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00:00Bonjour, bienvenue sur SRTV, notre émission Bourse où les dirigeants de sociétés cotées viennent régulièrement nous parler de leurs activités, leurs résultats, leurs stratégies.
00:20Aujourd'hui, c'est Damien Billard, directeur général délégué de LNA Santé, que nous recevons. Damien, bonjour.
00:26Bonjour Stéphane. Alors LNA Santé qui est un acteur de santé global et qui rassemble je crois 9000 professionnels au sein de 86 établissements.
00:36C'est ça. Alors quels ont été les événements majeurs chez LNA Santé en 2024 ? Où en êtes-vous dans le déroulement de votre plan stratégie Grandir Ensemble 3 ?
00:46Et puis peut-être nous dire un petit peu l'impact qu'a la fameuse réforme de tarification sur les cliniques SMR ?
00:54Alors 2024, ce n'est pas un fait nouveau, c'est une nouvelle année de croissance pour le groupe. On a réalisé près de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires d'exploitation
01:04avec une croissance organique de 6,7% qu'on a constaté dans tous nos métiers. Je rappelle la rééducation, les maisons de retraite médicalisées, l'hospitalisation à domicile.
01:14Donc année de croissance accompagnée de performances en résultat très solide. A noter également sur cette année 2024 un retour des croissances externes puisque nous avions été très sages sur les années précédentes
01:26avec deux acquisitions, l'une dans le champ de l'hospitalisation à domicile à Angers et puis un autre établissement qui sera installé à ouvrir dans les très beaux quartiers lillois.
01:36Sur la réforme de tarification, est-ce que ça a un impact ?
01:42Avant de parler des impacts pour l'entreprise, c'est d'abord des impacts pour le système de santé. Pour dire les choses très simplement à vos spectateurs, les deux impacts de cette réforme
01:56c'est d'abord une déflation des tarifs sur les prises en soins les plus spécialisées. Ca veut dire que pour des soins post-hospitaliers après une chirurgie, les prises en charge vont malheureusement être moins bien accompagnées par l'assurance maladie.
02:10Ce qui est pour nous un contresens.
02:12Elles ne seront pas comblées par les mutuelles ?
02:14Elles ne seront pas comblées par les mutuelles donc malgré ces transferts puisque les mutuelles prennent en charge les chambres particulières, pas le régime général.
02:20Ca veut dire pour des besoins de santé de plus en plus prégnants.
02:24Le reste à charge ?
02:26Exactement et même pas auprès des patients parce qu'on ne peut pas facturer auprès des patients ce reste à charge.
02:30Ca veut dire que l'accompagnement par les pouvoirs publics se trouve dégradé sans explication au regard des prises en charge les plus spécialisées.
02:36Ca c'est le premier phénomène.
02:38Donc il y a une réintégration du service ?
02:40Tout à fait, une perte de chance pour les patients et une qualité de service de soins qui se trouvera dégradée.
02:44Et le deuxième inconvénient c'est que cette réforme ne finance pas tous les projets de transformation qualitative de l'offre.
02:52Malgré des accords passés avec les agences régionales de santé, elle se trouve privée des moyens d'accompagner cet enjeu de transformation pour les opérateurs et évidemment pour le bien-être des patients.
03:04Donc c'est évidemment très dommageable.
03:06La conséquence concrète pour les opérateurs comme nous, c'est une tension sur nos marges qu'on a vu à hauteur d'à peu près 3 points dans le champ des cliniques de rééducation.
03:16Et à l'échelle du groupe c'est un petit retrait de notre marge d'Ebitda de 90 points de base qu'on a constaté sur les comptes 2024.
03:24D'accord. Alors en termes financiers concrètement, ça s'est traduit cette croissance, cette activité que vous avez décrite puisque vous venez de publier récemment vos résultats annuels ?
03:34Alors les résultats sont très solides malgré ce contexte défavorable que j'évoquais. Ils se traduisent par une marge d'Ebitda de nos établissements à maturité supérieure à 11% du chiffre d'affaires.
03:44Dans nos métiers, vous savez dans les murs, les dépenses d'entretien sont des éléments aussi importants à piloter. On a eu une frugalité de notre réseau puisqu'on a consommé 1,7% de notre chiffre d'affaires à des besoins de CAPEX, ce qui est très faible.
03:59Parce que vous détenez les murs.
04:00Parce qu'on ne détient pas forcément les murs mais en tout cas on les entretient régulièrement avec nos équipes. Donc ça c'est un enjeu aussi important face à cette marge d'Ebitda de bien maîtriser nos CAPEX.
04:08Et puis tout ça, ça s'est traduit par un résultat d'exploitation qui est en croissance de 8% pour le secteur de l'exploitation avec un résultat net de près de 30 millions d'euros.
04:17Donc une discipline également sur le plan de la dette, on pourra l'évoquer tout à l'heure.
04:22D'accord. Alors les perspectives, les enjeux pour 2025 dans le contexte que vous avez évoqué ?
04:28Alors les perspectives pour 2025, c'est de continuer à travailler les 6 orientations stratégiques de l'entreprise autour de la prise en soins.
