Avec Alex Darmon (journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis) et Erik Tegner (journaliste, président de Frontières)
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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-03-28##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Jean-Marie Bordry.
00:04Jusqu'à 10h, vous prenez la parole sur Sud Radio au 0826-300-300.
00:08Parlons vrai, la France et l'Europe en général ont-elles les moyens de réassurer l'Ukraine ?
00:15En d'autres termes, la protéger face à une possible future nouvelle invasion russe,
00:23si jamais les combats cessent dans quelques jours.
00:25C'est la question qu'on se pose.
00:27On se la pose avec nos deux débatteurs du vendredi.
00:29Eric Tegner, bonjour.
00:30Bonjour Jean-Marie.
00:31Président de Frontières, vous voulez survoler les frontières,
00:33vous revenez d'Argentine chez Ravier Milei ?
00:35Oui, j'étais absent les deux derniers vendredis, je m'en excuse,
00:38et j'ai fait un reportage, en effet, chez celui qui est très décrié en France
00:41et qui est considéré comme un populiste, mais c'est un peu différent.
00:44Bon, vous auriez pu nous rapporter une tronçonneuse en argent,
00:47tiens, comme celle avec laquelle il se promène.
00:49On est aussi avec Alex Darmon, bonjour.
00:52Journaliste politique, vous tenez notamment la chaîne YouTube Les Indécis.
00:58On revient justement sur cette proposition d'Emmanuel Macron,
01:02proposition d'ailleurs franco-britannique,
01:04une force de réassurance des soldats français, britanniques et d'autres pays volontaires
01:10qui pourraient être installés en Ukraine,
01:13sur la partie contrôlée encore par les forces ukrainiennes,
01:16pour dissuader une future invasion russe,
01:20une nouvelle invasion russe.
01:21Bonne ou mauvaise idée, Alex Darmon ?
01:23Ça commence comme ça dès le vendredi matin.
01:26En fait, il est logique dans sa réflexion, Emmanuel Macron.
01:30Il est enfin, entre guillemets, en train d'entrer en guerre,
01:33parce que depuis des semaines, il répète qu'il veut absolument
01:37dissuader la Russie de toutes les manières possibles.
01:40Vous dites, d'ailleurs, une force de réassurance,
01:43mais il y a aussi deux milliards d'euros supplémentaires
01:45qui vont être distribués aux Ukrainiens, encore.
01:48Mais il est dans sa logique.
01:49Alors, est-ce qu'après, c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
01:51Ça a l'air d'être une très bonne idée,
01:53vu de la part de ses partenaires européens,
01:56parce que c'est une force franco-britannique,
01:57mais apparemment, les autres forces au sommet
01:59n'étaient pas tellement d'accord avec cette proposition.
02:01Donc, il va falloir mettre tout le monde d'accord, à un moment donné,
02:03parce que c'est bien d'envoyer nos soldats,
02:05mais si demain, il y a guerre,
02:07il faudra quand même qu'on soit plusieurs milliers
02:09à devoir enclencher le système.
02:11Alors, c'est vrai qu'il y a un certain nombre de pays européens sceptiques,
02:14notamment l'Italie, Dravia et Mélanie.
02:15On en parlait ce matin, dans le Rematin Sud Radio,
02:17de Jean-Jacques Bourdin, avec son invité, le général Trinquant,
02:20qui rappelait que, de toute façon, l'Italie,
02:21une fois qu'elle avait envoyé quelques casques bleus,
02:23quelque part dans le monde,
02:24elle n'avait plus personne à mobiliser,
02:25et que c'était aussi pour ça qu'elle était contre cette idée.
02:28Éric Tegner ?
02:29Moi, ce que je note, c'est que pour l'instant,
02:30Emmanuel Macron n'est absolument pas en guerre,
02:32autrement que dans sa tête.
02:33Il s'est ridiculisé, clairement, hier.
02:35Oui, mais quand Alex dit « enfin »,
02:37il a l'air d'y aller.
02:39On n'y est pas du tout.
02:40Là, pour le coup, il recule.
02:41Il y a deux semaines, il disait « oui, effectivement,
02:43il faut se mobiliser, les Français vont devoir
02:45se mettre au service de la patrie, etc. »
02:47Donc, on avait cette forme d'inquiétude,
02:49où on avait l'impression qu'effectivement,
02:50on allait envoyer des hommes presque sur la ligne de front.
02:53Et finalement, de toute façon, hier,
02:55avec cette conférence sur la sécurité à Paris,
02:57on a constaté qu'il est extrêmement seul,
02:59à tel point que lui-même l'a expliqué.
