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Vendredi 9 mai 2025, retrouvez Séverine Luneau (commissaire-priseur, Ivoire Reims) et Stephanie Duplaix (Directrice générale, Paul Bert Serpette) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Arrêt Marché, votre émission hebdomadaire consacrée au marché de l'art.
00:14En ce début d'émission, nous nous intéressons à la vente multiplex du groupe de maisons de vente aux enchères Ivoire.
00:18Une vente en ligne qui aura lieu dans 15 lieux différents et en simultané.
00:22Séverine Luneau, commissaire priseur au sein de la maison de vente aux enchères Ivoire Reims, sera notre invitée.
00:27Et puis pour l'interview du week-end, nous nous intéressons aux 10 ans du marché Paulbert Serpette au sein des puces de Saint-Ouen.
00:3510 ans de rachat et de développement dynamique.
00:37Nous dressons le bilan avec Stéphanie Duplex, directrice générale de Paulbert Serpette.
00:42C'est parti pour Arrêt Marché, édition week-end.
00:48Pour la deuxième année consécutive, le groupe de maisons de vente aux enchères Ivoire organise l'Ivoire Live Tour,
00:55donc une vente aux enchères en France, en multiplex live, réunissant 13 maisons de vente dans 15 villes différentes.
01:02Et cela aura lieu le 21 mai prochain.
01:05Séverine Luneau, commissaire priseur au sein de la maison de vente Ivoire Reims est mon invitée pour en parler.
01:09Merci beaucoup d'être avec nous.
01:10Merci, bonjour.
01:11Est-ce que tout d'abord vous pouvez nous expliquer concrètement comment ça se passe,
01:15ce 21 mai prochain, en tant qu'enchérisseur, collectionneur, qu'est-ce qui se passe ?
01:21Bien sûr, c'est un concept qu'on a mis en place depuis l'année dernière,
01:24c'est-à-dire qu'on a eu une première édition en 2024 qui a très bien marché
01:29et on a décidé de le perpétuer, de le refaire cette année.
01:34Comment ça va se passer pour les enchérisseurs ?
01:37De la façon la plus simple possible.
01:39Alors on a eu la chance d'être très accompagnés sur ce projet par le groupe Interenchères
01:43qui nous a aidé à développer puisque on va chacun rester dans notre hôtel des ventes,
01:48que ce soit à Reims, à Chartres, à Saint-Étienne, à Troyes, à Toulouse,
01:53mais on va se passer le marteau de ville en ville.
01:56Donc grâce à notre site de référence qui est Interenchères,
01:59ils nous ont aidé pour que chacun puisse rester dans son hôtel des ventes,
02:03mais en même temps proposer à la France et même au monde entier une vente fluide
02:08où on se passe le marteau les uns après les autres.
02:10Et chacun en fonction d'un créneau horaire par exemple ?
02:13Alors c'est une vente qui a, voilà, le corpus, on a 80 numéros à peu près dans cette vente.
02:19On commence à 18h et on a à peu près 5 ou 6 lots par salle des ventes.
02:24Voilà, et on va commencer je crois par Aix en Provence et puis ensuite aller à Angers.
02:29Voilà, le Tour de France.
02:30Le Tour de France, exactement.
02:31Et alors cette année, qu'est-ce qu'il y a comme œuvre majeure ?
02:34Est-ce qu'il y en a une qui porte particulièrement la vente ?
02:37Ou voilà, des points d'intention ?
02:39Et est-ce que c'est aussi multi-mouvement ?
02:44Alors dans cette vente, en réalité, on a décidé, chacun d'entre nous, de garder un peu nos pépites.
02:47C'est-à-dire que nous, vous savez, les commissaires-priseurs, c'est là partout en France,
02:51mais encore plus en région, c'est comme si on avait un grand ami.
02:54Et puis, voilà, on voit des tas de choses à longueur de journée.
02:57Et là, on a décidé, chacun d'entre nous, de garder un peu nos plus belles trouvailles
03:02ou nos découvertes pour cette vente Ivoire Live Tour.
03:04Voilà, et en réalité, est-ce qu'il y a une œuvre qui porte plus la vente ?
03:10Non, je ne crois pas, ça brasse vraiment sept siècles d'histoire,
03:14parce que je crois qu'une des œuvres les plus anciennes proposées dans cette vente,
03:18c'est un livre d'œuvre à l'usage de Paris et d'Angers,
03:20qui doit être tout à fait à la fin du 15e.
03:22Et puis, on va jusqu'à la culture geek ou une photo de Rancinan,
03:27en passant par de la joaillerie sublime.
