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L'UE lance la chasse à la bureaucratie : simplification ou dérégulation ?

- Première partie : Caroline de Camaret reçoit Franziska Brantner, secrétaire d'Etat allemande à l'Économie et au Climat, co-dirigeante des Verts allemands.
- Deuxième partie : Caroline de Camaret et Thibault Henocque reçoivent les eurodéputés Marie Toussaint (Les Verts/ALE, France), Estelle Ceulemans (S&D, Belgique) et Virgil-Daniel Popescu (PPE, Roumanie) pour un débat sur le thème : L'UE lance la chasse à la bureaucratie : simplification ou dérégulation ?

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:05...
00:24Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue pour Ici l'Europe,
00:28votre programme qui vous est proposé sur France 24
00:31et Radio France Internationale.
00:34L'Union européenne est atterrée par les mauvais traitements
00:37que lui inflige Donald Trump, et c'est particulièrement vrai
00:40de la première économie européenne, l'Allemagne,
00:43qui vit un électrochoc géopolitique,
00:45presque un traumatisme, avec la perte de l'ami américain.
00:49La future coalition gouvernementale,
00:51dirigée par le chrétien démocrate Friedrich Merz,
00:54a décidé d'augmenter rapidement les dépenses de défense,
00:58qui représentent aujourd'hui 2,1 % de son PIB.
01:02Et ce pays, qui est souvent rangé parmi les frugaux,
01:05a décidé de s'endetter pour cela.
01:08Nous en parlons tout de suite avec la secrétaire d'Etat
01:11auprès du ministre allemand de l'Economie,
01:14Franziska Brandner.
01:15Bonjour, en duplex avec nous, depuis Berlin.
01:19Je précise que vous êtes à la fois députée au Bundestag
01:23et surtout coprésidente des Verts de ce parti,
01:26qui n'est plus dans la coalition, qui ne va pas en être.
01:30Vous allez passer dans l'opposition.
01:33À la suite des élections fédérales du 23 février,
01:36une coalition va se faire
01:38entre les chrétiens démocrates et les sociaux-démocrates.
01:41D'abord, êtes-vous déçue de ne pas en être ?
01:44Et puis, qu'est-ce que vous pensez de ce nouvel attelage ?
01:48Bien sûr, nous avons tout fait.
01:50Nous nous sommes battus pour avoir un très bon score,
01:54pour pouvoir continuer à gouverner l'Allemagne,
01:58pour rester sur la route de la neutralité climatique,
02:02pour la justice, pour l'Europe.
02:04On était le parti fort
02:06qui se battait pour l'intégration européenne.
02:09Malheureusement, nous n'y sommes pas.
02:12Mais du coup, nous avons bien sûr une responsabilité qui est
02:16d'être une bonne force d'opposition.
02:19Et ce que je pense de la nouvelle petite coalition,
02:22parce que les conservateurs et les sociaux-démocrates,
02:26ensemble, n'ont qu'une...
02:28Aujourd'hui, ils ont 50 %,
02:30mais plus qu'avant, une très grande majorité.
02:34Et ce qu'ils ont fait, malheureusement,
02:36c'est qu'ils ne regardent pas les problèmes que nous avons actuellement
02:40sur les systèmes sociaux, la retraite, la santé,
02:44sur le renouvellement de notre économie.
02:47Ils restent vraiment dans l'ancien
02:50et ils ajoutent une baisse d'impôts à l'autre pour les riches.
02:55On avait commencé à digitaliser, à numériser l'Allemagne
02:59et à faire avancer rapidement les nouvelles énergies.
03:02Eh bien, on craint qu'on retourne au passé.
03:06Vous êtes toujours dans ce gouvernement d'intérim,
03:09mais en attendant, c'est vrai que les chrétiens-démocrates
03:12et les sociaux-démocrates, qui ont recueilli 30 % et 16 %
03:15des suffrages lors des législatives de février,
03:18sont tombés d'accord sur un accord de coalition
03:20et notamment pour créer un fonds spécial de 500 milliards d'euros
03:24afin de combler le déficit d'investissement public
03:28accumulé dans le pays.
03:30C'est une véritable révolution par rapport au rigorisme allemand.
03:34Ils ont proposé trois choses.
03:36Ils ont dit 500 milliards pour l'infrastructure.
03:39C'est le titre, je vous en parlerai tout de suite.
03:41Deuxièmement, une possibilité pour les Etats...
03:45On est un Etat fédéral, du coup,
03:47pour les Etats pour s'endetter eux-mêmes davantage.
03:50Et puis, troisièmement,
03:52d'exempter toutes les dépenses pour la défense
03:56qui sont au-dessus de 1 %
03:58du calcul pour la dette au niveau de l'Allemagne.
04:06Du coup, a priori, ça semble très, très bien,
04:09mais il faut regarder dans le détail.
04:11Je commence avec les 500 milliards d'infrastructures.
04:14Il n'y a nulle part mentionné que les projets à financer,
04:18pour l'amélioration du train, pour les écoles, etc.,
04:23que ce soit des projets additionnels.
