Jeudi 8 mai 2025, retrouvez Evelyne Brugère (Présidente, FOEB solutions, multi family office indépendant, Business Angel, membre de FBA), Jean-François Garin (Directeur général délégué, Groupe Premium), Anne-Laure Frischlander-Jacobson (fondatrice, Evvest et enseignante à l’université Paris Dauphine) et François Thierry (Expert en cartes de collection, Aguttes) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:13et l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:21Une émission tous les jours sur Bsmart 4Change.
00:23Au sommaire de cette édition, nous commencerons avec Patrimoine Passion, notre rendez-vous dédié à l'investissement en plaisir, passion ou alternatif.
00:32Et nous sommes ravis de recevoir François Thierry, expert au sein de la maison de vente Agut.
00:36Nous nous pencherons sur l'investissement dans des articles de sport.
00:40A qui cela s'adresse et que peut-on acheter à l'approche de Roland-Garros ?
00:44Il me semble que Agut propose la raquette de Raphaël Nadal, la raquette avec laquelle il a gagné Roland-Garros en 2010.
00:51On va voir ça dans un instant.
00:54Ensuite, nous continuerons avec Enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine aujourd'hui dédié aux femmes et à l'investissement.
01:00Quand on est une femme, quelle différence avec l'investissement au masculin ?
01:04Quels besoins, quels comportements et quels sens les femmes recherchent-elles quand elles investissent ou quand elles souhaitent épargner ?
01:12Nous recevrons Anne-Laure Frischlander-Jacobsson, fondatrice de Evest et enseignante à l'université Paris-Dauphine
01:18et Evelyne Brugère, présidente de FOEB Solutions.
01:22Enfin, dans l'œil de l'expert, nous recevrons Jean-François Garin, directeur général délégué du groupe Premium.
01:28Nous évoquerons le suivi client du segment de clientèle Mass Affluent.
01:32Bienvenue à vous tous qui nous rejoignez.
01:34Smart Patrimoine, c'est parti !
01:35Et c'est parti pour Patrimoine Passion, notre rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou alternatif.
01:47Et aujourd'hui, on va se demander comment investir dans des articles de sport avec François Thierry.
01:52Bonjour !
01:53Bonjour !
01:53Vous êtes expert chez Agut.
01:55Alors, Agut organise une vente le 16 mai prochain sur des articles de sport, c'est ça François ?
02:01Exactement, donc c'est des mémorabilia ou des articles de sport, c'est soit des objets qui ont été signés par les sportifs,
02:06soit des objets qui ont appartenu aux sportifs et qui rentrent un petit peu dans l'histoire du sport.
02:10On va y revenir dans quelques instants, vous nous avez apporté quelques-uns de ces objets.
02:15Mais tout d'abord, comment est-ce qu'on fait, au-delà d'une vente aux enchères par exemple, pour investir dans un article de sport ?
02:21Alors, il y a plusieurs types d'investissements.
02:23C'est soit un investissement passion en effet, soit un investissement vraiment purement financier.
02:26D'accord !
02:27Donc, il faut se renseigner sur les sports qu'on aime, c'est toujours plus facile.
02:32Si on part sur le tennis par exemple, on peut imaginer adorer un des trois grands, Nadal, Federer et Djokovic,
02:39et puis se dire, je vais essayer de récupérer un objet avec lequel un de ces joueurs a joué.
02:43Et donc ça, c'est un achat passion.
02:45Et pour autant, quand on tape dans des grands noms du sport, on est quasiment sûr que l'investissement sera aussi financier dans plusieurs années,
02:52puisque c'est des joueurs qui sont un peu intemporels, même quand ils arrêtent leur carrière,
02:55ils ont une cote sur le marché qui reste très importante.
02:57Quel rendement à peu près on peut espérer sur plusieurs années par exemple ?
03:02Alors pour l'instant, le marché en France et en Europe, il n'est pas complètement structuré.
03:05Ce n'est pas comme aux Etats-Unis où on peut atteindre des records au niveau des ventes.
03:08Il y a des ventes à plus de 10 millions, 15 millions de dollars.
03:12En Europe, ce n'est pas du tout le cas pour l'instant.
03:13Donc ces achats, on va dire, depuis la sortie du Covid, on est peut-être à 15-20% par an.
03:20Vous l'aviez dit un petit peu, ça s'adresse aux passionnés, à tout le monde.
03:26Est-ce qu'il faut forcément être passionné par exemple de tennis pour acheter une raquette ?
