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Les Vraies Voix avec Philippe Moreau-Chevrolet, consultant en communication politique.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-04-07##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03C'est cette ambiance de campagne présidentielle qui flottait dans l'air aujourd'hui avec un embouteillage de meetings.
00:09Marine Le Pen voulait une démonstration de force, le pari n'est qu'en partie réussi.
00:14La place Vauban n'était pas pleine cet après-midi, 5000 personnes de sources policières.
00:19Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique.
00:25L'extrême droite est un parti dangereux, dangereux pour la démocratie, dangereux pour l'Etat de droit.
00:30C'est un parti violent qui menace, y compris les juges, quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas.
00:36C'est le parti qui demande de la fermeté pour tous, sauf pour lui.
00:39Alors je le dis, tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique.
00:45Donc pas de débordement comme redouté, mais pas non plus de foule des grands jours comme espéré par les partis hier.
00:50Les dimanches politiques n'ont pas fait le plein, loin de là.
00:53Quelques milliers de militants seulement.
00:55Alors parlons vrai, est-ce que les faibles mobilisations hier ne sont pas une alerte sur l'abstention pour les scrutins à venir ?
01:02Et à cette question, RN, LFI, EELV, EPR, les partis politiques ont-ils perdu leur capacité de mobilisation ?
01:09Vous dites oui, 84% voulaient réagir, le 0,826, 300, 300 où vous pouvez vous mobilier massivement.
01:16Voilà, plus de 5000, si possible.
01:19Philippe Moreau-Chevrolet est avec nous, consultant en communication politique et professeur à Sciences Po et président de MCBG Conseil.
01:26Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:28Philippe Bilger.
01:29Je ne crois pas, pour répondre à la question, monsieur le radio, que ce soit le signe d'une démobilisation profonde des gens par rapport aux partis politiques.
01:40Je crois d'abord, pardon, c'est très prosaïque, il ne faut pas sous-estimer le climat.
01:46Premier point.
01:47Le deuxième, j'ai l'impression que les gens, de quelques bords qu'ils soient, ont perçu que ça n'était pas fondamental.
01:56Lorsqu'on a des objets politiques précis, urgents, fondamentaux, encore une fois, je pense que les manifestations, par exemple, peuvent réussir.
02:07Le 12 mai, ça aura beaucoup plus de monde.
02:10Et donc, je crois que les gens sentent, certes, on se manifeste, on dit des choses qu'on attend, mais l'essentiel se passera bien plus tard.
02:20Oui, c'est une question de momentum.
02:21C'est pour ça que je ne crois pas du tout à la démobilisation de l'électorat.
02:24D'abord, l'électorat du Rassemblement national, il ne manifeste pas, il vote généralement.
02:28Donc, je ne mets pas de curseur, moi, sur ce qu'il y avait Place Vauban, pas plus que Place de la République, pas plus que Gabriel Attal.
02:36Je pense que c'était un mauvais moment et des mauvaises stratégies pour Marine Le Pen, parce que c'est s'enfermer dans une victimisation qui ne fonctionne pas.
02:43Et à l'évidence, on voit les enquêtes.
02:45Pour LFI et Les Verts, moi, je pense que le PS a eu tout à fait raison d'y aller.
02:49On n'est pas là pour servir d'écrin au cinéma de Jean-Luc Mélenchon.
02:53Répondre à quelque chose qui est déplacé, ça ne marche pas.
02:56Et puis, Gabriel Attal, est-ce que c'était le moment hier de lancer sa présidentielle sous les yeux quasiment d'Edouard Philippe ?
03:00Je ne crois pas.
03:01Les électeurs français sont super intelligents.
03:03En réalité, ils ne se trompent pas de moment.
03:06Quand il s'agit d'aller voter, il y a eu une énorme mobilisation pour les législatives.
03:10Il y aura encore une énorme mobilisation pour les présidentielles.