04:26Du coup, ce qu'on craint,
04:28et c'est ça, ce qu'ils disent qu'ils vont faire,
04:32c'est de sortir ces projets du budget actuel,
04:35les financer par la dette,
04:37et puis prendre le budget actuel
04:40pour financer la baisse d'impôts pour les riches, etc.
04:44Du coup, ça, c'est ça, ce qu'on dit,
04:46ça doit vraiment être pour l'infrastructure,
04:49pour nos communes, pour ce qu'ils doivent faire.
04:52Et pour la défense,
04:54ils ont défini la défense d'une manière très ancienne,
04:57que les chars, je veux dire.
04:59Et je veux dire, c'est quand même très peu ambitieux
05:02de dire que tout ce qui est au-dessus de 1 %
05:05va être financé par la dette.
05:07C'est vraiment injuste pour les générations à venir.
05:09Alors justement, parlons de défense européenne,
05:10que les 27 sont désormais décidées à augmenter.
05:14Francesca Brantner, jusqu'à là, c'était surtout la France
05:17qui brandissait le terme de souveraineté, autonomie,
05:20quand les Allemands, beaucoup plus neutres,
05:23utilisaient l'expression de capacité d'action.
05:26Parler maintenant de porter cette défense
05:29de 2,1 points du PIB à 3 très rapidement,
05:33et parler aussi d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis,
05:36comme l'a fait le futur chancelier Merz,
05:38c'est quand même un changement radical, non ?
05:41Pour l'Allemagne, oui.
05:43Pour moi, non.
05:44J'ai parlé de la souveraineté stratégique européenne
05:47depuis des années.
05:49Ça fait vraiment presque dix ans, je pense,
05:52que je dis qu'il faut investir dans notre souveraineté européenne
05:56au niveau de la défense,
05:57mais aussi de la compétitivité des technologies,
06:01où on va vraiment à la hauteur
06:03et où on doit être aussi à un niveau d'indépendance
06:07qui nous permet de survivre dans des situations difficiles.
06:10Moi, je suis bien contente que finalement,
06:13nous avons aussi un gouvernement de droite
06:17qui accepte cette réalité.
06:19Malheureusement, on serait dans une meilleure situation
06:22si on avait commencé il y a dix ans avec cette politique.
06:26On a essayé d'avancer sur plusieurs niveaux.
06:30On a déjà, dans le précédent gouvernement,
06:32on a dépensé plus pour la défense,
06:36aussi à un niveau plus global.
06:40Mais c'est évident qu'il reste beaucoup à faire.
06:43Frédéric Schmers a aussi appelé Emmanuel Macron
06:46à ouvrir le débat sur l'extension à l'Allemagne
06:48de la dissuasion nucléaire française.
06:51Vous ne croyez plus, les Allemands,
06:53tous aux parapluies nucléaires américains ?
06:57Moi, je pense que si on regarde le président américain Trump,
07:02il y a une difficulté d'être consciente à 100 %
07:08de sa capacité de protection de l'Union européenne.
07:11Il joue.
07:13Il a évidemment dit que, pour lui,
07:16l'Europe, ce n'est pas un partenaire
07:18dans le sens de stratégie, de long terme,
07:24mais que ça, c'est quelque chose de jour à jour.
07:28Et du coup, on a une nécessité de réfléchir
07:31même aux questions difficiles.
07:33C'est aussi un débat difficile en Allemagne,
07:35aussi au sein de mon parti.
07:37Mais je pense qu'il faut vraiment regarder la vérité,
07:40la réalité quand on l'est,
07:42et juste espérer que ça s'améliorera.
07:45Un jour, je pense que c'est dangereux.
07:48Au dernier Sommet européen, les 27 ont décidé
07:51d'un plan Réarme Europe
07:53de renforcement des capacités de défense européenne.
07:55J'ai demandé au commissaire en charge de la défense,
07:57Andrus Cubillus, si les flexibilités pour les Etats,
08:01leur permettant de s'endetter plus,
08:03et un emprunt de la Commission européenne,
08:05cela n'était pas trop peu, trop tard ?
08:07Écoutons ensemble sa réponse.
08:10Il aurait été préférable d'agir plus tôt,
08:13mais il est temps maintenant d'accélérer, de faire vite.
08:16Et nous devons faire le boulot de manière radicale.
08:19Fassons big bang et arrêter les approches progressives.
08:23Nous savons ce dont nous avons besoin
08:28en matière de capacités de défense,
08:30qui sont beaucoup trop faibles.
08:34L'OTAN définit nos objectifs capacitaires
08:36et c'est à nous de les produire.
08:38Nous devons produire des armes, suffisamment d'armes
08:41pour être prêts à nous défendre
08:43et dissuader les Russes de nous agresser.
08:46Car, vous le savez, nos services de renseignement prédisent
08:48que cela pourrait arriver dans les cinq prochaines années.
08:53Les dirigeants européens se sont aussi, au dernier Sommet,
08:56accordés sur une aide plus rapide à l'Ukraine.