03:31Est-ce qu'il faut ou est-ce que si moi, je ne connais rien au tennis, je me dis, tiens, j'achète la raquette de Raphaël Nadal ?
03:39Alors comme dans tout investissement, je pense qu'il faut toujours se renseigner avant d'investir.
03:43Évidemment, il y a aussi une question de portefeuille pour pouvoir investir
03:46parce qu'on a des investissements qui peuvent être faits autour de 100-200 euros pour des petits objets de collection.
03:52Et puis on peut aller très vite dans des objets.
03:54Là, vous avez la raquette de Raphaël Nadal par exemple, en 2010.
03:58Il a gagné le tournoi de Roland-Garros avec.
04:00C'est une de ses raquettes.
04:01Elle est estimée entre 10 et 20 000 euros.
04:03Donc tout de suite, c'est un investissement beaucoup plus important.
04:06Maintenant, Nadal a arrêté sa carrière il y a 6 mois.
04:09Il va y avoir un engouement énorme à Roland-Garros.
04:12Il y a une fête qui va être faite pour Raphaël Nadal cette année.
04:15Donc c'est le moment aussi d'investir sur les objets de Raphaël Nadal.
04:18Et peut-être que dans 5 ans, dans 10 ans, ces objets auront fait x2, x3
04:23parce que ça restera une icône du sport.
04:25Donc il faut toujours faire en fonction de ses envies
04:28et puis se renseigner quand même un petit peu avant
04:30parce que comme dans tout domaine, il y a aussi des contrefaçons.
04:34Il y a des éléments sur lesquels on peut investir, d'autres un peu moins.
04:37Donc il faut quand même toujours se renseigner
04:38et passer par un expert qui pourra vous dire
04:40« Allez là-dessus, il n'y a aucun risque »
04:42ou « Ne partez pas là parce que c'est beaucoup plus aléatoire ».
04:46Par exemple, il faut peut-être mieux aller voir, comme vous le disiez,
04:49un expert que de se dire tout seul « Je vais acheter tel article sur Internet ».
04:53Oui, d'autant plus que sur Internet, quand on va sur des plateformes assez connues sur Internet,
04:58actuellement, on a un ratio de faux presque à 80%.
05:03Donc c'est-à-dire que si vous voulez acheter un maillot d'un footballeur sur Internet,
05:06il y a quand même 8 chances sur 10 que ce soit un faux.
05:09Oui, tout à fait.
05:10Et donc là, justement, en parlant de football, vous nous avez ramené un maillot.
05:14Exactement. Alors pour notre prochaine vente aux enchères,
05:16donc sur la lutte le 16 mai, on a récupéré le maillot de Laurent Blanc
05:20de la demi-finale de la Coupe du Monde 98, France-Croencie.
05:24Et c'est un maillot éminemment important puisqu'il prend un carton rouge.
05:29La France mène de 1, il reste une quinzaine de minutes, il prend un carton rouge.
05:32Et donc Laurent Blanc, qui est quand même un joueur emblématique de l'équipe de France,
05:35ne pourra pas jouer la finale si la France se qualifie.
05:37Donc c'est un des maillots les plus importants de la Coupe du Monde 98.
05:40Et celui-là, par exemple ?
05:41Il met entre 15 000 et 30 000 euros.
05:44Et là, c'est vraiment à acheter un morceau de l'histoire de l'équipe de France de foot.
05:47Donc ça, ce sera en vente le 16 mai ?
05:49Tout à fait.
05:50À partir de, pardon, combien ? 15 000 euros ?
05:5215 000 euros, oui.
05:5315 000 euros.
05:53C'est l'estimation. On a une estimation entre 15 000 et 30 000 euros.
05:56Après, on sait que ça peut aller beaucoup plus haut ou pas, selon l'enchère.
05:59Selon l'enchère ?
06:00Exactement.
06:00Et le deuxième maillot que vous nous avez ramené ?
06:02Le deuxième maillot, c'est un maillot de l'équipe de France de rugby
06:05puisque pour cette vente du 16 mai, on a récupéré l'intégralité du musée du rugby français.
06:09La personne qui détenait le musée du rugby, c'était la tatoueuse attitrée du 15 de France et du top 14.
06:16D'accord.
06:16Et pour chaque tatouage qu'elle faisait à un joueur, le joueur lui donnait un maillot.
06:20Donc là, on a un maillot de Nicolas Brusque qui était l'arrière de l'équipe de France dans les années 2000.
06:25Donc le numéro 15.
06:26Et puis, c'est un des maillots qu'il a porté contre l'Irlande lors de son grand chlème en 2004.
