Les clefs d'une vie avec Michel Drucker
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-05##
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-05##
Catégorie
✨
PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes là depuis si longtemps que l'on éprouve le sentiment d'être en face d'un condamné à des travaux que l'on dit à tort forcés,
00:13puisque les seules grilles devant lesquelles vous n'avez jamais cessé d'être enfermé, ce sont les grilles de programme.
00:18Bonjour Michel Drucker.
00:19Bonjour cher Jacques.
00:21Quelle joie de vous retrouver en pleine forme, car vous avez retrouvé en forme physique.
00:26C'est le travail, rien d'autre.
00:27Vous êtes d'ailleurs en tenue de sportif.
00:30Exactement.
00:30Servette de sport.
00:31Et votre nouveau sport, c'est l'écriture, avec ce nouveau livre « Avec le temps » chez Albain Michel,
00:36qui va être le fil conducteur de cette émission, puisqu'il y a des dates clés,
00:40mais certaines sont liées à des informations que j'ai trouvées dans ce livre,
00:43dont la date du 6 mai 1955.
00:46C'est la sortie de cette chanson « Culte pour vous ».
00:49Allez, Platters.
00:52Combien de jeunes ont flirté sur cette chanson ?
00:59Ce qui est étonnant, c'est que cette chanson a été refusée par toutes les maisons de disques pendant un an.
01:04Et finalement, quelqu'un l'a sortie en catimini, et ça a fait un triomphe.
01:08D'ailleurs, ça a continué, et c'est un peu comme les village people.
01:12Il y a eu plusieurs générations de Platters.
01:14Exactement, il y en a encore aujourd'hui, je crois.
01:16Alors, c'est vrai que quand vous écoutez cette chanson, vous pensez au train pour les Sables d'Olonne,
01:20quand vous étiez mineur, Michel Drieder.
01:22Oui, exactement.
01:23Absolument, quand j'étais moniteur de colonies de vacances, au Sables d'Olonne en Vendée,
01:29et les tubes de l'été, c'était ça, et c'était Richard Anthony, « J'entends siffler le train ».
01:34Voilà.
01:34Vous aviez 17 ans, vous occupiez d'enfants de 15 ans.
01:37Oui, c'est vrai.
01:38C'était mon premier job, ça s'appelait Tanchette-Caiola.
01:41La colonie de vacances, si les gens qui nous écoutent connaissent bien les Sables,
01:47c'est derrière le casino des sports, et j'avais des gamins qui n'étaient pas des délinquants,
01:55mais qui venaient de la banlieue, qui étaient défavorisés.
01:58Et puis quand on a 17 ans, s'occuper de garçons de 15 ans, c'était pas évident.
02:01Non.
02:02Non, mais c'était très proche d'eux, et il y en a qui m'ont écrit,
02:08car un jour, ils ont vu leur moniteur à la télé.
02:10Alors ils m'écrivaient beaucoup, mais il y en a qui ont plus ou moins bien tourné, d'ailleurs.
02:14Vous étiez aussi, je crois, très proche, et vous le dites dans votre livre,
02:17de la directrice de la colonie de vacances.
02:20C'est une liaison pas dangereuse, avec la directrice de la colonie de vacances,
02:26enfin c'était la monétrice-chef.
02:28Ah oui, quand même.
02:29Oui.
02:29Et puis vous avez été paparazzi.
02:33C'est-à-dire que ceux qui connaissent les sables, les sables des années 50-60,
02:42il y avait Samy, qui était le photographe, le marchand de photos,
02:47et qui était le spécialiste des photos de vacances.
02:50Et à l'époque, je sais pas si ça se fait encore maintenant,
02:54on faisait une photo de gens, on leur donnait un ticket,
02:57sauf que je photographiais des gens qui ne devaient pas être forcément ensemble.
03:00D'accord.
03:00Et donc je photographiais des faux couples.
03:05Et donc j'ai été viré très tôt, parce qu'ils venaient chercher les négatifs.
03:09On disait, on veut la photo, etc.
03:13Et c'est vrai que j'étais un des premiers paparazzi sans le savoir.
03:17Mais c'était des expériences très utiles, très utiles.
03:22Et puis aujourd'hui encore, et vous le dites dans ce livre,
03:25Michel Drucker, vous aimez revenir sur les pas de votre enfance.
03:28Oui.
03:28C'est pas que je suis dans la nostalgie, mais j'aime bien...
03:33C'est Charles Aznavour qui me disait toujours, on a été voisin,
03:37je le savais Jacques, en Provence, avec vous et Charles.
03:40Charles disait, il faut toujours se souvenir.
03:43Il faut regarder devant, mais ne pas oublier ce qui s'est passé derrière.
03:46Donc c'est la chanson de Jean Ferrat, une de mes préférées.
03:49Nul ne le guérit de son enfance.
03:51Et c'est vrai, et cela dit, c'est douloureux de retourner sur les trats de son enfance,
03:55parce que tout est beaucoup plus petit qu'on l'imaginait.
03:57Et puis ce n'était pas des bons, grands souvenirs.
04:01Moi, je n'ai pas été très heureux dans cette période-là.
04:05Il y a eu la guerre, il y a Plumet, je crois.
04:07Oui, il y a eu... C'était dans les années...
04:09Mon père s'est installé en Normandie, après deux ans de captivité.
04:16Et c'était une époque encore compliquée.
04:21Et puis après, je suis allé en Bretagne, dans les côtes du Nord, dans un petit village.
04:24Où là, j'ai rencontré, mes parents ont rencontré un certain Lelay,
04:31Pierre Lelay, vétérinaire, qui était le frère de Jean Lelay,
04:35le papa de notre ancien patron de TF1.
04:39Patrick Lelay.
04:40Patrick Lelay.
04:41Et c'était un peu le grand-oncle de Laurent-Éric,
04:45qui est le patron des sports de France 2, du service public.
04:48Oui, le spectacle et la télévision sont des grandes familles, finalement.
04:51Oui, absolument.
04:52Alors, il se trouve aussi que vous avez passé des vacances en camping, à Grandville, je crois.
04:57Oui. À Grandville, c'était tous ceux qui habitaient le blocage normand,
05:03la région de... les plages du débarquement,
05:07là où ils ont grandi, c'est...
05:10De mémoire, c'était Quéron, Joulouville, Carole, Saint-Jean-de-Thomas,
05:14et au bout de Saint-Thomas, on a apercevé le Mont-Saint-Michel.
05:16C'était les plages de la Manche, où on allait...
05:20C'était à 50 kilomètres de Vire.
05:22Donc, on allait camper avec mon frère Jean, près de Grandville.
05:25Et Grandville, d'ailleurs, on l'appelait le Monaco du Nord,
05:28parce que les Grimaldis ont eu la charge de gouverneurs de Grandville à une époque.
05:32Grandville, dans la Manche, c'était en face des îles Chosais.
05:37Et Grandville, c'est...
05:40Il y a beaucoup de copains qui sont acteurs,
05:43qui ont fait notre métier, qui sont de la région.
05:46Notamment Jacques Gomblin.
05:48Les parents tenaient la cacaillerie Gomblin à Grandville.
05:51Quelle mémoire, vous vous souvenez de tout.
05:53Et puis, il y a aussi Honfleur, le lycée Albert Sorel,
05:56ça, c'est un moins bon souvenir.
05:58Oui, et encore que Honfleur, c'est un lieu qui nous est cher à Dany,
06:03mon épouse et moi, parce qu'on aurait pu se rencontrer là,
06:06parce que sa grand-mère avait une parfumerie,
06:09pas loin de la lieutenance, près du bassin d'Honfleur.
06:11Et c'est là, je le dis dans le livre,
06:13où elle a été engagée pour faire un petit tournage de deux jours
06:17par un étudiant en cinéma qui avait 18 ans,
06:20elle avait 15, et c'était Claude Lelouch.
06:22C'est extraordinaire.
06:22Oui, c'est extraordinaire.
06:23Mais sauf que le lycée Albert Sorel,
06:25je crois que vous étiez un élève gentil,
06:28mais un peu dissipé.
06:30Alors, oui, j'étais collé tout le temps,
06:32je ne sortais jamais le week-end,
06:34et j'en ai souvent parlé à Laurent Ruquet,
06:36qui est du Havre,
06:37parce que du réfectoire, du dortoir,
06:42qui était un petit peu sur la hauteur du lycée,
06:46on apercevait l'antifère, le port de Grandville,
06:49où un jour, on a vu arriver le France.
06:52Et c'est vrai que ce n'est pas un bon souvenir,
06:55mais ce qui est un bon souvenir, c'est le lieu.
06:58Parce que Honfleur, c'est magnifique.
07:00Oui, mais il y a aussi le fait que vous aviez,
07:03pendant les vacances, une professeure,
07:05Madame Michès,
07:06qui essayait de vous faire rattraper votre retard.
07:08Oui, qui essayait en vain.
07:11Elle était une cliente de papa,
07:13une institutrice à la retraite.
07:15On a tous des souvenirs d'enfance,
07:17de professeurs qui nous ont mis le pied à l'étrier,
07:20ou avec difficulté.
