:13malle bouffe, bien sûr,
00:40:15c'est beaucoup plus que manger, c'est autre chose.
00:40:17Et justement,
00:40:19vous avez sorti, je rappelle,
00:40:21que vous êtes vice-présidente du groupement
00:40:23des hôtelleries et restaurations
00:40:25de Paris-Île-de-France, ça représente
00:40:273 500 établissements
00:40:29et 80 000 salariés, il faut le rappeler.
00:40:31Et alors, vous avez sorti une enquête,
00:40:33une enquête, justement,
00:40:35intéressante, vous savez, on dit
00:40:37post-coïtum animal tristé,
00:40:39est-ce que post-joelympic
00:40:41restauration tristé ?
00:40:43Eh bien, oui, mon cher André Bercoff, effectivement,
00:40:45on a ressenti beaucoup de douleurs,
00:40:47de difficultés de la part de nos adhérents
00:40:49qu'on avait régulièrement
00:40:51au téléphone, qu'on voyait, qu'on côtoyait
00:40:53pendant ces temps qui ont précédé
00:40:55les JO pendant et après,
00:40:57et on avait énormément de remontées
00:40:59négatives, de situations
00:41:01même y compris très dramatiques
00:41:03de restaurateurs qui étaient dans la difficulté,
00:41:05dans la grande difficulté.
00:41:07Après ces 15 jours de JO, et même avant d'ailleurs.
00:41:09Même avant en fait, on peut dire que
00:41:11les choses ont commencé à partir
00:41:13de début juin dans la réalité.
00:41:15Tout à fait, début juin, pour des raisons
00:41:17multiples et variées,
00:41:19en fait,
00:41:21globalement, on a eu une communication
00:41:23de la part des pouvoirs publics,
00:41:25au sens très large, qui était extrêmement anxiogène.
00:41:27Du reste, en tant que GHR Paris,
00:41:29on a dénoncé très rapidement,
00:41:31dès le mois de janvier dernier,
00:41:33cette communication très anxiogène.
00:41:35Le thème, c'était les transports
00:41:37ne vont pas tenir, aller en télétravail,
00:41:39partir en vacances, etc.
00:41:41Alors, on peut comprendre,
00:41:43essayer de comprendre ce qui s'est passé,
00:41:45il y avait une très grande angoisse de la part des pouvoirs publics.
00:41:47Attentats terroristes ou pas ?
00:41:49Attentats terroristes, puis que les transports
00:41:51ne tiennent pas le coup.
00:41:53Parce qu'effectivement, face à des masses
00:41:55de gens qui arrivaient,
00:41:57ça pouvait être difficile.
00:41:59Moyennant quoi, le résultat, c'est qu'en fait,
00:42:01les injonctions étaient très largement entendues.
00:42:03Non seulement de la part, évidemment, du public,
00:42:05de nos concitoyens parisiens,
00:42:07mais les entreprises.
00:42:09Les entreprises publiques, les entreprises privées,
00:42:11en mettant en œuvre
00:42:13différentes stratégies de télétravail,
00:42:15de départ en vacances, etc.
00:42:17Ça a été suivi massivement, ça ?
00:42:19Massivement. Moyennant quoi, pour revenir à votre question,
00:42:21effectivement, on a pu constater
00:42:23que dès le 10 juin, effectivement,
00:42:25Paris se vidait de ses habitants
00:42:27et de ses travailleurs.
00:42:29Résultat des courses, effectivement,
00:42:31notre intuition a été consolidée par
00:42:33une étude qu'on a fait faire,
00:42:35puisqu'on a voulu avoir une trace de ça, en fait.
00:42:37En tant que syndicat responsable
00:42:39quand même pour Paris-Ile-de-France,
00:42:41on défend nos adhérents, qui sont nombreux,
00:42:43et on s'est dit... Et vous avez lancé une enquête ?
00:42:45On a lancé une enquête interne, importante.
00:42:47On a 450 entreprises
00:42:49qui ont répondu, ce qui est quand même important.
00:42:51Et dans la réalité, on s'est rendu compte
00:42:53que le constat était unanime.
00:42:55On avait une baisse moyenne globale
00:42:57d'environ 19% d'activités
00:42:59sur 3 mois.
00:43:01C'est-à-dire, là, on parle de 3 mois,
00:43:03c'est-à-dire, on parle de juin, juillet, août,
00:43:05en moyenne, sur l'ensemble des métiers
00:43:07qui font partie de notre syndicat,
00:43:09qui sont défendus par notre syndicat.
00:43:11C'est-à-dire la restauration, les bistrots, les cafés,
00:43:13mais aussi les hôtels, les restaurateurs.
00:43:15Je parle de moyenne et je parle d'un trimestre entier.
00:43:17C'est ça qui est important. Parce que quand on veut analyser
00:43:19les résultats d'un écosystème,
00:43:21il faut bien prendre en considération
00:43:23non pas seulement 15 jours de Jeux olympiques,
00:43:25de cette grande fête, que par ailleurs,
00:43:27évidemment, on loue et on est très heureux
00:43:29que ça se passe bien, évidemment.
00:43:31La question ne se pose pas.
00:43:33Mais la réalité, c'est que pendant 3 mois,
00:43:35effectivement, notre écosystème,
00:43:37celui de la restauration en particulier,
00:43:39mais de manière générale,
00:43:41a été extrêmement touché
00:43:43avec des résultats négatifs
00:43:45pendant cette période-là.
00:43:47– Oui, avec des baisses sensibles et du chiffre d'affaires
00:43:49et de la fréquentation, etc.
00:43:51Et en fait, c'est vrai,
00:43:53parce qu'on se rappelle très bien,
00:43:55il y a eu une communication, je me rappelle de certains,
00:43:57on ne va pas les citer, mais un certain nombre de gens,
00:43:59y compris experts en renseignement
00:44:01ou en criminologie, qui disaient,
00:44:03ils sont fous, ce qu'on fait à Paris,
00:44:05c'est terrifiant, on n'a pas pris les précautions
00:44:07qui s'imposent, ça va être un carnage.
00:44:09C'est vrai, certains étaient allés jusque-là.
00:44:11Heureusement, tout s'est très bien passé.
00:44:13Mais le revers de la médaille,
00:44:15en tout cas pour un certain nombre de gens,
00:44:17ça a été cela.
00:44:19Et au fond,
00:44:21donc, qu'est-ce que les gens ont dit
00:44:23dans ces enquêtes ?
00:44:25Au-delà de ce que vous avez dit,
00:44:27la baisse du chiffre d'affaires, la baisse des fréquentations,
00:44:29etc.
00:44:31Est-ce qu'ils ont été pris au dépourvu,
00:44:33les restaurateurs, les hôteliers, les cafés ?
00:44:35– Oui, absolument.
00:44:37Évidemment, c'est une grande douleur, entre guillemets,
00:44:39c'est-à-dire qu'on aurait pu,
00:44:41certains spécialistes des chiffres vous disent
00:44:43« oui, mais vous n'aviez qu'à regarder ce qui s'est passé à Londres,
00:44:45vous vous semblez surpris,
00:44:47vous n'auriez pas dû l'être ».
00:44:49Oui, effectivement.
00:44:51Alors évidemment, quand on se met au balcon d'un expert
00:44:53qui ne fait qu'analyser les chiffres,
00:44:55oui, néanmoins,
00:44:57on attendait évidemment, à minima,
00:44:59d'avoir une année à peu près équivalente
00:45:01à l'année précédente, ce qui n'est pas du tout le cas,
00:45:03qui était un peu notre première année 2023,
00:45:05avec de nouvelles couleurs.
00:45:07– Après la crise Covid,
00:45:09– Exactement, après la crise Covid.
00:45:11Donc, à minima, c'est ce qu'on aurait souhaité tout de même.
00:45:13Et puis, en fait,
00:45:15toute cette communication
00:45:17et cette espèce de crainte généralisée
00:45:19d'attentats, de choses différentes,
00:45:21ont fait qu'effectivement,
00:45:23on a un peu oublié notre écosystème
00:45:25de nos professions,
00:45:27c'est-à-dire des restaurateurs, des cafetiers,
00:45:29des bistrots, de quartiers, des cafés.
00:45:31On a oublié de parler de ça,
00:45:33et là je parle de manière générale,
00:45:35évidemment, des pouvoirs publics,
00:45:37que ce soit la région, ou Paris,
00:45:39ou l'État même, y compris.
00:45:41On a oublié tout simplement
00:45:43de dire, quand même en France,
00:45:45on est en France, on n'est pas à Londres,
00:45:47il y a quand même une tradition de la gastronomie,
00:45:49de la culture, du petit bistrot du coin,
00:45:51allez-y,
00:45:53incitons les touristes à venir, à sortir.