03:01C'est-à-dire que l'envoi de troupes, finalement,
03:03en France et Européenne, en Ukraine, aujourd'hui,
03:05est complètement déconsidéré.
03:07On sait que les Russes s'en profitent aussi,
03:09parce que les Russes n'ont pas intérêt
03:11à avoir un cessez-le-feu tout de suite.
03:13Vu qu'Emmanuel Macron dit qu'il veut conditionner
03:15le cessez-le-feu au fait d'envoyer des hommes
03:17et qu'ils ne veulent pas d'hommes,
03:19chacun se renvoie la patate chaude.
03:21Et ce que je note aussi, c'est que les 2 milliards
03:23qui sont annoncés par Macron,
03:25nos auditeurs doivent se dire
03:27« mais on croyait qu'il n'y avait pas d'argent ».
03:292 milliards supplémentaires.
03:31Déjà, les 3 milliards d'avant qui étaient promis,
03:33ils ne sont toujours pas donnés.
03:34C'est-à-dire que c'est de la récréture.
03:35On va donner quelques armements,
03:37on va essayer de les décompter.
03:38Et surtout, de toute façon,
03:39ce n'est pas lui qui décide.
03:40C'est le budget.
03:41C'est l'Assemblée nationale.
03:42On sait à quel point c'est compliqué.
03:43Et ils avaient dit quoi en commission défense ?
03:45Qu'il n'y avait que 700 millions mobilisables
03:47et pas 2 milliards.
03:48Donc on en reparlera.
03:49Mais qu'est-ce qu'il aurait fallu faire précisément ?
03:51On est face à un régime russe agressif
03:54qui envahit un pays, l'Ukraine,
03:56qui menace, c'est en tout cas la crainte
03:58d'un certain nombre de pays européens,
04:00d'en attaquer un autre plus tard.
04:02Je n'ai pas dit la France,
04:03mais pourquoi pas un Etat balle ?
04:04Pourquoi pas un Etat balle ?
04:05C'est quand même la grande crainte.
04:06Est-ce qu'il faut reculer maintenant
04:08pour le laisser continuer à avancer ?
04:10Excusez-moi, mais bon courage
04:12pour savoir ce qu'il faut faire maintenant.
04:13Déjà, ce qu'il faut faire, à mon avis,
04:14c'est clarifier la position de l'OTAN
04:16vis-à-vis de l'Ukraine.
04:17Qu'est-ce qu'il doit dire ?
04:18Est-ce que l'OTAN doit défendre l'Ukraine ?
04:20Est-ce que l'Ukraine doit rentrer dans l'OTAN ?
04:22Les Américains ont dit non.
04:23Justement, en fait, il faut se parler.
04:25Déjà, pour commencer, il faut se parler.
04:26On sent bien hier pendant la conférence,
04:28d'ailleurs pendant le sommet,
04:29Emmanuel Macron ne veut pas brusquer Donald Trump.
04:31Par rapport à avant, ça a vraiment changé.
04:33C'est-à-dire, parce qu'il y a plein d'enjeux,
04:35il y a effectivement cette guerre,
04:36mais il y a aussi les enjeux économiques.
04:37On voit que Donald Trump, lui, tête baissée,
04:39bon ben voilà, c'est son caractère,
04:40il continue et il avance.
04:41Autant que je sache, plus personne ne parle
04:42de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN,
04:43même si c'était une vieille revendication.
04:45Très bien, mais alors pourquoi l'OTAN,
04:47aujourd'hui, dit qu'elle va envoyer,
04:48parce que c'est l'OTAN directement,
04:49même si c'est l'Europe,
04:50pourquoi elle dit qu'elle va envoyer des soldats ?
04:51Ce sont des pays membres de l'OTAN,
04:53mais là, c'est une décision franco-britannique.
04:55J'entends bien, mais sauf que l'OTAN,
04:57normalement, défend les pays,
04:58les forces de l'OTAN,
04:59doivent défendre les pays
05:00qui sont adhérents à l'OTAN.
05:01C'est pour ça que ça n'arrivera pas.
05:02En fait, on dit qu'on doit discuter,
05:03ben commençons par écouter
05:04ce qui se dit depuis 20 ans déjà.
05:06C'est-à-dire que Vladimir Poutine,
05:07vous savez, quand on parle des pays baltes,
05:09moi je ne pense pas qu'il veuille,
05:10aujourd'hui, conquérer les pays baltes.
05:11Si on les lui donne,
05:12bien sûr qu'il va les prendre.
05:13Si on lui donnait l'Allemagne,
05:14il le prendrait aussi.
