Mercredi 16 avril 2025, retrouvez Nicolas Louvet (CEO, Coinhouse), Guillaume Sereaud (Président, Aliquis Conseil), Jean-Baptiste Marcy (Rédacteur en chef, Gestion de Fortune) et Clément Blériot (Fondateur et gérant, 1909 Gestion Privée) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:14mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine,
00:20une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux sociaux de BeSmart4Change
00:25et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast au sommaire de cette édition.
00:31Nous commencerons tout d'abord avec l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux cryptos actifs de Smart Patrimoine
00:35et en l'occurrence nous reviendrons sur le contexte économique de ce début d'année en matière de crypto-monnaie bien sûr
00:43alors que le Sénat a confirmé d'ailleurs récemment la nomination de Paul Atkins à la tête de la SEC.
00:49Nous en parlerons avec Nicolas Louvet, le CEO de Coin House et nous reviendrons bien sûr sur la situation des investisseurs en France
00:55vis-à-vis des cryptos actifs, ce sera la première partie de l'émission.
00:59Nous enchaînerons ensuite avec enjeux patrimoine, un enjeux patrimoine où nous tenterons de décrypter les fonds euros
01:04dans lesquels peuvent être investis un certain nombre d'épargnants et surtout les différences de rendement constatées sur l'année 2024.
01:10Comment s'explique-t-il et comment adapter sa stratégie ?
01:13Nous en parlerons avec Guillaume Serrault, le président d'Ali qui se conseille, mais aussi avec Jean-Baptiste Marcy, rédacteur en chef de gestion de fortune.
01:20Et puis enfin dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil de l'expert, nous nous poserons la question des biais cognitifs de l'épargnant.
01:29Dans ce contexte de marché particulièrement tendu, nous ferons le point avec Clément Blériot, fondateur et gérant de 1909 Gestion Privée.
01:37On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:43Comment se dessine l'année 2025 lorsque l'on est un investisseur en crypto-monnaie ou en crypto-actifs ?
01:49C'est le sujet qui va nous animer à présent dans l'écho des cryptos.
01:52Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Nicolas Louvet.
01:56Bonjour Nicolas Louvet.
01:57Bonjour Nicolas.
01:58Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
02:00Vous êtes le CEO de Coin House.
02:02Alors ça fait trois mois que l'année 2025 est lancée.
02:04On a pu suivre un certain nombre de déclarations, de décisions ou simplement de positionnements du côté de l'administration américaine vis-à-vis des crypto-monnaies.
02:13Et on a très récemment le Sénat qui a confirmé la nomination du pro-crypto Paul Atkins à la tête de la SEC.
02:19Quand je dis pro-crypto, c'est parce qu'il a co-présidé un groupe de défense des crypto-monnaies sur les dernières années.
02:25Est-ce que ça change fondamentalement quelque chose d'avoir un pro-crypto à la tête de la SEC ?
02:30Après les discussions qu'on a pu voir ces dernières années entre la SEC et des acteurs crypto aux Etats-Unis, Nicolas Louvet.
02:37Et est-ce que ça change quelque chose en Europe, Nicolas Louvet ?
02:41Oui, je pense que c'est un changement assez notable et qui va se concrétiser par un arrêt sans doute d'un certain nombre de menaces,
02:53de décisions qui devaient se rendre par la SEC sur la qualification de certains crypto-actifs comme des sécurités,
03:02sur des menaces qui posaient sur soit des plateformes et plutôt sur des protocoles et qui empêchaient réellement le développement du marché,
03:10alors que ce n'était pas réellement justifié.
03:11On n'a aucune de ces attaques qui s'est produite par exemple en Europe de la part des régulateurs,
03:17où on a plutôt cherché à réguler et à définir ce qui devait être régulé et ce qui éventuellement ne l'était pas,
03:24alors qu'aux Etats-Unis, on a plutôt essayé de tirer à boulet rouge sur certains protocoles sans réellement se baser sur une régulation qui n'existe pas.
03:32Il faut savoir quand même qu'il y a un retard historique des Etats-Unis sur ce sujet.
03:36Donc là, je pense que ça permet de mettre derrière les Américains et derrière un certain nombre de plateformes des sujets qui empêchaient d'avancer.
03:45Même s'il n'y a pas encore de régulation claire aux Etats-Unis, en tout cas, on a une volonté du régulateur de...
03:49Il y a deux sujets en cours avec deux bills, des notes qui vont permettre d'avancer sur la régulation.
03:56Une sur les stable coins qui devraient aboutir dans les mois à venir.
04:00Et une équivalente à ce que l'on a en Europe avec MICA qui remplace la réglementation française.