06:31Et dans cette vente aux enchères du mois de mai, vous avez d'autres sports que rugby, football et tennis ?
06:38On fait vraiment multi-sport. Donc on a aussi du cyclisme. On a des très bons maillots de cyclisme aussi.
06:42On a des torches olympiques. Donc ça, c'est des torches avec lesquelles les personnes ont défilé.
06:48Je crois qu'on a la photo d'une des torches olympiques.
06:50Oui, la torche. Donc ça, c'est Rome. C'est les Jeux olympiques de Rome.
06:53Donc elle est assez rare, cette torche. D'autant plus qu'elle est avec son boîtier d'origine.
06:58C'est très, très compliqué de trouver le boîtier.
07:00Et puis, on a aussi du basketball. On a un petit peu de tout. On a du ski.
07:04Donc par exemple, dans le basketball, vous vendez des maillots, des ballons ?
07:07Exactement. Alors, des ballons de basket. On a deux ballons signés par Larry Bird et Alan Iverson.
07:12Donc des joueurs de NBA assez connus.
07:15Et puis, on a un maillot signé par Michael Jordan.
07:18Voilà, c'est un peu large. On a un maillot assez incroyable aussi en hockey sur glace.
07:22Puisque, alors c'est un peu plus technique, mais le joueur le plus connu de hockey sur glace de tous les temps s'appelle Wayne Gretzky.
07:27C'est un Canadien. C'est l'équivalent de Mohamed Ali, de Federer, de Pelé, mais en hockey sur glace.
07:34Et à l'époque, ils avaient deux maillots par saison. Deux maillots domicile, deux maillots extérieurs.
07:38Et on a le maillot pré-saison de ce joueur-là.
07:42Pour comparaison, le dernier maillot de ce joueur aux Etats-Unis, c'est vendu à presque 700 000 dollars.
07:46D'accord. En règle plus générale, vous le disiez, on peut commencer à investir à partir de 100, 200 euros.
07:53On trouverait en dessous, par exemple, un bandeau de Rafael Nadal ou de Roger Federer qui l'aurait porté à un match, ou pas porté d'ailleurs ?
08:00Alors, nous, on a justement pour la prochaine vente un bandeau de Roger Federer à vendre.
08:05D'accord.
08:05Je l'ai estimé entre 100 et 200 euros, mais c'est le genre de petit mémorabilia qui peut très vite monter à 300, 400, 500 euros.
08:12On peut toujours investir un à 50 euros, 100 euros. Il faut juste bien choisir ses cibles.
08:18Mais on aura beaucoup plus de mal à obtenir des objets de légende du sport, puisque tout le monde volait la même chose.
08:24D'accord. Merci beaucoup, François Thierry. Vous êtes expert au sein de la maison de vente à GUT. Merci beaucoup.
08:31Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
08:35Et c'est parti pour Enjeu patrimoine, une séquence entre femmes et aujourd'hui dédiée à l'investissement aux féminins.
08:48Comment les femmes investissent ? Quels sont leurs rapports à l'argent ?
08:51Et surtout, pourquoi y a-t-il encore des différences entre les hommes et les femmes quand on parle d'investissement ?
08:57Pour en parler, nous sommes ravis d'accueillir sur ce plateau Anne-Laure Frischlander Jacobson.
09:02Bonjour.
09:03Bonjour.
09:03Vous êtes fondatrice d'Eveste et enseignante à l'université Paris-Dauphine et Evelyne Brugère.
09:08Bonjour.
09:09Bonjour.
09:09Vous êtes la présidente de FOEB Solutions.
09:13Pour commencer, Anne-Laure Frischlander Jacobson, que peut-on dire des femmes et de leur rapport à l'argent ?
09:20L'argent, s'il a un genre, on peut vraiment se focusser sur celui des femmes qui est particulier,
09:28puisque déjà l'argent est synonyme d'angoisse pour près de 80% des femmes.
09:35D'accord.
09:35Et là, c'est une grande différence par rapport au rapport masculin, où l'argent va être synonyme plutôt d'autonomie, de positionnement et d'excitation même.
09:50Donc, angoisse, angoisse aussi, pourquoi ? Parce que tout simplement, les femmes ont déjà un salaire qui est souvent inférieur de près de 20% de celui des hommes.
10:06Et donc, il a cet sentiment de précarité et de besoin qui est associé à l'argent.
10:11Par ailleurs, il y a aussi une culture, quelque chose de très sociétal dans le rapport féminin à l'argent,
10:19où finalement, il y a toujours cette question de légitimité du féminin dans le rapport à l'argent.
