Mardi 15 avril 2025, retrouvez Damien Charlet (Directeur de la Gestion sous mandat, Mandarine Gestion), Alain Bokobza (Responsable de la stratégie d'allocation d'actifs mondiale, Société Générale CIB), Hervé Amourda (Économiste, ProBTP Finance) et Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
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00:19Pour rester à l'écoute des marchés, vous nous suivez chaque jour à la télévision à 20h30 via vos box.
00:24Vous nous retrouvez tous les jours également en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:30Au sommaire de cette édition ce soir, nous suivons le rythme des publications d'entreprises avec le décrochage de LVMH au sein du CAC 40.
00:39Après avoir raté les attentes en termes de croissance de ses ventes pour le premier trimestre, le groupe LVMH qui ne sera peut-être plus d'ailleurs à la fin de la journée,
00:48la première capitalisation boursière du CAC 40 et du secteur du luxe dans le monde puisque Hermès en termes de capitalisation boursière est en train de passer devant LVMH.
00:59Vous aurez les détails de la publication de LVMH dans un instant avec Pauline Grattel et des autres entreprises américaines en l'occurrence
01:05qui ont publié leurs résultats ces dernières heures dans un marché global qui tente de se stabiliser, qui envoie quelques signes de stabilisation.
01:15On le voit sur les grands actifs clés américains.
01:18Les taux longs se stabilisent aujourd'hui.
01:21Le dollar également tente de se stabiliser pour la deuxième séance consécutive.
01:25Et on pourrait voir une deuxième séance consécutive de hausse pour les indices actions américains qui restent néanmoins en baisse
01:33si on prend la date du 2 avril, jour de libération comme référence pour cette séquence de guerre tarifaire.
01:40Donald Trump qui continue d'ailleurs de clarifier sa stratégie tarifaire entretenant toujours plus de confusion.
01:47Le département du commerce américain a engagé des enquêtes concernant les secteurs de la pharmacie et des semi-conducteurs,
01:52des enquêtes qui pourraient bien sûr déboucher sur de nouveaux tarifs sectoriels ciblés sur ces segments de marché.
02:00Et puis Donald Trump suggérait hier soir la possibilité d'un sursis pour le secteur automobile visé par 25% de tarifs pour les automobiles assemblées.
02:11Des tarifs de 25% doivent être mis en place également pour les pièces automobiles à partir du 3 mois.
02:16Nous verrons comment les choses évoluent.
02:18Mais Donald Trump a pris conscience visiblement qu'il fallait peut-être laisser un peu plus de temps aux acteurs du secteur automobile
02:24pour recomposer leur chaîne de valeur et leur chaîne logistique et réimplanter des chaînes aux Etats-Unis.
02:32Le secteur automobile en profite aujourd'hui sur les marchés.
02:36Discussion à suivre avec nos invités bien sûr dans un instant.
02:38Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons sur les enseignements en matière d'allocation d'actifs,
02:43de cette séquence de guerre tarifaire et de questionnement sur la gouvernance des Etats-Unis.
02:49C'est un sujet assez profond et qui pourrait modifier les allocations stratégiques en profondeur
02:54au-delà de quelques jours et de quelques semaines pour dire les choses clairement.
02:59Comment survivre à la grande rotation ?
03:02C'est le thème de la recommandation d'Alain Bokobza, le responsable monde de la stratégie d'allocation d'actifs de Société Générale CIB,
03:09qui sera avec nous en plateau dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
03:11Mais d'abord, tendance mon ami.
03:23Comme chaque soir, nous retrouvons Pauline Grattel qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:27Bonsoir Pauline.
03:28A chaque jour, son lot de surprises et de rebondissements dans la grande partie de poker tarifaire de Donald Trump.
03:34Oui, après la tech, hier c'est aujourd'hui autour du secteur automobile de bénéficier d'un petit peu de répit.
03:39Finalement, le président américain pourrait faire marche arrière sur les taxes de 25% prévues pour le secteur.
03:46Il indique depuis son bureau ovale que les constructeurs ont besoin de plus de temps pour relocaliser la production aux Etats-Unis.
03:53Logiquement, les valeurs du secteur montent.
03:55En France, Stellantis grimpe de 5%.
03:57Au Japon, Honda et Toyota sont en hausse de 4%.
04:00Aux Etats-Unis, General Motors et Ford ouvrent en baisse de plus de 1%.
04:04Que peut-on observer sur les grands indices actions aujourd'hui ?
04:08Les réactions sont assez mitigées Pauline.
04:10Oui, les indices évoluent dans le vert mais la hausse est modérée.
04:13En tout cas pour le CAC 40 qui gagne quelques points hésitants et qui évolue autour de 7300 points.
04:19L'indice est tiré vers le haut par Stellantis, on le disait, et vers le bas par LVMH et on y revient.
04:24En Allemagne, le DAX évolue nettement dans le vert.
04:27L'indice gagne 1,5%.
04:28Aujourd'hui, le stock 600 est également en hausse de plus de 1%.
04:32Et aux Etats-Unis, les indices ont ouvert en légère hausse.
04:35Un mot du marché obligataire également avant de passer au résultat de l'entreprise.
04:38Les taux longs restent stables aujourd'hui.
04:40Le rendement américain à 10 ans évolue autour de 4,35%.
04:43Le rendement à 30 ans s'établit à 4,80%.
04:47En Europe, le 10 ans allemand reste parfaitement stable comme depuis plus d'une semaine à 2,50%.
04:52Sur le marché d'échange, le dollar se stabilise avec un euro-dollar à environ 1,13,50%.
04:58Bon, et donc, du côté des entreprises, des résultats, des chiffres d'affaires, en l'occurrence,
05:02la croissance de LVMH a été publiée pour le premier trimestre.
05:06Oui, les investisseurs sanctionnent une publication jugée décevante.
05:09Le titre décroche de 8% à Paris.
05:11Ce qui fait d'ailleurs passer Hermès devant LVMH,
05:14qui devient la première capitalisation boursière du luxe pour la première fois de l'histoire.
05:18Les ventes de LVMH en repli de 3% en données comparables
05:22sont clairement sous les attentes au premier trimestre,
05:25plombées par une faible demande chinoise.
05:27Les signes de reprise observés fin 2024 laissaient pourtant présager
05:31un premier trimestre meilleur, mais le secteur du luxe reste sous pression.
05:35Dans le sillage de LVMH, Kering plonge de 5% et L'Oréal cède plus de 2%.
05:39A l'inverse de LVMH, Publicis brille après ses résultats.
05:42Oui, le groupe de pub fait état d'un premier trimestre solide et confirme ses objectifs
05:46grâce à de nouveaux contrats.
05:48Publicis annonce une croissance organique de 5% sur la période
05:51et évoque de très belles performances dans toutes les régions.
05:54Malgré un contexte compliqué, la publication est saluée.
05:58Le titre grimpe de 3,5%.
05:59Un mot encore du secteur bancaire américain
06:01avec les résultats publiés aujourd'hui de Bank of America et de Citigroup.
06:05Oui, Bank of America fait état d'un premier trimestre solide
06:07boosté par les activités de trading à l'instar de J.P. Morgan et Goldman Sachs.
06:12Le bénéfice est supérieur aux attentes à 7,4 milliards de dollars.
06:16Le titre ouvrant hausse de plus de 4%.
06:18Citigroup fait également état d'un premier trimestre solide,
06:23là aussi boosté par la volatilité des marchés.
06:26Ses revenus de trading d'action bondissent de plus de 20%.
06:29Le titre ouvrant hausse de 2%.
06:31Venons-en au programme de demain sur les marchés, Pauline,
06:34pour les investisseurs.
06:35A quoi ressemblera la journée ?
06:36Les investisseurs arbitreront les résultats de United Airlines
06:39publiés ce soir après la clôture des marchés.
06:42Demain, toujours côté micro,
06:43ils regarderont les résultats d'ASML et de Eden Red.
06:46Côté macro, le PIB chinois est attendu pour le premier trimestre,
06:49ainsi que l'inflation britannique du mois de mars
06:51et l'inflation de la zone euro également pour mars en seconde lecture.
06:54Et aux Etats-Unis, les ventes de détail du mois de mars seront publiées.
06:58Tendance, mon ami.
06:59Chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
07:00les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
07:023 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:16Hervé Amourda est avec nous ce soir,
07:17économiste chez Pro BTP Finance.
07:20Bonsoir Hervé.
07:20Bonsoir Hervé.
07:21Merci d'être là.
07:22Merci à Damien Charlet d'être avec nous également,
07:23le directeur de la gestion sous mandat de Mandarine Gestion.
07:26Bonsoir Damien.
07:26Bonsoir Grégoire.
07:27Et merci à Igor Demac de nous accompagner.
07:29Bonsoir Igor.
07:29Vous êtes directeur associé chez Vital Epargne.
07:33Je voulais bien qu'on commence avec un peu l'actualité des entreprises.
07:37Ce sera très intéressant de voir la tonalité des résultats qui vont être publiés,
07:41mais surtout des communications des grands patrons américains, européens et mondiaux.
07:47Un mot quand même spécifique de LVMH, Igor, je ne sais pas,
07:50il faut prendre un abonnement aux mauvaises surprises désormais pour LVMH.
07:55On n'est pas habitué quand même.
07:56Non, on n'est pas habitué, mais le luxe est particulièrement LVMH.
08:00C'est un peu le symbole de la globalisation du consommateur et aussi du consommateur chinois.
08:05Puisqu'on voit que dans les résultats, par exemple, le Japon est mauvais
08:07parce qu'il y a moins de consommateurs chinois offshore.
08:10Et puis, c'est un mastodonte qui subit les effets changent.
08:17C'est vraiment un animal assez macro et c'était un animal aussi très survalorisé.
08:21Alors, ce qu'il faut dire, c'est qu'aujourd'hui, on est quand même revenu à des niveaux de valorisation quasiment 2010.
08:26On a un PE de 18.
08:28Moins de 500 euros. On vient de plus de 900 sur LVMH.
08:31Je pense que le travail a été fait. Après, il risque d'y avoir encore plusieurs trimestres difficiles.
08:36Et puis après, le luxe, le sujet, c'est l'expérientiel, c'est la vente par Internet
08:41et des changements de consommation, probablement même chez les très riches.
08:45Donc, c'est un secteur qui traverse un peu une crise de système, de structure.
08:50Mais heureusement, ils sont très riches.
