• il y a 10 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 -Chers amis, bonjour à tous.
00:00:02 Bienvenue dans "Punchline Week-end".
00:00:04 Nous allons jusqu'à 19h être ensemble pour vous livrer
00:00:07 l'information, pour l'analyser, pour la décrypter également
00:00:11 avec nos invités. Je vous les présente dans un instant.
00:00:14 Mais avant, au sommaire de l'émission,
00:00:17 Robert Badinter est mort à l'âge de 95 ans,
00:00:19 avocat, professeur de droit, garde des Sceaux.
00:00:22 Il reste dans la mémoire collective,
00:00:24 comme celui qui a porté la loi sur l'abolition de la peine de mort,
00:00:28 de gauche à droite, les hommages pour saluer un homme droit et juste
00:00:32 se sont succédés tout au long de la journée.
00:00:34 Que retenir de son héritage ?
00:00:36 Nous en parlons avec nos invités dans un instant.
00:00:39 A la une, cet après-midi, la nomination de Nicole Belloubet
00:00:42 à la tête de l'Education nationale et des interrogations.
00:00:46 Sa sensibilité semble tranchée avec le cap de son prédécesseur,
00:00:49 Gabriel Attal. Cette femme de gauche,
00:00:52 qui voulait recevoir la famille Traoré
00:00:54 ou qui s'indignait d'injures envers l'islam
00:00:57 d'une élève menacée de mort, sera-t-elle en capacité
00:00:59 de porter une feuille de route marquée,
00:01:02 il faut le dire, à droite,
00:01:04 l'avis de nos invités dans Punchline Weekend.
00:01:06 La préfète des Bouches-du-Rhône a rendu public
00:01:09 les statistiques concernant la délinquance.
00:01:12 Si elle se réjouit d'une baisse générale des faits délicteux,
00:01:15 le nombre d'homicides liés au trafic de drogue
00:01:18 dans la cité fosséenne n'a jamais été aussi élevé.
00:01:21 En 2023, les Bouches-du-Rhône ont encore touché ces dernières heures
00:01:25 de séquence. Une femme a évité de justesse une balle perdue,
00:01:28 tandis que SOS Médecins refuse de se rendre dans un quartier
00:01:32 de Toulon après l'agression d'un praticien.
00:01:34 Les autorités refusent-elles de voir la réalité ?
00:01:37 Les riverains de certains quartiers sont-ils les grands oubliés ?
00:01:41 Nous y reviendrons dès 18h30 dans Punchline Weekend.
00:01:44 Pour vous accompagner,
00:01:45 cet après-midi, autour de ce plateau,
00:01:47 Eleonore Carrois, madame la députée, bonjour.
00:01:50 Vous êtes députée Renaissance des Français établie hors de France.
00:01:54 Bonjour, Marc. - Bonjour, Olivier.
00:01:56 - L'ancien magistrat Georges Fenech est également avec nous.
00:02:00 Bonjour, Georges. On rappelle votre livre,
00:02:02 "L'Ensauvagement de la France".
00:02:04 C'est aux éditions du Rocher,
00:02:06 "La responsabilité des juges et des politiques".
00:02:09 Et Florian Tardif est également avec nous.
00:02:11 Bonjour, mon cher Florian, journaliste politique CNews.
00:02:15 Louis Dragnel, chef du service politique européen,
00:02:18 nous rejoindra dans un instant. La parole à vous.
00:02:20 Mais tout de suite, un point sur les dernières actualités.
00:02:24 Michel Dos Santos.
00:02:25 ...
00:02:28 -Après la mort de Robert Bindater à l'âge de 95 ans,
00:02:31 un recueil de condoléances sera disponible
00:02:33 à partir de 19h et jusqu'à dimanche au ministère de la Justice.
00:02:37 Tous ceux qui le souhaitent pourront écrire un message
00:02:40 pour rendre hommage à l'ancien garde des Sceaux.
00:02:42 Un hommage national sera rendu au père de l'abolition
00:02:45 de la peine de mort.
00:02:47 Intervention des forces de l'ordre près d'un camp d'opposants
00:02:50 à l'autoroute A69 qui doit relier Toulouse à Castre
00:02:53 suite à des affrontements sur place.
00:02:55 90 gendarmes mènent une opération de sécurisation de la voie publique.
00:02:59 Deux d'entre eux ont légèrement été blessés.
00:03:02 Et puis, enfin, après la découverte d'Osment
00:03:04 dans le jardin d'une maison à Pantin, en Seine-Saint-Denis,
00:03:07 deux personnes ont été mises en examen et écrouées
00:03:10 pour meurtre sur mineur.
00:03:12 La mère de l'enfant et son ancien mari s'accusent mutuellement.
00:03:15 Virgile, enfant de 5 ans venu du Togo,
00:03:18 avait disparu il y a maintenant 20 ans.
00:03:20 -Merci, Michel.
00:03:23 On vous retrouve à 17h30 pour un nouveau point complet.
00:03:26 A la une, ces réactions qui se multiplient
00:03:28 depuis ce matin après l'annonce de la mort de Robert Badinter,
00:03:32 l'homme de justice opposé à la peine de mort.
00:03:34 C'est donc éteint cette nuit.
00:03:36 Il avait 95 ans.
00:03:37 Emmanuel Macron a salué une figure du siècle,
00:03:40 une conscience républicaine, l'esprit français.
00:03:43 Il annonce qu'un hommage national lui sera rendu.
00:03:45 A gauche comme à droite, les hommages sont unanimes.
00:03:48 Aujourd'hui, l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand,
00:03:52 a annoncé l'abolition de la peine de mort en France.
00:03:55 Retour sur sa vie avec Viviane Hervier et Thomas Bonnet.
00:03:58 -Ce 17 septembre 1981,
00:04:01 Robert Badinter monte à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:04:05 Devant 491 députés, il présente son projet de loi
00:04:08 pour l'abolition de la peine de mort.
00:04:10 -J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République,
00:04:15 de demander à l'Assemblée nationale
00:04:18 l'abolition de la peine de mort en France.
00:04:22 -Le nouveau ministre de la Justice a été nommé
00:04:24 trois mois plus tôt par François Mitterrand.
00:04:27 Le combat est loin d'être gagné.
00:04:28 Les Français sont attachés à la guillotine.
00:04:31 -Le matin de l'abolition, c'était 64 pour la peine de mort,
00:04:35 32 % des Français pour l'abolition.
00:04:39 C'est-à-dire que nous étions sans illusion.
00:04:42 Ca veut dire en clair quoi ?
00:04:46 Qu'il fallait du courage politique.
00:04:48 -Après deux jours de débat,
00:04:50 le texte est adopté à une large majorité,
00:04:52 363 voix contre 117.
00:04:54 C'est une victoire pour celui qui, depuis 10 ans,
00:04:57 se bat en tant qu'avocat pour sauver la tête de ses clients.
00:05:00 -Beaucoup convaincus comme avocats dans les prétoires.
00:05:05 Je me rappelle encore des foules autour du palais de justice
00:05:09 criant à mort, à mort, lorsqu'arrivaient les accusés.
00:05:13 -Tout au long de sa vie, Robert Badinter s'est battu
00:05:16 contre toutes les formes d'injustice,
00:05:18 une notion développée très tôt,
00:05:20 peut-être lorsqu'il assiste impuissant
00:05:22 à l'arrestation de son père juif par la Gestapo en 1943.
00:05:26 Il a 15 ans, son père meurt dans le camp d'extermination
00:05:29 de Sobibor en Pologne, un drame qui a décidé de toute sa vie.
00:05:33 Robert Badinter ne se retrouvera jamais du côté des bourreaux.
00:05:36 ...
00:05:38 En 1986, Robert Badinter est nommé président
00:05:42 du Conseil constitutionnel par François Mitterrand.
00:05:44 A ce poste, qu'il occupera jusqu'en 1995,
00:05:47 il va s'opposer à la nouvelle majorité de droite,
00:05:50 annulant plusieurs articles de la loi Pascua de Bray
00:05:53 sur l'immigration.
00:05:54 Puis il est élu sénateur PS des Hauts-de-Seine.
00:05:57 Réélu en 2004, il exercera la fonction pendant 16 ans.
00:06:01 Discret sur sa vie privée,
00:06:03 Robert Badinter a épousé en 1966 Elisabeth,
00:06:06 la philosophe et femme de lettres,
00:06:08 et la fille de Marcel Blochstein Blanchet,
00:06:10 le fondateur de Publicis.
00:06:12 Le couple aura trois enfants.
00:06:14 -Avocat, professeur de droit,
00:06:16 politique, Robert Badinter a eu plusieurs revues,
00:06:18 mais il reste dans la mémoire collective
00:06:21 comme celui qui a mis fin à l'application
00:06:23 de la peine de mort,
00:06:25 de la fin de la peine de mort promulguée le 9 octobre 1980.
00:06:29 Ce qui marque aujourd'hui Florian Tardif,
00:06:31 c'est que de gauche comme à droite,
00:06:33 les hommages sont unanimes.
00:06:35 -Oui, après, on a régulièrement l'occasion de vivre cela
00:06:39 lorsqu'il y a la mort d'un grand homme,
00:06:42 qu'il soit de gauche ou de droite,
00:06:44 il est vrai que, force est de constater
00:06:46 que, bien évidemment, à gauche,
00:06:48 étant donné que c'est sa famille politique,
00:06:51 on peut voir, notamment sur les réseaux sociaux
00:06:55 ou dans les médias, un hommage appuyé de cette dernière,
00:06:59 mais à droite également,
00:07:01 même si certains représentants de la classe politique
00:07:05 notent dans leur hommage
00:07:06 qu'ils n'ont pas forcément partagé la même vision
00:07:09 que celle défendue,
00:07:11 notamment lorsqu'il était garde des Sceaux par Robert Bain-Laterre,
00:07:14 mais que c'était un grand humaniste,
00:07:17 qu'il est allé jusqu'au bout de ses combats,
00:07:21 combats qu'il a parfois défendus
00:07:23 contre la majorité de la population.
00:07:26 On cite beaucoup la peine de mort,
00:07:28 on pourrait citer la dépénalisation de l'homosexualité également,
00:07:32 qui est intervenue l'année suivante, en 82.
00:07:35 Donc voilà, hommage appuyé de la classe politique.
00:07:38 Après, on a connu ça pour rendre un dernier hommage
00:07:41 à ces grands hommes,
00:07:44 qui nous quittent les uns après les autres.
00:07:46 C'est vrai, Georges Fenech, une voix dissonante.
00:07:49 On vous a entendu ce matin, notamment chez Pascal Praud,
00:07:52 puisqu'il y avait une pluie d'hommages.
00:07:54 Vous avez rappelé que, sur le champ politique,
00:07:57 vous l'avez combattu aussi, Robert Bain-Laterre.
00:08:00 Oui, d'abord, je m'associe totalement à l'hommage qui est rendu,
00:08:05 cette période de deuil, à la considération qui est la mienne
00:08:08 pour ce grand homme d'Etat, ce grand avocat.
00:08:11 Ça va de soi, son combat contre la peine de mort.
00:08:15 Je dois dire aussi que la peine de mort,
00:08:17 c'est une question de conscience.
00:08:19 Ça dépasse les clivages politiques.
00:08:21 Je rappelle que Jacques Chirac a constitutionnalisé
00:08:24 l'abolition de la peine de mort.
00:08:26 Dans d'autres pays, on l'avait fait avant, en Italie,
00:08:29 ça a été constitutionnalisé en 1947.
00:08:31 Mais il faut rendre cet hommage à Robert Bain-Laterre
00:08:35 qui était très hostile.
00:08:36 Ceci étant dit, j'ai quand même le devoir de dire
00:08:39 que je ne peux pas réduire la personnalité politique
00:08:42 du garde des Sceaux qu'a été Robert Bain-Laterre
00:08:45 uniquement à l'abolition de la peine de mort.
00:08:48 J'ai été un adversaire résolu de Robert Bain-Laterre.
00:08:51 Et notamment sur sa politique pénale
00:08:55 qui a été mise en place dès son arrivée à la chancellerie.
00:08:58 -Quand vous écrivez "l'ensauvagement de la France",
00:09:01 vous le tenez pour responsable ?
00:09:03 -Les prémices de tout ce qui est là sous nos yeux
00:09:07 sont nés en 1981.
00:09:09 En 1981, on aboue la peine de mort, certes,
00:09:12 mais on abolit aussi la Cour de sécurité de l'État.
00:09:15 La Cour de sécurité de l'État a jugé les affaires de terrorisme.
00:09:19 On ne la remplace pas.
00:09:21 Les juridictions de droit commun étaient chargées
00:09:24 de juger ces affaires de terrorisme.
00:09:26 Ça a été, je ne vous dis pas, extrêmement compliqué.
00:09:30 Je me souviens des commissaires des syndicats de policiers
00:09:34 qui demandaient une spécialisation nécessaire.
00:09:36 Il a fallu attendre le retour de la droite en 1986,
00:09:40 suite au procès d'action directe Schlecher
00:09:43 qui menaçait les jurés.
00:09:45 Les jurés s'étaient fait porter pâle.
00:09:47 On ne pouvait plus les juger.
00:09:49 Il a fallu, en 1986, avec Jacques Chirac,
00:09:51 pour instituer la Cour d'assises spécialisée,
00:09:54 qui a été très critiquée
00:09:56 par tous les tenants de la politique de Bain-Laterre.
00:09:59 De même, ils suppriment la peine de mort.
00:10:01 C'est génieux.
00:10:02 D'ailleurs, moi-même, j'ai créé un groupe d'études
00:10:05 à l'Assemblée sur l'abolition universelle
00:10:08 des droits de l'homme.
00:10:09 Robert Bain-Laterre m'avait fait l'honneur
00:10:12 de venir le jour de l'installation.
00:10:14 Mais ils ne l'avaient pas remplacé par rien.
00:10:17 Un meurtrier simple était puni des mêmes peines
00:10:20 qu'un tueur en série.
00:10:21 Il a fallu que la droite se saisisse de ce dossier
00:10:24 pour créer ce qu'on appelle la peine incompressible
00:10:27 de 30 ans pour les grands criminels.
00:10:29 Quand Bain-Laterre arrive,
00:10:31 c'est tout le syndicat d'administration
00:10:33 qui rentre à la chancellerie.
00:10:35 On a toute l'Europe contre nous sur les affaires de terrorisme.
00:10:39 A cette époque-là, la chancellerie refuse l'extradition
00:10:42 des terroristes qui nous sont demandés par l'ETA,
00:10:44 par l'Italie, par l'Allemagne.
00:10:46 Toute l'Europe ne comprend pas cette politique
00:10:49 à l'égard des terroristes,
00:10:50 qualifiée à l'époque de combattants de la liberté.
00:10:53 Cette période-là, je ne peux pas l'occulter.
00:10:56 Ce n'est pas anodin si, à chaque fois
00:10:58 que le vaisseau de gauche est nommé,
00:11:00 à la première minute, il appelle ce que je ne dénigre pas,
00:11:03 l'autorité de tutelle.
00:11:06 Si vous voulez, Eric Dupond-Moretti,
00:11:08 à la peine nommé, il appelle tout de suite Robert Bain-Laterre.
00:11:11 C'est cette politique-là qu'on retrouve dans le mur des cons
00:11:15 du syndicat d'administration.
00:11:16 Tout a pris naissance à ce moment-là.
00:11:19 C'est le combat que j'ai mené
00:11:20 à la tête de l'Association professionnelle des magistrats.
00:11:23 -Louis Dragnel souhaitait réagir à vos propos.
00:11:26 -Honorer la mort d'un homme, c'est aussi être capable
00:11:29 de tout dire sur sa vie.
00:11:31 Il n'y a pas de plus grand respect
00:11:32 quand on est adversaire politique
00:11:34 que de lui rendre hommage, comme vous l'avez fait.
00:11:37 Quand il y a une grande figure,
00:11:39 et vous ne contestez pas le fait
00:11:41 que Robert Bain-Laterre ait été un grand homme et une grande figure,
00:11:44 souvent, il y a aussi le déluge, l'éloge,
00:11:47 où on occulte des aspects de sa personnalité
00:11:50 ou de ses engagements contre lesquels on s'est battus.
00:11:54 Je trouve que c'est une manière très honorable
00:11:57 de saluer sa mémoire que de dire ça.
00:12:00 Ensuite, je pense que ce qui est intéressant,
00:12:02 c'est que la naissance de la conscience politique
00:12:05 de Robert Bain-Laterre est arrivée au moment de l'arrestation
00:12:08 de son père, qui ensuite a été déporté.
