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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir, bonsoir Arthur de Vatrigan, je le dis aux téléspectateurs, à 19h30 vous recevrez Marion Maréchal, entretien à suivre dans la seconde partie.
00:18Le point sur l'information d'abord avec Isabelle Puyboulot et ensuite on commence, Mathieu Bocoté.
00:23Bonsoir Eliott, bonsoir à tous. Accident de télésiège dans le nord-est de l'Espagne, 30 skieurs ont été blessés dont 4 grièvement dans la station d'Astoun dans les Pyrénées.
00:33Un problème au niveau de la poulie d'un des télésièges a entraîné une perte de tension du câble et donc des chutes. Les skieurs restés suspendus ont été secourus, 5 hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés.
00:47Le président sud-coréen devant la justice à Séoul suspendu de ses fonctions, il conteste la demande de prolongation de sa détention après son arrestation pour avoir en vain tenté d'imposer la loi martiale.
00:59Près de 44 000 de ses partisans se sont rassemblés devant le tribunal provoquant des affrontements avec la police. 40 manifestants ont été interpellés.
01:09Et puis un mot de sport, direction l'Open d'Australie. Exploit pour Gaël Monfils, vainqueur en 4-7 face au finaliste du dernier US Open et numéro 4 mondial, Taylor Fritz, au score 3-6-7-5.
01:227-6, 6-4 à 38 ans, Gaël Monfils enregistre donc son huitième succès de rang. Le français se mesurera en huitième de finale à l'américain Ben Shelton.
01:32Merci Isabelle pour le point sur l'information. A la une de face à Mathieu Bocoté, le magistère moral vacille. L'empire bien-pensant se lézarde et la nouvelle cible s'appelle la liberté d'expression.
01:44Un exemple parmi d'autres, certaines élites européennes ont un ennemi, le réseau social X d'Elon Musk.
01:51Ingérence, fake news, feu Twitter doit être boycotté, voire interdit. Plus généralement, le camp du bien entend-il restreindre la liberté de communication, de pensée ?
02:01On en parle dans un instant avec vous Mathieu Bocoté. A la une également, la polémique de la semaine autour du pass culture.
02:07La fête de l'humain, éligible. Le puits du fou, sur la touche. Un non-sens relayé par plusieurs responsables politiques.
02:14La ministre de la culture entend revoir ce processus. Décryptage dans cette émission.
02:19Enfin, vous recevez ce samedi Marion Maréchal, présidente du mouvement Identité-Liberté.
02:24C'est la première interview de l'eurodéputée depuis la disparition de son grand-père Jean-Marie Le Pen.
02:29L'héritage, l'Occident, l'investiture de Donald Trump au programme de votre entretien.
02:36Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:39Cher Mathieu, les jours passent, les semaines passent et les conflits ne cessent de se radicaliser entre Elon Musk et les élites européennes.
02:47Derrière cela se détache une controverse aussi vieille que la modernité.
02:52Celle de la liberté d'expression et du rapport que la gauche entretient avec elle, Mathieu.
02:58Et tel sera l'objet de votre première édite.
03:02Oui, parce que vous savez, il y a un thème qui revient souvent à gauche, c'est la nostalgie d'une gauche qui ne serait plus.
03:08Combien d'intellectuels de gauche disent « j'étais attaché à la gauche mais la gauche a changé, je ne m'y reconnais plus ».
03:14Et moi je me demande, c'était quand cette gauche merveilleuse, originelle, amoureuse des libertés, amoureuse de la nation, amoureuse de la culture, amoureuse de l'école ?
03:24J'ai beau fouiller dans mes souvenirs et dans les grimoires, je ne la retrouve pas.
03:29Alors je me demande, si on fait une histoire avec comme point de départ la révolution française,
03:34est-ce qu'on peut dire que la gauche a été historiquement fidèle à la liberté d'expression et ne se serait finalement trahi que tout récemment ?
03:43Je n'en suis pas certain.
03:44Quelques repères historiques.
03:45D'abord la révolution.
03:47Alors la révolution, on peut en penser ce qu'on veut, c'est un moment historique fondateur, qui est porteur assurément d'une promesse d'émancipation.
03:53Mais la révolution c'est aussi la tentation de l'homme nouveau.
03:57La révolution c'est aussi cette idée, et ça va s'incarner en Vendée, on y reviendra dans un instant.
04:01La révolution c'est aussi cette idée qu'il faut arracher l'homme aux traditions, à sa culture, à son identité on dirait aujourd'hui, à ses mœurs,
04:10à tout ce qui le caractérise pour lui permettre de renaître à lui-même comme un homme générique, libre, qui devrait se détacher justement du passé.
04:20Dans cette logique, ce qui représente au moment de la révolution le parti du passé, le parti du passé doit être censuré, doit être éradiqué,
04:29et c'est le signe en dégâts de Vendée, c'est cette idée d'éradiquer la part du monde ancien qui n'accepte pas sa conversion religieuse à la modernité,
04:39qui est un phénomène religieux, qui prétend réaliser le paradis sur terre, et qui pour cela doit effacer du monde ceux qui n'applaudissent pas ses promesses.
04:48On pourrait se dire, la grande époque de la laïcité au début du XXe siècle, est-ce que la gauche alors était au service de la liberté d'expression?
04:56Alors la laïcité aujourd'hui, tout s'en convient, c'est dans notre patrimoine commun, nous la défendons avec conviction,
05:02mais il fut un temps où elle s'est présentée de manière plus abrasive de matière, de manière plus brutale en France.
05:08On doit lire ou relire le très beau livre de Jean Sevilla, Quand les catholiques étaient hors la loi,
05:14un très beau livre où il raconte comment finalement une certaine idée de la laïcité a cru devoir se déployer encore une fois en effaçant les traces de la culture traditionnelle française,
05:25et dès lors le parti traditionnel, le parti du passé dans leur esprit, le parti conservateur, le parti catholique, le parti de la France de toujours,
05:34devait être censuré, il fallait même en chasser de France ceux qui s'y tenaient avec le plus de conviction.
05:41Donc à ce moment on ne peut pas dire qu'on était dans un amour absolu de la liberté d'expression,
05:46la liberté d'expression était orientée autour d'une certaine idée de l'être humain, de la république, de l'individu,
05:52mais était inconciliable avec l'attachement à la tradition.
05:56Arrivons au cœur du sujet, le 20e siècle, le 20e siècle avec l'URSS.
06:00Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a l'impression, l'URSS était l'objet de la fascination des intellectuels de gauche pendant très longtemps,
06:06et quand ils ont renoncé à l'URSS, c'était pour embrasser Cuba, ou pour embrasser la Chine de Mao,
06:12ou pour embrasser Pol Pot, ou pour embrasser l'Albanie d'André Roja.
06:17Donc la gauche n'a cessé de chercher partout son paradis accompli.
06:21Or, qu'est-ce qu'on a vu, aucun de ces régimes n'était particulièrement sympathique à la liberté d'expression.
06:26En fait, ceux qui voulaient parler librement devaient quitter ces régimes, ils devaient les fuir,
06:31ils devaient s'y arracher, et souvent, souvent, ils étaient, quand on ne les tuait pas, quand on ne les mettait pas au goulag,
06:38les gens qui dans l'URSS voulaient parler librement étaient expulsés du RSS.
06:43Et on nous expliquait d'ailleurs, il ne faut pas l'oublier, la conception de la liberté d'expression de l'URSS,
06:49c'était celle de contempler, de répéter les vérités révélées du marxisme.
06:54Donc à quel moment, au XXe siècle, quand on défendait avec acharnement l'URSS ou ses nombreuses incarnations successives,
07:01à quel moment la gauche défendait-elle la liberté d'expression?
