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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 - "Lunchline Weekend", nous sommes ensemble jusqu'à 19h. Gabriel Attal, vous le savez, il n'a pas le droit à l'erreur. Dans quelques minutes, il va annoncer des mesures pour répondre à la profonde colère des agriculteurs. Cela sera à suivre en direct sur nos trentaines.
00:00:13 Tout au long de l'émission, nous irons sur le terrain avec nos journalistes. Jean-Luc Thomas est à Montastruc de Sali. C'est le lieu où, en ce moment même, Gabriel Attal est à la rencontre d'une quarantaine d'agriculteurs dans une exploitation. Je vous le disais.
00:00:27 Ensuite, le Premier ministre fera des annonces. Nous irons également sur le lieu symbolique, à Carbone, sur un lieu de barrage foyer de la contestation avec Stéphanie Rouquier.
00:00:38 Vous le voyez, des agriculteurs qui attendent la prise de parole du Premier ministre. C'est le cas également à Agen. Vous le voyez, en Haute-Garonne, où se trouvent Antoine et Stève.
00:00:47 L'attention y est très vive depuis quelques jours. Et puis, nous sommes également présents en Ille-et-Vilaine, plus précisément à Brue. Les pêcheurs aussi en Auralebol.
00:00:57 Et ils s'associent notamment à cette colère des agriculteurs. Thibault Marcheteau sera avec nous sur place. Et pour vous accompagner, vous l'aurez compris, pour cette émission largement consacrée à la colère des agriculteurs autour de ce plateau,
00:01:11 l'un d'entre eux, Paul Mougenot, est avec nous. Bonjour, mon cher Paul. Agriculteur dans l'Aisne, vous êtes porte-parole de la coordination rurale.
00:01:18 Vous avez rencontré d'ailleurs en début de semaine Gabriel Attal. Vous attendez ces mesures, bien évidemment, avec grand intérêt. On va en parler tout au long de cette émission avec Marc Varnot également.
00:01:29 Bonjour, mon cher Marc. Comment allez-vous ? Bonjour, Olivier. Très bien. Ravie d'être avec vous.
00:01:33 Vous avez plein de chiffres à nous donner, plein d'analyses à nous partager, tout comme vous, mon cher Vincent Roy. Bonjour, Vincent. Bonjour, Olivier.
00:01:41 Écrivain, je vous le rappelle. Et vous avez aussi un regard particulièrement avisé sur la question des agriculteurs. Thomas Bonnet, journaliste, Politix et News, est encore avec nous.
00:01:52 Vous nous accompagnez tout au long de cette journée. Bonjour, mon cher Thomas, tout comme Louis Dragnel. Bonjour, mon cher Louis. Bonjour, cher Olivier.
00:01:57 Chef du service politique européen. Dans un instant, nous allons aller retrouver Jean-Luc Thomas. Alors Jean-Luc Thomas, il est justement à côté de Gabriel Attal.
00:02:07 Vous le voyez en ce moment même. Le Premier ministre qui est en visite à Montastruc de Sallie à la rencontre d'une quarantaine d'agriculteurs.
00:02:15 Jean-Luc Thomas, vous êtes sur place. Racontez-nous, quelle est l'atmosphère ? Nous avons vu en direct sur CNews le Premier ministre arriver il y a quelques minutes.
00:02:23 Racontez-nous comment cette visite se déroule pour le moment. C'est une visite qui se déroule parfaitement, j'allais dire.
00:02:31 Le Premier ministre est en train de visiter les différents bâtiments avec le propriétaire de l'exploitation, Ludovic Calvé, qui élève des races à viande,
00:02:44 une race rustique originaire d'ici, de la région, un éleveur qui a 250 races à viande, donc de bœuf.
00:02:58 Et s'il a été choisi, c'est tout simplement parce que, et à la demande de Matignon, il y a eu des vaches qui sont mortes dues à la fameuse grippe bovine dite MHE.
00:03:16 Et voilà, il faut bien voir aussi que l'éleveur a été averti seulement ce midi pour que le Premier ministre allait venir.
00:03:27 Alors maintenant, il est là, il lui explique toute la problématique de son exploitation, d'une petite exploitation,
00:03:36 et il espère pouvoir être du moins sur ce premier moment, être un petit peu le porte-parole de l'ensemble de l'agriculteur ici du communge du Piémont pyrénéen,
00:03:50 puisque nous sommes entre Saint-Gaudens et Saint-Giron, au cœur des Pyrénées haute-garonnaise.
00:03:59 Merci beaucoup, Jean-Luc.
00:04:01 Bien évidemment, vous intervenez dès que cela est nécessaire, dès qu'il y a une prise de parole, un échange.
00:04:06 N'hésitez pas à venir vers nous.
00:04:08 Paul Mouchneau, je me tourne vers vous.
00:04:09 Bien évidemment, je vous le rappelle, vous êtes agriculteur d'Anlène, porte-parole de la coordination rurale.
00:04:13 Vous avez rencontré Gabriel Attal en début de semaine.
00:04:16 On le sait que la colère des agriculteurs, elle est profonde.
00:04:19 Les revendications, elles sont nombreuses.
00:04:21 Hausse des prix du gazole, millefeuille administratif, impossible conciliation entre les enjeux de la transition énergétique et environnementale,
00:04:28 impératif de production, en sous-main, bien évidemment, la question des revenus qui se pose.
00:04:34 On attend les annonces, les mesures de Gabriel Attal avec grand intérêt.
00:04:42 Selon vous, qu'est-ce qu'il va pouvoir dire le Premier ministre ce soir pour calmer cette gronde des agriculteurs ?
00:04:48 Comme tous les agriculteurs, j'imagine qu'il va dire qu'il est là pour sauver l'agriculture française.
00:04:53 Et nous, on attend des actes. C'est ce qu'on lui a dit mardi.
00:04:56 Quels actes concrets, par exemple ?
00:04:58 Je pense qu'il faut dire tout de suite stop au GNR, stop à l'augmentation, à cet impôt supplémentaire sur le GNR.
00:05:04 Le gazole.
00:05:05 Absolument. Et c'est ce que nous lui avons dit quand nous l'avons rencontré mardi.
00:05:09 C'est la goutte de trop. C'est ce qui a fait déborder le vase.
00:05:13 Vous savez, aujourd'hui, vous avez 40% des entreprises agricoles qui sont dans des problèmes de trésorerie.
00:05:23 Vous ajoutez le GNR. Je veux dire, ça revient à 5 ou 6 000 euros supplémentaires pour une entreprise.
00:05:30 C'est déjà énorme.
00:05:32 Mais oui, c'est. Et si vous voulez s'ajouter à ça la question, évidemment, des questions des normes environnementales,
00:05:38 du symbole et de dire à un moment donné qu'on a le sentiment d'avoir une inquisition dans nos fermes.
00:05:46 Tout ce que vous faites, c'est réglementé, c'est normé, parfois avec des normes peut être injustifiées aussi.
00:05:52 C'est ça la réalité de votre travail ?
00:05:53 Oui, oui. Et puis vous avez un tel sentiment du contrôle permanent, c'est à dire que vous avez le contrôle sanitaire,
00:05:59 le contrôle administratif. Les hommes de l'Office français de la Bioniversité qui débarquent dans votre ferme avec les guns à la ceinture.
00:06:07 Si vous voulez, c'est ce sentiment aussi dans le monde agricole. Et à un moment donné, dire stop à l'augmentation du GNR, c'est important.
00:06:15 Je dirais même que c'est essentiel.
00:06:17 Et on verra donc si cette annonce va être faite par le ministre, le Premier ministre dans un instant.
00:06:23 Alors c'est intéressant. Vous voyez, on voyait à l'instant ces images depuis Carbone où se trouve Stéphanie Rouquier.
00:06:30 On voit ces agriculteurs sur le lieu du foyer de la contestation qui regardent la déambulation de Gabriel Attal.
00:06:38 Ils en attendent évidemment beaucoup de cette prise de parole tout à l'heure que nous pourrons suivre en direct.
00:06:43 Et puis, une prise de parole décisive puisque vous le savez, des tracteurs sont déjà prêts à monter vers Paris.
00:06:50 C'est notamment le cas dans les Yvelines du côté du péage de Saint-Arnoux où je vous propose justement de retrouver Miquel Dos Santos qui est sur place.
00:06:59 Miquel, vous êtes donc au péage de Saint-Arnoux dans les Yvelines où des agriculteurs sont prêts à monter vers Paris.
00:07:05 Tout dépendra des annonces faites par Gabriel Attal dans quelques minutes.
00:07:09 Alors que nous... On va retrouver Miquel Dos Santos dans un instant.
00:07:17 Nous voyons la déambulation du Premier ministre Gabriel Attal au sein de cette exploitation, Thomas Bonnet.
00:07:27 Avant de vous donner la parole aux uns et aux autres, à quoi s'attendre cet après-midi comme annonce ?
00:07:35 Alors c'est très compliqué parce que peu de choses ont fuité.
00:07:37 Effectivement, on devrait avoir des annonces autour du GNR.
00:07:40 C'est une taxe qui devait être ajoutée, qui vraisemblablement n'aura pas lieu.
00:07:45 Sans doute des annonces aussi sur le revenu des agriculteurs.
00:07:48 Mais quelles annonces précisément ? C'est toute la question.
00:07:51 En fait, les marges de manœuvre de Gabriel Attal sont relativement limitées.
00:07:54 C'est-à-dire que, sans doute, il est donc en lien avec le président de la République,
00:08:00 mais il ne pourra pas annoncer cet après-midi la fin des accords de libre-échange.
00:08:04 Il ne pourra pas annoncer cet après-midi l'arrêt des importations en France de produits qu'on n'a pas le droit de fabriquer nous-mêmes.
00:08:12 Donc, il va dans un périmètre restreint.
00:08:15 Et c'est dans ce périmètre restreint qu'il doit réussir à convaincre les agriculteurs.
00:08:18 La tâche est vraiment très compliquée.
00:08:20 C'est pour cette raison que je pense qu'au-delà d'être un test pour Gabriel Attal,
00:08:23 on est face à un défi qui dépasse son discours politique général.
00:08:27 Le vrai test et la vraie entrée en matière pour Gabriel Attal à Matignon,
00:08:31 elle est cet après-midi en Haute-Garonne.
00:08:33 Et Gabriel Attal, qui ne connaissait pas particulièrement l'univers du monde de la culture,
00:08:37 il a dû l'apprendre en quelques jours.
00:08:39 Marc Varneau, la parole dans un instant.
00:08:40 Mais Stéphanie Rouiquier, je vous le disais, est au contact de ses agriculteurs à Carbone, en Haute-Garonne.
00:08:47 Donc, pas très loin de là où Gabriel Attal se trouve.
00:08:50 On voit, ma chère Stéphanie, on voit tous ces agriculteurs qui regardent avec intérêt
00:08:55 la déambulation de Gabriel Attal.
00:08:57 Quelle est l'atmosphère autour de vous ?
00:08:58 Mais écoutez, il y a beaucoup de monde aujourd'hui sur l'autoroute A64.
00:09:04 Vous savez, ce campement historique qui est à l'origine de ce mouvement en France.
00:09:08 Et donc aujourd'hui, vous voyez, ils sont à peu près 100 ou 200 personnes rassemblées sur l'autoroute
00:09:13 pour écouter et voir Gabriel Attal, qui est à quelques kilomètres de là,
00:09:17 en déplacement dans une ferme.
00:09:19 Et ils ont réussi à installer tout un système pour voir, pour suivre ce déplacement.
00:09:24 Ils ont un groupe électrogène, ils ont branché une télévision à ce groupe électrogène.
00:09:28 Mais malheureusement, ils ont quelques petits problèmes de réception.
00:09:31 Donc, pour l'instant, ça va, ça vient, l'image, ils réagissent.
00:09:34 Quand l'image revient, ils sont heureux.
00:09:36 Et là, pour l'instant, à ce moment précis, ils n'ont plus d'image.
00:09:38 Donc, il n'y a pas vraiment de réaction.
00:09:40 Et donc, ils attendent patiemment de pouvoir entendre les annonces de Gabriel Attal.
00:09:46 Merci beaucoup Stéphanie. Stéphanie Rouquier, donc en duplex de carbone.
00:09:49 Nous aussi, nous attendons avec attention et nous attendons avec intérêt
00:09:53 les annonces de Gabriel Attal dans quelques minutes après cette déambulance,
00:09:57 si on le voyait dans cette exploitation de Haute-Garonne.
00:10:01 En tout cas, ce qu'on comprend, Marc Varnot, c'est que la marge de manœuvre de Gabriel Attal,
00:10:06 finalement, elle est très limitée, puisque cela se joue à Paris, mais pas seulement, également à Bruxelles.
00:10:11 Elle est très limitée pour de nombreuses raisons.
00:10:13 La première raison, c'est que la politique a toujours consisté à calmer les révoltes,
00:10:19 entre guillemets, des agriculteurs, sans s'attaquer au fond du problème.
00:10:23 Aujourd'hui, les fondamentaux du problème sont là.
00:10:25 On a d'un côté les difficultés structurelles du secteur qui font que le monde agricole vit très mal.
00:10:33 On a les normes européennes qui pourrissent la vie de tout le monde, pas que des agriculteurs.
00:10:36 Je reprends ma casquette d'industriel qui pourrissent la vie de l'économie du matin au soir.
00:10:40 Et on a ensuite derrière les accords de libre-échange.
00:10:43 Et la grande distribution qui, sur la sortie, sur la vente, complique beaucoup les choses pour les agriculteurs.
00:10:49 Je pense que Gabriel Attal devrait être inspiré par ce qui s'est passé en Allemagne.
00:10:52 Parce qu'en Allemagne, il y a quelques jours, il y a 5 000 tracteurs qui sont montés sur Berlin.
00:10:57 5 000 tracteurs qui manifestaient contre quoi ? Contre l'augmentation d'une taxe.
00:11:02 Le gouvernement allemand a cru malin de promettre aux agriculteurs, comme d'habitude, demi-embrouille,
00:11:08 "on va vous baisser la taxe, mais sur 3 ans, ne vous inquiétez pas".
00:11:11 Les agriculteurs ont dit "ça suffit, ça fait 40 ans que vous nous racontez des histoires,
00:11:14 on veut des décisions claires, nettes et précises".
00:11:16 J'espère que Gabriel Attal, tout à l'heure, sera clair, net et précis.
00:11:21 Et qu'il n'essaiera pas de jouer un coup de billard à trois bandes.
00:11:24 Parce que là, par contre, ça resterait de mettre le feu aux poudres.
00:11:25 Effectivement, c'est le risque, Vincent Roy, qu'il n'y ait pas de véritable annonce de Gabriel Attal dans quelques minutes.
00:11:31 Et là, la situation pourrait se durcir, on le disait, avec des agriculteurs prêts à monter vers Paris.
00:11:38 Oui, en effet. Mais écoutez, il y a eu des annonces ce matin.
00:11:40 J'ai écouté avec délice le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Economie nous dire ce que nous ne savions pas.
00:11:48 C'est que la loi EGalim n'était pas appliquée stricto sensu, qu'on n'arrivait pas à la faire respecter.
00:11:54 Quelle annonce absolument extraordinaire.
00:11:57 Ça signifie quoi, en sous-main ?
00:11:58 Ça signifie que si les tracteurs ne sortent pas des fermes pour occuper l'espace,
00:12:04 on continue avec cette loi EGalim qui n'est pas appliquée.
00:12:09 Et maintenant, on dit "attention" à la grande distribution.
00:12:12 Attention, parce qu'ils sont terribles, monsieur Le Maire qui ne s'est pas préoccupé de ça depuis des années
00:12:19 et qui maintenant est vraiment terriblement mobilisé.
00:12:22 Et on lui dit "attention, si la grande distribution va faire des contrôles, on va doubler les contrôles.
00:12:26 Si la grande distribution se comporte mal, on va lui prendre 2% de son chiffre d'affaires".
00:12:31 Mais enfin franchement, de qui se moque-t-on ?
00:12:33 Beaucoup ont été interpellés par ce réveil tardif finalement du gouvernement qui est aux manettes depuis 7 ans.
00:12:38 - Il faut peut-être rappeler sur le EGalim qu'on a quand même un record du monde en France d'absurdité
00:12:43 qui est celui du poids et de la puissance de la grande distribution.
00:12:46 La grande distribution en France aujourd'hui, c'est 10 000 supermarchés, 2 000 hyper,
00:12:51 2/3 des Français achètent leur alimentation en hyper ou en supermarché,
00:12:56 4 centrales d'achat, 4 centrales d'achat.
00:13:00 Voilà le fond du problème.
00:13:01 C'est que vous avez 4 centrales d'achat pour 2/3 de l'alimentation des Français,
00:13:05 dont 2 de ces centrales, on va super U et Leclerc,
00:13:08 ils se sont mis à l'étranger pour essayer d'échapper aux droits français.
00:13:10 - Et on veut qu'on va y revenir mon cher Marc, on va aller faire un détour par Agen,
00:13:14 vous le savez la tension y est très vive, on va y revenir justement avec vous dans un instant Louis Dragnel.
00:13:19 Antoine Estève est sur place à Agen, dites-nous quelle est l'atmosphère à cette heure ?
00:13:24 On l'imagine des agriculteurs qui attendent les annonces de Gabriel Attal.
00:13:32 Oui effectivement, et deux sons de cloche en ce moment chez les agriculteurs
00:13:36 dans les propos qu'ils tiennent face aux nombreux journalistes
00:13:39 qui sont présents devant la préfecture de Lotte-et-Garonne ici.
00:13:43 Il y a ceux qui veulent continuer ce mouvement,
00:13:45 qui ne seront de toute façon pas satisfaits par les annonces
00:13:48 et les mesures prises par le gouvernement.
00:13:50 Ils comptent même monter à Paris, c'est ce qu'ils disent,
00:13:52 ce soir avec leur tracteur pour manifester demain.
00:13:55 Et puis il y a ceux qui disent que maintenant il faut savoir terminer ce conflit,
00:13:59 qu'il faut se ranger maintenant avec la FNSEA,
00:14:02 derrière les annonces de Gabriel Attal qui vont être annoncées dans quelques minutes.
00:14:07 Et puis il y a cette colère que vous voyez sur ces images,
00:14:10 avec ce lisier encore, ces dizaines de mètres cubes,
00:14:13 de tonnes de déchets agricoles qui ont été déversés devant la préfecture de Lotte-et-Garonne.
00:14:19 Ils comptent continuer à mettre la pression, c'est ce qu'ils disent
00:14:22 quand on leur demande justement ce qu'ils font devant la préfecture.
00:14:25 Ils continuent à mettre la pression ici,
00:14:27 ils sont un petit millier à écouter autour de ces enceintes
00:14:30 que vous avez recevues là-bas au fond,
00:14:31 à écouter les propos de Gabriel Attal qui devraient s'exprimer dans quelques minutes.
00:14:35 Antoine, merci beaucoup Antoine et Steph en duplex d'âge.
00:14:38 N'hésitez pas à revenir vers nous, à tendre le micro justement à ces agriculteurs
00:14:42 aussi qui attendent, comme nous, autour de ce plateau,
00:14:46 les annonces imminentes après cette déambulation
00:14:49 dans une exploitation agricole de Gabriel Attal, Louis Dragnel.
00:14:52 Des inquiétudes aussi au niveau du maintien de l'ordre.
00:14:55 On entendait Antoine et Steph nous dire finalement,
00:14:57 les avis sont assez partagés, certains veulent continuer,
00:15:00 veulent monter vers Paris, veulent continuer, veulent durcir le mouvement.
00:15:03 D'autres vont attendre, peut-être reculer.
00:15:06 De toute façon, le point de non-retour, il est déjà atteint ou pas selon vous ?
00:15:09 Du côté des services de renseignement territoriaux par exemple,
00:15:12 est-ce qu'il y a des craintes ?
00:15:13 Alors oui, il y a des craintes maintenant dans toutes les notes qu'on reçoit.
00:15:15 Vous savez, il y a des bulletins qui sont actualisés quasiment toutes les heures
00:15:18 qu'on a pu consulter et à chaque fois, les mots changent.
00:15:22 À chaque fois qu'il y a un nouveau bulletin qui est publié par les services de renseignement
00:15:26 et dans certaines régions, notamment dans le sud et en Bretagne,
00:15:30 il y a des vrais signaux d'alerte.
00:15:32 La question c'est, est-ce que les annonces de Gabriel Attal
00:15:35 seront suffisantes pour calmer le mouvement de colère ?
00:15:38 Et surtout, est-ce que tout simplement, le ras-le-bol est tel
00:15:43 que quelles que soient les annonces faites par Gabriel Attal,
00:15:46 le mouvement va perdurer ?
00:15:47 En tout cas, certaines personnes qui participent à ce mouvement,
00:15:51 alors ça induit énormément de contraintes
00:15:55 parce que les éleveurs, les agriculteurs ont des exploitations
00:15:59 qui évidemment ne tournent pas toutes seules.
00:16:00 La traite des vaches, il faut la faire tous les jours.
00:16:03 Sinon, les bêtes finissent par mourir.
00:16:05 Donc, ça pose des vrais problèmes.
00:16:06 Donc, ça suppose, en tout cas pour ceux qui sont prêts à continuer le mouvement,
00:16:11 ça suppose d'avoir des gens dans leurs fermes, dans leurs exploitations
00:16:15 qui sont là pour faire tourner cette exploitation.
00:16:18 Mais ce qu'on sent aussi, et ça, c'est quelque chose qu'on voit
00:16:21 pour le coup dans tous les mouvements sociaux,
00:16:23 c'est que plus le temps passe, plus l'exaspération grandit,
00:16:27 plus le point de non-retour apparaît,
00:16:30 enfin, survient presque plus rapidement.
00:16:33 Et ça, Gabriel Attal en est conscient, il le sait parfaitement.
00:16:37 C'est pour ça qu'il a voulu faire toutes ces consultations pendant la semaine.
00:16:40 Mais même si moi, je pense que ça intervient un tout petit peu tard,
00:16:43 le vendredi en fin d'après-midi, parce que, si vous voulez,
00:16:46 quand on regarde aussi le mouvement social, celui-ci,
00:16:50 il y a le mouvement à deux martyrs, il y a eu quand même deux morts,
00:16:54 il commence à y avoir des figures qui incarnent le mouvement.
00:16:58 On le voit à Agen, on le voit avec mon voisin de droite sur le plateau.
