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Les Vraies Voix avec Yaël Braun-Pivet

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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Transcription
00:00A 19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:04On vous souhaite une bienvenue avec Philippe David.
00:06On est ensemble jusqu'à 19h avec autour de cette table Éric Revel, éditorialiste Sud Radio,
00:10Sylvain Lévy-Valency, journaliste et directeur de la rédaction de Radio Imo,
00:15que vous retrouvez tous les samedis matin à 9h30 pour...
00:18À 9h15 plutôt.
00:20Non, parce que ça a peut-être changé, c'est pour ça que...
00:23Quelle mauvaise foi !
00:25Parlons Imo, et bien entendu, Philippe Bilger qui est avec nous,
00:29et notre invitée exceptionnelle aujourd'hui, c'est Yael Brune-Pivet,
00:33la présidente de l'Assemblée Nationale.
00:35Merci d'avoir accepté notre invitation à l'occasion de ce livre,
00:37À ma place, chez Boucher-Chastel.
00:41On va revenir tout de suite sur ce livre, sur l'importance pour vous,
00:45aujourd'hui, en tant que première femme au perchoir,
00:48d'écrire ce livre pour raconter, finalement, une partie de votre vie,
00:53ce qui vous nourrit et ce qui vous fait aujourd'hui,
00:56cet aboutissement, je vous le souhaite encore plus loin,
01:01cet aboutissement, finalement, de se dire que de se battre,
01:04on arrive finalement, même avec un passé un peu lourd,
01:07à obtenir quelque chose et à finalement s'engager
01:11pour une France qui vous accueille.
01:14Bonsoir à tous, je suis ravie d'être avec vous.
01:17J'avais envie d'écrire ce livre pour, déjà,
01:20essayer de déconstruire l'image que les Français ont,
01:23bien souvent, des politiques, dire que nous sommes des héritiers,
01:27des privilégiés, des ambitieux.
01:30Parfois, ils sont beaucoup plus sévères,
01:32ils pensent même qu'on est corrompus, qu'on pense qu'à nous-mêmes, etc.
01:35Et je voulais, en racontant...
01:37Il y en a eu, quand même.
01:38Il y en a eu, évidemment, mais je voulais, en racontant cette histoire,
01:41mon histoire politique, mon histoire familiale, etc.,
01:44déconstruire un peu ça, montrer que la politique,
01:47c'était déjà quelque chose de très beau,
01:49c'est l'engagement pour les autres, pour les Français,
01:51qu'elle n'appartient pas à une caste de privilégiés,
01:55mais qu'elle appartient aux citoyens,
01:57que chacun peut faire de la politique,
01:59qu'on n'est pas prédestiné à faire de la politique,
02:01et c'est mon cas, c'est le cas de mon histoire.
02:05Et donc, je vais dire, finalement, c'est une ode aussi à l'engagement.
02:08Engagez-vous, ne vous laissez pas confisquer la politique par quelques-uns.
02:13La politique, ça appartient à tout le monde,
02:15et chacun peut y trouver, justement, sa place.
02:19Philippe Bulger.
02:20Madame la Présidente, d'abord, je voudrais poser une question à la femme.
02:26Est-ce qu'au fond, aujourd'hui, la place de la femme est acquise en politique,
02:32mais est-ce qu'au fond, la femme qui a de l'ambition, c'est ça, pas le problème ?
02:38C'est une vraie bonne question.
02:40On se bat depuis des années pour que la femme ait une place en politique.
02:45En témoigne un certain nombre de lois qu'on a dû adopter pour, justement, forcer cette place.
02:51Et donc, c'est toutes les lois sur la parité dans les élections départementales, régionales,
02:56à la sénatoriale, législative, etc.
02:59Cependant, effectivement, on voit bien que les femmes au plus haut niveau restent assez rares.
03:05Et donc, il faut qu'on s'interroge tous collectivement.
03:09À partir du moment où on représente 50% de la société,
03:12les femmes devraient toujours être autour d'une table décisionnelle,
03:15quelle que soit cette table, et occuper des fonctions de pouvoir.
03:20Il ne faut pas avoir peur d'avoir aussi de l'ambition.
03:23De l'ambition, ce n'est pas un gros mot, mais de l'ambition pour agir,
03:26pas pour occuper telle ou telle place.
03:28Et effectivement, aujourd'hui, on voit bien que sur toutes les fonctions régaliennes, par exemple,
03:32il n'y a que des hommes, que sur toutes les grandes institutions de notre République
03:37ne sont présidées que par des hommes.
03:39Je suis la seule femme à présider une grande institution de la République,
03:43et ça n'est pas très normal en 2025.
03:45Donc, on a encore une marche à franchir, clairement.
03:48Éric Revelle.
03:49Alors, Yael Brounepierre, vous avez un atout fort, je trouve,
03:52c'est que, alors, on ne se connaît pas, je peux le dire,
03:55on s'est croisés, on ne se connaît pas, on ne se fréquente pas.
03:58Et pourtant, il gagne à être connu.
04:00Je confirme.
04:02Ce qui frappe chez vous, c'est votre sincérité.
04:06Ça paraît évident.
04:08Alors, vous avez écrit un livre qui est sincère aussi.
04:11Vous parliez de la condition de la femme.
04:13Vous avez cinq enfants, je crois.
04:14Oui, tout à fait.
04:15Et dans votre vie, depuis la députation, jusqu'au rang de ministre,
04:20puis à l'Assemblée nationale, vous avez eu affaire à des gens que vous citez dans le livre.
04:24Je pense à Stéphane Séjourné, je pense à Elisabeth Borne,
04:28je pense à Alexis Keuler, qui, à chaque fois que vous franchissez une étape,
04:33en gros vous disent, non, non, mais va plutôt t'occuper de tes enfants,
04:36donne-moi ta démission.
04:38Elisabeth Borne vous demande votre démission.
04:40Elisabeth Borne nous demande de ne pas aller briguer le perchoir, oui.
04:43Nous te demandons de démissionner.
04:46Comment est-ce que vous êtes parvenu finalement à vous imposer ?