00:12:12 Lui-même, avec ses frères et soeurs,
00:12:14 ainsi que sa mère, ont été protégés.
00:12:17 Ensuite, il y avait un commissaire de police
00:12:19 qui a émis des faux papiers,
00:12:21 ce qui leur a permis notamment d'aller en Italie.
00:12:24 Je pense qu'en fait, toute sa conscience politique
00:12:27 et tout ce qu'il a fait ensuite politiquement
00:12:30 est intrinsèquement lié à cet événement-là,
00:12:33 et ensuite aux conséquences avec la choix.
00:12:35 Pour Robert Bain-Laterre,
00:12:37 tout l'enjeu de ce qu'il pouvait apporter à la société,
00:12:41 c'était surtout de permettre le plus possible la liberté,
00:12:45 l'amour inconditionnel de la vie,
00:12:47 et d'ailleurs, on le retrouve aussi dans son engagement,
00:12:49 par exemple, contre l'euthanasie.
00:12:51 Et donc, ça a mené à mettre en place
00:12:54 cette philosophie juridique qui considérait
00:12:57 qu'il fallait surtout ne pas mettre en place
00:12:59 des lois ou un système pénal en France
00:13:02 qui, un jour, pourrait tomber entre les mains
00:13:04 d'un pouvoir excessif, totalitaire,
00:13:07 et qui pourrait en faire mauvais usage.
00:13:09 Et je suis sûr que Robert Bain-Laterre,
00:13:11 en fait, c'est pour cette raison-là
00:13:14 qu'il s'est battu pour défendre un certain nombre de lois,
00:13:18 pour abroger d'autres lois.
00:13:20 Il n'y a pas que la peine de mort, mais ce que dit Georges Fenech.
00:13:22 Et c'est pour cette raison-là, d'ailleurs,
00:13:24 je pense que Georges Fenech,
00:13:26 qui était un élu de droite, que vous étiez magistrat...
00:13:28 - Et président, monseigneur. - Et président, pardon.
00:13:31 - On y arrivera.
00:13:32 - C'est pour ça que vous l'avez convoqué.
00:13:33 - Avant d'entendre Eleonore Carroa et Marc Varnot,
00:13:35 on va réécouter le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:13:38 justement, qui a annoncé ce matin un hommage national,
00:13:40 je vous le rappelle, à Robert Bain-Laterre. Écoutez.
00:13:43 - Je veux d'abord avoir une pensée pour son épouse, sa famille.
00:13:49 Je veux dire aussi ma peine à titre personnel.
00:13:52 Je crois que la nation a perdu à coup sûr un grand homme,
00:13:57 un très grand avocat, un très grand garde des Sceaux,
00:14:00 qui, évidemment, a conduit pour notre pays l'abolition,
00:14:04 mais aussi des réformes importantes du Code pénal,
00:14:07 qui a conduit à transformer au début des années 80
00:14:09 la justice de notre pays.
00:14:11 Et puis un président du Conseil constitutionnel,
00:14:13 qui a eu un rôle essentiel à jouer dans la vie
00:14:15 de notre démocratie durant de nombreuses années.
00:14:19 C'était aussi, pour moi, je dois le dire,
00:14:22 un sage au-delà de ses fonctions,
00:14:24 qui a toujours permis d'éclairer les décisions les plus délicates.
00:14:29 Un hommage national lui sera rendu.
00:14:31 - Et l'honneur Carroa, qui sont aujourd'hui
00:14:33 les héritiers politiques de Robert Bain-Laterre ?
00:14:36 - Je pense qu'ils sont nombreux.
00:14:38 Le fait qu'à l'Assemblée nationale, vous ayez,
00:14:41 lorsque vous entrez pour assister à un débat,
00:14:44 justement, le vote de l'abolition de la peine des morts,
00:14:47 c'est le seul vote qui est reproduit.
00:14:49 Vous avez le tableau avec le résultat, ça en dit long.
00:14:51 Ce n'est pas anodin, c'est un combat qui est immense.
00:14:54 Et moi, je me joins à tous les hommages
00:14:56 qui lui ont été rendus de gauche, de droite,
00:14:58 de la part du gouvernement.
00:15:00 Nous perdons effectivement un homme d'État, un homme de droit,
00:15:03 quelqu'un qui a transformé notre vision du monde.
00:15:06 Et je pense qu'il faut aussi insister sur le courage politique
00:15:09 qu'il a eu à ce moment-là, lorsqu'il a joint justement
00:15:12 toutes ses facultés, toutes ses convictions juridiques
00:15:16 et la politique, parce que ce n'était pas évident
00:15:18 en 1981 que de défendre cette idée comme il l'a fait
00:15:22 et de réussir à l'abolition de la peine de mort.
00:15:25 -Une idée qui n'était pas, à l'époque, facile à défendre,
00:15:28 une autre idée qui n'est pas facile à défendre,
00:15:31 et c'est l'une de ses dernières paroles publiques, d'ailleurs.
00:15:34 L'ancien garde des Sceaux s'était exprimé
00:15:36 sur la marche contre l'antisémitisme.
00:15:38 Souvenez-vous, cette marche organisée le dimanche 12 novembre.
00:15:41 Il avait notamment commenté la présence critiquée
00:15:43 des membres du Rassemblement national, dont Marine Le Pen,
00:15:46 Robert Badinter, qui avait estimé que les péchés des pères
00:15:49 ne sont pas ceux des fils, mais aussi que chacun est libre
00:15:52 de manifester pour la cause qu'il juge juste.
00:15:54 On ne peut pas imputer à Mme Le Pen
00:15:56 les propos très largement colorés de M. Le Pen père.
00:15:59 Non, ce ne serait pas juste.
00:16:00 Il n'y a pas de responsabilité pénale qui soit héréditaire.
00:16:03 On le sait, Marc Varneau, la lutte contre l'antisémitisme,
00:16:06 cela a été aussi l'un des principaux combats
00:16:08 de Robert Badinter, le chef de l'Etat,
00:16:10 on le disait, qui parle d'une conscience républicaine.
00:16:13 Robert Badinter, qui balaie l'antisémitisme
00:16:16 de Marine Le Pen, que certains à gauche
00:16:18 voudraient encore lui coller, on le sait bien.
00:16:21 -Il a de leçon à recevoir de personne, Robert Badinter.
00:16:24 Effectivement, on a rappelé son parcours.
00:16:26 Son père a été déporté aujourd'hui, le 9 février.
00:16:30 Il n'est jamais revenu de déportation.
00:16:32 Il a grandi dans cette France de l'après-guerre.
00:16:35 C'est un peu un miroir, un alter-ego de Simone Veil.
00:16:38 Ils sont tous les deux des symboles d'une certaine époque,
00:16:41 d'une certaine partie de la population.
00:16:43 Jusqu'à la fin, il a combattu l'antisémitisme,
00:16:45 et il l'a fait d'une façon, comme sur tous ses combats,
00:16:48 d'une façon à la fois...
00:16:50 Il était plein de convictions, mais sans calcul politique.
00:16:53 Pour rebondir sur ce que vous disiez,
00:16:55 des hommes comme Badinter, on ne va pas en retrouver beaucoup.
00:16:58 Les politiques sont très intéressés par le calcul,
00:17:00 et il y a beaucoup d'ambition.
00:17:02 Ce n'était pas le cas à l'époque.
00:17:04 -On y reviendra peut-être.
00:17:05 -Le dernier procès qu'il a gagné avant de devenir ministre,
00:17:08 ça m'est marqué, c'est qu'il a fait condamner Forisson.
00:17:11 Il a fait condamner Forisson, 10 ans avant la loi Guessot,
00:17:14 alors que les outils juridiques rendaient difficile
00:17:17 la condamnation en époque de négationnistes.
00:17:19 Il était plein de convictions.
00:17:21 Effectivement, comme beaucoup d'hommes,
00:17:23 il n'a pas un parcours qui est sans faute.
00:17:25 Tous les hommes font des fautes,
00:17:26 mais il a marqué son époque par son courage.
00:17:29 Effectivement, les pénalisations pour les homosexuels,
00:17:33 la Cour de sûreté de l'État,
00:17:35 tout ça était des sujets qui n'étaient pas populaires.
00:17:39 Il a mis les pieds dans le plat de sujets affreusement polémiques.
00:17:42 Il avait le courage de ses engagements.
00:17:44 C'est remarquable, pas beaucoup d'hommes l'ont.
00:17:47 - On le remercie pour ça.
00:17:48 Si on lui rend un hommage aussi appuyé,
00:17:50 c'est parce qu'on se rend compte de l'impact que son action a eu
00:17:54 pour nous et pour les générations à venir.
00:17:56 - Hommage national, Florian Tardif.
00:17:58 On a des éléments sur la façon dont, éventuellement,
00:18:01 cet hommage pourrait se dérouler.
00:18:03 - Oui, c'est, en somme toute, assez habituel.
00:18:06 Finalement, les hommages nationaux ont lieu dans la Cour des Invalides,
00:18:11 avec tout le dispositif que l'on met en place
00:18:14 pour ces figures qu'on honore,
00:18:17 plus que l'hommage national.
00:18:19 La question qui va très rapidement se poser,
00:18:21 puisque l'hommage national s'impose presque de lui-même,
00:18:25 c'est la panthéonisation ou non de Robert Bindater,
00:18:28 qui commence déjà à être évoquée par certaines figures politiques,
00:18:32 notamment au sein de la majorité,
00:18:35 puisqu'on l'a beaucoup comparé.
00:18:37 On a parlé assez récemment de Simone Veil,
00:18:40 du combat qu'elle a porté, de sa panthéonisation.
00:18:42 On l'a souvent comparé à Simone Veil,
00:18:45 qui était plutôt à droite, et lui, qui était plutôt à gauche.
00:18:48 On fait le parallèle.
00:18:50 C'est une des grandes figures de gauche
00:18:52 qui a porté un combat symbolique.
00:18:54 La peine de mort et Simone Veil, bien évidemment, l'IVG.
00:18:57 - Je vous propose d'y revenir des 18h.
00:18:59 L'avocat Alain Jakubowicz, qui a bien connu Robert Bindater,
00:19:03 sera en liaison avec nous
00:19:05 pour nous partager les souvenirs qu'il garde de Robert Bindater.
00:19:09 Je vous propose de parler d'une ancienne garde des Sceaux
00:19:12 devenue ministre de l'Education, Nicole Belloubet.
00:19:15 - Oui, c'est ici.
00:19:16 - Cette nomination... - De salle des ambiances.
00:19:19 - Vous le dites vous-même.
00:19:20 - Une garde des Sceaux, retour à l'école.
00:19:23 - Exactement. Cette nomination provoque,
00:19:25 on le voit autour de ce plateau, des interrogations,
00:19:28 tant sa sensibilité semble tranchée
00:19:30 avec le cap porté par son prédécesseur, Gabriel Attal.
00:19:34 Le portrait de Nicole Belloubet, tout de suite, et on en parle.
00:19:39 - C'est un retour aux affaires pour Nicole Belloubet,
00:19:42 désormais à la tête de l'Education nationale.
00:19:44 - L'Education nationale, c'est mon milieu d'origine,
00:19:47 par vocation, par passion,
00:19:50 pour le plus noble des métiers, celui d'enseigner.
00:19:53 - Une passion qu'elle a exercée comme professeure de droit
00:19:57 à l'université, comme rectrice des académies de Toulouse et Limoges
00:20:01 de 1997 à 2005, ou encore comme chargée de l'éducation
00:20:04 et de l'enseignement supérieur pour la région Midi-Pyrénées.
00:20:07 Ce qui n'en est pas à son coup d'essai dans le système éducatif.
00:20:11 Au-delà de ses anciens postes à l'éducation,
00:20:13 elle a été une femme engagée, comme en 2005,
00:20:16 où elle démissionne avec fracas de son poste de rectrice.
00:20:19 Son but ? Dénoncer le manque de moyens octroyés
00:20:22 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
00:20:25 En 2016, ses prises de position font choc
00:20:27 lorsqu'elle publie une tribune
00:20:29 où elle dit vouloir supprimer le ministère de l'Education nationale.
00:20:33 Provocation volontaire pour dénoncer les lacunes
00:20:36 de l'époque. Une femme déjà bien engagée sur ces questions,
00:20:39 de quoi rassurer les syndicats de l'enseignement
00:20:42 qui attendaient une ministre de plein exercice.
00:20:45 -Alors, une femme de gauche
00:20:46 pour porter la feuille de route du choc des savoirs,
00:20:49 retour de l'autorité, expérimentation de l'uniforme,
00:20:53 réarmement civique. Une feuille de route...
00:20:55 -C'est presque le village gaulois dans Astérix.
00:20:58 Une femme de gauche au sein du gouvernement,
00:21:01 c'est le petit village gaulois qui résiste aux envahisseurs.
00:21:04 -On va devoir répondre.
00:21:06 -C'est vous qui auriez dû être ministre.
00:21:08 -Beaucoup de téléspectateurs de Français s'interrogent.
00:21:12 Est-ce qu'elle est dans sa zone idéologique,
00:21:14 Nicole Béloubet, pour porter cette feuille de route ?
00:21:17 -Franchement, ce qui est, c'est qu'on est toujours pas fermant.
00:21:21 -Les yeux dans les yeux. -On est dans le dépassement.
00:21:24 On a du mal à le comprendre,
00:21:26 on vous ramène toujours à votre identité première,
00:21:29 à ce que vous avez fait avant.
00:21:31 Là, la feuille de route est claire.
00:21:33 On l'a rappelé hier lors de son interview télévisée,
00:21:36 elle ne change pas.
00:21:37 Nicole Béloubet, on regarde son CV,
00:21:40 on vient de le regarder,
00:21:41 quelqu'un qui semble avoir toutes les capacités,
00:21:44 tous les atouts requis pour remplir cette fonction
00:21:47 et qui s'est engagée à suivre le programme
00:21:50 qui a été mis en place par le Premier ministre
00:21:53 et le chef de l'Italie.
00:21:54 -Vous êtes des accords de l'ordre de votre voisin de gauche.
00:21:58 -Je partage pas du tout.
00:21:59 -Elle a encore rien fait.
00:22:01 Il y a qu'un jour, on se posait la question
00:22:04 sur le ministère de la Santé,
00:22:05 le mal profond de la France,
00:22:07 et on en convenait,
00:22:09 c'est de mettre beaucoup d'argent partout,
00:22:11 surtout dans l'éducation et la santé,
00:22:14 et de ne jamais rien réformer.
00:22:16 On a une recette miracle,
00:22:17 on met en général quelqu'un qui vient
00:22:20 du milieu de l'enseignement à l'éducation nationale.
00:22:23 Madame Béloubet est une universitaire,
00:22:25 elle devient ministre de l'Education nationale.
00:22:29 Elle souhaite reprendre un dialogue rapide
00:22:31 avec les enseignants,
00:22:33 ce qui a été fait pendant 40 ans,
00:22:35 pour lesquels rien n'a changé.
00:22:37 Malheureusement, tant qu'on n'aura pas
00:22:39 un gestionnaire à l'éducation nationale
00:22:42 et un gestionnaire à la santé,
00:22:44 on n'y arrivera pas.
00:22:45 Ces ministères doivent être remis à plat,
00:22:48 ils ne fonctionnent plus.
00:22:50 Ce n'est pas avec de la micro-réforme
00:22:52 ou un sparadrap
00:22:54 qu'on soigne un grand brûlé.
00:22:56 Il faut tout, sauf quelqu'un du corps enseignement.
00:22:59 -M. Béloubet et Wauke,
00:23:00 dans la lignée de Papendiaye,
00:23:02 un coup à droite, un coup Wauke.
00:23:04 La grille de lecture de cette nomination
00:23:07 ne la comprend pas forcément.
00:23:09 Je vous propose de marquer une courte pause.
00:23:12 On continue.
00:23:13 Vous avez énormément de choses à dire.
00:23:16 Restez avec nous sur ces news.
00:23:18 Le débat s'annonce passionnant.
00:23:20 A tout de suite.
00:23:21 ...
00:23:24 -De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
00:23:27 Bienvenue pour vous accompagner jusqu'à 19h.
00:23:30 Eleonore Carrois, Marc Varnot, Louis Dragnel,
00:23:33 Georges Fenech.
00:23:34 Dans un instant, nous allons parler
00:23:36 de la nouvelle ministre de l'Education nationale,
00:23:39 Nicole Béloubet, qui provoque le débat.