07:05Il s'agissait de pays idéocratiques, je vais reprendre la formule de Miloche, de pays totalitaires.
07:10C'était des pays qui n'étaient pas fondés sur le pluralisme intellectuel et politique,
07:14c'était des pays qui étaient fondés sur l'idée d'un dogme, et il fallait obligatoirement adhérer à ce dogme.
07:20Ceux qui s'y opposaient n'étaient pas vus comme des adversaires, mais comme le bois mort de l'humanité,
07:24comme les défenseurs d'un ordre vieilli et périmé, et on ne devait pas leur accorder la parole
07:30parce qu'ils étaient les défenseurs du passé, aliénés de l'humanité.
07:34Donc je regarde l'histoire récente des sociétés occidentales et l'histoire longue des sociétés occidentales,
07:39et je n'ai pas le souvenir d'une gauche qui défende la liberté d'expression.
07:42Vous me pardonnerez, c'est un peu lapidaire, mais je pense qu'il est temps de le rappeler.
07:46Alors Mathieu Bocoté, sur quelle base entend-on limiter la liberté d'expression aujourd'hui?
07:51Vous avez raison. Comment ça se pose aujourd'hui?
07:53Alors on pourrait dire que le point de référence, c'est dans les années 60-70 avec Herbert Marcuse.
07:58Herbert Marcuse, c'est une figure heureusement oubliée aujourd'hui,
08:01mais c'est une figure très importante à l'époque, dans la gauche radicale de l'époque,
08:06et Marcuse dit, il y a eu beaucoup d'influence, il dit que la liberté d'expression, c'est pour contester les pouvoirs en place.
08:13Ce n'est pas, donc c'est la liberté du « dominé », ce n'est pas la liberté pour le dominant dans son esprit
08:19de défendre la légitimité du pouvoir en place.
08:22Je traduis concrètement, la liberté d'expression c'est pour les progressistes,
08:26la liberté d'expression c'est pas pour les conservateurs.
08:29Donc la liberté d'expression est légitime dans la mesure où elle sert des causes progressistes, nous dit-il,
08:34et non pas quand elle sert des causes conservatrices.
08:37Je lisais Le Monde hier soir, et c'était un dossier sur la liberté d'expression.
08:42Et on se désolait justement, on racontait en deux belles pages sur la liberté d'expression aux États-Unis,
08:46et on se désole qu'au tournant des années 90-2000, la liberté d'expression commence à servir dans leur esprit
08:52les causes conservatrices plutôt que les causes progressistes,
08:55et dès lors c'est une liberté d'expression qui se corromperait, c'est une liberté d'expression qui se dévoierait.
09:00La liberté d'expression n'a de sens dans leur esprit qu'au service de ce qu'ils appellent l'émancipation.
09:05Mais si vous voulez défendre au nom de la liberté d'expression, la patrie, la tradition, la culture, la mémoire,
09:10l'identité, l'enracinement, c'est une conception dévoyée au service de l'ordre dominant.
09:16Charles Taylor, un philosophe canadien important qui a compté dans les années 90-2000,
09:21avait expliqué dans ses travaux sur le multiculturalisme que la liberté d'expression n'était pas la liberté
09:27d'abîmer la représentation que chacun se fait de lui-même.
09:30Donc en gros, si mes paroles vous blessent et que vous êtes une minorité, si vous êtes une majorité, c'est pas grave.
09:36Mais si vous êtes un représentant des minorités et que ma parole vous blesse, il faut me censurer d'une manière ou d'une autre
09:42parce que ma parole vient blesser votre représentation de vous-même.
09:46Comment ça se passe aujourd'hui encore? L'appel à l'interdiction des discours haineux.
09:51On connaît ça par cœur, on en parle souvent ici.
09:53Et on sait que la gauche tend à nommer haine toute forme d'opposition à sa conception du progrès.
09:59Donc vous n'êtes pas d'accord avec sa conception de la famille transphobe.
10:02Vous n'êtes pas d'accord avec sa conception de l'immigration xénophobe.
10:04Vous n'êtes pas d'accord avec sa conception de l'homme et de la femme transphobe encore une fois.
10:08Vous n'êtes pas d'accord avec sa conception de l'Europe europhobe.
10:11Donc la gauche a eu tendance à se présenter comme des phobies et comme des discours haineux,
10:17ce qui ne relève pas de son enthousiasme, de sa vision des choses.
10:20Je note qu'il y a des lois qui permettent de condamner les gens lorsqu'ils tiennent des propos dits haineux.
10:27La fonction de ces lois, c'est simplement de transformer les désaccords intellectuels en délits d'opinion,
10:33ce qui permet ensuite de condamner les gens devant les tribunaux
10:37et de présenter les dissidents comme des délinquants multirécidivistes de la parole.
10:42Aujourd'hui, comment décide-t-on de limiter la liberté d'expression?
10:46Aussi au nom de la théorie de la désinformation.
10:48Donc la désinformation, c'est le nouveau mot à la mode qui permet de dire
10:52« ce sont des propos illégitimes, nous ne les voulons pas dans l'espace public,
10:55mais qui sont les contrôleurs de ce qui est la vérité vraie et la vérité fausse, pour le dire ainsi?
11:01Qui sont les contrôleurs? Qui vont être les maîtres du ministère de la vérité?
11:04Qui seront les commissaires politiques?
11:06Est-ce que ce sont vraiment les fameux fact-checkers dont on parle tant ces temps-ci,
11:10les fact-checkers qui sont très souvent des commissaires politiques idéologiquement orientés
11:15qui ont au fil du temps présenté l'histoire des gangs pakistanais au Royaume-Uni comme des fake news,
11:23qui ont présenté, rappelez-vous, en 2016-2017, les agressions de colognes comme des fake news,
11:29qui présentent l'immigration massive comme une fake news.
11:32Alors ce sont des gens qui nomment fake news les informations qui troublent le grand récit dominant.
11:38D'ailleurs, on nous dit qu'on peut être en désaccord sur les opinions, mais pas sur les faits.
11:44On doit être tous d'accord sur les faits.
11:46Mais quand on voit la conception du fait, la gauche radicale qui domine les sciences sociales,
11:51on constate qu'on cherche à faire passer aujourd'hui, pour des faits absolument incontestables,
11:57des théories tout à fait loufoques, par exemple celle du racisme systémique.
12:01Alors ce qu'on voit, c'est que la gauche aujourd'hui multiplie les raisons pour justifier la censure de ses opposants.
12:09Et on y revient toujours, c'est la phrase de Marcus, la liberté d'expression, c'est pour les causes progressistes.
12:14Les causes conservatrices ne doivent pas avoir le privilège de la liberté d'expression.
12:18D'ailleurs, on nous dit que la liberté d'expression, maintenant, c'est une arme au service de la réaction.
12:22Il nous reste un peu moins de 7 minutes avant la fin de la première partie.
12:25Mathieu Bocoté, on parle aujourd'hui du contraste entre le modèle américain et le modèle européen de la liberté d'expression.
12:31Est-ce que cette distinction est fondée ?
12:33Alors, je serais très rapide, vous avez raison, on a 7 minutes.
12:36Sur le fond des choses, je m'en désole qu'elle soit fondée.
12:38C'est un peu la RFA et la RDA, c'est un peu l'histoire.
12:42D'un côté, il y a une liberté d'expression véritable en Amérique du Nord, quoi qu'on en pense.
12:47C'est très critique des États-Unis, mais la liberté d'expression, on y croit.
12:50Et en Europe, on nomme trop souvent, rappelez-vous, la RDA, c'est la République démocratique allemande,
12:54et elle n'était démocratique que de nom.
12:56Mais on nous explique en Europe trop souvent, oui, on a notre propre conception de la liberté d'expression.
