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  • 01/04/2025
Mardi 1 avril 2025, retrouvez Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments), Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier), Arnaud Gernath (Responsable de la gestion convertibles, Lombard Odier IM) et François Chaulet (Président, Montségur Finance) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00:00Smartbourse vous est présenté par Silex. Conseils en investissement, produits
00:00:04structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:00:16Bienvenue dans Smartbourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change
00:00:19pour rester à l'écoute des marchés. Chaque jour du lundi au vendredi vous
00:00:22nous retrouvez à 20h30 à la télévision via vos box et vous nous
00:00:26suivez en parallèle également
00:00:27en replay tous les jours sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de
00:00:31vos plateformes préférées. Au sommaire de cette édition ce soir
00:00:35après un premier trimestre
00:00:37chahuté, en tout cas une fin de premier trimestre chahuté, nous aborderons le
00:00:41deuxième trimestre dans une ambiance de marché prudente. Il faut le dire nous
00:00:46sommes à la veille de la grande annonce, des grandes annonces sur la
00:00:49stratégie tarifaire
00:00:50de Donald Trump et de son administration. Les indices rebondissent un
00:00:54petit peu encore une fois après
00:00:56des baisses marquées au cours des dernières séances notamment sur le
00:00:59marché américain qui a d'ailleurs un peu de mal à se stabiliser
00:01:03encore aujourd'hui. Le deuxième trimestre qui sera marqué donc par
00:01:07l'application de nouveaux tarifs douaniers. Quelles en seront les conséquences ?
00:01:11C'est encore un grand point d'interrogation aujourd'hui pour les
00:01:14investisseurs. Ça ne nous empêchera pas d'en discuter avec nos invités de
00:01:16Planète Marché dans quelques instants. L'autre enjeu du moment
00:01:21évidemment c'est la partie macroéconomique. En attendant de voir
00:01:25les conséquences économiques réelles des tarifs de Donald Trump
00:01:29la question de l'inflation et de la macroéconomie en zone euro reste une
00:01:34question importante avec une inflation
00:01:37qui reste très contenue. Il faut le dire sur la marque de mars nous avons eu
00:01:41une première estimation de l'inflation en zone euro pour le
00:01:45le mois dernier. 2,2% au global, 2,4% pour l'inflation
00:01:50sous-jacente qui continue de se détendre pour le deuxième mois
00:01:54consécutif ce qui ouvre la porte pour une nouvelle baisse de taux de la part
00:01:58de la Banque Centrale Européenne à l'occasion de son meeting du 17 avril
00:02:02prochain. Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous évoquerons
00:02:05la classe d'actifs des obligations convertibles. Quel est l'intérêt des
00:02:10convertibles dans l'environnement et l'incertitude actuelle ? Ces obligations
00:02:14convertibles qui font le pont entre les marchés obligataires et les marchés
00:02:18actions. Nous en parlerons avec le spécialiste de l'Ombar au DIM Arnaud
00:02:22Guernade qui sera avec nous en plateau pour le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
00:02:36Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse Pauline Grattel
00:02:39vous apporte les infos clés du jour sur les marchés. Bonsoir Pauline.
00:02:42C'est donc la première séance du deuxième trimestre aujourd'hui.
00:02:45Oui à cette occasion les indices européens tentent de rebondir avant le
00:02:49jour de libération demain. Le stocks 600 et l'euro stocks 50 regagnent 1% au cours
00:02:54de la séance. En France le CAC 40 repasse au-delà des 7800 points et gagne presque
00:02:591% également en séance. Le DAX en Allemagne évolue dans le vert et rebondit de plus
00:03:04de 1%. Aux Etats-Unis les indices ouvrent un léger repli après avoir réussi à se
00:03:09stabiliser hier en fin de séance. Mais le mot d'ordre avant le 2 avril reste la prudence.
00:03:14Oui effectivement avant même les annonces des tarifs de Trump c'est l'incertitude
00:03:19qui génère effectivement cette prudence chez les investisseurs.
00:03:23Oui on ne sait toujours pas exactement ce que le président Trump va décider demain
00:03:27sur les droits de douane réciproques. Donald Trump assume par ailleurs une hausse
00:03:31de l'inflation américaine pour rétablir le commerce mondial d'une manière qu'il
00:03:35juge plus équitable. Côté européen Ursula von der Leyen assure que l'Union Européenne
00:03:40a les moyens de répliquer y compris en frappant les exportations américaines de services
00:03:45largement excédentaires dans le lieu. Côté macroéconomie nous sommes en pleine
00:03:49semaine de l'emploi américain et l'enquête JOLTS a été publiée pour le mois de février.
00:03:54Oui l'enquête JOLTS de février qui recense les ouvertures de postes sur le marché du
00:03:58travail américain. Elle montre que le nombre de postes à pourvoir diminue légèrement
00:04:02avec 7,5 millions d'ouvertures. C'est légèrement inférieur aux attentes. Le chiffre
00:04:07du mois précédent a été révisé en légère hausse.
00:04:10Et puis je le disais en introduction, on a pris connaissance de la première estimation
00:04:14d'inflation en zone euro pour le mois de mars.
00:04:16Sur un an l'inflation progresse de 2,2% pour la zone euro. C'est parfaitement conforme
00:04:20aux attentes et légèrement inférieur à février. Sur un mois il s'établit à plus
00:04:250,6%. En données cœur, or alimentation et énergie l'inflation progresse de 2,4%
00:04:31sur un an. En mars c'est moins qu'attendu et que le mois précédent sur un mois est
00:04:35toujours en version cœur, elle s'établit à plus 1%. Toujours en zone euro, le taux
00:04:39de chômage de février ressort légèrement inférieur aux attentes et au mois précédent
00:04:43à 6,1% de la population active.
00:04:45Et puis toute une série d'enquêtes, d'activités, de conjonctures sont publiées en ce moment
00:04:49à commencer par les PMI manufacturiers pour l'ensemble de la zone euro.
00:04:53Le PMI manufacturier ressort à 48,6 en mars, légèrement inférieur aux attentes mais
00:04:58plus élevé qu'en février. Côté américain, on a également pris connaissance de l'ISM
00:05:02manufacturier qui repasse en zone de contraction à 49, c'est sous les attentes et sous le
00:05:07mois précédent. A noter la composante prix qui avait bondi le mois dernier, ressort
00:05:12encore nettement supérieur aux attentes à 69,4.
00:05:15Qu'en est-il des marchés obligataires dans ce contexte et avec les chiffres publiés
00:05:19aujourd'hui Pauline ?
00:05:20La détente des taulons se poursuit aujourd'hui. Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans s'établit
00:05:25à moins de 4,15%. En Europe, le rendement allemand à 10 ans se détend également à
00:05:292,65% environ. Le rendement français de même échéance suit la même tendance autour
00:05:34de 3,35%. Sur le marché des changes, peu de variations aujourd'hui. Le dollar est
00:05:40globalement stable face aux grandes devises avec un euro dollar autour de 1,0790.
00:05:45Quel sera le programme de demain sur les marchés pour les investisseurs ?
00:05:48Demain les investisseurs prendront connaissance de l'enquête ADP sur l'emploi privé américain
00:05:51du mois de mars et demain évidemment ce sera le jour de l'annonce du plan tarifaire de
00:05:55Donald Trump.
00:05:57Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte
00:06:00les infos clés du jour sur les marchés.
00:06:12Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:06:15Angueran Arthas nous accompagne, stratégiste macro à la financière de l'échiquier.
00:06:19Bonsoir Angueran.
00:06:20Bonsoir Thibault.
00:06:21Merci d'être là. Merci à François Cholet d'être à nos côtés également, le président
00:06:24de Montségur Finance. Bonsoir François.
00:06:26Bonsoir, bonsoir messieurs.
00:06:27Et merci à Vincent Chéniot de nous accompagner, directeur de la recherche de General Investments.
00:06:31Bonsoir Vincent.
00:06:32Bonsoir Greg.
00:06:33Une des questions qu'on peut se poser à la veille de ce jour de libération tel qu'il
00:06:36a été défini par Donald Trump, Vincent, c'est de savoir est-ce que ce jour de la libération
00:06:41marquera le franchissement d'un pic d'incertitude pour les investisseurs, pour les agents économiques.
00:06:47On a beaucoup expliqué ces derniers temps que l'incertitude en tant que telle générait
00:06:51des dommages sur la confiance, sur l'économie également.
00:06:58La question étant, est-ce qu'on va y gagner en visibilité demain ou est-ce que, également
00:07:03une autre façon de voir les choses, de se dire qu'on pourrait avoir les tarifs sans
00:07:08beaucoup plus de visibilité sur le cadre des tarifs qui pourraient rester également
00:07:13très mouvants encore même une fois annoncés demain.
00:07:17Oui.
00:07:18Je ne pense pas que ce soit la fin de l'incertitude, un pic d'incertitude peut-être, parce qu'effectivement
00:07:23c'est une date qui est crainte et très attendue.
00:07:27Mais on sait que les annonces de demain ouvriront la voie à des négociations.
00:07:34La question n'est pas seulement celle de la sévérité des droits de douane, du niveau
00:07:40et de quel secteur et pays ils toucheront, mais aussi leur durabilité.
00:07:48En l'occurrence, est-ce que les négociations conduiront à ce que rapidement ces droits
00:07:54de douane soient diminués ou pas.
00:07:57Donc on passe effectivement une date très importante, mais ce ne sera pas la fin de
00:08:03l'histoire, loin s'en faut.
00:08:06Ce qui est certain c'est qu'il y a une vraie conviction au sein de cette administration
00:08:11pour rééquilibrer les échanges internationaux via les droits de douane.