05:15Mais aujourd'hui,
05:16il n'est pas en train de se dire
05:17mon objectif numéro un,
05:18c'est les pays baltes.
05:19Pourquoi ? Parce qu'à l'époque,
05:20il était plutôt contre,
05:21notamment que ça rentre dans l'Union Européenne
05:23ou les questions de l'OTAN.
05:24Il avait accepté.
05:25Qu'est-ce qu'il disait à chaque fois,
05:26systématiquement ?
05:27Il disait tout sauf l'Ukraine.
05:28On donne l'impression, aujourd'hui,
05:29que finalement...
05:30C'est-à-dire tout sauf l'Ukraine.
05:31Mais il disait,
05:32OK les pays baltes,
05:33OK d'autres pays,
05:34OK telle chose,
05:35mais jamais l'Ukraine dans l'OTAN.
05:36Depuis 20 ans, il dit ça.
05:37Aujourd'hui,
05:38on a réécrit le conflit
05:39en faisant comme si,
05:40d'un coup,
05:41Vladimir Poutine s'était dit
05:42tiens, c'est un pays voisin,
05:43j'y vais.
05:44Non, ça fait 20 ans
05:45qu'il l'explique.
05:46Pour vous,
05:47il était obligé d'attaquer ?
05:48Moi, je pense que,
05:49géopolitiquement,
05:50et d'un point de vue géostratégique,
05:52considérant la faiblesse économique
05:54de la Russie, etc.,
05:55et plein d'éléments,
05:56il y a des raisons stratégiques.
05:57Je ne pense pas du tout
05:58que ça soit juste de l'idéologie.
05:59Je vais vous dire,
06:00aujourd'hui,
06:01quelle est l'opposition
06:02à Vladimir Poutine en Russie ?
06:03En fait,
06:04je vais vous dire,
06:05souvent un pays
06:06peut être Jean-Marie.
06:07Ce qui est compliqué,
06:08c'est que les gens
06:09qui m'écoutent là,
06:10ils doivent se dire
06:11ah, il est pro-russe.
06:12Les gens qui peuvent considérer
06:13qu'un pays est ennemi,
06:14c'est notamment parce que
06:15les intérêts géostratégiques
06:16de ce pays
06:17sont fondamentalement
06:18contre les nôtres.
06:19Donc, on peut les reconnaître.
06:20J'entends votre raisonnement,
06:21mais pardon, Eric,
06:22vous faites quand même
06:23bien peu de cas
06:24des premiers concernés
06:25par cette affaire.
06:27On est d'accord,
06:28mais au milieu de ça,
06:29il y a les Ukrainiens.
06:30Vous en faites bon marché.
06:31Mais non,
06:32je pense justement
06:33que depuis 20 ans,
06:34si on n'avait pas essayé
06:35de faire croire
06:36que l'Ukraine,
06:37on la faisait rentrer dans l'OTAN,
06:38je vais vous dire,
06:39il y a un certain nombre
06:40d'Ukrainiens qui le veulent.
06:41Si on ne fait pas la paix aujourd'hui,
06:42il va prendre Kiev,
06:43il va prendre Elviv,
06:44il va prendre Odessa.
06:45Je vous le dis.
06:46C'est ce qui va se passer.
06:47Vous voulez qu'on solde l'Ukraine ?
06:48Non, je n'ai pas envie justement.
06:49Moi, je pensais en avril 2022
06:50qu'il fallait faire un accord.
06:57Les 20% du Donbass,
06:58il les solde déjà.
06:59En avril 2022,
07:00c'était 14%.
07:01Si, dans les faits,
07:02c'est le cas.
07:03C'est ce qui se passe en fait.
07:04Ce que je veux dire,
07:05c'est que l'opposition à Poutine
07:06en Russie aujourd'hui,
07:07elle est pro-invasion de l'Ukraine.
07:09On oublie Navalny
07:10qui est cet opposant assassiné
07:11par Poutine.
07:12Non, je parle comme,
07:13par exemple,
07:14Navalny.
07:15Navalny était un opposant
07:16qu'on a soutenu.
07:17Oui, mais c'est pour ça
07:18que je parle de stratégie.
07:19Quand tu parles d'opposants en Russie,
07:20c'est un peu marrant quand même
07:21parce que les opposants en Russie,
07:26à partir de là,
07:27je pense que c'est bien de dire
07:28qu'il y a des opposants.
07:29Qu'est-ce que pensent les opposants ?
07:30Navalny, pour vous,
07:31ce n'est pas un héros.
07:32Non, mais je n'ai pas dit
07:33que c'était un héros.
