Avec Fanny Parise, anthropologue, directrice de recherche,
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00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au numérique, à l'innovation et à la tech responsable.
00:10Et aujourd'hui on va parler de robots, qu'ils soient robots humanoïdes ou électroménagers,
00:15ils prennent désormais une place bien réelle dans notre quotidien, que ce soit pour nous assister, pour dialoguer, pour enseigner.
00:21Et aujourd'hui avec nos invités, nous allons tenter de comprendre jusqu'où sont-ils entrés dans nos vies,
00:26quelles nouvelles dimensions du vivre-ensemble vont-ils induire et jusqu'où leurs comportements sont-ils éthiques ?
00:33Le numérique pour tous, spécial robots, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:37Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:41Et pour commencer cette émission, nous avons l'immense plaisir d'accueillir Fanny Pariz.
00:45Fanny, bonjour, vous êtes anthropologue, directrice de recherche et experte en consommation et IA.
00:51Alors Fanny, on parle de plus en plus de la présence de robots dans notre quotidien, que ce soit à la maison, au travail, dans le transport.
00:59Qui sont ces robots en fait ?
01:00Ces robots sont très différents.
01:02On va avoir ce qu'on appelle une robotique sociale qui va accompagner des enfants, des personnes âgées,
01:07de manière plus générale, des individus dans des espaces publics ou domestiques.
01:11Ensuite, on va avoir tout ce qui est robotique humanoïde.
01:13Au-delà de mener un certain nombre de tâches, on va avoir une apparence relativement humaine
01:19qui va brouiller une frontière entre le vivant et le non-vivant, entre l'humain et le non-humain.
01:24Et ensuite, on va avoir tout ce qui est lié à l'intelligence artificielle,
01:27qui est de la robotique dans le sens où même si on n'a pas forcément de matérialité ou de physicalité,
01:32la manière que l'on va avoir d'interagir via le langage naturel et les émotions avec ces outils
01:37va également amener à percevoir ces entités comme une forme de robot dans notre quotidien.
01:43Donc en fait, il n'y a pas que ces humanoïdes que l'on voit dans les grands salons
01:46avec des bipèdes, on va dire, qui ressemblent un petit peu à ces films d'anticipation.
01:50Ça peut prendre toute autre sorte de forme, que ce soit une peluche ou que ce soit un jouet pour un enfant.
01:55Exactement. La robotique humanoïde, c'est un petit peu le fer de lance d'un nouveau rapport
01:59que l'on va avoir avec des objets technologiques.
02:02Mais ils peuplent déjà notre quotidien.
02:03On va avoir la robotique, on va dire, ludique, on va avoir des petits animaux, des peluches
02:08qui vont amener une interaction émotionnelle mais non impliquante
02:12et qui vont nous habituer à vivre avec des objets qui bougent mais qui ne sont pas vivants par ailleurs.
02:18Et puis ensuite, on va avoir une robotique un petit peu sympathique
02:21qui va ressembler à des jouets pour enfants mais qui va être à destination des adultes.
02:25Mais celle dont on parle le plus, notamment sur les réseaux sociaux et dans les médias,
02:29c'est cette robotique humanoïde qui va nous amener une sorte de sentiment d'étrangeté
02:34où ça va nous renvoyer une certaine forme d'humanité mais souvent dans un malaise relativement dérangeant
02:39parce qu'on ne sait pas si ces entités vont pouvoir vivre parmi nous ou même presque prendre notre place.
02:45Mais alors, on a le sentiment quand même qu'autant il y a quelques années ça nous faisait peur,
02:49on avait l'impression d'être dans un film d'anticipation.
02:51Aujourd'hui, avec l'accélération de l'IA, de l'intelligence artificielle,
02:55on a tendance un petit peu à oublier la forme et on s'accorde de plus à la fonction du robot.
03:00Je me trompe ?
03:01Alors, plusieurs éléments de réponse.
03:02Avec l'avènement de ChatGPT, on a pris une habitude grandissante de converser avec des objets non humains
03:10comme si c'était un petit peu nos nouveaux alliés du quotidien.
03:13On leur transmet des émotions, on se confie à eux, etc.
03:17Et du coup, cette absence de physicalité nous permet, paradoxalement,
03:21de mieux accepter ces nouveaux robots qui nous renvoient, comme je vous le disais, ce sentiment d'humanité.