00:08:16Cela implique des risques pour l'économie, des risques d'inflation, des risques de récession.
00:08:21La grande question c'est jusqu'à quel moment le président Trump existe que les dégâts
00:08:28sont trop importants ou les risques politiques sont trop importants.
00:08:31Quand Trump nous dit être concentré sur le moyen terme, le long terme, il veut véritablement
00:08:37changer l'ordre mondial au niveau des échanges et de la défense.
00:08:41Le problème c'est que le temps politique est beaucoup plus court.
00:08:44En l'occurrence très rapidement vont se profiler les élections de mi-mandat à l'automne
00:08:492026 et un choc starkflationniste avec notamment un ralentissement sensible de l'économie
00:08:57qu'on voit poindre déjà à l'horizon pourrait très fortement pénaliser les républicains.
00:09:03D'ici là engendrer un changement de cap de l'administration Trump.
00:09:10La question c'est de savoir jusqu'où cette administration peut tenir ses convictions
00:09:17face à des marchés ou une économie même qui deviendrait vacillante.
00:09:22Trump nous dit être concentré sur les ménages plutôt que Wall Street, plutôt que les marchés.
00:09:28En réalité les deux sont intimement liés.
00:09:33En l'occurrence si on regarde les enquêtes auprès des consommateurs,
00:09:37aussi bien l'enquête du Michigan que l'enquête du Conference Board,
00:09:41elle envoie des signaux assez alarmants, notamment au regard de la confiance sur le marché de l'emploi,
00:09:47également des perspectives de revenus qui se dégradent très fortement.
00:09:51Y compris pour des électeurs républicains.
00:09:53On sait que l'intérêt de ces enquêtes c'est qu'elles sont très polarisées,
00:09:56mais qu'on a le détail du sentiment par appartenance politique.
00:10:01Elles sont très polarisées et c'est clair que le pessimisme est beaucoup plus grand auprès des électeurs démocrates,
00:10:06mais il n'empêche qu'en moyenne dans l'ensemble le sentiment se dégrade.
00:10:10Dans un environnement où déjà la croissance au premier trimestre va être très molle,
00:10:15probablement marginalement positive, donc un ralentissement brutal,
00:10:20qui probablement a peu à voir avec Trump lui-même.
00:10:23Mais il n'empêche que la dégradation de la confiance du consommateur,
00:10:27mais également des entreprises, si on regarde l'indice de confiance des CEOs en particulier,
00:10:32qui s'est effondré, et ça c'est très clairement lié à cette question de droits de douane.
00:10:36On peut quand même s'inquiéter et je pense que assez rapidement les républicains
00:10:43devront faire face à un choc de réalité qui est celui des élections de 2026.
00:10:48Comment on fait des hypothèses ?
00:10:52D'ailleurs quand on suit le discours, les paroles des gens qui comptent dans l'administration américaine,
00:10:58qu'on a identifié comme étant les gens qui pouvaient compter, influer,
00:11:02emporter des décisions auprès de Donald Trump, à quoi est-ce qu'on s'attend demain ?
00:11:08Objectivement, par rapport aux personnes qu'on puisse exprimer,
00:11:12aux bruits de couloir qu'on a pu avoir, on a à peu près tous les scénarios sur la table aujourd'hui.
00:11:16Il n'y a pas vraiment quelque chose qui prend le lead.
00:11:19On sait quelles sont les questions.
00:11:21Est-ce qu'on s'alignera vraiment sur les taux pratiqués par chaque pays ?
00:11:25Ou est-ce que ce sera un taux un peu planché pour différentes catégories de pays ?
00:11:29Je précise juste, le commissaire européen en commerce,
00:11:32la semaine dernière il a fait une tournée US, je crois qu'il était en Chine également,
00:11:37en assumant l'hypothèse qu'il y aurait 20% de tarifs supplémentaires sur les produits européens importés.
00:11:42C'est ce qu'il a ramené de Washington.
00:11:44Ce qui pour le coup n'irait pas spécialement dans le sens de tarifs réciproques.
00:11:48Ce n'est pas du tout le taux qui est pratiqué par l'Europe sur les importations américaines.
00:11:53C'est quoi nous ? L'ordre de 2,5 ? C'est ça en moyenne ?
00:11:55Ce n'est pas ça, autour de 3.
00:11:57Ce n'est pas très éloigné.
00:11:59D'ailleurs, si les Etats-Unis s'alignent juste sur ce qui est pratiqué par les autres pays,
00:12:04c'est un peu embêtant pour certains émergents, plutôt autour de 10.
00:12:07Pour les pays développés, en réalité, en moyenne, ça ne change quasiment rien.
00:12:11Est-ce qu'on sera sur ça ? Auquel cas c'est un peu bénin ?
00:12:14Ou est-ce qu'on sera justement sur des paliers un peu supérieurs ?
00:12:16Est-ce qu'on prendra en compte la TVA ou pas ?
00:12:18C'est quand même ça la grosse question.
00:12:19Parce qu'en fait, c'est ça qui pourrait expliquer les 20% aux Etats-Unis,
00:12:22c'est qu'on prenne en compte intégralement la TVA.
00:12:24Sont vendues beaucoup la TVA.
00:12:26Mais qui n'est pas un problème concurrentiel, que ça touche également les produits européens.
00:12:31Et puis après, ça sera évidemment, comme c'était rappelé avant, la durabilité.
00:12:35Est-ce qu'il y aura des marges de négociation ou pas ?
00:12:37Aujourd'hui, j'ai l'impression que tous les scénarios sont sur la table.
00:12:40Ce qui est sûr en revanche, et là je pense qu'on est tous d'accord sur ça,
00:12:43c'est qu'une chose qui se dégage, c'est qu'il y a une vraie volonté d'imposer ces tarifs,
00:12:48éventuellement négocier après, mais de négocier avec des tarifs qui sont en place.
00:12:53Et parce qu'il y a une conviction, au moins dans une partie de l'administration Trump,
00:12:57que c'est la voie un peu sacrée pour ramener de l'argent dans les caisses du trésor américain
00:13:04et que c'est ça qui permettra de financer des baisses de taxes sur les entreprises,
00:13:09ensuite des baisses de taxes sur les ménages, etc.
00:13:11Donc, ce qui me semble en tout cas certain, même si c'est le détail, on verra ce qui sera annoncé,
00:13:16c'est qu'il y aura quelque chose de mis en place et qu'à mon avis, ce sera...
00:13:20Et qu'il en restera quelque chose.
00:13:22Mais comme finalement, il en reste quelque chose du Mexique et du Canada,
00:13:25il y a eu des choses qui ont été postponées, qui ont été plus ou moins négociées,
00:13:29mais il y a quand même 50% à peu près du volume d'importation du Mexique
00:13:33et grosso modo deux tiers pour le Canada, où les droits de douane sont en place.
00:13:39Même en intégrant les produits exemptés qui font partie de l'accord de négociations nord-américain.
00:13:44Les 20% sur la Chine sont encore là.
00:13:46C'est un peu ça d'ailleurs qui est nouveau avec Trump,
00:13:49c'est que là, ce n'est pas juste on met en place, on négocie puis on enlève,
00:13:52c'est on met en place, on postpone, mais il y a une partie qui reste.
00:13:55Et je pense que ce sera exactement la même chose avec ce qui sera annoncé demain.
00:13:58Et ça peut marcher ?
00:14:00On peut trouver un équilibre pour financer ne serait-ce que la prolongation des baisses d'impôts, j'entends,
00:14:07qui sera l'autre grand sujet sans doute avant les élections de mi-mandat.
00:14:11Ce sera peut-être le sweetener, l'adoucisseur que Trump veut réussir à mettre en place
00:14:15avant les élections de mi-mandat.
00:14:16Ça peut coïncider, correspondre ou on est loin en termes d'ordre de grandeur ?
00:14:21Théoriquement, à volume constant, en prenant en compte un peu la pression et tout,
00:14:26on peut se dire que théoriquement, ça peut presque un peu matcher, presque,
00:14:29parce qu'en réalité ça ne matcherait pas complètement.
00:14:31Mais ça peut presque un peu matcher, sauf que ces tarifs sont en place,
00:14:35ça ne sera pas à volume constant, c'est évidemment pas possible.
00:14:38Donc ça affectera la demande, on en parlera probablement sur le consommateur,
00:14:43ce que ça peut signifier pour la demande des ménages.
00:14:45Mais il y aura de la perte en ligne au fur et à mesure ?
00:14:47Il y aura de toute façon de la perte en volume,
00:14:49en plus il y aura des choses qui seront compensées peut-être par des effets de l'ISO.
00:14:52Donc en réalité, non, ça ne peut pas être la source de financement de baisse de taxes massives.
00:14:58Le problème c'est que ça semble être une croyance très ancrée dans une partie de l'administration américaine.
00:15:01Ils ont la conviction, effectivement, comme ils ont la conviction,
00:15:04que les tarifs sont payés par les entreprises qui exportent vers les Etats-Unis.
00:15:08Alors, ils peuvent prendre sur leur marge.
00:15:10Ce sera une des questions aussi de voir comment les entreprises réagissent face à ces barrières tarifaires.
00:15:15Ce sont des entreprises américaines.
00:15:17Oui, oui, oui.
00:15:19François, la question des tarifs, effectivement, on aura peut-être des éclaircissements demain.
00:15:24Le marché s'est préparé un peu, beaucoup, un choc important, minime ?
00:15:30Alors, il y a beaucoup de signaux pour dire que le marché s'est préparé.
00:15:33Il suffit de regarder ce qui s'est passé au cours du mois dernier.
00:15:35C'est vrai que sur les tarifs, je vois ma vision a totalement changé en l'espace d'un mois et demi.