00:23:41 Mais avant, un point complet sur les dernières actualités.
00:23:45 ...
00:23:48 -Importante saisie dans le quartier de la Planoise,
00:23:52 près de Besançon, selon un premier bilan provisoire.
00:23:55 Un pilot d'héroïne, un lance-roquette,
00:23:57 deux fusils d'assaut, des munitions et 6 000 euros
00:24:00 ont été saisis.
00:24:01 Cinq personnes ont été interpellées.
00:24:04 L'an dernier, quatre hommes ont été tués
00:24:06 suite à des règlements de comptes liés au trafic de drogue.
00:24:09 Emmanuel Macron annonce que les Français
00:24:12 pourront porter plainte en ligne dès l'été prochain.
00:24:15 Le dispositif concerne environ 2 millions de plaintes,
00:24:18 celles déposées contre X et celles liées à des affaires d'interntes,
00:24:22 qui ont détesté la vie de nos compatriotes,
00:24:25 de nos policiers et de nos gendarmes,
00:24:27 à saluer le chef de l'Etat.
00:24:29 Malagascar s'attaque aux violeurs de mineurs
00:24:31 adoptés par le Parlement.
00:24:33 Un texte de loi prévoit des peines de castration chirurgicale
00:24:37 ou chimique en fonction de l'âge de la victime.
00:24:39 Avant d'être promulgué par le président,
00:24:42 il devra être validé par la Haute Cour constitutionnelle
00:24:45 de l'île de l'Océan Indien.
00:24:47 Amnistie internationale juge cette mesure inhumaine et dégradante.
00:24:51 -On revient à 18h pour un point complet.
00:24:53 Dans un instant, nous allons revenir sur ce drame.
00:24:56 Évitez de justesse la cause, la délinquance criminelle
00:25:00 qui gangrène certains de nos quartiers.
00:25:02 Une femme de 76 ans a failli mourir dans son salon
00:25:05 de la cité du Charelle.
00:25:06 C'est à Toulon, un ensemble de bars d'immeubles
00:25:09 où il y a de petits trafics.
00:25:11 Une balle perdue a traversé la fenêtre de son appartement.
00:25:15 Avant, continuons cet échange
00:25:16 autour de la nouvelle ministre de l'Education,
00:25:20 qui a tout juste été nommée.
00:25:21 Cette nomination provoque des interrogations.
00:25:24 Sa sensibilité semble véritablement tranchée
00:25:27 avec le cap porté jusque-là par son prédécesseur,
00:25:30 Gabriel Attal.
00:25:31 Ecoutez Nicole Belloubet.
00:25:33 -L'éducation nationale, c'est mon milieu d'origine
00:25:36 par vocation, par passion,
00:25:38 pour le plus noble des métiers,
00:25:40 celui d'enseigner.
00:25:42 Je reviens aujourd'hui vers vous,
00:25:44 acteur de l'éducation nationale,
00:25:47 dans un esprit de dialogue et d'écoute,
00:25:49 et avec la ferme volonté
00:25:51 de faire évoluer notre système éducatif.
00:25:54 -Une femme de gauche,
00:25:56 Eleonore Carrois, pour porter une feuille de route
00:25:59 marquée à droite.
00:26:00 Certains disent que Nicole Belloubet,
00:26:03 même Wauke, on se souvient de cette volonté
00:26:05 de recevoir la famille Traoré,
00:26:08 lorsqu'elle était garde des Sceaux.
00:26:10 Un coup Wauke,
00:26:11 c'est une femme de gauche
00:26:13 qui a été élue à l'école,
00:26:15 un coup à droite, on ne comprend plus bien
00:26:17 quel est le cap aujourd'hui affiché.
00:26:20 Pouvez-vous nous éclairer ?
00:26:22 -Le cap est très clair.
00:26:23 Ce n'est pas une question de gauche ou de droite,
00:26:27 c'est un choc des savoirs,
00:26:28 réformer notre école qui en a besoin.
00:26:31 On descend dans les classements internationaux,
00:26:34 nos élèves n'ont pas le niveau qu'ils avaient
00:26:37 il y a quelques années.
00:26:39 Un projet extrêmement ambitieux
00:26:41 a été porté par Gabriel Attal,
00:26:43 c'est un symbole important.
00:26:45 Un projet a été déroulé
00:26:47 lors de son discours de politique générale
00:26:50 où il a mis l'accent sur ce savoir.
00:26:52 Une personnalité va pouvoir parler
00:26:54 avec les acteurs d'un ministère
00:26:57 qui n'est pas toujours évident.
00:26:59 Il faut l'encourager, la soutenir
00:27:01 dans cette feuille de route
00:27:03 qui n'a pas changé.
00:27:04 -Une feuille de route portée par Attal.
00:27:07 Faut-il comprendre
00:27:08 que ce que l'on demande à Nicole Belloubet,
00:27:12 c'est uniquement de faire le suivi
00:27:14 de cette feuille de route
00:27:16 et se détacher de son idéologie ?
00:27:18 Est-ce qu'elle va pouvoir
00:27:20 se détacher de cette idéologie ?
00:27:22 -On va voir.
00:27:23 Au gouvernement, on a reçu pas mal d'appels.
00:27:26 On nous a dit qu'on était un peu durs
00:27:28 sur Nicole Belloubet.
00:27:30 Ce qu'on m'a dit, c'est "attendez de voir,
00:27:33 chiche, donnez-lui sa chance".
00:27:35 La difficulté, je veux bien entendre tout ça,
00:27:38 je veux bien donner sa chance à tout le monde.
00:27:41 Elle a pris des positions extrêmement fermes
00:27:44 contre l'autorité, contre l'uniforme,
00:27:46 contre même la tenue de cours magistraux.
00:27:49 Ce ne sont pas des petits détails.
00:27:52 -Aurait-elle interdit la baïa ?
00:27:54 -Des petites choses.
00:27:55 Je demande à voir.
00:27:56 Attendons de voir ce que ça va donner.
00:27:59 Est-ce que réellement,
00:28:00 elle va mettre en place la politique
00:28:03 que voulait mettre en place Gabriel Attal ?
00:28:06 Si c'est le cas, tant mieux.
00:28:07 Je pense que tout le monde saluera
00:28:10 cette mue politique,
00:28:11 mais ça m'étonnerait énormément,
00:28:14 puisque quand on voit le parcours de Belloubet,
00:28:17 c'est un parcours enraciné.
00:28:19 Je respecte.
00:28:20 Il faut assumer ce qu'on est dans la vie.
00:28:22 C'est un profit que je respecte,
00:28:25 mais tout son parcours est extrêmement cohérent
00:28:28 et s'inscrit viscéralement à gauche,
00:28:30 que ce soit dans les mandats électifs qu'elle a fait,
00:28:33 par qui elle a été nommée
00:28:35 membre du Conseil constitutionnel.
00:28:37 Elle a été nommée par Jean-Pierre Bell,
00:28:40 le président du Sénat.
00:28:42 Même les décisions politiques qu'elle a prises,
00:28:45 c'est la ministre qui avait vidé les prisons
00:28:47 à cause du Covid.
00:28:49 -Et on soutient aussi en janvier 2020.
00:28:52 -Je veux pas demander...
00:28:54 Ce que je trouve absurde,
00:28:56 si on est sincère et authentique,
00:28:58 nous faire croire qu'une femme très enracinée à gauche
00:29:02 va soudainement devenir, passer à droite
00:29:04 ou soudainement changer complètement de braquet,
00:29:08 c'est pas vrai.
00:29:09 -Il peut y avoir un conflit.
00:29:11 Je rappelle, en janvier 2020, l'affaire Mila.
00:29:13 Cette jeune fille menacée de mort après avoir injurié l'islam.
00:29:17 Nicole Belloubet avait affirmé que l'insulte à la religion
00:29:21 est une atteinte grave à la liberté de conscience.
00:29:24 -Elle avait rétroponé.
00:29:25 -Elle a regretté ses propos.
00:29:27 En revanche, ce qui est important,
00:29:30 c'est de défendre cette valeur de la laïcité.
00:29:32 Elle l'a rappelé dans son discours.
00:29:35 -Je ne situerais pas l'éducation nationale à gauche ou à droite.
00:29:39 Je regarderais l'ambition.
00:29:40 Dédoubler les classes de CP et CE1,
00:29:43 c'est une mesure de gauche ou de droite ?
00:29:45 C'est une mesure qui marchait
00:29:47 dans des endroits où les élèves avaient besoin
00:29:50 d'un dédoublement, d'une attention renforcée.
00:29:53 Payer davantage les infirmières scolaires
00:29:55 parce qu'il y a un véritable problème de santé mentale
00:29:59 chez nos jeunes, surtout après le Covid.
00:30:01 C'est une mesure de gauche ou de droite ?
00:30:04 Ce n'est pas le problème.
00:30:05 Qu'est-ce qu'on fait pour avancer efficacement ?
00:30:08 Elle s'est engagée à respecter une feuille de route...
00:30:12 -Elle est honneur carois au ministère de l'Education nationale.
00:30:15 -Je vois que vous militez, Louis de Ragnel.
00:30:18 -La feuille est claire.
00:30:19 Il faut lui laisser sa chance, la laisser avancer.
00:30:22 Mais il faut regarder la feuille de route du gouvernement.
00:30:26 -George Fenech et Marc Varneau veulent réagir à vos propos.
00:30:29 -Je vais permettre de répondre,
00:30:32 mais madame la députée a dit à plusieurs reprises
00:30:35 qu'il ne s'agit pas de savoir si c'est de gauche ou de droite.
00:30:38 Je crois qu'il y a des oppositions en démocratie
00:30:41 qu'on peut être de gauche ou de droite
00:30:43 et que ça n'a rien de déshonorant d'être de gauche ou de droite.
00:30:47 Je pense qu'il y a une politique de gauche éducative
00:30:50 et une politique de droite éducative.
00:30:53 A gauche, on est pour l'égalitarisme,
00:30:55 à droite, pour l'égalité des chances,
00:30:57 à gauche, pour le collège unique, à droite, non.
00:31:01 Ce sont des choses différentes.
00:31:02 Que va faire Mme Belloubet ?
00:31:04 Depuis que M. Macron est président,
00:31:06 on a eu une politique de droite avec Blanquer,
00:31:09 ensuite, on a eu Papendiaï de gauche,
00:31:12 ensuite, on a eu Gabriel Attal de droite.
00:31:14 Je ne sais pas.
00:31:15 -C'est ce que l'on ne comprend pas.
00:31:17 -La difficulté, c'est qu'on ne sait pas
00:31:20 quelle sera la politique.
00:31:22 Vous allez voir, il y a une feuille de route.
00:31:24 On ne change pas les convictions de chacun.
00:31:27 -Pour réagir en une seconde,
00:31:29 vous dites qu'il a mené une politique de droite.
00:31:32 Vous renforcez mon propos.
00:31:33 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:31:35 Le Premier ministre l'a rappelé,
00:31:37 le président l'a rappelé lors de sa conférence de presse
00:31:41 qui a duré plusieurs heures,
00:31:43 sur lequel il est revenu, sur le projet pour l'école.
00:31:46 -Nous jugerons sur les actes.
00:31:48 -Absolument.
00:31:49 -Marc Barneau, pour conclure.
00:31:51 -La bonne question, c'est qu'est-ce qu'il va faire
00:31:54 ou est-ce qu'il a un bon profil pour faire ?
00:31:57 -Il y a des solutions.
00:31:59 Il faut tout changer.
00:32:00 On a déjà 866 000 profs avec 10 % d'ordres perdus.
00:32:04 On a 86 000 profs de perdus.
00:32:05 C'est juste une bagatelle.
00:32:07 Qu'est-ce qu'on va faire pour qu'il n'y ait plus d'ordres perdus ?
00:32:12 On va discuter avec les syndicats.
00:32:14 Ensuite, on a 80 % des absences de courte durée
00:32:17 qui ne sont pas remplacées.
00:32:19 Est-ce que Mme Belloubet a le profil
00:32:21 pour changer radicalement le système ?
00:32:24 Je pense que non.
00:32:26 Si il y avait un message avec une volonté réelle
00:32:29 de changer les choses,
00:32:30 il fallait nommer un avocat qui a 60 ans,
00:32:33 un président d'une association de parents d'élèves,
00:32:36 quelqu'un qui a un profil différent.
00:32:39 Ca fait 40 ans qu'on a les mêmes profils
00:32:41 et que la situation s'aggrave à chaque fois.
00:32:44 On nous dit qu'elle a beaucoup d'expérience.
00:32:47 Non, elle est dans un système, dans un serail
00:32:50 où elle a beaucoup d'ambition, peu de conviction.
00:32:53 Sa première décision d'appeler les syndicats
00:32:56 est un aveu.
00:32:57 Le fait de vouloir appeler les syndicats
00:32:59 est un aveu.
00:33:00 A l'Education nationale,
00:33:02 les syndicats ont tout bloqué depuis 40 ans.
00:33:05 - Nous l'avions dit, après,
00:33:07 on jugera sur pièces.
00:33:09 - Je suis d'accord avec vous sur le fond.
00:33:11 Un ministre qui arrive dans son ministère
00:33:14 et qui appelle les syndicats en arrivant,
00:33:17 compte tenu du degré de colère...
00:33:19 C'est un ministère, l'Education nationale,
00:33:22 qui est en état de quasiment de mort cérébrale.
00:33:25 Donc c'est extrêmement important.
00:33:27 Elle est obligée d'appeler les syndicats.
00:33:30 - Est-ce que les syndicats sont le partenaire
00:33:33 de la réforme de l'Education nationale ?
00:33:35 Oui ou non ? - Non.
00:33:37 - Je l'avais répondu.
00:33:38 - Le ministre de l'Intérieur
00:33:40 ferait la même chose.
00:33:41 - C'est au niveau de l'image.
00:33:43 L'image et le symbole sont importants.
00:33:46 Nous verrons, effectivement,
00:33:48 si Nicole Belloubet...
00:33:50 - Sur les actes.
00:33:51 - Sur les actes.
00:33:52 Si elle se détache de son idéologie,
00:33:55 ce n'avait pas été le cas de Papendiaïe.
00:33:57 - Il était très cohérent
00:33:59 par rapport à tous ses engagements.
00:34:01 Mais là, on attend la rupture de cohérence.
00:34:04 On attend de voir.
00:34:06 - Je vous propose de revenir sur ce drame
00:34:08 évité de justesse.
00:34:09 Une nouvelle fois, délinquance
00:34:11 qui gangrène nos quartiers en cause.
00:34:14 Une femme de 76 ans a failli mourir.
00:34:16 Elle était dans son salon,
00:34:18 au rez-de-chaussée de la cité du Charelle.
00:34:21 Petit trafic, une balle perdue
00:34:22 a traversé la fenêtre de son appartement.
00:34:25 Des faits qui se sont déroulés mercredi soir
00:34:28 à Aubagne.
00:34:29 Reportage signé Stéphanie Rouquier et Clotilde Payet.
00:34:32 - 21h30.
00:34:34 Alors que Daniel regarde la télévision
00:34:36 dans son canapé, un bruit fracassant la surprend.
00:34:39 Elle croit d'abord à une explosion de gaz
00:34:42 avant de s'apercevoir qu'une balle a traversé
00:34:45 la fenêtre de son salon.
00:34:46 Cette septuagénaire s'en tire avec quelques blessures
00:34:50 et un coup de verre, mais l'incident aurait pu lui être fatal.
00:34:54 - La balle est rentrée pas loin de ma tête,
00:34:56 un peu plus bas que je l'avais dans la tête.
00:34:59 Il y a eu un ricochet là,
00:35:01 il y a eu un ricochet sur le tableau là-bas.
00:35:03 - Des tirs de balles, Daniel en a déjà entendu
00:35:06 plus d'une fois à Charelle.
00:35:08 - Ici, ça tire moins de 2 ou 3 fois par mois,
00:35:11 au Charelle, donc il faut bien prendre conscience
00:35:14 qu'on n'est pas en sécurité.
00:35:15 - Dans ce quartier, l'insécurité est permanente.
00:35:18 Entre règlements de comptes, feux de poubelle et bruit incessant,
00:35:22 la vie des habitants du quartier est devenue insupportable.
00:35:25 - C'est horrible, parce que ça nous arrive des coups de fusil,
00:35:29 des coups de revolver, mais ça se passe plutôt
00:35:32 vers l'alimentation.