00:45:55Or, malheureusement,
00:45:57ils étaient enfermés dans des fan zones,
00:45:59dans des trucs assez complexes,
00:46:01qui se sont très bien passés.
00:46:03À nouveau, on est ravis que ce soit bien passé.
00:46:05Entre leur hôtel, ou leurs hébergements,
00:46:07et leurs fan zones,
00:46:09et puis le reste de Paris.
00:46:11Donc, beaucoup de tristesse, de douleur,
00:46:13de constater ça. On a beaucoup d'hôteliers
00:46:15qui ont témoigné, des 3 et 4 étoiles,
00:46:17que beaucoup de coursiers de Deliveroo
00:46:19arrivaient le soir pour venir.
00:46:21Les gens mangeaient
00:46:23du Deliveroo ou autre dans leurs hôtels.
00:46:25Alors qu'habituellement,
00:46:27les hôteliers sont habitués à recommander
00:46:29le petit bistrot du coin, le restaurant étoile et ceci,
00:46:31etc. Donc, voyez,
00:46:33c'est un constat un peu général, comme ça,
00:46:35qui est assez triste. On a voulu marquer les choses,
00:46:37on a voulu le signifier, et surtout,
00:46:39l'inscrire dans des chiffres précis,
00:46:41documentés, de façon à pouvoir
00:46:43éventuellement témoigner.
00:46:45On n'est pas remplis
00:46:47d'amertume, ce n'est pas le sujet,
00:46:49mais le sujet, c'est de marquer les choses
00:46:51et de les dire. En tout cas, parce que,
00:46:53voilà, un peu à contre-courant, cette communication
00:46:55un peu l'émission.
00:46:57– Une communication qui était euphorique.
00:46:59D'ailleurs, je cite quelques chiffres
00:47:01de votre enquête.
00:47:03Pour 63% des répondants,
00:47:05ils ont eu le sentiment d'être concurrencés par la restauration
00:47:07concédée dans les sites de compétition
00:47:09et fin de zone.
00:47:11Pour 53% des répondants,
00:47:13ils ont été concurrencés par la grande distribution
00:47:15et la restauration rapide.
00:47:17C'est ça ? – C'est tout à fait le cas.
00:47:19– Et là, vous donnez les solutions
00:47:21des chiffres d'affaires. Je rappelle,
00:47:23baisse de 27% du chiffre d'affaires sur le mois d'août
00:47:25entre 2023 et 2024,
00:47:27et de 22% en juillet.
00:47:29Les bars baissent de 20%.
00:47:31Les cafés baissent de 15,8%.
00:47:33Moins pour les hôtels.
00:47:35La baisse a été moindre pour les hôtels.
00:47:37Tant mieux.
00:47:39– C'est extrêmement logique. Heureusement, d'ailleurs,
00:47:41pour eux, on en est ravi, parce qu'effectivement,
00:47:43ils ont eu des baisses.
00:47:45Ils auraient dû avoir des progressions plus importantes,
00:47:47en réalité. Alors, évidemment, ils ont eu
00:47:49une progression nette, évidemment, pendant
00:47:51la période des JO, et tant mieux pour eux.
00:47:53Mais ce n'est pas non plus éblouissant.
00:47:55Ce n'est pas non plus incroyable, je veux dire.
00:47:57Y compris les hôtels, effectivement,
00:47:59ce n'est pas quelque chose
00:48:01qui a marqué. – Et on l'a senti,
00:48:03vous avez senti, dans les réflexions
00:48:05de vos adhérents, de ceux qui ont répondu
00:48:07à l'enquête, les Parisiens
00:48:09ont quitté Paris. – Absolument.
00:48:11– Beaucoup de Parisiens, en tout cas, pas tous.
00:48:13– Les témoignages sont massifs là-dessus.
00:48:15Effectivement, les habitants de Paris n'étaient plus là.
00:48:17Ils étaient partis. Donc, les clients
00:48:19habituels de nos établissements,
00:48:21plus de clients, et ceux
00:48:23qui télétravaillaient, effectivement, enfin, ceux qui
00:48:25n'habitent pas à Paris, intramuros, mais qui venaient
00:48:27travailler, ils sont très nombreux, on le sait bien,
00:48:29n'étaient pas là non plus. Donc, ça fait une espèce
00:48:31de double addition, une double peine,
00:48:33qui a fait qu'effectivement, nos établissements se sont
00:48:35trouvés. Mais, dès le mois,
00:48:37dès la fin juin, dès début juillet,
00:48:39on avait des appels de gens qui ne comprenaient
00:48:41pas ce qui leur arrivait, qui pensaient être seuls dans leur coin,
00:48:43en se disant, je passe de 120 couverts
00:48:45à 12 couverts, qu'est-ce qui se passe ?
00:48:47Est-ce que c'est moi qui sens mauvais ou quoi ?
00:48:49Donc, il y avait une espèce de panique,
00:48:51quand même, des choses assez incroyables.
00:48:53Alors, ça a duré, bon, que deux mois, deux mois et demi,
00:48:55effectivement, mais ça a un pacte.
00:48:57Et je voudrais, quand même, justement, Valérie
00:48:59Sass-Lovissi, c'est intéressant, parce que
00:49:01vous, ça fait des années que vous êtes
00:49:03restauratrice.
00:49:05Alors, on va parler aussi
00:49:07des revendications,
00:49:09de ce qui se passe, mais je voudrais
00:49:11qu'on parle, alors, d'un autre problème
00:49:13qui dépasse, effectivement,
00:49:15les JO. On va parler
00:49:17des quelques problèmes que vous
00:49:19revendiquez, notamment l'histoire
00:49:21des terrasses. Et vous dites, oui,
00:49:23les terrasses, c'est vrai, les Parisiens aiment les terrasses, vous avez vu,
00:49:25bon, ça, on le sait, effectivement.
00:49:27Les Parisiens, et d'ailleurs, dans les villes
00:49:29de toutes les villes de France, enfin, les terrasses,
00:49:31quand il fait beau, évidemment, ça fait toujours
00:49:33agréable. Et vous dites que le problème
00:49:35n'est pas réglé. Pourtant, je vois beaucoup de terrasses
00:49:37à Paris, quand même, et ailleurs.
00:49:39Le problème n'est pas réglé, il n'est jamais complètement
00:49:41réglé. Alors, juste pour revenir sur, en fait, le goût
00:49:43des Parisiens, là, je parle de Paris,
00:49:45pour les terrasses, là aussi,
00:49:47on a voulu faire une enquête très précise.
00:49:49On l'a faite avec, on a demandé à Jérôme Fourquet
00:49:51de l'IFOP de procéder à une enquête
00:49:53vis-à-vis des
00:49:55habitants de Paris. Donc, pas des gens
00:49:57qui circulent, mais des gens qui vivent dans Paris.
00:49:59Donc, ils habitent et qui, eux-mêmes, potentiellement,
00:50:01peuvent être perturbés par les terrasses.
00:50:03Oui, parce qu'ils pourraient dire, oui, mais moi, j'habite au-dessus,
00:50:05j'ai le bruit, etc.
00:50:07Alors, cette enquête, elle est très intéressante. Je vous la ferai passer
00:50:09si, je crois qu'on vous la fait passer. Mais, enfin, en tout cas,
00:50:11elle est très intéressante parce que c'est la seule qui existe sur le sujet.
00:50:13Et dans la réalité, on voit bien que
00:50:1595% des Parisiens sont complètement
00:50:17fous de leur terrasse. Ils sont passionnés par leur terrasse.
00:50:19Pour eux, c'est une respiration.
00:50:21Alors, évidemment, on le comprend très, très bien
00:50:23post-Covid.
00:50:25Dans le contexte dans lequel on est depuis un an.
00:50:27Enfin, depuis un an et depuis longtemps.
00:50:29Le moral, l'angoisse et tout ça.
00:50:31Le moral en berne. Alors, en plus, on nous a retiré
00:50:33le chauffage. Bon, on comprend pourquoi.
00:50:35On admet pourquoi. Mais, enfin, bon, en tout cas,
00:50:37les terrasses, c'est les lieux où on vient respirer.
00:50:39Pourquoi, pardon ? Pourquoi on laisse le chauffage ?
00:50:41C'est la loi climat qui, effectivement,
00:50:43pour éviter de
00:50:45chauffer l'air extérieur.
00:50:47Ah oui, c'est encore pour le CO2 et le gaz.
00:50:49C'est ça. Oui, c'est intéressant.
00:50:51Alors, le chauffage a été interdit.
00:50:53Il y a des raisons pour ça. Ça peut s'entendre.
