Jeudi 27 mars 2025, retrouvez David Charlet (président, ANACOFI), Olivier Lange (Président, LFPI Gestion) et Nicolas Chwat (Directeur, CC ART) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:16avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:24sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou
00:36alternatif de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous ferons un focus sur le prêt sur œuvre
00:41d'art, nous en parlerons avec Nicolas Chouat, le directeur de CC Art, le centre de conservation
00:48d'art du Crédit Municipal de Paris, ce sera la première partie de l'émission, nous
00:53enchaînerons ensuite avec Enjeux Patrimoine, un enjeu patrimoine où nous aurons le plaisir
00:57de retrouver en plateau David Charlet, le président de l'Anacofi avec qui nous passerons
01:01en revue les grands sujets qui concernent les CGP à l'heure actuelle, nous parlerons
01:06notamment des évolutions réglementaires en discussion à Bruxelles mais aussi de la
01:10concentration du secteur, nous parlerons peut-être aussi marché si nous avons le temps avec
01:16David Charlet, donc deuxième partie de l'émission et puis enfin dans la troisième partie de
01:19l'émission, dans l'œil de l'expert, nous ferons un focus sur l'investissement dans
01:23le secteur de l'hôtellerie mais via le private equity, nous en parlerons avec Olivier
01:26Lange, président de LFPI Gestion, on se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:31On connaît le prêt sur gage mais on connaît moins le prêt sur œuvre d'art et c'est
01:40justement le sujet qui va nous animer à présent dans Patrimoine Passion et pour en parler
01:45nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Nicolas Chouat, bonjour
01:48Nicolas Chouat.
01:49Bonjour, merci de me recevoir.
01:51Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, vous êtes directeur de CCAR, alors CCAR c'est
01:55le centre de conservation d'art du Crédit Municipal de Paris, on connaît effectivement
01:59l'activité de prêt sur gage du Crédit Municipal de Paris mais se développe de plus en plus
02:04le prêt sur œuvre d'art, est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça fonctionne ?
02:07Le prêt sur œuvre d'art est en effet une activité qui se développe beaucoup, ça
02:11fonctionne sur le même principe que le prêt sur gage, vous arrivez avec un collatéral
02:16qui est une œuvre d'art ou un objet de valeur, une montre, du vin qu'on va estimer, on va
02:21faire toutes, dans notre jargon on va appeler ça les « due diligence » donc c'est toutes
02:25les recherches nécessaires en termes d'authentification, d'évaluation et puis on va faire une estimation
02:32et on prêtera entre 50 et 66% de cette estimation, la plupart du temps on est autour de 66%.
02:39Vous prêtez ensuite du coup de l'argent à la personne qui laisse l'œuvre d'art
02:43ou la montre ou en tout cas l'objet, un peu de collection quelque part en gage, il y a
02:48un taux, le taux est négocié à chaque fois ou c'est quelque chose de réglementaire
02:53ou c'est la politique commerciale du crédit municipal ?
02:56On a un taux qui est fixe qui est de 5,30€ tout compris, c'est un prêt qui est remboursable
03:03in fine, donc en fait on va vous prêter la somme d'argent, à l'issue nos prêts sont
03:08des prêts d'un an ce qui nous permet de réévaluer l'œuvre d'art à l'issue des 12 mois, à
03:15la hausse potentiellement, donc on peut revoir le client et lui proposer plus, si le client
03:21souhaite récupérer son œuvre d'art, il nous rembourse la somme prêtée plus les
03:285,30€, s'il souhaite reconduire son prêt, dans ces cas-là il n'y a que les 5,30€,
03:33c'est quelque chose qui est très flexible en fait parce que vous pouvez interrompre
03:37le prêt à tout moment sans aucune pénalité ou au contraire le proroger d'une année
03:41sur l'autre, mais en règle générale les prêts sont de courte moyenne durée parce
03:47que les œuvres sont récupérées dans une moyenne de 18 mois.
03:52Quel est le profil de gens qui font appel à ce type de dispositif ? Est-ce qu'on est
03:57comme on pourrait l'imaginer face à des gens qui ont eu un revers de fortune mais
04:02qui ont des biens de collection chez eux ou au contraire face à un besoin de trésorerie
04:08court terme par exemple et on se rend compte que ce dispositif peut permettre d'avoir
04:12accès à cette trésorerie ?