08:51Ce qui a fait la force, les atouts de LVMH dans le monde d'avance sont moins des atouts aujourd'hui, c'est ça, Igor ?
08:59Après, il faut toujours engendrer de l'appétit pour consommer des produits, entre guillemets, dont on n'a pas besoin,
09:05puisque c'est de la consommation ultra discrétionnaire.
09:07La désirabilité.
09:09Voilà. Il faut toujours restreindre, créer en fait le manque.
09:15Bon, les marques sont là, sont superbes.
09:16Mais c'est vrai que LVMH dépend beaucoup plus de la macroéconomie maintenant que c'était le cas il y a 10, 15, 20 ans peut-être.
09:24Damien, qu'est-ce qu'on peut dire de LVMH ?
09:26Alors, il y a le sujet LVMH spécifique, ce que ça implique pour l'ensemble du secteur.
09:32Et puis, la question de marché, effectivement, après avoir baissé de 40% et plus par rapport à son dernier sommet,
09:39est-ce que le marché a bien pris en compte l'idée que les marges d'LVMH étaient peut-être en risque aussi sur une année comme 2025 ?
09:47Aujourd'hui, ça paraît assez clair.
09:50Pendant son conférence co, le groupe ne parle pas de ses marges.
09:55Mais en revanche, tous les analystes ont bien conscience que ce sont des activités avec 80% de charges fixes.
10:01Donc, quand le chiffre d'affaires commence à souffrir, les marges souffrent.
10:04Donc, les marges, elles vont être sous prévention, ça c'est clair.
10:07Le deuxième élément, c'est que le luxe aussi a bénéficié ces dernières années d'effets prix absolument monstrueux.
10:15Et il y a un moment, quand vous augmentez les prix beaucoup plus rapidement que les salaires sur longue période,
10:20sachant que ce qu'ils ont bien dit aussi lors de la publication de leurs résultats, c'est que la partie qu'ils appellent aspirationnelle,
10:26j'ai regardé un peu parce que ce n'est pas toujours très clair ce que c'est que l'aspirationnelle,
10:30mais l'aspirationnelle, c'est des consommateurs qui vont dépenser potentiellement entre 3 et 5 000 euros par an
10:36dans des produits de luxe type LVMH.
10:38Donc, c'est une clientèle qui n'est pas forcément suffisamment riche pour aller dépenser du luxe,
10:44quelles que soient les conditions de marché.
10:46Donc, cette population-là, a priori, elle commence à souffrir un petit peu.
10:49Alors, ils vous évoquaient notamment la partie spirituelle, etc.
10:51Bon, je pense qu'une des problématiques de ces groupes-là, c'est quand même qu'ils ont augmenté les prix
10:55beaucoup plus rapidement que les gains de pouvoir d'achat de leurs clients.
11:00Donc, il y a un moment, ça bloque.
11:01Et aujourd'hui, je pense que ça bloque un peu plus.
11:03Alors, dans leur discours, ils disent que leur croissance ne dépend pas de l'augmentation des prix,
11:09mais il ne leur reste pas moins qu'on ait sur des augmentations de prix, a priori, sur le premier trimestre,
11:13qui sont encore de l'ordre de 4-5 %, donc ce n'est pas ridicule.
11:15Et le risque, c'est qu'ils continuent à souffrir sur les trimestres prochains d'une absence,
11:23ou en tout cas d'un manque de capacité à monter les prix.
11:26Et c'est là où on se dit que la valorisation aujourd'hui, certes, elle est retombée,
11:30mais il y a beaucoup d'analyses qui attendent pratiquement pas de croissance sur les deux années qui viennent.
11:35Donc, est-ce qu'on va payer 18 fois ou 20 fois les résultats pour une société qui n'a pas de croissance,
11:39même si c'est LVMH ? Je ne suis pas sûr.
11:42– Ça ne correspond pas au statut d'une entreprise qui ne fait pas de croissance pendant deux ans ?
11:46– Absolument, ça correspond. Le statut, il est arrivé finalement, il n'y a pas si longtemps que ça,
11:54disons que la revalorisation des valeurs du luxe, elle est arrivée à la fin des années 2010,
11:59donc ce n'est pas un statut historique perpétuel.
12:03– Gravé dans le marbre.
12:04– C'est arrivé à un moment où il y avait une incertitude sur la croissance économique
12:09et où les investisseurs aimaient bien la visibilité procurée par les segments du luxe.
12:14Aujourd'hui, il n'y a plus cette visibilité, donc il n'y a pas de raison de payer très très cher.
12:20Maintenant, ce que ça nous dit sur le reste de l'économie,
12:23c'est que je pense qu'on n'avait pas besoin d'LVMH pour se dire que la consommation
12:28allait ralentir potentiellement dans un certain nombre de pays.
12:30Là, le mauvais chiffre de LVMH au premier trimestre, il se fait pratiquement sans gros ralentissement américain
12:39potentiellement du mois d'avril, il arrive après les droits de douane.
12:42Donc, il peut encore y avoir des mauvaises surprises sur la croissance et notamment sur la croissance américaine,
12:46sachant que les bases de comparaison sont à peu près les mêmes sur le premier trimestre
12:50et sur le deuxième trimestre, donc il n'y aura pas d'effet mécanique, j'allais dire, sur les bases de comparaison.
12:55En revanche, on en reparlera peut-être après, mais les chiffres de confiance du consommateur US sont en train de plonger
13:01et il y a quand même historiquement une très grosse corrélation entre la confiance du consommateur et la consommation.
13:08Donc, il y a quand même des vrais risques que la consommation baisse aux US.
13:12En Asie, est-ce qu'elle va rebondir ? C'est moins que sûr.
13:16En Europe, ça tient. Pour le coup, je pense que ça peut tenir.
13:19Mais en revanche, on a quand même deux très grosses zones qui sont vraiment à risque au niveau consommation.
13:23C'est parfait, on a un économiste pour répondre à cette question.
13:26Hervé, vous avez planché là récemment encore sur la capacité de résilience du consommateur américain.
13:33C'est vrai que le consommateur américain et le blues, comme vous dites, ça paraît assez naturel.
13:39Maintenant, quand on essaye d'affiner un petit peu le diagnostic, qu'est-ce qu'on trouve ?
13:43Est-ce qu'il y a quand même encore une réserve de résilience pour le consommateur américain à ce stade ?
13:49Alors, on a l'impression que oui. Effectivement, le consommateur américain aujourd'hui a le blues.
13:55On a cité le Michigan, le Conference Board, c'est pareil.
13:58Et c'est intéressant de voir que les deux, finalement, vont dans le même sens.
14:01Il y en a un qui est très politisé, le Michigan, alors que le Conference Board est relativement un peu plus neutre.
14:07Donc, sur ce sujet-là, on comprend bien que ça ne va pas aller.
14:10Et effectivement, historiquement, c'est très corrélé aussi avec le chômage.
14:13Plus le chômage augmente, plus la confiance baisse.
14:15Et donc, ça se voit, ça se répercute sur la consommation.
14:18Cette fois-ci, l'histoire semble différente. Je prends des pincettes.
14:22Pourquoi ? Parce que quand on regarde l'enquête et dans le détail,
14:24on a l'impression que ceux qui dépriment le plus les consommateurs,
14:28ce sont les anticipations de prix, d'inflation.
14:31Alors, dans l'enquête, c'est de l'inflation.
14:33Nous, quand on va le retraduire, c'est plutôt des anticipations de prix,
14:36parce qu'on comprend que ce sont les droits de douane.
14:37Et quand on voit les anticipations d'inflation du marché, des entreprises,
14:41on ne retrouve pas cette hausse.
14:43Là, on est à des plus hauts historiques.
14:45Depuis les années 80, on n'a pas vu ces anticipations d'inflation à un an, à cinq ans.
14:49C'est vraiment stratosphérique.
14:51Donc, si on part du principe, je prends la thèse de Powell,
14:54que ce pic d'inflation est un peu transitoire
14:57et qu'effectivement, ce sont les droits de douane,
14:59donc ce sont des effets prix, il n'y a pas d'effet d'entraînement derrière,
15:03eh bien, ces craintes, finalement, ne sont pas fondées.
15:05Et donc, le consommateur pourrait être amené à réviser un petit peu sa consommation.
15:10Je parle avec beaucoup de prudence,
15:13parce que l'année 2024 nous a donné tort sur nos prévisions économiques aux États-Unis
15:18à cause du consommateur américain.
15:20Il a été beaucoup plus résistant que ce que l'on pouvait anticiper.
15:23Alors que les enquêtes étaient déjà un peu piquées, déjà un peu dînées.
15:27Exactement. Et nous, on s'est beaucoup laissé entraîner par ça,
15:31nous, les économistes, les stratégistes, dans les prévisions,
15:33et on s'est rendu compte que c'était plus fort qu'attendu.
15:36Et quand on décortique, quand on essaie de comprendre, finalement,
15:38les sources d'erreurs de nos prévisions 2024,
15:41eh bien, on se rend compte qu'il y a le patrimoine financier des ménages
15:44qui avait très fortement progressé.
15:46Alors, on a parlé de surépargne, c'est vrai,
15:48mais cette surépargne, elle est investie sur les marchés financiers.
15:50Et elle a pris la place, d'ailleurs, du marché actions.
15:53Donc, il y a une grande position du marché actions
15:55dans le patrimoine financier américain.
15:57Donc, ça, c'est une base solide.
15:59Bien sûr, la volatilité actuelle, depuis une semaine,
16:03remettrait éventuellement ça en question.
16:05Et puis, il y a les salaires.
16:06Il y a le marché de l'emploi qui, finalement, est resté robuste
16:08tout au long de l'année 2024.
16:09Et les salaires ont été alimentés par tout ça.
16:11Donc, on a quand même des fondamentaux qui restent très bons.
16:15Le sentiment ne l'est pas.
16:16Ça n'exclut pas qu'à court terme,
16:17on a une petite faiblesse du consommateur américain.
16:19Mais à moyen-long terme, on a de bonnes raisons
16:21d'être plutôt positifs.
16:22Le revenu disponible réel reste positif.
16:25On a encore quand même une forme de résilience
16:28du marché du travail américain aujourd'hui.
16:32Sur la baisse des marchés,
16:33quel type de corrélation est-ce qu'on trouve ?
16:36Je ne sais pas, on a eu quasiment, oui, du pic au creux.
16:38On a eu quasiment 20% de baisse sur le S&P 500.