03:30On va avoir une montre châtelaine de quartier, une magnifique pendulette de quartier,
03:34des tableaux avec des grands noms de l'art moderne,
03:37comme Matisse, comme Marquet, comme Kissling.
03:40Enfin, voilà, donc ça...
03:41Hyper généraliste.
03:42Ça brasse hyper généraliste, mais en tout cas, avec toujours un coup de cœur,
03:46de notre part, souvent, les commissaires-priseurs.
03:49Oui, et vous avez dit que l'année dernière, ça avait bien fonctionné.
03:51En fait, quel était l'objectif derrière tout ça, derrière une telle organisation ?
03:56C'est-à-dire que nous, on est un groupe de commissaires-priseurs uniquement en région,
03:59qui existe depuis plus de 20 ans.
04:01Donc, on commence à avoir une certaine longévité.
04:04Ça a été, la plupart du temps, fondé par des commissaires-priseurs qui étaient là avant nous.
04:08Donc, il y a une génération qui se renouvelle.
04:11Parfois, c'est un groupe qui est basé sur des valeurs très traditionnelles,
04:16de faire vraiment son métier avec beaucoup de sérieux,
04:20un grand respect de la déontologie, etc.
04:22Mais en même temps, de s'inscrire dans une modernité,
04:27avec tous ces moyens de communication.
04:29Voilà, on est aujourd'hui des...
04:31On essaye d'être des bons communicants.
04:33On est aidés pour cela.
04:34Mais voilà, on avait besoin de développer ce concept tous ensemble
04:39et d'axer nos plus belles découvertes.
04:42Oui, qui est une plus grande force de visibilité, j'imagine.
04:45Absolument, oui.
04:46Et puis, ça nous fait un projet d'être tous ensemble.
04:48Voilà, comme on se réunit tous les mois, ça nous faisait un projet commun à mener.
04:54C'est vrai qu'on voit aussi, j'ai l'impression, un retour de ces grandes maisons de vente
04:58qui essayent de créer un maillage territorial encore plus fort.
05:03Vous, j'imagine, la force d'Ivoire, c'est quand même que vous êtes sur le terrain depuis longtemps.
05:07Vous sentez que vous avez une position de force à ce niveau-là,
05:10d'être vraiment très proche de vos collectionneurs, des maisons que vous accompagnez, des familles que vous accompagnez ?
05:18Alors, Ivoire, non, on n'est pas une maison de vente.
05:20On est vraiment une réunion de maisons de vente.
05:22Mais effectivement, on est très ancré dans nos territoires.
05:25Certains membres du groupe sont commissaires-priseurs de père en fils ou de père en fille.
05:32Nous tous, on a repris des études qui sont installées depuis très longtemps avec une vraie réputation en local.
05:39Et c'est ça qui est important.
05:40Et comme on est répartis sur la France entière, on a un bon maillage territorial
05:46et une reconnaissance de nos clients, acheteurs comme vendeurs, pour des gens qui sont très implantés localement.
05:53Merci beaucoup, Cyril Luneau.
05:54Je rappelle que vous êtes commissaire-priseur au sein de la maison de vente aux enchères Ivoire-Reims.
05:58Merci de nous avoir présenté cette vente qui aura lieu le 21 mai prochain.
06:02Et tout de suite, on passe à l'interview du week-end.
06:09Fin 2014, le marché Paul-Bert-Serpette a été racheté par l'homme d'affaires Jean-Cyril Boutemy.
06:15Donc, Paul-Bert-Serpette au sein des puces de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis.
06:18Et depuis, une stratégie de développement dynamique a été entreprise.
06:21Et je suis ravie d'accueillir Stéphanie Duplex, qui est directrice générale de Paul-Bert-Serpette.
06:25Merci beaucoup d'être avec nous.
06:26Merci de m'accueillir.
06:27Est-ce que tout d'abord, vous pouvez nous replacer ?
06:30Paul-Bert-Serpette, qui, bien sûr, s'inscrit dans un ensemble des puces de Saint-Ouen.
06:37Tout le monde connaît les puces de Saint-Ouen, mais est-ce que vous pouvez redonner quelques bases de compréhension ?
06:41Alors, il y a une image qui est assez simple, c'est de penser que le territoire des puces de Saint-Ouen, c'est avant tout un territoire historique, mais qui réunit des rues.
06:52Et ces rues joignent des marchés.
06:55L'histoire, elle, commence en 1885, sur la colonne vertébrale des puces, qui est la rue des Rosiers.
