• il y a 11 mois
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00 Bonsoir à tous, face à Bocquete, de 19h à 20h et le sociologue le plus élégant du PAF est déjà en place.
00:07 Bonsoir Mathieu.
00:08 Bonsoir.
00:09 Vous voyez, je commence bien.
00:10 C'est très bien.
00:11 C'est très bien, merci.
00:12 Arthur de Vatrigan, bonsoir à vous.
00:14 Bonsoir.
00:15 Et lui aussi est élégant, il s'appelle Simon Guillin et il vous rappelle les titres de l'actualité.
00:18 Bonsoir Simon.
00:19 Bonsoir cher Gauthier et bonsoir à tous.
00:21 Les agriculteurs ont levé certains barrages ce week-end, mais promettent de se remobiliser dès lundi.
00:26 38 blocages sont toujours en cours sur le territoire et près de 700 agriculteurs restent donc mobilisés aujourd'hui.
00:32 Hier, on comptait 113 blocages et 17 500 agriculteurs sur les routes de France.
00:37 L'enquête se poursuit.
00:39 Quatre jours après l'accident qui a coûté la vie à une agricultrice et sa fille, le conducteur a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:46 Les deux autres passagers sont sortis du centre de rétention administratif où ils avaient donc été admis.
00:51 Des mesures sont en cours pour organiser leur éloignement dans les meilleurs délais.
00:56 Et puis au Moyen-Orient, Israël veut en finir avec l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
01:01 Cette agence est au cœur de l'aide humanitaire apportée aux habitants à Gaza, mais elle est actuellement prise dans une polémique sur le possible rôle de certains de ses employés dans l'attaque du 7 octobre.
01:11 Sachez que l'Italie, le Canada, l'Australie ou encore les Etats-Unis ont déjà suspendu leur aide, cher Gauthier.
01:16 A tout à l'heure Simon.
01:17 Au sommaire de Face à Boccoté ce soir.
01:20 Emmanuel Macron a promulgué sa loi immigration depuis l'Inde où il est en déplacement.
01:24 Une loi vidée de ses mesures les plus à droite par le Conseil constitutionnel.
01:28 Ces mesures ne devaient pas se trouver dans ce texte, expliquent les sages de Laurent Fabius.
01:33 Des dispositions sur l'immigration plébiscitées par une large majorité des Français n'avaient visiblement pas leur place dans un texte sur l'immigration.
01:40 Allez comprendre.
01:41 Neuf sages contre 80% des Français.
01:44 La Constitution contre la Nation.
01:46 Premier édito de Mathieu Boccoté.
01:48 Diviser pour mieux régner.
01:50 Voilà ce qu'a réussi Gabriel Attal avec le mouvement Agricole.
01:54 Certains lèvent les barrages quand d'autres veulent aller bloquer le marché de Rungis qui fournit toute la capitale.
02:00 Ceux qui poursuivent le mouvement réclament de sortir l'agriculture.
02:04 Des traités de libre-échange négociés en ce moment à Bruxelles.
02:08 La révolte des agriculteurs, une révolte anti-européiste, nous dira Mathieu.
02:12 Et puis à 19h30, alors que la guerre entre école publique et école privée a été relancée par la presse de gauche et les maladresses à répétition de la nouvelle ministre de l'éducation nationale,
02:22 vous recevrez Mathieu, Sophie Audugé, présidente de SOS Éducation.
02:26 Il sera aussi question de l'éducation sexuelle à l'école.
02:29 Gabriel Attal a annoncé la semaine dernière la mise en place d'un nouveau programme à la rentrée pour enseigner, je cite, "le respect de l'intégrité du corps".
02:37 Nous entendrons l'avis de votre invité, ça sera tout à l'heure en deuxième partie d'émission.
02:42 Mais tout de suite, votre premier édito, cher Mathieu. Je le disais... Ah oui, il y a un générique. J'ai oublié le générique. Générique !
02:48 Faux départ. Tout de suite, votre premier édito, Mathieu.
03:02 La constitution contre la nation, je le disais en titre, le conseil constitutionnel a censuré jeudi la loi immigration.
03:08 Rares sont ceux qui ont été surpris par cette décision des sages, voulu, j'allais dire même espéré par Emmanuel Macron lui-même.
03:15 Il n'en demeure pas moins que cela provoque une vive colère, surtout à droite. Que retenez-vous de cette séquence, Mathieu ?
03:21 Nous voyons désormais de manière très explicite qui a le pouvoir en cette république.
03:27 C'est-à-dire, nous voyons que les neuf sages, le terme sage me semble peut-être un peu abusif,
03:32 mais quoi qu'il en soit, les sages ont en dernière instance sur les questions les plus importantes,
03:37 le pouvoir de censure, mais plus encore, je crois, ils ont la capacité de modifier les institutions à leur avantage.
03:46 Alors j'y reviens, on nous a dit, vous l'avez dit d'ailleurs en introduction, apparemment que certains,
03:51 on ne devait pas intégrer dans cette loi certaines dimensions touchant à la question de l'immigration,
03:55 parce que ce n'était pas conforme à l'esprit de la loi. Bon, c'est assez.
03:59 Donc que nous disent les sages ? Que le Parlement n'est plus en droit de modifier un texte sur un sujet généralement admis,
04:07 la question donc de l'immigration, le Parlement n'a plus un pouvoir d'amendement véritable des textes.
04:14 Donc les sages, le Conseil constitutionnel, nous dit désormais, nous allons définir quels sont les amendements légitimes ou non.
04:22 Alors on nous dit, oui, mais le Conseil constitutionnel n'a pas toujours fondé les choses,
04:26 il a retoqué de manière sûrement sur une question formelle, mais il ne faut pas se compter l'histoire.
04:30 Dans les faits, le Conseil constitutionnel a surtout voulu, dans les présentes circonstances,
04:35 affirmer qu'il avait le pouvoir et que les parlementaires n'en avaient plus.
04:39 Et ça, il faut inscrire ça, je crois, dans une logique, enfin une histoire plus ancienne,
04:43 qui nous ramène au début des années 70, lorsque les sages, encore une fois, mais ce n'est pas les seuls,
04:49 ont inventé le bloc de constitutionnalité.
04:52 C'est-à-dire lorsqu'ils n'ont cessé d'étendre leur pouvoir dans la Constitution
04:57 et cessé d'étendre leur pouvoir d'initiative politique,
05:01 généralement sous le signe de la créativité interprétative dans la Constitution, l'interprétation des textes.
05:09 Donc les juges s'emparent de questions et ne cessent, les juges dans ce cas-là, les sages,
05:14 ne cessent d'étendre, en fait, mais le Conseil d'État, on pourrait l'ajouter dans le lot,
05:17 de ce point de vue, Laurent Wauquiez n'avait pas eu tort lorsqu'il parlait des cours suprêmes.
05:21 Donc ne cessent d'étendre leur pouvoir et de congédier ou censurer celui du Parlement,
05:27 celui des élus, plus largement, les pouvoirs qui relèvent la souveraineté populaire.
05:30 De ce point de vue, même si nous vivons encore sous le signe de la Ve République, officiellement,
05:35 dans les faits, nous sommes déjà en VIe République.
05:37 Il faut nommer les choses telles qu'elles sont.
05:39 La Ve République, telle qu'elle est devenue, ne ressemble plus d'aucune manière
05:44 à celle pensée, voulue, désirée par le général de Gaulle.