03:13Et puis, quand il s'agit de manifester, je suis d'accord avec Philippe,
03:16quand ça a du sens, que ce n'est pas tordu et par Marine Le Pen et par la riposte de Mélenchon-Les Verts et par Gabriel Attal,
03:23chacun essayant de faire un cinéma, la sanction est longue, ça ne nous intéresse pas.
03:27Mais par honnêteté, le meeting de Attal était prévu de longue date, contrairement à la manifestation de Marine Le Pen et de LFI et des Verts.
03:33Il a adapté le round qui était prévu.
03:38Mais c'est un changement de nature, je veux bien que vous fassiez cette honnêteté-là.
03:41Mais le fait même qu'il ait changé de nature devient quelque chose d'ennuyeux.
03:46Féronce Jardubu ?
03:47Je ne comprends pas trop le sens des manifestations qu'il y avait hier, sauf celle contre les ADFE, où j'étais.
03:52Oui, parce que c'est une quatrième.
03:54C'est ça, la quatrième qu'on a oubliée.
03:56Les zones infailles de l'émission.
03:57Marine Le Pen qui appelle à manifester pour dire « j'ai piqué dans la caisse », elle n'a pas piqué directement, mais c'est pareil.
04:02« Je suis condamnée », ce n'est pas un sujet de mobilisation, je crois, de dire « la justice est passée ».
04:08Ce n'est pas un sujet d'avoir en face l'extrême-gauche qui nous fait toujours le coup de « la peste brune revient », blabla, blabla, dans les trucs.
04:16Attal qui nous lance sa campagne avec plein d'idées.
04:19Mais si seulement cet homme avait un jour été au pouvoir.
04:22Vous imaginez, il a tellement d'idées.
04:24S'il avait été au pouvoir, on n'en serait sûrement pas là.
04:26Bref, je crois qu'il y avait trois sujets de manifestation, où tout le monde prenait tout le monde pour des crétins,
04:31et qui n'avaient aucun sens, effectivement.
04:33Pour une fois, je suis d'accord avec tout le monde, aucune actualité, aucune exigence.
04:37Il n'y avait pas de sens, il n'y avait pas de thème.
04:40Philippe Moreau-Chevrolet, c'est une citation qui me revient,
04:44quand quelqu'un avait dit au général De Gaulle « après votre mort, ce sera le grand vide »,
04:48est-ce que là, ça ne sera pas le grand trop vide, quand on voit les mobilisations d'hier ?
04:58Au départ de Marine Le Pen, c'est un petit peu une fin de carrière pour elle,
05:04qui se solde par la prise de pouvoir dans les faits de Jordan Bardella.
05:07On est en train de voir partir la vieille équipe de droite, un peu deux chevaux traditionnel, la PM Le Pen,
05:12et la faire remplacer par Bardella, qui est encore un peu timide, mais qui va certainement prendre ses marques.
05:17Avec l'appui d'une extrême droite organisée au plan international, très bien,
05:21l'appui des réseaux sociaux, X, TikTok, qui ont des algorithmes qui favorisent plutôt les contenus d'extrême droite.
05:27Donc il a quand même, de fait, une prise de pouvoir qui s'effectuera de toute façon.
05:33Elle ne pourra pas se présenter. Donc lui, on voit à peu près où l'extrême droite va, disons,
05:37en perdant beaucoup de plumes, parce que « main propre, tête haute », ça ne fonctionne plus,
05:41parce que l'opinion française est majoritairement contre ce positionnement de Marine Le Pen.
05:45Il faudrait qu'ils le comprennent s'ils veulent avancer.
05:48Mais Bardella, il n'est pas vraiment concerné par tout ça. C'est une figure neuve.
05:51Face à lui, il a Attal. Donc on a deux figures jeunes qui se sont opposées, en réalité, dimanche.
05:57La question, c'est est-ce que les Français vont vouloir revoter pour un jeune président après Emmanuel Macron ?
06:02Ça, ce n'est pas sûr. Et dans le contexte international, est-ce qu'ils vont faire confiance à Bardella s'il soutient Trump ?
