Les Vraies Voix de l'emploi avec Eric Chevée, vice-président de la Confédération des PME en charge des affaires sociales, spécialiste des fins de carrière, négociateur de la CPME au conclave retraites ; Nathalie Bazire, secrétaire confédérale de la CGT, membre de la délégation CGT lors des négociations sur l’emploi des seniors l’année dernière ; Hubert de Launay, Président de XpertZon, un cabinet d’experts en recrutement de talents seniors.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
00:04On est ravis de vous accueillir, comme tous les mardis, avec Nicolas Leroy, qui est le DRH de Fille du Ciel et du cabinet Ficoba.
00:12Bonsoir, comment ça va ?
00:14Ça va bien, Cécile, et vous ?
00:15Nicolas, en tout cas, merci d'être avec nous. On va vous parler de l'emploi des seigneurs dans un monde du travail en constante évolution où l'innovation et la jeunesse sont souvent érigées en normes.
00:24Les seigneurs peinent souvent encore à trouver leur juste place. Pourtant, leur expérience, leur stabilité et leur savoir-faire constituent des atouts majeurs dans l'entreprise.
00:32A l'heure du vieillissement démocratifique, pardon, la question de l'emploi des seigneurs de plus de 50 ans devient cruciale tant que l'équilibre économique et que la cohésion sociale sont là.
00:42En tout cas, je vous souhaite la bienvenue. C'est les vraies voies de l'emploi. On est ensemble jusqu'à 20h.
00:47Les vraies voies Sud Radio
00:49Alors, pourquoi le marché du travail peine à valoriser ses profils expérimentés ?
00:52Quels freins subsistent du côté des employeurs ?
00:54Et surtout, quelles pistes existent-ils pour redonner leur place aux seigneurs dans l'emploi ?
00:58On a trois invités. Eric Chevet, vice-président de la Confédération des PME et négociateur de la CPME. Bonsoir.
01:04Bonsoir.
01:05Nathalie Bazir, qui est secrétaire confédérale de la CGT, membre de la délégation CGT lors des négociations sur l'emploi des seigneurs l'année dernière.
01:12Bonsoir.
01:13Et Hubert Delonnet, qui est président de Experzone, cabinet d'experts en recrutement spécialisé sur les seigneurs. Bonsoir.
01:19Bonsoir.
01:20Merci en tout cas d'être avec nous. On va démarrer avec un chiffre-clé qui dit que 56% des 55-64 ans sont en emploi.
01:28Donc effectivement, ça veut dire que pas mal de gens sont sur le carreau encore aujourd'hui.
01:32Eric Chevret, qu'est-ce qu'on observe dans les PME aujourd'hui en matière d'emploi des seigneurs ?
01:36Alors, sur cette statistique déjà, il faut distinguer la tranche d'âge entre les 55 et les 60, où là effectivement le taux d'emploi a rattrapé maintenant le modèle européen,
01:45nos compétiteurs européens, et puis la tranche d'âge effectivement de 60-64, sur lequel on a encore beaucoup de retard, mais c'est pas non plus surprenant,
01:54puisque la réforme des retraites vient juste d'entrer en vigueur et qu'on est en train progressivement de passer de 62 à 64 ans pour l'âge de départ en retraite.
02:02Donc la question qui nous est posée, je pense aujourd'hui à nous, partenaires sociaux, et puis à tous ceux qui sont opérateurs sur les marchés de l'emploi,
02:11eh bien c'est comment on va insérer, effectivement, garder dans l'emploi entre 60 et 64.
02:17C'est la question cruciale qu'on s'est posée entre partenaires sociaux notamment.
02:20Nathalie Bazir, je me tourne vers vous, puisque vous êtes secrétaire confédérale de la CGT et membre de la délégation CGT lors de négociations à l'emploi des seigneurs l'année dernière.
02:30L'impact récent de la réforme des retraites pour les plus de 55 ans ou pour les 55 ans a été un impact important ?
02:39Alors nous on considère que c'est pas l'alpha et l'oméga pour garder les seigneurs en emploi.
02:45Et il y a surtout un élément de contexte social et économique qui est important,
02:50c'est qu'on a 300 plans de licenciement au niveau national, notamment dans l'industrie, qui ne peuvent pas aider à l'embauche des seigneurs.
02:57Et on a encore un salarié sur deux qui est sans emploi au moment du départ à la retraite.
03:02Donc moi je veux bien qu'on nous dise que la réforme des retraites a permis ça.
03:06Aujourd'hui c'est pas la réalité des prix, j'ai envie de le dire comme ça.
03:09Et nous en premier, de toute façon, on considère qu'il faut continuer de regarder à l'abrogation de cette réforme des retraites pour s'intéresser à la question d'emploi dans son ensemble.
03:18Hubert Delonnet, vous êtes président d'Experzone, un cabinet d'experts en recrutement de talents seigneurs.
03:24Quel profil aujourd'hui embauche le plus le profil de seigneur ?
03:28En fait il n'y a pas de profil particulier, le seigneur, il n'y a pas de secteur.
03:33En fait quand on fait appel à mes services, c'est pour trouver quelqu'un qui a de l'expérience, qui a de la maturité, qui a la capacité à prendre du recul.
03:54Merci Hubert.
04:54La vidéo n'a pas été réalisée sans l'accompagnement de SousTitreur.com
05:54Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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08:47Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
08:51Les vraies voies de l'emploi ce soir avec Nicolas Leroy sur les seniors.
08:56Avec nos invités passionnants ce soir et aussi Éric Chevet qui est avec nous,
09:01vice-président de la Confédération des PME en charge des Affaires Sociales,
09:04spécialiste des fins de carrière et négociateur à la CPME au conclave des retraites.
09:09C'est un titre long mais il fallait le dire.
09:11Nathalie Bazir, secrétaire confédérale de la CGT, membre de la délégation CGT
09:15lors des négociations aussi sur l'emploi des seniors l'année dernière.
09:18Pierre De Launay qui était avec nous, président de Experzone,
09:21cabinet d'experts en recrutement de talents seniors.
09:24Et je le disais en lançant la pub il y a quelques instants,
09:27à quel moment la précarité commence pour un senior aujourd'hui ?
09:32J'ai envie de dire que déjà, je redis, la réforme des retraites telle qu'elle est mise en place aujourd'hui,
09:38de toute façon elle accélère la précarité.
09:41Je veux bien entendre qu'il y a plein de solutions, il y a plein de dispositifs,
09:46il y a plein de choses qui ont été mises en place.