00:35:33 - C'est le Far West, tout simplement.
00:35:35 On est en sécurité nulle part.
00:35:37 - On cherche à être en sécurité, mais quand mon fils de 6 ans
00:35:40 me dit que je ne me sens pas en sécurité,
00:35:43 ça donne vraiment envie de partir.
00:35:45 - Suite à cet incident, une enquête a été ouverte.
00:35:48 Le calibre 9 mm à proximité.
00:35:50 - Georges Fenech, finalement, l'illustration
00:35:52 de ce que vous décrivez comme étant l'ensauvagement
00:35:55 de la France, l'impact sur la vitre,
00:35:58 ça fait froid dans le dos, on a vu, ça aurait pu être terrible.
00:36:01 Les témoignages des riverains interpellent des habitants
00:36:04 qui ne se sentent plus en sécurité,
00:36:06 qui souhaiteraient partir, qui ne le peuvent pas.
00:36:09 Aujourd'hui, les riverains disent qu'ils doivent partir
00:36:12 et on ne chasse plus les délinquants.
00:36:15 On a l'impression que c'est le monde à l'envers.
00:36:17 - C'est la même histoire, celle de Marseille.
00:36:20 Cette pauvre dame qui a été tuée dans son salon,
00:36:23 dans sa voiture, victime collatérale
00:36:25 d'un trafic de drogue sous fond de Kalachnikov.
00:36:28 Marseillaise morte d'une mère de famille dans sa voiture.
00:36:31 On voit bien qu'on n'arrive pas à faire reculer cette violence.
00:36:35 Nous avons reçu récemment Alain Bauer sur nos plateaux,
00:36:38 qui nous a encore démontré l'explosion,
00:36:41 notamment des homicides et des tentatives d'homicides
00:36:44 comme il n'y en a jamais eu dans notre pays.
00:36:47 On ne fait pas de coups à rien pour protéger un trafic de drogue.
00:36:50 Ces gens qui vivent dans ces quartiers,
00:36:52 qui sont de plus en plus nombreux,
00:36:54 puisqu'il y a 1500 quartiers,
00:36:56 aujourd'hui, dits de reconquête ou difficile,
00:36:59 ces gens sont en insécurité totale.
00:37:01 Ce n'est pas un simple sentiment,
00:37:03 c'est, comme on le voit encore ici, une réalité.
00:37:06 C'est pour ça que je dis,
00:37:08 tant qu'on ne changera pas de braquet,
00:37:10 vraiment de braquet,
00:37:11 qu'on ne mettra pas un point de rupture
00:37:14 avec cette politique pénale,
00:37:15 qui n'est pas suffisamment dissuasive
00:37:18 pour tous ces trafiquants,
00:37:19 on aura ces actes de violence insupportables.
00:37:22 - Je vous propose d'écouter un policier Rudy Mana,
00:37:25 policier porte-parole de l'Alliance Sud,
00:37:28 qui souligne aussi ce nouveau phénomène,
00:37:30 le port d'armes, puisque là, on l'entendait,
00:37:33 il y a deux ou trois tirs par mois,
00:37:35 nous disait Daniel, cette femme qui témoignait.
00:37:38 - Moi, ce que je peux vous dire,
00:37:40 c'est qu'aujourd'hui, quand vous contrôlez un individu,
00:37:44 très, très souvent, j'allais dire 8 à 9 cas sur 10,
00:37:46 il est en possession, un minima, d'un couteau,
00:37:49 et on se rend compte que dans les contrôles
00:37:52 qu'on peut faire aussi, dans les véhicules,
00:37:54 on saisit beaucoup plus d'armes à feu
00:37:57 que ce qu'on saisissait il y a 15 ou 20 ans.
00:37:59 - Revolver, Kalachnikov,
00:38:01 Louis Draynel, il y a la question aussi
00:38:03 de la lutte contre les trafics d'armes
00:38:05 en parallèle à la lutte contre les trafics de drogue,
00:38:08 et il y a aussi cette question du port du couteau.
00:38:11 On voit de ce policier, on en parle régulièrement,
00:38:14 et on s'aperçoit qu'il n'y a pas de réelles études
00:38:17 sur le port du couteau.
00:38:18 Tous les voyous, c'est un phénomène.
00:38:21 - Pas de statistiques.
00:38:22 - Parce que le couteau s'achète n'importe où.
00:38:25 L'arme ne s'achète pas n'importe où.
00:38:27 Ca ne s'achète pas dans un supermarché.
00:38:29 - Sauf les armes anciennes.
00:38:31 - Les armes démilitarisées, en théorie.
00:38:34 - Oui, et qui tuent.
00:38:35 Il y a un rugbyman argentin qui a été tué à Paris
00:38:38 par ces armes qui peuvent s'acheter.
00:38:41 Il y a un vrai sujet de port d'armes en général.
00:38:43 - C'est une des raisons pour lesquelles,
00:38:46 depuis quelques années, le ministère de l'Intérieur
00:38:49 communique beaucoup pour demander
00:38:51 si les Français qui possèdent des armes chez eux
00:38:54 les rendent à l'Etat pour qu'ils soient détruits.
00:38:57 - Ce ne sont pas ces voyous qui tirent dans cette cité de bagnes.
00:39:00 - Si on revient au fond de ce problème,
00:39:03 et je rejoins ce que disait Georges Fenech,
00:39:05 il y a deux modèles politiques qui s'offrent à nous.
00:39:09 On continue de se dire qu'on va mettre plus d'effectifs
00:39:12 de police et de gendarmerie,
00:39:14 on met des portes blindées, on recrute des vigiles.
00:39:17 C'est un choix de société.
00:39:19 Je pense que ce n'est pas un bon choix de société.
00:39:22 Soit on s'attaque aux racines,
00:39:24 et là, on provoque une véritable rupture,
00:39:27 aux racines du mal,
00:39:28 et on s'attaque aux problèmes d'éducation,
00:39:31 c'est-à-dire aux parents, à l'éducation nationale.
00:39:34 Il y a la question de la réponse pénale.
00:39:36 Parce que, en fait, si on continue de nous répondre
00:39:39 "on va mettre des policiers derrière chaque prof,
00:39:43 "des policiers partout",
00:39:44 en réalité, on agit sur les conséquences
00:39:47 d'un problème qui n'est pas réglé.
00:39:49 Or, il faut régler le problème à la racine.
00:39:52 Je ne veux pas vivre dans un État où il y a 600 000 policiers.
00:39:55 - On va prendre la direction de la vie.
00:39:58 - C'est pas un absolu.
00:39:59 - Des opérations simultanées, des forces de l'ordre d'envergure,
00:40:03 on ne le voit pas, on voit des opérations sporadiques,
00:40:06 on voit un enjeu de sécurité.
00:40:08 - Il y a l'éternel sujet, très bien abordé
00:40:11 dans le livre de Fenech, de la politique pénale,
00:40:14 qui est bottom line, pardonnez-moi,
00:40:16 mais le vrai sujet.
00:40:17 Ceux qui tirent à la Kalachnikov ne se réveillent pas.
00:40:20 "Aujourd'hui, je vais tirer à la Kalachnikov,
00:40:23 "je vais devenir un délinquant."
00:40:25 Non, ce sont des casiers judiciaires
00:40:28 qui sont passés devant le juge depuis leur enfance.
00:40:31 La première urgence, c'est les prisons.
00:40:33 C'est intéressant sur les couteaux.
00:40:35 Le couteau a disparu de la délinquance en France
00:40:38 depuis le début du XXe siècle.
00:40:40 Il est revenu avec les vagues d'immigration,
00:40:43 car c'est une arme du tiers monde, facile et pas chère.
00:40:46 Le couteau, c'est nouveau en France.
00:40:48 C'est culturel aussi.
00:40:50 - Il nous reste peu de temps, Marc, mais la 3e chose...
00:40:53 - La 3e chose, c'est que de toute façon,
00:40:56 on échappera pas au système des vigiles et des portes blindées.
00:40:59 Les vraies solutions vont demander du temps.
00:41:02 Entre-temps, il va falloir faire quelque chose.
00:41:05 - Je suis d'accord avec vous,
00:41:07 mais je voulais simplement dire que c'est un moyen,
00:41:10 pas une fin en soi.
00:41:11 Un politique qui se fait lire en expliquant
00:41:14 qu'il va mettre des policiers partout,
00:41:16 c'est le degré zéro de la stratégie politique.
00:41:19 - On y reviendra à 18h30.
00:41:20 On pourra aussi s'interroger sur l'annonce d'Emmanuel Macron
00:41:24 puisqu'il a annoncé la généralisation
00:41:26 de la plainte en ligne à l'ensemble du pays.
00:41:29 Faut-il encore que ça suive derrière ?
00:41:32 - On pourra en reparler dès 18h30.
00:41:34 Mais avant, je vous propose que nous allions à Tel Aviv
00:41:37 alors que l'opération militaire de Tsaïl se poursuit.
00:41:40 L'armée, je vous le rappelle, bombarde Rafa,
00:41:43 ville du Sud, dans la bande de Gaza.
00:41:45 Joe Biden a parlé d'une réponse exagérée,
00:41:47 mais ce n'est pas l'avis d'une grande partie
00:41:50 de la population israélienne,
00:41:52 puisque des milliers de manifestants
00:41:54 se sont rassemblés à Jérusalem pour demander au gouvernement
00:41:58 de poursuivre l'incursion militaire.
00:42:00 Bonjour. Je le disais, des milliers de personnes
00:42:03 demandent la poursuite de l'action militaire
00:42:06 contre les terroristes du Hamas.
00:42:08 - Oui, absolument, Olivier.
00:42:13 Ce mouvement a été initié il y a plusieurs semaines.
00:42:16 Au niveau du passage de Kerem Shalom,
00:42:18 il y a des blocages pour empêcher les camions d'aide humanitaire
00:42:21 d'entrer dans la bande de Gaza.
00:42:23 Dimanche, des réservistes, des soldats réservistes
00:42:26 ont décidé de faire une marche jusqu'à jeudi,
00:42:29 de Zikib du nord de la bande de Gaza jusqu'à Jérusalem,
00:42:34 pour soutenir Benyamin Netanyahou,
00:42:36 puisque vous le savez, il a dit qu'il irait jusqu'au bout,
00:42:39 jusqu'à la victoire, que dans ses objectifs,
00:42:42 évidemment, c'était l'élimination de la bande du Hamas
00:42:46 et la démilitarisation de la bande du Hamas,
00:42:50 de Gaza, pardon.
00:42:51 Et donc, ils étaient des...
00:42:53 C'était impressionnant hier,
00:42:55 il y a eu cette marche pendant plusieurs jours.
00:42:58 Mais à Jérusalem, ils étaient plusieurs milliers de personnes.
00:43:01 Il y avait des familles, des personnes âgées,
00:43:04 mais aussi des jeunes, et tous sont là pour dire non,
00:43:07 pas de cessez-le-feu, aucun cessez-le-feu,
00:43:09 aucun accord avec le Hamas,
00:43:11 parce que s'il y a un accord, s'il y a un cessez-le-feu,
00:43:14 cela sous-entend que le Hamas aura gagné,
00:43:17 que peut-être le 7 octobre pourrait recommencer,
00:43:20 et eux, il est hors de question que cela arrive.
00:43:23 Ils parlent aussi évidemment des otages,
00:43:26 ils sont sur la même ligne de conduite de Netanyahou
00:43:29 en disant qu'il faut maintenir une pression militaire.
00:43:33 C'est ce qui se passe en ce moment à Raniounès
00:43:36 et dans quelques temps à Rafa avec cet offensif,
00:43:39 puisque Netanyahou veut toujours éliminer les bastions du Hamas,
00:43:43 qui se situent encore dans le sud de la bande de Gaza.
00:43:46 Hier, ils étaient là pour dire non au cessez-le-feu,
00:43:48 non à l'accord et non à l'aide humanitaire.
00:43:51 -Merci beaucoup, Régine, pour toutes ces précisions.
00:43:54 Pour notre envoyée spéciale à Tel Aviv, Marc Barneau,
00:43:57 je le disais d'un côté, Joe Biden, qui parle d'une réponse exagérée,
00:44:01 avec la crainte d'un désastre humanitaire à Gaza,
00:44:04 et de l'autre, une population, on l'entendait dans la voix de Régine,
00:44:08 qui crie pour sa survie et qui dit, si ça s'arrête,
00:44:11 demain, il y aura un nouveau 7 octobre.
00:44:13 -Il y a la politique internationale avec en tête de Gondol Biden
00:44:17 et la réalité politique locale en Israël
00:44:19 avec ces manifestations d'Israéliens qui manifestent contre quoi ?
00:44:23 -C'est un des moyens qui est apporté à Gaza. Pourquoi ?
00:44:26 Parce que 75 % de cette aide est prise par le Hamas
00:44:29 et qu'une partie de cette aide n'a rien d'humanitaire
00:44:32 au vu de beaucoup d'observateurs,
00:44:34 notamment tout ce qui concerne l'essence
00:44:37 pour laquelle Israël a été forcé de livrer à Gaza.
00:44:40 L'essence sert principalement à alimenter les groupes électrogènes
00:44:44 qui fonctionnent dans les tunnels.
00:44:46 Donc, il y a une partie des Israéliens,
00:44:48 et pas une petite partie, une grosse partie,
00:44:51 une ultra-majorité qui dit, "Ça suffit, il y a eu 1 200 morts,
00:44:54 "on est le seul pays au monde à les prévenir
00:44:56 "quand on va les bombarder, on a eu une aide humanitaire,
00:44:59 "et en plus, on nous demande d'arrêter la guerre
00:45:02 "sous couvert de cesser le feu."
00:45:04 Le Qatar ne trompe personne avec son plan.
00:45:06 Ils veulent un cesser le feu pendant 2 mois,
00:45:09 un arrêt des hostilités.
00:45:11 20 000 des 40 000 hommes du Hamas ne sont pas hors de combat,
00:45:14 ils pourront survivre, donc on va avoir un nouveau 7 octobre.
00:45:18 - On est en guerre, il faut aller jusqu'au bout,
00:45:20 et éviter que ce qu'on a connu en 2006, 2008, 2014, etc.,
00:45:23 jusqu'à aujourd'hui, puisse se reproduire.
00:45:26 Pour ça, il faut aller jusqu'à Rafa,
00:45:28 libérer les otages ou les récupérer,
00:45:30 ce qu'on pourra récupérer, et en finir avec le Hamas.
00:45:33 - Georges Fenech.
00:45:34 - J'entends ce que dit Marv Arnault,
00:45:37 mais aller jusqu'au bout, ça fait déjà 4 mois.
00:45:39 Cette guerre dure 4 mois.
00:45:41 Souvenez-vous de ce qu'avait dit Netanyahou,
00:45:44 c'est une guerre qui sera longue.
00:45:46 La question à éradiquer, c'est le terme employé,
00:45:49 le Hamas, quand on sait que c'est d'abord et avant tout
00:45:52 une idéologie, supportée certes par une branche armée,
00:45:55 mais est-ce qu'on peut véritablement éradiquer
00:45:58 une idéologie ? Ce qui nous interpelle aujourd'hui,
00:46:01 c'est qu'on ne voit pas quand tout cela pourra prendre fin.
00:46:04 Est-ce que les otages seront un jour libérés ?
00:46:07 Est-ce qu'on verra la fin aussi, parce qu'on ne peut pas être
00:46:10 insensible aux morts des civils au moment des bombardements ?
00:46:14 Toute la communauté internationale attend
00:46:16 qu'il y ait le commencement d'un règlement de quelque chose.
00:46:19 Personne n'ose aujourd'hui parler de paix,
00:46:22 de politique de paix ou de Proche-Orient.
00:46:24 Elle n'est pas là. On est toujours dans une phase de guerre,
00:46:28 on ne sait pas combien de temps ça va durer.
00:46:30 -Nous allons suivre bien évidemment,
00:46:33 et nous suivons de très près l'évolution
00:46:35 de la situation au Proche-Orient.
00:46:37 Nous allons marquer une très courte pause.
00:46:40 Dans un instant, nous allons revenir sur la mort
00:46:43 d'un maître Alain Jakubowicz, proche de Robert Badinter,
00:46:46 qui sera en liaison avec nous pour nous partager ses souvenirs.
00:46:49 Avec Robert Badinter, restez avec nous sur CNews. A tout de suite.
00:46:53 -Bonsoir à tous.
00:46:59 Bienvenue sur CNews Punchline Week-end.
