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00:00Pierre-Lin Abouilleta avec nous, notre spécialiste police-justice européen sur CNews.
00:04Je rappelle que plus de centaines de personnes se sont unies cet après-midi à la mosquée de la Grande Combe lors d'une prière mortuaire
00:10en mémoire d'Aboubacar Sissé, ce jeune Malien de 21 ans qui a été tué dans cette mosquée vendredi dernier.
00:16Des membres de la famille d'Aboubacar Sissé seront reçus, c'est important de le dire, lundi Place Beauvau à Paris par le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaillou
00:23qui s'est exprimé justement. Je vous propose de l'écouter et on fait un point sur les dernières informations avec vous Sabouina.
00:30Monsieur l'actualité, est-ce que vous confirmez que vous allez rencontrer la famille d'Aboubacar Sissé lundi prochain ?
00:36Oui, oui, bien sûr je confirme. Et je confirme aussi l'innommable mensonge, la récup, quand certains ont dit, à gauche et à l'extrême gauche,
00:48les insoumis, Madame Dandelier, que j'aurais refusé de recevoir la famille. Faux et archi-faux.
00:54Vous vous rendez compte qu'on soit capable de mentir effrontément ? Faites votre enquête, dont on fait d'ailleurs, sur la mort d'Aboubacar Sissé
01:05pour uniquement un petit profit politicien. C'est scandaleux.
01:12Cette rencontre se fait à votre demande ou à la demande de la famille ?
01:15À ma demande, à ma demande, à ma demande.
01:18Voilà, confirmation de Bruno Rotaillot. La procureure de République de Nîmes a annoncé qu'elle tient une conférence de presse dans quelques instants.
01:25Vous pourrez suivre d'ailleurs avec Eliott Deval et Philippe De Villiers dans le cadre de l'émission d'Eliott Deval et de Philippe De Villiers.
01:31Quelles sont les dernières informations ? Sabrina, bien là, Bouillet.
01:34Une conférence de presse tenue par la procureure de Nîmes, Cécile Jean-Sac, à partir de 19h sur notre antenne.
01:41Cette conférence de presse devrait apporter des informations sur l'état de l'enquête.
01:44Où en est-on véritablement ? Aussi sur les qualifications retenues et les suites judiciaires de cette affaire.
01:50Ce que l'on sait à ce stade, c'est que le suspect s'est livré aux autorités italiennes le 28 avril dernier à Pistoia, en Toscane,
01:58où il avait pris la fuite pendant trois jours.
02:00Il a accepté d'être remis à la France. La procédure est donc lancée et tout s'organise afin qu'il soit de retour en France à la mi-mai.
02:08Je vous rappelle qu'il est accusé d'avoir tué de plusieurs coups de couteau Aboubakar Sissé, un jeune Malien de 22 ans, le 25 avril dernier,
02:16alors que celui-ci priait dans la mosquée de la Grande Combe dans le Gard.
02:19Le suspect a été depuis entendu par les autorités italiennes.
02:22Alors il reconnaît avoir tué, mais parle de pulsions meurtrières.
02:26Il affirme, selon son avocat, qu'il s'était levé le matin avec l'intention de tuer quelqu'un.
02:32Mais il nie avoir commis un acte anti-islam.
02:35Il nie même avoir filmé le meurtre.
02:37Alors que cette vidéo, elle existe, nous avons pu la consulter.
02:41C'est une vidéo terrible où l'on voit Aboubakar Sissé au sol, en pleine agonie.
02:46Et dans cette vidéo, on entend distinctement le meurtrier présumé qui insulte la victime,
02:51mais aussi la religion de sa victime.
02:54Concernant le profil maintenant du suspect, il s'appelle Olivier, il est âgé de 21 ans,
03:00il est né à Lyon, il est de nationalité française, mais est issu d'une famille bosnienne.
03:04Une partie de sa famille vit dans le Gard.
03:07Il parle le français, le romanie aussi, la langue des Roms.
03:11Il est sans emploi, n'était pas connu des services de police.
03:15Le procureur Dallès le disait, il est passé sous les radars.
03:19J'ajoute qu'une information judiciaire est ouverte pour meurtre aggravé par la préméditation
03:24et à raison de la race ou de la religion.
03:27Noémie Elouia, là aussi on parlait d'instrumentalisation politique.
03:30Là aussi, cette affaire a été instrumentalisée.