12:59Elle est justement régulée, étouffée, gainée, et c'est au service d'une liberté d'expression plus authentique.
13:05Dans les faits, ce qu'on voit, et c'est la guerre contre Elon Musk dont vous parliez il y a un instant,
13:09la guerre contre Elon Musk, qu'est-ce qu'il y a derrière ça ?
13:11On est devant quelqu'un qui dit, un instant, je crois que la liberté d'expression
13:14n'est pas telle qu'encadrée par la nomenclatura européenne,
13:17pas telle qu'encadrée par l'oligarchie européenne,
13:20et ce qui fait en sorte que je ai le droit de parler de tel ou tel parti
13:23sans reprendre les préjugés idéologiques qui sont souvent relayés par les grands médias, et ainsi de suite.
13:28Et quand Musk dit, c'est son nouveau slogan, « Make Europe Great Again »,
13:32qu'est-ce qu'il entend par là ?
13:34Qu'il faut probablement sortir le continent européen d'une forme de socialisme autoritaire
13:38qui ne dit pas son nom, très technocratique et très porté vers la censure.
13:41Demandons-nous, est-ce qu'on considère vraiment que dans nos sociétés,
13:44la liberté d'expression, c'est un problème et qu'on doit tout faire pour la limiter jusqu'à l'abolir,
13:49ou est-ce qu'elle n'est pas porteuse finalement d'une forme de véritable liberté,
13:53et pas que l'expression, la liberté d'habiter le monde sans les censeurs ?
13:56Et je rappelle le slogan de CNews, « La liberté d'expression n'a pas de prix »,
14:01Arthur de Vatrigan, est-ce que ce désamour, on le découvre entre une partie de la gauche,
14:07de l'intelligentsia, de la bien-pensance et de la liberté d'expression ?
14:12Dans une société civilisée, il n'a jamais été permis de tout dire, heureusement,
14:17mais les interdits évoluent et varient selon les époques et selon la morale.
14:21Par exemple, la pédophilie, il n'y a pas si longtemps, Libération diffusait des annonces
14:26pour des rencontres avec des mineurs de 12 ans,
14:28quand ils ne faisaient pas des entretiens carrément des pédophiles.
14:31On peut se rappeler également qu'Aragon, Jack Lang, Beauvoir et d'autres
14:34ont pétiné par deux fois dans le monde pour défendre le mouvement pro-pédophile.
14:39Aujourd'hui, nos chargés de conscience expliquent que notre regard a changé depuis l'affaire du trou,
14:44oubliant que leur perversité n'avait jamais dépassé les frontières de Saint-Germain-des-Prés.
14:47C'est tout le problème, si vous voulez.
14:49Depuis 60 ans, la gauche s'est octroyée, tel un vulgaire détrousseur de vieille dame,
14:53l'autorisation ou le magistère de l'interdit de l'autoriser.
14:57Certes, il commence à être un peu titillé aujourd'hui sur le régalien,
15:00alors il se fâche tout rouge et ils ont tous annoncé un grand pot de départ du réseau X lundi.
15:05D'ailleurs, on remarque à gauche, quand on perd une bataille, le premier réflexe est carapaté courageusement.
15:09Mais leur magistère est quand même bien présent.
15:11Je pense à un autre exemple.
15:12Quiconque aujourd'hui ose demander de rouvrir un débat sur la peine de mort
15:16se verrait immédiatement agrafé sur l'étiquette « facho, extrême droite ».
15:21En revanche, supprimer le précepte « tu ne tueras pas » qui est aussi enceint que l'humanité
15:26et que toutes les cultures ont partagé dans le temps et dans l'espace,
15:29le supprimer avec l'euthanasie, là, quand on est de gauche, c'est bien parce que c'est progressiste et humaniste.
15:34Un autre précepte qu'on a vu la semaine dernière, c'est celui de ne pas se réjouir de la mort.
15:38On a vu des escadrons de gauchistes fêter la mort de Jean-Marie Le Pen avec le champagne et tout le toutime.
15:43Et aujourd'hui, même si on commence à parler de Jean-Marie Le Pen en disant qu'il n'y avait pas que du mal,
15:48tout de suite, on voit surtout le dictionnaire de « je fais des gauchistes, fachos, nazis, vichistes, SS »,
15:54oubliant évidemment que parmi les personnes pas recommandables à l'origine du Front National,
15:59il y avait aussi des résistants et ceux qui n'avaient pas attendu 41, comme les communistes,
16:04pour entrer dans l'armée des ombres, et parmi eux, quelques compagnons de la Libération.
16:07En parlant de liberté d'expression, par exemple, aujourd'hui,
16:10personne ne trouve à redire qu'un parti politique en France s'appelle encore communiste.
16:13Plus de 100 millions de morts.
16:14Personne ne trouve à redire qu'un journal comme l'Humanité,
16:17qui est le seul journal collabo qui aujourd'hui touche encore des subventions, existe.
16:21Et d'ailleurs, comme la mode est à la dénonciation de l'ingérence,
16:26on ne voyait pas trop de problèmes lorsqu'ils prenaient leurs ordres de Moscou
16:30pour aller saboter des oeuvres françaises, tuer ou torturer des Français.
16:34Pas plus d'ailleurs qu'on voit qu'un ministre comme Mme de Montchalin,
16:38une émisse des comptes publics, soit membre d'un conseil, d'un lobby financé par Soros,
16:42comme l'a démontré, il a révélé F2Souche.
16:44On pourrait aussi parler de la Révolution française en Vendée,
16:47avec les 40 Ouradours-sur-Glane, comme le montre très bien Guillaume Perrault
16:51dans son dernier ouvrage, Le voyage dans l'histoire de France.
16:53Bref, tout le musée des heureuses horreurs est tellement grand, ce musée,
16:56que même le Louvre ne suffirait pas.
16:57Mais on continue encore à les écouter alors qu'il faudrait faire table rase de tout ça.
17:01Il nous reste, voilà pour votre analyse Arthur de Vatrigan, un peu moins de deux minutes.
17:05Mais parce que vous recevez Marion Maréchal à 19h30, Mathieu Bocoté,
17:12je vais revenir très rapidement sur cette information qui en a sidéré plus d'un cette semaine.
17:17Le Puy-du-Fou est inéligible au passe culture.
17:21Et on a tout de suite compris qu'il y avait Anguille-sous-Roche.
17:25Et comment vous pouvez le décrypter ?
17:27Alors en quelques mots simplement, nous sommes devant un faux prétexte classique.
17:30Qu'est-ce qu'on cherche à effacer à travers le Puy-du-Fou ?
17:33On cherche à effacer ce que le Puy-du-Fou a réanimé.
17:36La mémoire de la Vendée, la mémoire de la résistance vendéenne à la terreur révolutionnaire,
17:41la mémoire d'une conception de la France qui ne se limite pas simplement aux incantations républicaines,
17:47mais une conception enracinée de la France,
17:49la mémoire d'une conception de la France qui peut même féconder les temps présents en France,
17:53qui pourrait féconder avec la conscience du temps long.
17:56On ne pardonne pas au Puy-du-Fou son succès.
17:59Alors quelle est la politique dans les circonstances reconnues mondialement, soit dit en passant ?
18:03Et bien après avoir cherché à éradiquer la Vendée en temps réel,
18:06on cherche à effacer son souvenir et ou alors on cherche même à effacer tout ça,
18:11à le rendre inaccessible dans l'espace public.
18:14Je suis persuadé que si le Puy-du-Fou était au service de la célébration du communisme,
18:18le Puy-du-Fou recevrait non seulement l'appui du passe culture, mais bien davantage.
18:21En 30 secondes, Arthur de Vatrigan.