00:47:02 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h,
00:47:04 avec pour vous accompagner Véronique Jacquier,
00:47:07 qui nous a rejoints. Bonsoir.
00:47:09 -Bonsoir, Olivier.
00:47:10 -Marc Varneau, qui est toujours avec nous.
00:47:13 -Oui. -Et Georges Fenech.
00:47:14 La parole à vous dans un instant.
00:47:16 Mais tout de suite, un point sur les dernières actualités.
00:47:20 Il est presque 18h.
00:47:21 On fait le point avec vous,
00:47:23 Mickaël De Santos.
00:47:24 -Importante saisie dans le quartier de la Planoise à Besançon.
00:47:30 Selon un premier bilan provisoire, près de 10 kg d'héroïne,
00:47:33 un lance-roquette, deux fusils d'assaut,
00:47:36 des munitions et 6 000 euros ont été saisis.
00:47:38 5 personnes ont été interpellées.
00:47:40 4 hommes sont décédés suite à des règlements de comptes
00:47:43 liés au trafic de drogue.
00:47:45 Intervention des forces de l'ordre.
00:47:47 Près d'un camp d'opposants à l'autoroute A69
00:47:50 qui doit relier Toulouse à Castres.
00:47:52 Suite à des affrontements sur place,
00:47:54 90 gendarmes mènent une opération de sécurisation de la voie publique.
00:47:58 Deux d'entre eux ont été blessés.
00:48:00 Après des semaines de mobilisation,
00:48:02 les agriculteurs italiens accèdent au centre de Rome.
00:48:05 4 tracteurs ont défilé le long du Colisée.
00:48:08 Les logements sont toujours aux portes de la capitale
00:48:11 par mailler les revendications des agriculteurs,
00:48:14 la révision des normes européennes, la fin de la concurrence déloyale
00:48:18 ou la baisse d'impôts.
00:48:19 -Merci, cher Michael.
00:48:21 Nous vous retrouvons à 18h30 pour un nouveau point complet
00:48:24 sur l'actualité.
00:48:25 A la une, les réactions qui se multiplient
00:48:28 après l'annonce de la mort de Robert Badinter,
00:48:31 l'homme de justice opposé à la peine de mort.
00:48:34 C'est donc éteint cette nuit à l'âge de 95 ans.
00:48:37 Il a été nommé "la conscience républicaine",
00:48:39 "l'esprit français" et annonce qu'un hommage national
00:48:42 lui sera rendu. A gauche comme à droite,
00:48:44 nous avons constaté des hommages unanimes
00:48:47 tout au long de la journée.
00:48:49 L'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand
00:48:52 avait porté l'abolition de la peine de mort en France.
00:48:55 Je vous propose de revoir cette séquence devenue historique.
00:48:58 Le 17 septembre 1981, Robert Badinter annonce
00:49:01 l'abolition de la peine de mort à l'Assemblée nationale.
00:49:04 -Demain, grâce à vous,
00:49:06 la justice française ne sera plus une justice qui tue.
00:49:14 Demain, grâce à vous,
00:49:17 il n'y aura plus, pour notre honte commune,
00:49:22 des exécutions furtives à l'aube,
00:49:26 sous le denoir, dans les prisons françaises.
00:49:29 Le mot de ministère, c'est "le service".
00:49:32 J'ai le sentiment de l'assumer.
00:49:35 Demain, c'est l'abolition,
00:49:40 législateur français.
00:49:43 De tout mon coeur, je vous remercie.
00:49:46 Applaudissements
00:49:48 -Une prise de parole désormais historique.
00:49:52 Pour en parler, nous accueillons Alain Jakubowicz.
00:49:56 M. Alain Jakubowicz,
00:49:58 merci d'être en liaison avec nous ce soir.
00:50:01 Vous êtes un proche de Robert Badinter.
00:50:04 Nous vous avons entendu ce matin sur Europe 1.
00:50:07 Votre tristesse, "je suis orphelin une deuxième fois".
00:50:10 C'est ce que vous avez déclaré.
00:50:13 Quelle relation aviez-vous,
00:50:14 quelle relation personnelle aviez-vous avec Robert Badinter ?
00:50:18 -Euh...
00:50:19 Nous avons beaucoup parlé de la rafle de la rue Sainte-Catherine,
00:50:24 qui a été commise le 9 février,
00:50:28 le jour où il est parti.
00:50:30 Vous savez que son père comptait parmi les victimes de cette rafle.
00:50:34 Je ne peux pas voir là qu'un hasard de calendrier.
00:50:38 Donc, bien sûr, on parlait de cela, on parlait beaucoup de la justice.
00:50:42 Il était toujours très présent sur tous les sujets de la justice,
00:50:46 sur tous les sujets qui lui tenaient à coeur.
00:50:48 J'avais cette chance, cet honneur, de le rencontrer
00:50:51 assez régulièrement chez lui, notamment sur "Les Derniers Temps",
00:50:55 où nous parlions de nos passions communes, de nos combats communs,
00:50:59 de ceux que j'ai eu l'honneur de reprendre,
00:51:02 aux côtés de lui, derrière lui, et de passer aux futures générations.
00:51:06 N'oubliez pas que Robert Badinter était avant tout un professeur.
00:51:10 Il était professeur de droit,
00:51:12 et sa passion était de rencontrer les jeunes, les étudiants, les avocats.
00:51:16 Nous avons rencontré à plusieurs reprises des jeunes avocats ensemble,
00:51:20 et je pense que ça les a marqués.
00:51:22 Vous voyez beaucoup de jeunes avocats qui ne l'ont pas connu,
00:51:26 mais qui sont complètement passionnés par son œuvre, par son travail,
00:51:30 et pour qui il reste un modèle.
00:51:32 Je vous propose, Maître Jacobovit, de regarder cette séquence,
00:51:35 l'extrait d'une émission avec Bernard Pivot,
00:51:38 où nous en apprenons un peu plus sur l'homme.
00:51:40 Robert Badinter, votre mot préféré ?
00:51:43 Justice.
00:51:44 Le mot que vous détestez ?
00:51:46 Racisme.
00:51:47 Votre drogue favorite ?
00:51:49 Le travail.
00:51:51 Le son, le bruit que vous aimez ?
00:51:55 La vague. Le bruit de la mer.
00:51:56 Le son, le bruit que vous détestez ?
00:51:58 Le klaxon.
00:52:00 Votre juron, gros mot, ou blasème favori ?
00:52:02 Merde.
00:52:03 C'est pas mieux. C'est pas plus original.
00:52:05 - Classique. - Vous n'avez jamais changé ?
00:52:08 - Je crois pas. Classique, fidèle. - Vous êtes finalement très classique.
00:52:12 Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
00:52:14 Bourreau, avant 81.
00:52:16 Oui. Et aujourd'hui ?
00:52:19 Fini. J'étais à la retraite. J'ai veillé à ce qu'il ait une pension.
00:52:22 La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ?
00:52:26 Le renard.
00:52:27 Le renard, parce qu'il veut toujours être libre.
00:52:30 Vous vous rappelez ?
00:52:32 Plutôt perdre la queue,
00:52:33 se la couper,
00:52:34 que d'être retenu dans le piège.
00:52:36 Le renard.
00:52:37 - Le renard. - Oui.
00:52:39 - Maître Jakubowicz,
00:52:40 droiture, justesse,
00:52:42 deux qualificatifs beaucoup entendus depuis ce matin
00:52:45 pour décrire Robert Badinter.
00:52:47 Quel héritage, selon vous, laisse-t-il finalement,
00:52:50 aujourd'hui, à la France ?
00:52:52 - D'abord, il reste une lumière,
00:52:54 un amoureux inconsidéré de la France.
00:52:57 N'oubliez pas que Robert Badinter, lui, n'a jamais oublié
00:53:00 qu'il était un enfant de réfugiés.
00:53:02 Et c'est cet enfant de réfugiés
00:53:04 qui est devenu le garde des Sceaux que nous savons,
00:53:07 le président du Conseil constitutionnel.
00:53:09 Donc il y a bien sûr un message,
00:53:11 et pour lui, je pense que toute sa vie,
00:53:13 c'est un hymne à la France, son amour pour la France.
00:53:16 C'est ça, le message.
00:53:18 Le reste, c'est évidemment de continuer le combat
00:53:21 et de le sien pour que l'abrogation de la peine de mort
00:53:24 ne concerne pas seulement les démocraties,
00:53:26 la France, bien sûr, c'est désormais acquis,
00:53:29 mais il avait chez lui une carte du monde
00:53:31 avec ses points noirs,
00:53:33 ces pays où la peine de mort était toujours présente
00:53:36 et toujours exécutée.
00:53:38 Et évidemment, il nous laisse en héritage
00:53:40 la poursuite de ce combat
00:53:42 pour une suppression universelle de la peine de mort.
00:53:45 -Peut-être cette dernière question avant de vous libérer.
00:53:48 L'antisémitisme, on le sait, était aussi sa priorité.
00:53:51 Un mal, finalement, qui n'a jamais été autant d'actualité
00:53:54 ces derniers jours, ces derniers mois,
00:53:56 notamment depuis le 7 octobre.
00:53:58 Sur cet aspect-là, il était aussi visionnaire,
00:54:01 il avait compris que rien n'était gagné.
00:54:03 -Je veux rappeler une chose,
00:54:05 c'est que le combat de Robert Badinter
00:54:07 n'est pas seulement le combat contre l'antisémitisme
00:54:10 dont sa famille et lui-même ont été victimes,
00:54:13 c'était vraiment un combat contre tous les racismes.
00:54:16 Je dis bien tous les racismes,
00:54:18 mais il était un farouche défenseur
00:54:20 de l'universalisme des droits.
00:54:23 Evidemment, rien ne le faisait plus souffrir ces derniers temps
00:54:26 que ces théories wokistes, communautaristes, etc.
00:54:30 Vraiment, le maître mot de sa vie, c'est l'humain.
00:54:33 C'est la suprématie des droits humains
00:54:37 dans leur globalité,
00:54:39 et pas seulement la défense de telle ou telle communauté.
00:54:42 -Un grand merci, maître Jakubowicz,
00:54:44 d'avoir accepté notre invitation.
00:54:46 Merci d'avoir été en liaison avec nous
00:54:48 pour réagir à la mort de Robert Badinter,
00:54:51 l'un de vos amis, en tout cas, Florian Tardif.
00:54:53 On le disait tout à l'heure, énormément d'hommages,
00:54:56 tout au long de la journée, hommage unanime,
00:54:59 à gauche, à droite.
00:55:00 -Oui, hommage unanime, à gauche comme à droite,
00:55:03 même si, à droite, on rappelle parfois
00:55:05 que ces personnalités de la classe politique,
00:55:08 au niveau de cette partie de l'échiquier politique,
00:55:13 n'ont pas forcément eu la même vision du monde,
00:55:15 les mêmes combats, mais forcés de constater,
00:55:18 là, on voit la réaction, par exemple, d'Eric Ciotti,
00:55:21 à la tête des Républicains,
00:55:23 qu'on salue un grand homme, un grand politique,
00:55:26 un humaniste.
00:55:27 D'ailleurs, j'avais rappelé cette petite anecdote,
00:55:30 je crois qu'on voit la bibliothèque de son bureau,
00:55:33 il y avait parmi beaucoup de livres,
00:55:37 d'objets de collection, d'œuvres d'art
00:55:39 ou d'objets historiques,
00:55:41 deux petites cuillères en métal,
00:55:43 deux cuillères qui provenaient de camps,
00:55:45 dont l'un de Schwitz.
00:55:47 Et c'était assez intéressant,
00:55:49 il expliquait aux journalistes, parfois, qu'il rencontrait,
00:55:53 il donnait cette anecdote en expliquant
00:55:55 que la cuillère, c'était l'homme, c'était l'humanité,
00:55:58 c'était ce qui nous séparait, justement, de l'animal.
00:56:02 Et quand on était dans un camp,
00:56:04 qu'on avait un bol de soupe,
00:56:06 s'il tentait qu'on avait un bol de soupe,
00:56:08 on n'était pas, si on avait une cuillère,
00:56:10 obligé de le laper comme un chien, et on restait un homme.
00:56:13 Je pense que Robert Badinter, c'était ça qu'on salue
00:56:16 au sein de la classe politique.
00:56:18 C'est l'humanisme qu'il portait,
00:56:19 même si certains ne partageaient pas certains de ses combats.
00:56:23 On entendait Véronique Jacquier, à la 1,
00:56:26 nous dire que ces derniers temps,
00:56:27 Robert Badinter souffrait de ce wauquisme
00:56:30 qui gangrène notre société, notamment, à gauche, aujourd'hui.
00:56:34 Qui sont pour vous les héritiers, au fond, de Robert Badinter ?
00:56:38 - Alors là, comment ? - Vous avez cinq heures.
00:56:41 - Question vaste. La gauche d'aujourd'hui
00:56:43 n'est pas celle de Robert Badinter.
00:56:45 - A gauche, hélas, il a très peu d'héritiers.
00:56:48 Que reste-t-il de cet héritage universaliste de la gauche ?
00:56:53 Pour beaucoup d'entre eux, ces gens de gauche
00:56:56 se sont votés et garés dans le wauquisme.
00:56:58 On en vient à quelque chose de totalement absurde.
00:57:01 La gauche qui a permis de libérer Robert Badinter,
00:57:05 notamment à travers la politique qu'il a essayée d'insuffler
00:57:09 avec l'universalisme, a fini par se retourner
00:57:12 contre Robert Badinter, car les wauquistes
00:57:14 sont devenus antisémites et à chacune des sorties
00:57:17 de Robert Badinter, les dernières remarques
00:57:20 de presse intervention, n'avaient de cesse
00:57:23 que de critiquer ce que disait Robert Badinter.
00:57:26 - La gauche de Robert Badinter n'est plus celle
00:57:29 que nous connaissons aujourd'hui.
00:57:31 - Bien entendu, mais je crois que ça dépasse
00:57:34 le clivage gauche-droite. Ce qu'incarnait Robert Badinter,
00:57:37 c'est qu'il avait un aspect fondamental
00:57:40 à défendre, et ça, c'est pas la gauche et pas la droite.
00:57:43 L'interdiction de tuer, que ce soit via la guillotine
00:57:46 ou via l'euthanasie, puisque c'est un combat
00:57:49 qu'il a commencé à porter en 2008,
00:57:52 de se positionner contre l'euthanasie,
00:57:54 puisqu'il avait dit qu'on n'avait pas le droit
00:57:57 d'attenter à la vie de qui que ce soit,
00:58:00 mais du début jusqu'à la fin, il y avait une cohérence.
00:58:03 Et cette cohérence, on la trouve plus à gauche ni à droite,
00:58:07 mais la politikai, elle incarne la politique
00:58:10 au sens noble du terme, et ça implique, par exemple,
00:58:13 de s'en référer parfois à la transcendance.
00:58:15 Ce que j'aime chez Robert Badinter,
00:58:18 c'est pas tant son universalisme d'homme de gauche,
00:58:21 quoique cet universalisme-là est aussi partagé
00:58:24 par des gens de droite. Ce que j'aime,
00:58:26 c'est qu'il s'inscrivait comme un homme capable de colère,
00:58:30 et ça, ça n'existe plus dans le monde politique.
00:58:33 Des colères comme, par exemple, quand il s'agissait
00:58:36 de célébrer les 50 ans de la rafle du Vel d'Hiv,
00:58:40 où il y avait des sifflets pour accompagner
00:58:43 la venue de François Mitterrand, et lui était garde des Sceaux,
00:58:47 et là, il rentre dans une colère noire en disant
00:58:50 "Les morts nous écoutent."
00:58:52 Il venait de dire la prière des morts, la prière du Kaddiche,
00:58:56 et il dit "Les morts nous écoutent, vous me faites honte,
00:58:59 vous vous rendez compte de ce qu'ils entendent là-haut."
00:59:02 Donc il y avait à la fois cette intersection des valeurs,
00:59:06 et ça aussi, c'est l'universalité.
00:59:08 Il n'y a pas besoin d'être de gauche et de droite
00:59:11 pour partager ces valeurs.
00:59:12 - A la fin de cette émission, nous entendrons la réponse
00:59:16 de Robert Badinter lorsqu'on lui pose cette question.
00:59:19 "Si Dieu existe, qu'est-ce que vous lui diriez ?"
00:59:21 C'est vrai que, Georges Fenech,
00:59:23 il y a des hommages depuis ce matin.