05:48 Donc s'il y a une continuité institutionnelle apparente, dans les faits, il y a eu un transfert
05:54 de souveraineté qui s'est opéré à tel niveau, donc le Parlement, je l'ai dit,
05:58 vidé de ses pouvoirs, le président, c'est une forme de présidence monarchique résiduelle,
06:03 mais qui, dans les faits, pèse de moins en moins, vu la tutelle européiste, la tutelle européenne.
06:08 Donc qu'est-ce qu'on voit? On a une redistribution du pouvoir dans la Ve République,
06:13 donc vers les autorités administratives, vers les tribunaux, et dans ce cas-là,
06:18 vers cette autorité suprême, la nouvelle Cour suprême, qui est le Conseil constitutionnel.
06:22 Eh bien, au final, l'esprit de la Ve République, qui se voulait centrer sur la souveraineté populaire,
06:28 est tout simplement congédié. La Ve République n'existe plus, et de ce point de vue,
06:33 ceux qui veulent, on pourrait dire à certains égards, le décor institutionnel est encore là,
06:38 le théâtre institutionnel est encore là, donc il y a les ruines d'institutions devant nous,
06:42 mais ce sont des ruines qui ne sont plus habitées que par des pantins ou des personnages de comédie secondaire,
06:48 mieux connus sous le nom de la classe politique. Or, devant cette situation, évidemment, on peut dire,
06:53 parce que les actions sont encore là formellement, on pourrait les réinvestir politiquement.
06:58 Et ça, ce serait effectivement le rôle du référendum. Tous ceux qui en appellent au référendum
07:02 veulent une chose, en fait, redonner du pouvoir au pouvoir, veulent redonner du pouvoir aux élus,
07:08 veulent resubstantialiser la souveraineté populaire. Mais pour l'instant, ce dont il est question,
07:14 tout simplement, c'est qu'un coup de force a eu lieu au fil des décennies, il n'a jamais été avoué,
07:19 mais ce qu'on peut dire, c'est qu'il s'affiche aujourd'hui, sans gêne, comme on l'a vu, avec la censure de cette loi.
07:24 Alors, est-ce pas, malgré tout, important de respecter la Constitution, Mathieu ?
07:28 Oui, bien sûr, bien sûr, mais tout dépend de ce qu'on entend par là.
07:31 C'est-à-dire, une Constitution n'est pas un texte né de jeûne, c'est qu'elle révélation divine.
07:36 Une Constitution, c'est un geste politique qui est institutionnalisé durablement,
07:42 qui fixe les paramètres d'une communauté politique, mais il arrive qu'une Constitution ne soit plus à la hauteur,
07:48 qu'elle ait fait faillite, qu'elle ne soit plus capable de répondre aux événements.
07:51 Pour revenir encore une fois au général de Gaulle, qu'est-ce qu'il dit ?
07:54 Il dit la quatrième ne fonctionne plus, il faut un nouveau cadre politique pour répondre aux défis historiques,
08:00 aux enjeux historiques que rencontrait la France à ce moment.
08:03 Marcel Gauchet, on l'a souvent cité sur ce plateau, dit dans un de ses livres récents,
08:08 « Il se peut que la question de l'immigration soit à la Ve République,
08:12 puisque la question de l'Algérie a été à la quatrième. »
08:15 C'est-à-dire qu'il est possible que des institutions telles que nous les connaissons aujourd'hui
08:20 ne soient plus capables de répondre aux questions existentielles pour le peuple français.
08:26 Et là, on voit, non, il y a une forme de fétichisme constitutionnel complètement paralysant
08:33 qui aujourd'hui domine la pensée politique.
08:35 Et c'est comme si finalement on a oublié, on a inversé les principes de base de la philosophie constitutionnelle.
08:42 C'est-à-dire que la Constitution est censée servir son peuple.
08:45 Quand la Constitution ne fonctionne plus, on la change.
08:48 Ou alors, si on refuse de la changer à tout prix, il peut y avoir des tensions.
08:53 Alors qu'est-ce qu'on voit? C'est que la Constitution se prend désormais, ou on la prend pour le peuple,
08:57 elle se substitue à l'identité substantielle d'un peuple,
09:02 elle se substitue à la culture d'un peuple,
09:05 et je dirais, elle se désincarne.
09:07 Parce que le génie d'une bonne Constitution, normalement, c'est de s'adapter à l'histoire d'un peuple,
09:11 à sa psychologie politique, à son tempérament.
09:13 C'est ça une bonne Constitution.
09:14 Quand la Constitution devient une espèce de texte juridique, sacralisé,
09:18 mais désincarné de la vie politique réelle, ça devient une forme de totem.
09:22 Et on a cette totémisation aujourd'hui, mais qui condamne à l'impuissance collective.
09:27 Et il y a un autre élément à travers cela.
09:29 C'est que la Constitution, aujourd'hui, elle est sacralisée dans la mesure où elle permet justement
09:33 de neutraliser le peuple, de le démembrer politiquement, de le condamner à l'impuissance.
09:39 On dit, et c'est assez fascinant, tous ceux qui disent des principes de notre Constitution,
09:42 les fameux principes républicains dont la signification évolue à un point tel,
09:48 qu'il faudrait en fait des espèces de cartes tomanciennes d'interprétation républicaine
09:52 pour comprendre leur sens au jour X de l'année Y.
09:56 Il y a quelque chose d'assez fascinant chez ces théologiens ou ces cartes tomanciens,
10:00 vous voyez d'à quel niveau je les situe, qui prétendent faire parler des principes républicains,
10:04 mais qui ne sont jamais capables de les définir minimalement.
10:06 Donc au final, évidemment qu'il faut respecter une Constitution,
10:08 et évidemment qu'il faut respecter le droit.
10:10 Mais il faut constater que la Constitution est un geste politique,
10:12 et aujourd'hui, elle ne sert plus à organiser politiquement le peuple français,
10:16 mais à l'emmailloter, à le neutraliser, à le démembrer.
10:19 Alors Laurent Fabius fait le service à prévente de cette décision,
10:22 il a choisi ces médias pour le faire, et il défend le Conseil constitutionnel.
10:27 A-t-il raison de le défendre ? Il refuse effectivement qu'on critique la décision du Conseil.
10:30 Vous dites qu'il a choisi ces médias, si je ne me trompe pas, c'est France Inter et La Cinq, c'est bien ça ?
10:35 Exactement.
10:36 Ah ben je dis ça comme ça, c'est important de le rappeler.
10:38 Laurent Fabius, c'est un personnage intéressant dans la séquence présente,
10:41 parce qu'il nous dit "je ne suis que le droit".
10:44 "Je ne suis que le droit". Ah non, il n'est pas que le droit, le monsieur.
10:47 Il faut rappeler une chose, ce sont aujourd'hui, alors, plusieurs l'ont noté cette semaine,
10:51 les socialistes ont perdu leurs élections au niveau national,
10:54 mais contrôlent encore les institutions du pays.
10:58 Et dans le cas de Laurent Fabius, qu'est-ce qu'on voit enfin ?
11:01 On voit un homme qui nous dit aujourd'hui, mais qui représente bien une caste,
11:05 qui représente bien cette espèce d'oligarchie politique qui aujourd'hui est présente partout en Europe,
11:10 et qui se réfugie derrière un concept, l'état de droit.
11:14 Mais un état de droit qui a complètement changé de sens.
11:16 Si l'état de droit c'est la défense des libertés publiques, on est tous d'accord.
11:19 Mais l'état de droit, aujourd'hui, ça veut dire dans les faits, le gouvernement déjuge.
11:23 C'est le gouvernement d'une caste, c'est le gouvernement d'une oligarchie,
11:27 c'est un gouvernement qui se dissimule derrière le droit,
11:30 pour avoir une pratique politique autoritaire et arbitraire.