03:33On a bien vu la prise d'opposition de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur cette affaire.
03:38Sur l'échiquier politique, on vous dira que c'est un fait divers ou un fait de société.
03:44On voit bien que pour Jean-Luc Mélenchon, un certain nombre d'événements qui ont eu lieu,
03:49souvenez-vous notamment de la mort de Philippine dont on parlait tout à l'heure,
03:53c'était considéré comme un fait divers, peut-être quelque chose qui ne disait pas vraiment un symptôme de notre société.
03:59Et aujourd'hui, avec l'affaire tragique de M. Sissé, c'est un tout autre discours.
04:04Et malheureusement, on a l'impression qu'on n'arrive plus à avoir une mémoire commune.
04:08On n'arrive plus à se réunir, quelles que soient les sensibilités politiques par ailleurs,
04:12effectivement, pour se dire que là, il faut se réunir, il faut penser ses blessures.
04:17Et la France est fracturée, la France est réduite à des communautés
04:22qui se regardent comme des chiens de faïence et qui ne réussissent plus à communier dans des moments comme celui-ci.
04:28Louis de Ragnel.
04:30Je suis assez d'accord avec vous.
04:30L'impression que ça donne, c'est que certains se réjouissent presque d'apprendre que c'est un musulman qui a été tué
04:37parce qu'ils se disent politiquement, ça va être un beau produit à vendre.
04:41C'est terrible.
04:41Les larmes de Jean-Luc Mélenchon.
04:44Exactement.
04:45Et donc, ça permet à chaque fois, pour eux en tout cas, de franchir un cap supplémentaire.
04:50Et ils se disent, voilà, en fait, on va se servir de ça pour attaquer l'incarnation, entre guillemets,
04:55du camp d'en face que représente Bruno Retailleau et pour essayer de fracturer la société.
04:59Il n'y a qu'un seul objectif, c'est celui-ci.
05:02Et ce qui est terrible, c'est que ceux qui prétendent vouloir faire ça au nom de la défense de la famille de la victime,
05:10c'est un dévoiement total de la mémoire de la mort de quelqu'un.
05:13C'est ce qu'il y a de plus déshonorant, de plus dégradant, de plus méprisant à l'égard de la vie humaine que de faire ça.
05:18Ça dit beaucoup de la fracturation de la France que vous évoquiez et les uns et les autres.
05:23Nathan Nover et Noémie, vous l'avez apporté Noémie à l'Ivoire et Nathan Nover rapidement.
05:26Je me souviens du communiqué de la France Insoumise qui affirmait que la France et l'Assemblée nationale
05:30avaient fait une minute de séance pour Myraïk Noll.
05:33Or, c'était faux.
05:34Et donc, on voit bien aussi à quel point c'est instrumentalisé pour dresser les Français les uns contre les autres.
05:39Il faut revenir à l'esprit.
05:41Nathan Nover, très rapidement.
05:42Ce crime terrible, même si évidemment, Nathan, ce que l'enquête pourra nous dire,
05:46je pense qu'il est révélateur aussi du racisme qui existe contre les musulmans de notre pays.
05:51Et j'en profite pour remercier les auditeurs d'Europe 1 qui nous quittent.
05:54On reste sur CNews.
05:56Je sais les auditeurs d'Europe 1.
05:57Et qui ont été plongés dans une grande émotion et dans une forme de très grande peur, premièrement.
06:03Deuxièmement, ce qui est terrible, c'est de voir qu'il y a une grande difficulté
06:07à construire un antiracisme aujourd'hui universel, ce que vous mentionniez.
06:10Les larmes de M. Mélenchon, formidables.
06:13Mais on ne les a pas vus sur d'autres crimes racistes qui ont semblé l'émouvoir beaucoup moins.
06:20Et ça, c'est en effet le problème, le risque d'une fracturation qui serait terrible.
06:25Je vous coupe le micro.
06:26C'est la phrase de ce punchline week-end.
06:28Merci les amis de m'avoir accompagné ce soir.
06:31Dans quelques instants, sur Europe 1, Pascal de la Tour du Pain et sur CNews,
06:34Philippe Duvilliers et Le Deval et Geoffroy Lejeune avec en direct la conférence de presse
06:38de la procureure de la République de Nîmes.
06:40Bye bye.
06:41Belle soirée sur nos deux antennes.