16:43C'est quoi le seuil de douleur du consommateur américain
16:45par rapport à la baisse des marchés, justement, Hervé ?
16:48C'est très compliqué.
16:50Nous, on a essayé justement de modéliser un petit peu cet impact-là.
16:54Et puis, on s'est rendu compte que c'était très difficile
16:55parce que chaque période a été différente.
16:57Et en fait, ces baisses-là, globalement,
16:59on est en train de modéliser 4 ou 5 points historiques.
17:02Donc, ça n'avait pas vraiment de sens.
17:04Donc, on s'est tourné vers la recherche académique
17:05qui a davantage le temps de contrôler
17:08et d'affiner finalement ce genre de modèle.
17:10Les relations sont relativement simples.
17:12Vous parliez de 20% sur le marché à action du pic au creux.
17:15Globalement, ça veut dire 80 BP sur les dépenses réelles des ménages.
17:20Aujourd'hui, les dépenses réelles des ménages sont plutôt autour de 4%.
17:23On va dire entre 3,5 et 4,2.
17:26Donc, on enlèverait 0,8 à ces 3,5, 4,2.
17:29Je ne dis pas que ce n'est pas un chiffre.
17:32Ça ne coûte rien.
17:32Non, non, ça coûte quelque chose.
17:33Ça coûte quelque chose.
17:34Mais ça ne met pas tout à plat.
17:35Mais ça ne nous envoie pas en récession.
17:37Et pour le coup, ça ne ternit pas les perspectives, en tout cas à moyen terme.
17:40J'entends.
17:40Si je reviens aux entreprises,
17:41qu'est-ce qu'on attend d'une saison de publication comme ça ?
17:44Alors, les chiffres du T1 seront ce qu'ils sont.
17:47Et le T1 était encore bon.
17:48Pas encore trop marqué par la réalité des tarifs.
17:51Mais le discours, moi, j'ai le sentiment que ça va être un moment de libération de la parole des chefs d'entreprise.
17:57Oui, Libération Day.
17:59Ben, je me dis que, oui, on vit une époque quand même incroyable.
18:03Et il y a bien des patrons qui vont prendre la parole pour expliquer aussi un peu ce que ça coûte, justement, cette incertitude.
18:08Comme ça change un peu tous les jours, notamment sur le sujet de tarifs douaniers, je ne sais pas s'ils peuvent dire grand-chose.
18:13Ce qui ne change pas, c'est l'incertitude, en l'occurrence.
18:14Mais ils peuvent dire qu'ils n'ont pas envie qu'il y ait des tarifs.
18:17Mais je crois qu'on a bien compris qu'il y en aurait.
18:19La base de 10, elle est là.
18:21Est-ce que ça sera 20 ? Est-ce que ça sera différencié par type de produit ?
18:25Là, on commence à voir qu'à mon avis, il y a plus de lobbying aux États-Unis.
18:30Parce qu'il y a un coût de production de beaucoup de produits technologiques.
18:35Il dépend de la Chine.
18:37Donc, il y a vraiment un incrément direct.
18:39On parle des iPhones, mais c'est vrai pour les micro-ondes, les ordinateurs, etc.
18:44Donc, bon, oui, ils disent court, mais je crois qu'il faut que le sujet tarifaire soit un petit peu stabilisé, vraiment.
18:53C'est-à-dire pas, et ça, je pense qu'on va encore l'avoir pendant 2, 3, 4 mois.
18:57Donc, les managers vont dire que c'est incertain.
19:00De toute façon, ils n'ont pas intérêt à dire que ça n'est pas.
19:02Oui, non, mais personne ne le comprendrait.
19:03Parce qu'en plus, quand vous êtes un dirigeant et que vous avez des résultats annoncés, il vaut mieux sous-promettre et sur-délivrer.
19:10En plus, l'incertitude, ça permet d'englober tous les problèmes.
19:13Oui, oui, oui.
19:14Enfin, on peut mettre aussi plein de choses sur les tarifs douaniers.
19:17Il y a des entreprises qui ont des vrais sujets.
19:19Puis, il y a des entreprises que vous avez citées, publicistes, qui arrivent à vivre sans aussi.
19:23Il dit Arthur Sadoun, alors là, la prévision de croissance organique pour 2025, c'est 4, 5 %.
19:28Il dit le bas de la fourchette, c'est rock solid.
19:30Il peut se passer n'importe quoi, on fera 4 %.
19:34C'est quand même, je veux dire, dans le contexte actuel, très exposé US, publicistes, d'ailleurs.
19:41Mais, voilà, l'économie US n'est pas encore rentrée en récession.
19:45Il y a une suspicion pré-récession, mais elle ne l'est pas encore.
19:49Niveau de fragilité des dynamiques d'EPS, de bénéfices par action, là, on a déjà commencé à réviser un peu, beaucoup.
19:56Ça révise très peu pour l'instant.
19:58Ça révise très peu.
19:59D'accord.
20:00De toute façon, ce qui risque de se passer, c'est qu'on risque d'avoir des chiffres du premier trimestre qui seront très corrects.
20:04Oui.
20:05Parce que, au premier trimestre, il n'y avait pas cette incertitude qu'on a aujourd'hui.
20:08Et puis, en plus, quand l'incertitude s'est approchée, les gens ont stocké.
20:11Donc, potentiellement, il y a eu des ventes et des utilisateurs qui s'est enregistrées à l'avance.
20:16Mais, effectivement, aujourd'hui, je pense que la plupart des investisseurs s'attendent à des discours très prudents, voire des warnings.
20:25Parce qu'on a vu pas mal de commentaires d'économistes ou de stratégistes qui disaient que...
20:31Alors, la libération de la parole, ça sera peut-être justement profiter de l'ambiance actuelle et du fait que les marchés ont déjà baissé.
20:35L'occasion de faire passer un certain nombre de mauvaises nouvelles.
20:38Oui, exactement.
20:39Donc, on ne s'attend pas à ce que les résultats du premier trimestre permettent de faire rebondir les marchés.
20:44Et en ce qui concerne les consensus, aujourd'hui, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis, les chiffres de croissance sont encore assez élevés.
20:50C'est-à-dire qu'aux Etats-Unis, on a commencé l'année avec des anticipations de croissance de 13, 14, 15% des BPA.
20:58Maintenant, on est à 9.
20:59Bon, ça a baissé, mais on est quand même à 9 encore.
21:01C'est beaucoup trop élevé.
21:01Alors, on est à 9 sur le consensus, après, si vous regardez...
21:03Sur un PE de 18, c'est ça, aux Etats-Unis ?
21:06Sur un PE de 19, oui.
21:0719, oui.
21:08Donc, ça veut dire que si on se met à 4, on est peut-être plus cher, exactement.
21:12Et en Europe, on était à 7, 8 et on est tombé à 4, quoi.
21:19Donc, ça baisse un peu, c'est encore trop haut.
21:22Alors, après, c'est du chiffre de consensus.
21:24Quand on regarde certaines banques et les prévisions de certaines banques, il y en a déjà qui évoquent de la croissance négative, par exemple...
21:33Pour le luxe ?
21:33Pour le luxe, j'ai vu qu'effectivement, certaines banques annoncent des croissances négatives d'e-pièces pour un secteur spécifique comme le luxe, pas pour l'ensemble du marché.
21:42Je ne suis pas sûr que ce soit un très, très gros changement.
21:45Je ne pense pas que le secteur du luxe, d'une manière générale...
21:47On n'attendait pas grand-chose.
21:48On était déjà à zéro plus.
21:50Non, mais il y a un secteur, c'est les banques.
21:51Quand on regarde les futurs sur les dividendes, ils ont chuté après...
21:55On s'attend à ce que les banques aient un problème pour verser les dividendes ?
22:00Non, mais 2025, c'est acté, c'est en AG, ça va être payé, il y a le cash.
22:03Mais les forwards sur les dividendes 2025, les banques sont écroulés.
22:07Ce qui veut quand même dire, comme la banque est quand même très pro-cyclique...
22:10Donc ça, c'est quand même des indicateurs de stress que vous avez bien mentionné.
22:15Oui, mais de toute façon, je pense que le sens de l'histoire, c'est quand même que les bénéfices ont toutes les chances de continuer à baisser dans les semaines qui viennent.
22:24La question qui sera la question d'après, c'est quels sont les moteurs d'éventuels rebonds des marchés financiers, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
22:33Bon, en Europe, on voit que ça tient extrêmement bien.
22:36Il y a une grosse décorrélation à tous les niveaux entre l'Europe et les Etats-Unis.
22:40Aussi bien au niveau taux d'intérêt qu'au niveau actions.
22:43Bon, on connaît les raisons.
22:45L'Europe est moins chère.
22:47Les révisions à la baisse économique potentielle en Europe sont beaucoup moins élevées.
22:50Donc la croissance américaine est en train de rejoindre la croissance européenne, etc.
22:54Mais aux Etats-Unis, pour dire les choses clairement, nous, on ne voit pas trop ce qui pourrait faire rebondir le marché à court terme.
23:02Il y aura de la volatilité.
23:03Mais globalement, le vrai problème des Etats-Unis aujourd'hui,
23:08qui, bon, outre le manque de confiance, l'instabilité, le manque de visibilité,
23:13qui va sans doute peser sur l'investissement et la croissance, etc.,
23:16c'est quand même les taux d'intérêt.
23:19Et on se demande, en fait, quelle recette magique va permettre à Trump de faire baisser les taux d'intérêt.
23:25Et c'est là où on n'a pas trop de réponses.
23:28En fait, il y a deux réponses possibles, à notre avis.
23:30C'est soit il fait rentrer sciemment le pays en récession, ce qui nous paraît quand même un peu dangereux,
23:36soit il trouve un budget où il y a moins de dépenses.
23:39Ce qui n'est pas évident pour l'instant.
23:40Il ne remplit pas ses promesses électorales.
23:45Moins de dépenses, ça peut aussi affaiblir encore un peu plus l'économie américaine.
23:49Oui.
23:51La court terme, en tout cas.
23:52Oui, absolument.
23:52Mais donc, aujourd'hui, on a bien vu que le pout de Trump en bourse, c'était les taux d'intérêt.
24:00Et il faudrait que les taux d'intérêt baissent.
24:02Et pour l'instant, entre les flux et les fondamentaux,
24:06on ne sait pas trop ce qui pourrait faire vraiment baisser les taux d'intérêt aux Etats-Unis.