11:34 Et j'insiste sur l'arbitraire, c'est l'arbitraire dans l'interprétation du droit.
11:37 On dit quelquefois que la constitution c'est pour nous protéger de l'arbitraire.
11:40 Non, leur manière d'interpréter la constitution relève aujourd'hui du véritable arbitraire.
11:45 Et ce qu'on voit chez Laurent Fabius, c'est qu'il nous dit désormais,
11:48 la constitution, l'état de droit tel qu'il le pense,
11:51 c'est le dernier barrage pour contenir une révolte populaire.
11:56 Rappelez-vous, au moment de la présidentielle, devant les propositions de Zemmour,
12:00 quoiqu'on pense de Zemmour, la question n'est pas là,
12:02 il dit, même s'il faisait un référendum, on pourrait l'en empêcher.
12:06 On pourrait l'en empêcher s'il le faut.
12:08 Et donc, autrement dit, il faut à tout prix empêcher la volonté populaire de s'exprimer,
12:13 de prendre forme.
12:14 Donc qu'est-ce qu'on voit en fait?
12:16 Ce casque, ce barricade derrière la constitution,
12:21 derrière ce qu'ils appellent l'état de droit,
12:23 dans les faits, parce qu'ils considèrent qu'on est au moment de l'histoire
12:27 où le peuple est dangereux, le peuple est toxique, le peuple est inquiétant.
12:30 D'ailleurs, le peuple, ils ne le nomment que populisme.
12:33 Et devant cela, ils sont prêts à tout sacraliser et à faire preuve du plus grand arbitraire
12:37 pour empêcher le peuple de s'exprimer.
12:39 Car si le peuple s'exprimait, la caste pourrait trembler.
12:42 Et cela, elle ne le veut pas.
12:44 Arthur, votre regard sur cette décision du Conseil constitutionnel
12:48 qui censure en nous disant, pas sur le fond, mais sur la forme,
12:51 ces mesures sur l'immigration n'avaient rien à faire dans un texte sur l'immigration.
12:55 Évidemment.
12:56 Jacques, la soi-disante grande loi pour répondre à l'enjeu immense de l'immigration
13:00 était aussi finalement utile qu'une cuillère en cas d'inondation.
13:03 Là, les juges, les sages, qui n'en ont que le surnom, évidemment,
13:06 ont tellement trouvé qu'on a fini avec une fourchette, si on regarde tout le texte.
13:09 Alors, on assiste, si vous voulez, à la manifestation rocambolesque du gouvernement des juges
13:13 que le professeur Rouvillois a brillamment analysé dans son essai du même nom.
13:17 Et si on regarde sur cette loi-là, les juges ont été à la fois prudents et sournois.
13:21 Prudents, si vous l'avez dit, ils ont peu jugé sur le fond et sournois
13:25 parce qu'ils ont, au nom de questions de procédures bidon,
13:28 détourné la constitution de l'intention du constituant.
13:32 Bon, après, lorsqu'on nomme des juges, quand vous regardez le Pédigré,
13:36 qui connaissent aussi bien le droit que Mathieu maîtrise le pole dance,
13:39 faut pas s'étonner. Faut pas s'étonner non plus que lorsque...
13:42 - Grand souci ! - J'ai des photos.
13:44 - Comparaison n'est pas raison.
13:46 - Bon, rien de normal dans une république qui est capable de mettre à la vice-présidence
13:49 du groupe d'études sur l'antisémitisme, Madame Swoudé et les Fists.
13:52 Voilà, il y a des choses bizarres dans cette république.
13:54 Évidemment, on peut pas s'étonner. Mais si on revient sur le fond,
13:56 donc les principales mesures qui ont été supprimées, car anticonstitutionnelles,
13:59 c'est le petit nom pour dire raison idéologique,
14:01 sont les quotas annuels fixés par les représentants du peuple.
14:05 Alors on vous dit, bah non, en fait, il y a des gens qui vont rentrer chez vous,
14:07 puis vous n'avez pas votre mot à dire, et si vous pouvez même leur filer
14:09 les doubles des clés et le chéquier, ça sera mieux.
14:11 Et l'autre, c'est la suppression du relevé d'empreintes
14:15 et la prise de photos obligatoire.
14:17 Alors mon petit Gothi, maintenant que vous fréquentez le M. le Président de la République,
14:19 parce que vous êtes aux premières loges des conférences de presse...
14:22 - J'ai même pas pu poser de questions. - C'est pas sympa.
14:24 - C'est pas sympa. - Ah oui, c'est pas sympa.
14:26 - Censure. Il faut qu'on m'éclaire sur un point que je n'ai pas compris.
14:28 On... Les directives européennes, qui ont fixé le droit d'asile,
14:32 ont affirmé que la prise d'empreintes était obligatoire,
14:35 et qu'on pouvait même offrir un petit séjour tout frais payé en rétention en cas de refus.
14:39 Donc Macron nous dit, il faut toujours dire oui à l'Europe,
14:42 lui faire des courbettes et lui dire merci,
14:44 quand bien même les directives ont un encontre du droit français
14:46 au nom de la primauté du droit européen,
14:48 et là on nous dit, non, finalement on ne peut pas le faire.
14:50 Donc je ne comprends pas grand-chose.
14:51 Et si vous reprenez les voeux de Laurent Fabius, il a dit,
14:54 dans les trois risques de démocratie,
14:56 l'un des risques, c'est de ne pas respecter le droit européen.
14:58 Donc là le droit européen va dans un article qui allait dans le sens de la loi,
15:01 mais que Fabius a supprimé.
15:03 Bref, si on s'attaque à la suite, donc la grande majorité des censures
15:06 ont été justifiées pour des motifs de procédure de forme.
15:09 Donc pour justifier leur décision, j'aime bien,
15:12 ils mettent des amendes de ptits mots, vous savez, des cavaliers législatifs.
15:15 Donc les cavaliers législatifs, c'est-à-dire des amendements
15:17 qui n'auraient pas de lien avec le sujet.
15:19 Par exemple, un abonnement qui n'a rien à voir,
15:21 mais genre vraiment rien à voir avec le sujet de l'immigration,
15:23 c'est le durcissement du regroupement familial.
15:25 Ça n'a rien à voir.
15:26 Ou alors le droit du sol, la fin du droit du sol automatique
15:29 pour les enfants étrangers nés en France.
15:31 Pareil, ça n'a rien à voir avec l'immigration.
15:33 Donc ce ne serait pas trop mal de demander aux nouveaux entrants,
15:35 que je rappelle qu'ils sont nommés à trois par le président,
15:37 à trois par le président du Sénat et à trois par le président de l'Assemblée,
15:40 au Conseil constitutionnel, de réviser un peu leurs deux gôles avant de rentrer.
15:44 Juste de lire, retrouvé même sur l'INA, sa conférence de presse du 31 janvier 1964,
15:50 où il répondait à une question sur qu'est-ce que la constitution ?
15:53 C'est un esprit, puis les institutions, puis encore une pratique.
15:56 Il ajoutait "l'esprit de la constitution procède de l'idée
15:59 que le pouvoir n'est pas la chose des partisans, mais qu'il doit procéder du peuple".
16:02 Alors si c'est la fatigue un peu trop d'aller sur l'INA, pas grave.
16:05 Ils vont juste sur la constitution de 2008.
16:07 Il faut se rappeler qu'il y a eu une réforme en 2008 de la constitution.
16:10 Pourquoi ? Le rapporteur le disait.