03:27Mais par contre, prenons un petit peu de distance
03:28et au final, ces robots, ces entités intelligentes sont présentes depuis très longtemps dans notre quotidien.
03:34Par exemple, prenons une machine à laver ou un lave-vaisselle.
03:37On aurait pu prendre, il y a des dizaines d'années, le choix de les représenter avec une figure humanoïde
03:42et on ne l'a pas fait, on s'était uniquement focalisé sur la fonction.
03:46Là, on est un petit peu sur un nouveau mélange des genres
03:48où la fonction va nous permettre de se projeter dans un usage et un mode de vie beaucoup plus complet
03:53grâce à cette forme qui nous ressemble étrangement.
03:55Alors, vous le disiez justement, on converse, on dialogue avec ces robots.
03:59Est-ce qu'on commence à leur reconnaître une forme de statut social ?
04:02Alors, c'est éminemment compliqué.
04:05En 2017, on a Sophia, un robot qui a été reconnu comme citoyen d'un pays du monde
04:11et ça, c'était la première fois.
04:13En Chine, la même année, on a une personne qui s'est mariée officiellement
04:17avec le robot qu'il a lui-même construit.
04:20Et de manière beaucoup plus anodine, mais très persistante dans notre quotidien,
04:24le fait d'attribuer une fonction ou une utilité de coach, de psy ou de confident
04:29à une IA générative comme Chad GPT, c'est déjà lui associé à un statut
04:34qui n'est pas encore défini, mais qui participe à changer nos représentations du réel.
04:39Fanny, on voit qu'aux Etats-Unis, on a même développé des robots sexuels
04:43qui vont jusqu'à simuler le viol.
04:46Et paradoxalement, ils ne sont pas punis, sachant que le viol est un crime.
04:50Vous n'avez pas le sentiment qu'il y a quand même un paradoxe à normaliser un crime de robot aujourd'hui ?
04:55Alors, au-delà du paradoxe, on a des vrais enjeux éthiques,
04:58et c'est tout l'enjeu des sujets de recherche que je mène au sein de ma chaire,
05:01parce que si on normalise le viol entre humain et non-humain,
05:05et entre humain et robot, on va avoir des répercussions
05:07qui sont démentielles potentiellement dans une sorte de normalisation
05:12de comportement déviant entre humains.
05:14Mais là, on est dans une sorte de flou où ces entités non-humaines qui nous ressemblent
05:18échappent aux lois éthiques, aux règles, on va dire, des droits de l'homme,
05:23et c'est normal dans un certain sens.
05:25Mais par contre, par extension, ça vient questionner notre limite
05:28et le rapport qu'on a à une certaine forme de morale.
05:32Et oui, c'est éminemment problématique, et on a plein d'autres enjeux de ce type,
05:36où normalement, on voit des suicides de jeunes adolescents
05:40qui, suite à une déception amoureuse avec une IA générative, mettent fin à leur jour.
05:45Donc là, on a vraiment une immersion, une insertion de ces robots ou de ces entités
05:50dans notre humanité, sans cadre éthique clair.
05:53Fanny, j'imagine qu'un robot, comme il est programmé, n'est pas totalement neutre.
05:57Il y a ce qu'on appelle les biais cognitifs.
06:01Alors, on a beaucoup parlé des biais cognitifs, des robots programmés par des hommes
06:04dans ces dernières années.
06:05On essaie d'avoir une forme d'équilibre de plus en plus dans l'ingénierie des robots.
06:10Mais ça veut dire qu'avec ces robots programmés par des hommes,
06:13on va reproduire, quelque part, une forme d'ascendant
06:15et ce que l'on nomme, ou cela a tendance à nommer, le patriarcat ?
06:20Alors, quand on parle de robotique, en fait, on est dans une approche
06:23qui est technosolutionniste et qui nous promet, par la technologie,
06:26d'atteindre du mieux-être, que ce soit pour les personnes âgées
06:29ou les publics fragiles, ou même pour pouvoir faire cette transition.
06:32Mais changer la société sans changer de société,
06:34en fait, ça ne mène pas très loin.
06:37Et effectivement, on est en train de reproduire tous les biais associés
06:41à nos modes de vie, à une vision très genrée,
06:44et même en termes de classe sociale de notre société.