07:34Je ne parle même pas d'un héros
07:35ou pas d'un héros.
07:36Juste, quand on a commencé à l'entendre,
07:37il a été mis en prison derrière.
07:38Bon, bref.
07:39Ça, c'est une première chose.
07:40La deuxième chose,
07:41moi, je me rappelle vraiment en 2022
07:42où tu avais toute la classe politique
07:43qui nous répétait
07:44que la Russie
07:45n'envahirait pas l'Ukraine.
07:46Mais toute la classe politique
07:47mélangée, confondue,
07:48qui disait que la Russie
07:49n'enverrait pas l'Ukraine.
07:50Aujourd'hui, effectivement,
07:51si on t'écoute
07:52et qu'on écoute
07:53d'autres responsables politiques,
07:54on a l'impression
07:55que la Russie
07:56va s'arrêter,
07:57entre guillemets,
07:58gentiment à l'Ukraine,
07:59qu'elle n'aura aucune envie
08:00de s'étendre encore plus
08:01sur d'autres territoires européens.
08:02Et en fait,
08:03je ne dis pas qu'elle a envie
08:04de s'étendre,
08:05mais je dis juste qu'en fait,
08:06il y a un moment donné,
08:07quand tu es attaqué
08:08d'une manière ou d'une autre,
08:09effectivement,
08:10l'Ukraine,
08:11c'est à côté de chez nous.
08:12l'Ukraine est attaquée,
08:13il faut que tu y sois prévoyant.
08:14On n'a pas été prévoyant
08:15pendant des dizaines d'années.
08:16Aujourd'hui,
08:17on est en train de se réveiller
08:18en disant,
08:19il faut se réarmer,
08:20il faut faire en sorte
08:21qu'on fasse un peu plus
08:22force de dissuasion,
08:23et donc,
08:24on va demander aux Français
08:25d'investir dans des plans de défense,
08:26tout ce que tu veux,
08:27mais en fait,
08:28si on avait fait ça
08:29il y a des années,
08:30peut-être qu'on n'en serait pas là
08:31aujourd'hui.
08:32La vérité,
08:33elle est là aussi,
08:34et c'est qu'on ne peut pas
08:35aujourd'hui se réveiller
08:36et se dire,
08:38on va trouver un plan de paix,
08:39on va faire en sorte
08:40que tout ça fonctionne,
08:41que Vladimir Poutine
08:42soit content,
08:43et on passera derrière
08:44à autre chose.
08:45Ce n'est pas possible.
08:46Ce n'est pas comme avant 2022,
08:47avant février 2022.
08:48On n'est plus dans cette situation-là.
08:49Demain,
08:50si on décide de faire un plan de paix,
08:51oui, il faut la paix,
08:52mais il ne faut pas la paix
08:53à n'importe quel prix.
08:540,826,
08:55300, 300.
08:56Prenez la parole,
08:57je vous le rappelle,
08:58la vérité en face.
08:59On se retrouve dans un instant.
09:00La réponse d'Éric Tegner.
09:01Qu'est-ce que l'Europe doit faire ?
09:02Est-ce qu'elle doit protéger
09:04ce qui reste
09:05de l'intégrité territoriale ukrainienne,
09:06ou pas ?
09:07On en parle avec vous
09:08et on en débat sur Sud Radio.
09:10Sud Radio,
09:11la vérité en face,
09:12Jean-Marie Bordry.
09:13Et la réassurance en face,
09:15si tant est qu'elle soit possible.
09:16La France et le Royaume-Uni
09:18ont-ils les moyens
09:19de réassurer l'Ukraine,
09:20en d'autres termes,
09:21de la protéger
09:22face à des futures véléités russes,
09:23si tant est qu'on arrive déjà
09:25à interrompre les combats ?
09:26On en parle avec Éric Tegner,
09:28avec Alex Darmon également.
09:30Éric Tegner,
09:31vous allez répondre à Alex.
09:32Oui.
09:33En fait,
09:34il faut avoir conscience, Alex,
09:35que pour faire la paix,
09:36il faut être plusieurs.
09:37Notamment la personne en face.
09:38Et pour le coup,
09:39je ne vais pas aller dans le sens
09:40de ce que vous me prétiez
09:41comme intention,
09:42Jean-Marie, tout à l'heure.
09:43Je pense que Poutine,
09:44en ce moment,
09:45n'a pas d'intérêt à faire la paix.
09:46Parce qu'il est en position de force.
09:48Il y a un an, deux ans,
09:49le moment où justement
09:50les gens comme vous,
09:51vous disiez
09:52« Ah, il faut faire plier la Russie.