10:26Et on l'a vu, que ce soit dans l'argent de poche, où souvent on voit des différences entre l'argent de poche des filles par rapport aux garçons.
10:34Donc, c'est quelque chose qui est ancré dès l'éducation, qui va créer finalement un rapport différent des femmes avec l'argent.
10:44Donc, déjà, cette partie vraiment angoissante de l'argent qui va définir également un rapport au risque par rapport à l'investissement,
10:54puisque là, on va avoir une aversion au risque très, très, très prononcée de plus de 80% pour les femmes par rapport aux hommes.
11:02Et ça a une implication directe sur la gestion des investissements qu'on va développer par ailleurs.
11:10On va revenir plus en détail, effectivement.
11:13L'angoisse, légitimité et aversion au risque, ce sont vraiment les trois freins que l'on voit déjà inhérents chez la femme.
11:23Évelyne Brugère, est-ce que, selon vous, les femmes investissent, donc là, on parle vraiment d'investissement, est-ce qu'elles investissent de manière différente par rapport aux hommes ?
11:33Oui, je pense qu'elles n'ont pas du tout le même processus d'investissement que les hommes.
11:39Et en particulier, par rapport aux risques, justement, je pense que les femmes sont beaucoup plus analytiques.
11:45C'est-à-dire que, je ne parlerai pas d'angoisse, mais quand elles investissent quelque part, elles veulent savoir dans quoi elles investissent.
11:51Et effectivement, pouvoir évaluer.
11:52Elles font des recherches, elles réfléchissent.
11:54Elles font des recherches.
11:54J'ai été très longtemps, et je suis toujours dans le réseau Femmes Business Angels, par exemple.
11:59Quand les porteurs de projets arrivent dans une salle où il n'y a que des investisseuses femmes,
12:04ils sont en général très surpris de la quantité de questions qui leur sont posées.
12:09Et ça fait vraiment partie de la marque.
12:11Les femmes, elles vont investir, mais elles vont investir dans ce qu'elles connaissent ou dans ce qu'elles comprennent.
12:16Et surtout, en ayant rencontré aussi les porteurs de projets, en tout cas pour ce qui concerne le private equity, par exemple.
12:27Donc, elles sont analytiques, c'est-à-dire qu'elles vont vraiment étudier.
12:29Elles vont vraiment prendre le temps de comprendre ce qu'elles font et pourquoi elles le font.
12:33La deuxième chose, c'est que je pense qu'effectivement, on parlait, ce n'est pas le mot appât du gain,
12:38mais je pense que les femmes sont moins dans l'appât du gain que dans, effectivement, une rentabilité durable.
12:44Donc, elles vont aussi mettre des valeurs.
12:45C'est-à-dire que les femmes ne vont pas investir dans n'importe quoi.
12:49Elles veulent aussi quelque chose qui fait sens.
12:51Donc, les critères extra-financiers sont très importants pour les femmes.
12:54On retrouve beaucoup dans les clientèles.
12:57Moi, si je fais une petite statistique, je n'ai pas beaucoup de familles de clients.
13:02Mais j'ai 80% des femmes qui vont se préoccuper des critères extra-financiers.
13:07Alors qu'on n'aura que 20% des hommes qui vont s'en préoccuper.
13:11C'est vraiment une statistique très personnelle.
13:13Oui, bien sûr.
13:14Mais en tout cas, je note quand même, chez les femmes, il y a toujours ce souci des critères extra-financiers.
13:19Dans la gestion, d'ailleurs, ISR, investissement durable, on retrouve beaucoup de femmes.
13:25Et la troisième caractéristique, c'est le rapport au risque, effectivement, qui est différent, je pense, chez les hommes que chez les femmes.
13:32C'est-à-dire qu'une femme ne va pas chercher une rentabilité à court terme.
13:37Donc, elle ne fait pas de crypto-monnaies.
13:39Elles ne vont pas sur ces actifs très volatiles et très risqués dans lesquels, finalement, c'est assez difficile de comprendre comment se construit la performance et le gain.
13:48Donc, elles vont faire des investissements plus long terme.
13:54Elles sont un peu moins pressées, finalement, que les hommes ?
13:56Elles sont moins pressées.
13:57Elles sont à long terme.
13:59Et on en parlait, je ne sais pas si vous allez poser la question, justement, sur le fait qu'effectivement, les femmes sont meilleures gérantes que les hommes.
14:06Mais c'est juste parce que, voilà, et donc, du coup, moi, mon analyse, c'est qu'elles ont une meilleure compréhension du risque.