09:48Les solutions qui sont proposées aujourd'hui par le patronat,
09:50si on parle notamment du CDI senior qui a fait l'objet de la négociation,
09:55c'est plutôt plus de cadeaux nouveaux pour le patronat, des exonérations supplémentaires.
10:01Pour nos auditeurs qui nous écoutent, ils consistent en quoi ?
10:03Qu'est-ce qui vous gêne ? Qu'est-ce qu'on propose et qu'est-ce qui vous gêne ?
10:05Nous on considère aujourd'hui que c'est une fausse bonne idée.
10:08On aime bien cette expression-là parce que là c'est vrai.
10:10Parce qu'on a le sentiment qu'effectivement on va proposer aux seniors de pouvoir trouver un travail.
10:14Sauf que c'est aussi l'occasion, pour ceux qui l'ont perdu, d'en récupérer un,
10:18mais sans forcément revaloriser les savoir-faire, etc.,
10:22en prenant en compte les compétences déjà acquises.
10:24On repart à la base, et qui plus est, je redis, avec des nouveaux cadeaux pour le patronat.
10:30C'est pourquoi on est opposé.
10:32Et puis sur les effets d'Aubaine, j'ai envie de dire,
10:36aujourd'hui on est passé de 50 000 à 75 000 inscrits chez les salariés de plus de 62 ans.
10:43France Travail, c'est les chiffres de l'INSEE, c'est pas ceux de la CGT.
10:46On a volé deux ans de vie aux salariés,
10:49et puis il y a un élément qui n'est pas pris en compte,
10:51et qui a été très difficile à mettre en oeuvre dans la négociation,
10:54je me tourne vers M. Chevet mais il va pas me contredire je pense,
10:57c'est le moment de se dire comment on aménage les fins de carrière.
11:01Parce que je veux bien les 62, 64, etc.
11:04Vous savez que nous on est pour la retraite à 60 ans.
11:06Qu'est-ce qu'on fait à partir de 45, 50 ans ?
11:08Qu'est-ce qu'on propose à un couvreur ?
11:10Qu'est-ce qu'on propose à une aide à domicile ?
11:12Aujourd'hui, on est à 2,5 fois plus de licenciements pour inaptitudes
11:18entre 2012 et 2022.
11:20Est-ce qu'on s'occupe de ça ?
11:22Aujourd'hui c'est pas le cas.
11:23Est-ce qu'on fait une cartographie des pénibilités ?
11:25Est-ce qu'on regarde les métiers qui ont besoin d'aménagement de fin de carrière
11:29pour créer les conditions d'améliorer le taux d'emploi des seniors ?
11:31On dit pas qu'il faut arrêter de travailler à 45 ou 50 ans.
11:34Je redis, réforme des retraites et 60 ans pour nous.
11:37Mais à un moment donné, est-ce qu'on s'en occupe véritablement
11:39pour que ces salariés partent en bonne santé
11:41et qu'ils puissent profiter dignement de leurs retraites ?
11:44Éric Chevée, on se rend compte que finalement,
11:46tout ce qui est linéaire et compliqué,
11:49il faut à un moment donné presque faire du cas par cas
11:52entre la pénibilité, l'âge, la vie.
11:56Oui, c'est compliqué.
11:58Et effectivement, Nathalie Bazir a raison sur le fait
12:00qu'on s'est pas préoccupé en France,
12:02pour la raison que disait Monsieur tout à l'heure,
12:04on s'est pas préoccupé de l'aménagement de la fin de carrière.
12:06Parce que pendant 40 ans, encore une fois,
12:08on disait que c'était pas la peine
12:10parce qu'à 55 ans, c'est dehors.
12:12Donc on ne sait pas faire ce que font très bien nos voisins
12:14qui ont eu des problèmes démographiques
12:16beaucoup plus tôt que nous,
12:18c'est-à-dire aménager correctement les fins de carrière,
12:20proposer du mi-temps,
12:22proposer des aménagements,
12:24des postes nouveaux, des postes différents
12:26pour garder dans l'emploi
12:28le plus longtemps possible le senior.
12:30Donc aujourd'hui, on essaie de travailler sur ces questions-là,
12:33de faire en sorte que la retraite progressive
12:35puisse progresser, c'est pas facile,
12:37mais petit à petit, ça se met en place.
12:39Donc les solutions, on commence à les mettre en place,
12:41on a beaucoup de retard sur ce sujet-là,
12:43il faudra le traiter. Il faudra ici aussi
12:45traiter la question de l'usure professionnelle.
12:47On préfère l'usure professionnelle à la pénibilité.
12:49Mais c'est vrai que ça existe dans certains métiers,
12:51c'est une réalité, dans beaucoup de métiers
12:53qui sont par ailleurs parfois des beaux métiers,
12:55des métiers qui sont pénibles,
12:57mais il y en a d'autres qui sont aussi des beaux métiers
12:59que les gens souhaitent exercer le plus longtemps possible,
13:01on s'est pas préoccupé aussi de la façon
13:03dont on allait pouvoir les conserver dans l'emploi.
13:05C'est pour ça qu'on a fait des réformes successives
13:07là, sur le domaine de la santé au travail,
13:09des accidents professionnels, des maladies professionnelles,
13:11pour faire en sorte de proposer aussi
13:13des nouvelles solutions pour
13:15éviter la désinsertion professionnelle.
13:17Donc on a des nouvelles solutions
13:19qui se sont mises en place. Petit à petit, on a
13:21depuis cinq ans modifié complètement
13:23le paradigme, et on espère bien effectivement
13:25retirer les fruits dans les années
13:27qui viennent, et de toute façon on n'a pas le choix.
13:29Parce que je rappelle, si on n'arrive pas
13:31à utiliser nos seniors,
13:33à les garder en emploi,
13:35on n'aura pas notre PIB.
13:37Donc on n'aura pas notre protection sociale avec.
13:39Hubert Delonnet,
13:41d'abord, qu'est-ce que recherchent aujourd'hui
13:43les seniors ? Qu'est-ce que vous disent les entreprises ?
13:45Est-ce que ça a été difficile, puisque
13:47c'est votre cabinet, Experzone,
13:49spécialisé en recrutement
13:51des talents de seniors. Est-ce qu'à un moment
13:53donné, ça a été très difficile
13:55quand même d'imposer, entre guillemets,
13:57des seniors ? Alors d'abord, on n'impose pas.
13:59Une entreprise recrute, qu'elle a envie de recruter.
14:01On vend,
14:03on propose, on valorise.