07:23Et Madame Michès, c'était une dame
07:24qui a compté beaucoup pour moi.
07:26Et ce que j'ai découvert aussi dans ce livre,
07:27Michel Truquière,
07:28c'est que vous avez failli être sténo-dactylo.
07:31Oui.
07:32Alors ça, c'était au lycée technique de Caen, rue de Bayeux,
07:35où mon père, désespéré, m'a inscrit dans un lycée technique.
07:38Je ne sais pas ce qu'il a fait,
07:39ils se sont trompés.
07:41Je vois-t-il qu'on était deux garçons
07:43pour 180 filles.
07:44C'est pas mal quand même.
07:45Voilà.
07:46Et c'était la méthode Prévost-Delaunay à l'époque.
07:49Et le sténo-dactylo,
07:50et j'ai appris ça.
07:52J'ai oublié,
07:53mais je le regrette,
07:53parce que ça m'aurait bien servi pour plus tard,
07:56sur la génération ordinateur,
07:58mais je ne sais pas bien me servir des ordines.
07:59Oui.
08:00En fait, le sténo-dactylo,
08:01c'était un métier d'homme jusqu'à la guerre de 14.
08:03Oui.
08:03Et après, quand les hommes sont partis au front,
08:05les femmes les ont remplacés,
08:06et c'est comme ça que c'est devenu un métier de femme.
08:08Bien sûr.
08:09Et puis, il y a eu aussi,
08:10votre seul diplôme,
08:11je crois que c'est un brevet d'enseignement commercial.
08:14Oui.
08:15Quand je suis sorti de deux ans du IC technique,
08:20j'ai eu ce diplôme-là.
08:24Ça ne m'a pas beaucoup servi,
08:26mais ce qui m'a en revanche beaucoup servi,
08:28c'est d'avoir rencontré beaucoup de copains.
08:33J'étais à Caen.
08:35J'avais une petite chambre d'étudiante à Caen,
08:37au-dessus d'un boulanger,
08:39et dès que j'avais un moment,
08:42surtout le dimanche soir,
08:43je descendais dans le café qui était en bas,
08:47où il y avait un poste de télévision,
08:48et là, je regardais Sport Dimanche.
08:49C'était autre chose.
08:50Sans savoir que je serais également à Sport Dimanche
08:53deux, trois ans après.
08:54Mais au départ, votre père voulait que vous soyez médecin,
08:56il vous a même emmené d'ailleurs.
08:59Il souhaitait que je fasse des études sérieuses.
09:01Mais moi, j'aurais voulu le remplacer, c'est clair.
09:04Mais j'aurais été un bon médecin.
09:05Oui.
09:06En même temps, vous racontez dans ce livre
09:07des choses surréalistes
09:08quand vous alliez voir dans les fermes
09:10certains malades.
09:11Oui.
09:12Oui, je me souviens.
09:15Mon père soignait des gens
09:16qui étaient assez alcoolisés.
09:19Il y avait des...
09:20On appelait ça des...
09:22Les gars qui faisaient...
09:24Les bouilleurs de crues.
09:25Oui.
09:25Ils faisaient leur alcool eux-mêmes.
09:27Et la clientèle était très alcoolisée.
09:31Et d'ailleurs, cette région-là,
09:33c'est la Basse-Normandie où il était.
09:35C'était statistiquement l'endroit où il y a eu le plus de cancers de l'osophage.
09:40Cancer d'osophage dû à l'alcool.
09:43Et donc, j'accompagnais mon père un peu dans les fermes.
09:46Il y avait des choses surréalistes.
09:47C'est-à-dire que...
09:48Je me souviens un jour, je l'écris dans le livre.
09:52Il va soigner quelqu'un qui a fait des maux de tête, etc.
09:56Quand il lui prescrit du synthol,
09:59avec des compresses.
10:00Un synthol, c'était le médicament de notre enfance.
10:02Il repasse deux jours après.
10:04Il dit, ça va, oui, j'ai...
10:06Des maux de tête, j'en ai moins, mais j'ai mal à l'estomac.
10:07Parce qu'il y avait bu le synthol.
10:08Il est extraordinaire, ça.
10:10Et celui qui avait gardé son thermomètre aussi.
10:11Ah oui ?
10:12Oui, il avait gardé son thermomètre.
10:13Par la température.
10:14Oui.
10:14Même, papa s'en va.
10:17Il revient quatre jours après,
10:18alors il avait gardé le thermomètre.
10:19Voilà.
10:20On ne peut pas imaginer ça aujourd'hui.
10:21Non, mais c'était à l'époque où...
10:24Le jour du marché, c'était le vendredi.
10:27Il y avait beaucoup de paysans
10:28qui faisaient directement de la ferme.
10:31Et je me souviens, j'ai...
10:33Mon père est un gars parce qu'il me faisait descendre.
10:35Viens voir, viens voir.
10:37J'ai un cas intéressant.
10:40J'ai un jour un paysan qui arrive
10:42et qui avait très très mal à la cheville.
10:45Alors il dit, écoutez,
10:47enlevez votre chaussette.
10:48Il en va.
10:49Très bien.
10:50Et donc, le gars, il avait bien laissé en pied, tout ça.
10:53Pour faire la comparaison,
10:55enlevez votre chaussette de l'autre cheville.
10:59L'autre n'était pas lavé.
11:00Il n'avait qu'une cheville.
11:02C'était fou.
11:04Oui.
11:05Mais mon père n'était pas patient.
11:07Oui.
11:07Il gueulait beaucoup.
11:08Il engueulait ses clients.
11:10Mais c'était un médecin hors pair.
11:13On parle beaucoup de la désertification maintenant.
11:15Il n'y a plus de médecin en province.
11:16Lui, c'était un diagnostic très très sûr.
11:19Très bon.
11:19Vous n'êtes pas devenu médecin.
11:21Il y a une autre date qui est importante dans votre parcours.
11:23C'est le 10 octobre 1964.
11:25À tout de suite sur Sud Radio avec Michel Drucker.
11:29Sud Radio, les clés d'une vie.
11:31Jacques Pessis.
11:32Sud Radio, les clés d'une vie.
11:33Mon invité Michel Drucker.
11:35Ce livre, avec le temps, qu'on évoque tout au long de l'émission et qu'on va évoquer un peu plus longuement encore tout à l'heure chez Albin Michel.
11:41Et le 10 octobre 1964, c'est une date importante parce que c'est le début des Jeux Olympiques de Tokyo.
11:47Je ne sais pas si vous le savez, mais en 1936, les Jeux Olympiques devaient se dérouler à Tokyo.
11:50Il y a eu la guerre, ils ont été reprendus en 1934.
11:53À Berlin.
11:54Exactement.
11:54Et ces Jeux Olympiques, vous les avez suivis dans une cabine de montage pendant pratiquement 15 jours, Michel Drucker.
11:59Oui, on triait les images.
12:02Et le gars qui triait les images avec moi, c'est quelqu'un que vous connaissez, qui était monteur et qui est devenu éditeur, c'est Michel Laffont.
12:08Exactement.
12:09Qui a créé Podium ensuite avec Claude François.
12:12Absolument.
12:13Et c'est vrai que c'est les Jeux de Tokyo.
12:14Donc, quand on m'a demandé de participer à l'émission de Léa Salamé pour quels Jeux cet été, j'ai dit oui parce qu'avec Christine Caron, on a passé les Jeux à Paris à se balader.
12:28Mais ce qui est extraordinaire, c'est que ces images, effectivement, étaient transmises en permanence.
12:33Vous les dispatchiez un peu à tout le monde.
12:34Ça arrivait la nuit et on triait les images.
12:37Il n'y avait pas de direct.
12:38Non.
12:39De télé, il y avait la radio.
12:39Mais ce qui est extraordinaire aussi, ce qu'on a un peu oublié, c'est qu'au début du journal télévisé, les images arrivaient, on ne savait pas ce qu'il y avait dedans.
12:47Donc, les commentateurs de Chernia, d'Argé et autres se mettaient en cabine et racontaient absolument n'importe quoi, car ils n'avaient pas vu les images.
12:53Mais c'est vrai, on pouvait dire n'importe quoi, parce qu'il n'y avait pas d'image.
12:56Voilà, personne ne remarquait.
12:58Alors, il se trouve que la télévision vous est rentrée, effectivement, grâce à cette émission.
13:08Sport dimanche.
13:09Sport dimanche, ça a été, c'est Raymond Marcillat qui l'a créé en 1956, je crois.
13:15Très lisé par Solange Peter.
13:17Exactement.
13:17Et il avait inventé, à 20h20, la première émission de résultats.
13:21Et surtout, entre 20h20 et 20h45.
13:25C'est-à-dire, entre la fin du journal qui durait 20 minutes et le grand film du dimanche soir.
13:29Donc, la plus grosse audience de la semaine.
13:31Et comment êtes-vous arrivé dans Sport dimanche ?
13:34Moi, j'ai terminé mon service militaire, boulevard de la Tourme-au-Bourg, à deux pas.
13:37Moi, j'étais dans l'armée de l'air.
13:39Donc, je ne volais pas, mais j'étais dans les services du courrier.
13:43Et j'ai travaillé dans un journal qui s'appelait TAM.