00:59:26 - Je crois que c'est "Qu'est-ce que vous pourrez vous dire, Dieu ?"
00:59:29 - Exactement. Merci d'avoir corrigé.
00:59:32 - "Qu'est-ce que vous attendez ?"
00:59:34 - "Qu'est-ce que vous attendez ?"
00:59:36 D'ailleurs, c'est un mot osé comme question.
00:59:39 C'est osé comme question.
00:59:40 "Qu'est-ce que vous espérez de Dieu ?"
00:59:42 Oui, quand vous irez...
00:59:44 - Nous entendrons cette réponse à la fin de cette émission.
00:59:47 Peut-être pour clore, Georges Fenech,
00:59:50 nous entendons des hommages depuis ce matin.
00:59:52 Nous en parlions tout à l'heure.
00:59:54 C'est un homme sur le champ politique
00:59:56 que vous avez également combattu,
00:59:58 et vous le soulignez, cela aussi, depuis ce matin.
01:00:02 - Oui. Moi, je crois que Robert Barnater est inclassable,
01:00:05 en réalité.
01:00:06 C'était pas un politique, politicien, où on l'entend.
01:00:09 Il y avait pas de courant, par exemple.
01:00:11 Robert Barnater n'a jamais essayé de créer un courant politique.
01:00:15 Il était même contesté au sein même du Parti socialiste.
01:00:19 Ses querelles terribles avec Gaston Defer,
01:00:22 qui était ministre de l'Intérieur.
01:00:24 Il était à part, en fait.
01:00:27 Quand on entend son discours à l'Assemblée nationale
01:00:30 pour l'abolition de la peine de mort,
01:00:32 j'entends plus un avocat humaniste qu'un politique.
01:00:35 Il était inclassable.
01:00:37 Mais je voudrais aussi lui rendre hommage en lui disant
01:00:40 qu'effectivement, nous vous avons combattu
01:00:42 dans ce qui était votre politique pénale,
01:00:45 dont nous voyions à l'époque les prémices de la perte
01:00:48 de l'autorité, du judiciaire,
01:00:51 à force de trop vouloir mettre l'accent sur le sort du criminel
01:00:55 et un peu oublier les victimes.
01:00:57 C'est ça, ça a été tout mon combat,
01:00:59 à la tête de l'association professionnelle de l'histoire.
01:01:02 On avait vraiment combattu cette politique
01:01:05 qui a inspiré tous les gardes des sceaux de gauche,
01:01:08 jusqu'aujourd'hui, Éric Dupond-Moriti,
01:01:10 et que je continue à combattre.
01:01:12 C'est la même.
01:01:14 C'est lui rendre hommage aussi de dire
01:01:16 qu'on avait des adversaires,
01:01:17 des adversaires de très grande qualité,
01:01:20 qui avaient une autre vision de ce que doit être la justice.
01:01:23 Au contraire, je crois que c'est lui rendre hommage.
01:01:26 -Cet ensauvagement que vous décrivez
01:01:29 dans votre livre, nous allons en parler...
01:01:31 -Tout est né en 80. -Dès 18h30,
01:01:33 avec la situation à Marseille,
01:01:35 puisque les derniers chiffres ont été publiés cet après-midi.
01:01:39 Nous reviendrons sur la situation à Marseille,
01:01:41 notamment les agressions, ces dernières heures,
01:01:44 et même SOS Médecins, qui refuse de se rendre
01:01:47 dans certains quartiers à Toulon.
01:01:49 Mais avant, nous en parlions, dans la première heure,
01:01:52 l'ancienne garde des sceaux, Nicole Belloubet,
01:01:55 à la tête de l'éducation, des interrogations.
01:01:58 A l'opposé de la feuille de route de Gabriel Atta,
01:02:01 une feuille de route marquée à droite,
01:02:03 un remaniement dans la douleur, en tout cas,
01:02:06 et un exécutif imprévisible.
01:02:07 Frantz-Olivier Gisberg était l'invité de la matinale ce matin,
01:02:11 et il qualifiait, vous verrez, les nouveaux ministres de zombies.
01:02:15 -C'est un peu comme d'habitude.
01:02:17 Ces ministres de Macron, en fait, ils n'impriment pas.
01:02:22 -C'est un gouvernement sans saveur ?
01:02:24 -Ce sont des zombies des morts-vivants.
01:02:26 J'ai trouvé que, pour la première fois,
01:02:28 c'était le premier risque qu'il prenait
01:02:31 pendant son quinquennat, son deuxième quinquennat,
01:02:34 en mettant Gabriel Attal,
01:02:36 qui est visiblement un politique d'avenir,
01:02:39 qui est très bon, et je me suis dit que ça va changer.
01:02:42 Pas du tout. On remet des gens, des technocrates,
01:02:45 des gens comme ça, un peu fades,
01:02:47 on ne sait pas qui c'est, on ne saura jamais.
01:02:49 -Frantz-Olivier Gisberg, donc, qui qualifie Marc Varnot
01:02:53 les nouveaux ministres de zombies.
01:02:55 C'est vrai qu'on avait le sentiment
01:02:57 qu'il pouvait y avoir un nouvel élan avec Gabriel Attal,
01:03:00 lorsqu'il a été nommé à la fois ministre de l'Education
01:03:03 et ensuite Premier ministre,
01:03:05 et on a l'impression d'un retour en arrière.
01:03:08 Vous partagez les propos de Gisberg ?
01:03:10 -On vient de parler de Robert Badinter,
01:03:12 et là, on va parler de Nicole Belloubet.
01:03:15 C'est exactement l'inverse, c'est les opposés politiques.
01:03:18 On a d'un côté un homme qui a eu son courage
01:03:21 chevillé au corps toute sa vie
01:03:23 et qui a mené des combats très courageux,
01:03:25 et aujourd'hui, une classe politique qui est courageuse,
01:03:28 avec des professionnels de la chose qui ont que de l'ambition,
01:03:32 qui ont des résultats qui sont nuls.
01:03:34 Madame Belloubet, dans l'entreprise,
01:03:36 sa carrière s'est terminée depuis longtemps,
01:03:39 sauf qu'en politique, vous durez très longtemps.
01:03:42 Donc, ça, c'est bien.
01:03:43 D'un côté, on peut mettre Robert Badinter,
01:03:45 de l'autre, Belloubet.
01:03:47 Choisissez votre modèle.
01:03:48 Pas beaucoup vont choisir Belloubet.
01:03:51 -Vous avez peut-être des informations
01:03:53 sur la nomination, mais avant, vous vouliez réagir.
01:03:56 On ne vous a pas entendu en premier.
01:03:58 On vous en parle de cette nomination
01:04:00 qui interpelle beaucoup de Français.
01:04:02 -Je voulais partager l'avis de Olivier Gisbert
01:04:05 parce que faire de la politique, c'est prendre le risque
01:04:08 d'être impopulaire, quand vous écoutez Robert Badinter.
01:04:11 On est dans l'air du temps, du matin au soir.
01:04:14 On ne risque pas de froisser l'opinion publique.
01:04:17 Au contraire, on est capable de dire blanc le matin
01:04:20 et noir le soir.
01:04:21 Les Français ne sont pas du tout dupes
01:04:23 de cette impuissance à faire de la politique
01:04:26 et aller dans le sens du vent et de la mode.
01:04:28 En plus, ce qui me frappe à travers le cas de Robert Badinter,
01:04:32 mais qui illustre la petitesse de notre classe politique,
01:04:35 c'est qu'il avait un métier avant de faire de la politique,
01:04:38 tout en étant inclassable.
01:04:40 C'est un avocat.
01:04:41 Si vous prenez la plupart des membres du gouvernement,
01:04:44 je ne veux pas leur faire offense,
01:04:46 je voudrais bien savoir qui avait un métier
01:04:49 hors des clous du champ de la politique,
01:04:51 hors des clous du champ de la communication.
01:04:54 Nicole Belloubet est docteur en droit,
01:04:56 elle a enseigné pendant longtemps,
01:04:58 mais c'est ce qu'elle met en avant lors de sa passation.
01:05:01 -Badinter, même par courbe.
01:05:03 -Oui, d'accord, mais lui existait sans la politique.
01:05:06 Le problème du personnel politique d'aujourd'hui,
01:05:09 c'est qu'on a l'impression qu'ils ne sont rien.
01:05:12 C'est vrai qu'ils sont par essence des ministres zombies,
01:05:15 mais pourquoi c'est collectivement la faute
01:05:18 de la classe politique et des électeurs,
01:05:21 qui ont voulu un nouveau monde,
01:05:23 décorrélés de l'ancien monde,
01:05:26 avec des gens qui étaient plus sur le terrain,
01:05:29 avec des politiques qui étaient là sur le temps long ?
01:05:32 On a voulu casser tout ça.
01:05:33 On a ce qu'on mérite, des bébés Macron qui grandissent,
01:05:36 mais qui grandissent en étant hors sol,
01:05:39 sans avoir de colonne vertébrale.
01:05:41 -Je vous pose la question dans un instant,
01:05:43 mais je vous propose d'écouter avant Gabriel Attal.
01:05:46 -Nicole Belloubet, écoutez.
01:05:48 -Ce qui m'importe le plus, et je sais que c'est ce qui lui importe,
01:05:52 c'est qu'on puisse avancer pour l'école.
01:05:54 Les conditions pour pouvoir avancer pour l'école
01:05:57 n'étaient plus réunies dans l'immédiat.
01:06:00 Nicole Belloubet, vous l'avez dit, vient de la gauche,
01:06:03 elle a été rectrice, elle a été élue,
01:06:05 élue locale à la mairie de Toulouse.
01:06:07 Elle a une expérience locale nationale,
01:06:10 elle a été garde des Sceaux,
01:06:11 et elle sera portée cette feuille de route.
01:06:14 -Florian Tardif, Nicole Belloubet,
01:06:16 à priori, ce serait plutôt l'anti-Gabriel Attal.
01:06:19 Avez-vous des informations concernant sa nomination ?
01:06:22 Avez-vous des clés de lecture à nous apporter ?
01:06:25 C'est vrai que parfois, on est un peu perdu.
01:06:27 -Ca nous a tout surpris.
01:06:29 Pour rien vous cacher, on aurait pu sortir l'information,
01:06:32 comme plusieurs rédactions, je pense, dès mercredi.
01:06:35 Mais lorsque nous avons eu l'information,
01:06:38 nous-mêmes, journalistes,
01:06:40 nous n'avons pas très bien compris
01:06:43 si c'était une information véridique
01:06:47 ou si c'était juste un test comme cela,
01:06:50 parce que parfois, effectivement, on donne des noms,
01:06:52 on fait circuler des noms dans la presse,
01:06:55 pour les tester, pour voir les réactions qu'elles ou ils suscitent,
01:07:00 et pour voir si ce choix est opportun ou non.
01:07:04 Donc on n'y a pas cru.
01:07:05 Et en y réfléchissant ce matin,
01:07:09 je me dis que finalement, ça peut être cohérent.
01:07:12 Pourquoi ? Parce que depuis hier,
01:07:14 il n'y a plus de ministre de l'Education nationale.
01:07:17 Pourquoi je dis ça ?
01:07:18 -C'est Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale.
01:07:21 -Le président de la République a été assez clair.
01:07:24 L'Education nationale, c'est son domaine réservé.
01:07:27 Le Premier ministre, également.
01:07:29 Donc on met qui à la tête de l'Education nationale ?
01:07:32 Un collaborateur.
01:07:34 Pourquoi ? Parce que, peu ou prou,
01:07:36 et on verra peut-être ce qu'elle a défendu ces dernières années,
01:07:40 elle était dans le domaine de l'éducation,
01:07:42 c'est-à-dire qu'elle était contre l'uniforme,
01:07:45 peu ou prou, contre tout ce qu'a mis en place Gabriel Attal.
01:07:49 Donc on n'imagine pas qu'on lui a dit
01:07:51 "Tu peux rentrer au gouvernement pour détricoter
01:07:54 "ce qu'a commencé à faire l'actuel Premier ministre."
01:07:56 -C'est ça. -Non.
01:07:58 Y compris si ce n'est pas l'idéologie que tu défends,
01:08:02 défendre ce qu'a commencé à porter Gabriel Attal.
01:08:05 Tu es ma collaboratrice. Bienvenue à l'hôtel de recherche.
01:08:09 Aujourd'hui, Nicole Bellouvet, c'est une collaboratrice,
01:08:12 la collaboratrice du super-ministre de l'Education nationale,
01:08:15 donc Gabriel Attal.
01:08:17 Ce n'est pas un mauvais coup d'Emmanuel Macron
01:08:19 à l'endroit de Gabriel Attal ?
01:08:21 -Il y a deux possibilités.
01:08:22 Il y a celle que vient d'expliquer Florian Tardif,
01:08:25 et puis il y en a une autre qui serait un coup de force
01:08:28 de la part d'Emmanuel Macron pour imposer
01:08:30 quelqu'un qui est une forme d'anti-Attal
01:08:33 au ministère de l'Education nationale.
01:08:35 Donc le juge de paix, par rapport à ces deux options,
01:08:38 on verra ce qui se passera dans les prochains mois.
01:08:41 J'ai rien contre Nicole Bellouvet.
01:08:43 Je respecte la cohérence des engagements politiques des gens.
01:08:46 Simplement, ce que Florian a rappelé tout à l'heure,
01:08:49 c'est ses prises de position, ses engagements
01:08:52 contre l'autorité, l'uniforme, les cours magistraux à l'école.
01:08:55 Il y a quand même énormément de choses.
01:08:58 Elle avait aussi démissionné de ses fonctions de rectrice
01:09:01 de l'Académie de Limoges contre la réforme de l'Education nationale
01:09:05 sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
01:09:08 Une réforme à côté de ce que veut faire Gabriel Attal.
01:09:11 Soit on considère que c'est une femme authentique
01:09:13 qui va continuer à porter les engagements qu'elle a toujours portés.
01:09:17 Elle a passé plus de 30 ans...
01:09:19 -Ce qu'avait fait Papendia. -Au moins, il y a une cohérence.
01:09:22 Soit elle inscrit cette nouvelle fonction
01:09:25 dans un parcours cohérent.
01:09:27 C'était la ministre de la Justice qui avait libéré des détenus.
01:09:30 Tout ça est très cohérent idéologiquement.
01:09:33 Soit elle va au bout de ce processus-là.
01:09:35 Elle va mettre en place une politique
01:09:37 qui n'est pas exactement celle que Gabriel Attal aurait impulsée
01:09:41 s'il était resté au ministère de l'Education nationale.
01:09:44 Soit, effectivement, c'est une collaboratrice.
01:09:46 Mais j'ai du mal à le voir.
01:09:48 -C'est vrai que vous décryptons,
01:09:50 parce que vous êtes des spécialistes.
01:09:52 -Il y aura un impact très concret dans la vie des écoliers.
01:09:55 C'est de l'opérationnel, pas du jus de graine.
01:09:58 -On peut comprendre ces zigzags ?
01:10:00 Finalement, beaucoup de Français ont du mal à comprendre.
01:10:03 -J'ai du mal à croire cette hypothèse
01:10:07 de nomination de Nicole Belloubet
01:10:09 comme étant un bon soldat.
01:10:10 "Vous allez faire ce qu'on va vous demander de faire."
01:10:13 Surtout, comme l'a rappelé à l'instant Louis,
01:10:16 c'est qu'elle a démissionné.
01:10:18 C'est une femme qui est capable de démissionner de son poste
01:10:21 si elle est en désaccord. J'ai du mal à le croire.
01:10:24 -Vous êtes directrice.
01:10:25 C'est différent quand on est ministre.
01:10:28 -Sa carrière politique, pardon, ça doit tout à la gauche.
01:10:31 -C'est sûr. Sa carrière politique est déjà faite.
01:10:34 Elle a été ministre.
01:10:35 Elle n'a pas 35 ans aujourd'hui,
01:10:37 comme Gabriel Atpal, pour faire une carrière.
01:10:39 -Il n'y a pas beaucoup de profils à ruer dans les brancards
01:10:43 dans ce gouvernement.
01:10:44 -Il y avait surtout un problème de recrutement
01:10:47 et de ressources humaines.
01:10:48 -Allez, une courte pause.
01:10:50 Nous allons ouvrir une page largement dédiée
01:10:53 à la question sécuritaire à Marseille,
01:10:55 puisque la préfète de police des Bouches-du-Rhône
01:10:58 a rendu publiques les statistiques
01:11:00 concernant la délinquance dans les Bouches-du-Rhône.