04:51Parce qu'Elisabeth Borne était première ministre à l'époque.
04:54Quand une première ministre vous demande de démissionner,
04:57normalement vous vous exécutez.
04:59Comment est-ce que vous passez les obstacles ?
05:02Et puis je sais qu'à certains moments,
05:04comme je suis rendu,
05:06à certains moments ça a été très compliqué aussi avec le président Macron.
05:10Très compliqué.
05:11Même si vous écrivez une lettre en disant,
05:13formidable, vous êtes la première femme.
05:15Comment est-ce qu'on passe par-dessus tout ça ?
05:17Et à quel moment on doute ?
05:19À quel moment on doute ?
05:22J'ai envie de vous dire, jamais ou tout le temps.
05:26Faut toujours douter, de toute façon.
05:28Faut toujours se poser des questions.
05:30Est-ce que ce que je fais, c'est bien ?
05:32Est-ce que je prends la bonne décision ?
05:34Et toujours peser le pour et le contre.
05:36Mais une fois que la décision est prise, j'avance.
05:38Je ne doute plus.
05:40Et donc le doute, il ne doit pas vous empêcher d'agir.
05:42Il doit vous permettre de bien agir.
05:44Et une fois que vous avez décidé quelque chose,
05:46il faut avancer et ne plus douter.
05:48Ce qui est mortifère, c'est le doute constant.
05:50Qui fait qu'à chaque fois, vous vous posez la question,
05:52est-ce que je fais bien, etc.
05:54Cette question-là, moi, je ne me la pose plus
05:56à partir du moment où j'ai pris une décision.
05:58Après, comment on fait pour tenir ?
06:00Quand on sait qu'on fait quelque chose
06:02qui est juste,
06:04quand on est en cohérence avec soi-même,
06:06avec ses valeurs, avec ses convictions.
06:08Et puis, vous savez,
06:10chaque poste que j'ai occupé,
06:12ce sont des postes que j'ai conquis par l'élection.
06:14Et donc, ça veut dire que
06:16je ne les ai pas conquis seuls.
06:18Ça veut dire qu'à chaque fois, j'étais entourée
06:20de parlementaires, de députés,
06:22qui m'ont aidée, qui ont porté ma candidature
06:24et qui ont voté pour moi en majorité.
06:26Et donc, en fait,
06:28c'est loin d'être un chemin solitaire,
06:30c'est un chemin très collectif.
06:32Et ça, ça donne beaucoup de force pour justement
06:34résister à certaines pressions.
06:36Quand vous êtes seule,
06:38c'est beaucoup plus difficile
06:40et je n'ai jamais été seule.
06:42Allez, on fait une pause, on revient dans quelques instants
06:44et on reviendra à votre histoire familiale
06:46parce que c'est important aussi et ça compte beaucoup
06:48dans votre parcours.
06:500826 300 300 si vous voulez poser des questions.
06:52Vous êtes bien entendu les bienvenus.
06:54On la garde jusqu'à 19h, 20h, 21h.
06:56Non, je plaisante, je plaisante.
06:58Allez, à tout de suite.
07:00Sud Radio, parlons vrai.
07:02Sud Radio, parlons vrai.
07:04Philippe David, Cécile de Ménibus.
07:06Soyez les bienvenus
07:08autour de cette table. Philippe Bilger,
07:10Sylvain, Lévi, Balanci
07:12et puis Éric Revel et notre invité exceptionnel ce soir,
07:14c'est Yael Brune-Pivet qui était avec nous jusqu'à 19h.
07:16À ma place, ce livre
07:18chez Boucher-Chastel.
07:20Voilà, un livre qui retrace
07:22plein de choses de chez vous
07:24et qui démarre justement
07:26sur votre vie privée
07:28et votre vie familiale
07:30qui raconte beaucoup de vie de vous.
07:32Je voudrais que vous me racontiez juste un tout petit peu
07:34de vos grands-parents pour qu'on comprenne
07:36aujourd'hui votre trajectoire.
07:38Mon grand-père est né en Pologne
07:40au début des années
07:42du XXe siècle, donc en 1905.
07:44Il était orphelin.
07:46Il a immigré un peu en Europe de l'Est
07:48et arrive en France
07:50à la fin des années 1920.
07:52Il s'installe à Nancy et il rencontrera
07:54là-bas ma grand-mère qui, elle,
07:56est une juive allemande
07:58qui est née à Munich et qui,
08:00avec sa famille, quitte Munich lorsqu'il y a
08:02les premières lois anti-juives
08:04et elle vient s'installer avec sa famille
08:06et quitte l'Allemagne avec une valise à la main
08:08et s'installe à Nancy.
08:10Il se rencontre à Nancy, mon grand-père est ailleurs
08:12et puis la guerre arrive
08:14et il va
08:16tout de suite, il n'hésite pas, il va s'engager
08:18dans la Légion étrangère. Comme un certain
08:20polonais à l'époque, il n'a pas
08:22la nationalité française et puis il combat
08:24près de la Marne
08:26et puis la guerre s'arrête.
08:28Ils ont
08:30un périple dans toute la France.
08:32Il s'installe en Haute-Savoie.
08:34Il rentre dans le maquis savoyard.
08:36Il va participer au parachutage des Glières.
08:38Il fait la libération d'Occluse.
08:40Mon papa naît pendant la guerre
08:42en plein mois de décembre.
08:44Ils sont cachés en Haute-Savoie
08:46et puis la guerre se termine.
08:48Il se rencontre à Nancy avec sa femme et son fils.
08:50Il est médaillé de la Résistance
08:52parce qu'il a combattu
08:54pour la France et
08:56il est naturalisé français.
08:58J'ai le décret de naturalisation de mon grand-père
09:00avec ma grand-mère et mon père
09:02puisque mon père était né en 1943.
09:04Après, il vivra une vie très paisible,
09:06très simple. Il a été tailleur
09:08toute sa vie. Ma grand-mère l'a aidé
09:10au magasin et puis
09:12ils décéderont à Nancy,
09:14mon grand-père, en 1989
09:16et il est enterré là-bas.
