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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:07Il y a des émissions dans les Vraies Voix qui sonnent, comment dire, Philippe ?
00:12Ah, qui sonnent de manière totalement mélodieuse.
00:14Oui, mélodieuse du bas-ventre, c'est ça.
00:18Ah bah oui, c'est pas de ma faute.
00:19Mais franchement, ma chère Cécile, c'est de votre faute, vous prenez un co-animateur qui ne pense qu'à ça.
00:26Je comprends pour les intervenants de niveau...
00:33Vous me souvenez de cette phrase de cet acteur que j'adore dans Le Grand Escrogriffe qui disait, puisqu'il était...
00:39Elle lui dit, mais vous m'attaquez tout le temps, vous êtes toujours en train de me draguer.
00:42Est-ce qu'il y a un moment donné où vous n'y pensez pas ?
00:44Et il lui répond, oui, quand je le fais.
00:47Ah, magnifique !
00:49J'adore, j'adore.
00:50En tout cas, vous souhaitez la bienvenue avec Philippe Bilger, Pierre-Yves Martin et Bruno Pommard.
00:54Et tout de suite, le coup de projecteur des Vraies Voix.
00:56Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:00Bonjour Bruno Retailleau.
01:01Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
01:02Trois priorités.
01:04La première, rétablir l'ordre.
01:05La deuxième, rétablir l'ordre.
01:07La troisième, rétablir l'ordre.
01:09Il faut lutter pied à pied, notamment sur tout ce qui constitue notre identité culturelle républicaine, la laïcité.
01:16Il faut être absolument intransigeant.
01:19Pourquoi est-ce que nous, on serait plus royalistes que le roi ?
01:23Donc moi, je suis pour ce rapport de force.
01:26Pendant des semaines, je me suis retrouvé seul, si j'ose dire, face aux menées algériennes.
01:32J'étais seul et ce comité interministériel a acté une ligne qui est celle de l'ensemble du gouvernement.
01:39C'est la riposte graduée.
01:41Le juge de paix, c'est les résultats.
01:43C'est tout.
01:44Bruno Retailleau dresse donc le bilan de ses six mois au ministère de l'Intérieur.
01:48Plus d'éloignement, contrôle aux frontières renforcé, plus de 202% de cocaïne saisie.
01:5512 attentats islamistes déjoués.
01:57Bilan sur fonds de campagne interne, bien entendu, chez les LR.
01:59Alors parlons vrai.
02:00Est-ce que pour vous, Bruno Retailleau est un des meilleurs ministres de l'Intérieur de la Ve République ?
02:06Et à cette question, six mois après son arrivée à Beauvau, le bilan de Retailleau est vous dit à 49% mauvais,
02:11à 37% en demi-teinte et à 14% positif.
02:15Venez nous expliquer pourquoi au 0826 300 300.
02:20Philippe Bilger, si vous pouviez dresser ce bilan.
02:22Je suis très heureux, ma chère Cécile, que dans une rigolade générale et assez enthousiasmante, je trouve,
02:32vous ayez réussi à glisser de sujets sérieux tout de même.
02:36Et pour Bruno Retailleau, je comprends les évaluations faites par nos auditeurs,
02:47mais je les discuterai.
02:49Parce que je continue à penser que Bruno Retailleau est un très bon ministre de l'Intérieur
02:54et que, bien sûr, s'il n'a pas pu tout accomplir par rapport à ses engagements
03:01et par rapport à ce dont la France a besoin, c'est clair, sur le plan de la sécurité, du vivre ensemble, des OQTF,
03:11même de certaines relations internationales, c'est tout simplement parce qu'il n'a pas la main.
03:16À partir du moment où on lui laisserait la main dans son domaine de la sécurité et au-delà de cela,
03:26eh bien, il aurait des résultats.
03:29Donc, les auditeurs ne sont pas injustes.
03:32Ils constatent simplement que Bruno Retailleau n'a pas les résultats qu'il pourrait avoir si, en réalité, il avait la main.