00:50:55Après, il y a d'autres types de dispositifs.
00:50:57Mais, quoi qu'il en soit, la terrasse,
00:50:59c'est complètement plébiscité par les Parisiens,
00:51:01par les habitants, par ceux qui viennent aussi,
00:51:03évidemment, d'Ile-de-France. Enfin, par tous
00:51:05les touristes. C'est une spécificité.
00:51:07Malheureusement, on a vu
00:51:09lors des attentats de 2015 que c'était vraiment
00:51:11un des éléments
00:51:13majeurs de notre mode de vie,
00:51:15de notre culture,
00:51:17du plaisir.
00:51:19Être en terrasse.
00:51:21Profiter, échanger,
00:51:23boire un bon coup.
00:51:25Tout à fait, on est bien d'accord. Et d'ailleurs,
00:51:27ça vaut pour plusieurs villes de France.
00:51:29Ce que décrit Valérie Sass-Levici,
00:51:31évidemment, pas pour les JO,
00:51:33mais pour tout le reste, parce qu'on va en parler
00:51:35après cette petite pause. On va aussi parler
00:51:37de l'énergie. On va parler de toi, qui
00:51:39concerne, effectivement, tout le monde,
00:51:41toute la France et pas seulement Paris.
00:51:43A tout de suite, après cette petite pause.
00:51:45Et pour vos questions ou vos réactions,
00:51:47un numéro de téléphone, le 0 826
00:51:49300 300.
00:52:01Eh bien, nous sommes toujours
00:52:03avec Valérie Sass-Levici,
00:52:05vice-présidente du groupe
00:52:07des hôtelleries et restaurations Paris-Ile-de-France.
00:52:09Et on parlait de cette enquête
00:52:11sur l'impact des Jeux Olympiques,
00:52:13effectivement, sur les restaurateurs.
00:52:15Très bien, les Jeux Olympiques, mais ce qui s'est passé,
00:52:17peut-être, il y a eu ce qu'on appelle des effets pervers.
00:52:19Et des dommages collatéraux
00:52:21qui n'étaient pas négligeables.
00:52:23Mais il y a, alors,
00:52:25Valérie Sass-Levici,
00:52:27quelque chose qui vous concerne, qui concerne
00:52:29tous les restaurateurs, mais pas seulement
00:52:31de Paris, mais de France et de Navarre,
00:52:33c'est le coût de l'énergie.
00:52:35Alors, franchement, parce qu'il y a quelque chose,
00:52:37je vais vous dire, je vais me jouer l'avocat des gens qui disent
00:52:39non pas du diable,
00:52:41les gens qui disent vous exagérez, mais enfin, les restaurateurs,
00:52:43regardez, au moment du Covid,
00:52:45vous avez été, le gouvernement a fait
00:52:47beaucoup d'efforts, vous avez eu des prêts
00:52:49longue durée, vous avez pu ceci,
00:52:51vous avez pu cela, et vous êtes toujours
00:52:53en train de râler. Est-ce que
00:52:55effectivement, alors l'énergie, évidemment,
00:52:57ça fait des problèmes, pas seulement
00:52:59pour les restaurateurs, mais pour tout le monde.
00:53:01Mais alors, quel était vraiment, quel est l'impact
00:53:03aujourd'hui, parce que ça continue, du prix
00:53:05de l'énergie pour vous ?
00:53:07Alors, juste pour préciser, on a été aidé,
00:53:09en effet, pendant le Covid,
00:53:11il s'agissait principalement de prêts, quand même,
00:53:13les prêts garantis par l'État, et on est en train
00:53:15de les rembourser, et on est encore en train de les
00:53:17rembourser. Oui, il faut le rappeler ça.
00:53:19C'est prêt à taux zéro, quand même.
00:53:21Ah non, pas à taux zéro,
00:53:23à taux très bas, en effet,
00:53:25mais il faut rembourser,
00:53:27donc il y a quand même des frais qui continuent
00:53:29de courir, qui sont importants dans un contexte économique.
00:53:31Ça n'a pas été des dons de l'État.
00:53:33Non, non, non, pas du tout,
00:53:35à un moment donné, Bruno Le Maire disait que
00:53:37ça aurait pu être converti, effectivement,
00:53:39mais pas du tout.
00:53:41Là, les banques, évidemment, attendent
00:53:43leur remboursement, et puis,
00:53:45voilà, quoi. Concernant l'énergie,
00:53:47en effet, nous, on a traversé, en tant que
00:53:49PME du monde de la restauration, de
00:53:51l'hôtellerie, du ZSHR, on a traversé une époque
00:53:53absolument terrible, pendant
00:53:55environ 12 à 18 mois, quand les prix
00:53:57de l'énergie ont été
00:53:59multipliés par 5
00:54:01et par 10, c'est-à-dire,
00:54:03par 5 et 10, voilà.
00:54:05Donc, dans des proportions absolument
00:54:07scandaleuses, c'est-à-dire avec des
00:54:09tarifs extrêmement élevés,
00:54:11et, évidemment, l'Ukraine
00:54:13a eu bon dos. Dans la réalité,
00:54:15c'est l'encadrement
00:54:17par l'entente entre la France et l'Allemagne
00:54:19et l'AREN qui
00:54:21a permis ça.
00:54:23La fausse concurrence, la vraie
00:54:25fausse concurrence.
00:54:27Il y avait les vrais faux avions Renifleur,
00:54:29enfin bon, la vraie fausse concurrence de l'énergie.
00:54:31Et dans la réalité, j'ai imaginé,
00:54:33c'est-à-dire qu'en fait, quand votre facture
00:54:35d'électricité est multipliée par 10,
00:54:37moi, ça m'est arrivé, c'est arrivé
00:54:39à énormément de nos adhérents.
00:54:41Par 10, vraiment ? Par 10,
00:54:43vraiment, voilà. Donc, c'est pas une image.
00:54:45Alors, pour certains,
00:54:47c'est par 5, par 6, mais imaginez
00:54:49quand dans le poste global
00:54:51d'un budget d'un établissement,
00:54:53que ce soit un restaurant, un hôtel ou autre,
00:54:55quand tout d'un coup, une variable
00:54:57se démultiplie,
00:54:59vous êtes dans la merde, quoi. Pardon, hein,
00:55:01pour résumer, c'est-à-dire que c'est
00:55:03une très grande difficulté. Et donc,
00:55:05des arriérés de trésorerie très importants,
00:55:07des difficultés à payer,
00:55:09il y a eu certains, entre guillemets,
00:55:11certains qui ont passé l'arme à gauche,
00:55:13des entreprises à cause de ça uniquement.
00:55:15Qui ont fermé, faillite, oui, faillite.
00:55:17Donc, au GHR Paris, on a vraiment...
00:55:19Il y en a eu beaucoup, à votre avis ?
00:55:21On n'a pas les chiffres
00:55:23exacts, parce que c'est difficile de mesurer
00:55:25si une entreprise met la clé sous la porte
00:55:27à cause de sa facture d'électricité.
00:55:29C'est très aléatoire, mais en tout cas, nous,
00:55:31des appels de détresse, à nouveau, on en a eu
00:55:33énormément, ça a été très difficile.
00:55:35Et le monde des PME est un peu
00:55:37le ventre mou, et ça ne concerne pas du tout
00:55:39que la restauration, le CHR.
00:55:41C'est-à-dire que l'ensemble
00:55:43des écosystèmes de
00:55:45PME, PMI ont été en grande difficulté
00:55:47à cause de ça. Alors là, les prix ont rebaissé,
00:55:49évidemment. Donc, on bénéficie
00:55:51de prix, à nouveau, entre guillemets,
00:55:53à peu près normaux,
00:55:55nous, entreprises.
00:55:57Pourvu que ça dure, parce que ça peut ne pas
00:55:59durer aussi. Exactement,
00:56:01pourvu que ça dure, comme disait la mère de Napoléon.
00:56:03Mais, on ne sait pas,
00:56:05on a appris, en tout cas, que les choses étaient
00:56:07extrêmement aléatoires en cette matière,
00:56:09alors même que nous disposons d'un outil
00:56:11de production énergétique nucléaire
00:56:13que nous devons au général De Gaulle,
00:56:15et qu'il a fallu remettre en état,
00:56:17et je pense qu'ils sont en train de le faire,
00:56:19EDF a fait des bénéfices incroyables
00:56:21au record, on a abondé
00:56:23dans ces bénéfices, nous pauvres petites PME,
00:56:25et en tout cas,
00:56:27on espère, à minima,
00:56:29qu'on pourra bénéficier de ces tarifs
00:56:31ce qui est quand même la moindre
00:56:33des choses, et ce qui est une vraie vision
00:56:35de long terme pour le bénéfice
00:56:37d'entreprises dans notre pays,
00:56:39que de pouvoir bénéficier d'une énergie à un prix
00:56:41très raisonnable. Beaucoup de pays
00:56:43nous envient cette fonction-là, cette capacité-là,
00:56:45alors pourvu que ça dure, effectivement.