13:46TAM, c'était Terre-Air-Mer ou Tunisie-Algérie-Maroc.
13:49C'était le journal d'Ebidas.
13:51Et donc, le journal était dans une petite rue le long des Invalides.
13:57Et j'allais poster le courrier rue Claire.
13:59Je me souviens d'un rue Claire qui était entre l'ameau de piqué.
14:02Il se trouve aussi que vous êtes remarqué parce que vous arrivez à 6h du matin et vous repartez à minuit.
14:07Oui.
14:08Souvent, je couchais sur les toits quand il faisait beau.
14:12Et là, quelqu'un a dit qu'il faut faire quelque chose à ce gamin.
14:16C'est un peu l'histoire de Bouvard.
14:18Vous avez bien connu.
14:19Il raconte dans le livre.
14:20Il faut se faire remarquer.
14:21C'est que M. Brisson, le grand patron du Figaro, vient soulager sa vessie tous les jours à 11h après la conférence de rédaction.
14:28Il finit par aller aux toilettes au même moment jusqu'à ce que le patron le remarque.
14:33Donc, nous, on était là tout le temps, tout le temps.
14:35Vendroux est arrivé au même temps que moi.
14:38Il était très drôle, Jacques.
14:40Il est resté, d'ailleurs.
14:41Il fallait qu'on trouvait un moyen de se faire remarquer.
14:44Donc, on frappait souvent à la porte.
14:46On savait qu'il y avait une grande réunion avec le conseil d'administration.
14:49imaginer tout l'état-major de France 2 ou de France Télévisions
14:54et un gamin inconnu qui rentre, qui voit l'aéropage de tous les patrons de la télé.
14:59Et là, on arrivait avec des cafés ou des yaourts en faisant mine de se tromper de porte.
15:03Et Jacques me disait, prends ton temps, qu'ils aient le temps de nous photographier.
15:07Alors, on comptait 1, 2, 3, 4, 5.
15:09Alors, excusez-nous.
15:10Alors, on faisait ça.
15:12Ça, on balayait droite à gauche.
15:13Et au bout de 6 mois, tout le monde connaissait notre tête.
15:17C'est comme ça que ça a commencé.
15:18Et le premier à vous avoir donné des conseils, c'est quand même Léon Zitrone.
15:22Oui, mais Léon, Thierry Roland aussi.
15:26Thierry était très, très senti avec moi.
15:27Il m'a amené au foot avec lui.
15:29Mais Léon, c'était...
15:30Et en plus, Léon, j'ai eu la chance de découvrir,
15:33un an après, on arrivait, que j'étais son voisin, Place Quichy.
15:36Alors, ça a facilité les choses.
15:37Il y avait aussi Jean Bauchet, qui était le patron du casino de Paris,
15:40qui habitait juste à côté.
15:41Oui, et qui avait des collections de tableaux magnifiques.
15:45Il y avait Jean Bauchet, qui est maintenant la fille de M. Bauchet à un casino à Marrakech.
15:50Exactement.
15:51Et donc, Zitrone a été le premier à vous dire, d'abord, il faut un blazer en permanence.
15:55Oui, soyez prêt.
15:56Oui.
15:56Soyez tout le temps prêt.
15:58Mais Zitrone, c'est quand même terrifiant.
16:01Zitrone, c'est magnifique.
16:03Mais Léon, je peux en parler pendant des heures.
16:05Mais la scène que je décris dans le livre, c'est le couple Zitrone.
16:10Parce que des anecdotes sur Léon, j'en ai plein.
16:12Mais celle-là, je n'avais jamais raconté.
16:13C'est qu'il était donc marié depuis très longtemps.
16:19Et il voulait absolument me montrer qu'il était très amoureux de sa femme.
16:26Et donc, il l'appelait ma douce, mon tante, mon amoureux.
16:30Mon unique.
16:31Oui.
16:31Et après six mois de journal télévisé avec lui, il m'a dit, je le conduisais, puisqu'il habite des places Kichy.
16:40C'était rue Cavallotti, la petite rue où il y avait le gourmand, où il y avait le garage.
16:45Et il me disait, venez dîner, j'ai prévenu ma femme, je vais vous présenter ma femme.
16:50Alors on va dîner après le journal télévisé.
16:52Et j'arrive et il dit, mon amour, mon unique, oui, je vais te présenter le petit drucaire.
16:59On se te parle depuis longtemps.
17:00Ah ouais !
17:02On voit une voix de quelqu'un qui ne buvait pas que de l'eau, qui arrive et c'était les tontons flingueurs.
17:09Il avait un mégot, tout ça.
17:11Il était en train d'essuyer un verre.
17:13Ah, c'est vous le stagiaire ?
17:14Je suis content de vous voir.
17:16Il me parle tout le temps de vous, Léon.
17:18Alors voilà, alors Léon, ma douce, mon unique, comment m'as-tu trouvé au journal télévisé ?
17:25Il voulait qu'il faisait le journal tous les jours.
17:28Il pensait qu'elle n'aurait rien.
17:29Alors, je n'ai pas dit exactement le mot dans le livre, parce que pour ne pas faire de la peine aux enfants,
17:34mon relit, elle lui a dit, comment m'as-tu trouvé ce soir ?
17:38Elle lui a répondu, à chier.
17:39Voilà.
17:41C'est extraordinaire.
17:43Et la plus grande star de la télé quand même.
17:44Exactement.
17:45Et puis, qu'est-ce qu'on mange ? Tu verras bien.
17:48C'était formidable.
17:49Et la scène la plus extraordinaire, c'est que j'allais le chercher le matin de bonheur,
17:52puisque je le conduisais, on allait à Cognac-Gé ensemble.
17:55J'arrive un matin et je vois Léon qui avait enlevé ses lunettes,
17:59qui était en train de repriser une chaussette avec un œuf.
18:04À l'époque, c'était des œufs, un œuf en ivoire.
18:08Toutes les couturières de l'époque qui nous écoutent doivent se souvenir de ça.
18:12On mettait un œuf dans la chaussette.
18:14Léon qui reprisait ses chaussettes.
18:16C'est extraordinaire.
18:17Mais j'ai appris plein de choses avec lui.
18:19Oui, puis surtout, votre première télé, qu'on voit de temps en temps sans connaître la date,
18:24ça a été aussi un cauchemar.
18:25Vous trembliez.
18:26Oui, avec Léon.
18:28Il y avait Léon et Coudère.
18:30Soyez prêt.
18:31Alors, j'étais prêt, j'avais mon blazer.
18:33Et Léon m'avait dit, soyez prêt, peu importe ce que vous avez comme pantalon,
18:36vous êtes cadré comme ça.
18:38Donc, j'avais un jean, mais puis j'avais des cravins.
18:40Et là, je crois que c'était François Jalin,
18:42qui était un grand reporter de l'époque,
18:44de sport, qui était absent.
18:46Il a fallu que je donne des résultats sportifs.
18:49Là, au lieu de mettre mes feuilles à plat, je raconte tout le temps.
18:52Mais c'est ça, c'est un conseil que je donne aux jeunes.
18:54Quand on est pour la première fois à la télévision assis,
18:57ce qui est notre cas là maintenant,
18:58c'est vrai que de ne pas mettre ses feuilles comme ça,
19:00mais les mettre à plat.
19:01Si on tremble,
19:03et j'ai tremblé pendant huit minutes,
19:05ce qui est énorme.
19:06Alors, vous avez aussi, on l'oublie un peu,
19:08fait des tas de reportages pour le JT,
19:10pour les coulisses de l'exploit.
19:11Ça aussi, ça a été une autre école.
19:14Oui, pour les coulisses de l'exploit,
19:15j'avais fait...
19:17En Rize.
19:18Le funambule En Rize.
19:19Exactement.
19:20En Rize, qui avait...
19:22Traversé une vallée.
19:24Attendez, c'était...
19:25Attendez, le barrage de Granjon.
19:30Exactement.
19:30Voilà, Granjon à côté de Saint-Étienne,
19:32qui enjambait la Loire.
19:34C'était une star énorme.
19:35C'était un funambule En Rize,
19:37qui est extraordinaire.
19:39Il est mort depuis, il s'est suicidé.
19:41Et il était connu dans le monde entier.
19:45À New York, il faisait sur un fil,
19:47avec son balancier,
19:48entre les tours de Manhattan.
19:50Et il y avait le barrage de Granjon
19:52qu'il allait traverser en direct pour Télé Dimanche.
19:57Et c'est moi qui suis allé là-bas.
19:58C'est mon premier reportage.
19:59Et vous avez été aussi l'un des premiers reporters
20:01à commenter le Carnaval de Rio.
20:03Oui, c'est possible, ça aussi.
20:04Ah oui, parce que personne ne l'avait fait jusqu'à l'époque.
20:06Non, non.
20:07Moi, j'en ai fait plein de choses comme ça.
20:09Et puis aussi, il y avait un cross à Mésidon.
20:12Mésidon, c'était...
20:14Mésidon, c'est un petit village près de Caen.
20:17C'était Alain Mimoune qui gagnait toujours,
20:19ou après, c'était Jazzy,
20:20ou Michel Bernard,
20:21qui étaient ses deux rivaux.