03:40On ne peut pas lui reprocher de ne pas atteindre des objectifs que sa condition politique ne lui permet pas d'obtenir.
03:49L'ancien flic d'élite que vous êtes, Bruno Pammard, qu'est-ce que vous pensez de Retailleau, un des grands ministres de l'Intérieur de la 5e ?
03:55Oui, vraiment, il a la cote au milieu des policiers.
03:58Parce qu'il y a une chose, Retailleau, par rapport à plein d'autres ministres, pas que de l'Intérieur,
04:02c'est qu'il a une ligne de conduite depuis qu'il est sénateur, depuis qu'il fait la politique.
04:05C'est toujours la même.
04:06Ça, on ne peut pas lui reprocher.
04:07Alors, certains vont se permettre de le traiter de facho, je ne sais quoi.
04:09Alors, il ferait mieux de prendre le poste et de voir la difficulté que c'est que d'être ministre intérieur.
04:14Et puis, facho, c'est quand même vraiment l'insulte à deux balles, avant de ne pas avoir l'expression.
04:17Bien sûr, mais totalement.
04:18Et ce qui est intéressant, c'est qu'il met en place des dispositifs qui sont difficiles.
04:22Philippe l'a très bien dit.
04:23La loi, les règlements, etc., tout ça est compliqué.
04:26On l'a vu avec les OQTF.
04:27Attention, micro.
04:28Mais au moins, il garde sa ligne.
04:29Il y a trois points sur lesquels il est intransigeant, c'est régularisation automatique.
04:33Il faut arrêter, mais c'est évident.
04:34Alors, on nous dit, oui, mais effectivement, si on ne permet pas de régulariser les étrangers, etc.,
04:39le boulot va s'en ressentir.
04:40Mais on n'a pas dit qu'on interdit tout ça.
04:43C'est qu'on contrôle beaucoup mieux nos frontières.
04:45On n'a pas la nationalité systématiquement française parce qu'on vient dans le pays.
04:50Et ça aussi, c'est à la main des préfets.
04:52L'accueil se fait aussi par les préfets des départements qui ont une responsabilité.
04:55Et je pense qu'encore une fois, sa ligne de conduite est la même.
04:59La seule problématique pour Taillot, c'est encore une fois les lois.
05:03Les lois qui l'empêchent de faire ce qu'ils voudraient.
05:06Mais très sincèrement, ce pays a besoin de sécurité.
05:09On n'imagine même pas les problématiques qu'on a en matière de terrorisme,
05:11qui sont déjouées tous les jours.
05:13En matière d'OQTF dangereux, tous les OQTF ne sont pas dangereux.
05:17En matière de gestion des cras, qui sont une galère à gérer pour la police qu'on n'imagine même pas.
05:22Enfin bref, il y a tout ça à prendre en compte.
05:24Et on a besoin d'un ministre intérieur de ce niveau.
05:26Pierre-Yves Martin.
05:28Moi, je suis très surpris par ces sondages.
05:30Parce que je pensais, j'avais cru intégrer le fait que l'opinion publique était en attente d'un certain retour à l'ordre.
05:39Et je trouve que...
05:40Après, c'est le compte Twitter de cette radio.
05:43Mais c'est vrai que je trouve qu'il incarne plutôt bien ce sujet de retour à l'ordre.
05:50Et il a, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le sujet n'est pas là finalement.
05:54Il a une vraie compétence, légitimité sur ce sujet de la sécurité.
06:00Parce que c'est vraiment un sujet sur lequel il travaille, il s'est beaucoup investi lorsqu'il était au Sénat.
06:06Après, pour revenir, c'est quoi le critère, le vrai bon critère, les bons critères pour évaluer un ministre de l'Intérieur ?
06:14Quand j'entends plus de 202% de récupération de cocaïne, en fait, je trouve ça ridicule et ça ne veut rien dire fondamentalement.
06:25Voilà, il y a ce sujet.