04:13On est beaucoup plus sur un besoin de trésorerie, on fonctionne vraiment comme un pont de financement
04:20et la plupart de nos clients sont en effet des amateurs d'art ou des amateurs de belles
04:24choses ou de vin ou des personnes qui ont hérité d'une œuvre où ça a été un
04:30achat coup de cœur et ça a été un bon achat, on a eu par exemple des clients qui
04:34avaient acheté un soulage dans les années 70, très beau, et en fait ils nous l'ont
04:41déposé pour un prêt parce qu'en fait pour le coup c'était vraiment une histoire
04:46de passion avec leurs enfants, ils souhaitaient développer une collection d'artistes émergents
04:50et donc c'était la mise de fond, alors le soulage a été récupéré mais ça leur
04:53a permis d'avoir une passion transgénérationnelle.
04:57Donc une mise de fond pour développer un projet de collection ?
05:02Mais on est vraiment sur des personnes qui ont un besoin de trésorerie X ou Y, par exemple
05:07là j'ai un client qui vient de me contacter, il a besoin de 5 millions pour abonder son
05:12entreprise familiale, il a des planches de BD de dingue, donc l'idée c'est de pouvoir
05:19l'accompagner sur ce principe.
05:21Donc pont de financement ça veut dire en complément d'un financement bancaire ou
05:24simplement parce que justement on préfère utiliser une valeur qu'on a même si on
05:30n'a pas le cash nécessaire, ça permet de faire la transition quelque part.
05:34Oui et puis en fait le prêt sur l'oeuvre d'art a un avantage qui est important, c'est-à-dire
05:39que vous ne touchez pas du tout à votre capacité d'emprunt ou de crédit parce que vous avez
05:45un collatéral, donc vous pouvez en fait avoir toutes les liquidités nécessaires mais avoir
05:50des projets à terme et ne pas vouloir utiliser votre capacité de crédit sur le moment.
05:55On est assuré de récupérer son oeuvre ou son bien de collection à la fin ou il y a
05:58des histoires qui se passent moins bien ?
05:59Alors potentiellement il peut y avoir des histoires qui se passent moins bien, on est
06:04sur ce créneau qui est le prêt sur l'oeuvre d'art sur un taux de récupération qui est
06:08très élevé, qui est plus de 80% en règle générale, au sein de CCA on est sur un taux
06:14de récupération qui est quasiment de 100%, l'idée c'est vraiment de pouvoir accompagner
06:17les clients, de développer en fait le prêt et le dossier avec eux pour être dans une
06:26logique de récupération et puis par définition quelqu'un qui vient nous voir c'est quelqu'un
06:30qui ne souhaite pas vendre son oeuvre ou son objet, donc l'idée c'est de pouvoir l'accompagner
06:35jusqu'au bout.
06:36Et ça veut dire que vous, vous avez une activité qui se rapproche presque de celle du commissaire
06:39priseur, c'est-à-dire qu'il faut vraiment estimer l'oeuvre année après année, il
06:43peut y avoir des effets de mode aussi sur certaines oeuvres d'art et donc du coup on
06:46peut se rendre compte que ce qui valait 100 en année A ne vaut plus que 50 l'année
06:51d'après ou à l'inverse effectivement avoir des bonnes surprises au fur et à mesure ?
06:54Oui, alors la connaissance du marché de l'art est vraiment quelque chose d'important,
06:57ses tendances de fond aussi et ses évolutions, alors comme je vous l'indiquais, en règle
07:04générale les oeuvres sont récupérées au bout de 18 mois.
07:07Donc il n'y a pas de changement radical si je comprends bien ?
07:10En fait, je veux dire, ça c'est la moyenne, on a des personnes qui vont nous déposer
07:14une oeuvre pour un mois et la récupérer.
07:17D'accord, ah oui, donc là on est vraiment sur un besoin de trésorerie court terme.
07:19Très court.
07:20Les personnes qui ont les moyens potentiellement.
07:21Exactement, et des personnes qui vont les laisser 3-4 ans, 5 ans, donc en effet c'est
07:28un paramètre qu'il faut qu'on prenne en compte.
07:31L'évolution du marché sur les montres, cette évolution peut être assez rapide par exemple,
07:37sur le vin aussi, donc on le prend forcément en compte et puis on essaye aussi de comprendre
07:43vraiment quels sont les besoins du client pour l'accompagner de façon la plus intelligente
07:48et pertinente possible.
07:49Et vous constatez qu'il y a une progression de la demande, une progression de l'usage
07:54de dispositifs depuis quelques années ?