00:56:47Et je précise vraiment que c'est le tissu des PME
00:56:49qui a été impacté, parce que les très grosses entreprises
00:56:51ont des contrats à 15 ans, 20 ans,
00:56:53et 30 ans, demandez à Loïc Lefloch-Prigent,
00:56:55il vous expliquera ça beaucoup mieux que moi,
00:56:57mais c'est comme ça que ça fonctionne, et c'est comme ça
00:56:59qu'on a été, là encore, on a subi
00:57:01cette parenthèse, enfin
00:57:03ce moment qui a été extrêmement difficile
00:57:05pour l'entreprise.
00:57:07Effectivement, ça a duré, et je vais vous dire,
00:57:09je ne veux pas jouer les prophètes
00:57:11de mauvaise aucure, mais
00:57:13effectivement, on se demande si
00:57:15les investissements qu'on fait, notamment sur
00:57:17les éoliennes et ailleurs,
00:57:19les annonces de 200 millions, 2 milliards,
00:57:21ne vont pas encore impacter le prix de l'énergie,
00:57:23enfin, on espère que pas, effectivement.
00:57:25Mais ce que vous dites, alors,
00:57:27moi je voudrais revenir un tout petit peu,
00:57:29parce que vous étiez déjà restauratrice
00:57:31depuis quelque temps,
00:57:33sur comment,
00:57:35c'est le recul, mais le recul
00:57:37n'est pas loin, c'est même pas 4 ans,
00:57:39l'épisode Covid, le confinement, etc.,
00:57:41comment vous l'avez vécu, comment vous,
00:57:43vous, restauratrice,
00:57:45vous et vos collègues, l'ont vécu ?
00:57:47Écoutez, je ne vais pas vous surprendre,
00:57:49je pense en vous disant qu'on l'a vécu
00:57:51extrêmement mal, extrêmement mal,
00:57:53parce que, effectivement, ça nous est tombé dessus d'abord
00:57:55très, très brutalement, moi j'ai encore le souvenir
00:57:57du jour au lendemain, pratiquement.
00:57:59Du jour au lendemain, c'est vraiment le cas de le dire,
00:58:01pour le coup, moi j'ai le souvenir d'avoir été,
00:58:03d'ailleurs j'étais chez moi ce jour-là, j'étais pas dans mon restaurant
00:58:05qui était ouvert, et j'entends encore
00:58:07Edouard Philippe en train d'annoncer qu'on ferme les restaurants,
00:58:09je crois que c'était Edouard Philippe, je ne me trompe pas,
00:58:11le lundi suivant, enfin, vous voyez,
00:58:13c'est-à-dire que tout d'un coup on est tombé sur une espèce de brutalité
00:58:15comme ça, alors évidemment
00:58:17très anxiogène, angoissante,
00:58:19pas seulement pour nous, bien entendu,
00:58:21pour tout le monde, mais tout d'un coup,
00:58:23on nous ferme, on nous annonce
00:58:25une fermeture administrative,
00:58:27vous savez, dans un restaurant qui fait vraiment la cuisine,
00:58:29comme beaucoup le sont,
00:58:31en tout cas,
00:58:33chez nous, dans le syndicat OGHR Paris,
00:58:35vous avez des stocks,
00:58:37vous avez des matières premières en stock,
00:58:39vous avez, pour plusieurs jours,
00:58:41quelques jours de matières premières, de la viande,
00:58:43des légumes, etc., donc qu'est-ce que vous faites
00:58:45dans ces cas-là, quand on vous dit,
00:58:47on est samedi soir, 20h, vous devez faire lundi terminé,
00:58:49ben, écoutez, on a tous
00:58:51fait la même chose, c'est-à-dire qu'on a partagé
00:58:53avec nos salariés
00:58:55les dents réparissables qui étaient là,
00:58:57on a fait ça en catastrophe, on a essayé de fermer le mieux
00:58:59possible, bref, un traumatisme
00:59:01évident, et puis, évidemment,
00:59:03derrière, une inconnue, un grand point
00:59:05d'interrogation, l'incertitude totale,
00:59:07au début, absolument aucune aide,
00:59:09il n'en était même pas question, on était fermés
00:59:11administrativement, ce qui, en fait, a une signification
00:59:13qui est quand même un peu lourde, un peu incroyable,
00:59:15en fait, tout à fait hors normes,
00:59:17je ne sais pas à quel moment, à quelle époque
00:59:19dans l'histoire, en tout cas, de la France, moi,
00:59:21je n'ai pas de souvenirs de ça, je n'ai même pas de
00:59:23références. – Ah, même niveau
00:59:25grands-parents, il ne vous a rien, grands-parents, de vous souvenir de ça.
00:59:27– Ben, écoutez, je ne vois pas d'équivalent
00:59:29de référence à ça, enfin, je…
00:59:31– En fait, on ferme, et on dit, voilà,
00:59:33vous êtes fermés, et puis jusqu'à nouvel ordre, on verra.
00:59:35– Exactement, et nous sommes des entreprises privées,
00:59:37il faut le rappeler, qu'une administration
00:59:39ferme, qu'à la rigueur
00:59:41même qu'une agence bancaire ferme, je ne sais pas,
00:59:43mais des entreprises,
00:59:45des PME qui dépendent, évidemment, de leur
00:59:47activité, de leur client pour
00:59:49avoir des revenus,
00:59:51ça paraît absolument
00:59:53incroyable, bon, enfin, il y avait peut-être
00:59:55des bonnes raisons, peut-être des mauvaises,
00:59:57voilà, l'avenir nous le dira, parce que je crois qu'on va commencer à
00:59:59décrypter tout ça. – L'avenir commence à décrypter
01:00:01tout ça et à déchiffrer, oui.
01:00:03– Et le fait que vous ne
01:00:05ne sailliez pas, évidemment, d'ailleurs,
01:00:07le gouvernement ne saillait même pas, quand est-ce que
01:00:09ça va rouvrir, quand est-ce qu'on pourra rouvrir ?
01:00:11– Vous imaginez. – Est-ce qu'il y a eu communication ?
01:00:13Est-ce qu'on communiquait avec vous,
01:00:15rien, franchement, à l'époque ?
01:00:17– A l'époque, on avait, nous, notre président national,
01:00:19Didier Chenet, qui est un homme remarquable
01:00:21et qui réellement a vraiment
01:00:23été dans un dialogue très
01:00:25efficace avec les pouvoirs publics à l'époque, il avait
01:00:27Bruno Le Maire en face de lui, et à l'époque, on était
01:00:29tous extrêmement angoissés, en fait,
01:00:31on tenait des réunions,
01:00:33des visio, enfin, par
01:00:35visio interposée, entre guillemets, par téléphone
01:00:37au début, et puis, lui,
01:00:39régulièrement, allait pour expliquer
01:00:41qu'il fallait absolument
01:00:43aller au secours des entreprises, de toutes ces entreprises,
01:00:45pas que dans notre secteur, mais dans différents secteurs,
01:00:47qu'une entreprise privée
01:00:49qui est fermée administrativement, comment elle survit ?
01:00:51Comment elle vit ? Comment elle paye ses charges ?
01:00:53Comment elle paye son loyer ? Comment elle paye ses salariés ?
01:00:55Vous voyez ? Donc, toutes ces
01:00:57questions se sont posées, là, rétrospectivement,
01:00:59effectivement, on sait qu'il y a eu des aides, on sait qu'il y a eu
01:01:01effectivement des salaires,
01:01:03le chômage partiel, etc.,
01:01:05et puis quelques aides, mais, à ce moment-là,
01:01:07vous parlez du moment où...
01:01:09Écoutez, excusez-moi, mais on a vécu dans l'angoisse.
01:01:11– Ça a duré combien de temps ? Les annonces
01:01:13des paies, des prêts sont arrivées...
01:01:15– Ça a duré un certain temps, quand même.
01:01:17Il y a eu des phases, comme ça, deux mois,
01:01:19trois mois, quatre mois...
01:01:21Ça n'a pas été immédiat, si vous voulez.
01:01:23Alors, petit à petit,
01:01:25et je vous dis, je rends hommage à Didier Chenet, qui a pris sa retraite
01:01:27maintenant, mais qui a été vraiment
01:01:29tout à fait actif
01:01:31et proactif, et qui, effectivement,
01:01:33on dit beaucoup,
01:01:35le monde du salaire a été entendu,
01:01:37c'est en très grande partie à lui qu'on le doit, effectivement.