14:14Et effectivement, dans leurs critères d'investissement, elles vont analyser le risque, quel risque je prends, quel est mon potentiel de rendement.
14:22Et effectivement, elles vont souvent privilégier des investissements qui, au départ, paraissent moins rentables, mais qui présentent un moindre risque.
14:30En tout cas, le meilleur rapport rentabilité-risque.
14:33Anne-Laure, vous êtes d'accord ?
14:34Oui, il y a déjà eu des études qui ont montré, d'ailleurs, que c'était, je crois, Trade Republic et Fidelity qui ont fait une étude sur les femmes gérantes
14:42et sur le fait qu'à long terme, la performance était supérieure de 2%, je crois.
14:46Aux hommes ?
14:46Par rapport aux gérants hommes.
14:48Et ça s'explique, d'une part, tout à fait, je partage totalement le point de vue, sur le fait qu'il y ait moins de trading, finalement, et le côté moins court-termisme.
14:58Donc, c'est très clair qu'il y a une approche de la gestion de l'investissement qui est totalement différente.
15:04Et qui est plus long terme.
15:07Par contre, il faut déjà qu'elles investissent.
15:11Ah, les femmes investissent moins ?
15:12Et c'est ça, le problème. C'est qu'aujourd'hui, alors, on est d'accord pour les femmes gérantes, mais il y a une problématique, aujourd'hui, chez la femme,
15:22qui est finalement que son rapport à l'argent, du fait de cette légitimité, sentiment d'illégitimité, fait qu'elle investit peu.
15:30Et aujourd'hui, si vous voulez, on va avoir autant d'épargne de la part d'une femme, d'un homme, mais seulement 29% des femmes vont investir.
15:43Et ça, si vous voulez, moi, je vois un problème patrimonial assez prononcé sur le fait qu'elles n'investissent pas, du fait de la planification financière nécessaire.
15:51Les femmes vivent plus longtemps, ont souvent des salaires moindres, on l'a dit tout à l'heure.
15:59Ce qui fait qu'il faut absolument planifier.
16:02Et l'investissement sur un livret 1 ou sur un compte courant qui ne rapporte rien ne va pas suffire à combler ce déficit.
16:10Donc, cette aversion au risque, si vous voulez, leur empêche, finalement, d'atteindre cette autonomie financière,
16:17surtout quand on est sur un placement long terme.
16:19Donc, toute la problématique, elle est à comment diriger, finalement, les femmes vers l'investissement
16:25de façon à ce qu'elles puissent sécuriser leur avenir sur le long terme et préparer leur retraite.
16:29Donc, il y a peut-être encore un certain besoin de pédagogie, je pense, sur ce sujet.
16:34Est-ce qu'il y a un problème, entre guillemets, de conseil en France, selon vous, Evelyne ?
16:41Oui, alors moi, je pense qu'il y a effectivement un problème au niveau du conseil en France.
16:46Je prenais l'exemple, vous avez quelqu'un qui arrive, qui vient de toucher un gros patrimoine,
16:52par héritage ou d'une autre façon, et va voir un conseiller financier parce qu'il ne connaît rien.
17:00Et en fait, la première chose qu'on va lui faire, c'est faire un questionnaire absolument ingérable
17:06et enfin, voilà, très compliqué pour quelqu'un qui n'y connaît rien.
17:10Donc, effectivement, le résultat du questionnaire va être, ah ben non, le client, la cliente,
17:15parce que ça concerne aussi les hommes et les femmes, mais le client ou la cliente,
17:18effectivement, n'a aucune expérience et n'a aucune connaissance.
17:21Donc, bilan d'opération, le conseiller, il ne peut rien faire d'autre que lui faire du livret d'épargne ou de contrat en euros.
17:27Donc, ça, c'est quand même une aberration, c'est quand même, à mon avis, une aberration de la réglementation.
17:33Donc, il faut effectivement, je pense qu'il faudrait quand même revoir ce truc-là.
17:38On parle de pédagogie. Moi, je pense que la première chose qu'on devrait dire aux femmes,
17:41c'est que l'investissement, ce n'est pas compliqué.
17:44Et il y a aussi beaucoup chez les femmes, je pense, des tendances autolimitantes,
17:48c'est-à-dire qu'elles estiment aussi qu'elles ne sont pas capables.
17:51Parce que gérer les finances du ménage ou gérer l'entreprise, une boulangerie ou une petite entreprise,
17:58c'est souvent les femmes qui font la compta, qui font les comptes et qui ont géré.