07:55Oui, alors en fait je pense que, bon c'est pas je pense, c'est certain, il y a une financiarisation
08:01du monde de l'art et l'art est aussi compris de plus en plus comme une diversification
08:06patrimoniale.
08:07Donc cette approche, en tout cas l'oeuvre d'art ou l'objet de valeur vu comme un collatéral
08:14est de plus en plus perçue.
08:15Le marché de l'art, le marché du prêt sur oeuvre d'art représente à peu près 38 milliards
08:23d'euros en 2024 avec une croissance depuis plusieurs années qui est une croissance à
08:29deux chiffres autour de 10-12%.
08:32Au sein de CCR, on a une croissance qui a été quasiment de 45% l'année dernière.
08:37D'accord, ah oui, donc ça se développe énormément, oui.
08:40Et on se rend compte en fait que cette perception de l'oeuvre comme un collatéral ou comme
08:45un pont de financement est quelque chose qui est comprise par tous les propriétaires
08:50ou tous les collectionneurs parce qu'on se rend compte que nos clients vieillissent.
08:56Nos clients étaient traditionnellement des personnes plus jeunes dans le monde de l'art,
09:04maintenant on a aussi des personnes de 80-70 ans qui viennent nous voir pour des ponts
09:07de financement.
09:08Donc c'est quelque chose qui est vraiment perçu et compris comme tel.
09:11Merci beaucoup Nicolas Chouatte de nous avoir accompagné dans Patrimoine Passion pour
09:17nous parler du prêt sur oeuvre d'art.
09:19Je rappelle que vous êtes directeur du Centre de conservation d'art du Crédit Municipal
09:22de Paris, CCR.
09:23Merci beaucoup.
09:24Merci beaucoup.
09:25Et quand à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:32Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine où nous
09:35allons tenter de comprendre quelles sont les actualités qui concernent particulièrement
09:39le secteur de la gestion de patrimoine et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir
09:43sur le plateau de Smart Patrimoine, David Charlet.
09:46Bonjour David Charlet.
09:47Bonjour.
09:48Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
09:49Vous êtes le président de l'Anacofi.
09:50Avec vous, on va essayer de comprendre déjà quelles sont les discussions à l'oeuvre
09:54à Bruxelles qui peuvent avoir un impact en matière de réglementation sur le marché
09:58des CGP.
09:59On parlera peut-être également aussi de l'impression de concentration qu'on peut
10:02avoir de ce secteur.
10:03Mais juste avant, un petit mot sur ce sujet qui agite beaucoup le secteur de la gestion
10:08de patrimoine qui est l'attaque informatique et la fuite de données qui a été subie
10:11par Harvest fin février.
10:13On voit régulièrement des articles dans la presse qui commencent à mentionner certains
10:18noms de clients de Harvest qui auraient pu voir des données compromises et potentiellement
10:23du coup des données de leurs clients.
10:25Est-ce que cette actualité doit inquiéter des cabinets de gestion de patrimoine, David Charlet ?
10:31Je pense que ceux que ça doit inquiéter sont déjà inquiets.
10:34On nous a poussé à la digitalisation, tout le monde de Bruxelles jusqu'aux autorités
10:41nationales.
10:42On nous a expliqué qu'il fallait tout digitaliser.
10:44Il se trouve qu'il s'est constitué un grand groupe digital en France qui est Harvest.
10:47Il y en a plusieurs autres mais le plus important c'est Harvest qui fournit des outils à plein
10:51d'entreprises qui touchent au patrimoine ou à l'épargne.
10:53Donc ce n'est pas forcément que ce que nous on appelle les cabinets de gestion de patrimoine.
10:57Et le résultat des courses c'est que quand ils se font attaquer ça crée un incident
11:00majeur et qu'évidemment entre RGPD et un certain nombre d'autres réglementations
11:05vous devez faire attention aux données de vos clients.
11:07Non seulement c'est un élément de droit mais de toute façon nos clients viennent
11:12vers nous pour une idée aussi de confiance et ils nous confient des choses et ils n'ont
11:16pas envie que tout le monde le sache.
11:18Donc oui bien sûr que c'est quelque chose qui en dehors des outils qui ne sont plus
11:22fonctionnels pendant un moment, ils vont rouvrir petit à petit, crée beaucoup d'inquiétude.
11:27Nous on essaye d'accompagner nos membres, on leur a mis des kits, de l'info, on envoie
11:31des alertes dès qu'on a une nouveauté.
11:32Non seulement on la met en ligne mais on essaie de la traduire en termes de que devez-vous
11:36faire.