09:54Il faut finir,
09:55reprendre la Crimée.
09:56C'est très bien
09:57l'invasion ukrainienne,
09:58pour le coup,
09:59à Kourts,
10:00dans les zones russes.
10:01Et bien là,
10:02ils étaient plutôt
10:03en position de faiblesse,
10:04en tout cas de fragilité
10:05pour un grand pays
10:06qui se faisait désarçonner
10:07par un aussi petit pays
10:08de l'Ukraine,
10:09même si c'était aidé
10:10par les pays occidentaux.
10:11Aujourd'hui,
10:12Poutine, il déroule.
10:13Vous trouvez vraiment qu'il déroule ?
10:14Alors, attendez.
10:15On peut faire un point
10:16sur la situation quand même
10:17sur le front.
10:18Parce que,
10:19soit la Russie...
10:20Attention, vous allez être paradoxal.
10:21Parce que vous ne pouvez pas
10:22d'un côté me dire
10:23« il ne déroule pas »
10:24et de l'autre me dire
10:25qu'il est prêt à prendre
10:26les pays baltes
10:27Ça pourrait se passer
10:28dans deux, trois, quatre, cinq
10:29ou dix ans d'ailleurs.
10:30C'est pour ça que c'est intéressant.
10:31Et ce qu'il se passe en ce moment,
10:32il n'y a pas de percée fulgurante russe
10:33sur le front,
10:34en Ukraine.
10:35Il y a eu effectivement
10:36une reconquête russe
10:37dans le Blast de Kourts
10:38qui était un territoire russe
10:39où il y avait eu
10:40une incursion ukrainienne.
10:41Cette poche s'est effondrée,
10:42c'est vrai.
10:43Vous avez eu
10:44une autre toute petite incursion
10:45en ce moment du côté
10:46de la région de Belgorod
10:47par les forces ukrainiennes.
10:48Pour le reste,
10:49les Russes ont plutôt tendance
10:50à piétiner en ce moment.
10:51Est-ce que c'est une contrainte
10:52et une situation ?
10:53C'est un fait.
10:54Non, mais il avance.
10:55Il n'avance pas suffisamment vite
10:56justement pour que
10:57les scénarios qui font peur aux Européens,
10:59des pays baltes, etc.,
11:00même de Elbiv ou de Kiev
11:02soient vraiment réels.
11:03Mais il avance.
11:04Et il n'a pas un intérêt
11:05en soi à faire la paix tout de suite.
11:07Et il faut savoir à nouveau
11:09que son opposition interne,
11:10c'est l'opposition ultranationaliste.
11:12C'est la même qui en 2014
11:14lui avait beaucoup voulu
11:15que les troupes russes
11:16soient retirées de Mariupol
11:17qui considéraient qu'à ce moment-là,
11:18alors que l'Ukraine n'était pas armée
11:19par les États-Unis,
11:20ils auraient dû poursuivre
11:21l'offensive dans le Donbass.
11:23Voilà dans laquelle
11:24on se retrouve aujourd'hui.
11:25Et c'est avec ces armes,
11:26je suis navré,
11:27je ne suis pas président de la République
11:28donc je n'ai pas les armes en main.
11:29Personne ne l'est autour de cette table.
11:31Je ne suis même pas sûr
11:32qu'Emmanuel Macron
11:33ait les armes en main aujourd'hui.
11:35À un moment,
11:36il faut jouer avec les cartes qu'on a.
11:37Alors justement,
11:38quelles cartes on a Alex Darmand ?
11:39Non, mais moi en fait,
11:40les gens comme vous
11:41étaient pour le fait
11:42de le faire plier il y a deux ans.
11:44En fait, moi je vais te dire,
11:47les gens comme vous,
11:48Eric,
11:49Darmand c'est qui les gens comme vous ?
11:51Non, mais on se comprend.
11:53Les gens comme vous ont oublié
11:55qu'il y a deux ans,
11:56Vladimir Poutine
11:57n'aurait jamais fait la paix.
11:59Enfin, mais jamais en vrai.
12:00C'est comme ce que vous pensiez
12:02il y a deux ans, Eric,
12:04qu'il n'allait jamais attaquer l'Ukraine.
12:07C'est pareil en fait.
12:08On se la décharge d'Eric Tegner.
12:10Il y a beaucoup de gens
12:11qui doutaient de la volonté
12:12de Vladimir Poutine
12:13d'envoyer l'Ukraine.
12:14Et parmi tous ces gens
12:15qui en doutaient,
12:16il y avait aussi des gens
12:17qui n'étaient absolument pas
12:18proches de la Russie.