00:17:02 Donc c'est des visages qui incarnent ce mouvement-là.
00:17:05 Et puis, il y a quelque chose qui est propre à tout type de manifestation de cette nature,
00:17:10 c'est que quand ça fait 4-5 jours que vous dormez dehors,
00:17:13 vous êtes solidaires, vous êtes ensemble,
00:17:15 il y a un esprit un peu très particulier qui fait qu'il y a un effet d'entraînement,
00:17:22 il y a un effet de ras-le-bol qui peut aussi grandir
00:17:26 et donc qui rend difficile aussi le retour chez soi.
00:17:31 On va faire un détour, on va aller retrouver Mickael Chahyou dans un instant,
00:17:35 il est dans le Morbihan, justement, avec un agriculteur qui est toujours mobilisé.
00:17:38 Mais avant, je vous pose la question très clairement,
00:17:40 Paul Mougenot, Louis Dragnel l'évoquait,
00:17:42 est-ce que le ras-le-bol est tel que de toute façon,
00:17:44 de toute façon, le mouvement va continuer,
00:17:46 quelles que soient les annonces de Gabriel Attal ce soir ?
00:17:50 Dans quel état d'esprit vous êtes ?
00:17:51 Dans quel état d'esprit sont également vos confrères ?
00:17:54 En fait, aujourd'hui, ça fait une semaine, presque,
00:18:01 une femme est morte avec sa fille, une agricultrice,
00:18:04 pour défendre son emploi, pour défendre son exploitation familiale.
00:18:08 En 2024, on meurt pour défendre son métier.
00:18:13 Si vous voulez, on assiste à l'euthanasie du monde agricole.
00:18:18 Quelle profession pourrait accepter ça ?
00:18:20 Vous avez un suicide tous les deux jours dans le monde agricole.
00:18:25 Est-ce que le postier peut accepter ça, le pompier ou vous, les journalistes ?
00:18:29 Vous imaginez si dans votre profession, vous aviez un suicide tous les deux jours ?
00:18:33 C'est inacceptable, personne ne peut imaginer ça.
00:18:36 Et il y a ce paradoxe que vous êtes très soutenu par la population française.
00:18:42 L'agriculture, c'est un pilier de notre pays aussi, qui est en train de s'écrouler.
00:18:45 On a le sentiment sous nos yeux.
00:18:46 On va en parler dans un moment.
00:18:48 La réalité, c'est que le contrat social avec la paysannerie
00:18:52 est intrinsèquement lié à la France.
00:18:56 Et c'est pour ça que les Français ont ce lien charnel,
00:18:58 qui n'est pas uniquement un lien romantique.
00:19:00 Ce n'est pas un lien économique, ce n'est pas uniquement l'amour de la bonne bouffe.
00:19:04 C'est un lien charnel historique.
00:19:05 – Non, non, c'est que ce n'est pas un lien substantiel de la nation.
00:19:08 – Je crois que Louis a raison, mais ça va au-delà.
00:19:10 C'est-à-dire qu'au-delà du lien que met en avant Louis,
00:19:14 il y a également ces millions de Français dont je fais partie,
00:19:16 mais qui n'en peuvent plus de ces normes et de ces règlements européens.
00:19:19 Donc cette solidarité vis-à-vis du monde agricole,
00:19:21 elle dépasse totalement la solidarité habituelle.
00:19:24 Le monde agricole aujourd'hui, il devient, pardonnez-moi, mais caricatural.
00:19:28 D'un côté, le libre-échangisme, on nous impose 400 000 normes,
00:19:32 mais les produits qui rentrent, eux, en ont zéro.
00:19:34 Et d'un autre côté, il y a une grande distribution
00:19:36 qui est le monopole quasiment de la vente des produits.
00:19:39 C'est insupportable ce genre de situation.
00:19:41 – On va voir Michael Chahut.
00:19:43 Je vous donne la parole juste après Vincent Roy.
00:19:45 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:19:47 Si vous nous rejoignez sur CNews, Gabriel Attal qui doit s'exprimer
00:19:50 dans quelques minutes, il déambule actuellement
00:19:53 dans une exploitation agricole de Haute-Garonne.
00:19:55 Et partout en France, vous le savez, depuis plusieurs jours,
00:19:58 les agriculteurs sont mobilisés.
00:20:00 C'est le cas dans le Morbihan, Aoré plus précisément.
00:20:03 C'est là où vous vous trouvez, mon cher Michael Chahut.
00:20:06 Et vous êtes justement à côté d'un agriculteur qui, on l'imagine,
00:20:10 attend lui aussi les annonces de Gabriel Attal.
00:20:12 Dans quel état d'esprit se trouvent les agriculteurs autour de vous,
00:20:15 mon cher Michael ?
00:20:16 – Alors ça y est, la radio a été mise sur le tracteur rouge
00:20:21 qui est derrière moi.
00:20:22 Et puis tout le monde commence à s'approcher.
00:20:24 On attend évidemment les annonces de Gabriel Attal.
00:20:27 Je suis avec Yannick Lauterien qui est leveur laitier
00:20:30 ici dans le département du Morbihan.
00:20:34 Tout simplement, qu'est-ce que vous, vous attendez ce soir de Gabriel Attal ?
00:20:37 – On attend des annonces forcément pour pouvoir satisfaire les agriculteurs.
00:20:42 Mais on sait très bien qu'au final, on ne s'attend pas à grand-chose en fait.
00:20:46 Parce qu'à part le GNR, nous ce qu'on attend surtout,
00:20:51 c'est ce qui peut alléger au niveau des normes, ce qui nous pèse le plus.
00:20:56 Et comme on dit souvent, en France, à force de nous en mettre des normes,
00:21:02 on veut laver plus blanc que blanc.
00:21:04 L'agriculture, à force de laver blanc, elle est transparente maintenant.
00:21:09 Et les rangs des normes d'agriculteurs diminuent.
00:21:14 Et si on continue comme ça, on n'en aura plus.
00:21:17 On ira chercher à manger dans des pays avec des produits
00:21:21 qu'on ne veut pas manger, qu'on ne veut pas produire en France.
00:21:23 Voilà, c'est tout.
00:21:24 – On sent qu'il y a de la résignation ce soir chez vous,
00:21:27 avant même que le Premier ministre s'exprime.
00:21:29 – Oui, parce que je sais très bien qu'il y a beaucoup de demandes
00:21:34 qui ne sont pas forcément à son échelon, qui sont au niveau européen.
00:21:38 Et il va falloir mener un combat, je pense, encore long
00:21:45 pour pouvoir obtenir ce qu'on demande.
00:21:48 Et puis, ce qu'on veut surtout, c'est avoir des perspectives.
00:21:53 On nous demande toujours plus.
00:21:56 Et à peine on a mis en place ce qui a été demandé,
00:21:58 qu'on nous en remet dessus.
00:22:00 Et au bout d'un moment, on n'en peut plus, en fait.
00:22:03 – Qu'est-ce qui vous ferait quitter ce rond-point, ce soir ?
00:22:08 – Qu'est-ce qui me ferait mon travail ?
00:22:11 Mon travail, parce que je sais que j'aurai mes vaches à nourrir demain.
00:22:14 Donc c'est ça qui va me faire quitter le rond-point.
00:22:17 Mais je sais très bien que je vais revenir.
00:22:20 – Merci, M. Le Thérien.
00:22:21 Tout le monde ici se prépare à écouter Gabriel Attal
00:22:25 autour de ce tracteur dont on a poussé à fond le son de la radio
00:22:28 pour écouter le Premier ministre.
00:22:30 – Merci beaucoup, Michael.
00:22:32 Nous reviendrons vers vous, bien évidemment, régulièrement,
00:22:35 tout au long de cette émission.
00:22:37 Vincent Roy, on voit ces agriculteurs et nous-mêmes aussi autour de ce plateau
00:22:41 attendre les annonces de Gabriel Attal.
00:22:45 On a le sentiment qu'il y a quelque chose de très fort
00:22:46 qui est en train de se jouer en ce moment même.
00:22:49 Et cela souligne aussi le soutien de la population française à ces agriculteurs.
00:22:53 Les agriculteurs attendent des annonces, mais pas seulement.
00:22:55 C'est tout un pays, au fond, pour savoir ce qui va se passer ensuite.
00:22:59 – Oui, parce que ça participe, ce que disait Louis Dregnell,
00:23:02 était très intéressant, ça participe précisément du contrat social,
00:23:05 c'est-à-dire du lien fort entre les Français et leurs agriculteurs.
00:23:11 Et l'agriculture de manière générale, mais leurs agriculteurs.
00:23:13 Et ça, c'est vraiment franco-français.
00:23:16 Alors, la seule question qu'on peut se poser, c'est qu'effectivement,
00:23:19 on peut se demander quel lien M. Pascal Canfin, par exemple,
00:23:23 entretient avec les agriculteurs.
00:23:26 Vous savez, M. Pascal Canfin, c'est le maire vert, vous savez,
00:23:30 qui vit à Bruxelles et qui, lui, a un lien tout à fait romantique,
00:23:34 à la fois avec la pêche, la chasse, l'agriculture de manière générale.
00:23:39 Alors là, parce que pour lui, si vous voulez, lorsque vous tuez un dauphin,
00:23:43 c'est le papa de flipper que vous tuez.
00:23:45 Lorsque vous chassez et que vous abattez un chevreuil,
00:23:49 c'est simplement la maman de Bambi.
00:23:51 Non mais, il faut arrêter.
00:23:53 Et ce monsieur qui a négocié, je vous le rappelle,
00:23:56 qui a négocié le Green Deal,
00:23:58 ce monsieur se permet de distribuer les bons et les mauvais points.
00:24:01 Non mais, c'est absolument...
00:24:02 Les agriculteurs ne peuvent plus supporter, alors au-delà des normes,
00:24:06 ils ne peuvent plus supporter ce type d'individus
00:24:08 qui va leur expliquer comment faire leur métier.
00:24:10 Et qui n'ont jamais mis l'écologisme, effectivement, problème numéro 1.
00:24:14 On va voir si ça peut être réglé.
00:24:15 Mais voilà.
00:24:16 L'émerveille d'or, maintenant.
00:24:18 D'abord, les agriculteurs sont les premiers écologistes.
00:24:21 Ce sont ceux qui savent de quoi ils parlent dans cette matière.
00:24:25 Et on n'a pas besoin du bel esprit de monsieur Canfin,
00:24:28 et là, évidemment, j'ironise,
00:24:31 pour dire aux agriculteurs comment ils doivent s'enfuir.
00:24:33 Et cette question de l'écologie, vous avez tout à fait raison, Vincent Roy,
00:24:37 c'est une vraie problématique aussi dans ce dossier.
00:24:38 On va y revenir largement.
00:24:40 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:24:42 Donc si vous nous rejoignez, en attendant les annonces de Gabriel Attal,
00:24:44 image symbolique.
00:24:45 Nous voyons Gabriel Attal, vous le voyez,
00:24:48 derrière une botte de foin.
00:24:50 Donc là, il est caché pour le moment.
00:24:52 Mais vous l'avez vu il y a quelques minutes.
00:24:54 Et en dessous, vous voyez à Carbone, le foyer de la mobilisation,
00:24:57 ces agriculteurs qui suivent cette déambulation de Gabriel Attal.
00:25:02 On a d'ailleurs vu un gendarme en uniforme passer devant la caméra.
00:25:06 On parlera du maintien de l'or, justement, dans un instant,
00:25:09 puisque le gouvernement est tétanisé par la perspective
00:25:13 d'éventuels affrontements.
00:25:14 On va y revenir avec vous.
00:25:16 Mais avant, Thomas Bonnet, effectivement,
00:25:17 vous le voyez, cette image symbolique,
00:25:18 il y a un instant, de Gabriel Attal derrière cette botte de foin.
00:25:21 Oui, la scénographie est intéressante.
00:25:23 Et sur ça, je voulais m'arrêter parce que vous avez dit, Louis,
00:25:26 que c'était un peu trop tard.
00:25:27 C'est vrai que là, on a fait événementialiser les annonces de Gabriel Attal
00:25:30 au point que tout le monde, on le voit d'ailleurs à l'image.
00:25:33 C'est très intéressant.
00:25:34 On voit que tout le monde a les yeux rivés sur cette scène
00:25:38 de Haute-Garonne où il va faire les annonces.
00:25:41 Et on le sait pertinemment, probablement pas des annonces
00:25:45 en mesure de calmer les agriculteurs.
00:25:47 On l'a dit, la marge de manœuvre est faible pour le Premier ministre.
00:25:51 C'est donc un exercice très compliqué.
00:25:53 On peut noter quand même, si on reste là sur l'exercice de communication,
00:25:56 qu'il s'est rendu en Haute-Garonne.
00:25:57 C'est un lieu symbolique.
00:25:58 On n'est pas très loin de Carbone.
00:25:59 Vous l'avez dit, c'est le foyer de la contestation.
00:26:01 Je ne sais pas si vous avez entendu, lorsqu'il est arrivé sur place,
00:26:04 il y a un député qui l'a interpellé en lui disant
00:26:06 "Vous auriez pu venir au point de blocage précisément où sont les agriculteurs."
00:26:10 Il a dit "Certains d'entre eux seront reçus ici, mais pas tous."
00:26:14 Donc il y a aussi une forme de présélection.
00:26:16 Et c'est normal, ça se passe comme ça lorsqu'il y a un déplacement de Premier ministre.
00:26:19 Mais il y a aussi peut-être une présélection des personnes
00:26:21 qui ont été choisies pour parler avec le Premier ministre.
00:26:23 Il fait donc des angles morts aussi dans la contestation.
00:26:26 Effectivement, une scénographie, comme vous le disiez,
00:26:28 peut-être la crainte de se mettre à portée de baffe,
00:26:30 si je puis me permettre, cette expression que l'on emploie notamment
00:26:33 pour ces hommes politiques qui viennent à la rencontre des Français.
00:26:36 Arrêtons-nous, je vous le disais si vous le voulez bien,
00:26:38 un instant sur la question du maintien de l'ordre.
00:26:40 On a vu ce gendarme départemental passer devant la caméra,
00:26:44 les agriculteurs, le gendarme, ça fait partie de notre paysage aussi français.
00:26:48 Il y a un lien très fort entre les agriculteurs et la gendarmerie notamment.
00:26:52 Et pourquoi le gouvernement est tétanisé ?
00:26:55 C'est peut-être que cette perspective de voir...
00:26:58 Les gendarmes sont beaucoup de fils d'agriculteurs,
00:27:01 il y a une vraie sociologie.
00:27:02 Et que peut-être ce face-à-face, gendarme mobile,
00:27:05 gendarme départemental face à des agriculteurs,
00:27:08 finalement c'est inconcevable.
00:27:09 Et même culturellement au ministère de l'Intérieur,
00:27:12 c'est quelque chose qui ne se conçoit pas.
00:27:14 Il y a des précédents en fait, avec les révoltes, les colères paysannes.
00:27:19 Notamment au début du XXe siècle, il y avait Clémenceau,
00:27:22 au moment des colères viticoles,
00:27:25 qui avait ordonné de tirer sur des viticulteurs et des agriculteurs en Gironde.
00:27:30 Il a failli lui perdre son poste et surtout il a failli emporter la République avec lui.
00:27:35 Puisque les hommes à qui il donnait les ordres ont refusé
00:27:40 de tirer sur les paysans, sur les agriculteurs, les viticulteurs.
00:27:44 Et puis, ce que vous évoquiez tout à l'heure,
00:27:46 dans la gendarmerie départementale,
00:27:49 la plupart d'entre eux sont issus de familles paysannes.
00:27:53 Ils ont un frère, un cousin.
00:27:54 Et même parfois on voit des gendarmes départementaux,
00:27:57 moi j'ai vécu ça quand j'étais petit,
00:27:59 qui venaient aider pour les moissons.
00:28:01 C'est un tissu social que dans les villes on ne comprend pas ça.
00:28:05 Il y a un tissu social qui est très fort.
00:28:08 Les gendarmes viennent aider parfois les agriculteurs.
00:28:10 S'il y a une bête dans le fossé,
00:28:12 s'il y a un accident, une panne avec des engins agricoles,
00:28:16 les gendarmes sont toujours là pour aider.
00:28:18 Et donc, à la campagne,
00:28:20 je ne veux pas non plus donner une image d'épinal et caricatural,
00:28:24 mais il y a une solidarité qui existait un peu partout en France
00:28:28 il y a une cinquantaine d'années et qui n'existe plus qu'à la campagne.
00:28:32 Et donc, pour cette raison-là aussi,
00:28:34 jamais on donnera l'ordre aux gendarmes départementaux
00:28:39 d'aller interpeller, d'aller tirer,
00:28:40 d'aller s'opposer comme ça aux agriculteurs, aux paysans, aux éleveurs.
00:28:45 Ce qui explique, Marc Varneau, les propos de Gérald Darmanin
00:28:48 hier sur le plateau de nos confrères de TF1,
00:28:51 il y a des coups de sang légitimes à estimer le ministre de l'Intérieur.
00:28:54 On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS.
00:28:56 Est-ce que les agriculteurs s'en prennent aux policiers et aux gendarmes ?
00:28:58 Est-ce qu'ils mettent les feux aux bâtiments publics ?
00:29:00 Cela n'est pas le cas.
00:29:01 On voit bien que la problématique est très importante aussi pour les gouvernements.
00:29:04 Oui, mais j'irais même au-delà.
00:29:05 C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une sociologie chez les gendarmes
00:29:09 qui est incontestable et que l'on connaît bien,
00:29:11 de la même façon qu'il y a une sociologie particulière chez les CRS.
00:29:14 Les CRS qui viennent souvent du nord de la France,
00:29:16 des bassins miniers, des zones qui sont toutes les plus riches de France.
00:29:20 On ne va pas envoyer des CRS contre des mineurs du nord
00:29:22 et on n'envoie pas des gendarmes contre des agriculteurs.
00:29:24 Et là, ce qui est assez étonnant dans les images que l'on voit,
00:29:27 c'est que les gendarmes devraient être "remplacés" par des CRS
00:29:30 qui n'ont pas ce lien "particulier".
00:29:33 Et c'est là où effectivement c'est dangereux
00:29:35 parce que je ne vois pas des gendarmes taper sur des agriculteurs.
00:29:39 Cela me paraît inconcevable.
00:29:40 C'est inc... Effectivement, oui.
00:29:41 Et donc, en termes de maintien de l'ordre,
00:29:42 en termes de maintien de l'ordre,
00:29:43 on a souvent l'occasion sur ces plateaux de commenter ce qui se passe.
00:29:46 C'est vrai que c'est assez surprenant.
00:29:47 Le choix de mettre des gendarmes face à des agriculteurs,
00:29:50 c'est déjà commencé à créer un problème.
00:29:52 Et Paul Mougenot, effectivement, en tout cas, ça a été dit à maintes reprises,
00:29:55 la volonté n'est pas d'aller casser pour vous, pour les agriculteurs,
00:29:59 mais de vous faire réellement entendre que votre colère si profonde,
00:30:03 puisque ça fait des mois que ça dure,
00:30:04 on se souvient de ces panneaux renversés,
00:30:06 soit une fois pour toutes entendue.
00:30:08 Oui, et puis si vous voulez, on est un peu touchés aussi
00:30:10 parce que hier, moi, j'étais à Marles, dans l'Aisne,
00:30:14 sur un rond-point, on ne bloquait pas.
00:30:16 Parce que je comprends aussi, et je tiens à dire
00:30:18 que nous sommes évidemment désolés pour tous les automobilistes,
00:30:22 tous les routiers qui sont bloqués et qui, vous le savez, à la campagne,
00:30:26 quand vous êtes bloqué, que vous êtes obligé de faire 40 km de détour
00:30:28 au prix du litre du gasoil et du diesel, c'est un coût supplémentaire.
00:30:32 Et donc, on voulait aussi dire à tout le monde qu'on est vraiment désolés.
00:30:36 Mais à un moment donné, il y a une telle empathie,
00:30:40 une telle sympathie, un tel accueil des automobilistes.
00:30:44 Hier, on n'avait plus de tract sur le rond-point.
00:30:48 Et si vous voulez, je ne voulais pas le dire,
00:30:50 mais effectivement, le gendarme qui fait...
00:30:53 Je ne vous le dirai pas, mais si vous voulez,
00:30:54 on vous fait des photocopies à la gendarmerie.
00:30:56 Je dis non, si ça se fait, je vais vous faire des difficultés.
00:30:59 Et nous, on a été chez les commerçants du village.
00:31:00 C'est un exemple intéressant.
00:31:01 C'est un exemple très intéressant.
00:31:03 On a des autorités de la gendarmerie qui nous écoutent.
00:31:05 Le général Cavalli, que vous connaissez bien,
00:31:07 qui vient régulièrement sur ce plateau, me précise
00:31:09 "Le maintien de l'ordre ne peut se comprendre que par l'objectif
00:31:11 de préserver la cohésion sociale.
00:31:13 Les gendarmes agissent dans la durée, au milieu de la population.
00:31:16 Ce sont des gendarmes mobiles qui interviendront
00:31:17 avec leur connaissance du milieu rural."
00:31:19 Et c'est le dialogue qui doit prévaloir.
00:31:21 Voilà, Louis Dragnel, effectivement,
00:31:23 un éclairage intéressant d'un premier coup d'œil du général Cavalli.
00:31:26 Mais ce n'est pas du tout pour hiérarchiser
00:31:29 ou opposer des catégories de population.
00:31:31 Mais on voit bien que le maintien de l'ordre,
00:31:33 les questions de sécurité avec le monde paysan et agricole
00:31:36 n'est pas le même, n'est pas exactement le même
00:31:38 que lorsqu'il y a eu par le passé des manifestations d'ouvriers,
00:31:43 lorsqu'il y a eu par exemple aussi les manifestations des Gilets jaunes.
00:31:46 Et je ne suis pas là en train d'expliquer qu'il y a un deux poids, deux mesures,
00:31:49 mais simplement, l'histoire n'est pas la même,
00:31:52 précisément en raison du contrat social qui lie la paysannerie à la France.
00:31:57 Et ça, c'est quelque chose qui a été trop souvent oublié
00:32:00 à Paris, dans les grandes villes, dans les grandes métropoles.
00:32:03 Ce qui explique sans doute d'ailleurs la montée du vote écologiste.
00:32:07 Et d'ailleurs, vous trouvez très, très peu d'agriculteurs
00:32:09 pour voter pour les candidats écolos aux élections,
00:32:12 qu'elles soient locales ou qu'elles soient nationales.