09:18Il a vécu une vie simple
09:20et droite, mais d'immigrés
09:22polonais et d'immigrés allemands
09:24qui se sont devenus
09:26français de cœur
09:28et ont aimé par-dessus
09:30toute la France et ont considéré,
09:32et c'est ça qui m'étonne toujours chez mon grand-père,
09:34c'est qu'il disait toujours
09:36qu'il avait eu beaucoup de chance
09:38dans la vie. Souvent,
09:40les personnes qui ont vécu les pires des drames
09:42se disent qu'ils sont chanceux.
09:44Et je pense que ça,
09:46ça doit nous faire tous réfléchir quand on est parfois
09:48un peu des enfants gâtés de la vie,
09:50de se dire que ne nous plaignons pas
09:52quand on voit ce que certains ont pu traverser.
09:54Absolument. Sylvain ?
09:56J'ai envie de vous dire
09:58« Glickisch behid in Frankreich »
10:00C'est du hidditch.
10:02C'est la phrase que certainement
10:04votre père a prononcée,
10:06qui dit la chose suivante « Heureux comme un juif en France ».
10:08Et à la période
10:10où votre père
10:12allait quasiment 200 kilomètres à pied
10:14pour aller à Lodz,
10:16votre grand-père, pardon,
10:18à Lodz pour aller en France,
10:20je crois qu'il a 8 ou 9 ans,
10:22c'est juste extraordinaire parce que
10:24en fait, la rencontre de votre grand-père
10:26comme celle de votre grand-père, c'est une rencontre improbable.
10:28C'est à la fois une rencontre improbable
10:30avec un dénominaire corps commun,
10:32un amour fou, infini,
10:34pour cette France qui était une terre d'accueil,
10:36qui était un creuset, qui a accueilli
10:38les juifs ashkénazes qui fuyaient,
10:40les pogroms de Kishinev,
10:42de Tbilisi, voilà.
10:44Il venait en France trouver cette paix.
10:46Quand le régime a changé,
10:48il n'a pas hésité. Il s'est battu
10:50pour la France, et moi j'ai envie de vous poser cette question,
10:52peut-être qu'on vous posera certainement des questions
10:54plus politiques. Moi ce que je peux aimer
10:56dans votre livre, parce que je l'ai littéralement dévoré,
10:58et ça ne m'arrive pas
11:00souvent de lire des livres de politique
11:02sur lesquels j'ai pris autant de plaisir à le lire,
11:04je ne peux pas m'empêcher d'avoir
11:06un peu de projections personnelles, bien évidemment,
11:08ce que je veux dire c'est que
11:10il y a tout votre engagement, toute votre
11:12sensibilité qui est engagée dans ce livre,
11:14je trouve très
11:16jubilatoire, pour ne pas dire rassurant,
11:18la façon dont vous abordez les choses.
11:20Et moi la grande question que je me dis,
11:22je me dis mais comment se fait-il
11:24que son engagement,
11:26que son intégrité n'ait pas pu être altérée
11:28par les multiples
11:30complots d'alcoves,
11:32les sournoises
11:34combinaisons des groupes
11:36politiques, comment une femme qui a
11:38réussi sa vie de femme, avec 5 enfants,
11:40avec un mari qu'elle a connu dès le lycée
11:42dans le 78,
11:44vous avez pu garder cette ligne droite ?
11:46Je pense que, vous l'avez dit tout à l'heure, il faudrait que la société
11:48civile s'implique un peu plus en politique,
11:50vous parlez d'or, parce que je pense que vous êtes aussi
11:52l'incarnation dans des places à certains
11:54de ce que le multiculturalisme
11:56peut produire de mieux dans notre pays,
11:58sans jamais renier vos origines, avec ce tronc commun
12:00qui est un mourfou de la République,
12:02d'être heureux en France et d'être fier
12:04de notre nation, de notre pays, ce qui est le cas
12:06à la fois des juifs français,
12:08ou les français juifs, mais également
12:10des français de confession musulmane,
12:12bouddhiste ou autre.
12:14On laisse répondre.
12:16Qu'est-ce qui fait que je reste
12:18droite et moi-même ?
12:20Je crois que c'est d'une part mon
12:22arrivée tardive en politique,
12:24qui fait que
12:26la réussite de ma vie
12:28ne dépend pas
12:30de la réussite de ma carrière politique.
12:32Vous voyez ce que je veux dire ?
12:34Et donc, je peux
12:36avoir cette liberté
12:38qui est que
12:40je refuse de me compromettre,
12:42et si je me compromettais,
12:44je préférais quitter la politique
12:46que de me compromettre.
12:48Et donc,
12:50ça me permet de rester moi-même
12:52et de rester très droite. Je ne suis pas prête
12:54à tout sacrifier pour réussir
12:56en politique. Après,
12:58j'ai de la chance,
13:00j'ai une trajectoire politique
13:02de réussite,
13:04qui me permet d'agir,
13:06qui me permet de me sentir très utile.
13:08Mais moi, ce qui m'importe, c'est de me sentir utile.
13:10Et je peux vous dire que
13:12lorsque j'étais
13:14engagée au Restos du Coeur, je me sentais
13:16très utile aussi. Et ça me suffisait.
13:18Et ça suffisait à mon bonheur.
13:20Donc en fait, vous voyez,
13:22la réussite de ma vie ne passe pas
13:24nécessairement par la politique, et c'est ça qui me rend
13:26libre et qui me permet
13:28de rester droite.
13:30– Allez, vous restez avec nous, on fait une petite pause, on revient dans quelques instants.
13:32Et vos questions
13:340800 26 300 300,
13:36ça commence déjà à sonner.
13:38– Avec Brigitte de Lessonne. – Qui sera avec nous dans quelques instants.
13:40Soyez les bienvenus, à tout de suite.
13:42– Sud Radio.
13:44– Parlons vrai.
13:46– Philippe David.
13:48– Cécile de Ménibus.