08:59J'ai envie de dire, pas à 27 cette fois,
09:01mais à 26, sans la Hongrie, de Viktor Orban.
09:04Est-ce que ça ne pose pas problème ?
09:06Bien sûr, ce droit de veto,
09:12surtout lorsqu'il est utilisé de manière irresponsable,
09:15comme le fait la Hongrie,
09:17nuit grandement à l'efficacité de nos décisions.
09:21Mais comme le montrent les Etats membres,
09:28ils sont capables de créer des coalitions de bonne volonté,
09:31de pays disposés à aider l'Ukraine.
09:34Nous pouvons le constater grâce au leadership très actif
09:37du président Macron, du Premier ministre britannique Starmer,
09:41ainsi que du nouveau chancelier allemand.
09:44On voit que les questions de défense
09:47sont difficilement réglables à 27.
09:49Votre précédente coalition gouvernementale
09:54s'est beaucoup déchirée sur l'envoi des armes à l'Ukraine
09:57et de l'envoi de soldats pour des garanties de sécurité.
10:00Qu'attendez-vous du prochain gouvernement ?
10:03Je pense que le prochain gouvernement
10:06doit être une voix très forte pour l'Europe,
10:10pour une cohésion européenne.
10:12Ce qui est évident, c'est que si on n'arrive pas à avancer à 27,
10:16parce que Viktor Orban décide d'être du camp de Poutine et de Trump,
10:20c'est une alliance de la liberté d'avancer ensemble.
10:25C'est une alliance entre ceux qui sont prêts à défendre
10:28notre liberté, notre paix en Europe.
10:30Peut-être la Norvège,
10:32peut-être la Grande-Bretagne se joindra à cette alliance
10:36et peut-être qu'il n'y aura pas Orban.
10:38Je pense que maintenant, il faut être prêt à avancer
10:42comme ça a toujours été fait au niveau européen,
10:45que ceux qui sont prêts à avoir le courage d'avancer le font ensemble.
10:51Ce qui est important, c'est qu'on ne parle pas que de l'argent,
10:54c'est aussi une question de technologie,
10:57d'investir conjointement dans les technologies qu'il nous faudra.
11:01C'est une capacité de la politique d'achat
11:04de réunir, de créer des synergies entre les Européens.
11:08Ce n'est pas juste ajouter l'Allemagne à côté de la France
11:11et à côté des Pays-Bas,
11:12mais de vraiment créer des synergies,
11:14investir dans les nouvelles technologies ensemble,
11:17dans des entreprises, peut-être on créera un nouveau Airbus.
11:20Moi, je pense que c'est ça ce qu'il nous faut aujourd'hui.
11:23Avec une préférence européenne,
11:25parce qu'est-ce qu'on continue à n'acheter que des technologies américaines ?
11:29Est-ce qu'on continue à développer l'intelligence artificielle
11:32pour des besoins de défense américaines ?
11:35Ou est-ce qu'on a une préférence européenne,
11:37comme le demande la France d'ailleurs ?
11:39Nous avons une préférence européenne,
11:41mais une préférence, c'est-à-dire qu'il ne faut pas exclure
11:45d'aussi acheter ailleurs si on n'a pas encore les capacités chez nous,
11:50mais avec toujours l'ambition de le développer chez nous,
11:54d'investir chez nous, et là où possible, d'acheter européen.
11:57Mais surtout, investir dans les nouvelles technologies,
12:00ça se joue aujourd'hui,
12:02si on y arrivera à être plus indépendants d'ici 20 ans.
12:05Pour ça, il faut créer des consortiums maintenant,
12:07il faut investir maintenant ensemble en Europe,
12:10créer des synergies, investir maintenant dans les nouvelles technologies.
12:14On voit bien que les 800 milliards annoncés par la Commission européenne
12:16ne sont pas vraiment sur la table.
12:18Est-ce qu'un grand emprunt en commun,
12:20comme on l'a fait pour la crise Covid,
12:23comme les Français y sont favorables, c'est de votre goût ?
12:26Et surtout, est-ce que ça va être fait par la coalition Merz ?
12:30C'est de notre goût du Parti vert,
12:32ce n'est pas du tout du goût du nouveau gouvernement.
12:35Moi, je me bats pour cette idée au niveau national en Allemagne.
12:40Moi, je pense qu'il faut s'endetter communement
12:43au niveau européen pour notre sécurité.
12:48Mais le gouvernement de Merz n'y est pas,
12:50peut-être pas encore, on continuera à le pousser.
12:53Passons à un autre grand chapitre.
12:54Le président américain a imposé des nouveaux droits de douane de 25 %
12:58sur tous les produits importés en acier, en aluminium,
13:02sans exception et sans exemption.
13:04La Commission européenne a annoncé
13:06qu'elle appliquerait au 1er avril des droits de douane forts et proportionnés
13:12sur une série de produits américains
13:14concernant jusqu'à 26 milliards d'euros de marchandises.
13:17Est-ce que vous approuvez ?
13:18Si Trump impose des tarifs, des impôts,
13:22eh bien, on le fera aussi, des droits.