20:22Et le cross de Mésidon,
20:24je suis allé commenter le cross de Mésidon.
20:26C'est long, un cross.
20:29Il faut avoir de l'imagination.
20:31Mais vous n'en manquez pas,
20:32mais vous n'avez pas fait que ça.
20:33Et il y a une autre date importante dans votre parcours,
20:35et pour quelqu'un d'autre,
20:36c'est le 29 janvier 1983.
20:39A tout de suite sur Sud Radio,
20:40avec Michel Drucker.
20:41Sud Radio, les clés d'une vie.
20:43Jacques Pessis.
20:44Sud Radio, les clés d'une vie.
20:45Mon invité, Michel Drucker.
20:47Ce livre, Avec le temps,
20:48chez Albain Michel,
20:50qui est un nouveau livre de souvenirs,
20:51mais avec des choses inédites.
20:52On en évoque quelques-unes
20:53depuis le début de l'émission.
20:55Et puis, vous évoquez aussi quelqu'un
20:57qui a compté pour vous,
20:58et vous avez compté pour cette personne,
21:00car le 29 janvier 1983,
21:03une nouvelle voix a été entendue
21:05dans Champs-Elysées.
21:06Il est si près de moi,
21:09pourtant je ne sais pas.
21:12C'est l'indion d'amour et d'amitié.
21:14C'est sa maman qui a lécouté la chanson.
21:15Oui, c'est sa maman.
21:16Et en plus, je sais qu'en coulisses,
21:17elle n'osait pas rentrer,
21:18qu'on l'a poussée carrément sur le plateau.
21:20Elle était terrorisée.
21:21Elle n'osait pas sourire.
21:23Elle était mal fagotée,
21:25comme on dit dans les campagnes.
21:26Oui.
21:26Et après, elle est devenue la star.
21:30Mais je n'ai jamais oublié.
21:30Et elle ne l'a jamais oublié.
21:31Non.
21:32Jamais.
21:33Et René Angélil,
21:33qui était mon copain,
21:34ne l'a jamais oublié non plus.
21:35Quand elle est passée par Paris,
21:39elle donnait priorité à TF1,
21:41évidemment,
21:41parce qu'elle a raison d'efficacité.
21:43Et dans le contrat,
21:44elle disait,
21:44TF1,
21:45mais je veux que vous mettiez
21:46dans son emploi du temps
21:47qu'elle réserve 3 heures pour Michel.
21:49Et à chaque fois qu'elle venait.
21:51Et à chaque fois,
21:51il y avait quelques chansons
21:52dans votre émission,
21:53autant que vous vouliez.
21:54Je me souviens,
21:55on a fait une émission
21:56pour le Réveillon.
21:58Il y avait David Douillet,
21:59Dupont,
22:00Delon,
22:01et moi.
22:02Et c'était pour le Réveillon,
22:04un chanson d'Elysée spéciale Réveillon.
22:07Et moi,
22:07elle avait chanté à Atlanta.
22:09C'est elle qui a chanté
22:10à Atlanta pour les Jeux,
22:14la chanson officielle.
22:17C'était incroyable.
22:17J'ai appelé à son hôtel,
22:20René,
22:21je lui ai dit,
22:22c'était sa première télé mondiale,
22:23les Jeux d'Atlanta.
22:25Et je lui ai dit,
22:26écoute,
22:26c'est formidable,
22:27je suis content,
22:28etc.
22:28Il me dit,
22:29quand est-ce que tu repasses
22:29par Paris ?
22:30Je lui ai dit,
22:30écoute,
22:31je te demande ça
22:32parce qu'on m'a confié
22:33un chanson d'Elysée spéciale Réveillon.
22:36Si elle pouvait m'envoyer
22:37un petit,
22:38c'est pas assez le vieil à l'époque,
22:40mais peut-être par satellite,
22:41un petit bon année,
22:42quoi.
22:44Si elle chante,
22:44c'est encore...
22:45Non, non,
22:45tu veux qu'elle chante ?
22:46Si tu me demandes,
22:47oui.
22:48Tu veux combien de chansons ?
22:49Tu sais,
22:50il ne me demande pas
22:51sinon je vais t'en demander ça.
22:52Il y a Mathieu Lézard.
22:53Voilà,
22:53c'est extraordinaire.
22:54Elle est venue.
22:55Alors,
22:55ce qui est extraordinaire aussi,
22:56c'est que moi,
22:56je me souviens de Céline Dion
22:57à ses débuts,
22:58personne ne voulait entendre parler,
23:00elle était toujours avec sa mère.
23:01Elle n'avait fait qu'une émission
23:02croque-vacances
23:03avec Claude Pierard
23:04parce qu'on pensait
23:05qu'elle était une chanteuse pour enfants.
23:06Et vous l'avez repérée,
23:07Michel Drucker ?
23:08Moi,
23:08je l'avais repérée surtout
23:09par son attaché de presse
23:14qui était très proche
23:16d'un très grand parolier...
23:17Edi Marnay.
23:18Edi Marnay,
23:19voilà.
23:19Edi Marnay
23:20qui avait écrit des chansons pour elle,
23:21qui a écrit pour des grandes chanteuses.
23:24Et il m'avait dit,
23:28tu sais,
23:28Michel,
23:29il s'appelle Mia Dumont,
23:30qui était l'attaché de presse
23:31toute sa vie
23:32que j'ai au-dessus
23:33de mon téléphone à Montréal.
23:35Et elle m'a dit,
23:35tu sais,
23:36il y a une fille
23:37qui fait un malheur chez nous
23:38qui va pas passer inaperçu
23:40si tu veux la voir en exclusivité.
23:43Et c'est par elle
23:44qu'elle est venue
23:44à Gabriel
23:45avec son papa
23:46qui était encore là,
23:47avec sa maman,
23:49avec Mia Dumont
23:49et avec René Angélil.
23:51Et ce qui est extraordinaire
23:52dans cette émission,
23:52on ne le sait pas,
23:53c'est que Thierry Roland
23:54a fait ses débuts dans la chanson
23:55dans ce Champs-Elysées.
23:57Ses débuts et ses adieux d'ailleurs.
23:58Oui.
23:58Il a fait une chanson sur le foot, non ?
24:00Oui, exactement.
24:01Alors, il se trouve
24:02que vos débuts dans les variétés
24:04vous le devez
24:05à un appel téléphonique
24:06après un commentaire
24:07d'un avion
24:08qui n'était pas arrivé.
24:09Oui, de Michel Arnaud.
24:11C'est une histoire incroyable.
24:12C'était Pierre Sabac
24:14qui avait toujours
24:14des idées assez extraordinaires.
24:16Il a fait tête de bois
24:17en plein ciel.
24:18C'était tête de bois
24:19avec Albert Esner.
24:21Mais en plein ciel,
24:22il y avait un Boeing de UTA
24:24qui décollait du Bourget
24:25qui allait à Marseille
24:25et qui revenait.
24:26Et à bord,
24:27il y avait des chanteurs
24:27qui chantaient.
24:29En arrivant à Marseille,
24:30et qui commençaient à chanter
24:31même sur la passerelle.
24:33C'était un exploit technique.
24:35Moi, j'étais censé
24:36commenter le retour
24:37quand l'avion se pose
24:38et revient au Bourget.
24:40Il faisait beaucoup de brouillard.
24:42D'ailleurs, il faisait froid.
24:43J'étais là, dans le vent,
24:45sur une terrasse
24:45pour commenter l'arrivée.
24:47Et le camarade me faisait signe.
24:48Il continuait, continuait,
24:49on ne voyait toujours pas
24:51l'avion se poser.
24:52Au niveau de dix minutes,
24:53on me dit stop,
24:54tu rends l'antenne.
24:56Il s'était posé.
24:57Le vent ayant changé,
24:58ils ont changé la piste.
24:59Il s'était posé
25:00un quart d'heure avant.
25:01Et devant le poste,
25:02il y avait Michel Arnaud.
25:04Et ce genre d'incident
25:05est arrivé à Stéphane Collaro
25:07qui commentait les 24 heures du Mans,
25:08qui a bien déjeuné,
25:09qui est revenu continuer
25:10à faire le commentaire
25:11d'une voiture
25:11qui avait abandonné
25:12deux heures avant.
25:13C'est extraordinaire.
25:14Personne ne s'en est aperçu d'ailleurs.
25:16C'est vrai que Stéphane,
25:17de temps en temps,
25:17il aimait bien boire un petit coup.
25:19Mais cela dit,
25:21Michel Arnaud a été très importante
25:23pour moi.
25:24Elle vous a repéré.
25:25Elle vous a tout appris.
25:25Michel Arnaud,
25:26pour les plus jeunes
25:27qui nous écoutent,
25:29c'était une chanteuse
25:30avant la génération Barbara.
25:32C'était plutôt Catherine Sauvage.
25:34Et une chanteuse un peu intello
25:36qui chantait au Milor Larçouille,
25:38qui était un camarade rive droite,
25:41tenu par un de ses maris
25:42car elle a été mariée souvent.
25:43Francis-Claude.
25:44Francis-Claude, exactement.