18:23Juste à ajouter à ce qu'a dit Mathieu, c'est quiconque est allé une fois au Puy-du-Fou
18:27a découvert pour la première fois des spectacles d'une puissance d'immersion quasiment inégalée,
18:32d'une beauté rare qui est permise grâce à une technologie de pointe et une audace rare.
18:36Parce qu'au Puy-du-Fou, les artistes parlent et l'intendance suit.
18:40C'est tout l'inverse de notre système culturel et c'est peut-être ça qu'ils ne supportent pas.
18:44Merci à tous les deux. Dans un instant, Marion Maréchal sera avec nous pour un entretien,
18:50son premier entretien depuis la disparition de son grand-père Jean-Marie Le Pen.
18:56De retour pour la suite de Face à Mathieu.
19:01Bocoté toujours avec Mathieu, bien sûr, et Arthur de Vatrigan sur notre plateau.
19:05Marion Maréchal, merci d'être avec nous.
19:07Bonsoir, vous êtes eurodéputée, présidente du mouvement Identité-Liberté.
19:12Avant de donner la parole, bien sûr, à Mathieu Bocoté,
19:14beaucoup de Français ont été bouleversés par le message que vous avez adressé ce jeudi
19:20en l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris à votre grand-père.
19:24Je vous propose qu'on l'écoute.
19:27Edaddy, regarde, tu as réussi.
19:31Ton armée des sans voix et des sans grades s'est levée sur ton mot d'ordre.
19:35Soyez fiers d'être français.
19:37De discours en discours, de plateau en plateau,
19:40ils ont fini par se souvenir qu'ils avaient quelque chose en eux et chez eux à aimer et à défendre.
19:48On n'arrête pas un peuple en marche.
19:50On n'arrête pas une idée vraie.
19:52On n'arrête pas un exemple juste.
19:56Mathieu Bocoté.
19:58Alors, Marion Maréchal, bonsoir.
20:00Première question, j'ai l'impression depuis deux semaines,
20:02mais vous me corrigerez, depuis le décès de Jean-Marie Le Pen,
20:05on l'avait depuis de nombreuses années réduit à certaines formules polémiques,
20:08toujours les fameuses provocations, toujours répétées dans le système médiatique.
20:12Et vous me corrigerez, mais j'ai l'impression qu'on redécouvre le personnage
20:15au-delà de cette dimension, de ces quelques formules.
20:18On le redécouvre, des termes sont utilisés comme prophète,
20:20d'autres termes comme celui qui a vu avant les autres,
20:23donc figure qui a su deviner l'histoire qui se présentait.
20:26Est-ce que vous avez l'impression qu'on redécouvre le personnage Le Pen
20:29au-delà, justement, du procès qui lui a longtemps été fait ?
20:32Écoutez, oui, d'un certain égard, paradoxalement, sa mort lui rend un peu justice
20:36parce que les archives ressortent et on découvre que Jean-Marie Le Pen,
20:3960 ans de vie politique, ce n'est pas uniquement deux phrases.
20:42Voilà, c'est des engagements divers, parmi lesquels, évidemment,
20:45cette dimension avoir vu avant les autres, bien sûr.
20:48Ça, ça a été dit et répété, le sujet migratoire, le défi démographique
20:51et, bien sûr, les menaces relatives à l'islamisation, mais pas seulement.
20:54On en parle moins. Mais Jean-Marie Le Pen, c'est aussi un homme qui est,
20:57depuis le départ, engagé pour une certaine idée européenne
21:00et contre cette union européenne à vocation fédérale et antinationale
21:03qui a vu le jour. Moi, j'ai souvenir un jour d'avoir discuté avec lui
21:06et il me disait, j'avais lu les travaux préparatoires pour le traité de Rome.
21:09Il était déjà opposé au traité de Rome parce qu'il me dit,
21:11j'ai vu dans ces travaux préparatoires tout ce qui allait arriver après
21:15et tout ce que les fondateurs, finalement, de ces traités
21:18avaient déjà hanté, c'est-à-dire cette espèce de grosse union européenne
21:21antidémocratique, antinationale.
21:24On pourrait aussi parler de, ça paraît loin aujourd'hui parce qu'on est en 2025
21:27et il y a beaucoup de constats qui sont partagés et acquis,
21:30mais Jean-Marie Le Pen, c'est un homme qui dénonce, par exemple,
21:32les dérives du libre-échange et les conséquences en matière de délocalisation,
21:36d'appauvrissement à un moment donné où l'idéologie du libre-échange
21:39domine absolument tous les milieux intellectuels et politiques.
21:42C'est un homme qui, c'est également à un moment donné
21:45où il y avait cette espèce de mode de, vous savez, l'industrie sans usine
21:48défendue ardemment pour maintenir une industrie en France.
21:52Je pourrais vous parler aussi de sujets de société.
21:55Imaginez qu'à une certaine époque, notamment dans les années 70-80,
21:59une certaine gauche, à travers Libération par exemple,
22:02faisait des tentatives de légalisation de la pédophilie.
22:06Il faisait partie de ces hommes de droite qui dénonçaient cela.
22:09Et puis évidemment, plus largement, l'anticommunisme.
22:12Je n'ai pas à vous que je vais apprendre que dans les années 80,
22:15il y avait une véritable chape de plomb sur ce qui se passait
22:18au-delà du rideau de fer.
22:20Il n'était pas autorisé à dire ce qu'il s'y passait dans ces pays
22:23tenus par le communisme, dans les goulags, les millions de morts.
22:26Il s'est fait le porte-voix de tous ces opprimés à un moment donné
22:30où tout le milieu politico-journalistico-intellectuel
22:34était complètement acquis, finalement, à cette idée communiste.
22:38Aujourd'hui, on redécouvre cela par les réseaux sociaux,
22:41par les archives, et je suis heureuse qu'on puisse voir
22:44qu'en effet, il a vu beaucoup de choses avant les autres.
22:46– Vous dites que sa mort lui permet de lui rendre justice.
22:49Est-ce qu'on peut dire qu'il y aura par ailleurs un avant et un après
22:52la mort de Jean-Marie Le Pen parce que c'est un monument
22:54de la 4e et de la 5e République des dernières décennies ?
22:57Est-ce qu'à certains égards, avec lui, ce n'est pas la figure
22:59qui incarnait certaines querelles, Chirac, Giscard, Le Pen,
23:02et ainsi de suite ? Est-ce que ce n'est pas une figure
23:04qui disparaît, qui rend possible une nouvelle histoire ?
23:07– Oui, j'ai un peu la même analyse, je pense que meurt avec lui
23:10l'ultime survivance de clivages qui ont structuré la vie politique française
23:15pendant des années, notamment à droite, puisqu'en effet,
23:19Jean-Marie Le Pen, c'était le dernier survivant du gaullisme
23:23et de l'anti-gaullisme, donc de la guerre Chirac-Le Pen
23:28qui a structuré pendant très longtemps la vie politique française,
23:30mais je dirais même la fin de ce clivage aussi pro-Algérie française
23:35ou anti-Algérie française qui, à certains égards, a muté aujourd'hui
23:38puisqu'il ne s'agit plus de savoir si on est pour ou contre
23:41l'Algérie française, mais pour ou contre la France algérienne.
23:43C'est ça aujourd'hui le débat, avec l'émergence d'un certain nombre
23:46de ce que j'appellerais agents de l'étranger, en l'occurrence agents algériens,
23:49à travers la figure de Jean-Luc Mélenchon et de son parti
23:51la France insoumise, qui aujourd'hui prennent fait et cause
23:54dans ce qui nous oppose à l'Algérie, pour un régime dictatorial
23:57qui opprime ces minorités en Kabylie, qui ferme des églises,
24:01qui met en prison des intellectuels, et je serais même encore plus dure…
24:04– Votre référence à Boalem Sansalle.