06:47Parce qu'au-delà du rapport homme-femme et de se dire
06:49qu'on va avoir une sorte de capitalisme patriarcal de la robotique,
06:54l'idée, c'est de se dire, derrière, est-ce qu'on ne va pas avoir
06:55une nouvelle fracture sociale avec une nouvelle forme d'humanité
07:00ou de personnes à notre service qui seront, c'est non-humain,
07:04mais qui seront étrangement similaires à nous.
07:05Ce que vous dites, c'est que le vivre ensemble, on a déjà du mal aujourd'hui,
07:08avec les robots qui vont intervenir, ça va être encore plus compliqué ?
07:11Si on met un pansement, on ne résout pas forcément les problèmes.
07:15Donc effectivement, mettre un robot humanowing
07:16ou programmer une certaine situation sociale pour amener du mieux-être,
07:22ça peut être une bonne idée.
07:23si on questionne les valeurs et le fonctionnement de la société.
07:28Là, comme je le disais précédemment, changer la société sans changer de société,
07:31c'est une belle illusion, une fois de plus technosolutionniste,
07:35qui nous amène peut-être un peu plus vite dans le mur.
07:38On a tendance à dire que les robots vont permettre d'accompagner
07:42le personnel soignant, d'accompagner, on le verra dans la deuxième partie
07:45de cette émission, est-ce que ces émotions simulées par les robots
07:50compensent et ne sont pas quand même une grande hypocrisie,
07:54on va dire, par rapport aux personnes âgées que l'on veut accompagner ?
07:57Alors, dans un sens, ça va, de manière, on va dire, très rapide
08:01et à très court thème, répondre à un certain nombre de problématiques sociales,
08:06il est vrai.
08:06Mais par contre, face à l'augmentation des personnes du troisième âge,
08:10on est en droit de se demander si le système en tant que tel est possible
08:14et plausible avec toujours plus de robots.
08:17J'aurais tendance à dire que c'est peut-être la fausse bonne idée,
08:20comme souvent lorsqu'on essaye d'avoir une approche techno-orientée,
08:24mais surtout, ça va questionner notre rapport aux émotions,
08:27aux vivants, aux non-humains, et aussi notre capacité à faire société
08:31si à chaque fois qu'on a une problématique, on va mettre un robot
08:34comme solution à tous les problèmes de manière quasi magique.
08:38Vous aimez bien parler de servitude bienveillante avec ces nouveaux robots.
08:42Expliquez-nous ce concept.
08:43Alors, le mythe de la servitude bienveillante, d'un point de vue anthropologique,
08:46s'associe, dans le contexte de la robotique contemporaine,
08:49à avoir des entités corvéables, serviables à volonté,
08:53qui ne nous demandent rien et qui vont être tout le temps disponibles
08:57et qui vont nous proposer des expériences sans couture,
09:00comme le capitalisme nous l'a appris.
09:02Mais si on fait des petits pas de côté et qu'on questionne cette servitude bienveillante,
09:05et bien généralement, ça a un prix.
09:07Cette gratuité ou cette corvéabilité à souhait nous ramène d'autres problématiques,
09:14soit de manipulation, soit autour de logiques algorithmiques
09:18où on devient presque le produit de cette interaction sociale que l'on semble maîtriser.
09:25Et bien concrètement, en fait, il y a forcément un prix à payer.
09:28Et si on a l'impression que c'est facile et que ça n'amène que du positif,
09:31et bien c'est soit on va marchandiser nos données,
09:34soit on va encore plus s'enfermer dans des bulles algorithmiques,
09:36perdent notre esprit critique et notre liberté dans une période
09:40où la robotique et l'IA, c'est des enjeux politiques pour notre liberté et notre démocratie.
09:46Fanny, plus de robots, c'est davantage d'empreintes carbone.
09:48On n'est pas en train de recréer une crise écologique ?
09:51Alors la crise écologique est malheureusement très présente.
09:54Toutes les problématiques liées à la RSE, au développement durable,
09:57qui commençaient à avoir le vent en poupe et à démocratiser depuis quelques années,
10:00ont été mises sous le tapis au profit d'un nouveau culte de la performance
10:04portée par la robotique et l'IA générative.