25:45Et au premier rang,
25:48il y avait son amoureux
25:49qui était François Mitterrand.
25:51Voilà.
25:52Et moi, j'ai gardé la photo.
25:53Il venait régulièrement la voir
25:55avec un copain à lui
25:57qui était André Rousselet.
26:00Extraordinaire.
26:01Et c'est elle qui a découvert Gainsbourg
26:02quand personne n'y croyait.
26:04Il était son pianiste.
26:05Voilà.
26:05Et en même temps,
26:06elle a convaincu
26:07Montand et Signoré
26:08de venir le voir
26:08qu'ils ont été les premiers fans
26:10de Gainsbourg
26:10quand ça ne marchait pas.
26:11Oui.
26:12Et elle vous a tout appris.
26:13Et je me souviens
26:14qu'elle m'a raconté
26:15que Gainsbourg,
26:16elle entend par les rumeurs
26:17que Gainsbourg
26:18compose des chansons.
26:19Alors lui,
26:20il balbutie trois trucs
26:21parce qu'il était
26:22une timidité totale
26:23à ses débuts.
26:24Elle lui dit,
26:25Serge,
26:25il paraît que vous écrivez
26:26des chansons,
26:27ben amenez-moi une cassette.
26:28Il arrive le lendemain
26:29avec la javanaise
26:30et le poissonneur des Lilas.
26:32Ce jour-là,
26:32elle a dit
26:32que vous arrêtez
26:33d'être mon pianiste
26:34et elle l'a lancée.
26:35Extraordinaire.
26:36Mais elle vous a tout appris
26:37dans le sens
26:37qu'elle était très dure avec vous.
26:39Mais en même temps,
26:40elle vous a appris,
26:41y compris le fait
26:42de savoir tout
26:42sur tout le monde.
26:44Elle m'avait dit,
26:45vous savez,
26:45ce métier est un métier
26:46de médisance
26:47où chacun allume tout le monde.
26:49Déjà à l'époque,
26:50vous entendrez beaucoup de ragots,
26:52mais il y a des choses
26:52qu'il faut vérifier.
26:54Il y a des choses
26:54qui sont vraies.
26:55Par exemple,
26:55si vous entendez dire
26:56que j'étais maîtresse
26:57du Mitterrand,
26:58c'est vrai.
26:58Voilà, carrément.
26:59Carrément.
26:59Elle me dit,
27:00sachez justement
27:01le maximum de choses
27:03sur la vie privée
27:03passée, présente
27:05ou future des invités.
27:06Alors, il y avait un magazine
27:07pour jeunes
27:07qui s'appelait Tilt.
27:08Et vous avez créé,
27:09vous, Tilt,
27:10le magazine de télévision
27:11qui sont au début
27:12dans les variétés.
27:13Oui, c'était à Douai.
27:15Oui.
27:15Je me souviens à Douai.
27:16Vous étiez un garçon
27:16très doué d'ailleurs, justement.
27:18Et il y avait tout le monde.
27:19C'était en direct,
27:20en public.
27:21Je suis terrorisé, évidemment.
27:23Et il y avait tout le monde.
27:24Je crois même
27:25qu'il y avait Tilt aussi.
27:26Il y avait tout le monde,
27:27tout le monde,
27:27tout le monde.
27:27Et Johnny
27:28qui revenait
27:29d'une mauvaise passe
27:31parce que tout le monde
27:31oubliait que Johnny,
27:32à un moment donné,
27:33ça ne marchait pas du tout.
27:34On est en 1966.
27:36Ils sont en plein divorce
27:37avec Sylvie.
27:37Enfin, le couple Badgel.
27:39Et puis,
27:40ils ne vendent plus de disques.
27:42Et là,
27:42ils revenaient
27:43avec un titre
27:44de Los Bravos
27:45qui s'appelait
27:47Noir, c'est noir.
27:48Et ils repartaient.
27:49C'est comme ça
27:50que j'ai connu Johnny
27:50au creux de la vague.
27:53Je crois que Paul Nareff,
27:54ce jour,
27:54est tombé aussi
27:55d'un escalier
27:56pendant l'émission.
27:58Oui.
27:58Et puis Paul Nareff
27:58qui faisait la manche
28:00à Montmartre.
28:01qui était déjà givré.
28:03Oui.
28:03Mais vous ne faisiez pas la manche
28:05mais vous avez fait
28:05quelques galas
28:06et je crois que le premier gala
28:07avec Tino Rossi
28:08vous a laissé
28:09quelques joyeux souvenirs.
28:10Oui, parce que
28:11Tino Rossi ne partait pas
28:13s'il n'était pas payé.
28:15Oui.
28:15En cash.
28:16Avant le gala.
28:17Avant le gala.
28:18À la gare.
28:20Et c'était une scène extraordinaire.
28:22C'est un film de Scorchese.
28:24Il comptait les billets,
28:25etc.
28:26Il disait à son impresario
28:27« Eli, y'a le compte. »
28:29Très bien,
28:30c'est parti.
28:31Et moi,
28:32il me donnait
28:32un petit pourboire.
28:34Mais en même temps,
28:35c'était une façon
28:35d'apprendre votre métier.
28:36Je comprends.
28:38Et puis Tino Rossi,
28:39c'était pas rien.
28:40Mais c'est vrai que
28:42à l'époque,
28:44les tournées étaient extraordinaires.
28:46Mais...
28:46il y avait une façon étrange
28:52de gérer leur futur.
28:54Il y aurait qu'ils paient leurs impôts,
28:55donc ils ne les payaient pas,
28:57qu'ils dépensaient tout.
28:59Je me souviens que Charles Trenet,
29:02c'était Maurice Chevalier
29:04qui lui avait conseillé ça.
29:07Quand on gagne 100 francs,
29:08on en met 5 ans dans une jarre,
29:10de côté,
29:11et comme ça,
29:11on a toujours un an d'impôt d'avance.
29:13Exactement.
29:13qui n'était pas un détail.
29:15Non.
29:15En même temps,
29:16il mettait cet argent dans les banques
29:17et il oubliait la banque
29:18dans laquelle il avait placé cet argent.
29:21On n'y mis en jamais
29:23ce que la génération Trenet
29:25a gagné comme argent.
29:26C'est énorme.
29:27Alors,
29:28vous avez appris votre métier,
29:29mais surtout en restant fidèle
29:30à votre ligne
29:31et en vous méfiant
29:32de tout ce qui est médisance
29:34et même du monde politique,
29:35au départ.
29:36Le monde politique,
29:37j'ai connu
29:37qu'Anse-Michel Arnault,
29:39par Mitterrand,
29:40qu'elle connaissait bien,
29:41et ensuite à Orvilliers,
29:43où elle avait une maison
29:44et son voisin,
29:45c'était Pierre Lazareff
29:46qui était le grand patron de François
29:47et un personnage très important
29:50et son voisin,
29:51c'était Pompidou.
29:53Donc,
29:54elle connaissait très bien Pompidou
29:55et quand j'étais viré en 68,
29:57c'est par Pompidou
29:57que j'ai été pistonné
29:58pour revenir
29:59car j'avais été viré
30:00comme tous ceux
30:00qui avaient fait grève
30:01sauf que moi,
30:02je présentais déjà des variétés
30:03donc ils ont dit
30:03le journaliste,
30:04il est tricard
30:05mais pas le présentateur de variétés.
30:07Et vous avez continué
30:08avec ce mot de bienveillance
30:09que vous évoquez longuement
30:10dans ce livre
30:11parce qu'il vous a marqué à vie
30:12mais bienveillance
30:14ne veut pas dire condescendance.
30:15Non et puis même
30:16je cite Ardisson
30:17qui a allumé tout le monde
30:19Thierry avec le talent
30:20qu'on lui connaît
30:21et puis finalement
30:22on a travaillé un jour ensemble
30:23et puis il m'a dit
30:24mais t'as raison
30:25il n'y a pas de honte
30:25à être bienveillant
30:26je vais me druqueriser.
30:28Mais Michel Arnaud
30:29m'a fait découvrir
30:30tout le monde politique
30:31c'est là que j'ai entendu parler
30:32pour la première fois
30:33de Baladur,
30:35de Chirac,
30:36de Pierre Juillet
30:36qui étaient des gens
30:38très très influents
30:39et c'est là où
30:40j'ai découvert un petit peu
30:43la France
30:43c'est-à-dire que
30:44tous les hommes politiques
30:45beaucoup je les ai rencontrés
30:46chez eux.
30:47J'ai rencontré
30:48Le Drian
30:50qui était maire de Lorient
30:52en Bretagne
30:52j'ai rencontré
30:54Alain Juppé
30:57à Bordeaux
30:58j'ai rencontré
30:59à Belfort
31:01Chevènement
31:02donc je connaissais
31:04la France politique
31:05un peu grâce
31:05aux délocalisations.