06:26On sent bien qu'il y a eu ce sujet de friction entre l'Intérieur et le ministère de la Justice
06:32pour essayer de se coordonner, de bien répartir les rôles et les responsabilités.
06:36Et c'est peut-être ça qui, finalement, a été son point de plus grande difficulté.
06:41C'est de réussir à cohabiter sur ces doubles terrains.
06:47Parce que c'est aussi techniquement très compliqué, j'imagine.
06:48Mais je peux coter sur Darmanin, quand même, vis-à-vis de la Justice.
06:51D'une certaine partie de la Justice, n'étant pas tout à la Justice.
06:53Darmanin, très bon.
06:55Je me demande si, pardon, je me demande si une des difficultés de la perception de Bruno Retailleau,
07:01ça n'est pas le fait qu'il couvre un champ considérable.
07:06C'est-à-dire que d'aucuns le voient déjà en 2027 comme candidat.
07:11Il va disputer la présidence de la droite républicaine à Laurent Wauquiez.
07:17Et peut-être que des gens ont l'impression fausse, de mon point de vue,
07:21qu'il n'est pas totalement concentré sur sa fonction.
07:24Moi, ça m'a perturbé un petit peu quand on a vu qu'il est monté pour prendre le LR contre Wauquiez.
07:29Et ça, ça m'a un peu perturbé.
07:30Je me suis dit, il ne va pas aller au bout de sa mission, en gros, c'est ça.
07:33Ça, ça m'agène un petit peu, effectivement.
07:35Est-ce que, quelque part, le principal handicap de Retailleau, il ne s'appelle pas Macron,
07:39parce que, par exemple, pour l'Algérie, il veut aller au bras de fer,
07:42mais Macron dit, c'est du régalien, c'est moi le patron de la politique étrangère,
07:46c'est donc Barreau qui y va, et on laisse tomber vos velléités,
07:49ou je ne sais pas si le...
07:51Sauf, mon cher Philippe, que tous les gens de bonne foi,
07:55et ils sont nombreux aujourd'hui,
07:57admettent enfin qu'il y a eu deux fers au feu pour l'Algérie,
08:02et que si la calmie a pu apparaître un petit peu grâce à la présidence et à la diplomatie,
08:08c'est parce que Bruno Retailleau avait forcé les choses à sa manière.
08:13Tout à fait d'accord avec toi, c'est un jeu tactique, quelque part.
08:17On envoie le bataillon lourd devant, c'est-à-dire Retailleau,
08:20qui met la pression en disant, ça ne va pas se passer comme ça,
08:21on va couper les relations, on n'en parle plus,
08:24et ensuite, hop, on arrive derrière, et la diplomatie,
08:26qui est jusqu'à maintenant la diplomatie française, entre nous, un peu partout.
08:28Et pas où sommes-nous.
08:30On en parlait tout à l'heure.
08:31Pour rebondir sur le propos de Bruno,
08:33la question aussi, c'est de savoir s'il y a une vraie coordination au niveau gouvernemental,
08:37et s'il y a une réflexion de quel positionnement
08:40et comment on va essayer de faire passer les messages,
08:43ou si c'est un peu chacun intervient quand il l'entend
08:46et défend son précaré.
08:48Et je ne sais pas du tout, du coup,
08:50parce que le Premier ministre, si cher à Philippe Bilger,
08:54il laisse plutôt faire ses ministres.
08:55Mais en même temps, on a un président de la République
08:58qui doit quand même intervenir sur les sujets.
09:01Donc, j'espère qu'il y a une réflexion en amont pour dire,
09:05bon, toi tu y vas sur tel sujet,
09:07tu prends le relais, après, etc.
09:09Une cohérence d'ensemble.
09:10Mais, je n'en suis pas sûr.
09:12Ça navigue en même temps.
09:13Au niveau des ministres, on en a de toutes les couleurs.
09:15Donc, automatiquement, ça navigue sur les avis.
09:16Il y en a qui disent blanc et l'autre qui est noir.
09:18À un moment donné, ça ne va pas.