04:06Par exemple, sur les plateformes, les activités qui, elles, arriveraient un peu plus tard dans l'année.
04:11Et je pense que ça, ça va faire beaucoup de bien à l'industrie américaine.
04:15Est-ce que ça va faire du bien en Europe ?
04:18Quelque part, ça va clarifier un certain nombre de sujets.
04:20Ça peut avoir un impact positif sur certaines cryptos.
04:24Je pense notamment à Ripple, la société Ripple et XRP.
04:30Je pense que ça peut développer le marché.
04:32D'accord.
04:32Et donc, a priori, ça n'aura pas d'impact négatif.
04:36Est-ce que ça peut avoir une incidence directement, alors on ne va pas parler des cours, mais en tout cas, sur la manière d'investir ou la manière de placer une partie de son épargne en crypto-monnaie,
04:45quand on voit qu'on a une régulation claire en Europe et une volonté à la tête de la SEC d'avancer sur le sujet crypto ?
04:51Si vous mettez dans la place des institutionnels aux Etats-Unis, quand vous avez une incertitude sur des pénalités potentielles à traiter tel ou tel actif,
05:00parce que la SEC peut très bien vous dire, attention, vous êtes en train de manipuler quelque chose qui est illégal, forcément, vous n'y allez pas.
05:06Bien sûr.
05:07Et donc, les premiers acteurs qui sont allés, ils sont allés déjà avec des discussions, je ne sais pas si vous vous souvenez, des discussions entre BlackRock et la SEC pour arriver à faire accoucher en fait un ETF sur Bitcoin et ensuite même sur d'autres crypto.
05:20Avec succès finalement.
05:21Avec succès, mais ça a demandé énormément de temps.
05:23Et on a vraiment senti qu'il y avait un rapport de force, qu'ils avaient tordu le bras quelque part à l'époque de Gary et de la SEC.
05:32Donc, je pense qu'aujourd'hui, ça peut faire venir beaucoup plus d'institutionnels, donc de l'afflux monétaire vers les cryptos et potentiellement un intérêt plus fort pour Bitcoin et d'autres cryptos.
05:43Et donc, une tension potentiellement avec beaucoup plus d'acheteurs, moins de vendeurs, ça peut faire monter les cours.
05:50On va parler volatilité également avec vous, Nicolas Louvé.
05:54Déjà, tout d'abord, pardon, un petit sujet sur ces fameux MemeCoin ou certains les appellent également ShitCoin.
06:00On a vu avec Donald Trump ou la famille de Donald Trump.
06:03On a vu avec Javier Mileï également en Argentine.
06:06Est-ce que ça, d'un côté, on a cette volonté d'aller dans le sens des cryptos à la tête de la SEC et de l'autre, on a des dirigeants ou en tout cas, peut-être mal conseillés, on n'a pas tous les éléments,
06:18mais qui s'amusent parfois à lancer des MemeCoin qui peuvent s'avérer être des escroqueries ?
06:24Est-ce que ça a tendance à... Est-ce que ça a un impact sur la manière dont l'investisseur particulier regarde les cryptomonnaies ou on parle de deux choses très différentes ?
06:33Alors, je pense que ça peut avoir un impact sur les investisseurs peut-être qui sont beaucoup plus aguerris à la crypto, qui se sont positionnés depuis quelques temps
06:43et qui vont regarder ça plutôt en étant extrêmement dubitatif, voire très négatif.
06:51D'accord.
06:51Et ça peut éloigner de la stratégie d'investissement ou de diversification les MemeCoin de pas mal de portefeuilles.
07:00Parce que je pense que, en fait, ça décrédibilise une partie du marché. Là, on est vraiment sur du gambling et sur de l'influence.
07:12Donc, dans ce cas-là, votre chance de gagner, elle est très très liée, en fait, au pouvoir éventuellement du porteur du projet ou de celui qui s'en fait le principal avocat.
07:24Donc, c'est vrai que, dans le cadre de Donald Trump, il a une certaine audience. Donc, il peut pousser un peu les gens en disant
07:31« Regardez, ce projet, c'est incroyable. » Mais c'est particulièrement bizarre, quand même, qu'un président soit impliqué dans ce genre d'échanges.
07:40C'est pas son rôle, a priori.
07:41Bien sûr.
07:42Et on peut quand même sentir un peu le risque de délit d'initié ou, en tout cas, d'enrichissement de proches par rapport à cela.
07:49Donc, moi, j'aurais tendance à dire, au contraire, ça montre que c'est peut-être un sujet sur lequel il ne faut pas aller.