11:37D'accord.
11:38Vous avez des membres qui vous ont appelé très inquiets sur le sujet ?
11:41Oui évidemment.
11:42Oui on est en train de parler d'une entreprise qui fournit des solutions à des milliers
11:47d'entreprises.
11:48Et je trouve que nous on a 7600 des entreprises dans cet écosystème.
11:52Maintenant on a l'air d'avoir dégonflé un peu la baudruche et le problème parce
11:58qu'on a vraiment mis le paquet en termes d'outils, de ce qu'on a pu mettre en ligne.
12:02C'est-à-dire après on ne peut pas tellement faire mieux et après c'est malheureusement
12:05à chaque entreprise qu'il appartiendra de traiter son cas spécifique avec ce qu'on
12:09lui a donné.
12:10Donc on a des juristes qui peuvent répondre au téléphone mais ils n'apporteront pas
12:13grand-chose de plus que ce qu'on a mis nous à leur disposition ou ce qu'on envoie
12:16comme communication quasiment tous les jours.
12:18On met ça quasiment un jour chaque jour.
12:21Autre sujet qui peut être suivi de près par les conseillers en gestion de patrimoine.
12:25Alors on a suivi, c'était il y a quelques semaines, la proposition de loi Omnibus et
12:29les propositions de révision de la CSRD à Bruxelles.
12:33L'objectif global, je ne rentre pas dans le détail, vous le ferez peut-être, mais
12:35c'était de simplifier la réglementation des entreprises.
12:38Ce n'est pas tout.
12:39Vous suivez d'autres discussions à l'heure actuelle à Bruxelles qui peuvent avoir un
12:44impact direct justement sur le métier du conseiller en gestion de patrimoine du CGP.
12:49Tout l'écosystème banque, finances, assurances, entreprises est en fait traité dans des grands
12:55textes européens qui voulaient nous amener à un nouveau monde, à une nouvelle économie
13:00depuis la sortie du Covid.
13:02À l'intérieur de ça, vous avez la digitalisation, vous avez l'ESG, vous avez la réforme de
13:07tout ce qui touche à la finance, parce que ça amène au financement de l'entreprise,
13:11ça fait bouger les capitaux des particuliers comme des entreprises.
13:14Donc en fait, tout ça est en train de bouger.
13:16Alors il y a quelques grands noms de textes, ou d'omnibus ou pas d'ailleurs, des fois
13:21des packages.
13:22Vous avez la Retail Investment Strategy, les RIS, c'est une guerre de trucs, parce que
13:28ça va impacter, entre autres choses, CSRD déjà.
13:31Donc on avait ça sur la table, ça c'est lié à Capital Market Union, comment on fait
13:38circuler l'argent d'une manière globale des particuliers ou des entreprises à travers
13:42l'union.
13:43Donc ça, on travaille sur ces textes-là depuis un moment, avec les thèses qui verdissent
13:47et puis ceux qui digitalisent.
13:48Et puis arrive le débat autour de cette fameuse RIS, qui est en cours de débat final, ça
13:55peut durer six mois, un an, ça pourrait même se retrouver annulé, alors ça on n'y croit
14:00pas trop.
14:01On est encore dans une phase qu'on peut appeler de débat, parce qu'on en a beaucoup parlé
14:05en France au moment où effectivement ça avait un impact sur les sujets indépendants.
14:10Sur la RIS, on est rentré dans ce qu'on appelle le trilogue.
14:11La construction du droit européen rentre dans une dernière phase, la dernière phase
14:16ça s'appelle le trilogue.
14:17Et donc le trilogue, c'est-à-dire que les différentes versions du texte ne sont plus
14:20négociables en elles-mêmes, et on va essayer de rapprocher, parce qu'elles viennent l'une
14:24des parlementaires, l'autre des États, la troisième de la Commission, on va essayer
14:27de les rapprocher, on arrête, donc on n'écoute théoriquement plus ce qui vient d'organisations
14:32comme nous.
14:33Nous, à nous de parler à nos États pour dire, dites-donc, au fait, le gouvernement
14:37qui a le droit d'aller causer, s'il vous plaît, faites quelque chose, parce que dans
14:41les trois options, c'est celle-là qui est la meilleure, mais actuellement, bon, normalement
14:44c'est arrêté.
14:45Et on va rentrer dans une négociation entre ces trois organes européens, qui vont essayer
14:51d'arriver à un texte final, et ensuite, ils partent.
14:54Et ça peut radicalement changer les choses pour les CGP en France ?
