Vendredi 25 avril 2025, retrouvez Michel Ruimy (Économiste associé, SPAK), Kevin Le Nouail (Directeur associé, Avant-Garde Family Office) et Laurent Albie (Responsable, Next Momentum) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur BeSmart for Change.
00:19Pour rester à l'écoute des marchés chaque jour, vous nous retrouvez à 20h30 à la télévision via vos box.
00:25Vous nous trouvez également en replay tous les jours bien sûr sur BeSmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:32Au sommaire de cette édition ce soir, une séance positive pour les indices européens, tout du moins portée par quelques résultats d'entreprises qui sont plutôt salués par les investisseurs.
00:42La semaine aura été positive également sur la plupart des grands indices actions.
00:47En revanche, le mois d'avril restera un mois négatif pour la plupart des grands indices actions des pays développés en Europe et aux Etats-Unis.
00:56Nous reviendrons sur ce mois d'avril marqué par les avancées et les reculades de Donald Trump en matière de tarifs douaniers.
01:07Et une volatilité de marché qui s'est envolée autour de Liberation Day début avril.
01:12Bilan de ce mois d'avril avec nos deux experts chaque vendredi, chaque dernier vendredi du mois pour dresser ce tableau de bord des marchés.
01:19Kevin Lenouaille d'Avantgarde, Family Office et Laurent Albi de Next Momentum seront avec nous en plateau dans quelques instants avec leur lot de graphiques
01:27pour illustrer ces mouvements de marché des dernières semaines.
01:31Les publications se poursuivent et nous attaquons la séquence des grandes valeurs technologiques.
01:36Nous avions eu Netflix il y a quelques jours, c'est Alphabet Google qui a publié hier soir et qui rassure les investisseurs sur la dynamique de l'IA,
01:44sur la capacité d'Alphabet également à encaisser le choc des droits de douane avec potentiellement une baisse d'appétit du consommateur américain et mondial en général.
01:58Le titre Alphabet réagit positivement à Wall Street et puis d'autres publications, je le disais, notamment au sein du CAC 40.
02:05Pauline Grattel vous détaillera tout ça dans un instant, enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
02:09comme chaque dernier vendredi du mois, décryptage économique d'un concept fiscal, les niches fiscales.
02:16C'est Michel Rumi, économiste associé de SPAC que nous retrouverons dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
02:22Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:38Bonsoir Pauline.
02:39Bonsoir.
02:39Fin de semaine donc plutôt positif pour les indices actions des pays développés et en Europe notamment.
02:45Oui, en effet, ils sont portés par les espoirs d'accords commerciaux entre les Etats-Unis et la Corée du Sud
02:51qui pourraient intervenir dès la semaine prochaine d'après Scott Bessent.
02:55En outre à quelques jours du rapport sur l'emploi américain, les tensions commerciales inquiètent les membres de la Fed
03:00quant à leurs répercussions sur le marché du travail.
03:03Christopher Waller indique être prêt à soutenir une baisse des taux si besoin.
03:07Une détente monétaire qui pourrait intervenir dès le mois de juin selon la présidente de la Fed de Cleveland.
03:11Les marchés actions qui sont également soutenus par une nouvelle vague de résultats trimestriels.
03:16Oui, en France, le CAC 40 est tiré vers le haut par toutes les entreprises qui ont publié entre hier soir et ce matin.
03:22L'indice parisien évolue autour de 7550 points.
03:25Aujourd'hui, le stock 600 est en hausse d'environ 0,5%.
03:29Aux Etats-Unis, les indices ouvrent sans réelle tendance, proche de l'équilibre.
03:34Enfin, sur les marchés obligataires, le rendement à 10 ans américain se stabilise entre 4,25 et 4,30%.
03:40Le dollar est stable avec un euro-dollar autour de 1,1350.
03:44Parmi les publications du jour, la publication du chiffre d'affaires d'accord salué par le marché.
03:49Le chiffre d'affaires est en hausse de plus de 9% au premier trimestre et l'entreprise confirme ses perspectives à moyen terme.
03:55Les investisseurs saluent cette publication.
03:58Le titre grimpe de plus de 5% en tête du CAC 40.
04:01Michelin était également attendu à publier des ventes conformes aux attentes en repli de 2% sur le trimestre.
04:06Les objectifs sont confirmés et le titre est en hausse de 2% à Paris.
04:10Et puis Saint-Gobain publiait également son chiffre d'activité du trimestre écoulé.
04:15Oui, le chiffre d'affaires de Saint-Gobain recule de 0,3% en données comparables,
04:19mais grimpe de plus de 3% en données publiées à 12 milliards d'euros pour le premier trimestre.
04:25Le titre gagne 4% au cours de la séance.
04:28Safran aussi a publié et fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 14% au premier trimestre en organique.
04:33C'est plus qu'attendu. Safran confirme ses objectifs pour l'année.
04:37Le titre est en hausse de plus de 5% pendant la séance.
04:40Des publications beaucoup plus compliquées hors CAC 40 avec l'exemple d'Alten aujourd'hui qui voit son action dévisser.
04:47Oui, le titre plonge en effet de 14% aujourd'hui tombant à ses niveaux de 2020.
04:52Le groupe de conseils en technologie pour les entreprises fait état de résultats inférieurs aux attentes.
04:58Autre plongeon à noter dans l'actualité des sociétés, ce sont les chutes violentes d'Edenred et Pluxy qui dévisent respectivement de 16 et 10% à Paris.
05:07Le gouvernement brésilien envisage de remplacer les cartes ticket restaurant traditionnel par PIX, un système de versement instantané lancé en 2020 par la Banque Centrale.
05:16Et puis la big tech américaine qui commence ses publications, d'autres à venir la semaine prochaine, mais Alphabet Google, a rassuré hier soir.
05:25Et le titre est en hausse de plus de 3% à l'ouverture des échanges américains cet après-midi.
05:29Oui, la maison mère de Google dépasse très nettement les anticipations des analystes sur le premier trimestre.
05:35Le bénéfice net en hausse de près de 50% à 34,5 milliards de dollars est porté par sa branche cloud et par la forte demande d'intelligence artificielle.
05:44Les investisseurs sont rassurés, ce qui n'est pas le cas pour Intel qui annonce des coupes budgétaires avec un possible plan de licenciement de 20% des effectifs selon Bloomberg.
05:53La perte net se creuse à 800 millions de dollars sur le trimestre, même si c'est toujours moins pire que prévu.
05:58Le titre plonge de plus de 8% à l'ouverture de Wall Street.
06:01Enfin, quels seront les temps forts de la semaine prochaine sur les marchés, Pauline ?
06:05La semaine prochaine sera rythmée à nouveau par de nombreuses publications avec plusieurs magnifiques attendus, Apple, Microsoft et Meta aux Etats-Unis.
06:14Côté macro, on le disait, on surveillera le rapport officiel sur l'emploi du département du travail américain pour le mois d'avril.
06:19On attend également les publications des premières estimations de PIB du premier trimestre pour les Etats-Unis et la zone euro notamment,
06:26ainsi que la première estimation d'inflation pour les pays de la zone euro pour le mois d'avril.
06:31Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
06:36Comme chaque dernier vendredi du mois, nous dressons le grand tableau de bord des marchés dans Smart Bourse
06:51avec deux experts invités à mes côtés, Kevin Lenoil, directeur associé chez Avant-Garde Familiers Office.
06:58Bonsoir Kevin.
06:58Bonsoir Grégoire.
06:59Merci d'être là et merci à Laurent Albi d'être parmi nous également, comme chaque mois, le responsable de Next Momentum
07:04et cofondateur également de Calais 360.
07:07Bonsoir Laurent.
07:08Bonsoir Grégoire.
07:08Votre bilan de ce mois d'avril, alors vous êtes venu chacun avec votre lot de graphiques.
07:15Laurent, prenons peut-être le tableau, le scoreboard on va dire des grands indices actions pour ce mois d'avril
07:23avec une première leçon parmi les grands indices mondiaux, ce sont les émergents qui terminent leader de ce mois d'avril.
07:32Absolument, donc diversification, rotation géographique et peut-être, point d'interrogation, fin de l'exceptionnalisme américain
07:41puisque tout gérant qui était surpondéré USA en 2023 et 2024 était largement gagnant
07:48et peut-être que ce paradigme va changer en 2025 et peut-être même pour les prochaines années, on ne sait pas
07:53mais en tout cas de voir les émergents en tête, c'est rare, en tout cas sur ces dernières années
08:00et donc ça mérite de le souligner avec donc en bleu à gauche la grande tour du Brésil qui est donc...
08:07Non, excusez-moi, de l'Inde, pardon, pardon, pardon, pardon, c'est le retour de l'Inde.
08:11Le retour de l'Inde, absolument, le report sur l'Inde, 4% donc en avril et 2,5 seulement depuis le début de l'année
08:19mais peut-être que c'est le début de quelque chose.
08:22En deuxième position, le Brésil donc, qui est à peine positif mais bon, par rapport aux Etats-Unis, c'est une performance.
08:30Et puis Shanghai, la Chine qui résiste bien, qui résiste beaucoup mieux, en tout cas pour le moment.
08:36Contrairement à ce qu'on aurait pu penser avec ces droits de douane complètement délirants,
08:41bien le marché chinois y tient en tout cas pour le moment et ça c'est une information je trouve qui est intéressante
08:45parce que peut-être que ça présage de quelque chose d'intéressant.
08:48Cette résilience dans un moment où ces marchés-là sont censés souffrir, c'est quand même le signe de quelque chose potentiel.
08:55Oui, parce que ça ne peut pas être pire, on ne va pas monter à 400%.
08:59Non, on est plutôt en train de redescendre là, visiblement.
09:03Donc vu que Donald Trump est allé très vite et très très fort et que dans ce contexte il n'y a pas eu de panique finalement,
09:13je trouve que c'est assez intéressant à remarquer.