31:07Et quand vous avez voulu
31:08inviter des politiques
31:10à Vivant Dimanche
31:10la première qui a marché
31:11on l'a oublié
31:12c'est Martine Aubry
31:13Oui et c'est elle
31:14qui a tenu parole
31:15alors que c'était en 99
31:16c'était en plein débat
31:18sur les 35 heures
31:20elle ne dormait pas
31:21depuis 3 jours et 3 nuits
31:23j'ai dit
31:23elle va annuler
31:23elle n'a pas annulé
31:24elle est venue
31:25elle est venue
31:26et quand elle est revenue
31:27à l'Assemblée
31:28elle a dit
31:28c'est là où il faut être
31:30enfin c'est
31:31c'est une émission
31:32qui aurait pu
31:32je le dis dans le livre
31:34qui aurait pu s'appeler
31:35Qu'avez-vous fait
31:36de vos 20 ans
31:37qui était un titre
31:38d'une émission
31:38de Christé d'Ocraine
31:39et de Serge Julie
31:40Exactement
31:41Alors il y a aussi
31:42la fidélité dans ce métier
31:44vous n'êtes pas dupe
31:45mais il y a quelqu'un
31:46que vous évoquiez
31:47qui a été le plus fidèle
31:48des fidèles
31:48c'est Alain Delon
31:49Delon a toujours été
31:50formidable
31:52mais Delon
31:52il a la fidélité
31:54des gens du milieu
31:56il a toujours été fasciné
31:57par les mauvais garçons
31:58Alain
31:59et moi je connaissais très bien
32:03Jean-Pierre Melville
32:05qui s'appelait Grimbac
32:06en réalité
32:06et Rémi Grimbac
32:07son neveu
32:08a travaillé avec moi
32:09pendant des années
32:09et grâce à Rémi Grimbac
32:10j'ai mieux connu
32:11les studios Génère
32:13où Melville tournait
32:15ses films
32:16dans ses propres studios
32:17et puis
32:18j'ai connu Delon
32:22sur le Samouraï
32:23j'ai connu également
32:25mon temps
32:25je suis allé sur le tournage
32:26du Cercle Rouge
32:27Melville c'était un maître
32:30et c'est vrai que
32:32Delon
32:33je l'ai bien connu
32:33à cette époque là
32:34on est resté assez copains
32:35d'ailleurs
32:36et je suis allé souvent le voir
32:38et quand mon frère est mort
32:40il était voisin de mon frère
32:42parce que ses bureaux
32:43étaient ruchambiges
32:44Adèle Productions
32:45près d'Europe 1
32:47près de la rue François 1er
32:48et donc il voyait souvent mon frère
32:50ils étaient assez copains
32:51et comme mon frère est mort
32:52il m'a appelé
32:53pendant plusieurs semaines
32:55à minuit
32:55pour savoir si je dormais
32:56pour me remonter le moral
32:57et quand la veuve
32:59de Jean-Pierre Melville
33:00s'est retrouvée toute seule
33:02puisque Jean-Pierre Melville
33:03il est mort
33:04d'une crise cardiaque
33:05vous savez quand il est mort
33:06Melville
33:07il est mort d'une crise de fou rire
33:08en tête à tête
33:09avec Philippe Labreau
33:10au PLM Saint-Jacques
33:11ils dînaient ensemble
33:13tous les deux
33:14il était pris d'une crise de fou rire
33:15il est mort de rire
33:16il est mort de rire
33:17et lorsqu'il est mort
33:19elle était désespérée
33:20parce qu'il a laissé
33:20beaucoup de dettes
33:22et puis madame Florence Melville
33:23ça veut
33:25j'avais gardé un peu le contact
33:26avec elle
33:27et je ne l'avais pas vu
33:27depuis plusieurs mois
33:28et je la vois un jour
33:29devant un restaurant
33:30elle me dit
33:31ah Michel je suis content
33:32de vous voir
33:33vous savez Jean-Pierre
33:33il vous aimait beaucoup
33:34je lui dis comment allez-vous
33:36il me dit ça va
33:36je tiens le coup
33:37grâce à Alain
33:37je lui dis Alain
33:38voilà Alain Delon
33:39parce qu'il m'envoie
33:402000 euros
33:42à la fin du mois régulièrement
33:43sur mon
33:45compte en banque
33:47depuis la mort de Jean-Pierre
33:49incroyable
33:49pendant 5 ans
33:50il n'en a jamais parlé
33:52bien sûr
33:52mais vous en parlez dans ce livre
33:54qu'on va évoquer
33:55à travers la date de sa sortie
33:56le 2 avril 2025
33:58à tout de suite sur Sud Radio
33:59avec Michel Drucker
34:00Sud Radio
34:02les clés d'une vie
34:03Jacques Pessis
34:04Sud Radio
34:04les clés d'une vie
34:05mon invité
34:06Michel Drucker
34:07nous évoquons depuis
34:08le début de l'émission
34:09en filigrane
34:09ce livre
34:10avec le temps
34:11chez Alain Michel
34:12qui est sorti
34:13le 2 avril 2025
34:14alors d'abord
34:15pourquoi ce livre
34:16pourquoi aujourd'hui
34:17faire ce livre
34:19est-ce que c'est une façon
34:19comme vous le dites
34:20de dire merci
34:21aux téléspectateurs
34:22d'abord oui
34:22il y en a beaucoup
34:23de questions dans le livre
34:24mais surtout
34:25ça marquait
34:27les 60 ans de carrière
34:28mon 60 ans de carrière
34:30je cherchais une idée
34:31et je me suis dit
34:32si j'essaye
34:33d'analyser moi-même
34:34les raisons
34:34de cette longévité
34:35parce qu'il ne se passe pas
34:37une journée
34:37sans qu'on dira
34:38je suis content de vous voir
34:39vous allez mieux
34:40tout ça
34:40et puis vous êtes là
34:41depuis si longtemps
34:42comment vous avez fait
34:43j'ai dit
34:45si je m'interrogeais moi-même
34:46alors j'en ai parlé
34:47à celui qui fait la préface
34:49qui est Nathan Devers
34:50qui est un intellectuel
34:52très brillant
34:52normalien
34:54agrégé de philo
34:54et puis
34:55il est venu me voir
34:57à l'hôpital
34:58on en a beaucoup parlé
34:58il m'a dit
34:59mais je vais raconter
35:00un petit peu tout ça
35:01pourquoi tu ne ferais pas
35:02un livre de ça
35:03si tu veux
35:03je te fais la préface
35:04et puis je me suis dit
35:06je vais essayer d'expliquer
35:08en plusieurs chapitres
35:09il y a un chapitre
35:10sur la bienveillance
35:11sur la santé
35:12sur la famille
35:13sur la célébrité
35:14etc
35:14qui font
35:16comment on devient célèbre
35:18comment on garde
35:18la célébrité
35:19comment on s'installe
35:21sur la durée
35:21comment on donne
35:22du temps au temps
35:23et comment on réussit
35:25sa vie
35:25personnelle
35:26familiale
35:27c'est un petit peu
35:28tout ça
35:28et puis
35:29quand j'ai envoyé
35:30le texte
35:32à
35:32Albin Michel
35:33ils ont dit
35:33mais c'est
35:34il faut le faire
35:35parce que c'est un livre
35:36qui ne ressemble pas du tout
35:37aux autres
35:38que j'ai fait
35:38et c'est pour ça
35:39qu'en couverture
35:40j'ai mis la photo
35:41qui était l'affiche
35:42de mon spectacle
35:44avec vous
35:45où là
35:45c'est les druquaires
35:47de 30 ans
35:47qui s'adressent
35:48à celui de 70 ans
35:49voilà
35:49et le titre
35:50n'a pas été choisi
35:51au hasard
35:52avec le temps
35:54je ne sais pas si vous le savez
36:01mais cette chanson
36:02il l'a écrite
36:02au moment où il se séparait
36:03de sa femme Madeleine
36:04et puis personne n'en voulait
36:06la maison de disque
36:07il restait avec sa guenon
36:08exactement oui
36:09Pépé
36:10Pépé oui
36:10et la maison de disque
36:12n'a pas voulu de la chanson
36:13donc il l'a fait en scène
36:14et c'est après
36:15que la chanson a été enregistrée
36:17il a été furieux
36:17en disant
36:18mais ces imbéciles
36:19de marketing
36:20n'ont pas compris
36:20que cette chanson
36:21aurait du succès
36:21elle a été
36:22elle a été popularisée
36:24par Dalida Plusard
36:25qui l'a chantée
36:26comme elle a popularisé
36:27Je suis malade de Lama
36:28exactement
36:28alors ce livre aussi
36:30c'est étonnant
36:31parce que
36:31quand on fait le compte
36:32vous avez bercé
36:33trois générations
36:34de téléspectateurs
36:35c'est unique
36:35il y a ceux qui m'ont connu
36:38quand j'étais reporter sportif
36:39et que je sillonnais le monde
36:40avec quelqu'un
36:42dont le livre m'a bouleversé
36:45c'est
36:46Charles Buitry
36:48qui a la maladie de Charcot
36:50et avec Charles Buitry
36:52on a fait
36:53plusieurs coupes du monde
36:54en Amérique du Sud
36:55notamment
36:56et
36:57c'est vrai
36:58qu'il y a ceux
36:59qui m'ont connu