09:19Je pense qu'entre l'intérieur, pardon,
09:22Cécile, entre l'intérieur et la justice,
09:24je pense que ça se passe bien.
09:25Je pense que c'est des deux ministres.
09:26Je pense que très sincèrement, il y a des choses...
09:27C'est la première fois qu'on a deux ministres sur la même ligne.
09:31Tout à fait.
09:31C'est exceptionnel.
09:32On n'a jamais eu ça.
09:33Tout à fait.
09:34Et peut-être que ce qui le sauve, c'est d'avoir...
09:37Les ténors au gouvernement sont assez rares, quand même.
09:39On a quand même des personnalités plus charismatiques
09:43qu'on a vues jusqu'à présent.
09:45Surtout, au régalien.
09:46Mais s'il gagne la présidence de LR,
09:48il peut rester à Beauvau ou pas, pour vous ?
09:50À moi, je crois que...
09:51Contrairement à ce qu'on prétend,
09:53il a une puissance de travail phénoménale.
09:58Et ce sera très dur, à la fois,
10:00de réformer le fond de la droite républicaine.
10:03Parce qu'il veut véritablement rénover complètement l'appareil
10:08sur le plan politique et intellectuel.
10:10Et le ministre de l'Intérieur, c'est pas tout de même une petite tâche.
10:14Alors là, les critiques sont admissibles.
10:17Mais je suis persuadé qu'il pourra le faire.
10:20C'est intéressant, parce qu'il grappille sur le Rassemblement national.
10:24Justement.
10:24Enfin, on a le temps.
10:25Il y a une analyse très intéressante de Jérôme Fourquet,
10:31qui a démontré qu'il ne peut pas refaire ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy en 2007.
10:38Parce que Nicolas Sarkozy, en 2007, avait pu le faire
10:41avec un parti qui était plus important que le Rassemblement national.
10:46Tandis qu'aujourd'hui, c'est le Rassemblement national qui domine.
10:51Et donc, il dit, ça va être très difficile.
10:54En même temps, il y a l'affaire Marine Le Pen,
10:55qui a quand même plombé un peu le RN.
10:59Un peu beaucoup.
11:00Je ne sais pas si ça l'a plombé tant que ça.
11:02Oui, parce que les adhérents, paraît-il, sont remontés.
11:04Mais est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ?
11:05Encore une fois, pour savoir ce qui se passe exactement dans les partis, c'est compliqué.
11:08Je pense qu'il y a une représentation populaire, je vais dire,
11:15autour du Rassemblement national,
11:17qui est convaincue par deux, trois principes fondamentaux sur la politique,
11:22sur la notion de persécution, d'injustice.
11:25Et tout ça travaille aussi pour continuer à faire émerger ce mouvement politique.
11:30Merci en tout cas, Philippe Bilger.
11:32Merci beaucoup, Pierre-Yves Martin.
11:34Merci beaucoup, Bruno Pommard, d'avoir passé cette émission avec nous.
11:37C'était passionnant.
11:37Vous restez avec nous dans un instant, les vraies voies qui font rouler l'avant.
11:40La France, Stéphane Priyami, sera avec nous,
11:42directeur général de Crédit Agricole, Personal Finance et Mobility.
11:45Et puis, on ira à Deauville avec les voitures de collection.
11:48Et puis, on parlera de remanufacturing.
11:51Absolument, il y a le salon du remanufacturing.
11:54Avec votre accent anglais, Philippe, ça donne quoi ?
11:56Qu'est-ce que c'est que cet anglais ?
11:58Eh bien, enfin...
12:00Remanufacturing.
12:01Non, allez-y.
12:02Non, mais je veux dire, on en remanufacturing, mais on ne peut...
12:05Oh !
12:06Mais on ne peut pas le lire en français !
12:09Oui, mais oui, exactement.
12:10C'est notre Alain Souchon à nous !
12:13On fait une pause, on revient dans un instant.
12:16On sera ensemble jusqu'à 20h.
12:17On va tout de suite.
12:17On va tout de suite.