07:56Il y a énormément de cryptos et les même coins, c'est une catégorie. Je pense que ça a amusé des gens.
08:01Ça peut, dans certains cas, avoir une utilité. Peut-être que Dogecoin peut encore avoir un certain sens.
08:06Mais je pense qu'on est en train de se dire que c'est peut-être le sujet à éviter.
08:10D'accord.
08:10Personnellement.
08:12Et le fait que le président qui, potentiellement, nomme à la tête de la SEC, celui qui peut faire avancer la SEC dans le bon sens vis-à-vis des cryptos,
08:20s'amuse à faire ce genre de choses, ça envoie un message un petit peu mitigé, quand même.
08:24Je pense qu'il est très difficile de lire Donald Trump.
08:27Ça, c'est le moins qu'on puisse dire.
08:28Et effectivement, justement, alors là, si on parle de volatilité sur les marchés financiers,
08:33on a vu effectivement les annonces de droits de douane de Donald Trump récemment
08:38qui ont conduit effectivement à une réaction assez marquée des marchés financiers
08:43avant cette pause ou en tout cas ce retour en arrière.
08:47Est-ce que ça, j'ai envie de dire, cette incertitude économique, ça a un impact aussi sur les crypto-monnaies ou crypto-actifs, Nicolas Louvet ?
08:55Oui, il y a une corrélation qui est visible maintenant.
08:58C'est-à-dire que, clairement, on l'a vu quand il y a eu la chute des...
09:03Enfin, les annonces de droits de douane, la chute des marchés,
09:05Bitcoin et pas mal de crypto, en fait, ont plutôt réagi.
09:10Après, l'ampleur de la réaction n'est pas nécessairement la même.
09:14Et à l'inverse, d'ailleurs, quand il y a eu la suspension de 90 jours, à l'exception de la Chine,
09:19on a vu tout de suite, en fait, Bitcoin réagir.
09:21Là, plutôt, Bitcoin très bien réagir.
09:23D'accord.
09:23On était à plus de 85 000 dollars, pas loin de 75 000 euros ce matin.
09:28Donc, après, il y a les impacts des taux de change qui font qu'il faut maintenant prendre en compte cet élément.
09:35Mais je dirais que le marché est plutôt, aujourd'hui, corrélé aux annonces globales.
09:45D'accord.
09:45Donc, c'est certain que, par exemple, un certain nombre de résolutions, des tensions actuelles
09:51ou des éléments qui feraient revenir beaucoup plus d'argent sur les marchés,
09:57notamment une baisse des taux, va avoir un impact sur l'industrie de la crypto.
10:02Principalement sur les plus grosses capitalisations.
10:06Puis ensuite, je dirais que les autres, elles peuvent suivre une stratégie un petit peu différente.
10:09Certaines cryptos évoluent et continuent à bien performer, même dans les marchés,
10:13quand les marchés sont beaucoup plus dépressifs.
10:15D'accord.
10:15Et d'autres sont quand même très corrélés à la valeur Bitcoin.
10:19Très rapidement, Nicolas Louvet, pour finir, on va parler de CoinHouse un peu depuis le début de l'année.
10:24Est-ce que vous constatez un changement de comportement vis-à-vis des investisseurs particuliers sur le sujet crypto-monnaie ?
10:31Alors, beaucoup plus de nouveaux investisseurs, donc de gens qui ont un flux assez significatif.
10:38Mais je dirais que ça avait démarré déjà en 2024, où on a vu rentrer beaucoup plus de nouveaux entrants sur les cryptos.
10:46Donc des gens qui mettent déjà des premiers euros pour diversifier leur patrimoine et réinvestissent éventuellement derrière.
10:53Donc là, l'afflux continue, ce qui est assez intéressant, parce qu'on n'est pas dans une situation de marché potentiellement biriche.
11:00Un bear market qui montrerait un désintérêt total.
11:04On sent quand même qu'il y a beaucoup d'argent qui arrive dans nos plateformes.
11:10Avec des sélections de cryptos, on va peut-être moins sur la diversification.
11:15Ça, c'est plutôt pour les gens qui sont aguerris, qui sont déjà des clients de CoinHouse.
11:19Mais par exemple, on a environ 25% de nos clients actifs actuellement qui ont été acquis dans les 12 derniers mois.
11:26D'accord.
11:26Après, on a quand même 75% qui étaient acquis dans les années, avec des cohortes très intéressantes sur les années 2019, 2020, 2021.
11:35On a continué à conserver beaucoup de ces clients, dont beaucoup sont extrêmement heureux et plutôt profitables sur leur marché.