13:50– Et autour de cette table, autour de Yael
13:52Brun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale,
13:54avec ce livre, À ma place,
13:56Yael Brun-Pivet, Bouchet-Chastel,
13:58que j'incite à acheter, parce que c'est toujours
14:00très intéressant d'avoir, on est quand même
14:02à une personnalité importante
14:04et dedans se joue
14:06quand même tellement de...
14:08Enfin, c'est un théâtre
14:10quand même, la politique. C'est là qu'on se rend
14:12compte que c'est toujours très compliqué.
14:14Vous aviez une question, Philippe Bézières, sur le titre.
14:16– Oui, en effet,
14:18je trouve que le titre est très fin.
14:20Et c'est capital, un titre.
14:22Et j'aimerais votre avis
14:24là-dessus, madame la présidente.
14:26C'est un titre qui ménage
14:28le futur en disant, je suis à ma place,
14:30mais ça veut pas dire que
14:32je vais y demeurer toute ma vie.
14:34Et en même temps, je le trouve
14:36modeste, parce que vous dites,
14:38je ne suis qu'à ma place pour l'instant.
14:40Donc c'est très habile,
14:42un titre comme ça. Ça montre
14:44la richesse de votre personnalité.
14:46– Merci beaucoup.
14:48J'aime bien le titre.
14:50Je suis d'accord avec vous.
14:52C'est un peu immodeste.
14:54Mais il y a aussi le côté, venez à ma place.
14:56Donc il y a plusieurs entrées,
14:58venez à ma place au perchoir, venez,
15:00je vais vous emmener, vous montrer ce que ça fait
15:02d'être au perchoir à l'Assemblée nationale
15:04en ce moment, comment on regarde
15:06ses parlementaires, comment on vit tel ou tel
15:08événement. Et donc,
15:10j'aime bien ce côté, plusieurs entrées,
15:12comme ça chacun peut le comprendre un petit peu
15:14comme il veut. – Mais il y a plein de sensibilités aussi
15:16dans le titre, pardonnez-moi. Parce qu'à ma place,
15:18ça peut aussi vouloir dire,
15:20si vous saviez comme ça a été
15:22difficile, en fait, d'être à ma place.
15:24Si vous saviez comme c'est
15:26difficile d'être à ma place. Alors je ne sais pas si c'est vous,
15:28parce que parfois c'est les éditeurs qui trouvent les titres aussi,
15:30mais c'est important. Je ne sais pas si on vous a déjà posé
15:32cette question, mais Philippe a raison,
15:34il y a une entrée émotionnelle très forte
15:36dans à ma place.
15:38– C'est moi le titre,
15:40et c'est moi la photo. Au départ, on était partis sur
15:42une photo complètement autre, qui ne me plaisait
15:44pas, et je voulais une photo du perchoir.
15:46Et en fait, on a regardé dans la banque d'images
15:48de l'Assemblée, c'est une photo qui n'est pas du tout posée,
15:50c'est une photo sur le vif
15:52de moi au perchoir.
15:54En plus, c'est joli, il y a le petit
15:56ruban rose et tout ça.
15:58Et en fait, je trouvais que c'était assez signifiant,
16:00mais d'avoir aussi quelque chose
16:02de très naturel, vous voyez, de pas ostensible,
16:04ostentatoire, et le perchoir
16:06est juste, voilà, on le voit
16:08un petit peu, mais pas trop.
16:10– On part au 0826
16:12300 300, direction
16:14Lessonne. Bonsoir Brigitte. – Bonsoir Brigitte,
16:16bienvenue. – Bienvenue.
16:18– Bonsoir à vous, Philippe, Cécile,
16:20vous m'invitez, Madame la Présidente
16:22de l'OMPV, bien évidemment. – Bonsoir.
16:24– Elle vous écoute. – Alors je tiens déjà
16:26à lui assurer tout mon soutien face aux insultes
16:28antisémites qu'elle a dû faire face.
16:30Je tiens aussi à lui dire qu'on peut être
16:32qu'impressionné par sa force, sa pugnacité,
16:34tenir le poste de Présidente
16:36de l'Assemblée, ce n'est donc pas le cas tous les jours
16:38avec un parti politique comme l'Alexis ou les tribunaux
16:40du NFP. Et donc,
16:42précisément par rapport
16:44au ruban rose auquel elle fait allusion,
16:46elle a expliqué aussi avoir eu un cancer.
16:48Et donc, pour tout cela, on ne peut plus
16:50lui apporter notre soutien et notre respect, bien évidemment.
16:52Et la question que je voudrais lui poser,
16:54c'est comment elle a géré ces problèmes de santé
16:56graves avec un poste aussi
16:58prenant. Voilà.
17:00– Il y a une brune pivée. – Alors le cancer s'est déclaré
17:02effectivement en janvier 2022.
17:04Je n'étais pas encore présidente de l'Assemblée nationale,
17:06mais j'ai mené justement ces batailles
17:08de front. Ça a été
17:10difficile, je ne vous cache pas.
17:12Opérations, radiothérapie,
17:14etc. Ça fatigue beaucoup.
17:16Et j'ai eu
17:18de la chance d'être très bien soignée
17:20et d'être très entourée par ma famille.
17:22Mais j'ai eu des moments
17:24de désespoir. J'ai beaucoup pleuré
17:26parce que ça fait peur, le cancer.
17:28Et c'est très angoissant.
17:30Mais voilà, du coup,
17:32la force de ma famille et puis...
17:34– De ce petit bouquet de fleurs.
17:36– Vous voyez le bouquet de fleurs de mon fils.
17:38Mais aussi
17:40le fait, les combats politiques
17:42que j'ai menés en même temps, en fait,
17:44ils m'ont donné de la force. Parce que quand vous
17:46menez des combats, finalement,
17:48vous vous dites que vous ne pouvez pas flancher
17:50parce que vous avez
17:52quelque chose à faire qui vous dépasse.
17:54Et ce que je faisais,
17:56être candidate aux législatives, devenir
17:58ministre, devenir la première femme présidente
18:00de l'Assemblée nationale, je crois que ça m'a donné
18:02beaucoup de force et que ça m'a aidée.