18:02Donc, après, il faut leur expliquer que passer de ça à, finalement, de l'investissement,
18:06ce n'est pas compliqué parce qu'investir, c'est acheter des parts d'une entreprise
18:10qui va faire plus ou moins de résultats.
18:13Et donc, il est tout à fait facile aujourd'hui d'investir
18:16avec quelques règles de base d'allocation d'actifs, déjà sur un horizon de placement,
18:22quand j'ai du long terme, quand j'ai plus de 10 ans devant moi, je fais des actions.
18:25Et quand je n'ai pas 10 ans, je ne fais pas d'actions.
18:28Donc, déjà, segmenter son patrimoine du court terme, très sécurisé,
18:34du moyen terme sur des lucrataires et du long terme, du plus de 10 ans sur des actions,
18:39c'est la règle de base, finalement, de l'investissement financier.
18:42Et puis ensuite, soit j'ai envie de m'intéresser aux entreprises si je fais des actions,
18:47soit j'ai envie de m'intéresser aux entreprises dans lesquelles je vais investir très bien.
18:50Je peux faire une sélection.
18:51On a des belles entreprises françaises dans lesquelles on peut investir sans souci,
18:57sur du long terme, ou européennes, ou même mondiales.
19:05Donc, du long terme.
19:07Et ensuite, effectivement, si on n'a pas envie de faire cette sélection,
19:11parce qu'on n'a pas envie de s'intéresser aux chiffres des entreprises, aux résultats des entreprises,
19:15eh bien, on peut tout à fait faire des trackers.
19:17Et là, on sait qu'on aura la performance du marché boursier.
19:21Et on sait que sur le long terme, eh bien, il faut faire des actions pour avoir une bonne rentabilité.
19:26Donc, en fait, c'est ça qu'il faut expliquer aux femmes.
19:27C'est que l'investissement, ce n'est pas compliqué.
19:30On n'est pas obligé d'aller sur des instruments financiers complexes
19:35ou d'arbitrer tous les mois son portefeuille ou ses investissements.
19:42Donc, c'est le premier message qu'il faut faire passer, je pense.
19:45Et le deuxième message, il faut rendre les femmes plus visibles dans la finance.
19:48Parce que quand on regarde les médias, quand on regarde les journaux spécialisés dans le patrimoine, la finance, etc.,
19:54on ne voit pas les femmes.
19:55Alors qu'on en a une foultitude qui sont toutes plus brillantes les unes que les autres,
20:00mais qu'on ne voit pas dans les médias.
20:01Donc, moi, si je suis là aujourd'hui, ce n'est pas parce que j'adore intervenir et le montrer,
20:05mais c'est juste parce que la parole des femmes compte.
20:07Et il faut que les médias, aujourd'hui, systématiquement, dans tous les panels,
20:13dans toutes les conférences, dans tous les panels,
20:14ils mettent systématiquement une femme sur un podium.
20:17Et les médias féminins également.
20:20Oui.
20:20Pas forcément mettre le dernier rouge à lèvres à la mode, mais parler de la classe.
20:25Il faut vraiment avoir des rubriques à l'argent.
20:27On le voit de plus en plus, d'ailleurs, c'est plutôt pas mal.
20:30Mais c'est vrai qu'il faut mettre l'indépendance économique en première ligne.
20:36C'est primordial.
20:37C'est primordial.
20:40Et puis, pour...
20:41Pardon, je vous ai interrompu.
20:45Vous souhaitez compléter, peut-être ?
20:46Non, mais oui, j'adhère totalement.
20:51Mais c'est vrai qu'il y a quand même une chose qui est propre aux féminins,
20:55c'est la charge mentale.
20:56D'accord ?
20:56Les femmes ont une charge mentale qui est très lourde,
20:58ce qui fait qu'elles n'ont pas...
21:00Supérieure à celle des hommes, par exemple ?
21:02Les supérieurs...
21:02Déjà, elles gèrent généralement la maison, les enfants, la nounou, le travail.
21:08Elles travaillent quand même pour la plupart.
21:11Elles ont une charge mentale qui est très lourde.
21:12Donc, la finance, ça passe finalement en dernière priorité.
21:19Or, ça devrait être l'une des premières priorités.
21:22Mais il a des moyens, finalement.
21:24On n'est pas obligé de gérer soi-même.
21:26Il y a de la gestion automatisée, il y a de la gestion pilotée.
21:30Ce qui est important, c'est que la finance soit de plus en plus accessible.
21:34Moi, je parle toujours du principe qu'il faut d'abord sensibiliser à l'importance de gérer ses finances
21:38et deuxièmement, apporter une solution qui leur parle.