16:12 L'objectif c'était de remettre en cause la jurisprudence du Conseil constit,
16:16 qui ces dernières années a restreint notre liberté d'amendement en première lecture.
16:20 Et ça va devenir la seconde phrase du premier alinéa de l'article 45 de la constitution.
16:25 Donc évidemment que tout ça, c'est un coup d'État constitutionnel,
16:28 mais il ne faut pas oublier que c'est un coup d'État constitutionnel
16:30 soutenu par le président de la République, Emmanuel Macron,
16:33 qui avait dit au lendemain du vote de la loi,
16:35 "je pense qu'il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à la constitution".
16:39 Traduction, on remercie mon petit Fabius de remettre le texte que j'avais validé en Conseil des ministres
16:43 et que je ne sais pas pourquoi les représentants du peuple sont venus foutre leur grain de sel dedans.
16:46 J'en veux pas. Dégagez, au revoir.
16:48 C'est aussi beau que la démocratie.
16:50 Un dernier mot Mathieu, ou on passe ?
16:52 On passe sur l'autre.
16:53 Allez, passons à la révolte des agriculteurs.
16:55 Une révolte, vous nous dites, anti-européiste, vous souhaitiez, Mathieu, pour ce second édito,
17:00 revenir donc sur cette révolte des agriculteurs qui s'est poursuivie aujourd'hui
17:03 et sur sa signification politique.
17:05 Oui, parce que là, on voit, il y a des propositions, une partie des agriculteurs peuvent trouver satisfaction, nous dit-on.
17:11 Sur le fond des choses, il faut comprendre ce qui s'est joué non seulement en France,
17:15 mais ce qui s'est joué à travers l'Europe.
17:18 Un ami me disait récemment, ça m'a amusé comme formule,
17:20 quand les agriculteurs se révoltent, c'est que la société tremble dans ses fondements.
17:23 C'est-à-dire, c'est la catégorie qui ne peut pas se révolter généralement.
17:26 C'est la catégorie qui ne se révolte qu'en extrême nécessité.
17:30 On n'est pas devant des grévistes CGT dont la révolte sous le signe de la grève
17:36 est une manière comme une autre de passer le temps.
17:38 On n'est pas devant une révolte étudiante, on est devant une révolte qui touche aux profondeurs du pays.
17:43 Et s'il faut nommer les différentes dimensions de cette révolte,
17:46 et c'est pour ça que je reviens sur ça, j'essaie de les isoler, de les identifier.
17:51 Le premier, c'est une révolte anti-bureaucratique.
17:53 Je pense qu'il faut nommer des choses, la sur-bureaucratisation d'une société,
17:57 l'encadrement normatif exagéré, le fait de quadriller intégralement une société
18:04 par des normes, des règlements et tout ça, ça finit par tuer sa vitalité.
18:09 Et ça provoque, et ceux qui ressentent ça le plus vivement finissent un jour
18:12 par se révolter d'une manière ou de l'autre.
18:14 Donc, nommons cette dimension révolte anti-bureaucratique.
18:18 C'est des fameuses normes européennes et nationales, mais la dimension européenne, je reviendrai.
18:23 C'est une révolte anti-idéologique au sens où la France, on l'a vu,
18:27 les agriculteurs français, mais européens plus largement,
18:29 on leur dit « vous devez décroître, votre agriculture doit décroître »
18:33 au nom de la lutte contre le changement climatique,
18:35 la transition énergétique, la transition climatique écologique.
18:38 Mais dans les faits, ce qu'on voit, c'est qu'on le sait,
18:40 les pays européens ont déjà, à l'échelle du monde, l'Europe est loin d'être celle
18:45 qui pèse le plus dans la pesanteur climatique de l'humanité,
18:50 mais le fait est que les efforts ont été faits, il y en a d'autres à faire, assurément,
18:53 mais ils ont globalement été faits.
18:55 Donc là, on voit la Chine, on voit les États-Unis, on voit le Brésil, on voit partout,
18:58 et finalement, ce sont les agriculteurs français et européens,
19:01 on leur dit « faites-en toujours plus comme si vous êtes de trop »
19:05 et on leur demande un effort qui relève en fait d'une logique de décroissance.
19:08 C'est une révolte anti-mondialiste aussi.
19:10 Anti-mondialiste pourquoi ? Parce que les traités de libre-échange,
19:13 qui en eux-mêmes peuvent se tenir s'il y a des clauses miroirs,
19:15 les clauses miroirs ne sont à peu près jamais respectées.
19:18 Donc là, qu'est-ce qu'on voit à travers ça ?
19:20 On voit que la mondialisation, telle qu'elle se présente à nous,
19:23 est encore une fois une manière de dépecer encore un peu plus l'Europe
19:27 de ce qui lui restait.
19:29 Et encore une fois, on lui demande de se taire parce qu'elle a tellement profité du monde
19:32 pendant un demi-millénaire qu'il est temps pour elle de payer.
19:35 Donc au final, c'est une révolte anti-Union européenne,
19:38 dans le bon sens du terme, je n'en connaîtrais pas vraiment de mauvais.
19:41 Pourquoi ? Parce que l'UE se présente aujourd'hui
19:44 non pas comme le rassemblement des peuples européens.
19:47 L'UE a usurpé son nom.
19:51 C'est l'européisme.
19:53 Et l'européisme, ce n'est pas simplement la ferveur européenne.
19:56 L'européisme, c'est une idéologie centralisatrice, planificatrice,
19:59 mondialiste, progressiste et bureaucratique.
20:02 Et ça, ce n'est pas une dérive de l'UE.
20:05 C'est la nature de l'UE.
20:07 Donc de ce point de vue, qu'est-ce qu'on voit ?
20:09 C'est une révolte des peuples, des couches les plus profondes
20:12 et les plus conservatrices des peuples.
20:14 C'est le fruit de la révolte électorale.
20:16 C'est le fruit des tensions engendrées par un ordre politique
20:19 de plus en plus artificiel, une technostructure
20:22 de plus en plus autoritaire et étouffante pour les peuples
20:25 qui s'exprime aujourd'hui par la révolte.
20:28 - Vous vous faites prophète de la fin de l'UE ?
20:31 - Je ne suis pas si optimiste.
20:33 Mais ce que je dirais plus sérieusement,
20:36 c'est qu'elle pourrait un jour tomber,
20:39 on s'entend, l'idée n'est pas de faire tomber l'organisation politique de l'Europe.
20:42 Il s'agit simplement de constater que telle qu'elle est devenue
20:45 depuis à tout le moins les années 90, mais peut-être même avant,
20:48 telle qu'elle est devenue, elle se présente à nous
20:51 sous le signe d'une nomenclatura qui ne prétend plus
20:55 faire valider ses grandes orientations par les peuples.
20:58 Les peuples sont de trop, la technostructure se suffit
21:01 à elle-même et le grand sceau fédéral rêvé par certains,
21:05 le grand sceau fédéral n'est pas nécessaire.
21:08 Certains disent que le rêve de l'État européen existe.
21:11 Je suis persuadé qu'une bonne partie de la Macronie rêve de l'État européen,
21:14 d'une souveraineté européenne explicite.
21:16 Mais tout ça existe déjà, l'évolution a eu lieu,
21:19 le grand sceau fédéral a eu lieu sous le signe des petits pas feu très fédéraux.
21:22 Et ça a déjà eu lieu.
21:24 On connaît la réponse des souverainistes, les vrais, les plus ardents,
21:27 qui disent qu'il faut sortir de l'Europe, Frexit après Brexit.
21:30 Mais ça, c'est une erreur à bien des égards.