09:17Je vois la barre rouge, c'est celle du CAC.
09:19Alors la barre rouge, oui à droite, oui c'est le CAC, moins 7%.
09:26Alors il faut préciser que tout ça est en devise locale, c'est ça, parce qu'on va parler du dollar.
09:31Mais pour un investisseur en dollars, la baisse est beaucoup moins importante sur les indices européens
09:37puisque sur le mois d'avril le dollar a dû baisser de 4-5% face à différentes devises.
09:42Oui, tout à fait.
09:43Donc le CAC 40, bon dernier, le Nasdaq 100 et le S&P qui sont tous les deux à moins 5.
09:50L'Allemagne qui tire à peu près son épingle du jeu, moins 4.
09:55Mais voilà, la question qui se pose c'est est-ce qu'avril c'est le début de quelque chose,
09:59autrement dit une diversification, un rebalancing qui va doucement rentrer dans les portefeuilles en réallocation
10:06ou est-ce qu'on va retrouver peut-être, j'en sais rien, avec des résultats de GAFAM, on a vu Netflix, super, on voit Google, super.
10:13Donc si ça continue, peut-être que finalement les gens vont se dire mais rien n'a changé, ce sont toujours des très très belles boîtes et on retombe dessus.
10:20Voilà donc beaucoup beaucoup de points d'interrogation en cette fin du mois d'avril.
10:23On essaiera d'enlever certains quand même, c'est le but de ce rendez-vous.
10:26Mais si on reste sur le mois d'avril, une autre manière de regarder les choses avec vous Laurent, à travers différents actifs,
10:33alors on retrouve le S&P 500 mais on retrouve aussi d'autres, des ratios sectoriels ou même des paires de devises.
10:41Pour vous c'est un mois de risque-offre généralisé, toute classe d'actifs confondue, ce n'est pas juste les actions.
10:47Exactement, donc le S&P baisse et ce qui est très intéressant c'est la corrélation positive avec des ratios,
10:53comme vous l'avez dit.
10:54Alors le premier c'est la consommation discrétionnaire contre les biens de consommation de base.
10:58Évidemment quand les craintes reviennent, les staples surperforment.
11:04Donc on a le ratio discrétionnaire sur staples qui baisse.
11:08La tech contre les utilities, c'est un peu le ratio emblématique, ça baisse.
11:12La biotech contre la santé, ça baisse.
11:16L'AUD australien contre le Yen, ça baisse.
11:19Et on voit vraiment à l'écran la corrélation très forte.
11:21On doit tourner autour de 0,7, 0,8.
11:24Donc vraiment tout ce qui est considéré comme actif cyclique et risqué sont liquidés par rapport aux valeurs refuge.
11:33Et on termine avec le high yield américain face au T-note qui est lui aussi en baisse.
11:40Je n'ai pas mis le copper contre le gold mais c'est exactement la même chose.
11:44Alors ce qu'il faut remarquer, c'est qu'on a déjà deux ratios qui tentent de sortir la tête de l'eau.
11:51Ça va être les biotech contre la santé, on voit qu'elles croisent leur moyenne mobile.
11:57Et puis le high yield contre le T-note qui est souvent à l'avance, qui lui aussi tente de faire sa petite remontada.
12:03Donc un mois d'avril affreux et peut-être que mai va être plus clément.
12:08En tout cas voilà, on est toujours dans une séquence de risques averses qui pour le moment en tout cas est toujours d'actualité.
12:13Même si on voit que depuis quelques jours, ça s'améliore un peu.
12:16Bon, une manière de regarder les choses.
12:18Kevin, alors vous êtes venu avec le graphique montrant la prime de risque des actions comparées entre les actions américaines et les actions de la zone euro.
12:29Alors on voit effectivement sur une échelle assez longue, donc on ne voit pas la date précise du Liberation Day.
12:39Alors c'était le 2 avril mais on a eu une grosse chute du marché le 8 avril et toute une partie de la journée du 9 avril également.
12:46Jusqu'à ce que Donald Trump suspende assez vite pour 90 jours les tarifs d'iréciproques.
12:52Mais on voit bien cette remontée de la prime de risque des actions américaines en l'occurrence et des actions européennes également.
12:58Absolument, absolument. On est dans un moment globalement, c'est une autre manière de voir la valorisation.
13:02Je radote beaucoup ici avec toujours la même valorisation en PR forward.
13:07C'est une autre manière de la voir que je trouve effectivement très intéressante parce qu'on est dans un moment effectivement qui est, ça a parfaitement été dit, très crispant, très risk off.
13:14Mais de ce point de vue-là, on le comprend d'autant mieux à la lumière du prix que l'ont payé les actifs risqués jusque-là.
13:20Et ça c'est vraiment fondamental parce que ça faisait des mois effectivement que l'on disait globalement que le marché n'était pas abordable.
13:26Et d'autant plus aux Etats-Unis, on peut faire un vrai différentiel.
13:29En Europe, on y reviendra, le point était bien meilleur mais déjà minoré par rapport à son historique.
13:33Mais aux Etats-Unis, on le voit, on était clairement sur un point bas historique.
13:37Primes de risque négatives.
13:38Négatives, absolument.
13:39Il n'y a aucune prime offerte pour détenir des actions américaines.
13:43Il y a deux conjonctions à cela qui sont intéressantes.
13:45C'est le taux, effectivement.
13:46Quand on parle de primes de risque, on peut peut-être le rappeler.
13:48On a ce différentiel entre la cherté du marché pris en PER, en inverse du PER, et le taux à long terme.
13:54Et donc là, on prend un 10 ans de référence.
13:55En tout cas, c'est le graphique ici que j'ai dessiné.
13:57Ce qui est très intéressant, c'est qu'au moment où ce graphique, justement, est sur le bottom, on a un taux réel, notamment américain, qui est déjà, qui est certes positif, mais qui n'est absolument pas intéressant.
14:08Et donc, en fait, on a une conjonction de deux éléments qui sont particulièrement forts, inédits.
14:12On le voit à l'écran.
14:13Ce sont des taux réels qui sont positifs, certes, mais qui ne sont pas du tout attrayants.
14:17Et derrière des PER, on le disait, pour reprendre le S&P 500 dont on parlait tout à l'heure, PER forward 26 fois avant la chute.
14:23On est passé à 21 fois avant l'Iberation Day.
14:25Et on a vu 18 fois, effectivement, au plus bas du bottom, justement.
14:29Enfin, bottom...
14:29Oui, oui, oui.
14:30C'est la question.
14:32C'est la question.
14:33Si on reste en relatif, pardon, Grégoire, ce qui est aussi intéressant, c'est que les conditions de marché, mais ça, on l'a déjà dit avec d'autres éléments, ne sont pas les mêmes pour Donald Trump que celles de 2016-2018.
14:42C'est-à-dire qu'effectivement, on sait très bien aujourd'hui que la véhémence de Donald Trump, elle s'appuie notamment sur des éléments passés, voire des éléments bien plus historiques.
14:49Certains sont remontés jusqu'à Nixon, j'en douterais, pourquoi pas.
14:52Mais surtout, les conditions de marché dans lesquelles Trump veut jouer, si vous me permettez l'expression, ne sont absolument pas les mêmes.
14:57Et ça explique globalement, et c'est la discussion qu'on avait avec Laurent en introduction, on n'a pas aujourd'hui cette matérialisation du bottom,
15:04parce que globalement, on ne sait pas où on peut aller.
15:06Les conditions de marché sont beaucoup moins limpides qu'elles ne pouvaient l'être il y a 10 ans.
15:09Il a payé au plus haut, il est rentré au plus haut et au plus cher du marché américain.
15:16C'est le seul élément Nixon que je vois de la même manière, c'est-à-dire que je suis capable de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière,
15:21mais je crois que le Wall Street Journal le ramène à Mitterrand ces dernières heures.
15:24Je ne sais pas si vous avez vu, c'est le moment Mitterrand soi-disant de Donald Trump.
15:27Ah oui, c'est vrai.
15:28Il faut sortir justement de cette aberration politique et on revient finalement à quelque chose qui est très modéré.
15:32Le plus raisonnable.
15:33On en parle le mois prochain un peu.
15:34Oui, oui, mais je pense qu'on va en reparler pendant 1360 jours.
15:37C'est le nombre de jours qui restent avant la fin de la seconde mandature de Donald Trump.
15:43Vous appelez ça, vous, la grande déflagration sur les actions US.
15:46C'est le graphique aussi que vous présentez, Laurent.
15:48Oui, alors la grande déflagration, c'est vraiment à partir du 2 avril, parce que les marchés baissent à partir du 19 février.
15:55Le point haut, c'est le 19, c'est ça.
15:56Voilà, mais le 2 avril, il se passe quelque chose où tout d'un coup, il y a un mouvement de, je ne dirais pas de panique,
16:02mais en tout cas, on passe, c'était relativement construit dans la baisse et à partir du 2, il y a sa part.
16:09Ça lâche.
16:09Ça lâche, exactement.
16:11Et donc, c'est la grande déflagration du mois d'avril sur les marchés actions américains.
16:16Alors, ce graphique, il est extrêmement intéressant et malheureusement, il est assez compliqué à expliquer, mais je vais essayer de le faire quand même.
16:22En violet, vous avez le S&P Equally Weighted.
16:25D'accord.
16:26Donc, lui, il a baissé de 20% du point haut au point bas et là, il est à peu près à moins 10%.
16:31Ce qui est intéressant, c'est la courbe noire, parce que cette courbe noire, ça va être la ligne des...
16:37C'est la courbe...
16:38Je ne la vois pas bien, la courbe noire.
16:39Je vois du vert, du rouge et du violet.
16:41Oui, au-dessus.