01:01:39Mais sans quoi, on serait tous
01:01:41morts, en réalité, parce que des boîtes privées
01:01:43qui sont fermées administrativement,
01:01:45excusez-moi du peu, mais voilà, comment on fait ?
01:01:47– Et ce qui est intéressant, d'ailleurs, on va reparler,
01:01:49qu'est-ce qui était, d'ailleurs,
01:01:51ce qu'il fallait fermer et pas fermer,
01:01:53enfin, c'est un autre problème, mais qui est quand même...
01:01:55Ah oui, les objets de nécessité,
01:01:57les objets non nécessaires, etc.
01:01:59On en parle après cette petite pause.
01:02:01À tout à l'heure et à tout de suite.
01:02:03...
01:02:05...
01:02:07Sud Radio,
01:02:09Bercov, dans tous ses états.
01:02:11Manger pour vivre
01:02:13ou vivre pour manger ?
01:02:15C'était la question que posait Molière, hein,
01:02:17vous vous rappelez.
01:02:19Eh bien, effectivement, je ne sais pas si c'est manger
01:02:21pour vivre, ça c'est nécessaire,
01:02:23mais vivre ou manger, quelquefois,
01:02:25quand, pas quand la musique est bonne,
01:02:27mais quand la nourriture est bonne,
01:02:29comme ne disait pas Jean-Jacques Goldman,
01:02:31c'est pas mal non plus, nous sommes toujours avec Valéry
01:02:33Loviquy, ça y est, je l'ai,
01:02:35Groupement des hôtelleries
01:02:37et Restaurations de France.
01:02:39...
01:02:41Alors, on a parlé
01:02:43un peu de l'énergie, on parlait de tout ça,
01:02:45et je voudrais qu'on parle de quelque chose
01:02:47dont on parle très très peu,
01:02:49et j'ai été assez frappé du fait que
01:02:51on a dit que,
01:02:53on a parlé du patrimoine immatériel
01:02:55de l'humanité, le patrimoine de l'humanité,
01:02:57tout le monde connaît, les cathédrales,
01:02:59les endélieux, et tout ça,
01:03:01mais, effectivement, la restauration,
01:03:03la restauration française, quand même,
01:03:05il faut quand même rappeler que la cuisine française
01:03:07dans le monde entier, elle est toujours
01:03:09et heureusement appréciée comme il se doit,
01:03:11mais ça, on n'en parle pas très bien,
01:03:13on en parle même très peu
01:03:15de ce patrimoine, mais
01:03:17est-ce que les restaurateurs
01:03:19font ce qu'il faut pour parler
01:03:21de ce que c'est que la restauration ?
01:03:23L'impression, si vous voulez,
01:03:25on a eu l'impression, et je ne vais citer aucun nom,
01:03:27mais on a entendu des porte-parole,
01:03:29surtout pendant la crise du Covid,
01:03:31fermer ou pas fermer, ouvrir ou pas ouvrir,
01:03:33vous vous rappelez qu'il y avait des restaurants rebelles
01:03:35qui voulaient ouvrir, on les a empêchés d'ouvrir,
01:03:37etc., enfin bon, ça a été
01:03:39quand même assez rock'n'roll,
01:03:41cette histoire, mais au fond,
01:03:43on parlait, effectivement,
01:03:45des problèmes, et comme vous dites, il faut payer
01:03:47ses employés, il faut payer
01:03:49l'entreprise doit vivre, mais au fond,
01:03:51on n'a pas peut-être assez mis
01:03:53l'accent
01:03:55sur l'extraordinaire
01:03:57importance de la bonne,
01:03:59du bon manger,
01:04:01de la bonne
01:04:03chair, c-h-e-r-e,
01:04:05et
01:04:07peut-être qu'il faudrait, il y a un travail
01:04:09à faire, non, là-dessus, Valérie ?
01:04:11Je partage totalement votre point de vue, évidemment,
01:04:13c'est très important, en fait,
01:04:15on parle beaucoup de, il y a beaucoup d'images,
01:04:17beaucoup de foudre, beaucoup de mode,
01:04:19beaucoup de changements, etc., mais
01:04:21on parle pas réellement de ce que
01:04:23vous venez d'évoquer, c'est-à-dire
01:04:25le bien manger. Alors, il y a quelqu'un
01:04:27important qui s'appelle Alain Fontaine,
01:04:29qui est ailleurs un membre de notre groupement,
01:04:31du GHR Paris,
01:04:33qui est aussi le président
01:04:35des maîtres restaurateurs, et qui a fait inscrire
01:04:37au patrimoine
01:04:39de
01:04:41l'Unesco,
01:04:43la pratique des
01:04:45bistrots, en fait, la pratique, le fait d'aller
01:04:47dans les bistrots. Donc, il est en cours d'inscription,
01:04:49et c'est une excellente initiative,
01:04:51une excellente démarche. Pourquoi ? Parce qu'en fait,
01:04:53là, c'est parti d'un constat,
01:04:55c'est qu'en fait, le nombre de bistrots à Paris
01:04:57a chuté de manière absolument phénoménale.
01:04:59C'est incroyable !
01:05:01En France, aussi !
01:05:03Bistrots, c'était l'âme
01:05:05de la France ! Absolument !
01:05:07Et là, vraiment, ça a chuté énormément !
01:05:09Ça a chuté énormément, énormément, depuis
01:05:1150 ans, depuis 20 ans. Enfin, la chute est drastique,
01:05:13elle est presque irrécupérable,
01:05:15je dirais. Vous savez, le côté,
01:05:17le bistrot à tous les coins de rue, où vous entrez,
01:05:19vous prenez un oeuf dur, un café,
01:05:21une boisson, un plat cuisinier.
01:05:23Moi, mon syndicat, si vous voulez, ce sont les Aveyronnais
01:05:25qui l'ont créé à la fin du XIXe siècle.
01:05:27Donc, les Aveyronnais,
01:05:29ils étaient montés à Paris, parce qu'évidemment,
01:05:31il y avait beaucoup de pauvreté
01:05:33chez eux, donc ils étaient montés à Paris,
01:05:35et ils faisaient le charbon à Paris. Il y avait les Bougna.
01:05:37Et puis, ils ont fini
01:05:39par faire du café, puis après, ils ont fait des
01:05:41plats cuisiniers, avec d'ailleurs
01:05:43de la viande qui venait de chez eux, avec les arrières,
01:05:45vous savez, ce qu'on n'arrive pas à vendre bien
01:05:47dans une bestiole.
01:05:49Et du coup, ils faisaient...
01:05:51Et c'est né comme ça, en fait. Et il y en a
01:05:53eu une multitude. Il y avait beaucoup
01:05:55d'établissements. Tout ça est en train,
01:05:57un petit peu, de disparaître, en effet.
01:05:59Donc, on se pose, nous, en tout cas,
01:06:01au GHR Paris, beaucoup de questions par rapport à ça.
01:06:03Et puis, il y a un sujet qui est celui de...
01:06:05du mot restaurant. Parce que moi,
01:06:07c'est un sujet qui est très important pour nous.
01:06:09Parce que, comment on définit
01:06:11le restaurant ? Le restaurant, il n'est pas
01:06:13défini, figurez-vous. Dans la loi, il n'existe
01:06:15pas. Il n'y a pas de définition. – Ah, il n'y a pas de définition légale
01:06:17du restaurant. – Et non, et non, et non.
01:06:19Donc, ça recouvre tout et n'importe quoi.
01:06:21– Vous voulez un fast-food, c'est restaurant.
01:06:23– Oui, cher André Bercoff,
01:06:25en effet, un fast-food, potentiellement, c'est un restaurant.
01:06:27Et je vais vous dire, McDonald's,
01:06:29ils n'ont surtout pas envie qu'on leur enlève le nom
01:06:31de restaurant. Surtout pas.
01:06:33Surtout pas. Ils ne veulent pas qu'on définisse ça, parce que,
01:06:35évidemment, vous avez remarqué, ils ont même
01:06:37récemment dit, ah si, si, nous,
01:06:39on fait du service à table.
01:06:41Oui, vous prenez votre ticket, là, vous payez
01:06:43et on vous apporte le plateau.
01:06:45Bon, c'est une
01:06:47anecdote qui n'en est pas une, en réalité.
01:06:49Parce que ça raconte bien qu'en fait,
01:06:51tout le monde essaie de s'approprier cette notion-là.
01:06:53– Sous l'étiquette de restaurant, on met tout et n'importe quoi.