10:06Donc bien évidemment que c'est une course en avant,
10:08bien évidemment qu'on aggrave la crise écologique
10:11et se raconter une belle histoire comme quoi la robotique,
10:13vu son empreinte carbone, est une réponse,
10:16c'est d'aller droit dans le mur avec un grand sourire et en toute bienveillance.
10:20Merci beaucoup Fanny Faris.
10:22Je rappelle que vous êtes anthropologue, directrice de recherche,
10:24experte en consommation et en intelligence artificielle.
10:27Restez avec nous dans quelques instants,
10:29nous vous ferons découvrir comment les robots adoptent des comportements de plus en plus humains.
10:33Le numérique pour tous spécial robot, ça continue dans quelques instants
10:36et c'est sur Sud Radio.
10:40Et pour continuer cette émission spéciale robot,
10:44j'ai le plaisir d'accueillir Sandrine Millet.
10:46Sandrine, bonjour.
10:47Vous êtes directrice marketing stratégique chez Enchanted Tools.
10:51Alors vous produisez des robots qui sont quelque part des personnages imaginaires.
10:55Décrivez-nous ces robots parce qu'on a envie d'en savoir davantage.
10:58Alors je vais vous décrire Miroki et Miroka.
11:00C'est les noms de vos robots alors ?
11:01Dans les noms des deux robots, l'un est orange au niveau de son apparence,
11:05l'autre est jaune.
11:06Et ils ont l'apparence d'un personnage d'animation.
11:10Avec de grands yeux, une petite bouche, un visage qui est animé,
11:15comme une projection en fait de dessin animé sur un écran.
11:18Mais ils ont tout le corps en fait du personnage.
11:21C'est-à-dire l'un a une corolle sur la tête, l'autre a une crête,
11:24de grandes oreilles.
11:25Certains vont y voir des oreilles d'un lapin, d'autres d'un renard.
11:29Mais en fait, ils ne ressemblent à aucune chose existante.
11:32Ils ont un corps assez fin.
11:33Ils font la taille d'un enfant de 8 ans.
11:35Ils ont des bras avec 4 doigts seulement, puisqu'ils ne sont pas humains.
11:39Et ils reposent au lieu d'être sur deux jambes bipèdes.
11:43Ils se déplacent sur une boule qui leur permet de se déplacer de manière assez fluide,
11:47à 360 degrés, dans un espace au milieu de personnes.
11:50Alors concrètement, ces robots sont déjà parmi nous.
11:53Où est-ce qu'on peut les trouver et à quoi servent-ils ?
11:55Alors, ils sont utilisés aujourd'hui dans plusieurs établissements.
12:00Dans des EHPAD, dans des lieux de service.
12:05Alors, on a par exemple aux Etats-Unis, un cabinet d'orthodontiste qui les a adoptés
12:12et qui les utilise pour accueillir, informer, renseigner les patients, rassurer, faire attendre.
12:17Et prochainement, ce sera aussi pour porter du matériel, déplacer du matériel à la place du personnage.
12:21Mais ils parlent, ils s'expriment ? Ils ont un geste humain avec la main ? Comment ça se passe ?
12:26Alors, ils émettent des petits bruits qui nous paraissent familiers.
12:30Donc, c'est extrêmement accessible.
12:32On connaît instinctivement, on réagit à ces bruits-là.
12:35Et surtout, ils parlent, puisque maintenant, avec l'intelligence artificielle générative,
12:39ils ont la capacité de nous comprendre, de vous comprendre et d'interagir avec vous.
12:43Donc, je lui pose une question, ou alors une assistante sociale va lui poser une question, donne-moi tel produit.
12:49Et donc, ils vont tendre une main et ils vont...
12:51Alors, ils vont déjà aujourd'hui, par exemple, répondre.
12:53Vous leur demandez une assistante, vous pouvez lui dire, tiens, j'ai perdu quelque chose.
12:56Ils vont pouvoir se déplacer dans une pièce et dire, ok, je l'ai vu à tel endroit.
13:00Ou dire, voilà, aujourd'hui, je cherche, je viens d'arriver, j'ai un rendez-vous, je cherche telle salle.
13:06Ils vont pouvoir vous orienter vers la salle et vous y amener.
13:09Et ça, ça va se faire progressivement.
13:11Donc, vous avez pris le parti chez Enchantitools d'avoir des robots qui ont ce côté visuel, imaginaire,
13:17et non pas qui est ce côté humanoïde.