14:05Et c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
14:07on en parlait tout à l'heure,
14:09le projet de communication
14:11pour revaloriser les seniors,
14:13je pense que c'est quelque chose de très très bien.
14:15C'est quelque chose que je pousse, que je porte
14:17depuis plusieurs années, et je suis vraiment très content
14:19que ça se mette en place.
14:21On en parlait de cette campagne, rappelez-le
14:23la ministre Astrid Panossian-Bouvet,
14:25qui lance une campagne.
14:27Oui, il y a une grande campagne qui va être lancée
14:29à partir du 29 avril,
14:31ça commence au ministère du Travail
14:33avec un certain nombre d'acteurs,
14:35on a l'APEC, France Travail, il y a le Club Blanc Doigt aussi,
14:37il y a la CPME.
14:39Moi j'y serais,
14:41mais pour un autre
14:43représentant d'autre chose,
14:45représentant mon cabinet,
14:47qui va mettre en avant plusieurs axes.
14:49Et dans ces axes-là, alors je ne suis pas un spécialiste
14:51des sujets de négociation,
14:53des contrats, mais dans ces axes-là,
14:55il y a un axe communication qui me semble essentiel,
14:57c'est
14:59qu'on a tout un ensemble de préjugés sur les seigneurs
15:01aujourd'hui, on le disait tout à l'heure, ils sont chers,
15:03ils ne sont pas forcément plus chers,
15:05parce qu'il faut comparer le coût et le prix, ce sont
15:07deux choses différentes, ils ne sont pas digitaux,
15:09ou pas numériques, on dit comme on veut,
15:11c'est pas vrai, il n'y a pas un bouton reset à 55 ans
15:13qui dit qu'on a tout oublié,
15:15et donc il faut communiquer
15:17sur cette valeur des seigneurs.
15:19Qu'est-ce que vous dites à vos clients, parce que c'est l'argument,
15:21on en a parlé tout à l'heure, le principal qu'on vous met en avant,
15:23c'est qu'ils sont chers, on voit qu'il y a des dispositifs,
15:25mais finalement, qu'est-ce que vous leur répondez
15:27concrètement, parce que c'est vrai que l'expérience
15:29se paye, mais aujourd'hui,
15:31comment vous levez un peu ce
15:33frein ?
15:35Je suis sur des profils qui sont managers, cadres et dirigeants,
15:37donc je ne vais pas rentrer dans les
15:39autres sujets, parce que là, je n'ai aucune légitimité,
15:41et puis je ne le connais pas, sur ces postes-là,
15:43ces profils-là, quelqu'un qui a
15:4555 ans, 60 ans,
15:47il est cher, c'est pas vrai, parce qu'en fait,
15:49il y a beaucoup de personnes qui, à partir d'un certain âge,
15:51ont compris que la courbe des salaires, c'est une courbe en cloche.
15:53Pendant tout le début de ma carrière,
15:55moi, personnellement, tous les ans ou tous les deux ans,
15:57je voulais une augmentation, les augmentations
15:59tous les ans et le changement de poste,
16:01l'augmentation de mon périmètre tous les deux ans,
16:03à minima, et en fait, on est en croissance de carrière.
16:05À partir d'un certain âge, on a finalement
16:07financé sa maison, si on a acheté une maison
16:09ou son appartement, on a payé les suites de ses enfants,
16:11si on a des enfants qu'on a voulu
16:13aider, donc finalement, il y a beaucoup de
16:15seniors qui sont, et sans les dévaloriser,
16:17qui sont prêts à revoir leurs
16:19rémunérations, et ils l'assument.
16:21C'est pas une contrainte, j'étais à une valeur
16:23100 et on propose 70, il y a
16:25beaucoup de seniors, et il y en a vraiment beaucoup,
16:27et c'est très
16:29important de le dire, qui sont
16:31prêts à revoir leurs rémunérations, pourquoi ? Parce que
16:33d'abord, ils cherchent du boulot, ils veulent un boulot,
16:35ils veulent rester utiles, ils ont plein de choses à apporter,
16:37ils sont au maximum de leurs compétences,
16:39et puis ils n'ont pas les mêmes besoins financiers.
16:41Dans la carrière
16:43d'un CAD, il y a aussi une question d'ego sur le salaire.
16:45À partir d'un certain âge,
16:47la notion d'ego, elle disparaît, honnêtement,
16:49moi, à 59 ans,
16:51j'ai un ego très fort, mais pas là-dessus,
16:53pas sur mon salaire, je ne le positionne plus.
16:55Le travail, à partir d'un certain âge, ça devient un plaisir,
16:57une occupation, quelque chose de se dire qu'on se remet
16:59en question aussi, puisque
17:01la société se renouvelle et est en mutation.
17:03Voilà, tout à fait. On disait
17:05tout à l'heure le transfert de compétences, c'est génial
17:07le transfert de compétences, mais un senior ne sert pas qu'à ça.
17:09Il a des compétences, et il apporte
17:11des compétences, donc en plus, il va pouvoir les transférer,
17:13et puis il va permettre de stabiliser
17:15une organisation. Quand on est une organisation,
17:17ou souvent dans les entreprises, c'est une organisation
17:19pyramidale, comme dans la société,
17:21on recrute beaucoup de jeunes, mettre des
17:23seniors au milieu des jeunes, ça
17:25stabilise, ça permet de développer
17:27une vision à long terme,
17:29et c'est ce qui nous manque assez souvent.
17:31Et c'est ce qu'il faut dire tout à l'heure, parce que vous disiez
17:33que sur la retraite à 60 ans, c'est valable
17:35essentiellement sur le métier pénible.
17:37Aujourd'hui, moi, les cadres que je rencontre, ils ont
17:39souvent envie,
17:41peut-être pas full time, mais ils ont plutôt envie
17:43de continuer, s'ils le pouvaient.
17:45Alors non, la retraite à 60 ans, nous,
17:47on la revendique pour toutes et tous,
17:49pas uniquement,
17:51et surtout pas pour des départs anticipés.
17:53Les départs anticipés, d'ailleurs, dans certaines
17:55branches professionnelles, ils sont négociés à 55,
17:57voire moins.
17:59Par contre, je vais quand même rebondir sur ce qui vient d'être
18:01dit. Moi, je veux bien qu'on dise
18:03qu'on travaille parce qu'on a le plaisir de travailler,
18:05on continue à travailler. La réalité, c'est aussi que
18:07encore trop de salariés
18:09ne peuvent pas prétendre à une retraite à taux plein,
18:11et qu'ils restent au travail aussi, surtout pour ça.