00:15:41Au moment de l'élection, on se dit qu'on va utiliser les tarifs pour avoir des négociations géopolitiques,
00:15:46pour avoir de l'influence, pour essayer d'obtenir des deals à la manière de Donald Trump.
00:15:52Et après, quand on se penche sur l'accord de gouvernement auprès des Républicains,
00:15:55on a un package avec de la croissance économique qui, sur 10 ans, devrait amener à peu près 2600 milliards.
00:16:02On a des économies, celles qui sont mises entre les mains de notre Elon Musk,
00:16:09True Vision, si il en est, à hauteur à peu près de 2000 milliards.
00:16:13Ça fait un paquet d'économies de 2600 milliards.
00:16:16C'est l'objectif, oui.
00:16:18Et en face de ça, vous avez des promesses de baisse d'impôts qui sont difficilement tenables
00:16:22et donc qui rendent obligatoire, en fait, pour Trump, l'idée de collecter à peu près 200 milliards par an de tarifs.
00:16:31Et ça, c'est quelque chose que je n'avais pas mesuré dans sa pleine mesure.
00:16:35Mais vous n'êtes pas le seul, François.
00:16:37Parce que, tout simplement, on était habitué à la version 1 de Trump, à l'époque, dans Twitter.
00:16:42Et on a une deuxième version qui a changé, quand même, de braquer sur ces sujets-là.
00:16:46Et je partage l'idée qu'on atteint, je pense, en cette veille du Libération Day, le pic des incertitudes.
00:16:56Et je pense, en tout cas j'espère, qu'on aura un petit soulagement.
00:17:00Tout simplement parce que j'ose espérer que ces tarifs ne soient pas déraisonnables en termes de niveau vis-à-vis des partenaires, notamment européens.
00:17:08Un point qui a été relevé, je le cite, par un de vos confrères, Gilles Moix, chef économiste d'AXA,
00:17:15qui s'exprimait notamment après le papier de Stephen Myron, la doctrine Myron, etc.
00:17:20Avant même de parler du fond, il constate le changement d'état d'esprit des personnes qui entourent Trump.
00:17:27Par rapport à la version 1, on avait Steve Mnuchin, Gary Cohn, qui étaient des banquiers bontains, Goldman Sachs.
00:17:34On est là pour faire des deals, on est là pour faire du M&A.
00:17:37Là, c'est des gérants de hedge funds.
00:17:39Scott Besson, Stephen Myron, ils sont passés par la gestion de hedge funds avec des succès dans leur carrière.
00:17:45Un gérant de hedge funds, vous le savez aussi bien que moi, il prend beaucoup de risques.
00:17:48Il peut sauter facilement à la fin de la journée, mais c'est aussi quelqu'un qui est convaincu qu'il peut gagner de l'argent contre le marché.
00:17:55C'est Soros, la Banque d'Angleterre, etc.
00:17:58Avec des convictions fortes, on peut aussi gagner beaucoup si on est capable de tenir des positions dans un marché qui ne serait pas forcément dans votre sens.
00:18:11Donc ça marche un temps, mais ces gens-là ont gagné beaucoup d'argent en tenant des positions contrariantes
00:18:15et en ayant des convictions contrariantes face au marché et face à l'ensemble des investisseurs.
00:18:19On est assez habitué à prendre quelques positions contrariantes.
00:18:22Oui, j'entends.
00:18:24Ce que je veux dire qui est intéressant, c'est que...
00:18:26C'est un état d'esprit différent.
00:18:28On a un retour quand même, de la part des pays qui font l'objet de ces tarifs, d'une violence que je n'imaginais même pas.
00:18:36On a entendu le Premier ministre canadien s'exprimer.
00:18:39C'est un changement de paradigme, là aussi, dans la façon de répondre.
00:18:44C'est un vrai coup de canif dans la relation.
00:18:46On a changé de braquet. Ce n'est plus une discussion commerciale.
00:18:49Et on a vraiment changé de braquet dans les relations.
00:18:52Est-ce que c'est une élastique qui peut continuer à se tendre ?
00:18:57Avec des phénomènes de boycott aussi.
00:18:59Moins de vols du Canada vers les Etats-Unis.
00:19:03Dans les supermarchés américains, on met bien en avant que c'est du made in America et qu'il y a du made in Canada.
00:19:09En Europe, vous voyez aujourd'hui, par exemple, des alternatives à Microsoft Office qui ont un succès qu'ils n'ont jamais connu jusque-là.
00:19:18Et c'est des téléchargements qui se multiplient par milliers et par milliers, alors que c'était des choses qui étaient plutôt confidentielles jusqu'alors.
00:19:24Ça veut dire que ces réactions-là, elles arrivent peu ou prou dans tous les pays qui sont aujourd'hui sous le feu des critiques de l'administration Trump.
00:19:32Clairement, je pense, en tout cas j'espère, pour terminer là-dessus, que demain on verra le chiffre.
00:19:38Et que ce chiffre sera plutôt de nature à nous soulager par rapport à ces craintes qui sont un peu irrationnelles.
00:19:45Le marché ne déteste rien moins que l'incertitude. Là, on est en plein dedans.
00:19:49Effectivement. Est-ce qu'on dépasse un pic d'incertitude de ce point de vue-là ?
00:19:53Donald Trump, il y a une semaine, je crois, avait eu cette déclaration sur l'idée d'une forme d'indulgence.
00:19:58Vous verrez, les tarifs réciproques seront plus indulgents que ce que vous imaginez.
00:20:03Les impacts boursiers, lorsqu'on les regarde, ils sont quand même d'une ampleur absolument historique.
00:20:08Sur des segments, j'ai quelques idées comme ça qui viennent en tête sur les valeurs françaises.
00:20:13Mais on parlait des vins espiritueux. Si vous regardez le parcours boursier de Pernod Ricard depuis un an,
00:20:18on a un titre qui a été plus que divisé par deux sous l'anticipation de ces menaces essentiellement.
00:20:26Vincent, il y a aussi la grande interrogation, la grande incertitude sur la manière dont les partenaires ou ennemis commerciaux vont réagir.
00:20:35Ursula von der Leyen dit aujourd'hui que l'Europe négociera dans une position de force face aux Américains.
00:20:43Mario Draghi a, il y a quelques jours, posé ouvertement la question. Il faut vraiment se demander, est-ce qu'on répond ou pas ?
00:20:54C'est une vraie question, c'est un vrai sujet. Quelle est la meilleure manière de répondre ?
00:20:59Je crois que c'est compliqué, j'imagine, Vincent.
00:21:02Je crois que l'Europe reprend le modèle, le template de 2018.
00:21:08Là, c'est plus grave, plus sérieux, mais effectivement, il y a pas mal de débats, de discussions sur la stratégie, sur la réponse,
00:21:20avec certains désaccords au sein de l'Union européenne.
00:21:24L'Allemagne, qui manifestement est une grande puissance exportatrice,
00:21:29est plutôt favorable à une réponse mesurée pour ne pas entrer dans une escalade qui serait très coûteuse.
00:21:38La France est un peu plus dure. Je crois que l'Europe se prépare.
00:21:42Madame Lagarde a témoigné devant le Parlement.
00:21:44Elle disait que des tarifs des droits de douane de 25% impliqueraient un choc négatif de croissance de 0,3 points de PIB.
00:21:55Mais avec une réponse dure de l'Europe, ça pourrait être 0,5 points.
00:21:59Je pense que ces estimations sont assez conservatrices, parce qu'il y a également un choc de confiance qui est très négatif.
00:22:05Donc le risque sur la croissance est clairement très significatif.
00:22:09Je pense que l'Europe a des leviers, mais entend utiliser ces leviers pour négocier.
00:22:15En l'occurrence, ces leviers, c'est d'abord les achats d'armement,
00:22:19parce que même si on veut construire une défense plus souveraine, plus autonome, plus indépendante,
00:22:23à court terme, on va devoir acheter américain.
00:22:26Il y a également l'énergie, avec le gaz liquéfié en particulier.
00:22:32On a également tout ce qui est digital, les services digitales, la banque.
00:22:39Les services sont très excédentaires vis-à-vis de l'Europe.
00:22:43Voilà, on a des secteurs sur lesquels les Américains sont clairement très dominants,
00:22:48avec notamment au niveau des banques, une situation oligopolistique aux Etats-Unis,
00:22:52qui leur confère des marges très importantes et qui leur permettent d'attaquer le marché européen.
00:22:59Donc là, il y a une possibilité de réponse.
00:23:03Et puis plus généralement, l'Europe peut également se repositionner dans le concert international
00:23:11et essayer de développer des relations commerciales avec d'autres pays.
00:23:14Là, on parle du Mercosur, on parle de la Suisse.
00:23:18Trump a accéléré ce mouvement de reprise, on l'a vu en Asie, spectaculaire.
00:23:25Chine, Japon, Corée, Australie sont prêts à réactiver des programmes de libre-échange, etc.
00:23:31Ça va être une réponse du monde face à Trump ?
00:23:35Manifestement, une diversification des débouchés commerciaux.
00:23:39On sait que le marché américain est très important.
00:23:43Mais il va falloir trouver des alternatives.
00:23:46Le risque pour les Etats-Unis, c'est quand même d'être moins dominants dans ce concert international
00:23:52et de laisser les autres développer des relations.
00:23:55Donc je pense que l'Europe a des armes à faire valoir, pourra négocier.
00:24:00Je crains que l'annonce de demain soit quand même assez douloureuse.
00:24:06Je pense qu'ils vont essayer de taper assez fort.
00:24:09Mais cela ouvrira encore une fois la voie à des négociations.