24:06– Évidemment, et je dirais même, je serais peut-être encore plus dure
24:10quand je vois qu'ils prennent fait et cause pour un régime aujourd'hui
24:13qui refuse de récupérer des ressortissants algériens, en l'occurrence
24:16des influenceurs, comme on dit, qui appellent à s'en prendre
24:18à la France et aux Français, j'appelle même ça de l'intelligence avec l'ennemi.
24:21Donc c'est vrai, vous avez raison.
24:22– Parleriez-vous aussi de complicité avec une ingérence étrangère,
24:25puisque c'est un concept à la mode ?
24:27– Oui, mais vous savez, dans les ingérences étrangères,
24:29il y a les bonnes et les mauvaises ingérences étrangères.
24:31Il y a les bonnes ingérences étrangères que tolère la gauche,
24:34voire qu'appelle de leur vœu la gauche, et il y a les mauvaises ingérences étrangères
24:37qui sont celles considérées comme venant de droite.
24:40Voilà, vous avez bien compris, quand Elon Musk, homme de droite,
24:43donne son avis sur les réseaux sociaux, on se contente de donner son avis,
24:46c'est évidemment odieux et intolérable, et on voit des personnalités
24:49comme Nathalie Loiseau, députée européenne, ou Thierry Breton,
24:52s'en offusquer, tout en découvrant la même semaine que Nathalie Loiseau
24:55elle-même fait partie du conseil d'administration d'une organisation
24:58soutenue par George Soros, je rappelle, un milliardaire progressiste de gauche
25:01qui utilise ses milliards pour faire de l'ingérence dans un certain nombre de pays
25:06et faire avancer ses idées de gauche, ou Thierry Breton,
25:10qui par ailleurs dénonce très violemment, en effet,
25:14cette prise de position d'Elon Musk, explique qu'on a annulé les élections
25:18en Roumanie, on ne sait pas qui d'ailleurs, parce que l'élection
25:21ne nous convenait pas, et qu'on pourrait le faire demain en Allemagne,
25:24voire peut-être même en France, mais dans le même temps,
25:27il a aussi son contrat avec une banque américaine pour aller mettre
25:30l'intégralité de son carnet d'adresse et de son réseau au service d'un pays étranger.
25:34Donc c'est vrai qu'il y a une forme d'hypocrisie de ce point de vue-là,
25:38et c'est là d'ailleurs où je recoupe avec le combat de Jean-Marie Le Pen,
25:41puisque, pour le coup, il s'est toujours dressé pour défendre
25:44la souveraineté et l'indépendance de son pays.
25:46Alors nous reviendrons sur Elon Musk et les Etats-Unis dans un instant,
25:48mais une dernière question sur Jean-Marie Le Pen avec Arthur de Matriguin.
25:53Votre famille a une vie de roman, et elle a une particularité,
25:58c'est que c'est la seule dynastie qui existe depuis la fin de la monarchie.
26:01Est-ce que la transmission est telle la valeur cardinale de votre famille,
26:07et comment expliquer cette particularité ?
26:09Je ne saurais vraiment vous le dire, puisqu'il n'y a pas de volonté,
26:13il n'y a pas de concertation, je veux dire, à aucun égard.
26:16J'ai été poussée à faire de la politique, malgré moi,
26:19pas plus que mes deux tantes, Marie-Caroline et Marie,
26:22et pas plus que, d'ailleurs, je n'impose la politique à mes enfants.
26:24Je pense que c'est omniprésent dans nos vies,
26:26on est élevés dans une certaine logique de devoir de service au pays,
26:30qui doit probablement susciter des vocations diverses,
26:34et qui nous inscrit dans une forme d'héritage.
26:36C'est vrai que moi je débute ma carrière politique
26:38avec une forme de mission un peu singulière que m'enjoint de tenir Jean-Marie Le Pen,
26:43qui est d'aller laver le nom Le Pen à Carpentras,
26:46dans cette circonscription de Vaucluse,
26:48suite à cette terrible affaire de Carpentras dans les années 90,
26:51qui avait largement sali le nom Le Pen.
26:54Ce qui est vrai, c'est que la particularité de notre famille,
26:57c'est qu'on nous appelle le clan, plutôt qu'une famille,
27:01et je trouve que ce terme est plutôt valorisant,
27:03parce que c'est vrai qu'on a toujours fait bloc ensemble,
27:05même si tout le monde n'est pas engagé en politique,
27:07et on s'inscrit, moi je le vis comme ça, dans une forme d'héritage,
27:11parce que Jean-Marie Le Pen, par exemple,
27:14a toujours été un fervent défenseur de l'Union des Droites,
27:16on en parle peu, et il y a eu des Unions des Droites
27:19qui ont abouti, avec le RPR ou avec l'UDF,
27:21on pourrait parler de Dreux au municipal en 1983,
27:23qui est l'un des premiers succès du Front National,
27:25on pourrait parler, évidemment, je crois que c'était en 85,
27:28des alliances qu'il y avait eues dans un certain nombre de régions,
27:31où il y avait eu des vice-présidents FN, en PACA notamment,
27:35et en langue de Croussillon, on pourrait parler de 98,
27:37où il y a 5 présidents de régions UDF
27:39qui se sont élus avec les voix du Front National.
27:41Avant par ailleurs que le couperet ne tombe
27:43et que l'alliance avec le FN devienne un interdit pour un bon moment.
27:45Eh bien, pour une raison simple, c'est que c'est Chirac qui s'oppose à ça.
27:48C'est la guerre à l'époque, soutenez-vous,
27:50entre Édouard Balladur, qui lui était plutôt favorable
27:52à des alliances avec le Front National,
27:54et Jacques Chirac, qui était très largement opposé.
27:56Ces alliances prennent fin définitivement en 98,
27:58mais elle a toujours été présente, il y a toujours eu cette volonté d'union,
28:00et moi évidemment je m'y retrouve,
28:02on pourrait parler des questions économiques,
28:04Jean-Marie Le Pen aimait se qualifier de régane français,
28:06il l'avait d'ailleurs rencontré, ses premiers engagements politiques
28:08c'est auprès de Poujade, donc c'est, vous savez,
28:10le slogan que l'État retire ses mains de mes poches
28:12le petit commerçant, le petit artisan,
28:14donc un positionnement très antifiscaliste,
28:16plutôt antiétatiste, antisocialiste, bien sûr.
28:20Donc c'est vrai qu'au-delà, on va dire, de la dynastie familiale,
28:24il y a des combats qui s'adaptent, bien sûr,
28:27mais qui se retrouvent tout au long de nos combats respectifs.
28:31Vous avez parlé de régane, l'histoire américaine se poursuit de son côté aussi,
28:35avec Donald Trump, vous vous envolez ce soir, vous serez le lundi je crois,
28:38à l'inauguration de Donald Trump pour son nouveau passage à la Maison-Blanche,
28:43il y aura plusieurs français je crois, il y aura d'un côté Sarah Knafo,
28:47Éric Zemmour, vous y serez, Julien Sanchez je crois, pour le RN Isra,
28:51donc plusieurs, ils sont des représentants des différentes droites nationales.
28:53Une question toute particulière, vous avez entendu probablement Emmanuel Macron
28:57dénoncer récemment une internationale réactionnaire,
29:00qui se lèverait partout en Occident,
29:02peut-être le terme ne vous convient pas,
29:04je devine qu'il ne vous convient pas,
29:05mais est-ce que le descriptif, est-ce que la description vous semble juste ?
29:08Est-ce qu'il y a partout en Occident aujourd'hui,
29:10une contre-internationale conservatrice ou réactionnaire ou de droite
29:13qui se lève et en fait de vous partie ?