18:13La deuxième chose, c'est que nous,
18:15on a dit, à un moment donné, que
18:17encore une fois, effectivement, s'intéresser aux seniors,
18:19c'est aussi s'intéresser à leur cas, à eux,
18:21mais de manière collective.
18:23Tout à l'heure, vous parliez de la question individuelle.
18:25Chacun peut aller frapper à la porte
18:27de son responsable d'entreprise
18:29ou de son directeur
18:31pour négocier des choses
18:33individuellement. Nous, on dit qu'il faut négocier
18:35collectivement, notamment,
18:37puisque vous parliez de transfert,
18:39je vais pas dire de compétences, mais de savoir-faire,
18:41nous, c'est essentiel pour nous, avec
18:43des éléments sur, notamment, le tutorat.
18:45Mais, je pense qu'à un moment donné,
18:47il va falloir se poser les bonnes questions.
18:49On a fait des campagnes
18:51sur les questions industrielles.
18:53Le ministre de l'Industrie, il y a eu
18:55des grandes campagnes de publicité, etc.
18:57Où est-ce qu'on a procuré
18:59plus d'embauches ? À un moment,
19:01pas du tout. La preuve, je vous l'ai dit tout à l'heure,
19:03300 plans de licenciement. Donc, il n'y a
19:05rien qui contraint, aujourd'hui, les entreprises
19:07à embaucher des seniors
19:09et dans les conditions
19:11dans lesquelles, nous, on souhaite, c'est-à-dire,
19:13avec un salaire à sa juste
19:15valeur. Encore une fois, on ne peut pas dire
19:17qu'un salarié a une expérience,
19:19que c'est un salarié expérimenté. D'ailleurs, nous, on l'avait dit
19:21comme ça, à la négociation. On ne voulait pas parler d'emploi
19:23senior, de salarié expérimenté.
19:25Donc, à un moment, est-ce qu'on dit
19:27qu'il doit servir l'entreprise
19:29et comment il sert l'entreprise et comment,
19:31lui, il n'est pas le perdant ? Et c'est ça, la problématique
19:33et l'issue de ces négociations,
19:35malheureusement, de l'année dernière.
19:37On revient dans un instant, puisqu'on va faire de nouveau
19:39une petite pause. Excusez-nous, c'est
19:41la loi de la radio. On revient dans
19:43un instant sur ces vraies voies
19:45de l'emploi sur les seniors. A tout de suite.
19:47Sud Radio.
19:49Parlons vrai.
19:51Parlons vrai.
19:53Sud Radio. 19h20.
19:55Les vraies voies de l'emploi.
19:57Les vraies voies de l'emploi sur les seniors.
19:59Eric Chevet est avec nous, vice-président de la Confédération
20:01des PME. Et puis,
20:03Nathalie Bazir, secrétaire confédérale
20:05des CGT. Et puis, Hervé Hubert-Padon
20:07de Launay, président de Experzone,
20:09cabinet d'experts en recrutement
20:11et en talent.
20:13Hubert de Launay,
20:15quoi qu'on en dise, quoi qu'on
20:17veuille, en tout cas, aujourd'hui, une
20:19entreprise sans expertise,
20:21sans senior,
20:23ne peut pas avancer très loin, en tout cas.
20:25C'est-à-dire qu'il faut
20:27que ces gens soient
20:29pris en compte et qu'on comprenne
20:31bien la valeur et
20:33mettre des choses en place pour que, quelle que soit
20:35l'entreprise, quelle que soit la taille de l'entreprise,
20:37parce que c'est là aussi que le bas blesse,
20:39on puisse, aujourd'hui, embaucher des seniors.
20:41Alors, on a besoin des seniors comme on a besoin des jeunes.
20:43En fait, on a besoin de tout le monde. C'est la notion d'intergénérationnel
20:45qui est importante. Non, mais les jeunes, c'est acquis.
20:47Alors que les seniors, ça ne l'est pas. Mais on ne peut pas se passer
20:49des seniors. Pourquoi ? Parce qu'ils vont apporter cette vision
20:51longue, ils vont apporter cette capacité à
20:53anticiper. Ils ont déjà vécu beaucoup de choses.
20:55On nous parle d'inflation. Il y avait une grande
20:57déclaration d'un patron
20:59de grande chaîne de distribution
21:01qui disait qu'on en a pour 10 ans. Nous, l'inflation,
21:03on l'a connue. Ma première voiture, c'était 14% de taux
21:05d'intérêt. Et on n'est pas morts.
21:07On a survécu, on a réussi à avancer, on a créé des entreprises,
21:09on a créé des emplois, on a développé l'économie.
21:11Avec l'inflation,
21:13on a une guerre en Ukraine actuellement
21:15à notre pied. Nous, on a connu les SS20
21:17d'un côté et les Pershing de l'autre, pour ceux qui s'en souviennent,
21:19pour les plus anciens. Donc, tout ce
21:21qui se passe aujourd'hui, finalement, ce sont des choses
21:23qu'on a connues. Donc, si on nous écarte, nous, les seniors
21:25de l'entreprise, on s'écarte de l'expérience
21:27qui permet de construire.
21:29Est-ce que, finalement, le défaut, Nathalie Bazir,
21:31c'est de ne pas avoir formé
21:33tous ces gens tout au long de leur vie,
21:35mais avec des... On en parlait hors-antenne,
21:37mais avec des vraies formations
21:39intéressantes, en tout cas,
21:41qui aboutissent à quelque chose ?
21:43Ce qu'on a surtout porté, nous, c'est que
21:45à un moment donné, on ne peut pas
21:47s'intéresser à l'emploi des plus de 50 ans
21:49sans s'en intéresser dès le départ.
21:51C'est pour ça que, tout à l'heure, je parlais
21:53de la cartographie des pénibilités,
21:55ça a intégré la question de la formation professionnelle
21:57et aussi la question de l'aménagement
21:59de fin carrière. Et du coup,
22:01ces négociations collectives dont je parlais tout à l'heure,
22:03elles sont intéressantes dans ce sens-là, parce qu'elles intègrent
22:05la question de la reconversion, elles intègrent la question
22:07de la formation pro, et c'est-à-dire que
22:09quand on rentre dans un métier,
22:11vous parliez de filières, mais sur les branches professionnelles,
22:13je ne parle pas de changer d'entreprise,
22:15parce que ça, c'est vrai qu'il y a 50 ans,
22:17on ne changeait pas d'entreprise, maintenant, on change d'entreprise.