01:11:03 Elle serait jouie d'une baisse générale
01:11:05 des faits délictuels, mais le nombre de homicides
01:11:08 liés au trafic de drogue n'a jamais été aussi élevé.
01:11:11 48 en 2023, Denis Trocero, journaliste à Marseille,
01:11:14 auteur de "Règlement de compte à Marseille",
01:11:17 "Une histoire de la violence dans la cité fosséenne" sera avec nous,
01:11:21 tout comme Frédéric Clause, secrétaire général
01:11:24 du syndicat des commissaires de la police nationale.
01:11:26 Et Georges Fenech nous éclaira sur cette question.
01:11:30 A tout de suite.
01:11:31 -De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
01:11:37 Bienvenue pour cette dernière partie.
01:11:40 Pour vous accompagner, autour de ce plateau,
01:11:42 Véronique Jacquier, Marc Varneau, Georges Fenech,
01:11:45 Louis Deragnelle et Frédéric Clause,
01:11:48 secrétaire général du syndicat des commissaires de la police.
01:11:51 Merci de nous avoir rejoints.
01:11:53 Nous allons revenir sur la situation à Marseille,
01:11:56 puisque la préfète de police a publié les derniers chiffres
01:12:00 sur la vacances de Nitrocero, journaliste à Marseille,
01:12:03 auteur de "Règlement de compte à Marseille",
01:12:05 "Une histoire de la violence dans la cité fosséenne"
01:12:08 sera également en liaison avec nous.
01:12:10 C'est avec vous, Michel Dos Santos.
01:12:13 -Après la mort de Robert Badinter à l'âge de 95 ans,
01:12:16 un recueil de condoléances sera disponible à partir de 19h
01:12:19 et jusqu'à dimanche au ministère de la Justice.
01:12:22 Tous ceux qui le souhaitent pourront écrire un message
01:12:25 pour rendre hommage à l'ancien garde des Sceaux.
01:12:28 Le message sera rendu au père de l'abolition de la peine de mort.
01:12:31 Benyamin Netanyahou veut évacuer la ville de Rafah,
01:12:34 au sud de la bande de Gaza.
01:12:36 Le Premier ministre israélien a ordonné à l'armée
01:12:39 de préparer un plan d'évacuation de civils et de destruction du Hamas.
01:12:43 Ces dernières heures, les Etats-Unis et l'ONU
01:12:45 s'inquiètent d'une offensive dans ce lieu,
01:12:48 refuge pour plus d'un million de Palestiniens.
01:12:50 Et puis, intervention des forces de l'ordre
01:12:53 près d'un camp d'opposants à l'autoroute A69
01:12:56 suite à des affrontements sur place.
01:12:58 90 gendarmes mènent une opération de sécurisation de la voie publique.
01:13:02 Deux d'entre eux ont légèrement été blessés.
01:13:04 -Merci, mon cher Michael.
01:13:06 Nous vous retrouvons à 19h pour un nouveau point complet.
01:13:09 On l'a appris, il y a une situation qui est très inquiétante
01:13:13 en ce moment même dans un département français.
01:13:15 Il s'agit de Mayotte. La situation est insurrectionnelle.
01:13:19 Gérald Darmanin est attendu, d'ailleurs, à Louis Dragnel,
01:13:22 demain, tant la situation est compliquée sur place.
01:13:25 -Oui, et le directeur général de la Gendarmerie nationale,
01:13:28 le général Rodriguez, d'ailleurs, a fait un aller-retour discret
01:13:32 avant-hier et jusqu'à hier
01:13:34 pour se rendre compte de la situation sur place.
01:13:37 L'accès à l'aéroport, il y a un seul aéroport à Mayotte,
01:13:40 qui a un problème, car la piste n'est pas assez longue
01:13:43 et ne permet pas de faire atterrir de gros avions.
01:13:46 L'accès à l'aéroport est très compliqué,
01:13:49 à tel point que la Poste a arrêté à la fois les émissions
01:13:52 et les réceptions de courriers.
01:13:54 C'est un gros problème à Mayotte.
01:13:56 C'est plus uniquement la question de l'immigration
01:13:59 venant des Comores, mais l'immigration
01:14:02 venant de la corne de l'Afrique.
01:14:04 C'est vraiment une autre histoire que celle qu'on a pu connaître
01:14:07 avec l'opération Wambushu, puisque maintenant,
01:14:10 ce sont des Africains originaires de Somalie, d'Éthiopie.
01:14:16 Il y a même des Africains qui viennent du Congo
01:14:18 et qui s'installent dans un camp que la police et la gendarmerie,
01:14:22 essentiellement, devaient démanteler.
01:14:25 Le démantèlement est très compliqué.
01:14:27 Et puis s'ajoutent à cela les habitants, les Mahorais,
01:14:31 qui sont français, qui organisent des manifestations
01:14:34 et qui disent "on en a marre de cette immigration à contrôler".
01:14:37 La situation est extrêmement tendue sur place.
01:14:41 Les fonctionnaires qui travaillent sur place
01:14:44 ont besoin d'être escortés par les gendarmes
01:14:47 pour aller de leur domicile jusqu'à leur lieu de travail.
01:14:50 La vie à Mayotte est très fortement ralentie.
01:14:55 On voit bien que le flux des Africains qui arrivent à Mayotte
01:15:00 pour sortir de la misère, de la pauvreté de leur pays
01:15:05 et bénéficier de la protection de la France,
01:15:07 ce sont des flux très importants, des gens qui arrivent par bateau.
01:15:11 C'est pour cette raison que Gérald Darmanin décollera demain soir
01:15:15 pour Mayotte.
01:15:16 Il sera accompagné de Marie Guevenou,
01:15:19 ministre déléguée à l'Outre-mer,
01:15:20 du directeur général de la police nationale,
01:15:23 de la gendarmerie nationale,
01:15:25 du directeur général des étrangers en France,
01:15:28 pour voir sur place l'état de la situation
01:15:31 et essayer d'apporter des réponses.
01:15:33 -Nous suivrons tout cela de très près sur CNews.
01:15:37 À la une de l'actualité,
01:15:39 la préfète de police des Bouches-du-Rhône
01:15:41 a rendu public cette après-midi
01:15:43 les statistiques concernant la délinquance.
01:15:45 La préfète de police se réjouit d'une baisse générale
01:15:48 des faits délictueux.
01:15:50 Le nombre d'homicides liés au trafic de drogue
01:15:52 dans la cité fousséenne n'a pourtant jamais été aussi élevé.
01:15:55 On parle de 49 homicides en 2023 liés au trafic de drogue.
01:15:59 La situation à Marseille, dans ses alentours,
01:16:02 nous allons largement y revenir,
01:16:04 notamment avec Denis Trossero, journaliste à Marseille,
01:16:07 depuis 36 ans, auteur de "Règlement de compte,
01:16:10 une histoire de la violence dans la cité fousséenne".
01:16:13 Bonsoir. Frédéric Lohse, secrétaire général
01:16:16 du syndicat des commissaires de la police nationale,
01:16:18 est également avec nous.
01:16:20 Avant de vous entendre, je vous propose d'écouter
01:16:23 Frédéric Camille, la préfète des Bouches-du-Rhône,
01:16:26 qui donnait une conférence de presse.
01:16:28 -J'ai cherché à résumer l'année 2023
01:16:30 sur le plan de la délinquance en une phrase.
01:16:33 Je peux vous dire que, vu de ma fenêtre,
01:16:35 c'est une année positive sur le plan de la lutte
01:16:38 contre la délinquance,
01:16:39 qui poursuit des baisses déjà constatées
01:16:42 sur les dernières années, notamment sur les 5 ans,
01:16:45 sur les 5 dernières années,
01:16:47 je mets à part la crise sanitaire,
01:16:49 et qui est, cette année,
01:16:52 globalement meilleure dans les Bouches-du-Rhône
01:16:55 qu'ailleurs au niveau national.
01:16:57 -Peut-être. On va voir quelques chiffres à l'antenne.
01:17:00 C'est 8 % de moins de vols avec violence,
01:17:03 -10 % de vols à la tire,
01:17:05 11 % de faits de délinquance sur la voie publique en moins,
01:17:08 78 points de deal supprimés au total,
01:17:11 8 commandos de soeurs arrêtés
01:17:13 en flagrant délit.
01:17:15 Alors, Denis Trossero,
01:17:17 vous êtes avec nous.
01:17:18 Des chiffres encourageants,
01:17:20 et de l'autre, je le disais, 49 homicides
01:17:23 liés au trafic de drogue.
01:17:24 Voilà 36 ans que vous êtes journaliste,
01:17:27 police, justice à Marseille.
01:17:29 Aujourd'hui, vous, quel est l'état des lieux que vous dressez ?
01:17:32 On le voit, le nombre de trafiquants a été multiplié par deux.
01:17:36 Est-ce lié à une activité des services de police en hausse
01:17:40 ou à une expansion des trafics de drogue ?
01:17:43 Qu'est-ce que vous constatez sur le terrain ?
01:17:46 -D'abord, quantitativement,
01:17:49 c'est vrai que le chiffre de 49 morts, c'est un record.
01:17:53 Mme la préfète de police l'a reconnu.
01:17:55 Elle a dit que c'était le chiffre le plus important depuis toujours.
01:17:59 Donc, même si l'on remonte aux années 90
01:18:04 et aux querelles entre bandes rivales aussi,
01:18:07 mais moins sur fond de stup'
01:18:09 que sur fond de machines à sous ou de guerre des discothèques,
01:18:12 on n'est jamais arrivé à un tel chiffre de 49 morts
01:18:15 entre bandes rivales.
01:18:16 Pour les interpellations, c'est toujours le même débat.
01:18:19 C'est vrai que quand la police agit, il y a plus d'interpellations.
01:18:22 Si elle agit moins, il y a moins d'interpellations,
01:18:26 c'est évident, moins d'arrestations.
01:18:28 Mais ça veut dire aussi sans doute que le trafic est là et qu'il perdure.
01:18:32 Parce que quand Mme la préfète dit, par exemple,
01:18:35 qu'on a démantelé 70 points de deal, c'est une chose,
01:18:39 mais on oublie de quantifier combien de ces trafics perdurent.
01:18:45 Au mois de juin de l'année 2023, on parlait de 213 points de deal.
01:18:49 Il faut juste espérer que ces 70 ne se soient pas reconstitués ailleurs.
01:18:53 Frédéric Lowe, c'est bien ça tout l'enjeu,
01:18:56 c'est que ces points de deal ne se recréent pas ailleurs.
01:18:59 On a le sentiment que c'est tout de même le cas aujourd'hui.
01:19:02 Quel est votre regard ?
01:19:03 Est-ce que c'est lié au fait de ces bons chiffres
01:19:06 qu'il y ait plus d'interpellations ?
01:19:08 Ou alors, effectivement,
01:19:10 il y a une expansion des trafics de drogue à Marseille ?
01:19:13 Tout ce qui est positif,
01:19:16 on a des indicateurs en termes de délinquance qui ont baissé
01:19:19 d'une année sur l'autre.
01:19:21 C'est bon à prendre,
01:19:22 et ça témoigne de l'engagement des policiers et des pouvoirs publics.
01:19:25 Il n'y a rien à dire.
01:19:27 Après, sur le fond, c'est très bien que si on prend du temps long,
01:19:31 la situation s'est très dégradée sur le front de la sécurité en France,
01:19:35 et en particulier à Marseille.
01:19:37 Ce qui veut dire qu'il faut aussi changer de logiciel,
01:19:40 changer de curseur, parce que ce qui est intéressant...
01:19:42 -Quand on dit changer de logiciel,
01:19:44 ça veut dire quoi pour vous en tant que commissaire de police ?
01:19:46 -D'abord, il y a un constat qui est à faire,
01:19:48 qui est un constat terrible.
01:19:50 C'est qu'aujourd'hui, le trafic de stupéfiants,
01:19:52 quand vous allez dans certains points de deal
01:19:56 qui rapportent entre 40 000 à 90 000 euros par jour,
01:20:01 l'enjeu est juste énorme.
01:20:05 C'est très lié au narco-homicide que l'on a,
01:20:08 qui voit se multiplier, parce qu'il y a de tels enjeux.
01:20:11 Après, l'enjeu n'est plus un enjeu de sécurité,
01:20:13 il devient un enjeu de souveraineté,
01:20:15 parce que vous avez des cartels qui deviennent,
01:20:17 avec cette masse financière extrêmement puissante, organisée,
01:20:22 qui profitent d'une mondialisation poreuse en matière de délinquance,
01:20:27 qui n'est pas une mondialisation heureuse.
01:20:29 Et évidemment, c'est au détriment
01:20:32 non seulement de la sécurité à Marseille et ailleurs,
01:20:36 parce que par capilarité, ces trafiquants se répandent,
01:20:40 mais en plus, ça devient un enjeu de souveraineté.
01:20:43 Ce qu'on voit arriver au Mexique, en Équateur,
01:20:46 nous semble loin, bien sûr, mais on peut aussi dire...
01:20:49 -C'est ce qui se passe. -Ca se rapproche un peu.
01:20:52 Il ne s'agit pas de faire peur à tout le monde,
01:20:54 il s'agit de dire, quand on a une telle dégradation
01:20:58 sur le temps long sur le front sécuritaire,
01:21:00 malgré la grande mobilisation, le professionnalisme des policiers,
01:21:04 le volontarisme des pouvoirs publics,
01:21:06 de la préfecture de police de Marseille,
01:21:09 mais néanmoins, on n'est pas à la hauteur des enjeux.
01:21:12 La délinquance de voie publique se développe
01:21:14 parce que la dissuasion s'est complètement érodée,
01:21:17 parce que les peines de prison ne sont pas exécutées,
01:21:20 parce que l'application des peines ne fonctionne pas.
01:21:23 Il ne s'agit pas de mettre des peines beaucoup plus importantes,
01:21:26 il s'agit qu'elles soient exécutées avec certitude et célérité.
01:21:30 Ça ne fonctionne plus.
01:21:31 De la même façon, la stratégie globale
01:21:33 prévention de la délinquance, travail de la police
01:21:35 et en aval, continuum judiciaire,
01:21:38 est une stratégie qui est trop désordonnée.
01:21:40 Et j'ajouterais également qu'à partir du moment
01:21:42 où vous avez un défi qui est un défi mondialisé,
01:21:45 il faut une coopération mondialisée sur le trafic de drogue,
01:21:49 mondialisée, peut-être inscrire à l'ordre d'un G8 ou d'un G20
01:21:52 la question du trafic de stupéfiants,
01:21:54 qui est le premier marché criminel, près de 600 milliards de dollars.
01:21:58 Une question internationale, avec des volets diplomatiques.
01:22:01 On va peut-être, avant de vous entendre,
01:22:04 sur la réponse pénale,
01:22:05 peut-être, Denis Trossero,
01:22:08 je le disais, ça fait 36 ans que vous observez
01:22:10 la question des trafics de drogue à Marseille.
01:22:13 Quelle évolution vous avez constatée ?
01:22:16 Est-ce que les voyous, en 36 ans, ont évolué ?
01:22:20 Est-ce qu'ils ont changé ?
01:22:22 Ce ne sont plus les mêmes depuis trois décennies ?
01:22:27 Oui, ce qui a changé, c'est qu'on a aujourd'hui affaire
01:22:30 à des jeunes, voire des très jeunes,
01:22:32 puisque la part des mineurs dans ces trafics
01:22:35 s'est considérablement rajeunie.
01:22:38 Il ne faut pas oublier qu'à peu près 70 %
01:22:41 des mises en examen dans ces trafics-là
01:22:43 ont entre 14 et 21 ans.
01:22:45 Et les victimes ont souvent moins de 25 ans.
01:22:51 On est effectivement sur des réseaux...
01:22:54 Jadis, c'était les corseaux marseillais
01:22:56 qui géraient ces trafics-là,
01:22:57 ou les anciens caïds, que furent Francis Le Benj,
01:23:01 Jacqui Hembert ou Tannis Zampa.
01:23:03 Aujourd'hui, ce qui a considérablement changé,
01:23:06 ce sont l'existence et la constitution
01:23:09 d'équipes à tiroirs,
01:23:10 mais surtout d'autres phénomènes qui inquiètent les autorités.
01:23:13 Par exemple, ce qu'on a appelé les "jobbers",
01:23:14 c'est-à-dire que pour recruter sur les réseaux...
01:23:17 Les trafiquants se servent des réseaux sociaux.