00:32:15 Je voudrais, on va y revenir à ces questions de maintien de l'ordre,
00:32:17 puisque effectivement, les annonces de Gabriel Attal
00:32:19 vont être décisives pour la suite du mouvement.
00:32:21 Marc Varnaud, regardez ces images en direct.
00:32:24 Christophe Béchu, à côté de Gabriel Attal, entouré d'agriculteurs, de journalistes.
00:32:31 La mine un peu déconfite.
00:32:32 C'est ce qu'on peut observer.
00:32:34 Alors peut-être qu'il y a une fatigue aussi.
00:32:37 On peut comprendre que ça fait fatigue.
00:32:39 Gabriel Attal apparaît avec un sourire,
00:32:41 mais c'est assez symbolique de voir les deux hommes.
00:32:44 On attend beaucoup d'eux.
00:32:45 Finalement, les agriculteurs, le monde des agriculteurs attend beaucoup d'eux.
00:32:48 Je le répète, mais je pense que leur marche de manœuvre est quasiment inexistante.
00:32:52 De toute façon, les normes européennes ne vont pas les abolir en 10 minutes.
00:32:55 Les grandes distributions ne vont pas dissoudre le groupe Leclerc, Super U, etc.
00:33:00 De toute façon, leur marche de manœuvre, comment ça se passe ?
00:33:04 Mais personne ne demande la dissolution des grandes surfaces.
00:33:07 Même mon voisin droite.
00:33:08 Comment ça se passe dans une situation comme ça ?
00:33:10 Dans le ministère, au Premier ministre,
00:33:13 si on veut annuler la taxe sur le GNR,
00:33:16 il va falloir trouver X milliards pour pouvoir la remplacer.
00:33:19 Voilà, M. le Premier ministre, ce qu'on vous propose.
00:33:21 Et donc là, effectivement, on va arbitrer.
00:33:22 Et bien, ce n'est pas arbitrable.
00:33:24 Ce n'est pas arbitrable.
00:33:25 De toute façon, même sur le GNR, à mon avis, ils auront beaucoup de difficultés.
00:33:28 On voit Jérôme Bail qui porte une casquette jaune
00:33:31 à côté de Christophe Béchut, Gabriel Attal,
00:33:33 l'une des figures comme vous, Paul Mougenot, de ce mouvement,
00:33:36 en tout cas qui incarne cette colère paysanne depuis quelques jours.
00:33:41 Nous essaierons bien évidemment de le questionner
00:33:44 à l'issue des annonces de Gabriel Attal
00:33:46 que vous voyez toujours derrière cette pote de paille symbolique.
00:33:52 Ces images que vous pouvez vivre en direct sur CNews,
00:33:55 tout aussi symboliques que ce panneau retourné à Carbone, en Haute-Garonne.
00:34:01 Vous voyez ces agriculteurs qui regardent cet échange
00:34:05 qui se joue en ce moment même.
00:34:06 On le voit le ministre de l'Agriculture aux côtés de Gabriel Attal.
00:34:11 On le voit effectivement Vincent Roy.
00:34:13 Comment est-ce que vous décryptez ces images ?
00:34:16 D'un côté, ces agriculteurs qui écoutent, qui regardent cette déambulation.
00:34:20 Le premier ministre derrière cette botte de foin,
00:34:24 entouré de très nombreux,
00:34:25 ils sont une quarantaine d'agriculteurs à Montastruc de Saly.
00:34:29 Voilà, il y a quelque chose qui est en train de se jouer.
00:34:32 On le sent en ce moment.
00:34:33 Il y a quelque chose de très français.
00:34:36 Il a pris la mesure vraisemblablement de la contestation.
00:34:41 Et il se dit, est-ce que ce que je vais annoncer va suffire à la calmer ?
00:34:48 Ou est-ce que le phénomène est totalement enclenché
00:34:51 au point que je ne puisse pas faire grand-chose ?
00:34:53 Je crois que c'est ça son interrogation.
00:34:55 Alors, comme c'est un garçon brillant,
00:34:59 on peut s'attendre à peut-être à des pirouettes.
00:35:02 Écoutez, pour une fois, là, je crois qu'il va falloir qu'il évite la com'
00:35:05 et qu'il tape dans le dur s'il veut un minimum de résultats.
00:35:08 Parce que autrement, ça va être très compliqué d'enrayer cette contestation
00:35:14 et de faire en sorte que les tracteurs reviennent dans les fermes.
00:35:17 Là, c'est plus de la com', il faut taper dans le dur.
00:35:20 Et effectivement, je pense que la suppression de la taxe sur le GNR
00:35:25 est presque impréalable, si j'ose dire.
00:35:28 C'est le minimum.
00:35:29 C'est le minimum pour vous ?
00:35:31 Non, mais parce que si vous voulez, on s'additionne.
00:35:33 Vous avez évidemment la question de cet impôt supplémentaire sur le GNR.
00:35:36 Nous, on a tenu à lui parler de nos revendications.
00:35:38 Il nous a reçus avec empathie.
00:35:41 Il a voulu trouver les mots.
00:35:42 Il a compris ? Il a trouvé les mots, d'ailleurs ?
00:35:45 Non, il était surtout là pour écouter.
00:35:47 Le vrai sujet, c'est de savoir maintenant s'il a entendu et s'il nous a compris.
00:35:52 On aura la réponse dans quelques minutes.
00:35:54 Absolument.
00:35:55 Il y a également toutes ces revendications sur le Mercat sûr,
00:35:57 sur le libre-échangeisme avec la PANEC du Sud.
00:35:59 Pardonnez-moi, mais tout le monde en a ras-le-bol de ce libre-échangeisme obsessionnel
00:36:05 qui est l'obsession d'une certaine catégorie de dirigeants.
00:36:07 En l'espace de 25 ans, le PIB européen a augmenté de 10 %,
00:36:12 le PIB américain de 10 %,
00:36:14 et pendant ce temps-là, le PIB chinois a été multiplié par 16.
00:36:16 Il n'y a personne qui commence à se poser la question
00:36:19 "Est-ce que le libre-échangeisme nous fait beaucoup de bien ?"
00:36:21 Eh bien, on continue.
00:36:22 Et avec les parties de la planète avec qui on n'avait pas de libre-échangeisme,
00:36:24 on en fait.
00:36:25 Avec l'Amérique du Sud, c'est d'une absurdité totale.
00:36:28 Et donc voilà les sujets sur lesquels, malheureusement,
00:36:31 Gabriel Attal ne pourra pas trancher aujourd'hui.
00:36:33 Et pourtant, c'est un des fonds du problème, ce libre-échangeisme.
00:36:36 Effectivement, il y a cette question européenne au cœur aussi des négociations,
00:36:41 puisque cette semaine, d'ailleurs, il y a eu des annonces de fête au niveau de Bruxelles
00:36:45 qui vont complètement, qui se fichent, on a envie de dire,
00:36:48 complètement des revendications qui se passent en France,
00:36:50 mais pas seulement, partout en Europe,
00:36:52 puisqu'il y a des nouveaux contrats de libre-échange qui ont été signés.
00:36:55 Le cas de la Pologne et de l'Ukraine, ou le...
00:36:58 Ça, merci.
00:36:59 Le cas de la Pologne, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie...
00:37:02 Gabriel Attal va intervenir, on va y revenir.
00:37:04 On va écouter Gabriel Attal qui s'exprime, donc,
00:37:06 vous le voyez depuis Montastruc, sur une botte de paille, voilà.
00:37:10 Il évite la com', il évite la com'.
00:37:12 Il évite la com', oui, là-bas, manifestement.
00:37:14 Ou alors c'est de la com'.
00:37:16 Ou alors c'est...
00:37:16 Il est dans une ferme, il est de la paille.
00:37:17 Oui, enfin, il y a donc un endroit où...
00:37:19 Alors, est-ce qu'on va entendre Gabriel Attal qui va donc prendre la parole ?
00:37:23 Est-ce que c'est maintenant qu'il va faire ses annonces ?
00:37:25 Peut-être.
00:37:26 Il a un micro.
00:37:26 On va l'écouter.
00:37:27 Alors, nous avons un problème de son.
00:37:34 Le son qui va très certainement revenir d'ici quelques minutes,
00:37:36 si vous nous rejoignez sur CNews.
00:37:37 Voilà, on écoute Gabriel Attal.
00:37:39 ...important pour notre agriculture.
00:37:40 Je remercie tous ceux qui sont présents, les élus,
00:37:43 les représentants syndicaux, les éleveurs, les agriculteurs de tous horizons
00:37:47 qui sont même venus d'autres départements pour cet échange.
00:37:50 Je remercie les deux ministres,
00:37:52 Marc Faison et Christophe Géchu, qui m'ont accompagné,
00:37:54 avec qui on a beaucoup travaillé ces derniers jours,
00:37:56 vous l'imaginez, pour construire une réponse à ce mouvement.
00:38:01 Pour moi, cette réunion qu'on a tous ensemble là,
00:38:03 elle veut dire deux choses.
00:38:05 D'abord, elle veut dire qu'on peut toujours se parler.
00:38:08 Et ça, c'est très important.
00:38:10 Notre pays, il a connu dans son histoire des moments difficiles,
00:38:13 il a connu des moments de tension.
00:38:16 Et on est un pays où on est toujours capable de se parler,
00:38:18 de se dire les choses, de se les dire clairement,
00:38:20 de se les dire franchement.
00:38:22 Et je dis, il n'y a que comme ça qu'on peut sortir de situations de tension,
00:38:25 sortir de crise, c'est par le dialogue.
00:38:27 Moi, c'est ce que j'ai voulu faire depuis le début de la semaine,
00:38:30 j'y reviendrai, et il faut savoir se parler.
00:38:33 Je dis, il y a des colères saines,
00:38:37 mais il n'y a aucune violence du sujet.
00:38:40 Et je sais, parce que vous êtes toutes et tous des femmes,
00:38:43 des hommes de valeur, responsables,
00:38:47 qui êtes toujours au rendez-vous de vos responsabilités et de vos devoirs,
00:38:50 qu'un certain nombre de scènes qu'on a pu voir,
00:38:51 et encore aujourd'hui à la MSA de Narbonne,
00:38:53 évidemment qu'elles vous indignent, elles indignent beaucoup de Français.
00:38:57 Et je pense qu'avec cette rencontre qu'on a ensemble,
00:39:00 on est capable de montrer, oui, qu'on peut se parler,
00:39:02 qu'on n'a pas besoin de se livrer à la violence,
00:39:04 qui est absolument inexcusable, pour avancer.
00:39:08 La deuxième chose, c'est que cette rencontre,
00:39:10 elle veut aussi dire qu'on a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout.
00:39:16 Au-dessus de tout.
00:39:18 C'est un jour important pour l'agriculture française,
00:39:21 pour le monde paysan, pour nos agriculteurs ici,
00:39:23 dans la région Occitanie, mais partout en France.
00:39:26 Et je sais que partout en France, il y a des agriculteurs,
00:39:29 des éleveurs qui attendent ce que je vais vous dire aujourd'hui,
00:39:33 parce que tout le monde, je crois, a envie de pouvoir avancer aujourd'hui
00:39:36 et continuer à se parler, savoir mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:39:41 au-dessus de tout le reste.
00:39:43 Voilà ce que notre présence veut dire aujourd'hui avec mes deux ministres,
00:39:48 Marc Fesneau et Christophe Béchut.
00:39:50 Et leur présence à tous les deux, elle est aussi importante,
00:39:53 parce qu'elle permet de rappeler une chose,
00:39:54 c'est que le gouvernement, il parle d'une seule voix.
00:39:57 Il n'y a qu'une seule vision de l'agriculture.
00:40:00 Et donc, je vous le dis, je suis venu parce que je sais que
00:40:04 vous ne pouvez plus attendre, qu'on ne peut plus attendre.
00:40:07 Je suis venu parce que vous avez voulu envoyer un message
00:40:10 et je suis venu vous dire que le message, on l'a reçu 5 sur 5,
00:40:13 que je vous ai entendu et qu'on vous a entendu.
00:40:16 Et surtout que maintenant, l'enjeu, c'est d'y répondre.
00:40:19 Dès lundi, quelques jours à peine après les premiers blocages,
00:40:22 vous le savez, j'ai fait le choix de recevoir à Matignon
00:40:25 l'ensemble des responsables syndicaux.
00:40:27 J'ai reçu tous les syndicats.
00:40:29 Je venais d'être nommé Premier ministre,
00:40:32 mais immédiatement, j'ai souhaité bousculer ce qui était prévu
00:40:34 dans les premières semaines d'un Premier ministre
00:40:36 pour recevoir vos représentants, pour échanger avec eux.
00:40:40 Et je peux vous dire que ça a été des dialogues
00:40:44 d'une très grande franchise, toujours d'une très grande responsabilité.
00:40:47 Je veux aussi la saluer et qu'aujourd'hui, l'enjeu pour moi,
00:40:51 c'est de vous montrer qu'avec les solutions que je vais vous présenter,
00:40:56 nous seulement, le gouvernement vous a entendu,
00:40:58 mais qu'en plus, il vous a compris.
00:41:01 Il y a une urgence et je vais vous dire aujourd'hui,
00:41:03 c'est un jour de sursaut que je veux.
00:41:07 Il ne s'agit pas de dire on va retourner comme avant,
00:41:10 retourner en arrière, refaire un film.
00:41:13 C'est un nouveau chapitre qu'il faut ouvrir pour l'agriculture française.
00:41:17 Et il démarre aujourd'hui.
00:41:19 Et sur tout ce chapitre, on va l'écrire et le construire ensemble.
00:41:22 Avant de vous parler des solutions que je veux apporter
00:41:24 au problème que vous avez évoqué,
00:41:26 je vais vous parler un instant de la vision que je porte
00:41:29 pour l'agriculture avec mon gouvernement,
00:41:30 parce que je l'ai aussi beaucoup entendu, ça.
00:41:33 C'est quoi la vision ? C'est quoi le cap ?
00:41:35 On a des injonctions contradictoires.
00:41:38 D'un côté, on nous dit il faut de la qualité,
00:41:41 mais de l'autre, on a des pressions pour avoir le prix toujours plus bas.
00:41:44 D'un côté, on nous dit il faut de la souveraineté, de l'indépendance.
00:41:47 Mais de l'autre, on a le sentiment que ce que nous,
00:41:49 on nous impose en France, on n'impose pas à d'autres
00:41:52 et qu'on permet aux produits des autres de venir dans notre pays.
00:41:55 D'un côté, on nous dit que les agriculteurs sont importants,
00:41:59 essentiels pour le pays et pour la nature.
00:42:01 Et de l'autre, certains dans le débat politique
00:42:03 nous présentent comme des ennemis de l'environnement
00:42:05 et des ennemis de l'agriculture.
00:42:07 D'un côté, on nous dit qu'il faut produire davantage
00:42:10 et de l'autre, on en a qui nous expliquent que produire, c'est un problème.
00:42:14 Moi, je suis venu vous dire de manière la plus claire possible
00:42:17 quelle est la vision du gouvernement et du président de la République
00:42:20 sur l'agriculture.
00:42:23 Le cap, il est clair, c'est savoir pourquoi est ce qu'on se bat ?
00:42:27 Ce pourquoi on se bat, c'est tout simplement notre indépendance agricole
00:42:31 et notre souveraineté. On en parle beaucoup du mot souveraineté.
00:42:34 Souveraineté, ça a un sens.
00:42:35 C'est dire qu'on veut dépendre moins des autres et plus de nous-mêmes.
00:42:39 Et c'est vrai dans beaucoup de secteurs.
00:42:41 On l'a dit pendant la crise Covid, on dépend trop de l'Inde
00:42:45 pour nos médicaments, on dépend trop de la Chine
00:42:47 pour nos panneaux photovoltaïques.
00:42:49 On dépend de, on dépendait de puissance sur notre énergie.
00:42:53 On ne veut pas dépendre des autres pour notre alimentation
00:42:57 comme on ne veut pas dépendre des autres pour beaucoup de sujets
00:42:59 essentiels pour notre pays.
00:43:01 Et donc, on doit garder cette souveraineté alimentaire et énergétique.
00:43:07 On doit toujours garder ça à l'esprit.
00:43:09 On doit se battre inlassablement pour l'agriculture française
00:43:11 avec pour moi deux mots d'ordre.
00:43:13 D'abord, protéger notre héritage et notre identité.
00:43:17 La France, c'est une puissance agricole.
00:43:19 Elle se définit notamment par ses terres, par ses paysans,
00:43:22 par ses agriculteurs.
00:43:24 Je le dis, si le mot pays et paysan se ressemblent tant,
00:43:28 c'est quand même que les deux sont totalement liés.
00:43:31 Dans paysan, il y a pays parce qu'au cœur d'un pays,
00:43:34 ce qui permet de faire fonctionner un pays,
00:43:36 ce qui permet de faire qu'on est une nation,
00:43:37 qu'on se tient tous ensemble, c'est qu'il y a des hommes,
00:43:40 des femmes qui se lèvent tous les matins,
00:43:42 qui ne comptent pas leurs heures et qui travaillent
00:43:45 pour permettre à notre pays de tourner et aux Français de se nourrir.
00:43:49 Et ça, je trouve que parfois, on a tendance dans le débat public
00:43:51 à le perdre de vue.
00:43:53 On ne peut pas le perdre de vue.
00:43:54 Sans nos paysans, sans nos agriculteurs,
00:43:57 ce n'est plus la France et ce n'est plus un pays.
00:44:01 Donc, défendre notre identité et notre héritage,
00:44:05 l'agriculture française, l'alimentation française,
00:44:08 ça définit profondément et intimement, je dirais même,
00:44:11 ce que nous sommes, une puissance agricole et un pays
00:44:13 qui aime ses agriculteurs.
00:44:15 Et ça aussi, c'est toujours important de le rappeler,
00:44:16 parce que parfois, alors là, en ce moment,
00:44:18 il y a un mouvement de crise, donc évidemment,
00:44:20 beaucoup s'expriment en soutien aux agriculteurs.
00:44:24 Mais enfin, il ne faudra pas non plus qu'après cette crise,
00:44:26 on revienne à ce qu'on peut connaître, malheureusement,
00:44:29 assez régulièrement, c'est entendre en permanence
00:44:32 des personnes, parfois politisées, parfois moins,
00:44:35 qui dénigrent en permanence nos agriculteurs.
00:44:39 Qui les présentent comme des bandits,
00:44:40 qui les présentent comme des pollueurs,
00:44:42 qui les présentent comme des femmes, des hommes
00:44:45 qui torturent leurs bêtes.
00:44:48 Ce que je souhaite, c'est qu'à l'issue de ce mouvement,
00:44:51 on n'accepte plus ce type de discours dans le débat public
00:44:53 parce qu'ils font mal à nos agriculteurs,
00:44:55 parce qu'ils font mal aux Français
00:44:56 et parce qu'ils font mal au pays.
00:44:59 Ensuite, ce sursaut, ce n'est pas uniquement
00:45:01 l'affaire des politiques, c'est l'affaire de tout un pays.
00:45:04 On doit lancer dès aujourd'hui une mobilisation nationale
00:45:07 pour nos agriculteurs et pour notre agriculture.
00:45:09 Il faut dire à tous les Français qui le peuvent,
00:45:12 toujours préféré acheter français, bien sûr,
00:45:15 il faut aussi dire, et ça a été dit dans les interventions
00:45:18 et je le dis ici, à tous les responsables
00:45:20 de la commande publique de se joindre à cet effort.
00:45:23 Et ça, je le dis de manière très claire
00:45:24 en tant que chef du gouvernement.
00:45:26 Pour moi, des cantines de l'État,
00:45:30 je ne parle que pour l'État puisque les collectivités locales,
00:45:32 c'est la responsabilité des collectivités locales.
00:45:34 Les cantines de l'État dans lesquelles il n'y a pas
00:45:37 de la volaille française, de la viande française,
00:45:38 c'est un non-sens.
00:45:41 Donc, je le dis, on va agir extrêmement fermement
00:45:43 et clairement sur ce sujet pour avancer.
00:45:46 Nos concitoyens, nos agriculteurs, ils ne comprennent plus.
00:45:49 On vote des lois, on se fixe des objectifs
00:45:51 et qu'on ne les applique pas.
00:45:52 Et je le dis, mon gouvernement sera celui d'un État exemplaire
00:45:55 sur ses approvisionnements.
00:45:56 Il faut dire à toutes les entreprises aussi
00:45:58 qu'elles ont une responsabilité de soutenir
00:46:00 nos agriculteurs et notre agriculture.
00:46:02 Enfin, je vais dire une chose très claire.
00:46:04 Moi, je ne suis pas là pour dire aux agriculteurs
00:46:07 comment faire leur métier.
00:46:09 Je suis là pour dire comment on va laisser
00:46:11 les agriculteurs faire leur métier
00:46:14 avec un maître mot qui est celui de la confiance.
00:46:17 Personne ne sait mieux que vous
00:46:19 comment faire votre métier au mieux.
00:46:22 Quand on monte dans un avion, on ne va pas expliquer
00:46:24 aux pilotes de l'avion comment il faut qu'ils pilotent l'avion.
00:46:28 Sauf si on est soi-même pilote.
00:46:29 Et je sais que quand vous visitez vos fermes les uns les autres,
00:46:31 évidemment, vous donnez des conseils, vous vous interpellez.
00:46:35 Personne ne sait mieux que vous comment faire votre métier.
00:46:37 Moi, ce que je veux, c'est déverrouiller, libérer,
00:46:39 simplifier et laisser nos agriculteurs respirer.
00:46:43 Au fond, ce qu'on va faire ensemble, c'est produire et protéger.
00:46:47 Produire, j'assume aussi ce mot parce que tous ceux qui expliquent
00:46:51 aux Français qu'on peut être une nation, un pays plus fort
00:46:54 en produisant moins, ils mentent aux Français.
00:46:57 Ils mentent aux agriculteurs.
00:46:59 Produire pour nourrir notre pays, pour garantir une alimentation
00:47:03 saine et durable, produire pour vous permettre de vivre de votre travail.
00:47:05 Tout simplement, c'est essentiel si on veut que le pays fonctionne.
00:47:08 J'entends l'inquiétude sur un certain déclassement de notre agriculture,
00:47:12 les menaces sur notre souveraineté alimentaire.
00:47:14 Je le dis, je veux avoir d'ici au Salon de l'agriculture
00:47:18 un rapport précis sur l'état de notre souveraineté alimentaire
00:47:20 et de nos dépendances.
