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00:00Bonjour, bienvenue sur SRTV, dans notre émission Bourse, où les dirigeants de sociétés cotées viennent nous commenter leurs résultats, exposer leurs stratégies.
00:19Aujourd'hui en visio depuis Toulouse, c'est Catherine Mallet, la directrice générale déléguée d'Aktia Group, que nous accueillons. Catherine, bonjour.
00:27Bonjour.
00:29Pouvez-vous nous rappeler, pour ceux qui vous connaissent peu ou pas, ce que vous fabriquez et quels sont vos principaux marchés ?
00:36Bien naturellement. Aktia Group fabrique et conçoit des systèmes embarqués électroniques à destination essentiellement du transport très large,
00:49puisque nous allons dans les grands volumes, dans le domaine du poids lourd, bus écart, les engins agricoles, les engins de chantier, les bus écart, les tramways, les métros.
01:00Et puis nous pouvons aller jusque dans l'aéronautique et l'espatial. Donc nous fabriquons des systèmes, soit conçus par Aktia pour le compte de ses clients,
01:10ou nous développons des produits designés par nos clients. Nous avons aussi des métiers dans le domaine des télécommunications, puisque nous faisons aussi la liaison sol-satellite,
01:24ou la liaison, je dirais, d'un matériel roulant comme un train avec son environnement. Et puis nous avons aussi des métiers dans le domaine de l'énergie,
01:34puisque nous accompagnons les réseaux, les infrastructures réseaux en matière d'énergie, les réseaux de moyennetation, basse tension, avec des équipements dédiés, conçus spécialement pour nos clients.
01:47Et enfin, un dernier pied dans l'organisation d'Aktia, avec une division en ingénierie, puisque nous avons beaucoup d'ingénieurs et qu'à un moment donné,
01:56certains de nos clients nous ont sollicités pour faire de la R&D pour eux. Et donc nous avons des métiers de prestataires de R&D, mais vraiment en lien avec nos métiers de système embarqué pour le domaine du transport.
02:10Très intéressant. Alors on s'était parlé il y a un an, quasiment jour pour jour. Qu'est-ce qui s'est passé depuis ? Quels ont été les événements majeurs en 2024, notamment chez Aktia Group ?
02:20C'est une année 2024 assez rock'n'roll, puisque je dirais qu'il a fallu à la fois assumer une très forte baisse d'activité sur certains secteurs.
02:32Les engins agricoles, les engins de chantier ont été marqués par des baisses de volume au-delà de ce que nous avions pu anticiper,
02:40puisqu'à l'époque quand nous nous sommes rencontrés, nous étions encore sur une tendance pour nous d'un exercice plutôt de croissance,
02:46avec des marchés qui rentraient en production et qui allaient donc pouvoir compenser la baisse de ces secteurs-là.
02:53Mais ces secteurs-là ont chuté de manière beaucoup plus significative qu'anticipée par rapport à nos clients.
02:59Et donc nous avons subi la baisse des volumes de ces grandes séries pour nous.
03:05Mais à côté de ça, les autres marchés tels que nous les avions anticipés ont bien progressé.
03:10Mais au final de l'exercice, une nette baisse d'activité, puisque nous tombons à à peu près moins de 8% de chiffre d'affaires sur l'année.
03:19Justement, en termes financiers, comment ça s'est traduit ce que vous venez de décrire ?
03:24Ça s'est traduit très nettement par la baisse du chiffre d'affaires.
03:28Pour autant, comme nous avons enregistré une opération un peu atypique, qui a été une reconnaissance de nos savoir-faire en matière de R&D notamment,
03:37puisque nous avons pu valoriser une partie d'IP dans le domaine du logiciel tout en construisant une équipe dédiée pour un de nos clients.
03:49Cette conjugaison de ces deux éléments un peu atypiques, parce que construire une équipe de 200 ingénieurs pour un client,
03:56c'est démontrer que nous sommes en capacité de recruter, de former, d'accompagner.
04:01Cette opération un peu exceptionnelle a permis que, malgré une chute du chiffre d'affaires, nous puissions enregistrer une amélioration nette de notre EBITDA
04:12et surtout un désendettement majeur au niveau du groupe, puisque nous avons pu impacter comme cela notre niveau de dette nette de manière très significative
04:24et qui était dans les engagements d'Aktia depuis trois ans, baisser son endettement qui était en sortie de crise sanitaire beaucoup trop élevée.