11:44Il faut rappeler quand même que le Bitcoin a longtemps été en dessous des 60 000 dollars.
11:49Là, aujourd'hui, on est à 85 000 dollars et même si l'Ether connaît des moments un petit peu plus difficiles, c'est une valeur qui valait, il y a quelques années, centaines de dollars, de 100, 300 dollars.
12:02Donc, il y a quand même beaucoup de gens qui voient dans les cryptos un réel potentiel de diversification du patrimoine et un réel potentiel de plus-value sur le long terme.
12:11Après, il faut être prudent.
12:12Merci beaucoup, Nicolas Louvet, de nous avoir accompagné dans la première partie de Smart Patrimoine.
12:16Je rappelle que vous êtes le CEO de Coin House.
12:17Merci beaucoup.
12:18Merci.
12:19Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
12:25Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine.
12:27Nous allons tenter de comprendre ensemble pourquoi il y a des rendements aussi différents en 2024 sur vos fonds euros.
12:35Et pour en parler, nous avons le plaisir d'avoir deux experts du sujet avec nous dans l'émission.
12:39Nous accueillons tout d'abord Jean-Baptiste Marcy. Bonjour Jean-Baptiste Marcy.
12:42Bonjour Nicolas.
12:43Vous êtes rédacteur en chef de gestion de fortune et nous avons le plaisir d'accueillir également à distance, en duplex, Guillaume Serrault.
12:48Bonjour Guillaume Serrault.
12:50Bonjour Nicolas.
12:51Vous êtes président de Aliquis Conseil.
12:53Alors, on va commencer avec vous Jean-Baptiste Marcy.
12:55On va essayer de dresser une sorte de panorama, de comprendre un petit peu effectivement comment est-ce qu'on peut analyser cela.
13:03On a les rendements des fonds euros pour l'année 2024.
13:07Je ne vais pas tous les donner mais on regarde un petit peu les différents acteurs et on constate qu'il y a un rapport de 1 à 3 presque entre les rendements les plus élevés et les rendements les moins élevés.
13:15Comment est-ce qu'on peut expliquer cela alors que normalement ils sont investis, Jean-Baptiste Marcy pour ceux qui nous écoutent, sur les mêmes sous-jacents en tout cas quand on parle de monosupport.
13:26Parce que je précise juste qu'on peut parler de fonds euros monosupport donc investi sur des obligations d'Etat et de l'Etat français et multisupport là où on vient dynamiser un peu avec des unités de compte.
13:37Mais vous allez nous expliquer cela un petit peu plus en détail Jean-Baptiste Marcy.
13:39Comment on explique cela ?
13:41Oui effectivement on va rappeler le contexte économique.
13:44L'année dernière sur 2024 le taux moyen tout assureur confondu a été de 2,5% en très légère baisse par rapport à 2023.
13:53D'accord.
13:53Et effectivement il faut le dire avec une grande disparité de performance.
13:58Pour en comprendre les causes il faut remonter un petit peu quelques années en arrière.
14:01D'accord.
14:01Et les taux de rendement des fonds euros sont corrélés au rendement des obligations.
14:07Bien sûr.
14:07Des emprunts d'Etat.
14:08Des emprunts d'Etat donc OAT par exemple.
14:10L'OAT française à 10 ans.
14:13Pour prendre 2-3 chiffres simples en 2013 l'OAT France 10 ans était à 3%.
14:19Bien sûr.
14:20Avant de descendre progressivement pour être entre 0 et 1%.
14:23Et même été 2019 jusqu'à septembre 2021 le taux est passé en territoire négatif.
14:29D'accord.
14:30C'est-à-dire que la France a emprunté moins cher qu'est-ce qu'elle rembourse.
14:34D'accord.
14:34C'est assez inédit.
14:35Bien sûr.
14:36Donc c'est bien en tant qu'emprunteur vis-à-vis de l'Etat français.
14:40Côté épargnant c'est le revers de la médaille.
14:42Bien sûr.
14:43Alors cette passerelle elle est nécessaire parce que les rendements des fonds euros,
14:47effectivement dans la composition du fonds euro, une grande partie, 70 à 80%,
14:52c'est des obligations d'Etat ou des obligations de grosses entreprises jugées solides.
14:58C'est le premier point.
15:00Qu'est-ce qui fait que ça, ça a une influence sur les différences de rendement du coût ?
15:05Après à la marge des assureurs, les 20% restants sont investis en immobilier, en actions et en private equity.
15:13D'accord.
15:13Donc ça on parle de la partie unité de compte.
15:15Non, toujours dans le fonds euro.
15:16Oui, oui, d'accord.