06:08Et il sera obligé de soutenir un peu ? Ou coûte-t-il ?
06:11Je pense que, mon cher Philippe, bonjour, c'est François, je pense que vous allez très vite en besogne sur Bardella.
06:16Je pense que la stratégie d'empêchement de Jordan Bardella va être terrible,
06:20parce que vous faites comme si ça n'existait pas et comme s'il ne se passait rien à l'intérieur du RN.
06:24Il y a en ce moment des failles qu'on ne voit pas encore, mais qui vont apparaître,
06:27parce qu'on oublie toujours que le Rassemblement National est en partie d'extrême droite,
06:32qui est violent par essence dans l'intérieur. Le chef s'est fait pour cheffer.
06:37Je ne sais pas si vous vous souvenez, évidemment, de toute la longue histoire avec les poupouches de Le Pen.
06:41On est reparti là-dedans. Ce qui est terrible pour Marine Le Pen, c'est que, pour elle, mais c'est elle-même qui fait ce choix,
06:47elle se ramène 20 ans en arrière avec le même langage que son père, les oripeaux, qu'elle a mis 20 ans à gommer.
06:53Mais surtout, vous avez des clans qui ne veulent absolument pas que Jordan Bardella accède au pouvoir,
06:59parce qu'ils considèrent qu'il n'en est pas capable.
07:01Et vous avez Marion Maréchal qui va arriver, qui va sauter à la gorge de Jordan Bardella.
07:05Vous faites comme si c'était une balade de santé, une forme de substitution.
07:10Ça n'est pas le cas. Et plus Marine Le Pen tarde à maintenir cette position,
07:15plus elle empêche son successeur d'avancer, de préparer la campagne.
07:19– Je trouve que vous êtes bien sévère l'un et l'autre avec le Rassemblement National,
07:24parce que ce qu'on voit aujourd'hui, même si vous dites avec certitude
07:29que Marine Le Pen ne pourra pas se présenter en 2027,
07:32pour l'instant, je constate qu'il y a deux candidats quasiment interchangeables
07:37quand on voit les enquêtes d'opinion, alors que dans les autres parties,
07:41ils ont des candidats, des leaders totalement solitaires.
07:45Et donc, ça n'est pas du tout évident que le Rassemblement National soit handicapé,
07:51que ce soit avec elle ou par Jordan Bardella.
07:54Et s'il se retrouve face à Gabriel Attal, ce que je ne crois pas.
08:00– Mais pourquoi voulez-vous, honnêtement, pardon Philippe, je vais assez vite,
08:04pourquoi voulez-vous que ce soit Gabriel Attal ?
08:06Moi j'en ai un peu marre des sondeurs.
08:08Non mais vraiment, il faut faire la leçon maintenant aux sondeurs,
08:10que ce soit nos copains ou pas nos copains,
08:12on arrête maintenant de faire des gauches fractionnées,
08:15il y aura de toute façon un candidat unique vers PCPS face à Jean-Luc Mélenchon,
08:19donc ça ne fait pas 4-4-4, ça fait au moins 16,
08:22et il n'y aura pas Gabriel Attal et Édouard Philippe.
08:24– Non, non, bien sûr.
08:25– Non mais tous les sondeurs maintenant travaillent dans le fractionné,
08:28donc il faut arrêter, non ? Ce n'est pas un chemin impérien pour l'ERN.
08:32– Je réponds juste à Françoise qui disait que l'ERN était violent de l'intérieur,
08:35je crois que c'est tous les partis politiques.
08:37Je pense que chez Mélenchon, regardez ce que ça donne quand on n'est pas d'accord.
08:40Regardez les purges internes, un parti politique est par essence violent,
08:44parce qu'il y a le pouvoir à l'intérieur.
08:46Ne dites pas ça, regardez Mélenchon, la purge de l'extrême droite.
08:49– Elle a fié à peine 10 ans, je vous parle de la longue histoire de l'extrême droite.
08:52– C'est pareil, donc ne remettons pas ça aujourd'hui.