18:04Et c'est pour ça aussi que je défends beaucoup
18:06l'inclusion professionnelle des personnes
18:08qui sont atteintes de maladies graves.
18:10Parce que le fait d'être entourée,
18:12d'avoir un sens à sa vie,
18:14d'avoir la capacité d'avoir une activité,
18:16ça aide pour pouvoir affronter
18:18la maladie. Le pire, c'est d'être seule,
18:20isolée, reclue chez soi.
18:22Et donc il faut, après,
18:24en fonction de chaque situation, pouvoir adapter
18:26tout cela. Mais en tout cas, moi, ça m'a donné
18:28beaucoup de force, en fait, de pouvoir mener tous ces combats
18:30de front. – Vous avez raison.
18:32La force d'activité
18:34professionnelle, c'est terrible.
18:36– Je voudrais rebondir sur ce qu'a dit
18:38Brigitte quand elle parlait des trubillons
18:40dans l'hémicycle. Quand on vous voit sur le perchoir,
18:42désolé, je vais parler devant Éric Revelle
18:44qui était un excellent joueur de tennis,
18:46j'ai l'impression que vous êtes sur une chaise d'arbitre
18:48avec 30 jeunes McEnroe à gérer qui n'étaient pas
18:50le joueur le plus facile. Est-ce que
18:52ce n'est pas un peu
18:54fatigant au bout d'un moment ?
18:56– C'est fatigant. Parfois même,
18:58j'ai honte parce que
19:00les Français me le disent, que cette Assemblée
19:02turbulente, parfois,
19:04elle les glace en fait.
19:06Mais à chaque fois, je me dis
19:08que chaque député
19:10est là par la volonté du peuple,
19:12que les Français les ont
19:14élus, que les Français ont élus
19:16parfois des députés qui sont
19:18radicaux, qui portent des idées radicales,
19:20qui ont décidé de les porter de façon radicale
19:22et que dans une démocratie,
19:24on a le droit de faire cela. Et donc moi,
19:26mon objectif, c'est de faire en sorte que
19:28l'Assemblée nationale fonctionne,
19:30que tout le monde respecte les règles
19:32et encore, la semaine dernière, on a
19:34sanctionné deux députés
19:36avec la sanction la plus lourde qui
19:38existe dans notre règlement et donc
19:40je suis intransigeante. Mais en même temps,
19:42je pense toujours que cette Assemblée
19:44est le résultat de la volonté du peuple
19:46et que ma mission, c'est de
19:48respecter la volonté des Français
19:50qui ont voulu cette Assemblée.
19:52– On va profiter de votre présence aussi
19:54pour aborder un peu l'actualité
19:56et la politique. Alors hier, il y a eu précisément
19:58une commission d'enquête. Pendant
20:00cinq heures, le Premier ministre a répondu
20:02au scandale
20:04dramatique à faire
20:06de ce collège catholique.
20:08Est-ce que vous pensez,
20:10au-delà de ce qu'on pourrait dire
20:12sur le Premier ministre et la façon
20:14dont il est rentré
20:16dans cette commission d'enquête,
20:18est-ce que vous pensez que ce type de commission
20:20d'enquête, avec le brouhaha
20:22qu'il y avait autour, avec, me semble-t-il,
20:24pardonnez-moi, une présidente
20:26de cette commission d'enquête qui
20:28ne me semblait pas
20:30extrêmement à la hauteur, est-ce que ce type de commission
20:32d'enquête qui donne l'impression qu'on est
20:34devant un tribunal populaire
20:36sans avocat, alors que
20:38le débat est filmé, ce qui n'est pas
20:40le cas pour un procès, est-ce qu'il ne faudrait pas
20:42revoir un peu la mécanique de ces commissions
20:44d'enquête ? – C'est compliqué.
20:46C'est important les commissions d'enquête
20:48parce que c'est vraiment le contrôle
20:50qu'exerce le Parlement sur l'action
20:52des pouvoirs publics. Et donc ça, c'est
20:54vital dans une démocratie.
20:56Après, le champ de la commission d'enquête en cause
20:58est très large. C'est vraiment
21:00les contrôles que
21:02les pouvoirs publics font sur les établissements
21:04privés. Et donc l'affaire
21:06Bétharame, finalement, est censée
21:08n'être qu'un bout
21:10de cette commission d'enquête. – Oui, mais ça n'a pas été le cas.
21:12– Et malheureusement, justement,
21:14– On a eu une chasse au Bayrou d'ouvertes violentes.
21:16– Oui, qui, je crois,
21:18n'est pas complètement dans le champ de la commission
21:20d'enquête. L'idée,
21:22on a vu hier, et c'est pour ça qu'on était un peu
21:24mal à l'aise, c'était vraiment l'idée d'aller
21:26chercher François Bayrou,
21:28actuel Premier ministre,
21:30plutôt que de vraiment
21:32s'interroger sur la défaillance
21:34des pouvoirs publics, d'une façon générale,
21:36sur des dizaines d'années, sur des dizaines
21:38d'établissements scolaires, parce que
21:40c'est ça, le cœur du sujet.
21:42Et c'est là-dessus que
21:44la commission d'enquête devrait se concentrer,
21:46plutôt que d'aller chercher une responsabilité
21:48du Premier ministre.
21:50Donc, après,
21:52c'est la liberté des parlementaires,
21:54c'est la liberté de la présidente de la commission,
21:56des parlementaires qui ont été nommés,
21:58et ça, voyez bien qu'on ne peut pas avoir
22:00d'influence là-dessus, et c'est normal
22:02aussi dans une démocratie,
22:04il n'y a pas de pouvoir hiérarchique. – Il ne faut pas revoir le fonctionnement
22:06pour vous, il ne faut pas essayer d'améliorer un peu
22:08les choses. – Alors, on pourrait les améliorer,
22:10mais si vous les améliorez, vous restreignez
22:12nécessairement cette liberté dont je vous parle,
22:14qui est précieuse dans une démocratie.
22:16Donc, il faut faire attention
22:18à ce que l'on fait, parce que ça peut très vite
22:20avoir des effets pervers,
22:22et donc, prenons garde.