14:57Oui, bien sûr, évidemment, puisque on parle des systèmes de rémunération, on parle
15:00de comment on va parler à nos clients, on parle de la tête même, des rapports, voire
15:04même des noms des documents qu'on va remettre, ça parle d'énormément de choses.
15:10Donc évidemment, déjà, rien que quand j'ai dit rémunération, de toute façon, on est
15:13en train de parler à des entreprises, donc si le modèle de rémunération doit bouger
15:17ou si quelque chose vient l'impacter, on parle de value for money, c'est-à-dire d'indices
15:22par rapport auxquels il va falloir comparer ce qu'on propose aux clients, donc il y a
15:26un enjeu.
15:27On parle des gens qui, sur Internet, vont relier des messages, quel que soit le nom
15:34qu'on leur donne, donc de la communication qu'on a le droit de faire dans nos entreprises,
15:37c'est très très large comme spectre, donc bien sûr que ça changera des choses.
15:41Et puis au moment où on arrive dans la phase finale, on nous dégaine des nouveaux textes
15:46qui peuvent venir les impacter directement, il y en a un qui s'appelle les CIU, donc
15:50là on dit on va faire l'épargne utile, donc universelle et pour financer l'entreprise.
15:55Ça ressemble à l'ARIS cette histoire, donc vous nous sortez un truc nouveau, après on
15:59nous dit on va faire le simplification act, donc en fait tout ce qu'on fait depuis des
16:01années c'est potentiellement des conneries, donc on va potentiellement le corriger.
16:06Quand vous dites ce qu'on fait depuis des années, c'est les textes qui sont sortis
16:10depuis quelques années par exemple, vous parlez de quoi ?
16:12Ou ceux qui sont en train d'être négociés, on nous sort ça, finalement peut-être faire
16:16plus simple un peu, que ce soit des éléments du passé ou ceux qu'on est en train de négocier.
16:20Sur des textes qui ne sont pas encore en vigueur ?
16:21Sur potentiellement tout, et puis on nous dit potentiellement tout mais dans deux domaines
16:27particuliers, l'ESG et la finance.
16:29Ça vise essentiellement ça, au profit du financement des entreprises au bout et du
16:34fonctionnement de l'économie, c'est-à-dire en fait on est en train de nous dire, ça
16:37fait 5 ans qu'on vous dit des conneries, pardon mais il faut le dire à un moment,
16:40ça fait 5 ans qu'on fait ça, mais finalement au regard de ce que font les autres, les autres
16:44continents, les autres états, on a peut-être un problème.
16:47Il était peut-être temps de s'en rendre compte, et donc par contre c'est juste, ça émerge,
16:56qu'on n'a pas encore le résultat final, vous parliez de CSRD, très bien, mais est-ce
16:59que ça aura un impact justement sur cette négociation finale de l'ARIS ? C'est une
17:03vraie question, parce qu'ils sont en train de négocier au moment où on est en train
17:06de dégainer un texte, on dit attention, ce qu'on a fait ou ce qu'on va faire, il faut
17:10le réfléchir de façon plus simple.
17:11Oui mais là on est censé avoir trois textes finaux qu'on va fusionner, voilà par exemple.
17:15Mais alors juste pour bien comprendre, si on se met dans le concret du quotidien du
17:18CGP, il y a plusieurs textes sur plusieurs sujets négociés à Bruxelles, certains qui
17:23peuvent remettre en cause d'autres textes, certains qui évoluent et c'est normal, c'est
17:28la négociation parlementaire, est-ce qu'à court terme il faut s'attendre à des gros
17:32changements dans leur quotidien, ou est-ce qu'on est dans un moyen terme qui peut de
17:36toute façon encore évoluer ?
17:37Alors à court terme en fait ce qui peut changer c'est que nos autorités nationales ont le
17:41droit d'anticiper, et on l'a vu d'ailleurs avec l'ACPR essentiellement, qui a anticipé
17:46des textes dès 2023, elle a commencé à anticiper ce que serait l'ARIS, et elle a commencé
17:51à imposer des choses aux entreprises françaises qui n'étaient pas encore actées parce que
17:55l'ARIS n'est pas encore votée.
17:57Donc ça c'est possible, c'est-à-dire que quand un état ou une autorité d'un état
18:01se dit bon finalement ça, ça va y aller, autant gagner du temps et autant commencer
18:05à le faire chez nous, ça c'est possible et c'est du court terme.