04:35Donc on améliore les prises en soins, on a par exemple en ce moment un axe très important sur les interventions non médicamenteuses pour essayer tout simplement de travailler les parcours thérapeutiques des patients, des résidents sans recours aux médicaments.
04:47Donc ça c'est un enjeu évidemment de santé et de qualité des soins.
04:50Comment est-ce possible ? Un exemple ?
04:52Vous pouvez utiliser beaucoup de moyens, c'est d'abord tout le travail autour de l'activité physique qui permet je dirais de fatiguer utilement et de solliciter le patient, le résident et c'est bien plus efficace que des médicaments.
05:08Oui c'est le corps qui produit le médicament.
05:10C'est la médiation animale par exemple, c'est tout ce qui va être recours à la musique parce qu'on sait que derrière l'adage la musique adoucit les mœurs.
05:19Donc il y a plein de solutions aujourd'hui pour effectivement trouver des substituts aux médicaments.
05:24D'accord ok.
05:26Justement la situation financière, vous en êtes où au niveau de l'endettement ?
05:32Alors un endettement, si je fais très simple, la situation financière du groupe est très saine dans un secteur mis sous tension.
05:38Ça se traduit très concrètement par le groupe, par un respect de tous ses covenants bancaires.
05:43Un niveau de dette très maîtrisé, on a un levier de 1,54 fois, l'Ebitda donc très faible.
05:49On a des moyens pour se développer, on dispose d'une capacité de développement de l'ordre de 200 millions d'euros.
05:56Donc tous les feux sont au vert en matière de discipline financière et j'ajoute un point qui me paraît très important au contexte actuel,
06:02on n'a pas d'échéance de crédit qui nous met en stress dans les prochaines années.
06:07D'accord, donc du coup comment vous allez utiliser cette opportunité ? Est-ce qu'il y a des croissances externes en vue ?
06:12Alors oui, nous allons avoir des projets qui sortiront des cartons en 2025.
06:17Sur la France, je crois que vous êtes sur la Belgique et la Pologne également.
06:20Exactement, je pense qu'on aura des développements sur toutes nos géographies et sans doute dans tous nos segments d'activité.
06:25Puisqu'ils sont tous portés par des besoins de santé massifs.
06:29Donc il y a des choses à faire en matière de restructuration d'offres ou de développement de nouvelles offres de santé.
06:34D'accord, alors le marché apprécie en tout cas actuellement votre valeur puisqu'on est en hausse de 24% environ sur un an.
06:41Quel est le traditionnel message de conclusion que vous souhaitez apporter aujourd'hui au marché, aux investisseurs, aux actionnaires qui nous regardent ?
06:49Avant de parler peut-être de l'ENA, je voudrais dire d'abord un mot sur les fondamentaux du secteur.
06:54Ce secteur est porté par des besoins massifs dans tous les segments de santé.
06:59Ça c'est lié tout simplement au virage démographique avec l'arrivée de la génération du peptiboum à l'âge de rentrer en maison de retraite.
07:08C'est vrai aussi sur toutes les maladies chroniques qui ont beaucoup progressé liées au grand âge et au vieillissement de la population.
07:16Mais aussi aux crises sanitaires et notamment la crise Covid.
07:19Et puis on a également un enjeu de transformation de l'offre de santé, je l'ai évoqué tout à l'heure, dans nos différents métiers,
07:25qui fait que tous ces facteurs soutiennent très fortement la croissance des opérateurs.
07:30Et s'agissant de l'ENA santé, on a, je l'ai indiqué, un réservoir de croissance qui est embarqué.
07:35On a 2800 lits aujourd'hui qui ne sont pas à maturité, qu'il faut tout simplement porter à régime de croisière,
07:41qui vont alimenter tant en termes d'activité que de résultats la trajectoire économique du groupe.
07:47Et puis on l'a évoqué, des axes stratégiques de Grandir Ensemble,
07:51qui nous permettent aussi d'apporter notre contribution extra-financière sur les prochaines années avec des ambitions fortes.
07:57Donc tout ceci nous donne beaucoup d'espoir.
08:00D'ailleurs c'est matérialisé, c'est un signal fort, par la progression du dividende,
08:05puisqu'on va distribuer en 2025, ça sera la proposition à la prochaine Assemblée Générale, 65 centimes,
08:10donc en croissance sensible par rapport à l'année dernière,
08:13avec une volonté d'accompagner cette politique de croissance du dividende dans les prochaines années.
08:19Et puis concernant le cours de bourse, vous évoquiez ce petit rallye depuis le début de l'année,
08:24je pense qu'on est encore très très loin de nos points de repère historiques,
08:27et que ce que j'ai indiqué en termes de train de positif de croissance
08:31devrait soutenir mécaniquement le re-rating du groupe sur le plan boursier.
08:36Ce qui est sûr, c'est que vous êtes absolument sur un secteur de croissance.
08:40Merci.
08:41Merci Damien. Merci à tous de nous avoir suivis.
08:44Je vous donne rendez-vous très prochainement sur Investisseur TV avec un autre dirigeant de Société Côté.