08:54– Vous dites qu'il y a un parti politique qui est violent,
08:56les guerres internes auront lieu, je crois, partout.
08:58Sur ce sujet-là, je vous répondais juste à ça, sur la violence à l'intérieur.
09:02– C'est bien plus violent au ERN, je suis désolé de vous le dire.
09:04– Et que vous n'êtes pas sûr qu'il y aura une candidature unie quand même,
09:06quand on va aller basculer dans le PS ?
09:08Vous anticipez un peu les sous-genres ?
09:09– Non, j'anticipe rien du tout, c'est tellement évident.
09:11– Bougez pas, bougez pas.
09:12Allez, 0826-300-300, Luc qui était avec nous.
09:15Luc, vous nous entendez, vous êtes là ?
09:16– Luc ?
09:17– Je suis là et je vous entends parfaitement.
09:18– Eh ben tant mieux.
09:20– Nous vous entendons fort et clair.
09:22– Il y a des fois, j'aimerais mieux être sourd.
09:24– Ah, allez-y.
09:25– On vous écoute, Luc.
09:26– Je trouve votre analyste politique, ainsi que Françoise Degoy,
09:30bien téméraire dans leurs analyses.
09:32Et surtout, empli de certitude.
09:35– Juste, Luc, vous, vous avez participé à la manifestation hier, Place Vauban.
09:40– Absolument.
09:41J'adhère totalement à ce que vient de l'étude de Bilder.
09:46Alors, déjà, vivre la mobilisation.
09:49Moi, vous parliez effectivement du rassemblement de Marine Le Pen.
09:53Il y avait effectivement peut-être 7000, 8000 personnes,
09:56mais je crois que ce n'était pas l'essentiel.
09:59L'essentiel, c'était de montrer un parti uni,
10:01un parti où tout le monde, je dirais, suivait le chef,
10:05comme Françoise Degoy n'aime pas qu'on parle, qu'on dise.
10:12– Non, non, pas du tout, c'est la réalité.
10:15– Non, mais vous trouvez ça violent qu'il y ait un chef ?
10:17– C'est pas ça du tout que j'ai dit.
10:18Je ne parlais pas du tout du chef, de l'idée du chef.
10:21– Et je pense aussi, si vous voulez, que ce meeting impromptu,
10:26je le vois autour de moi, a aussi eu une conséquence,
10:31c'est qu'il a été énormément suivi sur les chaînes d'information.
10:35Comme tous les meetings, d'ailleurs.
10:37Et je pense que Marine Le Pen voulait,
10:40effectivement, elle voulait faire une démonstration de force,
10:43mais bon, c'était une bonne jauge.
10:46Quant aux deux autres, les filles, j'en parle même pas,
10:51mais le meeting de M. Attal, on a vu quelque chose d'incroyable,
10:56c'est qu'au début de la matinée, j'étais tout fini,
11:00M., comment dirais-je, Édouard Philippe, Mme Borne et tout,
11:08et finalement, M. Attal s'est retrouvé tout seul.
11:11– C'est vrai.
11:12– A se lancer dans un panégyrique ridicule,
11:16en brandissant l'interdiction de la Baïa
11:23comme une victoire colossale sur l'antrique islamique,
11:27et je pense qu'il s'est, à mon avis, proprement ridiculisé.
11:32– Restez avec nous, Luc Philippe.
11:35Mauro Chevrolet, la manifestation du Rassemblement national,
11:39elle a pris une tournure un petit peu différente,
11:42puisque les affaires judiciaires ont fait que ça allait s'accélérer pour eux,
11:47donc c'était difficile de ne pas la faire,
11:51et c'était un peu ventre mou aussi pour cette raison.
11:54– Oui, c'était compliqué d'abord, parce que ça va contre les convictions du RN,
11:58les convictions profondes du RN,
12:00c'est que quand on tape dans la caisse, on dégage,
12:02et Marine Le Pen, elle était tout à fait pour l'interdiction à vie
12:05des élits qui avaient été condamnés pour ce type de délit.