18:07Et attention les décisions de l'ACPR sont extrêmement impactantes, de 2023 à 2024 sont
18:11extrêmement impactantes.
18:12Elles ont remis en cause les types d'unités de comptes qu'on peut proposer, elles ont
18:16remis en cause les prix, elles ont remis en cause la manière de prendre et donner de
18:20l'information à un client, mais ce n'est pas nôtre, ça théoriquement c'est des textes
18:24à venir, ils ne sont pas encore changés au niveau européen.
18:26Donc ça veut dire qu'on pourrait avoir une évolution de ce que demande l'ACPR en fonction
18:30des textes finaux ?
18:31Oui bien sûr, d'autant plus qu'actuellement on a un texte où l'ACPR demande expressément
18:33le droit de pouvoir faire de la doctrine, ce qui n'est pas le cas, donc on voit bien
18:35que nos autorités, et l'AMF, on voit bien qu'elle le fait tous les jours, de sortir
18:38des recueils, des avis, donc il pourrait y avoir ça, mais le court terme serait fait
18:42par décision nationale si je peux dire.
18:45L'Europe c'est très lent, c'est-à-dire que quand on est dans la phase finale de l'ARIS,
18:50ça va quand même prendre plusieurs mois pour arriver au truc final, puis après il
18:53va falloir faire des textes de niveau 2, puis potentiellement des textes de niveau 3, donc
18:56là on parle de 36 mois, renvoyer ça dans les états, on peut avoir jusqu'à 6 niveaux
19:02de textes avant qu'on ait celui qui s'applique à nous, pour être tout à fait clair.
19:05Donc là il y a un peu de délai pour les CGP quand même, ils auront le temps de voir
19:08venir.
19:09Si on a un texte européen qui vient dire finalement non, ça peut se faire intercepter
19:13en cours de route aux étages d'après.
19:15Donc on est plutôt sur du moyen terme sur ce texte européen, mais attention, on a déjà
19:21eu plus qu'au court terme, c'est fait, des autorités françaises qui par anticipation
19:25prennent une décision et nous l'imposent.
19:26Dernier sujet que je voulais traiter avec vous aujourd'hui David Charlet, il ne se passe
19:30pas une semaine sans qu'on voit dans la presse spécialisée un rachat d'un cabinet de CGP
19:36par un groupe ou par d'autres cabinets de CGP, ce qui tend à donner l'impression quand
19:41même qu'on voit une concentration de plus en plus forte du secteur auprès de quelques
19:47gros acteurs qui seraient en train de devenir de plus en plus gros.
19:50Est-ce que c'est ce que vous constatez vous aussi à la tête de l'anacophie ?
19:52On constate plusieurs phénomènes.
19:54C'est une concentration un peu bizarre parce qu'il y a toujours plus d'entreprises chaque
19:58année.
19:59Donc ça veut dire qu'il y a énormément d'entrants qui effacent les effets de ces
20:02fusions ou de ces absorptions entre les acteurs qui sont déjà dans le marché.
20:07Si on veut traduire ça rapidement, en effet, sur le terrain, on va dire que les plus gros
20:14deviennent de plus en plus gros.
20:15On va dire que les moyens deviennent même aussi de plus en plus gros dans leur domaine
20:19en tant que moyens.
20:20Oui, ce n'est pas que les plus gros qui rachètent les moyens aussi.
20:22Oui, en fait, on a un phénomène qui avait commencé il y a quelques années qui est
20:24de toute façon le retrait des baby-boomers.
20:26Donc on semble arriver à un moment de pic des effets de ce truc-là, donc ils prennent
20:32leur retraite.
20:33Dans le temps, beaucoup fermaient leur entreprise puis ils partaient à la retraite.
20:35Maintenant, ils vendent clairement leur entreprise au bénéfice de ceux qui cherchent
20:39à en acheter.
20:40Donc on a d'un côté des acteurs qui deviennent plus gros, ceux qui étaient dans la place
20:46déjà.
20:47Et puis de l'autre côté, on a quand même énormément d'entrants alimentant en petits
20:50cabinets.
20:51Et là, il y a deux types.
20:53Il y a ceux qui sont dans le modèle des indépendants, c'est-à-dire comme les gros,
20:56ils sont autonomes, ils sont chez eux.
20:58Et là, on a des chiffres d'affaires qui sont plutôt plus importants, plus vite que
21:02dans le temps sur ces petites structures.
21:03Et on a tous ceux qui sont à l'intérieur des groupements.