22:24La commission d'enquête, moi, je l'avais vécue,
22:26j'avais présidé la commission d'enquête, Benalla,
22:28j'avais vu ce que c'est,
22:30en fait, une commission qui est très
22:32connectée à l'actualité brûlante.
22:34Ça, ça ne marche pas bien.
22:36Une commission d'enquête, elle a besoin
22:38de pouvoir s'extraire de l'actualité,
22:40de pouvoir s'extraire
22:42de la fureur, de la pulsion,
22:44on doit prendre de la hauteur,
22:46on doit prendre de la distance, c'est vrai que là,
22:48c'est difficile,
22:50c'est compliqué d'avoir...
22:52— Ça donnait à eux l'impression d'un procès politique.
22:54Certains voulaient la tête du Premier ministre, voire de son gouvernement.
22:56— De toute évidence.
22:58Certains instrumentalisent cette affaire
23:00pour avoir un profit politique.
23:02C'est triste. C'est triste pour le Parlement,
23:04mais c'est surtout triste pour les victimes
23:06de ces affaires-là,
23:08qui sont atroces. Sylvain Lévy, Valenci.
23:10— Oui, vous le dites, d'ailleurs, dans la page 207
23:12de votre livre, vous me dites,
23:14notre démocratie brûle, et nous regardons ailleurs,
23:16vous avez empointé d'ailleurs cette phrase,
23:18Jacques Chirac, au 4ème sommet de la Terre,
23:20à Johannesbourg, en 2002.
23:24Alors, on a décidé d'être très sympas
23:26avec vous, donc...
23:28— On n'a aucune difficulté.
23:30— On n'a aucune difficulté.
23:32— Nous sommes normaux.
23:34— On sert le roi.
23:36— On est beaucoup trop libres.
23:38Moi, vous l'avez dit,
23:40c'est une véritable honte,
23:42les spectacles que nous voyons à l'Assemblée,
23:44le comportement de certains députés.
23:46Je me rappelle d'avoir assisté
23:50à une scène absolument pathétique
23:52avec le député Sébastien Delegue,
23:54que vous avez d'ailleurs apostrophée,
23:56puisque vous avez battu le record des sanctions
23:58en tant que président de l'Assemblée,
24:00et vous avez également battu le record des commissions d'enquête,
24:02bien évidemment, et ça révèle quelque chose,
24:04effectivement. Dans cette phrase,
24:06vous dites, notre démocratie brûle, parce qu'en fait,
24:08on a l'impression, et c'est une question,
24:10qu'on touche aux limites de ce qu'on peut
24:12exprimer
24:14dans le pouvoir démocratique.
24:16Pouvons-nous tous exprimer
24:18dans une démocratie ?
24:20Alors, précisément, qu'on a
24:22élu des QI négatifs,
24:24parfois, dans certains pays,
24:26quand je vois qu'un Sébastien Delegue,
24:28ou une Hercilia Soudé, par exemple,
24:30méconnaît sa propre histoire,
24:32étant un député de la Nation,
24:34il n'y a qu'une chose qu'on peut constater,
24:36c'est le désarroi qu'on peut avoir
24:38face à tout cela. Cette facilité, en fait,
24:40elle est déconcertante, comment ?
24:42Vous, vous arrivez, parce que vous dites,
24:44je suis transpartisane,
24:46je travaille le compromis, on peut comprendre,
24:48c'est tout l'apanage de la démocratie,
24:50mais il n'y a pas une limite dans tout cela,
24:52vu le contexte actuel.
24:54– C'est une question impossible, en fait,
24:56parce que, que voudriez-vous faire ?
24:58Est-ce qu'on va faire
25:00le tri des députés, en fonction
25:02de leur niveau d'instruction,
25:04en fonction de leur capacité
25:06à poser des arguments,
25:08à vouloir travailler ensemble ?
25:10Non, on est dans une démocratie,
25:12les députés, les citoyens
25:14ont le droit de se présenter à une élection,
25:16il y a d'autres filtres que l'âge,
25:18la nationalité et la moralité.
25:20– Nous avons les députés qu'on mérite.
25:22– Eh bien oui, et c'est à nous
25:24de faire fonctionner cette démocratie
25:26telle qu'elle est. Nous avons
25:28les députés qui sont élus par les Français,
25:30et chacun est aussi
25:32légitime à porter
25:34la voix des Français.
25:36Chaque bulletin de vote
25:38a la même valeur,
25:40ne vous en déplaise,
25:42et il n'y a pas d'électeur de qualité
25:44et de député de qualité,
25:46il y a des électeurs et des députés.
25:48Et moi, mon job, c'est de faire fonctionner tout ça.
25:50Je ne suis pas d'accord avec tout le monde,
25:52je ne fais pas du transpartisan avec tout le monde,
25:54je ne travaille pas avec tout le monde.
25:56En revanche, en tant que président de l'Assemblée nationale,
25:58je dois respecter tout le monde, et je dois faire en sorte
26:00que chacun puisse exercer le mandat
26:02que le peuple lui a confié
26:04complètement, pleinement, quoi que j'en pense.
26:06De certains.
26:08– Je voulais vous poser une question, mais vu votre réponse,
26:10je vous en posais une autre. Vous dites que
26:12tous les députés sont égaux, est-ce que c'est logique
26:14qu'au bureau de l'Assemblée nationale,
26:16il n'y ait aucun député RN alors que
26:18c'est un parti qui fait beaucoup de voix aux élections ?
26:20– Non, ça n'est pas logique. – Donc c'est que tous les députés
26:22ne sont pas égaux ? – Le problème,
26:24c'est que le bureau
26:26à l'Assemblée nationale, nous sommes
26:28une démocratie, et donc l'Assemblée nationale
26:30a des règles démocratiques. Les personnes qui
26:32exercent des fonctions à l'Assemblée nationale
26:34sont des personnes qui sont élues.
26:36Et donc, on ne peut pas
26:38forcer les députés à mettre des bulletins de vote
26:40dans une urne avec tel ou tel nom.