15:17Mais dynamiser avec un peu des unités de compte.
15:20Oui, on va dire des unités de compte à l'intérieur du fonds euro.
15:23Mais ça reste vraiment du fonds euro.
15:25Et ce qui est important c'est qu'au niveau de la loi, le fonds euro est garanti par l'assureur.
15:30Les unités de compte c'est autre chose.
15:32D'accord.
15:32Donc l'assureur ne peut pas faire tout et n'importe quoi.
15:35Mais certains ont pris un petit peu plus de risques.
15:38Et ça a permis sur le long terme de générer un petit peu plus de performances.
15:41D'accord.
15:42Donc là le facteur explicatif c'est la partie dynamisante du fonds euro qui vient expliquer les différences de rendement.
15:49C'est ça ?
15:50Voilà.
15:50Après certains assureurs ont beaucoup collecté sur le support euro.
15:55D'autres ont essayé de faire un effort plus pédagogique vis-à-vis de leur épargnant et de diversifier sur des unités de compte.
16:02Donc il se trouve qu'on a une catégorie d'assureurs qui ont un gros stock d'obligations avec des taux très très bas.
16:08D'accord.
16:08Donc il va falloir de nombreuses années pour éclaircir tout ça.
16:11Des obligations achetées les années précédentes.
16:14Tout à fait.
16:14Et qui n'ont pas bénéficié forcément des acquisitions qui ont pu se faire en 2023 ou 2024 où les taux étaient plus élevés.
16:20Tout à fait.
16:20D'accord.
16:21Aujourd'hui le taux tourne à 3,2, 3,3%.
16:24Donc les gagnants ce sont les nouveaux assureurs, les assureurs qui ont été lancés il y a 2, 3 ans.
16:31Ou ceux qui ont peu collecté les années précédentes et qui ont de nouveau ouvert les bannes aujourd'hui.
16:37Guillaume Serrault, alors on a posé le contexte effectivement avec Jean-Baptiste Marcy.
16:42Quand on accompagne des épargnants sur ces sujets-là, le fonds euro reste déjà très ancré dans les stratégies des Français.
16:51Il repropose du rendement là où il y a quelques années c'était un petit peu plus compliqué.
16:55Comment est-ce qu'on accueille des différences de rendement aussi, j'allais dire aussi élevées, mais en tout cas aussi marquées entre les différents acteurs, Guillaume Serrault ?
17:07En fait, comme le disait très justement Jean-Baptiste, on l'accueille d'une manière positive.
17:14En tout cas, tout va dépendre en fonction de la structure du contrat, du profil de l'épargnant, de l'investisseur.
17:20Donc effectivement, on peut avoir quelqu'un qui est très prudent, qui va rechercher en priorité une poche importante de fonds euro,
17:27compte tenu de ses caractéristiques et notamment la garantie en capital et puis l'effet cliqué et la liquidité, j'ai envie de dire, au jour le jour.
17:36Donc forcément, on va peut-être plus orienter les clients sur les fonds euro, effectivement, qui ont des rendements solides
17:42et surtout dont on peut espérer que les rendements vont avoir un niveau élevé de façon pérenne.
17:51Ça, c'est la première chose.
17:52Après, aujourd'hui, il n'y a pas que le fonds euro.
17:56Si, si, on vous entend toujours, Guillaume Serrault, vous êtes toujours avec nous.
17:59J'ai eu un écran noir, excusez-moi.
18:01Il n'y a pas que le fonds euro dans les contrats d'assurance-vie.
18:05Donc ça va vraiment dépendre du profil de l'investisseur.
18:08Et aujourd'hui, à côté des fonds euro, la hausse des taux permet aujourd'hui d'avoir une nouvelle attractivité sur les obligations,
18:17donc sur les fonds obligataires, les fonds datés, là où pendant une dizaine d'années,
18:21ils étaient très peu utilisés dans le cadre d'une allocation globale patrimoniale.
18:24Alors, avant de se poser la question, effectivement, de voir ce qu'on peut faire à côté du fonds euro,
18:27si je comprends bien, c'est que même dans une stratégie visant à investir en fonds euro,
18:33Guillaume Serrault, vous nous dites que là aussi, on jauge le niveau de risque qu'est prêt à prendre un investisseur.
18:38C'est-à-dire que c'est plus le...
18:40Enfin, le fonds euro, c'est quand même le réflexe du sans risque pour un certain nombre d'épargnants.
18:44Est-ce que vous nous dites, c'est que même dans le sans risque,
18:46il y a des gradations de risque qu'on est prêt à prendre sur ce fonds euro, c'est ça ?