01:06:55– On met absolument tout et n'importe quoi.
01:06:57Vous avez y compris des dark kitchens
01:06:59qui sont capables de vous poser trois chaises
01:07:01et une petite table et vous dire qu'ils sont un restaurant,
01:07:03si vous voulez. – Le street food !
01:07:05– Oui, et les dark kitchens qui sont sur les plateformes,
01:07:07si vous voulez.
01:07:09Alors, on est contre personne, c'est pas le sujet.
01:07:11Mais nous, on veut, en tout cas,
01:07:13arriver à définir le mot restaurant
01:07:15parce que ça va être d'une importance absolument cruciale
01:07:17à l'avenir. Et un restaurant,
01:07:19si on devait donner une définition,
01:07:21c'est un endroit, d'abord c'est un lieu,
01:07:23c'est un endroit, c'est un lieu où on reçoit,
01:07:25on vous accueille,
01:07:27il y a des professionnels qui savent le faire,
01:07:29qui le font, j'espère, de manière courtoise.
01:07:31C'est également un lieu où,
01:07:33effectivement, – L'accueil est très important.
01:07:35– L'accueil est très important, le service à table
01:07:37est très important, à table, j'ai bien dit,
01:07:39c'est pas l'endroit où on se lève dans la cafétéria,
01:07:41c'est pas la cafétéria.
01:07:43Et puis, on reçoit des produits bruts dans un restaurant.
01:07:45Alors, on ne peut pas tout faire soi-même
01:07:47et tout le monde ne peut pas tout faire soi-même,
01:07:49mais globalement, si en tout cas il y a une cote-part
01:07:51de produits bruts, on reçoit des patates,
01:07:53on reçoit des poireaux, on reçoit de la viande,
01:07:55ça veut dire que vous cuisinez,
01:07:57ça veut dire que vous avez au moins des professionnels
01:07:59de la cuisine. – Vous ne prenez pas tout vide ou tout préparé.
01:08:01– Voilà. – Non mais c'est important.
01:08:03– Je n'exclus personne, en effet, parmi nos adhérents,
01:08:05il y en a qui ont, on a besoin de recourir parfois
01:08:07à des choses, effectivement, qui sont préparées.
01:08:09Il faut exclure personne.
01:08:11Mais, mais, il y a une part,
01:08:13effectivement, de produits bruts.
01:08:15Du reste, ça fait vivre aussi
01:08:17tout un écosystème agricole,
01:08:19de pêche, etc.
01:08:21C'est la France, cher André Bercoff, c'est la France.
01:08:23On a besoin de tout ça.
01:08:25– Vous savez, je parlais des agriculteurs
01:08:27juste avant, à l'émission,
01:08:29et on se dit que quand même, et c'est formidable
01:08:31quand on voit des restaurants, etc.,
01:08:33où on dit le produit vient de là, et vous le faites aussi.
01:08:35Voilà, ça vient d'ici, ça vient de là,
01:08:37ça vient de, voilà. – On vit d'écosystèmes.
01:08:39On a envie de les faire perdurer.
01:08:41Donc, franchement,
01:08:43là, ce qui va être important,
01:08:45pour éviter qu'on se muséifie,
01:08:47que les restaurants disparaissent,
01:08:49que ça ne vienne uniquement des restaurants
01:08:51qui servent du sous-vide, du congelé, etc.,
01:08:53il va falloir aussi faire des choix,
01:08:55faire des définitions.
01:08:57Nous, on appelle ça de nos voeux, de la part des pouvoirs publics,
01:08:59de vraiment définir ça, sans être trop exclusif,
01:09:01bien évidemment, mais en tout cas le définir,
01:09:03ce qui permettra de trier le bon grain,
01:09:05de livrer sans jeu de mots.
01:09:07C'est-à-dire que dire, voilà, vous entrez là,
01:09:09mais là, c'est un restaurant. Vous aimez ou vous n'aimez pas,
01:09:11après, ce n'est pas une question de niveau technique.
01:09:13– Vous savez où vous entrez. – C'est ça.
01:09:15Voilà, on vous accueille, vous êtes assis,
01:09:17vous êtes dans un endroit agréable,
01:09:19et puis, on va vous servir des choses qui ont été cuisinées,
01:09:21cuisinées sur place.
01:09:23– C'est-à-dire qu'il y a des publications très différentes,
01:09:25des gens très forts en ceci, en cela.
01:09:27– On ne peut pas comparer les 5 et les 3 étoiles,
01:09:29avec d'autres, etc., ce n'est pas le problème.
01:09:31– Mais on peut très bien être un petit bar-tabac du coin,
01:09:33et faire son propre boeuf bourguignon,
01:09:35avec de la vraie viande, des vraies carottes,
01:09:37et des vraies oignons.
01:09:39Et on est aussi important que le 3 étoiles et Michelin.
01:09:41Aussi important.
01:09:43– C'est-à-dire, celui qui cuisine,
01:09:45que ce soit un bar-tabac, un petit bistrot du coin,
01:09:47etc., c'est fondamental.
01:09:49– Tout à fait. C'est fondamental pour l'avenir
01:09:51de la société, de notre culture,
01:09:53et du sens du mot restaurant,
01:09:55et de la restauration, de manière générale.
01:09:57– Je rappelle simplement, avant d'accueillir Lila,
01:09:59c'est bien ça. – C'est ça, Lila Delion.
01:10:01– Je dirais, je rappelle ce merveilleux poème
01:10:03de Prévert,
01:10:05« Debout devant le zinc, sur le cou des liseurs,
01:10:07un grand plombier zingueur,
01:10:09habillé en dimanche, et pourtant c'est lundi. »
01:10:11Et voilà, il faut lire ça, c'est magnifique.
01:10:13Prévert, c'est ça les bistrots,
01:10:15c'est ça la France aussi.
01:10:17– Et là-dessus, on accueille Lila,
01:10:19bonjour Lila. – Bonjour Monsieur Bercoff,
01:10:21j'écoute la personne qui,
01:10:23elle ne parle, c'est vrai, que de l'île de France,
01:10:25la vice-présidente,
01:10:27je ne sais pas quoi. – Oui.
01:10:29– Moi, je voudrais lui dire deux choses.
01:10:31D'abord, depuis le Covid, il y a eu beaucoup de choses
01:10:33que nous-mêmes, en tant que clients
01:10:35ou pas, on a observées.
01:10:37D'abord, le Covid a fait les changements
01:10:39au niveau de la façon
01:10:41de vivre des Français.
01:10:43Beaucoup se sont mis à cuisiner,
01:10:45beaucoup ont changé leurs habitudes,
01:10:47je disais, préfèrent certains-mêmes
01:10:49se faire livrer, mais se réunir
01:10:51entre amis chez eux, d'une part.
01:10:53Moi, j'observe beaucoup de choses,
01:10:55vous voyez aussi de plus en plus
01:10:57de gens qui sortent des bureaux,
01:10:59qui vont à la fameuse Happy Hour,
01:11:01qui est de 17h à 19h,
01:11:03où les gens sont ensemble, vont boire
01:11:05tous ces gros trucs de bière,
01:11:07et puis quand c'est 19h30,
01:11:09ils ont envie de rentrer chez eux,
01:11:11donc ils changent. Moi, j'ai deux questions.
01:11:13Moi, le Covid, j'ai deux restaurants,
01:11:15j'habite au-dessus, les terrasses,
01:11:17c'est vraiment quelque chose de très difficile
01:11:19à vivre. Moi, j'observe
01:11:21que certains restaurateurs
01:11:23deviennent hargneux, je vois des changements
01:11:25dans ma ville, on affiche de plus en plus...
01:11:27– Vous êtes à Lyon, c'est ça ? – Oui, tout à fait.
01:11:29Moi, je vois les Halles, ne vous inquiétez pas,
01:11:31elles ne désemplissent pas, les gens achètent,
01:11:33mais ramènent ça chez eux, bien sûr,
01:11:35ils ne vont pas au restaurant, ils achètent de bons produits.
01:11:37Moi, j'observe beaucoup de changements.
01:11:39Là, je disais que dernièrement,
01:11:41j'observais que de plus en plus, mettons,
01:11:43le gouverneur affiche, à partir de 17h,
01:11:45on ne sert plus de café. Dernièrement,
01:11:47j'en ai vu un, il y a quelques jours,
01:11:49où il affiche carrément, entre midi et 14h,
01:11:51on ne sert plus de café, nous, on préfère la restauration,
01:11:53il a mis ça sur ça. Je vois des habitudes,
01:11:55mais j'ai vu aussi beaucoup de...
01:11:57Je ressens beaucoup
01:11:59de restaurateurs hargneux.