24:09Et vu le niveau d'incertitude, encore une fois, généré par Trump lui-même,
24:12ce n'est pas évident qu'on ait une baisse facile des taux longs à ce stade.
24:17Qu'est-ce qu'on a appris depuis le 2 avril, Hervé ?
24:20Alors, que Donald Trump pouvait mettre des tarifs, ça, il n'y a pas de doute.
24:23Qu'il pouvait aussi reculer assez vite, quand même.
24:26Alors, jusqu'où peut-il reculer ?
24:28Ça, ça reste une question ouverte.
24:31Igor évoquait la perspective, l'idée qu'il fallait à un moment avoir un point d'atterrissage
24:35et qu'on n'y était pas encore.
24:38Et puis, bon, il y a toujours la question des objectifs.
24:40Je veux dire, l'objectif final ou les objectifs finaux
24:43derrière cette grande partie de poker tarifaire, quels sont-ils ?
24:47Si derrière, c'est une coercition monétaire qui ne dit pas son nom
24:50ou qui dira son nom demain, c'est un sujet aussi compliqué, j'imagine, pour les marchés.
24:54Et puis, il y a aussi la question assez immédiate des dégâts qui ont déjà été infligés
24:59par cette incertitude, d'une certaine manière, pour ne pas dire une conduite erratique
25:04de la politique américaine.
25:07Oui, oui.
25:07Alors, c'est compliqué d'y voir clair dans la politique de Donald Trump.
25:11Là, je ne vais pas, je vais enfoncer des portes ouvertes.
25:13Mais très clairement, on a l'impression qu'il y a vraiment deux stratégies.
25:17Une stratégie avec la Chine, enfin, contre la Chine, pardon,
25:20où c'est vraiment une guerre commerciale, une escalade avec des droits de douane.
25:24Et le but, c'est d'aller gagner, d'aller chercher des parts de marché,
25:27de rediriger un petit peu des productions, des exportations.
25:30Et donc, là-dessus, la Chine montre aussi les muses, que les États-Unis répondent.
25:34Peut-être que la Chine a marginalement un peu plus de poids, d'ailleurs,
25:38et de meilleures perspectives aussi par rapport aux États-Unis sur ce sujet-là.
25:42Parce qu'on l'a vu dans la réponse chinoise, certes, on est repassé à 125%,
25:46et donc, j'allais dire, 125% de chaque côté, le centre.
25:51Mais en réalité, la Chine restreint les exportations de terres rares.
25:55Elle a empêché ce matin les...
25:57Les livraisons de Boeing.
25:58Voilà.
25:59Tout ce qui concerne Boeing ou l'aviation, en tout cas, d'aller acheter des parts et des composants américains.
26:04Et ça, ça va commencer à peser.
26:05Ça va commencer à peser.
26:07Et sur quoi joue la Chine ?
26:08Sur les lobbies politiques qu'il y a aux États-Unis,
26:10qui sont quand même très forts et qui ont soutenu Donald Trump dans son accession.
26:14Donc, elle a vraiment les moyens.
26:16Alors que côté chinois, les Américains...
26:19Oui, côté américain, c'est ça.
26:20Voilà, on a moins de marge.
26:21Le levier est moins puissant côté américain vis-à-vis de la Chine.
26:24Exactement.
26:25Donc, ça, c'est, je dirais, la première bataille, la première guerre,
26:28mais qui pourrait, par effet, vraiment ricocher, entre guillemets,
26:32revenir vers nous, puisque ça va faire baisser le commerce mondial.
26:35Ça va faire baisser aussi le commerce des pays partenaires en Chine.
26:38Ça va jouer également sur le dollar.
26:40Aujourd'hui, le dollar baisse, ce qui est assez surprenant d'un point de vue macroéconomique.
26:44Quand on impose des droits de douane, on s'attend à ce que le dollar absorbe une partie de ces droits de douane.
26:49Je crois que le FMI disait en moyenne 30% de la hausse des droits de douane est absorbée par une hausse du dollar.
26:54Aujourd'hui, ce n'est pas vrai, parce que, justement, on a à la fois des craintes sur l'économie américaine,
27:00aussi bien sur l'économie que sur sa politique commerciale.
27:04Donc, là-dessus, ça va jouer.
27:05Et je pense que, côté européen, on n'est pas tellement dans une guerre tarifaire
27:09où on veut monter et crescendo sur les produits,
27:12parce que, finalement, voilà, ils sont en déficit sur les biens,
27:15ils sont en excédent sur les services.
27:17Donc, on sait que, quelque part, si on se fait trop taper sur les doigts,
27:20côté biens, eh bien, on pourra répliquer sur la tech.
27:24Donc, voilà, ce jeu-là, finalement, ne mènerait à rien.
27:29En revanche, ce que cherche Trump avec l'Europe,
27:31c'est ce qu'on appelle les barrières non tarifaires.
27:34Et là, pour le coup, effectivement, il a raison qu'on a beaucoup de labels,
27:37on a beaucoup de choses qui protègent vraiment nos économies.
27:40C'est la cathédrale normative, quoi, la réglementaire qui veut un peu abattre.
27:46Exactement.
27:46Et là, pour le coup, je pense qu'il est en train de gagner,
27:49puisqu'on commence à avoir des politiques qui remettent en question, justement, la réglementation financière,
27:53bancaire.
27:54Ça paraissait impossible, je dirais, en 2012, en 2013, c'était des sujets où, au contraire,
28:00c'était des acquis, des moyens de préserver, finalement, la finance,
28:04de lui redonner, quelque part, une crédibilité auprès des ménages.
28:08Et là, on est prêt à revenir dessus.
28:09Et quand on dit que Trump a certains bons côtés pour l'Europe,
28:13ça, ça en fait partie, enfin, sur le plan strictement macroéconomique,
28:16une réglementation un peu allégée partant des niveaux qu'on a pu atteindre en Europe,
28:21ça libère du potentiel de croissance ?
28:23Pour la compétitivité, oui.
28:25Pour les banques et le financement, très probablement.
28:28D'ailleurs, ce matin, on a eu l'enquête de la BCE, la Bank Landing Survey,
28:31et on voit que, finalement, les taux d'intérêt de la BCE n'ont eu qu'un très faible impact,
28:36à la fois sur la demande de crédit ou sur les conditions de crédit.
28:39Donc, c'est vraiment quelque chose de très structurel sur la demande de crédit et d'investissement en Europe.
28:43Et donc, là-dessus, ça peut libérer moins de réglementation, ça va libérer plus d'investissement.
28:47Il y a aussi le plan allemand, évidemment.
28:48C'est vraiment, je dirais, le mammouth dans tous ces vents favorables.
28:54Et donc, là-dessus, oui, on peut être un petit peu plus positif.
28:56Et tout ça, ça a été déclenché par Trump.
28:58Donc, indirectement, je suis d'accord sur le fait qu'on avait le rapport Draghi,
29:02qui était un peu la sonnette d'alarme.
29:04Et puis, on a l'élément déclencheur, qui est la politique agressive de Donald Trump.
29:07Igor, qu'est-ce que vous retenez, enfin, qu'est-ce qu'on a appris depuis le 2 avril, encore une fois ?
29:12Moi, vous savez que j'aime bien revenir un petit peu à l'histoire.
29:15Et puis, je me suis amusé à regarder le nombre de lois, de tarifs aux États-Unis.
29:20Bon, ça a commencé, je crois, en 1790, avec quelqu'un qui s'appelle Alexander Hamilton.
29:23Et là, la liste, alors, 1890, tarifs McKinley, 94, Wilson-German, Dingley en 97, 1909, Payne Ackridge, Underwood, 1913, 1922.
29:33Bon, j'en passe.
29:34Mais donc, c'est une histoire classique.
29:36Et sachant qu'au démarrage des États-Unis, en fait, les droits de douane représentaient 50% du budget fédéral.
29:41Aujourd'hui, il n'y avait pas d'impôt.
29:42Je n'ai plus le chiffre, mais peut-être qu'il y en avait là deux.
29:46Enfin, c'est minime, en fait, les droits de douane par rapport...
29:50Donc, c'est en fait une grande tradition.
29:52Trump n'est pas forcément quelqu'un qui est très innovant dans l'isolationnisme américain et dans la protection.
29:58Les années 30, bon, on a vu ce que ça avait malheureusement causé.
30:02C'est sa méthode et son personnage et l'outrance qui va avec, qui évidemment est très très nouvelle.
30:07Et encore plus pour des Européens qui sont plutôt des gens qui communiquent de manière assez politiquement correcte.
30:12Donc, ce qui est difficile, c'est pour lui d'avoir un bon constat.
30:18C'est le déclin de l'Empire américain, puisqu'ils sont en déficit extérieur, déficit budgétaire depuis 40 ans ou 30 ans.
30:28Parce que le monde veut du dollar et que les Américains veulent les produits fabriqués par le reste du monde.
30:33Et que le capitalisme mondialisé a changé.
30:35C'est-à-dire qu'à partir de 1995, c'est la Chine qui est la plateforme de production mondialisée.
30:42Les Allemands avec une énergie pas chère fournie par les Russes qui sont machine-outils véhicules thermiques.
30:48Et de l'autre côté, un dollar qui est beaucoup trop coûteux pour être compétitif.
30:52Donc, tous les actifs américains sont survalorisés.
30:55Vous regardez déjà la prime du MSCI US sur le MMCI World.
30:59Il y avait une espèce de...
31:01Ils ont toujours été un peu plus valorisés.
31:04Il y a eu des pics, mais ça fait 15 ans que la tendance est très très nettement à la hausse.
31:11On est à 1,6 je crois.
31:12Et là, il y a une correction.
31:13Et donc, il y a un message qui est de dire que les actifs américains ne sont peut-être plus aussi sûrs.
31:17Mais le constat est bon. L'Amérique emprunte trop, dépense trop, consomme trop.
31:23D'ailleurs, nous, on épargne aussi trop en Europe.
31:25Donc, nous, c'est un peu le miroir si on mobilisait cette épargne.
31:28Mais encore, faut-il avoir confiance dans nos dirigeants ?
31:30Ce qui est aussi une vraie question dans la gouvernance européenne.
31:34Donc, le constat, c'est que les États-Unis, ils ont besoin de conserver leur hégémonie.
31:38Et tel qu'aujourd'hui, c'est en train de déraper, ce n'est pas possible de garder cet équilibre économique avec la Chine qui, elle, je suis d'accord, a une position centrale.
31:48Puisqu'ils ont les actifs américains financiers.