29:15Oui écoutez, je trouve que le terme réactionnaire est impropre,
29:19on va pas faire un grand débat philosophique maintenant,
29:21même si il y aurait beaucoup à dire,
29:23mais ce que je note en tout cas,
29:24et c'est pour ça d'ailleurs que je me rends aux Etats-Unis,
29:26c'est que je crois qu'il y a aujourd'hui des combats intéressants
29:29et des victoires qu'ils ont apportées à travers l'élection de Donald Trump
29:32qui sont aujourd'hui utiles à mener en Europe.
29:34Je pense notamment à cette contre-révolution anti-woke qui a abouti
29:38et dont on voit déjà un certain nombre de décisions,
29:40notamment relatives à la théorie du genre ou autres,
29:44et qui sont des choses intéressantes.
29:46Maintenant les Etats-Unis doivent être un partenaire privilégié,
29:49puisque c'est un grand partenaire commercial,
29:50c'est aussi un concurrent,
29:51c'est un partenaire compliqué aussi,
29:53un concurrent et parfois un adversaire,
29:54donc je crois que c'est aussi important que la droite que nous représentons
29:58tisse des liens précisément pour pouvoir aussi défendre les intérêts français
30:01et les intérêts européens,
30:02puisque malheureusement aujourd'hui Emmanuel Macron n'est manifestement
30:04plus en mesure de le faire,
30:05il n'a plus l'agitimité pour le faire,
30:07au point d'ailleurs qu'il n'est pas invité,
30:08contrairement d'ailleurs à Giorgia Meloni,
30:10présidente du Conseil italien,
30:11à cette investiture.
30:13Donc je crois que ça fait partie des sujets que nous devons défendre
30:15et le combat pour la liberté d'expression
30:17fait partie au sujet des grands sujets évidemment
30:19que nous avons en commun
30:20et sur lesquels nous pourrons là trouver un allié de poids évidemment.
30:22Justement, revenons-y,
30:24je pense que c'est une question assez fondamentale.
30:26Elon Musk, on lui reproche en ce moment une chose assez particulière,
30:29on reproche à Musk de maximiser la liberté d'expression
30:32alors que la tentation européenne aujourd'hui
30:34est de la réduire au nom de la lutte contre la haine
30:36et nouveau concept à la mode,
30:38au nom de la lutte contre la désinformation.
30:40Quand vous entendez cette formule,
30:42qu'il faut par exemple, on l'a vu en Roumanie,
30:43on le verra peut-être demain en Allemagne,
30:45au nom de la lutte contre la désinformation,
30:47il est nécessaire de contrôler toujours plus les médias.
30:49Vous me permettrez la référence,
30:50on parlait d'anticommunisme il y a un instant,
30:51est-ce qu'il n'y a pas quelque chose d'un peu soviétique pour vous là-dedans ?
30:53Il y a quelque chose, je suis, je veux dire,
30:55sidéré par ce à quoi on est en train d'assister
30:57depuis maintenant plusieurs semaines,
30:58puisque j'ai vu notamment cette ministre,
31:00c'est Clara Chapez, je n'ai pas de bêtise ?
31:02Chapa je crois.
31:03Chapa, voilà.
31:04Qui explique qu'il y aurait de fausses opinions.
31:06Alors j'aimerais bien qu'on m'éclaire
31:07sur ce qu'est une fausse opinion,
31:08donc c'est à moins qu'elle veuille maintenant
31:09mettre en place un ministère de la vérité.
31:11En parallèle de cela, on voit M.Pigas
31:14qui explique qu'il va mettre les services,
31:17les médias qu'il contrôle,
31:19au service de la lutte contre la droite radicale,
31:22comme il nous qualifie.
31:24Si je comprends bien, je rappelle que M.Pigas
31:25c'est quand même un homme
31:26qui en effet possède des émissions
31:27telles que C'est à vous, C'est dans l'air.
31:29Donc voilà, qu'il assume concrètement
31:30sans que personne ne trouve manifestement
31:32rien à en dire.
31:34Et une fois de plus, on a là Elon Musk,
31:37un homme qui prend position
31:39mais ne fait rien de plus finalement
31:40sur son réseau social.
31:41Là on ne trouve rien à dire
31:43quand par exemple le président Obama
31:46avait appelé à voter Emmanuel Macron
31:47quatre jours avant son élection.
31:49Ou par exemple, pour vous donner un autre exemple
31:51de liberté d'expression qui froide
31:53l'ingérence étrangère là encore,
31:55la grande mosquée de Paris,
31:56tenue aujourd'hui par l'Algérie,
31:58qui là encore avait appelé à voter
31:59contre Marine Le Pen et pour Emmanuel Macron.
32:02Donc c'est vrai qu'il y a un deux poids de mesures
32:04qui est extrêmement dérangeant
32:05et des prises de position gouvernementales
32:07qui le sont tout autant.
32:09Mais je vais vous dire, j'y reviens,
32:10on en a parlé tout à l'heure,
32:11mais quand on a un ancien commissaire européen
32:12qui explique, on a,
32:14cette phrase, on a annulé les élections en Roumanie
32:18et s'il faut le faire,
32:19nous le ferons demain en Allemagne,
32:20comprenez si la FD arrive en tête,
32:23c'est absolument terrifiant.
32:25Je ne comprends pas d'ailleurs
32:26que le débat sur la Roumanie
32:27n'ait pas davantage suscité d'indignation en France
32:29parce que ça veut donc dire quoi ?
32:30Ça veut dire que demain,
32:31si le camp national, une coalition,
32:33comprenant le RN et d'autres et nous,
32:34arrivait aux affaires,
32:36on annulerait l'élection.
32:38Donc c'est vrai qu'il y a une,
32:39voilà, et je pense que dans tout ça,
32:41de toute façon Emmanuel Macron
32:42aujourd'hui n'a plus vraiment la main
32:44et s'inquiète en effet de voir
32:46qu'il y a aujourd'hui une montée en puissance
32:47des droites nationales partout
32:50et dont l'une des démonstrations
32:51les plus manifestes est aujourd'hui
32:52l'arrivée du leadership de Giorgia Meloni
32:55qui appartient au groupe auquel nous appartenons
32:57au Parlement européen
33:00et qui est en train d'avoir
33:01une relation particulièrement privilégiée
33:03il faut le dire aujourd'hui avec Donald Trump.
33:04Arthur Levatrigan.
33:05Venir sur Donald Trump,
33:07il y a une évolution fondamentale
33:08entre le Trump de 2016 et celui de cette année,
33:11c'est le tournant pris en 2016
33:13par les moteurs intellectuels
33:14qui, d'après ce qu'ils expliquent,
33:16ont abandonné le courant populiste
33:19pour le courant élitiste.
33:20J'ai le sentiment que c'est un peu
33:22le combat culturel dont vous parlez.
33:24Est-ce que ce tournant élitiste
33:26était possible en France ?
33:27Comment reconquérir les élites ?
33:29Comment gagner un combat culturel en France ?
33:32Ecoutez, vaste sujet.
33:33Moi, ça fait partie des grands combats
33:35que je mène depuis longtemps,
33:36d'essayer d'élargir justement le camp national
33:39en considérant, je l'ai toujours dit,
33:41qu'un seul parti ne pouvait à lui tout seul
33:43réussir et aboutir à ce rassemblement
33:46et qu'il échappe aujourd'hui,
33:47il faut bien le dire,
33:48une partie de la droite française
33:50plus urbaine, sociologiquement,
33:53on va dire, plus favorisée peut-être
33:56et qui continue de ne pas franchir le pas
34:00sans pour autant,
34:01d'ailleurs c'est ce qu'ont révélé
34:02les dernières élections législatives,
34:03jouer le jeu du front républicain.