00:47:21 On en connaît un certain nombre, mais je pense que c'est important
00:47:24 de reposer à plat et de regarder encore plus précisément
00:47:27 là où il faut qu'on puisse avancer rapidement.
00:47:30 Ensuite, protéger parce que je refuse de laisser notre agriculture
00:47:35 à la merci de la concurrence déloyale.
00:47:37 Et je le dis, ça a été un engagement extrêmement fort
00:47:39 du président de la République depuis 2017.
00:47:41 Évidemment que c'est difficile.
00:47:43 Évidemment qu'il y a des tentatives de contournement.
00:47:47 Mais enfin, qui a assumé de dire à partir de 2017
00:47:50 pas d'interdiction sans solution ?
00:47:53 Qui a assumé de dire qu'il fallait réautoriser
00:47:56 un certain nombre de produits parce qu'ils avaient été interdits
00:47:59 par le gouvernement précédent sans qu'il y ait de solution à l'époque ?
00:48:02 Avec tout ce que ça a engendré comme débat politique et comme critique.
00:48:06 C'est le président de la République et c'est cette majorité.
00:48:09 Je sais qu'il reste beaucoup à faire et je le dirai dans un instant
00:48:11 sur les questions de concurrence déloyale et là aussi de close miroir
00:48:15 et ce sur quoi on doit avancer.
00:48:19 Mais moi, je le dis, dans les priorités de notre action,
00:48:23 ne pas laisser notre agriculture à la merci de la concurrence déloyale
00:48:26 est un enjeu absolument majeur.
00:48:28 Ça reviendrait à mettre en danger nos agriculteurs
00:48:31 et plus largement le modèle français.
00:48:32 Quand on parle de protéger, c'est évidemment aussi protéger
00:48:35 contre le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité.
00:48:39 Et là, je le dis, je ne comprends pas celles et ceux qui opposent
00:48:43 la défense de nos agriculteurs et la défense de l'environnement.
00:48:47 D'abord parce que notre agriculture, c'est ce qui nous permet
00:48:48 de garder aussi une biodiversité, une ruralité.
00:48:51 Ensuite, parce que qui sont les premières victimes
00:48:53 de la dégradation de l'environnement ?
00:48:55 C'est nos agriculteurs et nos éleveurs.
00:48:57 Qui se prend le gel, la canicule, la sécheresse, les tempêtes ?
00:49:04 Comme on a pu le voir, les inondations encore dans le Pas-de-Calais.
00:49:07 C'est nos agriculteurs et c'est nos éleveurs.
00:49:09 Donc ceux qui expliquent que les agriculteurs sont un danger
00:49:11 pour l'environnement se trompent totalement.
00:49:15 Ils en sont les premières victimes de la dégradation de l'environnement
00:49:18 et ils sont la principale solution pour qu'on puisse
00:49:21 préserver notre environnement.
00:49:24 Il faut protéger contre les aléas, contre les concurrences déloyales,
00:49:26 contre la remise en cause de notre agriculture à la française.
00:49:29 Produire et protéger, c'est ce qu'on a fait depuis 2017.
00:49:32 On assume de produire, c'est ce qu'on a fait dans les différents
00:49:35 plans de filière, notamment sur la filière fruits et légumes.
00:49:38 Pendant dix ans, les responsables de droite, de gauche,
00:49:41 ont engagé un certain nombre d'actions.
00:49:43 Je ne suis pas là pour expliquer que rien n'a été fait avant l'élection
00:49:45 du président de la République, mais quand même,
00:49:47 on a laissé des filières disparaître ces dernières décennies.
00:49:51 Sur les fruits et légumes, on a assumé un soutien sans précédent
00:49:54 pour redonner des moyens de production.
00:49:56 On assume aussi qu'il faut produire en donnant les moyens
00:49:58 à nos agriculteurs de se défendre contre le loup.
00:50:00 Et un nouveau plan loup va être présenté dans les prochaines semaines.
00:50:03 Je vous le dis ici, on en parlait encore avec les ministres en venant.
00:50:06 Évidemment que c'est une très grande priorité.
00:50:09 On assume aussi de protéger avec EGalim 1 et 2.
00:50:14 Alors là, on a encore entendu beaucoup de choses sur EGalim
00:50:17 ces derniers jours.
00:50:19 Mais EGalim, c'est un progrès et personne ne peut dire l'inverse.
00:50:23 Avant les lois EGalim, c'était quoi ?
00:50:25 C'était la loi LME de 2009, je crois, qui s'appliquait.
00:50:28 Là, c'était les pleins pouvoirs à la grande distribution.
00:50:31 EGalim, ça a été un progrès.
00:50:33 L'enjeu, et j'y reviendrai, c'est qu'EGalim soit pleinement
00:50:35 appliqué, que les contrôles soient faits et que les sanctions soient
00:50:37 prises. Protéger contre les aléas climatiques et les crises sanitaires,
00:50:41 on l'a fait aussi. Le gel, la sécheresse, la grippe aviaire,
00:50:44 le Covid, etc. Depuis 2017, on a toujours répondu présent pendant
00:50:47 les crises. Avec plus de 3,5 milliards de soutien exceptionnel,
00:50:51 on prépare l'avenir avec l'assurance récolte dont le budget a été porté
00:50:55 à 680 millions d'euros l'année dernière.
00:50:57 Protéger contre la concurrence des loyades, je le disais il y a un
00:50:59 instant, avec des mesures de sauvegarde, des mesures miroir.
00:51:02 C'est un combat, y compris politique et idéologique, qu'on est en train
00:51:06 et qu'on va continuer à mener à Bruxelles. Et c'est le président
00:51:10 de la République, à mon avis, probablement le chef d'État dans
00:51:13 l'Union européenne, qui est le plus mobilisé sur ces questions-là.
00:51:15 Et évidemment, parfois, on n'est pas suivi. Et évidemment,
00:51:18 parfois, c'est dur. Mais on n'a jamais dévié de cette ligne depuis
00:51:21 2017 et on continuera à défendre cette ligne. Donc, produire et
00:51:25 protéger, vous laisser respirer et vivre de votre travail, être
00:51:28 derrière vous à fond. C'est les trois mots d'ordre que je suis venu
00:51:30 défendre devant vous aujourd'hui, parce que la France sans
00:51:33 agriculture, ce n'est plus la France, parce qu'être agriculteur,
00:51:36 c'est résister aux pressions, aux contraintes, au travail continu,
00:51:40 parce que le débat public, ces dernières années, a laissé trop
00:51:43 de voix s'élever pour remettre en question ce que vous êtes et ce
00:51:46 que vous faites. Les discours culpabilisateurs qui vous désignent
00:51:49 comme des ennemis, je le dis, ça suffit et je ne les tolérerai
00:51:52 plus. Maintenant, du concret, puisque je suis là pour ça et que
00:51:55 c'est ce que vous attendez. Parce que je sais qu'en agriculture,
00:51:59 c'est comme en amour. Il faut des preuves d'amour. Il faut des
00:52:02 mesures concrètes. Il n'y a pas de déclaration d'amour sans vraie
00:52:06 preuve d'amour. Ma méthode, vous savez, elle est claire. Je l'ai
00:52:09 dit dans mes précédentes fonctions et pendant le jour de mon
00:52:12 arrivée à Matignon, je l'ai dit. Ma vision, ma méthode, c'est de
00:52:15 dire, assumer, de dire quelle est la situation, y compris quand ça
00:52:20 fait mal, y compris quand ça conduit à s'autocritiquer et assumer
00:52:24 de prendre des décisions pour répondre à ce constat. Poser le
00:52:28 constat, dire la vérité et agir sans tarder. Ça a été ma méthode
00:52:31 en tant que ministre de l'Éducation nationale. Ça a été dans ma
00:52:33 méthode, dans mes fonctions précédentes. Ce sera ma méthode
00:52:36 en tant que Premier ministre. Et c'est ce que je suis venu faire
00:52:39 aujourd'hui. C'est un effort inédit que je vais vous annoncer
00:52:43 aujourd'hui. Je pense inédit par sa réactivité. J'ai commencé à
00:52:49 recevoir vos présentants il y a quatre jours. Je suis devant vous
00:52:52 aujourd'hui. Inédit par son ampleur, on va agir sur tous les
00:52:55 fronts, sur les normes, sur la simplification, sur l'Europe, sur
00:52:58 la fiscalité, sur la rémunération du travail, avec trois piliers très
00:53:02 clairs. D'abord, agir tout de suite pour défendre votre revenu.
00:53:06 Ensuite, simplifier et faciliter votre vie. Et enfin, préparer
00:53:11 l'avenir de notre agriculture. Dès le début du travail qu'on a
00:53:16 mené avec le gouvernement, j'ai fixé un objectif très clair.
00:53:18 Je veux des solutions concrètes, maintenant, tout de suite, pour des
00:53:22 résultats immédiats, maintenant, tout de suite, pour les
00:53:26 agriculteurs. J'ai échangé avec les représentants agricoles, j'ai
00:53:30 travaillé avec mon gouvernement et je suis venu aujourd'hui vous
00:53:31 livrer le fruit de ce travail. Et je le fais avec la méthode qui
00:53:35 est la mienne, je l'ai dit, dire la vérité. Et la première chose,
00:53:38 c'est que la vérité m'oblige à dire que depuis plusieurs années,
00:53:43 les agriculteurs ont le sentiment de faire face à un État qui
00:53:47 contrôle plus qu'il n'accompagne. Je dis, les agriculteurs doivent
00:53:53 remplir beaucoup de papiers, ça vous me l'avez dit, beaucoup de
00:53:56 formulaires, faire beaucoup de déclarations. Et je le dis aussi,
00:54:00 nos agriculteurs, ils veulent être dans leur champ, pas devant des
00:54:04 écrans, ils veulent faire leur travail, ce qui est le cœur de
00:54:07 leur vocation et de leur mission. C'est pour moi un enjeu essentiel
00:54:12 pour vous, c'est aussi un enjeu pour une valeur à laquelle on est
00:54:14 tous très attachés, c'est la liberté d'entreprendre. Parce qu'à
00:54:17 la fin, à force d'empiler les normes, à force de mettre des
00:54:20 bâtons dans les roues, on empêche de développer son activité.
00:54:23 Et on passe son temps à se battre contre des recours abusifs et à
00:54:26 plus pouvoir travailler, plus pouvoir avancer.
00:54:27 Je prends une décision très claire, celle de simplifier
00:54:32 drastiquement nos procédures et lorsque c'est nécessaire,
00:54:35 nos normes, quand elles ne font pas sens.
00:54:37 Ici, en Haute-Garonne, il y a eu un travail que je veux saluer.
00:54:40 Vous avez eu quelques réunions entre FDSEA, des agriculteurs et
00:54:44 le préfet, vous avez déjà, je crois, revu quatre arrêtés
00:54:48 préfectoraux en seulement quelques jours de réunion.
00:54:52 Comme quoi, se parler, ça fonctionne toujours.
00:54:54 Une réunion autour du préfet, on a déjà quatre arrêtés
00:54:57 préfectoraux qui sont revus.
00:54:59 Donc, je le dis, cette méthode, je veux la dupliquer partout en France.
00:55:04 On va lancer ces trois prochaines semaines, ici au Salon,
00:55:08 un mois de la simplification.
00:55:10 Et donc, partout en France, il va se passer ce qui s'est passé
00:55:13 dans ce département.
00:55:13 Les préfets vont réunir nos agriculteurs, leurs représentants
00:55:17 pour regarder arrêté préfectoral après arrêté préfectoral,
00:55:20 norme après norme, ce qu'on peut simplifier.
00:55:22 À l'échelle nationale, on va continuer à travailler avec
00:55:24 le gouvernement et les représentants de la profession
00:55:26 pour voir comment on simplifie au maximum sur l'administration
00:55:29 du quotidien, la fiscalité, la MSA, avec en ligne de mire
00:55:32 le projet de loi qui sera porté par Marc Fesneau
00:55:34 sur l'orientation agricole.
00:55:36 Et pour vous prouver que je suis motivé pour que ce travail
00:55:40 porte ses fruits, ça commence dès aujourd'hui.
00:55:42 Et dès aujourd'hui, je décide de dix mesures de simplification
00:55:46 immédiate que je prends immédiatement.
00:55:48 Je le prendrai par décret pour la plupart à partir de demain.
00:55:51 D'abord, et je sais que c'est un sujet majeur pour vous,
00:55:56 sur la question de l'eau.
00:55:57 On en a parlé à l'instant.
00:55:59 Il y a un enjeu local qu'il faut évidemment continuer à travailler
00:56:04 avec le préfet.
00:56:05 Il y a une ressource en eau qui se raréfie dans une région.
00:56:08 Ce n'est pas le Premier ministre depuis Paris ou même en se
00:56:10 déplaçant qui va vous dire comment est-ce que vous allez gérer.
00:56:12 Donc il y a ce travail qui doit se poursuivre.
00:56:14 Mais il faut lutter contre tous les bâtons dans les roues,
00:56:18 tout ce qui entrave votre capacité à porter des projets,
00:56:20 projets de retenue collinaire, de bassines et autres.
00:56:23 Première mesure.
00:56:25 Aujourd'hui, quand quelqu'un veut déposer un recours contre un
00:56:30 projet, par exemple une entreprise qui décide de s'étendre dans
00:56:34 l'industrie ou autre, il y a un délai de deux mois pour le faire.
00:56:39 Pour les agriculteurs, sans que ce soit vraiment très
00:56:41 explicable, c'est un délai de quatre mois.
00:56:43 Pourquoi est-ce qu'on laisse quatre mois pour déposer un recours
00:56:47 quand on veut étendre un bâtiment d'élevage, quand on veut mettre
00:56:50 en place une retenue collinaire, alors que le délai normal,
00:56:53 c'est deux mois ?
00:56:54 Donc j'abroge ce délai exceptionnel de quatre mois et ça passera
00:56:57 à deux mois pour l'ensemble des agriculteurs et des éleveurs.
00:57:01 Deuxième chose, il faut accélérer les procédures quand il y a
00:57:05 des recours pour vous bloquer.
00:57:07 Très concrètement, on va supprimer un échelon de juridiction
00:57:10 pour arrêter les allers-retours devant le juge.
00:57:12 On le fera pour l'eau, mais aussi pour le reste et pour
00:57:15 les bâtiments d'élevage.
00:57:17 Ça veut dire que ça ira beaucoup plus vite puisqu'on supprime
00:57:19 dans la procédure un échelon de juridiction.
00:57:21 Troisième chose, on va créer une présomption d'urgence pour que
00:57:25 le juge se prononce en moins de dix mois sur les recours.
00:57:30 Aujourd'hui, si vous empilez tous les recours, ça peut être
00:57:32 parfois deux ans de recours qui retardent l'arrivée d'un projet.
00:57:35 On mettra dans la loi une présomption d'urgence pour dire
00:57:39 c'est dix mois maximum.
00:57:40 Vous pouvez multiplier tous les recours que vous voulez.
00:57:42 Au bout de dix mois, il faut que le projet puisse se faire.
00:57:46 Quatrième mesure, on va simplifier drastiquement tout ce qui
00:57:50 relève des curages.
00:57:51 Aujourd'hui, il faut une autorisation.
00:57:53 Ça peut prendre jusqu'à neuf mois d'attente.
00:57:55 Dès la semaine prochaine, on sort un décret pour passer de
00:57:59 l'autorisation à la déclaration.
00:58:01 Et donc, ça passera de neuf mois à deux mois pour porter les projets.
00:58:05 Il faut aussi un changement majeur dans la manière dont
00:58:10 l'administration travaille avec vous.
00:58:12 Moi, je ne vais pas faire du bashing sur nos administrations.
00:58:17 C'est quand même des femmes, des hommes aussi qui se lèvent tous
00:58:19 les matins pour servir leur pays dans des conditions qui ne sont
00:58:21 pas toujours faciles.
00:58:22 Mais je sais qu'il peut y avoir des tensions et qu'il faut passer
00:58:26 d'une administration qui est perçue parfois comme tatillonne,
00:58:28 trop tatillonne, à une administration qui vous aide et qui vous accompagne.
00:58:32 Il faut refaire du préfet celui qui est capable de coordonner ce
00:58:36 travail-là en confiance avec vous.
00:58:37 Qu'il soit votre interlocuteur privilégié pour que vous puissiez
00:58:40 lui dire quand ça va, quand ça ne va pas.
00:58:42 Je sais qu'on parle beaucoup des contrôles de l'OFB.
00:58:46 D'abord, il y a eu l'an dernier, je crois, autour de 3000.
00:58:49 C'est ça, Christophe, contrôle de l'OFB.
00:58:51 Il y a près de 400 000 agriculteurs.
00:58:52 Tout le monde n'en fait pas l'objet tous les ans.
00:58:54 Mais je sais qu'il y a un certain nombre de tensions autour de ça.
00:58:57 Je le dis, les agents de l'OFB, c'est aussi des femmes,
00:59:00 des hommes qui s'engagent pour leur pays,
00:59:02 parfois souvent dans des conditions difficiles.
00:59:04 Mais il faut qu'on arrive à faire baisser la pression dans ces contrôles.
00:59:07 Donc désormais, l'OFB sera sous la tutelle du préfet,
00:59:11 ce qui renforcera votre capacité à dire au préfet quand ça va,
00:59:15 quand ça ne va pas, première chose.
00:59:16 Deuxième chose, je veux qu'il y ait des réunions d'ici au Salon de l'Agriculture,
00:59:20 entre le gouvernement, l'OFB et les représentants des syndicats d'agriculteurs,
00:59:24 pour regarder les mesures qu'on peut prendre,
00:59:26 qui sont des mesures de bon sens pour faire baisser la pression.
00:59:29 Est-ce qu'il faut vraiment venir armer quand on vient contrôler une haie ?
00:59:36 Ça met tout de suite un peu de pression.
00:59:39 Voilà, moi, je veux qu'on mette tout ça sur la table
00:59:40 et qu'avant le Salon de l'Agriculture, on prenne des décisions sur le sujet.
00:59:45 Je prends par ailleurs un autre engagement,
00:59:47 c'est le contrôle unique pour les exploitants.
00:59:50 Ça veut dire qu'il ne pourra pas y avoir plus d'impassage
00:59:53 pour un contrôle administratif sur l'exploitation.
00:59:57 Et ça, c'est le préfet qui coordonnera un plan de contrôle pour l'organiser.
01:00:00 Ce n'est pas facile à mettre en place,
01:00:02 mais on va mettre la responsabilité sur les préfets
01:00:03 pour qu'ils puissent mettre en place un plan de contrôle.
01:00:06 Pour ce qui est contrôle administratif,
01:00:07 c'est une fois dans l'année, ce n'est pas à répétition.
01:00:12 Ensuite, on va prendre d'autres mesures,
01:00:17 que je dis ici, de simplification.
01:00:19 Sur les haies, j'ai découvert ça, il y a 14 réglementations différentes.
01:00:24 14 réglementations sur les haies.
01:00:26 Comment, quand on est agriculteur,
01:00:28 on peut s'y retrouver quand il y a 14 réglementations différentes ?
01:00:31 Et après, on vient vous chercher sur une des 14 réglementations,
01:00:33 on vous sanctionne, on vous contrôle.
01:00:35 Mais enfin, sur 14 réglementations,
01:00:37 vous ne pouvez pas les connaître toutes par cœur.
01:00:39 Donc, on passe de 14 réglementations à une réglementation.
01:00:42 Ensuite, on va sortir d'un certain nombre d'incohérences.
01:00:45 Par exemple, sur l'obligation légale de débroussaillement.
01:00:48 On vous dit d'un côté qu'il faut débroussailler
01:00:51 pour éviter les incendies,
01:00:52 et de l'autre, on vous interdit de débroussailler
01:00:56 pour d'autres raisons.
01:00:57 C'est perdant-perdant, en fait.
01:00:59 Si vous débroussaillez, c'est un problème.
01:01:01 Si vous ne débroussaillez pas,
01:01:03 c'est un problème dans une autre réglementation.
01:01:04 Donc, on va sortir de cette incohérence
01:01:07 et on va prendre les mesures qui s'imposent.
01:01:09 J'ajoute une mesure importante,
01:01:12 qui fait beaucoup parler en ce moment,
01:01:14 sur les zones humides et les tourbières.
01:01:16 Sur ce sujet-là, je le dis clairement pour tout le pays,
01:01:20 on fait une pause sur le sujet pour discuter du zonage
01:01:24 et surtout des principes de non-surtransposition.
01:01:26 Ça, c'est une décision que je prends aussi aujourd'hui
01:01:29 et qui est communiquée aujourd'hui à l'ensemble des préfets.
01:01:33 Voilà pour les premières mesures de simplification
01:01:36 qui sont prises immédiatement,
01:01:37 pour la plupart, elles relèvent du décret
01:01:38 à partir de demain et la semaine prochaine.
01:01:40 Et ensuite, il y a tout ce travail qui sera mené
01:01:42 au niveau local et national
01:01:43 pour identifier toutes les autres mesures
01:01:45 de simplification possibles.
01:01:46 Et ça rentrera dans le projet de loi
01:01:48 qui sera présenté par le gouvernement
01:01:49 et qui sera évidemment, je l'espère, adopté.
01:01:53 Deuxième chose, quand je dis la vérité
01:01:56 et je regarde la situation,
01:01:58 la vérité m'oblige à dire que la loi EGalim
01:02:00 est un énorme progrès, je le disais il y a un instant,
01:02:02 mais que ces progrès ne sont pas toujours
01:02:05 suffisamment visibles dans la vie des agriculteurs.
01:02:07 Je suis assez lucide, dans les négociations commerciales,
01:02:11 l'agriculteur n'est pas toujours suffisamment protégé.
01:02:13 Et là, l'objectif, il est très clair, je le dis,
01:02:16 faire respecter partout EGalim, sans exception.
01:02:19 Et là, il y a trois actions concrètes.
01:02:21 D'abord, on renforce les contrôles.
01:02:23 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
01:02:27 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
01:02:29 Ça, c'est la première chose.
01:02:30 Deuxième chose, on met une pression maximale
01:02:32 dans les négociations.
01:02:33 Vous l'avez vu ce matin, Marc Fesneau et Bruno Le Maire
01:02:36 étaient au comité de suivi des négociations commerciales,
01:02:38 justement pour mettre cette pression.
01:02:39 Et on va continuer à le faire dans les jours qui viennent.