31:51Et en fait, on ne peut pas se passer d'eux pour produire dans le monde.
31:53Enfin, on s'entend entre nous, mais c'est impossible de contourner la Chine aujourd'hui.
31:58C'est impossible.
31:58Vous achetez le grand plan, quoi.
32:01Vous achetez la perspective du Golden Age.
32:04Et d'ailleurs, c'est intéressant sur l'automobile.
32:06Trump tout de suite dit, ah bah oui, alors j'ai compris, pour relocaliser, ça va prendre un peu de temps.
32:11Donc, peut-être qu'il y aura un sursis sur les tarifs, le temps que les entreprises se mettent en ordre de demain.
32:16Mais c'est bien ça le but ultime.
32:18C'est très important, ces mesures.
32:19Et d'ailleurs, la norme en Europe, on l'a vu, on s'est auto-flagellé, justement, avec les véhicules électriques.
32:26Puisqu'on a mis des normes qui favorisaient des véhicules électriques que les autres savaient produire et que nous, on n'en avait pas produit.
32:31Donc, c'est une question de timing, comme vous dites, justement.
32:33D'accord.
32:34C'est qu'on ne peut pas appliquer des tarifs comme ça sans avoir...
32:38Et on ne pourra pas tout substituer.
32:39Je veux dire, il ne va pas tout reproduire localement.
32:43Il ne va pas se remettre à produire des grippins.
32:45C'est l'exemple du grippin qui n'est plus produit aux Etats-Unis.
32:47Oui, oui, des t-shirts, des cafés.
32:48Ça n'a pas beaucoup d'intérêt peut-être de le reproduire, le grippin.
32:51Je crois que c'est optimal d'en répliquer des chaînes de production ou des chaînes de valeur qui existent déjà et qui fonctionnent très bien.
32:56Le constat, c'est qu'il veut éviter le déclin.
32:58Je ne parle même pas d'autres données sociodémographiques, mais il veut éviter le déclin.
33:02Est-ce que c'est la bonne méthode ?
33:03Bon, méthode de négociation qui a l'air très brutale.
33:06L'Europe a été plutôt assez intelligente.
33:09Et la Chine, je crois qu'ils attendent, mais ils ont intérêt à faire un arrangement à moi ou à un autre.
33:14Mais quel est le niveau ? C'est 10, 20, 30, 40 ?
33:18Là, on est un petit peu dans l'incertitude.
33:19D'où la difficulté pour nous, conseiller aux gens, de revenir massivement.
33:23En tout cas, les actifs américains, je pense que les gens ont compris qu'il y avait quand même un trouble.
33:27Et peut-être que les actifs européens...
33:29Mais en rayer le déclin, ça peut passer par, effectivement, une crise de confiance vis-à-vis des actifs américains,
33:38que ce soit les actions ou les traderies ou le dollar ?
33:41Parce que lui, son objectif technique, c'était on fait baisser le dollar.
33:46On peut faire baisser un peu la bourse, d'ailleurs, pour faire un bon coup de trade.
33:50Et puis, on fait baisser les taux d'intérêt.
33:54Sauf que quand les taux d'intérêt, ils ont commencé à remonter...
33:56Parce que là, on attaque vraiment le système.
34:01Donc, je pense que les investisseurs, même américains, se méfient un peu.
34:06Oui, on pouvait imaginer quand même qu'en bousculant aussi brutalement les choses,
34:11le marché obligataire, quand même, soit un peu vigilant par rapport à la situation.
34:15Donc, les marchés financiers font leur travail de contre-pouvoir.
34:18C'est juste un gros déliveraging ?
34:21Ou c'est un mal plus profond, quand même, derrière ?
34:26Même la question de confiance qu'on peut avoir dans le dollar, pour dire les choses clairement ?
34:30Non, je pense que la confiance, elle reviendra, parce que la croissance, elle reste aux Etats-Unis.
34:34D'accord.
34:35Quand on s'apercevra que les Etats-Unis continuent d'avoir de l'innovation, de la croissance, etc.
34:39Oui, même si on révisait à la baisse la croissance américaine, d'abord, on n'est plus dans un scénario de récession US.
34:47Alors, ça change un peu tous les jours, mais depuis qu'il y a un moratoire sur 90 jours,
34:55donc, on n'est pas dans un scénario de récession.
34:57La croissance américaine sera sans doute encore supérieure à la croissance européenne cette année,
35:02puis, structurellement, elle est supérieure.
35:04Maintenant, il y a une défiance, oui, comme Igor l'a mentionné, on le voit sur les taux d'intérêt,
35:09on le voit sur le dollar, on le voit sur un certain nombre d'actifs.
35:12Mais je pense que ce qui a été intéressant cette semaine, c'est que Trump a montré là où était sa faiblesse.
35:20Donc, pour les négociations à venir, ça va être plus compliqué, parce que...
35:24Il a perdu son grand levier de négociation, là, il s'est un peu affaibli.
35:27Je pense, oui.
35:30À partir du moment où, dans une négociation, vous montrez votre faiblesse et que votre faiblesse est attaquable,
35:34ça devient plus compliqué.
35:34Et, en fait, alors, évidemment, on ne sait pas exactement pourquoi les taux d'intérêt sont bien montés à toute vitesse.
35:42Est-ce que c'est juste des investisseurs qui jouent un ralentissement économique
35:45ou est-ce que c'est des grosses mains qui vendent des trajuries américaines ?
35:50On ne sait pas trop.
35:51En attendant, quand on voit que le dollar baisse et que les taux montent,
35:55déjà, ça nous donne une petite indication, parce que c'est quand même pas...
35:59La logique n'est pas complètement respectée.
36:00C'est un schéma qui est généralement réservé à des pays émergents dits fragiles.
36:04Oui.
36:04Bon, alors, vous êtes couillis, on a lu ça quelques fois, mais je trouve ça un peu exagéré.
36:08Mais, effectivement, ça peut traduire une vente d'obligation d'État américaine.
36:14Par les Chinois ?
36:15Par les Chinois.
36:16Alors, après, la grosse question, c'est...
36:17Le 30 ans a bougé.
36:18Ils n'ont pas de 30 ans, les Chinois.
36:20Alors, on a vu pas mal de chiffres circuler sur combien est-ce que les Chinois ont des dettes américaines, etc.
36:25Les derniers chiffres qu'on a essayé de trouver, de regarder, d'analyser, c'est...
36:31Si on regarde juste de manière bête et méchante, c'est 2-3% de la dette américaine.
36:34Donc, on se dit que ce n'est pas exact pour faire bouger.
36:36Après, il y en a qui disent que les 4% détenus par la Belgique, c'est des Chinois.
36:39Bon, imaginons qu'ils soient à 6%.
36:41Apparemment, ce qu'ils détiennent, c'est surtout de la dette longue.
36:45Donc, c'est du plus de 10 ans.
36:46Ah bon ?
36:47Oui.
36:48Alors, moi, j'ai...
36:48D'accord, ok.
36:49Ça, c'est ce qu'on...
36:50Moi, j'ai vu plutôt que le portefeuille n'a cessé de baisser ces dernières années,
36:54que la détention de trésorerie par la Chine, mais je parle sous le contrôle d'Hervé,
36:57est tombée, selon les chiffres du Trésor, en janvier à 700 milliards.
37:00Donc, ça ne prend peut-être pas en compte le déposite via la Belgique,
37:03qui rajoute peut-être quelques centaines de milliards.
37:06Mais moi, j'ai compris qu'au contraire, la duration du portefeuille chinois,
37:09elle avait plutôt baissé ces dernières années.
37:11Et qu'aujourd'hui, ce n'est pas évident qu'ils aient de la dette très longue américaine,
37:16c'est possible, on a tout lu.
37:19Oui, le dernier contact qu'on a eu avec un spécialiste obligataire,
37:22c'est qu'il disait que c'était plutôt de la dette longue.
37:24Ah, d'accord.
37:25Et que la dette longue, il n'y avait pas beaucoup de liquidités dessus.
37:27Ah oui.
37:28Bon, d'abord, il n'y en a pas beaucoup parce que...
37:30On ne traite pas tous les jours du 30 ans, quoi.
37:32Non, et puis les Américains sont endettés à court terme.
37:34Donc, quand vous vendez du long et qu'en plus, il n'y a plus des entreprises en face qui achètent
37:37parce que les règles ont changé,
37:39vous pouvez, avec très peu de moyens, faire bouger les taux assez rapidement.
37:42Oui.
37:43Bon, ça peut être ça.
37:43On verra. De toute façon, on aura des chiffres.
37:46Alors, c'est compliqué.
37:47Les chiffres chinois sont quand même un secret d'État bien gardé.
37:49Mais il y a quand même des chiffres qui doivent arriver dans les prochaines semaines
37:52qui permettront peut-être d'éclairer un peu ces mouvements de marché.
37:55Hervé, est-ce que les risques extrêmes économiques ont baissé quand même depuis le 9 avril ?
38:00Et quand je parle du 9 avril, je ne parle pas de l'implémentation des tarifs d'iréciproques,
38:04mais de leur suspension 14 heures après leur implémentation.
38:08Et sur cette crise de confiance entre le marché et les trésorismes américains,
38:13ou le dollar même, est-ce que c'est un sujet qui peut être un sujet lourd devant nous ?
38:18Oui. Alors, je ne suis pas sûr que les risques aient vraiment baissé.
38:22Par contre, ça rend Donald Trump un peu plus rationnel.
38:24On a l'impression qu'il est ouvert à la discussion,
38:26alors que c'est vrai qu'après l'annonce du 2 avril,
38:28ça semblait tellement... Les chiffres sortaient un peu de nulle part.
38:31On voyait son tableau, on ne les comprenait pas.
38:33Et moi, je suis assez d'accord avec ce qui a été dit.
38:36Il y avait les 10% qui avaient été présentés,
38:39et ensuite les droits de douane réciproques.
38:40Et on a vraiment l'impression qu'on va repartir de tout ça avec les 10%.
38:43Donc, on était à 2,5 avant, on fait quand même une belle opération côté américain.
38:48Donc ça, il va falloir l'intégrer.
38:50Mais maintenant, sur les risques, pour moi, le risque le plus important,
38:53c'est vraiment sur la Chine, sur les réserves, justement, chinoises.
38:57Alors, je pense qu'ils n'ont pas intérêt à véritablement les vendre.
39:00Pourquoi ? Parce qu'il faut qu'ils fassent attention aussi à leurs devises.