36:59quand j'étais reporter sportif
37:00qui ont mon âge
37:01il y a leur
37:03leur fille
37:05qui est maman
37:06ou leur soeur
37:08qui était un peu plus jeune
37:10qui est
37:11qui a suivi
37:12toutes les émissions
37:13comme
37:14Sport en Fête
37:16Les rendez-vous du dimanche
37:17Les rendez-vous du dimanche
37:18c'est les années 70-80
37:20il y a eu
37:21la décennie
37:22de Champs-Elysées
37:23ou de
37:24Studio Gabriel
37:26ou de
37:27Sarre 90
37:27et puis il y a maintenant
37:28celle qui
37:30m'a découvert
37:31succédant à Jacques Martin
37:33pour le dimanche après-midi
37:34ça fait 25 ans quand même
37:35ça fait 26 ans presque
37:36mais ce qui est étonnant
37:38c'est que
37:38et c'est votre force
37:39vous n'avez jamais changé de style
37:41Michel Truquer
37:41ben c'est
37:43quand on est démodé
37:44il faut le rester quoi
37:45ma chance
37:47c'est de ne pas avoir été
37:48à la mode
37:49et en même temps
37:50de connaître la France profonde
37:52la France des provinces
37:53ça c'est essentiel
37:54oui
37:54je la connais très bien
37:55et je connais la France des provinces
37:57et les artistes des provinces
37:58c'est-à-dire que
37:59quand j'étais
38:00à la radio
38:01on avait des délocalisations
38:04et puis on a fait aussi
38:06des émissions de télé
38:06en province
38:07mais c'est vrai que
38:08qu'on me donne une ville
38:10bon
38:11Grenoble
38:12Georges Chelon
38:13Jean-Loup Dabadi
38:14Bernard Lavillier à Saint-Etienne
38:21oui
38:21Bernard Lavillier à Saint-Etienne
38:22et puis
38:23Julie
38:24et puis
38:24Muriel Robin
38:26dont les parents étaient
38:28marchands de chaussures
38:29on l'apprend
38:29la chaussure
38:30Robin
38:31la chaussure qui vous va bien
38:32Bordeaux
38:33c'est Obispo
38:34c'est Lamar
38:35c'est Marcel Hamon
38:36c'est Julien Courbet
38:38c'est tous ces gens-là
38:40donc je les connais par cœur
38:41Nice
38:41c'est de Nice Fable
38:43c'est
38:44il n'est plus là maintenant
38:46ce chanteur
38:48ce crooner
38:49qui chantait
38:52Nice Bé des Anges
38:53Dick Rivers
38:53Dick Rivers
38:54puis
38:55dans toute la France
38:56dans le nord
38:57il y a Guy Ruth
38:59dans le nord
38:59il y a Noiret
39:00dans le nord
39:01il y a Raymond De Vos
39:02dans le nord
39:02il y a Danny Boone
39:03et à chaque fois
39:04à chaque fois
39:04ces gens-là
39:05vous les avez connus par cœur
39:06à tel point
39:07qu'une jeune femme
39:07parce que finalement
39:08la troisième génération
39:09vous suit
39:10vous a dit
39:10est-ce que vous êtes vendus
39:12avec le poste ?
39:13alors ça c'est deux filles
39:14dans un TGV
39:16où on remettait déjà
39:17à l'époque
39:18le magazine de la SNCF
39:20ce jour-là
39:21c'était De Chavane
39:23qui était en couverture
39:23il y a très longtemps
39:24il y a deux filles
39:26de Marseille
39:27qui m'ont un peu reconnus
39:29et je les entends dire
39:30oh De Chavane
39:30toute notre jeunesse
39:32alors je lui dis
39:33si De Chavane
39:33c'est toute notre jeunesse
39:34moi je suis quoi ?
39:35venez-vous
39:36c'est pas pareil
39:36vous avez été vendus
39:36avec le poste
39:37c'est une jolie formule
39:39très jolie
39:40alors il y a ce qu'on sait
39:41de vous
39:41et ce qu'on ne sait pas
39:41et ce qu'on apprend
39:42dans le livre
39:42et on découvre
39:43dans ce livre
39:44Michel Drucker
39:45que vous avez été
39:45visiteur de prison
39:46pendant deux ans
39:47oui
39:47officieusement
39:48je n'avais pas le droit
39:49de lettres
39:50mais j'avais rencontré
39:51le patron de la prison
39:53de Caen
39:53pour un bouquin
39:54il était venu sur le plateau
39:55et puis
39:57ça m'avait intéressé
39:59il m'a dit
40:00écoutez si vous voulez
40:01et j'avais découvert
40:02que régulièrement
40:03dans les prisons
40:04il y a des chanteurs
40:05ou des conférenciers
40:07ou des gens de télévision
40:07qui viennent
40:08faire une conférence
40:09ou s'adresser aux détenus
40:10donc alors
40:12on demandait
40:12qui voulez-vous
40:13et la plupart du temps
40:14on a dit
40:14on aimerait bien
40:14rencontrer Michel Drucker
40:15donc je suis allé à Caen
40:17et puis après
40:18j'en ai fait
40:19plusieurs pendant
40:19près de deux ans
40:21c'était assez éprouvant
40:22mais très enrichissant
40:23et d'ailleurs
40:24j'ai eu un sondage
40:25un peu avant
40:25car les détenus
40:26écoutent beaucoup la télé
40:27regardent beaucoup la télé
40:28et d'ailleurs
40:28ils avaient un autre sondage
40:29et on avait dit
40:31qui voulez-vous avoir
40:32dans la prison
40:32et c'était Johnny Hallyday
40:33et Raymond Devos
40:35qui sont venus
40:35un jour se présenter
40:37devant les prisonniers
40:37et puis
40:39il y a aussi des chanteurs
40:40rappeurs maintenant
40:41qui sont restés
40:42oui c'est autre chose
40:43en même temps
40:46en même temps
40:47il y a aussi une chose
40:47très particulière
40:48c'est que dans ce livre
40:49on comprend
40:49qu'il ne faut pas être
40:50dupe de ce métier
40:51qu'il y a des dangers
40:52on peut monter au sommet
40:54et tomber tout de suite
40:55c'est difficile
40:56de ne pas prendre
40:57la grosse tête
40:58et le melon
40:58quand ça commence à marcher
41:00qu'on est célèbre
41:00qu'on gagne bien sa vie
41:01il y a un passage
41:03qui est très dangereux
41:06et tout le monde
41:07pratiquement tout le monde
41:08passe ce passage
41:09de recette
41:09tout le monde
41:10même si
41:11on n'a pas l'impression
41:12sauf si vous avez
41:13autour de vous
41:14une garde rapprochée
41:16et vous
41:17vous avez évité ça
41:18oui
41:19mais j'étais trop anxieux
41:20pour ça
41:20et puis comme mes parents
41:21trouvaient que c'était
41:22pas de la télé
41:23reporter sportif
41:24ça ne les épatait pas beaucoup
41:26parce que ma mère
41:27demandait toujours
41:27à un artiste
41:28qu'est-ce qu'il a
41:28comme bagage
41:29mais en même temps
41:31je crois que
41:31Dani Saval
41:32votre femme
41:32elle est très importante
41:33parce qu'elle vous a poussé
41:34vers le divertissement
41:35Dani
41:36elle avait un avantage
41:38sur moi
41:38elle a connu la célébrité
41:40très tôt
41:40j'étais connue en France
41:42elle a tourné aux Etats-Unis
41:43elle a tourné une trentaine
41:44de films
41:44elle a tourné avec De Funès
41:46elle a tourné avec Carnet
41:47elle a tourné avec
41:47Michel Morgan
41:48et donc
41:50et surtout
41:51elle avait été mariée
41:51avant moi
41:52donc c'est quelqu'un
41:53qui avait une grande maturité
41:54elle a commencé à être
41:55sur scène très tôt
41:55à 5 ou 6 ans
41:56elle était déjà
41:58à Mogador
41:59mais la danseuse aux étoiles
42:00le Guy Descartes
42:02donc
42:02elle connaissait bien le métier
42:04et quand je l'ai rencontré
42:06elle m'a dit
42:06reste calme
42:07parce que
42:08les dangers de ce métier
42:09je les connais
42:09elle m'a dit
42:10je me souviens toujours
42:12de la formule que j'ai mis dans le livre
42:13ramène de bonnes notes
42:14je m'occupe du reste
42:15et s'occuper du reste
42:16parce que
42:17et au-delà même
42:18parce que
42:19grâce à Dani
42:19je travaille en famille
42:22à côté de vous
42:23il y a Philippe
42:24je vous connaissais
42:25Philippe Alain
42:25qui est mon beau-frère
42:26il travaille avec moi
42:27depuis près de 50 ans
42:28maintenant il y a son fils
42:29Ludovic
42:31Ludovic
42:32qui travaille également
42:32c'est très familial
42:35et puis dans la famille
42:36Jean Drucker
42:39a été patron d'M6
42:40Marie Drucker
42:41a fait la télévision
42:42Léa Drucker
42:43la fille
42:43de mon jeune frère Jacques
42:45qui est médecin
42:46c'est une actrice
42:47qui tourne beaucoup
42:48et puis il y a
42:49Jean-Michel Jarre
42:49puisque Jean-Michel