16:42Alors, oui, mais la courbe...
16:43Enfin, non, elle est noire, Grégoire.
16:46Vous avez du rouge, du vert et puis la noire.
16:49D'accord.
16:49Une ligne noire.
16:50Ok.
16:51La plus foncée, on va dire.
16:52Voilà, la plus foncée.
16:53La plus foncée.
16:54Je passe chez Zoftalmo juste après.
16:57Cette ligne, on va prendre toutes les actions du New York Stock Exchange, du Nasdaq et de l'American Stock Exchange.
17:04Donc, les trois bourses américaines.
17:05D'accord.
17:06Et toutes les semaines, on va compter les actions qui font des nouveaux plus hauts annuels et on va retrancher les actions qui font des plus bas annuels.
17:14Et qu'est-ce qu'on voit ? On voit que cette courbe, elle est très corrélée au S&P et qui est pondérée.
17:18Là où ça devient intéressant, c'est que cette courbe noire en bas à droite, elle est en chute libre.
17:24Et pour que le marché reparte, quand je dis que le marché reparte, c'est un nouveau bull market.
17:29Il faut que cette courbe, déjà, elle se redresse.
17:32Et le premier signal, c'est quand elle croise sa moyenne mobile à 10 semaines, qui est en vert.
17:38Et on est très, très, très, très loin de cette configuration.
17:43Donc, peut-être que je me plante complètement et que le bottom du 9 avril, c'est le vrai bottom.
17:48Pour l'instant, on n'a pas refait le point bas du 9.
17:50Pour le moment, on n'a pas refait le point bas du 9.
17:53Et peut-être que c'est le vrai point bas.
17:54Mais en tout cas, de ce point de vue-là, on n'a pas les infos pour pouvoir dire, revenez, payez maintenant, parce que ça y est, on l'a fait.
18:04Et on a devant nous un nouveau bull market.
18:09Primary bull market dans un bull market séculier.
18:13Mais on n'a pas encore ça.
18:14Donc, c'est quoi le message de ce chart ?
18:16C'est que je ne peux pas recommander aux investisseurs autre chose qu'être prudent à ce stade.
18:21Parce que même si le bottom, il a été fait, je n'ai pas encore les éléments pour pouvoir, effectivement, l'annoncer.
18:26Ce n'est pas encore un riche reward confortable pour se projeter sur une vraie tendance, un vrai directionnel positif de moyen long terme.
18:35On a l'impression qu'on est au début.
18:37Alors, peut-être qu'on n'y est pas, encore une fois.
18:39Mais ce chart, il est intéressant parce qu'il incite forcément à la mesure, parce que je commence à voir ici et là des annonces de bottom.
18:50Après, pourquoi pas ?
18:51Moi, il y a quand même quelque chose, je fais une toute petite digression.
18:54Cette journée du 9 avril, elle est quand même exceptionnelle.
18:56Bon, un Nasdaq à 12%, je ne sais pas quand est-ce que c'est arrivé, mais ça a dû arriver deux ou trois fois.
19:00Normalement, ce genre de séance, c'est des rampes de lancement qui sont capables d'envoyer les marchés sur Mars.
19:05Ça n'a pas été suivi.
19:06Et là, on a eu cette journée et puis derrière, c'était dur, c'était poussif.
19:11Alors là, ça repart, mais normalement, c'est quelque chose qui doit générer un véritable engouement.
19:16Et ça a été un peu une journée, une séance.
19:19Alors, peut-être que ça va arriver maintenant, pourquoi pas.
19:23Mais voilà, on est vraiment dans le gris, on est vraiment dans le brouillard.
19:26Bon, et puis, c'est vrai qu'avec ce rebond post-Libération Day, même si c'est un rebond qui n'a pas été très dynamique, comme vous dites, Laurent, par la suite, le S&P perd à peine 10% par rapport à son sommet.
19:42Je veux dire, pour l'instant, on est loin d'être, on a flirté avec des drawdowns plus élevés.
19:49Mais là, on est revenu à, grosso modo, moins de 10% de baisse pour le S&P 500 par rapport à son sommet de février.
19:56C'est exact, absolument.
19:57L'autre événement majeur, Kevin, je vous repasse la parole de ce mois d'avril, et même depuis l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche, c'est ce phénomène de dépréciation du dollar qui s'est accéléré encore au mois d'avril avec ses revirements sur la politique tarifaire et l'idée qu'une perte de confiance s'est installée entre Donald Trump et les marchés.
20:21Le dollar étant, effectivement, le réceptacle de cette perte de confiance.
20:25— Extrêmement représentatif. Et pour faire une digression sur ce qui vient d'être dit, ce que je trouve extrêmement intéressant, on revient au dollar là-dessus, c'est que le moment de Libération Day, il a répondu à quelques questions macro-mico qu'on peut se poser sur les plateaux.
20:36Ce qu'il a mis en exergue surtout, et ça montre le dollar, c'est l'aspect psychologique de la décision, en réalité.
20:42La seule réponse qu'on a eue là où on a été libérés, c'est qu'on est maintenant convaincus que le Trump 2016-2020 n'a rien à voir avec celui d'aujourd'hui, et surtout que sa capacité de nuisance potentielle est bien plus importante.
20:53— C'est sûr. — Et donc on a lâché les chevaux, entre guillemets, psychologiques.
20:56— On l'a vu sur la Fed aussi. — Sur la Fed, il n'arrête pas de taper sur Poel pour finalement dire qu'il ne cherchera absolument pas à le virer avant la fin de son mandat en mai 2026.
21:04— En 24 heures.
21:05— Mais voilà. Un, le mal est fait. Et deux, la capacité de nuisance, elle reste là.
21:09— Exactement. Et ça fait partie du graphe. En fait, le point sur la Fed, il est, de mon point de vue, quasiment plus dangereux que les droits de douane,
21:15qui nous donnent un niveau de taux absolu, enfin un niveau absolu, qui peut répondre à des questions mais qui pourrait être revu à la baisse.
21:20S'il va au bout de la démarche, s'il allait au bout de la démarche sur J.Powell, les dégâts seraient, la déflagration pourrait être d'autant plus importante.
21:26Et c'est ce que le dollar montre parce que lui ne se reprend pas du tout là où on peut effectivement considérer qu'à minima sur la S&P 500, on a repris la moitié de la baisse.
21:33Bon, je viens maintenant au dollar.
21:34— Non, non, mais allez-y, allez-y.
21:36— Ce qui est intéressant sur le dollar, effectivement, c'est qu'on aurait pu intituler ce graphique « Trump et le désamour du dollar ».
21:41Je t'aime, moi non plus. A priori, effectivement, ce qui est important de considérer, c'est que déjà le premier mandat de Donald Trump,
21:47vous connaissez notre appétence historique, avait conduit exactement dans les mêmes amplitudes et dans le même désamour de la part du dollar.
21:53Mais effectivement, la reconstruction qui s'est faite depuis ce moment-là, elle nous montre une chose assez importante,
21:58c'est que le niveau aujourd'hui sur lequel nous sommes laisse à la baisse encore beaucoup.
22:02Et surtout qu'on rentre aujourd'hui dans une zone qui n'a plus rien à voir.
22:04On est, avec le Forex, il faut toujours le rappeler, sur un actif qui est vivant de ce point de vue-là.
22:09Et il met ici en exergue, alors effectivement, des baisses qui sont très marquées pour les investisseurs européens.
22:13J'y reviens dès après.
22:14Mais déjà sur les niveaux, on sent bien que c'est la psychologie qui a pris le relais.
22:18Et attention, effectivement, à la perte de confiance à l'international,
22:21puisque le dollar aujourd'hui, de mon point de vue, est de moins en moins crédible, effectivement, pour les partenaires internationaux.
22:26Pour revenir sur les portefeuilles, et c'est sûrement là-dessus, effectivement, qu'on peut encore discuter,
22:31il est clair qu'aujourd'hui, pour un investisseur européen, la peine est d'autant plus lourde,
22:35parce que ce qu'évoque Laurent tout à l'heure en termes de performance ne tient pas compte des effets de vis.
22:39On est quasiment à moins 17, moins 18 sur le S&P 500 en euros depuis le début de l'année.
22:44Et on a passé allègrement les mois 25, donc de ce point de vue-là, effectivement, il faut l'avoir en tête.
22:49Ce que j'aime toujours à repréciser ici, pour revenir peut-être sur la partie gestion privée qui est la nôtre,
22:53c'est de se dire encore une fois que le forex est un actif qui est vivant, certes,
22:56mais ce n'est pas le point de départ d'une allocation d'actifs ou, de notre point de vue, d'une décision d'investissement.
23:02Ce sur quoi on investit pour nos clients, ça reste des titres, des actifs, de la comptabilité, si je peux me permettre l'expression.
23:07Et donc, dans ce cadre-là, sauf à considérer des actifs émergents ou hors de vis dur, je le précise bien,
23:12effectivement, là, aujourd'hui, on a un vrai travail pédagogique auprès de nos clients qui est de leur dire
23:17le point d'entrée sur les actifs dollars était parfois du 1,04 l'année dernière ou du 1,12 il y a encore quelques mois.
23:23Là, il y a une peine qui est très forte. N'oublions pas, le déport aujourd'hui signifie une performance l'année dernière.
23:28Mais ça vaut le coup de se couvrir aujourd'hui quand on investit sur les actions américaines ou pas, Kevin ?
23:33Non, je ne le crois pas.
23:33Ce n'est pas une pratique très courante de se couvrir contre le dollar, puisque ça restait l'actif refuge de référence.
23:42Donc, on était content d'être exposé au dollar dans son portefeuille d'actions américaines en cas de secousse.
23:47En gestion privée, ce n'est pas la norme, effectivement, de se couvrir, mais on peut le faire.
23:51Et on en veut de plus en plus.