13:24Mais en même temps, il faut se préparer aussi
13:27d'aller dans d'autres secteurs,
13:29le secteur du numérique, des taxes,
13:33aussi de vraiment regarder la compétition,
13:36de regarder s'il n'y a pas d'éloigne aux pôles, etc.
13:39Du coup, il faut être aussi un peu plus créatif
13:43et essayer de voir où est-ce qu'on peut vraiment aussi toucher,
13:47pas seulement M. Trump, mais les oligarques techs des Etats-Unis,
13:51qui ont quand même un pouvoir important dans son entourage.
13:56Parlons quand même d'un chapitre
13:58qui avait beaucoup dominé votre campagne électorale
14:01et qui domine d'ailleurs beaucoup l'Europe, celui de l'immigration.
14:04Il y a eu plusieurs attaques meurtrières,
14:06on s'en souvient, impliquant des étrangers en Allemagne.
14:09Et donc, ça a fait monter effectivement
14:10le parti d'extrême droite chez vous, l'AFD.
14:13Les sociodémocrates ont concédé du terrain aux conservateurs
14:17sur ce chapitre dans le nouvel accord de gouvernement de 11 pages,
14:21avec l'idée de refoulement aux frontières communes
14:24des migrants sans papier, y compris pour des demandes d'asile
14:26avec accord de nos voisins européens.
14:29Vous en pensez quoi ?
14:29C'est la proposition que Friedrich Merz avait faite
14:32pendant la campagne électorale.
14:34On lui avait dit que ce ne serait pas possible
14:36sans nos partenaires, nos voisins européens.
14:39Et maintenant, ce qu'ils ont écrit,
14:41c'est qu'ils ont écrit qu'on allait faire ça aux frontières,
14:43mais qu'on le ferait en commun avec nos partenaires, nos voisins.
14:47Eh bien, ça ne sera pas possible.
14:49Du coup, le chancelier autrichien a déjà dit,
14:52mon cher collègue Friedrich Merz, mon collègue futur,
14:56on ne le veut pas, on ne le fera pas.
14:58Eh bien, du coup, maintenant,
15:00c'est le check de réalité pour Friedrich Merz.
15:03Il ne peut plus juste dire, c'est ça ce que je veux faire.
15:06Et moi, je tiens à ce que l'Europe a besoin
15:09de plus d'intégration ces jours-ci, et pas moins.
15:12Ce n'est pas le moment de s'agacer entre voisins,
15:16entre l'Autriche et l'Allemagne,
15:17et l'Allemagne et la France, le Danemark, etc.
15:20C'est le moment de se rallier, de trouver des solutions communes,
15:24aussi sur la question de la migration.
15:26Pour terminer, effectivement,
15:27je disais que vous étiez une fervente défenseuse
15:30de la question franco-allemande ou des relations plus serrées.
15:33Le tandem Macron-Scholz, reconnaissons-le,
15:36n'a pas fonctionné, clairement.
15:37Est-ce que ça marchera mieux avec Macron-Merz ?
15:40Je l'espère, je ne le sais pas.
15:42Merz n'est pas un vrai Européen non plus.
15:46Mais vous avez raison, le couple Macron-Scholz n'a pas vraiment marché.
15:49On a essayé à l'entrée de niveau d'avancer,
15:51de proposer des projets communs.
15:54Mais j'espère vraiment que le moteur franco-allemand pourra marcher.
16:00Mais il faut tout ça, il ne faut pas seulement les chefs d'État,
16:04il faut aussi les entreprises, il faut l'association civile,
16:08il faut vraiment tous se mobiliser maintenant
16:10pour qu'on défende l'Europe ensemble.
16:13Qu'est-ce qui fait marcher le franco-allemand ?
16:16Moi, je pense que c'est l'échange,
16:17c'est de trouver, d'avoir des pas qui sont souvent difficiles,
16:22mais il faut garder l'objectif de trouver une position commune
16:25et de ne pas voir la France ou l'Allemagne
16:28comme l'obstacle, comme le problème.
16:31Les problèmes sont ailleurs, les ennemis sont ailleurs,
16:33c'est ni la France, ni l'Allemagne.
16:36Et l'objectif, ça va être de trouver des compromis communs
16:40pour le meilleur de l'Europe.
16:42Merci, Francesca Brandner, d'avoir été notre invitée aujourd'hui.
16:47Merci à vous de nous avoir suivis, mais restez bien sûr en notre compagnie
16:50avec le débat au Parlement européen sur la fameuse simplification.
17:00Bienvenue au Parlement européen,
17:02où l'on promet de faire la chasse à la paperasse.
17:05La bureaucratie est dans le viseur de la Commission fin février.
17:09L'exécutif européen a dévoilé un paquet de mesures appelées
17:13« omnibus » destinées à alléger les entreprises
17:16du poids des normes jugées excessives.
17:19Le commissaire à l'économie, la productivité et la simplification,
17:22le laiton Valdis Dombrovskis, conduit les opérations.
17:25Écoutez.
17:27Réduire la paperasserie est un élément important
17:30pour avoir une Europe plus compétitive.