00:24:13Les nouvelles ne seront pas bonnes, mais on aura passé ce pic d'incertitude
00:24:18et on entrera dans une période de négociations.
00:24:20Avec de possibles bonnes surprises à l'issue de ces négociations.
00:24:25Sur le plan des banques centrales, qu'est-ce que tout ça peut impliquer ?
00:24:30Il y a évidemment la partie tarifaire et la course de l'économie telle qu'on la mesure aujourd'hui.
00:24:37Sur l'économie américaine, le coup de balancier est quand même très très violent.
00:24:44Ne serait-ce que dans les enquêtes, dans les enquêtes de sentiments, de morale.
00:24:48Je pense que beaucoup de gens sont pris à revers par la conduite de la politique par Trump depuis 70 jours maintenant.
00:24:55Est-ce que ça met en péril la réalité de l'économie américaine ?
00:25:00La réalité de l'économie américaine, probablement.
00:25:04On a une économie américaine qui a été depuis deux ans un petit peu stratosphérique, en tout cas en apesanteur.
00:25:11Liée d'une part à la consommation, d'autre part à la dépense publique, pour ne pas l'oublier quand même.
00:25:15Cette année, la dépense publique, il ne faut pas trop anticiper ce que peut faire Moscou.
00:25:20En réalité, je pense qu'en économie budgétaire, ce ne sera pas si fort que ça.
00:25:23Mais l'impulsion budgétaire risque d'être marginalement négative.
00:25:26Et surtout la consommation, elle risque d'être affectée.
00:25:30On a parlé des enquêtes de sentiment des consommateurs du Michigan, du Confluence Board.
00:25:34C'est quand même très mal orienté, avec deux craintes principales.
00:25:38Une crainte sur l'emploi qui est très claire.
00:25:40On commence à voir quand même des chiffres d'emploi qui à nouveau se dégradent.
00:25:43On avait eu un petit soulagement sur novembre-décembre avec un petit peu d'amélioration du marché du travail.
00:25:49Puis là, on voit qu'on repart sur des tendances un peu plus mauvaises.
00:25:52On verra le rapport emploi vendredi.
00:25:54Et puis une deuxième inquiétude qui est très claire sur l'inflation.
00:25:57Donc moins d'emplois, plus d'inflation.
00:25:59C'est un peu ça le schéma auquel on se prépare.
00:26:01En tout cas, plutôt que plus d'inflation, je parlerais plutôt simplement de prix plus élevés.
00:26:07Parce qu'en fait, je pense que le sujet il est là.
00:26:09Et d'ailleurs, c'est un peu ça qu'a voulu dire la Fed quand Jean Poel nous a dit,
00:26:14il a repris ce terme de transitoire,
00:26:16qui n'a pas vraiment porté chance à la Fed la dernière fois qu'il l'en utilisait.
00:26:19Mais on comprend l'idée, ce qui est assez logique.
00:26:22Parce qu'en fait, une hausse de tarifs, presque assimilable à une hausse de taxes ou à une hausse de TVA,
00:26:26ça a un effet haussier directement sur les prix, en tout cas s'ils sont passés aux consommateurs.
00:26:31Mais ça n'a a priori pas d'effet d'entraînement,
00:26:34parce que ça ne vient pas d'un déséquilibre offre-demande.
00:26:36C'est un changement de taxes.
00:26:38Donc c'est par nature normalement pas durable.
00:26:42Et le problème qu'on a en face, c'est qu'on a un consommateur dont le moral a énormément baissé,
00:26:48qui en termes de réserve d'épargne, mis à part le top décide de la population, n'a plus rien.
00:26:54Il y avait une enquête de la FED de New York il y a deux semaines.
00:26:58Parmi toutes les questions qui sont posées, il y a la question de savoir
00:27:01si les ménages sont capables de faire face demain à une dépense imprévue de 2000 dollars.
00:27:06On est au plus bas niveau depuis le début de l'enquête.
00:27:08En fait, il n'y a plus de réserve chez les ménages.
00:27:10Il y a une inquiétude sur l'emploi, donc sur les revenus du travail.
00:27:14Si à ça, on ajoute un choc haussier sur les prix, la mécanique est simple.
00:27:18Ça va casser la demande, donc casser la croissance américaine.
00:27:21Et ceci dit, par ricochet, casser aussi un peu le risque de spirale inflationniste.
00:27:25Parce que si on a une hausse des prix et que ça casse la demande,
00:27:27généralement, ce n'est pas comme ça que se met en place une boucle inflationniste.
00:27:31Je ne suis pas très inquiet sur la partie inflation.
00:27:34Beaucoup plus sur la partie croissance.
00:27:36En tout cas, dans ce qui est ressorti du dernier discours de la FED,
00:27:39en tout cas de Jérôme Powell, je pense que c'est un peu l'inquiétude qu'a aussi la FED.
00:27:43Et le marché reprise d'ailleurs quelques baisses de taux ?
00:27:46On est un peu au-dessus de 3 d'ici la fin de l'année.
00:27:49Donc on partait de 1 et quelques au début de l'année.
00:27:53Entre 1 et 2 et on est plutôt entre 2 et 3.
00:27:57Donc il y a un chiffre, à mon avis, encore un peu entre 2.
00:28:03Parce que soit tout se passera bien, on aura 2 baisses de taux,
00:28:06soit tout ne se passera pas bien du tout et on aura à mon avis plus que 3.
00:28:09Mais en tout cas, on voit qu'on se concentre beaucoup plus sur ce côté croissance
00:28:14que sur ce côté inflation.
00:28:16Les publications du Michigan et autres ne font plus du tout réagir les taux à la hausse.
00:28:20La composante prix payé de l'ISM n'a pas du tout fait réagir à la hausse.
00:28:24L'inquiétude, elle est sur la croissance, sur la consommation.
00:28:28On verra, ce sera intéressant de voir le comportement des entreprises américaines
00:28:31dans les secteurs concernés par les tarifs.
00:28:33Je crois que c'est la fête de Richmond qui demande aux entreprises
00:28:35qu'est-ce que vous faites si demain, effectivement, les prix entrants augmentent ?
00:28:40Est-ce que vous répercutez un peu, beaucoup, pas du tout ?
00:28:43Il y a quand même une bonne majorité d'entreprises qui disent
00:28:45moi je passe, j'essaye de tout passer.
00:28:47On est encore dans cette logique de se dire
00:28:49je vais essayer de tout passer comme on l'a fait pendant le premier choc inflationniste.
00:28:53Elles ont encore ce pouvoir d'amplification des prix, les entreprises, là aujourd'hui ou pas ?
00:28:57Peut-être pas toutes.
00:28:59Les secteurs sont à discriminer.
00:29:01Je dois dire qu'on voit en tout cas se creuser un certain nombre d'écarts
00:29:07dans les valorisations depuis maintenant un mois.
00:29:09On tient compte du fait, je pense, que la possibilité de passer des hausses de prix
00:29:14ne sera pas uniforme en fonction des différents types de dépenses dont on parle pour les ménages.
00:29:21Après, je trouve qu'on est encore une fois très enclin à anticiper la 128e récession des Etats-Unis en 2025.
00:29:33La 128e récession annoncée depuis maintenant 2020.
00:29:37Oui, je suis d'accord avec vous.
00:29:39Mais ça fait quand même très longtemps qu'il n'y a pas eu de récession aux Etats-Unis.
00:29:43Entendons-nous. Je ne veux pas dire qu'il n'y ait pas de respiration.
00:29:46Je dis simplement qu'on est en train, là, de constater simplement un ralentissement fort et puissant
00:29:52pour plein de raisons qui peuvent être et techniques de stockage,
00:29:55et liées à ces élections et à cette perte de visibilité pour les agents économiques,
00:30:00qu'il s'agisse des ménages d'ailleurs ou des entreprises.
00:30:03Pas toutes les entreprises.
00:30:05On a des plans d'investissement qui sont quand même encore extrêmement massifs dans la tech.
00:30:09Oui, mais même dans la tech, on est plus aussi...
00:30:13Enfin, je veux dire, on contient les ambitions.
00:30:16Microsoft va faire ses 80 milliards de capex cette année,
00:30:19mais Microsoft nous dit « je ne ferai pas autant l'an prochain, ce sera peut-être le pic ».
00:30:23Oui, écoutez, c'est une bonne idée de s'exprimer comme ça.
00:30:26Ça nous permet à nous de nous renforcer à nos comptes sur un truc qui me paraît revenu à des valeurs raisonnables.
00:30:31C'est pas l'idée de dire simplement que je ne suis pas dans un scénario pour 2025
00:30:38qui intègre une récession économique américaine,
00:30:41c'est-à-dire plus d'un trimestre de repris de l'activité économique.
00:30:44Je pense qu'il y a encore...
00:30:46On a peut-être perdu le « put » de Trump sur le marché,
00:30:50mais je crois qu'il y a encore Powell qui attend son heure pour, je pense, agir et communiquer au marché.
00:30:56On a un marché du travail qui, effectivement, s'est un petit peu rééquilibré.
00:31:00Enfin, on rêverait tous d'avoir les chiffres d'emploi qui sont connus aux Etats-Unis
00:31:06avec les statistiques de salaire qu'ils ont pu avoir depuis quelques années.
00:31:09Donc, il faut remettre les choses aussi un peu au milieu.
00:31:12L'Europe, en face de cela, est en train, économiquement en tout cas, de surprendre un peu favorablement.
00:31:18Ça, ça peut continuer ?
00:31:20On peut l'espérer, en tout cas.
00:31:22Cette idée-là que le monde réaccélère quand les Etats-Unis ralentissent, c'est une idée qui est valable encore ?
00:31:28Oui. Et puis, vous savez, quand on rentre dans une économie de guerre,
00:31:30on commence à faire des plans d'investissement, etc.