01:02:41 Troisième chose, je peux d'ores et déjà vous dire
01:02:44 qu'on va prononcer trois sanctions très lourdes
01:02:48 contre des entreprises qui ne respectent pas EGalim.
01:02:51 Trois situations qu'on a identifiées
01:02:53 avec des entreprises importantes
01:02:55 qui seront sanctionnées lourdement.
01:02:57 Je le rappelle que ça peut aller jusqu'à une part
01:02:58 du chiffre d'affaires en sanctions financières.
01:03:00 On va les prononcer, il faut montrer l'exemple.
01:03:02 Et notre main ne tremblera pas
01:03:04 et on prononcera toutes les sanctions qui sont nécessaires
01:03:07 sur ce sujet.
01:03:08 Ma détermination est totale.
01:03:09 Si je regarde toujours les choses lucidement
01:03:12 et que j'essaye de dire quelle est la vérité
01:03:15 et la situation aujourd'hui, la vérité m'oblige à dire,
01:03:18 et vos déclarations l'ont montré aussi,
01:03:21 que sur les aides d'urgence,
01:03:22 on a été au rendez-vous avec ce qui a été annoncé
01:03:25 au niveau national,
01:03:26 mais que tout ça est encore beaucoup trop lent
01:03:28 et pas assez concret pour vous au niveau local.
01:03:30 Et ça, je le dis, c'est terrible,
01:03:32 parce que ça rond la confiance qu'il y a entre vous
01:03:34 et l'État et les politiques,
01:03:36 et parce que ça vous met dans des situations financières
01:03:37 très difficiles.
01:03:39 Moi, je ne comprends pas qu'il faille
01:03:41 quatre mois, cinq mois, voire un an pour verser une aide d'urgence.
01:03:44 Dans aide d'urgence, il y a urgence.
01:03:47 Et donc, ça veut dire que ces aides, elles doivent être décaissées,
01:03:50 versées le plus rapidement possible.
01:03:52 Ce que je vous annonce, c'est qu'on va accélérer à fond
01:03:54 sur les aides d'urgence qui vous sont dues.
01:03:56 D'abord, sur la MHE qui frappe les élevages,
01:03:59 le guichet pour la prise en charge des frais vétérinaires,
01:04:02 sera ouvert d'ici au 5 février.
01:04:04 Pourquoi est-ce que d'ici au 5 février ?
01:04:06 Parce qu'on va revoir la manière de verser cette aide.
01:04:09 Au début, c'était quelque chose d'assez complexe.
01:04:11 On le simplifie drastiquement pour que les versements,
01:04:13 j'entendais, il ne faut pas que ça soit versé à N+1.
01:04:16 Mais là, en fait, ça sera versé à partir de février.
01:04:18 Ça va aller très, très vite.
01:04:20 On va ensuite rehausser.
01:04:23 Pour ça, on met un budget de 50 millions d'euros.
01:04:25 C'est une première mise et on va rehausser ce qui était prévu
01:04:27 en termes d'indemnisation pour les frais vétérinaires.
01:04:29 C'était prévu à 80%.
01:04:32 Plusieurs ont dit, ce serait bien qu'on passe à 90%.
01:04:34 On passe à 90% pour les frais vétérinaires.
01:04:37 Évidemment, on poursuit l'effort maximal pour trouver un vaccin
01:04:41 dans les plus brefs délais.
01:04:42 Tout ça s'ajoute à ce qui a été fait,
01:04:44 réouverture des marchés à l'export, etc.
01:04:47 Ensuite, toujours sur la question de l'urgence,
01:04:52 on va doubler le fonds d'urgence pour la Bretagne.
01:04:55 Ce n'était pas le cas ici, mais vous le savez,
01:04:57 on a des agriculteurs qui se sont retrouvés et des éleveurs
01:04:59 en très grande difficulté avec la tempête en Bretagne.
01:05:02 On double le fonds d'urgence pour les accompagner.
01:05:03 Et je sais aussi que là-bas, il y a des questions de délais
01:05:06 qui sont réelles et évidemment, ce qu'on met en place ici
01:05:08 pour accélérer, ça vaudra aussi pour la Bretagne.
01:05:10 On sera capable de décaisser très vite.
01:05:11 On met fin aussi à des aberrations.
01:05:13 Moi, quand on me dit qu'un agriculteur qui a perdu sa serre
01:05:17 à cause de la tempête, on lui a dit "dépêchez-vous de refaire
01:05:19 votre serre parce que sinon vous ne pourrez pas semer,
01:05:21 vous allez perdre tout un cycle".
01:05:22 Il se dépêche de faire ses travaux.
01:05:24 Et quelques semaines plus tard, on vient le voir,
01:05:25 on lui dit "désolé, vous avez démarré vos travaux trop tôt
01:05:28 pour être aidé".
01:05:30 Ça, ce n'est juste pas possible.
01:05:31 On va simplifier aussi drastiquement tout ça.
01:05:33 Sur la viticulture, je sais à quel point c'est important
01:05:36 ici, dans cette région.
01:05:38 J'ai demandé à Marc Fesneau de revenir dans les tout prochains jours,
01:05:41 la semaine prochaine, ici, pour qu'il y ait un plan spécifique
01:05:44 face à la crise que connaît le secteur.
01:05:47 L'enjeu, c'est de régler l'urgence et de préparer l'avenir.
01:05:50 Très concrètement, il y aura des mesures de trésorerie
01:05:53 et des mesures face à la surproduction.
01:05:55 Et je le dis, je ne laisserai pas des viticulteurs
01:05:59 être étranglés par des taux d'intérêt qu'ils ont à payer
01:06:02 cette année, alors même qu'ils sont dans une situation très difficile.
01:06:05 Vous comprenez bien l'idée.
01:06:07 Il y aura une enveloppe conséquente.
01:06:08 Le ministre de l'Agriculture l'annoncera ici,
01:06:10 la semaine prochaine.
01:06:12 On va accélérer à fond sur le versement des aides PAC.
01:06:16 J'y reviendrai dans un instant.
01:06:18 On va aussi remettre de l'argent sur l'aide d'urgence,
01:06:22 sur une aide d'urgence pour le bio.
01:06:23 La filière bio, ça a été dit, très en difficulté.
01:06:28 On va remettre 50 millions d'euros pour la filière bio,
01:06:30 pour accompagner l'ensemble de nos agriculteurs qui sont en difficulté.
01:06:34 Et encore une fois, c'est toujours adapté face aux difficultés,
01:06:38 à leurs évolutions.
01:06:39 Ensuite, la vérité aussi me conduit à dire que même si l'Europe
01:06:46 est notre meilleure protection, on doit rester ferme pour ne rien
01:06:49 céder sur la préservation de notre agriculture à la française.
01:06:52 Et je le redis ici, et je sais que vous en êtes convaincus,
01:06:55 l'Europe, c'est la PAC, c'est 9 milliards d'euros par an
01:06:59 qu'on dédie à nos agriculteurs pour vivre de leur travail.
01:07:02 Donc sortir de l'Europe, c'est nous priver de la PAC,
01:07:04 c'est nous priver et c'est vous priver de 9 milliards d'euros par an.
01:07:08 Et comble du ridicule, ceux qui vous le proposent,
01:07:11 ils votent les règles de la PAC quand ils sont à Bruxelles,
01:07:14 mais ils ne votent pas le budget de la PAC.
01:07:15 Et ils viennent vous expliquer qu'ils ont toutes les solutions,
01:07:17 un miracle pour régler vos problèmes.
01:07:19 Il faut simplifier la PAC, ça c'est une évidence.
01:07:22 Et le président de la République s'engagera à nouveau sur ce sujet
01:07:25 la semaine prochaine.
01:07:26 La semaine prochaine, il y a un Conseil européen,
01:07:28 je crois que c'est le 1er février.
01:07:30 Le président de la République va s'engager et demander
01:07:33 une nouvelle dérogation sur la question des jachères.
01:07:36 Je sais que c'est très attendu.
01:07:37 On va aussi continuer à avancer sur la question des prairies
01:07:41 et porter ce sujet-là toujours au niveau de la Commission européenne.
01:07:44 J'ai bon espoir qu'on y parvienne.
01:07:46 Par ailleurs, Marc Feynaut va continuer à se rendre à Bruxelles
01:07:50 pour continuer à demander des simplifications supplémentaires
01:07:53 au niveau européen.
01:07:55 On va continuer à travailler avec le Parlement européen
01:07:57 sur la question de l'IED.
01:07:58 Il est hors de question de mettre en difficulté nos éleveurs,
01:08:03 notamment porcins et de volailles, face à ce chantier.
01:08:07 Donc on va avancer sur ce sujet.
01:08:10 Je le dis très fermement puisqu'on parle de l'international.
01:08:15 La France s'oppose de manière claire,
01:08:19 comme elle l'a fait depuis le 1er jour par la voix du président
01:08:21 de la République, à la signature du traité Mercosur.
01:08:24 Je le redis ici de manière très claire, très nette.
01:08:28 Le président de la République s'y est toujours opposé
01:08:30 et nous continuons et continuerons à nous y opposer.
01:08:33 Enfin, autre sujet.
01:08:37 La vérité m'oblige à dire que sur la réforme du GNR,
01:08:42 ça ne passe pas.
01:08:44 Alors moi, je vais vous dire quelque chose de très clair.
01:08:48 Cette réforme du GNR, elle a été discutée, travaillée.
01:08:55 Elle a fait l'objet même d'un accord avec une organisation
01:08:58 syndicale de la profession.
01:09:00 S'il y a eu un accord, c'est parce que le sens de cette réforme,
01:09:05 c'est de dire que l'État ne gagne pas un euro avec cette réforme.
01:09:09 Je vais venir.
01:09:13 Mais le sens de cette réforme, c'est quoi ?
01:09:16 C'est de dire que d'un côté, il y a une hausse de la fiscalité
01:09:18 progressivement dans les années qui viennent,
01:09:21 mais que tout ce qui est perçu par cette hausse de fiscalité
01:09:24 est reversé aux agriculteurs.
01:09:26 Cette année, ça fait 70 millions perçus,
01:09:29 70 millions versés aux agri.
01:09:30 L'année prochaine, 140 millions perçus,
01:09:32 140 millions versés aux agri et ainsi de suite sur 10 ans.
01:09:36 Par ailleurs, sur le GNR, on est toujours dans un système
01:09:42 où vous bénéficiez d'une exonération fiscale,
01:09:45 mais vous n'en bénéficiez pas tout de suite.
01:09:46 Vous payez votre GNR.
01:09:48 Ensuite, vous devez remplir plein de papiers et de formulaires.
01:09:51 Et l'année suivante, vous recevez de l'aide.
01:09:55 Objectivement, c'est d'une complexité sans nom.
01:09:57 Donc moi, je prends déjà une mesure de bon sens.
01:10:00 On arrête avec ce système qui est kafkaïen, comme on dit.
01:10:06 Et donc, on va passer à la déduction de votre exonération
01:10:10 au pied de facture.
01:10:11 Ça veut dire concrètement que d'ici à l'été,
01:10:13 parce qu'il faut un peu de temps pour le mettre en place
01:10:14 avec les distributeurs, mais on l'a acté avec eux.
01:10:16 D'ici à l'été, quand vous serez livré de votre carburant,
01:10:19 en fait, la déduction sera faite immédiatement
01:10:23 et l'État compensera le distributeur pour la déduction.
01:10:27 C'est à la fois une mesure de simplification
01:10:29 et c'est une mesure de trésorerie.
01:10:31 Parce qu'au lieu d'avoir l'exonération plus tard,
01:10:35 vous la recevrez tout de suite en achetant votre carburant.
01:10:40 Autre mesure de bon sens,
01:10:42 qui est aussi une mesure de simplification,
01:10:44 on va arrêter avec cette trajectoire de hausse sur le GNR.
01:10:49 Je le dis de manière très claire,
01:10:52 une réforme, une hausse de fiscalité
01:10:56 où l'État ne gagne rien et où en plus, les petits perdent,
01:11:00 enfin, pardon, mais ça s'appelle peut-être,
01:11:02 probablement, le bon sens paysan,
01:11:04 mais enfin, il faut savoir dire que ça n'a pas grand sens.
01:11:10 J'ai beaucoup entendu échanger avec des agriculteurs,
01:11:12 des éleveurs qui m'ont dit,
01:11:14 "Oui, j'entends très bien, on ne remet pas en cause le fait
01:11:16 que l'État reverse ce qu'il perçoit,
01:11:19 mais enfin, moi, ce qui est reversé,
01:11:21 je n'en verrai pas la couleur
01:11:22 parce que les dispositifs qui ont été choisis,
01:11:24 ils ne me concernent pas."
01:11:25 Mais ça, ce n'est juste pas possible et ce n'est pas acceptable.
01:11:28 Donc très concrètement, on arrête ce qui était prévu.
01:11:32 Évidemment, il y a des mesures qui avaient été prévues
01:11:35 pour cette année en compensation sur le micro,
01:11:38 sur les plus-values, celles-là, on va les maintenir,
01:11:39 évidemment, comme c'était prévu.
01:11:42 Mais c'est une décision que je prends
01:11:44 et je pense que c'est être responsable que de la prendre.
01:11:47 Elle n'a aucun impact sur les finances publiques
01:11:51 puisque de toute façon, ce qui a été prévu,
01:11:52 c'est de reverser ce qui était perçu.
01:11:54 Et donc, j'assume totalement cette décision de bon sens.
01:11:59 Et donc, à la fois, on revient sur cette trajectoire
01:12:03 qui était prévue.
01:12:04 On vous fait la remise à la pompe immédiatement de l'exonération.
01:12:09 Je prends une autre mesure importante en ce moment
01:12:11 parce qu'il faut remettre, je le sais, de la trésorerie
01:12:13 dans les exploitations.
01:12:15 C'est qu'on va verser dès le mois prochain 50% de la somme
01:12:20 que vous attendiez, 50% de l'avance qu'on vous fait
01:12:22 sur la trésorerie.
01:12:23 C'est 215 millions d'euros en tout qu'on remet en trésorerie
01:12:27 dans les exploitations.
01:12:28 Ce n'est pas 215 millions d'euros de "perdus"
01:12:32 pour les finances publiques puisqu'on avance.
01:12:33 C'est l'avance qu'on vous fait habituellement plus tard,
01:12:35 on l'avance au mois prochain.
01:12:39 Donc voilà ce qu'on va faire sur le GNR.
01:12:42 Et voilà ce qu'on va faire surtout sur l'ensemble
01:12:45 des différents sujets que j'ai évoqués.
01:12:47 Je le redis ici.
01:12:49 L'enjeu, ce n'est pas de dire qu'on revient en arrière.
01:12:54 L'enjeu, ce n'est pas de dire qu'on revient
01:12:56 à une situation précédente.
01:12:57 L'enjeu, ce n'est pas de dire qu'on a vécu une crise
01:13:02 et on refait comme avant.
01:13:03 L'enjeu, c'est de dire qu'il faut ouvrir un nouveau chapitre.
01:13:06 Qu'il faut changer de mentalité et changer d'état d'esprit.
01:13:09 Qu'il faut arrêter de dire tout et son contraire
01:13:16 à nos agriculteurs, de leur demander tout et son contraire.
01:13:19 Qu'il faut arrêter de leur promettre des choses
01:13:21 en leur disant "mais regardez, on a mis une très belle enveloppe
01:13:23 pour vous aider quand vous êtes face aux crises"
01:13:24 et qu'il faille six mois pour l'apercevoir.
01:13:27 Qu'il faut arrêter de dire "on veut vous simplifier la vie,
01:13:28 on vous respecte, mais rajoutez une norme dès que c'est possible
01:13:31 et dès que quelqu'un a une idée".
01:13:32 Au contraire, on va en supprimer et en supprimer massivement.
01:13:36 Je vous ai présenté ma vision, ma méthode pour l'agriculture
01:13:39 et les décisions que j'ai prises, qui sont des décisions importantes.
01:13:42 Ce que je veux que vous compreniez, c'est qu'il y a un cap,
01:13:44 qu'il est clair, qu'il y a une méthode aussi.
01:13:47 Vous l'avez compris, on a décidé de venir ici avec du concret,
01:13:51 du solide, des réponses pour tout de suite,
01:13:53 des réponses pour demain, des réponses pour après-demain aussi.
01:13:56 Tout ce qu'on peut faire dès maintenant, on le fait.
01:13:59 J'entendais Jérôme Bail ce matin qui disait
01:14:03 "on ne va pas sauver l'agriculture en deux ou trois jours".
01:14:06 Évidemment. Mais enfin, on peut déjà faire le choix, tous,
01:14:11 de changer d'état d'esprit, en premier lieu l'état évidemment,
01:14:14 et d'être dans une logique de confiance et d'accompagnement
01:14:18 qui, je le sais, a pu faire trop d'efforts.
01:14:20 Donc je pense qu'aujourd'hui, c'est la fin de certains ennuis pour vous.
01:14:24 C'est aussi le début d'un sursaut.
01:14:26 On ne vous lâchera pas. Je ne vous lâcherai pas.
01:14:30 On va avoir des succès, on va avoir... Vous non plus, je sais.
01:14:34 On va avoir des succès, on va avoir des échecs,
01:14:39 mais on va se battre.
01:14:41 On va se battre ici, en France, pour prendre toujours les meilleures
01:14:45 mesures pour vous accompagner.
01:14:46 On va se battre au niveau européen pour aussi faire bouger les lignes
01:14:50 quand il y a des projets qui ne vont pas dans le bon sens et qui vous mettent en danger.
01:14:52 On va se battre à l'international pour refuser des traités de libre-échange
01:14:58 qui sont en réalité la loi de la jungle dont sont victimes nos agriculteurs.
01:15:02 On va continuer à se battre.
01:15:04 On va se battre avec vous, on va se battre pour vous.
01:15:06 Et je suis sûr, sûr et certain, et vous en êtes sûr aussi,
01:15:10 sinon vous ne seriez pas là aujourd'hui.
01:15:11 On va y arriver tous ensemble.
01:15:13 Merci à toutes et à tous.
01:15:32 Alors, de retour sur notre plateau.
01:15:35 Vous avez entendu à l'instant, Gabriel Attal, les annonces de Gabriel Attal
01:15:40 depuis Montastrug, devant une quarantaine d'agriculteurs après avoir visité
01:15:45 une exploitation.
01:15:45 Nous allons très rapidement, dans un instant, aller essayer de voir comment
01:15:50 ces annonces ont été perçues.
01:15:52 Plusieurs avis autour de ce plateau.
01:15:55 Pas un avis ferme, en tout cas.
01:15:57 On va vous entendre les uns et les autres dans un instant.
01:16:01 Peut-être pour commencer, Paul Mougenot, agriculteur d'Anlaine,
01:16:03 porte parole de la coordination rurale.
01:16:06 Qu'est ce que vous retenez dans un premier temps ?
01:16:08 Il y a eu plusieurs annonces, quelques mesures effectivement assez concrètes.
01:16:12 Normand, est ce que c'est suffisant ?
01:16:14 Qu'est ce que vous retenez du discours de Gabriel Attal ?
01:16:16 Le Premier ministre a dit qu'il mettait l'agriculture au-dessus de tout.
01:16:21 Je ne peux que saluer cette prise de parole.
01:16:23 Mais je vous avoue que ce sont un peu des mesurettes quand même.
01:16:28 Il faut dire les choses, on ne soigne pas un cancer en phase terminale
01:16:32 avec de l'homéopathie.
01:16:34 Et je vous avoue que sur la question du GNR,
01:16:39 il ne voit pas le caractère de l'évidence dans son propos.
01:16:43 Vous n'avez pas compris. Et d'ailleurs, c'était l'interrogation.
01:16:45 D'ailleurs, autour de ce plateau, nous échangeons,
01:16:48 alors que le Gabriel Attal terminait son échange.
01:16:51 Nous échangeons, Marc, à propos de ce GNR.
01:16:54 Qu'est ce que vous avez compris sur le gazole nord-outier ?
01:16:56 Fin de la hausse de la taxe.
01:16:58 C'est ça que le...
01:16:59 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le problème, c'est que le Premier ministre
01:17:01 s'est exprimé sur ce point-là en ne partant pas de la situation existante.
01:17:05 La situation existante, c'était quoi ?
01:17:07 C'est que les agriculteurs payent une taxe,
01:17:09 qui ensuite, avec plein de papiers, qui ensuite leur est remboursée.
01:17:13 Et le gouvernement proposait de moins rembourser.
01:17:15 Pardonnez-moi de vous couper.
01:17:17 Réaction directe depuis Agen.
01:17:18 Priorité au terrain, mon cher Marc.
01:17:20 On écoute les réactions.
01:17:22 A Béné, hein, parce que ça, de toute façon,
01:17:24 vous allez pas revenir dans vos fermes avec tout ça, hein.
01:17:27 Hors de question.
01:17:28 Hors de question.
01:17:29 Donc on va tout vider, hein, bien sûr.
01:17:32 Alors, écoutez.
01:17:34 La nuit tombe.
01:17:35 La nuit tombe.
01:17:36 Écoutez bien, hein.
01:17:37 Écoutez bien.
01:17:38 Ceux qui savent pas se bouger le cul
01:17:41 quand y a un tracteur qui arrive à côté,
01:17:43 vous les dégagez d'ici.
01:17:44 Ok ?
01:17:45 Ok ?
01:17:46 Je veux pas, je veux pas un accident entre un tracteur et un bonhomme
01:17:51 ou un gosse ou n'importe qui.
01:17:53 Ok ?
01:17:53 On n'est pas là pour ça, hein.
01:17:55 On n'est pas des bandits, comme on le dit depuis le début,
01:17:57 on n'est pas des bandits.
01:17:58 Je veux pas un accident.
01:18:00 Je veux que, par contre, tous les tracteurs,
01:18:02 ils soient vidés.
01:18:03 Ok ?
01:18:04 On va chez le préfet.
01:18:06 Je veux avoir des éléments concrets sur certains points.
01:18:08 On veut les avoir.
01:18:10 Vous, Béné, on revient, on débriefe, hein.
01:18:12 Ok ? C'est bon ?
01:18:14 (Acclamations)
01:18:18 On va écouter Gabriel Attal qui échange avec Julien Bail.
01:18:22 Nous le voyons à l'instant.
01:18:24 Julien Bail, qui finalement vient de terminer son échange avec Gabriel Attal.
01:18:27 Nous entendions à l'instant à Agin, finalement.