13:18C'est vraiment un parti pris ?
13:19C'est un parti pris, parce qu'on pourrait se dire qu'un robot,
13:23effectivement, à partir du moment où il a une fonction, il peut tout à fait... c'est suffisant.
13:27Alors ça, ça marche et on y est tous habitués, parce qu'on a imaginé des robots dans des usines.
13:32D'ailleurs, il y a plein de robots bipèdes qui sont assez importants, assez imposants,
13:37qui se retrouvent dans des usines.
13:38Mais quand on est dans un lieu de vie, ou dans un lieu où il y a plusieurs publics d'âges différents,
13:44avec une connaissance de la technologie qui est différente d'une personne à l'autre,
13:49là, c'est beaucoup plus compliqué.
13:50C'est beaucoup plus fin.
13:52Et si, vous ou moi, on se retrouve devant une machine qui nous fait peur,
13:58qu'on ne comprend pas, la première chose, c'est qu'on a des freins qui viennent.
14:01Parce qu'en fait, on n'a pas une réaction qui est purement rationnelle.
14:05On va ressentir, on va se projeter.
14:08Et au mieux, je vais dire au mieux, on passe notre chemin parce que ça nous laisse indifférents.
14:13Ou alors, on a des freins en disant, je ne sais pas quoi faire, ça me fait peur.
14:17Et sinon, on envisage un monde dystopique.
14:20On se dit, oh là là, c'est la machine qui remplace l'humain et c'est fini.
14:22Mais justement, ce n'est pas un peu inquiétant de se dire, par exemple, dans un EHPAD,
14:25où on va mettre des robots pour s'occuper des personnes âgées et interagir.
14:28Est-ce qu'on est prêt psychologiquement à déléguer cette dernière part d'humanité en nous à des machines ?
14:37C'est justement là où notre parti pris n'est pas du tout.
14:40Et d'ailleurs, un robot qui fait la taille d'un enfant de 8 ans ne peut pas remplacer l'humain.
14:44Donc l'objectif, c'est d'assister, de travailler avec,
14:48de se fondre le plus naturellement possible dans cet espace
14:51pour être une nouvelle forme de relation à la machine qui est beaucoup plus joyeuse,
14:54d'apporter une présence qui est joyeuse.
14:56Si je vous parle d'un EHPAD, on va se retrouver avec des personnes.
15:01Moi, j'y ai travaillé pendant un certain temps.
15:04Des personnes qui se trouvent seules.
15:06C'est étonnant comme quand on a des enfants, quand on est nous-mêmes adultes,
15:10la technologie, on va la chercher dans notre quotidien.
15:14Elle fait partie de notre quotidien.
15:15Quand une personne se retrouve dans un établissement,
15:17elle va souvent se retrouver face à sa solitude
15:19ou dans quelque chose qui est très médicalisé et où il n'y a plus cette joie.
15:22Or, la technologie aujourd'hui, et la convergence de plein de technologies,
15:26ça permet d'avoir quelque chose de joyeux, d'accessible.
15:30Et donc, d'être là pour aider et le personnel,
15:33ou d'avoir une présence qui est amusante,
15:36qui va déclencher de la curiosité, qui va déclencher un sourire,
15:39et de l'intérêt, et ça va remettre en mouvement les personnes.
15:41Vous avez un retour un peu inattendu,
15:43ou une anecdote que vous pourriez nous partager, justement,
15:45sur cette interaction entre des robots et des personnes âgées ?
15:49Oui, on en a plusieurs.
15:50Alors, on fait des expérimentations,
15:54enfin, d'expérimentations depuis deux ans,
15:55parce qu'on travaille avec des professionnels dans ces établissements,
15:58mais on le fait aussi dans d'autres lieux,
16:00pas seulement dans la santé.
16:01Mais nous sommes allés dans un EHPAD
16:04avec ce qui s'appelle Annie Girardeau,
16:06où là, le robot a rencontré les résidents.
16:09Et donc, on a eu plusieurs résidents
16:10qui, au départ, le regardaient de manière un petit peu étrange.
16:13Et puis, le robot leur a parlé,
16:15et puis, il a commencé à chanter.
16:17Et en fait, l'interaction s'est faite naturellement.