07:04Et ils sont venus s'additionner en 1920, en 1925, en 1945, et en 1977, et en 1990, les grands marchés.
07:15Les puces, ce serait une marque ombrelle.
07:17Et chaque marché a, on va dire, une tendance de ce qu'elle propose.
07:22Paul Berserpet est un marché qui s'inscrit beaucoup sur le marché de l'art professionnel, des arts décoratifs professionnels.
07:29Il y a quand même une tonalité par marché.
07:31Voilà, il y a une tonalité.
07:32Le premier marché de la rue des Rosiers, vers la Porte de Clignancourt, c'est le marché Vernaison,
07:37qui reste un marché de brocante, charmant, qui a une destination un peu plus touristique,
07:42même si vous avez des antiquaires importants là-bas.
07:45Le marché Dauphine, qui est de 1990, lui, est un marché plus récent,
07:49qui est le plus grand pôle européen de disquaires.
07:52Par exemple, le marché Biron est un marché de 1925,
07:56qui, lui, est un marché qui est très orienté, style empire, lustre à Pompille.
08:04Et vous avez eu le marché Paul Berser, qui, lui, est de 1946,
08:08qui est un marché extérieur, qu'on dit ouvert au vent.
08:12Donc, c'est 275 boutiques.
08:15Et à l'intérieur, historiquement, il y avait un garage, qui est un garage automobile, construit en 1930,
08:23qui a été réhabilité en 1977 par un antiquaire qui s'appelait Alain Serpette,
08:28et qui est devenu le marché Serpette.
08:29Le marché Serpette étant un marché couvert, fermé, qui réunit 169 boutiques.
08:34Et donc, quel était l'état de ce marché il y a 10 ans ?
08:37Parce que vous avez entrepris beaucoup de travaux, vous allez nous détailler tout ça.
08:42Quand le rachat a été opéré ?
08:44Alors, quand le rachat a été opéré, en 2014, Paul Berserpette était la propriété du groupe Grosvenor,
08:54donc le duc de Westminster, un propriétaire anglais,
08:58qui avait confié ce territoire de 420 boutiques à une gestion externalisée qui était à Marseille,
09:06et qui avait laissé à l'intérieur un personnel qui n'avait aucun pouvoir.
09:12Je crois qu'il a été propriétaire pendant 8 ans.
09:18Ça a très vite mal tourné parce que ça a été géré un peu comme une foncière.
09:24Et puis, à terme, quelque chose qui ne fonctionne pas et qui est mal géré a été remis en vente.
09:29Et donc, après ce rachat, quel était l'objectif ?
09:33La première stratégie, les premiers travaux, c'était ?
09:37Recréer un outil de travail pour les antiquaires.
09:39Donc, déjà redonner un coup de frais.
09:43Les tout premiers travaux ont été de faire de l'étanchéité, tout simplement.
09:50Berserpette est un marché qui fait 4000 m² et qui a la particularité d'avoir un toit terrasse,
09:55qui est un parking, qui n'était pas entretenu.
09:57Et donc, quand il pleuvait, il pleuvait dans les boutiques.
10:00Donc, c'est des choses très simples, mais juste que le bâtiment fonctionne.
10:03Ensuite, il y a eu des ravalements pour refaire rentrer cet endroit dans des codes esthétiques
10:11qui, lui, sont propres quand même, mais qui restent un établissement pris en charge, neuf et présentable.
10:18Et après, il y a eu tout ce que...
10:19Je vous parlais de 275 boutiques dans Paul Baer.
10:23Ça a été, et c'est toujours d'ailleurs, année après année, des changements de toiture, des ravalements, de l'esthétique,
10:31avec un parti pris très clair, c'est de faire du beau et du durable.
10:35Donc, tout ce qui était des toitures en fibrociment ou en bac acier sont devenues des charpents de bois zinc, zingués.
10:43Les allées qui étaient un peu accidentées ont été entièrement détruites et refaites
10:50pour que, ne serait-ce que quand vous vous promenez, vous n'ayez pas à regarder vos pieds.
10:54Et ensuite, sont arrivées des choses un peu plus confidentielles,
10:59c'est-à-dire recréer des réseaux d'eau pluviale sous serpète, donc ces fameux 4000 m²,
11:04pour que les eaux puissent s'évacuer.
11:06Voilà, donc ça, c'est tout simplement refaire fonctionner l'outil.
11:10Oui, on est arrivé un peu au bout de ça, c'est-à-dire que maintenant, tout ça fonctionne plutôt très bien
11:15et les antiquaires en bénéficient, bien sûr, puisqu'ils ont un outil de travail
11:21qui leur permet d'accueillir la clientèle et surtout leurs marchandises.