23:52Oui, tout est possible, bien sûr.
23:53Maintenant, est-ce que ça vaut le coup ? De mon point de vue, non.
23:55Pourquoi ? Parce qu'effectivement, déjà, le coût aujourd'hui de la couverture n'est absolument pas prohibitif,
24:02mais reste quelque chose que les clients n'ont pas envie d'aborder et que je ne leur conseillerais pas,
24:06puisque, encore une fois, dans une approche à 3-4 ans, sauf à considérer que la dévaluation du dollar est systémique,
24:11ce qui est encore autre chose.
24:12Là, on parle d'une dépréciation un peu accélérée.
24:14Exactement.
24:14Cette dépréciation, si elle reste...
24:15Est-ce que c'est un statut qui a changé ? Réponse, évidemment, devant nous.
24:19Exactement.
24:19Et donc, dans un cadre classique, la couverture, elle n'est pas tenable à long terme.
24:22C'est ce qu'il faut se dire.
24:23Le coût de la couverture n'est pas tenable.
24:25Vous ne pouvez pas porter cette couverture sur autant de temps.
24:27Non, cette couverture, c'est une mauvaise idée.
24:29La question que nous posent aujourd'hui nos clients, elle est inverse.
24:31Alors, elle est facile sur les 1,15.
24:32Effectivement, c'est au contraire.
24:33Est-ce que c'est un point d'entrée pour remettre du dollar ?
24:35Là, on irait sur des considérations, vous les connaissez, parité de pouvoir de change et différentiel de taux.
24:39En absolu, encore une fois, on peut considérer, certes, que la zone d'appui, elle est autour des 1,17, 1,20 sur l'euro-dollar.
24:45Maintenant, dans le différentiel de taux, à 1,17, on sera très confortable.
24:49Le différentiel entre le taux 10 ans américain et le 10 ans allemand, il a explosé à quasiment 200 points de base.
24:54Donc, ça va d'autant plus à contre-sens, en fait, d'une couverture.
24:58Ce serait uniquement tactique et, à mon avis, trop coûteuse.
25:00Oui. Derrière la baisse du dollar, et pour remettre, là aussi, les choses en perspective, comme vous le faites, Kevin,
25:06il y a quand même aussi l'idée qu'avant même l'Iberation Day et avant même le retour de Trump aux affaires,
25:13le monde, je ne vais pas dire se dédollarisait, mais se diversifiait du dollar.
25:18Et ce, depuis des années déjà, maintenant.
25:21La part d'utilisation du dollar dans les échanges commerciaux a quand même baissé.
25:25La part de détention du dollar dans les réserves de change étrangères a déjà baissé.
25:30Et ce, depuis des années.
25:31C'est bien la tendance qu'on voit avec ce graphique.
25:33Exactement. Ce que montre le graphique ici, effectivement, c'est qu'il y avait déjà un mouvement.
25:37Alors, on parle parfois de dédollarisation.
25:39Ça me paraît, effectivement, un peu fort sur les niveaux de...
25:41Diversification. C'est bien.
25:42Diversification, effectivement. Est-ce que c'est totalement aberrant ? Absolument pas.
25:46Parce qu'encore une fois, à côté de la dédollarisation, le terme qui revient beaucoup chez nous, c'est celui de régionalisation.
25:52Vous savez, cet abandon d'une société, d'une économie mondialisée à tout va, mais mondialisée, vous voulez dire en fait américanisée.
26:00Donc oui, effectivement, la régionalisation, elle a sens.
26:04Et elle peut s'accentuer, effectivement, de ce point de vue-là.
26:06Ça se voit dans ce graphique que je trouve intéressant, qui nous permet aussi d'aborder un autre actif qui est l'or, effectivement.
26:10Et de rappeler une première chose, c'est que déjà sur l'or, mais aussi sur le forex, on va évidemment toujours parler des épargnants privés chinois qui achètent de l'or.
26:18Mais en réalité, les points, j'allais dire, les plus forts aujourd'hui sur ces actifs-là, ça reste les banques centrales.
26:24Nous ne l'oublions absolument pas. C'était l'un des effets, on en avait parlé à ce moment-là, qui fait que nous n'avions pas acheté d'or lors de la guerre ukrainienne.
26:29Parce qu'il fallait que la Russie cède ses stocks.
26:31Et bien là, on a le même mouvement, donc c'est assez intéressant, effectivement.
26:34On a une diversification, effectivement, des réserves.
26:36Et en plus de ça, on a un mouvement sur l'or qui s'accroît.
26:38Alors, il montre ce que l'on disait. Non seulement les échanges, effectivement, sont beaucoup plus diversifiés aujourd'hui.
26:42Surtout, vous avez des devises qui sont capables de prendre le relais.
26:45Et ça, ce n'est pas...
26:45Une partie.
26:47Une partie, on ne peut pas...
26:49Mais le mouvement Trump est intéressant parce que potentiellement, il va recrédibiliser les autres devises.
26:52Alors, de là à ce que l'euro soit crédible, je le dis, j'en suis le premier.
26:57Non, mais il y a un chemin à faire de ce côté-là.
26:58Mais sur les devises asiatiques et notamment sur le yuan, la question va se poser très rapidement.
27:01Parce qu'effectivement, vu la force qui doit être...
27:03Il y a une très profondeur de marché sur le dollar.
27:05Évidemment, c'est compliqué de dire qu'une devise peut récupérer à elle seule le statut de réserve ou de monnaie de réserve mondiale.
27:12Exactement. Tant que la crédibilité américaine n'est pas entamée.
27:14Ce qui-là est encore autre chose.
27:15Techniquement, alors, vous êtes venu avec votre graphique du dollar aussi, Laurent.
27:19Oui, c'est le même que c'est lui de Kévin.
27:21Sans concertation aucune, mais on parle de ce qui a fait le marché en avril.
27:25Qu'est-ce que ça nous dit ?
27:27Donc, c'est bien l'indice dollar face à une poignée de grandes devises de référence, c'est ça ?
27:31Voilà, un poignet de six devises.
27:32Alors, bon, Kévin a parfaitement expliqué le contexte sur le dollar américain.
27:36Moi, ce que je peux simplement apporter, c'est donc la lecture technique.
27:40Une devise qui est survendue, qui a commencé à baisser au début de l'année.
27:44Oui, oui, bien sûr.
27:46Mais il y a eu encore une fois cette accélération en avril.
27:50Tactiquement, moi, je pense qu'on va assister à une petite respiration quand même,
27:53parce qu'on est quand même sur un énorme niveau.
27:55Donc, je ne le vois pas continuer de s'écrouler à cette vitesse tout de suite.
28:00La question qui se pose derrière, c'est est-ce que c'est l'atterrissage sur cette zone
28:06ou est-ce que ça peut aller plus bas ?
28:08Et malheureusement, mon cher Grégoire, je n'ai pas la réponse.
28:10D'accord.
28:11Parce qu'on est quelque part pris en otage par les propos de Trump.
28:16C'est vraiment un seul homme maintenant qui est capable de tout faire bouger.
28:19Donc, on est sur un énorme niveau.
28:22Voilà.
28:23Et on va voir ce qui va se passer.
28:24En tout cas, tactiquement, je pense que l'euro devrait baisser un petit peu.
28:28Et je ne m'attends pas, sur mai, à avoir ce momentum haussier sur l'euro-dollar tel qu'on l'a vécu depuis trois semaines.
28:36Je rappelle, la BCE va continuer de baisser ses taux, normalement.
28:40La reprise économique en Europe, elle ne s'annonce pas non plus flambarde pour les 6-9 mois qui viennent.
28:45On verra ensuite le régime de croissance qu'on peut avoir en 2026.
28:49Mais ce n'est pas...
28:52Oui, mais là, encore une fois, ce qui se passe en ce moment, c'est vraiment la défiance vis-à-vis des États-Unis à cause de Trump.
28:59C'est de la prime de risque.
29:00Oui.
29:01C'est vraiment...
29:02Voilà, c'est un nouvel univers, quoi.
29:04Et donc, vous avez tout à fait raison de dire ça, mais il suffit qu'il y ait encore des annonces qui soient maladroites.
29:11Et ça peut continuer de reconsidérer le dollar, même si, encore une fois, je ne pense pas qu'on soit à la veille de quelque chose d'un tremblement de terre.
29:22C'est encore conjoncturel.
29:24Enfin bon, peut-être que je me trompe.
29:25Non, mais comme le montrait Kévin, de premier mandat de Trump,
29:30on a eu cette anticipation qui porte le dollar jusqu'au moment de son élection.
29:35Et puis après, un gros retracement, effectivement, du dollar pendant une paire d'années au moins.
29:42Je ne sais pas d'ailleurs si vous avez vu ce graphique, là.
29:45Comme le marché trade sur des tweets ou des posts de réseaux sociaux ou des déclarations à l'emporte-pièce ou entre deux portes, au pied d'un hélicoptère, etc.
29:56C'est comme ça que le marché fonctionne aujourd'hui.
29:57Donc, ils ont regardé. Plus Scott Bessin parle, plus le marché a de chances d'être dans le vert sur la journée.
30:04Plus les propos rapportés sont ceux de Howard Lutnik, le secrétaire au commerce, ou Peter Navarro, le conseiller personnel de Donald Trump au commerce.
30:12Plus les journées sont rouges.
30:13C'est intéressant.
30:15On voit qui est market-friendly et qui ne l'est pas dans l'administration Trump et dans son entourage.
30:21Si on dit un mot des entreprises aussi dans le contexte, quand même, Kevin, vous avez un graphique qui nous montre, là aussi, sur longue période, la décomposition de la croissance des bénéfices par action.
30:33Donc là, on est sur l'univers des actions européennes.