21:06Et des réseaux qui se multiplient, ce qui fait qu'il va certainement être une réalité
21:11assez vite.
21:12C'est que ceux qui sont dans des groupements réseaux vont être plus nombreux que les
21:18autres en réalité, mais avec quand même des chiffres d'affaires pour ceux qui sont
21:21dans les groupements qui sont plus petits, mais la maison mère qui du coup est un géant.
21:24Et donc, c'est un véritable changement.
21:27On voit ce qu'on appelle nous les petits chez ceux qu'on appelle les indépendants
21:31chez nous.
21:32Ils ne sont pas alliés à un groupement.
21:33Pour ceux qui sont dans un groupement, leur chiffre d'affaires est très fortement supérieur
21:37à ceux qui sont à l'intérieur des groupements dans la majorité des cas.
21:40Mais évidemment, en proportion, ils deviennent moins nombreux que ceux qui sont dans les
21:48grandes entités.
21:49On va voir cette année, pour la première année, peut-être que les adhésions qui sont
21:53toujours très fortes ne compenseront pas les arrêts.
21:57Et vraiment un effet puissant, c'est les retraites, les prises de retraite.
22:01A suivre dans les prochains mois ou prochaines années.
22:03En 6 mois, on y verra clair sur cette année, on est peut-être sur une année de bascule
22:06de modèle.
22:07On en reparlera dans 6 mois.
22:08Merci beaucoup, David Charlet, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
22:12Je rappelle que vous êtes le président de l'Anacofi.
22:14Merci beaucoup.
22:15Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
22:22Et nous finissons cette émission, comme d'habitude, avec l'œil de l'expert, où nous allons
22:25tenter de comprendre comment investir dans l'hôtellerie via du private equity.
22:29Pour en parler, nous avons le plaisir d'accueillir sur le plateau de Smart Patrimoine, Olivier
22:33Lange.
22:34Bonjour, Olivier Lange.
22:35Bonjour, Nicolas.
22:36Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
22:37Vous êtes le président de LFPI Gestion.
22:38Et alors, quand on parle d'investir dans l'hôtellerie via du private equity, c'est pour faire la
22:42différence justement avec l'investissement immobilier classique, où on achète les murs
22:45et ensuite, on laisse une société exploiter les murs.
22:49Là, on est vraiment dans l'acquisition d'une entreprise qui tourne déjà avec les murs,
22:54mais aussi le fonds de commerce.
22:55C'est exactement ça.
22:56C'est-à-dire qu'on rachète un hôtel qui est une entreprise avec une composante immobilière
23:00significative, mais qui est une entreprise avec des clients, des salariés, qui a la
23:05vocation à se développer, à être géré le mieux possible.
23:09Et c'est ce qu'on fait au travers du private equity, effectivement.
23:12Ça veut dire quoi, investir dans l'hôtellerie en 2025, Olivier Lange ?
23:16Ça veut dire effectivement souscrire souvent au travers de différents véhicules, adaptés
23:22aux besoins des clients, qu'ils soient institutionnels ou privés, et faire l'acquisition d'un hôtel
23:28ou d'un portefeuille d'hôtel, prendre une participation significative ou au contraire
23:32mettre un petit ticket de diversification au travers d'un véhicule commun de placement.
23:37Donc, il y a vraiment plusieurs manières d'investir dans l'hôtellerie et justement,
23:42notre rôle, c'est d'écouter les besoins des clients et d'essayer de trouver l'offre
23:45adaptée à leurs besoins.
23:46C'est un secteur qui se porte bien, l'hôtellerie, en 2025.
23:50Est-ce que les drivers du secteur sont uniformes ?
23:53Est-ce qu'on fait une différence entre petits et gros hôtels, par exemple ?
23:56C'est, je pense, un secteur qui est durablement porteur, qui est notamment drivé par la demande
24:02touristique qui est particulièrement forte en France et le fait que l'offre hôtelière
24:06est relativement limitée.
24:07En réalité, il n'y a pas tant que ça d'hôtels.
24:10Les réserves foncières sont contraintes, il y a la non-artificialisation des sols.
24:15Bien sûr.
24:15Donc, c'est un secteur qui est porteur.
24:17Il y a une composante immobilière qui rassure les clients et qui est particulièrement adaptée,
24:22je pense, dans des périodes d'inflation et de hausse des taux, parce qu'à la différence
24:27d'autres actifs immobiliers que vous avez dans le bureau ou le résidentiel, vous avez
24:31des loyers fixes ou en tout cas légèrement indexés.