17:33Nous ne pouvons pas être compétitifs dans le monde en ayant les mains liées.
17:38L'accumulation de règles et leur complexité croissante
17:42limitent notre potentiel économique et notre prospérité.
17:47Alors, le commissaire français à l'industrie, Stéphane Séjourné,
17:51est aussi au cœur du réacteur,
17:53mais certains accusent la simplification de dissimuler, en vérité,
17:57une diminution des ambitions européennes
18:00en matière de climat ou de droit de l'homme.
18:03Signe-t-elle cette simplification ?
18:05Une remise en cause du Green Deal,
18:07acte central de la précédente Commission van der Leyen I ?
18:12Nous en parlons avec nos invités.
18:14D'abord, Estelle Collemans, bonjour.
18:16Belge du groupe Socialiste et Démocrate
18:18qui défend la nécessité d'une forte régulation en Europe.
18:21Virgile Daniel Popescu, bonjour.
18:23Eurodéputée roumaine,
18:25vous êtes élue dans votre pays sous l'étiquette du Parti libéral.
18:28Allez-vous siéger au PPE à Bruxelles ?
18:30Votre groupe a salué les annonces de la Commission.
18:33Marie Toussaint, bonjour.
18:34Eurodéputée française et vice-présidente
18:37du groupe Dever au Parlement européen.
18:39Monsieur Popescu, votre groupe, le PPE,
18:41donc la droite qui est très majoritaire,
18:44à la Commission en particulier,
18:46a salué ces annonces de la Commission van der Leyen II.
18:49Les entreprises européennes sont-elles vraiment victimes,
18:52selon vous, d'une surrégulation par rapport aux autres dans le monde
18:57et s'en plaignent-elles à titre majoritaire ?
19:00Est-ce que c'est leur objet de plainte et de crainte principale ?
19:04Je crois que nous tous avons lu le rapport Draghi
19:08sur l'Europe, sur l'industrie, sur la compétitivité.
19:12On a vu qu'on a un gros problème de compétitivité.
19:16Un des problèmes de compétitivité est la sous-préaléglementation,
19:21dont je salue la décision de la Commission européenne
19:25pour la déréglementation, pour simplifier les choses.
19:29Si je suis une petite et moyenne entreprise,
19:32je n'ai pas un staff très compliqué, un staff très grand
19:37pour suivre les règles que la Commission a mises en place.
19:41Je vous donne un exemple.
19:43Des compagnies qui vont implémenter l'immobilité.
19:47Ils m'ont dit que le moyen temps pour installer
19:51une station de charge pour les voitures électriques,
19:55c'est deux années dans l'Union européenne.
19:58Ca, c'est une chose qui n'ajoute pas le paquet vert européen,
20:01le Green Deal.
20:02Ca, c'est une chose qui complique toutes les choses.
20:05C'est pour ça que nous avons maintenant
20:08un réseau de chargements électriques dans l'Europe.
20:12La Commission dit que c'est une manière d'aller plus vite
20:15dans l'accomplissement du verdissement de l'Union.
20:18Mais en même temps, ce qui est troublant,
20:20c'est que la Commission a enclenché la marche arrière
20:23sur des décisions prises lors de son précédent mandat.
20:26C'est une remise en cause qui était nécessaire ?
20:29Vraiment ?
20:30Certainement pas.
20:31Ce qui est assez interpellant, c'est de voir que les mesures
20:34qui ont été prises ici, dans Omnibus 1,
20:37on est dans un premier jeu de dérégulation.
20:39Comme l'a dit, d'ailleurs, monsieur,
20:41on n'est pas dans de la simplification,
20:43puisque la bureaucratie, tout le monde est contre.
20:46Moi aussi.
20:47Mais ici, c'est vraiment revenir sur des mesures
20:50qui étaient essentielles et adoptées sous le précédent mandat
20:53et qui sont le cahier de revendication
20:56de Business Europe, c'est-à-dire les grandes entreprises
20:59et grands patrons européens, et pas les PME,
21:01comme ça a été dit tout à l'heure.
21:03D'ailleurs, ici, cette dérégulation,
21:05elle ne va pas simplement...
21:07Justement, elle va surtout donner beaucoup d'accès
21:10et faire beaucoup de cadeaux aux grandes entreprises
21:13et alors, effectivement, c'est revenir sur des mesures
21:16qui sont essentielles, notamment en matière d'encadrement
21:19et de respect des droits sociaux et des droits humains,
21:22comme on le dira tout à l'heure, à travers le monde et en Europe,
21:25et qui étaient essentielles.
21:27Commençons peut-être, Marie Toussaint,
21:29par les objectifs climatiques que la commission dit,
21:32au contraire, vouloir maintenir à travers ces mesures,
21:35mais dans ces nouvelles propositions,
21:37elle exemple plus de 80 % des entreprises
21:39de la taxe carbone aux frontières,
21:41c'est une mesure phare du fameux Green Deal.
21:44Comment est-ce qu'on arrive à conjuguer les deux ?