30:35Mais avant cela, qu'est-ce que vous retenez un peu des premières indications, des premières entreprises un peu baromètres qui ont pu publier leur chiffre d'activité et ou leurs résultats sur ce premier trimestre ?
30:48Je dirais trois éléments, si on devait les citer.
30:50Le premier, effectivement, c'est que pour l'instant, les publications se passent plutôt bien.
30:53Ça a été dit tout à l'heure par Pauline et je crois également par Laurent.
30:56Dans ce cadre-là, on a globalement déjà des niveaux qui sont contraints sur les volumes, mais qui ne sont pas dus à l'élément de commerce.
31:02Et ça, c'est la transition vers le deuxième élément.
31:04Effectivement, c'est qu'il ne faudrait pas surinterpréter les choses.
31:07Ça, ce sont les deux premiers points.
31:08L'autre point qui me paraît très intéressant, c'est que par contre, dans les discours de management, là, on a une imbrication qui est très forte, effectivement, et une prudence qui est d'autant plus marquée.
31:18On évoquait ensemble deux sujets.
31:21On peut prendre deux sujets qui n'ont rien à voir, on va le dire ainsi.
31:24Si on regarde aujourd'hui Pepsi aux États-Unis, la publication a été médiocre.
31:27On va s'arrêter sur ce terme-là.
31:30Les volumes sont plutôt bons, en tout cas, ils sont reprises, mais le niveau de marge, et on va venir ensuite au graphique, ne permet pas, effectivement, une marge de manœuvre qui est extrêmement importante.
31:38Le marché réagit plutôt, là aussi, médiocrement.
31:41Par contre, ce qui est très important, c'est que là où on voit que les choses vont empirer, c'est que le management, tout dit très clairement,
31:46par contre, la fête sur 2025, elle est très clairement terminée.
31:49Et eux, la dévaluation du dollar, elle ne suffit absolument pas à rattraper les volumes dans leur globalité.
31:54Donc, c'est ce que l'on ressent aujourd'hui du côté micro.
31:57L'autre élément qui va être très intéressant, qui est très exportateur, mais qui n'a rien à voir, c'est ASML,
32:02qui est dans nos portefeuilles et qu'on apprécie beaucoup, là aussi, fondamentalement, même si on pourrait parler en termes de performance.
32:07Là aussi, ASML résume très bien les choses, pas touchées par les droits de douane dans un premier temps,
32:11mais très représentatives du lien que va avoir ce type d'entreprise sur l'économie mondiale et du risque potentiel.
32:17La première chose, effectivement, je vais commencer par la fin, le risque potentiel.
32:20Pas de droits de douane à l'heure actuelle, vous allez dire, en premier abord sur ASML,
32:24mais on sait très bien que l'administration américaine, aujourd'hui, a la visée très forte sur la protection,
32:29les droits de détention intellectuelle, pardon, et notamment sur la lithographie.
32:32Donc, on sait très bien qu'ASML a tout intérêt à ne pas faire beaucoup de vagues, je peux dire comme ça.
32:36Donc, déjà, on sent très bien que ce type d'acteur-là va être très ciblé.
32:40Mais surtout, eux-mêmes, avouent dans leur communication que les perspectives ne sont pas extrêmement bonnes.
32:45Pourquoi ? Parce que, eux, s'ils ne sont pas touchés, c'est tout l'environnement, certes des semis,
32:49mais c'est tout l'environnement industriel, une nouvelle fois, qui est touché.
32:51Donc, quand bien même vous passez entre les mailles du filet des droits de douane,
32:54ce que l'on voit sur le marché, aujourd'hui, c'est une tension assez forte, aujourd'hui, dans les communications.
33:00Et ce que je retiens, la conclusion de tout ça, si vous me le permettez, avant de venir au graphique,
33:03c'est celui de se dire qu'aujourd'hui, le marché est très gentil, me semble-t-il,
33:06et assez sympathique vis-à-vis des croissances et vis-à-vis des perspectives attendues,
33:12parce qu'on n'a pas de retracements qui sont extrêmement forts sur les perspectives.
33:15C'est potentiellement une deuxième patte, justement, de baisse ou de déception qui peut arriver.
33:20Très compliqué de mesurer, effectivement, les effets de cascade, les effets de réverbération qui sont liés à ces tarifs.
33:26Google, on se dit, Google, c'est du service, il passe complètement à travers les tarifs qui sont mis sur les biens.
33:32Oui, mais comme Chine et Temu sont visés, Chine et Temu coupent leurs dépenses publicitaires sur Google.
33:40Enfin, il y a plein d'effets de réverbération comme ça qui peuvent se retrouver dans des entreprises,
33:44dont à première vue, on se dit, elle est plutôt en dehors du cercle premier des tarifs.
33:50C'est ça, et ASML est représentatif, parce que valeurs internationales par définition, chiffres d'affaires extrêmement diversifiés,
33:56mais encore une fois, les effets de bourse sont bien plus importants.
33:58Qu'est-ce qu'il faut comprendre de ce graphique long terme sur la manière dont se forment les bénéfices par action des entreprises en Europe ?
34:05Ce qui est important ici, c'est la décomposition, effectivement, je le précise bien, en croissance, on n'est pas sur des niveaux absolus.
34:10Donc là, c'est comment se forme la croissance des bénéfices par action, effectivement.
34:14Deux éléments majeurs, effectivement, c'est soit la croissance des ventes, on pourrait parler de volume, on va beaucoup plus vite,
34:18ou la croissance des marges. Ce que l'on a aujourd'hui sous les yeux, mais on pourrait le reprendre en réalité sur différents marchés,
34:24c'est celui du MSCI Europe. Le MSCI Europe, ici, ne dispose pas d'un stock de croissance des volumes passés suffisant
34:30pour encaisser aujourd'hui le choc des droits de douane. C'est ce qui est très important.
34:34Ça va poser un problème aujourd'hui, c'est ce qui explique qu'à mon avis, le marché est très gentil vis-à-vis des valeurs de la question,
34:38une nouvelle fois, parce que, encore une fois, les marges sont assez élevées en Europe.
34:42On avait déjà parlé par le passé, on est globalement à 13 points de marge opérationnelle en moyenne sur les marchés européens,
34:47et le choc est attendu à 3 points en moins.
34:50Donc, on a de la marge de manœuvre. Par contre, en termes de volume, le report n'est pas possible, aujourd'hui, de ce point de vue-là,
34:55parce qu'on en reparle, les économies sont trop imbriquées, et donc il faudra se poser la question, justement,
35:00de où peuvent aller les surplus, encore une fois. Quand je parle de surplus, je pourrais parler de la Chine.
35:04Oui, bien sûr.
35:05Donc, c'est ce que montrent ici les choses, c'est, encore une fois, le stock n'est pas suffisant, de mon point de vue,
35:10pour encaisser un choc similaire.
35:11Bon, fragilité dans les perspectives bénéficiaires des entreprises, on verra, les révisions, comme vous le dites, sont assez gentilles pour l'instant.
35:19Le marché est peut-être beaucoup plus cher que ce qu'on imagine à date.
35:24On suivra ça, on va laisser la saison de publication se dérouler, les analystes faire leur travail,
35:29et voir, effectivement, où est-ce que les perspectives de croissance bénéficiaire atterrissent.
35:33Nous allons entrer dans le mois de mai, nous marquons les 100 jours de Donald Trump, et nous entrons dans le mois de mai.
35:39Alors, c'est bien, il y a un très bel effet de saisonnalité, Laurent, à double titre.
35:45Est-ce que passer le cap des 100 jours, c'est déjà passer le cap d'une forme d'incertitude ? Je ne sais pas.
35:51Et l'entrée dans le mois de mai, est-ce que c'est une nouvelle forme d'incertitude qui arrive pour les investisseurs ?
35:57Vous avez choisi ce titre. On fait une pause, point d'interrogation.
36:01Oui, parce que j'ai l'impression que c'est ce que les directeurs d'usines, les traders dans les salles de marché,
36:06les gestionnaires, les économistes demandent à Donald Trump.
36:09Tout le monde aimerait bien qu'on appuie sur le bouton pause quelques temps.
36:12Sinon, on va tous faire un burn-out rapide.
36:14C'est peut-être ce qui est en train de se passer, c'est peut-être ce qui est en train de se passer ces derniers jours.
36:18Voilà, donc, exactement.
36:20Comme le disait Jamie Dalman, maintenant on a besoin de voir des deals.
36:23C'est ce que Jamie Dalman, patron de J.P. Morgan, disait le 8 avril à la télévision,
36:26avant que Donald Trump mette en place ses tarifs et les suspendre 14 heures après.
36:30Là, maintenant, il faut rentrer dans la phase où on a besoin de voir des deals.
36:33Donc c'est ce que, d'une manière ou d'une autre, va générer ou produire l'administration américaine.
36:38Que ce soit des deals faciles avec la Corée du Sud, avec qui il n'y a pas de barrière tarifaire,
36:42ou des deals plus compliqués et sans doute beaucoup plus longs et complexes à mettre en œuvre,
36:46comme avec la Chine, par exemple.
36:47Il faudrait déjà qu'il nomme un interlocuteur, qui soit son porte-parole,
36:51que les Chinois puissent communiquer avec quelqu'un, parce que pour le moment, ce n'est même pas le cas.
36:55Alors, avril a été affreux, je pense que mai, on devrait assister, je pense, à une petite accalmie.
37:04Alors, ce n'est pas juste un sentiment personnel, c'est parce qu'on a ici à l'écran un graphique du S&P en toile de fond,
37:12et d'un indicateur de participation très intéressant qui s'appelle le Summation Index,
37:15et qui est en fait toujours basé sur cette idée d'action du S&P qui avance, moins celle qui recule,
37:22sauf qu'on va faire une moyenne mobile d'une moyenne mobile.
37:24Donc, on va beaucoup lisser cette évolution, cette dynamique, pour enlever le bruit.