00:31:32On a quand même le sentiment qu'arrive un effet multiplicateur dans l'économie
00:31:36qui va jouer favorablement, en tout cas, pour une économie qui était plutôt à l'arrêt.
00:31:40Ça redonne un peu de visibilité et de confiance s'il en manquait.
00:31:46Et puis, on a le sentiment aussi que d'autres zones commencent à contribuer favorablement.
00:31:50Je pense à la Chine, par exemple, qui est plutôt dans une tendance de reprise.
00:31:56Ça fait maintenant un an du point de vue des marchés financiers.
00:31:58Ça fait, d'un point de vue de l'économie, un peu moins longtemps.
00:32:00Mais en tout cas, c'est devenu quelque chose qui contribue favorablement à la croissance économique mondiale.
00:32:06Et donc, je trouve qu'on est dans un contexte 2025 où, certes,
00:32:10on va pouvoir réviser peut-être un peu à la baisse la croissance mondiale, en dessous de 3 %,
00:32:14mais on n'est pas dans un scénario, pour l'instant, d'un atterrissage brutal des économies développées
00:32:20et des économies émergentes en 2025.
00:32:22Comment tient ce schéma, ce narratif, comme on dit, Vincent, d'un monde qui a décéléré pendant deux ans,
00:32:28quand les États-Unis, portés par cet exceptionalisme, croissaient au-delà de leur potentiel ?
00:32:34Et c'est vrai que 2025 était annoncé comme l'année d'une forme de rééquilibrage.
00:32:38On attendait déjà un ralentissement de l'économie américaine.
00:32:42Est-ce qu'il peut être plus brutal et jusqu'où ?
00:32:44Et est-ce que l'idée d'une reprise cyclique du reste du monde reste valable ?
00:32:48Je crois qu'en effet, on assiste à la fin, en tout cas à la pause, de l'exceptionalisme américain.
00:32:55Ça oui, donc une forme de reconvergence.
00:32:57Par contre, l'économie mondiale a toujours besoin du moteur américain pour poursuivre son rythme de croisière.
00:33:04C'est vrai qu'on a des nouvelles un peu meilleures en zone euro et en Chine.
00:33:08Ce qui me semble particulièrement encourageant en zone euro, c'est notamment le cycle du crédit qui semble repartir,
00:33:16crédit bancaire en particulier, qui est plutôt un indicateur précurseur qui suggère une amélioration de la conjoncture.
00:33:24Ceci dit, on a une croissance qui reste faible en zone euro.
00:33:30Et si on avait à subir un choc tarifaire commercial important, je pense que le choc de confiance serait quand même important.
00:33:36Donc oui, des nouvelles un peu meilleures, mais on a toujours besoin du moteur américain.
00:33:41Même chose en Chine où on voit qu'effectivement la réponse politique est un peu plus forte,
00:33:46notamment vis-à-vis du consommateur pour soutenir la consommation, vis-à-vis du secteur privé,
00:33:51et notamment du secteur de la tech, de l'innovation.
00:33:54Donc ça, c'est très encourageant.
00:33:56Mais voilà, là par contre, si on regarde l'impulsion de crédit, elle reste très faible.
00:34:01La masse monétaire également très déprimée.
00:34:04Ce sont quand même des indices qui nous disent que la reprise en Chine, si elle s'opère, va être très modérée.
00:34:11Donc on a besoin du moteur américain.
00:34:15Pour l'instant, en termes de fonction de réaction des banques centrales, les marchés sont très clairs.
00:34:21Le marché intègre un ralentissement global, notamment américain, mais un ralentissement global,
00:34:27alors qu'il voit l'inflation comme étant transitoire, y compris sur le marché de l'inflation.
00:34:31Vous voyez aux États-Unis, par exemple, les points morts d'inflation court terme qui sont tendus.
00:34:36Mais par contre, les points morts longs, qui avaient beaucoup monté à l'automne,
00:34:41donc c'était le fameux trait de Trump, depuis se stabilisent, voire reculent un peu.
00:34:46Donc les inquiétudes de moyens longs termes sur l'inflation ne sont pas en train d'augmenter.
00:34:50Donc le marché conclut que ce serait un choc d'offres temporaires, transitoires.
00:34:54Et dans ce cadre-là, la Fed n'hésiterait pas à baisser ses taux.
00:34:58Et c'est pour ça que le marché commence à intégrer davantage de baisses des taux de la part de la Fed,
00:35:03donc désormais 3 cette année.
00:35:05Et puis pour la BCE, la confiance augmente également,
00:35:08puisque le marché intègre maintenant plus de 2 baisses supplémentaires d'ici la fin de l'année.
00:35:13Donc la réaction du marché, la lecture du marché là-dessus est assez claire.
00:35:17Un choc commercial serait un choc d'offres impliquant une inflation temporaire
00:35:25et un choc négatif de croissance qui appellerait à une réaction des banques centrales.
00:35:29Le package allemand, combien il pèse dans cette histoire, Vincent ?
00:35:36On a compris que les effets d'une relance par les infrastructures, par les dépenses militaires,
00:35:41ça prendra peut-être du temps pour se voir dans les chiffres,
00:35:44mais il y a eu quand même un effet signal déjà.
00:35:47Et puis l'Allemagne va travailler à son prochain budget.
00:35:50Il peut y avoir aussi peut-être un peu d'accommodation budgétaire supplémentaire pour,
00:35:55je ne sais pas, le consommateur allemand par exemple.
00:36:00Ça compte beaucoup dans la résilience de l'Europe,
00:36:05puisque c'est un concept qui nous intéresse beaucoup aujourd'hui.
00:36:09Oui, je disais que le choc commercial pouvait coûter 0,5 euros le PIB,
00:36:13mais c'est vrai que ça peut être compensé par le tournant historique qu'on a en Allemagne
00:36:19sur la politique budgétaire.
00:36:21L'impact en 2025 pourrait être assez limité,
00:36:25probablement plus fort en 2026-2027.
00:36:28Mais oui, on estime que pour l'Allemagne,
00:36:30qui représente environ un tiers de l'économie de la zone euro,
00:36:34ça peut représenter un surplus de croissance de l'ordre de 1,5 point en cumulé
00:36:40sur 2025-2026-2027, voire plus.
00:36:45C'est quand même un facteur positif, un facteur de soutien.
00:36:50Mais je dirais que ça amortirait un peu un choc commercial violent,
00:36:56mais pour autant ça nous maintiendrait dans un mode de croissance plutôt modéré,
00:37:02plutôt assez mou.
00:37:03Si on regarde les choses du point de vue des marchés,
00:37:06avec les enseignements du premier trimestre en guérant,
00:37:10on a compris que beaucoup d'investisseurs,
00:37:12pour plein de raisons, il y avait Trump,
00:37:14mais avant Trump il y avait déjà des valorisations élevées
00:37:17sur un marché américain très concentré autour de la performance des Max Seven.
00:37:22Et donc sans doute le besoin de dérisquer un peu les portefeuilles
00:37:25de la part des investisseurs globaux.
00:37:27Trump a sans doute été un accélérateur de tout ça, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:37:31Mais bref, il y a eu quand même une recherche de diversification
00:37:35en dehors des Etats-Unis.
00:37:37Alors ça c'est vu dans les performances,
00:37:39je crois qu'on a 17 points d'écart en dollars
00:37:41entre le S&P 500 et le stock 600 sur un trimestre,
00:37:44ce qui est exceptionnel.
00:37:45La Chine a très bien fait également.
00:37:47Et puis il y a eu des flux.
00:37:48Il y a eu quand même un début de rotation de flux assez intense
00:37:53qui a accompagné ce mouvement-là.
00:37:55Dans quelle mesure est-ce que ces tendances-là
00:37:57peuvent se prolonger avec tout ce qu'on a dit autour ?
00:38:00Il y a deux choses.
00:38:02Il y a le relatif et l'absolu.
00:38:04Déjà sur les flux, en réalité,
00:38:06ça c'est un argument plutôt en faveur notamment de l'Europe,
00:38:08c'est qu'il y a un petit peu de redémarrage des flux.
00:38:11Mais après quand on regarde ce qu'on a décollecté depuis 2021,
00:38:14il y a beaucoup de place.
00:38:16Et notamment, c'est quelque chose qui est quand même assez intéressant,
00:38:18c'est que bien sûr on peut se dire
00:38:20les Américains vont racheter un peu d'Europe.
00:38:22Peut-être.
00:38:23Mais surtout les Européens pourraient racheter de l'Europe.
00:38:25La décollecte sur l'Europe,
00:38:29elle vient notamment des Européens ces dernières années.
00:38:31Qui ont acheté les US.
00:38:32Qui ont acheté les US et qui ont vendu l'Europe.
00:38:34Donc cette rotation-là, je pense qu'elle peut se poursuivre.
00:38:37Après, évidemment, si on a un scénario vraiment adverse,
00:38:40que les marchés américains continuent de baisser fortement,
00:38:43le découplage qu'on a eu en début d'année, on ne l'aura pas.
00:38:46Pour moi, il est terminé.
00:38:48On peut avoir un peu de surperformance dans la baisse,
00:38:51j'y crois assez, notamment peut-être avec un dollar
00:38:53qui continuera en plus à s'affaiblir
00:38:55sur un choc vraiment domestique américain.
00:38:58Ça, ça me paraît très possible.
00:39:00En revanche, la surperformance, elle peut continuer.
00:39:03Après, vraiment le découpling, ça, je n'y crois pas.
00:39:06Et la performance positive des actions européennes
00:39:09dans un contexte adverse où les actions américaines baisseraient,
00:39:12ça, ça me semble un problème.