22:19Mais dans une branche professionnelle,
22:21on sait qu'à partir de 45 ans,
22:23on va pouvoir avoir un entretien
22:25tous les ans,
22:27d'évaluation,
22:29pas que d'évaluation, pour aussi dire
22:31ce qu'on aimerait, je redis,
22:33on est à domicile, on aimerait changer, etc.
22:35Évaluation dans les deux sens.
22:37Mais à la demande du salarié aussi.
22:39Qu'on puisse dire, j'ai envie de faire
22:41du tutorat, est-ce que ça va être prévu
22:43dans mon métier ?
22:45Comment on s'intéresse au métier ?
22:47Pas uniquement à l'emploi.
22:49Et donc, du coup, qu'on n'oppose pas.
22:51Je veux bien qu'on dise, on a besoin des seniors,
22:53mais on a besoin de tout le monde.
22:55Et puis, sur la question d'aménagement de carrière,
22:57puisque M. Delaunay s'intéresse à la question des cadres,
22:59ce sont les premiers salariés
23:01qui demandent à avoir des aménagements
23:03de fin de carrière, à partir de 55 ans.
23:05C'est les statistiques qui le disent.
23:07Par contre, évidemment, les couvreurs,
23:09les plombiers, etc., dans les TPE,
23:11vous faites bien de le dire, c'est un vrai sujet,
23:13c'est pour ça qu'on parle de négo dans les branches professionnelles,
23:15parce que ça intéressera l'ensemble des entreprises,
23:17quelle que soit leur taille.
23:19Et donc, chaque salarié pourra se dire
23:21« Oui, je veux bien travailler plus tard,
23:23dans la limite du raisonnable,
23:25pour pouvoir partir en bonne santé,
23:27mais qu'est-ce que l'entreprise
23:29va me proposer ?
23:31Qu'est-ce que le patronat va me proposer ? »
23:33Donc, la question, effectivement,
23:35de la formation professionnelle, de la reconversion,
23:37c'est essentiel dans ce cadre-là.
23:39Éric Chevée, est-ce que les PME,
23:41en l'occurrence, sont armés ?
23:43Alors, c'est compliqué.
23:45La question de la formation professionnelle, en France,
23:47c'est compliqué. Il est trop compliqué.
23:49Il faut qu'on le retravaille.
23:51On a déjà mis quelques éléments sur le métier,
23:53mais on doit aller plus loin.
23:55C'est d'ailleurs pour ça qu'il devrait y avoir,
23:57dans peu de temps,
23:59une initiative de la ministre pour obliger
24:01les partenaires sociaux à travailler
24:03sur cette question des reconversions professionnelles,
24:05des transitions professionnelles.
24:07Pourquoi ? Parce qu'effectivement, c'est vrai,
24:09vous ne pouvez pas espérer garder
24:11un senior jusqu'à la fin de sa carrière
24:13quand vous êtes, par exemple,
24:15sur un métier extrêmement pénible.
24:17Je pense à un carreleur, par exemple,
24:19qui est à genoux toute la journée.
24:21Evidemment, passer 45 ans, ça va devenir compliqué.
24:23Et donc, il faut anticiper.
24:25C'est pour ça que nous avons créé, dans l'accord senior,
24:27une visite médicale
24:29de mi-carrière
24:31qui va permettre de faire un point médical aussi
24:33sur la situation du salarié.
24:35Et dans le même temps, nous prévoyons
24:37un entretien spécifique à 360 degrés
24:39pour lui permettre de lui dire
24:41« Écoute, dans ton état de santé,
24:43peut-être que tu peux continuer dans ton métier
24:45par ailleurs que tu peux bien apprécier,
24:47mais tu ne vas pas pouvoir le faire
24:49jusqu'à la fin de ta carrière.
24:51Donc, il faut penser dès maintenant à la reconversion,
24:53la transition soit dans un nouveau
24:55métier dans l'entreprise, soit sur une façon
24:57de faire différemment, soit peut-être
24:59dans un autre poste dans l'entreprise,
25:01soit à l'extérieur de l'entreprise. »
25:03C'est pour ça que nous avons mis en place ce double dispositif
25:05visite médicale,
25:07entretien de mi-carrière.
25:09Nous avons fait la même chose aux alentours de 59 ans
25:11parce que pour la toute dernière partie de carrière,
25:13en fait, il y a aussi
25:15cette problématique-là qui se pose de façon différente
25:17après avoir subi
25:19toute la carrière et comment on termine
25:21les 4 ou 5 dernières
25:23années qui restent.
25:25Le truc qu'on n'a pas, c'est entre les deux.
25:27Et moi, je plaide dans la négociation
25:29qu'on a actuellement, malheureusement que la CGT
25:31a quitté, vous auriez dû rester.
25:33Dans la négociation qu'on a actuellement sur la retraite,
25:35je plaide d'ailleurs pour finaliser
25:37le dispositif de suivi de l'usure professionnelle
25:39avec des entretiens réguliers
25:41et des visites médicales
25:43régulières sur les
25:45salariés qui sont exposés
25:47à des métiers. Et donc, là-dessus,
25:49parlons cartographie. Moi, je reprends
25:51la balle au bon. Je dis, OK,
25:53parlons cartographie, regardons quels sont les métiers
25:55qui sont plus exposés les uns que les autres
25:57de façon, petit à petit, à faire
25:59du sur-mesure et non pas
26:01ce qu'on a connu pendant des années
26:03de la catégorie active, ce qui veut dire que
26:05vous êtes dans un métier, donc vous avez le droit de partir à 55 ans.
26:07Mais je rebondis sur ce que vous dites
26:09en disant qu'on peut effectivement vous changer
26:11de métier, de statut, mais il y a plein d'entreprises
26:13qui sont incapables de faire ça, en fait, qui ont besoin
26:15de quarts d'heure et donner un autre...
26:17Mais c'est très compliqué. On peut aller
26:19plus loin que ça, c'est que les chefs d'entreprise
26:21ont besoin d'être accompagnés sur ce sujet-là
26:23parce qu'ils ne connaissent pas les possibilités
26:25qui sont offertes, ils ne connaissent pas
26:27les dispositifs de financement.
26:29Un chef d'entreprise,
26:31lui, il a une idée, il poursuit une idée
26:33et puis à partir d'un moment, il s'aperçoit qu'il a besoin
26:35de monde avec lui pour concrétiser
26:37cette idée.
26:39Mais ce n'est pas son métier d'être
26:41RH.
26:43Donc évidemment qu'il faut l'accompagner.