37:30Et donc, on a un signal, tout petit signal, qui apparaît seulement maintenant d'une reprise.
37:37Alors, pourquoi c'est intéressant ? Parce que si c'était juste avancer moins déclin, il y a du bruit, ça peut repartir à la baisse.
37:43Mais quand on a ce Summation Index qui se met en place à la hausse, en général, ça marche plutôt bien.
37:50Donc, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on est toujours dans un marché baissier.
37:54Ça veut dire qu'on ne sait toujours pas où est le bottom, mais qu'a priori, on devrait assister à une accalmie dans la baisse
38:01et avoir un mouvement haussier qui sera soit un mouvement de contre-tendance qui va s'arrêter plus haut, plus tard.
38:09Un rebond de bear market.
38:10Voilà. Et puis ça repart à la baisse.
38:12Soit, effectivement, on le tient, notre bottom.
38:15Sauf qu'encore une fois, on peut le savoir qu'à postérieure, c'est comme une capitulation.
38:20On sait que c'est un sell-off quand le sell-off a eu lieu.
38:24Donc, là, pour le moment, on n'a pas beaucoup d'indications.
38:26Sauf que, tactiquement, puisque c'est le grand tableau de bord et qu'on est à la fin du mois d'avril,
38:31sur mai, ce que j'anticipe, c'est une baisse de la vol qui a déjà commencé.
38:36Ça devrait continuer.
38:39On devrait, à priori, avoir au moins une stabilisation.
38:43Pas forcément un rebond exceptionnel, mais au moins une stabilisation.
38:46Et après, il faut lui donner le temps, à Donald, de mettre en place son arsenal pour discuter avec les Chinois,
38:52avec tout le monde.
38:53Et peut-être qu'au mois de juin, si on est de nouveau déçu, ça repartira à la baisse.
38:57Ou, au contraire, il y aura vraiment des bonnes surprises.
39:00Parce qu'il y aura un espèce de wake-up call où la fête est finie.
39:03Oui, un pivot total de Trump et de son administration.
39:06Oui, parce qu'il va y avoir, encore une fois, des forts.
39:09On a vu qu'il pouvait pivoter vite.
39:11Le mois d'avril a montré, effectivement, que Trump pouvait pivoter très, très vite.
39:14Et puis, je pense qu'il y a quand même deux choses complètement différentes.
39:17C'est les mis de terme.
39:18Bon, je pense quand même que ça doit quand même traîner quelque part dans son esprit.
39:21Et puis, le temps en passe.
39:23Et puis, il y a quand même ces droits de douane délirants sur les produits chinois.
39:27Concrètement, ça va poser des problèmes de logistique.
39:30Sur l'été, sur l'hiver.
39:32Enfin bon, qu'est-ce qui va se passer ?
39:33Donc, il y a un moment, il faut que...
39:35Le patron de Walmart lui a expliqué que pour avoir des jouets au pied du sapin à Noël dans les foyers américains,
39:40c'est maintenant que ça se joue.
39:42C'est six semaines pour faire le trajet entre Shanghai et Los Angeles.
39:46Donc, voilà.
39:47Ça se prépare aujourd'hui.
39:48Ma question étant, est-ce qu'on peut imaginer un vrai redémarrage de long terme ?
39:53Comme vous dites, la reprise d'une tendance haussière de long terme.
39:56Laurence, sans être passée par une phase de capitulation.
39:59Vous disiez vous-même tout à l'heure, j'ai pas le signal d'une capitulation.
40:02Et on en discutait avant l'émission.
40:04Vous me disiez, alors qu'en mars 2020, Covid, je l'avais.
40:08Oui, c'est clair.
40:09Oui.
40:09Mais...
40:10On compare beaucoup Trump au Covid.
40:12Oui.
40:13Et oui, mais c'est pas exactement la même chose.
40:14Parce que quand le Covid était terminé, il était terminé.
40:16Voilà.
40:16Alors que là...
40:17C'est pas la même incertitude.
40:19C'est pas la même incertitude.
40:20Non, pour répondre à votre question, moi, ce que je...
40:25Enfin, ce qu'on voit sur ce graphique, en tout cas, c'est...
40:27Vous savez, il y a ce dicton de Wall Street.
40:30The market is climbing its wall of worry.
40:33C'est-à-dire, le marché escalade son mur d'incertitude.
40:36C'est-à-dire qu'en fait, ce qu'on pourrait dire, c'est qu'en cette fin avril, les pires nouvelles sont pricées.
40:42Oui.
40:42On a eu le pire des droits de douane le 8 avril.
40:45Voilà.
40:45Avec le maximum de ce qu'on pouvait appliquer au reste du monde, suspendu 14 heures après.
40:51Donc, le marché pense, à tort ou à raison, que le pire est peut-être derrière nous.
40:56Donc, s'il escalade son mur d'inquiétude, ça veut dire quoi ?
41:00Qu'il a des espoirs, des espérances.
41:02Sur quoi ?
41:03Un, la Fed.
41:05Juin.
41:06Maintenant, on sait que le marché, il se plante souvent.
41:07Mais peut-être que c'est en train d'être repricé, comme quoi, Jérôme Powell, avec des risques de récession, je ne sais pas, va finalement baisser de 25 BP.
41:17Deuxièmement, peut-être qu'il y a des espoirs sur les résultats.
41:20On a vu Netflix, on a vu Google, peut-être qu'Apple, Microsoft, Amazon, tout cela.
41:25Encore une fois, premier trimestre.
41:26Premier trimestre.
41:26Oui.
41:27Avant tarif.
41:28Oui.
41:29Mais bon, on voit quand même que le marché réagit positivement à Google.
41:32Il ne dit pas premier trimestre, avant tarif.
41:33C'est des titres qui ont baissé, qui ont anticipé aussi beaucoup de choses.
41:37Exactement.
41:37Donc, il y a les tarifs.
41:39Et puis, il y a les tarifs.
41:40Donc, cette espérance qu'effectivement, il va y avoir une espèce de retour à la raison.
41:44Et que cette séquence qui a de moins en moins de sens, et pour les Etats-Unis, et pour les Chinois, mais surtout pour les consommateurs américains, moi, je pense.
41:54Finalement, ça va forcer Donald Trump à mettre un petit peu d'eau dans son vin.
41:59Et donc, pour conclure, beaucoup trop tôt pour savoir si c'est effectivement une hausse durable ou un simple rebond.
42:07Mais étant plutôt parano et pessimiste par nature, surtout dans la séquence...
42:11C'est bien de dire d'où vous parlez, Laurent.
42:14Moi, je pense qu'il vaut mieux tabler sur un rebond.
42:17Ouais.
42:17N'a qu'à le nez, quoi.
42:18Voilà.
42:18De bear market rally.
42:19D'accord.
42:20Parce qu'on n'a pas encore les...
42:22On n'a pas de news pour savoir si vraiment ça va durer.
42:24Il y a encore beaucoup de graphiques.
42:25Je ne suis pas sûr qu'on puisse tous les passer.
42:27Mais je voulais qu'on dise un mot du marché du crédit avec vous, Kevin.
42:30Les obligations d'entreprise.
42:32Là aussi, souvent un indicateur avancé des tensions du cycle économique également.
42:38Et de ce vers quoi on se dirige.
42:39Que nous disent ces marchés-là ?
42:41Ils nous disent plusieurs choses.
42:42Ils nous disent des tensions, certes.
42:43On le voit.
42:44Le marché était déprimé en termes de spread.
42:46Déprimé en ce sens qu'il n'y avait pas d'opportunité d'achat.
42:49On se l'était largement.
42:49C'est ça.
42:50Des spreads quasi serrés au niveau historiquement bas.
42:53Quand on regarde, vous avez ici les deux spreads.
42:55Spread dollars, spread euros.
42:56Je le précise bien, all corporate.
42:58Donc on n'a pas de différenciation à yield investment grade.
43:01Mais ce qui est effectivement intéressant, c'est qu'il y a encore quelques temps,
43:04on se disait qu'il n'y a rien à faire.
43:05Je vais le dire ainsi.
43:06Ou ne faites plus rien parce qu'en fait, les portefeuilles étaient déjà gorgés d'obligataires.
43:09Ce que dit le graphique ici, c'est qu'on a un premier point de tension qui n'est pas inintéressant.
43:14On a recommencé parfois certains achats.
43:17Donc oui, le marché obligataire montre une certaine crispation face à ce qui se passe.
43:22Ça, c'est le premier élément.
43:23Mais c'est uniquement le spread ici de taux par rapport à la référence.
43:26Il y a un deuxième élément qui est intéressant, qui n'est pas montré ici par ce graphique.
43:30Pour aller vite parce que je vois que le temps est compté.
43:32C'est le spread d'achat, le spread bid ask.
43:36On est sur des marchés gré à gré.
43:38Ce que l'on a vu, on l'a constaté dans nos portefeuilles, même en investment grade,
43:41ce qui est assez rare pour le coup, c'est des écartements de bid ask qui étaient malgré tout...
43:46L'offre et la demande.
43:47Exactement.
43:48Vous avez un prix d'achat et face à un prix de vente qui normalement évoluent dans une zone
43:51qui est comprise entre 10 et 30 points de base pour du crossover, c'est-à-dire du BBB, WB.
43:57Normalement, c'est la norme.
43:58On est monté jusqu'à 80 sur des papiers avec 200 millions d'euros d'émissions, je le précise bien.
44:02Donc on ne parle pas non plus d'illiquide total.
44:04Mais on a vu effectivement une crispation, ça montre deux choses.
44:07Ça ne montre pas que le marché était vendeur, ça montre qu'on n'a simplement pas de liquidité.
44:11Ça, c'est tout à fait différent, c'est-à-dire qu'on a vu un gel effectivement...