16:19Et on a eu une petite dame qui lui a dit
16:21« Écoute, t'as de beaux yeux, tu sais.
16:24Je t'aime bien.
16:25Et puis, je t'attends parce que quand je me sens toute seule,
16:27j'aimerais bien que tu viennes dans ma chambre
16:29pour me raconter des histoires. »
16:31Donc, ça avait compensé, effectivement, cette solitude.
16:33C'est à la fois joyeux, mais c'est à la fois peut-être un peu triste, non ?
16:36De se dire qu'on va se substituer...
16:39Je ne crois pas qu'on se substitue.
16:40Parce que le personnel est là, parce que les équipes sont là
16:43et les retours que l'on a des équipes qui travaillent avec ces personnes,
16:47c'est que ça ne retire pas l'interaction humaine.
16:53Au contraire.
16:53Et de toute façon, le lien humain est central.
16:56Il est essentiel.
16:57Ça permet de relever la tête.
16:59Ça permet d'engager un sourire, une réaction.
17:03Et du coup, une réaction même à trois.
17:05C'est-à-dire que le robot est là.
17:07Miroki est là.
17:08Il n'est plus du tout perçu comme une machine.
17:10Il est perçu comme un personnage.
17:11Mais il ne ment pas.
17:12Il ne dit pas « je suis un être humain » ou « je suis quelque chose que je ne suis pas ».
17:17En réalité, je ne serai jamais un être humain.
17:19Mais par contre, j'apporte une forme de joie, une forme de mouvement.
17:24Et ça se fait avec l'infirmière, si elle est là, avec le soignant, s'il est là.
17:30Et c'est la même chose qu'on a vu dans d'autres environnements.
17:33Donc, ça donne du temps de qualité aux soignants pour encore davantage s'occuper de l'essentiel dans sa relation avec le patient.
17:38Merci beaucoup, Sandrine Miès.
17:39Je rappelle que vous êtes directrice marketing stratégique chez Enchanted Tools.
17:43Et pour terminer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir Nicolas Carlesi.
17:47Nicolas, bonjour.
17:48Bonjour, vous êtes président et fondateur de l'entreprise Yadis.
17:51Alors, on a beaucoup parlé de robots qui simplifient le quotidien.
17:54Et vous, vous allez quelque part soigner la planète avec vos robots.
17:58Expliquez-nous concrètement le rôle des robots Yadis.
18:02Bonjour Vanessa.
18:03Chez Yadis, on conçoit et fabrique des drones marins qui s'appellent des Jellyfish Bots.
18:07Ce sont des robots méduses, en fait, qui permettent de collecter des déchets flottants et des hydrocarbures à la surface de l'eau.
18:13Alors, à quoi ils ressemblent ? Ce sont des petits camas de tamarons autonomes qui vont intervenir de façon complètement automatisée au départ dans les ports et maintenant sur différents types de bassins,
18:23comme des bassins industriels pour éviter que les pollutions ne soient rejetées dans les zones aquatiques, ou alors tout ce qui va être plan d'eau d'intérieur, les lacs, étangs, etc.
18:33Nos robots servent aussi à faire des mesures environnementales, mesurer des microplastiques, des mesures sur la qualité de l'eau ou encore sur la profondeur.
18:40Et notre objectif chez Yadis, ce n'est pas seulement d'apporter une technologie innovante, mais c'est de la mettre au service de la planète.
18:48On veut montrer qu'un robot peut être utile et qu'il fait une vraie différence au quotidien, y compris, là, on ne l'attend pas vraiment, notamment dans l'eau.
18:54Et vous avez remarqué un peu une prise de conscience chez les habitants ?
18:57Parce que se dire qu'il y a un robot qui va faire le travail, en fait, et compenser, en fait, celui qui n'est pas fait par les humains.
19:04Quel regard portent les citoyens, on va dire, sur votre robot ?
19:07Oui, on sent une vraie évolution. Les gens acceptent déjà de moins en moins d'avoir des ports ou des plantes d'eau polluées.
19:13Et la simple présence de notre robot montre qu'il est désormais possible d'avoir des solutions concrètes pour agir.
19:18Et à partir du moment où on sait qu'il existe des solutions, on se dit, pourquoi on n'agit pas ?
19:22Et on reçoit d'ailleurs souvent des messages sur les réseaux sociaux d'habitants, de touristes qui nous alertent sur des zones polluées.