26:45Plus l'entreprise grossit après,
26:47évidemment ça se structure, il y a un service RH,
26:49il y a un service formation, donc après
26:51c'est intégré. Mais au départ,
26:53ce n'est pas le cas. Et je rappelle quand même qu'il y a
26:551 900 000 entreprises
26:57qui emploient au moins un salarié.
26:59Hubert Noloney,
27:01vous disiez que le seigneur
27:03c'est le symbole d'expertise, d'expérience,
27:05mais il ne souffre pas un peu
27:07d'une image de manque d'innovation ?
27:09Les PME traditionnelles peuvent être intéressées
27:11par des seigneurs, mais les start-up,
27:13les boîtes innovantes, elles n'ont pas de réticence ?
27:15Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour changer un peu
27:17cette image du seigneur peu innovant ?
27:19Alors effectivement, il y a des préjugés sur le seigneur
27:21et dedans il y a l'innovation.
27:23Déjà le nom ?
27:25Le nom, je me lève contre ça. Seigneur, c'est une qualité.
27:27Je revendique être seigneur. La séniorité,
27:29l'expérience, c'est ce que je disais tout à l'heure, donc je ne vais pas vous répéter
27:31tous les arbres du jardin.
27:33Mais le côté un peu disruptif, innovant ?
27:35Le côté innovant, en fait,
27:37on est dans un studio, il y a plein de choses
27:39qui sont superbes, tout ça, ça a été inventé par nous.
27:41Il ne faut pas l'oublier, on n'a pas,
27:43c'est ce que je disais tout à l'heure en antenne,
27:45il n'y a pas un bouton reset à 55 ans qui dit
27:47qu'on a tout oublié et qu'on ne sait plus rien faire.
27:49Donc quelle que soit la catégorie de salarié,
27:51qu'on soit salarié, qu'on soit cadre,
27:53manager, dirigeant, on a vécu avec ces technologies,
27:55on les a inventées, on n'a pas
27:57tout oublié le jour où on a passé
27:59le cap de nos 55 ans.
28:01Donc il y a beaucoup d'entreprises qui innovent,
28:03avec des seniors, j'étais un alumni
28:05d'une ancienne société où j'ai travaillé
28:07il n'y a pas longtemps, je discutais
28:09avec quelqu'un qui a 54 ans et qui
28:11s'occupe de développer l'IA dans son entreprise
28:13à 54 ans. Alors je vais
28:15vous raconter une anecdote. Je ne dis pas qu'ils n'innovent pas,
28:17c'est juste que dans les start-up, ils ont peur de s'afficher,
28:19ils veulent avoir des gens de moins de 30 ans,
28:21ça fait plus dynamique. Il faut bouger les lignes.
28:23Est-ce que ça, on ne pourrait pas le bouger ?
28:25Ça bouge en fait, parce que les start-up,
28:27ils ont besoin de fonds. Pour avoir des fonds,
28:29on a des investisseurs. Les investisseurs,
28:31ils ont besoin d'avoir une vision à long terme. Et pour avoir
28:33une vision à long terme, la plupart du temps, ils font appel
28:35à un senior, donc ils demandent aux
28:37start-up de se staffer
28:39avec, alors ça peut être des senior advisors
28:41qu'on va mettre un peu plus haut, mais c'est aussi souvent
28:43sur des postes un peu critiques, qui peut être des
28:45postes de direction générale, il y avait un très bel article ce matin
28:47dans un journal que je ne citerai pas, sur la
28:49nécessité, la capacité des
28:51entreprises, l'intelligence des entreprises qui savent
28:53se staffer avec des seniors. Et c'est vrai
28:55qu'apporter de l'expérience, que ce soit
28:57sur la partie commerciale. Quand on a 25 ans,
28:59on a beau être si bon ou très bon, on n'a pas encore
29:01le réseau commercial. Sur la partie
29:03marketing, on n'a pas pu tout développer. Sur la partie
29:05finance, il faut quand même un peu de bouteille
29:07pour aller piloter une croissance, aller faire une levée de fonds.
29:09Donc les jeunes, c'est super,
29:11et je le dis franchement,
29:13mais on a besoin aussi de la séniorité.
29:15Et pour toutes ces start-up, on le voit bien, celles qui réussissent,
29:17c'est celles qui ont réussi à intégrer de la séniorité
29:19et une capacité à voir loin.
29:21C'est très belle transition, je vous remercie
29:23puisque je voulais revenir sur le multigénérationnel
29:25dans un instant. On fait une petite
29:27pause, on revient dans quelques instants.
29:29Ne bougez pas, prenez un petit café
29:31ou un petit verre d'eau plutôt
29:33à cette heure-ci. Allez, à tout de suite.
29:49Les vraies voies de l'emploi.
29:51Et sur ces sujets des vraies voies de l'emploi,
29:53on pourrait en parler pendant des heures.
29:55Il y a tellement de choses à dire. Eric Chauvet est avec nous,
29:57vice-président de la Confédération des PME,
29:59Nathalie Bazir, secrétaire confédérale de la CGT
30:01et Hubert Delonney, président de
30:03Experzone, cabinet d'experts
30:05en recrutement de talents seniors.
30:07La communication, et vous l'avez
30:09dit tout à l'heure, Hubert Delonney, ça doit
30:11forcément passer par la communication,
30:13la pédagogie,
30:15et peut-être aussi par
30:17le fait d'arrêter
30:19de séparer les jeunes
30:21et les plus âgés et de ne parler
30:23peut-être que d'expertise
30:25sur un trait commun, par exemple.
30:27Tout à fait. En fait,
30:29à partir d'un certain âge, on a acquis de l'expertise.
30:31On a fait plein de choses.
30:33Quand on n'en a pas encore fait, pas encore
30:35d'expertise parce qu'on est jeune,
30:37on a la fougue de l'envie d'avancer
30:39qu'on a peut-être pu quand on a mon âge,
30:41en tout cas, quoi que j'ai encore envie de faire beaucoup de choses.
30:43Mais en alliant les deux,
30:45on crée de la réussite.
30:47On parlait d'innovation tout à l'heure.
30:49C'est souvent un mix
30:51entre un jeune et un seigneur
30:53qui va permettre l'innovation.
30:55J'ai en tête une entreprise qui s'occupe
30:57de jeunes qui a été créée il y a
30:597-8 ans.
31:01C'était un jeune de 26 ans avec
31:03un seigneur de 55 ans.