24:34Là, les hôteliers, évidemment, ils changent leur prix quotidiennement.
24:38Ils peuvent effectivement les augmenter si c'est nécessaire.
24:41Et donc, c'est un secteur qui s'adapte bien aux hausses des taux.
24:44Plus de flexibilité au contexte économique.
24:45Voilà, plus, effectivement, on perd de hausses des taux, qui est assez efficace, effectivement.
24:51Et c'est aussi un investissement pour des investisseurs privés qui offrent, disons,
24:55des mécanismes de défiscalisation, notamment le 150 0 BTR, pour des gens qui veulent différer
25:02l'imposition sur des plus-values.
25:04D'accord, ça, c'est pour les épargnants qui auraient vendu une entreprise et qui chercheraient
25:08à réinvestir dans une autre activité économique le fruit de la vente de leur première entreprise.
25:14Donc, l'investissement hôtelier est éligible à ça, comme il est éligible au pacte d'Utreil
25:18quand il y a des sujets de préparation, de la succession, de transmission.
25:23Quand on fait de l'investissement privé-técutier, vous l'avez dit, c'est pour des institutionnels,
25:26mais aussi des particuliers.
25:28Ça nécessite quand même d'avoir eu, au-delà d'une connaissance du marché immobilier,
25:31une connaissance du secteur de l'hôtellerie.
25:33Il faut trouver quoi ? On va jusqu'à trouver le gérant et les équipes.
25:37En tout cas, voilà, je pense qu'on peut définir ce qu'on souhaite.
25:41Acquérir des actifs, par exemple, dans des stations balnéaires ou au ski,
25:46des actifs de périphérie ou des actifs de centre-ville.
25:49Ensuite, il faut comprendre que c'est une entreprise en soi.
25:51Et donc, il faut des gens qui sont à même de gérer ensuite la société,
25:56travailler sa commercialisation, ce qu'on appelle le lead management,
25:59l'optimisation des prix de vente, bien manager les équipes.
26:03Il y a de nombreux salariés dans un hôtel, gérer des travaux.
26:07C'est une activité à part entière.
26:09Donc, il faut effectivement souvent passer par des professionnels
26:11si on ne veut pas gérer soi-même,
26:12parce que les particuliers ne sont pas toujours à même de faire.
26:15Bien sûr. Et quand on est justement investisseur particulier,
26:17vous constatez qu'on investit combien en moyenne, combien de temps
26:21et via quel type de véhicule ?
26:23En tout cas, via nos solutions, je dirais que la fourchette est large
26:28de quelques dizaines de milliers d'euros jusqu'à quelques millions
26:31pour les plus fortunés.
26:32D'accord.
26:33Et certains investisseurs peuvent effectivement vouloir détenir à 100%
26:37un hôtel, voire un portefeuille d'hôtel.
26:40Donc, ça peut les conduire à investir des montants significatifs.
26:43Et c'est des investissements qu'on fait dans la durée ?
26:46Sur quoi ? Sur 5 ans, 10 ans, 20 ans ?
26:48C'est un changement d'activité pour certains ?
26:50En moyenne, c'est des investissements de 5, 6 ans
26:53qui permettent effectivement de créer de la valeur après l'acquisition,
26:56souvent par des programmes de restructuration,
26:59de repositionnement de l'hôtel après des travaux significatifs.
27:03C'est pour ça que ça prend plusieurs années pour en tirer le plein potentiel.
27:06Et avant de revendre.
27:08Et alors, justement, si on parle de rendement,
27:10alors vous nous avez dit qu'il y avait un avantage fiscal
27:12pour ceux qui, effectivement, ont déjà revendu une entreprise.
27:14Mais hors avantage fiscal, le rendement d'un investissement hôtelier ?
27:17Hors avantage fiscal et en moyenne, les TRI nets sont compris entre 7 et 15%.
27:21Voilà, vous avez des opérations qui offrent des rendements élevés
27:26avec des risques un peu supérieurs.
27:28Et à l'inverse, quand vous achetez un très bel hôtel
27:31au bord de la mer, dans un emplacement numéro 1,
27:34vous aurez peut-être un peu moins de rendement.
27:36Mais sans doute beaucoup moins de risques par rapport à d'autres actifs hôteliers.
27:40Merci beaucoup, Olivier Lange, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
27:42Je rappelle que vous êtes le président de LFPI Gestion.
27:44Merci beaucoup.
27:45Merci à vous.
27:46Et quant à nous, on se retrouve très vite sur BeSmart for Change.