21:46Je vais mettre la question de la taxe carbone aux frontières à part,
21:50parce qu'il y a des mesures de simplification.
21:53On a plus de 80 % des entreprises
21:54qui correspondent à une part infime
21:56d'émissions de gaz à effet de serre.
21:58Aller vers plus de simplification,
22:00la proposition qui a été mise sur la table, ça va.
22:03Le problème, c'est tout le reste, la montagne.
22:06C'est une dérégulation qui avance masquée.
22:08Vous l'avez souligné, Ursula von der Leyen,
22:11la Commission européenne nous dit
22:13qu'on va réhausser les objectifs climatiques,
22:15on maintient l'objectif de la décarbonation de l'industrie,
22:18mais dans la réalité, ils détruisent tous les outils
22:21qui peuvent permettre d'arriver à atteindre
22:24réellement ces objectifs.
22:25Le problème majeur, ici, c'est la dérégulation.
22:28Elle touche principalement la transparence
22:31sur l'activité des entreprises et leurs responsabilités
22:34dans le cadre du devoir de vigilance.
22:36Que demande la Commission ?
22:38Elle continue à demander aux grandes entreprises
22:40de faire des plans de transition climatique.
22:43Le travail est là, je m'en réjouis,
22:45mais ce qu'elle dit aussi, elle l'écrit noir sur blanc,
22:48c'est pas grave si, dans le cadre de ces plans,
22:51ça nous mène vers un réchauffement à plus de 6 degrés.
22:54C'est pas grave si on constate que ça ne va pas du tout
22:57et que vous ne faites rien.
22:58C'est ça qu'a écrit noir sur blanc dans la Commission européenne.
23:02Ce n'est pas une simplification,
23:04mais une extension du domaine de l'impunité
23:06à fortiori pour les pollueurs et ceux qui violent les droits humains.
23:10Une autre initiative remise en cause par la Commission,
23:13c'est celle sur le devoir de vigilance.
23:15Elle oblige les entreprises à surveiller
23:18que les droits humains et les droits environnementaux
23:20soient respectés.
23:22Elle n'entrerait plus en vigueur qu'en 2028 au lieu de 2027,
23:25mais elle serait limitée aux seuls partenaires directs
23:28et le contrôle n'interviendrait plus qu'une fois tous les 5 ans,
23:32les sanctions financières seraient supprimées.
23:34On a l'impression d'une coquille vide.
23:36Il ne reste pas grand-chose.
23:38Je crois qu'il faut respecter l'honneur des personnes qui travaillent
23:43et je crois qu'il faut respecter l'éthique en pratique commerciale.
23:48Aussi, il faut être en équilibre
23:50parce que si on est plus réglementatif dans ce domaine,
23:54on peut avoir le risque de relocation de l'entreprise
23:57au-dehors d'Europe
24:00et on peut avoir encore d'autres problèmes.
24:04Il manque de chômage, de chômage en Europe et des choses comme ça.
24:09Vous entendez quand même l'idée de délocalisation ?
24:13On évite la délocalisation
24:14parce que d'autres parties du monde dérèglementent,
24:17et on pense aux Etats-Unis, Mme Keulemans,
24:20et c'est un argument qui peut porter sur celui de l'emploi.
24:23C'est pas du tout l'enjeu de cette directive.
24:26L'enjeu, c'est notamment, je sais pas si vous vous rappelez...
24:29La directive dit que c'est pour la compétitivité,
24:32c'est pour l'emploi.
24:33Il y a quelques années, un bâtiment qu'on appelle le Rana Plaza
24:37s'est effondré sur 3 000 travailleurs et travailleuses
24:40au Bangladesh et c'est là qu'on s'est rendu compte
24:42que les vêtements que nous portions ici ou certains métaux
24:46que nous avons dans nos GSM sont couverts de sang.
24:49On ne respecte pas les droits humains ni les droits sociaux.
24:52Cette directive vise quelque part,
24:54ou alors des grands groupes français pétroliers
24:57qui, effectivement, polluaient dans des pays d'Afrique.
25:01Le problème, c'est que l'Europe a décidé d'avoir aussi une éthique
25:04dans ce qui était consommé ici.
25:06C'est pas une question de délocalisation
25:08ou de compétitivité, c'est simplement le fait
25:11qu'on responsabilise, quelque part,
25:13ceux qui importent ici certains produits
25:15tout au long de la chaîne de production
25:18sur les droits humains, sociaux et environnementaux.
25:21C'est ça, l'enjeu de cette directive.
25:23Le risque n'était pas spécialement une délocalisation,
25:26mais de jouer un jeu correct.
25:27De nombreuses ONG, d'Amnesty International,
25:30en passant par Oxfam et les Amis de la Terre,
25:32ainsi que des syndicats européens s'alarment
25:35des annonces de la Commission.
25:37Voyez-vous une forme de victoire des lobbys libéraux
25:40voire des ultraconservateurs du courant trumpiste ?
25:42Bien sûr.
25:44C'est une forme de massacre à la tronçonneuse
25:46qui ne dit pas son nom.