01:18:30 Il y a...
01:18:31 Tout n'est pas très clair, Louis Dragnel.
01:18:33 Tout n'est pas très clair, c'est une certitude,
01:18:34 après cette prise de parole,
01:18:36 qui était très intéressante, effectivement, au niveau.
01:18:38 Le constat posé était juste.
01:18:40 Les réponses, peut-être un peu moins, en tout cas.
01:18:44 En fait, ce qu'il faut voir, c'est qu'il y avait
01:18:46 la colère reposée sur deux piliers.
01:18:48 Le premier, c'était une liste de griefs,
01:18:52 de demandes du monde agricole.
01:18:54 Et puis le second, c'était le ras-le-bol général,
01:18:57 le manque de considération
01:18:59 et la demande de clarté de la part du gouvernement.
01:19:02 Donc, sur le diagnostic, la demande de clarté,
01:19:05 je crois que là, pour le coup, Gabriel Attal a été,
01:19:07 je peux le citer, a été extrêmement clair.
01:19:09 Il a dit que la France est un pays qui aime ses agriculteurs,
01:19:12 des agriculteurs qui ne sont pas des bandits,
01:19:14 qui ne sont pas des pollueurs.
01:19:16 Il a rappelé l'importance de l'indépendance
01:19:18 et de la souveraineté de la France.
01:19:20 Ensuite, pour les mesures...
01:19:21 - Voilà, on va y revenir.
01:19:23 - Il y a un besoin de dialogue avec le préfet.
01:19:25 Donc, la partie n'est pas terminée.
01:19:27 - La partie n'est pas terminée.
01:19:28 Justement, on va aller voir les réactions,
01:19:30 notamment dans les Yvelines, au péage de Saint-Arnoux.
01:19:33 Vous le savez, les agriculteurs y sont mobilisés
01:19:37 avec une éventualité, celle que, eh bien,
01:19:40 les agriculteurs, Michael, se dirigent vers Paris.
01:19:44 Alors, qu'en est-il à cette heure ?
01:19:45 Gabriel Attal vient tout juste de s'exprimer.
01:19:48 Comment cette prise de parole a-t-elle été perçue ?
01:19:51 Est-ce que les agriculteurs ont été convaincus, en somme ?
01:19:54 - A priori, non.
01:19:58 Les agriculteurs n'ont pas été convaincus
01:20:00 puisque, suite à ces annonces de Gabriel Attal,
01:20:03 il y a eu des huées de la part de tous les agriculteurs
01:20:06 présents ici, au péage de Saint-Arnoux, dans les Yvelines.
01:20:09 Je suis avec Benoît Masur, qui est donc agriculteur.
01:20:12 Benoît, on a entendu le Premier ministre
01:20:14 parler de preuves d'amour pour les agriculteurs.
01:20:17 Est-ce que vous êtes satisfait de ces preuves d'amour ?
01:20:20 - Écoutez, oui, ça fait toujours plaisir à entendre.
01:20:23 On a entendu beaucoup de bonnes intentions,
01:20:25 mais c'est vrai qu'on a un peu de mal
01:20:30 parce qu'on nous a souvent fait des promesses
01:20:31 qui n'ont pas été tenues.
01:20:33 Je pense au "pas d'interdiction sans solution"
01:20:36 qui avait été promis par Emmanuel Macron.
01:20:38 On sait ce qui en est advenu.
01:20:40 Donc, effectivement, on va dire
01:20:43 qu'il y a déjà eu une première simplification sur le GNR,
01:20:48 mais maintenant, on est loin du compte.
01:20:49 Nous, ce qu'on demande, c'est vraiment de pouvoir concourir
01:20:53 avec les mêmes normes que nos voisins européens,
01:20:56 arrêter toute surtransposition, toute nouvelle surtransposition,
01:21:02 et commencer à regarder surtransposition par surtransposition,
01:21:08 qu'est-ce qu'on peut réduire pour revenir au cadre européen.
01:21:11 C'est ça qu'on veut.
01:21:12 – Ces annonces ont été longues.
01:21:14 Ce discours de Gabriel Attal a duré plusieurs minutes.
01:21:16 S'il y a une ou deux mesures que vous pourriez retenir
01:21:20 de ce discours du Premier ministre,
01:21:22 quelles seraient ces annonces ?
01:21:26 – La plus emblématique, c'est celle qui concerne le GNR.
01:21:29 Je crois qu'effectivement, ça va dans le bon sens
01:21:33 pour la simplification, moins de tracasseries.
01:21:36 On a compris qu'on n'allait plus avoir de démarche à faire
01:21:39 pour obtenir cette ristourne sur le gazole non routier.
01:21:45 Voilà, c'est la principale annonce que je retiens aujourd'hui.
01:21:48 – Ici, au péage de Saint-Arnoux, il y a un peu plus de 250 tracteurs,
01:21:52 des centaines d'agriculteurs.
01:21:54 Est-ce que vous allez vous arrêter ici, à cette frontière,
01:21:57 ou en tout cas à quelques kilomètres de Paris,
01:21:59 à ce péage de Saint-Arnoux, ou est-ce que finalement,
01:22:02 vous allez continuer votre route en direction de la capitale ?
01:22:05 – Alors moi, évidemment, je ne suis qu'un simple agriculteur,
01:22:08 je ne peux pas vous répondre, on verra ce que nous diront
01:22:10 nos responsables syndicaux nationaux.
01:22:13 Mais ce que je peux vous dire, c'est que tout le monde est prêt
01:22:15 pour aller sur Paris.
01:22:18 Après, il faut que cela se fasse de manière coordonnée,
01:22:21 mais tout le monde est prêt ici.
01:22:22 – Voilà, je vous le disais tout à l'heure, effectivement,
01:22:24 un discours de Gabriel Attal qui s'est terminé sous les huées.
01:22:28 Et ce qui n'a pas été apprécié également,
01:22:30 ce sont les rires du Premier ministre lors de ce discours.
01:22:32 Il a ri à deux reprises, et les agriculteurs qui étaient
01:22:35 autour de moi, visiblement, n'ont pas du tout apprécié
01:22:38 cette attitude du Premier ministre Gabriel Attal.
01:22:41 – Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos.
01:22:44 Donc en direct, depuis le péage de Saint-Arnoux,
01:22:48 où on vient de l'entendre, les agriculteurs, eh bien,
01:22:51 n'excluent pas de se diriger vers Paris,
01:22:54 il va y avoir des concertations,
01:22:55 les preuves d'amour font plaisir à entendre, certes,
01:22:57 mais visiblement, les mesures n'étaient pas à la hauteur.
01:23:00 Paul Mougenot, porte-parole de la coordination rurale,
01:23:03 selon vous, vous vous appelez très clairement à monter vers Paris ?
01:23:07 – Non mais, Véronique Lefloque, qui est la présidente de notre syndicat,
01:23:12 elle a toujours dit, on a une détermination qui est claire,
01:23:15 avec une ligne claire depuis une vingtaine d'années.
01:23:17 On a toujours dit la même chose,
01:23:19 la question du GNR est pour nous essentielle.
01:23:22 Mais le Premier ministre a quand même évoqué un certain nombre de sujets,
01:23:25 mais il en a oublié un certain nombre d'autres.
01:23:26 Il y a la question du tabou ukrainien, personne n'a parlé de l'Ukraine.
01:23:32 Je veux dire, aujourd'hui, si l'Ukraine rentre sur le marché de la céréale,
01:23:36 ou même dans l'Union européenne,
01:23:37 ça veut dire que l'Ukraine serait le premier bénéficiaire en termes de PAC, 13,7 milliards.
01:23:42 – Et c'est vrai, Paul Mougenot, que ça n'a pas été abordé,
01:23:45 on ne l'a pas entendu dans la bouche du Premier ministre Gabriel Attal.
01:23:49 Direction Carbone, à présent, vous savez,
01:23:51 c'est le foyer de la contestation agricole,
01:23:53 c'est de là-bas que tout est parti.
01:23:55 Stéphanie Rouquier, vous êtes sur place,
01:23:57 on avait vos images pendant l'intervention de Gabriel Attal,
01:24:00 on voyait ces agriculteurs écouter avec intérêt la prise de parole,
01:24:04 qu'est-ce qu'ils en retiennent, quelle est l'atmosphère autour de vous ?
01:24:06 Et le mot d'ordre, est-ce que la colère continue ?
01:24:09 – Mais écoutez, à peu près 200 personnes ont écouté ces déclarations de Gabriel Attal,
01:24:17 ils ont tous écouté dans le silence, et ils sont plutôt mitigés avec moi.
01:24:21 Anthony, qu'est-ce que vous en retenez ?
01:24:23 – J'en ai retenu que pendant le discours,
01:24:26 il a annoncé des choses, des améliorations,
01:24:28 comme par exemple la simplification au niveau des papiers
01:24:31 pour les jeunes à installer, donc ça c'est un bon avancement.
01:24:35 Des choses comme l'eau aussi qu'il a évoquées,
01:24:37 qu'il allait aussi s'impliquer ça avec les tasses, ce qui est plutôt bien,
01:24:40 mais il y a des choses comme le GNR,
01:24:43 il a dit qu'au niveau de ce sujet ça allait rester compliqué
01:24:46 pour qu'ils avancent, que nous on attendait de notre côté.
01:24:49 Donc voilà, je pense que dans la tête de tout le monde,
01:24:52 sur tous les barrages, c'est mitigé,
01:24:55 il va falloir se concerter dans la soirée ou demain, les jours à venir,
01:24:59 voir comment les choses vont s'améliorer, voilà.
01:25:02 – Donc là, votre avis ?
01:25:05 Ce barrage, ce blocage sur l'autoroute A64,
01:25:07 ce soir, ça continue ou pas ?
01:25:09 – Ah oui, oui, je pense que ce soir et demain au minimum,
01:25:12 nous serons encore présents, le temps de la concertation, tout ça,
01:25:16 mais voilà, je pense qu'il va falloir bien se concerter,
01:25:19 et à partir de là, on pourra voir les choses, comment elles évoluent.
01:25:23 – Merci infiniment.
01:25:24 Donc tous ces agriculteurs qui sont aujourd'hui sur l'A64,
01:25:26 ils attendent à présent le retour de Jérôme Bayle,
01:25:30 leur bonheur, celui qui a fait naître ce mouvement,
01:25:33 pour discuter tous ensemble et voir qu'elle suit Donnel Harbour.
01:25:37 – Merci beaucoup Stéphanie, donc en direct de Carbone,
01:25:43 c'était le foyer de la contestation,
01:25:45 mais ces images, Thomas Bonnet,
01:25:46 ces images où l'on voit Julien Bayle, l'une des figures de cette colère,
01:25:51 de cette colère des agriculteurs,
01:25:52 à l'écart avec le Premier ministre et visiblement,
01:25:57 alors si l'on peut voir le visage de Julien Bayle.
01:26:00 – Les déconseillers du Premier ministre qui sont à ses côtés.
01:26:01 Alors ce qui est intéressant, c'est que lors de son arrivée sur place,
01:26:05 Gabriel Attal a rencontré Jérôme Bayle très rapidement,
01:26:07 et tout de suite, Jérôme Bayle lui a demandé
01:26:09 s'il pouvait s'entretenir, ce qui est arrivé,
01:26:11 et à la sortie du discours, à nouveau, les deux échangent,
01:26:14 à l'abri plus ou moins des regards, pas des caméras visiblement,
01:26:17 puisque nous avons cette image en direct.
01:26:19 On voit, alors on ne va pas sur-analyser parce qu'on n'a pas le son,
01:26:22 mais on voit quand même un visage fermé de Gabriel Attal
01:26:24 par rapport à tout à l'heure.
01:26:26 Comme le disait très bien Stéphanie Rouquier,
01:26:28 Jérôme Bayle va revenir après sur le point de blocage de carbone,
01:26:31 et de sa décision peut aussi découler la suite du mouvement ou pas.
01:26:35 Donc peut-être que c'est ça qui se joue actuellement
01:26:37 dans les échanges entre le Premier ministre et Jérôme Bayle.
01:26:40 – Direction Agen, on va retourner voir nos journalistes sur le terrain,
01:26:45 Antoine Estève qui est sur place,
01:26:47 et alors là c'est très clair Antoine,
01:26:49 des agriculteurs en colère ce soir.
01:26:54 – Oui, on essaie les amis, on essaie.
01:26:55 – Oui effectivement en colère, même s'ils avaient prévu,
01:26:58 il faut quand même le dire, c'est vrai que ce serait une contre-information
01:27:01 de ne pas l'affirmer ce soir, ils avaient quand même prévu
01:27:03 de se débarrasser de tous ces déchets agricoles
01:27:06 qu'ils avaient emmenés dans les baines que vous voyez en face de moi.
01:27:09 Alors ils sont en train de, comme ils disent,
01:27:10 bainer en face de la préfecture.
01:27:12 Tout à l'heure il y avait du lisier, du purin,
01:27:14 cette fois-ci vous le voyez, des palettes des déchets agricoles.
01:27:17 Alors peut-être que ces palettes pourraient servir
01:27:19 dans un avenir proche à mettre le feu,
01:27:22 c'est en tout cas l'une des menaces des agriculteurs ici à Agen.
01:27:25 Ils sont en ce moment en train de négocier pour être reçus par le préfet,
01:27:31 alors on ne sait pas exactement quel va être le mot d'ordre
01:27:34 dans les heures qui suivent, tout ce qu'on sait
01:27:35 c'est qu'il y a quand même un petit contentement
01:27:38 de la part de certains agriculteurs,
01:27:40 j'ai pu m'entretenir avec quelques agriculteurs du sud du département
01:27:44 il y a quelques minutes qui me disaient,
01:27:45 oui il y a quand même des avancées au niveau financier
01:27:48 notamment avec le GNR,
01:27:49 il y a des avancées aussi sur le revenu minimum des agriculteurs,
01:27:52 bref, tout cela ce sont quand même quelques messages positifs
01:27:55 qu'on a pu entendre ici à Agen,
01:27:57 même si, vous le voyez sur ces images,
01:27:59 on continue à exprimer sa colère ici avec ces camions,
01:28:04 ces tracteurs qui continuent à baigner,
01:28:06 vous voyez la rue qui se trouve en face de moi là-bas,
01:28:08 c'est là que sont les forces de l'ordre,
01:28:09 il y a des dizaines et des dizaines de gendarmes et de CRS,
01:28:13 de gendarmes mobiles au fond de cette petite rue là-bas,
01:28:15 vous les apercevez peut-être au fond de l'image,
01:28:17 et là les tracteurs s'approchent au plus près de ces forces de l'ordre
01:28:21 pour déverser tout le contenu des bennes de déchets agricoles
01:28:26 en face des forces de l'ordre,
01:28:28 vous le voyez c'est quand même une muraille de déchets
01:28:32 qu'on est en train de dresser ici dans cette petite rue
01:28:34 en face de la préfecture.
01:28:35 Merci beaucoup Antoine et Steph en direct d'Agen,
01:28:39 où on le voit, alors c'était une opération qui avait été annoncée
01:28:41 mais les agriculteurs en tout cas en colère.
01:28:44 Véronique Jaquet nous a rejoint, journaliste,
01:28:46 on ne vous a pas encore entendu,
01:28:47 vous avez écouté avec attention le discours,
01:28:51 les annonces de Gabriel Attal, qu'on écoute, échange.
01:28:55 - On est revenu chez Chachal et on travaille avec ces gens-là,
01:28:58 donc ils font le travail de l'histoire,
01:29:00 c'est comme une valeur ferme,
01:29:02 ils ont encore plus de 5 à 8 heures de travail,
01:29:04 ils ont 20 travails, plus notre chef d'accountant,
01:29:07 là c'est vraiment très compliqué et très dur à supporter.
01:29:10 Merci.
01:29:11 - Bien pris, on va y travailler avec Marc.
01:29:13 Vous savez on a le projet de loi, j'en ai pas parlé,
01:29:15 on a le projet de loi d'orientation agricole, qui va arriver,
01:29:19 et je pense qu'on peut tout à fait l'enrichir sur des mesures spécifiques
01:29:21 pour les agricultrices, pour les femmes.
01:29:24 Il y a beaucoup de choses à faire,
01:29:25 d'ailleurs il y a tout un volet, j'ai pas eu le temps d'en parler là,
01:29:28 parce que sinon ça faisait trop long,
01:29:29 sur l'installation, sur les jeunes...
01:29:31 - Je travaille surtout sur les agricultrices,
01:29:34 les jeunes de la formation, je suis à...
01:29:36 - Vous avez vu là, ceux qui nous accueillaient ?
01:29:37 Le président de la chambre d'agriculture, etc.
01:29:41 C'est tous des jeunes, qui reprennent une expression qui nous vaut,
01:29:42 et des jeunes qui puissent reprendre des expressions,
01:29:44 qui puissent s'installer.
01:29:45 J'en ai beaucoup parlé avec Arnaud Gaillot, le président des JIA,
01:29:49 d'ailleurs il y a un problème, j'ai pas eu le temps d'en parler,
01:29:50 sur les aides à l'installation.
01:29:53 Il y en a, ils ont rempli tout leur dossier,
01:29:55 ils attendent juste que l'aide soit versée,
01:29:56 c'est bloqué à l'agence des services de paiement,
01:29:58 on va décaisser tout ça aussi très très vite,
01:29:59 dans les jours qui viennent, et les semaines qui viennent,
01:30:03 pour qu'ils puissent bénéficier de leurs aides.
01:30:05 Donc, sur la question des femmes dans l'agriculture,
01:30:07 sur la question de l'installation des jeunes,
01:30:09 on a le projet de loi qui va nous permettre d'avancer sur tous ces sujets.
01:30:11 Par rapport à l'installation, si je peux me permettre,
01:30:14 on a passé plusieurs dossiers en CD1,
01:30:17 pour pouvoir les valider et autres,
01:30:19 et on s'est aperçus qu'il y allait y avoir quand même,
01:30:23 je ne sais pas, un petit annui,
01:30:24 c'est que quand on est hors cadre familial,
01:30:27 qu'on est investi, on peut racheter du matériel,
01:30:29 racheter des bêtes, peindre du troupeau,
01:30:32 et par contre quand on prend une succession,
01:30:35 le troupeau et le matériel qu'on reprend,
01:30:38 on peut compter à plus.
01:30:40 -Monsieur le Premier ministre, c'est important de...
01:30:42 -C'est pas mal, mais c'est pas suffisant
01:30:44 pour les premières réactions.
01:30:46 -Monsieur le Premier ministre.
01:30:48 Monsieur.
01:30:49 Monsieur.
01:30:50 -Voilà, et Gabriel Attal, donc,
01:30:57 qui quitte après ces annonces cette exploitation agricole,
01:31:03 alors on l'a vu partout en France,
01:31:04 eh bien, Gabriel Attal, qui n'a pas vraiment convaincu,
01:31:07 même s'il a donné des preuves d'amour,
01:31:08 alors peut-être pour les annonces qui ont été faites,
01:31:12 Véronique Jacquier, un sursaut pour l'agriculture,
01:31:15 il est revenu sur la hausse du gazole non routier
01:31:17 et il a annoncé des sanctions dans le cadre des galimes.
01:31:21 Voilà ce qu'on peut retenir principalement.
01:31:24 Alors, vous voyez cette séquence, Véronique,
01:31:26 que nous vivons donc en direct, Gabriel Attal,
01:31:29 qui fait un autographe sur le plâtre d'une petite fille
01:31:33 à côté d'une botte de paille.
01:31:35 En tout cas, qu'est-ce que vous retenez de cette prise de parole ?
01:31:38 -C'est un pansement. -C'est un pansement.
01:31:40 C'est un pansement, vous précisez.
01:31:41 -Le ministre a fait le service minimum
01:31:44 et sur la forme, il l'a bien fait.
01:31:46 Il ne pouvait pas faire moins,
01:31:47 on aurait voulu qu'il fasse plus.
01:31:49 Plus, d'après moi, c'est, pourquoi pas,
01:31:51 des états généraux de l'agriculture.
01:31:53 Ça s'impose, comme monsieur l'a dit,
01:31:55 on a une agriculture qui est en phase terminale d'un cancer
01:31:59 et là, on essaye de mettre un petit peu d'homéothérapie,
01:32:02 ça ne suffit pas.
01:32:04 Moi, ce que je retiens, ce sont effectivement quand même des...
01:32:07 -Alors, on va retrouver Jérôme Bail,
01:32:10 qu'on a vu échanger avec Gabriel Attal, qui s'exprime.
01:32:15 -On fera une conférence de presse en bas
01:32:16 et je répondrai à toutes les questions en bas, tout le monde.
01:32:19 -Non mais rapidement, est-ce que vous êtes satisfait ?
01:32:23 -On est satisfait, mais il reste un détail à régler,
01:32:26 on va le régler, donc on finira l'annonce en bas
01:32:29 et je vais partir à négociation.
01:32:31 -Il est suffisant.
01:32:32 C'est quoi le détail à régler ?
01:32:34 -Je vous le dirai en bas.
01:32:35 -Juste, la FDSE a dit "ce sont des mesurettes".
01:32:38 Qu'est-ce que vous dites, vous ?
01:32:41 Est-ce que vous êtes dans le même tempo ?
01:32:43 -Au bout d'un moment,
01:32:45 moi, je suis parti sur trois revendications,
01:32:46 les trois revendications ont été acceptées,
01:32:49 ont été validées, donc...
01:32:51 Moi, je suis un homme de parole,
01:32:52 on avait dit qu'on allait lèver le blocage si on avait...
01:32:56 Si on avait un changement sur le GNR
01:32:59 et qu'on revenait à l'étape d'avant,
01:33:00 et bien c'est ce qu'on a eu.
01:33:02 On avait dit qu'on reviendrait, qu'on allèverait notre blocage
01:33:06 si on avait une revendication sur l'eau
01:33:09 et qu'il nous aiderait à faire des lacs et à faire des retenues.
01:33:12 On l'a eu, et une aide sur la MHE,
01:33:15 il a annoncé des dates, on a des dates concrètes
01:33:17 avec les paiements dans le courant du mois de février,
01:33:19 on l'a eu aussi.
01:33:19 -Ca veut dire qu'il vous a donné entièrement satisfaction ?
01:33:22 -Est-ce que c'est de nature à lever les blocages ?
01:33:27 -Il reste un détail, je vous dis, on en parlera en bas,
01:33:28 mais il y a des chances.
01:33:32 -Ca veut dire que ce détail, ça va se décider dans les prochaines minutes ?