31:05Ça a été un très gros succès. Je ne sais pas si j'ai eu le droit
31:07de nommer l'entreprise ici. Ça s'appelle
31:09StaffMe. Amoury Desverlanges
31:11qui avait créé ça avec quelqu'un de beaucoup plus jeune.
31:13C'est cette mixité
31:15entre l'expérience
31:17et la fougue et des idées nouvelles
31:19en fait. Aller faire
31:21changer des
31:23habitudes qui a permis de créer
31:25une très belle entreprise qui fonctionne très bien
31:27aujourd'hui. Moi, je parle toujours du mentorat
31:29de fait que les personnes plus âgées
31:31apprennent aux jeunes et que les jeunes
31:33apprennent aux plus âgés.
31:35Ça ne va pas dans un seul sens
31:37Nathalie Bazir. Ça va dans les deux sens
31:39le mentorat
31:41multigénérationnel.
31:43On va parler plutôt de tutorat
31:45mais c'est-à-dire que ça doit être une opportunité
31:47encore une fois qui s'inscrit
31:49dans l'aménagement de fin de carrière.
31:51Tout à l'heure on disait mais ils ne veulent pas
31:53rester ou ils ne savent pas
31:55comment maintenir, enfin les entreprises ne savent pas
31:57comment maintenir les seniors
31:59dans l'emploi et je redis salariés
32:01expérimentés, ça a tout son sens.
32:03Pas d'expertise mais vraiment
32:05expérimentés. C'est-à-dire qu'ils sont en capacité
32:07de former
32:09des jeunes qui arrivent dans l'entreprise
32:11plus ou moins jeunes aussi
32:13et ça permet aussi de donner une visibilité
32:15de ce que ça peut être la fin de carrière
32:17dans ce cadre-là. Et ça ne dévalorise
32:19pas non plus en termes de rémunération
32:21le salarié
32:23parce que ça c'est important. Parce que depuis tout à l'heure
32:25on ne parle pas de ça. On ne parle pas
32:27du fait qu'il y a quand même un certain
32:29nombre de salariés de plus de 50 ans
32:31qui perdent leur job pas parce qu'ils ont décidé
32:33parce qu'il y a des licenciements
32:35donc il y a aussi stop à l'hémorragie
32:37à un moment donné il va falloir se le dire quand même tous et tous ensemble
32:39on va pouvoir trouver tout ce qu'on veut
32:41tout mettre sur la table. Mais quand
32:43on considère que quelqu'un qui a perdu
32:45son job dans une grosse
32:47entreprise comme une plus petite parce que
32:49malheureusement là ce qui est en train de se passer
32:51il y a aussi les TPE et les PME qui vont subir des casses
32:53de l'emploi
32:55pourquoi à chaque fois on remet
32:57le salarié
32:59comme s'il reprenait le boulot à l'âge de 25 ans ?
33:01On ne prend rien en compte
33:03et on lui propose assez souvent
33:05des métiers aussi dévalorisants
33:07je le dis comme ça
33:09mais qui ne sont pas adaptés à son expérience
33:11à leur carrière.
33:13Qu'est-ce que vous proposez comme dispositif
33:15ou comme moyen même coercitif pour justement
33:17encourager les entreprises à recruter
33:19à nouveau des seniors ?
33:21Déjà je redis c'est qu'on essaye de contrôler
33:23un peu tous ces licenciements
33:25Mais là je parle vraiment pour embaucher
33:27J'ai bien compris mais sauf que vous mettez
33:29la question depuis le départ sur les questions individuelles
33:31nous on est sur la question collective
33:33c'est comment on crée les conditions
33:35que dans ce pays on embauche
33:37des travailleurs et des travailleuses
33:39qui soient utiles pour l'économie de la France
33:41donc qu'on réindustrialise
33:43qu'on regarde ce qui se passe dans les services publics
33:45ce qui aujourd'hui n'est pas le cas
33:47donc on est en train je redis de créer l'hémorragie
33:49et donc on ne peut pas s'intéresser
33:51à une catégorie de salariés en particulier
33:53par contre sur les seniors
33:55je l'ai dit tout à l'heure
33:57la question de la formation professionnelle, la question du tutorat
33:59l'aménagement des fins de carrière
34:01du temps partiel
34:03et ça ce n'est pas possible dans la négociation non plus
34:05donc il y a des dispositifs
34:07qu'on veut mettre en place et il y a des choses
34:09qui ne se mettent pas aujourd'hui
34:11et puis du contraignant pour les entreprises
34:13des quotas par exemple
34:15dans la lettre de cadrage on avait
34:17obligation d'embauche de seniors de 5%
34:19par an
34:21c'était la lettre de cadrage de la ministre dans la première négociation
34:23encore une fois
34:25est-ce qu'on prend ça pour des effets d'annonce
34:27ou est-ce qu'on se dit
34:29qu'il faut à côté de ça un dispositif
34:31contraignant pour les entreprises
34:33nous on y ajoutait à ça
34:35le fait qu'il y ait une pénalité
34:37de 1% de la masse salariale par an
34:39pour les entreprises qui ne respectaient pas
34:41cet objectif-là, ça n'a pas été fait
34:43la réaction de
34:45Hubert Delonnet ou d'Eric Chevée
34:47peut-être sur le sujet
34:49les mesures coercitives ça n'a jamais marché
34:51ça ne va pas fonctionner de nouveau
34:53on n'est plus à l'époque du Gosplan
34:55de l'économie soviétique
34:57il faut rester un peu raisonnable
34:59on ne va pas obliger les entreprises à embaucher
35:01tel type de salariés
35:03on les encourage
35:05nous on a fait une proposition tout à l'heure
35:07qui consiste à dire
35:09vous embauchez un senior
35:11on vous aide pour le payer
35:13et vous avez des économies de charges derrière
35:15on ne peut pas nous reprocher
35:17que ça pallie à un emploi
35:19puisque si vous n'avez pas d'embauche de seniors
35:21vous n'avez pas d'aide
35:23pas de quotas, pas de quotas
35:25il y a un moment
35:27vous ne pouvez pas avoir des quotas sur la question
35:29de l'égalité femmes-hommes
35:31vous avez des quotas après
35:33aussi sur la diversité
35:35vous vous trouvez avec des quotas sur
35:37l'intergénérationnel, vous ne pouvez pas gérer
35:39une entreprise comme ça, c'est juste impossible
35:41il faut quand même regarder les choses en face
35:43donc ça ne marchera pas de notre point de vue
35:45avec des mesures coercitives
35:47ça marchera avec des mesures incitatives
35:49et avec un changement d'état d'esprit
35:51et donc la communication est très importante
35:53la formation aussi, je rejoins par contre
35:55sur le point de la formation, c'est très important
35:57on voit très très bien dans l'accès
35:59à la formation dans les entreprises
36:01c'est que passé 55 ans
36:03les gens se forment de moins en moins
36:05jusqu'à ne plus se former du tout
36:07or, alors si ils ont la chance
36:09de rester dans l'entreprise
36:11ça ne pose pas trop de problèmes parce qu'ils arrivent à tirer
36:13avec leur expérience, en revanche
36:15on voit très très bien aussi que
36:17les seniors qui sont sur le marché de l'emploi
36:19qui font des formations
36:21retrouvent des emplois
36:23ceux-là retrouvent beaucoup plus vite
36:25donc la formation, ça marche
36:27y compris en fin de carrière
36:29ça c'est important, il faut que ça revienne aussi
36:31dans notre périmètre
36:33Hubert Delonnet
36:35alors je suis complètement d'accord sur les formations
36:37c'est extrêmement important de donner
36:39des bonnes formations, il y a plein de formations aujourd'hui
36:41enfin quand on regarde les...