21:42Une solution qui soit accessible, qui soit simple, qui soit automatisée et qui fait sens.
21:47Donc, on a parlé, effectivement, de faire sens.
21:49Les femmes ont besoin d'avoir du concret et de donner de la valeur, finalement, à leur investissement.
21:54C'est vrai que l'investissement responsable est une priorité pour beaucoup de femmes qui désirent investir.
22:00Et on ne peut que s'en réjouir.
22:02Il faut simplement expliquer aussi qu'il peut y avoir des différences de performance.
22:06Et ensuite, oui, ce n'est pas compliqué.
22:08On a des professionnels de la gestion de patrimoine, de la finance, qui permettent finalement d'apporter des solutions.
22:16Mais vraiment, cet exercice de planification financière, de comprendre combien je dois investir pour préparer ma retraite
22:25et quel rendement je dois accéder, il faut le faire.
22:29Il faut le faire, il y a des outils pour le faire.
22:31Et c'est important pour l'autonomie financière sur le long terme.
22:36On finira là-dessus.
22:37Merci beaucoup, Anne-Laure Frischlander-Jacobsson.
22:39Vous êtes fondatrice d'Evest et enseignante à l'Université Paris-Dauphine.
22:43Merci beaucoup.
22:44Et merci, Evelyne Brugère.
22:45Vous êtes présidente de FOEB Solutions.
22:47Merci à toutes les deux d'être intervenues sur ce plateau.
22:51Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
22:53Et c'est parti pour l'œil de l'expert.
22:59Nous sommes ravis de recevoir Jean-François Garin.
23:02Bonjour.
23:03Bonjour, Pauline.
23:04Vous êtes directeur général délégué du groupe Premium.
23:07Et nous allons parler sur ce plateau du suivi client du segment de clientèle Mass Affluent.
23:13Pour commencer, quels sont les clients que vous accompagnez au sein du groupe Premium, Jean-François ?
23:18Eh bien, beaucoup de clients dans de nombreux segments.
23:22Le groupe Premium est un groupe superbe qui s'occupe de la gestion de patrimoine en France.
23:27C'est le plus gros acteur aujourd'hui.
23:29Donc, c'est vraiment intéressant.
23:30Et ça va justement de cette clientèle.
23:32Alors, ça fait un peu barbare.
23:34Mass Affluent, qu'est-ce que ça veut dire ?
23:35C'est de la clientèle aisée.
23:36Donc, ça va de cette clientèle aisée.
23:38Comment la définit-on ?
23:39Très simplement, c'est des gens qui ont entre 100 000 et 500, 600 000 d'actifs liquides.
23:46Donc, hors immobilier.
23:48D'accord ?
23:49Donc, ça, c'est cette tranche-là.
23:50Et puis, on va jusqu'aux clients vraiment fortunés, qui vont dépasser le million d'euros,
23:56et aux gens très, très riches.
23:57Donc, on les adresse par différents canaux.
24:00Voilà.
24:00Le courtage avec des mandataires.
24:02Et puis, des cabinets de gestion patrimoine, les fameux CGP.
24:06Voilà.
24:07Et puis, aussi, ce qu'on appelle des family office.
24:09Là où on traite vraiment la grande gestion de fortune.
24:12Donc, ça va de cette clientèle, on va dire aisée, Massa Fluent, jusqu'à vraiment des clientèles très fortunées.
24:19C'est la spécificité du groupe Promium ?
24:21Exactement.
24:22On adresse tous ces segments de clients.
24:24Et je rajouterais volontiers.
24:25En plus, on les prend à différents âges.
24:27D'accord.
24:27C'est vraiment intéressant.
24:29Parce que, vous voyez, le client Massa Fluent, alors de qui parle-t-on ?
24:33Des professionnels de santé, par exemple, des professions libérales, des cadres, des cadres dirigeants, des cadres d'entreprise.
24:40Donc, des salariés, des non-salariés.
24:42Et on les prend dans le courtage.
24:43Ça, c'est une grande spécificité de notre groupe.
24:46Spécificité de notre groupe à moins de 40 ans, à 39 ans.
24:49Vous voyez.
24:50Donc, on les prend jeunes.
24:51Et puis, quand vous êtes dans la gestion de fortune, souvent, vous avez des sujets de transmission, de grandes familles.
24:56Donc, là, vous avez aussi des clientèles qui vont jusqu'à des gens très seniors.
25:01Et quels sont les besoins de cette clientèle en particulier, Jean-François ?
25:06Alors, ça, c'est très important comme question.