01:12:01Déjà, ils sont en colère parce qu'une bonne partie
01:12:03des tickets restaurant vont au supermarché
01:12:05et ne vont plus chez eux, ça,
01:12:07je l'ai ressenti, c'est quelque chose.
01:12:09J'ai vu un restaurateur,
01:12:11en mars, on lui dit de fermer pour le Covid,
01:12:13il est brasserie,
01:12:15il fait aussi de très bonnes pizzas,
01:12:17sa pizza est à 11,50 euros,
01:12:19il ferme deux mois, il ré-ouvre,
01:12:21et la pizza, elle monte à 13,50 euros,
01:12:23et j'ai vu des prix, comme ça, augmenter.
01:12:25Il y a aussi, faire le tri entre ceux qui nous vendent
01:12:27des choses qui ne sont pas préparées
01:12:31au restaurant et des choses qui sont préparées.
01:12:33Et, moi,
01:12:35je vois dans ma ville de Lyon,
01:12:37le moindre kajibi
01:12:39qui est vide, s'installe
01:12:41quelqu'un qui va me proposer de la nourriture.
01:12:43Donc, je ne vois pas où...
01:12:45À part, je vous dis que je les sens...
01:12:47– Vous ne voyez pas quoi ? Où est la crise, vous voulez dire ?
01:12:49– Je ressens des gens qui sont mécontents,
01:12:51les restaurateurs,
01:12:53ce n'est pas plaisant. Je ne parle pas de ceux
01:12:55qui sont haut de gamme ou quoi. Et puis, les gens,
01:12:57je vous dis, maintenant, se sont remis à cuisiner,
01:12:59et puis, il y a l'inflation.
01:13:01Quand on voit, je dis, il y a ça aussi.
01:13:03Parce qu'il ne faut pas oublier qu'un restaurateur,
01:13:05il ne vend pas que de la nourriture, il vend aussi à boire.
01:13:07Et je veux dire que pour un restaurant,
01:13:09c'est très important la boisson.
01:13:11– Ok, merci Lila, merci de votre tableau,
01:13:13c'est intéressant.
01:13:15Valérie Saraslovy ?
01:13:17– Lila nous a dit énormément de choses,
01:13:19il y a beaucoup de choses très différentes.
01:13:21Effectivement,
01:13:23il y a beaucoup de restaurateurs,
01:13:25et on l'a dit, je l'ai évoqué, qui sont en difficulté.
01:13:27Donc, elle ressent,
01:13:29elle a parlé de difficultés,
01:13:31enfin, de hargne de certains restaurateurs qui sont désagréables.
01:13:33Moi, j'entends, je comprends.
01:13:35Évidemment, ça n'excuse pas les mauvais comportements,
01:13:39ou les comportements désagréables,
01:13:41mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de souffrances,
01:13:43beaucoup de difficultés.
01:13:45On a évoqué un certain nombre de facteurs
01:13:47qui ont fait que beaucoup d'entre eux ont été dans les difficultés.
01:13:49Donc, ils ont des difficultés financières.
01:13:51Après, oui, effectivement,
01:13:53le comportement post-Covid a changé.
01:13:55Et d'ailleurs, c'est très bien que les gens se remettent à faire la cuisine,
01:13:57parce qu'en fait, ils font la différence.
01:13:59Moi, je suis ravie que les gens se remettent à faire la cuisine à la maison,
01:14:01parce qu'ils se rendent compte que le goût,
01:14:03ils le retestent,
01:14:05ils arrêtent d'acheter des trucs tout faits,
01:14:07et ils font la différence, donc c'est très positif.
01:14:09Ils retrouvent le goût, en fait, quand on fait de la cuisine,
01:14:11parce que ce n'est pas la même chose
01:14:13entre un sous-vide, quand même.
01:14:15Quand même, on retrouve le goût, on retrouve la maison,
01:14:17parce que tous ces produits
01:14:19du monde très industrialisé
01:14:21sont très salés,
01:14:23en général, très sapides,
01:14:25avec beaucoup de conservateurs.
01:14:27Et donc, quand on commence à refaire juste un petit truc à la maison,
01:14:29on se rend tout à fait compte de la différence,
01:14:31tout ça. Alors, moi, je suis vraiment désolé,
01:14:33c'est vrai, d'entendre qu'il y a des...
01:14:35Et c'est vrai qu'on a des collègues qui sont dans la difficulté,
01:14:37ça existe, et il y a
01:14:39des nuisances nocturnes,
01:14:41le soir, avec les terrasses.
01:14:43On contribue,
01:14:45en tout cas, nous à Paris, parce que moi, je parle de Paris,
01:14:47puisque je suis à Paris, je représente le GHR à Paris-Ile-de-France,
01:14:49on contribue
01:14:51avec la mairie, on fait des réunions avec eux, etc.,
01:14:53pour éliminer les mauvais
01:14:55comportements.
01:14:57On n'a pas que des saints dans nos troupes,
01:14:59on est tout à fait d'accord.
01:15:01Et puis, il faut voir aussi, le problème, c'est que les fous,
01:15:03les gens qui viennent, etc., certains savent
01:15:05se comporter, d'autres ne savent pas se comporter.
01:15:07Il y a aussi des excès, il y a des excès
01:15:09de boissons, il y a
01:15:11des groupes de plus ou moins jeunes,
01:15:13enfin, voilà, quand on part à la bière.
01:15:15Et quand, malheureusement, pour des raisons aussi financières,
01:15:17on en voit beaucoup qui ne consomment
01:15:19pas de nourriture avec des litres
01:15:21de bière, des pintes, et des pintes, et des pintes,
01:15:23ils sont uniquement au pop-corn,
01:15:25forcément, si vous voulez...
01:15:27Ça pose quelques soucis, oui.
01:15:29Et on se retrouve
01:15:31juste après la publicité, si vous voulez
01:15:33réagir, n'hésitez pas à nous appeler au
01:15:350 826 300 300.
01:15:37Dans son face-à-face, André Bercoff
01:15:39reçoit Valérie Sass-Lobiquy, vice-présidente
01:15:41du groupement des hôtelleries
01:15:43et restaurations Paris-Ile-de-France.
01:15:47Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
01:15:51Nous ne sommes plus autant de
01:15:53« ils veulent du pain qu'ils mangent
01:15:55de la brioche ». Ça, c'est fini,
01:15:57c'était Marie-Antoinette, fait à son âme,
01:15:59effectivement. Là, nous parlons
01:16:01avec Valérie Sass-Lobiquy,
01:16:03vice-présidente du groupement
01:16:05des hôtelleries et restaurations de France, et c'est vrai,
01:16:07on aborde quelque chose qui nous
01:16:09tient à cœur, qui nous tient plus qu'à cœur,
01:16:11c'est vraiment, quand on va dans un restaurant,
01:16:13c'est quoi ? C'est évidemment
01:16:15l'accueil, le décor, mais surtout,
01:16:17mais surtout, ce qu'il y a dans notre assiette,
01:16:19bien sûr. C'est quand même la base.
01:16:21Et j'ai marqué quelque chose,
01:16:23encore une fois,
01:16:25je ne citerai pas de nom, mais je vais quand même parler
01:16:27de cette vogue des restaurants
01:16:29dits branchés,
01:16:31ou
01:16:33j'ai vu ça dans certains
01:16:35restaurants traditionnels parisiens, qui étaient,
01:16:37je parle des grands restaurants transformés,
01:16:39où vous aviez une espèce de, vous savez,
01:16:41de silence, les tables
01:16:43un peu séparées.
01:16:45Et là, vous avez, dans des lieux mythiques,
01:16:47que je ne citerai pas,
01:16:49si j'y citerai Maxime ou Laurent ou autre,
01:16:51je les cite,
01:16:53c'est mon avis personnel, où je suis allé,
01:16:55ce qui me frappe, c'est que,
01:16:57c'est qu'on sent totalement,
01:16:59c'est-à-dire les tables sont resserrées, il y a un pianiste,
01:17:01c'est le côté
01:17:03un peu, et
01:17:05surtout,
01:17:07la nourriture n'a plus rien à voir.
01:17:09Alors évidemment, peut-être c'est moins cher
01:17:11pour ceux qui ont envie de se passer de temps en temps
01:17:13une fois pour célébrer leur anniversaire de mariage,
01:17:15ou leur anniversaire, ils ont envie
01:17:17de se faire un très bon... ça n'a plus rien à voir.
01:17:19Et c'est un peu triste, ça.