34:05Et donc c'est là où nous avons un défi
34:07et c'est d'ailleurs tout ce que j'essaye de faire
34:09avec notre mouvement Identité-Liberté
34:11d'aller convaincre cette part de l'élite
34:14au sens propre du terme qui nous manque
34:17et j'espère pouvoir le faire
34:18en les convainquant de la crédibilité économique
34:22que nous portons à travers Identité-Liberté
34:25parce que je note qu'il y a parfois
34:28une partie de cette droite
34:29qui n'est pas absolument convaincue
34:30parce que peuvent défendre d'autres parties
34:32à droite sur les questions économiques
34:34et c'est là je crois que se trouve
34:36en particulier la clé du succès
34:38pour pouvoir aller les convaincre
34:39et les chercher.
34:40Il nous faut revenir sur Jean-Marie Le Pen,
34:42ce personnage dont vous poursuivez le combat,
34:44vous le disiez dans votre discours à l'église
34:47au moment de l'hommage religieux,
34:49vous vous inscrivez dans une continuité.
34:51Vous dites une armée s'est levée à son appel.
34:54Qu'entendez-vous par là ?
34:56J'entends qu'on a un homme qui a commencé
34:58à se battre en faisant 0,74% aux élections
35:01et qui à l'issue de ce combat politique
35:04a vu des millions de Français
35:06se rallier à la cause nationale.
35:07Il faut imaginer une fois de plus
35:09ce qu'était le combat national
35:11dans les années 80.
35:13On avait une domination absolue
35:15du magistère moral de la gauche.
35:16C'était les années SOS, racisme.
35:19Il y avait une véritable persécution
35:21de tout ce qui pouvait relever
35:23de près ou de loin de la droite.
35:24On osait à peine brandir un drapeau français
35:26dans les meetings.
35:28La repentance dominait.
35:30C'est l'avantage des années 90,
35:31c'est 2000 que 80 et ça non ?
35:32Le RPR, l'UDF des années 80,
35:34on le rappelle souvent d'ailleurs
35:35avec un programme plutôt semblable
35:36à celui du FN.
35:37Oui c'est vrai, vous avez raison
35:38mais ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui
35:39il y a indéniemment des constats
35:40très largement partagés
35:41qui ne l'étaient pas du tout à ce moment-là.
35:43Tout ce dont je vous parlais
35:44sur ces combats passés la fin dernière
35:45aujourd'hui qui apparaissent presque naturels
35:47dans le diagnostic en tout cas
35:48pas forcément dans les solutions
35:49mais étaient très loin de l'être
35:51à ce moment-là.
35:52Et ça c'est le succès qu'il a porté.
35:54Et aujourd'hui la réalité c'est qu'on a de nouveau
35:57des Français qui ont redécouvert
35:59la possibilité, le droit d'être français.
36:02Et je pense que ça c'est son premier succès
36:04et c'est ce à quoi j'ai voulu lui rendre
36:05hommage, honneur dans mon discours.
36:07Eh bien justement.
36:08Et là on touche à une question
36:09qui me semble centrale,
36:10c'est la conception de la France.
36:11Je me trompe peut-être
36:12mais j'ai l'impression que depuis
36:13une quarantaine d'années
36:14la référence à la France
36:15s'est effacée au profit
36:16de la référence à la République.
36:17Et tout ce qui distingue la France
36:19à l'ESPA comme identité
36:20c'est la République, la laïcité,
36:21la laïcité et la République.
36:22Or j'ai l'impression
36:23que Jean-Marie Le Pen
36:24se voulait l'héritier,
36:25était l'héritier
36:26d'une conception bien plus organique,
36:28bien plus charnelle de la France.
36:30Est-ce que c'est votre avis aussi?
36:31Ah bien c'est absolument évident
36:32pour une raison simple
36:33c'est que c'est d'abord
36:34un breton enraciné.
36:35Il le disait toujours,
36:36il disait je suis d'abord
36:37un patriote breton
36:38puis français puis européen.
36:39Il était d'ailleurs très attaché
36:40à l'idée européenne
36:41qui était une Europe
36:42civilisationnelle
36:43parce que c'était un homme
36:44d'extraction paysanne.
36:46Voilà, humble,
36:47qui était lui-même pêcheur,
36:49qui était lui-même,
36:50comment dire, navigateur,
36:51fils d'un patron pêcheur.
36:53Donc très attaché à sa terre.
36:54Et donc il ne concevait pas la France,
36:56pas plus que je ne la conçois
36:57d'ailleurs comme ça,
36:58comme une simple idée,
37:00comme on l'entend souvent à gauche,
37:02comme un simple régime
37:03qui serait celui de la République,
37:04comme des espèces de valeurs
37:06souvent modulables
37:07en fonction des intérêts
37:08abstraites et universelles
37:10qui seraient celles
37:11des droits de l'homme.
37:12Puisque finalement,
37:13si la France c'est uniquement
37:14les droits de l'homme,
37:15dans ce cas-là,
37:16rien ne nous distingue
37:17de d'autres pays occidentaux,
37:19qu'il s'agisse des Etats-Unis,
37:20de l'Australie,
37:21voire même des pays
37:22tels que le Japon.
37:23Donc il avait une conception
37:25beaucoup plus charnelle enracinée
37:27et considérait que la France,
37:28au-delà d'un régime,
37:29c'était d'abord
37:30une terre,
37:31c'était un peuple,
37:32c'était une langue,
37:33c'était un mode de vie,
37:35c'était des traditions.
37:36Bref, c'est tout ce qui nous singularise
37:38en tant que Français
37:39par rapport au reste du monde.
37:41Et donc en cela,
37:42il différait, c'est vrai,
37:43très largement
37:44de la simple conception républicaine,
37:45même s'il n'était pas du tout hostile
37:46à la République en tant que telle.
37:47Il disait d'ailleurs
37:48« toujours vive la République »
37:49en ses fins de discours
37:50parce qu'il était lui-même
37:51un des produits
37:52de la méritocratie républicaine.
37:53Une fois plus,
37:54il était fils de couturière
37:55et de patron pêcheur
37:56et il arrive à avoir
37:58une destinée extraordinaire
38:00par le biais aussi
38:01de la méritocratie républicaine.
38:02Donc il n'en rejetait pas
38:04toutes les modalités
38:05mais en revanche,
38:06c'est vrai qu'il ne se battait pas
38:07pour la République,
38:08il se battait avant et d'abord
38:09pour la France et les Français.
38:10– Personne n'a très grand.
38:11– Parlier de magistère moral,
38:12il y a une chose
38:13qu'on peut reconnaître
38:14à votre grand-père
38:15puisqu'il n'a jamais
38:16ploué le genou
38:17devant un magistère,
38:18quel qu'il soit.
38:19On parle aujourd'hui
38:20d'une victoire justement
38:21ou l'effondrement
38:22d'une partie du magistère moral
38:23de la gauche,
38:24notamment sur les questions régaliennes.
38:25Comme si on n'arrivait plus
38:26à cacher l'éléphant
38:27au milieu de la pièce.
38:28Mais sur les autres questions,
38:29est-ce que le magistère moral
38:30de la gauche
38:31ne triomphe pas encore ?
38:32Sur toutes les questions
38:33qui sont plus clivantes,
38:34les questions sociétales,
38:35les questions qui intéressent
38:36peut-être moins les Français
38:37mais qui sont fondamentales
38:38ou les questions
38:39où la majorité ne suit pas.
38:40Est-ce que finalement
38:41ce magistère
38:42n'est pas encore très présent
38:43aujourd'hui ?
38:44– C'est vrai mais je vais vous dire,
38:45même sur les questions identitaires,
38:46le combat n'est pas absolument
38:47gagné partout.