00:39:14Mais la surperformance peut continuer sur l'Europe,
00:39:17sans doute un peu sur la Chine également.
00:39:19Aussi parce que ça rejoint l'idée des flux.
00:39:23Mais globalement, que ce soit les valorisations ou le positionnement,
00:39:26oui, on a recorrigé.
00:39:28Mais on est toujours très, très loin d'être à des niveaux
00:39:31où les marchés d'actions américains sont ne serait-ce que médiants
00:39:34et où le positionnement s'est rééquilibré
00:39:37au niveau des investisseurs globaux entre États-Unis et le reste du monde.
00:39:41Et notamment, en fait, sur tous les investisseurs hors États-Unis.
00:39:45Parce que ce que je disais en Europe, c'est vrai aussi pour les investisseurs asiatiques.
00:39:49Notamment, on avait un exemple récent au Corée.
00:39:51Jamais les Coréens ont eu autant d'actions américaines en portefeuille.
00:39:54Je pense que c'est à peu près vrai pour toutes les zones géographiques.
00:39:57C'est déjà un mouvement de rapatriement de capitaux, d'une certaine manière.
00:40:00C'est un mouvement de rapatriement ou au moins de réorientation.
00:40:02Alors qu'un investisseur non américain a a priori un petit peu moins d'affect
00:40:06à dire, là, il y a trop d'incertitudes aux États-Unis, on rapatrie un peu ailleurs.
00:40:12Donc là, je pense que la surperformance peut continuer des autres zones
00:40:18par rapport aux États-Unis.
00:40:20La direction des marchés, ça, ça dépendra énormément
00:40:23à la fois des annonces de Trump et de ce qui se passera après.
00:40:28Parce qu'il y a le 2 avril, mais il peut y avoir plein d'autres choses.
00:40:31On a eu un nouveau concept ces derniers jours,
00:40:34qu'elles sont des tarifs secondaires comme menace à ceux qui importent
00:40:37des choses venant de pays qui ne sont pas liés à l'État-Unis.
00:40:41Donc il peut se passer encore pas beaucoup de choses.
00:40:45Et puis après, il y aura les conséquences de tout ça,
00:40:47on a commencé à en parler, sur l'économie américaine.
00:40:49Est-ce qu'on aura simplement un petit ralentissement
00:40:52ou quelqu'un, ce n'est pas forcément très grave,
00:40:54ou est-ce qu'on aura quelque chose de plus sérieux ?
00:40:56Même si à la limite, on n'a pas quelque chose
00:40:58de vraiment très méchant sur la croissance,
00:41:00compte tenu des valorisations qu'on a encore aujourd'hui,
00:41:03il y a de la place pour du directing encore supplémentaire.
00:41:05– Oui, j'entends.
00:41:06Bon, est-ce qu'on peut poursuivre sur la lignée du premier trimestre ?
00:41:10François ?
00:41:11– Sur les marchés, j'ai deux zones qui me paraissent intéressantes,
00:41:15ou deux constats.
00:41:17On se creusait un peu la tête en fin d'année dernière
00:41:20pour garder des actions américaines avec les niveaux de valorisation
00:41:22qu'on avait atteints.
00:41:24Et on avait un peu d'ETF en portefeuille
00:41:26pour avoir un peu de gestion passive.
00:41:29C'est quelque chose qui est beaucoup regardé aujourd'hui par les clients
00:41:31quand ils regardent les frais de la gestion.
00:41:34On a utilisé un instrument qui est écoupondéré,
00:41:37le S&P 500 écoupondéré.
00:41:39On a été impressionné de l'écart de performance que cet instrument…
00:41:42– La résilience que ça apportait dans un portefeuille US.
00:41:44– Bien sûr, quasiment 10 points d'écart.
00:41:46C'est intéressant parce que ça montre bien
00:41:48que la correction s'est faite par les excès,
00:41:50et ça c'est plutôt rassurant.
00:41:52C'est vraiment un marché qui appure une situation
00:41:57qui était à mon sens d'exception.
00:42:00Pour la petite histoire, on a fait le chemin inverse il y a quelques jours.
00:42:04C'est juste pour dire qu'on est revenu sur le S&P et sur les investissements…
00:42:08– Déjà un point d'entrée.
00:42:10– En considérant que c'est normalisé,
00:42:12donc pour nous on reprend l'ETF normal
00:42:15et on encaisse ces 10 points d'écart avec plutôt de la satisfaction.
00:42:19Le deuxième point c'est que quand on regarde côté européen,
00:42:21la disparité de performance elle est incroyable.
00:42:25On a dans notre maison historiquement une gestion plutôt dividend value
00:42:29qui caracole avec des performances à deux chiffres et au-dessus.
00:42:32Et des gérants qui sourient tous les matins quand ils arrivent au travail.
00:42:35– Merci les banques.
00:42:36– Merci les banques, merci l'énergie,
00:42:39on a quelque chose qui fonctionne pas mal.
00:42:42L'autre point c'est qu'on a des gérants croissance, des vrais,
00:42:46qui cherchent vraiment des entreprises capables de générer
00:42:48de la croissance à deux chiffres,
00:42:50deux bénéfices et deux chiffres d'affaires chaque année,
00:42:52indépendamment du cycle.
00:42:53Et là, on a un marché européen qui sanctionne d'une manière incroyable,
00:42:59peut-être la hausse des taux que nous avons connue
00:43:02avec la marge d'escalier liée aux annonces allemandes,
00:43:05mais globalement on a vraiment, pour moi,
00:43:08quelque chose qui vient d'effacer plusieurs années de performance.
00:43:11– C'est les ASML, les nouveaux Nordisk, etc.
00:43:14Qui étaient des darlings il y a encore 6-9 mois.
00:43:17– Qui se posent la question de revenir gentiment sur des valeurs comme ça.
00:43:21En l'occurrence, j'avais un comité d'investissement ce matin,
00:43:24et plutôt que d'aller renforcer aveuglément des indices
00:43:29pour remettre nos allocations à l'équerre de ce que l'on souhaitait,
00:43:32on est allé chercher des fonds de croissance,
00:43:34et donc on a fait un investissement par style,
00:43:37pour simplement montrer qu'on trouvait que les valorisations en multiple
00:43:42sont toujours élevées, le PER des valeurs de croissance restera élevé,
00:43:45mais si on le corrige de la croissance embarquée, de la visibilité,
00:43:48ce n'est pas toujours des niveaux qui sont insoutenables.
00:43:50Alors je parlais de Microsoft aux États-Unis,
00:43:52mais on a de très très belles valeurs européennes qui ont corrigé,
00:43:55alors qu'elles sont sur des tendances de fond extrêmement porteuses,
00:43:58et même si les multiples restent élevées,
00:44:00je pense que ce sont des points qui peuvent être intéressants à regarder.
00:44:02– Novo, ça a dû perdre 50% effectivement par rapport au pic de l'été,
00:44:06et c'est ça, avec des perspectives qui ont peut-être évolué,
00:44:09mais à la marge, les perspectives de croissance de bénéfices chez Novo,
00:44:14ils ont peut-être été un peu réajustés à la baisse,
00:44:16mais ils n'ont pas fondamentalement changé non plus.
00:44:18– Il y a toujours un milliard de cent millions d'obèses
00:44:20qui vont avoir besoin de molécules pour se traiter avant fin de vie.
00:44:23– Vincent, stratégie d'investissement pour entamer ce nouveau trimestre,
00:44:27avec encore une fois les enseignements du premier trimestre derrière nous ?
00:44:30– Alors dans la correction récente, on n'a pas non plus vu de panique,
00:44:33même si on a vu un assainissement très clair du positionnement
00:44:37des investisseurs et des valorisations,
00:44:41mais on commence à voir quand même là qu'on est rentré,
00:44:44si on regarde les corrélations actions-obligations,
00:44:47on a une corrélation négative entre les prix des obligations et des actions
00:44:50qui nous dit quand même qu'on est clairement rentré dans un mode « risk off, risk on »,
00:44:55donc le marché traite beaucoup sur les questions de confiance.
00:45:00Nous, on a tendance à penser qu'effectivement,
00:45:02demain c'est un pic d'incertitude et que le repli des actions
00:45:07représentera une opportunité d'achat,
00:45:09avec toujours à court terme une préférence pour l'Europe vis-à-vis des États-Unis,
00:45:14mais c'est vrai qu'on est inquiet parce que notre hypothèse centrale
00:45:18selon laquelle Trump ne peut pas taper trop fort sur les chocs d'offres négatifs,
00:45:23cette hypothèse est quand même mise en question.
00:45:26– Allez, preuve !
00:45:27– Voilà, sur l'obligataire, les rendements américains reculent,
00:45:30ça c'est quelque chose qu'on a plutôt bien vu,
00:45:33je pense qu'il y a encore un peu de place à la baisse,
00:45:35en tout cas tant que les inquiétudes sur la croissance subsistent,
00:45:38au-delà, je pense qu'un autre thème plus tard cette année,
00:45:42mais ça va venir assez vite, ce sera la politique budgétaire américaine,
00:45:46et notamment ces baisses d'impôts qui aujourd'hui ne sont pas financées.
00:45:49Malgré tout ce qu'on entend sur DOJ et les baisses de dépenses,
00:45:54la réalité est que pour l'instant, le succès de cette opération
00:45:59est quand même très mitigé et que les baisses d'impôts ne sont pas financées
00:46:03et ne seront pas financées par les tarifs douaniers.
00:46:07Donc des inquiétudes quand même à moyen terme
00:46:10sur la trajectoire du déficit et de la dette américaine
00:46:13qui vont quand même limiter la baisse des rendements.