01:17:21Ce que vous décrivez,
01:17:23c'est une uniformisation,
01:17:25une standardisation,
01:17:27malheureusement, de la restauration,
01:17:29alors qu'on le vit
01:17:31à Paris, en France, mais c'est
01:17:33international, on a une sorte d'internationalisation
01:17:35des concepts,
01:17:37d'une manière de faire, alors il y a la
01:17:39restauration festive,
01:17:41et parmi celles-là, à chaque fois, évidemment,
01:17:43il y a des gens qui sont vertueux, qui font des belles choses.
01:17:45Il ne s'agit pas d'exclure, mais
01:17:47tout de même, globalement,
01:17:49si on prend un peu de hauteur, on se rend
01:17:51parfaitement compte qu'il y a une standardisation
01:17:53des choses, et c'est lié aussi
01:17:55à une agro-industrie qui est de plus en plus puissante,
01:17:57et il faut bien le dire, qui propose
01:17:59des produits tout-faits, différentes gammes,
01:18:01il y a une gamme infinie
01:18:03de produits tout-faits...
01:18:05Et que les restaurateurs
01:18:07peuvent acheter, effectivement,
01:18:09et juste réchauffer. Parce que
01:18:11fondamentalement, il y a un problème qui est celui
01:18:13du coût de la masse salariale dans un restaurant.
01:18:15Un restaurant, c'est un lieu de service, si vous voulez,
01:18:17aussi bien en salle, d'ailleurs, qu'en administratif,
01:18:19qu'en commercial, qu'en cuisine.
01:18:21Si vous voulez vraiment faire de la cuisine,
01:18:23vous avez besoin d'avoir
01:18:25un certain nombre de personnes.
01:18:27Et ce certain nombre de personnes, ils coûtent de l'argent,
01:18:29notamment quand le coût du travail est élevé
01:18:31dans un pays comme la France.
01:18:33Donc plus vous faites de l'artisanat,
01:18:35c'est-à-dire plus, pour résumer, vous vous faites
01:18:37livrer les patates intactes, vous les épluchez,
01:18:39vous les coupez, vous les lavez, et plus
01:18:41vous allez avoir besoin de personnes pour le faire,
01:18:43vous le faites. A l'inverse, effectivement,
01:18:45si vous achetez
01:18:47des produits de l'agro-industrie tout fait,
01:18:49les patates déjà lavées,
01:18:51découpées, épluchées et prêtes en frites,
01:18:53vous avez besoin de beaucoup moins
01:18:55de monde. Donc, CQFD,
01:18:57cette standardisation générale,
01:18:59elle est aussi liée, malheureusement,
01:19:01au coût du travail,
01:19:03à un certain nombre d'éléments.
01:19:05Et c'est bien ça dont on parlait tout à l'heure,
01:19:07d'ailleurs, quand on disait, il faut absolument définir
01:19:09le mot restaurant, parce que c'est essentiel.
01:19:11Mais vous devriez commencer à le définir vous-même,
01:19:13enfin, je veux dire, avec votre syndicat et autres.
01:19:15Je crois que nous avons un auditeur.
01:19:17Un auditeur qui nous appelle de Paris, et c'est Frédéric.
01:19:19Bonjour Frédéric.
01:19:21Bonjour André, bonjour à votre invité, bonjour madame.
01:19:23Je voulais réagir par rapport
01:19:25à cette dame qui appelait
01:19:27de Lyon tout à l'heure et qui a été très mécontente
01:19:29au niveau des restaurateurs. Alors, moi,
01:19:31j'ai été restaurateur pendant des années
01:19:33et je voudrais éclaircir un point
01:19:35une bonne fois pour toutes, parce que
01:19:37c'est quelque chose, en fait, jamais personne
01:19:39n'en parle, beaucoup de personnes gueulent et personne n'en parle.
01:19:41Notamment sur ce qu'elle expliquait
01:19:43avec les restaurateurs qui ne voulaient plus servir de café
01:19:45à partir d'une certaine heure l'après-midi.
01:19:47Alors, je vais expliquer la raison
01:19:49pourquoi les restaurateurs ne veulent pas le faire.
01:19:51Un restaurateur, aujourd'hui, il travaille
01:19:53le matin au petit déjeuner, il ne fout rien
01:19:55pendant la matinée, il travaille le midi,
01:19:57il ne fout rien l'après-midi, et il commence à retravailler
01:19:59à partir de 17h en ce qu'on appelle
01:20:01limonade, et ensuite, il travaille
01:20:03en restauration, s'il fait de la restauration
01:20:05le soir. Celui ou celle
01:20:07qui arrive à 5h de l'après-midi, qui se pose
01:20:09à une table, qui boit un café,
01:20:11et qui reste une heure avec un café,
01:20:13ça n'intéresse pas, évidemment,
01:20:15le restaurateur, parce que, un,
01:20:17celui-ci, il va bloquer une table pendant une heure,
01:20:19dans le meilleur des cas, ça sera une heure,
01:20:21et en plus, le restaurateur derrière, il sera
01:20:23incapable de dire, logiquement,
01:20:25aux autres, ah bah non, lui, j'ai pu le servir,
01:20:27mais vous, je ne vais pas pouvoir vous servir.
01:20:29Imaginons qu'il ait, on va dire, 10 tables
01:20:31dans ce restaurant, et que toutes les tables soient prises
01:20:33par des gens entre 5h et 7h du soir
01:20:35qui vont prendre un café, il va faire
01:20:3750 balles de chiffre d'affaires, là où il devrait faire
01:20:3910 fois plus. Voilà la raison pour laquelle
01:20:41ils ne le font pas. C'est aussi simple que ça,
01:20:43et c'est louable.
01:20:45– Et oui, en tout cas, ça se défend, ça se défend,
01:20:47Frédéric. Merci.
01:20:49Effectivement, il y a à voir les problèmes
01:20:51de tout le monde, simplement,
01:20:53je crois que, vraiment, Valéry Saint-Sloviquy,
01:20:55il ne faut pas oublier,
01:20:57et c'est fondamental, le plaisir
01:20:59d'aller au restaurant. Je rappelle
01:21:01que tout, dans la civilisation,
01:21:03s'est fait autour d'une table,
01:21:05depuis les Romains, depuis les Grecs.
01:21:07Je crois que, quand même, on devrait rappeler ça,
01:21:09que ce n'est pas un petit truc comme ça,
01:21:11qu'on n'en a rien à faire, et qu'on mange
01:21:13n'importe quoi et tout va bien, ou alors
01:21:15on ne mange pas du tout, on est vegan, et finalement,
01:21:17on ne mange que des graines d'oiseau.
01:21:19Chacun ses plaisirs.
01:21:21Mais enfin, au fou du compte,
01:21:23à the end of the day, à la fin du jour,
01:21:25c'est bien de manger.
01:21:27– Tout se passe là,
01:21:29en fait, tout se passe dans nos
01:21:31habitablissements, qu'ils soient petits, moyens,
01:21:33gros, gastro ou pas, peu importe,
01:21:35mais en tout cas, il y a de l'amour,
01:21:37il y a du plaisir, il y a de l'échange,
01:21:39il y a de l'échange intellectuel,
01:21:41il y a de la dispute,
01:21:43il y a de la bataille,
01:21:45on n'est pas d'accord,
01:21:47on s'engueule,
01:21:49on boit une bonne bouteille de Pinard,
01:21:51enfin, je crois que c'est vraiment,
01:21:53ce n'est pas une caricature ce que je raconte là,
01:21:55je crois que c'est vraiment,
01:21:57c'est vraiment très propre
01:21:59et très caractéristique de notre pays,
01:22:01de notre culture, de notre nation,
01:22:03à nouveau, c'est ce qui a tenté
01:22:05d'être détruit en 2015,
01:22:07au moment des attentats,
01:22:09donc je crois que c'est un bien très précieux,
01:22:11il faut vraiment qu'on pense à le sauvegarder
01:22:13et à le chérir,
01:22:15et à l'entretenir.
01:22:17– C'est l'identité de la France,
01:22:19et si on l'oublie…
01:22:21– Exactement.
01:22:23– Voilà, merci Valérie Sasse-Lepicky,
01:22:25et maintenant on va aller manger.
01:22:27Vous receviez aujourd'hui Valérie Sasse-Lepicky,
01:22:29vice-présidente du groupement
01:22:31des hôtelleries et restaurations Paris-Ile-de-France.
01:22:33Si vous avez raté l'émission,
01:22:35n'hésitez pas à vous brancher sur notre site internet
01:22:37sudradio.fr,
01:22:39vous la retrouverez en podcast
01:22:41ou en replay sur notre chaîne YouTube.
01:22:43Bercov dans tous ses états revient dès demain midi.
01:22:45André ? – Dès demain midi Marie.
01:22:47– A demain. – Je vous salue Marie.