26:42Et il a été choisi
26:44par une majorité de députés de ne pas
26:46voter pour des représentants
26:48RN. Si nous voulions
26:50avoir un bureau, et moi je crois
26:52et je plaide pour cela, avoir un bureau
26:54qui représente l'intégralité
26:56de l'Assemblée nationale, donc avec tous les
26:58partis, parce que vous parlez du RN,
27:00mais il y a aussi le groupe modem,
27:02le groupe démocrate n'a pas de représentants
27:04au bureau, c'est pas normal
27:06non plus, mais il faudrait changer
27:08les règles du bureau pour ne plus avoir
27:10de vote finalement, mais pour avoir une représentation
27:12proportionnelle
27:14au bureau, à chaque groupe,
27:16mais c'est un changement
27:18de fonctionnement, sachant,
27:20et ça c'est important, c'est qu'autant
27:22moi j'ai deux organes
27:24à l'Assemblée nationale qui sont des organes de direction,
27:26la conférence des présidents
27:28et le bureau. En conférence des présidents,
27:30chacun pèse en fonction
27:32du nombre de voix des membres
27:34de son groupe, donc Marine Le Pen
27:36est celle dont la voix pèse le plus
27:38en conférence des présidents, puisque c'est elle qui a le
27:40nombre de députés le plus important. Au bureau,
27:42une personne, une voix.
27:44J'ai 22 membres, j'ai une voix
27:46moi en tant que président de l'Assemblée nationale,
27:48et chaque membre du bureau a une voix.
27:50Donc en fait, si on imposait la stricte
27:52proportionnelle, on déséquilibrerait aussi
27:54les équilibres du bureau. Donc vous voyez,
27:56c'est pas très simple, mais en tout cas
27:58je suis d'accord sur l'objectif, chacun
28:00à l'Assemblée doit pouvoir avoir
28:02un juste droit à la parole,
28:04et donc le Rassemblement national et le groupe
28:06démocrate devraient être représentés au bureau.
28:08Vous savez que nous changeons le bureau
28:10tous les ans, et donc c'est des sujets
28:12qui vont revenir en discussion
28:14début octobre prochain,
28:16parce qu'ils seront à nouveau sur la table.
28:18Allez, vous restez avec nous, vous faites une petite pause avec
28:20un éditeur franc qui sera
28:22avec nous dans quelques instants, et puis on reviendra
28:24sur ce sujet important, puisque
28:26vous avez absolument
28:28voulu ce sujet,
28:30la fin de vie, à l'Assemblée nationale,
28:32et vous l'avez mis à l'ordre du jour,
28:34on en parle dans un instant, tout de suite.
28:48Bienvenue dans Les Vraies Voix, on est ensemble
28:50jusqu'à 19h, on a
28:52poussé un petit peu les murs
28:54pour faire la place
28:56à la présidente
28:58de l'Assemblée nationale, Yael Bounbifay,
29:00qui est avec nous, avec ce livre, justement, à ma place
29:02chez Boucher et Castel.
29:04Je le disais tout à l'heure, on va parler de la fin de vie
29:06dans un instant, mais Franck est avec nous
29:08au 0826 300 300.
29:10Franck, bienvenue à Sud Radio,
29:12et on vous écoute
29:14pour votre question.
29:16Oui, bonsoir toute l'équipe, et bonsoir Madame la Présidente.
29:18En tant que personnalité
29:20politique, j'aimerais savoir ce que vous avez pensé
29:22d'émission de Gilles Boulot, qui a interviewé
29:24notre président,
29:26lundi soir, étant entendu
29:28que je vous donne quelques pistes en ce qui concerne mon
29:30opinion, à savoir que je trouve que cette émission
29:32n'a pas été à la hauteur
29:34de celle qui aurait dû être consacrée à un président
29:36de la République, on avait l'impression que c'était plutôt
29:38des snipers qui étaient là pour
29:40tenter de déstabiliser
29:42quelqu'un qui n'avait pas tous les éléments
29:44techniques pour pouvoir répondre, que c'était plutôt une émission
29:46destinée à un Premier ministre
29:48plutôt qu'à un Président de la République,
29:50et je trouve que ce type d'interview,
29:52est-ce que ça n'est pas une erreur de casting
29:54ou une erreur de communication, dans la mesure où ça
29:56désacralise un peu la fonction de Président
29:58de la République, qui doit être avec
30:00une certaine hauteur de vue, voilà.
30:02Je ne suis pas
30:04complètement d'accord, alors peut-être sur le casting,
30:06ça je ne sais pas,
30:08mais en revanche, je crois que
30:10le Président de la République doit
30:12s'adresser aux Français, et que finalement
30:14il ne le fait pas suffisamment souvent,
30:16et qu'on est dans un pays où justement
30:18on a tout le temps un Président
30:20qui parle avec des annonces
30:22solennelles, un cadre très
30:24solennel visuellement,
30:26et qui parle rarement.
30:28Je ne suis pas fan de ça, moi je crois
30:30que le Président de la République devrait être
30:32beaucoup plus en contact avec les
30:34Français, avoir beaucoup plus d'échanges,
30:36beaucoup plus d'échanges avec les
30:38journalistes, faire des conférences de presse
30:40régulières, je crois
30:42qu'aujourd'hui, on a besoin de cette
30:44proximité, d'avoir quelqu'un qui
30:46au contraire, prend position,
30:48exprime son point de vue, explique
30:50aussi pourquoi il agit
30:52comme cela ou comme ceci.
30:54Parlons à l'intelligence
30:56des gens, avec justement ces exercices
30:58plus fréquents, démocratiques,
31:00après peut-être avoir
31:02des échanges directs avec les citoyens,
31:04plutôt que de choisir telle ou telle
31:06personnalité, qu'elle soit syndicale
31:08ou politique, je crois que ça serait aussi intéressant
31:10d'avoir parfois des citoyens français
31:12qui interpellent directement le Président de la République
31:14pendant une heure, deux heures, sur un plateau
31:16télé ou sur une radio, comme vous le
31:18faites avec moi. On a besoin
31:20de ça aujourd'hui, on a besoin
31:22de ces échanges francs et directs.