39:04Et aujourd'hui, tous les pays partenaires de la Chine, régionalement,
39:07sont plus ou moins pégés, on va dire ancrés,
39:10parce que pégés, c'est un terme un petit peu propre.
39:13Fort, oui, oui, spécifique.
39:15Mais quand on regarde vraiment les devises qui sont ancrées de près ou de loin,
39:18avec des marges de fluctuation, etc.,
39:20c'est vraiment toute la zone Asie du Sud-Est.
39:22Et c'est tous les partenaires principaux.
39:24Donc, si on ne veut pas rentrer dans une guerre d'évaluation régionale,
39:27et ça, la Chine ne veut pas parce que, pour le coup,
39:29elle a besoin de ce commerce régional,
39:31je pense que ça va être compliqué de trop jouer sur la devise.
39:33Donc, pour moi, c'est un peu l'arme de destruction massive,
39:36mais elle aurait tort de l'agiter aujourd'hui en drapeau
39:41et elle aurait tort de s'en servir, même à long terme.
39:45Aujourd'hui, on a vu peut-être que des petits messages sont envoyés
39:49à travers le fixing du Han quotidien, etc.
39:51Mais la Chine n'a pas dévalué activement sa monnaie aujourd'hui.
39:57Et c'est un rempart qu'elle ne veut pas franchir.
40:00C'est ce qu'il faut comprendre.
40:01Ou en tout cas, si elle devait le franchir,
40:03c'est que Pékin aurait à l'esprit qu'il n'y a plus d'espoir
40:05de négociation avec Donald Trump.
40:07Et puis surtout, à moyen terme,
40:09ça la mettra d'une très mauvaise situation
40:11parce qu'elle a vraiment, entre guillemets,
40:13fait beaucoup d'efforts pour être considérée
40:15comme une devise de réserve au niveau mondial
40:17par rapport au FMI, notamment, pour intégrer finalement les DTS.
40:21Les droits de tirage spéciaux, oui.
40:24Et là, on reviendra en arrière
40:26parce que c'est une volatilité que le FMI n'accepterait pas,
40:29que le monde, que les banques centrales n'accepteraient pas.
40:31Alors même, où on se pose la question d'un substitut au dollar,
40:34alors on s'est toujours posé la question, je pense,
40:36dans toutes les crises américaines,
40:38de savoir qu'est-ce qu'on ferait après le dollar
40:40parce que ça semble instable, évidemment.
40:42Mais aujourd'hui, je pense que la meilleure solution,
40:45si vraiment un jour on devait sortir de ce système monétaire,
40:47c'est un panier de devises
40:48et la Chine a envie de faire partie de ce panier de devises.
40:52Donc vraiment, pour moi, elle n'aurait aucun intérêt
40:53mais ça reste quand même le risque le plus important.
40:56C'est ce qui pourrait tout mettre par terre.
40:59Bon, qu'est-ce qu'on fait dans ces marchés ?
41:01Je ne sais pas, Hervé, si vous voulez garder la parole
41:03sur l'aspect un peu marché.
41:05Qu'est-ce que vous en dites en tant qu'économiste
41:07chez ProBTP Finance, Hervé ?
41:10Écoutez, nous, on est toujours à l'écoute, je dirais,
41:13des banques centrales et des bonnes surprises côté banques centrales
41:16parce que c'est vrai qu'on les sent beaucoup plus timides,
41:18beaucoup plus réservés maintenant.
41:20Et c'est logique, ce n'est pas du tout leur terrain.
41:22Là, on est sur de l'incertitude, on est sur de la dépense budgétaire.
41:26La BCE, elle arrive près de son taux neutre.
41:29La Fed en est un peu éloignée,
41:30mais une pause semble être le meilleur moment aussi pour la prolonger.
41:34Mais néanmoins, moi, je pense qu'on va avoir du côté de la Fed
41:37des sujets importants à traiter,
41:40notamment sur l'inflation.
41:41On a parlé de ce sujet transitoire,
41:42c'est difficile d'évoquer ne serait-ce que le mot transitoire
41:45dans une conférence de Poel aujourd'hui, en 2025.
41:49Et on le voit, dès la première occurrence,
41:51il a été tout de suite très critiqué,
41:53il perd en crédibilité.
41:55Donc, est-ce qu'il va pouvoir tenir sur ce sujet-là ?
41:57Est-ce que si l'inflation progresse trop,
41:59il ne va pas devoir agir ?
42:01Et puis, on voit déjà,
42:02alors on parlait d'un marché de l'emploi très robuste,
42:04mais quand on regarde les ISM,
42:05les sous-composantes des ISM sur l'emploi,
42:08eh bien, on voit une dégradation.
42:08C'est juste qu'elle n'est pas très forte
42:10et on ne voit pas de chiffres majeurs
42:12sur le 4,2% de chômage.
42:15Mais on voit quand même une tendance
42:16qui commence à être inquiétante,
42:18qui n'est probablement pas liée au droit de douane,
42:19qui n'est probablement pas liée à Donald Trump.
42:21C'est un essoufflement d'une économie
42:23qui a été en surchauffe pendant de nombreuses années.
42:25Mais ça semble inévitable aussi.
42:26Donc, il va falloir jongler avec plusieurs facteurs.
42:29Et pour moi, les surprises côté marché
42:31pourraient venir peut-être un peu plus
42:32des banques centrales que l'on a mis de côté
42:34et que l'on a un peu oublié.
42:35Donc, la Fed pourrait trouver des arguments
42:37quand même pour sortir de sa pause,
42:38à un moment donné, c'est ça ?
42:40C'est ce qu'on espère, nous, au S2,
42:41mais peut-être plutôt si la conjoncture le limite.
42:44Sur le plan des marchés,
42:46qu'est-ce que vous recommandations du moment ?
42:48Les phases où c'est très volatile,
42:49où ça change,
42:50donc par expérience, d'abord,
42:52il faut attendre d'avoir plusieurs éléments.
42:55C'est vrai que, au cours de la semaine,
42:56on avait vraiment un sentiment d'impuissance
42:58et de non-compréhension
43:00de quelconque élément
43:02qui puisse faire remonter les bourses mondiales.
43:05Alors, je pense que pour ceux
43:06qui avaient fait beaucoup d'États-Unis,
43:07là, il est un peu temps de revenir
43:09sur les actifs européens.
43:10Nous, on a fait un peu de convertibles.
43:11On a trouvé que ça s'était bien comporté.
43:15Étonnamment, pour une petite classe d'actifs
43:16un peu illiquide,
43:17ça s'était bien comporté.
43:19Donc, avoir une forme de convexité
43:21en prévision des futurs
43:22intermoiements et allers-retours.
43:26Ce qu'on peut dire,
43:27c'est que la méthode Trump,
43:29là, maintenant,
43:29on sait qu'elle est incertaine.
43:31On sait qu'elle montre sa faiblesse
43:33par rapport à ses adversaires,
43:37c'est-à-dire économiquement,
43:37la Chine, militairement, la Russie,
43:39puisqu'on voit bien que ça n'avance pas.
43:41Quand on déclenche des guerres,
43:42il faut aussi avoir des plans B,
43:43des plans C, des plans D.
43:44Et donc là, il faut plutôt espérer,
43:46pour les marchés,
43:47qu'il y ait des dirigeants chinois
43:49et que la guerre en Ukraine aussi
43:52connaisse une issue moins malheureuse.
43:54Parce que Trump,
43:55on sait qu'il peut nous sauver,
43:56mais on sait qu'il peut aussi
43:57nous envoyer de l'incertitude.
44:00Donc, les actifs européens,
44:02un peu plus,
44:03bon, pas non plus la folie,
44:05mais un peu plus via les convertibles.
44:07Damien ?
44:07En très bref,
44:08je pense qu'il faut continuer
44:09à être surpondéré sur les actifs européens,
44:12parce que c'est là qu'il y a le moins de risques,
44:13le moins de révision à la baisse,
44:14et que malgré tout,
44:15on voit des choses positives
44:16sur l'économie européenne,
44:18les plans de relance,
44:19une unité un peu meilleure,
44:21etc.,
44:21une bonne résistance.
44:22Donc,
44:23les actions européennes
44:24et sur la partie obligataire,
44:25peut-être faire un peu plus attention
44:26qu'auparavant au rendement.
44:28Alors,
44:28on élimine les obligations américaines,
44:30ça c'est à notre avis
44:31trop dangereux aujourd'hui.
44:32D'accord.
44:33Et sur l'Europe,
44:35en échange d'une exposition
44:36actions européennes
44:38un peu plus élevées,
44:39peut-être un peu moins d'obligations
44:40au rendement.
44:42Oui.
44:42Merci beaucoup, messieurs.
44:43Merci d'avoir été des invités
44:44de Planète Marché ce soir.
44:45Damien Charlet,
44:46Mandarine Gestion,
44:47Igor Demac,
44:47Vital Épargne
44:48et Hervé Amourda,
44:49pro-BTP Finance.
45:01Le dernier quart d'heure
45:02de Smart Bourse chaque soir,
45:03c'est le quart d'heure thématique.
45:04Le thème ce soir,
45:06c'est celui de l'allocation d'actifs
45:07dans un monde
45:08un peu différent.
45:09Et nous en parlons
45:10avec Alain Bocobza,
45:11responsable mondial
45:12de l'allocation d'actifs
45:13de Société Générale CIB,
45:14à mes côtés en plateau.
45:15Alain, bonsoir.
45:16Je reprends, Alain,
45:18quelques-uns des titres
45:20de vos publications.
45:21Donc, vous pilotez
45:22le multi-asset portfolio,
45:24le portefeuille multi-actif
45:25modèle de Société Générale CIB.
45:28Et donc, il y a des rendez-vous
45:29importants.
45:30En septembre 2023
45:31et en mars 2024,
45:33vous écriviez
45:34« Tous les chemins mènent
45:35aux Etats-Unis,
45:36toutes les routes mènent
45:37aux Etats-Unis ».
45:38On était dans le momentum
45:39parfait de l'exceptionnalisme
45:41américain.
45:43Septembre 2024
45:44et février 2025,
45:46donc ça nous ramène
45:47à une période assez récente,
45:48vous commenciez à écrire
45:49et vous écriviez
45:50par deux fois déjà
45:51craquelement
45:53dans l'exceptionnalisme
45:54américain
45:55jusqu'en février 2025.