01:33:35 -Voilà.
01:33:36 -Et si le détail vous est favorable, vous le levez, les blocages ?
01:33:39 -Je lève vraiment le blocage, ça c'est sûr.
01:33:41 -Lui, de la 64 ?
01:33:43 -Bien sûr.
01:33:44 Depuis le début, vous avez compris que je suis quelqu'un de droit et de fier,
01:33:51 mais moi j'ai qu'une parole, je lui avais dit
01:33:53 "Venez me rendre visite avec des mesures concrètes",
01:33:55 il est arrivé avec des mesures concrètes, il est venu me rendre visite,
01:33:57 maintenant on va aller sur le blocage, il va venir nous accompagner.
01:34:00 -Vous allez sur le blocage à carbone avec lui ?
01:34:02 -Bien sûr.
01:34:03 -Donc vous lui avez dit "Venez me voir sinon je viens vous chercher en tracteur à Paris",
01:34:08 il est là et vous allez ensemble sur le blocage tout à l'heure ?
01:34:11 -Et on va partir ensemble, tous les deux dans la voiture,
01:34:13 comme ça on finit.
01:34:13 -Pas en tracteur ?
01:34:14 -Pas en tracteur, ça fait un peu loin maintenant,
01:34:16 mais voilà, après, au bout d'un moment, on a fait un match,
01:34:22 je l'avais dit, il serait long, il a été long, il a duré 8 jours,
01:34:26 et il y a de grandes chances que demain après-midi,
01:34:28 l'autoroute puisse refonctionner.
01:34:30 -Vous l'avez gagné ce match ?
01:34:33 -Oui, on a gagné 3 mesures, on a gagné,
01:34:36 mais il fallait un gagnant et un perdant,
01:34:40 nous pour l'instant je pense qu'on a gagné,
01:34:42 après peut-être que ça ne satisfera pas tous les agriculteurs de France,
01:34:45 mais je pense que le GNR c'est un plan national,
01:34:48 tout le monde doit être content,
01:34:49 je pense que le plan eau c'est national,
01:34:52 tout le monde doit être content,
01:34:53 et après pour la MHE pour nous spécifiquement,
01:34:56 on a réussi aussi, voilà, donc,
01:34:59 et je les remercie de leur écoute,
01:35:01 j'ai eu des discussions avec lui,
01:35:02 encore pas plus tard que ce matin,
01:35:04 on a vraiment discuté, on a fini de négocier,
01:35:07 il reste un demi-point, mais on va essayer de négocier,
01:35:11 et quand il y aura ça, on va venir boire un coup tous ensemble,
01:35:15 comme on fait après le match de Rubis, c'est tout.
01:35:17 -Et pourquoi est-ce que c'est important qu'ils viennent avec vous sur le barrage ?
01:35:20 -C'est symbolique, c'est tout simplement symbolique,
01:35:25 il ne faut pas oublier que si la situation de l'agriculture française
01:35:29 avait année là, c'était la faute de l'État,
01:35:32 mais il ne faut pas oublier non plus que c'est nous, en bas,
01:35:35 à Toulouse, une bande de potes,
01:35:37 qui avons relevé tout, à syndicats, à politique,
01:35:40 et on a dit, eh bien, on part au combat,
01:35:42 et que le combat est parti d'en bas,
01:35:46 et il faut que ça termine là, c'est tout,
01:35:47 c'est le cercle qui se ferme, c'est tout.
01:35:50 -C'est une grande satisfaction ce soir ?
01:35:54 -Bien sûr, mais je vous dis, il reste un demi-point à gagner.
01:35:58 On va en parler, on n'est pas loin,
01:36:00 et quand ça sera entendu, ça sera...
01:36:02 Bien sûr, mais bien sûr après...
01:36:03 -On va en parler sur la route, là, avec Gabriel Attal ?
01:36:05 -Voilà, et après, le match sera fini,
01:36:11 et on passera à autre chose, on reviendra à notre ferme,
01:36:13 et on reprendra notre vie, loin des caméras, loin des micros,
01:36:17 et on s'occupera de nos vaches, et la vie reprendra.
01:36:21 -Donc 30 minutes, là, le temps d'aller là-bas,
01:36:23 30 minutes pour convaincre, de façon définitive,
01:36:27 c'est le temps pour aller à Carbone ?
01:36:28 -Il l'a dit, il l'a dit, quand on s'est vus ce matin,
01:36:30 on s'est dit... On s'est dit les choses.
01:36:32 -Vous vous êtes parlé, ce matin ?
01:36:33 -Bien sûr, il m'a appelé, et il m'a dit "on s'est dit les choses".
01:36:37 Donc on s'est dit les choses, et on s'est parlé,
01:36:40 pas entre 4 yeux parce qu'il y avait un téléphone,
01:36:42 mais on s'est parlé, voilà, on a dit...
01:36:46 Du moment où il y a de la communication, on avance.
01:36:49 Il n'y a pas de conflit, il n'y a pas de politique,
01:36:51 il n'y a pas de zingarisme.
01:36:52 -Il y a une fierté, ce soir, là, à Géronde Baye ?
01:36:55 -La fierté, je ne sais pas, mais je suis plutôt fier
01:36:59 des mecs qui sont sur le terrain en bas,
01:37:00 qui sont restés en bas, qui ont dormi à -7°,
01:37:02 qui ont fait la cuisine, qui ont balayé tous les jours,
01:37:04 qui ont truc.
01:37:05 C'est peut-être ça aussi qui nous a aidés à gagner.
01:37:06 Parce que je crois que si on aurait dégradé l'autoroute,
01:37:12 je ne suis pas sûr qu'ils auraient accepté un peu toutes les mesures.
01:37:15 -Donc si je comprends bien,
01:37:17 si tout se passe bien dans ce retour à Carbone en voiture
01:37:20 avec le Premier ministre, demain, vous rangez tout,
01:37:23 vous pliez, vous rendez l'autoroute en hélétard,
01:37:27 la circulation reprend, et vous, vous retournez à la ferme ?
01:37:30 -Bien sûr, parce que ma vie, je vous la laisse répéter,
01:37:33 ma vie, elle, à la ferme, elle est au milieu de mes vaches.
01:37:35 Elle n'est pas devant tous ces micros, même si c'est flatteur,
01:37:38 et si on se prend un peu au jeu, mais c'est usain.
01:37:41 Dites-vous qu'à 9 jours, je n'ai même pas dormi 30 heures.
01:37:45 Voilà, donc c'est usain, mais ça me valait le coup.
01:37:49 Si c'est une victoire, voilà, j'aime pas perdre,
01:37:52 je vous l'ai dit dès le départ.
01:37:53 -Il y a encore 30 minutes.
01:37:54 -Il reste 30 minutes, mais normalement,
01:37:57 c'est comme s'il restait 2 minutes et que j'avais eu 8 points d'avance.
01:38:01 Merci à vous.
01:38:02 -Voilà, Julien Baille, donc éleveur Haute-Garonne,
01:38:08 c'est lui qui a lancé dans la commune de Carbone
01:38:11 le premier barrage routier des agriculteurs.
01:38:14 Jérôme Baille, donc, qui se dit satisfait pour lui ce soir,
01:38:19 et ce n'est pas le cas partout en France,
01:38:21 puisque vous voyez ces images actuellement en direct,
01:38:24 des images à Oret, en Bretagne, dans le Morbihan,
01:38:27 où se trouve Mickaël Chailloux.
01:38:29 On le voit, Mickaël, un des agriculteurs
01:38:32 qui ont mis le feu ce soir sur leur point de barrage
01:38:36 pour manifester leur mécontentement
01:38:38 après les annonces de Gabriel Attal.
01:38:40 -Oui, bah oui, les agriculteurs, enfin, mécontentement,
01:38:45 je dirais sentiment partagé ici
01:38:48 entre peut-être des gens plus à la base,
01:38:53 souvent des éleveurs laitiers,
01:38:54 qui sont, c'est vrai, un peu déçus des annonces de Gabriel Attal.
01:38:59 En fait, je crois qu'il y a surtout...
01:39:01 J'ai l'impression, en tout cas, il se pose des questions
01:39:04 sur la faisabilité de certaines mesures,
01:39:06 parce que tous nous rappellent ici qu'en effet, l'agriculture,
01:39:11 en tout cas, elle est souvent...
01:39:13 En tout cas, pour ses règles, elles sont faites à Bruxelles,
01:39:17 et tous s'interrogent donc ici sur la faisabilité
01:39:21 de ce qu'a pu dire Gabriel Attal.
01:39:24 Ça, c'est le premier point.
01:39:25 Et puis, le deuxième point qui est important,
01:39:28 c'est que du côté des syndicats,
01:39:31 notamment de la FDSEA, qui est ici présente,
01:39:34 ce soir, on veut saluer tout de même l'avancée,
01:39:38 notamment dans le dialogue de Gabriel Attal,
01:39:41 et là, on va se retrouver...
01:39:44 Il y a plusieurs réunions qui sont organisées au sein de la FDSEA
01:39:48 pour avoir une prise de position plus commune
01:39:51 un peu plus tard dans la soirée.
01:39:54 Après, difficile de dire tout de suite maintenant ce qui va se passer.
01:39:57 Est-ce que les barrages vont être levés ici en Bretagne ?
01:39:59 C'est très difficile à dire.
01:40:01 Comme je vous le disais, il y a beaucoup de disparité
01:40:04 dans les réactions ce soir.
01:40:06 – Merci beaucoup, Michael.
01:40:08 Michael Chahut en duplex doré.
01:40:11 Donc, où on le voit, un sentiment mitigé chez les agriculteurs.
01:40:15 C'est la même chose partout en France, visiblement.
01:40:18 En tout cas, les réactions, les premières réactions politiques
01:40:20 après le discours de Gabriel Attal,
01:40:23 les annonces de Gabriel Attal que vous voyez à l'écran.
01:40:26 Petit rappel, peut-être annulation de la hausse de la taxe sur le GNR,
01:40:29 accélérer à fond les aides d'urgence,
01:40:31 50 millions d'euros débloqués en soutien à la filière biologique,
01:40:33 contrôle administratif unique pour les exploitants.
01:40:36 C'était des mesures demandées notamment par les syndicats.
01:40:39 Jordan Bardella a réagi.
01:40:41 Entre communications contredisant totalement
01:40:42 ce que le gouvernement a soutenu pendant 7 ans,
01:40:45 et mesurettes insuffisantes,
01:40:46 Gabriel Attal n'a rien annoncé qui permettent d'assurer la pérennité
01:40:50 et le renouveau du modèle agricole français.
01:40:52 La détresse des agriculteurs reste profonde.
01:40:56 Grégoire de Fournaz, député du Rassemblement national de Gironde
01:40:59 est en liaison avec nous.
01:41:01 Monsieur le député, merci de réagir sur ces news
01:41:06 après ces annonces de Gabriel Attal.
01:41:08 Première réaction, est-ce qu'elles vont dans le bon sens
01:41:11 ou pas pour calmer cette colère des agriculteurs ?
01:41:13 Selon Jordan Bardella, c'est non.
01:41:15 Le fond du problème, c'est qu'elles sont totalement dérisoires,
01:41:20 ces annonces.
01:41:21 Il a fallu quand même 5 jours à Gabriel Attal
01:41:24 pour accoucher de petites mesures administratives,
01:41:27 de réduction de délais pour des recours administratifs.
01:41:30 C'est absolument dérisoire.
01:41:32 Le fond du problème, c'est que Gabriel nous dit
01:41:34 on ne va pas revenir en arrière.
01:41:36 Quand on a mis l'agriculture dans une situation de concurrence
01:41:39 avec la terre entière et des pays qui ne respectent
01:41:42 aucune des normes qui sont imposées à l'agriculture,
01:41:44 il faut évidemment revenir en arrière.
01:41:46 Il faut changer de politique, de vision politique
01:41:49 pour l'agriculture française.
01:41:50 Et c'est ce qu'on n'a pas compris Gabriel Attal,
01:41:53 et c'est ce qu'il se refuse de faire.
01:41:55 Vous parlez d'une souveraineté nécessaire,
01:41:59 néanmoins vous n'avez pas vu un cap, une vision
01:42:01 dans le discours de Gabriel Attal.
01:42:03 Il a souligné la nécessité de la souveraineté alimentaire française.
01:42:08 Oui, mais ça c'est un slogan.
01:42:10 Ça fait maintenant des années que la souveraineté alimentaire
01:42:13 est inscrite au fronton du ministère de l'Agriculture,
01:42:15 mais ils n'ont absolument rien fait pour cela.
01:42:17 Il fallait dire ce soir aux agriculteurs
01:42:19 nous avons compris, nous avons fait fausse route,
01:42:21 nous allons nous battre à Bruxelles
01:42:23 pour que nous cessions ces traités de libre-échange
01:42:26 qui nous mettent en concurrence déloyale.
01:42:28 Nous allons nous battre à Bruxelles pour qu'on cesse
01:42:29 la feuille de route Farm to Fork,
01:42:32 qui est une feuille de route décroissante de l'agriculture
01:42:34 qui consiste à leur imposer des normes
01:42:36 qui sont totalement intenables et qui visent à effacer
01:42:39 finalement l'agriculture française de notre territoire.
01:42:42 C'est ce chemin qu'il fallait qu'il annonce aux agriculteurs.
01:42:46 Il s'en est remis finalement à quelques mesures
01:42:48 dont d'ailleurs on ne sait vraiment pas très bien
01:42:50 comment il va les mettre en œuvre.
01:42:53 Et donc moi je comprends la déception du monde agricole
01:42:55 qui ne se retrouve absolument pas dans le message
01:42:58 qui vient d'être donné.
01:42:59 - Peut-être autre réaction, le ministre de l'Agriculture,
01:43:02 Marc Fesneau, on avait lui aussi parlé ce matin.
01:43:05 Il appelle à une forme de patriotisme agricole,
01:43:07 appelant les Français à consommer justement français,
01:43:12 à faire des... dans les cantines notamment,
01:43:15 à consommer davantage français.
01:43:17 Cela va plutôt dans le bon sens selon vous ?
01:43:20 - Mais c'est un mensonge, c'est un mensonge.
01:43:23 Ces gens-là défendaient encore il y a quelques semaines
01:43:25 le principe de la souveraineté alimentaire européenne.
01:43:28 Ils ne sont pas pour le patriotisme français.
01:43:30 Quand vous parlez des cantines scolaires,
01:43:32 c'est interdit par l'Union européenne.
01:43:33 On ne peut pas mettre dans les cahiers des charges
01:43:35 des cantines scolaires le fait de faire de la préférence
01:43:38 à l'alimentation française.
01:43:40 Donc ces gens sont dans le mensonge.
01:43:42 Ils sont pris comme le lapin dans les phares d'une voiture.
01:43:45 Ils ne savent plus quoi faire parce qu'ils se rendent compte
01:43:47 que leur modèle est dans une impasse
01:43:49 et que les agriculteurs ne veulent plus subir
01:43:51 cette politique qui leur est imposée.
01:43:53 - Merci beaucoup Grégoire de Fournaz
01:43:55 de nous avoir répondu.
01:43:58 Député Rassemblement national de Gironde,
01:44:01 merci de nous avoir réservé votre première réaction.
01:44:04 Paul Mougenot, je me tourne une nouvelle fois pour vous.
01:44:06 Je le rappelle, agriculteur dans l'Aisne,
01:44:08 porte-parole de la coordination rurale pour vous,
01:44:11 chers téléspectateurs qui nous rejoignez.
01:44:13 Finalement, on l'a bien senti aussi,
01:44:15 il y a des décisions que Gabriel Attal ne pouvait pas prendre
01:44:20 puisqu'elles dépendent directement de Bruxelles.
01:44:22 Il va y avoir peut-être aussi un deuxième volet
01:44:24 sur ce sujet.
01:44:25 - Oui, il y a évidemment deux volets.
01:44:27 Il y a aussi un volet national.
01:44:29 Il faut peut-être dire les choses, dire les choses avec les mots.
01:44:32 Si on a des annonces aussi minces, c'est peut-être
01:44:38 parce que le syndicat majoritaire n'a pas eu des revendications fortes.
01:44:42 Et ça, on peut tous le regretter.
01:44:45 Le GNR, évidemment, c'est un pot supplémentaire.
01:44:50 Mais il y a évidemment la question européenne.
01:44:53 Et quand, on l'a dit, la question du tabou ukrainien
01:44:59 et la possibilité peut-être un jour que l'Ukraine rentre
01:45:02 dans l'Union européenne, c'est se dire que la principale part
01:45:06 de la politique agricole commune ira à l'Ukraine,
01:45:09 c'est-à-dire plus de 13,7 milliards d'euros.
01:45:12 C'est-à-dire moins 20% pour les agriculteurs français
01:45:17 sur leur PrimePAC.
01:45:19 Mais nous, on ne veut pas des primes, on veut des prix.
01:45:22 On ne veut pas être méprisé, si vous voulez.
01:45:24 Et à un moment donné, ça donne aussi un peu ce sentiment.
01:45:29 Il y avait une manifestation de la coordination rurale
01:45:32 à Bruxelles avant-hier.
01:45:35 Et on nous a dit aussi que nous avions été entendus compris.
01:45:39 Et une heure après, ils ont voté l'accord avec le poulet chilien.
01:45:44 Je vous avoue qu'il y a peut-être un double langage.
01:45:49 Et c'est aussi inquiétant.
01:45:51 - Un double langage, effectivement.
01:45:53 Marc Verneau, c'est intéressant peut-être pour les spectateurs
01:45:56 qui nous rejoignent, un éclairage sur la question
01:45:59 notamment du poulet ukrainien.
01:46:01 On en parle beaucoup.
01:46:02 - Je pense qu'effectivement, il y a plein de choses
01:46:03 qu'il faut expliquer parce que ce n'est pas suffisamment expliqué.
01:46:06 L'éclairage du poulet ukrainien, le poulet ukrainien,
01:46:08 aujourd'hui, il parlait du blé ukrainien.
01:46:10 Il y a encore un scandale qui est actuel,
01:46:11 qui est celui du poulet ukrainien.
01:46:12 En mai 2022, Madame Van der Leyen,
01:46:15 par solidarité avec l'Ukraine attaquée par la Russie,
01:46:18 a décidé de faire tomber du jour au lendemain
01:46:20 tous les droits de douane sur le poulet.
01:46:22 Résultat, la Roumanie et la Pologne n'arrivent plus à vendre un seul poulet.
01:46:27 Et entre-temps, le premier groupe ukrainien
01:46:30 qui appartient à un proche de Zelensky,
01:46:32 qui est un géant du poulet, lui, a augmenté ses bénéfices de 130%.
01:46:35 Et donc, c'est toujours cette question des décisions politiques
01:46:39 qui sont faites sans raisonnement économique.
01:46:41 Et on attend la catastrophe économique
01:46:43 pour derrière se rendre compte qu'effectivement,
01:46:45 on a créé un problème.
01:46:46 Sur les normes, M. Attal disait tout à l'heure
01:46:49 qu'il allait prendre les normes une par une.
01:46:51 Non mais pardonnez-moi, mais il se moque de qui ?
01:46:53 Il y a 400 000 normes.
01:46:54 Il va arrêter de les analyser quand il aura 92 ans ?
01:46:57 C'est impossible de prendre les normes une par une.
01:47:00 Il faut une décision forte sur les normes.
01:47:01 Et là, il suffit de regarder aux Etats-Unis ce que Trump a fait.
01:47:04 Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a dit aujourd'hui,
01:47:06 on n'a plus le droit d'avoir une nouvelle norme
01:47:07 si on n'en enlève pas deux ou trois.
01:47:10 Ça, c'est la deuxième chose.
01:47:11 La troisième chose, c'est sur les contrôles.
01:47:13 Là, je parle en tant qu'industriel.
01:47:15 On parle de l'OFB, l'Office français de la biodiversité.
01:47:18 Les entreprises ont des contrôles,
01:47:20 la DGCRF, enfin, de tous ces organismes.
01:47:23 Mais on est contrôlés comme si on était des délinquants
01:47:26 par des forces de police.
01:47:27 Ces gens viennent chez moi 23 fois par an.
01:47:30 Ils pourraient venir deux fois par an.
01:47:32 Ils viennent 23 fois par an.
01:47:33 Et ça a été simulé par Gabriel Attal.
01:47:35 Les agriculteurs vivent la même chose.
01:47:37 Parce que ces empilages de centaines de milliers de normes
01:47:40 provoquent des contrôles tatillons et infinis.
01:47:42 Paul Mouginot, vous vouliez ajouter ?
01:47:44 La question, ça s'est passé il y a quelques heures.
01:47:48 Un camion a été arrêté dans le sud de la France
01:47:50 avec des poulets qui venaient d'Amérique du Sud.
01:47:52 Des poulets congelés en direction du Portugal.
01:47:55 Ces poulets, ils avaient deux ans.
01:47:58 Vous imaginez si on retrouve ces poulets en France ?
01:48:01 Aujourd'hui, c'est un peu le cas.
01:48:02 On se dit qu'à un moment donné,
01:48:04 on ne sait pas...
01:48:05 Nous, on nous interdit de produire comme on le souhaite,
01:48:07 en respectant les normes.
01:48:08 Mais par contre, on peut importer
01:48:11 tout à fait légalement des trucs dont on ne sait pas comment c'est fait.
01:48:14 Bourré aux hormones.
01:48:16 Et là, il n'y a pas eu de réponse ce soir, finalement,
01:48:18 sur ces problématiques-là de Gabriel Attal.
01:48:20 Véronique Jacquier, Gabriel Attal a tendu sur le point de blocage...
01:48:25 Par contre, il a dit une chose fausse.
01:48:26 Quand il a parlé du poulet que devaient acheter les collectivités,
01:48:29 il faut quand même rappeler aux téléspectateurs
01:48:31 que c'est interdit, totalement interdit,
01:48:34 d'avoir une préférence nationale, pardonnez-moi,
01:48:36 mais c'est interdit dans un appel d'offres publiques en France
01:48:38 de demander un produit français.
01:48:39 Voilà où on en est aujourd'hui.
01:48:41 Véronique Jacquier...
01:48:42 Je vous en prie, Paul Mouginot.
01:48:44 Monsieur est industriel.
01:48:45 Il y a quelques années, dans les années 80,
01:48:47 on a tué notre industrie française.
01:48:49 Aujourd'hui, on est en train de tuer notre agriculture.
01:48:52 Je veux dire, là, c'est la mort du monde agricole.