12:19Tout le monde a été surpris.
12:21À part la CIA.
12:22Mais donc en vérité,
12:23moi il y a deux ans,
12:24enfin il y a même un an et demi,
12:25je ne crois pas
12:26que Vladimir Poutine
12:27aurait fait la paix.
12:28Mais alors pas du tout.
12:29C'est-à-dire qu'il était
12:30dans une conquête
12:31qui est toujours la sienne
12:32aujourd'hui de prendre le territoire.
12:33Prendre Kiev en trois jours,
12:34c'était l'objectif.
12:35Et donc faire la guerre,
12:36je pense qu'il sait mieux
12:37faire la guerre,
12:38il save mieux faire la guerre
12:39en Russie qu'effectivement
12:40certaines puissances européennes
12:41et il savait qu'ils allaient
12:42perdre des hommes.
12:43Par conséquent,
12:44à aucun moment,
12:45il y a deux ans,
12:46il y a eu une once d'espoir
12:47de pouvoir faire la paix.
12:48Et donc,
12:49qu'est-ce qu'on doit faire aujourd'hui ?
12:50Parce que c'était ça
12:51la question que je vous posais
12:52mon cher Alex Darmand.
12:53Qu'est-ce que la France doit faire ?
12:54Est-ce qu'elle doit rester
12:55dans la remorque
12:56de Donald Trump
12:57qui dit la paix maintenant
12:58quel qu'en soit le prix
12:59en d'autres termes
13:00pour les Ukrainiens ou pas ?
13:01Mais ils ont fait leur choix.
13:02Je veux dire,
13:03qu'est-ce qu'on doit faire ?
13:04Moi je ne sais pas,
13:05je ne suis pas président
13:06de la République comme Eric.
13:07Alors ça,
13:08vous savez c'est compliqué
13:09parce que moi ce que je voudrais
13:10que mon pays fasse
13:11c'est effectivement se défendre,
13:12se protéger.
13:13De qui ?
13:14De la Russie.
13:15Enfin excusez-moi,
13:16c'est la Russie aujourd'hui.
13:17Donc pour vous,
13:18on est bien d'accord
13:19que la France pour vous
13:20est menacée à moyen terme
13:21par la Russie ?
13:22Mais je ne sais pas encore une fois
13:23si elle est menacée.
13:24Ce que je vois,
13:25ce que je regarde,
13:26ce que je constate,
13:27c'est qu'effectivement
13:28la Russie attaque l'Europe.
13:29D'une certaine manière
13:30elle attaque l'Ukraine.
13:31L'Ukraine c'est à 800 km,
13:321000 km de chez nous.
13:34Un premier volet attaqué.
13:35Maintenant,
13:36ce qu'on dit depuis tout à l'heure,
13:37c'est bien de vouloir se protéger.
13:38C'est bien de vouloir faire en sorte
13:39d'être fort.
13:40Mais si vous n'avez pas
13:41les moyens de le faire,
13:42ça peut être fatal
13:43à un moment donné.
13:44Donc par conséquent,
13:45moi ce que je voudrais
13:46pour vous répondre clairement
13:47c'est qu'aujourd'hui,
13:48on ait plus de dissuasion.
13:49C'est ce qu'on est en train de faire
13:50mais ça va prendre du temps
13:51et je ne suis pas sûr
13:52que ça marche tout de suite.
13:53Alors,
13:54une fois qu'on a fini
13:55de décorer la tour Eiffel
13:56avec les couleurs du drapeau ukrainien
13:57et de faire des grandes
13:59déclarations d'intention.
14:00Effectivement,
14:01la menace russe,
14:02elle est réelle.
14:03Ils nous ont déstabilisé en Afrique.
14:04Ils ont poussé une propagande
14:05aussi dans les quartiers
14:06qui est sur la logique
14:07un peu d'anti-France
14:08et de décolonialisme.
14:09C'est une menace.
14:10La vraie question,
14:11il ne faut pas se tromper.
14:12Il y a beaucoup d'autres pays
14:13aussi qui sont des menaces.
14:14Est-ce que c'est une menace existentielle ?
14:15C'est ça la véritable question.
14:16Est-ce que demain,
14:17les dizaines de milliards d'euros
14:18qu'on n'a pas
14:19et qu'on va investir heureusement
14:20parce que je suis désolé,
14:21tous ceux qui ont l'air
14:22d'être dans le camp pro-russe,
14:23c'est ceux qui,
14:24depuis 30 ans,
14:25appellent au réarmement.
14:26De toute façon,
14:27réarmement massif.