21:33 Pour une raison toute simple, c'est que tout simplement d'abord,
21:36 les Français n'en veulent pas sur le plan formel.
21:39 Si on prend un grand saut en arrière, ça ne risque pas d'arriver.
21:42 Ce qui peut arriver, une sortie programmée n'arrivera pas.
21:45 Mais ce qui peut arriver, c'est que si les contradictions se multiplient,
21:48 si les tensions se multiplient, alors là, viendra un jour
21:51 où il se peut que ça tangue, ça se décompose, ça se fracture.
21:54 Et là, de ce point de vue, il faut être préparé si jamais des événements arrivaient.
21:57 Mais plus encore, je pense qu'il faut redéfinir la pratique politique européenne.
22:01 Et ça, c'est fondamental.
22:03 On nous répète sans arrêt, c'est le discours d'une bonne partie de la Macronie,
22:06 soit vous prenez l'Europe telle qu'elle se présente à nous,
22:09 soit ce n'est pas d'Europe du tout.
22:11 C'est le discours, vous ne pouvez pas mettre le primat du droit national sur le droit européen.
22:14 C'est impossible, parce que si vous faites ça, vous sacrifiez l'Europe.
22:17 Non, l'Europe est un rapport de force.
22:19 Et dans le cadre européen, il est possible de faire primer l'État-nation,
22:22 les intérêts des peuples.
22:24 Donc, il est possible de lutter contre la neutralisation politique de l'État-nation.
22:27 Ça ne veut pas dire qu'on sort de l'Europe.
22:29 Ça veut simplement dire qu'on sort de la logique européiste fanatique.
22:33 Vous avez une minute neuf, top chrono, Arthur,
22:36 pour nous donner votre vision de cette révolte des agriculteurs.
22:39 On va commencer par Péguy, si vous voulez bien.
22:41 Deux mille ans de labeur ont fait de tête haute terre un réservoir sans fin pour les âges nouveaux,
22:45 chantait-il à propos de ces belles plaines de la Beauce.
22:47 Un siècle plus tard, les plaines de la Beauce sont recouvertes d'éoliennes,
22:50 le réservoir est à sec et cette terre qui était hier d'exportation s'est fait becter par l'Ukraine.
22:55 Le problème n'est pas nouveau, le constat, tout le monde l'a fait,
22:57 sauf que les politiques n'ont jamais répondu.
23:00 Les agriculteurs ne gagnent pas assez leur vie, le travail est dur.
23:02 En gros, ils nous nourrissent, mais ils crèvent la faim.
23:04 Et en plus d'être faibles, ces revenus sont en partie financés par des subventions européennes,
23:08 c'est-à-dire notre argent qu'on file à l'Europe.
23:10 Et vous savez qu'il y a des experts européens qui viennent sur les terres agricoles
23:14 pour vérifier si l'argent est bien employé.
23:16 Un expert européen qui ne ferait pas la différence entre un radis et une carotte.
23:19 Donc Gabriel Attal est monté au front, ça change d'Isabelle Borne, évidemment.
23:23 On pense qu'il a pris la mesure du problème.
23:25 Ensuite, on a un peu d'expérience, on sait ce qui se passe depuis des décennies,
23:28 depuis un mandat ennemi avec Emmanuel Macron.
23:30 Le meilleur remède, c'est l'entourloupe, ça permet de mettre les choses sous le tapis.
23:33 Donc ces petites mesures ont peut-être simplifié la vie des agriculteurs,
23:36 mais on sait que c'est un modèle entier qu'il faut repenser.
23:39 Et il y a, vous savez, un truc qui existe dans le monde de la culture,
23:42 qui est très bien une belle idée, l'exception culturelle française.
23:44 On pourrait faire une exception de l'agricole culturelle française.
23:47 Mais juste dernier mot, pour le premier protectionnisme,
23:49 il est à portée de tous les Français, comme le dit mon ami Carlu.
23:52 Il est à portée de carte bleue, donc on peut aussi, nous, à titre individuel, faire des choses.
23:56 Allez, fin de cette première partie.
23:57 Une courte pub et puis dans un instant, Mathieu Boquecôté, vous recevez Sophie Audugé
24:00 de SOS Éducation pour parler de l'éducation sexuelle à l'école et du nouveau plan de Gabriel Attal.
24:05 A tout de suite.
24:06 La suite de Face à Boquecôté dans un instant, mais tout de suite, le rappel des titres avec Simon Guilain.
24:14 Des agriculteurs du Lot et Garonne vont monter à Paris à partir de lundi.
24:17 Ils entendent bloquer le marché de Rungis, annonce aujourd'hui la coordination rurale du département.
24:22 Alors que les annonces de Gabriel Attal ont été jugées insuffisantes.
24:25 Eh bien, la coordination rurale est le premier syndicat à annoncer un blocage majeur dans la capitale.
24:30 Les agriculteurs qui ont levé aujourd'hui le barrage emblématique de l'A64.
24:35 Il s'agit du premier blocage d'agriculteurs à avoir été installé il y a dix jours maintenant.
24:39 Pour autant, la colère de ces agriculteurs ne faiblit pas.
24:42 Ils devraient reprendre leur mouvement en début de semaine prochaine.
24:45 Et puis, les images de cette agression avaient fait le tour des réseaux sociaux.
24:49 C'était le 19 juin dernier à Bordeaux.
24:51 Un homme de 30 ans avait agressé une grand-mère et sa petite-fille sur le pas de leur porte.
24:55 Eh bien, on apprend aujourd'hui que l'agresseur a été reconnu coupable et condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis.
25:01 Peu après cette agression, ils avaient été interpellés par la police et internés dans un hôpital psychiatrique, chère Gautier.
25:06 Merci Simon. Bonsoir Sophie Audugé.
25:08 Bonsoir.
25:09 Vous êtes présidente de SOS Éducation.
25:11 Mathieu Boquecôté, pourquoi avoir choisi d'inviter ce soir Sophie Audugé ?
25:14 Parce qu'un thème qui tourne en boucle dans l'actualité, sous le signe de l'inquiétude, de l'indignation ou chez d'autres de l'enthousiasme, c'est la question de l'éducation sexuelle à l'école.
25:23 Et c'est une question assez imprécise, parce que quand entend-on parler de SOS Éducation, on se sent dans les prochains jours une étude sur la question de l'éducation sexuelle à l'école, alors aussi bien en savoir plus.
25:33 Sophie Audugé, bonjour.
25:34 Bonjour.
25:35 Alors, le thème, je l'ai dit, tourne en boucle dans l'actualité depuis un temps.
25:38 On ne sait pas exactement en quoi cela réfère, quand Papandia y en parle, quand Gabriel Attal en parle, est-ce qu'on parle de la même éducation sexuelle à l'école ?
25:44 Cela dit, vous publiez un rapport lundi au cœur.
25:47 La question que je vous poserai d'abord, tout simplement, quel principe ou quelle philosophie a animé ces dernières années l'éducation sexuelle à l'école ?
25:55 Alors, en réalité, en 2001, il y a une loi qui va imposer trois séances d'éducation à la sexualité à tout niveau d'âge par an.
26:03 Et cette loi ne sera que très peu appliquée.
26:06 Et puis, des associations militantes, notamment SOS Homophobie, le Planning Familial et Cid Action, vont annoncer, attaquer l'État pour la non-réalisation de ces interventions, en fait, dans les classes.
26:20 Et là, Papandia, il décide d'en faire la priorité.
26:23 Donc, c'est tout récent.