38:48Sur la question migratoire
38:49indéniablement aujourd'hui,
38:50le réel nous saute tellement
38:51au visage
38:52qu'il n'y a relativement
38:53plus de débat
38:54sur le fait qu'aujourd'hui
38:55on a un problème
38:56avec la politique migratoire
38:57et d'assimilation.
38:58Très bien.
38:59Mais en revanche,
39:00il est beaucoup plus compliqué
39:01de parler par exemple
39:02des conséquences
39:03de l'islamisation dans le pays.
39:04C'est un sujet
39:05beaucoup plus tabou
39:06parce que derrière,
39:07on va dire,
39:08l'arrivée massive
39:09de l'immigration,
39:10il y a aussi
39:11un changement culturel
39:12et religieux
39:13qui s'opère
39:14dans de grandes parties
39:15du territoire
39:16et qui crée
39:17des confrontations
39:18de valeurs,
39:19de modes de vie,
39:20de rapports à l'autre
39:21et c'est l'une des choses
39:22que Jean-Marie Le Pen
39:23avait dit.
39:24Il expliquait très bien
39:25que quand l'islam devient
39:26majoritaire sur un territoire,
39:27il est mécaniquement conquérant.
39:28Ce qui ne l'empêchait pas,
39:29une fois de plus,
39:30de respecter la pratique
39:31de l'islam
39:32dans d'autres pays.
39:33On rappelle souvent
39:34cet exemple
39:35qui est à son bénéfice
39:36qui était d'expliquer
39:37que lorsqu'il était parti
39:38faire la guerre en Algérie,
39:39il enterrait
39:40les combattants algériens
39:41et musulmans
39:42face à la Mecque
39:43puisque c'était
39:44la pratique à l'époque.
39:45Mais en revanche,
39:46il expliquait
39:47qu'il y avait,
39:48et je partage tout à fait cela,
39:51un espace culturel
39:52et géographique
39:53naturel
39:54et que l'histoire
39:55en avait voulu comme ça
39:56et c'est ce qui avait façonné
39:57notre peuple.
39:58Voilà, par exemple,
39:59encore un des sujets
40:00qui n'est pas forcément
40:01simple à aborder
40:02et au-delà de ça,
40:03vous avez raison,
40:04sur les sujets de société
40:05comme on les appelle maintenant,
40:06il y a aujourd'hui
40:07un combat perdu.
40:08J'irai même plus loin de vous.
40:09Il y a un combat perdu.
40:10Aujourd'hui,
40:11quand je vois que
40:12le débat sur l'euthanasie
40:13porté par une grande partie
40:14de la classe politique
40:15suscite assez peu
40:16de réactions
40:17dans la société civile,
40:18le combat sur la procréation
40:19médicalement assistée
40:20par exemple
40:21pour les couples homosexuels,
40:22le combat aujourd'hui
40:23qui avance petit à petit,
40:24on le voit bien
40:25avec la gestation pour autrui
40:26et finalement,
40:27qui désintéresse
40:28une grande partie
40:29de nos concitoyens,
40:30je pense,
40:31qui n'en voit pas
40:32tous les effets mécaniques
40:33à court ou à long terme
40:34et ça,
40:35je crois que c'est
40:36de la responsabilité
40:37précisément des hommes
40:38et femmes politiques de droite
40:39parce qu'il ne faut pas imaginer
40:40si vous voulez
40:41qu'à un moment donné,
40:42les Français puissent
40:43prendre conscience
40:44de toutes les implications
40:45sociales de ces mesures
40:46s'il n'y a jamais
40:47aucune voix
40:48ou aucun nom.
40:49En tout cas,
40:50moi,
40:51c'est ce que j'essaye
40:52de faire à mon petit niveau
40:53quand je le peux.
40:54Il nous reste deux minutes
40:55et j'ai une question
40:56très particulière à vous poser
40:57qui m'a toujours frappé
40:58dans je ne sais combien
40:59de vidéos de Jean-Marie Le Pen,
41:00dans je ne sais quelle vidéo,
41:01probablement de votre famille,
41:02il chantait tout le temps.
41:03J'ai plutôt l'impression
41:04qu'il y a eu une vie compliquée,
41:05je n'en doute pas,
41:06mais c'était un homme joyeux.
41:07Il y a quelque chose
41:08d'assez particulier,
41:09pourquoi chantait-il tout le temps
41:10et que représentait
41:11le chant chez lui ?
41:12Si je ne me trompe pas,
41:13il chantait tout le temps.
41:18Quand on mène les combats
41:19qui sont les nôtres,
41:20parfois on peut avoir
41:21une forme de découragement.
41:22Il ne connaissait pas
41:23le découragement,
41:24il ne connaissait pas les espoirs.
41:25Il avait une espèce
41:26de pulsion vitale,
41:27d'élan vital qui emportait tout
41:28et qui se manifestait
41:29par une joie de vivre
41:30et qui se faisait par la chanson.
41:31Je pense que c'était
41:32aussi un peu culturel.
41:33On chantait beaucoup
41:34dans la France d'avant,
41:35dans la France des territoires
41:36et c'était un homme aussi,
41:37un aspect qu'on connaît
41:38un peu moins bien
41:39mais qui était…
41:40Il aimait vraiment les gens.
41:41Il avait une vraie délicatesse.
41:42J'ai le souvenir
41:43d'une anecdote
41:45dont plusieurs témoins
41:46ont été là.
41:47Je ne l'ai pas vu moi-même
41:48mais qui, je trouve,
41:49synthétise assez bien
41:50le personnage.
41:51Il est en train
41:52de faire une dédicace
41:53de livre à l'époque.
41:54Il y a une file interminable
41:55et à ce moment-là
41:56arrive une femme.
41:57Il se tourne vers elle
41:58et lui dit
41:59« Voilà, quel est votre nom ? »
42:00Elle lui répond
42:01de manière un petit peu
42:02honteuse et enrougissante
42:03« Je m'appelle Madame Boudin.
42:04Je pense qu'elle s'attend
42:05à ce moment-là
42:06à susciter comme depuis
42:07toute sa vie
42:08des sarcasmes et des moqueries.
42:09»
42:10Mon grand-père se relève
42:11vers elle très sérieux
42:12et lui dit
42:13« Madame Boudin,
42:14comme le peintre ! »
42:15faisant référence
42:16à Eugène Boudin
42:17qui est un grand peintre
42:18du 19e siècle.
42:19Cette femme a vu
42:20son visage s'illuminer
42:21parce que c'était
42:22une marque de délicatesse.
42:23Pour la première fois
42:24de sa vie,
42:25elle a pu être fière
42:26de son nom.
42:27C'était ça aussi
42:28Jean-Marie Le Pen.
42:29C'est pour ça d'ailleurs
42:30qu'il a suscité
42:31une telle adhésion
42:32aussi militante
42:33des passions humaines,
42:34des gens qui l'ont suivi
42:35jusqu'au bout
42:36parce qu'il était capable
42:37de ça et ça se manifestait
42:38aussi par une extraordinaire
42:39convivialité.
42:40Ce qui fait que
42:42on a bu à sa santé,
42:43on a pleuré
42:44mais on a ri aussi
42:45parce que Jean-Marie Le Pen
42:46aurait voulu qu'on rie
42:47et aurait voulu qu'on chante.
42:48Merci beaucoup Marion Maréchal.
42:49Dans un instant,
42:50c'est l'heure des pros 2.
42:51Merci à vous
42:52Mathieu Bocoté,
42:53Arthur De Vatrigan.
42:54On se retrouve
42:55comme chaque samedi soir
42:56à 19h
42:57pour la semaine prochaine.
42:58Dans un instant,
42:59c'est l'heure des pros.
43:00A tout de suite.

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