31:24Merci beaucoup Franck.
31:26Un petit mot avant de passer la voix
31:28à Éric Revelle et Philippe Bilger,
31:30sur la fin de vie,
31:32ce sujet très important,
31:34très lourd, très compliqué,
31:36de trouver une voie entre
31:38tous les avis de tout le monde.
31:40On est en train d'essayer de faire à l'Assemblée nationale
31:42les débats ont enfin commencé,
31:44ils avaient été interrompus il y a un an à cause de la
31:46dissolution, nous avons réussi à
31:48les reprendre, les débats se déroulent
31:50de façon très apaisée jusqu'à
31:52présent, très respectueuse
31:54des uns et des autres et des convictions
31:56de chacun, on sait que c'est très
31:58profond, que c'est très intime
32:00et puis on ne sait jamais ce que l'autre
32:02a vécu, donc il faut faire toujours
32:04très attention aux mots qu'on utilise parce qu'on peut
32:06blesser sans le vouloir
32:08et donc pour le moment
32:10tout va bien et moi je veille à ce que
32:12ces débats se déroulent le mieux
32:14possible, nous allons, je l'espère
32:16voter ce texte le 27 mai
32:18prochain, donc vous voyez c'est très rapide
32:20mais après il y aura un processus
32:22législatif qui va durer presque
32:24deux ans et donc on va avoir le temps
32:26de bien mûrir
32:28tout cela, de bien faire reposer,
32:30de prendre évidemment, le Sénat va pouvoir se
32:32prononcer et j'espère qu'on aboutira
32:34à un texte qui sera le mieux
32:36construit possible, qui protégera
32:38tout le monde, les patients,
32:40les familles et le corps médical.
32:42Philippe Billion.
32:44Madame la Présidente, je ne pouvais pas échapper à cette
32:46dernière question, vous avez
32:48montré la passion que vous éprouvez
32:50à diriger, à être
32:52à la tête de cette Assemblée nationale,
32:54c'est une prestigieuse
32:56fonction, je vais
32:58euphémiser la fin de ma
33:00question, est-ce que vous vous
33:02interdisez quoi que ce soit
33:04à l'avenir ? Je ne m'interdis jamais
33:06rien, mais
33:08j'ai du mal à
33:10penser l'avenir
33:12lointain, dans mon livre je raconte
33:14que j'ai eu un peu mille vies
33:16et en fait, mille vies qui m'ont comblé
33:18et je ne m'étais jamais imaginée
33:20comme une mère de famille nombreuse épanouie
33:22et pourtant je l'ai été, je ne m'étais jamais
33:24imaginée responsable d'un centre
33:26de resto du coeur et pourtant je l'ai été,
33:28je ne m'étais jamais imaginée présidente de l'Assemblée nationale
33:30donc en fait j'aime aussi que la vie
33:32me surprenne
33:34et donc je ne m'interdis rien
33:36mais je ne me projette pas
33:38sur demain
33:40parce que je sais aussi qu'aujourd'hui j'ai
33:42beaucoup à faire et que les français attendent de nous
33:44qu'on agisse aujourd'hui
33:46et pas qu'on se projette sur
33:48les années à venir, de façon
33:50personnelle. Les surprises
33:52suprêmes, vous ne les éludez pas
33:54J'élude rien du tout.
33:56Un mot quand même sur la prestation du président
33:58de la République, pardonnez-moi d'en dire celui-là, vous faisiez
34:00de la politique, là je vous ai trouvé moins sincère
34:02sur votre rectification qu'au début, mais je vais vous poser une question
34:04il a accepté ce format
34:06ce qui était
34:08énorme, si vous voulez, c'est qu'on n'avait
34:10plus l'impression qu'il était chef de l'État. Vous savez
34:12il y a une très belle phrase de François Mitterrand
34:14qui dit l'autorité est un mystère et le mystère
34:16est une distance. Eh bien ce soir-là
34:18il n'y avait plus de mystère et il n'y avait pas de distance
34:20et il était
34:22comme un boxeur saoulé de coups et ça m'a frappé
34:24c'est la première fois que je le vois, est-ce qu'en fait on n'est
34:26pas en train de vivre le crépuscule
34:28politique d'Emmanuel Macron ?
34:30Je ne suis pas d'accord, je pense qu'on a encore
34:32deux ans d'action, on a encore deux ans
34:34pour agir pour les Français
34:36et le Président, moi je l'ai vu dans cette
34:38logique-là. Après la distance
34:40là non plus, je ne suis pas d'accord. On est
34:42responsable politique mais on doit être
34:44proche des gens. Si vous n'êtes pas proche des gens
34:46ne faites pas de la politique, passez
34:48votre chemin. La politique c'est l'amour
34:50des gens, la politique c'est la proximité
34:52c'est vouloir les servir et donc
34:54être avec les gens, à côté
34:56des gens, être à disposition
34:58pour pouvoir leur répondre, je crois que c'est ça
35:00l'essence de la politique.
35:02Merci beaucoup Yael
35:04Brune-Pivet, à ma place
35:06chez Bûcher-Castel, merci
35:08beaucoup d'avoir accepté notre
35:10invitation.
35:12Vous restez avec nous, dans un instant on va parler
35:14d'automobiles, c'est un autre sujet.
35:16Ça va peut-être nous mener loin
35:18Philippe, David, je ne sais pas. C'est les vraies voies
35:20qui font rouler la France, alors on va parler d'automobiles
35:22et de mobilité, on va parler notamment de la
35:24concurrence dans le ferroviaire
35:26avec la SNCF qui maintenant a d'autres entreprises
35:28comme Trenitalia qui arrivent, on aura
35:30bien évidemment, on retrouvera
35:32Sud Radio Station Multiservices, on parlera
35:34de Robert Lohr, grand industriel
35:36du camion qui nous a quitté
35:38très récemment, et tout le menu, c'est
35:40jusqu'à 19h. Soyez les bienvenus, on revient
35:42dans un instant.

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