04:33D'accord. Alors comment est orientée l'année qui est en cours et quels sont les enjeux pour 2025 ?
04:42Pour l'année 2025, nous tablons sur une stabilisation de notre chiffre d'affaires, puisque nous n'anticipons pas une reprise des marchés qui ont été fortement chahutés en 2024.
04:53Nous pensons que l'environnement économique que nous traversons aujourd'hui n'aligne pas les conditions pour pouvoir avoir une reprise de ces marchés.
05:02Je répète, les engins agricoles, les engins de chantier, les poids lourds qui ont été aussi affectés au niveau particulièrement européen, nous n'en misons pas de reprise pour eux.
05:13Nous avons par contre dans d'autres secteurs, l'aéronautique, le spatial, l'énergie, des progressions attendues.
05:19Donc l'un dans l'autre, on va stabiliser notre chiffre d'affaires et l'enjeu pour nous en 2025, ça va être de maintenir notre outil de production au meilleur niveau,
05:29parce que lorsque nous n'avons pas les volumes suffisants, ça peut pénaliser notre outil de production et donc il faut que nous puissions témoigner de notre capacité d'adaptation dans ces outils
05:41pour être encore plus performants, encore plus caractérisés par les évolutions technologiques que nous avons devant nous, la robotisation, la digitalisation,
05:51pour conquérir de nouveaux marchés, sachant que les marchés que nous gagnerons en 2025 seront impactants dans notre activité à horizon de plus de trois ans,
06:02donc à mise en production à partir de 2029, c'est le temps très long de conception, d'industrialisation qui accompagne les contrats que nous remporterons avec nos clients.
06:12Les plans massifs de défense qui sont annoncés, on va voir quel impact sur votre activité ?
06:17Écoutez, nous avions quand même la caractéristique que dans le secteur défense, nous sommes surtout sur le sujet de la télécommunication,
06:24et lisons Sol Satellite, dans ce secteur-là qui avait moins souffert que les autres secteurs de la défense puisque c'est un enjeu majeur de souveraineté que de maîtriser ses télécommunications,
06:37donc nous avions quand même moins subi de baises d'activité.
06:40Il est attendu bien évidemment peut-être une accélération de quelques programmes complémentaires pour pouvoir permettre d'avoir un meilleur réseau de télécommunication militaire,
06:53donc il y aura certainement des ajouts.
06:56Pour autant, pour le moins nous, nous n'avons rien positionné dans notre business plan,
07:01nous sommes en attente de ces décisions de l'État français, voire de l'Europe, de construire une souveraineté dans cette matière.
07:11Mais nous accompagnerons bien évidemment ce sujet, sachant que nous étions aussi dans nos clients avec la DGAM et aussi avec l'OTAN,
07:19donc nous restons dans un paysage de connaissances.
07:23L'accélération, s'il y avait nécessité d'aller un peu plus vite dans les volumes, ça ne nous pose aucun problème puisque nous gérons de la petite, de la moyenne, de la grande série,
07:33donc accélérer un peu plus, ça ce n'est pas un sujet pour nous.
07:36Pour autant, dès que les commandes seront passées, nous aurons plaisir à les accueillir dans nos usines.
07:41C'est plus une question de commandes que de production.
07:44Tout à fait.
07:45Pouvez-vous nous faire un point sur la situation financière suite au désendettement que vous avez mentionné précédemment ?
07:50C'était un enjeu pour nous de revenir dans des terrains raisonnables en termes de financement.
07:57Nous sommes industriels et innovants, donc c'est toujours la double peine en termes de CAPEX,
08:03donc il faut accompagner bien évidemment ces investissements par de la dette au moyen terme,
08:07ce que nous avons bien reconstruit en 2024 puisque nous avons une levée à peu près de 30 millions d'euros de financement au moyen terme,
08:15mais pour autant il fallait baisser le niveau global et nous avons diminué notre endettement de près de 40 millions
08:24avec une dette nette qui aujourd'hui nous permet d'enregistrer un gearing en 31 décembre 2024 de 98 %,
08:33là où nous étions à presque 200 % il y a quatre ans.