44:14Une liquidité qui s'assèche.
44:14Exactement. Et à mesure que l'on descendait dans la notation de crédit, c'est particulièrement vrai sur le lien d'Américains,
44:20on avait des spreads de taux qui dépassaient les 100 points de base cette fois-ci.
44:23Et donc ça, pour le coup, ça montre effectivement que le marché commence à se regarder en chaîne de faïence.
44:27Les deux éléments, encore une fois, c'est l'opportunité d'achat ou surtout se considérer que les investisseurs qui ont le papier aujourd'hui ne veulent pas le lâcher.
44:34Et c'est à mon avis la deuxième hypothèse qui tient, ce qui fait qu'on ne panique pas.
44:37Et puis sur le primaire, effectivement, les deals ont pu revenir un petit peu, mais c'est vrai qu'on n'a pas eu encore de vrais gros jump-o-deals
44:44qui permettent de refixer une référence, un benchmark pour des émetteurs à yield.
44:50Et le mur de refinancement arrive là.
44:52Oui, et généralement, les corporates aiment bien anticiper les murs de refinancement plutôt que de se retrouver au pied du mur, en l'occurrence.
44:59Il va falloir choisir le rang.
45:00Non mais le thème, c'est rester défensif.
45:03C'est ce que j'ai compris, dans un possible rebond de mer-market au mois de mai, comment ça peut se jouer sur le stock 600 en Europe ?
45:12Vous avez une série de secteurs défensifs.
45:13Oui, ce que je voulais montrer, c'est qu'en avril, sur le stock 600, c'est que les défensifs qui ont surperformé.
45:18Mais ce qui est beaucoup plus intéressant, c'est que quand on regarde les graphiques, on voit les ratios de force relative qui sont dans des mouvements haussiers très forts.
45:25Et il y a un rate of change du ratio de force relative qui montre la vitesse de superformance qui n'arrête pas d'accélérer.
45:31Donc on reste défensif sur mai.
45:34Et c'est quoi les secteurs que vous privilégiez ?
45:36Alors l'assurance qui est toujours très très fort, les télécoms, les utilities et puis les foncières qui sont en train peut-être de frémir.
45:46Et l'alimentation et boissons qui a été hyper boudé depuis deux ans et qui commence là aussi à se réveiller.
45:52Donc les jokers, c'est ça, c'est les foncières et alimentation et boissons.
45:57Pour traverser le mois de mai de la manière la plus calme possible, espérons-le.
46:01Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été avec nous en ce dernier vendredi du mois.
46:05Chaque dernier vendredi, c'est le grand tableau de bord des marchés.
46:08Laurent Albi est avec nous, responsable de Next Momentum, cofondateur de Calais 360 et Kevin Lenouaille, directeur associé chez Avant-Garde Family Office.
46:15Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique, une fois par mois, le dernier vendredi du mois.
46:31C'est un rendez-vous de pédagogie économique avec Michel Rumi, économiste associé de SPAC.
46:37Bonsoir Michel, merci beaucoup d'être là pour décrypter le concept, le grand classique même si je puis dire,
46:44du concept de niche fiscale.
46:47C'est un moment particulièrement approprié puisque le débat budgétaire est continu en France depuis quelques mois et quelques années maintenant
46:55et le retour du débat se porte à nouveau sur ces questions de niche fiscale.
47:00Oui tout à fait, en fait, dès qu'il y a des problèmes budgétaires, systématiquement les politiques reviennent, ressortent les niches fiscales
47:08et souvent agrémentent leur discours, on va lutter et on va accompagner de la promesse de ne pas augmenter les taxes.
47:14On va baisser la dépense fiscale, c'est comme ça qu'on dit.
47:17Et donc du coup, tout le monde est content et puis on revient à chaque fois.
47:21Vous me dites le chiffre là, c'est 467 niches fiscales aujourd'hui en France ?
47:26Oui, en 2024 il y a 467 niches fiscales qui représentent à peu près un manque à gagner à l'État pour 85 milliards d'euros.
47:34C'est de la dépense fiscale.
47:36Oui, c'est-à-dire, en fait, la niche fiscale c'est une dépense fiscale, ça veut dire que l'État se prive, entre guillemets, de 85 milliards.
47:46Et si on remet quelques chiffres, d'une certaine manière, ça représente à peu près un quart des recettes fiscales nettes.
47:52C'est 3% du PIB et par rapport à, on va dire, je dirais à l'impôt sur revenu, l'impôt sur revenu rapporte, on va dire, 100 milliards.
48:01Et donc on voit que c'est quand même quelque chose de relativement important.
48:05Mais aussi, dernier truc, c'est qu'il faut aussi se rappeler que face à 467 niches fiscales, il y a 483 petites taxes, impôts, cotisations, etc.
48:14Donc c'est pour bien voir un peu ce que ça donne.
48:17Et sur ces 467 niches fiscales, il y a des effets de concentration très importants.
48:21Il y en a une poignée qui représente la plupart du manque à gagner fiscal pour l'État français, c'est ça, Michel ?
48:28Tout à fait. Il y a à peu près 15 principales niches fiscales représentent à peu près 50%, c'est-à-dire à peu près 42 milliards des dépenses fiscales de l'État.
48:38Alors que 50% des niches fiscales coûtent, on va dire, moins de 10 millions d'euros à l'État.
48:47Donc on voit qu'il y a vraiment une concentration.
48:49Et concentration au niveau aussi, on va dire, je dirais, dans une certaine mesure, des bénéficiaires.
48:56Parce qu'en fait, il y en a qui ont des niches qui sont, on va dire, inefficaces dans la mesure où elles concernent à peu près moins d'une centaine de bénéficiaires.
49:08C'est du sur-mesure, quoi. C'est de la niche fiscale historique qu'on a designée à un moment sur-mesure parce que le contexte faisait...
49:17Exactement. Et c'est ça qui est important, c'est que c'est l'illustration d'une économie, on va dire, de la situation économique.
49:23Puis il y en a qui touchent beaucoup plus. Donc c'est les plus coûteuses.
49:28C'est par exemple l'emploi d'un salarié à domicile, ça fait un peu moins de 5 millions de foyers.
49:33Et puis alors là, c'est aussi paradoxal que cela. Eh bien, on ne connaît pas parfois le nombre de bénéficiaires.
49:39Et il paraît que ça touche à peu près 200 niches. Donc on voit que c'est quand même un aspect un peu particulier.
49:46Et rappelons-le au passage, la France, parmi les pays du G7, est le pays champion, bien sûr, des niches fiscales.
49:55La généalité fiscale française n'a pas de limite. Alors on a oublié de dire, mais ce n'est pas un concept nouveau, les niches fiscales.
50:02Ça existe. C'est aussi vieux que le monde est monde, Michel.
50:05Oui, tout à fait. Parce qu'en fait, dès la Rome antique, on voit qu'il y avait un système équivalent.
50:12Et ça nécessitait en fait d'alléger les finances publiques.
50:16Et donc, eh bien, nous, on fait des investissements dans divers aspects.
50:21Et eux, c'était pour, on va dire, l'entretien d'une route ou d'un acduc.
50:25Et puis, ben voilà, ça permettait aux plus fortunés d'alléger leur pression fiscale et de participer à la vie de la société.
50:33Bon, alors...
50:33C'est quelque chose, ce n'est pas nouveau, ce n'est pas repoussé.
50:36C'est...
50:36Oui, oui, oui.
50:38Tout le monde a trouvé la même chose.
50:39C'est partagé aujourd'hui par beaucoup de pays sur la planète.
50:43Concrètement, du coup, qu'est-ce que c'est qu'une niche fiscale ?
50:45Comment ça marche du point de vue fiscal, justement ?
50:49Alors, une niche fiscale, c'est un dispositif, en fait, qui a été créé pour inciter des comportements vertueux
50:57qui bénéficient à l'ensemble de l'économie de la société.
51:01Et par exemple, on va inciter à investir dans certains secteurs stratégiques, comme l'immobilier,
51:07comme éventuellement la transition écologique, voire les PME.
51:10Ou, par exemple, aussi, alléger la chasse fiscale de certains foyers en soutenant, par exemple, les emplois à domicile,
51:17en faisant des dons, etc., etc.
51:19Donc, et en contrepartie de cet investissement, cette prestation sociale,
51:24eh bien, les contribuables qui sont concernés bénéficient d'avantages fiscaux
51:30et qui peuvent prendre la forme soit de réduction d'impôt, soit de crédit d'impôt,
51:36soit éventuellement de déduction du revenu imposable.
51:39Et c'est le cas, par exemple, pour les ménages, c'est le crédit d'impôt pour, du moins,
51:44un abattement sur les revenus, sur les frais professionnels des salariés,
51:48ou pour les entreprises, eh bien, c'est, je dirais, le crédit d'impôt recherche,
51:54où on a le taux de crédit d'impôt, et on ne va pas faire la fiscalité,
51:57mais il est de 50% pour la partie inférieure à 100 millions,
52:00et de 5% pour la partie supérieure à 100 millions d'euros.
52:02– Avantages et inconvénients des niches fiscales, Michel, avantages, pour commencer ?
52:07– Oui, en fait…
52:07– C'est du nudge, c'est ce que vous dites, il y a un côté…
52:10– C'est bien fit, on va dire.
52:12En fait, bien sûr, c'est l'avantage fiscal.
52:16Ces niches permettent de diminuer la charge fiscale de manière significative, parfois.
52:22Et puis, il y a aussi une façon, et là, ce n'est pas souvent dit,
52:25c'est une optimisation fiscale pour ceux qui peuvent en bénéficier.
52:28Eh bien, ils diversifient, je dirais, leur patrimoine en réduisant l'impôt.
52:32Et puis, en même temps aussi, il y a des niches qui favorisent les actions sociales
52:37avec l'emploi à domicile, tout en allégeant, on va dire, la charge fiscale des familles.