25:09Pourquoi notre groupe réussit ?
25:11Ce n'est pas complètement et non pas du tout par hasard.
25:15Pourquoi ?
25:15Parce que quand vous pensez à ces clients-là, vous vous dites, est-ce qu'ils sont bien servis aujourd'hui ?
25:20Alors, je ne vais pas faire d'ostracisme.
25:22Mais la réalité, c'est que cette clientèle, notamment aisée, là, à Massa Fluent,
25:27ils sont, évidemment, comme nous tous, dans des banques.
25:30Et la réalité, c'est qu'ils ne sont pas très bien suivis.
25:33Et ça, toutes nos enquêtes nous le disent.
25:35Pourquoi ils ne sont pas bien suivis ?
25:36Parce que leurs conseillers, ils bougent beaucoup.
25:40Et ils sont traités, entre guillemets, comme n'importe quel Français.
25:44Et ces gens-là, vous voyez, quand vous parlez de votre retraite,
25:47vous parlez de la transmission, vous parlez de tout ça,
25:50Eh bien, c'est difficile de recommencer tous les 2, 3 ans, 4 ans,
25:54quand vos conseillers changent.
25:57Ça, c'est vraiment le gros problème de ces segments, de ces Français,
26:02qui attendent autre chose.
26:04Plus de conseils ?
26:05Alors, beaucoup plus de conseils, et surtout, beaucoup plus de suivis.
26:08Donc, ils ont 3 besoins majeurs.
26:12Le suivi, en 1.
26:142.
26:15Ils sont beaucoup plus digitaux que les autres.
26:17Et 3.
26:18Ils ont besoin un petit peu de reconnaissance.
26:20Parce que les gens dont on parle, c'est vraiment eux qui ont fabriqué,
26:24j'allais dire, leur patrimoine.
26:26Et donc, il y a un petit peu ce besoin de reconnaissance.
26:28Donc, ils viennent au sein du groupe Premium pour avoir ces 3 suivis d'accompagnement, en fait.
26:33Exactement. C'est ça.
26:34Et si je vais vous donner un chiffre, moi, qui me surprend à chaque fois,
26:38c'est le niveau de satisfaction des gens qui sont suivis et ceux qui ne l'ont pas.
26:42Est-ce que vous savez, le pourcentage de satisfaction, c'est du NPS,
26:49donc du Net Promoter Score, donc c'est ceux qui sont contents versus ceux qui ne sont pas.
26:55Quand vous êtes suivis à moins de 12 mois, c'est-à-dire que vous avez un entretien tous les ans,
26:59on va être simple, vous êtes à 75, 80, donc c'est des scores extraordinaires.
27:05Dès que vous passez cette limite et que vous êtes déjà à plus de 13, 14, 15 mois,
27:09vous descendez à un tiers, à 25.
27:11D'accord.
27:12Donc, l'importance du suivi et surtout d'avoir les mêmes personnes qui vous accompagnent au cours du temps,
27:17c'est fondamental.
27:19Une dernière question, très rapidement, parce qu'on n'a plus le temps,
27:23mais quels sont les enjeux démographiques et les enjeux d'épargne ?
27:27Alors, justement, on a tous travaillé sur les sujets de la retraite, notamment,
27:32et donc on a un sujet de déplacement puisqu'il y a de moins en moins d'actifs
27:35et de plus en plus de retraités.
27:36Donc, fondamentalement, il y a un sujet sociologique, démographique,
27:41qui est la retraite, la préparation à la retraite.
27:43Et ça, plus on prépare tôt, mieux c'est.
27:46C'est pour ça que je vous disais dans les segments, ce qui est très important,
27:49notamment avec le courtage, c'est de prendre les gens très jeunes pour pouvoir les projeter.
27:53Donc, dès que vous en occupez tôt, plus vous avez de chances de réussir.
27:57Vous avez des taux de remplacement de l'ordre de 40%.
27:59Vous imaginez, donc, si vous ne préparez pas ça aujourd'hui,
28:02avec les enjeux de financement des retraites d'État, entre guillemets,
28:07eh bien, vous pouvez vous trouver dans des situations très graves.
28:10Et ce que fait le groupe Premium, notamment, c'est d'aider les gens à préparer ça au mieux.
28:15On finira là-dessus. Merci beaucoup, Jean-François Garin.
28:18Vous êtes directeur général délégué du groupe Premium.
28:21Merci beaucoup.
28:22Merci à vous.
28:23Et merci à vous de nous avoir suivis.
28:25On se retrouve très vite sur Bsmart4Change.