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Avec Bertrand Martinot, Économiste à l’Institut Montaigne, Spécialiste de la question du chômage, des politiques de l’emploi et du dialogue social


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##L_INFO_ECO_PLUS-2025-04-27##

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Transcription
00:00Et à 7h51 après l'écologie, l'économie, on va parler des pistes envisagées par le gouvernement pour faire des économies pour le budget 2026.
00:12Avec nous Bertrand Martineau, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être avec nous, économiste à l'Institut Montaigne, spécialiste de la question du chômage, des politiques de l'emploi et du dialogue social.
00:22Alors, la ministre de l'économie chiffre à 40 milliards l'effort budgétaire nécessaire pour réduire le déficit à 4,6% en 2026.
00:31Voilà pour les chiffres.
00:32Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes Publics, évoque l'idée d'une année blanche sur les prestations sociales.
00:39Qu'est-ce qu'il faut comprendre en fait ?
00:41Normalement, chaque année, toutes les prestations sociales, c'est-à-dire les pensions de retraite, les allocations familiales,
00:52les remboursements de l'assurance maladie, les minimales sociaux sont indexées sur les prix, c'est-à-dire qu'ils progressent comme l'inflation.
01:00À 1,4%, c'est ça, aujourd'hui ?
01:03C'est la tendance d'aujourd'hui, mais on ne sait pas encore quelle sera l'inflation de cette année.
01:10Mais en fait, effectivement, on est sur une tendance à peu près de 1,5% d'inflation.
01:13Donc, normalement, chaque année, toutes ces prestations, qui ça fait à peu près 900 milliards, à peu près, sont revalorisées, de 800 milliards, sont revalorisées comme l'inflation.
01:25Et une des pistes, mais c'est peut-être un ballon d'essai, vous savez, une des pistes du gouvernement, ce serait de ne pas les revaloriser, ce qui ferait évidemment beaucoup, beaucoup d'économies.
01:33Et ça, c'est déjà arrivé ou pas, une année blanche comme ça, avec l'ensemble des prestations gelées ?
01:38Non. Alors, ce qui se passe, c'est que, parfois, certaines prestations ne sont pas indexées autant que l'inflation, c'est-à-dire que, par exemple, l'inflation est de 2 et on les indexe que de 1,5, par exemple.
01:51Il est arrivé aussi que les tensions de retraite ne soient pas totalement indexées ou soient gelées.
01:57C'est ce qui s'est passé sous François Hollande, sur les retraites de base.
02:03Voilà. Donc, ça peut arriver, mais certainement pas sur une échelle comme ça, évidemment.
02:07C'est à nouveau.
02:08Oui. Bertrand Martineau, parmi les autres pistes envisagées, le gouvernement de François Bayrou envisage donc de supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite pour faire des économies.
02:19Qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette piste, qui est quand même très, très, très impopulaire ?
02:22Oui. Alors là, c'est plutôt une hausse d'impôts.
02:26C'est pas une réduction de...
02:27Voilà. De manière générale, remarquez, une hausse d'impôts ou une diminution de dépenses, ce n'est jamais populaire.
02:34Il faudra expliquer quelles sont les hausses d'impôts ou les baisses de dépenses qui sont applaudies, qui sont plébiscitées par la population.
02:42Voilà. Donc, ça fait partie des niches fiscales traditionnelles, qui est très connue et qui est dans le collimateur de Bercy depuis très, très longtemps.
02:54C'est vrai qu'elle n'a pas particulièrement de justifications compte tenu du niveau de vie des retraités.
03:01Voilà. Simplement, oui, c'est impopulaire. De toute façon, le gouvernement n'a le choix qu'entre différents types de mesures impopulaires.
03:09Encore une fois, que ce soit des hausses d'impôts ou des baisses de dépenses, ce sera impopulaire.
03:13Sauf que, voilà, les économistes estiment que près de 5 000 retraités qui n'étaient pas imposables pourraient le devenir avec cette piste-là.
03:22Oui, mais encore une fois, il faut arrêter de penser qu'il y a des hausses d'impôts indolores ou des baisses de dépenses indolores.
03:30Alors, un euro de dépense va forcément dans la poche de quelqu'un et quand vous augmentez les impôts, vous retirez des impôts à quelqu'un.
03:37Il n'y a aucun doute possible. Voilà. Donc, il n'y a pas de... Il faut arrêter avec le mythe des hausses d'impôts indolores.
03:45Ça n'existe pas. Quant à taxer quelques centaines ou quelques milliers de familles, les fameux super riches, ça rapporterait évidemment pas assez.
03:56Donc, l'ampleur des déficits est telle que si vous voulez augmenter les impôts, vous allez forcément toucher beaucoup plus que les fameux super riches.
04:03Oui. On dit qu'il y aurait plus de 400 niches fiscales, c'est ça ?
04:08Oui, tout à fait. Mais la plupart sont très faibles. Mais on a effectivement un certain nombre d'impôts, comme l'impôt sur le revenu, qui comporte énormément de niches fiscales, effectivement.
04:18Alors, vous dites qu'il n'y a pas de piste indolore. En tant qu'économiste, quelles seraient les pistes pour vous les plus pertinentes, notamment pour vraiment faire des économies ?
04:29Alors...
04:30A vous de jouer !
04:33Traditionnellement, si vous voulez faire des économies... Compte tenu de notre niveau d'imposition, je crois qu'il est assez déraisonnable.
04:41Je pense que tous les économistes sont d'accord. Il est assez déraisonnable d'envisager des hausses massives d'impôts, comme on a fait par le passé.
04:48Donc, cette fois-ci, le temps est venu, probablement, de réfléchir, évidemment, sur les dépenses.
04:54Et de ce point de vue-là, généralement, il y a deux types de dépenses qui sont les moins...
05:03Enfin, qui préservent l'avenir, on va dire.
05:07C'est quand même surtout jouer sur les pensions de retraite, qui représentent quand même un quart des dépenses publiques.
05:13Donc, on n'échappera pas à une réflexion sur la désindexation, notamment des pensions.
05:19Et puis, il y a la réduction des dépenses de l'État, des collectivités locales, des dépenses de fonctionnement, et puis la diminution du nombre de fonctionnaires.
05:29Voilà. Ce sont les deux grands types de dépenses qui préservent l'avenir.
05:34C'est-à-dire qu'il faut surtout préserver les dépenses d'avenir, d'éducation, pour les enfants, toutes les dépenses d'investissement, dans la recherche, dans l'enseignement supérieur.
05:43Il faut essayer de préserver l'avenir. C'est ça, en fait, le sujet.
05:46Voilà. Préserver l'avenir. Bien compris.
05:49Merci beaucoup pour vos lumières, Bertrand Martineau.
05:52Je rappelle que vous êtes économiste à l'Institut Montaigne.
05:54Merci à vous.

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