52:41Et donc, c'est ça qui est important, c'est dire qu'il y a certains désavantages,
52:44et c'est ce qui est très important de mettre en exergue.
52:48– Face à cela, quels sont les inconvénients que vous avez recensés ?
52:51– Alors, bien sûr, le plafonnement, on ne peut pas, on va dire, le faire à grande hauteur.
52:58C'est limité à 10 000 euros.
53:00Et puis, les inconvénients, c'est la complexité administrative.
53:04Il ne faut pas, on est pensé, il ne faut pas oublier.
53:06Et donc, bénéficier des niches nécessite de respecter certains critères spécifiques,
53:11de mener les papiers qui conviennent, etc.
53:13Et puis, ce qui est aussi, c'est cette, parfois, il y a la modification fréquente,
53:18c'est que les dispositifs sont régulièrement revus,
53:22et donc, on n'amène pas une certaine stabilité, une certaine sérénité
53:25pour les personnes qui en bénéficient.
53:27Et puis, aussi, c'est limité pour certains,
53:30puisque ça bénéficie aux riches, mais pas aux pauvres.
53:32Et donc, ceux qui n'ont pas d'impôts, je dirais, à payer ou à faible niveau,
53:40ne peuvent pas en bénéficier à due proportion.
53:42Donc, c'est ça qui est important.
53:44Est-ce que toutes les niches fiscales, dans la manière dont elles sont designées,
53:47se valent ou pas, Michel ?
53:49Alors, en fait, on va avoir deux types de niches.
53:52Les niches verticales, qui, en fait, sont des dispositifs
53:56qui vont être spécifiquement orientés vers un secteur d'activité,
54:00alors que ce soit économique, sociétal ou environnemental,
54:04ou une catégorie de dépenses.
54:06Par exemple, c'est celles qui sont destinées à favoriser l'investissement
54:09dans l'immobilier, l'emploi domicile, ou les dons, etc.
54:12Et puis, il y a les niches horizontales.
54:14Elles, ce sont des avantages fiscaux,
54:17dont certains contribuent à bénéficier, mais sans rien faire.
54:21Et c'est, par exemple, l'exonération des intérêts
54:23produits par un livret d'épargne.
54:25Donc, c'est le livret A.
54:26Donc, on ne fait rien, mais on a exonéré.
54:28C'est ça.
54:28Et c'est ça qui est important.
54:30C'est qu'on a différentes niches,
54:34mais elles se caractérisent pour divers aspects,
54:38et c'est important là-dessus.
54:40Bon. Le top 3 des niches fiscales les plus coûteuses, Michel ?
54:43Alors, les plus coûteuses, c'est en fait celles
54:46qui, parce que coûteuses, c'est celles qu'il faut bien comprendre,
54:49c'est celles qui, en grand, on va dire,
54:52qui entraînent le plus grand manque à gagner.
54:55C'est ça.
54:56Voilà.
54:56La plus grande dépense fiscale de l'État,
54:59et donc le plus grand manque à gagner pour l'État.
55:01Alors, le premier, c'est le crédit impôt recherche
55:04pour les entreprises,
55:06parce que, de manière générale,
55:08on veut attirer des entreprises en France
55:10parce que, par derrière, il y a un effet d'entraînement
55:12au niveau de l'emploi, etc.
55:13Et donc, pour attirer, on fait le crédit d'impôt recherche
55:16et c'est la niche la plus coûteuse
55:18puisqu'elle coûte, en gros, à peu près 8 milliards en 2024
55:22et c'est important pour la recherche et développement.
55:26C'est généralement utilisé pour les grandes entreprises,
55:29mais souvent, cet impôt est critiqué pour ses effets d'aubaine
55:33et souvent, on dit que ça coûte cher
55:35et son efficacité n'est pas aussi bien, je dirais,
55:39aussi élevée qu'on puisse s'attendre
55:41puisqu'on ne sait pas trop s'il y a un vrai calcul qui se fait.
55:45Puis le deuxième, c'est le crédit d'impôt
55:48pour l'emploi d'un salarié à domicile.
55:50Ça peut être jardinage, ménage, etc.
55:53Et là, ça coûte à peu près 7 milliards
55:55et il y a à peu près 4,7 millions de foyers fiscaux
55:58qui en bénéficient.
56:00Donc, c'est important.
56:01Et puis, le dernier qui est actuellement débattu,
56:04c'est l'abattement des 10% qui est appliqué
56:07pour les pensions et retraites
56:09et ça, ça représente à peu près 5 milliards.
56:11Alors, rapidement, un petit chiffre pour Joël,
56:13c'est qu'il y a à peu près 15 millions de retraités
56:17et le poids annuel des retraites,
56:18c'est à peu près 400 milliards d'euros.
56:20Donc, il faut voir un peu ce que ça donne.
56:22Et en fait, cet abattement a été mis en place
56:26pour Raymond Barre dans les années 70
56:27parce que justement, on voulait, à l'époque,
56:31les retraités avaient moins de revenus
56:33et donc, on a dit, on va leur faire bénéficier
56:34pour notamment payer les frais de santé à l'époque.
56:37Et en fait, ce qu'il faut bien voir,
56:38c'est que tous les retraités n'en bénéficient pas
56:40puisque c'est en gros un de retraités sur deux
56:42qui en bénéficient.
56:44Et donc, si on supprime,
56:46vont voir leur impôt augmenter.
56:47Augmenter, oui.
56:47Et donc, c'est ça qui est important de voir.
56:49Ce n'est pas de dire, oui,
56:50l'abattement des retraités
56:51pour certains retraités.
56:53Quelles sont les niches les moins efficaces ?
56:57Alors, moins efficaces,
56:59ça veut dire celles qui en bénéficient
57:02il y a quelques-uns.
57:02D'accord.
57:03C'est ça qui est important de voir.
57:05Qui couvre le spectre le plus réduit possible.
57:07Le plus réduit, quoi.
57:08Voilà.
57:08D'accord.
57:08Donc, en gros,
57:09on estime qu'il y a à peu près 70 niches
57:12qui comptent moins de 100 bénéficiaires
57:16et ça coûte à peu près 2,3 milliards par an.
57:19Effectivement, oui.
57:19Donc, elles sont inefficaces
57:22parce qu'en fait,
57:24on les a créées à un moment de la société,
57:27à un moment de l'économie.
57:28Et donc, souvent,
57:29c'est le reflet d'une économie
57:30d'il y a 10, 15, 20 ans.
57:32Et par exemple,
57:32on a la déduction exceptionnelle
57:34pour, en faveur des simulateurs
57:36d'apprentissage de la conduite,
57:38ça ne concerne que 26 entreprises
57:40ou éventuellement,
57:41il y a le crédit d'impôt
57:42en faveur des représentations théâtrales
57:44d'oeuvres dramatiques ou de cirque.
57:45C'est 32 entreprises.
57:46Donc, dans ce contexte,
57:49la Cour des comptes a dit
57:50« Bon, c'est sympa,
57:52mais est-ce pertinent ? »
57:53Oui, c'est ça.
57:54C'est plus contemporain.
57:56Voilà.
57:56Et donc,
57:57elle juge que ça serait bien
57:59de rationaliser,
58:00de simplifier certaines niches
58:01et donc,
58:02pour justement,
58:04on va dire,
58:05ne pas faire des unisines à gaz
58:07pour rien du tout.
58:08On verra où ce nouveau,
58:09cet énième débat budgétaire
58:11autour des niches fiscales
58:12nous mène en France.
58:14Un dernier mot,
58:15Michel,
58:15pourquoi est-ce qu'on a instauré
58:16ce plafond des niches fiscales ?
58:18On ne peut pas bénéficier
58:19de plus de 10 000 euros
58:20d'abattement fiscal
58:20sur un an.
58:22Oui, tout à fait.
58:22En fait,
58:23l'idée,
58:23c'est qu'on ne voulait pas
58:24que les ménages les plus fortunés
58:26puissent optimiser également
58:28les niches fiscales.
58:30Et donc,
58:31en fait,
58:31on a dit,
58:32on va leur limiter à 10%.
58:33Et donc,
58:34comme vous l'avez dit,
58:35c'est 10 000 euros.
58:36Mais ce qu'il faut bien voir,
58:37c'est que
58:38le plafond des niches fiscales
58:39ne touche pas
58:40aux avantages fiscaux
58:41liés à la situation personnelle.
58:45des pensions alimentaires,
58:46c'est également aussi
58:47la réduction d'impôts
58:47pour le versement d'une...
58:48Vous savez,
58:49un supplément ?
58:49Voilà.
58:50C'est ça.
58:50Et donc,
58:51c'est ça qui est important.
58:52C'est qu'on essaye quand même
58:53d'avoir une équité fiscale,
58:56de dire,
58:56ben voilà,
58:58ce qu'il faut bien sentir
58:59dans la notion de niche fiscale,
59:02c'est que l'État a estimé
59:04que ça lui coûterait
59:06beaucoup plus cher
59:07de mettre en œuvre.
59:08Et donc,
59:08il dit,
59:09j'investis moins,
59:10mais je fais bénéficier
59:11à certains ménages
59:12ou contribuables
59:13au niveau fiscal
59:15de certains de ces hommes.
59:16Tout sur les niches fiscales
59:18avec Michel Rumi,
59:19économiste associé de SPAC.
59:20Merci beaucoup Michel.
59:21Merci.
59:21Avec nous chaque mois
59:22dans Smart Bourse
59:23pour un décryptage économique.
59:25Smart Bourse
59:35vous a été présenté
59:36par Silex.
59:37Conseil en investissement,
59:38produits structurés,
59:40gestion d'actifs,
59:41technologie.
59:41pour un décryptage économique.
59:45Merci.