14:28François Fillon,
14:29en 2017,
14:30lui,
14:31il voulait mettre
14:323% du PIB
14:33justement pour le budget
14:34de la défense.
14:35Et Emmanuel Macron,
14:36qu'est-ce qu'il a fait
14:37au bout de 6 mois ?
14:38C'était virer le général de Villiers.
14:39Donc,
14:40ce que je veux dire,
14:41c'est qu'est-ce qu'il faut faire déjà ?
14:42Il faut arrêter
14:43de se décrédibiliser.
14:44C'est-à-dire que
14:45quand Macron dit
14:46on va envoyer des hommes
14:47et finalement,
14:48on ne peut pas
14:49et on va se mobiliser,
14:50on aura besoin de vous.
14:51Mais en fait,
14:52ce n'est pas un appel à mobilisation.
14:53Mais les Russes,
14:54ils se foutent de notre gueule.
14:55Les Américains,
14:56ils se foutent de notre gueule.
14:57Et nous,
14:58il y a une chose qu'on a.
14:59C'est la diplomatie à la française.
15:00Donc,
15:01il faut qu'on ait de la crédibilité.
15:02Il faut arrêter de croire
15:03qu'on est les numéro un.
15:04C'est quoi la diplomatie à la française ?
15:05La diplomatie à la française,
15:06c'était comme le général de Gaulle.
15:07C'est-à-dire,
15:08nous,
15:09on a une voix qui porte
15:10et une voix indépendante
15:11au sein de l'Europe.
15:12Mais on n'est pas là
15:14pour parler en notre nom.
15:15Et donc,
15:16ça c'est important.
15:17Et pour le faire,
15:18on a l'arme nucléaire.
15:19Il faut avoir une défense
15:20qui est justement crédible.
15:21Donc,
15:22il faut continuer à investir dedans.
15:23Mais il faut arrêter
15:24de jouer les vattes en guerre
15:25sachant qu'en plus,
15:26on ne respecte jamais
15:27ces éléments-là.
15:28On ne va jamais au bout de ce qu'on dit.
15:29En un mot,
15:30tiens,
15:31pour illustrer ce qu'on disait,
15:32on parlait des relations
15:33entre la France et la Russie.
15:34Récemment,
15:35la France a annoncé
15:36le gouvernement Manuel Valls
15:37qu'on allait renforcer
15:38la présence militaire à Mayotte,
15:39département français.
15:40Réponse de la Russie,
15:41la Russie,
15:42je cite,
15:43s'oppose systématiquement
15:44à la militarisation
15:45injustifiée de tout territoire
15:46avec des conséquences
15:47dangereuses pour la paix
15:48et la sécurité
15:49de certaines régions.
15:50Il parle d'un département français
15:51en soi.
15:52Mais Mayotte,
15:53il a d'ailleurs
15:54certaines officines
15:55pro-russes à Mayotte.
15:56C'est connu depuis
15:57des années.
15:58Donc,
15:59ça,
16:00on le sait très bien.
16:01Il y a une logique stratégique
16:02notamment des maires.
16:03On sait très bien
16:04que c'est important.
16:05Mais,
16:06n'hésions pas
16:07de prendre un élément,
16:08le faire sortir du chapeau
16:09et dire,
16:10c'est dangereux.
16:11On le sait très bien.
16:12Je suis désolé
16:13de ne pas m'être réveillé
16:14de ce monde des bisounours
16:15juste en regardant
16:16le discours d'Emmanuel Macron
16:17il y a trois semaines.
16:18Vous êtes là justement
16:19pour débattre
16:20et faire valoir votre opinion.
16:21Je disais juste
16:22que cet exemple,
16:23parmi tant d'autres,
16:24les attaques informatiques
16:25en d'autres termes,
16:26ne montrait pas une
16:27bienveillance extrême
16:28de la Russie
16:29à l'égard de la France.
16:30Je vous dis un truc.
16:31Le Qatar,
16:32on en parle depuis des années
16:33en disant que c'est un danger
16:34aujourd'hui pour la France
16:35et il continue
16:36à investir en permanence.
16:37Aujourd'hui,
16:38on peut lire les articles
16:39sur la Ligue, etc.
16:40Ce que je veux dire,
16:41c'est que
16:42à chaque fois,
16:43ça ménère ce prisme
16:44politique et médiatique
16:45où on va prendre
16:46un seul élément,
16:47on va se concentrer dessus
16:48et on va essayer
16:49de faire de la propagande dessus.
16:50Les menaces existent
16:51dans plein d'autres pays
16:52et elles n'ont pas l'air
16:53de déranger un certain nombre
16:54de responsables politiques.