25:48Stéphane Séjourné s'en défend.
25:49Il dit qu'on sait réformer sans tronçonneuse,
25:52mais quand on ouvre la casserole,
25:54on se rend bien compte que c'est ça qu'il y a dedans.
25:57C'est bien ce qui a été dit sur la délocalisation,
25:59parce qu'on nous vend cette réforme
26:01comme faisant oeuvre de souveraineté pour l'Europe.
26:04C'est tout le contraire.
26:06Dans la réalité, cette directive, elle vise aussi
26:09à faire cesser la concurrence déloyale
26:11de firmes qui produisent en Chine,
26:13avec le travail forcé des Ouïghours,
26:16qui utilisent le travail des enfants en Asie du Sud-Est,
26:19qui font n'importe quoi en Afrique,
26:21sur les minerais, le pétrole, le gaz.
26:23Dans la réalité, c'est une directive
26:25qui protège la production en Europe,
26:27parce qu'elle dit qu'on ne peut pas produire ailleurs
26:30dans des conditions dévastatrices,
26:32et venir vendre ces produits sur le sol européen.
26:35Au fond, ça préserve la souveraineté européenne,
26:38l'emploi, notre capacité d'agir pour le climat,
26:41c'est vrai, mais aussi, je le rappelle,
26:43contre tous les produits toxiques.
26:45Mme Keulemans a parlé de textiles dans les produits
26:48que nous portons. Il y a des PFAS, des produits toxiques,
26:51des colorants, etc. C'est quand même normal
26:53que les Européennes et les Européens
26:55ne souhaitent pas avoir des produits qui les rendent malades.
26:59Alors, justement, M. Popescu,
27:01de ce point de vue géopolitique, de souveraineté, effectivement,
27:05est-ce que la manoeuvre de la commission
27:08dite de simplification
27:10semble justifiée face à l'Amérique de Donald Trump,
27:15qui, effectivement, veut la déréglementation
27:18à tout crin ? L'Europe,
27:19est-ce qu'elle n'a pas plutôt tendance à affirmer
27:22qu'elle est une puissance régulatrice
27:24pour mettre un frein aux géants du numérique,
27:27aux possibles monopoles américains,
27:30et pour des raisons de souveraineté ?
27:32Je suis un pré-européen et un pré-américain.
27:35Mais quand on fait des comparaisons
27:37avec l'Europe et l'Amérique,
27:39il faut tenir compte
27:42de plus de choses.
27:44L'Union européenne,
27:47ce sont plusieurs pays.
27:49L'Amérique, c'est un seul pays.
27:51Nous avons une autre mentalité que l'américaine.
27:54Donc, la commission européenne doit tenir compte
27:57de toutes ces choses qu'annonçaient
27:59déréglementation ou simplifier.
28:01Et je crois que simplifier pour l'Europe,
28:03c'est la meilleure chose.
28:05Peut-être pour l'Amérique, déréglementation
28:07ou totale déréglementation,
28:09mais je ne crois pas en totale déréglementation.
28:11Peut-être que ça va.
28:13Mais je crois que pour l'Europe,
28:14ce qu'on fait maintenant, simplifier
28:16et ajouter les entreprises européennes,
28:19c'est la meilleure chose que la commission peut faire.
28:22Il y a un point qu'on n'a pas encore abordé,
28:24c'est que certaines entreprises avaient commencé
28:27à se plier à ces nouvelles contraintes,
28:29ou ces nouvelles normes.
28:30Est-ce que les bons élèves, finalement,
28:33ne vont pas être découragés par ces nouvelles annonces ?
28:36C'est ça, évidemment, le problème.
28:38Ceux qui avaient notamment décidé d'être très transparents,
28:42notamment sur leurs pratiques environnementales,
28:45sociales et autres,
28:46maintenant sont quelque part sanctionnés
28:48par rapport aux mauvais élèves qui n'avaient rien prévu,
28:51ou ceux qui, justement, n'avaient pas l'intention
28:54non plus d'appliquer correctement, notamment,
28:56cette directive sur le devoir de vigilance
28:59à travers la chaîne de production,
29:01et qui, quelque part, on refausse aussi la concurrence
29:04entre ceux qui, effectivement, travaillent
29:06sur base de droits éthiques et environnementaux,
29:09de ce respect-là, par rapport aux cow-boys
29:11et à ceux qui ont décidé de ne pas, finalement,
29:14travailler dans le but et dans le cadre des valeurs
29:17qui sont nos valeurs européennes.
29:19C'est extrêmement problématique.
29:20Pour le moment, on est en train de refausser la concurrence
29:24entre les entreprises qui jouent correctement le jeu
29:27et les cow-boys, et puis, surtout,
29:29on est véritablement en train de revenir en arrière aussi.
29:33Si ces législations ont été prises aussi,
29:35c'est parce qu'on a traversé certaines crises.
29:38On était conscients des crises climatiques,
29:40on était conscients de crises environnementales
29:43et de crises sociales, et en particulier après 2008,
29:45où on a aussi déjà beaucoup sabré
29:47dans les droits sociaux et autres,
29:49et on avait décidé, sous la précédente mandation,
29:52justement, de revenir sur ces usurances sociales
29:55et environnementales.