45:57Et en mars 2025,
45:59vous êtes passé
46:00à la vitesse supérieure,
46:01si je puis dire,
46:02Alain,
46:03en décrétant
46:04que c'était le moment
46:05de la grande rotation.
46:07Et ce que vous appelez
46:08des grandes rotations,
46:09c'est voir des investisseurs
46:11sortir massivement
46:12des actifs américains
46:14ou d'une série
46:15d'actifs américains.
46:17Et la question étant,
46:18comment survivre
46:19à cette grande rotation ?
46:22Déjà,
46:22qu'est-ce qui fonde
46:23cette nouvelle conviction
46:24chez vous, Alain ?
46:26Alors,
46:27dans le message
46:27qu'on a donné
46:28courant mars,
46:30on a eu beaucoup de chance
46:31sur le timing
46:32parce que c'était vraiment
46:33avant une accélération
46:35de toutes ces rotations
46:37et de marcher
46:38beaucoup plus volatiles.
46:40Comment survivre ?
46:41Le message,
46:42j'espère,
46:42était clair
46:43en disant
46:44c'est dangereux.
46:45Le casting
46:46comme la gouvernance
46:48des Etats-Unis
46:49d'Amérique
46:50nous posait problème.
46:51Je pense qu'il n'y a pas
46:52qu'à nous.
46:53Et à la base,
46:54quand un grand pays
46:55vient décaler
46:56sa gouvernance
46:57avec des thèses économiques
47:00qui restent à démontrer,
47:02je vais être gentil,
47:04comme quoi,
47:05on essaie
47:05de nous démontrer
47:06que le protectionnisme
47:07peut avoir des vertus
47:09pour celui qui l'initie,
47:10nous on a du mal
47:11et on n'a pas l'air
47:13d'être les seuls.
47:14Donc ça revient
47:14comme un boomerang.
47:16Ils ont lancé
47:17un boomerang
47:17en disant
47:18on va tous
47:19ne pas vous écraser
47:20mais on va gagner
47:21une bataille
47:22et ça leur revient
47:23comme un boomerang.
47:24Donc ça,
47:25la gouvernance
47:26et le casting
47:27des Etats-Unis
47:27nous posent problème.
47:29Donc c'est pas nécessairement
47:30quelque chose
47:31qui est à court terme.
47:32tant qu'on ne change pas
47:34la gouvernance
47:34et les objectifs
47:35de ce gouvernement.
47:37Ça peut prendre du temps.
47:39Et le deuxième message
47:40c'était la rotation.
47:41Le message de la rotation
47:42il est plus,
47:44beaucoup plus boursier
47:44en se disant
47:46que dans ce plateau
47:48vous avez reçu
47:50nombre de stratèges
47:51qui calculaient
47:53la part des grandes valeurs
47:54dans le total
47:55avec des effets
47:56de concentration
47:57jusqu'à ce qu'il y ait
47:58cette valeur.
47:59Parfois c'était plus
48:00qu'une seule valeur
48:01et quelles que soient
48:01les localisations
48:03il y avait des effets
48:03de concentration
48:04notamment sur les valeurs
48:05américaines,
48:06les grandes techs américaines
48:07et les 7 magnifiques.
48:11Donc la grande rotation
48:12c'est plutôt l'idée
48:13qu'il n'y en avait
48:14que pour le dollar,
48:15que pour les actions américaines,
48:16que les techs américaines,
48:17que le crédit américain.
48:18Tous les portefeuilles
48:19étaient concentrés
48:20aux Etats-Unis
48:20sur l'exceptionnalisme américain
48:22qui est terminé.
48:23Point la ligne.
48:24Et donc maintenant
48:25il faut aller creuser,
48:26creuser, creuser
48:27pour voir comment
48:27on peut redistribuer
48:28ces portefeuilles
48:29et ça va prendre du temps,
48:30ce n'est pas du jour
48:31au lendemain.
48:31C'est ça la grande rotation.
48:33On va y revenir
48:33mais déjà je précise
48:35votre papier,
48:37votre recommandation
48:38a été écrite en mars
48:40donc bien avant
48:42Liberation Day,
48:43l'histoire des tarifs,
48:44etc.
48:44Vous parlez des questions
48:45comme du casting
48:46et de la gouvernance
48:47qui déjà étaient
48:47des alertes significatives
48:49pour vous.
48:52Et puis il y a la question
48:53évidemment de ce que ça implique
48:55pour la location.
48:56et vous le répétez
48:58là à nouveau
48:58ce n'est plus une question.
49:01C'est la fin
49:02de l'exceptionnalisme américain
49:04point à la ligne.
49:05Il n'y a pas
49:05de point d'interrogation
49:07derrière cette phrase
49:08Alain.
49:09Qu'est-ce qui a disparu
49:11qui vous fait dire
49:12qu'il n'y a plus
49:13d'exceptionnalisme américain ?
49:16Dans l'exceptionnalisme américain
49:18il y avait deux sous-menus.
49:20Il y avait un premier sous-menu
49:22qui consistait à observer
49:23que tous ceux
49:24qui avaient fait
49:25des prévisions
49:26d'entrée prochaine
49:27en récession aux Etats-Unis
49:28depuis 4 ans, 3 ans
49:29finalement ils se sont rachetés
49:31en disant
49:32c'est robuste,
49:33ça reste robuste
49:33pour être honnête.
49:34Pour le moment
49:35l'économie réelle
49:36aux Etats-Unis
49:37reste robuste.
49:38Les créations d'emplois,
49:39tous les indicateurs
49:39coïncidents
49:40par opposition aux enquêtes
49:42les soft indicators
49:44sont très mauvais
49:45mais on demande aux gens
49:47qu'est-ce qui se passe
49:48dans votre tête
49:49et ils disent
49:49j'y comprends rien
49:50et je suis prudent.
49:50mais l'économie réelle
49:52pour l'instant
49:52reste relativement robuste
49:54donc il y avait
49:55un aspect de cette comparaison
49:56de la robustesse
49:57de l'économie américaine
49:58dans la délivrance
49:59de croissance
49:59par rapport au fait
50:00qu'il y avait une croissance
50:01ni au Japon
50:02ni en Chine
50:02ni en Europe.
50:04Donc ça c'était une partie
50:05et donc là
50:06si on inclut
50:07les décisions
50:08de relance
50:09qu'ils ont au Japon
50:11les relances
50:12qui sont en train
50:13de se muscler en Chine
50:14et le millier
50:16de milliards d'euros
50:18annoncés par l'Allemagne
50:20et tous les pays
50:20du nord de l'Europe
50:21c'est pas comme si
50:22rien n'avait changé.
50:24Donc là il y a
50:24de la relance
50:25et nous on voit
50:25un profil en J
50:26sur la croissance européenne
50:28avec une accélération
50:29du PIB nominal.
50:31Donc là
50:31il y a un rétrécissement
50:32de l'écart
50:33prévisionnel
50:34et d'autre part
50:35dans l'exceptionnalisme
50:36il y avait le fait
50:37que tous ceux
50:38qui n'avaient pas
50:39suffisamment d'exposition
50:40sur les actifs américains
50:42en dollars
50:42donc non couverts
50:44sur le change
50:44finalement
50:45avec des résultats
50:48de la performance
50:49des fonds investis
50:50médiocres
50:51ou mauvais.
50:52Et donc l'exceptionnalisme
50:53c'était une hyper
50:54concentration
50:55des portefeuilles
50:56jusqu'à des concentrations
50:57qu'on n'a jamais vues
50:58dans l'histoire économique
50:59et donc dans
51:00la fin de l'exceptionnalisme
51:01il y a ces deux variables
51:02c'est surtout
51:03la réponse
51:04de politique économique
51:05qui m'intéresse
51:07à l'extérieur
51:07des Etats-Unis
51:08qui vient donner
51:09un soutien
51:09à la conjoncture
51:11prévisionnelle
51:11et la fin de l'exceptionnalisme
51:14en disant
51:14tous les acteurs
51:15qui étaient trop concentrés
51:16sur les actifs américains
51:18ont pris un gros bouillon
51:19très très gros bouillon
51:20les actifs européens
51:21les actions européennes
51:22ont surperformé
51:23les actions américaines
51:24ça n'était pas arrivé
51:25depuis combien d'années
51:26pareil pour les actions chinoises
51:29qui ont bien performé
51:30donc c'est une nécessité
51:31de redistribuer
51:32de ne pas mettre
51:33tous ces oeufs
51:33dans le même panier
51:34et donc on va tous chercher
51:36le pourquoi et le comment
51:37il paraît qu'il y a
51:38des belles valeurs en Europe
51:39il paraît qu'il y en a
51:39des belles en Chine
51:40il paraît qu'il y en a
51:41des belles au Japon
51:41il paraît qu'il y a
51:42des marchés obligataires
51:43sur lesquels il y a
51:44des rentements
51:44et il paraît que l'euro
51:45est en train de monter
51:46et que le Yen
51:46est en train de monter
51:47voilà c'est plutôt
51:48la deuxième partie
51:49qui est plus
51:50comment dire
51:52créative
51:52en disant
51:53allez redécouvrons
51:55le reste du monde
51:56il y a tout un territoire
51:58ou des territoires
51:59d'investissement
52:00à redécouvrir
52:01dans ce monde là
52:03avant même
52:04les actions
52:04Alain
52:05la fin de l'exceptionnalisme
52:06américain
52:07comme vous dites
52:07point à la ligne
52:08qu'est-ce que ça implique
52:10pour le dollar
52:10parce que là
52:12vous êtes bien placé
52:14pour le savoir
52:15d'avoir une séquence
52:16sur quelques séances
52:18sur une semaine
52:19où tout chute
52:20le dollar
52:22les très juristes
52:23les actions américaines
52:24c'est assez rare
52:26et de voir encore une fois
52:28le dollar baisser
52:29sur 5 séances consécutives
52:30face à toutes
52:31les devises du monde
52:32dans un moment
52:33de stress
52:34d'incertitude maximale
52:35c'était pas forcément
52:37intuitif
52:38dans les convictions
52:42qu'on a cherché
52:43à faire passer
52:43mi-mars
52:44fondé donc
52:47sur le casting
52:47et la gouvernance
52:48qui nous plaisaient pas
52:49partant
52:49de ce qui se passe
52:50à Washington
52:51on a baissé
52:54le poids des actifs
52:55risqués
52:55le poids des actions
52:56des actions américaines
52:57des obligations privées
52:59on a baissé
52:59le poids des matières premières
53:01on a monté le cash
53:02on est resté très pondéré
53:04sur le marché de l'or
53:05on a acheté
53:06du yen
53:07donc on avait
53:08une allocation
53:08défensive quoi
53:11défensive
53:12donc on a baissé
53:13le poids des actifs risqués
53:14donc entre autres
53:14les actions
53:15et les matières premières
53:17qui ont bien baissé
53:18depuis
53:18il y a un élément
53:22qui a choqué
53:22tous nos lecteurs
53:24c'était le fait
53:25que dans un moment
53:26où on est risk off
53:27comme on dit
53:27normalement
53:28le dollar monte
53:28et on avait
53:30en mars
53:30baissé le poids
53:31du dollar américain
53:32et non pas que
53:34c'était du risk off
53:35partout
53:35mais c'était un risk off
53:37sur les Etats-Unis
53:38c'est à dire que
53:39le problème de gouvernance
53:40il est aux Etats-Unis
53:42le problème du casting
53:44est-ce que vraiment
53:45ils sont si pragmatiques
53:46est-ce que la guerre commerciale
53:48finalement c'est du transactionnel
53:50comme on l'a cru
53:51un trop long moment
53:52il y a du transactionnel
53:54malheureusement
53:54il n'y a pas que ça
53:55il y a beaucoup d'idéologie
53:56qui n'est pas prouvée
53:57par la science économique
53:58et ça ça peut faire peur
53:59sur le déroulé
54:01même pour la suite
54:01et donc finalement
54:03c'est la prime de risque
54:04qu'on met sur les actifs américains
54:07tous les actifs américains
54:09ont baissé
54:09le dollar a baissé
54:10les actions ont baissé
54:11celles qui étaient les plus chères
54:12ont baissé plus que les autres
54:14les obligations privées
54:16ont vu le rentement monter
54:17donc perte en capital
54:18etc.