08:36Donc c'était notre engagement de retrouver un niveau de dette raisonnable par rapport à ce que nous sommes
08:44et ça nous permet d'attaquer cette période encore un peu compliquée je pense en 2025 très sereinement
08:52puisque avec le dernier paiement de l'opération caractérisée en 2024 fin décembre,
08:58nous entrerons dans l'année 2025 avec de la trésorerie disponible significative
09:03sachant que nous anticipons aussi une levée de financement à moyen terme pour accompagner nos grands projets
09:10et là-dessus je n'ai pas de signaux me disant que nos partenaires ne nous accompagneraient pas,
09:17au contraire il y a un engagement très fort de ce côté-là,
09:20je pense que tout le monde est mobilisé pour que l'industrie française reste en France.
09:25Toutes les trésoreries, enfin vos sources de financement sont mobilisées sur du développement,
09:30de l'investissement organique, il n'y a pas d'opération de croissance externe en vue ?
09:33Pas de croissance externe en vue, si ce n'est alors un renforcement parce que l'année dernière en 2024,
09:39nous avons acquis la société Style Electronique, cette opération s'est faite à la fois en cash
09:45et en échange de titres avec notre filiale Actia Aerospace
09:49et nous avons un engagement de racheter ces titres à hauteur d'un quart sur quatre ans
09:55et donc nous aurons une tranche d'acquisition de cette part minoritaire pour l'année 2025,
10:02mais acceptez cette opération, il n'y a pas d'opération programmée,
10:07même si vous savez avec Actia nous sommes très opportunistes
10:11et si une cible passait à notre portée de manière,
10:15comme nous l'avons toujours fait, des petites structures qui viennent compléter
10:18soit notre technologie, soit nos parts de marché,
10:20et bien nous n'hésiterons pas à regarder le dossier.
10:23Mais pour tout dire, à ce jour, rien dans notre viseur,
10:28même si nous savons qu'à horizon de trois ans,
10:32on fera certainement quelque chose dans le domaine de l'énergie
10:34puisque notre structure pour les réseaux d'énergie,
10:39on souhaite la développer un peu plus à marge forcée que sa seule croissance organique,
10:45qui est intéressante, mais pour autant on veut équilibrer un peu les différents marchés du groupe,
10:50il y aura certainement une cible à attraper à ce moment-là.
10:53D'accord, c'est noté.
10:54Alors, je vois que le cours de bourse est en hausse de 12% environ,
10:59à l'heure où nous enregistrons depuis le début de l'année.
11:01Quel traditionnel message souhaitez-vous, pour conclure,
11:04adresser aux marchés, aux investisseurs, aux actionnaires qui nous regardent,
11:08qui nous écoutent aujourd'hui ?
11:10Écoutez, je crois que le message le plus important que nous souhaitons porter,
11:15c'est la fierté d'être une entreprise industrielle française
11:18et j'espère qu'il y ait de nombreux actionnaires français qui soutiennent leur industrie.
11:25Nous sommes là dans une vision long terme, avec des technologies qui accompagnent
11:31tous les enjeux que nous avons devant nous grâce à l'électronique,
11:35c'est-à-dire l'amélioration à la fois de la performance des équipements,
11:39quel que soit le secteur, si je reprends le secteur agricole,
11:43il y a une ambition d'accompagner une meilleure agriculture
11:50qui soit moins impactante sur les sols et pour autant nourrisse toute la planète.
11:55Nous faisons partie de cet écosystème, nous en sommes fiers,
11:59nous sommes fiers d'être en France et nous espérons que nous répondons ainsi,
12:03en ayant fait les efforts qu'il fallait sur le plan financier,
12:06aux critères d'investisseurs pour accompagner l'industrie française
12:12qui a besoin de rester solide et donc financée, bien évidemment.
12:17Vous avez entièrement raison, je souhaite que vous soyez entendue.
12:20Merci en tout cas Catherine, prochain rendez-vous,
12:22je crois que c'est le chiffre d'affaires du premier trimestre, le 21 mai.
12:25Tout à fait.
12:26Merci et à bientôt.
12:28A bientôt, au revoir.
12:29Merci à tous de nous avoir suivis, je vous donne rendez-vous très prochainement
12:32sur InvestirTV avec un autre dirigeant de société Côté.
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