26:24 C'est très récent le fait qu'il y ait une mobilisation militante pour imposer la réalisation de ces séances.
26:32 En parallèle, dans les écoles, on commence à avoir un certain nombre de dérives, c'est-à-dire qu'on se rend compte que ces interventions sont réalisées souvent par des associations militantes
26:42 ou avec des infirmières qui ne sont pas formées au développement de l'enfant.
26:45 Et on se retrouve face à des dérives très graves, des propos tout à fait inadaptés à l'âge des enfants.
26:50 Ces propos nous sont remontés avec l'association Les Mamans Louves et nous décidons d'écrire à Papandia, alors ministre de l'Éducation nationale,
26:56 et on l'informe, de dérives très graves qui impactent le développement de l'enfant.
27:01 Donnez quelques exemples de ces dérives dont vous parlez.
27:03 Alors, pour le plaisir, on peut sucer les testicules du garçon.
27:07 C'est pour quel âge on entend ça avec son enfant ?
27:10 En CM1, en CM2, on a une douzaine de cas qui seront repris dans notre rapport, des cas très concrets parmi les plusieurs dizaines qu'on a reçus.
27:19 On va avoir une jeune fille qui a été abusée sexuellement quand elle était petite, qui va en avoir un traumatisme très important puisqu'elle va être déficiente.
27:29 Et puis elle va être en classe Ulysse et elle va se retrouver en classe de 4e en cours de SVT.
27:34 On va l'obliger à mettre un préservatif sur un sexe factice, elle va refuser et on va l'obliger.
27:40 Et donc, là, pareil, on estime qu'il y a là un non-respect du consentement principe élémentaire qui devrait pourtant faire place intégrante dans cette éducation.
27:50 Et on écrit à Papandia, il y a un certain nombre de courriers de situations concrètes comme celle que je viens de vous évoquer,
27:56 tout à fait inappropriées, dangereuses, qui créent des traumatismes graves chez ces enfants, et mutisme total.
28:04 Aucune réponse. Et puis d'un seul coup, on voit que Papandia a sollicité le Conseil supérieur des programmes.
28:09 Et là, on décide d'écrire au Conseil supérieur des programmes pour demander une audition.
28:13 On met en place un comité d'experts avec des médecins et on décide d'engager un travail, ça fait plus de 10 mois.
28:18 Et on va ensemble réfléchir à comment on peut redevenir du sens à cette question-là, du point de vue de la science, du point de vue des médecins,
28:26 et d'un collectif de médecins qui vont travailler avec nous pour produire ce rapport de presque 200 pages.
28:31 Alors, qui dit éducation sexuelle, plusieurs significations sont possibles.
28:35 Si on dit, par exemple, d'un côté apprentissage biologique de base, défense de l'intégrité de l'enfant, apprendre à se protéger contre la pornographie,
28:43 donc ça pourrait relever de l'éducation sexuelle. Est-ce que c'est de cette lecture, cette philosophie, cette vision dont vous vous inquiétez ?
28:50 Alors non. Ce qu'il faut savoir d'abord, c'est qu'il y a toute une manipulation sémantique dans cette affaire-là.
28:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a bien vu que le problème était quand même important, c'est-à-dire qu'on sexualise précocement des enfants.
29:00 Ça veut dire qu'on considère, dans ce projet d'éducation à la sexualité, que l'enfant naît avec une sexualité.
29:08 C'est-à-dire qu'il va avoir une sexualité dès qu'il naît, tout simplement parce qu'il a un sexe.
29:13 Ce qui est aberrant d'un point de vue du développement de l'enfant. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que vous avez un sexe que vous avez une sexualité.
29:17 De la même manière, c'est parce que vous avez des jambes que l'enfant marche quand il naît.
29:21 Tout ça relève d'un développement cognitif d'abord, ensuite affectif, et puis psychique qui viendra bien plus tard,
29:27 c'est-à-dire à partir de la puberté où là, effectivement, on pourrait parler de fonctionnalité, de la sexualité qui demande à être accompagnée.
29:35 Mais ce dont on parle là, entre des enfants de 3-4 ans, puisqu'aujourd'hui ils sont en maternelle à cet âge-là,
29:41 jusqu'à 12-13 ans, c'est-à-dire la 5e, la 4e, ce sont des enfants qui sont prépubères, donc ils n'ont pas de sexualité fonctionnelle,
29:49 et à qui on va parler très tôt de masturbation, de fellation, de sodomie, d'aller se regarder le sexe à la maison.
29:59 Et ça, ce qui est très grave quand on fait ce genre de choses, c'est qu'on le fait, ce qui ne peut pas se faire normalement dans un espace
30:06 qui est celui de l'école, qui est celui de l'instruction, en niant totalement les connaissances que l'on a, pourtant, du développement cognitif de l'enfant.
30:14 C'est-à-dire qu'on va parler à des enfants qui ne sont pas capables de recevoir ces informations-là,
30:19 de quelque chose qu'ils vont devoir prendre en eux, c'est-à-dire faire une effraction chez eux,
30:25 et dont ils n'auront aucune autre solution que soit de la mettre en œuvre, avec tous les risques que ça comporte,
30:32 soit d'avoir un traumatisme qui aura des conséquences sur leur développement cognitif.
30:37 – Mais simplement pour savoir exactement de quoi nous parlons, vous évoquiez donc des principes,
30:40 une vision de l'enfant comme être sexuel, dis-je, qui s'ancrent dans quoi ?
30:46 Qui s'ancrent dans des programmes qui existent du gouvernement français ?
30:50 D'où sortent, en fait, où peut-on retrouver les sources affirmées, théorisées, conceptualisées du programme que vous nous exposez ?
30:58 – Alors si vous voulez, quand vous vous intéressez à ce sujet-là, c'est-à-dire que vous vous dites mais où est-ce que cela a démarré ?
31:04 En fait, vous allez pouvoir vous documenter, on a consulté les standards européens pour l'éducation à la sexualité produits par l'OMS en 2013,
31:12 et après vous pouvez remonter le fil de l'histoire, et là vous allez vous retrouver dans l'affaire Alfred Kinsey,
31:17 c'est-à-dire ce savant fou qui va donc défendre une idée de sexualisation infantile,
31:23 qui défend le principe de la pédophilie, de l'inceste, et qui va installer aux États-Unis, dans les années 60,
31:29 tout un programme de formation de l'éducation qu'on va appeler positive,
31:33 c'est-à-dire qu'il faut reconnaître à l'enfant la capacité d'éprouver du plaisir et à consentir à 4 ans ou à 6 ans, et là c'est très formel.
31:40 – Mais on s'entend bien, à moins que je comprenne mal, vous n'affirmez pas que les programmes portés par le gouvernement français ou européen,
31:46 sont fondés sur la promotion de la pédophilie, c'est parce que je comprends ce que vous dites ?
31:50 – Je dis qu'à partir du moment où on considère que l'enfant a une sexualité et qu'il peut consentir,
31:56 je peux vous donner un exemple ? – Allez-y.
31:58 – Alors, je vais vous donner un exemple, je pense que c'est mieux que toute…
32:02 Donc par exemple, dans ces fameux standards européens d'éducation à la sexualité de l'OMS,
32:06 à l'âge de 0 à 4 ans, on va considérer que l'enfant est en capacité de refuser,
32:12 si l'expérience sexuelle, l'expérience de sexualité, où le ressenti n'est pas plaisant,
32:17 il devrait être capable à 0 à 4 ans de dire oui ou non.
32:21 De 4 à 6 ans, il va falloir lui apprendre à utiliser un langage sexuel de manière non agressive.