18:50Oui, en fait, c'est surtout ce qu'est-ce qu'on va mettre à côté du fonds euro.
18:54Et puis, c'est vrai que quand on pense souvent à assurance-vie, on va dire,
18:58chez l'épargnant en général, on pense assurance-vie, fonds euro.
19:02Et il n'y a pas tout ça.
19:04Et ce qui est important de regarder, au-delà du rendement du fonds euro,
19:06c'est aussi son rendement réel et donc le mettre en miroir par rapport à l'inflation.
19:11Si on regarde il y a quelques années, à un moment où effectivement l'inflation était aux alentours du zéro,
19:17pour ne pas dire zéro, on avait des rendements réels qui étaient au-delà de 1,50, 1,80,
19:23malgré des niveaux de rendement des fonds euro qui étaient relativement bas.
19:26Donc je pense que déjà quand on pense rendement, il faut penser rendement réel
19:30et mettre en perspective l'inflation par rapport à ces rendements.
19:34Jean-Baptiste Marcy, est-ce qu'on a tout évoqué pour expliquer les différences de rendement sur les fonds euro ?
19:43J'entends depuis plusieurs mois maintenant des experts me dire qu'on peut bénéficier de bonus à l'entrée sur des fonds euro.
19:51Est-ce que ça vient là aussi expliquer les différences de rendement ou ce n'est pas forcément ce qui vient expliquer les différences de rendement en 2024 ?
19:58Si, tout à fait. Je distingue même trois points importants.
20:02Le premier point, c'est la diversification.
20:06Les assureurs incitent l'épargnant à mettre une plus grande partie dans la poche des unités de compte.
20:12En contrepartie, ils vont un peu plus rémunérer le fonds euro sur un an, deux ans ou trois ans.
20:18Donc, si vous investissez un peu plus en unités de compte, je vous rémunère un petit peu plus le fonds euro ?
20:23Exactement.
20:23D'accord. Ce qui fait lien avec ce que nous disait Guillaume Serrault.
20:27Et ça, ça se voit dès 2024 ?
20:29Tout à fait. J'ai pris un exemple, je ne vais pas citer l'assureur, mais qui versait un taux standard de 2% sur le fonds euro.
20:37D'accord.
20:38Si l'épargnant détenait au minimum 40% d'unités de compte, le taux du rendement du fonds euro passait à 2,5%.
20:45D'accord.
20:45Voilà. Deuxième point, c'est tout basique, c'est les frais de gestion.
20:50Moins de frais implique un peu plus de performance.
20:52Plus de rendement ?
20:52Plus de performance.
20:53Forcément. Voilà. C'est une n'a pas lissade peut-être, mais il faut le rappeler.
20:57Mais qui peut expliquer aussi des différences de rendement, si je comprends bien.
21:00Tout à fait. Voilà.
21:02Guillaume Serrault, donc du coup, effectivement, les choses sont un peu plus claires sur les rendements différents.
21:08Ce que vous nous dites, c'est que le fonds euro, c'est bien, mais il faut aussi penser à diversifier.
21:13Vous nous avez parlé de fonds obligataires. Pourquoi ? Parce que c'est une stratégie similaire au fonds euro,
21:18mais qui permet d'aller chercher un petit peu plus de performance, tout en gardant en tête, bien sûr,
21:21que plus la performance proposée est élevée, plus le risque est élevé de l'autre côté.
21:25Surtout, effectivement, on a retrouvé la faculté d'aller chercher des fonds obligataires depuis quelques mois.
21:33Ça n'avait pas disparu des allocations, mais on les retrouvait beaucoup moins,
21:39puisque les nouvelles obligations émises étaient dans des conditions relativement bases.
21:43Donc, il n'y avait plus forcément d'intérêt à aller sur les fonds obligataires,
21:47sachant que sur les fonds obligataires, il y avait le risque de remonter les taux.
21:50Et on le sait, quand les taux remontent, les obligations, en tout cas détenues en portefeuille, baissent.
21:55Aujourd'hui, avec la hausse des taux, on a retrouvé, effectivement, de l'intérêt pour les fonds obligataires.
22:02Et puis, les fonds datés, donc des fonds à échéance sur des obligations,
22:07ont retrouvé aussi beaucoup plus d'attractivité.
22:10Et les sociétés de gestion ont réouvert, en tout cas, des fonds de cette nature.
22:14Le deuxième point également, en termes de produits structurés,
22:20avec la hausse des taux, les produits structurés à capital garanti,
22:25on a pu en retrouver, effectivement, dans les allocations,
22:28et la possibilité de restructurer des produits avec un capital garanti,
22:34là où récemment, effectivement, les années précédentes, on était plus avec des garanties partielles.