01:23:21 Ils vont faire venir de Grenoble, de Metz, de Lyon,
01:23:23 et d'ailleurs des jeunes qui souvent sont mineurs,
01:23:26 qui sont prêts à tout pour faire les guetteurs,
01:23:28 moyennant 100 euros par jour,
01:23:30 qui voient dans ce profil marseillais
01:23:35 une espèce d'El Dorado,
01:23:36 et qui vont se retrouver parfois dans des caves,
01:23:38 séquestrés avec des dettes fallacieuses
01:23:42 qu'on va leur inventer.
01:23:43 Donc c'est terrible. Il y a le parquet de Marseille
01:23:45 qui envisage d'ailleurs d'ouvrir de plus en plus d'enquêtes
01:23:47 pour trafic d'êtres humains,
01:23:49 ce qui est une qualification un peu plus complexe,
01:23:51 mais qu'on n'avait pas traité jusque-là.
01:23:54 Et puis au-delà, ce sont les chiffres qui inquiètent.
01:23:57 Vous parliez tout à l'heure
01:23:58 de ce que rapportent les trafics de drogue à Marseille
01:24:01 et dans certaines cités.
01:24:02 Une tête de réseau aujourd'hui
01:24:05 peut gagner jusqu'à 150 000 euros mensuels.
01:24:08 Le trafic de drogue,
01:24:10 le marché du trafic de drogue à Marseille,
01:24:11 c'est 130 millions d'euros par an,
01:24:14 autant vous dire, des chiffres considérables.
01:24:17 Des chiffres colossaux, effectivement, Georges Fenech,
01:24:20 on l'a bien compris, une réponse pénale aujourd'hui
01:24:21 qui n'est plus dissuasive, en tout cas,
01:24:23 qui ne fait plus peur à la fois aux trafiquants de drogue
01:24:26 et des trafiquants de drogue de plus en plus jeunes.
01:24:28 En tout cas, il y a aujourd'hui des gamins de 13-14 ans
01:24:31 qui travaillent pour les trafics.
01:24:32 Et là aussi, la justice a du mal à répondre correctement.
01:24:36 Oui, je peux rebondir sur ce qu'a dit M. Fauderic-Clauze.
01:24:40 Je pense qu'on n'est pas loin
01:24:43 de ce qui ressemble à un narco-État de France.
01:24:45 Ce n'est pas moi qui l'ai dit, d'ailleurs,
01:24:46 c'était la procureure de Paris, il y a à peu près un an,
01:24:49 d'un BQO qui avait dit,
01:24:50 on a un risque de devenir un narco-État,
01:24:54 avec une corruption aussi très, très importante.
01:24:57 Ce que je crois, c'est que...
01:25:00 Ce qui m'interpelle, c'est notre sentiment d'impuissance.
01:25:05 Malgré tout ce qui s'est fait,
01:25:06 souvenez-vous que le président Macron
01:25:08 avait passé trois jours complets à Marseille,
01:25:11 avait amené beaucoup de moyens, beaucoup d'argent
01:25:14 pour renforcer les effectifs,
01:25:17 pour aussi reconstruire des écoles,
01:25:19 enfin, il y avait tout un plan,
01:25:21 et pourtant, on en est là.
01:25:22 Que se passe-t-il ?
01:25:23 Je crois que l'une...
01:25:25 Vous avez dit, il faut changer de logiciel.
01:25:28 Changeons vraiment de logiciel.
01:25:29 -Et concrètement... -Faisons, par exemple...
01:25:31 Souvent, j'aime bien mettre sur la table quelques idées,
01:25:34 après, bon...
01:25:36 Pourquoi on ne créerait pas dans notre pays,
01:25:38 ce qu'ont fait les Américains avec le DEA, par exemple,
01:25:40 un parquet national antidrogue ?
01:25:42 Comment on a créé un parquet national financier,
01:25:44 un parquet national antiterroriste ?
01:25:46 Il faut vraiment centraliser avec un parquet
01:25:50 qui a une compétence nationale
01:25:52 pour faire une politique, mais vraiment très volontariste.
01:25:55 Et puis, M. Trussaud parlait des mineurs.
01:25:58 Je reviens à Mme Belloubet, quand elle était garde des Sceaux.
01:26:00 Qu'est-ce qu'elle a fait ? Une réforme sur les mineurs,
01:26:02 qui consiste à ne pas juger le mineur tout de suite,
01:26:05 dire qu'il est coupable et renvoyer la sanction
01:26:07 à six mois ou neuf mois.
01:26:09 Donc, ils reviennent dans leur quartier.
01:26:11 Donc, je pense que la grande faillite,
01:26:13 c'est la réponse pénale.
01:26:15 Et tant qu'on n'aura pas pris des mesures,
01:26:16 non seulement de sanctions,
01:26:18 mais également d'éloignement de ces territoires,
01:26:20 ces jeunes, il faut les sortir de leur quartier
01:26:22 et les interdire de paraître
01:26:24 pour éviter que ces points de deal se reconstituent.
01:26:26 Alors, effectivement, vous voulez réagir autour du plateau.
01:26:28 Je vous propose d'écouter ce témoignage,
01:26:30 parce qu'il y a aussi des conséquences très concrètes.
01:26:32 On l'a vu pour des riverains.
01:26:34 Les Bouches-du-Rhône ont encore touché,
01:26:36 c'était à Aubagne, par la grande délinquance,
01:26:37 où une femme a évité de justesse une balle perdue
01:26:40 dans un quartier. Écoutez son témoignage.
01:26:43 Heureusement, j'étais un peu en somnolence,
01:26:47 parce que, vu l'heure, je regardais la télé.
01:26:50 Et sur le moment, je n'ai pas compris ce qui se passait.
01:26:53 Je croyais que c'était une explosion de gaz ou d'autre chose.
01:26:57 Et je me suis touchée,
01:26:59 j'ai commencé à avoir un peu de sang sur la main.
01:27:01 Et donc, c'était en fait l'explosion de la vitre,
01:27:05 qui s'est mise tout en petits morceaux,
01:27:08 comme des lames de rasoir. J'en avais plein la tête.
01:27:10 -C'est rentré où ? -C'est rentré ici.
01:27:12 Alors, je vais vous montrer là, parce qu'il faut monter ça.
01:27:16 Voilà. La balle est rentrée pas loin de ma tête.
01:27:22 Un peu plus bas, je l'avais dans la tête.
01:27:24 Ici, ça tire au moins deux ou trois fois par mois,
01:27:27 au charrel.
01:27:29 Donc, il faut bien prendre conscience
01:27:31 qu'on n'est pas en sécurité.
01:27:33 -Est-ce que, Véronique Jacquier, vous y voyez...
01:27:36 C'est quand même impressionnant, cette balle qui traverse
01:27:39 l'habitation, une fenêtre d'une riveraine
01:27:41 qui n'a rien demandé à personne.
01:27:43 Est-ce que c'est le signe que la France se rapproche
01:27:46 de plus en plus des pays tels que la Colombie,
01:27:48 ces pays très liés au trafic de drogue ?
01:27:51 -Evidemment, il y a eu une véritable sud-américanisation
01:27:55 des problèmes de drogue dans notre pays.
01:27:57 Et on a parlé de la faillite de la réponse pénale,
01:28:00 mais il y a aussi une faillite de la façon de concevoir la prison.
01:28:05 Les trafiquants de drogue à Marseille
01:28:07 n'ont pas peur de la prison.
01:28:09 C'est pas le contrôle d'un commissaire,
01:28:11 mais quand on voit la façon dont les pays d'Amérique du Sud
01:28:14 ont réussi à lutter ou tentent de lutter,
01:28:16 c'est toujours avec des moyens en prison
01:28:19 qui font que les gros barons de la drogue ont peur d'y aller,
01:28:22 parce qu'entre eux, ils risquent de se faire la peau en prison.
01:28:25 Il y a des vraies questions qui se posent.
01:28:27 J'aimerais, parce que c'est un sujet tabou,
01:28:30 qu'on arrive à nous expliquer si,
01:28:32 par rapport à cette grande délinquance
01:28:34 et à ce trafic de drogue qui s'est installé dans notre pays,
01:28:38 on est capable de faire un lien et de le quantifier,
01:28:40 de l'écrire noir sur blanc, avec l'immigration.
01:28:43 Il y a quand même des quartiers qui sont guettoisés,
01:28:46 qui sont gangrenés,
01:28:49 avec, on le sait, les Nigérians d'à côté,
01:28:52 d'autres populations.
01:28:54 Et puis, troisième chose,
01:28:56 je me souviens d'un quartier à Marseille
01:28:58 où les habitants avaient été suffisamment courageux
01:29:01 pour occuper les halls d'immeubles
01:29:03 et dire que le trafic de drogue, on n'en veut pas,
01:29:06 que ça concerne nos enfants.
01:29:07 Les mamans et les grands-mères s'étaient installées
01:29:10 dans des fauteuils et avaient squatté les halls d'immeubles
01:29:14 pendant des jours pour que les trafiquants de drogue
01:29:17 n'arrivent pas et ne s'enquistent pas.
01:29:19 Je crois qu'on en est à un point où il faut que la population dise
01:29:22 "on n'en peut plus et on s'arme de courage".
01:29:25 -Avant de vous entendre. -C'est pas l'Etat
01:29:27 qui va faire quelque chose.
01:29:29 -On va écouter Denis Trossero,
01:29:31 cette question du lien entre l'immigration
01:29:33 et les trafics de drogue.
01:29:35 Est-ce qu'elle se voit à Marseille ?
01:29:37 -Ecoutez, non, ça, c'est très compliqué à quantifier.
01:29:42 La préfète de police des Bouches-du-Rhône,
01:29:45 Mme Frédérique Camilleri, a dit il y a quelques temps
01:29:48 que dans les faits de délinquance constatés,
01:29:52 il y avait 67 % de faits qui étaient imputables
01:29:55 à des étrangers, étrangers en situation régulière
01:29:58 ou étrangers en situation irrégulière.
01:30:01 Voilà. Après, c'est très compliqué.
01:30:03 Je ne suis pas sûr que les statistiques
01:30:05 et les services de police permettent
01:30:08 d'objectiver ce genre de choses.
01:30:10 Mais je crois qu'il faut,
01:30:12 comme l'ont dit certains de vos interlocuteurs,
01:30:15 il faut prendre le taureau par les cornes
01:30:18 et essayer de prendre des mesures,
01:30:20 parce que je crois que c'est l'Etat
01:30:23 et c'est la structure publique dans sa totalité
01:30:26 qui est menacée.
01:30:27 Mme la préfète y est revenue cet après-midi
01:30:30 dans sa conférence de presse,
01:30:32 et on risque sinon de s'acheminer
01:30:34 vers la constitution de structures mafieuses,
01:30:37 comme ça a pu exister, notamment en Italie,
01:30:40 où l'actuel procureur de Marseille
01:30:44 était allé faire des stages,
01:30:47 notamment au tribunal de Palerme.
01:30:50 Il avait constaté que, par exemple,
01:30:52 la meilleure façon était de...
01:30:54 Comment dire ?
01:30:56 De frapper les piquants en portefeuille
01:30:59 en saisissant ce qui était en train
01:31:02 de se débrouiller.
01:31:03 C'est pour ça que la saisie des avoirs criminels...
01:31:06 -Vous avez un problème de son.
01:31:08 Un grand merci, Denis Trocero,
01:31:10 pour votre éclairage.
01:31:12 Je rappelle votre livre,
01:31:13 "Règlement de compte à Marseille,
01:31:16 une histoire de la violence dans la cité".
01:31:19 La préfète de police de Marseille
01:31:21 a parlé d'une stratégie de pilonnage
01:31:23 qui a été menée contre le trafic de drogue
01:31:26 entre la DZ Mafia et le groupe Yoda.
01:31:29 Le système mafieux existe en France ?
01:31:31 -Encore très loin.
01:31:32 Des problèmes qu'on a pu connaître
01:31:35 en Amérique du Sud.
01:31:36 Le principal frein à ça, aujourd'hui,
01:31:39 c'est le fait qu'on est heureusement
01:31:41 dans une société où la corruption
01:31:43 est impossible.
01:31:44 Si vous construisez un centre commercial
01:31:47 ou un immeuble en cache à Marseille,
01:31:49 vous aurez le fisc sur le dos.
01:31:51 C'est pas en donnant une enveloppe
01:31:53 que vous allez vous en sortir.
01:31:55 Heureusement.
01:31:56 Comme c'était souligné tout à l'heure,
01:31:59 et on n'en parle pas suffisamment,
01:32:01 il y a un mois,
01:32:02 la ville urbaine, où la police a saisi
01:32:05 une saisie de base,
01:32:06 1 million d'euros.
01:32:07 Ils ont fait ça chez un trafiquant.
01:32:10 On a beaucoup de mal à se rendre compte
01:32:12 de la proportion de tout ça.
01:32:14 Cette montagne d'argent est un danger
01:32:16 pour la société.
01:32:17 Si le rempart corruption tombait,
01:32:20 on serait dans un schéma sud-américain.
01:32:22 Le vrai souci, c'est la réponse pénale.
01:32:25 À partir du moment où il n'y a pas de sanctions,
01:32:28 comment inciter les gens à ne pas continuer
01:32:31 et à aller plus loin ?
01:32:32 On est le pays des 120 000 peines de prison.
01:32:35 On a 200 000 jeunes qui ont 20 cas au casier
01:32:38 sans même avoir été condamnés.
01:32:40 Il va falloir faire un plan d'urgence
01:32:43 pour pouvoir envoyer en prison ces gens-là.
01:32:46 Comment vous le pensez ?
01:32:47 -Il nous reste malheureusement
01:32:49 un peu plus de 50 secondes.
01:32:51 Ca passe trop vite, M. le commissaire.
01:32:54 Peut-être le mot de la fin pour vous.
01:32:56 Marc Verneau ne disait pas
01:32:58 de sud-américanisation aujourd'hui.
01:33:01 C'est le cas, selon vous ?
01:33:03 -Il faut être vigilant de façon à ce qu'on n'y aille pas.
01:33:07 Le premier problème, c'est que nous n'avons pas
01:33:10 de consensus sur la consommation.
01:33:12 Nous avons 4 à 5 millions de consommateurs.
01:33:15 Vous franchissez la frontière au sein de l'Union européenne.
01:33:19 En France, vous êtes en garde à vue.
01:33:21 Vous pouvez avoir une amende forfaitaire.
01:33:24 Vous êtes considéré comme un client à Amsterdam.
01:33:27 Le deuxième problème, c'est que,
01:33:29 pour la sécurité du trafic de drogue,
01:33:31 il faut une mobilisation internationale.
01:33:34 Franco-espagnol, face à l'Etat marocain,
01:33:36 inscrire le trafic de drogue et le blanchiment
01:33:39 au niveau d'un G8 et d'un G20 pour le traiter
01:33:42 au niveau où il doit être traité, c'est très important.
01:33:45 Il faut une coopération internationale
01:33:48 particulièrement exigeante.
01:33:50 Chaque enquête ouverte par la police ou la justice
01:33:53 doit se doubler en miroir d'une enquête financière et fiscale,
01:33:57 et ça, c'est le cas pour les moyens de la police,
01:33:59 mais aussi les moyens de la justice, de la GIRS de Marseille,
01:34:03 qui fait un excellent travail.
01:34:05 -On verra si les autorités s'emparent
01:34:07 de ce sujet au niveau international.
01:34:09 Un grand merci à tous les cinq d'avoir décrypté,
01:34:12 d'avoir analysé l'actualité.
01:34:14 C'était passionnant et trop court, bien sûr.
01:34:17 Mais l'actualité continue sur CNews.
01:34:19 Il est là, il vous attend.
01:34:21 C'est votre rendez-vous du vendredi soir.
01:34:23 Face à Philippe de Villiers,
01:34:25 qui mène le tour orchestré par Eliott Deval.
01:34:28 Vous le savez, à la une de l'actualité,
01:34:30 la mort de Robert Badinter à 95 ans.
01:34:32 Je vous laisse avec cette séquence,
01:34:34 où il répondait à une question,
01:34:37 une question de Bernard Pivot.
01:34:40 Regardez cette séquence.
01:34:42 Excellente soirée.
01:34:43 -Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort,
01:34:49 l'entendre vous dire ?
01:34:50 A vous, Robert Badinter.
01:34:52 ...
01:34:54 -Euh...
01:34:55 Tu as fait ce que tu as pu.
01:34:57 Entre.
01:34:58 - Merci.