12:08C'est prendre son électorat à contre-pied, ce qui fonctionne rarement.
12:12Ensuite, je pense que les gens ne se sont pas bousculés
12:14pour soutenir Marine Le Pen pour une raison simple,
12:17c'est qu'aujourd'hui, l'extrême droite, ça vient d'être dit,
12:19mais a changé et elle s'incarne presque autant,
12:22comme Philippe Bidjerre l'a dit, dans Jordan Bardella,
12:24qui en plus incarne une modernité portée par une vague internationale.
12:28Donc pour moi, il y a aussi le fait qu'elle a peut-être fait son temps.
12:32Je ne dis pas que le RN a perdu, en revanche,
12:34la science n'a peut-être pas compris,
12:35mais je pense qu'il peut tout à fait gagner en 2027 avec Bardella,
12:38pour toutes les raisons qu'on a évoquées.
12:40Vous ne pensez pas, comme dit Françoise,
12:42qu'entre accepter un Bardella à la tête du parti et elle à la présidence,
12:46mais si elle ne peut pas être à la présidence,
12:48elle sera beaucoup moins en phase avec Bardella,
12:52parce que de lui, entre guillemets, prendre son siège.
12:55En tout cas, son clan.
12:57C'est vrai qu'il y aura une bataille probablement interne.
13:02Il faut quand même comprendre que Bardella a une popularité,
13:05dans l'opinion que personne d'autre n'a à part Marine Le Pen.
13:08Il a l'appui de réseaux sociaux qui sont extraordinairement puissants aujourd'hui.
13:11Il a des groupes de presse qui ont lancé son livre.
13:14J'hésite à qualifier ça d'autobiographie à 150 000 exemplaires,
13:18ce qui est énormissime pour un lancement.
13:21Je ne pense pas qu'il en ait vendu au-delà autant.
13:23Ils en ont distribué beaucoup aux militants,
13:25mais quand même, ils l'ont sorti un peu comme un tract.
13:27Une jeunesse qui ne votait plus, qui revient.
13:30C'est des moyens quand même assez importants.
13:33Je pense qu'il y a derrière Jordan Bardella une force assez puissante.
13:38Si l'extrême droite se divise et qu'on assiste à un scénario
13:41comme il y en a eu des dizaines,
13:43où Le Pen finit par gagner contre un énième adversaire,
13:46on a vu ça vraiment avec Bruno Maigret, avec Florian Philippot,
13:49elle les a tués à chaque fois.
13:51Là, ce sera un exploit vraiment historique,
13:53parce que la configuration n'est plus du tout la même.
13:55Je voulais juste dire que sur la présidentielle,
13:58on ne lit pas dans les os de poulet.
14:00Vous savez très bien que Jordan Bardella et Marine Le Pen
14:02le reconnaissaient en privé, en tout petit comité.
14:05Jordan Bardella, dès que ça monte en altitude,
14:08s'est effondré dans les législatives, dans une campagne de législatives.
14:11Il y a un problème de densité.
14:13Il peut très bien avoir TikTok et avoir vendu avec Fayard
14:16et le groupe Bolloré 158 exemplaires.
14:18Ça s'appelle le village Potemkin.
14:20Vous savez bien qu'en situation, c'est exactement ce qui s'est passé.
14:23En l'espace de 15 jours, il a montré tout à fait sa limite
14:27sur la campagne législative.
14:28Ce n'est pas parce qu'il y a eu une ensacrée contre lui.
14:30Il n'était pas bon.
14:31Et d'ailleurs, Marine Le Pen est intervenue à plusieurs reprises
14:33pour le redresser.
14:34Donc, elle le sait parfaitement.
14:36Vous savez parfaitement ce qu'est la centrifugeuse
14:39qui est une présidentielle.
14:40Je pense que la substitution est impossible
14:42entre Marine Le Pen et Jordan Bardella.
14:44Impossible.
14:45Si elle ne peut pas être candidate...