36:43quand on voit des CV toute la journée, non non non
36:45la qualité des formations, quand je vois des CV toute la journée
36:47je vois des formations, je caricaturais tout à l'heure
36:49la formation m'a cramé
36:51c'est un peu dur de dire ça, mais il y a beaucoup de formations
36:53qui ne savent strictement rien, et je pense qu'il y a
36:55de l'ordre à faire
36:57moi je suis aussi effectivement contre les contraintes
36:59et ça c'est à titre personnel
37:01moi mes enfants, si je les contraignais trop quand ils étaient petits
37:03ils ne faisaient pas grand chose, je les ai plutôt incités, je leur ai appris
37:05à faire les choses, et à force de leur apprendre
37:07à faire les choses, finalement ils ont fait des choses qui sont
37:09bien, et s'ils m'écoutent, ils peuvent être fiers
37:11de ce qu'ils font aujourd'hui, et je pense
37:13qu'il y a des aides à mettre en place, on aide aujourd'hui
37:15les jeunes à rentrer sur le monde du travail, avec les apprentissages
37:17avec tout un ensemble de mesures
37:19et je suis complètement d'accord avec Eric Chevet, c'est qu'il faut
37:21mettre en place des outils
37:23pour aider sur les fins de carrière aussi
37:25on sait qu'on a des difficultés sur l'entrée
37:27en carrière, on a des difficultés sur les fins
37:29de carrière, incitant les entreprises
37:31à s'intéresser
37:33aux seniors, et pas que les grosses
37:35entreprises, il y a plein de petites entreprises
37:37qui seraient ravies de faire appel à ces
37:39seniors, mais qui n'ont pas
37:41les moyens, donc si on leur met des contraintes
37:43trop importantes, elles vont juste ne pas pouvoir
37:45se développer, ne pas pouvoir embaucher
37:47donc il y a d'autres formes de travail que le CDI
37:49qu'on nous rabâche depuis
37:5150 ans, il y a d'autres manières de travailler
37:53il y a la capacité à être
37:55auto-entrepreneur, moi j'étais ce week-end à la campagne
37:57et j'ai discuté avec
37:59un charpentier, il est auto-entrepreneur
38:01il fait plein de choses, il prend sa retraite
38:03dans un an, il m'a dit après je vais faire
38:05le cumul emploi-retraite, en fait il y a plein
38:07de manières de travailler, et il ne faut pas rester
38:09sur le même schéma, alors ça
38:11ça n'applique pas forcément à tout le monde, mais
38:13il faut ouvrir un peu nos chakras et regarder
38:15les différentes manières de travailler
38:17et il y a plein d'entreprises qui seront bien contentes
38:19qui seront bien contentes de pouvoir avoir des compétences
38:21même à temps partiel de temps en temps pour se développer
38:23ce qui leur permettra après d'embaucher à temps plein
38:25Merci beaucoup
38:27Hubert Delonnet, président de
38:29Experzone, un cabinet d'experts en recrutement
38:31de talents de seigneurs, merci beaucoup Nathalie Bazir
38:33d'avoir été avec nous, secrétaire confédérale
38:35de la CGT, membre de la CGT
38:37de la délégation CGT
38:39lors des négociations sur l'emploi des seigneurs
38:41les dernières, merci beaucoup Hervé
38:43Eric Chevet, décidément j'ai un problème avec l'éminent
38:45mais ça c'est tout le temps, ça doit être
38:47je ne sais pas pourquoi, vice-président de la Confédération
38:49des PME en charge des affaires sociales
38:51spécialiste des fins de carrière négociateur
38:53de la CPME au conclave de retraite
38:55et merci beaucoup Nicolas Leroy
38:57DRH de Fiducial et directeur
38:59du cabinet FICOBA. Dans un instant
39:01mon co-animateur, voilà
39:03Seigneur, Louis aussi
39:05Oui, même vétéran, vous pouvez me mettre
39:07dans les vétérans plus de
39:09plus de 55, mais on va parler
39:11des footballeurs pas vétérans
39:13dans les vraies voies du foot puisque ça va être
39:15trois quarts de Ligue des Champions
39:17ce soir, deux chocs énormes
39:19Arsenal-Real Madrid
39:2114 titres de champion d'Europe
39:23d'Europe quand même pour les Bérenguais
39:25et Bayern Inter Milan
39:27On va continuer avec ça, ça va
39:29vous faire plaisir, PSG-Aston Villa
39:31de demain soir, on a
39:33déjà des idées, des compos et il y a
39:35énormément de choses à dire et on clôturera
39:37avec cette Ligue qui est
39:39complètement folle, avec six équipes
39:41en cinq points pour accrocher
39:43les trois places qui restent en Ligue des Champions
39:45et comme on dit dans le rugby, comme on est aussi la radio
39:47du rugby, certaines juments n'ont peut-être
39:49pas tourné le dos au foin. Et ce soir
39:51on va en parler avec évidemment Guy Carrier
39:53Emmanuel Galasso, Maxime Senna
39:55et Quentin Fredon, plus nos experts du
39:57bout de football club sera Bastien Aubert ce soir
39:59Et je remercie, merci notre équipe formidable
40:01Maxime, Justine
40:03et Aude
40:05et puis Nelly
40:07et puis Félix bien entendu et je vous retrouve demain
40:09à partir de 17h Philippe Palsier
40:11une très très belle soirée, je vous embrasse, à demain, salut !