22:39Merci à tous les deux, effectivement, de nous avoir détaillé ces rendements en matière de fonds euros,
22:46mais aussi les autres éventualités, effectivement, quand on va chercher, quand même,
22:50ou quand on cherche à avoir des stratégies un petit peu similaires à celles qu'on peut avoir sur le fonds euros.
22:54Merci, Guillaume Serrault, président de Aliquis Conseil, de nous avoir accompagnés à distance.
22:58Merci, Jean-Baptiste Marcy, rédacteur en chef de gestion de fortune.
23:00Merci à tous les deux.
23:01Merci, Nicolas.
23:02Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
23:09Et nous finissons cette émission, comme d'habitude, avec l'œil de l'expert,
23:14où nous allons faire un focus sur les biais cognitifs de l'épargnant.
23:18Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Clément Blériot.
23:22Bonjour Clément Blériot.
23:23Bonjour Nicolas.
23:24Bienvenue, vous êtes le fondateur et gérant de 1909 Gestion Privée.
23:27On va parler des biais cognitifs de l'épargnant dans un contexte un petit peu particulier
23:30sur les marchés financiers, justement, à l'heure actuelle.
23:33Ces biais cognitifs, ces biais comportementaux, quels sont-ils, Clément Blériot ?
23:38Alors, effectivement, la période est mise à rude épreuve pour les investisseurs.
23:43Et donc, on voit que les biais cognitifs sont encore d'actualité.
23:46D'accord.
23:47Je vais en citer quelques-uns, les définir, et puis peut-être voir quels sont les impacts que ça peut avoir
23:52et les moyens de s'en prémunir.
23:54D'accord.
23:55Alors, si on commence avec le premier biais comportemental,
23:59qu'est-ce que ce serait en matière d'investissement ?
24:00Alors, je ne sais pas si c'est le plus fréquent, mais en tout cas, c'est celui dont on parle le plus,
24:05c'est le biais d'ancrage.
24:06D'accord.
24:06Le biais d'ancrage, c'est la tendance à se focaliser sur la première information reçue
24:11lorsqu'on parle d'investissement.
24:12D'accord.
24:12Je prends un exemple.
24:13Un investisseur achète une valeur qui vaut 50.
24:16Le marché baisse et donne une valeur à 40.
24:19D'accord.
24:19L'investisseur, lui, il va rester ancré sur cette valeur à 50 et il va donc se bloquer ou ne va pas agir.
24:26D'accord.
24:27En attendant que ça revienne à 50, par exemple.
24:29Par exemple.
24:30Par exemple.
24:30C'est lui ce qu'il espère.
24:32D'accord.
24:32Mais bon, sans vérifier, sans réactualiser ses données.
24:35D'accord.
24:35Je comprends.
24:36Donc, il reste bloqué et la tendance, c'est qu'il va peut-être rester trop investi trop longtemps
24:41ou ça va l'empêcher de vendre à un prix raisonnable.
24:43D'accord.
24:44Et le risque, effectivement, c'est de rester bloqué sur ce portefeuille et qu'après 40, ça passe à 30 ou à 20
24:48et qu'en fait, on soit resté avec cette idée que ça valait 50.
24:51Exactement.
24:52D'accord.
24:52Et on va le voir, en fait, tous ces biais sont des problèmes d'émotion.
24:57Voilà.
24:58On passe au deuxième.
24:59Deuxième biais, oui.
25:00Deuxième biais, c'est le biais de confirmation.
25:02Le biais de confirmation, c'est cette tendance à favoriser les informations qui vont confirmer nos convictions.
25:08D'accord.
25:09Et à rejeter peut-être les articles qui vont à l'encontre de ce que l'on pense.
25:13D'accord.
25:13On achète une action, toutes les informations sont mauvaises sur l'action,
25:17mais on a une déclaration qui nous dit que potentiellement, ça va s'améliorer.
25:20On n'entend que le fait que ça va s'améliorer.
25:22Oui.
25:23Je prends un exemple.
25:23J'achète dans la tech parce que la tech, c'est formidable.
25:26Le produit qu'ils vont sortir est génial.
25:27Je reste là-dessus.
25:29Je ne regarde pas les rapports peut-être financiers ou économiques qui me disent que finalement,
25:32il y a un problème de management, l'entreprise donne des signes de déclin.
25:36Je ne regarde pas ça.
25:36Je reste convaincu sur le produit, etc.
25:38Et puis, en fait, voilà, je n'ai pas une information complète.