14:46Vous comprenez ce que je veux dire ? Dans quel sens ?
14:48Ça ne peut pas faire les deux.
14:50Il ne devient pas de valeur égale entre Bardella et Marine Le Pen.
14:53Je crois absolument le contraire,
14:54dans la mesure où je reviens à ces enquêtes d'opinion
14:57qui mettent sur le même plan Jordan Bardella et Marine Le Pen.
15:01Et je crois que, bizarrement, c'est le Rassemblement National
15:05qui est souhaité bien plus que ses incarnations
15:08parce que les gens veulent vraiment changer.
15:11Ils en ont assez à tort ou à raison...
15:13Peu importe qui dirige.
15:15Moi, je...
15:16C'est une enquête.
15:17Deux baromètres.
15:18Plusieurs.
15:19Plusieurs.
15:20Au moins, c'est interactif et élable.
15:23Sérieux.
15:24Au bout d'une semaine.
15:25On est à deux ans d'imposition.
15:26Il me dirait juste que moi, j'ai été candidate législative
15:29à mon petit niveau, indépendante,
15:30et que j'avais des gens en face de moi à qui je trouvais tract.
15:33Ils me disaient, nous, on vote pour le Rassemblement National.
15:35Et ils me parlaient aussi bien de Marine Le Pen que de Jordan Bardella.
15:38Les gens n'avaient pas honte de le dire.
15:40Il y a quelque chose qui a vraiment changé, quand même, effectivement,
15:43dans l'électorat.
15:44Et je suis d'une génération 81.
15:46J'ai fait des concerts contre le FN.
15:48J'ai milité.
15:49J'ai fait tout ça.
15:50Aujourd'hui, je pense que je suis très gênée
15:52parce qu'on ne peut pas stigmatiser autant de gens
15:55qui ont envie d'autant de choses différentes.
15:57Donc, je suis toujours très mesurée envers les électeurs, peut-être.
16:01Et j'évite de les juger avec mépris, comme on fait un petit peu là.
16:04Comme s'ils étaient bêtes et idiots.
16:06Personne ne les juge avec mépris.
16:08J'essaie de rester respectueux à ce niveau-là.
16:10Non, je ne crois pas, moi, qu'on les juge avec mépris.
16:12Personne ne juge l'électorat avec mépris.
16:13Je vous parle de fait politique.
16:15Moi, je veux bien qu'on fasse les choses au doigt mouillé.
16:17Le fait politique, c'est que Bardella est en tête des sondages.
16:19Mais aujourd'hui, les gens s'en foutent des sondages d'opinion.
16:21Dans la réalité, les électeurs, c'est qu'il les a perdus.
16:24Vous faites des supputations comme nous.
16:27Mais non, je ne fais pas de supputations.
16:29Je regarde les faits passés.
16:31Jordan Bardella, on l'a vu en campagne nationale.
16:36En campagne nationale, il s'effondre.
16:38Mais vous pensez qu'il va se passer quoi ?
16:41Vous pensez qu'on a obligé les électeurs
16:43avec un fusil à faire le front républicain ?
16:45C'est ça, le sujet ?
16:48Merci beaucoup.
16:50Merci Philippe Moreau-Chevrolet,
16:52consultant en communication politique et professeur à Sciences Po
16:55et président de MCBG Conseil.
16:57Dans les conditions dans lesquelles il était,
16:59ce n'était pas facile, bien entendu.
17:01Il est dans la rue.
17:03Merci Philippe Moreau, puisqu'il était dans la rue.
17:05Allez, vous restez avec nous.
17:07On garde Luc. Dans un instant,
17:09le Qui-C'est-Qui qui l'a dit, on va se descendre.
17:11Et il y a du lourd !
17:13Le lundi, toujours.
17:15C'est toujours drôle.
17:17Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.
17:19C'est pratiquement, à mon avis, la seule radio
17:21où tout le monde peut s'exprimer.
17:23Et ça, c'est déjà quelque chose d'extraordinaire et de rare.

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