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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Michael Dorian.
00:0519h48 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 Soir en compagnie toujours de Jules Torres et de Sébastien Ligny.
00:09On va continuer de parler de ces rassemblements du 1er mai à Paris, suivi de ces débordements.
00:16Alors on évoquait évidemment ce rassemblement devenu un rassemblement de l'ultra-gauche.
00:21Clairement, on l'a vu dans les rues de la capitale avec ses drapeaux palestiniens,
00:26avec ses membres du Parti Socialiste qui ont dû être exfiltrés en raison des violences commises par des militants de l'ultra-gauche.
00:36Pendant ce temps, le rassemblement national était à Narbonne pour son traditionnel meeting du 1er mai.
00:42J'aimerais qu'on en écoute d'ailleurs un extrait. Est-ce qu'on a ça d'ailleurs en régie ? On a ça, on va l'écouter.
00:47Pendant ce temps, mes amis, la France qui travaille a le sentiment d'être sacrifiée,
00:52de crouler sous les impôts, de crouler sous les charges, de crouler sous les normes,
00:58de porter seul sur ses épaules l'effort de la société tout entière.
01:04Pendant que la gauche revendique le droit à la paresse,
01:08le rassemblement national, soyez en fière, devient chaque jour un peu plus dans le cœur des Français,
01:14le parti de la France du travail.
01:16Voilà les mots de Jordan Bardella pendant ce meeting.
01:21C'était à Narbonne.
01:22Aujourd'hui, Jules Thorez, ce qu'il se passe, ce qu'on a pu voir dans la capitale, dans les rues de Paris,
01:27c'est du pain béni pour le rassemblement national.
01:30J'allais vous dire que ce qui est saisissant dans cette séquence, c'est le contraste.
01:33Le contraste est entre les images, des images à Narbonne avec 5000 personnes,
01:388000 annoncées par Jordan Bardella.
01:41Après quelques mois de turbulence quand même au rassemblement national,
01:43on voit que les sympathisants sont là et puis dans les discours.
01:46On a écouté tout à l'heure Jean-Luc Mélenchon qui, le jour de la fête des travailleurs, le 1er mai,
01:51ne parle quasi exclusivement que de ce qui se passe à Gaza, des Gazaouis,
01:56et d'islamophobie et d'islamophobie d'État.
01:59Pendant ce temps, on a Jordan Bardella qui veut, en tout cas annonce,
02:03vouloir défendre les travailleurs, fait des propositions,
02:05engage un discours assez fort sur la simplification,
02:08sur les dépenses publiques, sur le fait de travailler mieux,
02:13de travailler plus et de gagner plus.
02:15C'est vrai que pour le rassemblement national, c'est absolument du pain béni.
02:19Ça montre un contraste et finalement, moi je fais partie de ceux qui pensent
02:22que le rassemblement national ne peut plus aller chercher d'électeur de gauche
02:25et la récupérer tout ce qu'il pouvait récupérer.
02:27Avec ce genre d'un discours-là et avec ce ras-le-bol généralisé parfois
02:31d'un électorat de gauche qu'en quant aux outrances et aux postures de la France insoumise,
02:37je pense que c'est du pain béni.
02:38Et j'ajoute à cela qu'on a un centre, un gouvernement et une Macronie
02:43qui est quasiment inexistante aujourd'hui.
02:45Aujourd'hui, on parle de ce qui se passe à gauche,
02:47de ce qui se passe au rassemblement national
02:48et on parle de la proportionnelle avec François Bayrou.
02:51Je pense que chez les Français, ça va aussi leur montrer
02:54et ça peut être un signe que bien, il y a des gens qui parlent d'eux,
02:57il y a des gens qui veulent être contre eux
03:00et puis il y a des gens qui ne se soucient pas d'eux.
03:02Sébastien Lillier.
03:03Oui, c'est assez symbolique, mais d'une certaine manière,
03:06c'est quand même pas nouveau cette histoire
03:07et cette fracture et cette comparaison qui fait mouche.
03:11Mais moi, je trouve qu'il y a presque une honnêteté maintenant
03:14chez Jean-Luc Mélenchon qui n'y avait pas avant.
03:16C'est-à-dire que pendant longtemps, la France insoumise et la gauche par définition
03:19se prétendaient être le parti des travailleurs,
03:22le parti des petits gens qui seraient le tôt et qui vont travailler.
03:25Oui, mais enfin, avec un discours pareil, Jean-Luc Mélenchon,
03:28il assume totalement qu'il a perdu cet électorat-là.
03:31Et il l'a perdu parce qu'aujourd'hui, la gauche n'est plus le camp des travailleurs.
03:34Quand on sait qu'aux Européennes, Jordan Bardella est arrivé en tête
03:37chez les ouvriers, chez les employés et chez les gens qui gagnent le SMIC
03:41ou un petit peu plus, vous vous rendez compte qu'il y a aujourd'hui
03:43une fracture qui est actée.