32:27 Alors je ne sais pas si vous connaissez beaucoup d'enfants de 4 à 6 ans,
32:30 mais un enfant de 4 à 6 ans qui utilise un langage sexuel, il faut d'urgence s'intéresser à cet enfant
32:36 et se demander dans quelle mesure il a pu être confronté à des situations traumatiques
32:40 pour pouvoir utiliser un langage sexuel en plus agressif.
32:43 Comprendre que les sensations liées à la sexualité, on est toujours entre 4 et 6 ans, c'est le spectacle.
32:48 Vous me citez quel document exactement ici ?
32:50 Les standards européens pour l'éducation à la sexualité de l'OMS.
32:54 Mais qui ne sont pas ceux dont se réclame le gouvernement français explicitement.
32:57 Ah ben qui sont signés par le gouvernement français qui est un contributeur de l'OMS,
33:00 c'est le 12ème contributeur financier de l'OMS,
33:03 et qui sont cités dans un certain nombre de documents officiels, directement ou indirectement,
33:07 à partir du moment où vous retrouvez le principe d'une sexualité infantile
33:11 et le principe d'une capacité de consentement à un enfant de 4 ans ou 6 ans,
33:14 évidemment qu'on fait référence à ces travaux-là.
33:16 Et ça vous allez retrouver dans toute une multitude de travaux,
33:19 et notamment en premier des lieux, en premier desquels la stratégie de santé sexuelle française 2017-2030,
33:26 qui est très claire sur le fait qu'elle veut défendre une nouvelle idée de la sexualité,
33:30 une sexualité positive qui fait partie de la santé et qui permet d'éduquer les enfants dès le plus tôt possible,
33:39 de manière à ce qu'ils soient capables notamment de s'autodéterminer.
33:42 Donc là on va faire le lien avec l'autodétermination, c'est-à-dire l'idéologie du genre.
33:47 Alors, on va y arriver. Arthur de Matrigan.
33:49 Vous avez dit en introduction que vous avez fait remonter toutes ces alertes,
33:53 tous ces rapports que vous avez reçus, je suppose que vous avez beaucoup de parents
33:56 qui ont dû faire remonter ces informations, au ministère de l'Éducation.
33:59 Au ministère de l'Éducation, qui était Papanieri à l'époque, quelle était leur réponse ?
34:03 Aucune. Nous n'avons reçu aucune réponse.
34:07 Et donc la dernière action, enfin le dernier courrier que nous avons adressé,
34:12 nous l'avons adressé à Gabriel Attal venant d'être nommé, et nous n'avons reçu aucune réponse.
34:17 On a considéré que la saisine du Conseil supérieur des programmes
34:22 pour produire de nouveaux programmes d'éducation à la sexualité
34:26 était quelque part une réponse indirecte à notre action.
34:30 Nous, notre objectif, aujourd'hui, c'est clairement de demander
34:35 qu'il y ait une clarification de la position de l'État français sur cette question très simple.
34:41 Est-ce que l'État français et le ministère de l'Éducation nationale
34:44 considèrent qu'un enfant de 4 ans, de 6 ans, de 8 ans,
34:48 est un enfant qui a une sexualité fonctionnelle,
34:51 et est-ce qu'il est en capacité de consentir ou pas ?
34:54 - On arrive à la question de la théorie du genre, de l'idéologie du genre dans un instant,
34:58 mais simplement parce que ce que vous affirmez est lourd, c'est assez brutal en quelque sorte,
35:02 c'est important qu'on se comprenne bien.
35:04 Vous dites qu'il y a à l'origine de ça la figure de Kinsey, bon très bien,
35:07 mais vous distinguez, je devine, les programmes européens et ainsi de suite.
35:11 Ce que j'insiste vraiment sur ça, est-ce que vous utilisez vraiment le terme
35:15 "pédophilie" pour parler de ces programmes-là,
35:18 ou vous marquez quand même une distinction claire entre d'un côté la pédophilie qui est un crématrosse
35:22 et de l'autre côté peut-être une conception de l'éducation sexuelle qui n'est pas la vôtre,
35:25 mais utiliser le terme "pédophilie" c'est autre chose, non ?
35:27 - Alors si vous voulez, soyons clairs, quand vous dites "une conception de l'éducation sexuelle
35:32 qui n'est pas la mienne", moi je n'ai pas de conception de l'éducation à la sexualité.
35:35 Moi je demande à des médecins, à des pédiatres, à des pédopsychiatres,
35:40 de décrire le développement de l'enfant,
35:42 de décrire ce qu'un enfant de 4 ans, de 6 ans, de 8 ans, est capable d'apprendre,
35:47 est capable de comprendre, est capable d'élaborer.
35:51 Quand ces médecins me disent "attention, quand vous allez parler à un enfant d'un réel sexuel adulte,
35:57 comme par exemple des pratiques sexuelles, là vous parlez de cela à un enfant
36:02 qui n'est pas capable de recevoir cette information-là".
36:05 Or, si l'objectif du ministère de l'Éducation nationale aujourd'hui,
36:09 c'est de faire de l'éducation à la sexualité un enseignement,
36:12 sur quelle discipline s'appuie-t-il ?
36:14 Quand vous enseignez des mathématiques, vous avez un corpus d'enseignement
36:19 et on va ajuster ce qu'on apprend à l'âge de l'enfant par rapport à ses capacités cognitives.
36:25 Ce travail-là n'est pas fait, là.
36:27 Donc de quoi on parle ? Comment on mesure le risque qu'on fait prendre à des enfants
36:31 quand des intervenants, qui sont parfois des militants,
36:34 viennent dire à des enfants des choses comme "tu peux faire le sexe par les fesses",
36:40 "tu peux sucer ton camarade, c'est comme sucer un bonbon à ribaud",
36:48 quelles sont les conséquences de cela sur un enfant ?
36:51 Quand vous citez de tels propos, cela veut dire que ce sont des propos d'associations militantes
36:55 qui ont été invitées à l'école ?
36:56 Alors, ce sont les propos d'enfants sortis de l'école et de parents sidérés de ce qui se passe
37:02 avec des enfants qui sont en réaction traumatique.
37:05 Évidemment, quand on refait le film, on se rend compte que ce sont souvent
37:08 des associations militantes ou des infirmières,
37:11 que l'administration ou la direction de l'établissement va prendre du recul
37:17 et nous on n'était pas complètement au courant, vous avez raison, c'était déplacé,
37:20 oui, ce n'était pas approprié, etc.
37:22 Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On revient au texte de loin,
37:25 c'est-à-dire qu'il n'y en a qu'un seul, c'est la circulaire de 2018.
37:28 Et la circulaire de 2018, effectivement, elle dit "attention, pas de sexuel stricto sensu en primaire".
37:33 Oui, mais sauf que quand il y en a, comment on fait ?
37:36 C'est important, vous dites que la circulaire qui existe proscrit le sexuel en primaire ?
37:42 Elle proscrit normalement, c'est très clair, dit "il n'y a pas de pratique sexuelle stricto sensu présentée".
37:50 Sauf que ce n'est pas ce qui est fait.
37:52 Et quand nous on alerte en disant "attention, ce n'est pas fait", on n'a pas de réponse.
37:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
37:58 Et quand on va voir les chefs d'établissement où on accompagne les parents
38:01 toujours très calmement en disant "écoutez, ça ne sert à rien d'être agressif,
38:06 vous posez des questions, vous expliquez qu'il y a eu une erreur,
38:08 qu'il faut faire une réparation, ce n'est pas neutre".
38:11 Et là on va dire "ah non, mais c'est la loi, c'est obligé".