54:20donc c'est vraiment
54:21une problématique de gouvernance
54:23celle qu'on a pu laître
54:24incroyable
54:24et c'est pour ça
54:26que c'est un moment
54:26assez spécial
54:27dans l'histoire économique
54:28de voir la prime de risque
54:30sur les actions
54:31devenir à l'encontre
54:33des actifs américains
54:34c'est rarissime
54:34comme événement
54:36c'est la grande rotation
54:37oui c'est ça
54:38et quand vous dites
54:39grande rotation
54:40c'est aussi
54:40il y a une perspective
54:42de durabilité
54:43de durabilité
54:44c'est pas un call tactique
54:45maintenant que le marché américain
54:47a un peu baissé
54:48on peut y revenir
54:48c'est pas ça l'idée
54:49Alain
54:50alors
54:51vu le niveau de concentration
54:53et de détention maximale
54:55qu'on a atteint
54:55sur ces actifs américains
54:57on est pas
54:58on est pas à la fin de l'histoire
54:59là
54:59après une semaine de baisse
55:00je suis plus confortable
55:02dans les deux sous-menus
55:03qu'on avait tout à l'heure
55:04sur la fin de l'exposition
55:05américain
55:06sur le fait
55:06qu'on a commencé
55:07la redistribution
55:08des portefeuilles
55:09pour voir
55:09où est-ce qu'il existe
55:11des territoires d'investissement
55:12positif
55:13c'est pas simplement
55:14je fais de l'arbitrage
55:15contre ce que j'avais
55:16c'est si j'achète
55:18un actif
55:18dans mon portefeuille
55:20j'ai besoin
55:21d'avoir
55:21des outils
55:22d'évaluation
55:23pas trop chers
55:23et des momentum
55:25qui font que
55:26le flux d'informations
55:27va être positif
55:28c'est pas que contre
55:29il faut qu'il y ait
55:30des arguments pour
55:30sinon c'est pas durable
55:31donc je suis plus confortable
55:33sur la redistribution
55:35des portefeuilles
55:36pour faire notre métier
55:37de gestion de portefeuilles
55:38que ce soit pour un particulier
55:40ou un institutionnel
55:41qu'il ne faut pas mettre
55:42tous ses oeufs
55:42dans le même panier
55:43donc c'est la redistribution
55:44qui dit son nom
55:46ça c'est la fin
55:47de l'expressionnalisme américain
55:48dans la gestion d'actifs
55:49certains aux Etats-Unis
55:52notamment
55:52ont fait des appels
55:54à l'entrée immédiate
55:55en récession
55:55de l'économie américaine
55:56pour nous c'est prématuré
55:57donc il y a
55:58plutôt des appels positifs
56:00sur le soutien
56:02à la conjoncture
56:03par des plans fiscaux
56:04dans les pays
56:04qui ont les moyens
56:04de le faire
56:05au nord de l'Europe
56:06qui vont dans cette direction
56:07donc qui ravivent
56:08un peu les espoirs
56:09de démarrage
56:09de la croissance en Europe
56:11soutenu par la puissance publique
56:12quand elle en a les moyens
56:13donc c'est pas en France
56:14c'est pas en Italie
56:15c'est pas dans les pays du Sud
56:16mais c'est pas grave
56:16l'Europe redécolle
56:18voilà
56:18c'est des choix positifs
56:20de réallocation
56:21effectivement
56:22beaucoup de questions
56:24alors sur le dollar
56:25effectivement on en a parlé
56:26sur les trajuries américains
56:28la dette souveraine américaine
56:30alors qui a baissé
56:31conjointement avec le dollar
56:32au cours de cette
56:33cette semaine écoulée
56:34est-ce qu'il y a un problème
56:36de fonctionnement là déjà
56:37technique
56:38sur le marché
56:39des trajuries américains
56:40ou est-ce qu'on est simplement
56:41dans une phase
56:41de déleveraging
56:43un peu forcée
56:44qui casse peut-être
56:45un peu les corrélations
56:47parce que là aussi
56:47moment de stress
56:49d'être souveraine
56:50d'être souveraine américaine
56:51ça a été vu
56:53à travers de grandes crises
56:54financières
56:55baisse du triple A
56:56etc.
56:57comme des actifs refuges
56:58le jour où les Etats-Unis
56:59se font dégrader du triple A
57:00le disant américain baisse
57:01alors il y a à la fois
57:04des éléments fondamentaux
57:05et techniques
57:06qui peuvent expliquer
57:08le retracement
57:10qu'on a fait
57:10donc une augmentation
57:11des taux de financement
57:12de l'Etat américain
57:13on parle souvent
57:16d'un put de la réserve fédérale
57:18c'est-à-dire
57:19d'une banque centrale
57:19qui peut assouplir
57:20quand il y a des grandes crises
57:21de la volatilité
57:22souvent les banques centrales
57:24sont là pour mettre
57:24un petit peu
57:25calmer le jeu
57:26par les baisses de taux
57:27le président
57:28de la réserve fédérale américaine
57:30et on ne peut plus clair
57:31sur le fait
57:32que des mesures protectionnistes
57:33par les tarifs
57:34vont être inflationnistes
57:35à très court terme
57:36sans doute d'ici l'été
57:37aux Etats-Unis
57:37tous les grands groupes
57:39qui exportent aux Etats-Unis
57:40ont affiché une politique
57:41extrêmement claire
57:42ils vont monter les tarifs
57:43donc l'inflation
57:44elle va monter
57:45dans un contexte
57:46d'augmentation
57:46à court terme
57:47dans l'inflation
57:48même s'il existe
57:49un risque conjoncturel
57:50aux Etats-Unis
57:51la fête ne peut pas bouger
57:52donc là
57:52on a à court terme
57:53d'ici l'été
57:54disons
57:54on a très peu
57:55ou pas de protection
57:56de la réserve fédérale américaine
57:57il y a des débats là-dessus
57:59on est très clair là-dessus
57:59donc ça explique aussi
58:02fondamentalement
58:03techniquement
58:04il y a aussi
58:05dans cette guerre commerciale
58:07l'administration américaine
58:10s'est attaquée
58:10à des Etats souverains
58:12qui sont très gros
58:13détenteurs de tréjuries
58:15dont la Chine
58:16dont le Japon
58:16et peut-être
58:18qu'ils ont balancé un peu
58:19donc ça fait partie
58:21des outils
58:22en disant
58:23faites attention
58:23vous ne tenez pas
58:25la barbichette
58:25mais nous aussi
58:26on vous tient
58:26donc là
58:27il y a des enjeux
58:28géopolitiques
58:29tout ce qu'on fait
58:29de plus en plus
58:30est géopolitique
58:31et les enjeux
58:32de détention
58:33par les étrangers
58:34de la dette souveraine américaine
58:36sont en jeu
58:36mais
58:38les tréjuries
58:39restent
58:40un actif américain
58:41en dollars
58:42qui est intéressant
58:44toujours
58:44dans la construction
58:45de portefeuille
58:46je pense que
58:47les taux finiront
58:48par baisser
58:48quand la Fed
58:49interviendra
58:50en baissant ses taux
58:52mais ce n'est pas tout de suite
58:52c'est plutôt une question
58:53de timing
58:54en disant
58:55à partir de quand
58:55on active ça
58:56pour l'instant
58:57on assiste plutôt
58:58à la volatilité
58:59et quand on traite
59:00les marchés
59:01la volatilité
59:02il faut faire très attention
59:02à son timing
59:03d'intervention
59:04parce que ça veut dire
59:05qu'on a du mal
59:06à court terme
59:06à expliquer
59:07les variations
59:07parce que c'est volatil
59:08mais tendanciellement
59:10cette économie américaine
59:12devrait ralentir
59:13et ça devrait
59:14à un moment donné
59:14permettre à la Réserve
59:15fédérale
59:16de baisser ses taux
59:17ce qui sera un vecteur
59:17vertueux
59:18pour les obligations
59:19d'Etat américaine
59:20merci beaucoup Alain
59:21merci d'être venu
59:22nous expliquer
59:22comment survivre
59:23à la grande rotation
59:24Alain Bocobza
59:25responsable mondial
59:26de l'allocation d'actifs
59:27de Société Générale
59:28CIB
59:28invité de ce dernier
59:29quart d'heure
59:30de Smart Bourse
59:30Smart Bourse
59:41vous a été présenté
59:43par Silex
59:43conseils en investissement
59:45produits structurés
59:46gestion d'actifs
59:47technologie
59:48qui sont en investissement
59:49pour les informations
59:50de la réaction
59:50pour les choses
59:51et pour les choses
59:52et pour les choses