42:51est le fils
42:52d'un des maris
42:53de Maurice Jarre
42:55de Dani
42:56donc on est tous
42:57un peu tombés
42:58dans la bassine
42:58sur Dani
42:59il y a une chose
43:00que j'ai découverte
43:00sans doute pas
43:01quand elle a joué
43:02la danseuse étoile
43:03c'était une opérette
43:05de Guy Descartes
43:05et Vincent Scoto
43:06à Mogador
43:07et un jour
43:08c'est Guy Descartes
43:09qui me l'a raconté
43:09des spectateurs
43:10arrivent en retard
43:11un dimanche après-midi
43:12ils venaient de leur province
43:13ils disent
43:14le spectacle a commencé
43:14on a loupé les actualités
43:16ils pensaient
43:17qu'au théâtre
43:18comme au cinéma
43:18il y avait des actualités
43:19c'est vrai qu'au cinéma
43:20il y avait toujours des actualités
43:21avec la voix
43:23d'un type
43:24qui était facilement reconnaissable
43:25exactement
43:26alors il se trouve aussi
43:27que vous dites dans ce livre
43:28combien il faut se méfier
43:30des réseaux sociaux
43:30Michel Drucker
43:31ah c'est très dangereux
43:32les réseaux sociaux
43:33il ne faut pas être accro à ça
43:34mais moi j'y vais jamais
43:36mais on me renseigne
43:37mais de toute façon
43:38les réseaux sociaux
43:39ce que je le dis
43:40de façon très ironique
43:41heureusement qu'ils n'existaient pas
43:44sous l'occupation
43:44mais il n'empêche
43:45que c'est grâce aux réseaux sociaux
43:47que la révolte des étudiants
43:48en Iran
43:49ou en Tunisie
43:51a pu voir le jour
43:52mais c'est quand même
43:53plus en temps
43:54il y a des choses très bien
43:55des réseaux sociaux
43:56c'est
43:57pendant le confinement
43:58il y a toute une génération
43:59d'humoristes
44:00qui se sont fait connaître
44:01sur les réseaux sociaux
44:02maintenant
44:03les producteurs
44:05regardent les réseaux sociaux
44:06c'est là où on découvre
44:07des humoristes
44:08très très drôles
44:09ça n'empêche que la nostalgie
44:10est toujours actuelité
44:11et vous dites dans ce livre
44:13que vous n'êtes pas
44:13pour la nostalgie
44:14d'anciens combattants
44:15mais pour celle du futur
44:17bien sûr
44:17oui parce que
44:20il y a des gens
44:21qu'il ne faut pas oublier
44:22et il y a des gens
44:24que la jeunesse
44:26connaît bien
44:26les jeunes connaissent bien
44:28Znavour
44:28ils connaissent tout le répertoire
44:29de Charles
44:29mais c'est vrai que
44:32il faut se souvenir
44:33mais dès qu'on dit
44:35on va programmer
44:37un tel
44:38on a l'impression
44:39qu'on est retourné
44:40dans les maisons de retraite
44:41de Pascal Sevan
44:42c'est pas vrai du tout
44:43il y a des artistes
44:46qui ne sont plus là
44:47mais qui sont très très écoutés
44:49par la jeune génération
44:49et qui reviennent à la mode
44:51regardez
44:51les achetants
44:53des
44:53les têtes de bois
44:55et non pas achetants
44:56des jambes de bois
44:57comme disait Laurent Gérard
44:58achetants
44:59des
44:59têtes de bois
45:01la tournée achetante
45:03a relancé
45:0430 ans après
45:05des gens
45:06qu'on n'entendait plus beaucoup
45:07exactement
45:08mais en même temps
45:09vous dans vos émissions
45:11vous avez toujours considéré
45:12qu'il fallait laisser la place
45:13à ces gens du passé
45:15qui pouvaient préparer le futur
45:16régulièrement
45:18régulièrement
45:20on a fait Bourville
45:21on a fait Gabin
45:22là bientôt
45:24on va faire Bachelet
45:25on a fait
45:27Ventura
45:30Romy Schneider
45:31tous ceux qui ont marqué
45:33toute une génération
45:35et vous expliquez aussi
45:36que vous êtes convaincu
45:38que cet engouement
45:39est en train de monter
45:39oui absolument
45:41les seniors
45:42comptent pas pour du beurre
45:44maintenant
45:44regardez
45:45Antoine Decaune
45:48il sort un magazine
45:49qui s'appelle Vieux
45:50quand on voit Antoine
45:52qui a 70 ans
45:52il les fait pas
45:53c'est à dire que c'est plus maintenant
45:55déshonorant
45:56d'avoir 70 ans
45:57et puis il y a
45:59dans les 10 ans
46:01qui viennent
46:0150 ou 60%
46:03des Français
46:04auront plus de 80 ans
46:05et vous serez toujours là
46:07pour les
46:08j'espère
46:09oui alors justement
46:10votre vie d'assette
46:11que vous évoquez souvent
46:12vous racontez dans ce livre
46:14que vous avez quand même pris
46:14votre cuite du siècle
46:16à 10 ans
46:16ah oui
46:17ma première cirrhose
46:19est la seule
46:19j'avais vidé
46:21j'avais vidé tous les
46:21les verres d'apéritif
46:23d'une dizaine de personnes
46:25qui étaient venues dîner
46:25chez mon père
46:26j'avais mélangé
46:28le calvados
46:29le calva
46:30le cognac
46:31le champagne
46:31le vin blanc
46:32le vin rouge
46:33le digestif
46:34tout le martini
46:34tout
46:35évidemment le matin
46:37mon père
46:38s'étonne de me voir
46:39endormi
46:39et j'étais dans le coma
46:40carrément
46:41j'ai fait un coma
46:43éthylique
46:43à 8-9 ans
46:45et d'ailleurs
46:45j'ai mis beaucoup de temps
46:47avant de reboire du vin
46:48et j'en bois assez peu
46:49d'ailleurs
46:49voilà mais
46:49votre régime est strict
46:51et pas seulement
46:52parce que vous avez été
46:53à l'hôpital
46:53vous avez toujours suivi
46:54un régime très strict
46:55c'est ce qui vous permet
46:56aussi d'être là aujourd'hui
46:57dans cette forme
46:58si je n'avais pas suivi
46:59ce régime
46:59je serais mort
46:59sur la table d'opération
47:00j'ai aussi fait
47:01beaucoup de sport
47:02j'ai fait beaucoup de vélo
47:03et je continue
47:04à en faire mais chez moi
47:05et dans la préface du livre
47:06Nathan Devers
47:07dit que vous êtes un homme
47:08du passé
47:08du présent et de l'avenir
47:09c'est un peu la programmation
47:12de vivre en dimanche
47:13vivre en dimanche
47:14ça peut être
47:15vivre en hier
47:16vivre en aujourd'hui
47:16vivre en demain
47:17c'est à dire que
47:18c'est une expression
47:20de Chancel
47:20qui avait dit
47:21on est là pour montrer
47:24aux gens
47:24ce qu'ils ont aimé
47:25ce qu'ils aiment
47:26et ce qu'ils pourraient aimer
47:27et c'est vrai
47:28que c'est
47:29c'est
47:29c'est le
47:30la philosophie
47:35de vivre en dimanche
47:36et l'avenir
47:37maintenant
47:37Michel Drucker
47:38à l'avenir
47:40je vais continuer
47:41oui
47:41parce que je me sens bien
47:43tous les ans
47:44je me pose la question
47:45je me pose la question
47:45à la fin
47:46en disant
47:46bon
47:46et si tu mourrais
47:48sur scène
47:48comme Dalida
47:49mais
47:50je suis dans une période
47:52là où j'ai envie
47:53de continuer
47:53c'était pas le cas
47:54il y a deux ou trois ans
47:55quand j'étais fatigué
47:56et puis j'avais peur
47:57d'être un garde
47:58d'être le vieil animateur
48:00là je suis dans la période
48:01où
48:01j'aimerais bien continuer
48:03combien de temps
48:03ça dépendra évidemment
48:04de nos patrons
48:04mais
48:05on saura
48:07qui y seront
48:08au mois de mai
48:10mais si
48:11Stéphane Cid-Bangomez
48:13qui est le grand patron
48:13des antennes
48:14et des programmes
48:14ou la présidente
48:16Delphine Ernot
48:16veut que je continue
48:18avec eux
48:18je dis d'ailleurs
48:20que je n'irai plus jamais
48:20dans le privé
48:21je suis beaucoup trop
48:22pagé
48:23je suis trop pagé
48:24pour séduire
48:24la responsable
48:25des achats
48:26mais vous séduisez
48:27beaucoup d'autres personnes
48:28et ce livre
48:29en séduira aussi beaucoup
48:30ça s'appelle
48:31Avec le temps
48:32chez Albain Michel
48:33et c'est un livre
48:34qui montre
48:35combien vous êtes
48:36toujours d'actualité
48:37ne changez surtout rien
48:38Michel Drucker
48:38merci beaucoup
48:39merci
48:40les clés d'une vie
48:41c'est terminé
48:41pour aujourd'hui
48:42on se retrouve bientôt
48:43restez fidèles
48:44à l'écoute de Sud Radio