38:14 On demande "est-ce que le personnel pédagogique qui est obligatoire normalement à Binôme était là ?
38:19 Ah ben non, il n'était pas là, il n'y a aucun système de contrôle".
38:22 Alors, on parlait de la technocratie depuis une semaine sur l'agriculture,
38:26 mais on a le même problème dans l'éducation, c'est-à-dire cette technostructure.
38:30 Vous avez une myriade de structures départementales, nationales, etc.
38:36 qui sont censées organiser les choses, mais il n'y en a pas une qui contrôle,
38:40 si vous voulez. Et là, les agriculteurs disent effectivement,
38:43 on marche sur la tête et ils mettent les panneaux de ville à l'envers.
38:47 Mais là, c'est la tête des enfants qu'on met à l'envers.
38:49 Et quand vous vous alertez sur ce genre de choses, personne ne réagit, personne ne répond.
38:53 Et il faut aussi dire, vous avez parlé de la guerre actuellement,
38:57 la fausse guerre, ça n'y se lasse.
39:00 Mais la réalité dans tout cela, c'est que l'école aujourd'hui qui fait ce genre de choses,
39:07 c'est stratégie pas de vague. On n'en parle surtout pas, on fait pression sur les parents.
39:13 Certains parents d'ailleurs n'osent rien dire parce qu'ils ont peur que finalement,
39:19 ça se retourne contre leur enfant. Je crois que là, il y a une vraie question,
39:22 c'est-à-dire est-ce qu'aujourd'hui en France, le ministère de l'éducation nationale,
39:26 alors que la France vient de décrocher au classement PISA,
39:30 est-ce que la priorité, c'est l'éducation de la sexualité des enfants prépubères,
39:33 c'est-à-dire avant la 5e ?
39:35 C'est des propos tenus par des associations au sein d'écoles,
39:39 des propos qui ont été rapportés par des enfants et des parents.
39:42 Ces associations, quelles sont-elles ? Est-ce que ce sont des directeurs d'école
39:47 ou directrices d'école qui choisissent les associations,
39:49 ou ce sont des associations qui sont habilitées par l'État, par le ministère,
39:54 et donc le ministère de l'éducation nationale cautionne que ce soit ces associations
39:59 qui interviennent dans les écoles ?
40:01 Alors absolument, les associations doivent normalement avoir un agrément,
40:04 soit du ministère de l'éducation nationale, soit au niveau national,
40:07 soit un agrément académique.
40:09 Mais la vérification n'est pas systématiquement faite,
40:12 il y a des associations qui interviennent, on n'a aucune preuve que l'agrément a été obtenu,
40:16 et de toute manière, il y a un voile, si vous voulez, sur ce qui se passe systématiquement.
40:21 Donc la vraie question, c'est de savoir pourquoi,
40:25 pourquoi il faut obligatoirement éduquer à la sexualité,
40:31 parce que la circulaire, ce n'est pas la vie affective et relationnelle,
40:34 ce n'est pas ça le terme de la circulaire, c'est éducation à la sexualité.
40:37 Donc pourquoi il faut une circulaire d'éducation à la sexualité pour des enfants de primaire ?
40:42 La vraie question est là, et c'est ce qu'on attend du Conseil supérieur du programme.
40:46 Est-ce qu'enfin il va reconnaître que, oui, un enfant prépubère n'a pas à être éduqué
40:50 dans un cadre scolaire, c'est-à-dire dans un cadre où il y a une autorité,
40:54 dans un contexte de séance où il lui est imposé de parler de sexualité,
40:58 par une personne ayant autorité sur lui ?
41:00 Il nous reste environ 2 minutes 25, dis-je.
41:03 La question du genre est une question aussi présente à l'école.
41:05 Donc vous parlez d'un côté de l'éducation à la sexualité,
41:08 de l'autre côté, est-ce qu'on peut voir des dérives aussi,
41:11 autour de où on invite les jeunes, par exemple, à se questionner sur leur identité de genre et tout ça ?
41:15 Ça fait partie de ce dont vous vous inquiétez ?
41:18 Si vous voulez, c'est tout le système de l'éducation à la sexualité
41:23 d'ailleurs repris par les standards de l'OMS,
41:26 sont sur ce fondement-là, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de réalité de sexe biologique,
41:31 le sexe est un organe qui doit produire un plaisir individuel
41:35 et tout ce qui est activité sexuelle est par principe bon pour la santé.
41:41 Donc ces préceptes-là, si vous voulez, sont détaillés dans toutes les formes possibles.
41:50 Et donc tous les manuels, aujourd'hui, le moindre manuel de SVT présente le sexe assigné à la naissance,
41:55 ce qui n'a aucun sens, personne n'assigne un sexe à la naissance.
41:58 Le sexe c'est une réalité biologique et c'est une réalité biologique,
42:01 alors on commence à le redécouvrir aujourd'hui,
42:04 il y a des articles scientifiques qui commencent à ressortir pour expliquer que
42:07 oui, il y a quand même une différence entre les hommes et les femmes,
42:09 il y a une différence de sexe, il y a une différence biologique,
42:13 il y a une différence de rapport à la maladie, nous n'avons pas les mêmes maladies,
42:16 nous n'avons pas les mêmes résistances,
42:18 donc ça c'est aujourd'hui en train de revenir par la science.
42:21 Mais il faut impérativement que l'éducation nationale se repositionne très vite sur
42:26 qu'est-ce que la science et non pas sur des idéologies mortifères
42:29 qui font en plus des bénéfices à une industrie qui est celle de la pornographie, bien sûr.
42:34 Et nous reste environ une minute, donc juste pour clarifier votre propos,
42:38 vous me dites si je le comprends bien,
42:40 d'un côté il y a les normes européennes, qu'on peut interpréter de différentes manières,
42:44 de l'autre côté il y a des associations militantes,
42:47 de l'autre côté il y a une circulaire gouvernementale qui dit pas d'éducation,
42:51 pas de sexe autrement dit pour le primaire globalement,
42:54 donc j'ai l'impression que vous me présentez ça moins à la manière
42:57 d'une espèce d'intention forte ou de plan de guillemets,
43:00 que vous me présentez un tableau assez anarchique,
43:02 c'est-à-dire différentes influences s'entrecroisent, s'entrechoquent,
43:04 et vous demandez si je comprends bien,
43:06 moins de congédier telle ou telle politique que de clarifier ce qui se passe,
43:09 c'est ce que je comprends?
43:10 Oui, nous on demande très clairement que le ministre de l'éducation nationale
43:15 prenne une position claire, sûre, il n'y a pas de sexualité infantile,
43:21 donc il n'y a pas d'éducation à la sexualité pour des enfants prépubères bien sûr,
43:25 et de réorienter, là par contre je reprends votre formule,
43:29 l'éducation dite à la sexualité qui deviendra sans doute l'éducation à la vie affective et rationnelle
43:34 pour les adolescents, qui sont une population à risque aujourd'hui,
43:38 avec une surexposition à la pornographie,
43:41 des comportements sexuels très violents,
43:46 dus à une surconsommation de pornographie avérée dans un certain nombre d'études.
43:49 Merci Sophie Eugé, merci Arthur De Vatrigan,
43:51 Mathieu de Boquecôté c'était un plaisir.
43:53 Au grand plaisir cher ami.
43:54 Dans un instant, c'est l'heure des pros,
43:56 et on va commencer cette heure des pros 2 avec la FNSEA qui appelle à un siège de la capitale.
44:01 Vous avez bien entendu, c'est tout de suite.
44:03 ...