00:46:17Je pense que pour l'instant, ce qui domine, c'est les inquiétudes sur la croissance
00:46:20et qu'il y a encore un peu de place à la baisse,
00:46:22mais cette trajectoire budgétaire et de la dette va limiter,
00:46:26va mettre un plancher sur ces programmes américains.
00:46:30– Une prime de risque qui s'installe quand même sur ce sujet-là,
00:46:33avec une majorité très fine, on le rappelle pour Les Républicains,
00:46:35la chambre est de représentants et deux sièges de représentants
00:46:37d'ailleurs qui sont en jeu aujourd'hui en Floride
00:46:40et ce sont des élections importantes pour la suite
00:46:43et notamment les questions fiscales et budgétaires.
00:46:45Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été avec nous
00:46:47dans Planète Marché ce soir.
00:46:48Vincent Chegneau, directeur de la recherche de General Investments,
00:46:51François Chollet, président de Montségur Finance et Enguerrand Arthas,
00:46:54stratégiste macro à la financière de l'échiquier.
00:46:56Générique
00:47:06– Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:47:09Le thème ce soir, c'est celui des obligations convertibles.
00:47:12Nous en parlons avec un spécialiste, gérant et responsable
00:47:15de l'organisation convertible chez Lombard Audi AIM,
00:47:17à mes côtés en plateau, Arnaud Guernat.
00:47:19Bonsoir Arnaud.
00:47:20– Bonsoir Guédouard.
00:47:21– Merci beaucoup d'être là, ravi de vous retrouver pour parler de cette classe d'actifs.
00:47:25Alors, qui fait le pont entre deux univers ?
00:47:27C'est toujours comme ça qu'on raconte un peu l'histoire des obligations convertibles.
00:47:30On présentait ça comme un produit qui permet à la fois d'avoir une sécurité
00:47:36ou une forme de sécurité obligataire, tout en ayant un petit kicker
00:47:40et une option, une optionnalité, une exposition à la partie action également d'un émetteur.
00:47:45– Exact, et je trouve que ça fait toute sa place dans la certitude qu'on connaît aujourd'hui.
00:47:50J'ai vu vos intervenants aussi venir vous sortir.
00:47:53– Il y a une nuance d'inquiétude.
00:47:55Il y en a qui sont un peu moins inquiets que d'autres,
00:47:57mais globalement tout le monde est un peu prudent.
00:47:59– Je crois qu'il faut simplement admettre qu'on ne sait pas des fois.
00:48:03Et les obligations convertibles, les options de manière générale,
00:48:08aident à naitre bien en fait cette période d'incertitude.
00:48:11– Alors, avant de parler de l'intérêt des convertibles en 2025 dans le monde de Trump 2.0,
00:48:15un mot quand même de ce que cette classe d'actifs a rapporté en 2024.
00:48:19Le comportement de la classe d'actifs convertible sur une année comme 2024 ou 2023-2024,
00:48:25si vous voulez prendre les deux années ensemble,
00:48:27ou depuis 2022, ce qui vous intéresse en termes de séquences Arnaud.
00:48:31Comment s'est comportée cette classe d'actifs par rapport au reste des grandes classes d'actifs ?
00:48:36– Alors justement, c'est intéressant.
00:48:37Les obligations convertibles, ça marche déjà au niveau performance.
00:48:42Je vais vous donner quelques chiffres.
00:48:44Sur 20 ans, ça rapporte à peu près 50% la performance des actions globales,
00:48:52avec un tiers de la volatilité.
00:48:54La volatilité, c'est une mesure du risque.
00:48:56Donc avec beaucoup moins de risque que le marché d'action.
00:48:58Maintenant, si on regarde sur l'année dernière qui s'est écoulée,
00:49:00donc jusqu'à une semaine, sur un an c'est 8,5%.
00:49:05Ce qui veut dire que ça a permis, donc notre fonds a fait 8,5%,
00:49:08ce qui a permis d'avoir une performance qui est supérieure à celle du marché d'action
00:49:12et aussi des stratégies obligataires qui ont fait entre 4 et 7 en fonction du risque obligataire.
00:49:18La Chine, on a un fonds aussi asiatique,
00:49:20donc vous avez les obligations convertibles globales,
00:49:23mais j'entendais vos interlocuteurs avant qui parlaient aussi de la Chine.
00:49:27La Chine, notre fonds a fait un peu moins de 16% de performance sur un an,
00:49:32c'est-à-dire plus que le marché d'action, donc MSCI Asia,
00:49:36et deux fois plus que les stratégies obligataires sur cette région.
00:49:39Donc, ça marche et avec beaucoup moins de volatilité et de prise de risque.
00:49:43Pourquoi ?
00:49:44Alors en fait, c'est intéressant parce que le marché asiatique, en particulier l'année dernière, a beaucoup grossi.
00:49:50On a vu énormément d'émetteurs comme Alibaba, JD.com,
00:49:54qui sont venus sur le marché avec des tailles importantes.
00:49:56Et si vous regardez en fait la performance de ces émetteurs,
00:49:58qui sont un peu l'équivalent des 7 magnifiques en Asie.
00:50:00Ils sont complètement l'équivalent.
00:50:02On les a.
00:50:03Oui, bien sûr.
00:50:04Au moins en taille.
00:50:05En taille, exactement.
00:50:06Et les obligations convertibles en ont beaucoup.
00:50:09On a eu une très, très belle performance de ces noms.
00:50:14Encore une fois, la Chine, ça fait quelques mois qu'on a vu une politique
00:50:19qui est beaucoup plus en support de l'économie, du consommateur.
00:50:23Mais on sait que ça ne va pas forcément être une ligne droite.
00:50:25Il y a toujours des risques géopolitiques, les tarifs de main,
00:50:27on ne sait pas ce qui va se passer.
00:50:29Les convertibles, les obligations convertibles, vous permettent justement de passer ces périodes d'incertitude.
00:50:34Dans les caractéristiques des convertibles,
00:50:37qu'est-ce qui fait que c'est un produit intéressant dans un moment
00:50:41où les modèles des économistes nous montrent des niveaux d'incertitude jamais atteints ?
00:50:45Pourquoi c'est une classe d'actifs qui réagit bien dans ce genre de période, Arnaud ?
00:50:50Deux choses.
00:50:51De manière générale, c'est ce que vous avez dit au départ.
00:50:53C'est un produit qui est une obligation, d'où le nom.
00:50:56Ça vous donne la certitude des coupons et des remboursements.
00:51:00Mais ça contient aussi une option de conversion
00:51:02qui vous permet de transformer votre obligation en action.
00:51:05Ça vous donne la participation à la hausse tout en ayant une protection à la baisse.
00:51:11Par définition, dans les moments d'incertitude,
00:51:13ça aide d'avoir ce profil qui est un peu asymétrique à la hausse et à la baisse.
00:51:16Et puis, on a des choses qui sont un peu plus thématiques aujourd'hui,
00:51:19tactiques je dirais aussi.
00:51:21Aujourd'hui, on est payé.
00:51:24Les obligations convertibles vous paient pour être exposées sur le marché d'action.
00:51:28Il y a une valorisation qui a beaucoup baissé.
00:51:31C'est le rendement positif.
00:51:33Le rendement réel positif.
00:51:35Retrouvé. Enfin.
00:51:37Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait perdu.
00:51:39Aujourd'hui, vous êtes payé pour attendre.
00:51:42Et vous êtes payé pour être exposé et en même temps être protégé.
00:51:45C'est un premier point.
00:51:47Deuxièmement, naturellement,
00:51:49les obligations convertibles vous donnent de la diversification.
00:51:53On n'a pas les mêmes émetteurs que dans les stratégies oubliétaires.
00:51:56Vous avez des biais.
00:51:57Vous avez peut-être un peu plus d'Asie.
00:51:58Vous avez plus, par exemple, des producteurs d'électricité
00:52:00qui ont très bien marché depuis le début de l'année.
00:52:06On a des expositions qui sont différentes.
00:52:09Sur des thèmes aujourd'hui,
00:52:11qui sont des thèmes de croissance en particulier,
00:52:13qui sont intéressants.
00:52:14Encore une fois, c'est vrai que les valeurs de croissance,
00:52:16c'est un peu un point d'interrogation.
00:52:18Ce qui a bien marché, c'est le value dernièrement.
00:52:22Mais on est peut-être arrivé à des points de valorisation qui sont intéressants.
00:52:26Et les obligations convertibles...
00:52:28C'est une bonne manière de revenir sur des valeurs de croissance, par exemple.
00:52:30Exact.
00:52:31Ils ont traditionnellement des expositions sur des valeurs de croissance.
00:52:34C'est normal.
00:52:35Et en plus, liées à l'innovation.
00:52:37Simplement, ça permet d'aider à financer les différents paliers de développement.
00:52:42Donc, c'est normal qu'on en retrouve beaucoup.
00:52:44Et aujourd'hui, on a eu un marché, je dirais, primaire
00:52:48qui a été particulièrement important ces dernières années.
00:52:51La dernière, c'est 120 milliards de nouvelles émissions, pour donner un chiffre.
00:52:54C'est une grosse année ?
00:52:55On ne se rend pas bien compte.
00:52:56C'est un marché dont on parle.
00:52:57C'est une bonne année.
00:52:58Mais il y a eu 160 milliards par an entre 2020 et 2021.
00:53:01Le marché des obligations convertibles, c'est 400 milliards d'euros.
00:53:04Pour donner une taille.
00:53:05Oui, 120 milliards de primaires, c'est...
00:53:06Oui, c'est important.
00:53:07Une proportion, c'est important, bien sûr.
00:53:08Ce n'est pas négligeable.
00:53:09Et en fait, ce marché primaire est important parce qu'il permet, en fait...