03:45Et donc, d'une certaine manière, Jean-Luc Mélenchon,
03:47il assume aujourd'hui ouvertement, il dit voilà,
03:49cet électorat-là, je l'ai probablement perdu.
03:51J'ai trouvé, selon lui, un électorat de substitution
03:54qui s'appelle l'électorat issu de l'immigration.
03:57Et donc, il joue pleinement sa carte à fond.
03:59Alors, évidemment que c'est cynique.
04:00Évidemment que ça pose des problèmes politiques
04:04et même civilisationnels.
04:06Mais Jean-Luc Mélenchon, en attendant,
04:07il a fait 20% la dernière présidentielle.
04:10Il risque probablement de faire tout autant la prochaine.
04:13Son pari politique,
04:14on peut en penser ce qu'on veut.
04:15J'en suis évidemment en désaccord total sur le fond et sur la forme.
04:18Mais pour l'instant, il fonctionne.
04:19Il a perdu un électorat, il en a trouvé un nouveau.
04:21Mais ce qui ressort de tout ça,
04:22et c'est un peu ce que disait Jules Torres il y a quelques secondes,
04:25il a raison quand il parle de contraste.
04:27Parce que vous regardiez les chaînes d'info,
04:28toutes les chaînes d'info d'ailleurs, cet après-midi.
04:31Vous baissiez le son.
04:32Vous aviez d'un côté les drapeaux palestiniens.
04:35C'est-à-dire, à Narbonne, il était question des travailleurs.
04:37Et à Paris, il était question du Proche-Orient.
04:40Mais c'était déjà le cas pendant la dernière présidentielle.
04:42On se souvient toujours des images entre 2017,
04:45le Jean-Luc Mélenchon 2017, notamment à Marseille,
04:48où il y a des drapeaux français absolument partout.
04:51Et cinq ans plus tard, en 2022, il n'y a plus aucun drapeau français.
04:54Et aujourd'hui, on a passé l'étape d'après.
04:55Parce que si on est passé en dix ans,
04:57des drapeaux français à plus de drapeaux français,
04:59à maintenant des drapeaux de substitution,
05:01des drapeaux d'autres nations.
05:03Donc évidemment qu'en dix ans, l'évolution, elle est dramatique.
05:06Mais ce n'est pas nouveau.
05:07Et quand on entend Mme Thévenot tout à l'heure à notre antenne
05:11qui nous faisait tout un serment sur le fait
05:15que l'extrême-gauche est aujourd'hui un danger mortel,
05:17mais on a quand même un petit peu l'impression
05:19que ce centre-là se réveille un peu tard.
05:20Et qu'ils sont un petit peu hypocrites
05:22en nous faisant croire que finalement,
05:23Jean-Luc Mélenchon serait devenu ce qu'il est aujourd'hui,
05:25un matin, il y a quelques mois.
05:28Vous voulez dire qu'il y a un peu d'amnésie ?
05:29Oui, moi je suis désolé.
05:31Ces gens-là, ces responsables politiques-là,
05:33ont participé à faire en sorte que l'extrême-gauche
05:36soit en tête aux législatives de l'été dernier.
05:40Et ils ne peuvent pas enlever cette marque-là.
05:41Et c'est trop facile de se réveiller aujourd'hui en disant
05:43on ne savait pas, Jean-Luc Mélenchon a changé.
05:45Ça fait bien longtemps que Jean-Luc Mélenchon a changé.
05:46Un dernier mot, Jules Torres.
05:48Oui, je pense que Jean-Luc Mélenchon est dans sa stratégie
05:51et qu'elle, pour l'instant, elle fonctionne.
05:53C'est une excellente stratégie de premier tour.
05:55On l'a assez dit, Sébastien Ligné l'a dit.
05:57En 2022, Jean-Luc Mélenchon passe, je crois, à 400 000 voix du second tour.
06:02Et c'est la raison pour laquelle il a abandonné cet électorat populaire, rural,
06:07pour aller sur un lumpenprolétariat.
06:09En gros, ceux qui sont les tueuriféraires du wokisme
06:13et les personnes issues de l'immigration,
06:15est-ce que ça fonctionnera ?
06:16Le problème, c'est que pour s'attirer cet électorat-là,
06:18il fait des outrances, il fait des dérapages.
06:21Et ça, pour le coup, au second tour, ça pourra lui coûter très cher.
06:23Merci, Jules Torres du JDD.
06:25Merci, Sébastien Ligné de Valeurs Actuelles.
06:27Sébastien Ligné, je suis déçu,
06:28vous ne m'avez pas apporté le dernier numéro de Valeurs.
06:30Non, apparemment, il est en rupture de stock,
06:33mais il faut vérifier.
06:33Bon, écoutez, vous me direz alors.
06:35Eh bien, écoutez, on peut avoir des succès de temps en temps.
06:37Bon, très bien.
06:38Merci à tous les deux.