25:41Troisième biais, avant peut-être de nous expliquer comment se prémunir de ces biais comportementaux.
25:45Alors, le troisième biais, on va dire qu'on l'a vu peut-être dernièrement, c'est suivre la tendance du marché.
25:51D'accord.
25:52Acheter quand ça monte et vendre quand ça baisse ?
25:54Moutonnier.
25:55Voilà.
25:56Je ne réfléchis pas.
25:57J'achète ou je vends parce que c'est la tendance qui me dit de le faire.
26:01D'accord.
26:02Je n'ai pas du tout de raisonnement.
26:04Je ne prends pas d'informations.
26:05Je suis le marché.
26:06Et donc, ça peut amener à des situations compliquées.
26:10Soit je perds, soit je gagne.
26:11D'accord.
26:11Donc, ça veut dire qu'on achète au plus haut et on vend au plus bas alors qu'en fait, une bonne stratégie serait de faire l'inverse, par exemple.
26:16C'est ça ?
26:16Voilà.
26:16C'est ce qu'il faut comprendre ?
26:17Une bonne stratégie, c'est justement de laisser ses émotions de côté.
26:21Garder la tête froide.
26:22D'accord.
26:22Garder la tête froide et de se focaliser sur un process.
26:26Et alors, comment est-ce qu'on se prémunit de ces biais comportementaux ? Parce que la théorie de garder la tête froide, je pense que tout le monde est d'accord avec ça.
26:32Puis quand on voit les marchés qui montent d'un coup, qui descendent d'un coup, ou ces actions, effectivement, perdre beaucoup de valeur en quelques jours, ou au contraire en prendre beaucoup en quelques jours, comment on garde la tête froide, Clément Blériot ?
26:42Comment on garde la tête froide ?
26:42Déjà, il faut savoir qu'il y a des biais cognitifs.
26:44Donc, c'est déjà les identifier, comprendre leur impact pour déjà s'en prémunir.
26:50C'est savoir que ça existe.
26:51D'accord.
26:51La deuxième chose, c'est diversifier ses sources d'informations pour éviter justement les biais de confirmation.
26:57On regarde les informations qui sont pour et les informations qui sont contre.
27:02D'accord.
27:02Comme ça, on a une analyse la plus objective et la plus critique.
27:06Et accepter de lire les deux, du coup.
27:08Exactement.
27:08D'accord.
27:08On diversifie ses sources d'informations.
27:11La troisième, c'est justement d'utiliser cette pensée scientifique, de se faire une sorte de checklist.
27:17Pourquoi j'investis ? Comment je l'intègre dans mon portefeuille ?
27:20Quelle limite à la baisse, j'accepte ?
27:22Quelle limite à la hausse, j'accepte.
27:25Voilà.
27:25Donc, ce sera peut-être moins fun, mais ça va permettre à l'investisseur de rationaliser son investissement,
27:33de laisser ses émotions de côté et d'être beaucoup plus gagnant sur l'avenir.
27:36D'accord.
27:37Donc, on investit dans des choses qu'on aime bien ou non.
27:39Mais quand on investit dans des choses qu'on aime bien, on a le même raisonnement.
27:42C'est on y va en gardant la tête froide et en étant méthodique.
27:46Exactement.
27:47D'accord.
27:48Méthodique.
27:48Voilà.
27:48On laisse ses émotions de côté.
27:51On utilise le rationnel.
27:53Et alors, très très rapidement, Clément Blériot, est-ce qu'on peut avoir des convictions d'investissement
27:56tout en étant méthodique et justement rationnel ?
27:59Bien sûr.
28:00Je veux dire, les convictions, c'est un plus.
28:04Les convictions, c'est un plus, oui.
28:06Les convictions, c'est un vrai plus.
28:08Ça peut nous orienter.
28:10Moi, dernièrement, je parlais justement à une cliente qui voulait investir sur ce que sa fille voulait acheter.
28:17Et je lui ai dit, ça, c'est une très bonne idée.
28:19Votre fille va acheter le produit.
28:20Vous, vous allez acheter l'action.
28:22Et si votre fille achète le produit, c'est-à-dire que le produit est bon, vous, vous achetez l'action et vous en participez.
28:27Donc, voilà.
28:28Et après, bien évidemment, garder la méthode.
28:32La méthode.
28:32Merci beaucoup Clément Blériot.
28:34Je rappelle que vous êtes fondateur et gérant de 1909 Gestion Privée.
28:37Merci beaucoup.
28:38Merci à vous, Nicolas.
28:38Merci à vous également de nous avoir suivis.
28:40Je vous dis à très vite sur Be Smart for Change.