29:56On voit qu'on est confronté à d'autres crises géopolitiques,
30:00le retour de la guerre, et qu'on est avec une tronçonneuse
30:03en train de revenir sur ses droits.
30:05Vous entendez l'argument de M. Popescu,
30:07on est 27 Etats, etc.,
30:08donc ça fait des tranches de mille feuilles supplémentaires,
30:12c'est-à-dire les réglementations nationales
30:14et internationales européennes, etc.,
30:16et totale, la Commission européenne dit
30:18qu'on va réaliser des économies de coûts administratifs annuels
30:22de 6,3 milliards d'euros, et mobiliser 50 milliards
30:26d'euros supplémentaires d'investissement public-privé.
30:30Donc, vous ne croyez pas à ce coût de la paperasserie ?
30:33Je vais vous dire deux choses.
30:35La première, c'est qu'il y a un coût à la paperasserie.
30:38Mme Keulemans l'a dit, tout le monde déteste la bureaucratie.
30:41Elle s'impose à tout le monde, pas seulement aux entreprises.
30:44On a des démarches au quotidien, des problèmes de recours aux droits
30:48dans tous les pays de l'Union européenne,
30:50parce qu'il y a trop de papiers à faire.
30:52Quand on est un paysan, une paysanne,
30:54il y a trop de papiers à faire et on passe du temps sur les papiers
30:58plutôt que d'être dans ses champs ou avec ses bêtes.
31:01Cette paperasserie-là, il faut la tuer.
31:03Maintenant, sur le coût.
31:05Quand on regarde, il y a eu des études qui ont été faites,
31:08quand on regarde les entreprises cotées,
31:10les très grandes entreprises,
31:13Quand on compare le coût de cette paperasserie
31:15des normes sociales et environnementales
31:18avec les sommes qui sont données aux dividendes,
31:20on se rend compte que c'est seulement 0,13 %.
31:23Le coût de cette paperasserie, c'est 0,13 %
31:25en comparaison aux dividendes qui sont distribués
31:28par les entreprises aux actionnaires.
31:30Il faut arrêter de se moquer du monde,
31:32car dans la réalité, si on devait faire la chasse à quelque chose,
31:36ce serait peut-être aux superprofits
31:38qui nous proviennent parfois de partout.
31:40Il y a des opérations de simplification
31:43qui sont extrêmement simples.
31:44Les lobbies, parfois, on les voit à l'oeuvre,
31:47déposer des milliers d'amendements qui n'ont aucun sens
31:50pour faire exprès et que les lois soient inapplicables.
31:53Mais dans la réalité, prenons des exemples,
31:55les PFAS, ces polluants éternels qui abîment la santé et la nature.
31:59Si on les interdit, c'est simple, il n'y a pas de charges administratives.
32:03De la même manière, le glyphosate, plutôt que de l'autoriser
32:06avec des études de seuil,
32:08il y a moins de paperasses sur l'extraction minière
32:10en eau profonde.
32:11Tout ça, ce sont des normes extrêmement simples
32:14que, pourtant, ceux qui se réclament aujourd'hui
32:17de la simplification refusent absolument.
32:19Le mot de la fin, peut-être,
32:21car la Commission a annoncé que ces premières mesures
32:24de simplification seraient suivies par d'autres dans les mois à venir.
32:27Vous avez des craintes dans d'autres domaines ?
32:30Très clairement, on nous annonce au moins trois omnibus.
32:33Une deuxième va arriver.
32:35Peut-être, au niveau du timing, il y en a une,
32:37si vous regardez toujours le cahier de revendications
32:40de Business Europe.
32:41Il y en a une qu'on n'a peut-être pas osé sortir avant l'8 mars,
32:45la Journée internationale des droits des femmes,
32:47mais on va certainement revenir sur une directive toute neuve,
32:50elle aussi, sur la transparence des rémunérations,
32:53qui vise justement à lutter contre ce sacro-saint,
32:56en tout cas, inégalité salariale entre les hommes et les femmes,
33:00dans lequel l'Europe est engagée depuis le traité de Rome,
33:03en 1957,
33:04et qui existe malheureusement toujours
33:06au moins à 12 % en moyenne au niveau européen.
33:09Très clairement, on va revenir là-dessus.
33:11On veut instaurer ce qu'on appelle un 28e régime
33:14pour des entreprises qui auraient des activités
33:16dans plusieurs pays européens,
33:18pour déroger aussi aux droits sociaux, aux droits économiques.
33:22Malheureusement, ce n'est que le début
33:24de ce fameux choc de la simplification.
33:26Que vous appelez, en ce qui vous concerne,
33:28monsieur Popescu, quand même, de vos voeux,
33:31un choc de simplification.
33:32On va suivre le dossier ensemble.
33:34Merci à vous tous d'avoir été présents pour ce débat.
33:39Bonne suite de programme sur nos chaînes.
33:41SOUS-TITRAGE ST' 501

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