00:53:15C'est toujours été une source de performance, je dirais, d'en avoir.
00:53:18Et ça permet d'avoir, de renouveler les expositions sur des nouveaux thèmes.
00:53:22Et on voit, effectivement, beaucoup d'expositions sur les valeurs de croissance aujourd'hui.
00:53:27En particulier sur l'intelligence artificielle, les crypto-monnaies.
00:53:31Alors, c'est vrai que les crypto-monnaies, ça ne fait pas forcément d'unanimité.
00:53:34Mais aujourd'hui, l'univers vous fournit, en fait, une capacité d'exposition.
00:53:38Aussi bien sur des valeurs qui peuvent être assez volatiles, comme micro-stratégie.
00:53:42Ce qui vous permet d'investir levier sur le bitcoin.
00:53:45Donc, celui qui a mis toute la trésorerie en bitcoin.
00:53:47C'est ça, la micro-stratégie.
00:53:48Voilà.
00:53:49D'accord.
00:53:50Ok.
00:53:51Donc, il ne suffit forcément d'être direct actionnaire de micro-stratégie.
00:53:54Il y a la convertible qui permet, quand même, à la fois de mesurer le risque,
00:53:58de le maîtriser et de profiter, en partie, du rendement, du risk-reward que la micro-stratégie peut offrir.
00:54:06Exact.
00:54:07Vous sentez bien qu'on est…
00:54:08Enfin, après, c'est discutable.
00:54:09Mais nous, on pense qu'on est peut-être à un point d'affliction sur ces crypto-monnaies.
00:54:12Donc, c'est intéressant.
00:54:13Mais si vous n'êtes pas sûr, vous avez d'autres expositions.
00:54:16Coinbase, c'est la plus grosse porte.
00:54:18La forme d'échange.
00:54:20Et on a une convertible Coinbase.
00:54:21Et ça, c'est des nouveaux thèmes dans l'univers.
00:54:23C'est des nouveaux thèmes qui ont commencé, je dirais, il y a un an, un an et demi,
00:54:26et qui ont progressivement monté en termes d'exposition.
00:54:29Et vous savez, les valeurs de croissance, il ne faut pas en avoir peur via les convertes.
00:54:33Justement parce que chaque année, je vais vous donner des exemples, ça a été une source de performance.
00:54:37Tesla, ça marche moins bien en ce moment.
00:54:40Mais en 2019, convertible Tesla, ça valait 100.
00:54:43En 2020, ça valait jusqu'à 1 200.
00:54:45D'accord.
00:54:46Ça fait x12, la convertible.
00:54:47D'accord.
00:54:49Tirée par l'envolée de l'action, c'est ça ?
00:54:51Exact, tirée par l'envolée de l'action.
00:54:53Red Metal, les dernières valaient 100.
00:54:54Aujourd'hui, ça vaut 450.
00:54:56Donc les convertibles, ça profite bien de la hausse quand ça marche.
00:54:59Surtout sur les valeurs de croissance où on atteint ce point d'inflexion.
00:55:01Donc dans les thèmes un peu tactiques,
00:55:03donc électrification, ça c'est un bon thème aujourd'hui pour un gérant convertible, Arnaud ?
00:55:09Alors, on aime beaucoup l'électrification.
00:55:11Donc donner deux chiffres,
00:55:13on en cite 4% d'augmentation de la demande d'électricité sur les 5 prochaines années
00:55:18contre 1,5% je dirais sur les 20 dernières années annuellement.
00:55:21Donc augmentation très forte.
00:55:24L'électrification, les véhicules électriques, les data centers et les convertibles
00:55:29ont à peu près 15 à 20% d'exposition sur ce thème-là.
00:55:33Sur ce thème-là ?
00:55:34Donc c'est un gros thème sur les obligations convertibles.
00:55:35On y croit.
00:55:36Et ce n'est pas seulement les producteurs d'électricité,
00:55:37c'est aussi tous les fournisseurs de solutions,
00:55:39les Schneider, les Prismian,
00:55:41qui pour nous sont des expositions intéressantes
00:55:44et qui vont être en ligne avec le développement de cette tendance.
00:55:47Bon, crypto, l'Asie aussi, si on résonne en termes géographiques,
00:55:51vous dites que l'Asie c'est devenu un gros marché pour les convertibles aujourd'hui.
00:55:54Oui, c'est 25% de notre exposition.
00:55:56Donc oui, c'est une zone importante
00:55:59et c'est une zone qu'on considère toujours comme dynamique.
00:56:01Ça a des problèmes géopolitiques et des problèmes économiques,
00:56:03mais encore une fois, ça ne sera pas une ligne droite,
00:56:06mais les convertibles vous permettent justement d'être exposés de manière plus sereine.
00:56:08Le thème M&A, c'est un thème important pour l'univers convertible.
00:56:13Si on a cette optionnalité actions,
00:56:16le M&A peut faire s'envoler le cours d'une action.
00:56:20Effectivement, on a des clauses dans les obligations convertibles
00:56:23qui alignent l'intérêt des porteurs d'obligations avec celui des actionnaires.
00:56:28Et des fois, d'ailleurs, on a des clauses qui sont encore plus intéressantes.
00:56:31Donc en cas d'offre, les obligations convertibles vont en bénéficier,
00:56:34et même des fois plus que l'actionnaire.
00:56:37On en cite d'ailleurs une bonne année en M&A.
00:56:39Le début était dur.
00:56:40Oui, le premier trimestre, visiblement, n'a pas été aussi prolifique
00:56:43que ce qu'on pouvait imaginer sous Trump.
00:56:45Exact. Il reste trois trimestres.
00:56:48Les sociétés ont beaucoup de cash, beaucoup de liquidités.
00:56:52Et surtout, les obligations convertibles, l'univers,
00:56:55contient énormément de petites et moyennes entreprises.
00:56:58Ce sont celles qui vont être exposées sur le thème M&A.
00:57:03La qualité du gisement convertible, comment est-ce qu'il évolue sur longue période ?
00:57:08On gagne en qualité ? Il y a de nouveaux émetteurs qui arrivent ?
00:57:12Vous citiez des thèmes cryptos qui n'existaient pas il y a quelques années.
00:57:16On garde quand même la qualité ?
00:57:18Oui.
00:57:19Ou est-ce que ça dégrade un peu la qualité du gisement ?
00:57:22Non, au contraire. La qualité s'est largement améliorée.
00:57:25Je vais donner comme exemple Crypto-Monnaie, qui est peut-être un peu l'extrême.
00:57:28Oui, mais globalement, je dirais que l'univers a largement augmenté en qualité depuis 2021.
00:57:34On avait beaucoup de valeurs de croissance non profitables,
00:57:37qui ont été très sensibles à l'hausse des taux.
00:57:40Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:57:41On a vraiment des émetteurs de qualité, globalement,
00:57:45qui permettent vraiment de profiter de la croissance.
00:57:47Une dernière question, Arnaud.
00:57:49L'intérêt pour un émetteur, quand il fait un choix de financement,
00:57:52via le marché, via les marchés de capitaux,
00:57:55qu'est-ce qui le fait basculer sur une convertible ?
00:57:59Qu'est-ce qui se dit ? Je peux émettre des actions,
00:58:01je peux émettre de la dette traditionnelle,
00:58:04et j'ai le choix de la convertible.
00:58:06Il y a plusieurs choses.
00:58:07Déjà, on va commencer par le plus évident,
00:58:09la différence de coût entre émettre une obligation à taux fixe
00:58:13et émettre une obligation convertible.
00:58:14Aujourd'hui, en fonction des régions, c'est 3 à 4,5% de différence,
00:58:19globalement, je dirais, et en fonction des qualités de crédit.
00:58:22Plus vous avez une qualité de crédit qui est plutôt à yield,
00:58:25plus vous avez une différence qui est importante.
00:58:27D'accord. Plus vous gagnez, quoi.
00:58:29Vous avez aussi, je dirais, la capacité de pouvoir
00:58:32et d'être intéressé par la dilution.
00:58:34Les sociétés de croissance, plus petites,
00:58:36sont peut-être moins focalisées sur la dilution
00:58:38que les grosses sociétés aujourd'hui.
00:58:40C'est pour ça qu'on va avoir plutôt ce type de sociétés.
00:58:42Rien de mal, on en est très content.
00:58:44C'est plutôt, je dirais, ce qui importe.
00:58:47Et de diversifier, de manière générale, les sources de financement.
00:58:51C'est important d'avoir des sources de financement différentes.
00:58:53Est-ce que la clientèle pour les convertibles évolue,
00:58:56s'élargit également, Arnaud ?
00:58:58Oui. Ces dernières années, on a vu une évolution assez forte.
00:59:02L'émergence de hedge funds,
00:59:05ce qu'on avait connu dans le début des années 2000
00:59:08et après qui a disparu après la crise.
00:59:10Ça représente entre 60 et 70% maintenant des investisseurs.
00:59:15Et ça fait surtout partie, en général, d'un investissement plus large.
00:59:20Crédit ou arbitrage de structures, de capitaux, des choses comme ça.
00:59:27Les stratégies directionnelles représentent toujours
00:59:31entre 30 et 40% du gisement.
00:59:34Et on pense que c'est fait pour durer.
00:59:36Merci beaucoup, Arnaud.
00:59:37Merci d'être venu nous parler de cet univers passionnant des convertibles.
00:59:41Trop médiatisé, peut-être.
00:59:43J'avoue, je n'ai pas ma coulpe.
00:59:44Mais on en parle régulièrement avec vous depuis plusieurs années.
00:59:46Arnaud Guernat, responsable de la gestion convertible chez Lombardodier.
00:59:49I.M. avec nous dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.

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