01:48:55 Et il faut bien que tout le monde ait ça en tête.
01:48:56 Aujourd'hui, c'est l'euthanasie du monde agricole.
01:48:59 Vous avez un suicide tous les deux jours.
01:49:01 Personne ne peut accepter ça, aucune profession.
01:49:05 L'euthanasie du monde agricole, c'est important,
01:49:07 nous dit Paul Mouginot ce soir.
01:49:09 C'est très fort, c'est-à-dire que vous nous l'avez dit
01:49:12 en début d'émission.
01:49:13 Gabriel Attal a pris la parole.
01:49:15 Et vous nous dites la même chose
01:49:17 après la prise de parole de Gabriel Attal.
01:49:19 Au fond, c'est ce qu'on peut retenir aussi,
01:49:21 Véronique Jacquier, ce soir.
01:49:23 C'est que la colère, le malaise est toujours là.
01:49:25 Mais oui, et ça me fait penser
01:49:27 à ce qu'on a vécu au moment du Covid,
01:49:29 où on a constaté que l'hôpital était en déshérence totale
01:49:33 et en grande voie de thiamondisation.
01:49:36 Et on allait voir ce qu'on allait voir.
01:49:38 Et on a eu un Grenelle de la Santé.
01:49:39 Et on a un petit peu payé mieux les soignants.
01:49:43 Et puis, 3-4 ans après,
01:49:45 la situation va toujours de mal en pis dans les hôpitaux.
01:49:49 Et les soignants, comme les chefs de service,
01:49:51 tirent en permanence le signal d'alarme.
01:49:53 Et on a un gouvernement qui dit "mais on a fait le job,
01:49:56 on vous a donné tant de milliards,
01:49:57 on vous a écouté,
01:49:59 on va faire par-dessus, on va mettre des rustines".
01:50:01 Et en fait, voilà.
01:50:02 Et en fait, le drame de la politique française,
01:50:05 c'est qu'on n'arrive pas à réformer,
01:50:07 on n'arrive pas à dire quel modèle agricole
01:50:10 on veut pour la France
01:50:12 dans 5 ans, dans 10 ans, dans 20 ans.
01:50:14 Parce qu'effectivement, en ce moment, c'est marche ou crève.
01:50:17 Mais qu'est-ce qu'on fait pour ne pas crever ?
01:50:18 Qu'est-ce qu'on leur propose ce soir pour ne pas crever ?
01:50:20 Et en fait, il manque finalement cette dimension existentielle
01:50:23 dans le discours de Gabriel Attal.
01:50:25 Qu'est-ce que je propose pour que ceux qui m'écoutent
01:50:27 n'aient plus envie de crever ou sachent qu'ils ne vont pas crever ?
01:50:30 - Louis Darragnel. - Il manque aussi, pardonnez-moi,
01:50:32 il manque aussi, mais c'est normal,
01:50:33 il ne peut pas tout annoncer aujourd'hui.
01:50:35 Mais malheureusement, je suis pessimiste,
01:50:36 je pense que ça n'ira pas bien loin.
01:50:38 Il manque aussi un volet
01:50:39 pour qu'il y ait des candidats à l'installation.
01:50:42 C'est-à-dire qu'on a de moins en moins
01:50:44 de gens qui veulent être agriculteurs.
01:50:47 Et de toute façon, avec ce qu'on annonce aujourd'hui,
01:50:49 on ne va pas avoir de candidats qui vont se bousculer aux portillons.
01:50:51 - La question du maintien de l'ordre, dans un instant, Louis Darragnel.
01:50:53 Mais regardez, on va retrouver Antoine Esteve à Agen.
01:50:57 Là-bas, les agriculteurs, après les déclarations de Gabriel Attal,
01:51:01 eh bien, sont très en colère.
01:51:02 On le voit autour de vous,
01:51:04 une atmosphère tendue, Antoine.
01:51:06 - Oui, effectivement, tout à l'heure, je vous parlais
01:51:11 de dizaines de tonnes de déchets agricoles,
01:51:14 du fumier, du purin ou encore des plastiques agricoles,
01:51:18 des pneus, vous le voyez devant vous sur ces images.
01:51:21 Eh bien, maintenant, je crois qu'on peut parler
01:51:22 de centaines de tonnes, des dizaines de tracteurs
01:51:25 et des bennes sont en train d'être déversés
01:51:27 devant cette préfecture du Lot-et-Garonne, ici.
01:51:30 Vous voyez la préfecture qui, d'accoutumée, est blanche.
01:51:34 Ce grand bâtiment du 19e siècle, tout blanc,
01:51:37 eh bien, maintenant, il est recouvert de lisier
01:51:40 complètement depuis ce soir.
01:51:42 Des agriculteurs toujours très en colère.
01:51:44 Alors, il y a deux raisons.
01:51:45 La première, c'est qu'effectivement,
01:51:47 cela a duré beaucoup trop longtemps pour eux.
01:51:49 Ils ont attendu beaucoup trop longtemps
01:51:51 les déclarations du Premier ministre.
01:51:53 Et puis, la deuxième raison, c'est que,
01:51:54 d'après eux, encore une fois,
01:51:56 d'après tous ces témoignages que nous recueillons maintenant
01:51:59 depuis une petite demi-heure,
01:52:00 eh bien, le Premier ministre se serait déchaussé sur les préfets
01:52:06 pour se dégager de cette responsabilité
01:52:08 vis-à-vis des agriculteurs,
01:52:09 et ce qui conduit les agriculteurs en ce moment
01:52:11 à demander un entretien avec le préfet du Lot-et-Garonne
01:52:14 pour se faire préciser les mesures annoncées
01:52:18 par le Premier ministre.
01:52:19 Vous le voyez, pour l'instant, tout est encore très tendu ici.
01:52:22 Et d'ailleurs, regardez autour de moi,
01:52:24 beaucoup, beaucoup d'agriculteurs sont restés
01:52:26 dans le centre-ville d'Agen,
01:52:27 alors que les responsables de la coordination rurale ici
01:52:31 leur ont demandé de rejoindre leur point de blocage
01:52:33 sur l'autoroute tout à l'heure.
01:52:36 Eh bien, pour l'instant, tout le monde est resté ici,
01:52:38 sur cette grande place, en face de la préfecture, recouverte.
01:52:41 Vous voyez, même le sol est recouvert de terre et de purrin.
01:52:44 -Il faut vous couvertir, je vous souviens.
01:52:45 -Oui, ça va.
01:52:46 -Non, mais pars.
01:52:47 -Mais quoi, "pars" ? Non, je pars pas, monsieur.
01:52:48 Parce que je travaille.
01:52:49 -Non, mais tu travailles.
01:52:51 -Je travaille, je suis désolé, monsieur.
01:52:52 Excusez-moi, je travaille.
01:52:53 Merci. Je suis en direct. Merci.
01:52:56 -Oui, excusez-moi, vous voyez, quelques esprits qui s'échauffent
01:52:58 quelques esprits qui s'échauffent un petit peu ici à Agen,
01:53:01 comme vous pouvez l'imaginer, avec la fatigue.
01:53:02 Ça fait maintenant 4 jours,
01:53:04 4 jours que les agriculteurs sont sur ces barrages.
01:53:06 -Ce sont des agriculteurs, Antoine, qui vous ont pris à partie.
01:53:09 On a vécu en direct la scène et peut-être nous nous interrogeons...
01:53:13 Antoine ?
01:53:17 -Je suis en direct, je suis en direct.
01:53:19 Oui, je suis en direct, monsieur.
01:53:21 -Antoine, Antoine, Estelle, vous le voyez,
01:53:23 la situation est tendue, effectivement.
01:53:25 A Agen, Louis Dragnel, nous voyons ces images en direct.
01:53:29 Et ce qui va se passer maintenant, effectivement,
01:53:30 c'est que Jérôme Bail, on l'entendait,
01:53:32 une figure du mouvement,
01:53:35 de ce mouvement de cette colère des agriculteurs,
01:53:38 qui, lui, se disait satisfait ce soir.
01:53:40 D'un autre côté, on voit à Agen des agriculteurs
01:53:42 qui ne sont pas satisfaits.
01:53:43 On entendait hier Gérald Darmanin défendre des coups de sang légitimes.
01:53:48 On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS, a-t-il dit hier.
01:53:52 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ?
01:53:54 Non, a dit hier Gérald Darmanin.
01:53:56 Là, on voit que des feux commencent à s'allumer.
01:53:58 On voit vive tension, en tout cas à Agen.
01:54:01 Quelle va être maintenant la réponse du gouvernement ?
01:54:05 Est-ce qu'il va dire tout est rentré dans l'ordre ?
01:54:07 Vous voyez, les mesures sont satisfaisantes.
01:54:11 Ceux qui ne sont pas contents, eh bien, maintenant,
01:54:13 on va durcir le temps.
01:54:14 À quoi peut-on s'attendre ?
01:54:15 -Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que tout l'enjeu pour un gouvernement,
01:54:18 je vais parler vraiment que tactique et absolument pas du fond du sujet.
01:54:22 Dès qu'un gouvernement fait face à des mouvements sociaux,
01:54:24 l'objectif, c'est d'essayer de diviser le mouvement social
01:54:27 et donc de séparer des gens qui peuvent "rentrer dans le rang",
01:54:32 donc rentrer à la ferme et au champ,
01:54:34 de ceux qui, de toute façon, quoi qu'il arrive,
01:54:37 ont décidé de poursuivre le mouvement.
01:54:38 -C'est ce qui va se passer ce soir.
01:54:39 -C'est la raison pour laquelle on voit effectivement,
01:54:42 la FNSEA avait porté un certain nombre de demandes
01:54:46 auprès du Premier ministre.
01:54:47 Manifestement, beaucoup d'entre elles ont été satisfaites.
01:54:50 S'agissant uniquement des demandes de la FNSEA.
01:54:53 Donc là, l'objectif du gouvernement,
01:54:55 c'est de faire en sorte que la FNSEA sorte du mouvement social,
01:54:58 du mouvement de contestation.
01:55:00 Donc, ce qu'il va falloir regarder avec beaucoup d'intérêt,
01:55:03 c'est est-ce que la base des adhérents de la FNSEA
01:55:06 va suivre les consignes de la tête,
01:55:09 c'est-à-dire des responsables de la FNSEA ?
01:55:11 Ensuite, s'agissant des autres mouvements syndicaux agricoles,
01:55:16 bien, pour l'instant, je parle sous le contrôle de mon voisin de droite,
01:55:20 mais ce qu'on comprend, c'est qu'il y a des concertations,
01:55:22 c'est-à-dire que les responsables syndicaux consultent leur base
01:55:26 pour savoir s'ils sont satisfaits ou pas,
01:55:29 s'ils souhaitent suivre, continuer le mouvement ou pas.
01:55:33 Donc, ce qui va être décisif,
01:55:35 c'est globalement ce qui va se passer cette nuit,
01:55:38 demain, vous savez qu'aujourd'hui,
01:55:39 il y a 200 tracteurs qui sont aux portes de Paris,
01:55:42 est-ce que ces tracteurs vont entrer dans Paris ou pas ?
01:55:45 Ça, ça va être symbolique et ça va tout changer
01:55:48 en matière d'organisation, de sécurisation de Paris,
01:55:51 puisque quand on fait du maintien de l'ordre,
01:55:55 des tracteurs qui rentrent dans Paris, c'est...
01:55:58 – C'est très très compliqué. – Un tracteur, c'est un blindé.
01:56:00 Ça veut dire que, sans doute, la gendarmerie nationale
01:56:03 va devoir déployer, si c'est le cas,
01:56:06 déploiera des véhicules blindés à roue,
01:56:09 et donc ça change de dimension.
01:56:11 L'objectif, je le rappelle encore une fois,
01:56:13 la tactique du gouvernement, c'était de rallier à lui la FNSEA,
01:56:17 faire en sorte que la FNSEA sorte du mouvement de contestation.
01:56:21 On attend de voir ce que vont faire les autres,
01:56:23 mais on arrive à un moment aussi du mouvement de colère.
01:56:27 Ce qui est compliqué, c'est que ça fait maintenant plus de 5 jours
01:56:30 que certains agriculteurs dorment dehors,
01:56:32 dorment peu, dorment mal, l'exaspération est montée.
01:56:36 – On l'a vu à Agen d'ailleurs, il y a un instant avec Antoine Esteve.
01:56:39 – Par Gabriel Attal, globalement, ce sont des mesures
01:56:42 qui permettent de limiter un certain nombre d'emmerdements,
01:56:45 pour parler trivialement, mais pour l'instant,
01:56:47 il n'y a pas de mesure de projection dans l'avenir,
01:56:48 il n'y a pas de mesure de soutien positif.
01:56:52 – On va peut-être demander à Paul Mougenot,
01:56:54 on arrive au terme de cette émission,
01:56:55 on voit Valérie Pécresse d'ailleurs qui s'est déplacée,
01:56:58 vous le voyez sur ces images en direct,
01:56:59 qui s'est déplacée dans les Yvelines au péage de Saint-Arnoux.
01:57:02 Paul Mougenot, agriculteur d'en laine, porte-parole,
01:57:04 la coordination rurale est avec nous sur ce plateau.
01:57:08 Est-ce que vous avez des consignes ?
01:57:12 Qu'est-ce qui va se passer pour vous ce soir,
01:57:13 pour la coordination rurale ?
01:57:15 Est-ce que vous savez si le mouvement chez vous va se poursuivre ?
01:57:18 Est-ce qu'il y a des discussions qui sont en cours ?
01:57:21 Dites-nous tout.
01:57:22 – En tout cas, ce qui est sûr,
01:57:23 c'est qu'il y a une concertation avec nos adhérents,
01:57:25 c'est ce que la présidente Véronique Lefloch souhaite.
01:57:28 Pourtant, le monde agricole, vous le savez, a une dignité.
01:57:33 Nous ne sommes pas violents, nous ne sommes pas des Black Blocs,
01:57:36 nous n'allons pas détruire l'arc de triomphe,
01:57:38 nous aimons notre pays.
01:57:40 Ce qu'il y a de plus important pour nous, c'est la France.
01:57:43 Mais ce que je veux vous dire aussi,
01:57:44 moi c'est ce que j'ai entendu hier sur un rond-point dans l'Aisne,
01:57:48 quand un agriculteur vient vous dire qu'un éleveur…
01:57:53 Je veux dire, c'est plus simple pour lui de prendre son café
01:57:57 à côté de ses vaches, avec les odeurs,
01:58:01 parce qu'il fait plus chaud que dans sa maison.
01:58:03 Qu'est-ce que vous voulez lui répondre en rentrant là, ce soir ?
01:58:07 En fait, on a pris 8% d'augmentation d'électricité,
01:58:11 on prend une augmentation du GNR dont on ne sait pas vraiment
01:58:13 si ça va être augmenté ou pas.
01:58:15 Et qu'est-ce qu'on va avoir de plus à la fin ?
01:58:19 Les réalités du quotidien, ce soir, sont les mêmes pour les agriculteurs.
01:58:22 En fait, voilà, c'est ça.
01:58:23 C'est très important ce qu'il dit, parce que c'est le même problème
01:58:26 exactement que sur le pouvoir d'achat et des tensions
01:58:29 qui traversent la société française aujourd'hui.
01:58:31 On a atteint un tel niveau de fiscalité,
01:58:34 un tel niveau de prélèvement,
01:58:35 qu'aujourd'hui, chaque euro qui est prélevé en plus, est explosif.
01:58:39 Et on le voit bien dans le mouvement qui est actuellement en cours.
01:58:43 Vous voyez, il y a 20 ans, de changer de 8 centimes le GNR,
01:58:46 on n'en aurait même pas parlé.
01:58:47 Or, aujourd'hui, si vous voulez, dans un monde agricole
01:58:50 où 50% des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté,
01:58:54 quand vous rajoutez 1 centime de taxe,
01:58:56 eh bien, vous changez de modèle.
01:58:58 Je crois qu'on peut retenir cette phrase forte de Vincent Roy
01:59:01 à la fin de cette émission, cette phrase forte de Paul Mougenot,
01:59:04 ce soir, qui nous dit, au fond, ce soir, ça ne changera rien
01:59:07 dans le quotidien des agriculteurs, après les annonces de Gabriel Attal.
01:59:10 Oui, il va y avoir de la simplification,
01:59:12 oui, il y a des bonnes mesures,
01:59:13 mais cet agriculteur qui continue à se réchauffer auprès de ses vaches,
01:59:17 ça va être pareil demain et après-demain.
01:59:19 - Et pourtant, Gabriel Attal nous avait bien promis,
01:59:22 au début de son discours, un jour de sursaut, un nouveau chapitre.
01:59:26 Et effectivement, rien n'en est ressorti,
01:59:28 si ce n'est, effectivement, que Cap, quand même, Cap à droite,
01:59:34 et puis, il a cogné les écologistes
01:59:38 avec les rétentions d'eau, les méiabassines.
01:59:42 Là, il a posé les choses, je pense que les écologistes
01:59:44 vont tweeter toute la nuit.
01:59:46 Il ne faudrait absolument pas ravi de ce genre de propos.
01:59:50 Mais enfin, bon, voilà, il ne ressort pas grand-chose de ce discours,
01:59:55 une opposition de la France au Mirko Sourd.
01:59:58 C'est curieux, d'ailleurs, puisqu'il dit,
02:00:00 le président a toujours été contre.
02:00:02 Il ne me semble pas que le président de la République
02:00:04 se soit d'abord exprimé sur cette question
02:00:05 et qu'il ait été contre, encore moins.
02:00:07 Donc, tout ça est très bizarre.
02:00:08 - On continue de parler de ce discours de Gabriel Attal,
02:00:12 de ses conséquences de la mobilisation,
02:00:15 ou non, du monde de l'agriculture.
02:00:17 Est-ce que cela va continuer ou pas ?
02:00:19 Philippe Devilliers, qui connaît très bien cet univers,
02:00:22 arrive dans un instant pour continuer à parler de la situation.
02:00:25 Alors que vous voyez ces images en direct
02:00:28 depuis le péage de Saint-Arnoux, dans les Yvelines,
02:00:30 où nous avons vu Valérie Pécresse, qui s'est déplacée sur place.
02:00:33 Un grand merci à tous les six d'avoir décrypté,
02:00:36 analysé cette actualité très importante
02:00:39 et que très importante pour notre pays.
02:00:41 On va retrouver Mickaël Dos Santos,
02:00:43 donc, depuis le péage de Saint-Arnoux.
02:00:45 Philippe Devilliers, tout de suite,
02:00:47 arrive sur ce plateau avec Eliott Deval.
02:00:49 Restez avec nous sur ces news.
02:00:51 - Nous sommes donc au péage de Saint-Arnoux.
02:01:03 250 tracteurs sont encore ici avec des centaines d'agriculteurs.
02:01:07 Ils ont écouté attentivement le discours de Gabriel Attal,
02:01:11 tous au pied d'une enceinte,
02:01:14 pour écouter, bien évidemment, toutes ces annonces.
02:01:16 Alors, l'attente a été longue,
02:01:18 puisque c'est vrai que ce discours a mis du temps.
02:01:20 Il a mis du temps à parler.
02:01:22 Gabriel Attal a annoncé réellement des propositions
02:01:25 et ces agriculteurs tendaient l'oreille
02:01:27 pour savoir si, réellement, ils allaient être satisfaits
02:01:30 par ces annonces du Premier ministre.
02:01:31 Et la réponse est non.
02:01:33 Gabriel Attal l'a dit.
02:01:34 Je vous ai entendu 5 sur 5.
02:01:36 Ici aussi, on a entendu.
02:01:38 Et ce discours de Gabriel Attal s'est terminé
02:01:40 avec, tout simplement, des huées.
02:01:42 Ici, personne n'est satisfait réellement
02:01:44 de ce qu'a proposé le Premier ministre.
02:01:46 Et pour le moment, ils ne savent pas réellement
02:01:49 s'ils vont continuer à avancer en direction de Paris.
02:01:52 Les membres de la FDSEA qui sont présents,
02:01:56 des jeunes agriculteurs également,
02:01:58 continuent de discuter, de se concerter
02:02:00 pour savoir quel est l'avenir de cette mobilisation.
02:02:04 Est-ce que les tracteurs vont avancer en direction de Paris ?
02:02:06 Est-ce que cette mobilisation va se continuer dès ce week-end ?
02:02:11 Pour le moment, ça discute.
02:02:12 Tout ce qu'on a pu entendre, pour le moment,
02:02:14 lorsque les agriculteurs parlaient entre eux,
02:02:16 c'est qu'ils nous disaient que s'ils sont venus jusqu'ici,
02:02:18 jusqu'au pH de Saint-Arnoux,
02:02:20 il était hors de question de faire marche arrière.
02:02:23 Pour le moment, la mobilisation se poursuit.
02:02:25 On se réchauffe, comme on le peut ici.
02:02:28 On tente bien évidemment de se ravitailler,
02:02:31 de se réchauffer avec quelques cafés.
02:02:33 Des feux ont également été allumés.
02:02:36 Ici, visiblement, personne ne compte reculer
02:02:39 malgré les annonces de Gabriel Attal.
02:02:41 Alors certes, il y a certaines annonces
02:02:43 qui ont satisfait les agriculteurs.
02:02:46 On parle bien évidemment de cette souveraineté,
02:02:49 les propositions sur le GNR, le remboursement aussi,
02:02:52 des frais vétérinaires à hauteur de 90%,
02:02:56 ou encore cette opposition au Mercosur.
02:02:58 Les agriculteurs ont esquissé quelques sourires,
02:03:01 mais ce n'est pas suffisant.
02:03:03 Visiblement, lorsqu'on a entendu ces agriculteurs parler entre eux,
02:03:06 ils ne sont pas satisfaits.
02:03:07 Ils attendent plus du gouvernement.
02:03:10 La mobilisation devrait se poursuivre.
02:03:12 Peut-être ce week-end.
02:03:13 Les agriculteurs sont ici jusqu'à minuit.
02:03:15 Ils comptent peut-être monter sur Paris.
02:03:17 Ça, on le saura dans quelques minutes.
02:03:19 Une chose est sûre, la semaine prochaine,
02:03:21 cela va possiblement continuer.
02:03:23 Gabriel Attal doit faire plus, et c'est le message.
02:03:26 Ici, on a pu le retenir de la part des agriculteurs.
02:03:29 Merci.
02:03:30 On va faire des vidéos, on va faire des vidéos de drogue.