16:55Ce n'est pas vrai.
16:56On peut très bien dire
16:57qu'on n'est pas d'accord
16:58avec les propos
16:59et l'ingérence
17:00parce que c'est de l'ingérence
17:01russe dans nos histoires
17:02et dire qu'on n'est pas d'accord
17:03non plus avec les propos
17:04et l'ingérence du Qatar.
17:05Ça ne veut pas dire que
17:06parce qu'on dit que
17:07la Russie n'a pas
17:08à s'exprimer sur Mayotte,
17:09on ne dit pas dans le même temps
17:10que le Qatar,
17:11ça peut déranger.
17:12Je parle du discours.
17:13C'est important,
17:14Président Macron.
17:15Le discours d'Emmanuel Macron.
17:16Qu'est-ce qu'il choisit
17:17de mettre en avant ?
17:18Aujourd'hui,
17:19moi,
17:20réarmer la France,
17:21je suis à fond.
17:22Je suis à fond pour ça.
17:23Sauf que si on considère
17:24que l'ennemi numéro un
17:25demain,
17:26c'est la Russie,
17:27alors que ça va d'abord
17:28être la Chine,
17:29alors que c'est d'abord
17:30les questions de cybersécurité.
17:31La Chine en parallèle ?
17:35La Chine doit parler
17:36avec la France,
17:37doit parler avec la Chine
17:38qui est le meilleur
17:39interlocuteur des Russes.
17:40Ça fait de la diplomatie.
17:41En fait,
17:42parfois,
17:43ça me fait penser à ceux
17:44qui avaient gagné
17:45la Première Guerre mondiale.
17:46On s'est dit
17:47on a la meilleure armée du monde
17:48et en 1939,
17:49on s'est fait exploser
17:50parce qu'on n'a pas su s'adapter.
17:51À un moment,
17:52si demain,
17:53on considère
17:54qu'on doit mettre tout en place
17:55parce que l'ennemi numéro un,
17:56c'est les Russes,
17:57dans 15 ou 20 ans,
17:58on réalisera
17:59qu'on a un arsenal
18:00qui n'est pas adapté.
18:01Moi, c'est ça qui me dérange.
18:02J'ai raison sur le fait
18:03qu'en 2022,
18:04personne ne l'avait vu.
18:05Et qu'est-ce qu'on a réalisé,
18:06d'ailleurs ?
18:07On a réalisé qu'au service
18:08de la DGSE,
18:09il y avait très peu
18:10de russophiles,
18:11que il y avait très peu
18:12d'enseignements,
18:13parce que tout simplement,
18:14on avait dit
18:15ce n'est pas un problème.
18:16Donc, on réoriente les questions.
18:17Il ne faut pas oublier,
18:18il y a eu cette polémique
18:19il y a quelques semaines,
18:20la question de l'islamisme
18:21ou de certains pays.
18:22On a l'impression
18:23qu'on met tout le paquet
18:24sur la Russie.
18:25À la décharge de la DGSE,
18:26nos services secrets,
18:27d'ailleurs,
18:29en toute clandestinité
18:30pour servir leur pays,
18:31ont sorti d'une période
18:32de vagues d'attentats terroristes.
18:33Bien sûr, mais ce n'était pas
18:34pour les critiquer, eux.
18:35C'est pour ça que je le précise.
18:36Bien sûr, mais c'est pour ça
18:37pour montrer que le discours
18:38politique oriente,
18:39y compris les services.
18:40On en débat avec vous
18:41vendredi prochain,
18:42pourquoi pas,
18:43quand vous reviendrez
18:44sur Sud Radio
18:45avec Patrick Roger,
18:46qui ne manquera pas
18:47de faire son retour
18:48à partir de ce lundi.
18:49Je voudrais vous remercier
18:50tous les deux,
18:51Alex Darmon,
18:52je rappelle votre chaîne YouTube
18:53Les Indécis,
18:54vous étiez plutôt décidé
18:55ce matin, malgré tout.
18:57Je remercie également
18:58notre ami Jet Lagué,
18:59Éric Tegner,
19:00président de Frontière.
19:01On vous laisse...
19:02Oui, puisque je viens d'inter.
19:03Exactement.
19:04Allez, restez avec nous
19:05sur Sud Radio.
19:06On se retrouve
19:07dans quelques instants
19:08à suivre Sud Radio Média,
19:09Valérie Expert
19:10et Gilles Gansman.
19:11Enfin aussi,
19:12on est ravis
19:13de retrouver Valérie Expert
19:14juste après les infos
19:15de 10h.