11:26Parce que vous imaginez bien, quand vous ouvrez une boutique avec de la marchandise précieuse
11:30et que vous avez peur que ça fuit, vous avez peur, bon, là, maintenant, ça fonctionne et c'est sûr.
11:35Et puis maintenant, on en est, une fois que le territoire est stabilisé,
11:39à vouloir un peu recréer ce que la gentrification de la première couronne parisienne a fait perdre aux puces,
11:46c'est-à-dire tous les organes annexes, c'est-à-dire le stockage de la marchandise,
11:50le logement des artisans d'art, l'accueil de la clientèle.
11:53Et donc, la phase de développement...
11:56Dans laquelle on rentre ?
11:57Dans laquelle on rentre. Enfin, on a un peu déjà les deux pieds dedans.
11:59D'accord.
12:00Puisque là, pour le coup, on est en face...
12:02Enfin, toute la partie administrative, permis de construire, achat de terrain...
12:06Tout ça, c'est derrière.
12:07Ça, c'est derrière.
12:08Et là, on est en train de signer les marchés et de mettre en place...
12:13Enfin, de faire démarrer tous les projets.
12:15Donc, on a eu, par un heureux hasard, un bâtiment mitoyen qui était une copropriété de 18 appartements
12:23qui a été entièrement désaffecté par un ancien propriétaire à qui on a racheté ces bâtiments vides
12:29et qu'on va réhabiliter pour transformer ça en hôtel qui sera...
12:36Enfin, qui sera une espèce de... entre l'hôtel et la résidence des loisirs
12:40puisque l'idée, c'est pas tant de créer de l'hôtellerie.
12:42On a largement ce qu'il faut sur le territoire en hôtellerie.
12:45On a le mob house qui est collé à nous et avec qui on travaille très bien.
12:49Mais là, l'idée, c'est plutôt d'avoir une réponse à nos marchands
12:52parce qu'on accueille quand même 375 marchands actuellement
12:56qui sont pas tous des parisiens, qui peuvent être aussi des provinciaux
12:59et qui ont des problématiques de logement ponctuelles quand ils sont sur les puces pour venir travailler.
13:05Donc là, on transforme ces 18 appartements en appartements de résidence de loisirs
13:10qu'on va connecter entièrement avec le marché puisqu'on a aussi des restaurants sur le marché.
13:17Et ce qu'on souhaite, c'est par exemple, il n'y aura pas de service de petit-déjeuner
13:20mais par contre, n'importe qui aura accès à son petit-déjeuner sur le lieu.
13:25De faire une sorte d'écosystème.
13:28Ce qu'on veut, c'est que ça vive à l'intérieur du marché
13:30et que ce ne soit pas un lieu pour s'isoler des puces
13:33mais plutôt un lieu pour continuer à vivre dans les puces.
13:36Et la deuxième phase sur ce terrain-là va être la construction d'un bâtiment de remise showroom
13:42dans lequel on va pouvoir permettre à nos marchands de stocker la marchandise
13:49parce que la vocation des puces, c'est de vendre ce qu'on a sur le stand dans le week-end
13:53et de reproposer tous les week-ends autre chose.
13:55Donc automatiquement, il faut une rotation très proche de sa boutique
13:59pour pouvoir faire tourner.
14:00L'exemple simple, vous avez un stand qui fait 25 mètres carrés,
14:03vous présentez une salle à manger, elle se vend le samedi matin,
14:06il faut avoir quelques choses à vendre le samedi après-midi ou le dimanche.
14:09Donc il faut que la salle à manger sorte et qu'immédiatement la marchandise re-rentre.
14:12Donc on recrée ces outils-là qui existaient fut un temps
14:15puisque Saint-Ouen avait un patrimoine industriel important
14:18qui avait transformé beaucoup en stockage.
14:21Et malheureusement, ce patrimoine industriel, maintenant c'est du résidentiel.
14:26Donc ça a fait perdre un peu de ces structures-là.
14:28Donc on a eu heureusement la chance d'avoir un terrain vacant
14:30qu'on a pu acquérir à côté où on va pouvoir reconstruire ces outils-là.
14:34Formidable, merci beaucoup Stéphanie Luplex de nous avoir raconté
14:37les développements à venir de Paul Berserpette.
14:41Merci, vous êtes directrice générale de Paul Berserpette.
14:43Merci à vous tous et tous de nous avoir suivis.
14:45C'était Arrêt Marché, édition Week-end.