19:28Et cela montre que la pollution, la population, pardon, est de plus en plus sensible, finalement, et mobilisée.
19:34Et c'est aussi notre rôle chez Yadis. Nous participons à des événements de sensibilisation.
19:39Alors, ça peut être aux côtés des gestionnaires de port, encore d'associations, pour, on va dire, montrer au grand public ces solutions robotisées,
19:46à quoi elles servent, et montrer finalement que ces robots vont permettre de capter des pollutions qu'on ne pourrait pas forcément capter
19:54de façon, avec des moyens traditionnels qui sont plus humains.
19:59Mais ça veut dire que le robot va permettre à l'humain de s'autoriser, en fait, des déviances ?
20:04Non, pas du tout. Ce n'est pas du tout l'idée. C'est au contraire de révéler qu'il y a des pollutions.
20:08C'est vrai que quand on montre au public, des fois, il y a des pollutions qui sont très visibles.
20:11On voit des bouteilles, on voit plein de choses, des canettes.
20:14Mais par contre, dans l'eau, les mégots de cigarettes, les micro-plastiques qu'on va retrouver dans les petits emballages,
20:20ça, ce n'est pas forcément visible à la surface de l'eau.
20:22Et quand on montre ce qu'il y a dans les filets de nos robots, parce que nos robots, ce genre de catamaran,
20:26ils vont tracter un filet à l'arrière.
20:28Et quand on va montrer ça, souvent, on a des regards interloqués disant qu'ils n'imaginaient pas qu'on trouvait ça dans l'eau.
20:34Et là, on explique d'où proviennent ces déchets.
20:36C'est-à-dire que si quelqu'un va jeter un déchet des dizaines de kilomètres, voire des centaines de kilomètres à terre,
20:41ce déchet va finir inévitablement dans l'eau, entraîné par les pluies, par les vents,
20:45va entraîner dans un cours d'eau et puis finalement, ça va atterrir en mer.
20:48Et ça permet d'expliquer tout cela, en fait.
20:50Et aujourd'hui, vous récupérez à peu près combien de kilos ou de tonnes, on va dire, de déchets ? Sur quelle surface ?
20:57Alors, ça dépend. On a des robots qui travaillent de façon quasiment continue,
21:02qui vont récupérer de 2,5 tonnes à 3 tonnes de déchets par an environ.
21:07Très bien. Et vos robots, on peut les trouver à quel endroit précisément aujourd'hui ?
21:11Ils sont sur quelle surface de la planète ?
21:14Alors, on peut les trouver un peu partout.
21:15On est, je crois, dans une trentaine de pays.
21:19On a commencé beaucoup sur l'hittoral méditerranéen.
21:21Déjà, proche de chez nous, la société est basée à Cassis.
21:24C'est là où nous fabriquons les robots, à Orkphorla, à Bédoula, exactement.
21:28Donc, on a retrouvé à Marseille, à Cassis, à Saint-Tropez,
21:31beaucoup sur la Corse, sur l'hittoral atlantique.
21:33Et ensuite, on a beaucoup été sollicité par des ports, notamment asiatiques,
21:40et plus récemment, beaucoup plus aux États-Unis.
21:43Alors, on va pouvoir les retrouver non seulement dans les ports, les marinas,
21:45mais aussi dans des sites industriels.
21:48Il y a des sites industriels qui produisent forcément des pollutions,
21:51que ce soit plastique, que ce soit des hydrocarbures ou des pollutions chimiques.
21:54Et là, on va utiliser les robots en continu pour venir nettoyer ces espaces-là
21:57de façon à éviter que ces substances soient rejetées ensuite dans l'environnement.
22:02Donc, cet été, on aura, grâce à vous, deux belles plages
22:04et on pourra nager avec les robots.
22:06C'est une innovation.
22:07Merci beaucoup, Nicolas.
22:08Je rappelle que vous êtes président et fondateur de l'entreprise Yadis.
22:12Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
22:13Je rappelle que vous pouvez retrouver toutes nos émissions en podcast
22:17sur l'application Sud Radio et sur vos réseaux sociaux préférés.
22:20Il est temps pour moi de vous souhaiter une excellente fin de week-end
22:22et de vous dire à la semaine prochaine.
22:24Sous-titrage Société Radio-Canada